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= 270 — EPITRE INTITULEE LE CADEAU SUR LA MANIFESTATION DU PROPHETE PAR LE SHEIKH INITIE ET INSPIRE MOHAMMED “IBN FAZLALLAH EL-HINDI Ce texte est trop élémentaire et trop didactique pour donner des indica- tions sur la personnalité de auteur. Je ne le connais d’ailleurs que par ce petit traité, inédit et pew connu méme en Orient. Je n’ai pu cn trouver qu’un seul manuscrit, assez médiocre. J'ai choisi cet ouvrage parmi des centaines autres du méme genre, car il est un peu, par rapport & I’ésotérisme, ce qu’est « Ummulbarahin » ou le petit Senoussiyah pour la doctrine exotérique. I Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux. Sachez, fréres, — qu’Allah vous rende heureux ! — que le « Vrai Diew », c’est Existence ; que I’Existence n’a pas de formes ni de limites ; que, mal- gré cela, Elle parait dans le monde et se manifeste dans toute sa gloire sous des formes discernables. Or, Elle ne change pas. Elle n’a jamais cessé d’étre sans forme et sans limites. « Il est tel qu’il était. » L’existence est unique, mais Ses modes de paraitre sont divers et nombreux. Elle est la « réalité intime » (et mystérieuse) de tous les étres. « Aah est la lumiére des Ciewx et de la Terre. » — « Tout disparait suf sa face. » — « Allah était et rien avec Lui. » EAQ), Toutes les choses, jusqu’k Vatome, ne manquent pas de tenir de l'Exis- tence, mais on ne doit pas L’envisager comme une effectuation ow un résul- car ces deux conceptions sont des « ides secondaires », et clles se confon- dent dans le matériel. On ne doit pas désigner le réel tangible des chosi du monde par I’Existence dans le sens sublime du mot. Dieu est, de beau- coup, au-dessus d’une pareille conception. Nous comprenons, par I’Existence, a réalité superlative qui existe par elle-méme, par laquelle existent tous les Gtres, ct dont il ne peut exister qu'une seule dans Ie monde. (2) Personne ne peut découvrir ce qu’est, au fond, Existence. Ni U'intelli- gence, ni l’imagination ou les sens ne peuvent La s méme par Ta com- paraison ou Vanalogie. Toutes les facultés intellectuelles ont été créées ; toutes les méthodes de penser sont des inventions humaines. Or, ce qui est sous l'empire du temps ne peut comprendre ce qui en est affranchi. Diews cs ee — Sa « quiddité » et ses « attributs » sont bien au-dessus du temporel. Quiconque cherche & connaitre Dieu comme on s'informe des choses créées, celui-la perd ses instants. L’Existence est organisée en plusicurs « séries » 18 L’Inassignatle, ou VAbsolu sans forme ni indication d’aucune sorte, et qui est en dehors d’une attribution quelconque. On ne doit pas se figurer que l'Existence, dans ce degré, soit définie d'une manitre constante et essen- tielle du fait d'etre absolue et exempte de toute.attribution. Il faut compren- dre que, dans ce « degré », Elle est affranchie de toute addition limitative en fait de caractéristique ou d’épithate ; qu’Elle est sanctifiée par l’émondation de tout lien intelligible ; qu’Elle est indéfinissable A un tel point que méme sa qualité dindéfini sable ne constitue pas une définition de Sa véritabie nature. « L’Unité pure » est le nom de ce « degré ». Elle est la « quintessence mime » du « Vrai Dieu », I n'y a aucun « degré » au-dessus de celui-ci ; tous les autres Iui sont inférieurs. 2° La promiére assignation est la conscience que Dieu posside de sa « quiddité », de ses « attributs » et de tous les étres créés, cela d'une facon générale ou synthétique, sans qu’aucune chose soit réellement différenciée. Ce « degré’y s'appelle « la Primauté » ou « la Vérité de Mohammed ». 3° La seconde assignation est Ia conscience que Dieu posséde de sa « quid- dité », de ses « attributs » et de tous les étres créés, cela d'une fagon détaillée et analytique, par l’établissement des différences entre les choses. Ce « degré » s'appelle « I'Tdentité » ou « la Vérité de l'homme » (1). Ces trois « degrés » sont éternels, sans commencement ni fin. Leur succession n'est point tem= porelle, mais mentale et spéculative. (2) 4° Les esprits, c’est-A-dire les créatures abstraites et simples, qui se manifestent en leurs essences premiéres. 5° Le monde des formes premiéres, c’est-A-dire les créatures composées mais subtiles qu’on ne pourrait fractionner, diviser, rompre ou fusionner (sans qu’elles cessent d’étre ce qu’elles sont). 6° Le monde des corps, c'est-A-dire Tes choses grossiéres, qu’on peut frac- tionner ou diviser (sans qu’elles changent foncitrement de nature) 7° Le degré universel, qui englobe tous ics autres « degrés », le carporel, jes deux lumineux, « I’Identité » et « la Primauté ». Il est l'homme. Le premiers de ces sept « plans » est celui du « Non-Manifesté », tandis que les six autres comprennent toute la manifestation ou « expansion ». Lors- que "homme dans le septiéme (et dernier) « degré » s'exalte vers le sublime, lorsque surgissent en lui les autres (cing) « plans yen parfait épanouissement, il est « Vhomme universe! ». L’exaltation ainsi que l’'ampleur ont atteint leur apogée en notre Prophéte, a} qu’Allah prie sur lui et le salue ! — Il scelle la chaine de Vinspiration prophétique. —- (1) On dit aussi «1a Vérité d’Adam ». Au point de vue ésotérique, Moham- med est avant Adam ; historiquement, il est aprés. La doctrine secréte du soufisme arabe n’est contraire ni & 1a Loi ni au bon sens. 272 — n Les noms des « degrés » divins ne doivent pas servir & désigner les « de- grés » du monde ou de la création. De méme, on ne doit pas employer les noms des « degrés » du monde pour désigner le divin. L'Existence posstde deux universalités : celle de la « quiddité » et celle des noms. Seton la premiére, Dien se manifeste A Lui-méme, par Luiméme, en Lbuisméme et pour Lui-méme, sans aucune relation avec un phénomine quelcon- que ou une entité autre que Lui-méme. Cette universalité implique « ja suffi- sance absolue », la « perséité ». Dieu contemple en Lui-méme toutes les choses, divines ou accidentelles, leurs lois, rapports et destinées. Sa spéculation cosmo- ramique est d'une perspective parfaite, car tout est enfermé dans les en- trailles de Sa « quiddité », compris dans Son « unité harmonieuse », comme le palmier se trouve dans le noyau de la datte, ou (encore mieux) comme tous les nombres se trouvent dans le nombre « un », Elle s'appelle « la suffi- sance absolue'», car la méditation de Dieu, sa vision intéricure de tout 1'Univers, aurait pu suffire (A son amour créateur) sans qu’ll ait eu besoin d'extérioriser le monde d'une facon détaillée (pour se connaitr i n’a pas été obligé de produire le Cosmos, puisque, tout se trouvant en “Lui et rele. vant de Son « unité harmonicuse », Ii peut voir toutes les choses en Lu méme par Ia méditation de Lui-méme. La méditation est, sur ce plan, une vision tout intérieure et mystérieuse, purement « théorique » (si j'ose m’ex- primer ainsi), Elle percoit le détail dans l'ensemble, la pluralité dans Vunité, le palmier avee tous ses rameaux daris-le simple noyau de ta datte. Liuniversalité des noms consiste en ce que Dieu se révéle & Luiméme par Lui-méme et contemple Sa « quiddité » dans les « assignations » exté- rieures, c'est-i-dire dans le monde, Sa méditation synoptique embrasse tou- tes les. substances (des différents mondes) d'un regard « opératif » qui vivie fie tout, et rend A toutes les choses une vie individuelle et une nature con- erdte. On pourrait 1a comparer A la vision de ensemble dans le détail, de Vunité dans la pluralité, du noyau dans l'arbre. L’universalité des noms corres- pond & la création du monde matériel. Son caractére étant réalisateur et ex- pansif (j'ai failli dire « pratique » ), elle ne trouve sa notion plénitre que par la manifestation détaillée, précise et concréte dé 1'Univers. L'Existence ne doit pas étre corisidérée comme un abaissement vers ‘une chose eréée, ou conime”une incarnation dans elle, car une descente vers une chose, aistsi qu’une transélémentation avec elle, suppose logiquement deux Existences, dont l'une descende vers Vautre ot 'stideritifie avec elle. Or, VExistence est unique. La pluralité de Ses « attributs », constatée par le senti- ment et le « godt intuitif » des initiés, comme le culte (symbolique, rituel ou charitable), Vobligation imposée par la Loi, Ia félicité, 1a douleur, ete., se rapportent tous aux « assignations », L’Existence est, en son premier « de- gré » d’Absoltt, complatement affranchie de tout cela. L’Existence comprend tous les étres, de mame que, par exemple, {'obliga- tion comprend tous les obligés, ou que la chose qualifide renferme tous ses — 23 — fle et les étres, il n’y a pas Je rapport du contenant au . Dieu est beaucoup audessus d'une pareille attributs, Entre contemi ou du tout ux part supposition, LE cule dans les « quiddit comme ces mémes « quiddités », avant « expan stance intime ». Les atiributs parfaits, universels et absoh circulent dans les attributs des étres et constituent de ces mémes attributs, comme les attributs des étres, a résidaient dans les attributs parfaits et universels de I'Existence et consti- tuaient la « substance intime » de ces mémes attributs, Le monde et tout ce qui en dépend sont autant d'accidents ¢phéméres, tandis que VE Le monde a trois « faces évolutives » + 1 La premidre assignation ; le monde y porte le nom de « volonté primi- tive»; 2° La seconde assignation ; le monde y porte le nom de « substances fixes » 5 3° L’assignation duns l'extérienr ; le monde y est nommé « les substances extérieures ». Les « substances fixes » sont ce qu’on appelle « Ie parfum de 1"E Le monde sensible indique leurs lois et leurs effectus Ce qu’on saisit d’abord d'une chose, c'est Existence, C'est d'aprés Elle Von comprend la chose elleméme. Elle est par rapport aux choses ce la Tumiére par rapport aux couleurs et aux formes. Mais, comme « Vexpansion » est continuelle et violente, la compréhension des étres d’aprés VExistence est l'apanage exclusif de elite, ;per-réelle), 's » des étres et constitue leur « substance intime », ion », constituaient Sa « sub- de 1" stance intime » stence, en tant que pure abstraction (néanmoins que pt int « expansion », istence est toujours devant les yeux du penseur. istence ». ut On s'approche de Dieu par deux sortes d’ceuvres : surérogatoires et obli- gatoires. Les premiéres consistent dans Veflacement (graduel) des attributs (égotstes et séparai de Vhomme, afin que paratssent en lui les « attri- buts » divins. Alors, il vit, meurt, entend ct voit par tout son organisme, et non plus exclusivement par les oreilles et les yeux. Il posséde audition loin- taine, la seconde vue, etc. C'est ainsi qu’il faut comprendre « lextinetion » des attributs de homme dans les « attributs » de Dieu. Elle est te fruit des couvres surérogatoires. Liapproche de Dieu par les ceuvres obligatoires, c'est-A-dire celles qui sont prescrites dans la Loi, consiste en ce que l'homme pousse le désintéresse- ment vissaevis de toutes les choses, y compris sa propre personne, jusqu’s Vindifférence d'un mort, de facon A ne considérer en tout que le « Vrai Dieu », Telle est « Vextinction » de "homme (Iuiméme, sa « quiddité » ) en Dieu. Elle est le fruit des ceuvres de la Lei. © — 274 — Iv IL y a plusieurs espices en « I'identité supréme », c'est-adire en Punité de PExistence. Les uns savent théoriquement que Dieu est dans la nature. Diautres en ont ta vision d’aprés leurs coours, dans leurs états d’exaltation émotive. Ceux-ci sont supérieurs & cewelA, clest~A-dire qu’ils sont plus prés des origines. D'autres encore voient Dicu dans la nature et la nature en Dieu, sans que Ia vision de Yun éclipse Ia vision de autre. Ceux-ci sont encore plus élevés, encore plus primitifs que les deux autres groupes ; leur place est celle des prophétes et des « pivots spirituels », "ainsi que celle des disciples des uns et des autres. Il est impossible que celui qui n’accomp! pas la Loi et 1a Voie puisse atteindre le second de ces degrés, et encore moins fe troisiéme, qui est le plus dlevé. v Les étres, par rapport 4 "Existence, constituent la « substance intime » du « Vrai Dieu », mais ils différent de Lui par rapport & assignation. La différence entre Dicu et la nature, au point de vue relatif, existe ; mais, au point de vue absolu, l'ensemble de tous les étres est le « Vrai Dieu ». Regar- dons par exemple une goutte d’eau, une vague et de la neige. Au fond, ces trois choses ne sont que de l'eau, mais, quand on veut spécifier, elles en dif- ferent. Autre eXemple : le mirage qui, n’étant en somme que du vide, parait atre de Veau, Les preuves gordniques (ct prophétiques) on faveur de « Videntité su préme » sont nombreuses. Citons parmi les premiéres : « Dieu possdde VOrient et POccident. Partout ott vous vous tournez, vous étes en face de Lui», — « Nous (Dieu) sommes plus prés de Iui (homme) que la veine jugulaire (dans son corps). — « Nous (le Prdphéte) sommes plus prés de Lui que vous, mais vous ne le voyez pas. » — Ceux qui font un pacte avec toi le font avec Dieu. Sa main est au-dessus de la leur. » — « Il est le pre- mier et le dernier, l'apparent et Vocculte ; II connait toutes les choses. » — «... ot dans vous-mémes ; vous ne voyez donc pas ! » — « Lorsque Mes adorateurs tlinterrogent sur Moi, disteur que Je suis tout prés. » — « Lorsque tu lances (le projectile), ce n'est pas toi qui lances, mais Dieu. » — « Dieu environne toutes les choses. » Sont tirées de a tradition prophétique les paroles suivantes : « La ma- xime la plus véridique des anciens Arabes est Je mot de Labtd : N’est- il point vrai que tout est vain hormis Allah ? » — « On parle avec son Sei- gneur quand on prie, car le Seigneur de chacun de vous est entre lui et Ia giblah, » — « Diew a dit : Mon adorateur ne cesse de s’approcher de Mot Par des ceuvres surérogatoires jusqu’s ce que Je aime ; et lorsque Je l’aime, Je deviens Voreille avec laquelle il entend, Pacil avec lequel il voit, Ia main avec laquelle il saisit, et le pied avec Iequel il marche. » — « Dieu a dit : Homme! Vétais malade,et tu ne Me visitas point. J’avais faim, ot tune Me donnas pas A — 275 — manger. » — Tirmidhi rapporte une tradition de la classe des Tharvilah : « Par Celui dans les mains duquel est la vie de Mohammed; si vous descen- diez une corde jusqu’é Ia terre inférieure, vous trouveriez Dieu, » Le grand traditionaliste ajoute : « Il est le premier et le dernier, apparent et I'oc- culte ; Il connait toutes les choses, » — Cela suffit (4 notre thése) en fait de traditions authentiques du Prophéte de Dieu. Les maximes des initiés qui se rapportent A « V'identité supréme » sont tellement nombreuses qu'il est superflu d’en citer. Quiconque veut les con naitre n'a qu’a ouvrir les livres classiques de Ia vie des saints ; il ne man- quera pas de les trouver. VI Toi qui cherches la Vériié 1 si tu veux arriver & Dieu, tu dois commencer par suivre le Prophéte en paroles et en actes, selon Ia lettre et selon esprit. suite, tu pratiqueras « Pégard » et « Pidentité supréme. » Telle est la signification de « la bonne parole exonérée d’ablution rituelle », de préfé- rence d'heure et d'autres formalités. Cependant, quand « la bonne parole » est accompagnée de la pureté canonique et symbolique, elle n’est que plus méritoire. Ne te préoccupe done pas tant des conditions extérieures dans les- quelles tu commences ou tu finis « la méditation », Ne t’arréte pas aux let- tres de la formule, mais considére surtout ce qu’elle signifie en toutes les circonstances : (peu importe) que tu sois debout, assis, en promenade ou cou- ché, en mouvement ou immobile, buvant ou mangeant, etc. « L’égard » se pratique par l'effacement de « la temporalité du moi », laquelle consiste & porter en son for intérieur un autre (intérét) que « le vrai Dieu » ou « le Droit de Dieu ». La négation exprimée par les mots Lf ilaha (=il n'y a pas de Dieu), c'est-A-dire par Ia premiére partie du credo, ne vise done que « le moi temporel ». C'est ainsi qu’on doit comprendre Ld ilaha. Ensuite, on aifirme « le Vrai Dieu » dans soi-méme. Tel est le véritable sens de illal- lah (= si ce n'est Dieu), c'est-A-dire de la seconde partie de « la bonne pa- role». Si tu me demandes : « Puisque I'Existence est unique, puisque en dehors WElle rien nest, qu’est-ce done que tu nies, et qu’est-ce que tu affirmes ? » je réponds : On nie la superstition de la « disparité » et de la « bi-existence », qui consiste & attribuer une existence absolue aux choses eréées. Une telle croyance est superstitieuse et vaine ; on doit la rejeter pour pouvoir affirmer « le Vrai Dieu » dans Vintérieur de sa conscience. Toi qui cherches Ia Vérité ! si, par la Grace, l’émotion divine t'emporte, tu ne pourras plus repousser la superstition du « moi temporel », car tu n’es que le témoignage du « Vrai Dieu ». Qu’Allah nous accorde un état d’ame aussi élevé, par fa protection du Prophéte, — que la pritre et le salut soient sur fui ! Anput-Hapr. so = Vélément plastique, c’est-d-dire, dans ce cas, matériel ; par suite, il est la couleur des Vaishyas (1). Enfin, le noir, qui n'est que la négation de la lumiére, symbolise la caste des Goddras, celle qui n’existe pas au point de vue spirituel, puisqu’elle ne participe pas 4 la Tradition, ou, pour employer un autre langage, n’est pas admise dans la Communion des Saints. Ce sont les Hyliques, qui, n’étant point marqués du sceau de Vinitiation, seront jetés dans les Ténébres Exté- rieures, selon I’Evangile, tandis que ceux qui ont regu la Parole sacrée, ayant été baptisés d'eau et d’esprit (c"est-d-dire étant parvenus & l'état de Psychi- ques, puis A celui de Pneumatiques), pénétreront dans le Royaume des Cieux, od, comme il est dit dans I'Apocalypse, « ils se tiendront devant le Trone de PAgneau, avec qui ils vivront et régneront dans les sidcles des sitcles ». (A suiore.) iT (1) Du lane, du rouge et du bleu, symbolisant les trois premigres castes, on voulut, lors des événements qui précédérent immédiatement la Révolu- tion francaise, faire les symboles respectifs des trois classes correspondantes de la nation : Clergé, Noblesse et Tiers-Etat (et c'est 1A Vorigine véritable du drapeau tricolore de Ja France) ; mais, malheureusement, ces classes n’a- vaient aucun des caractéres des véritables castes. C’est également sur les trois plans correspondants que l’on doit comprendre les trois termes : Liberté (siprituelle et intellectuelle), Egalité (morale ou sentimentale), Fraternité (sociale au sens purement matériel) ; il ne faut pas oublier que ces trois mots constituérent une devise maconnique, c’est-Adire une formule initiatique, avant d’étre livrés A I'incompréhension de la foule, qui n'en a jamais connu ni le sens réel, ni la véritable application EPITRE INTITULEE LE CADEAU SUR LA MANIFESTATION DU PROPHETE PAR LE SHEIKH INITIE ET INSPIRE MOHAMMED IBN FAZLALLAH EL-HINDI Notes Page 270, ligne 21 ; « Allah était et rien avec Lui» (1). Page 270, ligne 30 : ... dont il ne peut exister qu’une seule dang le monde (2). y ay = Page 271, ligne 24 : Leur succession n'est point temporelle, mais mental et spéculative (3) Page 271, ligne 39 : L’exaltation ainsi que l'ampleur ont atteint leur apo- gée en notre Prophite, — ... (4). Page 272, ligne 16 ... sans qu’ll ait eu besoin d’extérioriser le monde d’une fagon détaillée {pour se connaitre) (5). Page 273, ligne 4o : ... de fagon & ne consi Dieu » (6). rer en tout que le « Vrai (1) L4-Shay (=non-chose), rien, néant. Shay (=chose) dérive de Sha’a vouloir. Il y en a qui disent : « ELIé-Shay » (=I non-chose, 1a nihilité), considérant ainsi le vide primordial comme une enti 2) Le superlatif est toujours unique. On ne saurait se figurer deux super- latifs. Le pluriel grammatical des superlatifs considére chacun d’eux comme étant unique en son genre. (3) Voir It Convito, Le Caire, juillet-aoat 1907, p. 97 : -. Quando si legge nei testi sacri che Iddio fosse primo tal cosa e poscia tal altra, non bisogna imaginarsi che Iddio fosse costretto nella prigione del tempo o della causaliti, poi questo & una concezione grossolana ed ufficiale di Dio. Nella successione ed ordine delle cose messi cosi nella storia, bisogno vedere i lor grado di intimita con I'Assoluto, e il numero pit o meno grande degli intermediari per mezzo di quali voi communicate con Dio. (4) C’est-d-dire ; il est la solution des antithéses humaines, dont voici quel- ques-unes : : Exaltation x Ampleur. Exaltation x Ampleur. Hauteur x largeur. Christianisme x Judaisme. Intéricur x extérieur. Ascétisme x Urbanité. Convergence x divergence. Aristocratie x Démocratie. Ensemble x détails. Foi x Loi. Synthise x analyse. Esotérisme x Exotérisme. ‘Théorie x pratique. Solitude x Universalité Paroles x actes. ecle avec les L'Esprit x la lettre. Créateur —eréatures Ete, ete. (5) Voici une tradition qui formule toute la cosmogonie : « Dieu dit : J'étais un trésor caché ; — J’aimais & connaftre, — et Je créai le monde. » Que cette tradition soit authentique ou non, peu importe, car la synthése est belle. « Le trésor caché » se rapporte & « I'Inassignable ». La création, « V'ex- pansion » ou « I'assignation » est Ia découverte de ce trésor. Le lien entre « VAssigné » et « VTnassigné » se trouve dans la seconde partie. Le mot arabe qui indique "élément connaissance peut se lire de différentes facons, toutes exactes d’ailleurs. Les différentes lectures-interprétations se rap- portent aux différents degrés des assignations. Dieu créa finalement « autre que Lui », selon 'exotérisme, afin d’étre connu par un autre que Lui-méme, cest-d-dire extérieurement. (6) Ce renoncement de soi-méme s’appelle parfois « Fana.ed-dhat », c'est a — acdire l'extinction de la quiddité de l'homme dans la quiddité de Dieu ». Elle est plus que complete que la premitre : « Fand-es-Sifat », c"est-A-dire « extinction des attributs de homme dans les attributs de Diew ». [1 peut sembler bizarre que l'obéissance aux lois puisse produire un résultat aussi brillant, mais on ne, doit pas oublier que la toi & laquelle on obéit n’est pas celle des hommes, mais cele de Dieu, la « Shariyah. » Encore s'agit-il surtout de se conformer & son sens ésotérique, qui est une magnifique doctrine d'universalité et de hiératisme. Son sens exotérique ne vise que les droits des hommes et des animaux, mais le sens ésotérique embrasse tout I’ Univers, Son explication du Microcosme est un chef-d'aeuvre de la pensée humaine. « Shariyah » signifie littéralement « une grande route nationale ». Son objet est Iéquilibre de tous les droits et devoirs des créatures, ainsi que la part légitime, dans la grande communauté de la vie, de tous les égoismes particuliers, sociaux, familiaux et naturels. Le res- pect des droits d'autrui, personnes, bétes ou choses, non par crainte des hommes ou des diables, mais par amour de Dicu, de harmonic universelle, et la responsabilité cosmique constituent esprit méme de « Midentité su- préme » ou de l'ésotérisme arabo-musulman. Le droit sharaite d’autrui s’appelle « le Droit de Dieu », et, en pratique, ce droit peut, casuellement, devenir Diew lui-méme, par un raccourci de langage qui stimule les tiddes. — Cette croyance ne conduit pas précisément & I’ascé- tisme, mais A une sorte d’objectivité en vertu de laquelle on se considére au point de vue extérieur, comme un simple cas social et vital. Or, il peut arri- ver que l'on devienne soi-méme « le Droit de Diew » (Haqq Allah), auquel cas l'égotsme, Timité, soit, mais extérieur, prénd la forme d’une obligation religieuse. Ceci explique pourquoi celui qui meurt en défendant ses droits personnels, humains ou sociaux, est considéré comme martyr, c'est-adire mort pour la cause de Dieu. Comme le « Droit de Dieu », dont participent toutes les unités de I'Univers, peut, avec certaines restrictions, passer pour le « Vrai Dieu », c'est-adire pour Lui-méme, on comprend pourquoi l'auteur n'a pas voitlu que « VInassi- gnable » ft limité d’une facon absolue ct essenticlle par la qualité d’abstrait. Voir 11 Convito, n° 3 et 4, p. ror, dans Ia série de mes articles intitulée « ELAkbariyah » :... Se un musulmano uomo dabbene dice : « Ogni cosa & Dio », non bisogna prenderlo alla lettera, ma esaminare se per caso, ef ri- guarda la parole « Allah » come un puro tetragrammo, o se nella sua espres- sione v's un’elisso e se Ia frase non sia incompleta : — se v'8 un’elisso, la frase completa & : « Ogni cosa é diritto di Dio »... Asour-Hapt.

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