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Les bibliothèques universitaires Tunisiennes : innovation et

restructuration
Ahmed KSIBI
1
Institut Supérieur de Documentation
Université de la Manouba
ahmed.ksibi@isd.rnu.tn
Résumé :
Cette étude essaye de présenter l’évolution des systèmes universitaires d’information
documentaire en Tunisie, du point de vue de l’insertion des Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication (NTIC) en matière de moyens informatiques et
d’interconnexion des réseaux d’information dans les bibliothèques universitaires Tunisiennes
BUT relevant des institutions de l’enseignement supérieur.
Il s’agit de décrire le changement des BU en fournissant des données générales ayant trait
aux innovations relatives à la création du réseau de communication se basant sur le
développement d’un intranet universitaire et le perfectionnement du traitement de
l’information grâce aux projets d’informatisation. Ensuite, l’exposé d’un plus grand nombre
de variables relatives au fonctionnement des systèmes d’information documentaire des BU :
gestion automatisée de l’information, ressources matérielles et humaines, … etc. nous
permet de recenser les obstacles qui entravent le développement des BUT.
Ce qui soulève un grand nombre de questions d'ordre théorique et pratique, sans les
réponses desquelles il ne serait pas possible de mener à terme l'analyse escomptée et
d'atteindre les objectifs voulus par la rénovation. La question difficile reste à savoir comment
faire la part entre les possibilités excitantes qu’offrent les NTIC et leurs réels usages et leurs
véritables impacts. Comme réponse nous livrons les perspectives de la restructuration des
BUT qui pourraient être résumées par trois mots d’ordre : Réorganisation , Capitalisation et
Numérisation.

Introduction
Après la deuxième phase du Sommet mondial sur la Société de l’Information (SMSI) à Tunis,
tout le monde s’accorde que la maîtrise de l’information et de son processus constitue la
condition essentielle du développement socio-économique. La Tunisie a été parmi les
premiers pays à l’échelle africaine et arabe qui ont opté pour les Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication (NTIC) comme facteur déterminant pour le
développement. Les dépenses consenties au traitement de l’information trouvent leur appui
dans les plans de développement1 et s’accroissent rapidement d’un plan quinquennal à un
autre. C’est dans ce cadre que les derniers plans de développement ont alloué de plus en

1
plus de crédit à l’amélioration du réseau de communication et pour le perfectionnement du
traitement de l’information. Durant les dernières années, la Tunisie a porté une attention
particulière à la mise en place et à l’amélioration de son infrastructure réseau, en particulier
son réseau universitaire et de recherche scientifique. Depuis le 9ème Plan de
développement et précisément en 1997, le Centre de Calcul El Khawarizmi 2 (CCK 3,
fournisseur de services Internet pour l’enseignement supérieur du secteur public) a assuré
l’interconnexion des différents établissements universitaires, les unités et les laboratoires de
recherche, les services administratifs ainsi que les services d’information documentaire. Les
investissements attribués à ces services dont notamment la restructuration du Centre
4
National Universitaire de Documentation Scientifique et Technique (CNUDST) et le projet
d’informatisation des Bibliothèques Universitaires Tunisiennes (BUT), connu sous le nom
BIRUNI dénotent la position centrale qu’occupent ces services
1-La rénovation des systèmes universitaires d’information documentaire
Les innovations concernent la création de systèmes universitaires d’information
documentaire modernes en Tunisie représentés essentiellement par les projets
d’informatisation et d’interconnexion des centres de documentation et des BUT relevant des
institutions de l’enseignement supérieur puisqu'ils permettent de partager l'information dans
une communauté scientifique preneuse et de créer, par là même, des synergies cognitives
dans les domaines de l’enseignement et de la recherche.
Dans le cadre de sa politique de modernisation, le Ministère de l’Enseignement Supérieur a
mis en place le Programme National de Rénovation Universitaire (P.N.R.U.). Des moyens
financiers exceptionnels sont mis à sa disposition par le la Banque Mondiale (BIRD 3456 /
TUN – PNRU). Le P.N.R.U. visait essentiellement à réaliser la réforme de l’enseignement
supérieur par différentes opérations: diversification des filières de formation, création de
pôles d’excellence, rénovation de l’outil pédagogique, renforcement des activités de
recherche, formation des formateurs …, et précisément la modernisation des structures de
l’information par la rénovation de bibliothèques.
Le secteur des systèmes universitaires d’information documentaire est l’un des plus
importants secteurs de l’information documentaire du pays. De fait, les BUT renferment des
fonds documentaires riches et variés : monographies en langues arabe et latines, thèses et
mémoires de fin d’études, revues et périodiques sur supports papier et électroniques….
Elles devraient comprendre les plus importants acquis de l’intelligence humaine (145 BUT
Tunisiennes renferment presque 1 million de monographies, 10.000 titres de périodiques5 )
et les résultats les plus intéressants de la littérature académique tunisienne ( 100 mille
thèses et mémoires).
Ce secteur connaît aujourd’hui des mutations compte tenu de l’augmentation galopante du
nombre des BUT, comme conséquence logique de l’augmentation du nombre d’
établissement d’Enseignement Supérieur et de Recherche, qui est passé de 95 en 1998 à
190 établissements en 2007 dont 24 Instituts Supérieurs d’Eudes Technologiques et 3
6
Instituts Supérieurs de Formation des Maîtres . Par conséquent , le nombre d’usagers
potentiels des BUT s’est accru exponentiellement pendant la dernière décennie. Les BU
sont, par définition, au service des étudiants et du personnel enseignant7. Dans ce contexte,
elles doivent relever le défi de la satisfaction des besoins grandissants de ses diverses
catégories d’utilisateurs : effectif total des étudiants (régulier et non réguliers, public et privé,
en Tunisie et à l’étranger, etc ...) qui est passé de 112.634 en 1995 à 367.627 en 2007 et
celui des enseignants qui est passé de 5600 en 1995 à 18117 en 2007 8. La fréquentation
des BU a atteint, en 2005, plus de 10 millions d’entrées 9. A ce rythme , il faudrait un effort
gigantesque pour couvrir les besoins réels et potentiels des usagers des établissements
d’enseignement et de recherche dont le nombre va atteindre selon les estimations 548 699
usagers en 2010. Cette recrudescence est le résultat de l’application du principe d’un accès
étendu, non sélectif , de l’ensemble des bacheliers à l’enseignement supérieur, dans les
perspectives de croissance si expansives que tout le système universitaire serait mis en
branle à tous les niveau (accueil, encadrement…).
Ces perspectives alourdissent le financement provenant des fonds publics, elles conduisent
à envisager des solutions technologiques et de nouveaux modes de communication savante.
La formation et l’information à distance, entre autres solutions, ont fait pleine preuve de
l’amélioration de l’accès au savoir et ont permis la diminution des coûts et charges10.
1.1- L’innovation technologique
Le Réseau National Universitaire (R.N.U), a concrétisé des services interactifs et des
dispositifs de travail collaboratif, mis en valeur par les plates-formes de formation à distance
et par la généralisation des accès aux ressources numériques. La création de l’université
virtuelle de Tunis ( UVT) en 2002, a permis de soulager progressivement les filières
« prioritaires » de la pression du nombre du sureffectif des étudiants et a assurer, depuis
2006-2007, des formations avec des supports numériques pour arriver à couvrir 20% de
leurs contenus. La mise à disposition des ressources documentaires à distance s’appuie sur
le Réseau National Universitaire RNU, pour attribuer un rôle novateur aux bibliothèques
universitaires. Afin de promouvoir des services de première qualité pour l’enseignement et
pour la recherche, BIRUNI déployait les moyens informatiques les plus sophistiqués pour
permettre l’interaction distante des bibliothèques, et favoriser les échanges entre elles et les
usagers.
1.2-Réformes administratives pour les BUT
La bibliothèque de l’Université de Tunis a fait ses premiers pas dans le sillage de
l’établissement qui l’abritait en 1957 ; pour autant, la place qu’occupe la BU n’est reconnue ni
dans le processus de l’enseignement supérieur et ni dans les activités la recherche
scientifique. Aucun texte réglementaire ou juridique n’avait été ordonné pour organiser
administrativement les BU jusqu’à ce que deux prescriptions inédites ont institué la
bibliothèque dans les organismes communs des universités et des établissements
d’enseignement supérieur et de recherche scientifique.
La première est le décret de 1989 portant organisation de l’organigramme de chaque
université qui intègre pour la première fois la bibliothèque universitaire centrale (BUC) parmi
les organismes communs (au même plan que les offices d’œuvres universitaires) et en a
précisé les missions et les fonctions :
« la BU fait partie des organismes relevant de l’université. Le conseil de l’université délibère
sur sa création et établit son règlement intérieur en vue d’assurer la coordination des
services d’achats, d’utilisation et de maintenance dans le cadre de la même université. La
BU est pluridisciplinaire. Néanmoins, elle peut comprendre des bibliothèques annexes
spécialisées. L’établissement d’enseignement supérieur et de recherche peut,
éventuellement, comprendre une bibliothèque spéciale, lorsque l’éloignement de la BU le
justifie.La BU comprend, en plus des bibliothèques annexes spécialisées, un service de
lecture, un autre pour l’achat et un troisième pour le prêt et l’entretien. »

La deuxième « prescription » innovatrice est une circulaire du Ministère de l’Enseignement


Supérieur, de Recherche Scientifique et de Technologie (MESRST) datant 11 janvier 1996
qui a permis le démarrage de la rénovation des bibliothèques universitaires en baptisant
sous le nom de BIRUNI11 abréviation de (Bibliothèque Informatisée pour la Rénovation
UNIversitaire), et en donnant le coup d’envoi au projet d’informatisation des BU, par l’analyse
de l’existant, en demandant aux chefs des établissements de donner les informations
concernant leurs bibliothèques. En 1996, la définition du projet était claire : « BIRUNI
consiste à informatiser les bibliothèques, à les interconnecter à l’échelle nationale puis à
procéder à leur liaison à des banques de données internationales en intégrant les concepts
de rénovation dans la gestion des documents multimédias. Ce projet nécessitera par ailleurs
la formation du personnel appelé à prendre en charge la gestion des bibliothèques. »12.

Après une décennie, selon le portail des BU Tunisiennes, réalisé par le CCK « ce projet a
pour objectif de doter, dans les délais les plus brefs, les bibliothèques des moyens
nécessaires et d’un système d’information performant, permettant un accès ergonomique et
le plus exhaustif possible aux documents existants dans ces bibliothèques et aux ressources
électroniques disponibles sur les réseaux internationaux 13» toute la partie de rationalisation
de la gestion et de promotion des ressources humaines n’est plus citée et abandonnée. Le
CCK et l’Institut Supérieur de Documentation (ISD) ont eu la lourde tâche de gérer au début
la réalisation du projet d’informatisation.
2-Rénovation des systèmes universitaires d’information documentaire

La mise en œuvre du projet BIRUNI s’était produite pendant plus qu’une décennie, les
travaux ont connu un organisation fluctuante sous forme de groupe d’experts travaillant sous
l’égide de la Direction Générale des projets, programmes et de la pédagogie (DGPPP), puis
différents comités 14ont vu le jour pour étudier et mettre en place le système projeté :

• Le comité « Logiciels, normes et standards », qui s’est intéressé à la définition d’un


cadre normatif et des fonctionnalités nécessaires (spécifications techniques) pour
l’acquisition de logiciels de gestion intégrée de BU.

• Le comité “Matériels et Connectique”, CTMC,qui s’est intéressé à la définition des


cahiers des charges pour l’acquisition du matériel.

• Le comité « Fonds Documentaire », CTFD, qui s’est intéressé à la gestion des


ouvrages et des périodiques et à l’aménagement des locaux [CTFD,98].

• Le comité « Formation et Recyclage », CTFR, qui s’est intéressé à la mise en place


d’un DESS en gestion des BUDAs à l’Institut Supérieur de Documentation et au
recyclage du personnel en exécution dans les BUDA [CTFR,2000].

2.1-Les réalisations du projet BIRUNI peuvent se résumer en quatre grands volets :


1. La formation et le recyclage ont démarré en 1997-98 par le lancement d’un DESS en
« Management des BU », d’une part, et l’organisation de séminaires et sessions de
formation continue au profit des professionnels. L’ensemble des activités menées se
résument ainsi :

-Formation de 45 diplômés dans le cadre du DESS lancé en février 1998 en Management


des Bibliothèques Universitaires dont 39 ont été recrutés par le MESRST en tant
qu’administrateurs conseillers. Les deux promotions de ce DESS qui s’est arrêté en 2001,
ont reçu une formation de haut niveau et ont passé une partie de leur stage de fin d’études
dans des bibliothèques universitaires informatisées en France

- Des séminaires (3) ont été organisés au profit des conservateurs en exercice. Le recyclage
de 287 agents d’exécution à été effectué en techniques documentaires, informatiques et
bureautiques et en langue française. Des séminaires de formation sur l’utilisation du
VIRTUA…

2. Acquisition du matériel informatique : équipement d’une centaine de BU avec du matériel


informatique ( à raison d’un poste de traitement, 4 postes d’interrogation, 1imprimante et 1
scanner, le tout en réseau, pour 1000 étudiants). Le matériel informatique nécessaire pour
l’informatisation des B.U a été acquis et distribué sur les différentes B.U. depuis fin 2001.
Acquisition de trois serveurs sécurisés d’hébergement pour chacun des catalogues du Nord,
du Centre et du Sud et de matériel pour la connectique dans les établissements non câblés

Les bibliothèques membres du réseau BIRUNI sont des bibliothèques appartenant à des
établissements d’enseignement supérieur et de recherche scientifique sous la tutelle du
MESRST et/ ou en cotutelle avec d’autres ministères tel que le Ministère de la Santé
Publique ou de l’Agriculture

3. Pour la gestion virtuelle des BUT, un logiciel VIRTUA, Virginia Tech Library Systems
(VTLS15) performant a été chèrement acquis16 pour implanter un système intégré de gestion
des bibliothèques (SIGB) et qui demeure sous exploité. Le système BIRUNI, se base sur une
architecture client –serveur permet de fournir des services à distance et assure
essentiellement les fonctionnalités suivantes :
- Acquisition et contrôle des fonds documentaires : le système permet la gestion des
commandes, les réclamations, l’annulation, le contrôle des périodiques, même à
distance.
- Catalogage et mise à jour du catalogue en temps réel : catalogage des fonds,
téléchargement des notices, enregistrement et contrôle des autorités, indexation,
localisation et cotation…
- Circulation et prêt : gestion du prêt et du prêt inter bibliothèques (réservation à
distance, retour, renouvellement, rappel) ; maintenance de la base de données des
lecteurs et génération des cartes avec codes à barres…
- OPAC : accès aux catalogues collectifs, recherche, saisie, élaboration des rapports.
4. Le catalogue collectif à accès public en ligne, l’OPAC « on line public access catalog» du
projet BIRUNI est considéré comme sa pierre angulaire. Ce catalogue est d’autant plus
important qu’il a nécessité un travail de normalisation, et de conversion rétrospective.
Celle-ci repose sur le téléchargement et un système de conversion des notices des
réservoirs bibliographiques (essentiellement en français, CD d’Electre et de la bibliothèque
nationale de France BNF) à partir du numéro ISBN de monographie. La saisie directe des
notices a été effectuée pour le fonds en langue arabe ou pour les ouvrages n’ayant pas de
numéro ISBN.
Les bases de données constituant les quatre catalogues (collectif, nord, centre et sud) seront
alimentées à partir de bibliothèques qui sont réparties sur trois catalogues selon leurs
appartenances géographiques par région et par université.
L’hébergement du portail BIRUNI et du serveur central au CCK, permettra la consultation du
catalogue collectif avec les catalogues régionaux, ainsi que l’accès à des ressources
documentaires à distance.
Le CCK 17a assuré de nouveaux services du R.N.U et de nouvelles applications en ligne tels
que:

- l’hébergement des sites web des institutions universitaires , qui vise la promotion de
l’activité scientifique et technique académique par la mise en ligne des cours
pédagogiques, des sources d’information scientifique et technique et des applications
administratives destinées aux étudiants et aux chercheurs

- la diffusion de l’information scientifique et technique : tous les abonnés reçoivent


régulièrement, via leurs emails, les annonces des services annonces de veille, et une lettre
d’information portant sur les manifestations scientifiques et culturelles organisées dans les
divers établissements d’enseignement et de recherche.

2.2 -Les réalisations du CNUDST


Le CNUDST, chargé normalement de diffuser l'information scientifique et technique en
Tunisie, a projeté, avec des moyens modestes, sur le web, la documentation scientifique et
technique tunisienne. Avec une version web du logiciel CDS/ISIS de l’UNESCO le centre
présente une panoplie de ressources18 accessibles sur le web 19 dont les plus représentatives
sont les suivantes:
1. TUNIDOC : Base de données bibliographiques comportant un nombre important de
20
références ( 38.331) aux publications tunisiennes dans tous les domaines de la
connaissance : des monographies ( livres , collections , brochures etc.), et essentiellement
les travaux universitaires (thèses, mémoires, projets, rapports, ouvrages, articles ...) déposés
par les candidats aux postes d’enseignants de l’enseignement supérieur
2. TUNIPER : Catalogue collectif national des périodiques signalant les 17.739 titres de
revues localisées dans plus de 130 institutions publiques tunisiennes21.
3. JORT : Base de données issue du dépouillement du Journal Officiel de la République
Tunisienne : signale et permet l'accès aux textes législatifs et réglementaires publiés au
JORT.
Le CNUDST met à la disposition de la communauté scientifique tunisienne des ressources
électroniques dont la majorité est en texte intégral. Ces ressources consistent en des
abonnements à près de 5000 revues scientifiques en texte intégral ainsi qu'à une dizaine de
bases de données. Les abonnements sont régis par des contrats de licences signés avec 17
éditeurs et fournisseurs.
En vertu des licences d'utilisation, l'accès à ces ressources électroniques est réservé à des
utilisateurs autorisés, dûment authentifiés. La reconnaissance des utilisateurs autorisés se
fait soit par un login et mot de passe, soit par l'adresse IP fournie par l'institution à laquelle ils
sont affiliés.
L’accès aux périodiques électroniques et aux bases de données, la migration vers de
nouveaux logiciels de bibliothèque VIRTUA (VTLS), les nouveaux modes d'assistance aux
usagers (la référence en ligne qui devient majoritaire dans les BU américaines)22, tout cela
met à l’épreuve les BUT pour adopter ces nouvelles technologies. Les bibliothécaires doivent
s'approprier des nouvelles tâches, les modes de travail doivent évoluer. Cependant le
manque d'évaluation des services rendus démontrent que les dirigeants des BUT sont
impuissants face aux progrès fulgurants des NTIC qui ont investi leur domaine d’activité et
ne sont pas préparés à une « gouvernance » moderne selon les normes de qualité, exigence
de la nouvelle politique universitaire. L’instauration des termes de la qualité dans
23
l’enseignement supérieur par la dernière loi d’orientation est un véritable défi qu’il faut
relever eu égard aux obstacles culturels, organisationnels et matériels. Ce processus ajoute
une charge énorme pour le personnel et le budget de la bibliothèque.
3 -Problèmes structurels des BUT :
En demeurant sous la tutelle d’une administration qui a n’a toujours pas assimilé le rôle
imparti à l’information scientifique et technique24, les dirigeants des BUT ne peuvent pas
s’appuyer sur une véritable culture interne d’amélioration de la qualité et susceptible de
garantir la motivation des équipes professionnelles de bibliothécaires. Avec un travail
moderne en réseau l'ancienne hiérarchie n'est plus opérationnelle.
Malgré le lancement depuis 1996 du projet BIRUNI, projet de bibliothèque virtuelle, et
l’acquisition du matériel et d’un logiciel VIRTUA(VTLS) performant et coûteux, nous
constatons qu’à ce jour le réseau de BUT et l’OPAC n’a pas été mis en place.
L’accaparation du projet BIRUN par des informaticiens et des « Infocrates », ignorant les
règles élémentaires de la bibliothéconomie, est une des causes du blocage du réseau des
BUT et de l’OPAC.
Une revue approfondie de l'environnement dans lequel évoluent les BUT a montré que celui-
ci est défavorable. Plusieurs données démontrent que les BUT se caractérisent toujours par
l’inefficacité de leurs services d’information, plus, les dernières études révèlent une
dégradation croissante de leurs ressources et de leurs collections25. Au vu des dernières
enquêtes statistiques sur les BUT, le constat est déplorable : de 2002 à 2005, la diminution
du budget est de l’ordre de 30 %, le rapport budget au bibliothèques / subvention de l’Etat à
l’établissement passe de 12% à 9 %, le taux d’encadrement est de un bibliothécaire pour
1/1000 , il était de 1 pour 165 usagers. Tous les éléments constitutifs d’une BU: emplois,
surfaces, acquisitions ..sont déclinants . C’est le constat de la dernière enquête faite en 2005
par un groupe de bibliothécaires de l’université de Sousse qui confirme la dégradation26.
Ainsi, les BUT ne sont pas encore arrivées à assurer le minimum de produits ( aucun guide
de bibliothèque n’est disponible, rareté des catalogues par matières , aucun liste de
nouvelles acquisitions digne de ce nom est produite …) et les BUT ne sont pas encore
arrivées à assurer même leurs services traditionnels ( pas de prêt entre les bibliothèques,
pas de service de référence , absence d’accueil et signalétique insuffisante.) elles n’ont pas
pu enregistrer la production intellectuelle universitaires ( thèses et mémoires) et n’ont pas su
la faire connaître. En effet, les BUT et le Centre National Universitaire de Documentation
27
Scientifique et Technique (CNUDST) n’ont enregistré qu’une quantité infime de cette
production (dans ce centre qui fonctionne depuis le début des années 80 seulement 5680
thèses universitaires ont été enregistrées sur le plan national alors que cela représente le
produit d’une seule faculté). Les fichiers unifiés des thèses et des recherches en cours n’ont
pas été réalisés par les BUT et les services d’information et de documentation
d’enseignement supérieur et de recherche. Bref, les BUT ont échoué à remplir leurs
fonctions de gestion des ressources .En fait les retards accumulés dans le domaine de la
collecte et du traitement de l’information ont pour causes des maux endémiques de BUT :
3.1- la déficience de la structure administrative :
La BUT est rattachée aux instances administratives de l’établissement de l’enseignement
supérieur. La bibliothèque doit changer ses priorités fréquemment, fonctionnant au gré de
la volonté de l’administratif. Celui-ci porte généralement une représentation altérée du rôle
de la bibliothèque dans le processus de production/reproduction du savoir et des
connaissances. L’ignorance des principes de la documentation entraîne le gâchis des
ressources et la dispersion des fonds documentaires. Le modèle de chapelles ( Institutions
d’enseignement supérieur) aux cloisons étanches, cause des déficits sur les plans humain,
matériel et financier. Une BU, renfermée sur lui même et comptant uniquement sur ses
propres moyens, ne peut en aucun cas satisfaire les besoins de ses utilisateurs. Dans les
28
années 60, plusieurs réseaux de bibliothèques se sont naturellement constitués dans les
pays développés afin d’assurer une dynamique collective en tissant des liens et en favorisant
le partage, les années 80 verront la mise en place des réseaux électroniques .Ceux ci
reposent sur des principes documentaires de base, stipulant l’obligation de répartir les
tâches et les fonctions telles que l’acquisition, le traitement, l’analyse et les services
d’échange ( par exemple : le prêt inter-bibliothèques ).
L’absence de coopération et de réseau au sein des BUT a fait que ces principes de
coopération ne sont pas appliqués. le partage des tâches et des ressources entre
institutions universitaires est inexistante. Le manque de coordination au niveau de
l’acquisition des monographies, des périodiques étrangères qui représentent 80% des
achats et les redondances des tâches techniques de documentation coûte très cher à la
communauté nationale.
Le problème le plus grave est que les BUT ne disposent pas d’une structure de coordination
au sein du MESRST qui jouerait le rôle d’intégration de leurs ressources et de mise à niveau
des services et du personnel .
3.2- La carence de ressources humaines :
Le manque de personnel qualifié est arrivé à son plus bas niveau : le taux d’encadrement est
de 1 bibliothécaire pour 1000 , alors que la norme Tunisienne de BIRUNI stipule qu’il doit
être de 1 pour 50 usagers , pour une mise à niveau, il faut décupler le nombre de
professionnel.
Cependant le programme de formation de niveau DESS du projet BIRUNI n’a pas été mené
à son terme: un cadre de haut niveau pour chaque BU, pour renforcer le personnel en
place ; ni celui de la formation continue : les programmes ont été élaborés et le financement
prévu, mais la réalisation a été différée. De par leurs manque de qualification
professionnelle, les personnels en place ils ne peuvent remplir leurs fonctions de gestion
des ressources correctement Etant pour la plupart dépourvue de personnel qualifié et de
spécialistes de l’information, les BUT sont souvent mal gérées et remplissent mal leurs
tâches au quotidien.
Quand les BUT souffrent du manque de personnel qualifié les échecs sont évidents:
inefficacité globale, gaspillage des ressources, absence de partage de l'information, déficit
de la capitalisation des pratiques informationnelles.

4- les perspectives de la restructuration des BUT


Les perspectives de la restructuration des BUT pourraient être récapitulées en trois activités
nécessaires pour sauver les acquis et se mettre à niveau : Réorganisation , Capitalisation
et Numérisation.
4.1 - Réorganisation : Le terme Réorganisation ou "re-engineering" en anglais exprime
la nécessité d’entreprendre un véritable travail de redéfinition des missions de la BU au
cours de la construction d'un nouveau système de bibliothèque, basé sur des collections
numérisées ou virtuelles. L'action et la gamme des services numériques doivent surtout tenir
compte des nouveaux usages subitement embarrassés par la complexité de ce macrocosme
documentaire.
Mais, contrairement à la définition du terme "re-engineering", qui signifie que le nouveau
système remplace l'ancien, la BU devient plutôt hétérogène « hybride ».Les fonctions et les
collections traditionnelles ne sont pas abandonnées, ni négligées, mais continuent
l'enrichissement et la mise en valeur du patrimoine.
Notre proposition consiste à une réorganisation des BU pour établir un plan stratégique
d’action, de définir un cadre réglementaire et juridique qui vise essentiellement de fédérer
les services de documentation existants pour une gouvernance 29« bonne gestion ». Il s’agit
de créer de nouvelles structures qui s’occuperont de coordonner les efforts et de développer
la coopération et les échanges des informations entre les institutions de l’enseignement
supérieur à l’instar des structures qui existent déjà dans les pays développés. En France par
exemple, « la mise en place des services communs de la documentation (SCD) et des
services interétablissements de coopération documentaire (SICD), désormais bien intégrés à
la vie de leur université, constituant le socle, ou au minimum la condition préalable, de la
définition d’une politique documentaire d’établissement, a été partout effectuée »30.
Dans le contexte des réductions financières importantes face à une augmentation des effectifs
auxquelles les BU sont soumises, une gestion en consortium est devenue une nécessité. Les
BU font face à des contraintes financières et de gestion spécifiques, du fait du coût
grandissant des publications scientifiques et de l’évolution rapide des infrastructures NTIC,
qu’elles doivent installer et adapter en permanence. Une nécessaire élaboration d’une
politique et des procédures d’achat en consortium comme celle qui existe déjà dans la plupart
des BU des pays développés31 et qui est devenu aussi une procédure courante dans les pays en
développement (le Consortium RIBU (Réseau régional Inter Bibliothèques Universitaires en
Algérie ), le LALC (The Lebanese Academic Libraries Consortium).Le consortium donne une
force de négociation face au pouvoir grandissant des multinationales de l'édition et de la
diffusion.
Ceci nécessite harmonisation des pratiques et des méthodes selon les même procédures
qui permettent de regrouper dans un catalogue collectif tous les fichiers désunis dans un
système information unique autorisant la consultation en ligne. La cohérence des ressources
documentaires par la fédération des catalogues et de la mise en valeur par l’acquisition et le
traitement des documents .

Dans ce contexte, l’essor des bibliothèques universitaires et les services d’informations,


nécessite la création de structures au sein du Ministère de l’Enseignement Supérieur. La
mise en place de nouvelles structures documentaires et des services de l'information
scientifique et technique est la clé du succès et du progrès des BUT. La conception de deux
structures : le Commission Nationale des Bibliothèques Universitaires et de l’information
scientifique et technique (CNBU), la direction générale des bibliothèques universitaires et de
la gestion des documents et de l’information (BUGEDI), permet de consolider la place de la
documentation au centre du dispositif universitaire.

En intégrant les nouveaux modes de diffusion et de recherche d'informations et en


élargissant singulièrement l'offre de services des BUT et de ressources documentaires, ces
structures affirment l’intégration à plusieurs niveaux :
-intégration des services de documentation avec les services de gestion des documents et
des archives.

-intégration des services d’information documentaire en vue d’améliorer la qualité du service


rendu, et afin de réussir un plan de communication et du marketing .
La réorganisation devrait tenir compte de l’environnement et du contexte , de la situation de
l’unité documentaire dans l’administration de tutelle et les moyens humains et financiers.
Une distinction devrait être faite entre :

(a) les bibliothèques principales ou centrales d’universités ou d’établissements ou encore un


groupe de bibliothèques pouvant avoir des localisations distinctes mais placées sous la
responsabilité d’un directeur unique ;
(b) les bibliothèques d’instituts ou de départements universitaires qui ne sont ni dirigées ni
administrées par la bibliothèque universitaire principale ou centrale .;
Si nous optons pour ces bibliothèques de proximité couvrant tout à la fois les besoins
documentaires de l'enseignement et de la recherche, la première doit prévaloir pour avoir
des bibliothèques centrales à chaque université. Des services, comparables aux SCD des
universités Françaises , qui opèrent comme une seule unité bibliographique, qui soutiennent
les activités techniques.

Mais il faudrait aller plus loin encore, la coordination instituée localement devrait s’étendre ,
un certain nombre de partenaires Maghrébins qui seraient intéressés à collaborer. Exemple :
le réseau ARN (Academic Research Network), géré par le Centre de Recherche sur
l'information scientifique et Technique CERIST32, regroupe l'ensemble des institutions à
caractère scientifique et technologique de recherche, doublé par le Réseau régional Inter
Bibliothèques Universitaires «RIBU »33 constitué des BU algériennes du centre, membres
d’un consortium appuyé par le financement Européen. Ces deux réseaux ont permis la
constitution du catalogue collectif34 de bibliothèques universitaires avec un logiciel local :
SINGEB. Nous proposons de pousser plus en avant le « résautage » par la création de pôles
associant les trois instituts de l’information scientifique Maghrébin: Algérie : CERIST ,
Tunisie : CNUDST , Le Maroc : IMIST. Ils peuvent être les trois têtes de pont d’un Réseau
assurant une meilleure diffusion de l'Information Scientifique et Technique. La constitution
d'un catalogue collectif entre les membres du projet devraient s’appuyer sur des pivots
documentaires, les SCD de chaque université partenaire. Ces pivots sont des courroies des
transmission des instructions et des actions requises pour la mise à niveau du réseau. La
vision synoptique et perspicace assurera la bonne fonctionnalité et la pérennité du réseau de
documentation.

L’évolution des missions attribuées aux bibliothèques universitaires doit suivre la tendance
de l’enseignement et la recherche scientifique à la multidisciplinarité, à la diversité culturelle
et linguistique: « Les bibliothèques doivent renforcer la communication à tous les niveaux :
spécialisée, entre scientifiques de la même discipline ; interdisciplinaire, entre professionnels
associés par des questions et des enjeux communs ; interculturelle à tous les sens du terme,
sans oublier “les cultures”, humaniste et scientifique… »

4.2- La capitalisation
A la multiplicité des documentations traditionnelles, viennent s'ajouter les ressources
documentaires électroniques. La réalisation de la nouvelle économie immatérielle exige un
meilleur investissement dans l’exploitation de toutes les ressources d’informations
disponibles, notamment celles qui circulent sur le réseau des BU. L’amélioration des
contenus est axée autour du développement des collections des BUT pour suivre le même
rythme d’accroissement des savoirs technologiques et des résultats de la recherche et/ou il
s'insérer dans des réseaux documentaires plus vastes pour assurer de multiples services
complémentaires qui visent à répondre aux demandes d'usagers. Aux rôles qui leurs sont
normalement impartis aux BU dans la nouvelle donne de production et de la reproduction
du savoir s’ajoutent de nouvelles fonctions. Les BU devraient s’occuper à aider les étudiants
à comprendre et approfondir les leçons en contribuant aux méthodes pédagogiques
modernes qui permettront à l’étudiant de compter sur lui-même (tel que l'auto enseignement,
l’enseignement ouvert, l’enseignement à distance, l’enseignement programmé et
l’enseignement contractuel) et devraient s’occuper aussi des enseignants pour assurer la
conception des cours, des syllabus et afin d’accomplir leurs recherches scientifiques et
techniques.
L'approche fédérative devrait intégrer ces documents pédagogiques au sein de portails ou
de catalogues collectif qui constituent un premier pas vers la capitalisation des données
pour une multiplication des accès dans un cadre élargi. Enrichir l'offre des services internes
axés sur le catalogue est certes un moyen efficace d'en valoriser l'utilisation,mais il faudrait
aller plus loin encore, en laissant les étudiants et les enseignants créer leurs propres
espaces sur les Web services.

Le web 2 représente une opportunité pour ouvrir les catalogues et de "libérer" les
informations dont ils sont riches. Reposant sur un format de données pivot, cette ouverture
peut revêtir plusieurs formes : la réutilisation des informations pour des usages différenciés
au sein d'interfaces dédiées, l'échange des données et leur visibilité sur le web
(interopérabilité syntaxique, OAI-PMH), la création de nouveaux services de liés aux
données (système d'alertes RSS personnalisées signalant les nouvelles acquisitions par
thèmes).

Développer un dépôt institutionnel 35« Institutional repositories36 », plateforme composé de


logiciel de gestion de dépôt et de serveur de documents fournit à l’auteur l’édition en
ligne d’une copie de son article, de sa thèse. Le dépôt en ligne permettrait de décloisonner
les universités du Sud en matière d’information scientifique, de favoriser la production de
contenus scientifiques et de faciliter leur diffusion. Car il ne faut pas oublier que les BU sont,
en premier lieu, au service des étudiants et du personnel enseignant 37.
En contribuant à valoriser les apports des étudiants au savoir, rehaussent les fonctions
qu’occupent les BU qui sont normalement dédiées à l’enrichissement des rapports des
usagers aux ressources du savoir. Face à la complexité inhérente à l’enrichissement de
l'offre, la BU doit jouer plus que jamais un rôle de médiation notamment par la formation des
usagers. L'autonomie d'accès à l'information et les différents dispositifs d'autoformation les
aide à comprendre et approfondir les leçons en s'appropriant les réseaux de communication
et les nouveaux services associés, ces nouveaux outils deviennent des moyens structurants
les connaissances. Les BU constituent ainsi un élément de l'amélioration de la réussite des
étudiants et un facteur dans l’accomplissement des recherches scientifiques et techniques.
4.3- Numérisation :
Dans le cadre de la démarche progressive de l’insertion des NTIC et leur transfert,
l’informatisation des fonctions documentaires, qui suppose une rationalisation de la gestion,
doit passer avant la phase de numérisation. Celle-ci doit être pour les BUT nettement
orientée vers la digitalisation de la production des connaissances locales. Cette phase doit
devancée la mise en réseau des ressources d’information sur le Net qu’on appelle aussi : la
virtualisation.
Le résautage global de l'Université, offrirait via une interface Web unique, localement et à
distance, un accès convivial à l'ensemble des ressources documentaires acquises ou
produites grâce à un effort soutenu de numérisation du patrimoine universitaire . « Les
projets des bibliothèques pour le XXIe siècle sont conçus autour d’équipements centralisés
avec accès décentralisé. »
Partant du fait que l'informatisation des bibliothèques universitaires est mise en route , nous
proposons de pousser plus en avant le défi pour réussir le passage au numérique, pour les
BUT avancées . Il s’agira, dans un premier temps, de réaliser un inventaire et une analyse
des produits scientifiques de la recherche et de l’enseignement afin de fixer les priorités pour
un chantier national de numérisation. Celui- ci aura pour objectif de faire connaître et diffuser
le savoir local contenu dans différents formats traditionnels, dans les thèses, les mémoires,
les cours … qui sont très rarement édités.

Une intégration de toutes les bases de données bibliographiques et factuelles de toutes les
BUT et du le Centre National Universitaire de Documentation Scientifique et Technique
(CNUDST) devient prioritaire. Puis il s’agit d’une compilation, après validation de ces fichiers
devrait permettre une meilleure circulation des travaux de recherche.

De nombreuses bases de connaissance sont structurées et disponibles gratuitement, mais


éparpillées dans le Net visible et invisible. Il s’agit de les identifier, de les localiser afin de les
mettre à la disposition de la communauté scientifique.

Cependant il faut reconnaître la complexité considérable des formats en circulation sur le


Web qui risque de compliquer les processus d’échange et l’accès aux fichiers. « Les
informations numériques demandent souvent le concours de technologies en matériel et en
logiciel, qui sont nécessaires au stockage, à la récupération et à l’affichage des données.
Ces technologies changent assez rapidement38 », d’où l’importance de favoriser les formats
non propriétaires, d’avoir recours à des normes stables et aptes à la standardisation des
objets d’apprentissages pour assurer à la fois : l’accessibilité, la « réutilisabilité »,
l’adaptabilité, la durabilité et l’ interopérabilité.

Conclusion
En dépit de ces perspectives, il convient toutefois d'indiquer que le chemin à parcourir pour
atteindre le niveau auquel sont parvenus aujourd'hui certaines BU des pays développés, et
notamment américaines39, sera long et vraisemblablement sinueux. Peut-on espérer qu’avec
les associations des responsables des bibliothèques et centres de documentation
universitaires et de recherche, qui existent ou à créer, une nouvelle dynamique de
coopération sera de mise pour suggérer, susciter et réaliser des projets de numérisation et
de valorisation des livres, des œuvres scientifiques et techniques.
L’accès au savoir fait peau neuve avec la numérisation des ressources cognitives et avec la
démocratisation du Web. Reste une question, comment l'organiser tout en respectant la
diversité culturelle, les normes, des droits d'auteurs et le principe du libre accès?
L’organisation et les activités des systèmes universitaires d’information documentaire en
Tunisie restent fluctuantes et fragiles. Alors qu’elle doivent agir dans une perspective
d’ancrage, de continuité et d’écologie40. Car la durabilité est un défi pour les universités du
monde entier, dans l’univers fluctuant des réseaux, qui contraint les BU à repenser leurs
missions, à restructurer leurs programmes et les projets d’organisation.. Les BU doivent être
en mesure de gérer des normes, des valeurs contradictoires et des ressource de
connaissance évolutive.
1 - Voir les deux plans quinquennaux de développement :le IX plan et le X plan
2 - Al-Khuwarizmi (v. 780-v. 850), mathématicien arabe, concepteur des algorithmes base de la
programmation informatique, dont les travaux sur l'algèbre, l'arithmétique et les tables d'astronomie ont
considérablement fait progresser la pensée mathématique.

3 -Le Centre de Calcul El Khawarizmi (C.C.K) est un établissement public sous la tutelle du Ministère de
l’Enseignement Supérieur, www.cck.rnu.tn .Il a été crée en Octobre 1976 pour mettre à la disposition des
enseignants/chercheurs et des étudiants des moyens informatiques et leur offrir l’aide et l’assistance
nécessaire.
4 - Décret N° 2241 daté du 10 octobre 1999 portant sur la réorganisation du Centre National Universitaire de
Documentation Scientifique et Technique qui était crée en 1980.
5 - Sources multiples : Enquête Biruni 1996,
6 - Source:Ministère Tunisien de l’Enseignement Supérieur (MES): http://www.uninversites.tn
7- l'Annuaire statistique de l'UNESCO
8- Source MES
9 -- Mohamed Abdeljaoued .Les bibliothèques en Tunisie . ATD éditions, 2006, p.50
10 -60 % des universités des Etats-Unis ont aujourd’hui des programmes d’enseignement virtuel
11 -Biruni est une abréviation très symbolique, elle renvoie au nom de l’ illustre astrologue Musulman du X
siècle ( né en 973 de la ville de Kawarizm, pays d’Al- Khawarizmi) originaire de l’actuel Ouzbékistan
ancienne république soviétique, ayant construit des observatoires astrologiques.
12 -Circulaire du ministre de l’enseignement supérieur N° 1/96
13 - Portail des BU Tunisiennes : [en ligne]. Conception et réalisation CCK [consulté le 27/05/2008].
Disponible sur : http://www.biruni.tn:8080/conten/home.html
14 -Rapport interne présenté en 2000 par le directeur de l’Institut supérieur de la documentation de Tunis,
Henda Hadjami Ben Ghezala , Sihem Zghidi . Le projet d’informatisation des bibliothèques universitaires
tunisiennes « BIRUNI ». 24ème Congrès Annuel de MELCOM 2002
15 - VTLS compagnie Américaine de l'industrie du logiciel et firme commerciale ayant le 8ème rang aux
Etats Unis , Société créée en 1984 à partir du start up qui diffuse le système de bibliothèque de la Virginia
Tech University . (Données puisées de l’article sur le marché des logiciel de : Marshall Breeding.- Private
equity moves into the ILS, and open source support emerges- in : Library Journal, 4/1/2007 . Disponible sur :
http://www.libraryjournal.com/article/CA6429251.html?q=Market+place+april+2007)
16 - L’acquisition du logiciel VTLS pour les Bibliothèques universitaires tunisiennes a coûté autour de 500
milles $ US
17- Le Centre du Calcul El Khawarizmi (CCK) Maillon essentiel dans l'enseignement supérieur en Tunisie .
Disponible sur le Web: webmanagercenter.com, consulté : 16/11/2005
Henda Hajjami Ben Ghezala .The New Generation of The Tunisian-.
University_National Network Computing Center El Khawarizmi TNT Workshop .October 2005. Disponible sur
le Web:
http://www.itu.int/osg/spu/tnt/Documents/The_New_Generation_of_The_Tunisian_University_National_Netw
.ork.pdf
18 -Les ressources d'information: Ce terme générique inclut les collections et les fonds internes des
publications et bases de données produites dans le site même et englobe l'information externe sous forme
de publications (imprimées ou numériques) récupérables
19 - Les données sont puisées à partir du site web: www.cnudst.rnrt.tn :
20 - http://www.cnudst.rnrt.tn/index8853.html?ref_tunidoc_fr. Dernière mise à jour : 15 Mai 2008
21 - http://www.cnudst.rnrt.tn/index5f58.html?ref_tuniper_fr. Dernière mise à jour : 1er février 2007
22 -“In the fall 2006, some 72 percent of academic libraries provided library reference service by e-mail or
the Web” in: - Holton, B., Hardesty, L., and O’Shea, P. (2008). Academic Libraries: 2006 (NCES 2008-337).
National Center for Education
23 - Loi n° 2008-19 du 25 février 2008, relative à l'enseignement supérieur. (voir le Journal Officiel de la
République Tunisienne n°19, 2008 p.844)
24 -Les experts de l’UNESCO ont conclu depuis une vingtaine d’années « qu’il n’existe pas à proprement
parler de politique de l’information scientifique et technique en Tunisie », ce constat demeure valable
jusqu’à maintenant : - Abdelaziz Abid & Jacques Kériguy. Accès à l’information en Tunisie. Paris :
UNESCO, 1988. p.5
25 -Les données sur les BU sont le fruit des enquêtes menées depuis 1996 dans les bibliothèques
universitaires, que j’ai effectué tout le long du projet BIRUNI , depuis ma participation à l’équipe de son
lancement ( voir la décision du ministre de l’enseignement supérieur du 11 janvier 1996) ou de l’enquête
réalisée en tant qu’expert du projet « Bisrat » : réseau des bibliothèques des institutions de recherche et
d’enseignement supérieur agricole et finalement entant qu’enseignant chercheur à l’Institut Supérieur de
Documentation de Tunis, l’institution qui a hébergé le projet BIRUNI durant la période de 1998-2001. La
dernière enquête qui confirme la dégradation est celle faite en par un groupe de bibliothécaires de
l’université de Sousse. .
26 - Groupe de bibliothécaires de l’université de Sousse. La situation des BU des universités du centre
( Sousse, Monastir et Kairouan) . Rassid ( Revue de l’Association Tunisienne des Documentalistes,
Bibliothécaires et Archivistes ) N° 22/23 - 2006
27 -Le décret N° 2241 daté du 11 octobre 1999 portant organisation du CNUDST, lui attribue la mission
d’abriter la bibliothèque virtuelle de la recherche
28 - Association des Bibliothécaires Français.- Travailler ensemble : bibliothèques et réseaux, Colloque
(1995, Saint Etienne) . Paris, Ed. ABF, 1995
29 - Feola, C. ; Wilkin, L. ; Tavernier, M., « Modes de gouvernance des universités : vers une autonomie
sous pression », in M. Dewatripont, F. Thys-Clément et L. Wilkin (eds), The Strategic Analysis of
Universities : Microeconomic and Management Perspectives, Bruxelles, Éditions de l’université de Bruxelles,
2001, coll. « Éducation ».
30 - JOLLY, Claude, « Bibliothèques universitaires : Regard sur les changements », BBF, 2001, n° 6, p. 50-
54
[en ligne] <http://bbf.enssib.fr> Consulté le 17 octobre 2008
31 - Bostick, Sharon L., Dugan, Robert E , The History And Development Of Academic Library Consortia In
The United States: An Overview , Journal of Academic Librarianship, Mar2001, Vol. 27 Issue 2, p128,
( EBESCO ) , Avail. Date 12/4/2004
32 - EN HEMMADI, Moussa .-- Mise en place du réseau national Académique de recherche ARN : état et
perspectives.- In : 2e édition du séminaire national sur le système national d’information : Etat actuel et
perspectives, Ecole Supérieure de Banque, 21-22 juin 1999 CERIST . P 176.
33 - http://www.ribu-dz.org/
34 - http://www.unioncatalogs.dz/
35 -Carl LAGOZE , Catherine GUNET , Dean B. KRAFFT ( et alt) .
Qu’est-ce qu’une bibliothèque numérique, au juste ? "Au-delà des fonctions recherche et accès dans la
National Science Digital Library". jeudi 19 janvier 2006. Disponible sur : http://artist.inist.fr/article.php3?
id_article=245&var_recherche=d%E9p%F4t+
36 - Cliff Lynch. Institutional Repositories : Essential Infrastructure for Scholarship in the Digital Age ARL bi-
monthly février 2003. disponible sur : http://www.arl.org/newsltr/226/ir.html
37-L'Annuaire statistique de l'UNESCO
38 -Bibliothèque et Archives Canada. Introduction aux technologies et aux problèmes de la numérisation. [En
ligne] http://www.collectionscanada.ca/9/1... Page consultée le 3 juillet
39 - Holton, B., Hardesty, L., and O’Shea, P. Op. Cit
40- Higher Education and the Challenge of Sustainability: Problematics, promise, and practice Blaze
Corcoran, Peter; Ed.; Wals, Arjen E.J.; Ed..-- Dordrecht, Boston, London, Kluwer Academic Publishers,
2004. 355p. - ISBN: 1-4020-

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