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Septembre/Octobre 2002

N° 5

La Lettre Soufie regroupe quelques articles sur le soufisme selon quatre thèmes
principaux, poème, article général, discours du maître de l’ordre Nématollahi Dr.
Nurbakhsh et histoire. Elle est publiée bi-mensuellement et reflète le contenu du
site web Le Journal Soufi (journalsoufi.multimania.com).

Sommaire Amour et Raison


Discours 1
Par Dr. Nurbakhsh
Amour et Raison Les raisonneurs sont le point, La Voie de l'Amour
Histoire 2 Du compas de l'existence, A l'aide de l'amour, l'ego choisit
Le véritable Amour l'amour des autres plutôt que
L'amour sait qu'ils ne font que
l'amour de soi. Cet amour peut
Poème 4 tourner,
être soit figuratif soit Véritable.
La source de joie En rond dans le cercle. Bien entendu, l'amour figuratif
- Hafez mène finalement à l'amour
Article 5 Véritable.
A partir du moment ou l'ego
Dig-djoush d'une personne se développe – Peu importe
Humour 7 autrement dit devient mature –
D'où vient l'amour,
afin de continuer à progresser il
Le prix de la Vérité doit choisir l'une des deux Si a la fin
voies:
Il nous mène au Roi.
La Voie de la Raison
- Roumi
A l'aide de la raison, qui est la
base de l'amour de soi, une
personne a le choix entre deux L'amour Véritable c'est l'amour
chemins: celui de la Divin, celui qui mène à
connaissance et celui de la l'absence d'ego et à la
philosophie. La voie de la réalisation de l'unité, comme la
connaissance mène à l'orgueil, goutte d'eau dans l'océan.
l'ambition, et le mépris pour les
autres. La voie de la
philosophie mène à la
confusion et a l'anxiété.
Philosophie Confusion & Anxiété

Amour de Soi Raison

Connaissance Orgueil & Mépris


Ego

Amour figuratif

Amour pour les Autres Amour


Absence d'ego
Amour Divin & réalisation de l'Unité
Page 2 La Lettre Soufie

Le véritable Amour
Extrait du magazine Sufi, numéro 47, p.50

Il la vit pour la première fois ce qui s’étaient croisés et qu’il entrevit sa


ne devait arriver que deux fois beauté renversante.
dans sa vie se détachant d’une
Bien qu’ils n’avaient pas même
brume matinale assise sur un
échangés un simple mot, il ne
carrosse ouvert tiré par un
pouvait pas l’enlever de sa tête.
attelage un peu comme une vision
Pendant les semaines qui
de beauté céleste : venant d’un
suivaient, il chercha en vain à
autre monde, pure et sacrée. Pour
trouver qui se pouvait être et où
la posséder entièrement, corps et
elle pouvait vivre. Mais personne
esprit pour se vouer pleinement à
ne semblait la connaître ou savoir
remplir ses moindres désirs,
quoi que ce soit d’elle. Il
devint en cet instant l’unique
commençait à croire qu’il avait
obsession de sa vie, un prix pour
imaginé toute l’histoire. Et puis,
lequel il aurait volontiers échangé
juste quand il allait abandonner
toute sa richesse, ses
ses recherches, leurs chemins se
possessions et son pouvoir, sa
sont croisés de nouveau une
véritable essence. Si pour juste un
seconde et dernière fois. Il s’était
instant, un seul précieux instant, il
rendu dans un cimetière à
pouvait la posséder, devenir un
l’extérieur de la ville pour se
avec elle…si seulement…
lamenter sur son égarement et se
Ça avait commencé un dimanche perdre parmi les morts, car il se
matin. Comme d‘habitude, il avait sentait comme eux. Et
été dehors la nuit précédente soudainement elle était là dans
buvant et draguant dans sa son carrosse, fixant l’espace, ainsi
brasserie préférée jusqu’au petit que font les morts eux-mêmes.
matin, s’abandonnant à ses Pris d’excitation, il s’approcha du
passions et poursuivant ses carrosse. Sentant sa présence,
plaisirs, se fichant délibérément elle se tourna pour lui faire face.
de toute modération. C’était une Comme il s’arrêta sur ses yeux
nuit comme tant d’autres avant, violets, toutes les émotions
une nuit qui le laissait comme contenues des semaines passées
toujours dissipé et insatisfait, éclatèrent dans une confession
incapable de mettre une fin à sa passionnée de son amour pour
poursuite futile de paix intérieure elle.
et de contentement, il savait
Elle écouta impassible sa
pourtant par son expérience
déclaration, ne disant pas un mot
passée que seules la déception et
et attendant qu’il ait fini. Puis elle
la dépression le tenaillerait pour
se teint debout dans le carrosse
finir.
jusqu’à être directement au-
Perdu dans ce sentiment, il errait dessus de lui. « C’est çà ce que
dans les rues vides, ne voulant vous voulez ? Ce que vous avez
pas retourner à son appartement rêvé de posséder ? »
où seul un vide plus grand
Sur ces mots, elle déchira sa
l’attendait. C’était juste quand il
veste et sa blouse couleur
traversait la rue, alors qu’il était
d’encre, révélant ses seins nus,
sur le point de céder et de revenir
d’un blanc laiteux. Sauf que ces
à la maison, que leurs chemins
Page 3 La Lettre Soufie
seins étaient couverts de lésions que vous désirez étreindre,
sanglantes, d’abcès suintants et posséder ? une seule chose dans
d’affreuses croissances tumorales tout cet univers ne dépérit pas, et
qui avaient décomposés sa chair. c’est la Face de Dieu, le Tout-
Puissant. Etreignez-Le, et non ce
« Voyez ce qu’est la fin de tous
monde. Si vous souhaitez
les êtres, la conclusion de toute
connaître l’Amour véritable, alors
chose dans le monde. Est-ce ce
perdez-vous en Lui. »
Page 4 La Lettre Soufie

La source de joie
Dr. Javad Nurbakhsh

Non ,je ne détournerais pas mon cœur de Toi


car Tu es la source de toute ma joie.
Aussi longtemps que Tu es présent ,
moi je suis absent, inconscient de moi même.

Et parce que je suis ‘’moi’’,


je ne suis rien d’autre que de l’obscurité.
Tu es ma lumière ; Tu es l’Etre et,
je ne suis que la manifestation.

Proximité avec toi , éloignement de toi


tout cela n’est que le signe que je continue d’exister.
Mais quand je cesse d’exister,
Tu deviens ma proximité, mon éloignement.

Où puis-je me diriger pour ne pas Te trouver


lorsque je Te cherche puisque,
partout où je vais,
Tu te trouves sur mon chemin ?

La pratique des amants dans la séparation est


le Sama où
Dans chaque souffle,
tu répands la subsistance et l’extase.

Pour à peine un grain de blé,


j’ai vendu le paradis avec tous ses palais et ses houris
car c’est Toi mon paradis, mes palais et mes houris.

Lave-toi les mains du livret de la connaissance


puis comme Nurbakhsh, dis :
" Ô Bien-aimé, Tu es ma sainte écriture
Tu es le livre des psaumes que je chante."
Page 5 La Lettre Soufie

Dig-djoush (la marmite bouillonnante)


Voir texte persan : Magazine « Soufi » N°12

Dig-djoush est la nourriture que Le but pour le soufi, dans


l’on prépare pour les pauvres l’invocation secrète, «silencieuse»
(dictionnaire Déhkhoda de langue ou l’invocation apparente,
persane), et dans l’étymologie «vocale» n’est autre que l’oubli du
soufi, il s’agit du mets que l’on fait «moi» et la focalisation de toute
à la khaniqah pour l’ensemble des l’attention sur Dieu.
derviches, le plus souvent
La sincérité et la concentration
lorsqu’on accueille un nouveau
sont indispensables à la pratique
disciple au sein de la
du dhikr et le soufi peut réunir ces
communauté.
conditions avec plus de facilité
Dig-djoush fait partie des lors de l’invocation apparente
engagements que le soufi se doit (dhikr djali), car l’invocation
de tenir quand il entre dans la apparente (dhikr djali) se pratique
«voie de la pauvreté », dans dans l’obscurité, ce qui aide le
l’ordre Nématollahi des soufis. soufi à moins se dissiper, puis le
fait de répéter le dhikr à l’unisson
Il symbolise pour le soufi son état
selon une mélodie et un rythme
intérieur : prêt à se sacrifier pour
particulier produit chez le soufi un
le "Bien-Aimé", et tout comme
certain état qui le fait davantage
Abraham qui sacrifia sur l’ordre de
pénétrer dans le sens du dhikr et
Dieu un bélier à la place de son
l’éloigne de son moi et des
fils Ismail, le soufi prépare un
préoccupations du monde.
agneau selon certains usages et
A rester en Sa
présence, face à face règles spécifiques afin de le D’une manière générale, la
avec mon cœur partager avec les autres soufis. répétition d’un nom divin ou d’une
malléable, Ces règles et usages comportent expression à propos de Dieu, en
Tout entier mon cœur une signification particulière que étant attentif à son sens profond,
pris Sa nature, son nous allons voir ci-dessous : crée la concentration chez le soufi
caractère et son qui s’efforce d’orner son cœur des
Dans l’ordre Nématollahi des
humeur. attributs divins.
soufis, le soufi pratique le plus
souvent l’invocation secrète, La cérémonie du dig-djoush
«silencieuse » (dhikr khafi) pour la commence par l’invocation
purification de son âme (nafs). secrète, (dhikr khafi), lorsque le
cercle des soufis est réuni dans le
Comme son nom l’indique,
silence absolu pour atteindre la
l’invocation secrète, «silencieuse»
concentration, s’éloigner du
(dhikr khafi) consiste en la
monde de la multiplicité et
répétition ou la «respiration » du
s’orienter vers le monde de l’unité.
nom divin de façon à ne pas être
entendu par autrui. Les soufis s’asseyent aussi prés
que possible les uns des autres
Le seul moment où les derviches
les genoux ou les jambes
Nématollahi pratiquent l’invocation
croisées. Cette promiscuité
apparente, «vocale » (dhikr djali)
produit un rapprochement
en présence du Maître ou de leur
intérieur entre les soufis et les
cheikh, c’est lors du dig-djoush où
amène progressivement à se
ils chantent à l’unisson un des
sentir unis, aussi le principe des
noms divins ou une expression à
soufis quant à l’unicité de l’être
propos de Dieu.
leur devient plus perceptible.
Page 6 La Lettre Soufie
Lorsque le Maître s’assied, les Tout d’abord un des soufis,
autres le suivent à leur tour et le équipé d’une aiguière et d’un
dhikr commence sur l’ordre du bassin vient auprès du Maître,
Maître. embrasse la terre en signe de
respect, et commence, à partir du
En cet instant il est possible
côté droit du Maître à verser de
qu’avec l’accord du Maître et
l’eau sur les mains avant le repas.
avant l’invocation apparente (dhikr
djali), l’on chante quelques Le Maître sera la dernière
poèmes pour mieux préparer le personne à se laver les mains ce
soufi à ce rite d’abandon du «moi qui est signe d’humilité et
». d’annihilation.
Quand le Maître estime le Puis deux derviches chargés
moment opportun, il entonne un d’étendre la nappe (sofreh)
dhikr particulier avec une mélodie embrassent la terre devant le
et un rythme spécifique que les Maître et étendent la nappe de
soufis à sa suite répéteront, percale blanche où ils déposeront
tentant de ne pas en altérer le d’abord le sel puis le pain.
rythme ni l’air.
Le fait de «manger le pain et le sel
En générale personne ne connaît de quelqu’un » est une expression
le dhikr spontané avant la de la chevalerie (djavanmardi) qui
cérémonie de Dig-djoush car les signifie que celui qui a mangé le Souviens-toi des temps
effets d’un dhikr spontané sont pain et le sel d’un autre, lui sera anciens
plus grands et plus profonds. De fidèle toute sa vie. Ne néglige point le droit
plus, le Maître prodigue un dhikr du pain et du sel
Chez les soufis le pain et le sel
en fonction de l’état des derviches
sont les symboles de leur pacte
présent dans la cérémonie.
avec Dieu.
Au moment de l’invocation
On rapporte au Maître la viande
apparente (dhikr djali), les soufis
qui à été cuite le même jour avec
tentent de chanter tous ensemble
les légumes sec. Les soufis à
selon un même rythme et même
l’imitation du Maître se
mélodie pour que la voix de
prosternent et rendent grâce à
chacun se dilue dans le chant de
Dieu. Puis le Maître serre la main
l’ensemble et que l’on n’arrive
à la manière des derviches (safa
même plus à distinguer sa propre
kardan) au soufi assis à sa droite
voix pour arriver à s’oublier
qui à son tour en fait de même
complètement car s’il en est un
avec son voisin jusqu’à la
qui ne parvient pas à se mettre au
personne assise à gauche du
diapason avec les autres, non
Maître qui accomplit cet acte
seulement le son de sa propre
d’amitié, et d’amour et d’égalité
voix tourne son attention vers lui-
avec le Maître.
même mais il déconcentre les
autres. La durée du dhikr est Après cela les soufis de
indéterminée et le Maître ou le prosternent pour la deuxième fois
cheikh y met fin en fonction de à l’imitation du Maître et celui-ci
l’état de l’assemblée en adressant se met à préparer une bouchée
des prières auprès de Dieu, après de nourriture pour chaque
quoi l’on allume les lumières et les derviche, qui sera distribuée par
soufis choisis par le Maître pour ceux chargés du service du dig-
servir lors des dig-djoushs djoush, et une fois encore le
commencent le rituel de la nappe Maître et les soufis se prosternent
(sofreh). et rendent grâce à Dieu.
Page 7 La Lettre Soufie
Tout au long de la cérémonie, on les derviches les plus anciens
ne peut entendre et répéter que le débarrassent et emportent la
nom divin. Après le partage du nappes.
dig-djoush et avec la permission
En effet le service des derviches
du Maître, les derviches
est un honneur dont n’importe qui
commencent à manger et après
n’est pas digne.
que tout le monde ait fini, sur un
signal du Maître une ou deux
personnes souvent choisies parmi

Histoire de Mulla Nasrouddin


LA VALEUR DE LA VERITEE...

"Si vous voulez la vérité", dit un jour Nasrouddin a un groupe de


chercheur venu écouter ses enseignements, "vous allez devoir payer."
"Mais pourquoi payer pour quelque chose comme la Vérité ?" demanda
l'un des membres du groupe.
"Avez vous remarqué", dit Nassroudin, "que c'est la rareté d'une chose
qui en détermine sa valeur ?"
La Lettre Soufie A propos de la Lettre Soufie…

La Lettre Soufie est une compilation d'articles récents publies sur le site
web journalsoufi.multimania.com et distribuée électroniquement. La
plupart des articles sont des traductions d'articles écrits en anglais et en
persans dans le magazine Sufi (http://www.nimatullahi.org/MAG.HTM)

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