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Ze Kats Affair
Ze Kats Affair
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Ebook206 pages3 hours

Ze Kats Affair

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About this ebook

L'auteur voulait des enfants attachants et des parents aimants ; de vieilles maisons sur la côte bretonne ; des arbres et des pommes ; des rochers et la mer pas loin. Elle rêvait aussi d'un peu de mystère et de magie... Il fallait que la vie de Frazier finisse dans une gloire romantique, et que tous les chats disparaissent de sa vue sans leur faire de mal. Ses amours celtiques l’ont poussée à écrire une fable amusante où le rêve et la réalité se mêlent, une fable qui parle de chats, d’amour et de cornemuses.

LanguageFrançais
Release dateAug 10, 2014
ISBN9781311734419
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    Ze Kats Affair - Christiane-Rita Moodie

    Ze Kats Affair

    CHRISTIANE-RITA MOODIE

    SMASHWORDS Édition

    Publié en Smashwords par Christian-Yves Georges

    © Christian-Yves Georges 2014

    Couverture d’Hélène Georges

    © Hélène Georges 2014

    Illustrations : Stuart Moodie 

    © 2014 Christian-Yves Georges 

    Ce livre reste sous ‘copyright’ ©, la propriété entière de l’auteur, et ne peut pas être copié ou distribué pour autres raisons sans l’autorisation de l’auteur. Citations utilisé en critique ou revues sont l’exception. Change dans le contenu est interdit. Si vous avez aimé ce livre, encouragez nos amis d’en faire une copie. Autres romans et nouvelles de Christiane-Rita Moodie en Français et en Anglais peuvent être achetés chez Smashwords.

    Ce petit roman est dédié à Frazier, un merveilleux Golden Retriever, qui est arrivé d’Australie avec ses maîtres et a fini ses quinze années de vie en France. Frazier était un chien d’une intelligence rare et d’une gentillesse sans bornes. Il attendait la sortie des écoles avec impatience pour aller vers les enfants qui l’adoraient et l’appelaient : FRAISE. Frazier aimait les chats ! Ils venaient lui faire la bise sans crainte, dormaient tout contre lui, et le soir, à la dernière promenade, nos quatre chats nous accompagnaient dans les rues du village. Nous l’avons tous pleuré comme on pleure un être cher.

    Ze Kats Affair

    To Frazier

    le plus beau des chiens

    Quand Felicity Willeby acheta une maison à retaper, dans la lande près du village de St. Poirier Fleuri, en Bretagne, elle ne pensait pas que des ennuis de toutes sortes allaient s’abattre sur elle comme une tornade de sauterelles affamées. C’est une façon de parler, parce que des tornades passent quelquefois par la Bretagne, mais elles sont sans sauterelles. En fait, tout se passa vers la fin d’un printemps, une saison favorable à l’esprit d’aventure de Felicity qui aimait se perdre dans les terres, des terres qui ne devaient pas être trop éloignées de la côte : pas plus de cinq kilomètres !  Felicity aimait voir la mer, ou au moins la sentir tout près. Ce jour-là, elle aperçut la maison entre les branches entrelacées d’arbustes devenus sauvages. Cette pauvre maison n’était plus qu’un éboulis de vieilles pierres, une bicoque perdue dans des fourrés de ronces, la porte était de guingois, le toit était maintenu en place par un capuchon de lierre, et le tronc énorme d’une glycine centenaire soutenait les murs qui n’en pouvaient plus. Felicity suivit un chemin mal entretenu et s’arrêta pile devant une pancarte fanée par le temps qui disait À VENDRE. Felicity ressentit un long frisson courir le long de son échine : on la regardait. Elle pensa à un animal perdu et se retourna d’un bloc. Ce n’était qu’une petite fille, assise sur une grosse pierre ronde couverte de mousse, une petite fille gracile, vêtue d’une robe rose pas très propre, qui la surveillait depuis l’orée d’un petit bois. Felicity ne fit qu’un geste de la main et la fillette apeurée glissa de la pierre pour disparaître dans l’ombre des arbres. Felicity voulut courir après l’enfant mais il lui sembla que ses pieds étaient maintenus sur place par des lianes invisibles mais puissantes ; elle ne pouvait plus bouger. Perdue dans un étrange enchantement qui arrêta le temps et lui fit battre le cœur plus fort, elle flotta au-dessus de la lande, au-dessus de la falaise et tout en bas, elle frôla la mer scintillante et pensa bien y plonger, quand une grande gorgée d’air marin la ramena à la réalité. Felicity était réceptive de nature, mais près de cette maison en ruine elle se sentit transportée ailleurs, au pays des fées et des lutins celtiques qui devaient habiter les bois. Dans sa tête une douce voix lui souffla : ‘C’est ta maison, NOUS t’attendions depuis longtemps.’ Elle se secoua pour s’arracher de son rêve éveillé.

    - Very well ! Mais qui c’est NOUS ? Et ceci n’est pas une maison c’est, c’est, un désastre ! Le rêve mauvais d’un marchand de maisons de campagne, et le propriétaire ? Le NOUS qui a abandonné son logis, il est parti où ? En Australie ? Au Pôle des ours blancs ? Pourquoi moi ? Je n’ai pas besoin d’une maison en ruine en France quand mon cottage en Écosse a besoin de tant de travaux ! J’ai un besoin urgent d’une bonne tasse de thé, on verra après le thé ! Cria-t-elle tout haut. Elle sentit cette présence de nouveau et se retourna lentement. C’était la petite fille en rose, mal fagotée, mal peignée, regardant par-dessus le rocher qu’elle tenait à pleins bras. La petite fille la regardait fixement mais elle souriait. Felicity s’avança mais une fois encore la gamine détala comme un lapin sauvage sous les basses branches.

    - Tu pourrais au moins dire bonjour ! Je m’appelle Felicity. L’écho lui renvoya sa voix... Felicity...

    Elle avait tout ce qu’il lui fallait dans sa vielle Méhari pour se faire du thé. Elle mit la couverture à l’ombre d’un bosquet, sortit thermos et chope, ses sachets de thé préféré et des cookies de la boîte souvenir de Big Ben. Elle dégusta son thé tranquillement, se laissant bercer par les odeurs de terre et de fleurs, par le bruit lointain de vagues mourant sur le sable. Elle s’allongea et ferma les yeux. Elle s’éveilla soudain, ne sachant pas si elle avait dormi ou rêvé. Felicity rangea ses affaires et décida de partir. Dans une serviette en papier elle mit des biscuits et une tranche de cake, attacha les quatre coins pour en faire un pochon qu’elle plaça sur la pierre couverte de mousse. La petite reviendrait, elle en était sûre. A la dernière minute elle décida de faire le tour de la maison en ruine. Quand Felicity se cogna aux vieilles pierres, c’était la fin d’un printemps somptueux, avec des hirondelles plein le ciel, l’air portait des senteurs enivrantes, et Felicity d’ordinaire posée et réfléchie perdit tout simplement la tête. La maison en ruine luisait au soleil, la glycine était encore en fleurs, toutes les grappes mauves embaumaient, et tout autour, il y avait une prairie de muguet tardif que Felicity entendit tintinnabuler à ses pieds. Elle n’avait jamais vu de tiges aussi droites, si chargées de fleurs, et comme une experte elle compta : douze clochettes de belle taille qui distillaient un parfum exquis. Près des ruines de la maison il y avait un abreuvoir pour les oiseaux : une antique fontaine faite de pierres entassées où l’eau coulait goutte à goutte. Un vieux chat roux était étendu sur la margelle, il ouvrit un œil et l’observa, indifférent. Le ciel était bleu carte postale, un petit nuage attendrissant, comme une corbeille de fuchsias, flottait tout seul juste au dessus d’un bouquet de noisetiers. Felicity respira profondément l’air chargé d’iode qui venait du grand large, et comme elle était fille de marin, elle resta. Elle sortit sa vieille caméra Polaroïd de son étui et se mit à photographier ce qui restait de la pauvre maison, la fontaine, les fleurs, le ciel si bleu, la grosse pierre aussi ronde qu’un pudding de Noël, la pancarte qui disait à Vendre, et même le vieux chat roux qui réfléchissait une patte dans l’eau. Poussée par un désir bizarre elle fila jusqu’au village, dénicha la belle porte avec l’écusson de laiton du notaire. Il lisait le journal. Sans grandes introductions elle lui dit dans son français à elle :

    - Bonjour monsieur le notary, je m’appelle Felicity Willeby, j’achète les fleurs de la glycine et le muguet là-bas dans la campagne.

    - Il faut aller chez une fleuriste pour acheter des fleurs.

    Felicity, un petit peu contrarié, pensa que ce notary de campagne n’avait pas beaucoup d’imagination et qu’il jouait le jeu stupide de prétendre qu’il ne comprenait pas. Felicity étala sur son bureau les dix photos qu’elle avait prises le matin même.

    - Ah ! Fit le notaire, La Futaie ! C’était un parc magnifique dans le temps, le dernier héritier vit aux Bermudes ! Il veut vendre, mais vous ne pouvez pas acheter que les fleurs, c’est un ensemble.

    - Expliquez l’ensemble please.

    - Ben, les fleurs vont avec la vieille maison, il faut acheter tout, la maison, les fleurs, la terre, la petite forêt qui va jusqu'à la falaise, les chemins, la fontaine aux oiseaux...

    - Et l’eau de la fontaine ?

    - La Futaie a sa propre source d’eau buvable, et il y a la mare.

    - Excusez l’ignorance, la mare ?

    - Un petit lac, une mare.

    - De l’eau dans la mare ?

    - Quand il pleut, pour les têtards et les salamandres, devant les yeux ronds de sa cliente il ajouta : les bébés grenouilles.

    - Je ne mange pas les grenouilles, je suis d’Écosse moi !

    - Ce n’est pas obligatoire de manger les grenouilles...et il y a aussi la soue à cochons, tout... 

    - On attend un peu, je ne veux pas acheter un cirque ! Une soue à cochon, c’est comme une nounou à cochons ? Je n’ai pas vu de cochons là-bas ! J’aime bien le bacon pour mon breakfast, mais les cochons à la porte je n’aime pas.

    - Une soue, c’est la petite maison des trois petits cochons, toute restaurée à neuf, mais pas de cochons avec les fleurs, pas de cochons à la porte, je vous assure, mais la vieille maison, la forêt avec les arbres, les bébés grenouilles, oui, minauda le notaire.

    Voilà qu’il commençait à parler comme cette belle femme, toute en jambes et cheveux roux comme un feu de forêt et des yeux d’un vert, verts dorés quoi, derrière une belle monture en or. Il ne pouvait pas dire comment elle était habillée, mais il y avait des couleurs qu’il n’avait jamais vues avant.

    - Alors vous achetez tout le paquet comme à la foire 

    - Je ne comprends pas ce que vous dites mais j’achète tout, la forêt, les fleurs, l’eau dans le lac, les bébés grenouilles, la vieille maison et la maison des cochons. C’est la petite fée qui garde les fleurs qui m’a dit d’acheter tout !

    - Quelle petite fée ?

    - Une petite fille habillée en rose, elle a besoin d’un bon bain. - Elle vient peut-être des gens d’en bas.

    - Quels gens d’en bas ? Des voisins tout près de la maison ?

    - Non, des marginaux qui habitent près du rivage, ils vivent de la pêche à pied, il repeint les bateaux, elle fait des ménages dans le village ? Je ne savais pas qu’ils avaient des enfants.

    Il y avait longtemps que Felicity ne suivait plus les mots du Notaire. Elle pensa que cet homme, gonflé comme un gros crapaud, affalé dans cet énorme fauteuil qui couinait chaque fois qu’il bougeait, n’était pas très curieux et ne savait pas grand chose sur la propriété qu’il venait de lui vendre.

    - Ma secrétaire fera le nécessaire, vous aurez vos papiers dans deux ou trois mois.

    - Quels papiers ?

    Le Notaire ouvrit un dictionnaire qui traînait sur son bureau. Elle le regarda tourner les pages, marmonner, puis descendre et monter du bout de son index la liste des mots.

    - Ze dids, pour dire que la maison est à vous.

    - The deeds. Je comprends. Merci.

    Et d’une main qui ne tremblait pas elle signa au bas d’une dizaine de pages et parapha son gros chèque de sa belle signature.

    Le notaire en tomba à la renverse dans son grand fauteuil, il avait cette propriété à liquider depuis dix ans, un vrai boulet, et il avait empaqueté le contrat en une demi-heure. Il n’en revenait pas, pour se calmer il alla acheter un bouquet pour sa femme et une bonne bouteille pour la table. La vente de La Futaie valait bien une gentille célébration.

    Il n’en était pas de même pour Felicity qui devait faire face aux irritations qui sortent de terre après la vente, quand il est trop tard, quand on ne peut plus faire marche arrière. Felicity n’était pas de celles qui changent d’idées parce qu’il pleut ! Alors, elle allait faire de La Futaie sa maison, et dans cette terre ingrate elle allait créer le jardin de ses rêves : un jardin sauvage mais contrôlé où la nature reprend ses droits parmi les plantations ; elle allait défricher ce parc et compter les beaux arbres perdus dans les genêts et les ronces, peut-être planter ses arbres favoris pour la postérité : des arbres qui diraient qu’elle avait marqué son temps de vie sur cette terre celtique. Elle mesurait, elle mesurait, et tout en déroulant et en enroulant son décamètre, elle chantonnait : Home, sweet home ...

    Jules

    Tout d’abord il y eut l’affaire de la soue à cochons, qui se trouvait au fond du jardin, sous un bosquet de lilas et de rhododendrons. Felicity la trouva très élégante mais fut surprise de voir qu’une des fenêtres était ouverte. Le premier propriétaire, un avide chasseur de bêtes à plumes et à poils, avait transformé la soue en une sorte de pavillon de chasse ; le notaire avait juré à Felicity qu’elle pourrait y habiter pendant les travaux. Le pavillon de chasse était inhabitable ! Malgré les six couches de peinture, le nouveau plafond, et les sols récurés et cimentés, ça puait toujours le purin de cochon ! Les litres de parfums, les bougies aromatisées, les sprays de toutes couleurs n’y changèrent rien ; Felicity, qui avait un nez bien éduqué, s’acheta une caravane pour échapper aux effluves cochonneuses qui avaient imprégné les murs de leur musc et autres odeurs. Le pavillon de chasse, sa belle fenêtre grande ouverte, fut abandonné aux éléments purificateurs. L’énorme chat roux qui bronzait sur le bord de la fontaine en était le locataire : il venait y faire ses siestes de quatorze heures sur un des fauteuils. Les autres locataires étaient plus exotiques. Jules - c’était le nom que Felicity donna au chat roux - partageait sa location avec: une famille nombreuse de chauve-souris qui avait investi une des poutres dans un coin de la charpente apparente. La nuit tombée, on pouvait voir Jules, sauter sur l’appui de la fenêtre pour faire un brin de toilette et donner le signal : il plongeait dans les touffes de bruyère pour sa tournée nocturne, et peu après commençait le ballet saccadé des chauves-souris qui s’élançaient vers les étoiles sur leurs ailes silencieuses. Au petit matin, quand Jules, le poil mouillé de rosée rentrait chez lui, les colocataires chauves-souris dormaient déjà la tête en bas, leurs bébés bien arrimés sur le ventre.

    Felicity nourrissait Jules et les souris volantes la charmaient, mais elle n’aimait pas penser à la soue à cochons...Une fois par semaine elle visitait les lieux, et réfléchissait. Elle ne pensait pas que de tenir la fenêtre ouverte aux intempéries ferait de la soue à cochons un pavillon de chasse : elle appréciait le travail fait, tenait les pièces propres et de temps en temps, quand le soleil brillait, elle secouait le dessus de lit, les rideaux, et donnait un bon coup de balai. Elle appela un menuisier qui passa deux jours dans la soue à cochons ; il avait un rhume et ne sentit rien. Il ferma la fenêtre de l’intérieur afin de laisser passer le soleil et la lumière, puis il installa une belle chatière pour Jules, ce qui prit toute une matinée...Quand Felicity vint voir s’il ne s’était pas endormi sur le grand lit : elle le trouva au bout de son échelle, façonnant une ouverture au ras du toit pour les chauves souris, et le hibou qui, aux dires du notaire, vivaient là depuis vingt ans.

    -Venez boire du thé, ou une bière fraîche, cria Felicity au pied de l’échelle.

    -Avec plaisir madame, j’ai de la poussière de chauves souris jusqu’au fond du gosier.

    Quand elle se retourna, Felicity trébucha presque sur un chat feu et noir : mi- chat, mi-renardeau, curieux, sans peur, et mal peigné.

    - Es-tu un ami de Jules ? dit-elle au chat.

    - Je ne connais pas de Jules madame, répondit le menuisier qui dégringolait de son échelle.

    Felicity haussa les épaules. Décidemment les artisans bretons étaient très

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