Soleils noirs, la peinture entre ombre et lumière

Soleils noirs. Sous cet oxymore se cache toute la paradoxale fascination qu’exerce cette couleur. De Gérard de Nerval à Barbara en passant par Victor Hugo, Charles Baudelaire, Gustave Courbet, Édouard Manet et tant d’autres, les artistes l’ont écrite, chantée, peinte ou filmée. Considéré comme le maître du noir, Pierre Soulages travaillera dans ses œuvres le « noir lumière », désignant ainsi une lumière inséparable du noir qui la reflète. Dans l’Antiquité, il était qualifié par deux adjectifs : désignant le noir mat, sale, et le noir brillant, lumineux. Le noir est la couleur du tout et du rien. La couleur du néant, de la mort, des possibles et de l’impossible, de l’infini et du vide. Il ouvre sur d’autres mondes, invite à la rêverie, à la contemplation. Près de soixante-quinze ans après l’exposition mythique à la galerie Maeght, le musée du Louvre-Lens plonge le visiteur dans l’observation fascinante de cette tonalité au symbolisme pluriel et des mille manières dont il a nourri de tout temps les artistes.