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RAPPORT DE STAGE
ET MEMOIRE PROFESSIONNEL
Master Professionnel Gestion des Patrimoines
Architecturaux, Artistiques, et Culturels
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 2 sur 46
Rapport de stage et mémoire professionnel soutenus le 5 septembre 2012,
Pôle Pierre-Jakez Hélias de Quimper, Université de Bretagne Occidentale.
Christophe DEUTSCH-DUMOLIN
c.deutschdumolin at gmail.com
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RAPPORT
DE STAGE
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REMERCIEMENTS
J'aimerais également remercier l'équipe des archéologues de la ville de Nantes, avec qui j'ai eu la
chance de travailler au quotidien, au sein des bureaux de la Direction du Patrimoine et de
l'Archéologie, sur chantier de fouilles ou ne dehors des lieux de travail : Nicolas Lacoste, pour m'avoir
accompagné lors des processus de modélisation 3D et pour m'avoir orienté dans mes réflexions sur
l'utilisation de la 3D en archéologie ; Mathieu Laurens-Berge pour m'avoir formé au relevé du bâti et
aidé lors des réflexions sur les reconstitutions archéologiques ; Christian Le Boulaire pour ses
connaissances et son expérience sur l'ensemble de l'archéologie Nantaise. J'ose croire que, comme
avec mes deux tuteurs de stage, les relations amicales créées s'épanouiront au-delà de ce stage et du
monde professionnel.
Enfin j'adresserais tous mes remerciements à Catherine Olard et Françoise de Cossette, guides-
conférencières qui m'ont accordé leur confiance sur les projets que j'ai menés, et à Françoise Bourdais
et Sophie Levêque pour m'avoir accueilli dans leur bureau et leur quotidien. Merci enfin à Laurent
Mille et Romain Roussel, collègues-stagiaires et compagnons de route aux conseils des plus
pertinents, et à Charlemagne, hamster-voyageur qui peut être considéré comme mascotte de ce rapport
de stage et mémoire professionnel.
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Introduction
Etudiant en dernière année de master professionnel pour l'année 2011-2012, j'ai ainsi pu suivre le
dernier et le plus important de ces stages afin d'assurer la validation de mon diplôme, pour une durée
minimale de vingt semaines. Les recherches furent longues, les hésitations nombreuses, mais le
croisement de mes passions et de mon projet professionnel m'a finalement ramené à la première
candidature de stage que je réalisais : celle qui me permettrait de travailler dans le monde du
patrimoine Nantais. Sous l'égide de la Direction Générale à la Culture, j'ai donc pu effectuer mon stage
au sein de la Direction du Patrimoine et de l'Archéologie de la Ville de Nantes pendant vingt-quatre
semaines de mi-janvier à mi-juillet 2012 sous les tutorats de Frédéric Mercier, chargé de mission
Archéologie, et d'Irène Gillardot, Animatrice de l'Architecture et du Patrimoine et chargé de mission
Médiation.
Considérant mon projet professionnel qui cherche à se dessiner au sein de l'Animation du Patrimoine
d'une Ville d'Art et d'Histoire, j'attendais avec impatience depuis quelques années ce moment afin de
consacrer le dernier et plus important stage de mon cursus universitaire à une Ville d'Art et d'Histoire
d'envergure. Je souhaitais également renouer avec un travail d'historien et d'archéologue, qui
correspondrait au mieux à mes premières passions universitaires. D'un point de vue des compétences
professionnelles, considérant mes précédentes expériences en muséologie, en inventaire du
patrimoine, ou encore en réalisation d'exposition, je cherchais un stage qui me permettrait d'approcher
au mieux la médiation et l'animation du patrimoine.
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A mon grand bonheur, la Direction du Patrimoine et de l'Archéologie de Nantes, en écho à mon profil,
me proposait d'elle-même de travailler sur la médiation et l'animation de l'archéologie à Nantes. De
telles missions me promettaient un parfait épanouissement personnel et professionnel. Par ailleurs le
sujet de ce travail, l'enceinte et les portes de Nantes, concernait un patrimoine disparu, caché, ou
illisible, soit un véritable défi pour la valorisation du patrimoine, qui s'annonçait aussi complexe que
passionnant. Le projet devait également concerner l'utilisation des nouvelles technologies en
patrimoine : en cela, ceux qui connaîssent mon goût pour ces outils comprendront tout l'intérêt que
pouvait avoir pour moi une telle proposition, dynamique et innovante.
Ce stage m'a également permis d'accompagner la conduite du projet qui m'a été confié par une
réflexion permanente notamment sur l'utilisation de la modélisation 3D en archéologie, réflexion qui
s'est concrétisée par le mémoire professionnel qui suit ce rapport de stage. En effet, si les images de
synthèse apparaissent parfois en médiation, l'utilisation nouvelle de scanners 3D à la base même des
mesures archéologiques est aujourd'hui considérée comme révolutionnaire. Mener ce stage m'a permis
de m'interroger sur ces technologies nouvelles en archéologie, sur les reconstitutions 3D en médiation,
et sur les questions, des protocoles et des possibilités qui leur sont inhérentes.
Ce stage fut pour moi d'une grande richesse. J'espère que ces modestes rapport de stage et mémoire
professionnel rendront compte du travail réalisé et des réflexions engagées pendant ces six mois à
Nantes.
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(...)
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MEMOIRE
PROFESSIONNEL
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Introduction
Alors que le patrimoine conserve toujours sa dynamique, comme l'illustre sa place dans la
fréquentation des Journées Européennes du Patrimoine, comme au sein du tourisme et des débats de
société, la course à la technicité et à la technologie est de plus en plus présente au sein de nos foyers.
Alors que les minitels représentaient une belle technologie il y a peu, les personnes, des plus jeunes
aux plus âgées, utilisent aujourd'hui un téléphone mobile aux multiples compétences et un ordinateur
avec connexion internet. Selon certaines études, bientôt 70% des possesseurs de téléphone mobile
possèderont un smartphone, et en utiliseront les compétences. De même, les films en 3D au cinéma ou
les animations virtuelles dans des vitrines font partie de nos quotidiens et ne nous étonnent plus.
Alors que le patrimoine symbolise le passé et la constance, quand les technologies nouvelles
représentent l'avenir et l'évolution, un nouveau dialogue doit naître. Elles n'ont aucun intérêt à
s'opposer. Il devient important pour nous de les faire dialoguer.
De multiples expériences ont déjà eu lieu. Les musées accueillent des bornes interactives et
s'implantent durablement sur le paysage web. Des expériences fascinantes font parfois revivre le
passé, ou le conservent. Si les enjeux sont certains, ceux-ci restent à préciser. Vers où aller ? Et
surtout, considérant les écueils et les erreurs d'une technologie oubliant parfois la scientificité de
l'étude du passé, comment s'y diriger ? Pour garantir tout son intérêt, il abordera dans un premier
temps l'utilisation de la 3D en relevé et analyse archéologique, dans un second temps l'utilisation de la
3D en reconstitution et modélisation pour la médiation, avant d'enfin souligner les questions
importantes que doivent soulever ces utilisations de la 3D en archéologie.
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1- La 3D, outil scientifique
- Le lidar aérien
Un système LIDAR aérien, abréviation de « light detection and ranging » signifiant « laser
aéroporté », est un système de relevé laser embarqué dans un objet volant. Un faisceau laser lumineux
est projeté vers le sol et détecte le retour des ondes réfléchies par le relief et la végétation. Un GPS
permet de corriger les mouvements parasites de l'avion, et les données afférentes dessinent
automatiquement un nuage de point relevant le micro-relief de l'espace étudié. Le résultat obtenu est
d'une grande finesse, avec précision centimétrique, que le terrain soit couvert de végétation ou non. En
effet, « le gros avantage de ce faisceau est qu’une partie est réfléchie par le sommet de la végétation,
alors qu’une autre peut continuer sa course et pénétrer le couvert forestier jusqu’à heurter le sol »2 :
il est donc possible de supprimer les premiers échos reçus, afin d'avoir une image du relief nu, sans
arbre ou végétation rase.
Les systèmes LIDAR aériens sont nés dans les années 1970 au sein des laboratoires de l'armée
américaine. Leurs premières exploitations scientifiques ont eu lieu en Europe en 2004, grâce à une
collaboration franco-slovène au sein du laboratoire européen LEA ModeLTER. Une première
expérience a permis d'étudier la plaine littorale de Montpellier afin de mettre en lumière
l'aménagement du territoire depuis l'âge du Fer, ou encore par la découverte de voies romaines ou de
canaux médiévaux. En 2009, c'est l'université de Franche-Comté et le CNRS qui ont travaillé à une
nouvelle exploitation du LIDAR aérien au sein du projet LIEPPEC : 220 km² de forêts ont été étudiés
autour de Besançon et de Mandeur-Mathay. « Ce qui nous intéresse, nous, les archéologues, c’est de
comprendre comment est géré l’espace dans la très longue durée, pourquoi les hommes se sont
installés là, ont aménagé des structures, les ont développées ou abandonnées »3
Les dernières découvertes, notamment par la mise en place d'algorithmes spécialisés, permettent de
toujours mieux restituer les ensembles, par exemple par la création des ombrages, et de créer des MNT
(Modèles Numériques de Terrains) et MNS (Modèles Numériques de Surface) toujours plus
pertinents. Le LIDAR aérien est une technologie qui peut être des plus enrichissantes pour
l'archéologie, de la découverte d'éléments nouveaux à l'analyse d'aménagements des sols et des
relations entre différents éléments, comme la place de l'oppidum gaulois de Bibracte dans son
environnement.
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- La lasergrammétrie
La lasergrammétrie est l'exploitation d'un scanner 3D, appareil qui balaie une zone donnée par
un faisceau laser. Le retour des faisceaux laser crée un nuage de points qui recrée les formes
considérées : les dernières technologies permettent ainsi d’enregistrer plusieurs millions de points en
quelques minutes, avec une précision de quelques millimètres et d'un point par millimètre. Il est
également possible d'utiliser des appareils dotés d'appareil photos haute-précision, qui vont saisir une
image simultanée à l’enregistrement de l'objet. Le résultat permettra d'avoir un « clone numérique » de
l'élément observé en maillage d'image de synthèse colorisé. Le principal atout de cette technologie est
sa rapidité d'utilisation dans la saisie des points et sa relative facilité de mise en application.
- La photogrammétrie
La photogrammétrie est véritablement née en tant qu'objet de travail dans les années 1930,
sous la forme de photogrammétrie aérienne. Elle correspond aux techniques de représentation d'un
élément ou d'un espace par des clichés photographiques dont la géométrie est corrigée et géo-
positionnée. On pensera évidemment aux photographies aériennes anciennes comme actuelles.
Comme le LIDAR aérien, elle permet d'étudier le territoire avec la précision de ses couleurs, sans
avoir ici la précision de son relief et la suppression de la végétation.
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Illustration 2: Exemple d'utilisation de la
lasergrammétrie
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1-2. Utilité scientifique
Un relevé laser, quel que soit sa forme, permet de créer par le biais de mesures très fines dans
l'espace, un véritable clone numérique de l'élément concerné. En cela, nous pouvons comprendre
l'intérêt premier et primordial de ces nouvelles technologies. En effet, la précision des données
acquises pourra permettre de revenir sur un modèle disponible à tout moment quand la trace
archéologique peut être détruite, des mesures d'une très grande précision, indéniablement utiles à
l'archéologie. C'est cette première utilité qui a amené l'utilisation de scann laser en archéologie : le
besoin de mesures précises. Ensuite, il a également été évident que créer un clone numérique d'une
grande finesse permettait une conservation de l'élément : non sa conservation physique, mais la
conservation de sa forme, de ses caractéristiques, parfois de ses teintes. Si l'objet ou la structure en tant
que tel n'existe plus, sa mémoire reste et son analyse est encore possible dans une certaine mesure.
Considérons ici plusieurs exemples, archétypes archéologiques. Lors d'une fouille programmée, une
tombe et plusieurs squelettes extrêmement anciens sont révélés : très fragiles, ils tombent en poussière
à la moindre pression. Un scann 3D permettra de reconstituer un clone de ce squelette, et ainsi le
sauvegarder. De même, une mission d'archéologie préventive d'urgence fait face à un même squelette,
cette fois-ci sans problème immédiat de conservation. Son étude, un simple dessin analytique même,
demanderait le travail d'un archéologue sur une journée entière. Mais l'échéance des fouilles approche,
imposée par l'aménageur, et le site va être détruit par des travaux d'ampleur. Un scann 3D permettra de
fixer la découverte, qui sera analysée au mieux plus tard en laboratoire. Nous passerons rapidement
sur les cas où des recherches archéologiques seraient trop dangereuses, dans un contexte troglodyte
par exemple, et où un scann 3D rapide serait une solution idéale. De même, certaines recherches ne
peuvent avoir lieu pour ne pas fragiliser à un vestige architectural sensible, avec une présence humaine
et matérielle, et où cependant le scann 3D ne portera en rien atteinte à l'élément.
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Illustration 5: "Relevé laser et modélisation 3D de la
sépulture individuelle de l'Ilot-P : un nouvel outil
d'enregistrement et d'analyse appliqué à l'archéologie
funéraire." Aurelie Zemour, Sabine Sorin, Sandrine
Bonnardin, Didier Binder, Kelig-Yann Cotto
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- Compréhension de l'utilisation de l'élément, son contexte, son évolution
Nous avons pu voir l'intérêt que révélait un scann 3D des éléments archéologiques considérant
la fouille et l'analyse archéologique proprement dite d'un élément. Ici nous tenterons de montrer que le
scann 3D garde toute son utilité en laboratoire lors des longues phases de réflexion sur une
compréhension optimale de l'élément. En effet, disposer d'un modèle 3D extrêmement semblable à
celui découvert permet de choisir l'échelle de lecture idéale, afin d'avoir par exemple une vue
d'ensemble sur un contexte architectural. Si l'on prend à nouveau l'exemple de squelettes, réunir les
scanns 3D et prendre une échelle éloignée permet de travailler sur la disposition de ces sépultures les
unes aux autres, leur orientation, ou encore leur relation avec leur contexte architectural ou
topographique. Les éléments 3D permettent également de générer des plans ainsi que des coupes
choisies par l'opérateur, documents de travail essentiels pour les archéologues comme pour les
aménageurs et architectes.
L'aisance de manipulation offerte par les scanns 3D permet également de déplacer les éléments
découverts, afin de repositionner par exemple des parties d'un bâtiment écroulé. Il sera, on l'imagine,
plus aisé de déplacer des colonnes,, de plusieurs centaines de kilos virtuellement que réellement. En
cela, nous touchons déjà à l'anastylose, à la reconstitution à partir des débris, facilitée par la 3D et dont
nous reparlerons plus tard. Pouvoir étudier une réplique parfaite et assez aisément manipulable permet
également d'étudier au mieux les circulations au sein de structures archéologiques, par exemple entre
plusieurs niveaux, quand des plans et des coupes demandent un effort intellectuel plus important et
moins efficace, moins précis. Ce même mode peut aussi permettre d'étudier les évolutions
architecturales d'un site, sa chronologie, par l'appropriation des formes de la structure. L'élément 3D
peut devenir support de simulation scientifique, de vérification d'hypothèse de restitution pour toujours
mieux cerner les découvertes. Si les hypothèses ne se confirment pas, elle amènent une reformulation
des certitudes, et permettent d'avancer dans la connaissance du passé. A noter que ces simulations
permettent de donner des réponses seulement probables, elles n'offrent jamais de vérité ultime.
A terme, certains chercheurs commencent à créer une reconnaissance des formes de ces modèles 3D
alliée à des bases de donnée : scanner une poterie et l'injecter dans la base de données permettra peut-
être de rassembler toutes ses semblables, où qu'elles soit situées.
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Illustration 9: "Expériences en matière de relevés
architecturaux et archéologiques : Saint-Symeon
Illustration 10: « Bienfaits et limites d'un enregistrement
(Syrie)" Jean-Luc Biscop, Micheline Kurdy
lasergrammétrique dans la tombe à couloir de Gavrinis
(Morbihan, Fr) » Serge Cassen, Laurent Lescop, Valentin
grimaud, Bruno Suner
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1-3. Reconstitution scientifique
La modélisation 3D de vestiges archéologique est un outil tout particulièrement riche pour leur
reconstitution. Loin du ludique, du spectacle, la reconstitution a toujours été un fer de lance de
l'archéologie, de l'interprétation des vestiges archéologiques à leur communication. Si les générations
passées travaillaient alors les aquarelles en deux dimensions ou les maquettes physiques en trois
dimensions, l'essor de la modélisation 3D permet aujourd'hui d'ouvrir de nouveaux horizons à
l'archéologie. En effet, si appréhender une structure en plan et en coupe est déjà de l'analyse en trois
dimensions, elles permettent une plus grande aisance intellectuelle en étant réunies sur le même visuel.
Les investissements de temps et d'argent sont exceptionnellement réduits, pour y allier l'évolutivité, la
pérennité, le dynamisme.
La reconstitution en modélisation virtuelle permet donc, de manière classique, de réfléchir sur les
différentes formes que pouvaient prendre les éléments découverts, leur chronologie, leur construction,
leur organisation... Elle peut également devenir support de simulation, afin de tester des hypothèses
architectoniques ou de fonctionnement. On citera l'exemple du Circus Maximus de Rome, ou la
modélisation virtuelle a pu révéler qu'il était techniquement possible pour l'empereur de s'adresser au
vainqueur d'une course de char sans artifice amplifié, ou de déterminer le nombre de spectateurs entre
48 000 et 50 000 personnes, quand les chercheurs hésitaient entre 40 000 et 73 000 individus. De
nouvelles pistes de recherches peuvent également apparaîtrent, grâce à cette modélisation virtuelle.
Prenons également un peu de recul : on pourra ainsi considérer la législation espagnole qui interdit
toute reconstitution physique qui amènerait une intervention sur l'élément concerné. Les
reconstitutions ne peuvent donc avoir lieu qu'à distance, ou de manière virtuelle.
Plusieurs chartes ont fixé les devoirs de la reconstitution : l'article 7 de la charte de Venise prohibe les
reconstitutions ne reposant pas sur l'anastylose, c'est-à-dire sur le remontage des vestiges trouvés, et
impose les fonctions de recherche expérimentale et de pédagogie.
4 Jean-Marie Pérouse de Montclos
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- Quel réalisme ?
Pour Jean-Claude Golvin, éminent spécialiste du sujet, cinq conditions de la ressemblance sont
déterminantes : la topographie et le paysage, le contour et le tracé de la ville, la forme des édifices
publics, ainsi que la position relative des éléments les uns par rapport aux autres. De même, trois
niveaux de réalisme se distinguent souvent lors des travaux réalisés : une maquette d'ensemble blanche
évoquant les volumes et leur agencement, afin de comprendre la grande idée de l'élément ; une
maquette colorisée allant jusqu'au travail des ouvertures et des modénatures principales, afin de
comprendre l'évolution et le fonctionnement de l'élément ; enfin une maquette texturisé, allant jusqu'à
d'infimes détails, afin de rendre au mieux, de manière immersive, la vie de l'élément. On comprendra
ainsi que les deux directives qui doivent ordonner la réalisation d'une reconstitution sont l'exactitude
scientifique et le message que doit faire passer la reconstitution.
Il est important de souligner ici la scientificité des reconstitutions concernées. Il ne faut pas effacer la
vérité derrière les belles images de communication et de séduction. L'archéologue ne cherche ni à
créer une œuvre esthétique, ni un jeu vidéo. Mais il ne doit pas pour autant créer un document illisible
et incompréhensible, qui serait inutile pour les autres scientifiques comme pour le public : la
reconstitution doit rester un outil fonctionnel.
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Illustration 13: "Expériences en matière de relevés
architecturaux et archéologiques : Saint-Symeon
(Syrie)" Jean-Luc Biscop, Micheline Kurdy
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2- La 3D, outil de médiation
Le public en question n'a pas pour sa majorité une formation qui le sensibilise à la compréhension et à
l'appropriation des plans, des coupes, des échelles. Une maquette tridimensionnelle permet d'amener
une image tout particulièrement pertinente de ce patrimoine : la réalité virtuelle permet donc d'avoir un
but pédagogique et de médiation. Elle a l'intérêt de rendre sa vie, sa forme signifiante à l'élément. Elle
a également l'intérêt de pouvoir développer la forme diachronique de l'élément, son évolution
chronologique. Là où la maquette permettra de faire avancer la recherche par ce qu'elle illustre, elle
sera également le support le plus adapté pour amener ces découvertes au public. En allant plus loin,
par la transparence de sa construction, elle permettra d'expliquer la science archéologique en tant que
telle au public. Si l'on en revient pour un bref instant aux besoins scientifiques, nous pourrons
également comprendre toute la place de ces visuels en modélisation 3D dans les publications
scientifiques, comme synthèses ou visuels d'interprétations du travail réalisé.
En cela, il faut donc trouver des visuels attractifs pour l'archéologie, afin d'attirer un public, que la
médiation prendra ensuite en relais, et quand archéologie oscille entre une image romantique
d'aventurier chercheur de trésor et celle d'une science poussiéreuse, conservatrice et gênante, il devient
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pertinent de mettre en avant le choc visuel d'une modélisation 3D à la pointe de la technologie. Ce
visuel, avec tout son poids d'un dynamisme impressionnant, garantira des documents locaux ou
touristiques tous particulièrement pertinents. Elle stimulera l'imagination, attirera le public et offrira sa
légitimité à l'archéologue.
- Appropriation de l'élément
La patrimonialisation d'un élément est très dépendante de son appropriation par le public, et ici
l'on pourra cerner un autre avantage certain de la reconstitution par modélisation 3D de cet élément.
En effet, la possibilité de choisir son point de vue le plus adapté, l'échelle la plus pertinente, sur ces
maquettes permettra de visiter l'élément de la meilleure manière possible. Ainsi, c'est en visualisant
une ville dans son intégrité que l'on comprendra l'importance d'une porte, avant de plonger à échelle
humaine pour en comprendre l'évolution, et de s'y positionner avec les points de vue du défenseur,
puis de l'assaillant, que l'on comprendra son fonctionnement.
Cette appropriation de l'élément prend également toute son importance considérant l'accessibilité de ce
patrimoine aux publics fragilisés, qu'ils soient handicapés, âgés, ou socialement éloignés. Dans cette
continuité, l'appropriation devient également possible à distance via les nouvelles technologies de
l'information et de la communication, comme sur internet.
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2-2. La question du support
Valorisation En 2014, plus de « mobinautes » en France que « d’internautes ». Sont Le public possède
« démocratique » du déjà 15 millions de personnes. assez peu de tablette
patrimoine, accessible numérique, ou sans
à tous sans le « luxe » en avoir un usage
de la possession d’un « touristique ». Par
smartphone ou d’une contre, une mise à
tablette, sans la disposition de
location ou le prêt tablettes au public
d’un support dédié, et peut être envisagée.
sans la nécessaire
aisance technologique
liée à ces supports.
Une borne interactive Site web Logiciel applicatif Application Une tablette tactile,
est un terminal spécifiquement manipulable via un site spécifiquement tablette numérique,
informatique, mis à développé à la lecture web. Disponible pour développée pour ou simplement
disposition du public sur mobile et qui prend n’importe quel mobile un environnement tablette, est un
pour fournir l'accès à en compte les ayant un accès web. et installée sur le ordinateur mobile en
des réseaux caractéristiques de ces mobile. Il faut forme d'ardoise
d'information. Une mobiles. Disponible alors produire une dépourvue de clavier
borne interactive pour n’importe quel application pour et de souris, dont la
comporte généralement mobile ayant un accès chaque principale interface
une unité centrale, un web. environnement est un écran tactile.
écran tactile et souhaité.
éventuellement
différents
périphériques dans une
structure robuste
adaptée à une
utilisation intérieure et
extérieure.
Formes de bornes-
totems, bornes-vitrines
(moins visibles mais
plus protégées)
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Accessible à tous les Accessibles à tous les Accessibles à tous les Accessibles à tous Accessible à tous les
publics. possesseurs d’un possesseurs d’un les possesseurs possesseurs d’une
smartphone avec smartphone avec d’un smartphone tablette numérique
connexion internet. connexion internet. avec connexion avec connexion
internet, suite à un internet
téléchargement sur
une « App Store »,
base de donnée
d’applications.
Plus précisément, sera Plus précisément, sera utilisé par habitants et touristes détenteurs d’un Plus précisément,
utilisé par habitants et smartphone et d’une relative aisance technologique sera utilisé par les
touristes, défavorisés guides-conférenciers
comme aisés. de Nantes, ou un
public à qui l’on a
fourni des tablettes
numériques.
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Ni mobilité, ni géo- Fonctions natives de Fonctions natives de Fonctions natives /
localisation, ni l’appareil non l’appareil en cours de l’appareil
appareil-photo intégré. utilisables (GPS, d’évolution : GPS et utilisables (GPS,
Donc réalité appareil photo) Donc orientation disponible, appareil photo).
augmentée réalité augmentée mais pas encore Donc réalité
difficilement possible. impossible. l’appareil photo. Donc augmentée
réalité augmentée peut- possible.
être possible.
Très puissant Puissance limitée (pour Puissance limitée (pour Puissance Très puissant
la 3D par exemple) la 3D par exemple) importante
Ordre d’idée de prix de Peu coûteux, ordre de Coût moyen, ordre de Trois ou quatre Ordre d’idée de prix
6 300 € pour deux prix entre 3 000 € et prix de 7 500 €. fois plus coûteux, entre 200 € et 600 €,
bornes interactives + 6 000 €. ordre de prix de soit 1 000 € et 3 000
entre 3 000 € et 6 000 15 000 €. € pour cinq tablettes,
€ de conception 2 000 € et 6 000 €
logicielle ou site web. pour dix tablettes
Soit entre 9 300 €et interactives
12 300 €. + entre 3 000 € et
6 000 € de
conception logicielle
ou site web. Soit
entre 5 000 € et
12 000 € pour dix
tablettes interactives.
Les bornes Les sites web Les Web Une Une tablette
interactives sont des mobiles ne s’adressent Applications ne application native numérique est peu
supports qu’à des publics s’adressent qu’à des ne s’adresse qu’à fréquente chez le
« démocratique », possesseur d’un publics possesseurs des possesseurs de public, elle impose
accessible à tous les smartphone avec d’un smartphone avec smartphone mais donc une mise à
publics. Ils ont connexion internet. Ils connexion internet. Ils sans connexion disposition des
l’avantage de ont l’avantage de ont l’avantage de internet tablettes au public.
l’interface, de la s’adresser à tous les s’adresse à tous les obligatoire. Ils ne Elle est très bien
puissance mais reste environnements sans environnements sans s’adressent qu’à adaptée à la réalité
immobiles et peser sur les mobiles, peser sur les mobiles, et un seul augmentée et est un
difficilement capables mais leur puissance est la réalité augmentée environnement bon outil pour les
de fournir de la réalité limitée et la réalité peut être envisagée. mais la réalitée guides-
augmentée. Leur coût augmentée impossible. Leur coût est augmentée peut conférenciers. Leur
est relativement Leur coût est relativement bas. être très bien coût est relativement
médian. relativement très bas. envisagée. Leur moyen.
coût est
relativement élevé.
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2-3. Vers une réalité augmentée
Avant toute chose, il est important de définir les notions de réalité virtuelle et de réalité
augmentée, afin de comprendre au mieux le principe vers lequel peut chercher à tendre ce projet. Nous
nous effacerons alors ici devant quelques définitions établies et reconnues par tous, bien plus à même
d'expliciter une notion technique complexe.
Ainsi, la Réalité Augmentée, appliquée au patrimoine, peut être généralement imaginée comme la sur-
impression d'informations supplémentaires, comme une reconstitution 3D, à l'image d'un existant,
comme des vestiges. Néanmoins, les applications de cette technologie peuvent prendre des formes
aussi riches que diverses, en étude, ou encore à découvrir.
5 Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, Dossier thématique : La réalité augmentée à la conquête du grand public,
septembre 2008
6 Technoscience, CLEVACTI, juin 2012
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 26 sur 46
Veille documentaire
Louvre, Céramique Cherbourg médiéval : sept Musée Nestploria : Musée du XXIs du musée
d’Islam de Suse : points dans la ville, comparer l’empreinte de sa des Confluences : écrans
dispositif de guidage smartphone, appareil photo, main et celle d’un homme dans la rue qui s’animent
portatif avec caméra : ville réelle apparait avec préhistorique laissé en sur le passage des
lorsqu’on filme les lieux, château, donjon, remparts en peinture dans une grotte passants
un petit personnage de surimpression
synthèse apparait sur 150 000€
l’écran et délivre des « Nous le proposerons sous
informations sur ce qu’on trois supports : sur notre site
regarde internet fin mai, sur une
application mobile
téléchargeable et sur une
borne interactive à l'Office du
tourisme » + ipad
Cluny-Vision : visite Cité internationale de la Musée des Arts et Métiers : Petit Palais : reproduction
géolocalisée de la cité dentelle : cabine d’essayage réunir les cartes virtuelles numérique HD de
médiévale 10 points virtuelle d’une même familles par les tableaux
d’intérêt : textes et infos données par les objets
gravures apparaissent à du musée à nos téléphones
l’approche. Ipad ou mobiles (RFID/NFC)
Iphone.
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 27 sur 46
Paris, ballade dans le Château de Trévarez : Cité des Sciences , Muséum d’Histoire
Paris antique appli reconstitution des grands Epidemik : 100 participants Naturelle de Lille, tablette
mobile, réalité salons du château en réalité sur un jeux de simulation. tactile à objets : on
augmentée en écho à des augmentée via tablette combine les atomes pour
panneaux tactiles à numérique former l’un des minéraux
l’entrée de musées de la collection
Dijon : une chouette Paris, les arènes de Lutèce : Museum of London : la Brooklyn Museum, The
apparait à l’écran du restitution 3D en temps réel en plupart des œuvres sont Black List : ordinateurs
smartphone et indique les réalité augmentée sur équipés de bornes NFC : avec caméra pour retenir
lieux à visiter, guide dans téléphone mobile personnel. suffit de déposer son les témoignages des
la ville. Informations téléphone pour avoir des visiteurs sur la façon dans
visuelle, histoire et informations ou partager sur leur culture ont modelé
anecdote, photos et les réseaux sociaux, à leur vie, diffusion sur
vidéos, quizz. Complété condition d’avoir la youtube.
par brochure papier et technologie NFC
site web miroir pour ceux
qui n’ont pas de
smartphone. Qr code sur
chaque lieu également.
Rennes, Vivre Rennes Forteresse royale de Chinon : Amiens, modélisation de la Réalité augmentée pour
Augmentée : parcours extérieur : visiteurs cathédrale : présentation sur musées des Beaux-Arts
informations en sont placés face à la salle de la trois bornes interactives
surimpression sur Reconnaissance, partie
l’image des bâtiments détruite des logis royaux et en
publics. Renseignements proposent une reconstitution.
pratiques et description placé sur la terrasse de la tour
touristique. Allié à une et orienté vers la machine de
borne tactile avec levage avec la Vienne en fond.
cartographie de la ville
en 3D, 18 points.
Etats-Unis, Tagwhat : Cluny : tour des fromages : Tours : travail d'immersion Rennes, Beaux-Arts :
textes, images, vidéos, redécouverte de la grande sonore, musiques anciennes, visite expérimentale,
audios via des bulles qui abbatiale et de son contexte CESR ludique et thématisée de
s’affichent en urbain depuis une fenêtre de la l’exposition permanente :
surimpression du réel. tour, écran orientable. personnages et objets
Reconstitution de l'intérieur de virtuels ou éléments
l'abbatiale. invisibles à l’œil nu mis
en valeur.
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 28 sur 46
Bordeaux : visite en 3D et Vierge au lapin du
réalité augmentée de la ville. Titien au Louvre :
Immersif sonore, espace immersif pour
téléchargeable ou sur tablette « marcher » dans le
louée 10-13€. . 2 ans de tableau , entre profondeur
dévlpt, 3,5millions d'euros., de champs et traitement
37% financé par la région. de la lumière
Musée Jean-Jacques
Henner : personnages des
tableaux qui bougent
comme le public
Ce dispositif permettrait au visiteur de visualiser la ville telle qu'elle a pu l'être aux époques passées,
avec sa topographie et ses monuments disparus en surimpression de l'image réelle, ceci à différentes
époques. Ainsi si la Porte Saint-Pierre ou la Porte Sauvetout peuvent se voir compléter des ensembles
architecturaux du passé, c'est également l'Erdre ou le quai de la Fosse qui peuvent ré-apparaitre. Il
peut également être imaginé une surimpression d'informations à l'image visée, par exemple de
découvertes archéologiques, sur les sites observés.
Le support pourrait être un smartphone via web application, une tablette numérique avec mise en
location d'éléments, ou un dispositif de borne interactive dont l'orientation est possible. L'ensemble du
projet est à définir avec le prestataire, selon les moyens alloués, les objectifs visés, et les évolutions
technologiques du moment.
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 29 sur 46
Illustration 16: Exemple de réalité augmentée Illustration 17: Exemple de sur-impression d'informations
appliquée à l'immobilier : surimpression à l'image réelle, smartphone, Numéri-Clic, Paris.
d'informations à l'image réelle, smartphone, Agence
immbilière, Paris.
Illustration 19: Exemple de sur-impression d'une Illustration 18: Exemple de sur-impression d'une
image 3D sur une image réelle, smartphone, avant- image 3D à l'image réelle, tablette numérique,
projet par Numéri4D. château de Trevarez.
Illustration 20: Exemple de sur-impression d'un Illustration 21: Exemple de surimpression d'un
environnement 3D à l'image réelle, tablette environnement 3D à l'image réelle, borne interactive,
numérique, Cherbourg. abbaye de Cluny.
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 30 sur 46
3- De l’archéologie à la médiation, les mêmes questions
- Est-ce un besoin ?
L'utilisation de la modélisation tridimensionnelle en archéologie, que ce soit concernant des
relevés scientifiques ou une utilisation en animation et médiation, est sujet à critiques, à polémiques.
Et tout esprit objectif saura reconnaître le bien-fondé de la plupart de ces critiques. En effet, cette
modélisation 3D est sujette à nombre de dérives, notamment par la perte de fondement scientifique,
vers l'image purement marketing, imaginaire et ludique. Afin d'éviter ces failles, afin que son
utilisation soit véritablement justifiée et que le produit fini soit de qualité sous tous ses abords, il est
nécessaire de construire toute modélisation 3D sur plusieurs problématiques.
Qu'est-ce qu'un besoin alors, qui appellerait une modélisation 3D ? C'est comme nous l'aurons
compris, une fouille d'urgence ou dangereuse, un élément fragile, un élément très long à étudier
manuellement. En médiation, c'est la quasi-impossibilité de comprendre un élément sans ce soutien, à
cause du bouleversement de son architecture par exemple, de son contexte, de sa topographie : une
abbaye ruinée au milieu d'une forêt, un temple gallo-romain dont seules les fondations subsistent dans
la cave d'une maison, ou comme à Nantes une porte de ville dont seule une empreinte archéologique et
une tourelle subsistent. La modélisation 3D, en relevé comme en médiation de l'archéologie, doit
rester une solution précise répondant à un problème resté sans autre réponse possible. C'est sur cette
première pierre que la modélisation 3D trouvera son fondement, sa légitimité, son utilité, et qu'elle
pourra se construire.
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 31 sur 46
- Est-ce se détacher du patrimoine ?
Une fois cette pertinence de l'utilisation de la modélisation 3D admise, il faut répondre à une
autre question, pour pouvoir rester dans les bornes d'une utilisation légitime et à même de fonctionner.
L'une des peurs que peut provoquer la modélisation tridimensionnelle est celle de la disparition du
patrimoine réel derrière un écran : l'archéologue et le public n'approcheront plus le vestige en lui-
même, pour se contenter de repartir avec une image virtuelle, parfois extrêmement semblable, mais
qui n'est pas le réel. Ici, nous ne nous étendrons pas sur des frayeurs, qui si elles se comprennent ne
sont pas entièrement justifiées et qui ne sont que les échos des hésitations qu'on pu ressentir les
premiers usagers de la télévision qui allait couper le foyer des lieux sociaux, jusqu'à internet qui devait
faire de nous des individus sédentaires et vivant les relations sociales et humaines à distance, du travail
aux communications et aux achats.
Cette crainte reste néanmoins ici justifiée : si nous ne deviendrons jamais des « individus virtuels », en
bon « animaux sociables »7 que nous sommes, notre relation au patrimoine reste paradoxalement aussi
forte qu'elle est fragile. La patrimonialisation, l'effet de la « machine à patrimoine », est des plus
longues, complexes et peu prévisibles, jouant sur la sensibilité et la culture de chacun. A partir du
moment où un élément archéologique est considéré comme patrimoine, il est l'un des aboutissants de
ce lien fragile qui le relie au public : une modélisation 3D qui deviendrait encore plus parfaite que le
réel pourrait en venir à faire écran devant le vestige archéologique, jusqu'à rompre ce lien sacré. Si le
public ne lève plus les yeux vers l'élément archéologique pour ne visualiser que sa parfaite
modélisation 3D, s'il en perd jusqu'à la conscience, le patrimoine disparaît, et la modélisation elle-
même ne lui survivra que peu, car elle perdra rapidement de son intérêt puisqu'elle aura perdu de son
sens.
Ainsi il ne faut jamais perdre le contact, pour ne pas perdre le sens même de la modélisation 3D. Un
relevé lasergrammétrique en fouille archéologique ne devra jamais être, lorsque c'est possible, qu'un
complément, aussi riche puisse-t-il être, d'un relevé manuel pierre à pierre, d'une analyse de l’œil et
des sensations humaines sur le vestige archéologique en présence. En médiation, la modélisation 3D
doit être riche d'interactivité, pour précéder, accompagner ou compléter une approche réelle du
patrimoine. C'est à nous de toujours garantir une modélisation 3D reposant sur l'existant
archéologique, pour qu'il ne devienne pas une négation du patrimoine, mais son enrichissement.
7 Aristote
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 32 sur 46
- Est-ce démocratique ?
Dans sa grande majorité, l'archéologie, son étude et sa médiation, est une mission de service
public, qu'elle soit opérante au ministère, à l'INRAP ou dans les collectivités territoriales. En cela, il ne
faut plus seulement répondre à une légitimé du public, mais aussi à l'utilisation judicieuse des deniers
publics comme à une offre de médiation offerte équitablement à tous. En cela, l'utilisation de la
modélisation 3D doit donc, dans un idéal que l'on peut véritablement atteindre chercher les moindres
coûts. Considérant le relevé 3D, la photogrammétrie est donc à privilégier sauf si l'acquisition d'un
scanner 3D est possible. Il est important ensuite de s'orienter vers des logiciels de traitement des
données libres et open-source, tels ceux que nous avons pu citer au début de cette réflexion. De même
pour la reconstitution virtuelle, il convient de s'orienter vers des logiciels de création libres et open-
source, afin de créer un produit fini le moins coûteux possible.
La question est plus complexe lorsqu'il s'agit d'amener ce produit au public. Ici, le souci des deniers
publics comme d'une approche équitable du problème complexifie le choix du support qui permettra
de visualiser les reconstitutions par modélisation 3D. Nous avons développer un peu plus haut le
choix du support le plus approprié : ici, les critères du coût d'acquisition et de programmation sont
essentiels, mais aussi le souci d'accès à tous du support. En effet, une partie importante du public
fragilisé dans son approche du patrimoine, et donc tout particulièrement important en médiation, ne
possède pas l'aisance financière lui permettant de posséder par exemple un Ipad ou un Smartphone, ou
ne possède pas non plus l'aisance culturelle lui permettant de le manipuler en conséquence. En cela il
faut également penser aux publics plus âgés, qui même s'ils sont dynamiques, ne maîtrisent pas toutes
les possibilités des nouveaux outils, ou surtout ont besoin de davantage de temps pour s'approprier ces
outils lors de la médiation. Si nous devons regarder vers l'avenir, nous ne devons pas oublier ceux qui
restent des membres du public avec la même importance que d'autres, et nous devons garder un regard
respectueux et attentifs à ceux qui ont fait les fondations de la médiation actuelle du patrimoine.
3-2. Avant-projet
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 33 sur 46
Ainsi, l'ensemble des retours d'expérience insiste sur la nécessité de définir clairement ses besoins et
ses attentes. C'est uniquement si nous étudions d'infimes détails de sculptures et l'absence de
contrainte budgétaire que nous utiliserons la lasergammétrie, si l'on considère un élément d'ampleur et
une fouille préventive à petit budget que l'on choisir la photogrammétrie. De même, c'est la dominante
scientifique ou de médiation d'un projet, la maîtrise logicielle et technique d'une équipe, qui orientera
vers tel ou tel logiciel de traitement et de modélisation... Il est important d'étudier clairement la
situation, et d'initier un projet qui réponde totalement à la demande, aux moyens, à la maîtrise d'une
équipe. Ces besoins s'exprimeront dans un cahier de charges qui devra ébaucher ce que doit être le
protocole de relevé et de modélisation 3D.
A plus long terme, les données 3D posent aujourd'hui un grand problème de pérennité, trop souvent
occulté, et qui est peut-être sa critique la plus justifiée, sa faiblesse principale. A ce jour, la
conservation à long terme des relevés et modèles tri-dimensionnels reste sans réponse. Que faire ? Qui
peut le faire ? Et de quelle manière ? Si les mémoires des ordinateurs permettent des sauvegarder en
temps immédiat, si les serveurs de laboratoire ou de structures territoriales permettent d'envisager le
moyen terme, rien n'offre la promesse de l'éternité. Une première étape possible s'inscrit avant toute
chose dans le réflexe que doivent avoir les commanditaires de toujours demander, au sein de leur
cahier des charges, le dépôt en archivage des données. Quelques solutions se développent par ailleurs
aujourd'hui, par exemple par le stockage des données sur les serveurs de l'institut Ausonius – UMR
5607, de l'Université de Bordeaux 3.
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 34 sur 46
3-3. Le projet, un protocole à tenir
- Un ensemble cohérent
Tout au long de ce travail, nous aurons pu mettre en avant l'utilisation de la 3D lors de relevés
archéologiques ou de restitutions pour la médiation de l'archéologie. Dans la très grande majorité des
cas, ces deux utilisations de la 3D restent extrêmement distinctes. Rien ne relie les relevés
archéologiques 3D d'un site et sa modélisation 3D. C'est ici que l'on trouvera l'un des principaux défis
de ce travail que nous menons : si nous avons évoqué une utilisation relativement nouvelle de la 3D en
relevés archéologiques, si nous avons réfléchi sur la reconstitution par modélisation 3D d'un élément
archéologique, une bibliographie commence à se développer sur ces thèmes. Mais très peu sont ceux
qui, à ce jour et à notre connaissance, ont véritablement travaillés à la modélisation 3D d'un élément
pour sa médiation, à partir de relevés 3D lors des études archéologiques. Nous souhaiterions ici tracer
les grandes lignes d'un protocole qui pourrait être utilisé par tous, ou qui surtout veut chercher à
sensibiliser tous les acteurs de l'archéologie et de sa médiation à une vue d'ensemble de l'utilisation de
la 3D, du chantier de fouille à l’animation vidéo.
En effet, les relevés 3D utilisés lors des fouilles et études archéologiques permettent de produire des
nuages de points, où chaque point possède une référence en coordonnée x;y;z. Ce nuage peut dès lors
être visualisé, mais il reste complexe et peu pertinent, notamment pour la densité non-homogène de
ses points. Un logiciel de traitement pourra importer ce nuage de point, le nettoyer, le consolider, et en
faire des segments et un maillage. Le modèle 3D utilisé scientifiquement par les archéologues est né.
D'autre part, considérant la reconstitution par modélisation 3D d'éléments, les médiateurs peuvent
utiliser un logiciel de conception 3D simple, puis importer les données produites vers un logiciel de
conception d'images de synthèses complexes, pour améliorer le rendu du visuel.
Entre ces deux moments, il est très rare que des relations soient tissées. Pourtant, ne paraît-il pas
particulièrement logique de construire une reconstitution par modélisation 3D, non sur des plans et des
coupes, mais sur un nuage de point exact déjà créé lors du relevé 3D en fouilles ? Nous voulons ici
sensibiliser à cette étape : si les archéologues et les médiateurs ont deux cultures différentes, leur but
général reste le même, et nous avons pu voir que les questions qu'ils doivent se poser sont les mêmes.
Il faudrait établir un idéal où le nuage de point du relevé 3D en fouille archéologique devienne un
ensemble en maillage, importé comme fonds de travail à toute reconstitution par modélisation 3D, à
destination du public. Mais ici, il serait vain de rédiger un protocole strict et figé, quand chaque
expérience doit concourir à créer cette étape nouvelle. « Il n'y a pas de règles strictes dans le choix
des méthodes à employer, c'est l'expérience et l'accumulation de savoir-faire qui sont nécessaires aux
personnes impliquées dans la recherche et la préservation du patrimoine pour réaliser des
numérisations 3D et en réaliser des modèles virtuels »8.
8 Yann Lejeune, Atelier Informatique et Archéologie de Nantes 2012, Service Régional de l'Archéologie
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 35 sur 46
- Vers un SIG
Nous aurons compris que depuis quelques années, la question de l'utilisation de la 3D en
archéologie se pose de plus en plus précisément. L'autre dynamique qui s'est développée sur la même
période au sein de l’application de l'outil informatique à l'archéologie, véritable alter ego de la 3D, est
le SIG (Système d'Information Géographique). Les SIG sont des systèmes de cartographie interactive
et évolutive basées sur des bases de données déterminées. Les logiciels de traitement les plus utilisés
sont ArcGis et Qgis par exemple, peu évocateurs pour le grand public, mais nous sommes nombreux a
déjà utiliser des cartes interactives de certaines villes, ou la base cartographique très connue
« Géoportail », véritable SIG. La pertinence d'utilisation des SIG n'est plus à souligner aujourd'hui.
Considérant ceci, nous pouvons comprendre à la fois tout l'intérêt de ces systèmes cartographiques
pour l'archéologie, mais aussi sa similarité avec notre sujet. En effet : un SIG est un outil scientifique
de grande richesse pour l'archéologie, pour consigner sur un vaste plan virtuel l'ensemble des fouilles
réalisées et pour comprendre les relations, fonctionnements et évolutions des découvertes. Il devient
très vite d'une très grande richesse en médiation de l'archéologie, pour afficher des informations
archéologiques données, et les amener au public qui pourra très vite s’approprier ce type de carte
interactive.
Si évoquer les SIG était pertinent en soi ici, pour ses points communs avec la 3D, le sujet devient
particulièrement intéressant quand l'on considère les dernières avancées de la recherche sur le sujet. En
effet, de plus en plus de structures territoriales adoptent aujourd'hui des systèmes de SIG 3D, soit des
cartographies interactives où s'élèvent les bâtiments et reliefs en 3D. Les SIG rencontrent notre
problématique : il devient alors tout à fait opportun d'envisager une continuité à venir de nos
réflexions précédentes. Si nous avons cherché à sensibiliser les archéologues et médi ateurs sur la
continuité de l'étape de relevé scientifique 3D avec l'étape de modélisation 3D pour le public, il faudra
peut-être très bientôt les sensibiliser à nouveau sur cette étape suivante : celle qui relie modélisation
3D pour le public et intégration à un SIG pour créer un SIG 3D. Évoquons brièvement pour terminer
une nouvelle génération de SIG, dont un exemple vient de voir le jour dans le village de Cluny : les
SIG 4D. A la notion d'espace s'ajoute la notion de temps. La cartographie interactive en trois
dimensions se transforme sur une échelle de temps, pour approcher l'évolution de la ville et de son
bâti. Si les expérimentations se révèlent concluantes, l'utilisation des SIG 4D en archéologie promet de
devenir un véritable et nouveau fondement pour l'archéologie actuelle.
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 36 sur 46
Illustration 23: Exemple d'un SIG sommaire Illustration 22: Exemple d'un SIG avancé
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 37 sur 46
Conclusion
Dans un troisième temps, nous avons choisi de louer des tablettes numériques Ipad, que nous avons
programmé pour l'utilisation de visuels extraits de nos productions. Cette étape est également devenu
le temps de produire des visuels pédagogiques à partir de nos reconstitutions, afin de comprendre au
mieux le discours proposé, mais aussi de former les guides-conférencières au sujet et à l'outil
considéré. Enfin, nous avons pu assister les guides-conférencières dans la tenue de ces visites-guidées
avec mise à disposition de tablettes numérique au public et construites autour de la reconstitution par
modélisation 3D des portes Sauvetout et Saint-Pierre, ou assurer nous-mêmes la tenue de ces visites,
par exemple lors des Journées Nationales de l'Archéologie. Enfin, dans un dernier temps, nous avons
élaboré des panneaux d'interprétation construits à partir de nos modélisations 3D qui ont été installés
sur les palissades de protection des chantiers, et nous avons réfléchi à un projet de Réalité Augmentée
qui pourrait approfondir nos travaux jusqu'à toucher à la pointe de l'innovation technologique et
patrimoniale française.
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 38 sur 46
pistes de la reconstitution par modélisation 3D. D'autre part, j'ai réfléchi à l'utilisation de la 3D en
médiation et animation du patrimoine, pour ses avantages, la question du support, ou les nouvelles
pistes qu'offre la Réalité Augmentée. Enfin j'ai cherché à proposer de grandes réflexions qui doivent se
poser pour l'utilisation de la 3D en archéologie, réflexions concernant la pertinence de son utilisation,
les conditions de sa réalisation, et les possibilités qu'offre un protocole allant du relevé 3D au SIG 3D,
encore à inventer.
---
Nous espérons que ces présents rapports de stages et mémoires professionnels pourront témoigner au
mieux de notre travail au sein de la Direction du Patrimoine et de l'Archéologie de la ville de Nantes et
de nos réflexions sur l'utilisation de la 3D en archéologie. Nous avons conscience d'avoir construit un
projet ni simple, ni sécurisant, au sein de notre projet de valorisation Nantais ou de notre sujet de
réflexion, mais avec constance. Ce choix a été fait afin de profiter au mieux des outils et des
ressources qui nous étaient accessibles, pour élaborer un projet et un mémoire qui résonnent avec
l'actualité de l'archéologie et du patrimoine, qui cherchent à explorer les pistes de demain. Et c'est ainsi
que ce rapport de stage et ce mémoire professionnel prendront peut-être leur intérêt : comme retour
d'expérience et de réflexions nouvelles qui pourront modestement servir aux nouveaux projets de
valorisation et de recherche concernant l'utilisation de la 3D en archéologie.
« Pourquoi proposer dans le cadre de cet hommage, une réflexion sur les "mondes virtuels"? Est-ce
céder à la facilité d'une mode ou d'une publicité tapageuse? Est-ce la signature définitive que le
présent auteur n'est plus capable de parler qu'en « computer nerd »? Au-delà de préoccupations de
dix-huitiémiste à la recherche d'un nouveau support pour faire revivre le siècle des Lumières, on
voudrait poser en d'autres termes que ceux de "gadget," de technologies nouvelles - ou pas très
nouvelles d'ailleurs - une signification plus profonde que celle affichée par les journalistes à la
recherche de fracas, une sorte de quête de l'impossible qui nous ramènerait beaucoup plus vers Faust
ou vers toutes les magies selon ceux qui condamnent, mais qui pourrait aussi nous entraîner vers une
forme d'éternité pour ceux qui accepteraient de capter tout ce que l'on possède du passé pour le
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 39 sur 46
digitaliser et au moins tenter de le préserver des outrages du temps pour toujours - ou au moins pour
aussi longtemps que nous posséderons des machines adéquates, capables de lire ces données et de les
restituer sous une forme accessible au plus grand nombre. C'est, au fond, la même démarche que celle
des Encyclopédistes, c'est le Doomsday Project britannique, c'est vouloir porter le message qu'à
travers les travaux présentés ici et que nous essayons de réaliser sur les Formes ou les Lumières de la
Ville au XVIIIe siècle en particulier, à partir de nos machines imparfaites, certes, mais que nous nous
efforçons cependant de dompter, c'est pour la Vie que nous oeuvrons, au-delà d'une certaine mort,
pour que soient préservés pour les générations à venir, au moins sous forme de pixels, tant les textes,
qui parfois tombent en poussière en version originale, que l'architecture ou les tableaux, toute
mémoire que nous voudrions inscrire dans un roc plus solide que la pierre et en même temps si fragile
que nous l'appellerons alors "virtuel."9
9 GALLET-BLANCHARD Liliane, Mondes virtuels : formes, lumière et vie, XVII-XVIII. Bulletin de la société d'études
anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles, 1999, pp. 83-91
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 40 sur 46
Bibliographie générale
Monographies
ARMIDE Aurélien, La Porte Saint Pierre à Nantes : étude architecturale d’un édifice militaire fortifié
urbain du 15ème siècle en Bretagne. Mémoire de maîtrise, Université Paris IV Sorbonne, 2005
DURVILLE G., Les fouilles de l’évêché de Nantes 1910-1913, BSANLI, 1913
GALINIE Henri (dir.), Tours antique et médiéval, Lieux de vie, Temps de la ville, 40 ans d’archéologie
urbaine, FERACF, 2007
GUILLOU Adeline, Nantes : l a mise en défense d'une ville à la fin du XVIe siècle, (Mémoire de Master2),
Université de Nantes, 2011
PACAUD Maël (dir. SANDRON Dany), La porte Saint-Pierre à Nantes, Étude archéologique du bâti d'une
construction plurifonctionnelle médiévale et moderne : un logis épiscopal, une composante du système
défensif. Mémoire de master, Université de Rennes 2,
LE BOULAIRE Christian, MERCIER Frédéric (coll.), Nantes, Îlot d’Orléans, Rapport de Diagnostic
Archéologique, Ville de Nantes, Direction du Patrimoine et de l’Archéologie, 2011
LEFEVRE Daniel, Diagnostic Nantes Porte Saint-Pierre, Jardin archéologique, Square Coutan, 2012
MARTINEAU Jocelyn, Porte Sauvetout, Tour d’Erdre, DFS d’étude de bâti, Etude de bâti, Etude
documentaire, DRAC Pays de la Loire, SRA, 2001
MARTINEAU Jocelyn, SCHMITT Ludovic, Rennes, Place Saint-Germain, Etude documentaire, INRAP,
2008
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 41 sur 46
Rencontres, colloques et conférences
ATELIER INFORMATIQUE ET ARCHEOLOGIE DE NANTES (rencontre), 22 mai 2012, Service Régional de
l'Archéologie Pays de la Loire, Nantes
JOURNEES D'INFORMATIQUE ET ARCHEOLOGIE DE PARIS 2012 (colloque), 1-2 juin 2012, Institut d'Art
et d'Archéologie, Paris
L'APPORT DES NOUVELLES TECHNOLOGIES EN ARCHEOLOGIE (conférence), LE CLOAREC Gaëtan, 6
mars 2012, Champs-Libres, Rennes
LAVAL VIRTUAL, RENCONTRES INTERNATIONALES DE LA REALITE VIRTUELLE DE LAVAL (rencontre),
Centre des Congrès, 30 mars 2012, Laval
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 42 sur 46
MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION, « Archéologie et infographie 3D », in Culture
et Recherche, n°99, 2003
ROLLIER-HANSELMANN Juliette, CASTANDET Stéphanie, « Couleurs et dorures du portail roman de
Cluny III. Restitution en 3D d’une oeuvre disparue », in Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre ,
BUCEMA, n°14, 2010
PINÇON Geneviève, GENESTE Jean-Michel, « Art rupestre : la 3D un outil de médiation du réel
invisible », in In Situ, Revue des Patrimoines, n°13, 2010
PINCON G., FUENTES O., BARRE R., AUBER O., HAMON G., « De la frise magdalénienne in situ... au
centre d'interprétation du Roc-aux-Sorciers : l'usage de la 3D » in In Situ, Revues des Patrimoines, n°13,
2010
PINCON G., BOURDIER C., FUENTES O., ABGRALL A., « De la manipulation des images 3D » in In Situ,
Revue des Patrimoines, n°13, 2010
ROCHELEAU Mathieu, « La modélisation 3D comme méthode de recherche en sciences historiques », in
Actes du 10e colloque international étudiant du département d’histoire, Université Laval Québec, 2010
STEFANI Chiara, « Modélisation spatio-temporelle d'édifices patrimoniaux », in MIAjournal, 2006
SUMERA Franck, Archéologie du bâti, scanner 3D et ortho-photographie, vraie réponse ou fausse
solution ? » in L'imagerie virtuelle en archéologie : présentation d'outils et retours d'expériences , Séminaire
de l'UMR 5140, 2010
VERGNIEUX Robert, « Virtual Archaeological research and 3D models (Restitution, validation and
simulation)/L'usage scientifique des modèles 3D en archéologie, de la validation à la simulation » in
Archaeology Review, 2011
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 43 sur 46
Table des matières
RAPPORT................................................................................................................................................................................. 4
DE STAGE................................................................................................................................................................................ 4
REMERCIEMENTS.................................................................................................................................................................. 5
Introduction............................................................................................................................................................................... 6
(...)............................................................................................................................................................................................. 8
MEMOIRE PROFESSIONNEL................................................................................................................................................9
Introduction............................................................................................................................................................................. 10
1- La 3D, outil scientifique.................................................................................................................................................11
1-1. Mesures et relevés scientifiques.............................................................................................................................11
1-2. Utilité scientifique..................................................................................................................................................14
1-3. Reconstitution scientifique.....................................................................................................................................18
2- La 3D, outil de médiation...............................................................................................................................................21
2-1. Avantages en médiation ........................................................................................................................................21
2-2. La question du support...........................................................................................................................................23
2-3. Vers une réalité augmentée ...................................................................................................................................26
3- De l’archéologie à la médiation, les mêmes questions....................................................................................................31
3-1. La question de la pertinence de l’utilisation de la 3D.............................................................................................31
3-2. Avant-projet........................................................................................................................................................... 33
3-3. Le projet, un protocole à tenir................................................................................................................................35
Conclusion............................................................................................................................................................................... 38
Bibliographie générale............................................................................................................................................................. 41
Table des matières................................................................................................................................................................... 44
Table des illustrations.............................................................................................................................................................. 45
Rapport de stage et mémoire professionnel – Christophe Deutsch-Dumolin – Août 2012 Page 44 sur 46
Table des illustrations
Illustration 1: Relevé lasergrammétrique de la Porte Saint-Pierre............................................................................................13
Illustration 2: Exemple d'utilisation de la lasergrammétrie.......................................................................................................13
Illustration 3: Relevé lasergrammétrique de la tour du Haut-Pas/Porte Sauvetout...................................................................13
Illustration 4: Relevé photogrammétrique de la Porte Sauvetout..............................................................................................13
Illustration 5: "Relevé laser et modélisation 3D de la sépulture individuelle de l'Ilot-P : un nouvel outil d'enregistrement et
d'analyse appliqué à l'archéologie funéraire." Aurelie Zemour, Sabine Sorin, Sandrine Bonnardin, Didier Binder, Kelig-Yann
Cotto........................................................................................................................................................................................ 15
Illustration 6: "La 3D au service de l'observation archéologique et de son illustration scientifique" Sylvie Eusche.................15
Illustration 7: Illustration 69: "Expériences en matière de relevés architecturaux et archéologiques : Saint-Symeon (Syrie)"
Jean-Luc Biscop, Micheline Kurdy..........................................................................................................................................15
Illustration 8: "Relevés architecturaux et modélisation 3D : le théâtre romain de Mandeure (Doubs, Franche-Comté)"
Séverine Blin, Emmanuel Alby, Assali Pierre..........................................................................................................................15
Illustration 9: "Expériences en matière de relevés architecturaux et archéologiques : Saint-Symeon (Syrie)" Jean-Luc Biscop,
Micheline Kurdy...................................................................................................................................................................... 17
Illustration 10: « Bienfaits et limites d'un enregistrement lasergrammétrique dans la tombe à couloir de Gavrinis (Morbihan,
Fr) » Serge Cassen, Laurent Lescop, Valentin grimaud, Bruno Suner.....................................................................................17
Illustration 11: "La modélisation 3D de grands ensembles monumentaux médiévaux approches et objectifs divers." Bruno
Dufaÿ....................................................................................................................................................................................... 17
Illustration 12: "Expériences en matière de relevés architecturaux et archéologiques : Saint-Symeon (Syrie)" Jean-Luc
Biscop, Micheline Kurdy......................................................................................................................................................... 17
Illustration 13: "Expériences en matière de relevés architecturaux et archéologiques : Saint-Symeon (Syrie)" Jean-Luc
Biscop, Micheline Kurdy......................................................................................................................................................... 20
Illustration 14: "Relevés architecturaux et modélisation 3D : le théâtre romain de Mandeure (Doubs, Franche-Comté)"
Séverine Blin, Emmanuel Alby, Assali Pierre..........................................................................................................................20
Illustration 15: "Expériences en matière de relevés architecturaux et archéologiques : Saint-Symeon (Syrie)" Jean-Luc
Biscop, Micheline Kurdy......................................................................................................................................................... 20
Illustration 16: Exemple de réalité augmentée appliquée à l'immobilier : surimpression d'informations à l'image réelle,
smartphone, Agence immbilière, Paris.....................................................................................................................................30
Illustration 17: Exemple de sur-impression d'informations à l'image réelle, smartphone, Numéri-Clic, Paris..........................30
Illustration 18: Exemple de sur-impression d'une image 3D à l'image réelle, tablette numérique, château de Trevarez...........30
Illustration 19: Exemple de sur-impression d'une image 3D sur une image réelle, smartphone, avant-projet par Numéri4D.. .30
Illustration 20: Exemple de sur-impression d'un environnement 3D à l'image réelle, tablette numérique, Cherbourg.............30
Illustration 21: Exemple de surimpression d'un environnement 3D à l'image réelle, borne interactive, abbaye de Cluny........30
Illustration 22: Exemple d'un SIG avancé................................................................................................................................37
Illustration 23: Exemple d'un SIG sommaire...........................................................................................................................37
Illustration 24: Exemple d'un SIG 3D avancé avec textures photographiques..........................................................................37
Illustration 25: Exemple d'un SIG 3D sommaire......................................................................................................................37
Illustration 26: « Développement d'un SIG 4D pour la ville médiévale de Cluny » Juliette Rollier-Hanselmann, Zoé Petty,
Alexandre Mazuir, Sebastien Faucher, Osmond De Ganay, Jean-François Coulais, Gilles Rollier..........................................37
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