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PHONOLOGIE

Programme général

1. Introduction, une discipline en grande partie « cumulative »


2. La phonémique classique
3. Des phonèmes aux traits distinctifs
4. Les traits distinctifs de SPE, Chomsky et Halle (1968)
5. Le formalisme des règles phonologiques
6. Dérivation et ordre des règles
7. Ordre extrinsèque et ordre intrinsèque
8. Description des relations entre règles : alimentation et limitation
9. Les limites du cadre génératif classique

1. Une discipline en grande partie « cumulative »

Les langues naturelles ne permettent l’expression du sens qu’en coulant ce dernier


dans divers moules plus ou moins rigides, plus ou moins déformables mais néanmoins
contraignants, moules qui ne se réduisent pas à de simples contraintes articulatoire, acoustique
ou auditive.
Etant donné que les langues permettent la construction d’un ensemble potentiellement
infini d’énoncés, une stratégie traditionnelle en linguistique est de ramener la production et la
perception de ces énoncés à un ensemble fini de primitives et de mécanismes.
En premier lieu, la phonologie est évidemment liée au lexique. L’examen des unités
lexicales attestées ou possibles montre à quel point la structure interne des mots pèse sur leur
prononciation. Si morphologie et phonologie sont en relation étroite, la syntaxe occupe elle
aussi une place importante. Nous étudions en dernier ressort les énoncés avec une prosodie
(accentuation, rythme, intonation) liée à leurs valeurs sémantiques et pragmatiques (valeurs de
l’utilisation du langage, des actes de langage). Une explication des observables phonétiques
ne pourra donc se faire qu’à l’intérieur de théories syntaxiques et sémantiques bien précises.

2. La phonémique classique

Il n’est pas difficile de faire comprendre à un non spécialiste qu’on pourrait, dans une
écriture phonologique, transcrire les mots arriver et tri de la manière suivante : /arive/ vs. /tri/,
en adoptant le principe suivant : un son distinctif (un phonème) = un symbole. Les premiers
travaux expérimentaux ont attiré l’attention sur le fait que ces unités distinctives ne
correspondaient pas directement aux observables. Ainsi, pour de nombreux locuteurs du
français, le /r/ est prononcé avec vibration des cordes vocales (il est, techniquement voisé)
dans arriver, mais sans vibration des cordes vocales (techniquement, non voisé) dans tri. On
pourrait donc aussi transcrire les mots arriver et tri comme suit [a ive] et [t i].
Les analyses modernes traitent ces deux points de vue (il y a un seul son ‘r’ vs il y a
deux sons de types ‘r’) non comme une contradiction, mais comme reflétant des différences
de niveaux de représentation : il y a un seul son distinctif ou phonème /r/, noté en barres
obliques, mais plusieurs réalisations (ou allophones de /r/), notées entre crochets droits.
A contrario de la position tenant les formes phonétiques comme plus scientifiques, de
nombreux linguistes ont donc émis l’hypothèse que le codage et le décodage du langage se
faisaient par le biais d’unités distinctives appelées phonèmes à partir desquelles le lexique
était construit, unités qui étaient pour eux plus « réelles », plus « stables » que leur
manifestation physique sous la forme d’allophones.
Lorsqu’on dit qu’en français il n’y a qu’un phonème /r/, on songe au système formel
du français en langue. Lorsqu’on décrit les réalisations allophoniques, on songe à la parole, à
l’inscription des sons dans une substance.
La convention notationnelle qui transcrit les phonèmes entre barres obliques et les
allophones entre crochets carrés s’est également généralisée en linguistique.

Evidemment, la phonologie d’une langue ne se limite pas à un inventaire de sons


distinctifs et de réalisations. Les mots et les énoncés, même s’ils peuvent être de la taille d’un
phonème sont en général des unités obtenues par combinaisons de phonèmes. La phonologie
ne peut donc se limiter à l’axe « vertical » des substitutions (l’axe paradigmatique), mais doit
aussi examiner l’axe horizontal (l’axe syntagmatique). En général, les travaux classiques
abordent ce problème par le biais de la syllabe et, en considérant cette dernière, on ne peut
éviter de noter que les syllabes ne sont pas dans une simple relation de concaténation, mais
que des rapports de force existent entre elles (domaine de l’accentuation).

La première articulation du langage est celle selon laquelle tout fait d’expérience à
transmettre s’analyse en une suite d’unités douées chacune d’une forme et d’un sens. Or ces
unités de première articulation ne peuvent s’analyser en unités successives plus petites douées
de sens. En revanche, la forme phonique est analysable en une succession d’unités dont
chacune contribue à en distinguer une d’autres unités.
Martinet : « Une langue est un instrument de communication selon lequel l’expérience
humaine s’analyse, différemment dans chaque communauté, en unités douées d’un contenu
sémantique et d’une expression phonique, les monèmes ; cette expression phonique s’articule
à son tour en unités distinctives et successives, les phonèmes, en nombre déterminé dans
chaque langue, dont la nature et les rapports mutuels diffèrent aussi d’une langue à l’autre ».

DIFFERENTES REALISATIONS D’UN MEME PHONEME


• Pour traiter des sons (phones) différents comme des instances du même
phonème on s’attend :
- à ce qu’il existe entre eux une ressemblance phonétique,
- à ce qu’ils soient en distribution complémentaire ou en
variation libre.
• Par distribution complémentaire, on entend que leurs occurrences soient
dans des contextes mutuellement exclusifs.
• Par variation libre, on entend l’alternance de deux réalisations distinctes dans
un même contexte sans que l’identité lexicale du mot (ou morphème) en soit
affectée.

LA NEUTRALISATION
• Lorsque deux phonèmes différents ont, dans un contexte spécifique, une même
réalisation, on parle alors de neutralisation.
• On appelle la neutralisation la perte d’une opposition distinctive entre deux
phonèmes dans un contexte spécifique.
3. Des phonèmes aux traits distinctifs

Lorsqu’on étudie l’inventaire des phonèmes d’une langue, que l’on étudie leurs
propriétés distributionnelles statiques, que l’on étudie les processus dynamiques qui les
affectent (en synchronie ou en diachronie), on est obligé de constater la récurrence de
certaines dimensions organisatrices.

Le tableau de l’API classe les consonnes en termes de :


• Mode d’articulation : plosive, nasale, vibrante, battue, fricative, fricative
latérale, approximante, approximante latérale.
• Point d’articulation : bilabiale, labiodentale, dentale, alvéolaire, postalvéolaire,
rétroflexe, palatale, vélaire, uvulaire, pharyngale, glottale.

Limites du tableau de l’API


1 – Il ne parvient pas à saisir certaines ressemblances entre sons.
En se limitant au mode d’articulation, on constate d’abord que :
• Les plosives sont séparées des nasales (ce sont des occlusives ou des
sons non-continus).
• Les nasales sont séparées des approximantes (ce sont des sonantes qui
sont voisées par défaut dans les langues du monde et occupent souvent
une position centrale ou nucléaire dans les structures syllabiques).
2 – Il introduit des étiquettes redondantes.
• La catégorie des fricatives est scindée en deux : fricative vs fricative latérale.
• De même pour la catégorie des approximantes : approximante vs approximante
latérale.
• Ce dédoublement vient du fait que le trait [latéral] est séparable des traits
[fricatif] et [approximant].
Si le tableau de l’API est utile pour une simple description phonétique, il ne convient
pas de façon optimale pour la phonologie où l’on doit isoler de manière à la fois précise et
non arbitraire des classes fonctionnelles de sons.
De fait, très tôt les phonologues ont cherché à établir une théorie des traits distinctifs
qui permettent d’isoler les classes fonctionnelles.

4. Les traits distinctifs de SPE, Chomsky et Halle (1968)

• Le but de la théorie linguistique est de spécifier la « grammaire universelle ».


La « grammaire universelle » correspond aux structures cognitives innées qui
sous-tendent l’acquisition des langues particulières par les locuteurs natifs.
• L’objectif principal du modèle chomskyen est donc, en phonologie, de
déterminer quels sont les universaux substantifs et formels dont est constituée
la composante phonologique. Les universaux substantifs sont fournis par les
traits distinctifs.
• L’entité ultime n’est pas le phonème, mais le trait distinctif.
• Seuls les termes qui désignent les traits binaires ont un statut théorique. Par
exemple, il n’y a pas ici de trait [fricatif], mais rien n’empêche d’employer ce
terme comme abréviation commode pour parler des sons [+ continu, - sonant].
Les traits de classe majeure distinguent entre voyelles, consonnes, liquides, nasales et
glissantes. Toutes les langues font la distinction entre ces classes de sons, aussi les oppositions
définies par les traits de classe majeure sont encore plus fondamentales que celles qui peuvent
être déterminées par d’autres traits. Les classes de sons définies par ces traits sont
systématiquement l’objet de processus phonologiques.

LE TRAIT SYLLABIQUE
• Désigne les segments qui forment un noyau, un sommet de syllabe.
• Dans toutes les langues, les voyelles constituent normalement un noyau de
syllabe et sont donc [+ syllabiques], alors que les glissants, liquides nasales et
obstruantes sont habituellement [- syllabiques].
• Toutefois, dans de nombreuses langues, les liquides et les nasales peuvent
constituer un noyau de syllabe. Dans de tels cas, il est souvent possible de
prédire la consonne syllabique à partir d’une consonne non syllabique sous-
jacente.

LE TRAIT CONSONANTIQUE
• L’opposition entre [+ consonantique] et [- consonantique] correspond à peu
près à la distinction qu’on fait traditionnellement entre consonnes d’une part, et
voyelles et semi-voyelles de l’autre.
• Les sons [+ consonantiques] sont produits avec une constriction réalisée le
long de la ligne centrale du tractus vocal.
• Le trait [+ cons] regroupe ensemble les plosives (occlusives orales), les
affriquées, les fricatives, les (occlusives) nasales et les liquides.
• Le trait [- cons] regroupe les voyelles, les glissantes comme [w,j] dont la
constriction se produit dans le larynx et non dans le tractus vocal.

LE TRAIT SONANT
• Les sons sonants sont produits avec une configuration de l’appareil vocal
rendant le voisement spontané possible ; dans la production des obstruantes, la
configuration des cavités rend impossible le voisement spontané.
• De nombreux aspects de la structure phonologique sont sensibles à la
distinction fournie par le trait sonant. Les distinctions phonémiques en termes
de voisement sont extrêmement rares pour les sonantes. Dans les règles
phonologiques qui modifient la spécification de voisement pour un segment, il
est possible de constater que de nombreuses langues dévoisent les obstruantes
finales alors qu’elles préservent le voisement des segments sonants en même
position.

LES TRAITS POUR LES VOYELLES


• Pour la plupart des langues les traits : haut, bas et arrière sont suffisants pour
décrire le comportement phonologique des voyelles.
• Ces traits font référence aux mouvements de la masse de la langue. La langue
peut de déplacer de bas en haut et d’avant en arrière.
• Dans le cadre de SPE ces traits sont définis par rapport à un point de référence,
appelé position neutre. Cette position neutre est la position occupée par la
masse de la langue dans l’articulation de la voyelle anglaise ‘e’ dans le mot
bed.
• Les voyelles [+ hautes] sont articulées avec une élévation de la masse de la
langue au dessus du niveau qu’elle occupe dans la position neutre ; les voyelles
[- hautes] s’articulent sans soulèvement.
• Les voyelles [+ bas] sont produites avec un abaissement de la masse de la
langue en dessous de la position neutre ; les voyelles non basses [- bas]
s’articulent sans cet abaissement.
• Les voyelles [+ arrière] sont produites avec la rétractation de la masse de la
langue par rapport à la position neutre ; les voyelles non arrières [- arrière] sont
articulées sans cette rétractation.
• Les systèmes où les voyelles sont plus nombreuses verront l’utilisation de
traits supplémentaires (en particulier [arrondi] et [tendu]).

TRAITS DE LIEU D’ARTICULATIONN DES CONSONNES


Les principaux lieux d’articulation des consonnes sont définis par les traits antérieur,
coronal, et haut, bas et arrière.
ANTERIEUR
- Le trait [+ antérieur] caractérise les sons articulés avec une constriction
en avant de la zone postalvéolaire, toutes les autres consonnes sont
[-antérieur].
- Ce trait distingue les labiales et les alvéo-dentales des autres consonnes
CORONAL
- Le trait [+ coronal] implique (l’élévation de) la couronne (de la lame) de
la langue (au dessus de sa position neutre).
- Ce trait regroupe ensemble les consonnes dentales, alvéolaires, post-
alvéolaires, alvéo-palatales et les opposent aux autres consonnes.
HAUT, BAS et ARRIERE
- SPE définit les consonnes palatales, vélaires, uvulaires et pharyngales en
termes de mouvement du corps de la langue par les traits haut, bas et
arrière. Cela a l’avantage de montrer une affinité naturelle entre des
voyelles particulière et les lieux d’articulation des consonnes.
- Les traits haut, bas et arrière servent également à décrire les articulations
secondaires dans les palatalisations, vélarisations, uvularisation,
pharyngalisations des consonnes labiales, dentales, postalvéolaires et
alvéopalatales.
- Selon SPE, les consonnes postalvéolaires et alvéopalatales sont
également articulées avec une élévation du corps de la langue et son donc
[+ haut].

TRAITS DE MODE D’ARTICULATION POUR LES CONSONNES


Dans SPE, les occlusives, les affriquées et les fricatives sont distinguées par les traits
[continu] et [relâchement retardé].

CONTINU
• Dans le cas des occlusives et des affriquées, le courant d’air est
effectivement bloqué, aussi ce sont des sons non continus.
• En revanche, dans le cas des fricatives, la constriction n’est pas assez
étroite pour bloquer le passage de l’air, elles permettent à l’air de passer et
sont donc [+ continu].

RELACHEMENT RETARDE
• Le trait relâchement retardé distingue les deux types de consonnes
articulées avec une fermeture complète.
• Dans le cas des affriquées, le relâchement après l’occlusion est graduelle de
sorte qu’il y a une période durant le relâchement où les articulateurs ont un
degrés d’aperture similaire à celui des fricatives, d’où le léger bruit de
friction qu’il est possible d’entendre.
• Dans le cas des occlusives, les articulateurs sont aussitôt relâchés de sorte
qu’il ne se produit pas un tel bruit de friction.

STRIDENT
Le trait strident distingue parmi les affriquées et les fricatives celles produites
avec une très grande turbulence de l’air de celles qui sont produites avec une
turbulence moindre.

Autres traits de mode : [latéral], [nasal]


Trait de voisement : [voix]
Trait de longueur : [long]
Trait prosodique d’accentuation : [accent]

5. Le formalisme des règles phonologiques

Le modèle phonologique proposé par SPE est un modèle à deux niveaux :


« phonologique » vs « phonétique ».
On a un modèle où les représentations de départ (ou représentations sous-jacentes)
sont des matrices de traits distinctifs et des frontières grammaticales que l’on convertit en
représentations phonétiques par un ensemble de règles.
La phonologie générative propose un formalisme de règles qui assure la médiation
entre les formes phonologiques et les formes phonétiques.
De manière très schématique, la composante syntaxique engendre des représentations
syntaxiques dites de « surface » représentations qui seront converties en représentations
phonologiques, ces représentations phonologiques sont interprétées par la composante de
règles phonologiques afin d’être converties en représentations phonétiques.

Les règles phonologiques sont habituellement écrites de la manière suivante :


A -> B / C _ D
A = segment affecté,
B = le changement,
C et D = le contexte.
1 – A, B, C, D, représentent ici des matrices de traits distinctifs, excepté pour les cas
suivants : A ou B (mais pas les deux) peuvent être un élément vide Ø ; C ou D (ou les deux)
peuvent être absents.
Dans de telles règles, A symbolise la matrice où le segment est affecté, B est le
changement, quant à C et D ils constituent le contexte, CAD constitue la description
structurale (DS) de la règle, et CBD constitue le changement structural (CS).
2 – C et D peuvent contenir (ou seulement constituer) les symboles de frontière #
(frontière de mot) et + (frontière de morphème).

Conventions d’écriture :
A ->B/… « A devient B dans le contexte… »
_D « avant D »
C_ « après C »
_# « avant une frontière de mot (en finale) »
#_ « après une frontière de mot (en initiale) »
+ « frontière de morphème »
_ (A) B « avant B, même si A intervient »
C « n’importe quelle consonne »
V « n’importe quelle voyelle »
C13 Lorsque ces symboles ont des nombres en indice et en exposant, le nombre du
bas indique le minimum de consonnes ou de voyelles, le nombre du haut indique le
maximum. Donc, ici cela signifie « de une à trois consonnes ».
C0 « devant n’importe quelle consonne y compris zéro »
Ø « ensemble vide, soit rien »
Ø -> B / C _ D « insertion de B entre C et D »
A -> Ø / C _ D « effacement de A entre C et D »

Les parenthèses : Lorsque le contexte d’une règle est inclus dans le contexte d’une
autre, et qu’aucune autre règle n’est ordonnée entre ces deux règles, elles peuvent être alors
fusionnées par l’utilisation de parenthèses. La règle la plus longue précède toujours la plus
courte.
Les accolades : Deux règles ayant une partie en commun du contexte peuvent être
fusionnées (l’élément supérieur au sein des accolades étant sélectionné avant les éléments
inférieurs).

Les différentes conventions adoptées dans la formulation sont présentées comme


définissant la nature formelle du langage. Cette notation doit de fait permettre une mesure
d’évaluation entre plusieurs analyses plausibles concurrentes. La formalisation des régularités
récurrentes dans les langues du monde est plus simple que les processus accidentels.

6. Dérivation et ordre des règles

La composante phonologique se caractérise par :


- l’utilisation d’un système de règles qui changent, dans des contextes
phonologiques particuliers, la représentation phonologique des morphèmes ;
- ces règle sont ordonnées : chaque règle, exceptée la première, s’applique à la
sortie de la précédente règle. Et, ce n’est seulement que lorsque touts les
changement appropriés ont été opérés qu’apparaît la forme de surface
correcte ;
- c’est ce qu’on appelle une approche dérivationnelle, dans le sens où la forme
de surface de l’expression, du mot, est dérivée à travers une série d’opérations
de transformation structurale à partir de la forme sous-jacente.
Une dérivation est une séquence de lignes qui satisfait les conditions suivantes :
1. La première ligne est une représentation sous-jacente (RSJ) constituée des
matrices de traits distinctifs qui décrivent les formes entièrement fléchies
des mots ;
2. Chaque ligne successive est dérivée de la précédente par l’application
d’une règle phonologique ;
3. Toutes les règles phonologiques sont appliquées dans un ordre donnée et
un seul (aucune règle ne s’applique dans un ordre aléatoire) ;
4. La dernière ligne est la représentation de surface (RS), i.e la forme
phonétique.
L’entrée d’une règle est une représentation phonologique. Elle est examinée afin de
savoir si la règle peut lui être appliquée ou pas.
La sortie de la règle est la représentation phonologique qui résulte de l’application de
la règle à une entrée qui satisfait la description structurale de la règle.

Les processus d’assimilation sont caractérisés par le fait qu’un son donné emprunte
certains traits à un autre son dans la séquence.
Afin de rendre compte de ce que ces assimilations sont en fait un même processus, il
est possible de ne pas utiliser les signes + et + et d’utiliser des variables (représentées par les
lettres grecques).

7. Ordre extrinsèque et ordre intrinsèque

L’importance de l’ordonnancement des règles repose sur plusieurs faits. L’un de ces
faits est qu’il permet au linguiste de contraindre, de limiter la puissance du modèle théorique.
En effet, une théorie phonologique qui intègre de puissantes règles qui peuvent insérer,
modifier, déplacer, effacer des éléments, autorise le linguiste à représenter un très grand
nombre d’opérations, et donc certaines peuvent très bien n’être pas possible dans les langues
naturelles. Il est donc nécessaire de dégager des moyens permettant de restreindre la
puissance du cadre théorique de sorte que seules ne soient fournies que des opérations
possibles dans les langues humaines. L’ordre des règles est précisément un domaine
susceptible de restreindre la puissance du modèle.

Ordre intrinsèque : l’ordre des règles est dit intrinsèque lorsqu’il se déduit
spontanément de la formulation des règles impliquées.
Ordre extrinsèque : l’ordre des règles est dit extrinsèque lorsqu’il est défini de
manière ad hoc (« sur mesure ») pour les règles spécifiques d’une langue particulière.
Condition « elsewhere » : Lorsque deux règles ont leurs entrées qui se chevauchent
partiellement, la règle la plus spécifique s’applique avant la règle la plus générale dont
l’application est alors « bloquée ». En fait ce principe ne fait pas que régir l’ordre des règles,
il régit également l’application des règles dans la mesure où seule l’une des règles sera
autorisée à s’appliquer.

8. Description des relations entre règles : alimentation et limitation

Afin de décrire les relations ordonnées entre les règles, on apprécie les effets
potentiels (positifs ou négatifs) que peut avoir l’application d’une règle sur l’application d’une
autre. Ces effets potentiels sont décrits en termes d’alimentation (d’une règle par une autre)
« feeding relation » et de limitation (d’une règle par une autre) « bleeding relation » :
a. Deux règles A et B sont dans une relation potentielle d’alimentation si
l’application de A crée une nouvelle entrée pour B. Si B s’applique, on dira
alors que A alimente B ; si B ne s’applique pas, alors A et B sont dans une
relation de non-alimentation.
b. Deux règles A et B sont dans une relation potentielle de limitation si
l’application de A enlève des entrées à B. Si B ne s’applique effectivement
pas, on dira que A limite B ; si B s’applique, on dira que A et B sont dans
une relation de non-limitation.
Il est donc possible de distinguer quatre types de relation : Alimentation et non-
alimentation, Limitation et non-limitation.

Une règle A peut avoir un effet positif (alimentation) ou/et négatif (limitation) sur une
règle B. Dès lors que la règle A a une action effective d’alimentation ou/et de limitation, c’est
que la règle A est ordonnée avant la règle B. Maintenant si la règle A est susceptible d’avoir
un effet sur l’application de la règle B mais que cet effet n’est pas vérifié, alors la règle A doit
être ordonnée après la règle B.

9. Les limites du cadre génératif classique

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