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La résistance thermique : R
Plus l’épaisseur « e » d’un matériau est importante, plus le flux de chaleur qui
cherche à le traverser rencontre de résistance. Cette résistance se calcule par
l’opération : R = e/λ.
Plus R est grand, plus le matériau est isolant.
e est exprimé en mètre, R en mètre carré kelvin par watt (m2K/W).
En pratique, on utilise :
– le coefficient λ pour exprimer la performance d’un matériau pris en tant
T° ext. T° int.. que matière (tel type de laine de verre, de feutre de bois…) ;
– la valeur R pour les matériaux pris en tant que produits (le rouleau de laine
de verre de marque X et de Y centimètres d’épaisseur, telle brique de terre
cuite14…).
Mais il faut relativiser cette valeur R donnée pour un produit car une mise en
Extérieur ou local
moins chauffé Local chauffé œuvre inadaptée ou un vieillissement prématuré peut la faire chuter. Nous
verrons par exemple plus loin qu’avec les ponts thermiques induits par le
Résistance thermique. type de mise en œuvre, cette valeur R peut être divisée par plus de 2 (voir
Un matériau d’épaisseur « e » et de
conductivité thermique « λ » oppose au tableaux p. 38 et 39) et qu’avec une mauvaise étanchéité à l’air, elle peut l’être
passage de la chaleur une résistance par près de 5 (voir p. 39). De fait, la valeur R d’un produit n’informe que sur la
thermique R avec R = e/λ. contribution potentielle maximale de ce produit (et très rarement atteinte) à
la résistance thermique de la paroi.
Définition
Le terme isolant thermique est souvent utilisé de façon générique. Mais une
définition en est proposée par la norme NFP 75-101 : « Est appelé isolant thermi-
que un matériau dont la résistance R est supérieure ou égale à 0,5 m2K/W et le
lambda inférieur ou égal à 0,065 W/mK. »
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Plafond en carreaux de terre cuite dits Contre toutes les nuisances (humidité,
« parefeuilles » sous isolant en chènevotte surchauffes…), il est toujours plus efficace
(conception J.-P. Oliva). d’intervenir en amont. Ici, la végétalisation 66. Calcul réalisé par Bruno Jarno/Arcanne
On peut renforcer la capacité thermique de des toitures est un excellent moyen d’après la méthode matricielle (norme NF EN ISO
la toiture avec le choix d’un parement d’annuler l’effet capteur des couvertures 13786) pour un flux de chaleur d’été moyen (sous
couverture : température extérieure minimale :
intérieur lourd, mais cela ne suffirait pas avec (voir fiche T08, p. 224). Architecte F. Nicolas.
15 °C, température extérieure maximale : 55 °C).
un isolant trop léger. Photo J.-P. Oliva. Photo J.-P. Oliva. Pour le parement béton : densité de 2 300 kg/m3
et chaleur spécifique de 1 000 J/kg.K.
67. La forte capacité thermique des matériaux
présente également des vertus capitales en cas
d’incendie (voir p. 78).
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Les fibres de bois • Panneaux semi-rigides de fibres de bois À gauche Fibres de bois en vrac.
à faible densité (≈ 40 kg/m3). Servant à Photo J.-P. Oliva.
l’isolation entre ossatures (fiches M08, Au milieu Panneau de fibres de bois.
Les fibres fines de bois sont obtenues par
M. 12, T05…), ils sont parfois utilisés en Doc. Steiko.
défibrage de chutes de bois résineux.
composition avec d’autres matières, par À droite Panneaux de fibres de bois (sarking*).
Elles peuvent être utilisées à ce stade en Doc. Gutex.
vrac mais sont le plus souvent transfor- exemple chanvre/bois/textiles.
mées sous forme de panneaux. Pour ce • Panneaux rigides de moyenne densité de 18 à 30 mm, ces panneaux semi-iso-
faire, une pâte épaisse est formée par (≈ 60 à 120 kg/m3) pour remplissage lants, très perspirants, sont rendus hydro-
adjonction d’eau, puis, après ajout d’adju- entre ossatures, mais également pour phobes par des adjonctions de bitume,
vants, coulée, laminée et séchée entre couches d’isolation thermique et/ou pho- de paraffine ou de latex. Généralement
120 et 200 °C. niques contre les bruits d’impact sous bouvetés*, ils assurent l’étanchéité à l’air
Un autre procédé, mais à haute tempéra- chapes ou planchers (fiche P02). côté extérieur (fiches M05,T03…).
ture, permet de n’utiliser que très peu • Panneaux haute densité, supports d’en-
d’adjuvant, voire aucun, la lignine du bois duits, de chapes ou de toiture. Ces pan- • Enfin, d’autres fibres de bois plus ou
étant le principal agglomérant. neaux sont souvent composites avec en moins rigides entrent en association avec
Pour les produits les moins denses sou- couche externe un panneau pare-pluie* des éléments structurels pour en atténuer
vent nommés « laines de bois14 », il hydrophobe collé (fiches M04, T04…). les ponts thermiques (fiche T03) ou pho-
existe un procédé de façonnage à sec, D’autres panneaux composites compor- niques, voire les supprimer.
mais qui, lui, réclame plus d’adjuvants. tent des couches de compressibilité
décroissante pour pouvoir s’adapter aux Principales caractéristiques
Présentations / Domaines d’utilisation supports irréguliers (voir p. 142 et 151). Voir tableau ci-dessous.
Les fibres de bois en vrac • Difficilement inflammable (M2 à M4,
Les fibres sont traitées avec du sulfate • Parallèlement à ces produits isolants, de Euroclasse E). Ne propagent pas la
d’ammonium et du sel de bore. Elles se nombreux panneaux « techniques » exis- flamme, transmettent peu la chaleur (voir
mettent en œuvre manuellement pour tent tel les pare-pluie* pour sous-toitures p. 78), n’émettent pas de gaz toxiques
des remplissages ponctuels, mais plus ou murs à ossature bois. D’une épaisseur spécifiques, sauf les produits adjuvantés
généralement par insufflation. Les carac-
téristiques et méthodes de pose sont Produit Fibre de bois Panneau Panneau rigide Panneau rigide-
très proches de celles de la ouate de cel- en vrac semi-rigide moyenne forte densité
lulose (voir p. 121). faible densité densité
Densité (ρ) en kg/m3 38 à 45 35 à 50 60 à 120 140 à 280
Les panneaux de fibres Conductivité thermique 0,038 à 0,042 0,038 à 0,042 0,038 à 0,042 0,038 à 0,055
Les panneaux isolants à base de fibres de (λ) en W/mK
bois se trouvent sous de nombreuses Chaleur spécifique 1 600 à 1 600 à 1 600 à 1 600 à
présentations pour répondre à des fonc- (c) en J/kg.K 2 300 2 300 2 300 2 300
Résistance à la diffusion 1 à 2 1à2 3à5 3à5
tions multiples.
de vapeur d’eau (µ)
Bilan par UF avec ρ = 40*-80**-160*** kg/m3 ; λ = 0,04 W/mK
14. Selon les normes en vigueur (EN 13168 et EN
Bilan CO2 en kg CO2eq (1) – 1,46* – 9,58** – 18,56***
13171) et contrairement aux appellations usuelles, Énergie grise en kWh (1) 43* 61** 122***
le terme « laine de bois » devrait être réservé aux (1) La fibre de bois en vrac n’étant pas renseignée dans la base de données de référence, nous pouvons
panneaux que nous nommons « fibragglos ». juste extrapoler un meilleur bilan que les panneaux semi-rigides.
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au bitume. Doivent être revêtus de pare- Impact sur la santé Les fibragglos
ments incombustibles. Précautions à prendre en phase chantier,
• Comportement à l’humidité : ouverts à particulièrement pour les mises en Les fibragglos15 sont des panneaux fabri-
la vapeur d’eau et bons régulateurs œuvre en vrac et lors de la coupe des qués à partir de fines lanières de bois
hygroscopiques. Putrescibles en cas d’hu- panneaux. Pas de nuisances connues résineux, minéralisées, puis enrobées,
midité persistante. excepté les gaz dégagés en cas d’incen- selon les fabrications, de ciment, de chaux
• Non consommables par les rongeurs, die, particulièrement par les produits hydraulique, de plâtre ou de magnésie.
difficilement dégradables si moyennes ou bitumés. Ceux-ci sont de toute façon à
fortes densités. exclure à l’intérieur. Présentations / Domaines d’utilisation
• Bonne stabilité dans le temps, y compris Les panneaux sont de différentes épais-
sous charges si la densité est adaptée. Appréciation seurs (de 15 à 100 mm) et leurs faces
• Bonne contribution au confort d’été. Si dans les matériaux « puits de car- peuvent recevoir un enduit, ou rester
• Bonnes performances phoniques bone », les isolants en fibres de bois ont apparentes et surfacées pour offrir un
contre les bruits aériens et/ou les bruits des concurrents dans leur présentation à effet décoratif et acoustique.
d’impact selon la densité. faible densité, ils sont quasi incontourna- Vu leur lambda très moyen, les panneaux
bles dans les produits plus techniques de fibbraglo ne sont pas considérés
Impact sur l’environnement (panneaux supports d’enduits, panneaux comme de véritables isolants, mais peu-
• Bilan carbone de bon à excellent. éner- pare-pluie*, compléments d’éléments vent apporter des compléments à un sys-
gie grise corrélée principalement à la structurels préfabriqués...). Ces matériaux tème d’isolation :
densité des produits : de moyenne à très denses nécessitant beaucoup d’énergie à – en tant que supports d’enduits sur
élevée. la production, les fabricants travaillent à la murs à ossature bois (fiches M12 et M14)
• Matière première renouvelable, valori- mise au point de matériaux de plus en ou isolations par l’extérieur (fiche M05).
sant de plus des coproduits. La ressource plus légers pour un emploi donné. C’est Dans cet usage, les panneaux doivent
est largement excédentaire, même si par exemple le cas pour les toitures avec être d’une épaisseur minimale de 25 mm
localement une concurrence peut s’ins- de nouveaux panneaux faible densité uti- et issus d’une fabrication spéciale, préala-
taller avec le bois-énergie* (granules ou lisables en pose sarking* (voir fiche T04). blement séchés en usine pour éviter tout
plaquettes). retrait ;
• Pollutions principales : essentiellement Principaux fabricants – comme fonds de coffrages en sous-
celles des liants et adjuvants quand il y en www.isonat.com (Buitex®) faces de dalles ou en parements inté-
a : bitume surtout, mais aussi fibres de www.sotextho.com (Fibris®) rieurs. Le fibragglo est alors destiné à res-
texturation (polyesters…). Plusieurs www.gutex.de/fr (Gutex®)
ter apparent, principalement pour ses
fabricants substituent peu à peu à ces www.homatherm.fr (Homatherm®)
qualités acoustiques.
produits des adjuvants moins polluants www.kronofrance.fr (Kronospan®)
www.pavatex.fr (Pavatex®)
(polyoléfines, paraffine…), voire naturels
www.hofatex.eu (Hofatex®)
et biodégradables (fécule, amidon…). www.steico.de (Steico®)
• Réutilisable en fin de vie selon le type www.unger-diffutherm.com (Unger
de pose. Sinon, valorisation en humus. Diffutherm®)
Pour les présentations bitumées, dont le www.unalit.fr (Unalit®)
recyclage est difficile, la valorisation en www.lignatur.ch (Lignatur®)
énergie semble aujourd’hui la seule voie. www.celit.de (Celit®)
15. Dont la dénomination officielle (ou plutôt nor-
malisée) est « laine de bois », voir note p. 106.
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Exemple de base
Pose en sous-face de dalle existante d’un complexe isolant constitué de cou-
ches de laine isolante croisées.
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Caractéristiques thermiques et environnementales 4 2
1 Sol existant (généralement dalle + chape
Coef. de déperdition thermique U (W/m2K) / R (m2K/W) 0,19 / 5,32 + carrelage) (≈ 20 cm)
Pertes dues aux ponts thermiques intégrés 11 % 2 Ossature bois (chevrons* 10 cm x 6 cm
Capacité thermique intérieure quotidienne (kWh/m2K) 18 (très forte) croisés)
Capacité thermique intérieure séquentielle (kWh/m2K) 67 (forte) 3 Rouleau de laine de mouton
Épaisseur supplémentaire pour atteindre le niveau « passif » 5 cm (2 cm x 10 cm)
Bilan « CO2 » du m2 de paroi – 13 kg CO2eq 4 Panneaux de feutre de bois bouvetés*
Bilan « énergie grise » du m2 de paroi 39 kWh perspirants (1,8 cm)
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