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L'Homme, cet inconnu
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eBook413 Seiten8 Stunden

L'Homme, cet inconnu

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Über dieses E-Book

« Pour grandir de nouveau, l’homme est obligé de se refaire. Et il ne peut pas se refaire sans douleur. Car il est à la fois le marbre et le sculpteur. C’est de sa propre substance qu’il doit, à grands coups de marteau, faire voler les éclats afin de reprendre son vrai visage. » 

L'ouvrage d'Alexis Carrel, Prix Nobel de Médecine en 1912, est intéressant à bien des égards et pose de nombreuses questions sur l'évolution de l'humanité. En outre, il doit être envisagé comme le témoignage d'une vision du monde désormais dépassée qui utilisa les sciences afin de justifier l'eugénisme et la hierarchisation prétendue des races humaines.
SpracheFrançais
HerausgeberFV Éditions
Erscheinungsdatum6. Juli 2017
ISBN9791029904097
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    Buchvorschau

    L'Homme, cet inconnu - Alexis Carrel

    page

    copyright

    Copyright © 2017 par FV Éditions

    Image de la couverture : Pixabay.com

    ISBN 979-10-299-0409-7

    Tous droits réservés

    L’HOMME, CET INCONNU

    par

    Alexis Carrel

    — 1935 —

    AVERTISSEMENT

    Les pages qui suivent méritent un avertissement au lecteur contemporain. Bien qu’elles furent écrites par l’une des grandes figures de l’histoire des sciences occidentales, lauréat du Prix Nobel de Médecine en 1912, l’idéologie que cet ouvrage sous-tend par certains de ses aspects doit aujourd’hui, de façon tout à fait légitime et sans aucun détour, être pointée du doigt et remise en cause. Alexis Carrel y défend en effet l’eugénisme et plus généralement une vision racialiste de l’évolution humaine qui n’est plus acceptable. À une époque où le racisme n’était pas un délit et faisait l’objet d’un large consensus, y compris dans les cénacles intellectuels, les scientifiques ont reproduit le préjugé selon lequel un individu déviant socialement — qu’il soit jugé fou, délinquant ou nuisible à la société — ne pouvait être qu’un individu anormal biologiquement. Ce postulat eut des conséquences très graves avec notamment la mise en place au début du XXème siècle aux États-Unis d’une politique de stérilisation massive des déviants. Encore plus tragique, l’Allemagne nazie, dans son entreprise de « purification ethnique » pratiqua l’euthanasie de centaines de milliers de délinquants, malades mentaux, prostituées et clochards.

    Il est donc ici question d’une thèse défendue par l’auteur qui ne se prête même pas à la polémique, tellement la teneur de ses propos relève parfois de l’intolérable, comme lorsqu’il écrit par exemple : « Un effort naïf est fait par les nations civilisées pour la conservation d’êtres inutiles et nuisibles. Les anormaux empêchent le développement des normaux. Il est nécessaire de regarder ce problème en face. » Cette courte citation reflète à elle seule les problèmes, nombreux, que posent la question de l’eugénisme.

    Au regard de cet avertissement, était-il dès lors nécessaire de re-publier ce texte ? La réponse nous semble être positive, à minima pour deux raisons : 1) l’ouvrage ne se réduit pas à cette problématique et contient d’autres éléments de réflexion intéressants, y compris sur le plan philosophique. Nous soulignerons également des passages qui évoquent la naissance de la psychologie et de la sociologie en tant que disciplines scientifiques ; 2) il est nécessaire de connaitre les origines et la nature d’une idée pour mieux la combattre, l’ouvrage de Carrel ayant ici la valeur d’un document historique sur la naissance de l’eugénisme.

    Passé cet effort de recontextualisation et de mise en garde, aussi bref soit-il, nous pensons que les lecteurs percevront ce texte comme le témoignage d’une vision du monde qui prévalut à une époque et dont la substance, qui se prétendait scientifique, reposait en fait sur une idéologie qui ne devrait plus exister.

    FVE

    introduction

    Celui qui a écrit ce livre n’est pas un philosophe. Il n’est qu’un homme de science. Il passe la plus grande partie de sa vie dans des laboratoires à étudier les êtres vivants. Et une autre partie, dans le vaste monde, à regarder les hommes et à essayer de les comprendre. Il n’a pas la prétention de connaître les choses qui se trouvent hors du domaine de l’observation scientifique.

    Dans ce livre, il s’est efforcé de distinguer clairement le connu du plausible. Et de reconnaître l’existence de l’inconnu et de l’inconnaissable. Il a considéré l’être humain comme la somme des observations et des expériences de tous les temps et de tous les pays. Mais ce qu’il décrit, il l’a vu lui-même. Ou bien il le tient directement des hommes avec lesquels il est associé. Il a eu la bonne fortune de se trouver dans des conditions qui lui ont permis d’étudier, sans effort ni mérite de sa part, les phénomènes de la vie dans leur troublante complexité. Il a pu observer presque toutes les formes de l’activité humaine. Il a connu les petits et les grands, les sains et les malades, les savants et les ignorants, les faibles d’esprit, les fous, les habiles, les criminels. Il a fréquenté des paysans, des prolétaires, des employés, des hommes d’affaires, des boutiquiers, des politiciens, des soldats, des professeurs, des maîtres d’école, des prêtres, des aristocrates, des bourgeois. Le hasard l’a placé sur la route de philosophes, d’artistes, de poètes et de savants. Et parfois aussi de génies, de héros, de saints. En même temps, il a vu jouer les mécanismes secrets qui, au fond des tissus, dans la vertigineuse immensité du cerveau, sont le substratum de tous les phénomènes organiques et mentaux.

    Ce sont les modes de l’existence moderne qui lui ont permis d’assister à ce gigantesque spectacle. Grâce à eux, il a pu étendre son attention sur des domaines variés, dont chacun, d’habitude, absorbe entièrement la vie d’un savant. Il vit à la fois dans le Nouveau Monde et dans l’Ancien. Il passe la plus grande partie de son temps au Rockfeller Institute for Médical Research, car il est un des hommes de science assemblés dans cet Institut par Simon Flexner. Là, il a eu l’occasion de contempler les phénomènes de la vie entre les mains d’experts incomparables, tels que Jacques Lœb, Meltzer et Noguchi, et d’autres grands savants. Grâce au génie de Flexner, l’étude de l’être vivant a été abordée dans ces laboratoires, avec une ampleur inégalée jusqu’à présent. La matière y est étudiée à tous les degrés de son organisation, de son essor vers la réalisation de l’être humain. On y examine la structure des plus petits organismes qui entrent dans la composition des liquides et des cellules du corps, les molécules, dont les rayons X nous révèlent l’architectonique. Et, à un niveau plus élevé de l’organisation matérielle, la constitution des énormes molécules de substance protéique, et des ferments qui sans cesse les désintègrent et les construisent. Aussi, les équilibres physico-chimiques permettant aux liquides organiques de garder constante leur composition et de constituer le milieu intérieur nécessaire à la vie des cellules. En un mot, l’aspect chimique des phénomènes physiologiques. On y considère en même temps les cellules, leur organisation en sociétés et les lois de leurs relations avec le milieu intérieur ; l’ensemble formé par les organes et les humeurs et ses rapports avec le milieu cosmique ; l’influence des substances chimiques sur le corps et sur la conscience. D’autres savants s’y consacrent à l’analyse des êtres minuscules, bactéries et virus, dont la présence dans notre corps détermine les maladies infectieuses ; des prodigieux moyens qu’emploient pour y résister les tissus et les humeurs ; des maladies dégénératives telles que le cancer et les affections cardiaques. On y aborde enfin le profond problème de l’individualité et de ses bases chimiques. Il a suffi à l’auteur de ce livre d’écouter les savants qui se sont spécialisés dans ces recherches et de regarder leurs expériences, pour saisir la matière dans son effort organisateur, les propriétés des êtres vivants, et la complexité de notre corps et de notre conscience. Il eut, en outre, la possibilité d’aborder lui-même les sujets les plus divers, depuis la physiologie jusqu’à la métapsychique. Car, pour la première fois, les procédés modernes qui multiplient le temps furent mis à la disposition de la science. On dirait que la subtile inspiration de Welch, et l’idéalisme pratique de Frederick T. Gates firent jaillir de l’esprit de Flexner une conception nouvelle de la biologie et des méthodes de recherches. Au pur esprit scientifique, Flexner donna l’aide de méthodes d’organisation permettant d’économiser le temps des travailleurs, de faciliter leur coopération volontaire et d’améliorer les techniques expérimentales. C’est grâce à ces innovations que chacun peut acquérir, s’il veut bien s’en donner la peine, une multitude de connaissances sur des sujets dont la maîtrise aurait demandé, à une autre époque, plusieurs existences humaines.

    Le nombre immense des données que nous possédons aujourd’hui sur l’homme est un obstacle à leur emploi. Pour être utilisable, notre connaissance doit être synthétique et brève. Aussi, l’auteu