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Ebook290 pages3 hours

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About this ebook

Il n'a jamais été étudié.
Éventuellement été aperçu
Pourtant il est là, vivant non loin de nous.
On estime connaître que 1/3 des espèces marines.
Que savons-nous vraiment des fonds océaniques ?
Quels mystères y sont gardés ?
LanguageFrançais
Release dateJan 13, 2017
ISBN9782322160341
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Author

Magali Raynaud

Étudiante en biologie marine, j'écris depuis mon plus jeune âge. J'ai publié mon premier roman fantastique l'Héritier, à 14 ans. L'écriture est ma passion, le fantastique est mon univers, mais j'écris également de la science-fiction où je peux mêler mon amour de l'écriture et ma passion pour la biologie et les sciences en général. Je m'essaye aussi à d'autres genres. Je ne cesserai pas d'écrire et de publier des livres, mais les études restent pour moi mon but premier, c'est pourquoi je ne participerai pas encore aux salons, et ne ferai que peu de séances de dédicaces.

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    kiwa - Magali Raynaud

    Du même auteur :

    L'Héritier

    La guerre des dieux :

    1 – Le Maître des Ombres

    2 – L’Enlèvement

    3 - Les Royaumes Oubliés

    4 - Le Roi Félon

    5 - Le Talisman des Âmes

    Prochainement : 6 - La Déesse Déchue

    Kiwa

    https://www.facebook.com/Athenaislivres

    Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que se soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    N'étant qu'au balbutiement de ma formation de biologiste, il y aurait certainement à redire sur certaines de mes théories, cependant le message que je veux faire passer est que la vie est complexe et fascinante. Nous ne connaissons en réalité que peu de chose sur ce monde sous-marin. Pourtant ce n'est pas parce que nous ne le voyons pas qu'il n'existe pas...

    Sommaire

    Indication

    Partie 1

    Chapitre I

    Chapitre II

    Chapitre III

    Chapitre IV

    Chapitre V

    Chapitre VI

    Chapitre VII

    Chapitre VIII

    Chapitre IX

    Chapitre X

    Chapitre XI

    Chapitre XII

    Chapitre XIII

    Chapitre XIV

    Chapitre XV

    Chapitre XVI

    Chapitre XVII

    Chapitre XVIII

    Chapitre XIX

    Chapitre XX

    Partie 2

    Chapitre I

    Chapitre II

    Chapitre III

    Chapitre IV

    Chapitre V

    Chapitre VI

    Chapitre VII

    Chapitre VIII

    Chapitre IX

    Chapitre X

    Partie 1

    I

    Cayla Dawson expira pour vider ses poumons et cassa son corps pour plonger plus profondément. En quelques coups de palmes, elle rattrapa le baleineau qui lui jeta un rapide coup d’œil.

    D'humeur joyeuse, ce dernier vint tourner autour d'elle, tantôt sur le ventre, tantôt sur le dos, partageant un moment unique et riche en émotions avec la biologiste. Puis il remonta pour respirer avant de replonger à son niveau.

    Ils se trouvaient dans le Pacifique, au nord-est de la Nouvelle-Zélande, non loin de la fosse des Tonga. Cet océan était un paradis marin, car on y trouvait des espèces toutes plus fascinantes les unes que les autres.

    La mère se rapprocha avec grâce, ne lâchant pas du regard la jeune femme qui nageait près de son petit. Habituée à la voir, sa présence ne l'effrayait plus, mais elle ne tenait pas à ce qu'elle s'approche trop de sa progéniture. La biologiste le savait et maintenait toujours une distance respectueuse.

    Redressant la tête, elle leva la main dont le pouce et l'index formaient un cercle, en direction de Nick qui filmait tout le spectacle avec une caméra, à seulement deux mètres au-dessus. « Ça va ? » Il lui répondit par le même geste pour lui dire que tout était OK. Puis il lui fit signe de se dépêcher.

    Cayla observa son ordinateur de plongée et réalisa que si elle ne voulait pas faire de palier, il ne lui restait que quinze minutes pour faire ses prélèvements sur la baleine à bosse. De plus, la nuit tombait et elle avait hâte de remonter se reposer. Battant des palmes, elle se rapprocha de la mère qui nageait non loin d'elle, et sortit son matériel.

    Elle vit l'immense œil de l'animal braqué sur elle. Tout doucement pour ne pas l'effrayer, Cayla tendit la main pour toucher son dos. La baleine ne se déroba pas, aussi la jeune femme commença à gratter la peau pour détacher les parasites qui s'y nichaient.

    L'analyse de ces petites bêtes, pour la plupart des petits crustacés, leur en apprendrait davantage sur leur mode de vie et de fonctionnement. Cela permettait également de définir si cette association entre la baleine et le petit organisme était une symbiose ou un commensalisme. Dans le premier cas, on pouvait alors chercher ce que les parasites pouvaient apporter à la baleine, tandis que dans le second, on cherchait ce que la baleine donnait sans retour à ses « passagers ».

    Si certaines études avaient déjà été faites, les biologistes continuaient d'analyser pour savoir si d'autres espèces de parasites avaient pu trouver un intérêt aux baleines, ou si les baleines, pour une raison inconnue, avaient besoin d'une nouvelle espèce pour leur fournir ce qu'elles ne pouvaient se procurer elles-mêmes. Avec l'activité humaine, il fallait tenir compte de certaines mutations génétiques possibles, provoquant ainsi le besoin d'une nouvelle symbiose.

    Cela permettait également de définir si une espèce de parasite préférait une eau particulière et se détachait ainsi quand la migration de la baleine n'était plus sa destination.

    Alors que Cayla avait pratiquement fini, quelque chose inquiéta la mère, car elle fila vers son petit et l'entraîna loin de la jeune femme, le faisant remonter à la surface pour le protéger. Cette dernière sursauta quand Nick lui serra l'épaule. D'un geste lent, il lui désigna une bande de trois requins blancs qui venait d'apparaître.

    Cayla eut un moment de surprise. Bien qu'elle sût que ces prédateurs n'attaquaient pas les hommes sans raison, leur taille imposante et leurs dents acérées ne mettaient pas spécialement à l'aise au premier abord. Elle avait déjà plongé avec des requins et en gardait de merveilleux souvenirs, elle savait parfaitement qu'il n'y avait rien à craindre si elle respectait leur espace, mais là, elle était prise au dépourvu.

    Et puis de toute façon, que faisaient-ils en banc ? Ces squales étaient des créatures solitaires, pourtant, leur comportement révélait clairement qu'ils chassaient ensemble, ce qui était inhabituel.

    La biologiste fit signe à Nick qu'ils remontaient, car il n'était pas prudent de rester si près des requins alors qu'ils chassaient. Ces derniers ne leur prêtaient qu'une vague attention, sans pour autant les ignorer. Ils ne voulaient pas s'en prendre à eux, leur attention était ailleurs, et Cayla se demanda bien ce qu'ils pouvaient chercher comme ça. Car les baleines ne semblaient pas les intéresser non plus. Or elle ne voyait pas ce qui avait pu les pousser à s'associer, ce qui les poussait à flairer des pistes comme des chiens de chasse furieux d'avoir perdu leur proie.

    Sans mouvement brusque, Cayla et Nick remontèrent lentement à la surface, sans jamais lâcher les requins du regard. Ces derniers fouillaient, reniflaient, puis ils repartirent à grande vitesse.

    Quand les deux chercheurs furent remontés à la surface, les squales étaient déjà loin. Mais d'autres pouvaient encore arriver, et vu leur attitude étrange, il n'était pas prudent de rester dans l'eau pour le moment.

    - Déjà de retour ? lança un imposant barbu aux yeux noisette sur le pont.

    - Allez Chris, envoie l'échelle, dépêche ! cria Nick avant de remettre son détendeur en bouche.

    Contrairement à Cayla, Nick paniquait toujours trop vite quand les requins apparaissaient.

    - Là, voilà !

    Chris abaissa la grosse échelle et les plongeurs remontèrent difficilement sur le bateau de recherche, le poids de leur bouteille gênant considérablement leurs mouvements. Une fois en haut, il aida Cayla à passer les derniers barreaux, puis il lui donna un coup de main pour retirer son gilet stabilisateur et sa bouteille.

    Chris Stevens plongeait rarement, il s'occupait en général des appareils comme le sonar, l’échosondeur, l'hydrophone, les émetteurs et tous les autres instruments indispensables à la recherche. C'était lui qui suivait à la trace les baleines une fois que Cayla avait posé sur elles les balises de traçage. Âgé de trente-cinq ans, cet Américain au tempérament tranquille, mais un peu bourru était l'aîné du groupe. Pourtant, il se pliait toujours aux directives de Cayla sans broncher, ce qui faisait rire Nick.

    Chris avait fait ses études à Milwaukee, une ville proche de Chicago où il avait obtenu son doctorat. Alors qu'il cherchait un emploi, il avait accompagné sa femme pour le travail dans les environs de Tadoussac, au Québec, et en avait profité pour visiter le musée des mammifères marins. C'est là qu'il avait rencontré Cayla, qui était venue y travailler. Quand elle lui avait annoncé qu'elle recherchait un biologiste ayant de grosses compétences dans la technologie pour intégrer son équipe, il avait tout de suite postulé. Depuis, ils travaillaient toujours ensemble au sein du même Institut.

    - Qu'est-ce qui s’est passé ? demanda-t-il en voyant Nick trembler.

    - Des requins blancs, répondit Cayla en enlevant ses palmes et son masque. Ils sont apparus soudainement, dans une attitude de chasse. Ils semblaient chercher leur proie depuis un moment sans là trouver, c'était intrigant. De plus, ils chassaient ensemble, ce qui est encore plus inhabituel pour des requins.

    - Le baleineau ?

    - Non, ils s'en fichaient complètement, comme de nous d'ailleurs. Ils cherchaient autre chose. Mais je n'ai rien vu.

    - Bah, un banc de poissons ?

    - S'il te plaît Chris, je connais suffisamment le comportement des requins pour savoir qu'ils cherchaient quelque chose qui semblait leur avoir filé entre les doigts ! Ils ne se seraient pas groupés pour un banc de poissons, les requins blancs sont des prédateurs solitaires, qu'ils se soient mis en bande montre bien qu'ils avaient affaire à quelque chose d'autre.

    - Nageoire, rectifia Nick avec un sourire narquois. Quelque chose leur a filé entre les nageoires. Les requins n'ont pas de doigts, ma chère.

    Grand plaisantin, Nick Snyder venait d'entrer dans la trentaine, pourtant il conservait toujours son âme de gamin. Cet Australien un peu fanfaron recevait continuellement les piques de ses deux collègues, ce qui alimentait encore plus sa répartie. Plutôt spécialisé dans la photographie, il avait rencontré Cayla alors qu'elle s'était offert des vacances en Australie, après la réussite de sa thèse. Elle avait fait une excursion dont il était le guide, simple travail saisonnier, et il l'avait tellement apprécié qu'il venait travailler avec elle quelque temps plus tard. Nick avait passé un Master en biologie marine à Townvilles City, mais n'avait pas eu le courage de continuer en doctorat. Il était donc plus assistant que chercheur à proprement parlé, mais ses connaissances et surtout son génie de la photo aidaient grandement Cayla.

    Ignorant la réplique, la jeune femme continua :

    - Leurs capacités sensorielles leur permettent de détecter des bancs de poissons sur des kilomètres à la ronde, ils ne l'auraient pas perdu comme ça.

    - Alors quoi ?

    - Je ne sais pas, quelque chose de beaucoup plus rapide qui aurait pu les semer. Une proie qui les aurait, disons, forcés à coopérer.

    - Laisse tomber Cayla, l'eau t'a fatiguée, se moqua Chris en rangeant la bouteille tandis qu'elle séchait ses cheveux auburn avec une serviette. Il arrive parfois que les animaux adoptent des attitudes différentes, cela ne veut pas forcément dire qu'on a affaire à de l'incroyable. Et puis de toute façon, toi, tu t'occupes des baleines, laisses l'autre couillon étudier les requins.

    La jeune femme lui jeta un regard furibond en retirant difficilement sa combinaison.

    - Tu es obligé de l'appeler comme ça ?

    - Il n'y a pas d'autres qualificatifs.

    - Avoue qu'il est quand même emmerdant sur les bords ! renchérit Nick.

    - Sur les bords ? Tu es bien gentil ! Ce gars aurait énervé un mort ! « Salut, les poulettes, matez-moi un peu ce physique de top-modèle ! », « Écoute gamin, c'est moi le spécialiste OK ? Alors tu te tais et tu écoutes mon super discours ! » Et j'en passe d'autres, mais je pourrai écrire un livre avec ces répliques à la con !

    Les deux hommes éclatèrent de rire.

    - Tu le vois toujours ? enchaîna Nick.

    Cayla les dévisagea comme une mère impatiente, les poings sur les hanches.

    - Non, je ne le vois plus.

    - Ah ! La bonne nouvelle de la journée !

    - La place est de nouveau libre, alors ! s'écria Nick avec un clin d’œil aguicheur pour la jeune femme.

    - J'en connais un autre qui sera ravi, glissa Chris à son ami.

    Feignant de ne rien entendre, la jeune femme jeta son sachet d'échantillons sur les genoux de Nick.

    - Comme tu ne sembles pas savoir quoi faire, tu vas pouvoir commencer à préparer tout ça ! On l’observera demain.

    Elle lui adressa un sourire malicieux avant de gagner sa cabine. Enlevant son maillot de bain, elle se sécha avant d'enfiler ses vêtements et un gilet chaud. S'accoudant au hublot de sa cabine, elle contempla les baleines.

    Elle était émerveillée par ces créatures depuis qu'elle avait dix ans, quand son oncle l'avait amené les voir pour la première fois au Saint-Laurent. Depuis, elle s'était juré qu'elle deviendrait biologiste afin de les étudier. Elle avait passé les premières années de son cursus à Rimouski, au Québec, puis avait terminé ses études à Vancouver, où elle habitait à présent depuis huit ans, bien qu'elle n'y soit pas souvent. Elle travaillait pour l'Institut de recherche de la faune marine et devait voyager sans cesse pour son travail, ce qui lui convenait parfaitement.

    La biologiste de 29 ans réfléchit alors à ce qui venait de se passer sous l'eau. Elle était sortie pendant quelque temps avec un Italien ichtyologiste, rencontré à Vancouver alors qu'elle donnait une conférence sur les orques. Retrouvant en cette jeune Québécoise la même attirance pour l'océan, il lui avait appris beaucoup de choses sur les requins. C'était grâce à ses connaissances que la jeune femme était pratiquement sûre que les squales étaient frustrés de s'être laissés distancer par une proie.

    De plus, ils chassaient seuls, c’étaient des êtres solitaires. Quelque chose les avait poussés à faire équipe, et ce quelque chose les avait ensuite semés.

    Cayla se rinça le visage avec de l'eau douce. Intelligents, les requins avaient sûrement dû comprendre qu'ils avaient affaire à une nouvelle proie bien plus rusée, et qu'ils n'avaient pas d'autres choix que de chasser ensemble pour la coincer. De plus, ils avaient une grande capacité à repérer leur proie, qu'ils puissent ainsi la chercher comme ils semblaient l'avoir fait, affirmait une chose : l'animal qu'ils traquaient était vraiment rapide, plus rapide que les proies habituelles des requins.

    II

    Cayla fut réveillée en sursaut par le bip du sonar. Les yeux rougis de fatigue, elle jura en constatant qu'elle avait renversé son café en s'assoupissant. Son tour de garde commençait sérieusement à lui peser, mais ils avaient détecté des signes d'orages la veille, il était préférable que quelqu'un reste éveillé.

    Refoulant le sommeil, elle regarda l'écran. D'après l'appareil, un petit groupe de dauphins approchait tranquillement. Il était à une distance de 2km et se déplaçait à une vitesse de 5 nœuds. Si elle voulait les voir passer, Cayla avait une dizaine de minutes pour se préparer.

    Elle commença par essuyer la flaque de café à ses pieds en maugréant, puis partit dans sa cabine se changer. Elle enfila un coupe-vent par-dessus un gilet et sortit sur le pont du bateau, s'accoudant au bastingage en attendant le passage des mammifères.

    La mer était calme cette nuit - les prévisions météorologiques s'étaient finalement trompées - aussi pouvait-elle déjà entendre leur souffle. Les dauphins nageaient en surface. Tant mieux, elle pourrait les apercevoir.

    Cayla étouffa un long bâillement.

    - Vous devriez dormir, c'est ce que je ferais moi, souffla-t-elle.

    Contrairement à elle, les dauphins ne semblaient pas avoir sommeil. En sentant la présence du bateau, ils accélèrent le rythme par curiosité, et bientôt, la jeune femme put enfin les voir. Ils étaient magnifiques, avec leur dos gris qui brillait sous les éclats de la lune. Ils nageaient autour du bateau, bondissant parfois devant les yeux émerveillés de la biologiste.

    De jour, ce spectacle était magnifique, mais de nuit, il était féerique. Les dauphins l'avaient repéré, car ils nageaient de son côté, leur nageoire dorsale fendant les flots.

    Il y eut soudain un bruit à tribord, comme si quelque chose s'était laissé tomber dans l'eau. Les dauphins gloussèrent et sondèrent. Cayla se précipita de l'autre côté du bateau et plissa les yeux pour apercevoir quelque chose. Il y avait effectivement un remous près de la coque.

    « Ce doit être un autre dauphin », songea la jeune femme.

    Retournant dans la cabine de pilotage pour voir où se trouvaient les mammifères, la jeune femme hoqueta de stupeur en découvrant la présence d'un autre animal que le sonar n'avait pas identifié. Elle tapota l'écran pour être certaine qu'il n'y avait aucune anomalie, mais le point inconnu ne disparut pas.

    Soufflée, Cayla activa l’échosondeur pour obtenir une « image » des eaux autour du bateau, et elle découvrit effectivement une forme indistincte qu'elle n'avait jamais observée jusqu'à présent. Elle se précipita sur le pont et se pencha au bastingage, fouillant les eaux noires. Elle voyait parfois un reflet gris lumineux, mais rien qui ne sortait de l'ordinaire.

    - Mais qu'est-ce que ça peut bien être ?

    Retournant en courant dans la cabine, elle constata que l'animal était toujours là, se « baladant » autour du bateau. Il se dirigeait vers la proue.

    La biologiste fonça pour essayer de le voir et manqua de passer par-dessus la rambarde tant elle se pencha avec violence.

    Elle vit alors quelque chose passer sous l'eau. Un reflet pâle, presque blanc. Le mouvement de nageoire ne ressemblait pas à celui d'un dauphin, mais plutôt à celui d'un poisson. La jeune femme ne pouvait pas vraiment définir sa taille, car l'eau était trompeuse, mais l'animal n'était pas petit, sûrement plus grand qu'elle.

    Cayla suivit des yeux le reflet pâle qui disparut bientôt. Qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Un requin ne serait pas inconnu au sonar. Un poisson ? Mais alors pourquoi ne l'avait-elle pas reconnu à l’échosondeur ?

    Elle entendit alors un splash sonore, mais quand elle se tourna vers sa droite, elle ne vit que le remous de l'animal. À quoi jouait-il ? La regardait-il ? Un animal curieux, mais timide ?

    Retournant à l'intérieur du bateau, Cayla fouilla dans les caisses de pêches et en sortit plusieurs poissons dont elle se servait pour attirer les dauphins. En passant devant le poste de commande, elle remarqua que l'inconnu n'était pas parti. Les dauphins non plus.

    La biologiste se rendit à tribord, là où il se trouvait, et commença à jeter des poissons à la mer. Heureux, plusieurs dauphins émergèrent pour les engloutir.

    - Non, non ! S'il vous plaît, laissez-en !

    Bien sûr, les mammifères n'obéirent pas. Cayla eut beau s'arracher les yeux, elle ne vit rien d'autre que des dauphins qui se régalaient.

    Elle passa alors à bâbord et lança quelques autres poissons. Trop occupés de l'autre côté, les mammifères ne les virent pas. Cayla patienta, s'attendant à voir le mystérieux poisson s'attaquer au festin, mais il ne se montra pas.

    La jeune femme partit donc jeter un œil au sonar qui lui indiqua qu'il se trouvait bien à bâbord, mais quand elle revint, elle ne le vit pas. Et les poissons avaient disparu.

    - Mais qu'est-ce que ça peut bien être ?

    Parlant plus doucement, elle se pencha vers l'eau :

    - Je ne vais rien te faire, viens, montre-toi.

    Autant parler à un mur.

    La biologiste décida alors de prévenir ses collègues. Entrant en trombe dans la cabine de Nick, elle tira sur le drap pour le réveiller.

    - Oh, ma belle, tu viens me rejoindre ? gloussa-t-il.

    - Tais-toi et viens, il se passe un truc !

    Tandis qu'il s'habillait, elle partit réveiller Chris.

    - Alors, quoi ? demanda Nick d'une voix pâteuse.

    - Il y a quelque chose dans l'eau, avec les dauphins. Quelque chose que le sonar ne reconnaît pas. Je l'ai entendu, mais impossible de le voir. Venez !

    Elle les mena dans la cabine de pilotage.

    - Tenez, regardez !

    Nick et Chris se penchèrent, puis haussèrent un sourcil à l'intention de leur camarade.

    - Cayla, il n'y a rien au sonar. Les dauphins repartent, mais il n'y a rien d'autre.

    - Quoi ?

    La jeune femme se précipita pour contempler l'écran.

    Tabarnak¹, il était là juste avant que je ne vienne vous chercher !

    - Bah il a filé, laissa tomber Nick en bâillant.

    - Qu'est-ce que c'était? demanda Chris.

    - Si je le savais ! Il n'arrêtait pas de tourner autour du bateau, puis des fois, j'entendais des splash, comme s'il sortait de l'eau pour observer et replongeait aussitôt avant que je ne le voie. Quand je lui ai donné du poisson, il a attendu que je retourne voir le sonar pour les prendre.

    - Tu ne l'as même pas aperçu ?

    - Si, j'ai vu quelque chose, une lueur pâle dans l'eau, peut-être de la taille d'un dauphin, mais le mouvement était horizontal, comme les poissons.

    Nick bâilla encore.

    - Allez, Cayla, tu es fatiguée ! lança-t-il. C'était un poisson, le sonar ne l'a peut-être pas identifié, mais comment lui en vouloir ? Il y a tellement de poissons dans l'eau, tu sais comme moi qu'il ne faut pas se fier aveuglément à leurs données. Le principe d'identification est compliqué, tu sais très bien que le sonar n'identifie pas tout, loin de là.

    - C'était autre chose. J'ai allumé l’échosondeur, j'ai regardé

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