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Dans la Colline de Jean Giono, j’avais été marquée par ce personnage qui

voulant bêcher avait tué dans son geste un animal, faisant couler le sang.

Comment partir, comment arriver ? Comment ne pas blesser dans le geste de


la rencontre, comment apporter d’une aile encore plus douce que celle d’un
papillon ? Faut-il au contraire bousculer ? De quelle éthique de la rencontre ?
Est-ce que ceux qui se déplacent, doivent être des artisans de la rencontre,
dans l’atelier de leur conscience, peaufiner ce qui peut être donné, reçu,
observé, apporté, pris…dans tous ces gestes de menuisiers de l’échange, du
lien… en évitant de raboter les hommes dans leurs identités, leur place, leurs
valeurs les plus acceptables au regard d’une éthique d’une humanité réelle et
non de papier ou d’espoir? Et savoir tout autant que le geste le plus noble dans
son éthique pourra peut être faire couler le sang. Etre de chair et de sang est
tout à la fois ce dilemme de conscience et d’aléas humains.

Comment partir est le premier pas de l’éthique. Notre passé a usé de départs
militaires, de départs colonisateurs, important des modes de domination dans
les liens sociaux. Même inconsciemment, ou de façon intrinsèquement liée à
notre propre mode de vie et de raisonnement…

Ainsi Jean-Claude Guillebaud dans « Le commencement d’un monde »1


mentionne Pierre Legendre qui dans une conférence de 2006 « a tenté de
définir la marque spécifiquement occidentale, c'est-à-dire l’édifice normatif,
qui est toujours associé au « savoir» scientifique et technique venu
d’Europe.(…) En d’autres termes, l’influence de la culture européenne sur les
autres « civilisations » correspondait à l’application d’une sorte de « mode
d’emploi » intégré. ».

Gérard Chazal dans son livre « L’ordre humain ou le déni de la nature »2 écrit
cette formule « nomadisme des hommes, nomadisme des idées » et dans
cette virgule apparait aussi cela : le fait que cette idée va échapper elle-même
aux hommes qui la portaient ; elle va faire son propre chemin dans les autres
hommes, par appropriation, métissage, rejets, par jeux de bords et de
frontières…

1
Editions Seuil Août 2008, page 72
2
Google book
Je vous laisse découvrir les écrits de Gérard Chazal et notamment le fait que le
nomadisme, l’errance contribuent au lien civique positif.

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