REPUBLIQUE FRANCAISE
Tn a7
ASSEMBLEE
NATIONALE
‘Commission des Lois constitutionnelles,
de Ia législation et de 'administration générale
de la République
Paris, le 8 décembre 2015
2015-699
Madame la députée, Monsieur le député, cher(c) collégue,
Comme vous le savez, lors de l’examen du projet de loi prorogeant
état durgence, I"Assemblée nationale a adopté un amendement, devenu
Particle 4-1 de la loi du 3 avril 1955, confiant au Parlement le soin de con-
tudler et évaluer les mesures prises pendant cette période.
C’est a cette fin que, pour la premiere fois sous la Veme République,
la commission des Lois a fait usage de l'article 5 ter de l’ordonnance n° 58-
1100 du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées par-
Jementaires, qui permet & une commission permanente de demander & étre
dotée des compétences attribuées aux commissions d’enquéte.
Ainsi depuis vendredi 4 décembre dernier, et pour une durée de trois
mois, Jean-Frédéric Poisson, vice-président de la Commission, et moi-méme
disposons, en qualité de rapporteurs désignés par la Commission pour assu-
rer ce suivi, des moyens concrets de procéder A toutes les investigations né-
cessaires. Chaque jour, nous interrogeons le ministre de Intérieur sur les
contenus des arrétés publiés par les préfets, sur les conditions dans les-
guelles ont pu intervenir les forces de sécurité, sur les motivations de nom-
breuses décisions administrative... De méme, le ministére nous adresse quo-
tidiennement des indicateurs quantitatifS qui seront régulidrement publiés
sous une forme synthétique sur la page dédiée au contréle de l'état
aurgence, ouverte sur le site de l’Assemblée.
Parallélement, nous collationnons auprés du ministére de la Justice,
les données sur les éventuelles suites contenticuses des mesures adoptées.
Cela va nous permettre d’en dresser un bilan régulier devant la commission
des Lois.
Mesdames et Messieurs les Députés
Commission des Lois ~ Assemblée nationale 126, rue de "Université ~ 75365 Pars 07 SP
Téléphone :01,40,63.65.65 - Téiécopie 07.40.69.51.88De plus, pour pouvoir bénéficier de la meilleure information pos-
sible, nous avons sollicité le Défenseur des droits ct la Commission natio-
nale consultative des droits de l'homme pour que leurs différents correspon-
dants, délégués territoriaux ou associations nationales, puissent nous
transmettre tous les éléments utiles.
Crest dans cette méme perspective que nous nous adressons & vous.
Le contréle parlementaire ne pourra étre efficace que si nous sommes col-
lectivement attentifs aux situations locales. C’est d’ailleurs pour assurer
information de tous les élus que le ministre de I’Intérieur a accepté que les
préfets organisent des réunions réguligres d’information sur les mesures
prises pendant I’état d’urgence.
Naturellement, il ne s'agit pas pour I’Assemblée nationale de
s'immiscer dans des éventuels contentieux, ni @’intervenir auprés des ser-
vices en charge de I’application de I’état d’urgence. Le Parlement n°est ni
une autorité judiciaire, ni une voie de recours supplémentaire pour des cas
individuels. Notre responsabilité consiste & nous assurer de 1a juste et pro-
portionnée application des moyens confiés par la loi du 20 novembre 2015
au Gouvernement.
Dés lors, nous vous invitons & nous transmettre les éléments que
vous estimeriez pertinents, en adressant un courriel a l’adresse suivante : ju-
ridique.see@assemblee-nationale fr.
Restant a votre disposition, nous vous prions d’agréer, Madame la
députée, Monsieur le député, cher(e) collégue, expression de nos senti-
ments les meilleurs. a
JEAN-JACQUES URVOAS JEAN-FREDERIC POISSON
Président Vice-président