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ANIMA N° 12 ANIMA

Réseau Euroméditerranéen d’Agences de Promotion des Investissements Réseau Euroméditerranéen d’Agences

Investir en Méditerranée
Euromediterranean Network of Investment Promotion Agencies de Promotion des Investissements

BÉNÉDICT DE SAINT-LAURENT
CHRISTIAN APOTHÉLOZ ET
SOUS LA DIRECTION DE
ANIMA est un projet européen qui consiste à aider 12 pays du Sud de la Méditerranée
et du Proche-Orient partenaires de l’UE ( Pays “MEDA”: Algérie, Autorité Palestinienne,
Chypre, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Malte, Maroc, Syrie, Tunisie, Turquie) à se doter
de stratégies et d’outils d’attraction des investissements étrangers. L’Agence Française
pour les Investissements Internationaux (AFII), assistée par l’ICE (Italie) et la Direction des
Investissements (Maroc), conduit le projet, financé par l’Union Européenne.

Investir dans la région MEDA,


pourquoi, comment ?
NOTES & ETUDES N° 12

INVESTIR DANS LA RÉGION MEDA,


Mai 2004
Ce guide pratique donne de bonnes raisons pour investir sur un territoire qui
partage un destin commun avec l’Europe – même si ce partenariat doit emprunter

POURQUOI, COMMENT ?
des voies originales. Voisine de l’Union Européenne, composée au sud et à l’est de
la Méditerranée de 12 Etats partenaires (dont deux, Chypre et Malte, viennent de
rejoindre l’Union), la région MEDA est riche en 2004 de 240 millions d’habitants,
producteurs et consommateurs. La région devrait atteindre 320 millions d’ha-
bitants dans 20 ans. Tout la destine à une intégration plus forte avec l’Europe :

Numéro 12 / Mai 2004


histoire, proximité géographique, langues, complémentarité des ressources, qu’il
s’agisse de soleil, d’eau, de main d’œuvre ou d’énergie. Or si l’Europe est impor-
tante pour les pays MEDA (50% de leur commerce extérieur, par exemple), ces
derniers comptent peu pour le vieux continent (qui n’y investit que 5% de ses
capitaux privés « worldwide »).
Les entreprises européennes et mondiales savent qu’il faut s’intéresser à MEDA.
C’est un marché intermédiaire – revenus par tête qui ressemblent à ceux du Portu-
gal ou de la Grèce d’avant l’UE. C’est un formidable réservoir de développement
pour une croissance européenne qui cherche un second souffle. Derrière les délo-
calisations faciles, liées à l’attractivité de salaires modestes, beaucoup d’entreprises
commencent à réaliser tout l’intérêt possible d’un co-développement fondé sur de
vrais bénéfices pour les deux rives.
De son côté, MEDA a vitalement besoin de l’investissement privé européen. Ce der-
nier peut à la fois contribuer à moderniser le tissu économique et social, proposer
des modèles industriels « qui marchent », injecter les capitaux que les Etats peuvent

ANIMA
rarement dégager, contribuer doublement à la croissance en Europe et au sud, en-
fin participer à la mise en place tant attendue d’une zone de paix et de sécurité.

NOTES & ETUDES


ANIMA

Bénédict de Saint-Laurent, coordinateur du programme ANIMA au sein de l’Agence


Française pour les Investissements Internationaux (AFII), et Christian Apothéloz,
journaliste consultant travaillant pour l’AFII, ont coordonné la préparation de cet
ouvrage collectif.
Investir dans
la région MEDA,
pourquoi, comment ?
Algérie/Autorité Palestinienne/Chypre/
Egypte/Israël/Jordanie/Liban/Malte/
Maroc/Syrie/Tunisie/Turquie

NOTES ET ETUDES
n° 12 / Mai 2004

Ouvrage collectif dirigé p a r


Christian Apothéloz e t
Bénédict de Saint-Laure n t
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Références
Cet ouvrage a été réalisé dans le cadre de la mission confiée par la Commission
des Communautés Européennes à l’Agence Française pour les Investissements
Internationaux (AFII), pour développer un Réseau Euroméditerranéen des
Agences de Promotion des Investissements de la Méditerranée (« ANIMA»).
Le n° d’identification du contrat est : ME8/B7-4100/IB/99/0304

ISBN : 2-915719-02-0

© AFII-ANIMA 2004. Reproduction interdite sans autorisation de l’AFII.


Tous droits réservés

2
Crédits
Cet ouvrage reprend les contributions de divers experts ou journalistes mobilisés
sur le projet ANIMA, en particulier pour la rédaction des textes de base du site web
du projet. Les auteurs des divers articles – souvent remaniés par l’équipe ANIMA
et ses correspondants dans les pays MEDA – sont signalés par leurs initiales (dans
l’ordre alphabétique) :
• Alexandre Arditti (AA)
• Jean-François Eyraud (JFE)
• Jean-Louis Marcos (JLM)
• Laurent Mauron (LM)
• Stéphanie Paicheler (SP)
• Bénédict de Saint-Laurent (BSL)
• Samar Smati (SS)
• Nicolas Sridi (NS)
• Jihad Yazigi (JY)
L’ouvrage a été coordonné et édité par Bénédict de Saint-Laurent (Agence
Française pour les Investissements Internationaux – AFII), avec l’assistance de
Christian Apothéloz (réseau de journalistes), Stéphane Jaffrin (webmestre AFII-
ANIMA) et Delphine Bréant (AFII-ANIMA, logistique, édition).
Les textes pays ont été relus et amendés par les agences de promotion des inves-
tissements des pays MEDA :
• Algérie : Agence Nationale de Développement des Investissements (ANDI)
• Chypre : Ministry of Commerce, Industry & Tourism, Investors Service
Centre
• Egypte : General Authorithy for Investment & Free Zones (GAFI)
• Israël : Ministère de l’Industrie, du Commerce et du Travail (MOIT),
Investment Promotion Centre
• Jordanie : Jordan Investment Board (JIB)
• Liban : Investment Development Authority of Lebanon (IDAL)
• Malte : Malta Enterprise
• Maroc : Direction des Investissements (DI), Ministère de l’Economie et des
Finances
• Autorité Palestinienne : Palestinian Investment Promotion Agency (PIPA)
• Syrie : Industrial Private Sector / Syria Invest, Ministry of Industry
• Tunisie : Foreign Investment Promotion Agency (FIPA)
• Turquie : General Directorate of Foreign Investments, Sous-Secrétariat au
Trésor (Treasury)

ANIMA décline toute responsabilité sur les erreurs qui pourraient subsister.

3
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Acronymes
• ANIMA : Réseau Euro-Mediterranéen d’Agences de Promotion
de l’Investissement
• API : Agence de Promotion de l’Investissement
• IDE : Investissement Direct Etranger
• MEDA : Ensemble de 12 pays partenaires de l’Union Européenne : Algérie,
Chypre, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Malte, Maroc, Autorité Palestinienne,
Syrie, Tunisie, Turquie
• MIPO : Mediterranean Investment Project Observatory (ANIMA)

4
Table des matières

Résumé : la Méditerranée, nouvelle frontière de l’Europe ? . . . . . . . 7


Le constat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Les raisons d’investir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Chiffres-clés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
La preuve par 4 qu’il faut investir en Méditerranée… . . . . . . . . . . . 13
Raison 1 : un marché considérable, avec 320 millions
d’habitants en 2025 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Raison 2 : vers une zone de libre-échange associée à l’UE . . . . . . . 17
Raison 3 : un environnement favorable aux affaires . . . . . . . . . . . . 18
Raison 4 : de fortes synergies sud-nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
4 atouts majeurs de la Méditerranée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Atout 1 : le carrefour du monde… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Atout 2 : une main-d’oeuvre talentueuse et productive . . . . . . . . . 26
Atout 3 : des changements positifs en cours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Atout 4 : civilisations et art de vivre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
Les opportunités “business” dans les pays MEDA . . . . . . . . . . . . . . 39
Algérie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Chypre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Egypte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
Israël . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
Jordanie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
Liban . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
Malte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Maroc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
Autorité Palestinienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
Syrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
Tunisie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
Turquie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169

5
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Les opportunités dans les secteurs-clés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181


Agriculture, agro-business : un rôle central dans l’économie
des pays méditerranéens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
Biens de consommation : un marché jeune et peu structuré . . . . . 183
Informatique, électronique, télécoms : la nouvelle économie
frappe à la porte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
Pharmacie, santé, biotechnologies, chimie :
une demande forte, un potentiel en croissance . . . . . . . . . . . . . . . . 189
Textile, vêtements : un poids lourd de l’économie en plein
bouleversement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
Le Maghreb et la Turquie, terres d’accueil de la sous-traitance
automobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
Travaux publics, construction, eau et environnement :
les défis du futur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196
Les opportunités dans les services-clés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199
Infrastructures : un rattrapage souvent nécessaire . . . . . . . . . . . . . 199
Recherche et développement : les partenariats se multiplient . . . 202
Centres d’appel : un service de proximité… à distance . . . . . . . . . 205
Privatisations, concessions : des sources importantes
d’investissements étrangers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208
Tourisme : une attractivité européenne et mondiale très forte . . . . 211
Nouveaux services : e-commerce, franchise, conseil, formation . 214

6
Résumé : la Méditerranée, nouvelle
frontière de l’Europe ?

Quelles sont les raisons d’investir dans les pays méditerranéens


partenaires de l’Europe (pays «MEDA») ?

Le constat
Côté nord : pays vieux, croissance faible, industrie en perte de
vitesse, société post-industrielle tournée vers le qualitatif.
Côté sud : pays jeunes, besoin (et potentiel) de croissance forte,
capacités industrielles et d’accueil, pression du quantitatif (chô-
mage, services de base à la population, rattrapage de l’infrastruc-
ture).
Entre les deux, d’énormes enjeux stratégiques entre trois questions
étroitement liées :
• Démographie et migrations : d’ici 2025, l’équilibre sud-nord des
populations riveraines de la Méditerranée va s’inverser. La popula-
tion du sud, de plus en plus urbaine, de plus en plus concentrée sur le
rivage, deviendra largement majoritaire (environ 70%, contre 34% en
1950), mais aussi mieux informée, demandeuse de libre circulation, et
désireuse d’intégration à la modernité et à ses dividendes matériels.
• Co-développement : pour seulement maintenir le taux de chômage
actuel – lequel est loin d’être satisfaisant (12 à 20%)–, il faut créer
30 à 40 millions d’emplois sur la rive sud d’ici à 2012 (Institut de la
Méditerranée). Dans le même temps, l’UE va perdre plus de 10 millions
d’actifs et a besoin d’un nouveau souffle de croissance. Ce basculement
constitue à la fois un énorme défi et une chance, si l’Europe arrive à
comprendre que le sud méditerranéen est sa nouvelle frontière – à la
fois lieu compétitif de production, réservoir de ressources humaines, et
marché prometteur.
• Sécurité : dans cette région chargée d’histoire, creuset de cultures
mais aussi de débats et de conflits, la paix ne peut procéder que de
la prospérité. A vue humaine, des perspectives économiques assez

7
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

désespérantes nourrissent frustrations et parfois violence. Au Maroc


par exemple, 25% des diplômés universitaires ne peuvent trouver
un emploi. La question des migrations, des visas, des clandestins ne
trouvera de solution durable que dans une convergence économique
des deux rives. La fracture actuelle s’élargit : la Méditerranée a le triste
privilège d’être la frontière du monde où l’écart de niveau de vie (de
1 à 10 en PIB par tête) est le plus élevé (1 à 7 entre les Etats-Unis et le
Mexique).
Au-delà des stricts enjeux économiques, la demande humaine
– aspiration à une vie meilleure, souhait d’intégration au « système-
Monde », appétit culturel, capacité de remise en cause de l’ordre
établi, énergie et inventivité des plus jeunes – est considérable dans
cette région qui vient « aborder » l’Europe. Quelle sera la réponse
de cette dernière ?

Les raisons d’investir


Parmi les défis considérables posés à la région MEDA, la relative
faiblesse de l’investissement privé (malgré un progrès notable
depuis 2003). Les 12 pays MEDA ont reçu dans les dernières
années 3 à 4 fois moins d’investissement direct étranger (IDE) que
d’autres régions émergentes du monde, à fondamentaux économi-
ques égaux. Or l’investissement direct étranger (IDE) y est vital, à
la fois comme :
• injection financière indispensable dans le secteur productif – les IDE
constituent souvent la part majeure de l’accumulation de capital fixe;
• levier des réformes – les investisseurs étrangers sont écoutés des
Gouvernements;
• vecteur de modernisation du tissu économique et social - les entrepri-
ses étrangères servent fréquemment de modèles.
C’est aussi une des régions du monde où l’investissement privé est,
paradoxalement, le plus rentable pour les entreprises. Les avantages
multiples présentés dans ce guide y contribuent, de même que la
proximité de l’Europe et que la sélectivité observée sur les projets.
Ne rien faire conduit à des risques énormes pour les deux rives.
Une approche économique du développement de la Méditerranée,
fondée sur le développement de l’investissement privé (étranger

8
Résumé : la Méditerranée, nouvelle frontière de l’Europe ?

et domestique, les deux se renforçant l’un l’autre), est une voie


incontournable.
BSL

Chiffres-clés
Les données statistiques sur la région MEDA sont malheureusement
souvent insuffisantes. Le programme MedStat publie des infor-
mations précieuses, mais se termine en mai 2004. Le programme
ANIMA se concentre sur l’investissement étranger en Méditerranée,
avec en particulier un observatoire méditerranéen des investisse-
ments (MIPO) qui fournit des données micro-économiques sur les
projets récents envisagés ou installés dans chacun des pays. MIPO
est consultable en ligne sur http://www.animaweb.org. Un rapport est
édité chaque année. On trouvera par ailleurs ci-après quelques unes
de données qui figurent dans la base de données méditerranéenne
mise en place par ANIMA (population, IDE macro-économiques,
PNB etc.).
Population, santé, éducation
Pays Population Croissance de la Espérance de vie Taux d’analphabé-
(million, 2001) population, 2000 (2000) tisme (2000)
Source Banque Mondiale Banque Mondiale Banque Mondiale Banque Mondiale
Algérie 30,9 1,43% 71 33%
Chypre 0,8 0,59% 78 3%
Egypte 65,2 2,06% 67 45%
Israël 6,4 2,60% 78 5%
Jordanie 5 2,80% 72 10%
Liban 4,4 1,89% 70 14%
Malte 0,4 0,68% 78 8%
Maroc 29,2 1,60% 67 51%
A. Palestinienne 3,1 4,30% 72 0%
Syrie 16,6 2,70% 70 26%
Tunisie 9,7 1,14% 72 29%
Turquie 66,2 1,73% 70 15%
Total MEDA-12 237,9
Moyenne
pondérée (pop.) 1,89% 69,3 31%

9
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Flux d’investissement direct étranger (IDE)


Source : UNCTAD, en million d’US$. Estimations pour le Liban et l’Autorité Palestinienne

Flux d’IDE 1997 1998 1999 2000 2001 2002


Algérie 260 501 507 438 1 196 1 065
Chypre 491 264 685 804 652 297
Egypte 887 1 065 2 919 1 235 510 647
Israël 1 628 1 760 2 889 4 392 3 044 1 648
Jordanie 361 310 158 787 100 56
Liban 150 200 250 298 249 257
Malte 81 267 822 652 314 -375
Maroc 1 188 417 1 376 423 2 808 428
A. Palestinienne 149 58 19 76 51 41
Syrie 80 82 263 270 205 225
Tunisie 365 668 368 779 486 821
Turquie 805 940 783 982 3 266 1 037
Total MEDA-12 6 445 6 532 11 039 11 136 12 881 6 147
A titre de comparaison :
France 23 174 30 984 47 070 42 930 52 623 52 623
Italie 3 700 2 635 6 911 13 375 14 871 14 545
Espagne 7 697 11 797 15 758 37 523 28 005 21 193
Portugal 2 477 3 144 1 234 6 787 5 892 4 276
Grèce 984 85 571 1 089 1 589 50
Royaume-Uni 33 229 74 324 84 238 130 422 61 958 24 945
UE-15 127 888 249 934 475 542 683 893 389 432 374 380

10
Résumé : la Méditerranée, nouvelle frontière de l’Europe ?

Richesse et croissance
Pays PNB (2001, PNB (2002, Croissance Revenu par Taux de chô-
milliards US $) milliards US $) réelle du PNB tête (US$, PPP, mage 2001 ou
1990-2001 2001) 2000
Source Banque Mondiale Banque Mondiale Banque Mondiale Banque Mondiale Banque Mondiale

Algérie 53 55,666 2,0% 5 100 27,3%


Chypre 9 9,131 5,6% 1 20 800 3,4%
Egypte 97,5 89,845 4,6% 3 800 9,0%
Israël 110,4 110,386 5,1% 19 300 8,8%
Jordanie 8,8 9,296 4,8% 4 100 13,7%
Liban 16,7 17,294 5,4% 4 600 -
Malte 3,6 3,6 4,0% 1 16 500 5,0%
Maroc 33,7 37,263 2,5% 1 200 12,5%
A. Palestine 4 1 4 1 0,0% 1 290 25,5%
Syrie 17,9 21,872 5,5% 3 400 10,3%
Tunisie 20 21,169 4,7% 6 500 15,0%
Turquie 147,6 182,848 3,3% 6 600 8,5%

Total
522,2 562,4
MEDA-12

Moyenne
43,5 46,9
MEDA-12
Moyenne
pondérée 3,7% 4 995 12,1%
(pop.)

1. Donnée 1999 (Alessandri)

BSL

11
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

12
La preuve par 4 qu’il faut investir en
Méditerranée…

Raison 1 : un marché considérable,


avec 320 millions d’habitants en 2025
Le marché des pays MEDA est jeune et potentiellement puissant.
Alors que la population de l’Union Européenne vieillit, celle des
pays de la rive sud est jeune, majoritairement éduquée, et accoutu-
mée aux produits de consommation des pays européens. Chaque
point de croissance se traduit par une demande accrue pour les
biens et services.

PNB global et par habitant de MEDA, de l’UE et de la Chine en 2001


Source : Banque Mondiale
En 2001 PNB (Md US$) Population PNB par tête (US$)
MEDA-12 522 238 2 195
UE-15 8 164 377 21 632
«PanEuroMed» =
UE-27 + MEDA-10 9 068 720 12 601
Chine 1 131 1 272 889

Une démographie jeune


Les pays du sud et de l’est de la Méditerranée comptaient 240 mil-
lions d’habitants en 2001 pour un Produit Intérieur Brut proche
de celui des pays d’Europe centrale et orientale, deux fois moins
peuplés avec 104 millions d’habitants. Le pourcentage des moins
de 15 ans dans les pays MEDA est très important (de 28 % en Israël
à 41 % en Syrie).
Les projections démographiques indiquent pour 2025 une popu-
lation de 320 millions d’habitants. La population totale des pays
riverains de la Méditerranée était de 427 millions d’habitants en
2000, avec une projection de 523,7 millions d’habitants en 2025.

13
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Un des aspects forts est le rapprochement de la population vers le


littoral, que l’on peut observer sur les deux rives, et le développe-
ment remarquable des villes littorales de plus de 100 000 habitants,
avec tous les problèmes (et les marchés) d’équipement, d’environ-
nement, de logement, et d’emploi que cela implique. La population
côtière aura été multipliée par 7,1 entre 1950 et 2025!

Projections de population, MEDA, 2000-2025 (Source : Plan Bleu


Méditerranée)
Population Taux de fécondité

Pays 2000 2025 2000 2025

Algérie 30 332 000 42 329 000 2,66 2,10

Chypre 785 000 900 000 2 1,90

Israël 5 851 000 7 861 000 2,75 2,20

Égypte 66 007 000 94 895 000 3,03 2,10

Liban 3 206 000 4 147 000 2,1 2,10

Malte 389 000 430 000 1,92 1,90

Maroc 28 505 000 38 174 000 2,35 2,00

A. Palestine 3 150 000 6 072 000 5,29 2,92

Syrie 15 936 000 24 003 000 3,19 2,10

Tunisie 9 615 000 12 892 000 2,28 2,06

Turquie 65 627 000 87 303 000 2,24 1,87

MEDA-12 229 403 000 319 006 000 2,66 2,04

La conjoncture récente
Entre 1999 et 2002, la moyenne régionale de croissance, pondérée
par le PIB, a été de 1,8 %, un taux inférieur à l’augmentation de la
population active. Le Produit Intérieur Brut non agricole a augmenté
lentement mais régulièrement en Égypte, au Maroc et en Tunisie, de
façon plus heurtée en Turquie (crise financière) et en Israël (consé-
quence de la chute du Nasdaq sur les activités de haute technologie).
La consommation privée s’est contractée en Israël, mais a été le prin-
cipal moteur de la croissance dans les autres pays où la contribution
de l’investissement et du solde externe a été très faible.

14
La preuve par 4 qu’il faut investir en Méditerranée…

L’ensemble de la région n’est pas homogène en termes de popu-


lation et de niveau de vie. Cependant tous ces pays partagent
une relation privilégiée avec l’Union Européenne, qui est pour la
grande majorité d’entre eux leur principal partenaire commercial.
La Turquie, Israël et l’Algérie arrivent en tête comme partenaires
commerciaux de l’UE en 2002. L’Union Européenne reste le princi-
pal débouché des exportations des pays MEDA, avec une moyenne
globale de 48,7 % et des chiffres de 64 à 79 % pour le Maghreb. À
l’exception d’Israël et, dans une moindre mesure, de la Turquie,
les exportations non-pétrolières de ces pays sont concentrées sur
un nombre limité de produits, parmi lesquels la confection de
vêtements. Le commerce intra-MEDA reste faible (4,7% seulement
des échanges externes en 2000), ce qui témoigne d’un potentiel très
inachevé d’intégration des économies concernées.
En prenant en compte le différentiel d’inflation avec l’Union
Européenne, la compétitivité des exportations méditerranéennes
s’est fortement améliorée en 2002. Toutefois, à l’exception de la
Turquie, la part de marché des pays du bassin méditerranéen dans
les importations hors pétrole de l’Union Européenne (5,2 % dont
2,2 % pour la Turquie) stagne depuis 3 ans, alors que celle des pays
d’Europe centrale et orientale augmente. Au premier trimestre 2003,
malgré une conjoncture européenne assez morose, les exportations
de la Tunisie et de la Turquie se sont maintenues.
L’apport des émigrés, bien que décroissant en longue période,
constitue une source importante de revenus pour les économies
(entre 3 % et 25 % du produit intérieur brut). Tous les pays MEDA
abritent actuellement des populations attirées par l’Europe et les
produits européens, notamment à cause de l’impact des medias
et de la télévision par satellite. L’aspiration à la consommation de
produits manufacturés occidentaux est très forte. Elle est soutenue
par des habitudes de voyage dans le bassin méditerranéen, et par
la forte influence du mode de vie des émigrés.
Les secteurs-clés du marché
On trouvera davantage de détail sur les opportunités de marché
dans les pages de cet ouvrage consacrées aux pays. Toutefois, les

15
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

indications générales suivantes peuvent aider à percevoir à grands


traits les besoins du marché MEDA.
• Les produits de base et d’équipement des ménages (alimentation,
électro-ménager, etc.) sont appelés, du fait de la démographie, à un
développement considérable.
• L’agroalimentaire a des besoins dans la chaîne du froid, les produits
laitiers, le marché du vin, l’irrigation et la recherche.
• La distribution est un secteur d’avenir (hypermarchés, stockage,
logistique, réseaux commerciaux, franchise etc.).
• Le domaine de la santé représente un énorme marché potentiel. Il en
est de même de l’habitat et de la construction (diffusion de nouvelles
techniques, habitat social etc.).
• L’informatique offre de nombreuses possibilités de développement,
aussi bien dans l’équipement d’entreprises et d’administrations que
dans l’informatique personnelle et dans le logiciel.
• Les besoins en télécommunications et internet restent considérables
malgré le rattrapage récent engagé dans la plupart des pays autour de
la téléphonie mobile et du développement du web.
• Les services aux entreprises devraient s’étendre et se sophistiquer. Le
conseil, l’expertise, la formation sont des services appelés à de grands
développements.
• Dans le domaine du tourisme, les opportunités restent nombreuses.
Des pays comme l’Algérie, la Syrie et même l’Égypte sont encore large-
ment sous exploités pour le tourisme.
• L’environnement est un secteur en forte expansion.
• D’une façon générale, le marché des grands équipements présente de
nombreuses opportunités : infrastructures portuaires et aéroportuaires,
travaux publics et traitements des déchets et eaux usées par exemple.
• La modernisation des transports, en particulier urbains, est une prio-
rité pour la plupart des pays MEDA. Les besoins y sont très importants
et l’investissement étranger y est souvent sollicité.
• Les filières industrielles « classiques », comme la sous-traitance auto-
mobile et électronique, la filière du textile et de l’habillement, secteurs
déjà très présents, recèlent encore des possibilités de développement.
JLM, BSL

16
La preuve par 4 qu’il faut investir en Méditerranée…

Raison 2 : vers une zone de libre-échange


associée à l’UE
Adoptée lors de la conférence euro-méditerranéenne de novembre
1995, la Déclaration de Barcelone prévoit à l’horizon 2010 l’instau-
ration d’une vaste zone de libre-échange entre l’Union Européenne
et douze pays qui bordent les rives sud et est de la Méditerranée.
Objectif, faire de ce nouvel espace économique l’un des marchés les
plus dynamiques de la planète.
Favoriser le développement économique
Dans ce contexte, les pays de l’Union Européenne et les douze pays
du sud et de l’est de la Méditerranée (Algérie, Chypre, Egypte,
Israël, Jordanie, Liban, Malte, Maroc, Palestine, Syrie, Tunisie,
Turquie) prévoient la constitution dès cette décennie d’un espace
économique, politique et culturel à la mesure de l’importance
stratégique de la Méditerranée. Avec en point de mire, la création
d’une zone de paix et de stabilité basée sur des principes et des
valeurs communes, y compris la démocratie et le respect des droits
de l’homme ; le développement d’un partenariat social, humain
et culturel ; mais surtout la mise en place d’une zone commune
de progrès économique et de prospérité basé sur le libre-échange
entre les pays européens et leurs partenaires de la Méditerranée,
mais aussi entre les différents pays méditerranéens. Avec l’élargis-
sement de l’Union Européenne à l’est, le marché «Pan-Euro-Med»
rassemblera à terme pas moins de 40 pays et près de 800 millions
de consommateurs.
A l’image de la construction européenne, le succès de la construc-
tion méditerranéenne passera avant tout par le développement
économique. Fondée sur l’économie de marché et l’initiative pri-
vée, la nouvelle zone de libre-échange devrait couvrir l’essentiel
des échanges commerciaux dans le respect des obligations prévues
par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), et ainsi pro-
fondément modifier les relations commerciales entre les différents
membres.

17
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Un gros effort de standardisation et mise à niveau


Première conséquence visible, les obstacles tarifaires et non tari-
faires aux échanges de produits manufacturés seront progressive-
ment éliminés selon des calendriers à négocier entre les partenai-
res. Parallèlement, il s’agira de contribuer à la création d’un climat
favorable à l’élimination des freins à l’investissement, notamment
dans le domaine bancaire, mais aussi en instaurant un cadre insti-
tutionnel et réglementaire approprié pour une économie de marché.
Enfin, les différentes normes sanitaires, d’environnement et techni-
ques se devront d’être harmonisées afin d’autoriser l’accès au mar-
ché européen et d’éradiquer toute forme de protection déguisée. A
terme, l’ensemble des pays de la zone pourra ainsi compter sur de
précieuses retombées économiques et notamment sur :
• une réorientation des flux commerciaux au profit des Etats faisant
partie de la zone de libre échange ;
• une entrée plus importante de capitaux étrangers, notamment en
investissements directs étrangers;
• une réorientation des économies méditerranéennes vers l’industrie
et le tertiaire.
La création d’une telle zone de libre échange ne doit pas être une fin
en soi, mais plutôt un moyen d’améliorer les relations entre les rives
de la Méditerranée, de réduire les disparités sociales et économi-
ques, de mettre en œuvre un développement durable, d’encourager
la coopération régionale et de permettre une meilleure intégration
des pays partenaires au sein de l’économie mondiale. Tel est l’enjeu
de ce projet, le plus ambitieux jamais imaginé pour la région depuis
les grands Empires...
AA, BSL

Raison 3 : un environnement favorable


aux affaires
La plupart des pays MEDA se sont attelés à une modernisation des
infrastructures et des services publics ainsi qu’à celles du secteur
bancaire, des réseaux, des transports et télécommunications. Les
fiscalités s’adaptent à l’économie de marché. L’ensemble de ces

18
La preuve par 4 qu’il faut investir en Méditerranée…

transformations conduit à l’émergence d’un ensemble régional


propice aux affaires.
Les pays MEDA ont accompli pendant la dernière décennie une
mutation qui reste souvent méconnue. Les conflits, la lutte contre
le terrorisme, les informations caricaturales oblitèrent la réalité. La
plupart des pays partaient avec de lourds handicaps. La coloni-
sation, puis la décolonisation, ont laissé des traces. Les systèmes
antérieurs, soit étatiques, soit féodaux, ont freiné le développement
de l’économie.
Or depuis dix ans, les pays MEDA ont mis en place des politiques
qui, à des degrés divers, contribuent à la mise en place d’une éco-
nomie plus ouverte et plus dynamique. Le secteur des télécom-
munications est par exemple une locomotive pour l’ouverture des
marchés. Presque partout, des licences de téléphonie mobile ont
été accordées, sur appel d’offres, à des grands opérateurs interna-
tionaux, avec une vraie concurrence. Il s’en est suivi une explosion
des communications téléphoniques, un désenclavement de régions
entières non raccordées au réseau, et une appropriation très rapide
de nouveaux outils de communication par des populations très
nombreuses, et de l’internet pour les plus favorisés.

Une attitude « pro-business »


Si de larges pans des économies restent dans le secteur public dans
de nombreux pays, la création d’entreprises est aujourd’hui ouverte
dans la région MEDA. Sait-on par exemple qu’en trois ans, l’Algérie
a vu la création de dizaines de milliers d’entreprises souvent accom-
pagnées par l’ANSEJ, l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes ?
Selon la BEI, l’Algérie compterait 400 000 entreprises formelles et
600 000 dans le secteur informel et familial.
L’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs est un
fait marquant. Ils sont les interlocuteurs naturels des investisseurs.
Et l’on voit que les privatisations ont attiré des investissements
directs étrangers en Jordanie, au Maroc, en Tunisie et en Égypte,
par exemple avec la privatisation du secteur du ciment dans ce
dernier pays.

19
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

L’environnement des affaires change. Les accords d’association


avec l’Union Européenne jouent un rôle positif pour sécuriser les
investissements. Six domaines prioritaires ont été établis dans le
cadre de la coopération économique régionale pour bénéficier des
fonds Euromed : l’environnement, l’eau, l’information, l’énergie,
les transports et la coopération industrielle. La coopération éco-
nomique permet d’établir des réseaux de centres techniques et
d’innovation pour permettre la diffusion des connaissances tech-
nologiques.
Presque partout, et cet ouvrage en dresse le tableau pays par pays,
les investisseurs ont la liberté d’acheter des terrains, de créer des
sociétés locales, de rapatrier les bénéfices. Plusieurs pays ont mis en
place des dispositifs de défiscalisation. De nombreux pays dont la
Jordanie, le Liban, la Turquie, Chypre et Malte, ont signé une con-
vention de non double imposition -par exemple avec la France.
Des progrès restent à accomplir dans la construction d’Etats de
droit favorables aux entrepreneurs, avec par exemple des procé-
dures transparentes et efficaces de recouvrement des créances ou
d’arbitrage. Une Charte de l’Entreprenariat est en discussion avec
les pays MEDA et le projet ANIMA étudie une Charte de l’Investis-
sement, qui offrirait des garanties crédibles sur toute la région – les
Etats s’obligeant à la respecter.
Focus « pays » sur la facilitation des affaires
• Au Maroc, la nouvelle politique a été clairement affirmée à partir
de 2001 par le souverain : le développement économique est la prio-
rité. C’est dans ce sens qu’il faut voir la nomination comme Premier
Ministre de Monsieur Driss Jettou, un manager connu dans le monde
des affaires, qui a aussi occupé le poste de Ministre du Commerce et
de l’Industrie. Dans le même sens, on observe que neuf des nouveaux
Préfets de Région (Wali) sont issus du monde des affaires, et non du
Ministère de l’Intérieur comme auparavant.
• En Tunisie, les formalités administratives peuvent de plus en plus
se réaliser par voie électronique. À la fin 2002, il y avait 2444 entre-
prises étrangères ou mixtes, dont 89 % étaient originaires de l’Union
Européenne. Ce sont les secteurs manufacturiers et les secteurs des
services qui sont les plus porteurs actuellement.

20
La preuve par 4 qu’il faut investir en Méditerranée…

• En Algérie, les négociations sont bien avancées pour une accession


à l’OMC et la signature d’un accord d’association avec l’UE a eu lieu
en avril 2002. L’ouverture de secteurs-phares de l’économie, la moder-
nisation du système fiscal et des douanes ainsi que la progression du
secteur bancaire montre les désirs d’ouverture du pays.
• Avec 68 millions d’habitants, l’Égypte est aujourd’hui le premier
marché du Proche Orient. C’est un pays ouvert au monde et les
opportunités de développement y sont nombreuses aussi bien dans les
infrastructures que dans les domaines de l’environnement, de l’éner-
gie – le potentiel de gaz naturel y est aussi important que celui de la
Norvège…– Et même du tourisme puisque paradoxalement l’Égypte
n’est que la 35e destination mondiale.
• On sait que la préservation de l’eau est une question centrale pour la
Syrie, le Liban, la Jordanie, Israël et l’Autorité Palestinienne, aussi bien
qu’un enjeu économique que social et politique. La Jordanie présente
actuellement une importante ouverture autant du côté de l’offre que de
la demande dans la gestion de l’eau.
• Au Liban, le plan de cinq ans d’assainissement financier et économi-
que, lancé fin 1998, commence à porter ses fruits. Le taux d’imposition
des bénéfices des sociétés y est de 15 % seulement, et sa conjugaison
avec la privatisation de nombreux services publics doit replacer le pays
des cèdres dans le rôle de carrefour commercial et économique occupé
naguère.
• À Chypre, la différence de régime entre le secteur de droit public et
le secteur offshore doit disparaître début 2006. Soumis tous deux au
même droit des sociétés, ils diffèrent considérablement du point de vue
fiscal.
• Avec 65 millions d’habitants, une politique de développement éco-
nomique et de modernisation de la société poursuivie depuis 20 ans,
l’apparition d’une classe moyenne d’environ 15 millions de personnes,
la Turquie est aujourd’hui un énorme marché potentiel avec de nom-
breuses opportunités.
• En dépit de sa taille réduite, Malte a développé des infrastructures
modernes, en particulier un système de télécommunications très per-
formant.
• Avec un PIB de 110 milliards d’euros, comparable à celui du Portugal,
Israël est une économie majeure dans la région. Des aides à l’investis-
sement ont été établies en particulier pour l’investissement industriel

21
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

et touristique, la recherche et développement et l’exportation. Dans le


cadre de l’OMC, des règles sont établies pour la préférence aux pro-
duits israéliens, le partage des marchés, l’obligation de sous-traitance
et la compensation.
JLM, BSL

Raison 4 : de fortes synergies sud-nord


Comment renforcer la coopération sud-nord et rapprocher
l’Union Européenne de ses voisins situés sur l’autre rive de la
Méditerranée ?
Des complémentarités évidentes
Le nord et le sud de la Méditerranée se complètent sur bien des
plans, à commencer par la nature, et ce qu’elle a peut-être induit au
plan culturel : soleil contre précipitations, farniente contre stress,
jeunisme contre respect des vieux, sens de l’hospitalité et du soin
contre individualisme etc. Dans le domaine économique, les prin-
cipales synergies à attendre concernent :
• Le besoin annoncé de main d’oeuvre en Europe, très net après 2010,
alors que MEDA restera durablement excédentaire en force de travail;
• Les vocations respectives à produire certains biens, malgré d’inévita-
bles concurrences : par exemple, dans le domaine de l’agriculture, où
MEDA pourrait compléter les céréales et viandes produites en Europe
par des fruits, légumes ou poissons;
• Les surplus d’épargne européen (de l’ordre de 30 milliards d’Euros
par an), qui pourraient être placés dans MEDA, où les carences d’inves-
tissement sont grandes.
Certains commencent à réfléchir à des stratégies communes : par
exemple, produits touristiques conjoints avec un séjour au nord
complété par un séjour au sud (une des idées du forum sur le tou-
risme méditerranéen qu’organise l’ASCAME en 2004).
Commencer par intégrer le sud ?
« Il faut que le sud devienne à son tour un marché unique. C’est
un enjeu fondamental. Le processus doit s’accélérer, c’est notre
priorité » martelait François Loos, le ministre français délégué au
Commerce Extérieur, en mars 2003, lors d’un voyage à Marseille.

22
La preuve par 4 qu’il faut investir en Méditerranée…

Ce point de vue trouve des correspondances de l’autre côté de


la Méditerranée. Ainsi, pour Ahmed Abdelkhefi, Président de
Tuninvest Finance Group, qui gère 80 millions d’Euros de partici-
pations dans divers secteurs de l’économie tunisienne «seule la coo-
pération entre pays du Maghreb peut offrir une visibilité suffisante
et une taille de marché critique pour les investisseurs européens. Ils
doivent ressentir une véritable union entre nous et, de notre côté,
nous devons libéraliser nos frontières. Je note à ce sujet qu’une
nouvelle orientation a été prise avec notre voisin algérien. Songez
d’ailleurs, qu’hors gaz et pétrole, Alger réalise 75% de son PIB dans
le secteur privé. C’est un bon indicateur pour l’avenir.»
Tous les acteurs du partenariat euro-méditerranéen en sont cons-
cients : la réussite de l’intégration sud-sud constitue une compo-
sante clef du succès pour l’ensemble de la région, notamment parce
qu’elle serait susceptible de créer les économies d’échelles qui com-
penseraient la faible taille des marchés locaux (pris séparément) et
qui favoriseraient ainsi les entrées d’investissements sur la rive sud
de la Méditerranée. Et de multiples initiatives ont été prises dans
ce sens notamment pour des projets spécifiques (pêche, tourisme).
Mais le plus important est sans aucun doute l’encouragement
apporté à la naissance de véritables partenariats à l’intérieur de la
zone dans tous les secteurs d’activité.
La volonté politique de promotion d’accords intra-régionaux a été
inscrite dans les accords de Barcelone signés dès 1995. Pas moins
de sept réunions des ministres des Affaires Etrangères des Quinze
et de leurs homologues des Douze ont été consacrées à ce sujet.
La Commission Européenne encourage aujourd’hui ouvertement
toute initiative –telle que le processus d’Agadir- qui va dans le sens
d’une vraie coopération entre pays MEDA.
Vers un nouveau partage nord-sud des activités
industrielles et de service
Un autre enjeu-clé de la coopération nord-sud est de parvenir à
un nouveau partage des activités industrielles sur les deux rives :
délocalisations certes au bénéfice du sud pour les secteurs qui ne
peuvent supporter les coûts salariaux du nord, mais aussi vrai co-

23
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

développement durable, dans certains domaines où le sud peut


être leader.
Une société franco-italienne comme ST Microelectronics, par exem-
ple, conçoit à présent des puces au Maghreb et, paradoxalement,
les produit ensuite en Europe. Cela peut se comprendre pour une
activité dans laquelle la R&D représente un travail considérable – et
pour lequel le potentiel humain de jeunes ingénieurs maghrébins
est un atout-, alors que la production elle-même – sur la base de
lourds investissements capitalistiques – est largement automatisée
en Europe.
LM, BSL

24
4 atouts majeurs de la Méditerranée

Atout 1 : le carrefour du monde…


Au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et du Moyen Orient, la
Méditerranée, que les Romains appelaient Mare Nostrum (notre
mer), incarne le berceau de la civilisation occidentale. De l’empire
romain aux pyramides égyptiennes, des penseurs grecs aux philo-
sophes des Lumières, de la naissance des religions judéo-chrétien-
nes à la modernité, le monde méditerranéen a été tout au long des
siècles le témoin privilégié des grandes évolutions de l’humanité.
Allongée d’est en ouest sur 3 860 km, la Méditerranée atteint 800
km de large à l’ouest pour 1 000 km à l’est, bordant vingt sept pays
qui embrassent depuis des siècles un destin commun.
Forts de cet héritage et de cette situation géographique stratégique,
les Etats méditerranéens entendent aujourd’hui faire valoir leurs
avantages comparatifs, en vue de relever les défis du troisième
millénaire.

Une région géostratégique


Avec l’ère moderne, la Méditerranée devient une région à la géo-
politique de plus en plus complexe. L’ouverture du canal de Suez
en 1869, fait de la Méditerranée une route maritime privilégiée vers
l’Orient qui suscite de nombreuses convoitises. Gibraltar, Malte,
Chypre ou encore l’Egypte deviennent ainsi des étapes très recher-
chées, notamment au vingtième siècle, où l’importance prise par le
pétrole du Golfe Persique vient renforcer le caractère stratégique de
cet axe maritime. Par la suite, la rivalité Est-Ouest dans les Balkans
et au Proche-Orient, le réveil des nationalismes arabes, la décolo-
nisation du Maghreb et, enfin, la question palestinienne ont fait,
depuis 1950, de la Méditerranée l’un des principaux points chauds
de la géopolitique mondiale.

25
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Une puissance économique de premier plan


En incluant les pays riverains du nord, l’espace méditerranéen, avec
une population de près de 380 millions d’habitants (soit 7 % de la
population mondiale) répartie entre les différents pays riverains
(dont 42 % en Europe et 36 % sur la rive sud) produit 15 % des riches-
ses annuelles de la planète et réalise 16 % des échanges mondiaux.
Si les pays de la rive nord contribuent pour l’instant pour une large
part à cette puissance économique, les pays de la rive sud espèrent
bien profiter dans un proche avenir de la mise en place de la future
zone de libre-échange, et ainsi rattraper leur retard sur leurs voi-
sins européens. Sans compter que forts de leurs taux de croissance
largement supérieurs à ceux des pays occidentaux, ils représentent
désormais des marchés particulièrement porteurs pour des inves-
tisseurs constamment en quête de nouveaux débouchés.
Un espace de vie commun
Cent-quarante kilomètres seulement séparent la Sicile de la Tunisie
et quatorze l’Espagne du Maroc. Une réalité géographique qui
témoigne des liens historiques privilégiés entretenus depuis des
siècles des deux côtés de la Méditerranée. Aujourd’hui, ces rela-
tions de proximité, si elles n’occultent pas la fracture économique
qui existe encore entre le nord et le sud, n’en constituent pas
moins le ciment d’un nouvel espace de vie commun. Et grâce à
l’impulsion politique donnée par la Déclaration de Barcelone, la
coopération entre les Etats est désormais amenée à s’intensifier,
que ce soit au niveau politique, économique, culturel et même
environnemental puisque la préservation de la Méditerranée
figurera sans aucun doute parmi les grands enjeux de société du
siècle qui commence.
AA

Atout 2 : une main-d’œuvre talentueuse


et productive
À partir de 2010, le marché de l’emploi sera déficitaire dans l’Union
Européenne, mais il sera encore largement excédentaire au sud. Les

26
4 atouts majeurs de la Méditerranée

projections démographiques montrent qu’une baisse sur le marché


de l’emploi au sud ne se fera sentir qu’à partir de 2015. La croissance
des coûts salariaux dans les pays MEDA peut ralentir leur compéti-
tivité, mais elle seule permettra l’émergence d’une classe moyenne
et le développement d’un marché de consommation interne.
Une main d’œuvre de qualité
La main-d’œuvre des pays MEDA se caractérise par trois aspects
majeurs :
• Elle est en majorité alphabétisée grâce au système éducatif généra-
lisé ;
• Elle est souvent bilingue avec l’arabe comme base, le français au
Maghreb, l’anglais au Machrek en seconde langue ;
• Les Etats ont formé une élite importante d’étudiants diplômés de très
bon niveau dans des universités ou écoles d’ingénieurs, étudiants dési-
reux de trouver une activité professionnelle sur place correspondant à
leur formation.
Il y a des progrès à accomplir vers des formations plus tournées
vers le concret et le management, vers de formations technologi-
ques et scientifiques adaptées à l’entreprise, plutôt que vers le droit
ou l’administration. Mais, compte tenu du niveau de sous-emploi,
l’investisseur étranger trouvera une main-d’œuvre qualifiée, quels
que soient ses besoins. De plus, de nombreux jeunes cadres souhai-
tent entrer dans l’économie marchande plutôt que de rester dans
le secteur public.
Les politiques publiques ou privées encouragent les jeunes diplô-
més à créer des entreprises technologiques dans les pépinières
d’entreprises liées soit à des pôles technologiques (Liban, Algérie,
Maroc) soit à des écoles d’ingénieurs (Tunisie, Liban,…).
Dans la plupart des pays MEDA, le taux de chômage est élevé,
mais les situations sont très hétérogènes : selon les chiffres offi-
ciels, il y a 32 % de chômeurs en Algérie ; par contre à Malte où le
taux de chômage est de 4,9 %, il y a pratiquement une situation
de plein-emploi dans les domaines du tourisme, de la construc-
tion ou de l’électronique.

27
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Réseau des incubateurs de la Méditerranée, les « e-Pôles »

• Pôle le Ghazala – Tunisie


• Technopôle Sidi Abdallah – Algérie
• Casablanca Technopark – Maroc
• Technopôle Berytech – Liban
• Réseau Égyptien des Incubateurs
• Pôle Média Marseille – France
• Pôle Sophia Antipolis – France

Une volonté de formation des jeunes


Les pays de la zone MENA (Moyen Orient & Afrique du Nord), tels
que les définit la Banque Mondiale, consacrent 5 % de leur PNB à
l’éducation, ce qui est supérieur à ce qui se pratique dans les autres
régions de la planète.
La région MENA abrite 130 millions d’enfants qui représentent
50% de la population. Mais elle se caractérise par des différences
profondes au niveau des pays. Par exemple, l’Égypte, la Jordanie et
la Tunisie ont quasiment réalisé la scolarisation universelle.
La Tunisie a un bilan particulièrement solide en matière d’éduca-
tion ; les taux d’inscription sont élevés à tous les niveaux du sys-
tème, avec près de 100% d’inscrits en préparatoire et un taux net de
scolarisation (TNS) de 98% pour les enfants en âge d’école primaire
en 2002/03 ; l’équité des sexes est bonne à tous les niveaux, en fait
les étudiantes sont maintenant légèrement plus nombreuses que
leurs homologues masculins au niveau de l’éducation supérieure.
Au Maroc, le TNS pour les enfants en âge d’école primaire a con-
sidérablement augmenté pour passer de 65% en 1997/98 à 91% en
2001/02. De même, l’accès à l’éducation continue à être inégal dans
la population : alors que 85% de tous les enfants âgés de 6 à 11 ans
étaient inscrits à l’école en 2000/01, le taux était de 70% pour les
filles vivant en milieu rural.

28
4 atouts majeurs de la Méditerranée

Taux de scolarisation dans le secondaire (Source : Banque Mondiale)

L’éducation en vue de l’économie du savoir


Les pays de la région MENA s’intègrent de plus en plus aux mar-
chés mondiaux, et les gouvernements reconnaissent que la qualité
du capital humain détermine leur capacité à être concurrentiel. La
Tunisie, qui s’est servie de projets financés par la Banque Mondiale
pour appuyer ses réformes, est le pays dont l’approche est la plus
avancée dans la Région. La Jordanie s’est également penchée sur
cette question. La Banque Mondiale a aidé ce pays à développer un
projet d’éducation impliquant une stratégie détaillée de la réforme
du secteur incluant la réforme de la gouvernance, des changements
dans les programmes d’études et la formation des enseignants.

29
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Jordanie : projet éducatif en faveur de l’économie de la connaissance

La Banque Mondiale a approuvé en mai 2003 un prêt de 120 millions de


dollars pour aider le gouvernement jordanien à transformer son système
éducatif aux niveaux de la maternelle, du primaire et du secondaire. Grâce
à ce prêt, les étudiants pourront acquérir les qualifications indispensables
pour la nouvelle économie de la connaissance. Le programme intégré de
réforme de l’éducation tentera de rehausser les notes des étudiants jorda-
niens en mathématiques et sciences sur le plan international. Il permettra
également de sécuriser et de rendre adéquat l’accès aux écoles, et fournira
en outre des portails de formation en ligne pour les élèves du primaire et
du secondaire.

Focus « pays » sur la formation


Les structures de formation dans les pays MEDA sont très hétéro-
gènes. Le niveau de qualification des enseignants, l’intégration de
l’offre et l’implication des entreprises et des organismes profession-
nels dans les centres de formation sont très différents d’un pays à
l’autre.
• Liban. Il y a 40 institutions d’enseignement professionnel et techni-
que au Liban qui forment aux C.A.P., B.P., S.P., B.T., T.S. On y trouvait
18 448 étudiants en 2000 dont 63 % d’hommes.
• Turquie. La formation en Turquie se spécialise beaucoup, il y a une
multiplication des filières, une privatisation importante et une décon-
centration. Les dépenses publiques pour l’éducation y sont de 3,3 %
du PIB et le taux d’analphabétisme était de 17,7 % en 1995. L’éducation
secondaire en Turquie est divisée en deux blocs : « technique et profes-
sionnel » ou « général » (DGSPW). Les écoles techniques et profession-
nelles forment aux métiers du commerce, du tourisme, de la coiffure,
de la céramique, de l’électronique, des mines, de la fonderie, de la cons-
truction ou de la production manufacturière.
• Syrie. L’enseignement technique industriel compte de nombreuses
filières dont la fabrication mécanique, la construction métallique, la
mécanique automobile et le textile (filage, tissage, teinture et impres-
sion, fabrication du vêtement).
• Algérie. Il existe 25 villes universitaires en Algérie et plusieurs dizai-
nes d’instituts de technologie fréquentés par plus de 100 000 étudiants.
Le taux de réussite au bac en 2002 a été de 28,6 % dans l’enseignement
général et de 38,9 % dans l’enseignement technique. De plus, le nombre

30
4 atouts majeurs de la Méditerranée

des filles admises (65 625) est nettement supérieur à celui des garçons
(49 039), ce qui fait dire au représentant du ministère que la démocrati-
sation de l’enseignement et l’émancipation de la femme se confirment
dans la société.
• Égypte. La Banque mondiale vient d’accorder un prêt de 50 millions
de dollars à l’Égypte pour la modernisation de son enseignement.
L’Académie Arabe forme aux métiers des sciences, des technologies
et des transports maritimes. L’Université Française d’Égypte, créée
en 2003, propose des formations de langues appliquées au monde des
affaires, d’informatique et management intégrés et d’ingénierie dans
les technologies avancées (TIC, productique, énergétique, contrôle
automatique).
• Israël. Le budget consacré à l’éducation atteint 10 % du PNB en 2000,
on compte 135 scientifiques et ingénieurs pour 100 000 travailleurs, ce
qui est la proportion la plus élevée au monde en matière de qualifica-
tion supérieure. Il existe dans le pays plusieurs programmes de recher-
che franco-israéliens sur les nanotechnologies, les biotechnologies pour
l’agriculture, l’usine du futur et l’immunologie.
• Tunisie. La Banque mondiale a accordé un prêt de 99 millions de dol-
lars à la Tunisie pour la modernisation de son enseignement. Le pays
consacre 4,7 % du PIB et 19,9 % du budget à l’éducation. Le taux d’al-
phabétisation pour les 15-24 ans était de 91,5 % en 2001. Pour répondre
aux besoins du monde de l’industrie et des affaires un réseau d’Insti-
tuts supérieurs d’enseignement technologique (ISET) s’est développé.
Il a pour mission de former des techniciens supérieurs dans différentes
spécialités techniques et de gestion. Le nombre de nouveaux bacheliers
a été de 55 238 en 1999/2000.
• Maroc. L’enseignement professionnel permet des formations D.T.S.
en assistant de gestion PME-PMI, informatique de gestion, commerce
international, maintenance informatique et secrétariat de direction. En
2002, 25 600 étudiants ont obtenu un diplôme d’études supérieures
dont 1 054 en technologie, 3 255 en sciences, 524 en sciences de l’ingé-
nieur et 374 en commerce et gestion.
• Malte. Les instituts professionnels et techniques de Malte forment
aux technologies de l’information et de la communication, à l’électro-
nique, aux affaires maritimes, aux métiers de la construction, à ceux de
l’art et du design et aux affaires et commerce.
• Chypre. Les écoles techniques offrent des cours techniques et profes-
sionnels d’une durée de trois ans. Les branches offertes sont la méca-

31
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

nique, l’électricité, la construction et les arts graphiques, le bâtiment,


l’hôtellerie et la restauration, la confection, le dessin industriel, la fabri-
cation de meubles, la fabrication de chaussures et la bijouterie.
JLM

Atout 3 : des changements positifs en cours


Pour faire face aux échecs des politiques économiques autocentrées
et protectionnistes, les pays MEDA ont amorcé une libéralisation
de leurs économies. Le partenariat euro-méditerranéen dynamise
et favorise ce processus de réforme des institutions économiques,
juridiques et politiques. Ces changements sont nécessaires pour
inciter l’investissement dans la région et des efforts importants
restent à accomplir.
Mutations économiques et réformes institutionnelles
Avec un secteur public souvent hypertrophié, des marchés finan-
ciers encore trop peu développés, des banques largement contrôlées
par l’Etat et une faible productivité, les économies des pays MEDA
ont connu des périodes difficiles depuis le début des années qua-
tre-vingt.
Les Etats ont répondu à ces problèmes par une série de réformes
macro-économiques fondées sur une réduction des déficits publics
et des dépenses ainsi qu’une libéralisation des échanges et des inves-
tissements. Le désengagement de l’Etat s’illustre par de nombreuses
privatisations d’entreprises publiques, l’autonomisation du système
bancaire ou encore le développement des marchés financiers natio-
naux. Les institutions juridiques évoluent aussi rapidement, en
particulier en ce qui concerne la concurrence, le droit douanier et la
propriété privée, afin d’attirer les investisseurs étrangers.
Enfin, les pays MEDA évoluent généralement, mais plus lentement,
vers une démocratisation des régimes politiques avec, par exemple,
la mise en place d’un droit d’association plus permissif.
Le partenariat euro-méditerranéen
Le partenariat euro-méditerranéen est un moteur puissant pour la
réforme des institutions des pays partenaires.

32
4 atouts majeurs de la Méditerranée

Sur le plan économique, la volonté d’ouverture des pays MEDA


s’est traduite par une multiplication des accords depuis le milieu
des années quatre-vingt dix. Ces accords bilatéraux entre l’Union
Européenne et les pays MEDA impliquent une harmonisation des
institutions économiques, juridique et, dans une moindre mesure,
politiques. Ainsi les protections douanières ont pu être significati-
vement diminuées et les différences de normes et de standards, bar-
rières implicites au libre échange, largement atténuées. Ce domaine
continue de progresser.
Le partenariat euro-méditerranéen ne se contente pas d’impulser
des réformes d’ordre commercial ou douanier. Il implique aussi des
politiques économiques saines comprenant la stabilité des changes,
des politiques monétaires restrictives et des déficits budgétaires
faibles. Les pays partenaires (MEDA) ont aussi entrepris une vaste
réforme de la protection des droits intellectuels et la plupart d’entre
eux ont légiféré sur le sujet au cours de ces dernières années. Des
infrastructures institutionnelles plus transparentes et un cadre légal
plus clair sont aussi mis en place pour inciter l’investissement.
Sur le plan politique, la clause suspensive du partenariat liée au
respect de la démocratie donne une orientation précise aux pays
partenaires – en pratique, une convergence avec l’Europe.

Des efforts à poursuivre


Bien que favorablement orientée, la réforme des institutions dans
les pays MEDA est encore insuffisante et la région reste l’une des
zones les plus protégées au monde. Le rythme des privatisations
est encore assez faible car les gouvernements ont eu tendance à
agir avec une grande prudence, afin d’éviter tous risques de heurts
sociaux. Pour les mêmes raisons, les Etats ont évité les suppressions
d’emplois dans le secteur public pourtant particulièrement peu
productif. Le secteur des services reste surprotégé, même pour les
pays ayant passé des accords avec l’OMC. La mise en pratique des
nouvelles législations et des accords bilatéraux est beaucoup trop
longue, ce qui nuit largement à la crédibilité des pays MEDA vis à
vis des investisseurs internationaux.

33
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Les marchés financiers nationaux sont encore trop peu attractifs et


les systèmes bancaires, toujours fortement dépendant des pouvoirs
publics, ne parviennent pas à soutenir correctement le secteur privé.
Enfin, le manque d’efficacité et le clientélisme des administrations
publiques constituent encore souvent des freins au développement
d’un environnement économique sain.
Malgré des efforts conséquents, les pays MEDA savent qu’ils
doivent à l’avenir accélérer l’évolution de leurs institutions s’ils
veulent bénéficier pleinement des avantages de la libéralisation de
leur économie, en particulier en terme d’investissements étrangers.
Leur engagement dans le projet ANIMA, ainsi que dans d’autres
projets MEDA (Euromed-Marché, par exemple) en est un des
témoignages.
NS

Atout 4 : civilisations et art de vivre


Unité et diversité mêlées
Le sud et l’est méditerranéen contemporain offrent un visage
relativement unifié, avec la langue arabe et la religion musulmane
largement majoritaire, une architecture, des modes de vie et des
espaces géographiques similaires.
L’appartenance nationale, ethnique ou religieuse reste cependant
très importante et, bien que parfois source de conflits, cette diver-
sité préservée et revendiquée est aussi une des richesses de cette
région.
Langue, culture et religion
Sur les douze pays impliqués dans le partenariat euro-méditer-
ranéen, huit ont comme langue officielle l’arabe. C’est aussi la
deuxième langue officielle en Israël, et l’on parle encore couram-
ment un dialecte maghrébin italianisé à Malte. Cette prédominance
linguistique sous-tend une certaine unité culturelle et sociale,
d’autant plus qu’elle est le résultat de la forte prépondérance passée
et présente de la religion musulmane dans toute la région.

34
4 atouts majeurs de la Méditerranée

En effet, de l’Islam découle des comportements sociaux et des modes


de pensée que l’on observe encore dans la majorité des pays MEDA.
Le modèle patriarcal, l’importance de la famille, les règles alimen-
taires ou encore le droit couvrant la succession sont autant d’élé-
ments issus de la religion que l’on retrouve aujourd’hui, y compris
dans un état laïc comme la Turquie. Une bonne partie de cette culture
a cependant beaucoup d’affinités avec celle du monde gréco-latin
qui a marqué la rive nord – de la place de l’olivier et de son huile
à l’architecture ou à certaines attitudes vis à vis des femmes ou de
la politique... Compte tenu des métissages passés et présents, c’est
d’un vrai creuset méditerranéen qu’il faut en réalité parler.

Conditions naturelles et art de vivre


Des éléments naturels propres contribuent aussi à donner à la
région sa spécificité et son uniformité en terme d’art de vivre et
de civilisation, avec en premier lieu les conditions climatiques et
géographiques.
La chaleur et l’aridité du climat méditerranéen influencent lar-
gement les modes de vie et l’organisation des populations. On
rencontre un peu partout la culture de l’olivier, du blé, des dattes
et l’élevage des moutons qui sont les denrées à la base de l’alimen-
tation. Les maisons basses aux formes simples, organisées autour
d’une cour ou d’un jardin intérieur, et les ruelles étroites sont
omniprésentes même si l’urbanisation croissante et le développe-
ment des métropoles tendent à favoriser un style « moderne » plus
occidental.
Si le milieu géographique et le climat imposent souvent des con-
traintes fortes, ils sont aussi à l’origine d’un art de vivre dont la
douceur continue d’attirer et d’envoûter de nombreux visiteurs
venus du monde entier. En bord de mer ou au milieu du désert, la
traditionnelle dégustation de thé reste un instant de grande convi-
vialité et d’échange et l’hospitalité légendaire des populations fait
partie des atouts importants de la région.
Cette douceur de vivre se reflète aussi dans les artisanats locaux et
des réalisations artistiques d’une grande richesse et variété ainsi

35
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

qu’une production musicale et audiovisuelle orientale très vivace,


particulièrement en Egypte.

De riches diversités
Si la civilisation contemporaine dans le sud et l’est méditerranéen
présente une certaine uniformité, il ne faut pas pour autant perdre
de vue l’importance extrême des attaches nationales, ethniques ou
religieuse et leurs défenses parfois conflictuelles.
La Turquie mise à part, les pays MEDA n’ont obtenu leur indé-
pendance vis a vis de l’Europe qu’à partir des années cinquante et
l’identité nationale reste aujourd’hui très présente. Ce fort senti-
ment nationaliste explique en partie la quasi-absence aujourd’hui
d’organisations supranationales capables de défendre des intérêts
communs sur le plan politique et économique. Par ailleurs, à l’in-
térieur des Etats, l’appartenance religieuse, ethnique voir régionale
est très fortement revendiquée.
Les populations berbères au Maghreb, les kurdes de Turquie ou
encore les bédouins du Machrek affirment leur détermination
à conserver leur particularisme culturel, linguistique et leur
mode vie propre. Ces revendications ethniques peuvent encore
aujourd’hui prendre des tournures conflictuelles comme en Algérie
avec les récentes protestations kabyles ou encore en Turquie avec
la minorité kurde.
Sur le plan religieux aussi la diversité est de mise, que se soit au
sein de l’Islam ou vis à vis des autres religions. L’Egypte conserve
par exemple une importante minorité chrétienne copte qui n’en est
pas moins attachée à ce pays pour autant. Les minorités propres à
l’Islam sont aussi bien intégrées et acceptées puisque la majorité
sunnite respecte les chiites ou encore les mouvements mystiques
issus du soufisme. Des tensions religieuses existent cependant
encore de nos jours et le conflit israélo-palestinien ne cesse d’il-
lustrer la force des radicalismes présents dans la région. Bien que
parfois source de conflits, la diversité propre à cette région est aussi
un atout car elle lui donne sa richesse culturelle et historique et son
dynamisme créatif.

36
4 atouts majeurs de la Méditerranée

La civilisation contemporaine dans les pays MEDA s’affirme donc


comme l’une des grandes civilisations de notre temps. Elle a su
élaborer des repères culturels et sociaux et un art de vivre commun
tout en préservant et respectant les fortes diversités qui existent
en son sein.
NS

37
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

38
Les opportunités « business »
dans les pays MEDA

Algérie
Panorama général
Repères
Capitale Alger
Superficie 2 382 000 km2
Population 2003 30,9 millions d’habitants
Langues Arabe, français, berbère
PNB/habitant (dollars) 2100 $US ( prévision à fin 2003)
Religion Musulmans sunnites (99 %)
Fête nationale 5 juillet (indépendance en 1962)

Géo-économie
L’Algérie connaît actuellement une situation financière macro-éco-
nomique très favorable. La bonne tenue des cours du pétrole et la
gestion efficace de la dette extérieure ont permis de renflouer les
caisses de l’État. Cependant, le pouvoir d’achat des habitants reste
relativement limité. Dans ce contexte, le gouvernement s’efforce de
relancer l’activité, de diversifier et libéraliser l’économie, et de faire
appel à l’investissement privé.
Le poids de l’État est en train de diminuer. De nombreux secteurs ont
été privatisés ces deux dernières années. Parmi eux, les télécommu-
nications, le transport maritime et aérien, l’agriculture, le tourisme et
les mines. Le dernier bastion semble être le secteur de l’énergie. Au
cours des prochaines années, les progrès économiques dépendront
de l’amélioration du climat social et politique, et de la capacité des
autorités à rassurer les investisseurs et à développer une classe d’en-
trepreneurs, en particulier dans le domaine des PME.

39
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Les réformes s’enchaînent pour tenter de faire renouer le pays avec


la croissance, et pour aider la société et les entreprises à gagner
le pari de la mondialisation. Objectif : attirer des investisseurs en
dehors du secteur de l’énergie, et sortir de la dépendance vis-à-
vis du pétrole. La réforme bancaire et la restructuration du tissu
industriel font partie des priorités des autorités. Les besoins de
modernisation sont importants.
Les importations restent très importantes dans le domaine des biens
d’équipement. En outre, le pays est le premier des importateurs
africains de denrées agroalimentaires. L’Algérie, à la différence des
autres pays méditerranéens, a encore assez peu développé ses acti-
vités touristiques, notamment le littoral (1200 kilomètres de côtes),
malgré ses incontestables atouts. Les domaines des transports et de
la restauration sont également sous-exploités.
Les défis
Le taux de chômage est important : il est évalué à 25%. Le chô-
mage touche essentiellement les jeunes. L’économie n’est pas
assez diversifiée, et le pays est encore trop dépendant des cours du
pétrole. L’agriculture a souffert des nationalisations de la période
post-coloniale et reste assez dépendante des aléas climatiques. En
1992, l’interruption du processus électoral marque le début d’une
violence intégriste et la montée du terrorisme islamique qui est à
l’origine en dix ans de la mort de plus de 100 000 personnes et de la
disparition de milliers d’autres. Cette crise, aujourd’hui largement
surmontée, a créé de sérieuses perturbations de l’économie pendant
plus d’une décennie.
Les points forts
L’Algérie peut compter sur sa position géographique au centre du
Maghreb, son potentiel de population, sa main-d’œuvre de qualité
et concurrentielle, un tissu industriel dense (sidérurgie, pétrochi-
mie, mécanique, électronique, etc.) et une nouvelle politique favo-
rable à l’entreprise.
La richesse en hydrocarbures fait de ce secteur un poids lourd de
l’économie. Il assure en effet 25 % du PIB. Le pays se situe à la

40
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Algérie

cinquième place au classement mondial pour ses réserves en gaz


naturel, et au 14e rang pour le pétrole. Les besoins de l’Europe vis-
à-vis du pétrole et du gaz algérien sont un gros atout pour l’Algérie.
En effet, 95 % des exportations algériennes sont à destination de
ces pays. Les partenariats avec des sociétés étrangères ont permis
d’identifier des réserves de pétrole à leur niveau de 1970. De nom-
breux projets sont recensés, pour un montant total de 20 milliards
de dollars, dont la construction de deux nouveaux gazoducs directs
vers l’Espagne et l’Italie. D’autres ressources minérales, non négli-
geables, restent peu exploitées, notamment les phosphates.
Le nombre important d’universités, de grandes écoles et de centres
de formation professionnelle, qui fournissent un vivier d’employés
qualifiés, permet le recrutement de personnels de qualité.
Les sites remarquables du pays, sa position à proximité du marché
européen (Alger est à une heure de Marseille par avion), la richesse
de la culture algérienne, et les traditions d’accueil légitiment de
grandes espérances pour la filière touristique.
Une agence de promotion de l’investissement, l’ANDI, a vu le jour
en 2001, signe de la volonté d’ouverture du gouvernement. Les
droits de douane ont chuté. De manière générale, les étrangers
bénéficient exactement des mêmes avantages douaniers et fiscaux
que les nationaux, et ont la possibilité de rapatrier les capitaux
investis.
SP, BSL

L’Agence Nationale pour le Développement de


l’Investissement (ANDI)
L’entité en charge des investissements directs étrangers en Algérie
est l’Agence Nationale pour le Développement de l’Investissement
(ANDI). Le premier code d’investissement du pays a été promul-
gué en 1993 et l’ANDI, faisant suite à une première agence (APSI),
a été créée en 2001, avec la promulgation de la nouvelle loi sur
l’investissement.
L’ANDI est responsable de l’accompagnement des investisseurs
nationaux et étrangers, de la facilitation des procédures pratiques

41
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

et de l’octroi des exonérations fiscales et parafiscales. Elle met


actuellement en place des guichets uniques dans chaque région du
pays (wilaya), afin de simplifier les procédures d’investissement et
la création d’entreprises.
Aujourd’hui, environ 150 personnes travaillent au sein de l’ANDI,
au niveau central et dans les six premiers guichets uniques régio-
naux. Une structure centrale chargée des investissements étran-
gers a été créée au sein de la Direction Générale de l’Agence. Cette
structure qui a démarré avec un petit noyau de cadres est en train
de se développer grâce à des recrutements de personnel qualifié.
L’ANDI s’occupe également de l’investissement domestique, sa
mission principale.
L’ANDI bénéficie d’une aide accordée par la Commission
Européenne dans le contexte du programme de restructuration
industrielle et de privatisation accordé à l’Algérie. Un budget de
250 000 Euros a été réservé à l’ANDI pour financer une étude sur
l’élaboration d’un manuel de procédures de fonctionnement des
guichets uniques régionaux, et pour des actions de formation.
Tutelle
L’ANDI est directement placée sous l’autorité du Chef du
Gouvernement, elle constitue un de ses services. Cependant, le
Ministre Chargé de la Promotion de l’Investissement et de la
Participation exerce une tutelle fonctionnelle sur l’ANDI.
Les missions de l’ANDI sont :
• La définition des actions visant à mettre en valeur les avantages com-
paratifs et concurrentiels de l’économie algérienne ;
• La proposition de mécanismes de soutien pour la promotion de l’in-
vestissement et le suivi de leur exécution ;
• La proposition au gouvernement de toutes mesures légales et éco-
nomiques utiles pour améliorer l’investissement et pour réduire les
formalités d’engagement des projets ;
• Le suivi du fonctionnement des guichets uniques décentralisés;
• Le soutien à l’organisation, au niveau national et international, de
forums, séminaires et réunions sur la promotion de l’investissement.
BSL

42
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Algérie

Comment investir en Algérie ?


L’ouverture de l’économie algérienne a rapidement progressé au
cours des dernières années vers une entrée progressive dans l’éco-
nomie de marché. La législation et la réglementation offrent des
mesures d’incitation et de facilitation pour tout investisseur, sans
distinction entre le capital national et le capital étranger. Dans ce
cadre, l’Algérie est dotée d’un code des investissements réformé par
l’ordonnance n°01-03 du 20 août 2001 relative au développement
de l’investissement. Cette ordonnance offre une série d’avantages
aux investisseurs et a mis en place les instruments nécessaires à
une politique de promotion des investissements tel que le Conseil
national de l’investissement présidé par le Chef du Gouvernement,
l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI),
avec ses structures centrales et ses guichets uniques regroupant
les secteurs administratifs concernés par l’acte d’investissement.
L’Agence gère également le Fonds d’appui à l’investissement.
Quant aux facilités, elles comprennent notamment un volet fiscal
et parafiscal accordant des baisses importantes voire des exonéra-
tions selon les régimes prévus, sur certaines charges des entreprises
(application du taux réduit en matière de droits de douane pour les
équipements importés dans le cadre de la réalisation de l’investis-
sement, exonération de l’impôt sur le bénéfice annuel, de l’impôt
sur le revenu global, franchise de TVA sur les biens et services…).
La législation algérienne prévoit différents régimes de faveur. Le
régime général octroie des avantages standardisés essentiellement
liés au montage du projet, et les régimes particuliers visent à favo-
riser certains investissements selon leur nature, intérêt ou locali-
sation. Les différentes facilités peuvent s’étaler sur trois ans dans
le cadre du régime général et sur un maximum de dix ans pour le
régime dérogatoire.
La loi accorde également des garanties essentielles aux investis-
seurs. La garantie des investissements au sens de la non-discrimi-
nation et du traitement identique entre toutes les personnes physi-
ques et morales non résidentes (nationales ou étrangères) et entre
celles-ci et les personnes physiques et morales algériennes. Sont

43
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

également garantis le transfert du capital investi et des revenus


qui en découlent (si ce dernier a été réalisé grâce à des apports en
devises), l’intangibilité de la loi, le règlement des différends entre
l’Etat et l’investisseur ainsi que la garantie du recours à l’arbitrage
international.
Tout investisseur, personne physique ou morale, nationale ou
étrangère, intéressé par le marché algérien, a plusieurs possibili-
tés d’intervention sur le territoire algérien : s’installer en son nom
propre, en créant une entité juridique de droit commun algérien
(Droit commercial algérien) constituée à hauteur de 100% de capi-
taux non-résidents, s’associer à un ou plusieurs résidents (personne
physique ou morale) pour créer une Société d’Economie Mixte
(S.E.M.), prendre une ou plusieurs participations dans le capital
d’une entreprise déjà existante, souscrire à un contrat de manage-
ment. Selon les dispositions du Code de Commerce, la loi garantit
à l’investisseur le choix de la forme juridique de la société à créer
telles que la société par actions (SPA), la société à responsabilité
limitée (SARL), la société unipersonnelle à responsabilité limitée
(EURL), la société en nom collectif (SNC), les sociétés en comman-
dite simple, les sociétés en commandite par actions ou les sociétés
de participation. Une nouvelle mouture du Code de Commerce
doit être élaborée prochainement pour répondre aux impératifs des
engagements internationaux de l’Algérie, notamment avec l’Union
Européenne et son adhésion à l’OMC.
Depuis le 1er janvier 2002, un nouveau tarif douanier est entré en
vigueur. Il est élaboré sur une structure à huit chiffres et comporte
quatre taux de douanes : 0, 5, 15 et 30%, selon le degré de transfor-
mation des produits importés. Le taux de 5% est applicable pour
les matières premières et généralement pour les équipements, le
taux moyen (15%) pour les produits semi-finis et intermédiaires, le
taux le plus élevé (30%) pour les produits de consommation finale.
Ce niveau de taux, auquel il faut ajouter les exonérations de droits
pour certains secteurs et pour les équipements concernant les nou-
veaux investisseurs, fait de l’Algérie le pays le plus ouvert du bassin
méditerranéen avant même l’entrée en vigueur du démantèlement

44
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Algérie

tarifaire prévu par la zone de libre échange. Toutefois, sur certains


produits, un droit additionnel provisoire (DAP) est appliqué pour
protéger les biens produits localement. De 60% au départ (2001), il
sera dégressif (12% /an) dans le temps, jusqu’à disparaître totale-
ment en 2006.
SS

Finance & banques en Algérie


L’organisation bancaire et financière de l’Algérie est en mutation.
Les réformes entamées avec la promulgation de la loi sur la monnaie
et le crédit au début des années 1990 ne sont toujours pas totalement
achevées. Cependant, la stabilisation du cadre macro-économique
et la stabilisation des équilibres facilitent la mise en œuvre effec-
tive de ces réformes. La loi de 1990 a permis l’ouverture du secteur
bancaire aux capitaux privés nationaux et étrangers. En 2003, l’Al-
gérie compte 22 banques. Outre, les 7 banques publiques, il y a 7
banques privées algériennes et 10 banques privées étrangères (dont
3 françaises, Natexis, Société Générale et BNP-Paribas). Certains
organismes étrangers ont opté pour des bureaux de liaisons, par
exemple Citibank (USA), Crédit Lyonnais et Fortis (France). Par
ailleurs, l’Etat a effectué un effort important en assainissant la dette
des banques publiques et en les recapitalisant, l’objectif étant de
moderniser leur fonctionnement et le hisser aux normes internatio-
nales, afin de faciliter les opérations de privatisation ou d’ouverture
du capital.
Seule contrainte, l’accès au crédit. La modicité du capital des ban-
ques privées limite leur capacité de crédit en raison de l’application
normale des règles prudentielles. Même si cette situation risque
rapidement d’évoluer, les autorités algériennes veulent amener
les banques à augmenter leurs capitaux. Les banques publiques
participent à la politique de détente budgétaire, favorisent le crédit
et offrent de nouveaux produits. Des institutions privées spéciali-
sées font leur apparition sur le marché monétaire telle que l’Arab
Leasing Corporate (à capitaux algériens, public et privé, saoudiens
et une participation de la SFI).

45
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Quant à la réglementation des changes, elle consacre le principe de


la liberté de mouvement des capitaux pour financer une activité éco-
nomique, ainsi que le rapatriement des fruits des investissements.
Toutefois, la réglementation et le contrôle des opérations sont stricts,
ce qui rend la mise en œuvre des opérations financières assez lente
et formaliste. La convertibilité du dinar pour les opérations cou-
rantes est depuis quelques années acquise, tout comme la liberté
d’ouverture d’un ou plusieurs comptes en devises, qui ne peuvent
fonctionner qu’en relation avec l’activité de leur détenteur.
SS

Télécom & internet en Algérie


Une libéralisation progressive du secteur des postes et télécommu-
nications est en cours en Algérie. En 2000, le secteur a été remanié,
ce qui a permis l’émergence de deux entités distinctes : Algérie
Poste (entreprise publique à intérêt commercial) et Algérie Télécoms
(SPA). La même loi a institué l’autorité de régulation des postes et
télécommunications (ARPT). Actuellement, il existe deux opérateurs
: Algérie Télécoms (AT), opérateur historique et détenteur du réseau
fixe et de la première licence GSM, et Orascom Télécoms Algérie
(OTA), détenteur de la deuxième licence GSM, acquise en 2001
pour un montant de 737 millions d’euros. Un troisième opérateur
privé, le National Mobile Telecommunications Company (Groupe
Koweitien), vient d’acquérir la troisième licence GSM au terme d’un
appel d’offres international pour un montant de 421 millions de US
Dollars, et doit démarrer ses activités au début 2004.
Malgré ces prémices d’ouverture, seuls 5% de la population dispo-
sent d’un téléphone fixe en Algérie. C’est un des taux les plus bas
dans la région, avec un parc de téléphone fixe de l’ordre de 2 mil-
lions de lignes dont 70% pour les administrations, les commerces,
les services et les entreprises. Le taux de connexion des ménages
est estimé à 30%. Actuellement, il y a près de 700 000 demandes de
lignes en instance. L’opérateur historique Algérie Télécoms, qui dis-
pose actuellement de 150 000 lignes, doit augmenter ses capacités
de 500 000 lignes, avec l’assistance de l’équipementier Ericsson.

46
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Algérie

Quant au téléphone mobile, OTA a conquis plus de 1 200 000 abon-


nés dont 1 100 000 en cartes prépayées. AT, à travers sa nouvelle
filiale de téléphonie mobile « MOBILIS », doit également lancer la
formule de cartes prépayées avec plus d’un million de lignes. Le
marché du mobile est estimé à 2 millions de lignes à très court terme,
6 millions de lignes à moyen terme, et 12 millions à long terme.
L’ARPT doit veiller à la libéralisation des communications inter-
nationales, vendre des licences de boucles locales, voix et données.
En parallèle, Algérie Télécoms continuera sa transformation avec la
filialisation de ses compétences, et la modernisation de son réseau
fixe. En 2005, la loi prévoit l’ouverture de la téléphonie fixe à la
concurrence ainsi que l’ouverture du capital d’Algérie Télécoms.
Quant au parc informatique, il est estimé à 500 000 ordinateurs.
L’Internet connaît ces dernières années une extension remarquable
avec l’agrément d’une quinzaine d’Internet Service Providers (ISP).
SS

Opportunités d’affaires en Algérie


Après des années de relatif marasme économique, l’Algérie est,
aujourd’hui, confrontée à un défi important : diversifier plus encore
son économie pour échapper aux fluctuations du marché pétrolier
international et aux aléas des productions agricoles.
Ce défi est exprimé à travers les programmes gouvernementaux
et les politiques sectorielles et intersectorielles mis en place depuis
le milieu des années quatre-vingt-dix. Des axes prioritaires ont été
tracés et les autorités algériennes ont mis en place des outils pour
encourager et faciliter l’investissement dans les secteurs stratégi-
ques. Différents fonds de soutien à l’investissement ont été insti-
tués. La reprise du processus de privatisation totale ou partielle
des entreprises nationales ainsi que les projets de conversion de
la dette extérieure de l’Algérie en investissement restent parmi les
plus attractifs pour les opérateurs étrangers.
Un programme d’appui à la relance de l’économie sur cinq ans
ayant démarré en 2001 a bénéficié d’une enveloppe budgétaire de
plus de 7 milliards de Dollars.

47
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

De plus, les principales agences d’assurances et de notation (Coface,


Hermès, Sace, ECDG, CEFCE, Eximbank) ont révisé à la baisse le
risque Algérie, ces deux dernières années. Le pays est passé de la
5ème à la 4ème place sur l’échelle du risque pour l’assurance-crédit de
l’OCDE. Cette révision a généré un regain d’investissement tant
national qu’étranger.
L’agriculture, la pêche et l’agroalimentaire
La facture d’importation agricole atteint chaque année l’équiva-
lent de 3 milliards de dollars. En juillet 2000 a été lancé le Plan
national de développement agricole (PNDA), en vue de diminuer
cette facture et d’assurer, un tant soit peu, une sécurité alimentaire
en ouvrant les terres aux productions appropriées que ce soit la
céréaliculture, l’arboriculture, l’oléiculture, la viticulture, les cul-
tures maraîchères et la filière animale. La demande est telle sur le
marché intérieur que le potentiel est très important et le soutien à
l’investissement dans le cadre du PNDA l’est tout autant.
L’industrie agroalimentaire est l’un des principaux moteurs du
retour à la croissance, principalement dans la filière céréales, des
produits laitiers, la conserverie, ainsi que les corps gras, les eaux
minérales et le raffinage du sucre. Cependant, des insuffisances
existent toujours dans les domaines de la transformation, de la
conservation, de la valorisation et de la vente, des domaines où
une expérience internationale et un transfert technologique sont
primordiaux. La question de la détention de la terre par des opéra-
teurs étrangers soit également être traitée.
Dans le secteur de la pêche, l’Algérie redécouvre l’importance d’un
potentiel halieutique (1250 km de façades méditerranéenne et 9.5
millions d’hectares) longtemps sous-estimé. Des projets de déve-
loppement de la pêche et de l’aquaculture ont vu le jour. La réforme
du cadre réglementaire favorise le renouvellement et l’extension
de la flotte de bateaux de pêche continentale et maritime, ainsi que
l’aquaculture. Elle assouplit aussi les conditions d’investissement
et de pêches dans les zones réservées pour des opérateurs privés
nationaux et étrangers. Les besoins d’équipements de la filière sont
très importants.

48
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Algérie

Hydraulique
Ce secteur est l’un des axes prioritaires de l’Etat. L’Algérie offre
de grandes opportunités de marché à tous les acteurs exerçant des
métiers en rapport avec l’eau que ce soit à court, moyen ou long
terme. Différents projets sont en cours de réalisation, d’autres sont à
l’étude. Ils concernent la construction de barrages, d’usines de des-
salement (dont certaines sont couplées à la construction de centrales
électriques), de traitement des eaux et d’épuration (un programme
est envisagé pour la construction de 62 stations d’épuration de 2004
à 2008), ou encore la réhabilitation des réseaux d’adduction, d’ap-
provisionnement et d’assainissement, la mise en place de conduites.
Le marché de services est également concerné pour la gestion des
réseaux avec diverses formes possibles de partenariat public - privé
et de délégation de service public au niveau des grandes villes.

Bâtiment et construction
Urgence et nécessité sont les mots clés de ce secteur. Le déficit en
logement dépasse, selon les estimations des autorités, le million.
Il avoisinerait même les deux millions et la demande ne cesse de
croître alliée en cela à une pression démographique toujours éle-
vée. Grâce au Plan de soutien à la relance économique, les autori-
tés algériennes ont lancé une politique de construction en offrant
des formules variées. Il faudrait arriver à la construction d’au
moins 150 000 logements par an pendant dix ans pour répondre
à la demande actuelle et pourvoir à celle à venir. Toute la filière
construction est de fait sollicitée, des architectes, promoteurs et
entreprises de construction jusqu’aux producteurs de matériaux et
aux équipementiers.

Travaux publics, transports et infrastructures


De grands chantiers ont été lancés en Algérie à la faveur du Plan
de soutien à la relance économique. Ils peuvent être classés en trois
domaines, routiers, portuaires et aéroportuaires. Dans le domaine
routier, ils visent la réalisation d’une autoroute Est-ouest sur un
linéaire de 1216 km, d’une autoroute des hauts plateaux, l’achè-
vement de la route transsaharienne et la poursuite des opérations

49
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

de désenclavement des hauts plateaux et du sud algérien. Ces


chantiers visent également la réalisation de grands aménagements
urbains destinés à décongestionner la circulation et à moderniser les
routes côtières (1280 km) pour promouvoir le tourisme et valoriser
le littoral. Une loi sur le développement du tourisme accordant des
exonérations fiscales sur 10 ans a été récemment promulguée. En
ce qui concerne le domaine aéroportuaire, les chantiers consistent
en l’extension de capacités de quatre aéroports, la délocalisation
d’un aéroport et la réalisation de deux aérodromes. En matière
portuaire, il s’agit de réaliser plusieurs opérations de dragage et
de consolidation d’ouvrages dans les infrastructures maritimes
ainsi que la création de capacités additionnelles. Les appels d’of-
fres de tous ces chantiers seront ouverts à la concurrence nationale
et internationale.

Energie
Ce secteur, névralgique pour l’économie algérienne, s’ouvre de plus
en plus à la concurrence. La réglementation régissant le domaine
de l’électricité et la distribution du gaz a été remodelée par une loi
adoptée en 2002 et toutes les activités (production et distribution)
ont été ouvertes à la concurrence dès février 2002. Les besoins d’in-
vestissement en matière de production, de transport et de distribu-
tion d’électricité et de gaz sur le marché intérieur ont été évalués à
12 milliards de dollars pour les dix années à venir.
Concernant le domaine minier, il y a un regain d’investissement
et d’activité depuis la promulgation de la loi sur le secteur minier
de 2001. L’Algérie possède un très grand potentiel, qui reste très
largement sous exploité. Son sous-sol recèle une très grande
variété de minéraux tels que les phosphates, le minerai de fer, le
zinc, l’uranium, l’or, le tungstène, les diamants et les pierres pré-
cieuses… Au total, plus d’une trentaine de substances exploitables
ont été recensées. Depuis 2001, 213 permis et onze régions d’ex-
ploration ont été attribués au secteur privé. La relance de l’acti-
vité minière ouvre des débouchés aux fournisseurs d’équipements
internationaux dans les domaines du forage, du transport, de la
manutention, des pelles mécaniques, des pompes, des groupes

50
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Algérie

électrogènes…

Santé et produits pharmaceutiques


Les besoins sanitaires de la population algérienne sont très impor-
tants. Les Algériens dépensent 140 milliards de DA par an pour se
soigner (2 milliards d’euros). Les difficultés du système de santé
public ont conduit à l’ouverture ces dernières années du secteur au
privé. Les rénovations et les constructions d’établissements publics,
aussi bien que les créations de cliniques privées, se multiplient en
Algérie. La nouvelle carte sanitaire du ministère de la santé prévoit
notamment trois hôpitaux privés de 250 à 500 lits pour le traitement
des pathologies lourdes. L’ouverture au privé s’est aussi manifestée
dans la distribution pharmaceutique. Le marché du médicament est
estimé à plus de 700 millions d’euros par an, dont 80% est assuré
par l’importation. La production de médicaments et les partena-
riats avec des opérateurs algériens offrent de bonnes opportunités
d’investissements.
SS

Success Story : Orascom, objectif 2 millions


d’abonnés en Algérie
C’est en juillet 2001 qu’Orascom Télécom a remporté la deuxième
licence de téléphonie mobile en Algérie après une rude concurrence
avec les plus grands mondiaux du domaine. L’affaire a été conclue
pour un montant de 737 millions de dollars US. Le lauréat, Orascom
Telecom Algérie (OTA), compte trois actionnaires principaux :
Orascom Telecom Holding SAE (OTH) 53,6%, Oratel International
Inc. 43% et Cevital 3,4%. OTH appartient au groupe égyptien
Orascom, propriété de la famille Sawiris. Il emploie environ 20 000
personnes en Egypte dans le BTP, l’hôtellerie, les cimenteries et les
télécoms. Cette holding, dirigée par Naguib Onsi Sawiris, s’affirme
comme le plus important opérateur GSM en Afrique, au Moyen-
Orient et le sous-continent indien. Elle co-exploite, aux côtés de
France Télécom (Orange), MobiNil en Egypte. Cevital est, pour sa
part, le premier groupe agro-industriel d’Algérie (250 millions de

51
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

dollars de CA).
Le 15 février 2002, Orascom Algérie a lancé officiellement ses activi-
tés sous la marque Djezzy GSM et affiché comme priorité de couvrir
95% des agglomérations de plus de 2000 habitants avant fin 2005.
Les 48 chefs-lieux de wilayas, dont les plus éloignés, Tindouf et
Tamanrasset, ont été couverts fin 2003. A la même date, le nombre
d’abonnés s’élève à 1,25 million dont 85 % en prépayé. L’objectif
2004 de la société est d’atteindre 2 millions d’abonnés.
Cette réussite d’un acteur privé sur la scène économique algérienne
ne s’est cependant pas déroulée sans anicroches. Depuis l’ouverture
du marché, une sévère guerre des prix met aux prises Orascom et
Algérie Télécom (AT), l’opérateur historique. L’ARTP, l’Autorité
nationale de régulation de la poste et des télécommunications, tente
d’arbitrer ce différend alors qu’elle s’apprête à accorder, courant
2004, trois licences de téléphonie fixe et interurbaine au moment où
AT connaît une saturation de son réseau et n’arrive plus à satisfaire
la demande à travers le territoire national. L’ouverture totale du
secteur sera de toute façon effective dès 2005.
LM

52
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Chypre

Chypre
Panorama général
Repères
Capitale Nicosie
Superficie 9 251 km2
Population (2002) 802 500 habitants (résidents étrangers
permanents 9%)
Langues parlées Grec, turc, anglais
PNB/habitant (dollars) (2003) 17 720 US$ (République de Chypre)
Religion Orthodoxes grecs, maronites, apostoliques
arméniens (80,1%) musulmans (10,9 %),
Fête nationale 1er octobre

Géo-économie
Au nord de l’Égypte, à l’ouest de la Syrie, du Liban et d’Israël, et
au sud de la Turquie, l’île de Chypre est située à la croisée de trois
continents. Le 1er mai 2004, elle deviendra membre de l’Union
Européenne, et devrait ensuite accéder à la zone Euro. En effet, elle
a su répondre aux critères nécessaires à cette nouvelle étape.
Dans le cadre de ce processus d’adhésion, la République de Chypre
s’ouvre de plus en plus aux investisseurs étrangers. Ces derniers
bénéficient d’incitations fiscales et d’un niveau d’imposition rela-
tivement bas. Chypre a aussi consenti à faire des sacrifices. Ainsi,
le dispositif juridique et fiscal des sociétés off-shore sera démantelé
d’ici 2005, malgré son poids dans l’économie. De nouveaux dispo-
sitifs devront être trouvés pour que Chypre conserve sa position
de plate-forme internationale des affaires. C’est dans les secteurs
bancaire et pétrolier que les investissements étrangers sont les plus
nombreux.
L’État chypriote souhaite stabiliser une croissance élevée, conti-
nuer d’améliorer le niveau de vie des habitants, maintenir le plein-
emploi, renforcer les conditions de la stabilité macroéconomique,
et réduire le déficit fiscal. L’île bénéficie d’un climat des affaires
favorable et d’une main-d’œuvre qualifiée.

53
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Après une période nécessaire de transition, l’adhésion sera sans


doute bénéfique à Chypre. En effet, elle lui offrira l’intégration dans
un marché sans frontières intérieures. L’Union Européenne est le
principal partenaire commercial. Actuellement, l’agriculture perd
du terrain tandis que le secteur des services prend une importance
croissante. Le manque de matières premières justifie l’importance
des importations.
Défis
A cause du coût élevé de la main-d’œuvre, l’industrie manufac-
turière, qui représente encore 10 % du PIB, ne cesse de perdre des
emplois. Chypre est aussi dépendante du tourisme, lequel est très
sensible à la conjoncture internationale.
Les ressources naturelles ne sont pas nombreuses et l’île n’a aucune
source d’énergie domestique.
Enfin, la partition de fait de l’île depuis 1983, après une action uni-
latérale turque condamnée par la communauté internationale par
des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, est un handicap.
Seule la République de Chypre est reconnue par l’Organisation des
Nations Unies.
Points forts
Depuis l’indépendance du pays, l’économie a fait preuve de
dynamisme et de flexibilité. Grâce à ses performances, Chypre
est aujourd’hui classée par la Banque Mondiale comme un pays à
revenus élevés.
Parmi les éléments du succès : une forte croissance du PIB, un
marché de l’emploi dynamique, une stabilité politique, des infras-
tructures développées (transports, communications, etc.), et une
expansion de l’industrie touristique. L’île peut compter sur son cli-
mat, ses sites pittoresques, ses vestiges antiques, ses monuments
médiévaux, et son équipement hôtelier de qualité pour attirer les
visiteurs.
Chypre a une économie de marché libérale, avec un rôle gouver-
nemental limité à la fourniture des équipements collectifs publics
et des infrastructures nécessaires. Le gouvernement maintient et

54
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Chypre

encourage des conditions favorables à l’investissement, ce qui


permet aux entrepreneurs de participer directement à la vie éco-
nomique.
Parmi les autres atouts de Chypre, un régime fiscal avantageux :
l’imposition sur les bénéfices des sociétés n’est que de 10 %.
SP, Ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme de Chypre

Le Centre de Services aux Investisseurs Etrangers


de Chypre (Guichet unique)
Le Ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme de
Chypre a placé en priorité absolue le renforcement de ses liens avec
les investisseurs étrangers. Dans ce but, et dans son effort pour
encourager le flux d’investissements directs étrangers, le Ministère
a mis en place un Centre de l’Investissement, qui est situé dans ses
services centraux à Nicosie.
Le Centre a été conçu comme un «guichet unique» pour les com-
pagnies étrangères ou déjà installées intéressées par la recherche
d’opportunités d’investissement à Chypre.
Il vise à attirer les investisseurs étrangers potentiels et à les encou-
rager à devenir directement impliqués dans l’économie de Chypre,
puisque les activités croissantes d’investissement contribueront au
perfectionnement de la capacité de production et permettront
ensuite à l’industrie de Chypre d’affronter le marché international.
De plus, le centre a été installé pour servir les besoins des inves-
tisseurs et pour s’assurer qu’ils recevront une assistance complète.
Un programme de services post-investissement (after-care) sera
mis en place.
À ce stade, le Centre :
• informe les investisseurs sur le plan financier, légal et fiscal au cours
de la préparation de leur projet à Chypre ;
• conseille les investisseurs potentiels sur la manière la plus efficace de
se servir du « package » des divers avantages offerts (par exemple les
montages d’aides) ;
• est responsable de l’examen des demandes faites à la Banque Centrale
pour des projets dans les secteurs de la production, du commerce, du

55
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

tourisme et de l’énergie, où la participation étrangère dépasse 49%, ou


si le coût du projet est supérieur à CYP 750 000. Dans les autres cas, les
demandes sont traitées directement par la Banque Centrale ;
• agit comme un lien entre les divers services gouvernementaux et faci-
lite l’obtention des permis/accords (par exemple accord de la Banque
Centrale, permis de travail, etc.…) requis pour mettre en oeuvre un
projet.
Ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme de Chypre

Comment investir à Chypre ?


Réglementation générale
En vue du processus d’harmonisation avec l’acquis communau-
taire de l’Union Européenne, les lois adoptées à Chypre en 2002 ont
considérablement modifié la réglementation fiscale du pays. Les
différences entre les régimes résidents (on shore) et non résidents
(offshore) auront disparu en 2006.
Les investissements des ressortissants de l’Union Européenne ont
été nettement libéralisés, ainsi que ceux des Chypriotes résidents
à l’étranger. Les investissements d’origine européenne doivent se
plier uniquement à certaines restrictions comme le respect de l’en-
vironnement et les normes de sécurité. De plus, ils ne doivent pas
aller à l’encontre des intérêts économiques du pays et de la sûreté
nationale.
Le montant des investissements n’est pas limité en termes de
pourcentage de participation, à l’exception de la participation
étrangère au capital des banques cotées en bourse qui est limitée à
50 %. Dans le domaine de l’immobilier, un accord a été passé avec
l’Union Européenne stipulant que les acquisitions de résidences
secondaires par les ressortissants européens restent soumises à
contrôle jusqu’au 31 décembre 2007.
Les projets d’investissement provenant de pays non européens res-
tent soumis, jusqu’au 30 avril 2004, à l’approbation de la Banque
Centrale de Chypre. A partir du 1er mai 2004, les projets d’investis-
sement auront besoin de l’accord du Ministère des Finances.

56
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Chypre

Droit des sociétés, imposition, actionnariat


Il existe quatre formes juridiques de sociétés :
• La société à responsabilité limitée : «private company» qui se rappro-
che de la SARL française. Il n’y a pas de nombre minimal d’actionnaires
mais il ne peut dépasser 50. Certaines actions peuvent comporter des
droits de vote préférentiels ;
• La société de personnes. Surtout utilisée par les professions libérales,
elle ne peut avoir plus de 20 membres associés ;
• La société unipersonnelle. L’activité de la société est réalisée par un
seul individu qui est responsable personnellement et de manière illimi-
tée des dettes et obligations de la société ;
• La succursale. Pour tout ce qui concerne ses activités économiques à
Chypre, la succursale est soumise au droit chypriote et notamment au
même régime fiscal et de contrôle des changes que les autres sociétés.
Chypre a trouvé un compromis entre la fiscalité sur les sociétés on-
shore, dont le taux d’imposition s’élevait de 20 à 25 % et celle sur
les sociétés offshore qui s’élevait à 4,25 %. L’impôt sur les bénéfices
est désormais de 10 % pour toutes les sociétés établies à Chypre.
Les sociétés off-shore constituées avant 2002 ont été autorisées à
conserver provisoirement, jusqu’en 2005, le traitement préférentiel
dont elles bénéficiaient, sous réserve de ne pas exercer d’activités à
l’intérieur du territoire chypriote.
La TVA est de 15 %, conformément aux prescriptions communau-
taires. Les personnes physiques et morales sont assujetties à l’impôt
sur les plus-values en cas de transaction de biens immobiliers ou
d’actions de sociétés civiles immobilières. Cette imposition est de
20 % de la différence entre le produit de la vente et le prix de revient
du bien, majorée en fonction de la hausse des prix.
Chypre est un endroit propice pour installer une société holding
qui sera en mesure de recevoir des dividendes sans payer de pré-
lèvements libératoires, ou à un taux moindre, en utilisant ou bien
l’une des nombreuses conventions préventives de la double impo-
sition que Chypre a négociées, ou bien la Directive Européenne
concernant le régime fiscal commercial applicable aux sociétés
mères et filiales d’États-membres différents. Cette société pourra
aussi être exonérée de prélèvements libératoires ou de taxes sur les

57
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

plus-values payables à Chypre. Enfin, les dividendes pourraient


finalement être expatriés sans que cela n’entraîne un supplément
d’impôt pour la société.
Pour les investisseurs originaires de pays non-membres de l’Union
Européenne, le régime des investissements est moins favorable,
même s’il a été assoupli depuis 1997.
Les droits de douane ont été supprimés pour les marchandises
en provenance des pays de l’Union Européenne, à l’exception de
quelques produits, notamment du secteur agricole et agroalimen-
taire. A partir du 1er mai 2004 cependant, les droits d’entrée seront
supprimés pour tous les secteurs économiques de production.
JLM, Ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme de Chypre

Finance & banques à Chypre


Le système financier et bancaire à Chypre est triple : les banques
commerciales, le secteur coopératif mutualiste et le secteur off-
shore.
Trois banques commerciales dominent nettement le marché : la
Banque de Chypre, la Banque Populaire de Chypre et la Banque
Hellénique. Actuellement, les banques domestiques fonctionnent
avec 481 agences bancaires tandis que les sociétés de crédit coopé-
ratif offrent leurs services dans 587 guichets. Le total des dépôts des
banques et des sociétés de crédit coopératif s’élève à CYP 14,8 mil-
liard fin 2003 contre CYP 14,4 milliard en 2002. Les dépôts de devises
étrangères représentent 26,4% de ces montants (30% provenant de
non-résidents vivant en Europe de l’Ouest (dont 9% en Grèce) et
36% de la région de Russie-PECO (pays de l’Europe de l’Est).
Les coopératives de crédit et d’épargne sont régies en vertu des lois
sociétés coopératives. Elles sont très répandues, avec 587 guichets,
et elles ont une grand part de marché : 26,5% de tous les dépôts et
25% de prêts en 2003. Les sociétés de crédit coopératives ne sont
pas sujettes aux conditions de réserve minimum obligatoire de la
Banque Centrale, qui sont obligatoires pour des banques. Dans
le contexte des négociations à l’adhésion à l’Union Européenne,
Chypre a obtenu une période de transition jusqu’au 31 décembre

58
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Chypre

2007 pour permettre aux sociétés de crédit coopératives de se con-


former progressivement aux règlements européens concernant des
établissements de crédit.
Les banques internationales sont représentées par 29 établisse-
ments. Afin d’honorer l’engagement de Chypre envers l’OCDE
et se conformer entièrement aux acquis de l’UE, en juillet 2002,
Chypre a procédé à d’importants amendements sur ses lois fiscales.
Les amendements principaux concernent l’imposition à un taux
uniforme pour toutes les entreprises, quelle que soit la résidence
permanente de leurs propriétaires et l’abolition du « ring fencing »
(délimitation du périmètre) des entreprises possédées par des non-
résidents depuis le 1er janvier 2003. En fait, depuis cette même date,
il n’y a plus d’entreprise «off-shore» opérant à Chypre, car toutes
celles qui existent acquerront les mêmes droits et assumeront les
mêmes obligations fiscales que les entreprises domestiques. Il ne
sera plus possible d’incorporer ou d’enregistrer une nouvelle entre-
prise «off-shore» à Chypre. Les changements des lois fiscales de
Chypre ont été entièrement approuvés par l’UE et, en conséquence,
Chypre a clôturé avec succès le chapitre fiscal de ses négociations
d’adhésion à l’EU. On s’attend à ce que le nouveau régime d’im-
pôts, combiné avec les avantages fiscaux bien connus de Chypre,
ainsi que le potentiel créé par la prochaine adhésion de Chypre
à l’UE, rendent destination de Chypre très populaire auprès des
hommes d’affaires internationaux.
Modes de paiement
Des mouvements de fonds peuvent être fait de et vers Chypre par
des transferts électroniques grâce à l’utilisation du SWIFT par les
banques domestiques, qui ont adopté les codes IBAN et BIC et
s’appuient sur un réseau étendu de banques étrangères. Depuis
1999, la Livre Chypriote (CYP) est rattachée à l’Euro sur la base du
cours pivot (à savoir 1 CYP = 1,7086 Euro), assorti d’une marge de
fluctuation de + ou – 15 % autour du cours de référence. Dans la
pratique, les autorités monétaires veillent à ce que les variations par
rapport au cours pivot n’excèdent pas + ou – 2,25 %.
JLM, Ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme de Chypre

59
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Télécom & internet à Chypre


Dans la République de Chypre, le secteur des télécommunications a
subi de profondes mutations sous l’impulsion des pouvoirs publics.
Ces derniers ont mis en œuvre récemment un nouveau cadre régle-
mentaire prévoyant la libéralisation des segments de marchés fixes
et/ou mobiles qui étaient auparavant sous le monopole d’Etat de la
CYTA, l’Administration des télécommunications de Chypre.
Au programme : la libéralisation du marché des terminaux, le code
d’accès unique au réseau téléphonique international, le numéro
européen unique d’appel téléphonique d’urgence, la réservation
des bandes de fréquences pour les GSM, le système paneuropéen
de télé-appel public terrestre dans la Communauté (ERMES) et les
télécommunications sans fil européennes (DECT).
Un nouveau plan de numérotation est entré en vigueur en
juillet 2002. Le plan de rééquilibrage des tarifs a été achevé en
avril 2002, mais la tarification en fonction des coûts n’est pas encore
appliquée.
La couverture téléphonique est particulièrement forte à Chypre,
avec une densité fixe de 66,6 % et une densité mobile de 54,8 %.
Pour l’instant, le seul opérateur de téléphonie mobile en République
de Chypre est CYTA GM/M, qui fait partie de CYTA. Récemment,
une deuxième licence a été accordée à une compagnie libanaise,
SCANCOM, qui devrait commencer à être opérationnelle au plus
tard le 1er mai 2004.
En République de Chypre, la nouvelle autorité de réglementation,
l’Office of the Commissioner for Telecommunications and Postal
Regulation, créé par la loi d’avril 2001 met en place l’ouverture du
marché des Télécommunications.
Fournisseurs d’accès internet
En ce qui concerne Internet, Chypre a procédé à la révision des prio-
rités nationales afin d’y intégrer les mesures spécifiques adoptées
dans le plan d’action Europe 2002.
Les principaux fournisseurs d’accès sont : Cytanet (www.
cytanet.com.cy), Avacom (www.avacom.net), Spidernet (www.

60
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Chypre

spidernet.net), Logosnet (www.logos.cy.net), andet Netway (http:


//netway.com.cy).
JLM, Ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme de Chypre

Opportunités d’affaires à Chypre


Secteurs porteurs à court terme
Le marché chypriote est limité, mais il y a de la place pour de nou-
velles implantations. De nombreux produits sont recherchés par
les importateurs et agents locaux dans les domaines de l’agroali-
mentaire, de la mode, de la décoration intérieure et des produits
de luxe.
• Boissons non alcoolisées : la production locale de sodas, sous
licence de grandes marques internationales, ne suffit pas à satisfaire la
demande. Le marché est en expansion tant au niveau des importations
que de la production. Le marché de l’eau est également en plein essor et
de nombreuses marques étrangères y sont déjà présentes.
• Vins et spiritueux : l’adhésion à l’Union Européenne, qui va unifor-
miser les prix, va entraîner une augmentation de la consommation
de produits étrangers comme le whisky, le champagne et les vins
français.
• Produits lactés : les produits importés sont très présents en raison
de la faible production chypriote et de la suppression des droits de
douanes. Il existe des opportunités à saisir sur des produits tels que les
desserts lactés et les yaourts aux fruits.
• Dans le domaine des fromages étrangers de qualité, l’importation est
limitée et ne touche qu’une clientèle de luxe.
• Équipements de boulangerie : Chypre importe entièrement tous les
équipements de boulangerie afin de moderniser les unités de produc-
tion.
• Mode : les Chypriotes sont particulièrement sensibles à la mode et
aux marques. Dans ces domaines, la franchise, dont le marché est tota-
lement libre et ouvert, semble être une bonne formule pour s’implanter
sur le marché. De très nombreuses marques de franchisés sont présen-
tes à Chypre dans les domaines des parfums et cosmétiques, dans l’ha-
billement, la coiffure, la lingerie, les chaussures, les articles de sport, la
restauration rapide, l’habitat et la décoration, la location de voitures et
les services d’hôtellerie.

61
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

• Matériel informatique : l’administration chypriote est encore assez


largement sous-équipée en matériel informatique par rapport aux stan-
dards européens. Des marchés sont à saisir dans ce domaine.
• L’informatique privée est également en plein développement, près de
20 % de la population est internaute et les cybercafés se sont multipliés
sur l’île.

Secteurs porteurs à moyen terme


Dans le domaine industriel, on peut parier sur les produits à forte
valeur ajoutée comme les équipements médicaux et l’industrie
pharmaceutique, et les éléments de haute technologie comme
par exemple la céramique appliquée ou l’informatique télépho-
nique.
• Pêche : les importations couvrent pour plus de 50 % les demandes
en poisson et produits de la mer. Il n’existe pas d’industrie chypriote
de préparation et conserves de poissons, ce marché offre donc de nom-
breuses opportunités. Il existe également des possibilités d’implanta-
tion d’aquaculture en eau douce ou en eau de mer.
• Environnement : de nombreux secteurs seront porteurs à moyen et
à long terme dans le domaine de l’environnement. En effet Chypre
produit nettement plus de déchets que la moyenne des pays européens
et, en vertu des directives communautaires, elle devra faire un effort
particulier dans ce domaine. Le recyclage de déchets est pour l’instant
peu développé. Chypre a obtenu une période transitoire d’adaptation
à l’acquis communautaire jusqu’au 31 décembre 2005 pour les emballa-
ges et résidus d’emballages et jusqu’en 2012 pour les déchets urbains et
le traitement des eaux usées.
• Tourisme : le plan stratégique Tourisme 2010 a un objectif de CYP
1,8 milliard (prix 1998) de revenu dans le tourisme. Cet objectif sera
réalisé par le soutien au développement du tourisme et une insistance
sur la qualité plutôt que la quantité. Plus précisément, le plan prévoit
un maximum de 3,5 millions d’entrées d’ici 2010, et une augmentation
en valeur de CYP 512 par personne. Pour atteindre ces objectifs, le plan
stratégique nécessite l’amélioration, l’enrichissement et la différentia-
tion du produit touristique, l’évolution des équipements existants et le
développement des produits nouveaux et spécialisés qui cherchent à
exploiter les avantages concurrentiels de l’île. Le plan prévoit une aug-
mentation de capacité de 131 000 lits d’ici 2010.

62
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Chypre

• Le manque d’eau est un problème très important à Chypre. Toutes


les activités liées à cette question sont appelées à un grand dévelop-
pement : amélioration du réseau hydrologique, barrages, conduites et
systèmes d’irrigations, dessalement d’eau de mer, tout-à-l’égout, sta-
tions de traitement des eaux usées, bassins de déversement et impor-
tation d’eau.
JLM, Ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme de Chypre

Success story : Optims S.A., le global et le local


s’associent pour optimiser la gestion hôtelière
Issu de la fusion en 1999 de Prologic et Tims, Optims S.A.(Evry,
France) est le leader européen des éditeurs de solutions technolo-
giques de gestion, de « yield management » (optimisation de reve-
nus), de réservation et distribution électroniques pour l’hôtellerie,
la restauration et le tourisme.
Optims S.A. vient d’être choisi par l’Hôtel Four Seasons, à Chypre,
pour installer la solution d’optimisation des revenus Optims Resort
Revenue Management System. Avec 323 chambres, l’Hôtel Four
Seasons est considéré comme le premier hôtel de Chypre. Cet éta-
blissement de luxe appartient à la société Muskita Hotels Ltd. Il est
le premier hôtel de l’île à bénéficier d’une solution d’optimisation
des revenus.
Cet accord a été concrétisé grâce à la collaboration de la société
Global IT, partenaire d’Optims et leader des solutions technologi-
ques pour l’hôtellerie à Chypre. Les deux sociétés vont poursuivre
leur collaboration afin de développer l’installation de solutions
d’optimisation dans l’île et dans la région.
Costas Tseriotis, le Directeur de l’hôtel Four Seasons, explique :
« J’ai, par le passé, utilisé des techniques de yield management
et je sais que le choix de la solution mais aussi du partenaire sont
essentiels pour que le projet soit un succès. J’ai interrogé plusieurs
clients d’Optims et étudié la société avant de nous décider. Nous
sommes convaincus qu’Optims nous permettra d’atteindre nos
objectifs et nous sommes confiants dans le fait d’avoir choisi la
meilleure solution de yield management sur le marché. »

63
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

« C’est un contrat très important pour Optims a déclaré Delfo Melli,


Directeur Business Développement RMS d’Optims. L’hôtel Four
Seasons est le premier client yield management d’Optims à Chypre
et il nous ouvre les portes d’un nouveau marché. »
Le Yield Management est une technique qui permet de calculer, en
temps réel, les meilleurs prix pour optimiser le profit généré par la
vente d’un produit ou d’un service, sur la base d’une modélisation
et d’une prévision en temps réel du comportement de la demande
par micro segment de marché. En fonction des statistiques passées
de fréquentation, il permet par exemple de proposer des quotas de
chambres à tarif plein ou moins promotionnel quand on se rappro-
che de la date de séjour. Cette technique a été largement développée
par les compagnies aériennes, soucieuses de maximiser leur revenu
en optimisant leur taux de remplissage.
Optims compte quelque 5 500 clients installés dans plus de 70 pays.
Au premier semestre 2003, le chiffre d’affaires d’Optims est de 14,14
millions d’euros, en augmentation de 30,60 % par rapport à 2002.
Optims est entré, le 20 juin 2000, au Nouveau Marché de la Bourse
de Paris.
JLM, BSL

64
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Egypte

Egypte
Panorama général
Repères
Capitale Le Caire
Superficie 1 002 000 km2
Population 71 000 000 habitants
Langues parlées Arabe (langue officielle), anglais (largement parlé
dans le monde des affaires), français
PNB/habitant (dollars) 849 US$
Religion Majorité de musulmans, minorité de chrétiens
coptes
Fêtes nationales 25 avril (libération du Sinaï)
18 juin (jour de l’évacuation)
23 juillet (révolution de 1952)
6 octobre (jour des Forces Armées)

Géo-économie
Grâce au Canal de Suez, qui relie la Mer Rouge et la mer
Méditerranée, l’Égypte joue un rôle stratégique dans la région
depuis plus d’un siècle. Du fait de sa population importante, de
son influence sur les pays arabes, de sa position géographique,
l’Egypte est en outre un pays médiateur. Les pays occidentaux,
USA, mais aussi Europe, lui apportent une aide politique et finan-
cière conséquente.
Sur le plan économique, le coup d’envoi d’un programme de
réformes a été lancé en 1991. La même année, est signé un accord
d’association avec l’Union Européenne, qui laissait espérer une
libéralisation de l’économie et des échanges. Cependant le secteur
privé reste encore minoritaire aujourd’hui.
L’Égypte importe la majorité de ses biens de consommations.
Principal fournisseur, l’Union Européenne. En revanche, le pays
exporte en priorité vers les États-Unis, talonnés par les pays asia-
tiques. Quant aux échanges avec les pays arabes, ils augmentent
sensiblement. L’Égypte multiplie les partenariats dans la région.
Elle a signé des accords de libre-échange avec la Tunisie, le Liban, la
Jordanie et l’Irak, et est membre du COMESA, le Marché commun
de l’Afrique de l’Est et du Sud.

65
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

La croissance du PIB est de l’ordre de 3% par an. L’agriculture


emploie près de 30% de la population active, et contribue à hauteur
de 17,7% au PIB. Pourtant, seules 8,3% des terres sont arables, celles
qui longent le Nil. Pour remédier à cette pénurie, le gouvernement
souhaite gagner 227 000 hectares sur le désert. Le coton est une
des principales cultures. Le pays est le 13e producteur mondial. La
réputation de son coton est excellente. Secteur également impor-
tant, l’agroalimentaire a connu une croissance rapide en quelques
années. Le pays dispose de nombreux produits frais de qualité.
Cette industrie offre de nombreuses opportunités, car elle a besoin
de se moderniser pour satisfaire les besoins de la population et
exporter une partie de la production.
Défis
Les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis ont frappé de
plein fouet le tourisme égyptien. Une crise qui touche un poids
lourd de l’économie, la première source de devises du pays. Le chô-
mage a augmenté, et la dette publique s’est aggravée. La croissance
est insuffisante pour maintenir le niveau de vie des habitants.
Points forts
Le faible coût de la main-d’œuvre est l’un des principaux atouts
du pays.
De nouvelles réserves de gaz naturel ont été découvertes récemment
en Méditerranée. Le pétrole étant plutôt en déclin, cette ressource
pourrait devenir le « moteur » du secteur des hydrocarbures dans
les dix ans à venir. Car si, jusqu’à aujourd’hui, le gaz était réservé
à un usage exclusivement national, son exportation pourrait ren-
flouer les caisses de l’État. Première étape de ce processus, dès 2003,
l’Égypte va pouvoir exporter son gaz vers la Jordanie à travers un
gazoduc sous-marin reliant Taba au port jordanien d’Aqaba.
Les investissements directs étrangers représentent un milliard de
dollars, soit 1 % du PIB. La loi n° 8 de 1997 offre aux investisseurs
la possibilité de rapatrier leurs capitaux. En outre, les entreprises
étrangères bénéficient d’incitations fiscales, plus ou moins impor-
tantes selon le lieu de l’implantation. Récemment, le Parlement a

66
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Egypte

adopté des lois favorables aux investisseurs étrangers sur la promo-


tion des exportations, sur les zones économiques spéciales et sur la
propriété intellectuelle.
Des privatisations sont au programme dans les secteurs de la
banque et des télécommunications, mais aussi dans le textile et la
chimie. Les besoins en infrastructures sont encore très importants.
Il existe aussi des niches encore inexploitées dans le tourisme, les
medias, ou la production audiovisuelle, l’Egypte étant un pôle
arabe majeur tant dans le cinéma que pour la production musicale
ou littéraire.
SP, BSL, GAFI

The General Authority for Free Zones


and Investment (GAFI)
Le GAFI (General Authority for Investment and Free Zones) est
l’entité en charge des investissements directs étrangers en Egypte.
C’est à présent une organisation orientée vers le secteur privé.
Le GAFI agit en tant que point focal national égyptien pour les
organismes internationaux, la communauté des affaires et les
pôles du commerce international, en disséminant l’information et
l’investissement à travers son centre modernisé d’information. Il
organise des séminaires aux niveaux national et international sur
ces questions.
Le GAFI agit au nom des investisseurs et a établi un guichet unique
qui inclut des représentants des diverses agences gouvernementa-
les ayant affaire avec les investisseurs. Le GAFI peut compter sur
ses 1 500 agents, la plupart d’entre eux étant consacrés à l’adminis-
tration des zones franches.
L’efficacité du GAFI est illustrée par le rôle essentiel qu’il joue dans
les transferts de technologie permis par les investissements étran-
gers et dans la promotion active des exportations égyptiennes vers
le reste du monde.
Site web : http://www.gafi.gov.eg/

67
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Comment investir en Egypte ?


Diverses incitations ont été mises en place par le gouvernement
égyptien afin d’attirer les investisseurs étrangers. Ces derniers peu-
vent d’abord bénéficier de cinq et jusqu’à 20 ans d’exonération fis-
cale s’ils choisissent de s’implanter dans des régions de développe-
ment prioritaire comme le Sinaï ou les zones rurales. L’importance
de l’incitation dépend également du secteur d’activité et du nombre
d’emplois créés pour le personnel local. Parallèlement, le pays a
délimité des zones franches ou zones économiques spéciales pour
favoriser notamment la création de plates-formes de réexportation
autour des ports et aéroports (Le Caire, Alexandrie, Port Saïd,
Suez, Ismailia, Damiette). A cela s’ajoutent 39 zones industrielles
dispersées à travers le pays où selon l’activité, l’investisseur peut
bénéficier d’exemption de taxes.
Le cadre légal qui régit l’investissement étranger est basé sur la loi
N°8/97 concernant les garanties et incitations aux investissements.
Plusieurs domaines sont explicitement mentionnés comme par
exemple l’achat de terrains, les logements, les projets industriels,
agricoles ou touristiques, l’activité pétrolière, les services de trans-
ports de biens, les réseaux d’eau potable, le traitement des eaux
usées, etc. Les entrepreneurs étrangers sont exonérés de l’inscrip-
tion au registre des exportateurs ainsi qu’à celui des importateurs.
Un taux unifié de 5 % est appliqué sur les importations pour les
produits entrants et les équipements nécessaires à l’activité.
Ce cadre juridique offre un certain nombre de garanties aux inves-
tisseurs pour assurer notamment la pérennité de leurs implanta-
tions. La loi exclut toute nationalisation ou confiscation des biens,
garantit la liberté de fixation des prix et le rapatriement des bénéfi-
ces dans la mesure où le projet est inscrit au GAFI (cf. ci-dessous).
Elle n’impose aucune restriction à l’acquisition des terrains néces-
saires à la création, l’exploitation et l’extension des entreprises et
ce quelles que soient la nationalité, la participation et la résidence
des détenteurs du capital des sociétés. Le pays a d’ailleurs très tôt
été ouvert aux participations étrangères dans les sociétés nationa-
les, y compris dans un secteur stratégique comme les banques. En

68
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Egypte

1998, la réglementation qui imposait une majorité nationale dans


les conseils d’administration dans les sociétés anonymes a été abro-
gée. En outre, le contrôle des changes a été aboli en 1991 et la livre
égyptienne peut être échangée librement en Égypte.
Par ailleurs, pour convaincre un peu plus les investisseurs étran-
gers, l’Égypte a adopté une nouvelle loi sur la propriété intellec-
tuelle qui permet de protéger les secrets commerciaux. Avec la
même préoccupation, une nouvelle législation est désormais en
vigueur pour lutter contre le blanchiment des capitaux.
Une autorité unique a la haute main sur l’application et l’organisa-
tion de l’investissement direct étranger : la General Authority for
Investment and Free Zones (GAFI). Il ne faut qu’une semaine pour
s’inscrire auprès de ce bureau unique. Le GAFI livre notamment
une cartographie très précise des zones d’investissements, en parti-
culier des 39 zones industrielles (domaines d’activités, état du stock
de surfaces disponibles, prix au mètre carré) et présente les secteurs
et activités concernés par la zone franche.
Enfin, les investissements étrangers peuvent également trouver au
travers des programmes de privatisation un cadre légal différent
d’une implantation ex-nihilo. Sur 314 entreprises publiques placées
sur la liste des privatisables, 150 environ sont encore à acquérir en
totalité ou par « appartements ». Autre forme d’investissements
promue par les autorités : les appels d’offre internationaux (BOT)
pour des concessions de services publics pour les grands projets
d’infrastructures.
JFE

Finance & banques en Egypte


Le système bancaire et financier égyptien a bénéficié de la dérégle-
mentation et des privatisations de ces dernières années. Il demeure
en mutation puisque le processus de libéralisation engagé en 1991,
en 1994 puis à travers la loi 155 de 1998 se poursuit. En 2002, une
nouvelle loi (80-2002) a été promulguée afin de lutter contre le blan-
chiment des capitaux. Elle permet de mieux encadrer les « droits
et les devoirs » des banques, des bureaux de change ainsi que des

69
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

acteurs des marchés des valeurs mobilières et des compagnies d’as-


surance. Elle crée également une unité en charge de la lutte contre le
blanchiment placée sous la tutelle de la Banque centrale d’Égypte.
Autre mesure récente de modernisation : le libre flottement de la
monnaie nationale, la livre égyptienne face au dollar.
Le réseau bancaire du pays est relativement dense avec une soixan-
taine d’établissements recensés dont 28 banques commerciales et
31 banques d’investissement. Le secteur public demeure domi-
nant avec huit réseaux dont les quatre plus importants du pays
qui cumulent 60 % du marché : la banque Misr, la National Bank
of Egypt (NBE), la banque du Caire et la banque d’Alexandrie. Les
acteurs étrangers sont également très présents à travers des bureaux
de représentations ou des prises de participation directes (pas de
licences nouvelles mais possibilité de détenir majoritairement le
capital d’une banque égyptienne).
Le marché dispose d’un fort potentiel compte tenu d’un taux
d’équipement encore relativement faible (selon CAI, six millions
d’Égyptiens détiennent un compte et seulement 500 000 d’entre eux
réalisent plus de deux opérations par an) (ainsi que de l’absence de
produits financiers nouveaux pour la clientèle privée alors que la
population est très importante (80 millions d’habitants en 2010).
Les compagnies d’assurance l’ont bien compris et elles sont déjà
une dizaine, à côté des quatre compagnies publiques, à proposer
leurs services.
Le marché boursier égyptien (CASE, Cairo and Alexandrie stock
exchange) continue de se développer en héritier de la riche his-
toire de la bourse du Caire. On compte plus d’un millier de valeurs
cotées, mais quelques dizaines d’actions sont véritablement actives.
Les opérateurs internationaux sont autorisés à intervenir. Ils repré-
sentaient quelque 25 % de la valorisation au début des années 2000
(BAFD, OCDE 2003). Mais alors que le marché des actions a décliné
après la chute des bourses, les autorités ont de plus en plus recours
aux financements obligataires.
JFE

70
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Egypte

Opportunités d’affaires en Egypte


La politique des grands travaux continue d’être l’une des priorités
affichées par les autorités, ce qui ouvre de nombreuses oppor-
tunités dans des domaines très divers. Cela concerne d’abord
l’ensemble des activités liées à la réalisation de grands travaux
(projet du delta Tochka, nouveau canal dans la région du Sinaï,
projets de nouvelles villes) mais aussi l’ensemble des activités du
secteur énergétique : constructions de centrales électriques, déve-
loppement de la filière gaz (augmentation des réserves, usines
de production de gaz naturel liquéfié) parallèlement à la filière
pétrolière. Compte tenu de la taille du pays, l’Égypte restera un
fort consommateur de projets d’infrastructures. En amont, les
besoins en matière de consulting, d’études et de modélisation sont
importants ; durant les phases de réalisation, les professionnels du
BTP sont bien sûr les plus sollicités. Viennent ensuite les acteurs
capables de gérer les équipements et de fournir des prestations à
valeur ajoutée.
Le développement des services justement dispose d’un fort
potentiel en Égypte. Exemple à travers le tourisme. Le nombre de
visiteurs (5 millions par an) est loin d’avoir atteint son plafond.
Pour que le secteur poursuive son développement, une nouvelle
organisation doit prendre le relais d’un tourisme de rente. D’où
la possibilité pour des professionnels expérimentés en matière de
services et de loisirs d’implantations aux côtés des acteurs tradition-
nels. D’autres secteurs comme celui de la santé ou de la distribution,
compte tenu du fort développement démographique, sont appelés
à se développer fortement. Les autorités misent également sur le
développement des nouvelles technologies pour créer de nouveaux
emplois et dynamiser l’économie traditionnelle.
L’Égypte est également un grand producteur et consommateur de
produits agricoles, ce qui en fait à la fois un exportateur mais aussi
un importateur (plus gros importateur au monde de blé). Ici aussi,
les producteurs locaux ont des besoins qui concernent tant les biens
d’équipements et la chaîne du froid que les services et produits en
aval de la production : emballage, packaging, marketing.

71
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Le programme de privatisation encore en cours peut être une occa-


sion d’entrer sur le marché égyptien. Il reste environ 150 entreprises
à privatiser dont une cinquantaine dans le secteur textile. D’autres
opportunités d’acquisitions existent dans la chimie, la métallurgie,
la construction et l’hôtellerie ainsi que dans la finance. Les quatre
principales banques du pays sont toujours aux mains de l’État.
Pour l’ensemble de ses biens et services, l’Égypte peut être utilisée
comme une plateforme de réexportation vers le Moyen-Orient et le
Maghreb ainsi que vers l’ensemble des pays africains, notamment
dans les métiers de la petite industrie (textile, l’habillement, des
produits alimentaires, mobilier) mais aussi dans certains secteurs
de mieux en mieux représentés en Égypte (pharmacie, électronique,
assemblage automobile).
Au-delà, la localisation dans le pays permet de bénéficier des
accords bilatéraux et multilatéraux signés par le pays avec ses
partenaires commerciaux. A noter que l’accord d’association avec
l’Union Européenne a été ratifié par Le Caire en avril 2003. 250 mil-
lions d’euros vont être consacrés à la mise à niveau des entreprises
égyptiennes. Par ailleurs, l’Égypte a adhéré, en 1999, au Marché
commun des états d’Afrique Orientale et Australe (COMESA).
Neuf membres dont l’Égypte sur un total de 29 pays, ont décidé,
en octobre 2000, de se regrouper dans une zone de libre-échange.
Dans le cadre de son appartenance à la Ligue arabe, l’Égypte est
l’un des 15 membres de l’organisation qui se sont engagés à suppri-
mer progressivement leurs droits de douane d’ici à 2005. Le Caire
est également engagé dans le processus d’Agadir, en vue d’un
accord de libre-échange avec la Jordanie, la Tunisie et le Maroc.
Enfin, c’est un membre éminent de l’Organisation mondiale du
commerce (adhésion en 1995).
JFE

Télécom & internet en Egypte


Un Ministère des Communications et des Technologies de l’Infor-
mation (MCTI) a vu le jour en Egypte en octobre 1999. Son objectif
est de développer le secteur. Récemment, une Autorité nationale de

72
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Egypte

régulation des télécommunications a été créée pour réguler et sou-


tenir le marché. Telecom Egypt est l’opérateur national. Proposant
les plus bas coûts du monde en matière de téléphonie fixe, il a pro-
grammé sa libéralisation. Pour des liaisons internationales, le pays
utilise des connexions par micro-ondes, par satellite et par câble
optique sous-marin.
Deux opérateurs à capitaux étrangers se partagent un marché des
télécommunications mobiles en forte croissance (Mobinil et Click
GSM). Une troisième licence est parfois envisagée.
Le gouvernement offre de l’information, sur Internet, essentiel-
lement en anglais et en arabe. Il existe de nombreux cybercafés,
notamment au Caire. Le pays compte près de 160 fournisseurs
d’accès à Internet. L’accès aux autoroutes de l’information est
désormais gratuit, mais pas encore pour tous. Depuis janvier 2002,
seules les communications téléphoniques sont facturées au prix de
1,2 piastres la minute environ.

Données 2002 sur la télédensité égyptienne


Lignes fixes en service (millions) 8
Télédensité 11,1%
Téléphonie mobile (abonnés, en millions) 4,5
Abonnés à l’Internet 1,5

Quelques liens
• Ministère des communications et des technologies de l’information :
www.mcit.gov.eg
• Autorité nationale de régulation des télécommunications : www.
tra.gov.eg
• Telecom Egypt : www.telecomegypt.com.eg
SP

Success story : le Néerlandais Heineken brasse


cent millions de litres de boissons maltées par an
C’est la plus grosse opération de fusion-acquisition de l’histoire
financière moderne de l’Égypte. En septembre 2002, le groupe
néerlandais Heineken annonce qu’il vient d’obtenir l’accord des

73
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

autorités de marché égyptiennes pour lancer une OPA sur 100 % des
actions du brasseur national Al Ahram Beverage Company (ABC).
L’offre qui valorise ABC à 287 millions de dollars, sera un succès.
Al Ahram Beverage, créé en 1897 et privatisé en 1997, emploie près
de 4 000 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 105 millions
de dollars. C’est le leader du marché avec une production 430 000
hectolitres de bières (marques Al-Ahram’s Stella et Al Gouna’s
Sakkara) et 620 000 hectolitres de boissons maltées non alcoolisées.
Le groupe détient également des positions fortes sur le marché du
vin (85 %), sur des boissons distillées et sur certains soft drinks.
Pour le groupe néerlandais, cette nouvelle acquisition vient com-
pléter son développement dans le monde arabe (implantation au
Liban avec la brasserie Almaza et au Maroc) et marque un retour en
Égypte quarante ans après s’être retirée du pays. Le « géant vert »
acquiert de nouveau une place de leader sur le principal marché
arabo-musulman et souhaite notamment développer la marque
Fayrouz (bière non alcoolisée) en direction des autres pays de la
région et de l’Afrique.
Heineken compte aussi sur cette acquisition pour substituer ses
propres marques à celles produites localement par ABC pour le
compte de Calsberg ou Lowenbrau. Objectif : alimenter les zones
touristiques du pays et le consommateur occidental.
Pour ABC qui conserve son nom, ses marques et ses dirigeants,
l’arrivée du groupe international permet de donner de nouveaux
moyens commerciaux alors même que le marché se développe for-
tement, mais que les sources de financement se tarissent, en raison
notamment de la mauvaise image du secteur des alcools dans un
pays musulman.
JFE

74
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Israël

Israël
Panorama général
Repères
Capitale Jérusalem
Superficie 21 060 km2
Population 6 400 000 habitants
Langues parlées Hébreu, arabe, anglais, français, russe
PNB/habitant (dollars) 19 000
Religion Juifs (80,1 %), musulmans (14,6 %),
chrétiens (2,1 %), autres (3,2 %)
Fête nationale 5 mai (indépendance en 1948)

Géo-économie
Au carrefour de trois continents, l’Europe, l’Afrique et l’Asie,
Israël bénéficie d’une excellente réputation pour son économie à la
pointe de la technologie. Ce positionnement en a une destination
incontournable pour les investissements étrangers de beaucoup de
grandes sociétés multinationales et entreprises de capital-risque.
La transition d’un système économique en grande partie collectif,
fondé sur des productions traditionnelles, à une économie libérale
commercialisant une grande variété de produits manufacturés dans
le monde entier a été réalisée en un peu plus de cinquante ans. C’est
le secteur industriel qui a nourri la transformation et la croissance
de l’économie. Pendant les deux dernières décennies, les exporta-
tions de marchandises ont été multipliées par cinq, les exportations
industrielles par sept, et les exportations de biens d’équipement, de
machines et d’électronique par dix.
Ce bond en avant de la croissance économique est le résultat d’une
politique claire de soutien et d’encouragement du gouvernement en
faveur de la R&D dans le secteur industriel. La législation est favora-
ble aux investissements, qu’ils soient d’origine locale ou étrangère.
Ces derniers sont libres, à l’exception de quelques secteurs protégés
comme la défense. La main d’oeuvre qualifiée israélienne, amplifiée
par une vague d’immigration massive au début des années 90, est
devenue un atout de très grande valeur. Le pourcentage de scienti-

75
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

fiques et des doctorats en Israël dans la main d’oeuvre globale est


particulièrement haut. Israël est un des leaders mondiaux dans les
domaines de l’équipement médical, des télécommunications, du
logiciel, de l’optique et des biotechnologies. Les accords de libre-
échange établis entre Israël et l’Union Européenne, les Etats-Unis
et ses principaux partenaires commerciaux sont une autre source
importante de cette transformation économique. Israël continue à
prouver son engagement pour une économie libérale en accélérant
les privatisations et la libéralisation.
Les exportations relèvent principalement des secteurs de la tech-
nologie de pointe, des diamants et des produits agricoles (fruits et
légumes). Le premier secteur dans l’économie est celui des services,
représentant 67 % de PIB, suivi de l’industrie avec 30 % et de l’agri-
culture avec seulement 3 %, bien que ce dernier secteur emploie
30 % de la population active. Israël a su s’affranchir en partie de
la rareté de l’eau et de terres arables, en développant de nouvelles
techniques d’irrigation.
Défis
En raison de son déficit en ressources naturelles, l’économie israé-
lienne dépend fortement du commerce extérieur. Deux des plus
importants partenaires commerciaux d’Israël sont les Etats-Unis et
l’Union Européenne. La récession économique mondiale qui a com-
mencé en 2001 a fortement touché les économies dépendantes du
commerce extérieur et Israël n’a pas fait exception. Cependant avec
les premiers signes de reprise de l’économie mondiale, Israël a des
raisons de croire qu’il recevra les effets positifs de la croissance.
Au cours des trois dernières années, la sécurité intérieure a été main-
tenue difficilement, alors que le pays cherchait à signer et ratifier des
accords de paix avec ses voisins. Il est à noter cependant que le fac-
teur sécurité n’a pas affecté le fonctionnement quotidien du secteur
industriel et des autres secteurs économiques qui y sont liés.
Points forts
En dehors de la Silicon Valley, c’est en Israël que l’on trouve la plus
forte concentration de sociétés high-tech au monde, avec 4 000

76
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Israël

entreprises. Le pays est devenu un centre de production de pro-


duits de haute technologie, notamment de logiciels. Il est aussi très
en pointe dans les domaines de l’aéronautique, des médicaments
génériques, des télécommunications et des biotechnologies. Un
phénomène qui s’explique d’abord par la présence d’une main-
d’œuvre diplômée et qualifiée : on compte 135 scientifiques et
ingénieurs pour 100 000 travailleurs, ce qui est la proportion la
plus élevée au monde. De plus en plus d’entreprises israéliennes
sont cotées au Nasdaq et dans les bourses européennes. Le secteur
conserve un réel potentiel de développement.
Beaucoup de multinationales sont des investisseurs à long terme
en Israël, et à ce jour, continuent à y développer leurs départements
de R&D et leurs usines. Des entreprises comme Motorola, Intel,
Microsoft et bien d’autres sont implantés en Israël. Les sociétés
étrangères ont acquis de nombreuses start-ups israéliennes, ont
participé à beaucoup de fusions, ainsi qu’à des joint-ventures
impliquant des compagnies israéliennes.
SP, BSL, MOIT

Le Centre de Promotion des Investissements en Israël


Organisation institutionnelle
Le Centre de Promotion des Investissements (CPI) en Israël est inté-
gré au Ministère de l’Industrie, du Commerce et du Travail (MOIT)
d’Israël. Le Centre a été créé en 1993. Sa mission est d’aider les
entreprises basées à l’étranger qui sont intéressées aux opportunités
d’investissement direct et de joint-ventures en Israël. Le centre se
positionne dans sa communication sur les avantages uniques d’Is-
raël et les facteurs économiques positifs. Ses missions principales
consistent à :
• Aider les compagnies étrangères et les entrepreneurs individuels
cherchant des associés israéliens ou envisageant d’investir ;
• Trouver des compagnies intéressées par des partenariats stratégiques
et des investissements potentiels pour les investisseurs étrangers ;
• Faire correspondre les technologies, les produits et les compagnies
aux besoins des investisseurs étrangers ;

77
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

• Informer l’investisseur étranger sur toutes questions relatives à l’in-


vestissement en Israël.
Le CPI est principalement responsable de l’organisation des visites
liées à l’investissement, de la fourniture d’information et d’autres
aides et activités au sujet des IDE. Le CPI produit également des
publications et des présentations, pour tenir informés les inves-
tisseurs et autres acteurs de l’économie mondiale intéressés par
Israël, du dynamisme de l’économie israélienne et des compagnies
israéliennes qui réussissent.
IDE et attractivité du pays
Les investissements directs étrangers (IDE) étaient sur une courbe
très forte de croissance jusqu’en 2000. Cette croissance est retom-
bée en raison de la récession économique générale et de la sécurité
intérieure. La tendance des derniers mois semblerait indiquer un
léger rétablissement. Le PIB par habitant est parmi les plus hauts
de la région (15 468 US$ en 2002)
Les points forts d’Israël en matière d’attraction des IDE sont bien
connus : innovations majeures dans des secteurs de pointe (logiciel,
communication, informatique), leader mondial dans des techniques
médicales avancées, scientifiques et R&D (le deuxième centre après
la Silicon Valley). Plusieurs multinationales ont effectué des inves-
tissements à long terme en Israël et continuent à y étendre leurs
centres de recherche, essentiels pour leur stratégie globale (Intel,
Siemens, Motorola…)
Site web : http://www.moit.gov.il
Comment investir en Israël ?
La volonté d’Israël de créer un environnement favorable à l’inves-
tissement étranger se traduit par un dispositif législatif d’encoura-
gement sous forme d’aides financières et d’une fiscalité dérogatoire
au droit commun.
Les aides financières relèvent de la loi de 1959 (Investment Law),
qui vise à favoriser le développement de l’industrie et du tourisme.
Les aides (exonérations, prêts garantis, etc.) dépendent d’abord de
la localisation de l’implantation. Israël est divisé en trois zones,

78
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Israël

dont la zone nord qui est la plus favorisée. Elles varient aussi avec
l’importance de l’investissement ou du degré de participation
étrangère.
Les exonérations fiscales concernent le régime dérogatoire au
droit commun fixé dans la loi sur les sociétés (révisée en 1983).
Le taux de taxation de 36 % passe de 10 à 25 % si les entreprises
sont détenues en partie ou en totalité par des capitaux étrangers.
Les sociétés agréées dans le cadre de la loi de 1959 sont imposées
à hauteur de 25 %.
Pour gérer les projets d’investissements directs étrangers, Israël
dispose de deux guichets. D’un côté l’Investment Authority qui
dépend du Ministère des Finances apporte une aide concrète aux
investisseurs dans l’accompagnement du projet d’implantation
notamment. De l’autre le Centre des Investissements (Investment
Center), qui dépend du Ministère de l’Industrie, du Commerce
et du Travail, est l’organe qui labellise et approuve les projets.
C’est également cet organisme qui décide des aides à appor-
ter. Parallèlement, le Centre de Promotion des Investissements
(CPI), placé sous la tutelle du même Ministère de l’Industrie, du
Commerce et du Travail se charge de diffuser l’information en tant
qu’agence de développement et de marketing du pays.
L’encouragement à l’investissement étranger relève également des
incitations dans le domaine de la recherche et du développement.
Israël a su innover en menant très tôt une politique dynamique en
matière d’incubateurs. Un programme a été lancé en 1991 pour
créer un réseau de pépinières d’entreprise qui a participé à la réus-
site technologique actuelle du pays. Le dispositif prévoit que l’État
finance la totalité de l’administration de la pépinière et fournit l’es-
sentiel du budget dans la phase d’amorçage des projets (85 % des
dépenses prises en charge avec un plafond de 150 000 US dollars
par an durant deux ans). D’autres organismes peuvent prendre
ensuite le relais au-delà de la période d’incubation, à l’instar des
fonds de capital-risque. À noter que les autorités facilitent dans ce
domaine les entrées de capitaux puisque les investissements étran-
gers dans les fonds israéliens sont défiscalisés.

79
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Un autre dispositif permet aux investisseurs étrangers de bénéfi-


cier d’aides : l’encouragement aux exportations. Le Ministère de
l’Industrie et du Commerce dispose notamment d’un fonds dédié à
l’aide aux exportateurs. Il s’adresse aux PME qui engagent un plan
marketing de conquête des marchés extérieurs.
Enfin, Israël dispose d’une politique très développée d’aide à la
création d’entreprises, puis au soutien des PME. Ainsi, l’investis-
seur étranger peut bénéficier de l’ensemble des services mis en
place notamment le réseau des 26 centres Mati qui sont autant de
guichets de services dédiés aux entreprises.
JFE, MOIT

Finance & banques en Israël


Le système bancaire israélien présente une configuration très pro-
che de celle des pays développés d’Europe ou d’Amérique, avec un
secteur bancaire public et privé relativement solide, ainsi que des
autorités de régulation financières et monétaires respectées.
La principale caractéristique du système bancaire israélien est sa
grande concentration puisque les cinq plus gros établissements ban-
caires détiennent près de 95 % des actifs. Il s’agit des banques natio-
nales Hapoalim, Leumi, Discount, Mizrahi et First International.
Les trois premières détiennent plus de 75 % de parts de marché.
Au total, le secteur est composé d’une quarantaine de banques
dont une vingtaine de banques commerciales. Le secteur public ne
représente désormais qu’une part mineure de l’ensemble, puisque
l’État ne détient plus que des participations au sein des banques
Discount et Leumi et affiche sa volonté de les céder.
Les acteurs étrangers sont essentiellement présents à travers des
bureaux de représentation, mais quelques grands établissements
disposent de filiales à l’instar de City Bank, Standard Chartered
Bank, HSBC et Dexia, qui détient la majorité du capital de la banque
Otzar Hachilton Hamekomi, numéro 3 du marché du crédit aux
collectivités locales. Au total, la politique de crédit est relativement
dynamique, compte tenu du développement de la concurrence
entre établissements.

80
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Israël

Outre la privatisation des participations de l’État, plusieurs réfor-


mes ont été menées au cours des années 90 pour amener le système
bancaire au niveau des standards internationaux. En 1997, pour
éviter les risques liés à la formation de conglomérats, les banques
ne peuvent plus détenir plus de 20 % d’une entreprise non finan-
cière. Des efforts ont également porté sur la régulation avec une
indépendance accrue de la Banque centrale dont « la compétence
technique est au niveau de celle des pays de l’OCDE et qui appli-
que les critères du comité de Bâle » observe la mission économique
française (Source : MINEFI/DREE, Mars 2003). Enfin le système
financier bénéficie d’une Bourse moderne à Tel Aviv et d’une mul-
titude d’acteurs financiers spécialisés à l’instar d’un marché mature
du capital-risque.
JFE

Opportunités d’affaires en Israël


Les opportunités d’investissement pour les petites et grandes entre-
prises étrangères se situent dans les secteurs les plus dynamiques
de l’économie israélienne, même si ponctuellement des occasions
existent de « percer » dans des activités moins développées loca-
lement.
Parmi les points forts du pays, qui recèle encore un fort potentiel,
le secteur des nouvelles technologies arrive en tête. Il concerne de
nombreuses activités : l’aéronautique, l’électronique civile et mili-
taire, les composants, les télécoms, l’informatique et les biotech-
nologies. Dans ces domaines, Israël héberge des implantations de
multinationales qui viennent par exemple pour localiser des centres
de R&D afin de profiter d’une main-d’œuvre hautement qualifiée
et du dynamisme de la recherche nationale. Le pays est également
riche de milliers de start-ups, dont l’essor a été dynamisé par le
développement des technologies de l’information et d’Internet.
Le secteur des nouvelles technologies a entraîné avec lui l’émer-
gence d’une forte activité de capital-développement, qui représente
également pour les investisseurs étrangers de réelles opportunités,
malgré le ralentissement qu’a connu le secteur au cours des derniers

81
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

mois. Les autorités continuent d’ailleurs de soutenir la venue d’in-


vestissements étrangers dans les fonds israéliens de capital-risque
en proposant une défiscalisation des participations étrangères. La
croissance du capital investissement est également favorisée par
l’existence d’une place financière importante, la Bourse de Tel Aviv,
qui permet aux investisseurs de réaliser leur placement par intro-
duction sur les marchés financiers.
Le secteur des biotechnologies mérite une attention particulière
puisqu’il est devenu l’un des domaines d’excellence nationale, avec
plus de 150 sociétés, dont une quinzaine cotées en Bourse. L’activité,
qui bénéficie à la fois d’aides publiques et de l’engagement des
bailleurs de fonds privés, à travers notamment le capital dévelop-
pement, permet aux entreprises des secteurs connexes (industrie
pharmaceutique, laboratoires, équipements médicaux, etc.) de trou-
ver de nouveaux produits et/ou de nouveaux débouchés. Exemple
de secteur en plein essor, les médicaments génériques.
Compte tenu de la situation intérieure extrêmement tendue, l’en-
semble des activités concernant la sécurité a connu une forte crois-
sance au cours des dernières années. Ce qui permet aux prestataires
de services ou aux fournisseurs d’équipements de trouver dans le
pays une forte demande. Selon les professionnels, le secteur est
d’ailleurs devenu le 5e pôle d’activités en Israël avec des domaines
d’excellence dans la biométrie, la surveillance et la protection, etc.
Le budget militaire de l’État d’Israël reste important et les com-
mandes auprès des grands industriels, comme des fournisseurs de
technologies, continuent d’augmenter.
Le marché israélien offre bien d’autres débouchés, liés en partie
aux spécificités géographiques et climatiques du pays, dans les
secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire, de l’environne-
ment et des transports. Le pays est engagé dans la réalisation d’un
programme à long terme de modernisation de ses infrastructures
routières, de ses centrales de production et de distribution d’élec-
tricité, de ses installations de traitement de l’eau et de ses réseaux
de télécommunications. Le climat et l’histoire font également du
pays un centre touristique de premier plan. Les opérateurs trou-

82
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Israël

vent dans les sites historiques et naturels autant d’occasions de


s’implanter.
JFE, MOIT
Télécom & internet en Israël
Le réseau des télécommunications israélien est entièrement numé-
risé. Dans le domaine des communications fixes, l’opérateur Bezeq
est en train d’être privatisé. Les secteurs des communications inter-
nationales, de la téléphonie cellulaire, de la télévision multi-chaînes,
et de l’Internet à haut débit ont déjà franchi cette étape.
Les technologies utilisées pour les communications cellulaires
sont CDMA (Pelephone), TDMA (Cellcom), GSM (Partner et bien-
tôt Cellcom), et iDEN ESMR (Mirs), et UMTS (prévu en 2004 pour
Pelephone, Cellcom, et Partner). Le marché du mobile a connu une
croissance accélérée au cours des dernières années. Les entreprises
offrent des services de plus en plus avancés, tels que la transmission
d’images, le téléchargement de jeux, etc.
On recense environ 60 fournisseurs d’accès à Internet, dont les
principaux sont Netvision, Internet gold, Bezeq international et
Barak online. Près de la moitié des entreprises sont connectées à
la Toile. Les portails les plus fréquentés par les internautes sont
Walla, Yahoo, MSN Israël, et Nana. Plus de 1 100 000 foyers (92%)
sont équipés du câble.
Données 2003 sur la télédensité israélienne
Lignes fixes en service (millions) 3,1
Téléphonie mobile (abonnés, en millions) 6,2
Abonnés à l’Internet (en millions) 2
SP

Success story : Tel Aviv Grenoble, alliance high tech


planétaire
L’acquisition de la société Galayor (littéralement « guide d’onde »
en hébreu) par Memscap, entreprise de haute technologique
basée à Grenoble en France illustre bien la capacité de l’économie
israélienne de donner naissance à des start-up dont le savoir-faire
dépasse très vite les frontières

83
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

L’alliance entre les deux entreprises est d’abord stratégique, fondée


sur le partenariat. L’objectif est d’utiliser les développements réali-
sés par GalayOr et l’expertise de mise en boîtier et de production de
Memscap. Les deux sociétés veulent apporter, au marché des télé-
communications notamment, une nouvelle génération de produits
optiques très sophistiqués comme un atténuateur optique variable
digital intégré à boucle fermée (« DVOA »).
L’acquisition de Galayor à l’automne 2003 a permis d’optimiser le
partenariat. Memscap, coté en Bourse depuis 2001, propose aux
dirigeants de Galayor d’acquérir des titres de la nouvelle maison
mère. Le centre R & D demeure à Tel Aviv tandis que le réseau
commercial et de distribution, la mise en production se répartit
dans les différents sites de Memscap en France, aux États-Unis
et en Égypte. « L’acquisition de Galayor conforte notre avantage
technologique » souligne Jean-Michel Karam, le PDG fondateur de
Memscap. « Nous partageons la même vision et les mêmes valeurs.
Ensemble, nous allons apporter au marché mondial les meilleurs
produits optiques utilisant la technologie des MEMS », déclare Uri
Geiger, Président directeur général de GalayOr, qui devient prési-
dent de la division optique du groupe.
Memscap (165 personnes), est un spécialiste du Mems (Micro
Electro Mechanical System). C’est un système microscopique (jus-
qu’à 50 fois plus petit que le diamètre d’un cheveu) qui associe des
éléments mécaniques, optiques, électromagnétiques et thermiques
à l’électronique. Cette technologie s’appuie sur un semi-conduc-
teur, en lui conférant de nouvelles fonctionnalités à un coût très
compétitif.
Galayor basé à Tel Aviv est un fournisseur de systèmes optiques
sur puce unique entièrement à base de silicium. L’entreprise qui
emploie 16 personnes, créée en 2000, est le fruit d’un essaimage
(quatre ans de recherche à l’université de Tel Aviv) et a été financée
par des capitaux-risqueurs.
JFE

84
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Jordanie

Jordanie
Panorama général
Repères
Capitale Amman
Superficie 89 210 km2
Population 5 500 000 habitants
Langues parlées Arabe, anglais
PNB/habitant (dollars) 1 757 US$
Religion Musulmans sunnites (92 %), chrétiens (6 %),
autres (2 %)

Géo-économie
Placée à la jonction de l’Asie, de l’Europe et de l’Afrique, la Jordanie
partage sa frontière septentrionale avec la Syrie, méridionale avec
l’Arabie Saoudite, orientale avec l’Irak et occidentale avec l’Autorité
Palestinienne et Israël.
La Jordanie est une monarchie constitutionnelle. Le Roi, Sa Majesté
Abdullah II, a accédé au trône après la mort du Roi Hussein en 1999.
Le gouvernement est nommé par un décret exécutif. Le gouverne-
ment, cependant, a besoin d’obtenir la confiance du Parlement, dont
les membres sont élus par vote populaire. Le système judiciaire dis-
pose d’une indépendance complète vis à vis du gouvernement.
La Jordanie couvre approximativement 89 000 kilomètres carrés et
la population est d’environ 5,5 millions de personnes. Le taux de
croissance de la population est de 2,8% par an. 60% des habitants
ont entre 15 et 64 ans. Les groupes ethniques principaux sont les
Arabes, avec 98% de la population, les Caucasiens et Arméniens,
avec 1% chacun. Les musulmans sunnites constituent 92% de la
population, et les chrétiens 6%.
La Jordanie n’est pas riche en ses ressources naturelles bien
qu’elle dispose d’immenses réserves de potasse et de phosphates.
L’économie dépend de sa main d’œuvre, jeune et instruite et talen-
tueuse... C’est à elle que le pays doit son PIB de 9 milliards d’US$ en
2002, avec un taux de croissance de 4,9%. La contribution des divers
secteurs à ce PIB est la suivante : agriculture 3,5% ; mines 3,1% ; pro-

85
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

duction manufacturière 17% ; électricité et eau 2,7% ; construction


5,5% ; commerce, restaurants et hôtels 11,4% ; transport et commu-
nications 17,8% ; finances, assurance, immobilier et services 19,5% ;
production des services publics 17% ; services sociaux 3,7%.
Le revenu par habitant s’élève à 1 757US$ et les réserves de devises
étrangères à 4,9 milliards d’US$, couvrant dix mois d’importations.
En 2002, la Jordanie a exporté 2,7 milliards d’US$ dans les mar-
chandises et services tels que la potasse, les phosphates, le ciment,
les vêtements, les chaussures, les produits chimiques, les huiles
animales et végétales, les animaux vivants, les fruits, les légumes,
les boissons, ou le tabac, et importé 4,9 milliards d’US$. Un pour-
centage très grand des importations concerne le pétrole.
159 compagnies sont cotées à la bourse des valeurs d’Amman avec
une capitalisation boursière totale de 9,8 milliards d’US$, dont 37 %
aux mains d’actionnaires étrangers. La capitalisation boursière
s’élève à 105 % du PIB.
Ces dernières années, la Jordanie a conclu diverses alliances com-
merciales stratégiques, afin de résoudre certaines de ses difficultés
économiques – dues à la rareté des ressources disponibles et à la
petite taille du marché intérieur. La Jordanie est ainsi devenue
membre de l’Organisation Mondiale du Commerce, a été le qua-
trième pays de la région à signer un accord de libre échange avec les
Etats-Unis, a signé un accord de partenariat avec l’Europe, ainsi que
plusieurs accords bilatéraux de libre-échange avec des pays arabes.
Le Royaume a enfin obtenu le statut des « Qualifying Industrial
Zones » par les Etats-Unis. Ce statut a permis une croissance remar-
quable du secteur du vêtement en Jordanie puisque ces produits
entrent libres de droits et de quotas sur le marché US. Ces accords
ont donné accès à la Jordanie à des investisseurs dans le monde
entier et à plus de 700 millions de consommateurs.
Défis
La rareté des ressources naturelles et la dépendance des sources
d’énergie étrangères sont parmi les défis les plus importants de la
Jordanie. Le secteur agricole souffre du manque d’eau et de terres
disponibles.

86
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Jordanie

La géopolitique du pays, au cœur du Moyen-Orient, le rend vulné-


rable aux événements de la région.
Le chômage, qui demeure un fardeau économique, n’a pas été
atténué par la chute des recettes de tourisme dus à l’Intifada et aux
événements de l’Irak voisin.
Points forts
Le facteur humain constitue la principale ressource de la Jordanie,
et la fierté de la nation... Avec 1,3 million d’actifs, le pays bénéficie
d’une main-d’œuvre instruite, qualifiée, très concurrentielle, et
jeune. Dans une région troublée, la stabilité politique, légale et
sociale demeurent des atouts précieux du Royaume.
Les accords de commerce international mentionnés ci-dessus témoi-
gnent des relations amicales de la Jordanie dans le domaine des
affaires. Ils ont été une source importante d’investissements directs
étrangers dans le pays.
Jordan Investment Board (JIB)
Jordan Investment Board (JIB) est une agence de haut niveau
chargée de favoriser la Jordanie comme destination privilégiée des
investissements directs étrangers, et soutenant les investissements
directs domestiques au service de la prospérité économique jorda-
nienne.
Jordan Investment Board est une entité publique coopérant avec le
secteur privé, afin de promouvoir la Jordanie, son environnement
favorable aux affaires, et ses diverses opportunités d’investisse-
ment. JIB offre des services haut de gamme pour faciliter les procé-
dures d’enregistrement et d’autorisation pour les projets, avec une
approche aussi simplifiée que possible pour les investisseurs.
Depuis sa fondation en 1996, JIB propose aux investisseurs un
ensemble de services de base, à savoir :
• Diffusion d’informations, de résultats, de rapports, d’enquêtes et
d’opportunités d’affaires, à travers les publications de JIB, des con-
férences, la communication aux médias, ou des activités de relation
publique ;
• Préparation de « packages » d’aide au service des investisseurs, avec

87
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

un guichet unique qui intervient au niveau des pré-autorisations ou


autorisations de projets, et du suivi des entreprises ;
• Octroi d’incitations financières telles que des exemptions de droits de
douane et des réductions d’impôt sur le revenu allant jusqu’à 100% ;
• Amélioration des procédures d’affaires, avec tous les formulaires
normalisés disponibles sur un simple CD;
• Définition d’opportunités d’investissement, avec cinquante études
de pré-faisabilité diffusées gratuitement aux intéressés et couvrant un
éventail de secteurs et de tailles de projet ;
• Promotion du pays dans divers types de supports (construction de
l’image de la Jordanie) ;
• Recommandations de stratégie pour les autorités publiques et le sec-
teur privé ;
• Conseil juridique aux entreprises « clientes » ;
• Fourniture d’information aux divers contacts intéressés.
La Jordanie dispose de zones industrielles particulières (QIZ - zones
industrielles qualifiées) qui ont le privilège de pouvoir exporter
hors quotas et en franchise la majorité de leurs produits vers les
Etats-Unis.
Le gouvernement jordanien a également converti le port d’Aqaba
et ses abords en zone spéciale en mai 2001, afin d’attirer et déve-
lopper le sud du pays, et d’y créer un pôle économique majeur et
exempt de droits. La nouvelle zone offre un « package » attrayant
qui inclue un impôt de 5% seulement sur les bénéfices nets, une
exonération totale de la taxe sur les services sociaux, de l’impôt sur
la distribution des dividendes et des bénéfices, de la taxe foncière
et de la taxe de construction.
Site web : http://www.jordaninvestment.com/
JIB, BSL

Comment investir en Jordanie ?


Les autorités jordaniennes ont développé un cadre législatif et fiscal
compétitif pour les investisseurs et ont ouvert l’économie aux mar-
chés extérieurs grâce à la signature de nombreux accords bilatéraux
de libre-échange.
Pour les entrepreneurs qui souhaitent investir en Jordanie, les lois

88
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Jordanie

N° 16 de 1995 et N° 13 de 2000 offrent un cadre avantageux. Ces


lois traitent de manière égale les investisseurs locaux et étrangers
et fournissent des facilités et exemptions notamment pour les
secteurs de l’industrie, l’agriculture, l’hôtellerie et du transport
maritime et ferroviaire, le traitement de l’eau, les parcs à thème,
les centres de convention, la production pétrolière et gazière. Les
investisseurs étrangers peuvent disposer de la totale propriété de
ces projets. Dans certains secteurs cependant, leur participation est
limitée à 50 % comme dans le commerce et la construction. De plus,
l’investissement minimal requis pour les étrangers est d’environ
63 000 euros.
Par ailleurs, l’agence de promotion de l’investissement (Jordan
Investment Board - JIB) offre des remises d’impôts et de charges sur
une période de 10 ans sur la base de la localisation géographique
de l’investissement. La Jordanie est ainsi divisée en trois zones, A,
B et C ; C regroupant les zones les moins développées du pays. Les
investissements dans la zone A bénéficient d’une remise de 25 %
sur les impôts et les charges, la zone B de 50 % et la zone C de 75 %.
L’impôt sur le revenu dans les la plupart des secteurs mentionnés
est de 15%. Il n’y a aucun impôt sur le revenu sur les bénéfices pour
les produits exportés. Les investissements en capital et les pièces de
rechange sont exempts de droits de douane.
Le gouvernement a par ailleurs lancé une campagne de privatisation
multiforme qui suit son cours. Des entreprises sont entièrement pri-
vatisées, d’autres partiellement alors que certaines ont une gestion
privée avec un actionnariat public. De nombreuses opportunités
existent avec les privatisations attendues des mines de phosphate,
des secteurs de l’électricité et de l’eau, etc. Voir www.epc.gov.jo pour
une information plus détaillée.
Afin de développer son commerce extérieur, la Jordanie a rejoint
l’Organisation Mondiale du Commerce en 2000. Elle a également
signé, dans le cadre du processus de Barcelone, un accord d’asso-
ciation avec l’Union Européenne, entré en vigueur en mai 2002,
devenant ainsi le seul pays sans façade méditerranéenne à faire
partie du partenariat euroméditerranéen.

89
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Un accord de libre-échange (ALE) a par ailleurs été conclu avec


les États-Unis, le quatrième accord de ce type signé par les États-
Unis avec un pays étranger. L’ALE met fin de manière graduelle
aux barrières tarifaires et non tarifaires dans les échanges entre les
deux pays. Cet accord vient se superposer aux zones industrielles
qualifiées (Qualified industrial zones - QIZ), mises en place depuis
1996. Les QIZ sont des parcs industriels qui offrent un accès sans
droits de douanes, ni quotas à tous les produits et services qui y
sont produits, alors que dans l’ALE les droits de douanes sont
réduits de manière graduelle et qu’il est exigé qu’un minimum de
35 % de la production soit d’origine jordanienne. Ces zones sont
particulièrement intéressantes pour les industries du textile, qui
font face à des barrières tarifaires très élevées et des quotas d’impor-
tation aux États-Unis. Pour les entreprises tournées vers l’export,
la possibilité existe également de s’implanter dans l’une des neuf
zones franches du pays qui sont équipées d’infrastructures de bon
niveau. Des informations plus détaillées sur les zones franches en
Jordanie sont disponibles sur www.free-zones.gov.jo
Les droits de douane, quant à eux, sont faibles avec un plafond
limité à 30 %, sauf pour les alcools et le tabac. En outre, les diver-
ses formalités administratives sont limitées et simplifiées. En effet
aucune licence d’importation n’est nécessaire. Enfin, aux droits de
douane s’ajoute une taxe à la valeur ajoutée de 13 % est ajoutée au
prix des marchandises au point de vente au consommateur.
JY, JIB

Finance & banques en Jordanie


Le secteur bancaire jordanien est très dynamique et libéral. 21 ban-
ques le composent, cinq d’entre elles filiales de banques étrangères,
dont trois occidentales (HSBC, Standard Chartered et Citygroup).
Par ailleurs, cinq banques sont des banques d’investissement, bien
que leurs activités diffèrent peu des autres banques commerciales,
et deux sont des banques islamiques. En plus de ces 21 banques, il
existe quatre organismes spécialisés dans le crédit pour les secteurs
agricole (Agricultural Credit Corporation), industriel (Industrial

90
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Jordanie

Development Bank), de l’habitat (Beitna) et du développement


rural (Cities and Villages Development Bank). Trois banques
nouvellement établies commenceront bientôt leurs opérations, la
National Bank of Kuwait, l’Audi Bank et la BLOM du Liban.
Les deux plus grandes banques en termes d’actifs sont l’Arab Bank
(26 milliards de dollars US d’actifs) dont la présence internatio-
nale est très importante et la Housing Bank for Trade and Finance
(2,3 milliards d’US$). Une nouvelle loi sur les opérations bancaires,
qui vise à améliorer l’efficacité du secteur, est entrée en vigueur en
2000. Cette nouvelle loi protège les intérêts des déposants, dimi-
nue les risques du marché monétaire, s’oppose à une concentration
excessive des activités de prêt et inclut des mesures sur de nouvelles
pratiques en matière d’opérations bancaires (e-commerce, opéra-
tions bancaires par internet) et sur le blanchissement d’argent.
Après les difficultés enregistrées par la Jordanie à partir du milieu
des années quatre-vingt-dix, une nouvelle loi bancaire, votée en
2000, a assaini le secteur avec un renforcement de la lutte contre le
blanchiment, une protection plus grande des déposants, ainsi que
des règles nouvelles pour encadrer le commerce et la banque en
ligne. Les réserves en devises étrangères ont atteint 5,2 milliards
d’US$ en 2002, comparés à 1,7 milliard d’US$ en 1997. Les réserves
ont été notamment accrues par l’apport des privatisations et les
transferts des ouvriers jordaniens émigrés.
Quant au crédit, près du quart du financement des banques sont
allés au financement des activités de commerce en 2002, 22 % aux
investissements en portefeuille et 17 % au secteur de la construc-
tion. Le secteur industriel a lui bénéficié de 15 % des crédits.
La Banque centrale de Jordanie, l’autorité de supervision du sys-
tème financier, autorise le crédit en devises à la condition que les
remboursements des prêts se fassent aussi en devises. Le dinar
jordanien s’échangeait à environ 1,27 dinar pour un Euro (septem-
bre 2003). Il est totalement convertible pour toutes les opérations
commerciales et les transferts de capitaux.
La présence d’une véritable Bourse des valeurs renforce le rayon-
nement du pôle bancaire et financier jordanien. Le marché des capi-

91
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

taux est limité en Jordanie, avec une capitalisation approximative


de 9,8 milliards d’US$, soit environ 70% du PIB. Il existe 30 entre-
prises de courtage et 159 compagnies listées à la Bourse d’Amman.
37% de la capitalisation est détenu par des non-jordaniens.
Un rapport récent de Moody’s a amélioré le rating des dépôts en
devise étrangère de la Jordan’s Housing Bank for Trade and Finance
de la Cairo-Amman Bank. Ceci fait suite à l’augmentation du pla-
fond des dépôts en devise étrangère de la Jordanie. Le rapport a
également amélioré la notation de la Jordanie (note Ba2), avec une
perspective stable, en dépit du scepticisme antérieur lié à la guerre
d’Irak.
JFE, JIB

Télécom & internet en Jordanie


Avant sa privatisation partielle, le gouvernement jordanien a
attribué à la Jordan Telecommunication Company (JTC) des licen-
ces additionnelles pour les services suivants : téléphone mobile,
lignes fixes, accès Internet, messagerie, publiphones, satellite et
groupage.
L’amélioration prévue des services et l’ouverture du secteur des
télécommunications à la libre concurrence d’ici 2005 vont créer
des opportunités d’affaires et d’investissement, pour des projets
susceptibles de satisfaire la demande croissante sur le réseau.
Depuis la loi sur les télécoms de 1995, l’ensemble des services de
téléphonie a été ouvert au secteur privé en Jordanie et une autorité
de régulation du secteur a été mise en place, la Telecommunication
Regulatory Commission – TRC). C’est elle qui supervise l’activité des
opérateurs, l’interconnexion et qui attribue les nouvelles licences.
Dans la téléphonie fixe, l’activité demeure aujourd’hui aux mains
de l’opérateur national Jordan Telecom (détenu à hauteur de 40 %
par France Telecom après la privatisation partielle opérée en 2000).
L’ouverture à la concurrence est fixée à la fin 2004. 680 000 lignes
fixes sont actuellement recensées pour une capacité totale de
Jordan Telecom estimée à 800 000 unités. Le réseau de l’opérateur
est particulièrement bien connecté aux circuits internationaux via

92
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Jordanie

notamment un réseau en fibre optique, des câbles sous-marins et


le satellite.
Dans la téléphonie mobile, la TRC a autorisé deux opérateurs
à intervenir sur le marché. Il s’agit de Fastlink (propriété du
Koweitien Mobile Telecommunications Company) et Mobilecom
(filiale de Jordan Telecom). Une troisième licence a été accordée
et doit être opérationnelle au printemps 2004. Au total, avec quel-
que 1,2 million d’abonnés, le taux de pénétration du mobile en
Jordanie atteint 22 % (Source : MINEFI-DREE. Mission économique
en Jordanie). Le marché total est estimé à environ deux millions
d’usagers. Le taux de couverture du territoire atteint quelque 99 %
du pays. Autre présence dans le mobile : l’émirati Thuraya qui offre
des communications via satellite.
Dans l’Internet, le pays est également bien équipé, avec une dou-
zaine de fournisseurs d’accès. Fin 2002, le nombre d’abonnés total
était estimé à 71 000. Principal obstacle : le faible équipement infor-
matique des ménages.
Enfin, parallèlement à l’essor du secteur privé, les autorités jor-
daniennes maintiennent une politique volontariste en lançant
plusieurs initiatives d’e-learning (réseau à haut débit entre les
universités) et d’e-gouvernement.
JFE

Opportunités d’investissement en Jordanie


A la faveur de ses multiples accords bilatéraux (Etats-Unis, Europe et
pays arabes), la Jordanie est devenue l’un des pays les plus ouverts
aux échanges extérieurs. Ainsi, une implantation en Jordanie ouvre
des perspectives non seulement vers le marché local, mais aussi
vers les pays de la région grâce aux plateformes de réexportation
que le pays a mis en place. Parallèlement à cette place privilégiée,
les autorités jordaniennes ont également favorisé l’investissement
en développant une offre spécifique aux investisseurs étrangers au
sein de zones économiques spéciales.
Par exemple, la zone économique spéciale d’Aqaba développe
autour de trois domaines d’activités (le tourisme, les services et

93
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

l’industrie) un véritable pôle économique, concentré des forces


du pays et soucieux de son environnement. Tous les porteurs de
projets, intéressés à la création de nouveaux services hôteliers et de
loisirs, le développement d’activités autour du port d’Aqaba ou/et
prêts à moderniser les infrastructures de la zone sont les bienvenus
à partir du moment où ils s’engagent dans une démarche de déve-
loppement durable.
Parmi les axes de développement mis en avant par les autorités
jordaniennes, figurent les technologies de l’information et de la
communication. Après sa révolution télécom lancée dès 1995, le
Royaume souhaite que ses infrastructures haut débit (création d’un
réseau entre les huit universités) servent l’industrie des logiciels et
du multimédia. Un plan ambitieux d’e-gouvernement et d’e-com-
merce accompagne cette démarche qui s’appuie sur la création
d’incubateurs et de pôles de développement technologique qui
bénéficient d’aides et d’exonérations.
D’autres opportunités d’affaires résident dans la politique volon-
tariste de libéralisation de l’économie. Le programme de pri-
vatisations se poursuit dans le sillage des premières opérations
(téléphonie mobile, ciment, banques). Parmi les dossiers en cours,
et non des moindres, l’ouverture de la téléphonie fixe à de nou-
veaux opérateurs dès le 1er janvier 2005. Dans certains secteurs, la
puissance publique reste encore majoritaire, ce qui laisse la porte
ouverte à l’entrée d’acteurs privés de plus ou moins petites tailles,
en particulier dans l’électricité, la santé et les infrastructures.
Parmi les autres opportunités, la pierre (marbre, etc.), souvent
exploitée par des sociétés italiennes et les produits cosmétiques uti-
lisent les ressources naturelles très particulières de la Mer Morte. Il
existe de nombreuses autres opportunités d’investissement, depuis
le projet du centre-ville d’Amman (Abdali), jusqu’aux produits
pharmaceutiques et les projets miniers.
Des places sont également à saisir dans l’agriculture. Malgré un
climat aride, il existe dans certaines zones une véritable activité de
production de légumes et de fruits qui pourrait profiter d’investis-
sements nouveaux (la loi sur la promotion des investissements com-

94
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Jordanie

prend une série d’exemptions fiscales et douanières pour les projets


agricoles). Les sociétés notamment spécialisées dans l’emballage et
le transport frigorifique pourraient trouver dans ce pays, qui met
en avant sa vocation logistique, de nouveaux débouchés. Toutes
les activités liées aux transports terrestres, maritimes voire aériens
sont également, dans ce petit pays carrefour, fortement privilégiées.
D’où également un gros effort dans le domaine des infrastructures.
Au-delà, c’est tout le secteur du BTP qui affiche son dynamisme en
raison du nombre de projets publics et des besoins privés.
« Last but not least », la Jordanie s’affiche comme le pôle de stabilité
de la région. Pour attirer les investissements étrangers, la Jordanie
bénéficie d’un environnement commercial qui atteint les standards
internationaux. La culture anglo-saxonne règne dans la vie des
affaires ce qui incite les entreprises étrangères à s’installer. De ce
point de vue, une implantation en Jordanie peut-être un tremplin
pour rayonner à la fois au Proche-Orient et vers les pays du Golfe
car c’est à Amman que les hommes d’affaires venus de Syrie, du
Liban ou des pays du Golfe se fixent rendez-vous. Cette position
stratégique tient également à la situation politique. La stabilité du
Royaume fait du pays un point d’ancrage solide qui permet notam-
ment de bénéficier des multiples accords d’échanges que le pays
a fixés tout à la fois avec les pays arabes, Israël, les Etats-Unis et
l’Europe. Une position inédite dans le monde arabe.
JFE

Success story : Land Rover fait un investissement


stratégique tout terrain
Land Rover, le premier producteur britannique de voitures tout
terrain, a ouvert à Maan, au sud de la Jordanie, la première usine
d’assemblage de voitures du royaume hachémite.
L’investissement de 100 millions de dollars est effectué en parte-
nariat avec le groupe jordanien Shaheen Business and Investment
Group. L’unité de production est une usine d’assemblage qui impor-
tera les différentes parts des voitures directement du Royaume-Uni.
Dans un premier temps, la capacité de production annuelle est de

95
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

5 000 voitures et la Land Rover Defender constitue le seul modèle


assemblé. Dans une deuxième étape, la capacité sera portée à 10 000
véhicules par an et de nouveaux modèles seront ajoutés au catalo-
gue, y compris la Freelander et la Discovery. Au moins 500 nouvel-
les opportunités d’emplois, dont 100 pour des postes d’ingénierie,
sont attendues de cet investissement.
Le partenaire jordanien, le Shaheen Business and Investment Group,
contribue seul au capital de la société alors que Land Rover apporte
son savoir-faire et son soutien managérial, technique et logistique.
Shaheen Business and Investment Group est un des grands conglo-
mérats jordaniens et, à travers sa filiale, la Ole Automotive Trading
Company, il était déjà le distributeur exclusif des véhicules Land
Rover dans le royaume. Au départ, BMW, la société mère de Land
Rover devait être partie prenante du projet. Après la vente de ses
parts dans la société britannique à Ford, le groupe allemand s’est
retiré du projet.
Jusque-là, Land Rover vendait ses véhicules dans toute la région
du Moyen-Orient grâce à son réseau d’importateurs et de distribu-
teurs locaux qui importaient directement les véhicules de l’usine du
groupe basée à Solihull en Angleterre. Selon Bill Begg, le directeur
régional Moyen-Afrique de Land-Rover, l’objectif est de faire de
la Jordanie un centre stratégique de fourniture pour le reste de la
région.
JY

96
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Liban

Liban
Panorama général
Repères
Capitale Beyrouth
Superficie 10,452 km2
Population 4 000 000 d’habitants
Langues parlées Arabe, français, anglais, arménien
PNB/habitant (dollars) 4 728 US$
Religions Musulmans (70 %), chrétiens (30 %)
Fête nationale 22 novembre (indépendance en 1943)

Géo-économie
Au sud de la Syrie, au nord d’Israël et de la Jordanie, et à l’est de
l’Irak, le Liban est au cœur d’une zone de conflits. Après une forte
croissance à l’issue de la guerre, l’économie plafonne depuis trois
ans. Le gouvernement a donné le coup d’envoi d’une série de réfor-
mes structurelles. Au programme, l’adoption de mesures visant à
promouvoir les investissements, et favoriser l’intégration du Liban
dans l’économie mondiale. Le maintien de la stabilité monétaire et
la baisse de l’inflation font partie des objectifs des autorités, afin de
relancer la croissance. Pour compléter ce train de mesures, la TVA
a fait son apparition. Lors de la conférence de Paris II, en novem-
bre 2002, la communauté internationale a annoncé son intention
d’aider financièrement le Liban.
Si le secteur des services est un poids lourd de l’économie (67 % du
PIB), l’agriculture et l’industrie jouent également un rôle important.
L’agriculture emploie 10% de la main d’ œuvre et on estime que 30%
de la population vit à travers les emplois et activités connexes qu’elle
génère. L’agriculture occupe, quant à elle, 12% du PIB. D’autre part,
le secteur industriel, majoritairement composé d’entreprises à carac-
tère familial, représente 21% de PIB et emploie un pourcentage simi-
laire de la main-d’œuvre. Au cours des dernières années, le Liban
a développé des compétences majeures dans le domaine bancaire,
des services financiers, du tourisme, des services professionnels, de
la santé, l’éducation, la publicité, la communication, etc.

97
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Grâce à une longue tradition de marché ouvert, le Liban entretient


des liens étroits avec le monde arabe, les États-Unis et l’Europe.
L’Union Européenne est d’ailleurs le premier partenaire commer-
cial. L’accession à l’OMC est en cours. Membre de la Ligue des États
arabes, le Liban est assuré de l’aide d’une diaspora de 15 millions
de nationaux vivant à l’étranger. Excepté pour les infrastructures,
le gouvernement s’est toujours gardé d’intervenir dans le secteur
privé, qui représente 90 % du PIB. L’ouverture du marché libanais
vers l’extérieur représente l’une des sources de son attractivité. La
signature de l’accord d’association avec l’Union Européenne en juin
2002 s’ajoute aux différents traités de libre-échange signés avec des
pays arabes. En 2005, la Zone arabe de libre-échange qui regroupera
14 autres pays devrait voir le jour. Un accord avec la Syrie permet
déjà aux produits libanais d’accéder sans restrictions, tarifaires ou
autres, au marché syrien et vice-versa.
L’environnement très libéral des affaires, la liberté de mouvement
des capitaux et des devises, une main-d’œuvre hautement qualifiée
font du Liban un cadre attirant pour les investisseurs étrangers.
De nombreuses sociétés y ont d’ailleurs basé leurs bureaux de
représentations régionales, à partir desquels ils opèrent sur toute
la région du Levant (Liban, Syrie et Jordanie) et du Moyen Orient.
Les sociétés étrangères et locales sont soumises au même droit
commun en matière de fiscalité et de droit du travail. Les investis-
sements privés sont régis par le code commercial libanais dont les
règles s’appliquent de manière similaire aux investisseurs locaux
et étrangers, même si l’acquisition de terrain par des étrangers est
soumise à certains contrôles et l’investissement dans le secteur des
médias leur est interdit. En règle générale, les entreprises étrangères
ont peu de contraintes.
Fin 2002, les taxes douanières ont été fortement réduites. Les tarifs
douaniers appliqués par le Liban se situent déjà à des niveaux très
bas, avec près de 83 % des importations libanaises ayant des tarifs
inférieurs à 5 % (Source : USA Trade). À ces taux s’ajoute une TVA
de 10 %. Les impôts et taxes sont peu élevés, la législation du tra-
vail assez souple. Les formalités douanières ont été extrêmement

98
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Liban

simplifiées depuis une nouvelle loi passée en 2001.


En ce qui concerne les investissements de portefeuille, le Liban
n’impose, là aussi, aucune restriction de transfert, même si l’acti-
vité de la Bourse de Beyrouth reste modeste : 23,5 millions d’actions
échangées pour une valeur de 131 millions de dollars en 2003 dont
à peu près les trois quarts sur les titres de Solidere, la société qui
reconstruit le centre de Beyrouth.
Enfin, il est important de savoir que le Liban a adopté une loi sur
la propriété intellectuelle et les droits d’auteurs largement compa-
tibles avec les exigences de l’OMC.
Le gouvernement libanais à mis en place un plan pour la priva-
tisation des sociétés publiques afin d’augmenter la productivité
et la compétitivité de l’économie, et renflouer les caisses de l’État
pour réduire le montant de la dette. Au premier rang des secteurs
qui vont être privatisés, la téléphonie mobile, l’électricité, l’eau, les
ports et aéroports, etc.

Défis
Le Liban doit faire face à de sérieux défis dans le domaine écono-
mique. Il importe en valeur dix fois plus qu’il n’exporte. Résultat,
la balance commerciale est très déficitaire. Le taux de chômage
s’élève à 16% Les ressources minières (fer, charbon, phosphates,
sel) sont limitées.
Principal point noir, la dette atteint des sommets (180 % du PIB). Le
gouvernement a voté un budget d’austérité pour 2003 et 2004.
La situation géopolitique du Liban, entre Israël et la Syrie le met
en dépendance des équilibres régionaux et il est évident que la
prospérité du pays est étroitement liée au retour de la paix dans
cette région du monde.

Points forts
Plusieurs facteurs contribuent à doter le Liban d’un environnement
propice aux investissements locaux et internationaux. En effet, avec
son régime économique libéral, son environnement d’affaires sûr,
le large accès qu’il donne aux marchés du Moyen Orient et sa main

99
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

d’œuvre extrêmement qualifiée, le pays assure aux investisseurs les


meilleures conditions pour le développement de leurs affaires. Le
Liban est doté de plusieurs facteurs favorables :
• Un emplacement géostratégique qui permet d’accéder à un marché
de presque 300 millions de consommateurs.
• La qualité et la compétence des ressources humaines dont les salaires
sont relativement modérés les aident à augmenter leur productivité.
• Une infrastructure du pays qui a été complètement réhabilitée et
remise à neuf ces dernières années leur permet d’abaisser le coût de
leurs investissements.
• Un système de garantie des investissements et la modération des
taux d’imposition en vigueur contribuent à augmenter leurs marges
de profit.
• Un système financier qui prévoit la libre circulation des capitaux de
tous genres, y compris les profits et dividendes.
• Un cadre juridique libanais exempt de discrimination entre nationaux
et étrangers, et une loi autorisant les non libanais à posséder la totalité
des actions d’une entreprise libanaise.
Le tourisme occupe une place importante dans l’économie. La
douceur du climat, les montagnes enneigées, les vallées et la Mer
Méditerranée expliquent l’attraction que ce pays exerce sur les
voyageurs. La clientèle venait hier d’Europe et des USA, elle est
aujourd’hui en majorité issue des pays du Moyen-Orient et de
l’Europe.
Les services financiers, les activités de l’édition, de la communica-
tion et de la publicité, la consultance sont réputés et ne cessent de se
développer. Le pays est le premier producteur de spots publicitaires
au Moyen-Orient.
L’année 2002 a été marquée par l’affluence des investissements
étrangers d’origine arabe qui ont enregistré la plus grande crois-
sance sur les dix dernières années avec un volume atteignant les 650
millions de dollars américains, selon le rapport annuel de l’Agence
Arabe pour la Garantie des Investissements. Depuis le milieu des
années 90, la tendance ascendante des IDE a reflété une amélio-
ration générale de l’économie au Liban, malgré la régression des
années 2000 et 2001 due au ralentissement de l’économie mondiale

100
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Liban

et aux conséquences des événements du 11 septembre 2001. En


2002, l’accroissement des IDE s’explique par l’amélioration de l’état
des Finances Publiques ainsi que par le regain de confiance suscité
par le succès de la Conférence de Paris II au sein de la communauté
d’affaires. Concernant la distribution des IDA par secteur, 85% des
investissements concernent le secteur tertiaire (hôtels, centres com-
merciaux, etc.). Les investissements saoudiens constituent 53,8% du
total en 2002, suivis par les projets émiratis (29,3%) et koweitiens
(15,4%). Le Liban occupe la deuxième place parmi les pays arabes
au niveau des investissements directs étrangers et bénéficie de
22,3% du total des investissements interarabes en 2002, alors que
ce taux était de l’ordre de 8,5% en 2001 et de 19,3% en l’an 2000.
SP, BSL, IDAL
L’Agence pour le développement
des investissements au Liban (IDAL)
L’Agence pour le Développement des Investissements au Liban
(IDAL), www.idal.com.lb, est une institution publique chargée de
promouvoir les investissements au Liban et d’aider les investisseurs
à mettre en œuvre et développer leurs projets. Promulguée par le
Parlement libanais le 16 août 2001, la loi 360 pour la promotion des
investissements au Liban renforce le rôle d’IDAL en la dotant de
larges prérogatives visant à attirer et encourager les investissements
afin de stimuler le développement économique et social du pays
et de renforcer sa compétitivité. Cette loi accorde une série d’inci-
tations, de réductions et d’exemptions fiscales aux projets d’inves-
tissements portant sur les secteurs de l’industrie, de l’agriculture,
de l’agro-industrie, du tourisme, de la technologie de l’information
et des médias.
IDAL offre une large gamme de services ayant pour objectif la
promotion des investissements ainsi que la facilitation, l’accéléra-
tion et la simplification du processus de leur mise en œuvre. IDAL
regroupe plusieurs activités :
1- Une large gamme de services
Les services offerts aux investisseurs vont de la collecte d’informa-
tions à l’assistance dans l’établissement d’une société en passant par

101
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

l’émission rapide des autorisations et permis requis par les autorités


libanaises. Ces services comprennent :
• Le service “Guichet Unique” qui donne à IDAL le pouvoir de se
substituer aux administrations et institutions publiques ainsi qu’aux
municipalités afin d’accélérer le processus d’émission des autorisations
et permis nécessaires.
• L’intermédiaire entre les entreprises et les investisseurs, service qui
favorise la rencontre entre entrepreneurs locaux et investisseurs locaux
et internationaux afin de mettre en place des projets en partenariat.
• Le centre d’information et d’assistance aux investisseurs qui leur
fournit des renseignements approfondis, détaillés et fiables sur leurs
domaines d’intérêt.
2- Des incitations à l’investissement
IDAL fournit des incitations, des exemptions, des réductions et des
facilités aux projets d’investissement sur la base d’un système de
classification des zones d’investissement visant à répartir effica-
cement et équitablement les activités économiques sur l’ensemble
du pays.
3- Des contrats globaux
Le “contrat global d’incitations” dont IDAL fait la promotion offre
des encouragements personnalisés, des exemptions, des réductions
et des facilités aux projets d’investissements. Ce contrat définit
autant les droits et les obligations de l’Agence que ceux des inves-
tisseurs, y compris ceux qui se sont engagés à exécuter des projets
dans un délai limité.
4- Joint-venture
IDAL peut participer directement au capital des sociétés anonymes
qui veulent mettre en valeur les secteurs du tourisme libanais et des
produits agricoles et/ou industriels libanais, ainsi que celles qui
travaillent à la mise en œuvre et la gestion d’incubateurs facilitant
les innovations, entre autres dans les domaines de la technologie,
de l’informatique et de la communication.
5- Promotion des exportations
IDAL a pour mission de promouvoir les exportations libanaises. A
cet égard, l’Agence a lancé depuis 2 ans, sous le label «Export Plus»,

102
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Liban

un premier projet visant à développer les exportations agricoles. Ce


programme a permis d’augmenter sensiblement les exportations
agricoles et d’en améliorer la qualité en combinant subventions aux
exportateurs et contrôle des normes de qualité des produits.
6- Rôle consultatif
IDAL conseille le gouvernement libanais sur des questions relatives
aux investissements en faisant des recommandations et en offrant
des solutions pratiques quant au changement des cadres légaux
et administratifs visant à améliorer le climat d’investissement au
Liban.
Pour plus d’information, contacter IDAL :
Agence pour le développement des investissements au Liban
Présidence du Conseil des Ministres
Tour Azarieh, 4e Etage
Rue Emir Bechir, Riad El Solh
Téléphone : +961 (1) 983 306/7/8 – Fax : +961 (1) 983 302/3
E-mail : invest@idal.com.lb – Site web : www.idal.com.lb
IDAL

Pourquoi investir au Liban ?


Situé au cœur du Moyen Orient, au carrefour de trois continents, le
Liban a longtemps été le point de convergence des routes du com-
merce et le lieu de rencontre de nombreux peuples, d’où sa richesse
culturelle unique et variée. Le pays qui a vu naître l’alphabet est
aujourd’hui un centre régional et international pour le commerce,
les finances, les services, l’industrie, le tourisme et la culture.
Une position géographique stratégique
Au centre de l’est méditerranéen, le Liban est le point de rencontre
entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Cette position géographique offre
aussi une grande variété de climats et d’écosystèmes.

Une économie libérale


Contrairement à d’autres pays de la région, le Liban bénéficie d’un
climat d’investissement attrayant, d’un régime économique libéral
et d’un secteur privé dynamique et entreprenant.

103
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Une garantie des investissements


Plusieurs institutions de renommée nationale et internationale pro-
tègent les investissements contre les risques non commerciaux.
Un environnement financier sûr et ouvert
Le libre marché des taux de change, l’entière convertibilité de la
monnaie, l’absence totale de contraintes sur les mouvements de
capitaux ainsi que la loi du secret bancaire font du Liban le lieu
idéal pour le développement des affaires.
Un cadre juridique moderne et non discriminatoire
Le Liban bénéficie d’une structure juridique moderne qui protège
les droits et avoirs des investisseurs aussi bien libanais qu’étran-
gers.
Des opportunités d’investissements encore inexploitées
Le Liban dispose d’un large éventail d’opportunités d’investisse-
ments couvrant les différents secteurs de l’économie, d’une posi-
tion géographique permettant l’accès à un large marché régional
en plein essor.
Des taxes modérées
Avec un taux d’imposition de 15% sur les revenu des sociétés,
les charges fiscales au Liban sont parmi les plus favorables du
monde.
Un capital humain
Les nombreuses compétences des ressources humaines constituent
le principal atout du Liban. La main d’œuvre libanaise des plus qua-
lifiée au Moyen Orient, est flexible, multilingue et polyvalente.
Une infrastructure en plein développement
Avec un système de télécommunications sophistiqué, un réseau
électrique entièrement opérationnel, un nouvel aéroport interna-
tional, des installations portuaires élargies et remises à neuf et un
ambitieux programme de réhabilitation des routes, le Liban pos-
sède une des meilleures infrastructures de la région.

104
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Liban

Un cadre de vie unique


Une illustre et riche histoire marquée par l’apport de plusieurs civi-
lisations, un climat idéal, une culture éclairée et une vie nocturne
animée font non seulement du Liban un pays pour investir mais
également un lieu de vie idéal.
IDAL
Finance & banques au Liban
Le système bancaire libanais est très libéral. Il n’y a aucune restric-
tion sur le mouvement des devises et des capitaux, pas de contrôle
des changes, la monnaie est totalement convertible et le secret ban-
caire est très strictement appliqué. À ceci s’est ajoutée récemment
une loi contre le blanchissement d’argent. Cette liberté totale pour
les investisseurs privés explique sans doute le développement du
secteur bancaire et son poids dans l’économie libanaise : 5 % du PIB
et 1,2 % des emplois.
Pendant des décennies, les banques libanaises ont joué le rôle de
refuge pour les capitaux arabes qui fuyaient les nationalisations
dans les pays voisins (Syrie, Irak, Égypte) et même si la guerre civile
et le développement d’autres places régionales (Amman, Manama,
Dubaï) ont réduit le rayonnement de ce secteur, le secret bancaire
et la qualification des cadres libanais continuent de jouer un rôle
d’attraction.
Fin 2002, le secteur comptait 55 banques commerciales qui géraient
un total de 50 milliards de dollars d’actifs (Source : Association des
banques libanaises). Ce grand nombre de banques explique sans
doute le fait que les banques libanaises aient une taille limitée en
comparaison des autres banques de la région : aucune d’entre elles
ne figure parmi les 10 premières banques arabes et seulement 5
parmi les 100 premières (Blom, Banque de la Méditerranée, Banque
Audi, Banque Byblos et Fransabank). La Banque du Liban (Banque
centrale) encourage cependant les regroupements entre les banques
afin de leur permettre de mieux faire face à la concurrence régio-
nale. Le système libéral en vigueur dans le secteur a pour autre
conséquence une présence étrangère importante, en particulier
française (Société Générale, BNP Paribas, Crédit Agricole, CIC).

105
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Quant à l’emploi des ressources, avec l’augmentation exponentielle


des dépenses de reconstruction à partir du début des années 90, les
banques libanaises ont joué le rôle de premier financeur de l’État
libanais par souscription des bons du trésor libellés en livres liba-
naises à des taux à doubles chiffres et des Eurobonds en devises.
JFE, IDAL

Télécom & internet au Liban


Comme dans beaucoup d’autres activités de services, le Liban est
en pointe dans le domaine des technologies de l’information et de
la communication.
Le secteur des télécoms se partage entre un réseau fixe géré par
l’opérateur public historique, Liban Telecom, et deux réseaux
de téléphonie mobile gérés par Cellis (Groupe France Telecom)
et LibanCell sur la base de contrats BOT (Build-Operate-Transfer).
À eux deux, Cellis et LibanCell servent près de 800 000 clients
(abonnements mensuels et cartes prépayées). À la fin 2002, le
gouvernement a cependant décidé de mettre fin aux deux contrats
et de les attribuer à nouveau sur la base d’un appel d’offres qui
devrait déboucher ou bien sur l’octroi de deux nouvelles licences
d’exploitation pour une période de 20 ans ou sur un mandat de
gestion. Selon l’option choisie, l’Etat pourrait engranger entre 1,5
et 2 milliards de dollars. La vente de 40 % des parts de l’Etat dans
Liban Telecom est également à l’ordre du jour.
Dans l’Internet, cinq fournisseurs d’accès (ISP) officiels se partagent
le marché de l’accès à Internet avec un taux de pénétration estimé
à 9 % (environ 360 000 abonnés). L’accès haut débit est accessible
ponctuellement, par exemple dans la technopole de Berytech.
Le marché des technologies de l’information, estimé à 245 millions
de dollars en 2001 par la Professional Computer Association (PCA),
a cru de 23 % en moyenne durant les cinq années précédentes. 58 %
du marché provient de la vente des matériels (hardware) et des
infrastructures, 28 % des services et 14 % des logiciels. Ce secteur
continue de profiter des investissements privés et le Liban met à
profit ici ses avantages comparatifs, grâce à sa main-d’œuvre hau-

106
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Liban

tement qualifiée et polyglotte, un secteur de la publicité très dyna-


mique (le Liban est le premier producteur de spots TV du Moyen
orient) et des médias qui fournissent du contenu dans l’ensemble
du monde arabe.
JFE, IDAL

Opportunités d’investissement au Liban


Opportunités d’investissement au Liban. Source : Investor Perception Survey
– CNUCED
Tourisme arabe, tourisme de santé, tourisme Tourisme
d’affaires, parcs de divertissement, etc.
Développement de logiciels, services communs, NITC
opérations de back office, centres d’appels etc.
Agro-alimentaire, meubles, bijoux, produits Industrie
cosmétiques, habillements, papier & carton, etc.

Fruits & légumes, produits organiques, produits Agriculture


laitiers, tabac, huile d’olives, vin, confiture/miel, etc.
Écoles privées, universités privées, cosmétique, Santé & Éducation
services médicaux et paramédicaux, etc.

Assurance, communication, publicité, services Services professionnels &


financiers, services consultatifs, etc. financiers

Le gros des investissements directs étrangers (IDE) va au secteur


touristique, qui est témoin ces dernières années de la construction
d’un nombre important de nouveaux hôtels de luxe. Destination
traditionnelle de vacances pour les touristes régionaux et les expa-
triés libanais, le Liban a réussi au cours des dernières années à
retrouver grâce auprès de la riche clientèle des pays du Golfe. Du
coup, au-delà de l’hôtellerie et des équipements de loisirs (parcs
d’attraction, casinos, etc.), toute une série d’activités trouve de nou-
veaux relais de croissance au contact de la clientèle huppée : le luxe,
l’immobilier ou bien encore le secteur de la communication.
Beyrouth, siège de nombreuses télévisions et studios de communi-
cation, a trouvé avec l’Internet un nouveau moyen d’exprimer son
savoir-faire en matière de création et de production de contenus.
Plusieurs portails, rayonnant sur l’ensemble du monde arabe, sont

107
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

hébergés ici. Pour appuyer ce développement, le soutien au déve-


loppement des nouvelles technologies est une priorité. Les équi-
pements en télécommunications sont d’un bon niveau et plusieurs
zones d’entreprises ont été crées pour accueillir les jeunes pousses
à l’instar du technopole Berytech.
Le Liban possède le capital humain et le système d’éducation néces-
saires pour jouer un rôle clé dans le développement des «marchés
niches» tels que les logiciels, les opérations de back-office, les cen-
tres d’appel de même que les services communs aux entreprises
«Shared Services». A cet effet, IDAL prépare le projet de la Zone
Emergente de Technologie de Beyrouth (BETZ), un projet ambitieux
visant à établir un parc de technologie au Liban et à développer des
industries de connaissance de base à travers le pays.
L’autre moteur du développement des technologies est le déve-
loppement de la concurrence entre opérateurs qui suscite des
offres compétitives. Le processus de libéralisation offre d’ailleurs
de futures opportunités avec le prochain octroi dans la télépho-
nie mobile de deux nouvelles licences GSM et la cession des 40%
de l’Etat dans le capital de l’opérateur historique de téléphonie
fixe Liban Telecom. De même, le programme de privatisation du
gouvernement devrait offrir de nouvelles opportunités aux inves-
tisseurs. Il concerne tout à la fois, la production et la distribution
électrique, avec la vente attendue depuis longtemps de 40% des
parts de l’Etat dans le monopole public EDL, mais aussi la gestion
des ports de Beyrouth et Tripoli, la gestion de l’eau, et de multiples
infrastructures comme les aéroports. Le système de concessions
devrait ouvrir la porte au savoir-faire des acteurs étrangers. Dans
la même logique, plusieurs lois viennent d’être votées (produits
pétroliers) ou sont en passe de l’être (produits pharmaceutiques)
afin de supprimer les barrières à l’importation.
La tradition financière de la capitale libanaise, mise entre paren-
thèses durant les dernières décennies, retrouve également une
nouvelle vigueur. Plusieurs facteurs poussent au dynamisme du
secteur financier : l’ouverture grandissante de l’économie, les
nouveaux accords internationaux (UE, OMC), le programme de

108
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Liban

privatisations et les nouvelles opportunités régionales à l’instar de


la réforme du système bancaire syrien dans lequel les banques liba-
naises sont déjà fortement impliquées. De même, la présence de la
Bourse de Beyrouth permet d’envisager des opérations financières
en direct avec les investisseurs locaux et régionaux.
De nouvelles opportunités dans des secteurs plus modestes dans
l’économie libanaise tels que l’agriculture recèlent également un
potentiel nouveau. Les produits tels que les fruits, légumes, olives
et huile d’olives, produits organiques, eau minérale, vin, etc. sont
bien introduits dans les divers marchés d’exportation. Nombre de
petits projets dans les filières viticoles, oléicole et laitière se prê-
tent à des partenariats avec des entreprises extérieures. De même,
dans la petite industrie textile et mécanique, tout comme dans les
professions liées aux transports de personnes et de marchandises.
Actuellement, IDAL est en train de lancer le programme «Agro
Plus» dont le but est de promouvoir le secteur agro-industriel et de
fournir aux industriels libanais le soutien nécessaire pour accéder à
de nouveaux marchés et augmenter leurs exportations.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l’économie libanaise reste
essentiellement une économie de services, lesquels possèdent un
grand potentiel de croissance, principalement dans les secteurs de
l’assurance, des banques et des conseils d’affaires ainsi que dans le
domaine de la presse et de la publicité. Le secteur de l’éducation
offre également des occasions à exploiter sur le plan des écoles et
universités privées de même que les domaines de la santé, de la
cosmétique et des services médicaux.
Enfin, la capacité du Liban d’attirer les investisseurs ne serait rien
sans ce qui représente encore aujourd’hui sa principale force : sa
main d’œuvre. Les Libanais, forts d’une histoire d’échanges avec
l’extérieur sont souvent trilingues (arabes, anglais et français) et
bien formés grâce à un système éducatif très moderne. Leur voca-
tion légendaire de commerçants en fait des interlocuteurs très
favorables aux échanges extérieurs.
JFE, IDAL

109
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Success story : Ipsos sonde tout le Moyen-Orient


depuis Beyrouth
Ipsos, groupe d’études et de marketing (538 millions d’euros de
chiffre d’affaires en 2002) est implanté au Liban depuis 1995 après
l’entrée majoritaire du groupe au capital de la société locale Stat qui
avait été créée en 1988. La nouvelle entité, Ipsos-Stat, est la tête de
pont d’Ipsos pour l’ensemble de la région. Ipsos-Stat est ainsi pré-
sente, au travers d’un réseau intégré, outre au Liban, en Syrie et en
Jordanie ainsi que dans les pays du Golfe (Barheïn, Koweït, Arabie
Saoudite). Signe du développement de l’entreprise, Ipsos Stat vient
de s’implanter aux Emirats Arabes Unis (Dubaï) en 2003.
La stratégie d’Ipsos, qui dispose au Liban de son centre de mana-
gement régional consiste à proposer dans tout le Moyen-Orient
ses expertises (études marketing, études publicitaires et médias,
opinion et recherche sociale, études liées à la gestion de la relation-
clients). Pour ce faire, le groupe coté à la Bourse de Paris, travaille
avec les acteurs économiques locaux (annonceurs, entreprises
publiques et privées, médias, etc.) et fait valoir son savoir-faire qui
s’exerce dans trente pays. C’est ainsi que dans le domaine de la
mesure de l’efficacité publicitaire, Ipsos souligne que les produits
d’études développés par l’entreprise pour évaluer a posteriori l’ef-
fet d’une publicité et qui ont été conçus et commercialisés en France
(« Baromètre Affichage », « Suivi Télévision Cinéma », « Suivi
Impact Presse) sont désormais disponibles au Liban.
La quatrième société mondiale d’enquêtes se félicite de la forte
expansion de ses activités de sa filiale libanaise en particulier dans
le domaine des médias et de la publicité. Elle a notamment réalisé
deux enquêtes majeures pour le secteur audiovisuel : National
Media Analysis et TV Audience Measurement Survey. Au-delà,
Ipsos qui a réalisé en 2002 dans la région, en dépit d’un contexte
fragile, un chiffre d’affaires de 4,8 millions d’euros, et connu un
rythme de progression soutenu (avec une croissance organique de
14% comparé à l’exercice précédent), souligne le fort potentiel des
marchés du Moyen Orient.
JFE

110
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Malte

Malte
Panorama général
Repères
Capitale La Vallette
Superficie 316 km2
Population 390 000
Langues Maltais, anglais, italien
PNB/habitant (dollars) 18 000 US$
Religion Catholiques (91 %)
Fête nationale 21 septembre (Indépendance en 1964), et
13 décembre (République de 1974)

Géo-économie
Au sud de l’Italie et au nord-est de la Tunisie, au milieu de la
Méditerranée, l’île de Malte adhérera à l’Union Européenne le 1er
mai 2004. Le 8 mars 2003, le référendum sur cette question obtenait
en effet une majorité de « oui ». Le pays a respecté tous les critères
fixés par Maastricht. L’Union Européenne s’est d’ailleurs déclarée
satisfaite des bonnes performances de l’île. Au plan financier, ce
petit État à l’administration réduite va devoir s’aligner sur l’acquis
communautaire, en continuant ses efforts de restructuration.
L’État a réduit le poids de la fonction publique. Le programme de
privatisations se poursuit pour préparer au mieux cette future adhé-
sion. Les transports, le transhipment maritime, les jeux et l’énergie
sont les principaux secteurs qui restent à libéraliser. L’inflation est
contenue, le déficit budgétaire, même s’il reste élevé, commence
à se réduire, la balance commerciale s’améliore, et le chômage est
stable.
Malgré sa petite taille, Malte peut se flatter d’avoir une économie
saine et performante. Le commerce international, et notamment
l’exportation, y occupe une place importante. Ne pouvant survi-
vre que grâce à son ouverture sur le monde extérieur, Malte est
signataire de bon nombre de conventions internationales, princi-
palement dans les domaines économiques et financiers, mais aussi
maritime, aérien, culturel. L’Union Européenne est son premier

111
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

partenaire commercial, toutefois les exportations vers les Etats-


Unis (17%), l’Asie (32%) et l’Afrique du Nord sont significatives.
L’investissement étranger a permis durant la dernière décennie de
moderniser l’île. Malte est donc déjà préparée à la concurrence.
L’industrie, ingénierie et produits électroniques principalement,
assure 21 % du PIB, et emploie 23 % de la population active. Venant
après l’industrie, le tourisme est un poids lourd du secteur des
services, tout comme le transport maritime et les chantiers navals.
En effet, la flotte commerciale de Malte est la cinquième du monde
en nombre de navires. L’économie est dominée par les micro-
entreprises : 95 % des sociétés emploient moins de dix personnes.
Toutefois de grandes compagnies comme ST Microelectronics,
Baxter, Playmobil, Dowty, Alstom, Jacuzzi, Cardinal Health, Delta
etc. jouent un rôle très important dans l’économie maltaise.
Défis
Malte produit seulement 20 % des besoins alimentaires de sa
population. Elle est donc très dépendante des importations. Les
ressources naturelles ne sont pas nombreuses. L’île n’a pas de sour-
ces d’énergie domestique, si ce n’est le soleil… En conséquence, la
facture énergétique est élevée. L’agriculture compte pour seulement
2,5 % dans le PIB à cause du climat aride, du morcellement des ter-
res et de l’érosion des sols. Le gouvernement a débloqué des aides
pour les trois ans à venir. Autre point noir, le déficit budgétaire, trop
élevé pour un État de cette taille. Peu à peu, son poids diminue.
Enfin, Malte souffre de son image de pavillon de complaisance,
notamment depuis le naufrage de l’Erika. Une étiquette dont l’île
tente de se débarrasser.
Points forts
La main-d’œuvre maltaise est qualifiée et flexible. Malte peut s’ap-
puyer également sur une diaspora importante et efficace.
Le système judiciaire est transparent. Dès 1959, l’île a adopté une
loi, le « Business Promotion Act », favorisant les investisseurs étran-
gers. Parmi les nombreuses mesures, des exonérations fiscales, des
aides à la formation des personnels, et des prêts financiers pour

112
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Malte

l’acquisition de biens immobiliers ou de matériel. La législation


encourage aussi l’implantation de sociétés étrangères sur le sol
maltais.
La pharmacie, l’électronique, l’informatique, l’agroalimentaire,
l’environnement ou la chimie fine sont autant de secteurs riches
d’opportunités pour les investisseurs.
Après avoir développé à toute allure ses infrastructures touristi-
ques, Malte désire davantage valoriser ses sites. Parmi les objectifs,
la création de nouvelles stations d’épuration et d’installations de
gestion des déchets.
Enfin, Malte bénéficie d’une longue tradition de commerce avec
les pays arabes.
SP
Malta Enterprise
Malta Enterprise, qui fait suite à Malta Development Corporation
(MDC), a été créé par la loi en 1967 après l’indépendance. La prin-
cipale mission de Malta Enterprise est de transformer un pays
dont l’activité était essentiellement liée à une fonction de base
militaire en une économie industrielle et touristique valorisant
les atouts de l’île.
Malta Enterprise emploie 110 agents, dont 30 environ travaillent
sur les investissements étrangers directs.
Malte bénéficie des avantages comparatifs suivants :
• Malte dispose d’une grande expérience dans la fabrication de pro-
duits de haute fiabilité ;
• Les transferts de responsabilité et de technologie vers Malte ont été
réalisés efficacement ;
• Main d’oeuvre extrêmement flexible et « multitâche ». Les employés
se sont habitués à travailler avec des changements fréquents et les
temps courts d’adaptation aux machines;
• Fabrication “juste à temps» ;
• Productivité élevée pour des activités intensives de technologie ;
• Main d’oeuvre multilingue ;
• Faible coût des ressources humaines (faible rotation du personnel ;
absentéisme limité – 2,5%) ;

113
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

• Stabilité et engagement politique des autorités en faveur de l’inves-


tissement étranger ;
• Régime fiscal d’incitations et réglementation favorables;
• Communications modernes et transports efficaces ;
• Malte est un endroit sûr et agréable à vivre…
Malte doit également tenir compte de certaines réalités :
• Un marché intérieur insignifiant ;
• Malte est un endroit réputé pour le tourisme. Son potentiel industriel
est insuffisamment connu ;
• Les compagnies étrangères ne peuvent pas compter entièrement sur
un tissu industriel maltais pour la sous-traitance ou le support ;
• Les carences en personnel qualifié disponible;
• Les coûts induits par le gouvernement et la bureaucratie.
La stratégie globale de ME pour améliorer la position de Malte est
basée sur :
• La restructuration de l’industrie pour relever des défis de la concur-
rence internationale ;
• L’accélération de l’e-business à Malte ;
• La réduction des frais d’exploitation et de bureaucratie induits par le
gouvernement ;
• L’amélioration de la disponibilité de personnel ;
• L’adaptation des qualifications aux besoins de formation de l’indus-
trie ;
• L’amélioration des niveaux de productivité dans l’industrie ;
• L’amélioration de la qualité dans l’industrie ;
• L’amélioration continue du climat social de Malte pour favoriser
davantage d’IDE.
Site web : www.investinmalta.com
EM, BSL

Comment investir à Malte ?


A Malte, aussi bien le capital investi que les profits peuvent être
rapatriés sans contrainte. En général, les étrangers peuvent détenir
jusqu’à 100% du capital des entreprises maltaises.
Les non-résidents doivent obligatoirement obtenir une autorisation

114
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Malte

de contrôle de changes pour investir directement dans une entre-


prise maltaise. Il n’y a pas de contrôle de change pour les investis-
sements faits par les sociétés qui opèrent sous l’acte MFSC.
Au-delà du statut de société à responsabilité limitée, qui est la
norme dans l’industrie, Malte propose d’autres types de sociétés :
la Société Holding Internationale (IHC) et la Société Commerciale
Internationale (ITC). Ces sociétés profitent des avantages fiscaux
des nombreux traités de non-double imposition signés par Malte,
en particulier avec l’Autriche, la Belgique, Chypre, la France, l’Ita-
lie, la Libye, les Pays-Bas, la RFA, le Royaume-Uni et la Suède. La
Société Commerciale Internationale (ITC) est une société engagée
uniquement dans des activités de commerce extérieur conduites
depuis Malte. L’ITC ne doit ni investir ni détenir des valeurs
mobilières étrangères. La Société Holding Internationale (IHC) est
une société aux activités limitées à la participation à l’actionnariat
de sociétés étrangères dans des activités générant des revenus de
nature passive similaires.
Les «ITC» et «IHC» sont redevables d’un impôt de 35 % sur leur
revenu global mondial, mais il existe un mécanisme ingénieux de
crédit d’impôt et de détaxe s’appliquant aux actionnaires, qui peut
ramener le taux net d’imposition à 4,2 % pour les ITC, et à un taux
net compris entre 0 et 6,5 % pour les IHC.
Un nombre minimum de deux actionnaires est requis; il est admis
aussi bien des personnes physiques que morales. Le délai d’im-
matriculation moyen est de deux semaines. La législation maltaise
requière que chaque société maintienne son siège social à Malte et
engage les services d’une fiduciaire locale au titre de directeur et
secrétaire, cette fiduciaire étant légalement responsable des opéra-
tions menées par la société maltaise
L’intégration douanière de Malte dans l’Union Européenne sera
effective le 1er mai 2004, date d’adhésion. Certains produits sont
soumis à licence d’importation : produits agroalimentaires et chimi-
ques, parfumerie et cosmétique, matériel électrique et électronique,
matériel de transport, équipement forain. Ce régime de licences
sera aboli le 1er mai 2004.

115
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Le taux des droits de douane est compris entre 0 et 24% selon la


valeur CAF. La TVA est de 18%. Il existe d’autres taxes pour le tabac,
l’alcool et les produits pétroliers.
JLM
Finance & banques à Malte
Le statut off-shore qui favorisait les comptes anonymes a été aban-
donné en 2000 et Malte ne figure plus désormais sur la liste des
places financières justifiant une surveillance renforcée.
La monnaie de Malte est la Lire maltaise, 1 Lm = 2.38 Euros. Elle
est composée d’un panier de devises dont l’Euro (70%), le dollar
US (10%) et la livre sterling (20%). Elle est convertible mais n’est
pas cotée à l’étranger. L’exportation de la Lire maltaise en coupures
est limitée à Lm1000. Les transferts de devises pour paiement des
importations ont été libéralisés dans le cadre du démantèlement
du système de contrôle des changes. Les principales monnaies de
facturation sont l’Euro, le Dollar américain et la Livre sterling.
Il existe, actuellement, cinq banques commerciales à Malte (HSBC,
Midland etc.), ainsi qu’un grand nombre d’établissements finan-
ciers et bancaires internationaux. Ces banques opèrent entre elles,
plus de 100 agences offrant les services et produits classiques des
grandes institutions financières. Les banques maltaises fournissent
pratiquement toutes les prestations des grands centres financiers.
Les banques étrangères entretiennent des rapports directs ou ont
un correspondant parmi leurs consœurs maltaises.
Pour les résidents permanents, il existe un prélèvement fiscal excep-
tionnellement modéré. Un montant forfaitaire de 15% est prélevé
sur tout le revenu (moins le dégrèvement fiscal applicable). Il n’y
a pas d’impôts locaux - les autorités locales ne prélèvent pas de
contributions additionnelles. Le prélèvement fiscal maximum est
de 4,17% pour des sociétés on-shore.
JLM
Télécom & internet à Malte
Aujourd’hui Malte dispose de l’un des réseaux de télécommuni-
cations les plus modernes de la Méditerranée, offrant des services

116
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Malte

d’un niveau proche des meilleurs standards européens.


L’opérateur public historique est Maltacom plc, aujourd’hui de
droit privé (avec 40% de capital privé) qui bénéficiait jusqu’à fin
2002 du monopole des télécommunications fixes et des communica-
tions internationales. Aujourd’hui, Vodafone International concur-
rence Maltacom sur les activités de téléphonie mobile. Melita câble
plc est le seul câblo-opérateur dont le réseau couvrant la totalité
de l’archipel est entièrement équipé en fibre optique. Le capital est
majoritairement américain (NCCI et UIH).
Plus d’un foyer sur trois est équipé avec Internet à Malte (environ
60 000 foyers à fin 2002). Avec un taux de 25,4% pour 100 habitants
en 2001, Malte dépassait le niveau d’équipement européen.
JLM

Opportunités d’affaires à Malte


L’implantation de firmes étrangères est fortement encouragée par
la législation maltaise. L’investissement étranger réalisé par des
entreprises multinationales établies de longue date est à la base de
l’expansion et de la modernisation rapide de l’île durant la dernière
décennie. Mais l’économie de l’île est surtout dominée par les peti-
tes entreprises.
L’industrie est concentrée dans 10 zones industrielles implan-
tées à travers l’archipel. Des usines standard sont disponibles
sur demande, à des loyers hautement compétitifs. C’est la Malta
Development Corporation (MDC) qui est bailleur des terrains au
nom de l’Etat maltais.
L’île de Malte a des liens historiques forts avec la Libye et l’intermé-
diaire de Maltais peut être précieux dans ce domaine.
Les privatisations envisagées, les télécommunications, l’énergie, le
port, pourraient permettre à de nouveaux groupes de s’installer.
Secteurs porteurs à court terme
• Pharmacie : malgré une forte centralisation des achats pour le service
de santé public, plusieurs grands groupes pharmaceutiques sont très
présents, travaillant dans le domaine des médicaments génériques ou
de la chimie fine pour l’exportation.

117
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

• Informatique et électronique sont au premier rang des secteurs qui


pourraient accueillir des investisseurs.
• Soins de la personne et cosmétiques : pour les cosmétiques, la con-
currence est très vive. Cependant les ventes hors taxes ont été, à ce
jour, un secteur porteur et le projet de création d’un terminal passagers
maritime à La Valette prévoit la construction de divers points de vente
destinés à servir les touristes en croisière faisant escale à Malte.
• Vins et spiritueux : les vins étrangers sont de plus en plus appréciés,
bien que les vins locaux soient encore les plus répandus. La disparition
des levies -taxes à l’importation- va faciliter l’importation de vins euro-
péens.
• Décoration de la maison et arts de la table. Dans le domaine du meu-
ble les mesures protectrices ont été abandonnées, le marché est ouvert
et la demande pour des articles de moyenne gamme est en expansion.
• Matériaux du second œuvre
• Habillement, lingerie, linge de maison.
Secteurs porteurs à moyen terme
• Chimie fine : Agroalimentaire : Malte est autosuffisante en légumes
frais, en tomates, en œufs, volailles et lapins et produits laitiers frais.
Par contre, elle est en situation de faiblesse pour les raisins de vinifica-
tion, les fruits frais et les viandes de toutes catégories. L’île ne produit
pas de céréales sauf pour l’alimentation animale, ni de sucre, de riz, de
beurre et de poudre de lait.
• Services, notamment la distribution moderne.
• Ingénierie, consulting, expertises, contrôles.
• Petit matériel et intrants agricoles.
• Réseaux de franchise.
La majorité des franchises implantées à Malte ne sont apparues que
depuis quelques années seulement. Elles rencontrent beaucoup de
succès, le concept de la franchise étant aujourd’hui apprécié des
Maltais en raison des styles de vêtements proposés qui se portent
partout en Europe et sont très à la mode.
Dans la confection, le marché maltais est très concurrentiel (500
magasins d’habillement) et il est assez difficile pour un fabricant
ou un professionnel étranger de proposer une nouvelle marque
sans se heurter à la concurrence et à l’expérience professionnelle
des maltais dans le secteur du prêt-à-porter. Cependant, ouvrir un

118
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Malte

magasin dans le cadre d’une franchise paraît être actuellement une


bonne formule pour s’implanter à Malte. Elle répond en tout cas à
une demande croissante de commerçants maltais qui se tournent
de plus en plus vers les productions européennes.

Secteurs porteurs à long terme


• Grands équipements : infrastructures, énergie, environnement.
L’environnement est sans doute le secteur le plus porteur à long
terme. Après avoir considérablement développé les infrastructures
d’un tourisme de masse, Malte souhaite à présent valoriser ses sites
et soigner son environnement. Des opportunités vont apparaître
dans la création de nouvelles stations d’épuration et dans le déve-
loppement d’équipements de gestion des déchets qui sont à présent
très insuffisants alors que chaque été la population de l’île triple. De
plus la gestion des déchets et le traitement des eaux usées doivent
être grandement améliorées pour que le pays accède aux standards
européens en la matière.
JLM

Success story : petits Playmobil ont ouvert la voie


à une grande industrie…
Playmobil Malta Ltd. est la filiale, 100% allemande et privée, la
plus importante de Brandstätter Group- Malta. L’entreprise mère,
Geobra Brandstätter GmbH & Co, Kg, basée près de Nuremberg
en Allemagne est le créateur et le fabriquant des fameux systèmes
de jouets Playmobil. Geobra Brandstätter a une longue histoire qui
commence en 1876, l’entreprise a toujours appartenu à la même
famille. Produisant d’abord des boîtes de conserve et de la serrure-
rie, puis des téléphones et des jouets dans les années 30, l’entreprise
a connu un grand essort en 1958 avec le hula hop. La croissance
n’a pas cessé depuis. Au début des années 60 Geobra Brandstätter
produisait des tourne disques, des systèmes de communications,
des bateaux en fibre de verre, des réservoirs d’essence et des skis
nautiques. Face à l’augmentation des prix de revient au début des
années 70, l’entreprise décide d’ouvrir une première usine à Malte.

119
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Le système de jouets Playmobil est apparu pour la première fois en


1974 à la Foire Internationale de Jouets de Nuremberg.
Le succès a été immédiat et s’est toujours maintenu jusqu’à pré-
sent. Geobra Brandstätter est devenu le fabriquant de jouets le plus
prospère d’Allemagne, avec un chiffre d’affaires consolidé 2001 de
292,9 millions d’Euros et un effectif de 2 318 personnes dont 1 257
en Allemagne. La production est aujourd’hui répartie entre l’Alle-
magne, l’Espagne et Malte.
Brandt International Ltd. a commencé sa production à Malte en
1972 en fabriquant des téléphones jouets et des tourne-disques. La
production Playmobil dans l’île a commencé en 1976. Au départ
seules les célèbres figurines Playmobil, dont la fabrication néces-
sitait l’emploi de beaucoup d’ouvriers, étaient produites à Malte.
A présent Playmobil Malta Ltd. produit des jouets, des minuteurs,
des logiciels et des modules en acier.
En 2003, le groupe s’est établi dans une nouvelle usine de 38 000 m2,
où sont installées 150 machines à injection, avec un système sophis-
tiqué de garniture-impression et les process de moulages et condi-
tionnement. C’est la plus grande usine du secteur de la plasturgie à
Malte, elle produit environ 50 millions par an de figurines sourian-
tes de plastique. L’unité de Malte emploie 700 personnes hautement
spécialisées et exporte 65 millions d’euros par an, essentiellement
en Europe, aux USA et au Canada.
Au-delà de la réussite de Playmobil proprement dite – certains esti-
ment que l’entreprise aurait eu beaucoup de mal à se développer
si elle n’avait accosté en 1972 aux rivages de Malte –, c’est tout un
réseau de fournisseurs et sous-traitants (une « grappe » ou « clus-
ter ») qui s’est progressivement établi autour de Playmobil Malte.
Une vingtaine d’entreprises travaillent ainsi dans des domaines low
tech (emballage, boîtes de jeux, notices) ou hi tech (informatique,
design par ordinateur) en relation non exclusive avec Playmobil,
dans une logique de partage-externalisation qui bénéficie aux divers
partenaires.
Les coûts à Malte, qui représentaient 10% de ceux de l’Allemagne
dans les années 70, sont montés à 30% (pour les employés de base)

120
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Malte

et à 60% des coûts allemands en 2003, mais, du fait de la qualité et


de la spécialisation de la main d’œuvre, l’entreprise n’envisage pas
une délocalisation, par exemple en Chine –où elle serait rapidement
copiée.
Selon Helga Ellul, la Président directeur général, la situation de
l’île en terme d’investissements est la suivante : «Si une entreprise
envisage de s’établir à Malte pour fabriquer des articles bon mar-
ché en grande série, cela pourrait bien ne pas être rentable. Mais si
vous recherchez une main-d’œuvre qualifiée et bien formée, à un
coût raisonnable, pour mener à bonne fin le développement des
produits, leur production ainsi que leur commercialisation, alors
Malte est l’endroit idéal pour investir.»
JLM, BSL

121
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Maroc
Panorama général
Repères
Capitale Rabat
Superficie 720 000 km2
Population 28 705 000 habitants
Langue officielle Arabe, berbère, français, espagnol
Langues usuelles
PNB/habitant (dollars) 1 180 US$
Religion Islam (98,7 % de Musulmans)
Fêtes nationales (hors 30 juillet (Fête du Trône), 21 août (Fête de la jeunesse),
jours fériés tels que fêtes 18 novembre (Fête de l’indépendance), 14 août (journée
religieuses, Jour de l’An etc.) de Oued Eddahab), 11 janvier (Commémoration de la
présentation du manifeste de l’indépendance), 14 août
(Commémoration de la révolution du Roi et du peuple)
et 6 novembre (Marche verte)

Géo-économie
Méditerranéen, mais tourné vers l’Atlantique, le Maroc est le plus
occidental –au sens géographique- des pays de la rive sud. Il a signé
le 26/02/1995 un accord d’association avec l’Union Européenne,
accord entré en vigueur le 1er mars 2000. Cette première étape con-
duira d’ici 2012 à l’instauration d’une zone de libre-échange. Début
2003, des négociations ont également commencé avec les États-
Unis pour établir un accord de libre-échange. Les autorités se sont
engagées à ouvrir leur économie à l’international. Aujourd’hui, les
entreprises sont encore protégées de la concurrence par des droits
de douane élevés. Les importations et les exportations comptent
pour 50 % dans le PIB.
D’importantes réformes structurelles ont déjà été engagées ces
dernières années pour améliorer la compétitivité des entreprises
et encourager le développement du secteur privé. Ainsi, le climat
des affaires s’est amélioré, l’inflation a été contenue, le taux de
chômage, la dette publique et l’analphabétisme ont commencé à
reculer. Si la croissance a repris, elle reste insuffisante pour faire
face au défi démographique et améliorer le niveau de vie de la

122
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Maroc

population. Lors de son arrivée au pouvoir, le roi Mohammed VI


a aussi concentré ses efforts sur deux défis sociaux, l’éducation et
le statut des femmes. La transparence du système judiciaire s’est
améliorée.
Le tourisme a souffert des attentats du 11 septembre aux États-Unis,
mais les autorités entendent poursuivre leurs efforts. Objectif :
atteindre dix millions de visiteurs en 2010 (contre 4 aujourd’hui).
Le secteur génère un apport important de devises, tout comme l’ar-
gent envoyé au pays par les expatriés. Le manque d’infrastructures,
surtout en bord de mer, est une des faiblesses à corriger.
Peu à peu, l’industrie se diversifie : automobile, mécanique, agroa-
limentaire, textile et à présent technologies de l’information. Le
textile-habillement est la première industrie du pays, mais souffre
de la concurrence des pays asiatiques, où les salaires sont moins
élevés. L’artisanat occupe une large place dans l’économie : 19 %
du PIB.
Défis
L’agriculture, qui emploie près de la moitié de la population active,
reste très dépendante des conditions climatiques. Le Maroc tente de
lutter contre le réchauffement de la planète, avec une prise de cons-
cience qui a notamment conduit à une politique de reforestation. En
outre, les ressources naturelles ne sont pas très nombreuses.
La non résolution de la question du Sahara occidental -du point de
vue des Nations Unies- perturbe les relations avec l’Algérie.
La croissance démographique est supérieure à la croissance éco-
nomique. Un marocain sur cinq vit avec moins d’un Euro par jour.
Idem pour le chômage, aggravé par l’arrivée massive de jeunes sur
le marché du travail. L’analphabétisme touche encore la moitié de
la population. Enfin, le prix du foncier reste élevé, et les démarches
administratives parfois complexes.
Points forts
Parmi les atouts du Maroc, le faible coût et la qualité de sa main-
d’œuvre, mais aussi la maîtrise du français et de l’espagnol par les
habitants et la proximité géographique avec l’Europe.

123
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

L’attractivité du pays est grande pour le tourisme international, du


fait de la qualité et de la variété des sites, et du sens de l’hospitalité
des marocains.
De nombreuses mesures ont été prises pour tenter de développer
le secteur privé. Ainsi, seize centres régionaux d’investissement ont
vu le jour récemment dans le pays. Leur rôle : le soutien aux inves-
tisseurs et à la création d’entreprises. Au programme également, un
nouveau code des douanes, la création de tribunaux de commerce
et une loi sur la concurrence et les prix. Le pays a aussi adopté un
cadre juridique et fiscal destiné à attirer les investisseurs étrangers.
Ces derniers peuvent notamment rapatrier librement leurs capi-
taux. Enfin, le programme de privatisations se poursuit.
SP

La Direction des Investissements du Maroc


Chargée depuis 1996 de promouvoir le Maroc auprès des opéra-
teurs internationaux, la Direction des Investissements intervient
aujourd’hui activement dans le nouveau cadre mis en œuvre par
le ministère des Affaires Générales, des Affaires Economiques et de
la Mise à Niveau de l’Economie.
Au-delà d’une mission d’information sur les potentialités du pays,
la Direction conçoit et met en œuvre des stratégies de promotion de
l’investissement sur des segments ciblés favorisant la concrétisation
des projets. Son plan d’action en ce sens s’articule autour de quatre
orientations majeures :
• identification des différentes catégories d’investisseurs et des pays
émetteurs ;
• valorisation de secteurs prioritaires tels le tourisme, les NTIC, les
composants électroniques et automobiles, le textile, l’aéronautique et
l’agroalimentaire ;
• coordination entre institutions nationales et organisations internatio-
nales concernées par l’investissement ;
• orientation des projets selon les opportunités offertes par les diffé-
rentes régions du Maroc en collaboration avec les Centres Régionaux
d’Investissement.
Afin de jouer pleinement son rôle de soutien à la politique de

124
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Maroc

l’investissement menée par le gouvernement tout en poursuivant


le développement de sa mission, la Direction des Investissements
adopte une organisation à la fois transversale et sectorielle :
• deux divisions couvrent ainsi les volets concernant la Promotion, la
Communication et la Coopération, les Études et la Réglementation ;
• deux autres divisions sont dédiées aux secteurs d’activité prioritaires,
Agriculture et Industrie d’une part, Tourisme et Services d’autre part.
Pour une efficacité optimale, ces structures bénéficient également
des compétences des services chargés des Ressources humaines et
des Affaires générales.
La Direction des Investissements assure également le secrétariat de
la Commission interministérielle des Investissements, instance de
recours et d’arbitrage présidée par le Premier ministre.
Web site : http://www.morocco-invest.com
DI

Comment investir au Maroc ?


Avec 14,53 milliards de dirhams (1,35 milliard d’€) au cours des
sept premiers mois de 2003, le montant des investissements directs
étrangers (IDE), en hausse de 52,6% par rapport à la moyenne de
la période 1998-2002, montre que le royaume chérifien est devenu
une terre de prédilection pour les capitaux internationaux. Deux
échéances ont de quoi aiguiser l’appétit des investisseurs : le
démantèlement de l’accord multifibre, en 2005, qui livrera le secteur
du textile à la concurrence puis la levée, en 2012, des barrières doua-
nières qui limitent encore les échanges entre l’Union Européenne
et Rabat.
La fin des droits de douane avec l’UE devrait favoriser l’intensifi-
cation des échanges avec les partenaires traditionnels du pays en
tête desquels se place, en 2003, la France (26,2% du total des échan-
ges), devant l’Espagne (13,8%), l’Italie (6,4%), la Grande-Bretagne
(5,2%), l’Allemagne (4,6%) et les Etats-Unis (3,8%). Ce dernier négo-
cie d’ailleurs un accord de libre-échange avec le royaume. Rabat
souhaite également démultiplier la coopération économique avec
ses voisins arabes.

125
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Guichet unique
Les étrangers peuvent librement investir au Maroc dans pratique-
ment tous les secteurs d’activité. Certains domaines touchant direc-
tement à l’exploitation de ressources stratégiques sont néanmoins
protégés (par exemple l’exploitation des phosphates pour laquelle
l’Office chérifien des phosphates – OCP - détient le monopole).
L’acquisition de terres agricoles demeure également impossible
pour les investisseurs. Afin de les exploiter, ces derniers devront
s’associer avec un propriétaire marocain ou contracter des baux
agricoles d’une durée maximale de 99 ans.
L’adoption d’un nouveau Code du travail facilite les procédures
administratives. Désormais, les conditions de recours aux contrats
à durée déterminée et à l’intérim sont clairement définies. Quant
aux indemnités pour rupture abusive du contrat hier laissées à
l’appréciation des juges, elles seront soumises à un barème et pla-
fonnées.
Le gouvernement a adopté une charte de l’investissement.
L’environnement juridique et institutionnel y est renforcé. Des
réductions d’impôts (jusqu’à 50%) et une exonération totale de la
TVA et du droit d’importation sur les biens d’équipement, matériel,
outillage, pièces détachées et accessoires liées à un investissement
sont consentis.
La véritable originalité, pour les projets inférieurs à 200 millions de
dirhams (18,5 millions d’Euros), réside dans la création des centres
régionaux d’investissements et d’un “guichet unique” centralisant
les procédures administratives. Le délai de création de l’entreprise
est ramené à moins de 48 heures et un régime favorable d’aides peut
être géré à ce niveau décentralisé. Quant aux investissements d’un
montant supérieur à 200 millions de dirhams, ils sont automatique-
ment exonérés de droits d’importation et de TVA. Le fonds spécial
Hassan II peut venir en appui sous la forme de prise en charge, par-
tielle, de l’acquisition du foncier et de la construction de bâtiments
professionnels ou, totale, pour l’hors site (tourisme).
L’Etat peut, sous conditions (investissement d’au moins 200 mil-
lions de dirhams, création d’au moins 250 emplois, assurance d’un

126
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Maroc

transfert technologique, création de l’investissement dans une


province ou préfecture prévue par la réglementation en vigueur
ou contribution à la protection de l’environnement) participer à
hauteur de 20% aux dépenses relatives à l’acquisition du terrain
ainsi qu’aux frais de formation professionnelle, et à hauteur de 5%
pour les investissements liés aux dépenses d’infrastructure externe.
Ces avantages peuvent être cumulés jusqu’à hauteur de 10% du
montant global de l’investissement.
Il a enfin été institué un régime de convertibilité pour les investisse-
ments réalisés en devises. Ce régime garantit aux investisseurs, sans
autorisation préalable, l’entière liberté de réaliser leurs opérations
d’investissement au Maroc, transférer les revenus produits par ces
investissements, ainsi que le produit résultant d’une liquidation
ou d’une cession. L’investisseur est tenu dans un délai de 6 mois
suivant la réalisation de son investissement d’en informer l’Office
des Changes en lui communiquant un dossier détaillé.
LM, DI

Finance & banques au Maroc


A partir du début des années 90, le système financier marocain
a connu plusieurs réformes. Celles-ci visent à rendre le système
financier plus efficient pour financer le secteur productif et à créer
un climat concurrentiel entre les banques ainsi que réduire le coût
d’intermédiation.
Les apports de la loi bancaire du 6 juillet 1993
Le secteur bancaire marocain était réglementé par la loi de 1967.
Cette loi établissait une distinction très nette entre les banques
commerciales (ou de dépôts) et les organismes financiers spécia-
lisés (OFS). Les OFS étaient régis par des textes propres et avaient
pour fonction de concourir, par le biais de crédits à moyen et à long
terme, au financement de l’investissement et de secteurs particu-
liers. Les banques commerciales avaient pour objet d’effectuer des
opérations de crédit et de recevoir des dépôts à vue ou d’un terme
inférieur ou égal à 2 ans.
Une nouvelle loi bancaire a été instaurée en 1993 et a introduit un

127
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

concept nouveau, largement inspiré de l’expérience internationale


celui de la banque universelle. En vertu de cette loi, les banques
peuvent exercer et commercialiser l’ensemble des produits et servi-
ces bancaires. Cette notion annule la spécialisation établie entre les
banques commerciales et les organismes financiers spécialisés.
Cette loi réglemente pour la première fois les sociétés de finan-
cement (sociétés de crédit à la consommation, sociétés de crédit-
bail, ...) et en les considérant au même titre que les banques comme
des établissements de crédit
La nouvelle loi se caractérise par trois principales innovations :
• L’unification du cadre juridique ;
• La création de trois institutions : le Conseil National de la Monnaie et
de l’Epargne (CNME), le Comité des Etablissements de Crédit (CEC), la
Commission des Etablissements de Crédit (CDEC ) ;
• La protection des épargnants et des emprunteurs par un ensemble de
mesures (respect des règles prudentielles, nouvelles conditions d’acti-
vité, ...).

Autres mesures
Cette libéralisation s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle politique
monétaire fondée non plus sur un contrôle quantitatif du crédit
mais un contrôle par le coût. Parmi ces mesures, il est possible de
citer :
• la levée de l’encadrement du crédit en 1991 ;
• la libéralisation des taux d’intérêt ;
• l’allégement des dépôts obligatoires des banques.
La suppression de nombreux monopoles a également été mise
en œuvre. C’est le cas par exemple des opérations avec les RME
(Résidents Marocains à l’Etranger), pour le Crédit Populaire du
Maroc (CPM), ou de l’assurance à l’exportation pour la Banque
Marocaine pour le Commerce Extérieur (BMCE BANK), activité
transférée à une société indépendante.
Le projet de loi n° 34-03 de 2003, relatif aux établissements de crédits
et organismes assimilés en cours d’approbation par le Parlement,
traite des principaux points suivants :

128
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Maroc

• Renforcement de l’autonomie de la Banque Centrale et des pou-


voirs en matière de contrôle et de supervision ;
• Elargissement du champs de contrôle de Bank Al Maghrib (BAM)
aux banques off-shore, aux associations de micro-crédit et à certains
établissements uniquement en matière comptable et prudentielle ;
• Refonte de la composition et des attributions du CEC et du
CNME ;
• Obligation de l’institution d’un contrôle interne ;
• Elargissement du rôle des commissaires aux comptes (contrôle
étendu à la vérification du respect par les établissements de crédit
des dispositions comptables et prudentielles et évaluation du sys-
tème de contrôle interne) ;
• Révision des règles régissant la gestion des crises (désignation
par le Gouverneur de BAM d’un administrateur provisoire et en cas
de situation irrémédiablement compromise, liquidation judiciaire
avec nomination du liquidateur par le tribunal sur proposition du
Gouverneur).
• Renforcement de la protection des déposants ;
• Création d’une commission de coordination des organes de
supervision du secteur financier.
Le secteur bancaire : une structure largement concentrée*
Le secteur bancaire se caractérise par une forte concentration. Cette
concentration se matérialise par la prédominance des plus grandes
banques en termes de parts de marché. Les trois premiers établis-
sements atteignent plus de 50% en termes de part du marché en
2002.
En effet, le Groupe « Banques Populaires » (Banque Centrale
Populaire et Banques Populaires Régionales) détient une part
de marché en crédits de 21,34% et 29,9% en dépôts. La Banque
Commerciale du Maroc occupe la deuxième position avec 15,7% en
dépôts et 12,5% en crédit. La Banque Marocaine pour le Commerce
Extérieure enregistre une part de 13,8% en dépôts et 12,6% en cré-
dit.

129
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Il importe de noter qu’à l’issue du rapprochement, BCM-Wafabank


sera leader en termes de part de marché des crédits avec 22%, suivi
du Groupe Banques Populaires et de la BCP, et le 2e en termes de
dépôts après cette dernière avec 26,6%. Ensuite viendront, la BMCE,
la BMCI, LE CDM et la SGMB.
Financement des réformes *
Un appui à la réforme du secteur financier a été fourni par des
organisations multilatérales, à savoir :
• Union Européenne : 52 M€
• Banque Mondiale : 100 M$ pour l’épargne institutionnelle
• Fonds Monétaire Arabe : 133M$
LM, DI

Télécom & internet au Maroc


Le Maroc compte 1,2 million d’abonnés au téléphone fixe soit 3,8%
de la population estimée à 31 millions d’habitants en 2002. En
revanche, environ 6 millions d’individus utilisent un mobile soit
19,5% des Marocains. L’opérateur national, Maroc Télécom (MT),
privatisé en 2001, est entré dans le giron de Vivendi Universal. Ce
dernier, qui détenait déjà 35% du capital, s’est engagé à prendre une
participation supplémentaire de 16% afin de détenir la majorité de
51%. Une montée estimée en 2002 à 690 millions d’euros. Maroc
Télécom, en bonne santé, annonce 4,5 millions de clients et une part
de marché de 70 % en 2002. Grâce à ses efforts d’investissements,
plus de 95 % de la population marocaine serait aujourd’hui cou-
verte et le taux de succès des appels supérieur à 95 %. Vivendi ne
semble pas prêt à se désengager du pays de même que le groupe
espagnol Telefonica (30,5% de Medi Telecom) également engagé
dans le secteur. Sa division mobile annonce 1,7 million d’abonnés.
Concernant Internet, Maroc Télécom est le premier fournisseur
d’accès Internet du pays (72% de part de marché) et exploite le
portail Internet leader (Menara, 15 000 pages vues par jour). Même
si les utilisateurs d’Internet ont bondi de 500 000 à près de 800 000

* Source : Direction du Trésor et des Finances Extérieures

130
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Maroc

entre 1999 et 2002, grâce au succès des cybercafés notamment, le


nombre d’abonnés à Internet est faible au Maroc (50 000), ce qui
laisse présager d’importants investissements à venir dans les infras-
tructures de communications de données. La faible informatisation
des ménages et des entreprises (0,58% des foyers disposeraient d’un
ordinateur, 25% des entreprises seraient informatisées et 10 à 15%
d’entre elles disposeraient d’Internet), le coût élevé des commu-
nications et la moindre pénétration du téléphone fixe constituent
encore des freins au développement du web.
LM
Opportunités d’affaires au Maroc
Deux grands rendez-vous attendent le Maroc dans les années à
venir : 2005 avec le démantèlement de l’accord multifibre livrant le
secteur du textile à la concurrence, puis 2012 avec l’extinction totale
des droits de douane avec l’Union Européenne, en vertu de l’accord
de libre échange signé par Rabat avec cette dernière.
Les processus de privatisation en cours, les concessions de services
publics au secteur privé, ainsi que le développement sans précé-
dent du réseau des franchisés, ouvrent de nouvelles perspectives à
l’investissement dans des secteurs tels que les télécommunications,
les divers modes de transport, l’énergie, le tourisme, les infrastruc-
tures, l’adduction d’eau et l’assainissement, la distribution. Cette
liste n’est pas exhaustive.
Transports
Le royaume chérifien investira 2,2 milliards d’€ dans les prochai-
nes années pour la construction de nouveaux tronçons routiers. On
peut notamment citer les grands projets autoroutiers et la « rocade
méditerranéenne ». L’amélioration du réseau ferroviaire et la
modernisation du matériel roulant sont également à l’étude.
De même, Rabat envisage de renforcer sa flotte aérienne par l’achat
de nouveaux Airbus, d’introduire deux nouvelles compagnies pri-
vées charter et prévoit un budget de l’ordre de 140 millions d’€
pour développer ses infrastructures aéroportuaires et moderniser
sa flotte.

131
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Tourisme
Deuxième pourvoyeur de devises de l’économie marocaine, ce sec-
teur à croissance rapide, est doté d’une stratégie de développement,
baptisée “Vision 2010”, qui a pour objectif de quadrupler l’activité
touristique d’ici cette échéance, c’est-à-dire d’accueillir 10 millions
de touristes en doublant la capacité hôtelière et en développant for-
tement le secteur balnéaire (construction de six nouvelles stations
à proximité d’aéroports). Une enveloppe de 150 millions d’€ est
prévue pour la rénovation d’hôtels.
Energie
Le Projet national gazier prévoit la réalisation de gazoduc ancrés au
Gazoduc Maghreb-Europe (GME), empruntant le territoire maro-
cain sur 540 kilomètres et reliant les gisements algériens au réseau
ibérique, l’un passant par Ouezzane, Mohammedia, Casablanca
vers Jorf Lasfar et l’autre alimentant des régions proches du GME.
Dans un deuxième temps, un terminal méthanier serait installé à
Mohammedia. En parallèle, des sites de stockage souterrain sont
également prévus. Le coût de ce programme de développement
est estimé à 4 milliards de Dh (370 millions d’€). A son terme, ce
programme devrait faire baisser le coût de l’énergie électrique de
près de 25%.
Distribution
La grande distribution alimentaire ou spécialisée est en cours de
développement. Le pays compte 200 magasins de plus de 300 m2
et seulement 12 hypermarchés. Le consommateur marocain, même
s’il possède encore un pouvoir d’achat réduit, est friand de ces nou-
veaux modes de consommation. Hors la zone Casablanca-Rabat,
le Royaume reste sous-équipé. 47 ouvertures d’enseignes sont
programmées d’ici à 2007.
Eau
Si aujourd’hui, les villes marocaines sont alimentées à 95 % en eau
potable, il n’en est pas de même en milieu rural où l’on constate
un énorme retard que l’ONEP (Office national de l’eau potable)
est en train de combler. Le retard est important également en ce

132
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Maroc

qui concerne le traitement et l’assainissement des eaux. L’objectif


de l’ONEP est de généraliser l’accès à l’eau potable pour toute la
population du Maroc d’ici 2006.
Agriculture
Le secteur sucrier sera entièrement libéralisé d’ici à 2007 et l’Etat
devra d’ici là céder ses parts dans des sociétés de transformation
de la betterave et de la canne à sucre. De plus, l’Etat mettra à la
disposition des investisseurs, nationaux ou étrangers, une partie de
son patrimoine foncier sous forme de location pour la réalisation
de projets d’investissement.
Textile
Activité à fort potentiel de développement, le textile-habillement
est une filière stratégique pour le pays. La disparition des prix de
référence constitue un premier pas vers la suppression des barrières
douanières. Le fonds Hassan II prévoit la prise en charge partielle
par l’Etat des coûts d’acquisition des terrains et de construction
des bâtiments et des baisses sur le coût de l’énergie sous certaines
conditions.
Industries de hautes technologies
La haute technologie est un domaine en plein essor au Maroc où
divers opérateurs internationaux se sont déjà implantés ou l’en-
visagent. Cette stratégie implique la disponibilité de cadres et
techniciens de haut niveau, que le Maroc est en mesure de former,
et, de plus en plus, de retenir. Des secteurs comme l’électronique,
l’industrie automobile, la mécanique de précision, l’industrie aéro-
nautique, la recherche et développement à vocation industrielle,
sont en plein développement. L’Etat, à travers le Fonds Hassan II
contribue à valoriser les investissements dans ces secteurs.
LM, DI, BSL
Success story : Telefonica investit le marché marocain
des mobiles et des centres d’appels
Medi Telecom est le concurrent de l’opérateur historique Maroc
Telecom dans la téléphonie mobile. A la suite de l’ouverture au
privé du marché des télécoms et grâce à une offre record, ce con-

133
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

sortium, conduit par Telefonica (30,5%) et regroupant BMCE-Bank


(20%), Afriquia (11%), Portugal Telecom (30,5%) et la Caisse de
Dépôts et de Gestion (8%) a acquis, en juillet 1999, la deuxième
licence GSM pour un montant de 1,1 milliard de dollars (l’équiva-
lent de 10,8 milliards de DH).

Recapitalisée par ses actionnaires en 2001, Meditel s’est rapidement


imposé comme un acteur majeur des télécoms dans le royaume.
Aujourd’hui, elle revendique 1,763 millions d’abonnés et possède
déjà 41% de parts de marché du téléphone mobile. Depuis l’attri-
bution de la licence GSM, Meditel n’a cessé de se développer sur le
marché marocain, rénovant les packs pour l’utilisation individuelle
et introduisant notamment les messages courts (SMS) en arabe.
Selon les spécialistes du marché, Meditel approchera rapidement
les 50% du marché.

Telefonica, le géant espagnol de la téléphonie et opérateur de


Meditel via sa division opérationnelle Telefonica Moviles, vient de
procéder à un apport en capital de 180 millions d’€ en direction de
sa filiale marocaine afin de financer les importants investissements
d’infrastructures. De même, Meditel a levé auprès d’un consortium
de banques un emprunt de 150 millions d’euros afin de conforter
sa marge de manœuvre financière.

Dans le domaine des centres d’appels, Atento Maroc, filiale


d’Atento, elle-même possédée par Telefonica, est implantée au
Maroc depuis 2000. Avec trois plate-formes à Casablanca, Tanger
et Tetouan, Atento possède plus de 1 000 positions (téléconseillers)
et représente ainsi le principal acteur du secteur. La création de 230
positions supplémentaires est prévue à Tanger. L’investissement
s’est élevé à 80 millions de DH (7,5 M d’€) pour chaque centre.
Atento Maroc a notamment pour client Meditel, la Royal Air Maroc
et le Crédit du Maroc.

LM

134
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Autorité Palestinienne

Autorité Palestinienne
Panorama général
Repères
Siège de l’Autorité Palestinienne Ramallah
Capitale revendiquée Jérusalem
Population (Source : Bureau central de 3 634 495 habitants
statistique palestinien) Taux de croissance : 4.91%
Langues : Arabe (langue officielle), anglais (population
généralement familière). Le français,
l’allemand, l’hébreu, l’italien, et l’espagnol
sont largement parlés
PNB/habitant (2003) * 821 US$ par habitant
PNB (2003) * 2 613 millions d’US$
Religion Musulmans, chrétiens, juifs
Horaires de travail 1. secteur public : de 8 :00 du matin à 14 :30
2. secteur privé : de 8 :00 du matin à 16 :30

Fuseau horaire Temps universel +2

*Source : Bureau central de statistique palestinien

Géo-économie
La Palestine est une terre dotée d’une riche histoire et d’une tradi-
tion d’hospitalité. Située au carrefour entre l’Afrique et le Moyen-
Orient, la Palestine est un mélange unique de langues, de cultures
et de croyances. Elle possède également certains des monuments
religieux les plus significatifs au monde. On trouvera ci-après une
description socio-politique du pays, et des opportunités d’affaires
sur ce marché émergent et actif.
A la suite de la signature des accords de Paris en 1994, la croissance
de la Cisjordanie et de la bande de Gaza a été modérée dans la der-
nière partie des années 90. Le PIB par tête a crû approximativement
de 3% entre 1994 et 1999, la plus grande partie de la croissance étant
concentrée dans les secteurs de la construction et du commerce
(gros et détail, hôtels, restaurants). Le taux de chômage a pu alors
diminuer de manière significative, passant de près de 28% en 1996
à approximativement 11% en 1999. A cette époque, les niveaux éle-
vés des transferts financiers des personnes employées en Israël, les

135
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

restrictions dans les relations commerciales et les flux importants


d’aide publique contribuèrent à un basculement vers les biens et
services non marchands, et à une réduction de la compétitivité du
secteur commercial en raison de la hausse des coûts de production,
et en particulier du taux horaire de la main d’œuvre locale. Ces
coûts de production élevés ont contribué à ralentir la croissance
des investissements privés, qui représentaient approximativement
15% du PIB en 1999.
Traditionnellement, le secteur privé a joué un rôle important dans
le développement de l’économie palestinienne, en particulier en ce
qui concerne l’emploi. Avant le début de l’Intifada de septembre
2000, il y avait approximativement 80 355 entreprises privées en
Cisjordanie et dans la bande de Gaza, représentant près de 80% de
la main-d’oeuvre intérieure. La taille moyenne des entreprises est
de moins de quatre personnes, avec un niveau moyen d’actifs bruts
de l’ordre de 10 000 US$ par entreprise. Il existe en outre environ
80 000 micro-entreprises, représentées principalement par des acti-
vités familiales, en grande partie dans la production marchande à
échelle réduite, les services et l’agriculture.

Défis
La crise actuelle a clairement infléchi la trajectoire de croissance de
l’économie de la Cisjordanie et de Gaza. Étroitement intégrée avec
celle d’Israël depuis 1967, l’économie palestinienne bénéficiait alors
d’une croissance modeste mais réelle du revenu par habitant, et
d’un déclin significatif du chômage après la signature des accords
de Paris. Les conséquences de l’Intifada, la restriction des relations
commerciales et les volumes significatifs d’aide ont contribué à une
expansion du secteur non marchand, en particulier à travers les
salaires de l’administration, diminuant la compétitivité du secteur
marchand (Banque Mondiale 2002 « Des options à long terme de
stratégie économique pour la Palestine » et FMI 2001 « Cisjordanie
et Gaza : Performance économique, perspectives et politiques »).
Les fermetures fréquentes de frontières détériorèrent l’économie
palestinienne, renforcèrent ses déséquilibres croissants, et affaibli-
rent sa capacité à retrouver la croissance. Après le démarrage des

136
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Autorité Palestinienne

troubles en septembre 2000 et la mise en place de procédures de


sécurité intensifiées par Israël, un déclin significatif du commerce,
de l’emploi, et de l’investissement ont contribué à une chute de 48%
du revenu par habitant.
Depuis septembre 2000 et l’intensification du blocage des frontiè-
res, les entreprises privées font face à des frais de transport plus
élevés, à des pertes physiques en capital, à des parts de marché en
diminution et à des difficultés d’accès au crédit. Le secteur privé
a ainsi encouru des dommages physiques estimés à 728 millions
d’US$ et a vu s’envoler des perspectives d’investissement estimées
à 3,2 milliards d’US$. La situation est particulièrement aiguë pour
des sociétés dans les secteurs vulnérables tels que le tourisme et les
secteurs traditionnels - alimentation, habillement et meubles- tan-
dis que la production pharmaceutique, les activités informatique et
l’artisanat semblent mieux supporter la crise actuelle.
Points forts
La Palestine, avec sa position stratégique et ses besoins de dévelop-
pement des infrastructures est un marché émergent inexploité avec
un énorme potentiel d’investissement. L’économie palestinienne
est basée sur le marché, avec un rôle moteur du secteur privé. Les
territoires palestiniens tirent bénéfice de la haute qualité de la main
d’oeuvre, de l’existence d’une importante diaspora, et de l’aide
financière d’un certain nombre d’Etats.
La stratégie économique palestinienne vise à développer l’exporta-
tion et les relations commerciales internationales. L’économie pales-
tinienne a déjà commencé son processus d’intégration à l’économie
de la région et du monde, à travers divers accords de libre-échange
et associations commerciales.
Les objectifs à court terme visent à améliorer l’accès aux marchés
étrangers et à surmonter les obstacles au mouvement des person-
nes, des marchandises et des services.
SP, BSL, PIPA

137
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Agence Palestinienne de Promotion


des Investissements (PIPA)
En 1998, dans le cadre de la loi sur la promotion des investisse-
ments, une entité autonome, l’Agence Palestinienne de Promotion
des Investissements (Palestinian Investment Promotion Agency-
PIPA) a été créée par l’Autorité Nationale Palestinienne. La loi
en question a non seulement établi PIPA, mais a aussi édicté les
règlements régissant le fonctionnement de l’agence. Un guichet
unique a été mis en place pour aider les investisseurs à enregistrer
leurs projets, à obtenir les approbations nécessaires, à bénéficier
d’incitations et d’exemptions fiscales.

Les objectifs de PIPA (« Mission statement »)


« PIPA a pour objectif de préparer un meilleur futur pour tous les
Palestiniens en fournissant un service constamment amélioré à sa
clientèle – investisseurs domestiques et étrangers –, en offrant un
guichet unique efficace, des incitations spéciales pour investir et
une technologie de dernier cri pour attirer les projets. PIPA facilite
la coopération entre le secteur privé et le gouvernement, créant et
maintenant un environnement compétitif pour l’investissement. »

Les enjeux
Afin d’améliorer la situation économique en Cisjordanie et dans la
bande de Gaza, il faut que davantage d’argent soit injecté dans les
villes et les communautés de Palestine. La concrétisation d’une par-
tie des investissements dépendra naturellement du retour au calme
et d’une résolution des conflits en cours. En dépit de la situation
présente, certains investissements continuent à être réalisés, prin-
cipalement du fait de la diaspora palestinienne et de joint-ventures
constituées avec des ressortissants étrangers.
Avec davantage d’argent dans l’économie, plus d’emplois seront
créés. C’est un aspect vital pour un pays souffrant actuellement
d’un taux de chômage de 31% (Bureau central palestinien de sta-
tistique, données du 4e trimestre 2002). Avec une population totale
de 3,5 millions de personnes, cela signifie environ 1,1 million de
personnes sans emploi.

138
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Autorité Palestinienne

Entre les années 1998 et 2002, PIPA peut attester que près de 11 000
emplois ont été créés grâce aux investissements réalisés dans les
Territoires Palestiniens, un résultat relativement modeste, mais un
mouvement dans la bonne direction. En 1998, le taux de chômage
était de 14,4%. En 1999 ce chiffre a baissé nettement, à 11,8%. Le
début de l’Intifada a vu une augmentation du chômage à 14,1%
avec un maximum de 35% atteint au troisième trimestre 2002
(Bureau central palestinien de statistiques www.pcbs.org).
Les missions et le mandat de PIPA
Les missions et responsabilités de PIPA sont les suivantes :
• Augmenter le flux des investissements étrangers et domestiques en
conformité avec les priorités nationales ;
• Accroître l’offre d’emploi dans le pays, en fonction des investisse-
ments et activités de développement ;
• Augmenter les exportations palestiniennes et augmenter le flux de
devises étrangères ;
• Assurer des transferts de technologie au bénéfice d’entreprises pales-
tiniennes dans tous les secteurs prioritaires ;
• Déterminer les lacunes du cadre légal et du climat d’investissement,
et chercher à influencer, à travers le conseil d’administration de PIPA,
les décisions du gouvernement favorisant des politiques favorables à
l’investissement étranger.

Rôle de PIPA dans le suivi des projets


Une fois qu’un projet a reçu toute l’aide possible, qu’il s’agisse d’in-
citations, de licence, ou d’exemptions fiscales, le rôle de PIPA n’est
pas terminé. Le suivi ultérieur des projets et entreprises, une fonc-
tion sans doute moins importante pour des pays économiquement
stables, représente une fonction-clé pour PIPA. L’agence continue
à fournir toute aide utile aux investisseurs, y compris en proposant
des modifications du cadre législatif ou réglementaire concernant
l’investissement.
Fonctionnement de PIPA
PIPA est dirigée par un conseil d’administration de treize membres.
Cinq de ces membres sont directement issus du secteur privé. Huit

139
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

sont issus du secteur public. Le conseil d’administration est présidé


par le Ministre de l’Economie Nationale, avec un représentant du
ministère des Finances comme vice-président. La composition du
CA facilite les changements de la loi sur l’investissement et le suivi
de tous les lois et règlements palestiniens qui peuvent restreindre
les investissements.
L’avantage additionnel d’avoir des membres provenant du secteur
privé est une attention plus étroite au « terrain ». Leur présence
est une garantie du maintien de la compétitivité de la Palestine, en
fonction des forces du marché local et international.
Les membres provenant du secteur public fournissent un interface
efficace avec les Ministères du tourisme, de l’industrie, du loge-
ment, de la planification et de la coopération internationale, de
l’agriculture, et avec l’autorité monétaire.

Promotion de la Palestine
PIPA est fière de ses résultats. Les dernières années d’Intifada ont
été difficiles. Cette période troublée aura aidé l’agence à savoir ce
qui est nécessaire pour aider des investisseurs à « garder la tête au-
dessus de l’eau » jusqu’à ce que la stabilité économique et politique
revienne et que les affaires puissent de nouveau fonctionner comme
normalement.
La Palestine est une terre riche d’opportunités inexploitées. Le
but de PIPA est principalement de s’assurer que les compagnies
internationales et les palestiniens de la diaspora non seulement le
sachent, mais connaissent également la façon d’obtenir davantage
d’information et d’aide pour investir. Il arrive que de grandes dif-
ficultés débouchent sur de grandes récompenses... PIPA est à votre
disposition pour rendre la route de l’investissement en Palestine
aussi facile que possible…
Agence Palestinienne de Promotion des Investissements -PIPA
Ramallah, Boîte Postale 1984
Palestine
Téléphone : +970 2 2988791/2 – Fax : +970 2 2988793
E-mail : info@pipa.gov.ps – Site web : www.pipa.gov.pps

140
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Autorité Palestinienne

Comment investir dans les territoires palestiniens ?


La situation de crise politique persistante à laquelle font face les
territoires occupés palestiniens depuis de nombreuses années
n’empêche pas l’Autorité Palestinienne d’encourager fortement les
affaires dans les territoires et en particulier l’investissement privé,
qu’il soit étranger ou local.
L’Autorité Palestinienne a adopté un ensemble de lois économi-
ques pour encourager et soutenir l’investissement étranger et local
en Palestine -l’agence exécutive étant l’Agence Palestinienne de
Promotion des Investissements (PIPA). Ces lois ont été rédigées
pour protéger les investisseurs potentiels contre les risques indus
et pour favoriser la rentabilité de leur investissement. Elles encou-
ragent l’investissement en capital dans tous les secteurs de l’écono-
mie palestinienne par des sociétés locales et étrangères. L’Autorité
Palestinienne espère que la croissance de l’investissement produira
des emplois et aidera à développer une base de production orientée
vers l’export.
Les atouts de l’offre palestinienne
• Accords de libre-échange avec les USA, l’Union Européenne,
l’AELE, le Canada, la Russie, la Jordanie, l’Arabie Saoudite, la Syrie et
l’Egypte ;
• Accords commerciaux spéciaux avec les pays de la Ligue Arabe ;
• Incitations favorables équivalentes pour les investisseurs internatio-
naux et locaux ;
• Aucune restriction au rapatriement des bénéfices et du capital ;
• Libre circulation des devises ;
• Zone franche industrielle de classe mondiale ;
• Lois concurrentielles au niveau régional sur la promotion des inves-
tissements et les zones franches ;
• Services de support aux affaires, consultants, cabinets d’avocats,
sous-traitants, universités hi-tech, etc. ;
• Le seul réseau de télécommunications 100% numérique dans la
région ;
• Une compagnie et un réseau de téléphone qui ont été créées dès le
départ comme entités privées et concurrentielles ;

141
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

• Une main d’œuvre de qualité, parlant souvent l’anglais.


Les incitations de base pour investir
• Exemptions de droits de douane sur les immobilisations ou instal-
lations fixes nécessaires pour créer une entreprise, ou agrandir une
entreprise existante.
• Les projets approuvés par PIPA bénéficient d’exonérations et de
réductions d’impôt, en fonction de leur taille. Un investissement d’un
montant de 100 000 à un million de dollars US sera exonéré d’impôt
pendant cinq années et sera sujet au paiement de l’impôt sur le bénéfice
net au taux de 10% pendant les huit années suivantes. Un investisse-
ment de 1 à 5 millions de dollars US verra la deuxième période prolon-
gée à 12 ans. Pour un investissement supérieur à 5 millions d’US$, cette
2ème période est de 16 ans.
• Des exonérations ou incitations spéciales sont disponibles pour des
investissements dans les hôpitaux ou hôtels. Des exonérations et les
incitations additionnelles peuvent être accordées aux entreprises à
vocation d’exportation.
Le guichet unique de PIPA
Une fois que la décision à investir en Palestine a été prise, PIPA
est le lieu adéquat à visiter avant de commencer à travailler. Un
personnel dédié est disponible pour aider les investisseurs sur les
diverses formalités :
• Tous les formulaires nécessaires sont fournis aux investisseurs, puis
remplis et adressés aux bureaux chargés des autorisations ;
• Si un problème se présente, le personnel de PIPA aide à le clarifier ;
• Quand le processus de lancement du projet est mené à bonne fin, tout
est prêt pour lancer l’activité…
PIPA n’oublie pas les investisseurs une fois que l’investissement a
été fait. L’agence est heureuse de continuer à fournir toute aide utile
aux investisseurs à travers son équipe d’after-care.
JY, PIPA

Finance & banques en Palestine


Les banques en Palestine contribuent au développement de l’éco-
nomie palestinienne en finançant des projets et des entreprises.
Actuellement, 22 banques avec 115 agences fonctionnent dans les

142
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Autorité Palestinienne

territoires. Les dépôts détenus par les clients se sont développés


sensiblement ces dernières années, passant de 180 millions d’US$
en 1994 à 2,97 milliards d’US$ à fin février 2000. La PMA (autorité
monétaire palestinienne) surveille étroitement le secteur bancaire
pour permettre que son expansion soit conforme aux pratiques
prudentielles.
Certaines des banques fonctionnant localement en Palestine ont
été notées AA par l’agence de rating Thompson. Les banques en
Palestine emploient les technologies les plus modernes pour servir
leurs clients, notamment :
• Systèmes informatiques de pointe ;
• Guichets automatiques (ATM) couvrant tous les territoires;
• Opérations bancaires par téléphone ;
• Opérations bancaires en ligne via Internet.
En raison de l’absence d’une devise nationale palestinienne, les ban-
ques traitent essentiellement le shekel israélien et le dinar jordanien.
L’ouverture de comptes en dollars US est également autorisée.
Les établissements de crédit en général et le secteur bancaire en
particulier, ont fait un travail considérable pour développer l’éco-
nomie palestinienne.

Bourse de valeurs de la Palestine (PSE)


Le PSE (Palestine Securities Exchange) a débuté officiellement
ses activités de trading en février 1997. Il est tenu de fonctionner
efficacement, de façon moderne et correctement régulée, afin de
maximiser le flux d’investissement à long terme dans l’économie
palestinienne. Le PSE est membre de la fédération des bourses des
valeurs euro-asiatiques et de l’union des fédérations arabes de
bourses des valeurs. Il est également membre du fonds monétaire
arabe, aussi bien que de la fédération internationale des bourses
des valeurs.
Actuellement, vingt-cinq sociétés par actions sont cotées à la
bourse, et une quarantaine d’autres sont éligibles à la cotation. On
s’attend à ce qu’un nombre croissant de compagnies entrent sur le
marché boursier. Les compagnies couvrent divers secteurs allant de

143
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

la production pharmaceutique aux télécommunications, en passant


par les services financiers, ou le tourisme. Une loi sur les valeurs
mobilières, en cours d’examen par Conseil législatif palestinien,
devrait encore améliorer la confiance dans la bourse de valeurs.
JY, PIPA
Télécom & internet en Palestine
En vertu de l’article 36 des accords d’Oslo II, l’Autorité nationale
palestinienne a été autorisée à établir et opérer un système de
télécommunications autonome, alors que le système antérieur de
raccordement dépendait presque entièrement de l’infrastructure
israélienne. La responsabilité de la fourniture de lignes et de ser-
vices, en se désengageant du réseau israélien a été attribuée à la
compagnie PalTel (Palestinian Telecommunications Co).
Le 22 mars 2000, la Palestine est devenu un territoire officiel pour
Internet, ayant reçu le nom de domaine de niveau supérieur
(.ps) par l’entité chargée des attributions de domaines Internet
(ICANN).
Téléphone cellulaire
Actuellement JAWWAL, qui a été établi en été de 1999 comme un
projet de PalTel, est le seul fournisseur de service cellulaire. En
décembre 2000, JAWWAL s’est transformé en société indépendante
et anonyme. La compagnie a investi 140 millions d’US$ pour établir
un réseau cellulaire qui couvre la Cisjordanie et la bande de Gaza.
Le plan d’expansion du réseau est prévu en quatre phases, incluant
plus de 350 cellules servant plus de 500 000 clients. JAWWAL a
achevé la phase 3 et se prépare à augmenter le nombre de stations
de transmission afin de servir 420 000 clients. Le réseau de base
sera également renforcé et intégrera la technologie de transfert de
données GPRS.
JAWWAL a reçu la distinction de «meilleur centre d’assistance
client» et le «meilleur directeur d’assistance de client» pour
l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l’Europe méridionale. Ces
distinctions ont été décernées par Motorola pendant deux années
consécutives, 2001 et 2002.

144
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Autorité Palestinienne

Internet
Le réseau Internet est basé sur un réseau de transmissions numéri-
ques, fournissant à des clients un accès rapide et sans erreur au web.
Ce réseau utilise une technologie fiable - fibre optique de dernière
génération- et redondante et des moyens de back-up.
PIPA

Opportunités d’affaires en Palestine


Technologies de l’information
Les technologies de l’information sont le secteur de l’économie
palestinienne qui croît le plus rapidement. L’existence d’un « pool »
d’informaticiens de bon niveau et la proximité géographique de la
Palestine avec les centres de technologie de haut niveau en Israël
sont deux facteurs favorables à l’expansion du secteur.
Les universités palestiniennes profitent du manque mondial de
spécialistes informatiques en insistant sur cette discipline dans leur
cursus. Sun Microsystems, par exemple, a équipé des laboratoires
de trois universités palestiniennes afin de former des étudiants.
Un certain nombre d’universités en Palestine ont établi des unités
de technologies de l’information. L’objectif est de développer un
programme d’études spécialisé sur les secteurs critiques pour l’Etat
Palestinien à venir. Il s’agit de fournir des étudiants diplômés qui
correspondent aux besoins des Ministères, municipalités, compa-
gnies de télécommunications, comme des banques et établisse-
ments financiers.
Produits pharmaceutiques
L’industrie pharmaceutique palestinienne est unique en termes
d’innovation et développement. L’industrie s’est développée après
les événements de 1967 avec des frontières fermées avec le reste du
monde arabe. Neuf pharmaciens de Cisjordanie ont établi de petits
laboratoires pour fabriquer les sirops et produits simples pour la
consommation locale. Vingt-cinq ans après, les ventes annuelles des
six plus grands fabricants s’élèvent à 25 millions d’US$.
Le marché annuel palestinien est évalué à 65 millions d’US$. Le

145
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

complément non produit localement – 40 millions d’US$ – est cou-


vert par Israël et les fournisseurs étrangers.
Textile
L’industrie de textile et de confection est le deuxième plus grand
employeur industriel en Palestine. L’industrie se compose de cen-
taines de petites entreprises fonctionnant dans les domiciles indi-
viduels. Soixante-dix pour cent des sociétés anonymes sont des
entreprises individuelles, les 30% restant sont enregistrés comme
« partenariats ».
La concentration la plus élevée d’ateliers de vêtement et de textile
en Cisjordanie se situe à Naplouse, où 362 ateliers sont localisés. 760
usines sont situées à Gaza, avec un solde de 578 ateliers disséminés
dans toutes les villes et villages de Cisjordanie.
Le segment dominant de l’industrie (50%) se compose des micro-
établissements rassemblant entre un et quatre employés. Seulement
1% du secteur utilise plus de 50 ouvriers. Les 49% restants d’usines
de vêtement et de textile en Cisjordanie et Gaza utilisent entre 5 et
49 employés.
Pierre et marbre
Le secteur de la pierre et du marbre représente 4% du produit
national brut palestinien et 5% de son produit intérieur brut. Les
ventes annuelles moyennes par employé sont approximativement
de 40 000 US$, un montant cinq fois plus élevé que la productivité
moyenne par employé des industries de Palestine.
La technologie utilisée est la plupart du temps semi-automatique
(85%), l’équipement automatique représentant 15%. Quatre-vingt-
quinze pour cent de la matière première est de provenance locale.
Alimentation
Le secteur de la nourriture et de la boisson a été l’un des secteurs
croissants les plus rapidement dans l’économie palestinienne. La
loi d’encouragement à l’investissement a supprimé les restrictions
à la création de nouvelles entreprises en 1998 et, par conséquent, le
secteur est devenu très attractif pour l’investissement.

146
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Autorité Palestinienne

Tourisme
La Palestine offre au touriste non seulement une occasion de visi-
ter ses nombreux monuments religieux et historiques, mais égale-
ment une géographie unique et des hivers courts et modérés pour
apprécier les vacances. La Palestine dispose également des secteurs
côtiers et des paysages montagneux spectaculaires à offrir, en plus
de la ville historique de Jéricho et de la Mer Morte.
Un casino de dernier cri a été ouvert fin 1998 à la périphérie de
Jéricho. Des investisseurs palestiniens majeurs se sont engagés à
lancer un parc à thème international quand la stabilité politique
reviendra.
On estime que près d’un million de touristes ont visité les territoi-
res palestiniens en 2000, générant approximativement 450 millions
d’US$ de recettes. La contribution du secteur du tourisme à l’éco-
nomie nationale palestinienne est supérieure à celle des secteurs
industriels ou agricoles.
Agriculture
La Palestine a traditionnellement été renommée pour le commerce
et l’agriculture, qui restent aujourd’hui des secteurs importants
pour l’économie et l’emploi. La Palestine est en grande partie auto-
suffisante sur le plan agricole. Selon les définitions du Ministère de
l’Agriculture, la Palestine est composée de cinq zones agro-écolo-
giques :
La zone de plaine côtière (bande de Gaza) : cette zone longe du nord
au sud le rivage sud-est de la Méditerranéen et est appelée le « filet
à poissons » de la Palestine ;
La zone semi-côtière (nord-ouest de la Cisjordanie), inclut les pro-
vinces de Jenine, de Tulkarem et de Qalqylia. Ce secteur reçoit les
plus fortes précipitations annuelles ;
• La zone moyenne d’altitude s’étendant du Jenine au nord à Hébron
au sud ;
• La zone de steppe s’étendant de Jenine à la Mer Morte dans le sud ;
• La zone de Ghor (rive occidentale de la vallée du Jourdain).
JFE, BSL, PIPA

147
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Success story : un « mall » de Ramallah


attire les investisseurs du Golfe
L’ouverture d’un véritable centre commercial en Cisjordanie, à
Ramallah, dans le quartier d’Al Bireh, en juillet 2003, a été un véri-
table événement dans les territoires occupés. La réalisation rap-
pelle les « malls » américains. La galerie commerciale est composée
d’une quarantaine de boutiques, réparties sur deux niveaux et trois
atriums, d’un espace de jeux pour les enfants et d’un supermarché.
Une réalisation unique en Palestine occupée, alors même que la
violence continue à faire rage.
L’investissement porté par The Arab Palestinian Investment
Company (APIC), qui est détenue par de nombreux actionnaires
palestiniens et internationaux, dont une majorité d’investisseurs
d’Arabie Saoudite (Prince Al-Waleed, The Aggad Investment
Company, The Ahmad Juffali Foundation, …) s’élève à quelque 10
millions de dollars. Le projet lancé en 1999, alors que les espoirs de
paix étaient apparus, a connu deux ans de retard avant l’ouverture
du centre baptisé The Plaza Shopping Center. Mais sur les 9 000
mètres carrés de surface, de nombreux emplacements sont encore
disponibles.
D’énormes difficultés matérielles ont marqué le déroulement des
travaux. De nombreuses pièces nécessaires à la construction du
bâtiment ont été bloquées par les forces d’occupation ou livrées
avec des mois de retard.
JFE

148
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Syrie

Syrie
Panorama général
Repères
Capitale Damas
Superficie 185 180 km2
Population 16 189 000 habitants
Langues Arabe, circassien, arménien, araméen
PNB/habitants (dollars) 940 US$
Religion Musulmans (90%), chrétiens (10%)
Fête nationale 17 avril (départ des Français en 1946)

Géo-économie
La Syrie s’est fixée une mission ambitieuse, et de longue haleine :
s’engager dans la voie de l’ouverture, de la libéralisation, de la
diversification, et de la modernisation de son économie. L’actuel
Président de la République Bachar El-Assad symbolise, depuis son
arrivée au pouvoir pendant l’été 2000, cette volonté de changement.
Les résistances sont nombreuses. Pourtant, le gouvernement s’est
accordé sept ans pour mener à bien ses projets de réformes.
Au programme notamment, la modernisation du système bancaire,
la révision du régime des changes, l’augmentation du poids du
secteur privé, l’amélioration du climat des affaires, et des simplifica-
tions douanières. Certains monopoles vont être ouverts à la concur-
rence, notamment dans les secteurs de la métallurgie, des textiles
et des produits laitiers. L’accent a aussi été mis sur l’éducation et la
formation. Tout récemment, le gouvernement a accordé des auto-
risations pour ouvrir des écoles privées, du primaire à l’université,
et exercer une activité financière. Le pays devrait voir l’ouverture
d’ici à la fin de l’année des deux premières banques privées depuis
1960. Une première étape rendue possible grâce à l’assouplissement
des lois financières. Mais ces changements en sont encore à leurs
balbutiements. Les autorités souhaitent aussi s’attaquer au fléau
du chômage, rejoindre l’Organisation Mondiale du Commerce et
établir un Accord d’Association avec l’Union Européenne. L’UE est
déjà le premier partenaire commercial de Damas.

149
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

L’agriculture est un poids-lourd de l’économie. Elle emploie 35%


de la population active. Le gouvernement souhaite moderniser ce
secteur, notamment les systèmes d’irrigation, pour économiser
l’eau. Le coton en a été le principal bénéficiaire, à juste titre, car il
est le second poste d’exportation du pays.
Depuis peu, les autorités ont engagé une politique de dévelop-
pement du tourisme. Le potentiel est bien présent, avec la multi-
tude de sites naturels ou historiques, mais il est jusqu’ici très peu
exploité. Trois millions de touristes foulent le sol syrien chaque
année, hommes d’affaires inclus.
Les privatisations ne sont pas encore à l’ordre du jour. En revanche,
quelques expériences sont conduites par le biais de la gestion délé-
guée et du système des concessions. Sans oublier que les investis-
sements privés sont les bienvenus dans tous les secteurs.

Défis
Entouré du nord au sud par la Turquie, l’Irak, la Jordanie et Israël, à
l’ouest par le Liban, le pays est au cœur d’une zone mouvementée.
L’économie, qui a un long passé étatique, est très dépendante du
marché pétrolier.
Autre problème, le chômage touche 25% de la population, dont
une majorité de jeunes. La croissance ne permet pas de bloquer la
montée du chômage.

Points forts
De nombreux efforts ont été réalisés pour attirer les investisseurs
étrangers. La « loi n°10 » sur l’investissement, entrée en vigueur en
1991, y a fortement contribué. Par exemple, les sociétés ne payent
pas pendant sept ans d’impôt sur les bénéfices. Autre mesure, les
importations de machines, équipements et véhicules sont libres de
toute taxe. Depuis un décret datant de 2000, il est également pos-
sible de rapatrier ses capitaux. Enfin, le pays s’ouvre aux pays voi-
sins. Ainsi, il a signé des accords avec la Jordanie, l’Arabie Saoudite,
l’Irak, l’Egypte … Une zone de libre échange pourrait même voir le
jour en 2005 dans la région.

150
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Syrie

La fibre commerciale des Syriens, la position géographique du pays,


son potentiel touristique sont autant d’atouts.
SP

Le Bureau de l’Investissement Syrien


Organisation institutionnelle
La Syrie s’est récemment dotée d’un Bureau de l’Investissement
(Syria Invest) au sein du Ministère de l’Industrie.
Pour davantage d’information, merci de contacter :
• Le Ministre de l’Economie et du Commerce Extérieur. Site web :
http://www.syrecon.org
• Le Bureau de l’Investissement du Ministère de l’Industrie. Mail to :
nadia-ok@shuf.com
IDE et attractivité du pays
Les investissements directs étrangers (IDE) sont relativement
modestes en Syrie (de l’ordre de 250 millions d’US$ par an en
moyenne), mais devraient croître dans les années à venir. Quatre
investissements majeurs ont été annoncés en 2003 : un hôtel de 100
millions d’US$ (Four Seasons), une unité d’assemblage de voitures
malaises (Proton), un investissement saoudien dans l’huile d’olive,
et une unité de production de climatiseurs.
Comment investir en Syrie ?
Après trente années de fortes restrictions sur l’investissement
privé, national et étranger, les autorités syriennes ont promulgué
en mai 1991 la Loi N° 10 qui offre une série d’exemptions afin de
promouvoir l’investissement privé dans le pays. Cette loi, à l’épo-
que révolutionnaire, continue d’offrir des facilités attractives. La
Loi ne met, par exemple, aucune limite à l’actionnariat étranger ni
à la nationalité des membres du conseil de direction des entreprises.
Une exemption d’impôts sur les bénéfices sur 5 ans (qui peut être
étendue à 7 si plus de la moitié des ventes de la société se font à
l’export), une exonération de droits de douanes sur tous les biens
d’équipements et de transport, une liberté pour le rapatriement du
capital et des bénéfices figurent parmi ses principales dispositions.

151
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Des amendements non négligeables ont été apportés à la loi en 2000.


L’autorisation donnée aux investisseurs étrangers de posséder les
terrains sur lesquels leurs projets sont bâtis a contribué, par exem-
ple, à la construction d’un nombre important de nouveaux hôtels à
Damas et en province par des investisseurs des pays du Golfe. Pour
bénéficier des facilités de la loi N° 10, il suffit d’en faire la demande
auprès du Bureau de l’investissement, qui a récemment introduit
un service de « one-stop-shop » ou guichet unique, afin de faciliter
les démarches. La seule condition formelle pour que les investis-
sements mis en avant soient acceptés est que le capital investi soit
supérieur à 200 000 dollars américains.
Pratiquement tous les secteurs sont maintenant ouverts à l’action-
nariat privé après plusieurs décennies de strict monopole public
sur des pans entiers de l’économie. Tous les statuts de société, de
la SARL à la holding sont autorisés. La production électrique et les
cimenteries sont parmi les plus récents secteurs ouverts aux inves-
tisseurs privés. Le transport aérien et ferroviaire, la téléphonie fixe,
les raffineries de pétrole, les eaux minérales, la commercialisation
des céréales figurent parmi les rares secteurs restant exclusivement
aux mains du secteur public.
En matière de commerce extérieur, les autorités syriennes ont éga-
lement amorcé une ouverture graduelle ces dernières années. La
signature d’un nombre important d’accords de libre-échange avec
des pays voisins offre de véritables opportunités d’exportation au
niveau régional. La mise en place de la Zone arabe de libre-échange,
prévue en 2005, offrira aux investisseurs basés en Syrie un accès
sans entraves tarifaires, ni douanières à plus de 14 autres pays ara-
bes. Par ailleurs la signature d’un accord d’association avec l’Union
Européenne est attendue début 2004.
Les formalités douanières restent compliquées. La mise en place
de listes de produits dont l’importation est prohibée a cependant
commencé à remplacer la demande systématique de licences d’im-
portation. Les importations de matières premières sont taxées à
1 %, les biens d’équipements entre 1 et 20 % alors que les produits
de consommation courante se voient soit interdits d’importation

152
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Syrie

(habillement, agroalimentaire, tabac, etc.) soit très fortement taxés


(160 % et plus pour les voitures et autres produits de « luxe »).
Les investisseurs qui visent surtout les marchés d’exportation ont
aussi la possibilité d’investir dans l’une des sept zones franches
du pays. Celles-ci sont réparties dans tout le pays (Damas, Alep,
Lattakia et bientôt les villes du nord est syrien) et offrent les mêmes
facilités que les autres zones franches de part le monde.
Enfin, la libéralisation et l’unification des taux de la monnaie
syrienne semblent en bonne voie, après la levée d’un nombre
important de restrictions ces derniers mois. Par ailleurs, l’année
2003 est marquée par le retour des banques privées dans le pays
après une absence de 40 ans. De nombreuses retombées telles
qu’un accès au crédit facilité et des services bancaires améliorés,
sont attendues.
JY

Finance & banques en Syrie


La réforme bancaire en Syrie, lancée en avec la ratification de la loi
n° 28 qui autorise le retour des banques à capitaux privées après
plus de quarante ans de monopole, a connu au cours des derniers
mois des avancées significatives.
Après l’annonce d’un accord préalable avec cinq consortiums pri-
vés en décembre 2002, l’octroi définitif de trois licences en avril 2003
est venu concrétiser une réforme qui restait encore théorique.
Deux projets portés par des banques libanaises, la Bemo (Banque
Européenne pour le Moyen Orient) et la Blom (Banque du Liban et
d’Outre-Mer) ainsi que le dossier défendu par la Housing Bank jor-
danienne, ayant reçu le feu vert des autorités syriennes, devraient
aboutir d’ici un an à l’ouverture des premières banques privées.
Un véritable tournant pour le système bancaire syrien qui demeure
entre les mains de six établissements publics, et ce depuis la natio-
nalisation du système financier intervenu en 1963.
Parallèlement à la loi n° 28 qui autorise donc des banques privées
à intervenir sur le marché (l’actionnariat étranger de ces nouveaux
établissements ne doit pas dépasser 49 % du capital), une autre loi

153
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

(n° 23), ratifiée par décret en mars 2002, instaure le Conseil du crédit
et de la monnaie, en charge de la politique monétaire du pays ainsi
que de la supervision de tout le secteur bancaire. D’autres mesures
récentes (autorisation de comptes bancaires en devises, possibilité
de transfert de ces devises, baisse des taux d’intérêt) illustrent la
volonté des autorités syriennes de faire évoluer la politique moné-
taire et financière du pays.
L’objectif est d’atteindre une meilleure allocation des actifs au sein
de l’économie, et notamment de mieux financer le secteur privé qui
ne bénéficie que de 25 % du total des crédits (source : Les Banques
en Syrie 2003. Supplément de The Syria Report 2001) alors qu’il
participe à hauteur de 60 % du PIB et même 80 % du PIB industriel
hors pétrole.
Télécom & internet en Syrie
Depuis quelques années les efforts de développement se sont accé-
lérés dans le secteur des technologies de l’information.
Le secteur de la téléphonie fixe est géré par un monopole public, le
Syrian Telecommunications Establishment. Le STE, l’une des rares
entreprises profitables du secteur public, a construit un réseau de
plus de 2,4 millions de lignes fixes et continue à le développer (fina-
lisation du développement d’un contrat de 1,65 million de lignes
nouvelles avec Siemens).
Deux opérateurs privés assurent la téléphonie mobile, Syriatel et
Spacetel. Ils opèrent sur la base d’un contrat BOT (Build-Operate-
Transfer). Fin mai 2003, le nombre d’abonnés aux deux réseaux de
GSM était de 600 000, soit 3 % de la population totale, équitable-
ment répartis entre les deux opérateurs. L’accès au réseau, pen-
dant longtemps réservé aux plus aisés, s’est développé suite à la
baisse des tarifs (le coût d’obtention d’une ligne est maintenant de
9 000 livres syriennes -160 euros-, auxquels s’ajoute un abonnement
mensuel de 600 LS -10 euros-. Le coût de la communication s’élève
à 3 LS la minute -5 centimes d’€).
La STE a également le monopole de l’accès à Internet en tant que
backbone, et est l’un des deux fournisseurs d’accès (ISP) avec la

154
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Syrie

Syrian Computer Society, un organisme à but non lucratif, qui


regroupe les principaux acteurs du secteur privé. Le nombre
d’abonnés à Internet est estimé fin 2003 à 80 000, divisés à peu près
également entre les deux fournisseurs, alors que le nombre total
d’utilisateurs est estimé à 400 000 par le ministère des communica-
tions. 2003 devait voir l’arrivée de fournisseurs d’accès du secteur
privé mais le développement du réseau n’est pas aussi exponentiel
qu’attendu. Le secteur demeure une priorité affichée des autorités
politiques, avec l’objectif d’atteindre 250 000 abonnés fin 2003.
JY
Opportunités d’affaires en Syrie
La politique économique syrienne, longtemps inspirée par la stra-
tégie de substitution aux importations, s’ouvre peu à peu au com-
merce international. Dans ce contexte, les investissements étrangers
sont recherchés. Les opportunités sont nombreuses, en particulier
dans les infrastructures, la finance, et le tourisme.
Les infrastructures de transport du pays, bien que nombreuses,
méritent d’être développées et modernisées. Des grands projets sont
en cours d’étude comme la modernisation de la ligne ferroviaire
Damas-Alep sur l’axe principal de communication du pays. De
même, le projet de construction d’un métro dans la capitale syrienne
est régulièrement évoqué. Les chantiers routiers, ferroviaires et
même portuaires répondent aux besoins croissants d’échanges de
la population syrienne qui a fortement augmenté ces deux dernières
décennies. Ils sont également cruciaux pour valoriser la position
géographique syrienne qui jouit à la fois de la profondeur territoriale
vers la Turquie, l’Irak et la Jordanie et d’un débouché méditerranéen
avec plusieurs ports comme ceux de Latakié, Banias et Tartous.
Tout comme les infrastructures de transports, le secteur des services
recèle de nombreuses opportunités d’investissements. Les réfor-
mes engagées, comme celle du secteur financier, montrent que les
autorités syriennes se préparent à un vaste mouvement de moder-
nisation. Sans parler de privatisation, le cadre juridique permet de
plus en plus facilement de pénétrer un marché au fort potentiel. Le
secteur bancaire, mais aussi l’assurance, s’ouvrent aux acteurs pri-

155
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

vés et étrangers. Dans les technologies de l’information, le maillage


du territoire en réseaux télécoms et Internet reste à compléter. Et de
nombreux opérateurs, notamment dans le web, sont attendus pour
proposer de nouveaux services et contenus.
Dans les services, le tourisme tient une place particulière puisque
c’est l’une des activités les plus dynamiques du pays. Les compé-
tences acquises devraient permettre de passer à une nouvelle étape
de développement avec la création d’établissements hôteliers et
d’équipements de loisirs capables de répondre aux besoins d’un
tourisme moins élitiste et culturel. Les infrastructures hôtelières
intermédiaires sont encore rares ou trop anciennes. Les espaces de
loisir, en dehors des services offerts dans les hôtels de luxe, sont
très rares.
Enfin, les opportunités d’affaires ne manquent pas au sein de l’agri-
culture et de l’industrie. À côté du savoir-faire agricole des Syriens,
notamment dans la production de coton et la culture de l’olivier,
d’autres productions, notamment fruits et légumes sous serres, se
développent nécessitant de nouveaux fournisseurs (équipements,
emballages, etc.). Plus en aval, le secteur agroalimentaire, largement
sous contrôle public, devrait s’ouvrir peu à peu, permettant à de
nouveaux produits de pénétrer sur le marché. Dans l’industrie,
au-delà des quelques grosses infrastructures pétrolières, la petite
et moyenne industrie syrienne a toujours été dynamique comme
en témoigne la vitalité des fabriques de textile, de la sous-traitance
dans la fabrication pharmaceutique ou bien encore dans les ateliers
de mécanique. Mais pour rester compétitifs, les Syriens devront
investir dans de nouveaux équipements.
Les opportunités sectorielles repérées en Syrie sont renforcées par
la position géographique stratégique du pays. C’est notamment le
point de passage naturel en direction de la Méditerranée pour les
produits venus d’Irak. Et inversement, un point d’entrée vers la
Mésopotamie. De même, au nord vers la Turquie et au sud vers la
Jordanie, la Syrie se présente comme le carrefour incontournable
du commerce du Levant.
JFE

156
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Syrie

Success story : l’espagnol Aceites del Sur


croit en l’huile d’olive syrienne
Aceites del Sur, l’un des principaux groupes espagnols dans le sec-
teur de la production d’huile d’olive, s’est installé en Syrie en mai
2003. La société espagnole exporte déjà vers plus de 65 pays dans
le monde, en particulier vers les deux Amériques et la Russie. Elle
possède depuis de nombreuses années un bureau régional basé à
Alep (nord de la Syrie) et elle a décidé de franchir le pas de la délo-
calisation pour pouvoir rayonner sur le reste de la région.
La nouvelle société, appelée Middle East Olive Oil Company
(MEO), a été formée en joint-venture avec le conglomérat saoudien
Bin Ladin. Son usine est installée dans la ville d’Idlib, dans le nord-
ouest du pays, au cœur de la région des oliviers, sur un site de plus
de 50 000 mètres carrés. Elle a une capacité quotidienne d’extraction
de 120 000 litres par jour, de 100 000 litres d’huile raffinée et une
capacité de mise en bouteille de 150 000 litres. La société emploie
près de 60 personnes. La MEO est la seule société à couvrir toute la
filière de la production d’huile d’olive en Syrie.
Il est bien évidemment trop tôt pour tirer une conclusion de cet
investissement, mais la MEO compte se développer rapidement sur
le marché local, dans un premier temps, avant de viser les autres
marchés de la région. Elle compte sur deux facteurs essentiels : le
fait que la Syrie est parmi les cinq premiers producteurs d’huile
d’olive dans le monde avec l’ambition de devenir le premier grâce
à un « parc d’oliviers» supérieur à 80 millions d’arbres et sur la mise
en place de la Zone arabe de libre échange qui éliminera toutes les
bannières douanières entre les pays de la région à l’horizon 2005.
JY

157
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Tunisie
Panorama général
Repères
Capitale Tunis
Superficie 162 155 km2
Population 9 781 100 habitants
Langues Arabe, français, anglais, italien
PNB/habitant (2002) 2 090 US $
Religion Musulmans (98%), chrétiens, juifs et autres
(2%)
Fête nationale 20 mars (indépendance en 1956)

Géo-économie
La population tunisienne – 9,8 millions d’habitants – est très jeune :
près de 28% ont moins de 15 ans. Elle est principalement urbaine et
concentrée dans les grandes villes le long de la côte : Tunis, Sousse,
Sfax, Bizerte, Gabès et Nabeul. La croissance démographique a été
ramenée à 1,1% à la fin des années 90, contre 3% au début des
années 60 grâce à une politique affirmée de contrôle des naissances.
La femme occupe une place importante dans la vie socio-économi-
que et politique. Elle représente 11,5% des parlementaires, 33% des
médecins, 40% des fonctionnaires, 46% de la main d’œuvre dans
l’industrie, 66% des pharmaciens, 55% des étudiants.
Afin de disposer de compétences de haut niveau, le système édu-
catif et la formation professionnelle ont fait l’objet de plusieurs
reformes. L’éducation est obligatoire pour les garçons et les filles
entre 6 et 15 ans. Le taux d’alphabétisation a atteint 77,6% en 2003
comparés à 22,1% en 1966. Depuis son indépendance en 1956, la
Tunisie consacre chaque année environ 25% du budget de l’Etat à
l’éducation et à la formation.
La réussite sociale est au rendez-vous. D’énormes progrès ont été
réalisés : le niveau de vie des ménages s’est amélioré et le secteur
de la santé s’est développé. En 2003, le revenu par habitant a atteint
3 125 dinars tunisiens (plus de 6 070 US$ en parité de pouvoir
d’achat).

158
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Tunisie

L’économie tunisienne est très diversifiée : l’industrie manufactu-


rière représente 21,4% du PIB et emploie 20,5% de la main d’oeuvre,
alors que l’agriculture et la pêche contribuent à 11,9% du PIB (22%
de la main d’oeuvre) et le tourisme à 6,6% du PIB. Le pays compte
plus de 10 000 entreprises industrielles. Les domaines les plus
représentés sont le textile, l’industrie agro-alimentaire, la méca-
nique, l’électronique et la chimie. Le secteur des technologies de
l’information et de la communication est en plein essor depuis 1997
et ce grâce au triplement des investissements dans ce secteur et à la
création du Parc Technologique des Télécommunications qui offre
un environnement propice aux activités de services à haute valeur
ajoutée et particulièrement le développement des logiciels.
Grâce à cette diversification, aux nombreuses réformes dans tous
les domaines et aux efforts de modernisation de l’infrastructure, la
croissance du PIB a été en moyenne de 5% depuis 1987 et atteindra
5,5% en 2003.
Les fondamentaux de l’économie caractérisés par un taux d’infla-
tion de 2,5% et un déficit budgétaire de l’ordre de 2,3% en 2003.
Cet environnement macro-économique favorable a permis à la
Tunisie d’attirer de plus en plus d’investissements directs étrangers
dans divers secteurs tels que le textile, les industries mécaniques,
électriques et électroniques et les services. 200 entreprises nouvelles
s’installent chaque année en Tunisie.
Aujourd’hui, plus de 2600 entreprises étrangères ou mixtes opè-
rent en Tunisie et emploient près de 232 000 personnes. 85% de ces
entreprises sont totalement exportatrices.
De grands groupes de renommée internationale sont établis en
Tunisie, parmi eux on cite Unilever, Sara Lee, Courtaulds, ST
Microelectronics, Valeo, BG Group, Nestlé, Pirelli, Six Continents,
Preussag, Coats, Delphi, Lear Corporation, Téléperformance,
Benetton, Caterpillar, Aventis, etc.
Défis
La Tunisie ne dispose pas de ressources naturelles nombreuses.
Les difficultés de l’agriculture, qui emploie plus du quart de la

159
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

population active, affectée par 4 années de sécheresse, et la baisse


du tourisme, due à la conjoncture internationale, ont eu un effet
relativement négatif sur le rythme de la croissance en 2002.
Le chômage touche 14,3% de la population active. Il est accentué
par l’arrivée de nombreux jeunes diplômés sur le marché de l’em-
ploi.

Points forts
La Tunisie est un site attractif pour les investissements étrangers.
La stabilité politique et sociale contribue à rassurer les investis-
seurs. Les entreprises disposent d’une main-d’œuvre qualifiée et
bénéficient d’une législation favorable à l’investissement privé :
avantages fiscaux, prise en charge des frais d’infrastructures et des
cotisations patronales. La présence de guichets uniques à Tunis,
Sousse et Sfax et de plusieurs institutions d’appui simplifie les pro-
cédures administratives. La simplification continue des procédures
représente un des atouts majeurs de la Tunisie.
La Tunisie jouit d’une position centrale en Méditerranée. Tunis
est seulement à 2h40 de Bruxelles en avion et à 2 heures de vol en
moyenne des principales capitales européennes.
Dès 1995, la Tunisie, première parmi les pays méditerranéens du
sud, signait un accord d’association avec l’Union Européenne. En
outre, des accords instituant graduellement une zone de libre-
échange ont été conclus au cours des quatre dernières années avec
l’Egypte, la Jordanie, le Maroc, la Libye. Le pays est perçu comme
un moteur de la coopération régionale dans le cadre de l’Union du
Maghreb Arabe (UMA). Enfin, l’adhésion de la Tunisie à l’OMC
depuis sa création constitue un autre élément confirmant sa volonté
d’ouverture et de renforcer la compétitivité de son économie.
Les réformes menées ces dix dernières années ont permis notam-
ment la modernisation du système bancaire, l’harmonisation du
cadre légal et réglementaire, et le démantèlement progressif des
tarifs douaniers.
SP, BSL

160
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Tunisie

L’Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur


(Foreign Investment Promotion Agency -FIPA)
L’Agence de Promotion de l’Investissements Extérieur a été créée
en 1995 sous la tutelle du Ministère du Développement et de la
Coopération Internationale. L’agence emploie 70 personnes et
dispose d’un réseau de 6 bureaux à l’étranger situés à Bruxelles,
Chicago, Londres, Cologne, Milan et Paris. Le rôle de l’agence est
de promouvoir la Tunisie comme site d’investissement, d’aider les
investisseurs étrangers à s’installer et à étendre leurs activités en
Tunisie et de proposer les mesures d’amélioration de l’environne-
ment de l’investissement.
Pour la mise en œuvre de sa mission, FIPA fait réaliser par des
bureaux de consulting internationaux des études comparatives sur
les facteurs de localisation et les coûts de production de plusieurs
produits permettant d’établir de façon rigoureuse la situation con-
currentielle de la Tunisie.
FIPA met également à la disposition des investisseurs plusieurs
documents et supports promotionnels présentant des informations
utiles sur l’économie, les coûts de facteurs, les incitations à l’inves-
tissement, les infrastructures.
Contacts
Ministère du Développement et de la Coopération Internationale
98, Avenue Mohamed V
1002 Tunis-Belvedere
Tel : +216/ 71 798 522 – +216/ 71 795 795
Fax : +216/ 71 799 069
Email : bo@mdci.gov.tn
FIPA-Tunisie
Foreign Investment Promotion Agency
Rue Slaheddine El Ammami
Centre Urbain Nord, 1004 Tunis
Tel : +216/ 71 703 140
Fax : +216/ 71 702 600
Email : fipa.tunisia@mdci.gov.tn
Web site : http://www.investintunisia.com
SP, BSL, FIPA

161
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Comment investir en Tunisie ?


La Tunisie offre aux investisseurs étrangers un ensemble de services
et d’avantages attractifs. Un cadre légal favorable a été défini. Il
est basé sur le « code d’incitations aux investissements », entré en
vigueur le 1er janvier 1994. Ce code offre des avantages communs
à tous les investissements dans les activités qui y sont listées ainsi
que des avantages spécifiques en fonction d’objectifs précis tels que
l’exportation, le développement régional, etc.
Les avantages communs concernent le dégrèvement des bénéfices
réinvestis dans la limite de 35% de l’assiette de l’impôt, l’exoné-
ration des droits de douane et la réduction de la TVA à 10% pour
les biens d’équipements importés et la possibilité d’opter pour le
régime d’amortissement dégressif pour le matériel et les outils de
production.
Des avantages spécifiques tels que l’exonération de l’impôt sur les
sociétés pendant 10 ans et la réduction de 50% de l’assiette imposa-
ble à partir de la 11ème année pour une durée illimitée, l’exonération
des droits d’enregistrement, la franchise totale des droits et taxes
pour les biens d’équipement y compris le matériel de transport
des marchandises, les matières, les semi-produits et les services
nécessaires à l’activité sont octroyés aux entreprises totalement
exportatrices.
La participation étrangère dans les sociétés industrielles et de
services est libre. Les étrangers peuvent détenir sans autorisation
préalable jusqu’à 100 % du capital. Toutefois, certaines activités de
services autres que totalement exportatrices sont soumises à appro-
bation lorsque la participation étrangère dépasse 50 % du capital.
Des incitations financières et fiscales particulières ont été réservées
par le code d’incitations aux investissements à des zones dites
«zones d’encouragement au développement régional» et «zones
d’encouragement au développement régional prioritaires». Les
projets implantés dans ces zones bénéficient respectivement d’une
prime d’investissement de 15% (plafonnée à 450 000 dinars) et 25%
(plafonnée à 750 000 dinars) du montant de l’investissement ainsi
que de l’exonération totale de l’impôt sur les sociétés et de l’impôt

162
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Tunisie

sur les revenus des personnes physiques pendant les 10 premières


années d’activité et la réduction de 50% de l’assiette imposable
pendant les 10 années suivantes.
Les formalités de constitution des sociétés peuvent être accomplies
auprès du Guichet Unique de l’Agence de Promotion de l’Industrie
(API) dans les régions de Tunis, Sousse et Sfax. En moyenne une
société anonyme peut être constituée en trois jours.
La Tunisie dispose de deux parcs d’activités économiques (PAE).
Les sociétés totalement exportatrices qui y sont installées bénéfi-
cient d’un régime fiscal similaire à celui des zones franches et ce en
plus de l’interlocuteur unique chargé d’accomplir pour le compte
de l’entreprise les formalités de création nécessaires ainsi que les
services de construction et de connexion aux utilités publiques.
SP, BSL, FIPA

Finance & banques en Tunisie


Le secteur bancaire est relativement développé et couvre l’ensemble
du territoire. Il comprend outre la Banque Centrale, des banques
commerciales, de développement, d’affaires et des banques off
shore et des établissements financiers spécialisés : sociétés de fac-
toring, de recouvrement et sociétés de leasing.
Les taux d’intérêt sont libres. Les règles prudentielles et les ratios de
solvabilité sont consacrés par la loi bancaire. Le ratio de couverture
des engagements par les fonds propres est de 8% conformément
aux normes internationales.
Les dernières réformes ont consacré la notion de la banque univer-
selle et ont permis la mise en place d’un système de télé-compen-
sation pour toutes les opérations de paiements, l’instauration d’un
système de garantie de dépôts et de prêts ainsi que la réalisation de
progrès considérables au niveau de la monétique.
La crédibilité du système bancaire tunisien a été consacrée par une
participation plus importante du capital étranger aux banques de la
place, comme en témoigne la réussite de l’opération de cession des
participations publiques dans le capital de l’Union Internationale
des Banques au profit d’une banque française (Société Générale).

163
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Le marché financier a connu d’importantes transformations aussi


bien au niveau de ses structures qu’au niveau de ses produits. Il est
géré par une entité privée et le conseil du marché financier régle-
mente le secteur et contrôle les opérations. La cotation en bourse
se fait selon un système électronique et on dénombre actuellement
46 entreprises inscrites à la cote de la bourse de Tunis. L’acquisition
d’actions de sociétés cotées en bourse par des étrangers n’est pas
soumise à autorisation si elle est inférieure à 50%. Les investisseurs
étrangers détiennent 21% de la capitalisation boursière.
Les sociétés d’investissement à capital fixe (SICAF), variable
(SICAV) et les sociétés privées de capital risque (SICAR) se sont
multipliées. A la fin de 2002, leur nombre s’est élevé à 158 socié-
tés.
Le dinar tunisien est convertible pour les opérations courantes
depuis 1994 et le marché des changes assure les opérations d’achat
et de vente de devises. Les transferts relatifs aux revenus du capi-
tal (bénéfices, rémunérations des parts bénéficiaires, dividendes,
tantièmes et jetons de présence, intérêts au titre des emprunts), les
transferts relatifs aux opérations commerciales et aux opérations
connexes, les transferts relatifs aux opérations liées à la production
sont libres.
Sont également libres, les transferts au titre du produit réel net de la
cession ou de la liquidation des capitaux investis au moyen d’une
importation de devises, y compris la plus value.
SP, BSL, FIPA
Opportunités d’affaires en Tunisie
La Tunisie a signé un ensemble d’accords bilatéraux régionaux et
multilatéraux favorisant l’accès préférentiels à plusieurs marchés
importants. Il s’agit notamment de :
• L’accord d’association avec l’Union Européenne visant à élaborer
une zone de libre échange d’ici 2007. Cet accord permet l’accès sur le
marché de l’UE des produits industriels en franchise totale des droits et
taxes et sans quotas ;
• Des accords bilatéraux instituant une zone de libre échange conclus
avec le Maroc, l’Egypte, la Jordanie et la Libye ;

164
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Tunisie

• Des accords préférentiels avec les pays maghrébins et un accord


régional avec les pays arabes établi en 1998 instituant la zone de libre
échange arabe qui sera finalisée en 2008 ;
• Des réductions tarifaires consenties dans le cadre du Système
Généralisé des Préférences, essentiellement pour les produits manufac-
turés, agricoles et de tourisme avec les Etats Unis, le Canada, le Japon,
la Suisse et l’Australie ;
• Des accords commerciaux et tarifaires permettant l’accès aux marchés
de plusieurs pays africains.
En termes d’opportunités sectorielles, la Tunisie dispose de plu-
sieurs atouts dans divers secteurs, identifiés par des études de posi-
tionnement réalisées par des grands bureaux de renommée inter-
nationale. Il s’agit des secteurs suivants dont certaines branches ou
niches d’activités sont jugées attractives et à grand potentiel :
• Industrie électronique : circuits imprimés, connecteurs, bobines et
transformateurs, condensateurs et résistances… ;
• Industrie électrique : faisceaux de câbles, fils et câble, appareils de
connexion, piles et batteries… ;
• Industrie des composants automobiles, sachant que 5 des 8 fournis-
seurs du marché européen opèrent depuis la Tunisie : câbles automobi-
les, composants électriques, plastiques et en caoutchouc, assemblage de
sièges, pots d’échappement, amortisseurs… ;
• Industrie textile : fils destinés au marché local, tissus destinés aux
unités d’habillement offshore, bonneterie, prêt-à-porter haute gamme ;
• Industrie du cuir et de la chaussure, chaussures de villes et de détente,
tiges, chaussures de sécurité, sacs à main dame en cuir, moyenne et
haute gamme, articles de bagage, petite maroquinerie, cuir de qualité
destiné aux entreprises offshore et on shore ;
• Industrie agro-alimentaire : conditionnement d’huile d’olive, de
fruits et de légumes, production de nouveaux produits à base de dat-
tes, surgélation de légumes, plats cuisinés, production de plats à base
de poisson ;
• Industrie pharmaceutique : médicaments à usage humain, vaccins,
médicament génériques ;
• Industrie de l’emballage : emballage en verre pour l’industrie phar-
maceutique, boîtes en carton, caisses en carton ondulé, films et comple-
xes, plastique moulé ;

165
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

• Nouvelles technologies de l’information : centre d’appels, commerce


électronique inter-entreprises (B2B), services d’ingénierie informatique,
conception et édition d’applications, développement de logiciels ;
• Tourisme : tourisme balnéaire, tourisme écologique, animation et
loisirs.
De même, un grand nombre d’opportunités sont disponibles dans
le cadre du partenariat technologique, de la privatisation et par le
processus de concession pour lequel la Tunisie a opté pour la réa-
lisation des grands projets
Par ailleurs, et dans le cadre de sa stratégie de privatisation, la
Tunisie s’oriente de plus en plus vers la participation du secteur
privé dans la réalisation des projets d’infrastructure afin de mobili-
ser l’investissement privé et l’investissement direct étranger dans ce
secteur et de faciliter l’intégration économique à travers les marchés
mondiaux.
Les secteurs des télécommunications, de l’électricité et du gaz, de
l’eau potable et de l’assainissement ont été retenus comme sec-
teurs pouvant faire l’objet d’un partenariat public privé étranger
ou tunisien.
D’autre part, la Tunisie offre diverses opportunités d’investisse-
ments dans le cadre des parcs technologiques et des technopoles. Le
parc technologique des télécommunications, classé deuxième parc
en Afrique, répond aux exigences des entreprises des secteurs de
pointe dans les nouvelles technologies de l’information. En outre,
six autres parcs sont en cours de réalisation dans les secteurs sui-
vants : agro-alimentaire ; énergie, environnement et biotechnolo-
gie ; industrie pharmaceutique; informatique, communication et
multimédia ; textile et habillement et enfin mécanique, électronique
et informatique.
SP, BSL, FIPA

Télécom & internet en Tunisie


Les infrastructures de télécommunications sont largement dévelop-
pées en Tunisie. En 2003, 2,8 millions de lignes (fixes + mobiles) sont
disponibles, soit une densité téléphonique globale de 30 lignes pour

166
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Tunisie

100 habitants. L’objectif pour 2004 est de 4,5 millions de lignes (fixes
+ mobiles). Les liaisons internationales sont assurées vers plus de
170 pays par le biais des satellites (Intelsat, Arabsat, Immarsat) ou
des câbles sous-marins en fibres optiques.
Deux opérateurs se partagent le marché de la téléphonie mobile :
Tunisie Telecom et Orascom Telecom Tunisie. La demande est très
forte dans ce secteur. L’arrivée de la technologie UMTS est en pro-
jet, ce qui permettra le développement de la téléphonie mobile de
troisième génération.
L’agence tunisienne d’internet (ATI) gère le réseau web au plan
national. On recense douze fournisseurs d’accès, sept publics et
cinq privés. En 2003, le taux de connexion des universités et écoles
secondaires est de l’ordre de 100%, celui des écoles préparatoires
de 40% et celui des classes primaires de 10%. Il existe 281 Publinet
(cyber espaces) répartis sur l’ensemble du territoire. La connexion
ADSL est commercialisée depuis mai 2002.

Données sur la télédensité tunisienne (source ATI, décembre 2003)


Abonnés en téléphonie fixe 1 470 000
Téléphonie mobile (abonnés) 1 300 000
Abonnés à l’Internet 572 000

Agence Tunisienne Internet : www.ati.tn


SP, BSL, FIPA

Tunisie : Le groupe espagnol Uniland investit dans


les cimenteries d’Enfidha
En 1998, dans le cadre du programme de privatisations, quatre des
six cimenteries du pays sont cédées à des opérateurs privés étran-
gers. Le groupe espagnol Uniland acquiert la Société des ciments
d’Enfidha pour 120 millions de dinars (87,1 % du capital, le solde
est détenu par la Banque islamique de développement). L’opération
permet d’acquérir immédiatement des parts de marché dans le
pays. L’objectif, à terme, est également de positionner le site tuni-
sien comme une base stratégique pour le déploiement régional.

167
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

L’usine de la Société des ciments d’Enfidha est située à Ain


M’Dhaker, à 10 km de la ville d’Enfidha, au nord du gouvernorat de
Sousse. 190 millions de dinars ont été investis pour moderniser la
première ligne de production et pour en créer une deuxième, d’une
capacité annuelle de 600 000 tonnes par an. Un programme global
de mise à niveau a également été mis en place pour répondre aux
standards du groupe (informatisation, gestion des stocks, respect
de l’environnement).
Parallèlement, le groupe Uniland, qui a réalisé en 2002 un chiffre
d’affaires de 380 millions d’euros de chiffre d’affaires, est présent
dans le commerce du béton à travers la filiale Select Béton, société
appartenant à 100 % à la Société des ciments d’Enfidha. Le marché
du béton tunisien est un marché en expansion qui se modernise et
s’automatise. Avec quatre usines de production, Select Béton est le
leader du secteur. Ces sites « disposent également d’usines mobiles
prêtes à participer à tout type de grands travaux nécessitant une
centrale « in situ « » souligne la société.
«L’objectif principal du Groupe Uniland en Tunisie est de se posi-
tionner comme référence en matière de qualité et de services »
explique encore le groupe dont le siège est situé à Barcelone. Select
Béton S.A. est « la seule entreprise de fabrication de béton tuni-
sienne bénéficiant des trois certifications de qualité disponibles
dans le pays : certification NT (produit), certification ISO 9000
(systèmes de production) et certification BVQi (procédures) ».
Reste une attente forte pour Uniland comme pour les autres acteurs
du marché : la libéralisation complète des prix du ciment qui restent
sous contrôle public.
JFE

168
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Turquie

Turquie
Panorama général
Repères
Capitale Ankara
Superficie 774 820 km2
Population 64 000 000 habitants
Langues parlées Turc (langue officielle), arabe, grec, arménien, kurde,
ladino
PNB/habitant (dollars) 2 500 US$ (5 000$ en parité de pouvoir d’achat)
Religion Musulmans (99%) / Etat laïc
Fête nationale 29 octobre (République de 1923), 23 Avril (Parlement
–1920), 19 Mai (début de la guerre d’Indépendance),
30 Août (fin de la guerre d’Indépendance – 1922),
29 Octobre (République – 1923)

Géo-économie
Lors de son arrivée au pouvoir en 1999, le précédent gouvernement
turc avait lancé un ambitieux programme de réformes. La même
année, un accord était signé avec le FMI. A la clé, une aide de dix
milliards de dollars. Mais les obligations étaient nombreuses : dis-
poser d’un budget serré, lancer la réforme de la sécurité sociale,
consolider le secteur bancaire, et accélérer le programme de pri-
vatisations. Le plus grand défi des autorités : réussir la transition
d’une économie protégée à une économie de marché, transition
engagée dès 1981, avec une importante étape en 1995, la signature
de l’accord douanier avec l’Union Européenne. Parmi les objectifs,
la réduction de l’inflation, le retour de la croissance, et la moderni-
sation des institutions. Après des dérapages sanctionnés par deux
crises, l’économie a commencé à retrouver des couleurs en 2002. La
libéralisation des banques d’Etat est plutôt lente à démarrer.
Les alliances que la Turquie a noué avec de nombreux pays vont
l’aider à mener à bien ses missions. Si elle partage déjà une alliance
douanière avec l’UE, le Conseil européen d’Helsinki en décembre
1999 a confirmé son statut de candidat à l’Union Européenne. Le
pays est aussi membre de l’OMC, de l’OTAN, de l’OCDE, de la
Banque Mondiale.

169
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Les investissements directs étrangers (IDE) sont limités, rapportant


environ un milliard de dollars US par an. Malgré ces résultats, les
entreprises étrangères occupent une place assez importante : on
recense 125 entreprises à participation étrangère parmi les 500 plus
grandes entreprises industrielles cotées en bourse. Afin d’augmen-
ter les flux d’IDE, une nouvelle loi a été adoptée par le Parlement
en juillet 2003. Il s’agit notamment de réaffirmer la liberté de l’in-
vestissement étranger, de simplifier les procédures administratives,
de réduire les délais, et de faciliter l’embauche de main d’œuvre
étrangère.
L’industrie assure 25% du PIB et emploie environ 18% de la popu-
lation active. Le textile, l’automobile, la sidérurgie et la pétrochimie
sont les principales exportations. Les plus gros clients de la Turquie
sont l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France. A l’inverse, le
trio gagnant des importateurs est constitué de l’Allemagne, des
Etats-Unis et de la France. L’agriculture, qui compte pour 15%
dans le PIB mais emploie près de la moitié des travailleurs, permet
de répondre à la totalité de la demande nationale. Le domaine est
encore sous-exploité Enfin, le secteur des services représente 60%
du PIB. Le tourisme est la première source de devises étrangères.
Défis
Au cours des vingt dernières années, la Turquie a connu dix gouver-
nements. Aucun d’entre eux n’a achevé son mandat. Logiquement,
cette instabilité politique a eu un effet négatif sur l’économie. Fin
2000 et début 2001, le pays a connu sa plus grave crise économique
depuis la seconde guerre mondiale. Les investissements et la con-
sommation privée ont chuté, alors que le chômage et la dette publi-
que augmentaient. De plus, le processus d’adhésion de la Turquie
à l’UE a pris du retard par rapport aux autres pays candidats, avec
une date encore incertaine de pleine accession à l’Europe.
Points forts
Le secteur privé est diversifié et dynamique. Il a connu une crois-
sance rapide, même si le gouvernement continue à jouer un rôle
majeur dans les domaines de l’industrie, des banques, des trans-
ports et communications.

170
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Turquie

Côté ressources naturelles, les minerais sont nombreux : boron,


charbon, fer, zinc, chrome, cuivre, argent, même si leur production
reste faible.
Le textile, l’équipement électronique, l’électro-ménager, l’automo-
bile et les équipementiers, aux mains quasi-exclusives d’opérateurs
privés, sont les poids lourds de l’industrie. Ils représentent le plus
gros des exportations (70%), et emploie près de quatre millions de
personnes.
Les sites touristiques et archéologiques turcs constituent un atout
important.
SP, GDFI
Direction Générale des Investissements étrangers (GDFI)
L’entité responsable des investissements directs étrangers (IDE)
dans le pays est la Direction Générale des Investissements étran-
gers (General Directorate of Foreign Investments-GDFI), intégrée
au Sous-Secrétariat au Trésor, basé à Ankara. GDFI agit en tant
que guichet unique pour les projets majeurs et peut envisager des
exonérations d’impôt ou d’autres incitations. Ses tâches principales
incluent :
• La préparation de la législation appropriée ;
• L’attribution des aides d’Etat ;
• La promotion des IDE entrant en Turquie;
• La collecte des statistiques d’IDE vers la Turquie ;
• L’assistance aux investisseurs étrangers.
En raison des contraintes budgétaires, les activités de promotion
d’investissement ont été concentrées sur des fonctions de service à
l’investisseur et de recommandation de politiques sur les IDE. Les
fonctions de détection de projets et de construction de l’image du
pays doivent encore être développées. Le flux courant d’IDE étant
faible pour un grand pays comme la Turquie, en dépit de son fort
potentiel, le gouvernement a décidé de réagir en faisant passer
une nouvelle loi sur des investissements étrangers et en préparant
une loi sur la création d’une API. Un programme de jumelage est
également soutenu par l’UE, afin de renforcer les capacités de cette
nouvelle agence.

171
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

La région recevant le plus gros des IDE est celle d’Istanbul, avec son
hinterland, la région de Marmara, qui concentre la majeure partie
des grands projets industriels. D’autres projets existent dans les sec-
teurs côtiers (Izmir, Antalya), mais portent généralement sur le tou-
risme. L’organisation administrative du pays demeure fortement
centralisée. Le programme de réforme envisagé le gouvernement,
qui vise un certain niveau de décentralisation en conformité avec
des normes UE peut représenter une occasion de donner un rôle
aux échelons régionaux dans l’accueil des investissements.
Sites web : www.investinginturkey.gov.tr – www.treasury.gov.tr
Les autres acteurs principaux dans le domaine des IDE sont :
• L’association turque des industriels et hommes d’affaires
(Tüsiad) www.tusiad.org.tr
• L’association des compagnies étrangères en Turquie (Yased)
www.yased.org.tr
• L’organisation des PME turques (Kosgeb) www.kosgeb.gov.tr
L’union des chambres de commerce et des bourses de commerce en
Turquie (TOBB) www.tobb.org.tr
La chambre de commerce d’Istanbul (la plus grande du monde par
le nombre de membres : 300 000 !) www.ito.gov.tr
La majorité de ces organismes ont des sites web efficaces et tra-
vaillent à Istanbul ou à Ankara.
La Turquie a également plusieurs «EuroInfoCentres», qui fournis-
sent des données sur les modalités pour créer une compagnie, ou
des partenariats avec les compagnies turques.
BSL, GDFI

Comment investir en Turquie ?


Le volume des investissements directs étrangers (IDE) vers la
Turquie atteint une moyenne annuelle de l’ordre d’un milliard de
dollars US.
La Turquie offre un cadre attirant pour les investissements étran-
gers. La loi N°4875 de 2003 et le « communiqué » qui lui est associé
en forment le cadre législatif. Les investisseurs étrangers sont traités

172
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Turquie

de manière non discriminatoire par la législation en place, sans


restrictions globales d’accès à des secteurs particuliers, ni limite
dans la participation au capital des entreprises.
Des limites existent, cependant, dans certains secteurs de l’écono-
mie. Dans les médias par exemple, la part des investisseurs étran-
gers est limitée à 20% et dans l’aviation, les télécommunications et le
transport maritime à 49%. Les banques et compagnies d’assurance
sont régies par des entités de régulation autonomes, sans réglemen-
tation spécifique concernant les investissements étrangers.
Dans le cadre des privatisations qu’il mène actuellement, le gou-
vernement turc traite également les IDE de manière similaire aux
investissements locaux, même si pour les secteurs dits stratégiques,
d’autres limites peuvent, là aussi, être imposées. La privatisation
future de Türk Telecom (TT), l’opérateur historique du réseau fixe
du pays, va se réaliser à la condition que la participation étrangère
éventuelle dans la société ne soit pas supérieure à 45%.
Le traitement équitable des investisseurs étrangers s’appuie égale-
ment sur les incitations qu’offre la législation, telle des réductions
sur l’impôt sur les bénéfices des entreprises, l’exemption de paie-
ment de la TVA sur les machines et équipements achetés localement
ou importés pour les besoins de l’investissement, des prêts bonifiés
pour la recherche et le développement, etc.
A l’exception des réduction d’impôts sur les bénéfices, qui sont
appliquées automatiquement, les investisseurs doivent se procurer
un « certificat d’investissement » du Trésor pour pouvoir bénéficier
de toutes ces aides. La durée et l’importance des exemptions et des
autres aides varient et sont déterminées sur des bases géographi-
ques et sectorielles ainsi que sur la valeur de l’investissement. Le
décret du 10 juin 2002, et le communiqué qui lui est associé, légifè-
rent sur le sujet. La législation financière très libérale facilite quant
à elle les investissements de portefeuille, la bourse d’Istanbul étant
l’une des principales bourses des pays émergents.
La Turquie, qui constitue un large marché de 70 millions de con-
sommateurs, est engagée dans des négociations pour l’adhésion
à l’Union Européenne. Elle forme déjà avec celle-ci depuis le 1er

173
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

janvier 1996 une union douanière qui englobe les produits indus-
triels et les produits agricoles manufacturés (mais non les produits
agricoles). Elle applique, en parallèle, les tarifs douaniers communs
de l’UE vis à vis des pays tiers, à l’exception de quelques produits
qu’elle considère comme « sensibles ». En moyenne, les tarifs doua-
niers qui s’appliquent sur les importations des pays tiers (non mem-
bres de l’UE) sont de 5%. Les droits de douanes sont payés sur la
base des prix CIF. La TVA est en moyenne de 18% sur les produits
industriels et s’ajoute aux droits de douanes. Les produits d’équi-
pement bénéficient par contre d’une exemption totale à la fois de
droits de douanes et de TVA.
Au-delà de ses négociations avec l’UE, la Turquie est également
signataire du pacte de coopération économique de la Mer Noire
(BESC) ainsi que d’accords de libre échange avec les pays membres
de l’EFTA (Suisse, Norvège, Islande, Lichtenstein). La Turquie est
également membre de l’Organisation Mondiale du Commerce.
Pour pouvoir exporter leurs produits et services, les entreprises
basées en Turquie doivent être membres de l’une des treize associa-
tions d’exportateurs du pays. Un certain nombre d’incitations et de
support à l’exportation existent, tels que les crédits de l’Eximbank
ou des aides à la promotion à l’exportation.
JY , GDFI

Finance & banques en Turquie


Le secteur bancaire est caractérisé par sa taille relativement
modeste eu égard au poids de l’économie nationale, le total des
actifs ne représentent que 65% du PNB en 2002 (Soit un quart de la
moyenne européenne. Source DREE), par une forte présence des
établissements publics (33% des actifs), et par la très faible part des
sociétés étrangères (3% des actifs). 55 banques étaient recensées en
2002 dans le pays. La première d’entre elles est la banque publique
de l’agriculture, la Ziraat Bankasi (22 milliards de dollars d’actifs),
devant trois banques privées.
Après la crise bancaire de l’an 2000 et le programme de restructura-
tions mené en 2001, le paysage bancaire turc demeure en mutation.
Après des audits sur l’état de leurs comptes, 20 établissements sont

174
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Turquie

sortis du système. D’autres banques ont été placées sous le con-


trôle du Saving and Development Insurance Fund (SDIF ou Fonds
de garantie de l’épargne et des dépôts) à l’instar de Pamuk Bank.
D’autres doivent être en partie cédées (40% de Yapi Kredit) ou reca-
pitalisée, avec ou sans l’arrivée d’investisseurs étrangers comme
ce fut le cas dans le passé avec les opérations de HSBC (rachat de
Demirbank) et de Novabank (rachat de Sitebank). Au final, l’objectif
de la réforme est de doter la Turquie d’un système bancaire plus fort
dans lequel une dizaine d’établissements puissants, transparents et
répondant aux standards internationaux pourront remplir leur rôle
dans l’économie nationale.
A côté du SDIF, le secteur bancaire turc est placé sous le contrôle
d’une autorité indépendante de régulation nommée l’Agence de
régulation et de supervision bancaire (BBDK en turc). C’est elle a
priori qui devrait superviser le programme de privatisations des
grandes banques publiques. Pour soutenir ces opérations, les auto-
rités turques peuvent s’appuyer sur une place financière moderne.
La bourse d’Istanbul est en effet l’une des bourses les plus impor-
tantes des pays émergents et elle se verrait bien accueillir quelques
fleurons bancaires du pays.
JFE

Télécom & internet en Turquie


Le secteur turc des télécommunications entre dans une nouvelle
phase à partir de janvier 2004 avec l’ouverture à la concurrence
du réseau des télécommunications fixes géré jusqu’à cette date par
l’opérateur historique Türk Telecom (TT).
Avec 20 millions de lignes (12ème rang mondial) et un taux de
pénétration de 30%, TT fait figure de mastodonte de l’économie
nationale. Sa privatisation devrait prendre place avant la fin 2003,
si les conditions du marché le permettent, selon l’engagement de la
Turquie pris devant le FMI. Le plafond d’une participation étran-
gère est fixé à 45%.
TT est également présent dans le secteur des télécommunications
mobiles, ouvert quant à lui à l’investissement privé dès son appari-

175
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

tion en Turquie en 1994. Aycell, sa filiale, est cependant le plus petit


des quatre opérateurs du marché, dominé largement par Turkcell
qui détient 64% du marché environ (12,7 millions d’utilisateurs au 31
mars 2002) et dans une moindre mesure par Telsim avec 6 millions de
clients. Aria, dans lequel Telecom Italia a une part de 49%, n’a débuté
ses activités qu’en 2001 (comme Aycell) et compte 700 000 utilisa-
teurs. Aycell est loin derrière avec seulement 80 000 utilisateurs. Avec
près de 20 millions d’utilisateurs, le secteur de la téléphonie mobile
est en passe de dépasser celui de la téléphonie fixe.
Internet reste à la traîne avec un taux de pénétration de seulement
3,8% à la fin 2001. Le monopole de TT jusqu’à fin 2003 sur les infras-
tructures (backbone) a retardé le développement de ce secteur dans
lequel des dizaines de fournisseurs d’accès se disputent pour con-
quérir de nouvelles parts de marchés. Depuis 2001 un service haut
débit utilisant la technologie ADSL existe dans un certain nombre
de villes. La très forte demande pour le haut débit a porté TT à
attribuer en 2002 un contrat d’extension du réseau de 500 000 lignes
à Lucent Technologies et à Siemens.
JY

Opportunités d’affaires en Turquie


Le programme de privatisation constitue une occasion pour des
investisseurs de mettre un pied rapidement sur un marché dyna-
mique de plus de 70 millions de consommateurs. Parmi les actifs
publics annoncés comme privatisables en 2002, on relevait notam-
ment le conglomérat spécialisé dans la fabrication de cigarettes
Tekel et des participations dans le raffineur pétrolier Tupras, dans le
groupe pétrochimique Petkim ainsi que dans le sucrier Turk Seker.
Mais au total, le secteur public reste encore largement dominant.
Plusieurs chantiers sont encore à venir pour libéraliser de façon
plus large les secteurs des télécommunications, de l’énergie ou
encore de la finance. Autant d’opportunités à moyen terme pour
les investisseurs étrangers.
Le tourisme, déjà très développé, notamment sur la côte méditer-
ranéenne, à Istanbul et dans le centre du pays (Cappadoce) dispose

176
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Turquie

encore d’un fort potentiel compte tenu des richesses naturelles et


historiques du pays. Riche à la fois d’un littoral exceptionnel ainsi
que de sites archéologiques et culturels très nombreux, la Turquie
a l’immense avantage de pouvoir jouer sur deux catégories com-
plémentaires de visiteurs étrangers : le tourisme de masse avec les
loisirs balnéaires et le tourisme culturel avec la visite des sites.
Mais la Turquie ne se résume pas à ses formidables ressources
touristiques et à son programme de privatisations. Habitué à jouer
les premiers rôles de par sa position géostratégique, entre Europe
et Asie, le pays a développé un indéniable savoir-faire dans toute
la chaîne logistique, d’où la présence de nombreuses compagnies
portuaires et de transit. Cette compétence représente un levier pour
le développement de l’industrie lourde qui profite de la richesse
du sous-sol. Dans ce domaine, l’exploitation des ressources n’a pas
encore atteint son plein rendement, ce qui laisse ouverte l’entrée de
nouveaux acteurs, notamment dans le domaine sidérurgique. Plus
généralement, compte tenu de la superficie du territoire, les grands
chantiers publics, tant au niveau des transports que des grands
réseaux énergétiques et d’eau, sont une donnée permanente de la
Turquie. Autant d’occasion pour de grands opérateurs internatio-
naux comme pour des prestataires de taille plus modeste d’accéder
aux appels d’offre du secteur du BTP.
L’une des forces de l’économie turque réside par ailleurs dans le
dynamisme de la petite activité privée, en particulier dans les sec-
teurs agricoles et textile. Face aux enjeux du commerce mondial et
au défi de l’adhésion à l’Union Européenne, ces deux secteurs ont
un besoin accru de matériel qui leur permettra d’améliorer leur
rendement et leur rentabilité. En outre, l’évolution du pays impli-
que des investissements nouveaux en aval des activités primaires,
comme dans l’industrie agroalimentaire pour ce qui concerne
l’agriculture.
Le poids démographique du pays est un atout important pour les
entreprises de produits de grande consommation. Les constructeurs
automobiles trouvent ici à la fois une main d’oeuvre qualifiée côté
production et, côté consommation, une clientèle nombreuse. De

177
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

même, les grands et petits opérateurs du secteur de la distribu-


tion trouvent en Turquie un terrain favorable et moins risqué que
d’autres pays émergents. Le nombre d’habitants permet également
aux opérateurs des secteurs de la santé (produits pharmaceutiques,
services hospitaliers) et de l’assurance d’envisager ce marché avec
de sérieuses perspectives.
Enfin, l’investissement en Turquie ne peut être envisagé sans consi-
dérer la position unique du pays dans la région au niveau géogra-
phique, entre Orient et Occident. L’entrée sur le marché turc laisse
en effet espérer des ouvertures vers d’autres marchés émergents :
des républiques caucasiennes au Moyen-Orient en passant les
pays d’Europe centrale. Pour pénétrer ces nouvelles destinations,
Istanbul est aidé par son poids économique, technologique et finan-
cier, et son ouverture vers les échanges extérieurs.
JFE

Success story : Schneider a créé un réseau


de 100 partenaires et exporte à partir de la Turquie
Schneider Electric, l’un des premiers fabricants mondiaux d’équi-
pements de distribution électrique et d’automatismes industriels
(marques Merlin Gerin, Square D, Télémécanique) est implanté
en Turquie depuis 1987. A l’époque, le groupe, qui a réalisé en
2002 plus de neuf milliards d’euros de chiffres d’affaires, arrive en
Turquie en créant en direct une filiale baptisée Schneider Electric
Turquie détenue à 100% par Schneider Electric SAS. L’objectif est
de profiter de l’essor économique du pays, de mettre un pied sur
un territoire au fort potentiel industriel. Bref de capter la demande
d’un pays émergent où les dépenses en matériels électriques sont
toujours très importantes.
Au fil des années, la présence de Schneider va se renforcer, accom-
pagnant le développement du pays, la demande en équipements
électriques évoluant parallèlement à la montée en puissance du
réseau électrique du pays ainsi que du développement du secteur
du BTP. Aujourd’hui, Schneider dispose d’une organisation com-
merciale complète avec 13 agences et un réseau de 100 partenaires,

178
Les opportunités “business” dans les pays MEDA – Turquie

d’un site de production avec une usine à Izmir ainsi que d’un centre
de distribution près d’Istanbul. Le numéro 1 mondial des disjonc-
teurs, interrupteurs et autres prises électriques emploie désormais
un total de 400 personnes en Turquie pour un chiffre d’affaires de
74 millions d’euros réalisé en 2002.
« Le bilan est positif » souligne le groupe lorsqu’on l’interroge sur
les principaux enseignements de sa présence dans le pays. Il sou-
ligne notamment la qualité du site de production d’Izmir. L’usine
a été choisie pour satisfaire les besoins mondiaux de Schneider
Electric pour la fourniture de tableaux de moyenne tension. Un
signe de reconnaissance du travail fourni à Izmir et du savoir-faire
turc.
JFE

179
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

180
Les opportunités
dans les secteurs-clés

Agriculture, agro-business : un rôle central dans


l’économie des pays méditerranéens
Si la Déclaration de Barcelone prévoyait en 1995 d’établir un parte-
nariat euroméditerranéen, les avancées en matière d’échanges agri-
coles sont restées limitées, les produits agricoles restant exclus de la
zone de libre-échange. Souvent le principal employeur du pays, le
secteur agricole recèle pourtant une mine d’opportunités. Le secteur
est en quête de modernisation, d’une meilleure qualité et d’une plus
grande efficacité, de spécialisation, voire d’infrastructures rurales
ou hydrauliques. La suppression ou la baisse des droits de douane
(Chypre, Égypte, Israël…) est un atout supplémentaire.
La dépendance climatique est forte, d’où l’importance de l’irriga-
tion. La construction d’infrastructures hydrauliques est souvent
prise en charge par l’État, avec l’appui des organismes internatio-
naux, BEI et Banque Mondiale, afin de lutter contre la sécheresse.
D’importants investissements ont été réalisés dans ce domaine.
L’Europe est le premier partenaire commercial notamment pour
les céréales, les produits laitiers, le sucre et la viande. À l’inverse,
la balance commerciale est favorable pour les pays méditerranéens
pour les fruits et légumes frais et les préparations à la base de ces
produits. Quant aux échanges intrarégionaux, ils restent assez mar-
ginaux, sauf pour la Jordanie, le Liban et la Syrie.
La Turquie et la Syrie sont les deux seuls États de la zone à attein-
dre l’autosuffisance alimentaire. Les céréales sont souvent une des
principales productions. En revanche, le marché vitivinicole reste
assez limité, la consommation locale étant très faible.
Les investisseurs étrangers, s’ils veulent s’installer, peuvent appor-
ter leur savoir-faire technologique, leur connaissance des marchés
développés et leur réseau de distribution. Des créneaux spécifiques,

181
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

comme les fruits et légumes tropicaux, les cultures à contre-saison,


l’agriculture biologique mériteraient d’être pris en considération
par les investisseurs, de même que la reprise en gestion des anciens
domaines agricoles nationalisés. Certains pays, comme l’Algérie ou
le Maroc, se sont engagés dans un processus de libéralisation du
secteur. La question de la propriété foncière par les étrangers reste
souvent posée.

Production de blé, en millions de tonnes, de la région MEDA (Eurostat)


Pays 1998 1999 2000 2001
Algérie 2,28 1,1 0,76 1,98
Chypre 0,012 0,014 0,01 0,01
Égypte 6,093 6,347 6,564 6,255
Israël 0,155 0,029 0,094 0,16
Jordanie 0,036 0,009 0,025 0,03
Liban 0,059 0,058 0,06 0,06
Maroc 4,378 2,154 1,381 3,316
Palestine 0,031 0,031 0,031 0,031
Syrie 4,112 2,692 3,105 4,745
Tunisie 1,354 1,39 0,824 1,341
Turquie 21 16,5 21 16

Focus « pays »
• Le secteur agricole algérien emploie un quart de la population active.
Au hit-parade des productions, les céréales arrivent en tête, suivies des
agrumes, des légumes et du raisin. L’actuel développement du marché
de la bière, la nécessité de rénover l’outil industriel et le besoin impor-
tant en formation vinicole sont des pistes à suivre.
• L’agriculture chypriote représente environ 4 % du PIB national. Le
secteur des produits laitiers est très dynamique. La production locale
est importante. La pêche, en revanche, est encore assez peu dévelop-
pée.
• Efficace malgré un gros déficit de terres arables, l’agriculture égyp-
tienne aborde désormais une période de développement. Le secteur, un
poids lourd de l’économie, emploie 30 % de la population active. Parmi
les priorités du gouvernement, la volonté d’augmenter la mécanisa-
tion. Autre souhait, améliorer la conservation des produits. Le marché
lié à la chaîne du froid est donc un marché porteur.

182
Les opportunités dans les secteurs-clés

• En Israël, le secteur agricole occupe une place réduite dans le PIB :


moins de 3 %. En revanche, il emploie 30 % de la population active. Les
Israéliens sont encore de faibles consommateurs de vin, mais cette con-
sommation est en augmentation vers des vins de meilleure qualité.
• Le gouvernement jordanien souhaite augmenter les exportations
agricoles. Pour y parvenir, il souhaite mieux valoriser la production.
Les partenariats entre entreprises étrangères et locales pourraient per-
mettre d’atteindre cet objectif.
• Parmi les atouts du Liban, des ressources en eau abondantes et une
diversité de terroirs et de climats. Le marché du vin compte pour 38 %
dans les exportations agricoles. La France, les États-Unis et le Japon
sont les principaux clients. Les infrastructures sont insuffisantes. Il
existe notamment des projets d’extension ou de création d’usines
agroalimentaires.
• Au Maroc, l’agriculture emploie la moitié de la population. Une
grande vague de privatisations est en projet. Les secteurs des céréales
et du sucre sont particulièrement concernés.
• En Syrie, le secteur agricole emploie 35 % de la population active.
D’importants efforts ont été entrepris en matière d’irrigation. Principal
bénéficiaire, la filière du coton. Autre marché en développement, celui
des produits laitiers. Des efforts pour améliorer leur qualité ont été
entrepris.
• En Tunisie, près de la moitié des terres cultivées est consacrée aux
céréales. Actuellement, les investisseurs étrangers sont invités à nouer
des partenariats avec des entreprises locales pour mettre en valeur les
domaines agricoles. Pour les attirer, le gouvernement mise sur divers
avantages fiscaux.
• L’agriculture emploie près de la moitié de la population turque. Le
secteur recèle un fort potentiel de développement. Les équipements
agricoles doivent être modernisés. Dans cette optique, les groupes
étrangers peuvent nouer des partenariats avec les entreprises locales.
SP, BSL

Biens de consommation : un marché jeune


et peu structuré
Le secteur des biens de consommation est en développement
dans de nombreux pays méditerranéens, en particulier grâce à

183
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

l’augmentation du niveau de vie des habitants. Les aspirations des


consommateurs du sud sont proches de celles des consommateurs
européens. Ce marché est encore jeune et peu structuré dans la
plupart de ces pays. Son potentiel de développement est réel.
Les populations de ces pays sont très jeunes, avec un fort pour-
centage de moins de 15 ans. A titre d’exemple, ces derniers sont
plus consommateurs de produits de beauté que leurs aînés. Les
grandes enseignes internationales de cosmétiques jouissent d’une
bonne réputation.
Le produit importé est valorisé notamment par les télévisions
occidentales captées grâce au satellite. Les différentes chaînes de
télévision font la promotion du mode de vie occidental. Les spots
publicitaires ont un fort impact. Les marques occidentales bénéfi-
cient d’une image forte. Les classes moyennes sont prêtes à mettre
le prix pour les acheter.
La production locale ne concurrence pas les importations car elle
s’adresse à une partie de la population qui ne peut s’offrir des pro-
duits dits de marque et de luxe. L’Égypte et la Turquie, entre autres,
ont affirmé leur volonté de moderniser ce secteur. Les fabricants et
distributeurs locaux sont nombreux à souhaiter nouer des partena-
riats avec des firmes étrangères. La franchise, qui est très inégale-
ment développée, est une des voies intéressantes à explorer
Les réseaux de distribution ont besoin d’être modernisés. C’est aussi
le cas pour le marché du meuble. L’artisanat local occupe toujours
une large place. Le meuble en kit séduit de plus en plus. La Turquie
et Israël sont les plus grands producteurs de meubles du Proche et
Moyen-Orient. Le secteur des jeux et jouets est en croissance, sauf
dans les pays où le PIB par habitant reste très faible.

Pourcentage des moins de 15 ans dans la population nationale


Pays Part des moins de 15 ans en %
Algérie 35 %
Égypte 35 %
Israël 28 %
Jordanie 40%

184
Les opportunités dans les secteurs-clés

Liban 31 %
Maroc 35 %
Syrie 41 %
Tunisie 30 %
Turquie 30 %

Focus « pays »
• Les femmes algériennes sont de grandes consommatrices de produits
cosmétiques : parfums, shampoings, maquillage… Sur les rayons des
magasins les marques locales côtoient les produits importés. Et l’offre
reste inférieure à la demande. Les investisseurs étrangers souhaitant
s’implanter dans ce secteur devront privilégier la qualité et réfléchir
aux atouts du partenariat avec des firmes locales.
• En Égypte, la classe aisée de la population est prête à mettre le prix
pour avoir des meubles de qualité. Les produits importés ont une
bonne réputation, malgré leur prix plutôt élevé, en raison de droits
de douane importants. Cette filière est en plein développement. Les
accessoires, en particulier, représentent un marché porteur. En effet,
de nombreux fabricants locaux en achètent pour les incorporer dans
leurs produits finis. Objectif : améliorer la qualité de leurs meubles.
Par ailleurs, le gouvernement égyptien souhaite faire passer le secteur
du cuir d’un stade artisanal à une phase industrielle, pour faire face
à la compétitivité internationale. Dans cette optique, il fait appel aux
entreprises étrangères, pour qu’elles apportent leur savoir-faire. Le
ministère de l’Industrie cherche un partenaire occidental pour créer un
Centre de technologie du cuir.
• Le marché israélien du parquet connaît actuellement une forte phase
de développement. Ce produit se démocratise et n’est plus réservé à
une population aisée. Ce marché étant très concurrentiel, les inves-
tisseurs étrangers souhaitant s’implanter sur place devront faire des
efforts sur les prix, la qualité et le service après-vente. Les marchés de
l’horlogerie et de la bijouterie se développent.
• Le marché marocain de l’optique ne cesse de se développer. Dans ce
secteur, le pays dépend à 90 % des importations. Les barrières tarifaires
à l’importation vont disparaître progressivement d’ici 2012.
• 41 % de la population syrienne est âgée de moins de 15 ans. D’où le
fort potentiel du marché des jeux et des jouets. L’importation de ces
jeux et jouets n’est autorisée que depuis janvier 2002. Cette libéralisa-
tion devrait permettre le retour des marques étrangères sur le marché.

185
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Un secteur en croissance grâce à l’amélioration du niveau de vie.


• L’industrie du meuble turc se fixe aujourd’hui une mission d’en-
vergure : passer du stade artisanal à la production industrielle. Pour
atteindre cet objectif, les fabricants locaux souhaitent nouer des parte-
nariats avec des entreprises étrangères afin d’obtenir des capitaux et de
bénéficier d’un savoir-faire. Quant au marché de la chaussure, il a déjà
entamé son tournant vers la modernisation. La disparition des droits
de douane ainsi que l’augmentation du pouvoir d’achat des habitants
offrent des opportunités.
SP

Informatique, électronique, télécoms : la


nouvelle économie frappe à la porte
Une économie compétitive passe désormais par le développement
de la société de l’information. Les pays méditerranéens se sont
tous engagés dans cette voie. Leur point faible dans cette filière est
le manque d’infrastructures, sauf pour Israël, Chypre, Malte et la
Turquie. Les télédensités, tant pour le fixe que pour le mobile, res-
tent faibles. Le potentiel de développement est donc important.
Les zones rurales sont les plus touchées par ce déficit. Les réseaux
mobiles, sujets à une forte demande, connaissent une croissance
très rapide (150 % en Algérie, 60 % en Jordanie et 40 % en Égypte).
Autres objectifs des opérateurs, l’accroissement de la gamme des
prestations offertes et l’amélioration de la qualité des services
offerts. Internet est encore assez peu présent, son potentiel de
développement est donc très fort.
Israël se démarque dans le domaine. L’État hébreu a su se servir
de son expérience pour développer la recherche en matière de NGI
(next generation internet). Ses entreprises excellent aussi dans des
domaines tels que la transmission de données, la technologie sans
fil, le traitement de l’image, etc. Certains grands groupes étrangers
ont ouvert sur place des centres de R & D (Motorola, Siemens), ou
racheté des entreprises locales (Lucent, Cisco).
À l’exception de l’Égyptien Orascom Telecom (seul opérateur à
vocation régionale) en cours de désendettement, les opérateurs de

186
Les opportunités dans les secteurs-clés

la région présentent une situation financière plutôt saine. Depuis


plusieurs années, ils tentent de combler leur retard par rapport à
l’Union Européenne. Le savoir-faire des Européens est particulière-
ment recherché. Il existe de nombreuses possibilités de partenariat
avec notamment la privatisation des opérateurs engagée dans plu-
sieurs pays : Turquie, Malte, Chypre, Israël et Maroc.
Télédensités dans la région MEDA, 2001 (Source ITU, estimation
pour la Palestine)
Pays Population Lignes fixes Abonnés au Abonnés Abonnés tél. Abonnés Nombre de PC
(millions (2001) téléphone tél. mobile mobile (pour Internet (milliers, 2001)
2001) (pour 100 (2001) 100 habitants, (milliers,
habitants, 2001) 2001)
2001)

Algérie 30,9 1 983 780 6,4 98 880 0,3 60 220


Chypre 0,8 869 440 108,7 364 720 45,6 150 170
Egypte 65,2 9 577 880 14,7 2 823 160 4,3 600 1 000
Israël 6,4 8 221 440 128,5 5 172 480 80,8 1 800 1 600
Jordanie 5 1 472 500 29,5 835 500 16,7 212 170
Liban 4,4 1 792 560 40,7 935 000 21,3 300 200
Malte 0,4 353 600 88,4 141 600 35,4 99 90
Maroc 29,2 5 723 200 19,6 4 578 560 15,7 400 400
A.
Palestine 3,1 292 000 9,4 260 000 8,4 20 30
Syrie 16,6 1 326 340 8,0 199 200 1,2 60 270
Tunisie 9,7 1 445 300 14,9 388 970 4,0 400 230
Turquie 66,2 38 859 400 58,7 19 979 160 30,2 2 500 2 700
MEDA-12 237,9 71 917 440 30,2 35 777 230 15,0 6 601 7 080

Focus « pays »
• En Palestine, le secteur de la téléphonie mobile s’est ouvert en
novembre 2001 à de nouveaux opérateurs. La société Paltel, encore
majoritaire, va faire appel à des entrepreneurs étrangers pour des pro-
jets où la production locale est inexistante, notamment dans les secteurs
de l’assistance technique et du conseil.
• Le marché des cartes à puce explose en Israël. Le secteur public est
tout autant demandeur que le privé. Plusieurs raisons expliquent ce
phénomène. La nouvelle carte d’identité israélienne sera une carte à
puce. Et la puce est envisagée comme moyen de paiement dans les

187
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

futurs projets urbains du pays (notamment la nouvelle autoroute à


péage et le nouveau train de Jérusalem).
• La Tunisie peut compter sur une main-d’œuvre qualifiée. La création
du parc technologique de l’Ariana qui regroupe des équipes de recher-
che et développement et des entreprises de service constitue un pôle
important de développement. Des parcs technologiques régionaux
sont prévus d’ici peu.
• Si certains services administratifs chypriotes se sont très tôt infor-
matisés, d’autres souffrent en revanche d’une certaine pénurie. De
nombreux appels d’offres ont été lancés. Les banques sont également
une cible de choix pour les investisseurs étrangers car elles souhaitent
améliorer le traitement informatisé des transactions.
• En 1999, les autorités égyptiennes créent un ministère des télécom-
munications et des technologies de l’information. Sa mission : dévelop-
per la filière. Peu à peu, le secteur est libéralisé et les investissements
encouragés par des baisses fiscales. La demande pour la construction
d’infrastructures de télécommunications fixes et mobiles est crois-
sante.
• Donner plus de poids au privé dans le secteur des télécommunica-
tions, tel est l’objectif des autorités algériennes. La forte croissance de
la demande, aussi bien pour les lignes fixes que pour les mobiles, passe
par la modernisation des infrastructures. Le ministère a récemment
lancé un appel d’offres pour y remédier. Les investisseurs étrangers
spécialisés dans le Net ont depuis peu l’autorisation de s’implanter en
Algérie. Seule condition : créer une société de droit algérien.
• L’objectif du Maroc est de passer de 300 000 internautes, aujourd’hui,
à cinq millions en 2005 et dix millions en 2010. Dans cette optique,
les autorités ont créé un secrétariat d’État dédié aux technologies des
télécommunications et de l’information. L’accord d’association entre le
Maroc et l’Union Européenne prévoit la libre circulation des capitaux et
la suppression progressive des droits de douane.
• La Jordanie souhaite devenir un centre régional de production de
programmes et de contenus dans le secteur du multimédia. Objectif :
développer les liens avec les autres pays du Proche et du Moyen-
Orient.
• Le secteur turc de la téléphonie mobile est en pleine croissance. Il est
fortement conseillé aux entreprises étrangères souhaitant s’implanter
sur ce marché d’établir une alliance avec un partenaire local.

188
Les opportunités dans les secteurs-clés

• Les autorités maltaises ont créé en 2001 une autorité de régulation


dans le secteur des nouvelles technologies d’information et de commu-
nication. Son nom : la Malta Communications Authority. Elle apporte
la stabilité nécessaire au développement futur des infrastructures de
télécommunications.
SP, BSL

Pharmacie, santé, biotechnologies, chimie :


une demande forte, un potentiel en croissance
Le secteur de la santé est un marché très porteur pour les investis-
seurs étrangers. Il bénéficie d’une extension de l’accès aux soins
dans la plupart des pays méditerranéens. La demande en équi-
pements médicaux est très importante, par exemple en Algérie,
au Maroc et en Égypte et dépend largement des importations. Le
niveau de vie de la population s’améliore peu à peu. Certains pays
présentent à la fois des caractéristiques sanitaires de pays dévelop-
pés et de pays en développement. C’est le cas notamment de l’Algé-
rie, où l’on observe une augmentation de l’hypertension artérielle,
des maladies respiratoires, cardio-vasculaires et des allergies.
La pharmacie est, elle aussi, en plein développement. Fin 2002, une
nouvelle loi en Jordanie devait permettre de rendre plus rapide l’en-
registrement des médicaments, de réglementer leurs prix et d’édic-
ter des normes en matière de contrôle de qualité des établissements.
L’adhésion du pays à l’OMC a permis de simplifier les conclusions
d’accords de licence. Dans ce pays comme dans d’autres (Algérie,
Tunisie, Turquie), le marché des produits pharmaceutiques est très
concurrentiel et les principaux groupes internationaux sont pré-
sents sur le marché.
L’activité chimique est en train de se redresser dans les pays
méditerranéens. La Tunisie est le cinquième producteur mondial
de phosphates, secteur où le Maroc excelle également. La Turquie
présente un potentiel de développement dans la chimie minérale,
grâce à de nombreuses ressources naturelles.
Israël est le leader incontesté des biotechnologies et le gouverne-
ment soutient ce marché, notamment à l’aide de subventions.

189
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Focus « pays » sur les équipements médicaux


• Avec une population de plus de trente millions d’habitants, une pro-
duction locale réduite, des établissements hospitaliers en rénovation
et un certain développement du secteur hospitalier privé, l’Algérie
représente un marché important pour les équipements médicaux. Un
marché dominé à plus de 95 % par les importations. Des constructions
de cliniques privées et des réalisations publiques sont en cours (CHU
d’Oran par exemple).
• En quelques années, la Jordanie est devenue le principal centre de
soins du Proche et du Moyen-Orient. Le pays peut compter sur des
praticiens, des personnels et des équipements de centres hospitaliers de
qualité. Pour améliorer l’accueil, certaines cliniques privées ont lancé
des projets de résidences hôtelières à proximité de leurs installations.
• Le secteur public libanais de la santé est forte croissance, d’où un
développement des importations. La plupart des grandes firmes étant
représentées, l’introduction de nouveaux matériels demande une
approche dynamique auprès des agents importateurs.
• Le Maroc dépend à 90 % de l’étranger pour ses besoins en équi-
pements médicaux. Or, la modernisation du patrimoine hospitalier
devient urgente. L’accord de libre-échange entre le Maroc et l’Union
Européenne, entré en vigueur le 1er mars 2000, entraînera, d’ici à 2012,
la totale disparition des barrières tarifaires à l’importation de médica-
ments.
• En Égypte, à l’exception de quelques grands hôpitaux du Caire ou
d’Alexandrie, l’ensemble du système médical souffre d’un niveau
d’équipement assez faible. La demande d’équipement médical est éle-
vée et dépend là encore des importations (à 90 %).
• Les besoins de la Turquie en matériels médico-hospitaliers sont
importants. Les établissements hospitaliers sont sous-équipés. Avec
l’amélioration du niveau de vie, les patients seront plus exigeants sur
la qualité des soins dispensés. Les demandes sont importantes pour les
équipements d’imagerie médicale, de laboratoire et de blocs opératoi-
res.
Focus « pays » sur la chimie
• L’industrie chimique israélienne est un des poids lourds économi-
ques du pays. Le secteur offre un potentiel important, notamment pour
les compresseurs, pompes et robinetterie. En effet, afin de rester com-
pétitive, l’industrie israélienne a besoin de nouer des partenariats avec

190
Les opportunités dans les secteurs-clés

des grands groupes étrangers.


• En Syrie, le secteur de la chimie, en développement accéléré depuis
plusieurs années, reste encore très éclaté. Il est actuellement en voie de
structuration. Dans cette optique, l’installation d’entreprises étrangères
est encouragée.
• La chimie est aujourd’hui un des marchés les plus dynamiques de
Turquie. Dans le cadre du programme « responsible care », la mise aux
normes européennes en ce qui concerne les émissions de gaz, les rejets
des eaux usées et le traitement des déchets devrait se traduire par une
augmentation des achats de technologies et produits étrangers.
SP

Textile, vêtements : un poids lourd de


l’économie en plein bouleversement
Le textile – artisanal, puis industriel – est une tradition des pays
méditerranéens. Depuis plus de 20 ans, les échanges dans l’indus-
trie du textile-habillement (TH) sont très importants entre eux et
l’Union Européenne. Pour preuve, les produits TH assurent 50 %
des exportations manufacturières de la région MEDA vers l’UE.
Les principaux clients sont la France, l’Allemagne, la Belgique et
l’Espagne. Ce partenariat doit encore être renforcé pour faire face
à la concurrence avec l’Asie, en particulier depuis l’adhésion de la
Chine à l’OMC et à la fin programmée de l’accord multi-fibres.
Principaux atouts de la zone méditerranéenne, une main-d’œuvre
à bon marché et la proximité, à la fois géographique et culturelle,
avec le marché européen. Les pays méditerranéens peuvent ainsi
répondre en moins de dix jours à une commande de réassortiment,
argument choc pour les articles « mode ». De plus, chacun des
pays méditerranéens s’est construit sa spécialité : les produits de
bonneterie pour la Turquie, le Maroc et l’Égypte, les jeans pour la
Tunisie et la Turquie et enfin les tee-shirts pour la Turquie, la Syrie
et l’Égypte. La Turquie, la Syrie et l’Égypte sont également des
producteurs de coton.
Parmi les 300 plus grandes entreprises mondiales de textile habille-
ment, dix-neuf sont originaires de Turquie, deux d’Égypte, deux

191
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

d’Israël et une de Syrie. La Turquie assure plus de la moitié de la


production de textile-habillement en Méditerranée. Au total, les
pays méditerranéens exportent pour 18 milliards de dollars de
textile habillement (2002).
L’accord textile vêtement (ATV) signé à Marrakech en 1995 prévoit
le démantèlement de toutes les restrictions quantitatives sur ce
commerce d’ici 2005. Confrontées au double défi d’une plus grande
concurrence sur le marché européen et sur leurs marchés domesti-
ques, les industries méditerranéennes doivent se moderniser. Elles
ne pourront le faire qu’en alliance avec des partenaires étrangers.
Principaux exportateurs de textile-habillement vers l’Union Européenne
(en Mds de US$)
1988 1996 2000
Pays Valeur % Pays Valeur % Pays Valeur %
1. Hong-Kong 2,4 16,6 1. Chine 4,2 13,5 1. Chine 5,7 14,8
2. Turquie 1,2 8,2 2. Turquie 3,4 11,1 2. Turquie 4,6 11,7
3. Yougoslavie 1,1 7,7 3. Hong-Kong 2,5 8,1 3. Hong-Kong 2,6 6,6
4. Corée du sud 1,1 7,6 4. Tunisie 1,9 6,1 4. Tunisie 2,5 6,5
5. Chine 1 7,0 5. Maroc 1,7 5,4 5. Maroc 2,2 5,7
6. Maroc 0,6 4,1 6. Pologne 1,6 5,2 6. Pologne 2 5,3
7. Tunisie 0,6 4,0 7. Inde 1,5 5 7. Inde 1,9 4,8
8. Inde 0,6 4,0 8. Roumanie 1,1 3,7 8. Roumanie 1,7 4,3
9. Autriche 0,5 3,8 9. Bangladesh 1,1 3,7 9. Bangladesh 1,6 4,2
10. Taiwan 0,5 3,4 10. Indonésie 1 3,7 10. Indonésie 1,4 3,6
Autres 4,8 33,7 Autres 10,7 34,8 Autres 12,7 32,6
Total 14,2 100 Total 30,7 100 Total 38,9 100

Focus « pays »
• 40 milliards d’euros : c’est le chiffre d’affaires annuel de la production
en Méditerranée. La Turquie se hisse au premier rang des pays médi-
terranéens, en assurant un peu plus de la moitié de cette production.
Textile et confection comptent pour 40 % dans les exportations tur-
ques et emploient 2 millions de personnes. Le principal avantage de la
Turquie n’est pas les bas salaires mais la qualité de son tissu industriel.
Le pays a effectué au cours des années 90 un gros effort de modernisa-
tion. Résultat, les entreprises sont assurées de trouver sur place toutes
les fournitures dont elles ont besoin. Mais malgré d’importants efforts
de modernisation et de productivité, le secteur textile importe plus de
2,7 milliards de dollars de matières premières (fibres, fils, tissus).

192
Les opportunités dans les secteurs-clés

• Le textile est un pilier de l’économie tunisienne. Les efforts de moder-


nisation et l’arrivée d’investisseurs étrangers sont autant de signes
positifs. La Tunisie est importatrice de fibres textiles, de fils et de tissus,
ainsi que d’accessoires destinés à la confection. Au cours des prochai-
nes années, ces échanges devraient se poursuivre et s’orienter vers des
matières plus techniques, plus sophistiquées, donc à plus forte valeur
ajoutée. Pour que les entreprises tunisiennes soient plus compétitives,
elles devront intégrer l’activité de tissage qui a augmenté ces deux der-
nières années, mais de manière insuffisante. De même, la maille, qui est
peu développée par rapport à d’autres pays, est également un créneau
porteur.
• Pour attirer des investisseurs étrangers dans le textile, le Maroc peut
compter sur des exonérations d’impôt pour les entreprises exportatri-
ces et sur la création de zones franches. Aujourd’hui, le textile reste la
principale activité industrielle du pays, mais souffre de la concurrence
des pays asiatiques, où les salaires sont moins élevés.
• Avec une production qui avoisine un million de tonnes par an, la Syrie
est l’un des premiers producteurs mondiaux de coton brut. L’industrie
emploie 15 % de la population active. En revanche, le pays ne fabrique
pas de machines textiles.
• Depuis début 2002, on remarque en Algérie une relance de l’activité
textile dans le secteur privé. La réouverture d’usines fermées pour
raisons de sécurité fournit des opportunités aux investisseurs. Parmi
les atouts de la filière, des capacités de production importantes et une
main-d’œuvre abondante et bon marché.
SP, BSL

Le Maghreb et la Turquie, terres d’accueil de la


sous-traitance automobile
Premier marché mondial avec 21 millions d’immatriculations
annuelles, l’Europe se positionne en leader de l’industrie automo-
bile avec 35% de la production mondiale. Cependant, sous l’im-
pulsion des constructeurs, les équipementiers qui peuvent assem-
bler jusqu’à 80% d’un véhicule, sont en pleine restructuration. Ils
doivent non seulement développer ou acquérir des compétences
nouvelles, mais aussi rechercher des effets de taille pour réduire
les coûts.

193
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Le mouvement de concentration de cette industrie, en phase d’ac-


célération, devrait inéluctablement aboutir à un schéma d’organisa-
tion comportant un nombre réduit de géants mondiaux, de groupes
spécialisés présents à l’international et de fournisseurs régionaux.
Un grand nombre d’entre eux a déjà investi de l’autre côté de la
Méditerranée avec une prédilection pour trois pays : Turquie,
Maroc, Tunisie. Reste que pour maintenir et accroître ce flux d’in-
vestissements et profiter des relocalisations, nombreuses au sein de
l’Union Européenne, les pays partenaires doivent encore consentir
des efforts en matière de fiscalité (même si certaines situations sont
déjà très favorables), de valeur ajoutée ou de centre de recherche.
Et, dans une industrie comme l’automobile fonctionnant en circuit
court et en flux tendu, disposer d’une logistique impeccable est
indispensable.
Le marché automobile et les infrastructures routières
Pays Routes (km) Routes revêtues Voitures pour 1000
(km) habitants
Algérie 104 000 71 656 57
Chypre 10663 6249 400
Egypte 64 000 50 000 31
Israël 15 965 15 965 223
Jordanie 8 000 8 000 57
Liban 7 300 6 350 349
Malte 1 742 1 677 484
Maroc 57 847 30 254 42
A. Palestinienne - - -
Syrie 41 451 9 575 9
Tunisie 23 100 18 226 16
Turquie 382 059 106 976 -
MEDA-12 716 127 324 928

Focus « pays »
• Au Maroc, l’AMICA (Association Marocaine pour l’Industrie et le
Commerce de l’Automobile), a crée un portail sur Internet qui fédère
l’ensemble des acteurs du secteur. Son président, Ali Moamah, se féli-
cite de la «mise en valeur d’un secteur qui représente 300 sociétés, 20

194
Les opportunités dans les secteurs-clés

000 salariés et 20 milliards de dirhams de chiffre d’affaires (1,9 milliard


d’euros)». Le n°1 mondial, l’Américain Delphi, lié au géant General
Motors, n’a pas hésité à investir 4,3 millions de dollars en 2002 pour
étendre à Tanger ses activités de fabrication de faisceaux et de com-
posants automobiles. D’autres grands noms comme Labinal, filiale de
SNECMA, possède pas moins de quatre sociétés au Maroc (Cabelec,
Cablinal, Cablea et CFCA). Wolkswagen, Renault, Yazaki et Matis
Aerospace ont emboité les pas de leurs concurrents. Au total, de 1996 à
2000, les investissements dans ce secteur ont bondi de 35%.
• De même, l’industrie tunisienne des composants a connu un déve-
loppement spectaculaire au cours de ces dernières années par une
politique active de partenariat avec des firmes internationales. Parmi
les huit fournisseurs du marché européen, cinq détenant 69 % de parts
de marché, ont investi ou sous-traitent en Tunisie. Par exemple, la
société Misfat, spécialiste des filtres automobiles, a signé un accord de
partenariat avec l’équipementier français Mecaplast et fournit PSA et
Renault notamment en première monte. «La capacité de production de
Misfat, explique son PDG, Ezzeddine Hentati, est d’environ 10 millions
de filtres par an. Notre politique qualité s’est traduite par l’obtention
de normes qui nous situent dans le référentiel unique répondant aux
exigences des constructeurs français, allemands et américains. Nous
avons également massivement investi dans les nouvelles technologies
de filtration de l’habitacle.»
• La Turquie est sans doute le pays dont les performances dans l’auto-
mobile sont les plus proches de celles observées en Europe. Elle est la
seule dans la région à disposer d’une industrie complètement intégrée.
En sus d’activités de sous-traitance, les grands donneurs d’ordre pour
les véhicules particuliers (Renault, Fiat, Toyota, Hyundai et Honda) et
ceux pour les utilitaires et industriels (Ford, Mercedes Benz et Iveco)
possèdent des unités d’assemblage. Ils y ont produit 346 565 véhicules
en 2002, un chiffre en hausse de 28% par rapport à 2001 (270 685 uni-
tés) qui montre la forte attractivité de ce territoire. L’automobile est, en
effet, un des piliers de l’économie turque. Il emploie environ 500 000
personnes et regroupe plus de 1 000 entreprises. L’assemblage, orientée
au départ uniquement sur le marché local et protégée par des barriè-
res douanières, a connu progressivement un accroissement régulier
de l’intégration locale. C’est l’entrée du pays dans l’Union douanière
avec l’UE en janvier 1996 qui a été l’événement le plus marquant.
L’industrie automobile turque a, dès lors, connu une mutation rapide

195
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

avant de devenir progressivement un centre de production à vocation


mondiale.
LM

Travaux publics, construction, eau et


environnement : les défis du futur
Avec la croissance rapide de la population, une urbanisation et une
industrialisation qui s’accélère, les secteurs des travaux publics,
constructions, eau et environnement apparaissent désormais déter-
minant pour le futur des pays MEDA. Le désengagement progressif
des Etats, l’ouverture des marchés nationaux et la demande accrue
des populations devrait offrir des perspectives et des opportunités
intéressantes pour l’investissement dans ses secteurs clefs.
Des secteurs en expansion
Estimée à 240 millions en 2001, la population totale des pays MEDA
a plus que doublé en l’espace de trente ans et elle devrait atteindre
320 millions en 2025. Cette forte croissance démographique s’ac-
compagne d’une urbanisation très importante et d’une accélération
de l’industrialisation des économies de la région. Dans ce contexte,
la demande en terme d’habitat, d’aménagement du territoire et de
qualité de vie a très fortement augmenté et les secteurs économi-
ques concernés connaissent un important dynamisme. Si les besoins
existent, l’offre reste encore généralement trop faible et des efforts
d’investissements devront être faits rapidement. Un secteur comme
la construction représente une part équivalente dans l’activité totale
pour les pays de l’Union Européenne et les pays MEDA, alors que
ces derniers doivent encore largement accroître leurs infrastructu-
res urbaines, routières ou encore industrielles. Des équipements
comme les hôpitaux, les écoles ou les logements sociaux font aussi
souvent défaut et les travaux publics devront être dynamisés.
L’eau et l’environnement, les nouveaux défis
Un des défis majeurs pour la région dans les prochaines années va
être la gestion des ressources en eau et la protection de l’environ-
nement. Alors que l’eau était auparavant utilisée majoritairement
pour l’agriculture, de nombreuses évolutions contemporaines

196
Les opportunités dans les secteurs-clés

imposent désormais une très forte augmentation de la consom-


mation. Ainsi, sur les douze pays participant au partenariat euro-
méditerranéen, huit utilisent déjà plus de 50 % de leurs ressources
en eau renouvelable et ils seront autant à en utiliser plus de 100%
d’ici 2025. La croissance démographique et l’urbanisation sont des
facteurs importants mais le développement industriel, l’améliora-
tion du niveau de vie et de l’hygiène et les besoins touristiques
jouent aussi un rôle dans la forte hausse des besoins en eau. Cette
nouvelle demande en eau implique des investissements lourds,
afin de mettre en place et d’améliorer les réseaux de distribution,
de moderniser l’irrigation agricole et d’introduire des techniques
nouvelles comme le recyclage des eaux usées et le dessalement
d’eau de mer.
La protection de l’environnement est aussi devenue une priorité
pour les pays MEDA. La croissance de l’activité industrielle et l’ur-
banisation en plein essor produisent des dégâts environnementaux
qui menacent directement l’important secteur touristique ainsi que
la qualité de vie des populations. Ce secteur devra donc lui aussi
être développé avec la mise en place d’infrastructures de traitement
des déchets et des investissements pour assurer la protection et
l’entretien de l’environnement.
Des perspectives intéressantes
Les Etats progressent tous, bien qu’à des rythmes différents, sur la
voie du désengagement de l’activité économique et de l’ouverture
à la concurrence. Le secteur des travaux publics, encore largement
contrôlé par l’Etat, s’ouvre rapidement et devrait offrir de bonnes
opportunités d’investissements comme par exemple pour le déve-
loppement des réseaux routiers. Les demandes liées aux construc-
tions ne sont pas suffisamment couvertes par les entreprises natio-
nales et la baisse des protections étatiques sur ces marchés devrait
permettre d’augmenter l’apport de capitaux. L’étendue des besoins
futurs concernant l’eau et l’environnement est telle que les Etats ne
pourront y faire face seuls et les perspectives d’investissement dans
ces secteurs sont aussi très propices.
Source : Eurostat

197
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

198
Les opportunités
dans les services-clés

Infrastructures : un rattrapage souvent


nécessaire
Malgré des difficultés persistantes, les pays méditerranéens se sont
lancés pour la plupart dans des programmes ambitieux de moder-
nisation de leur infrastructure (télécommunications, réseaux de dis-
tribution d’eau ou d’électricité, transports, aménagement urbain).
La Banque Mondiale et la Banque Européenne d’Investissement
appuient de nombreux projets d’envergure. L’enjeu est de taille : il
s’agit d’attirer, puis de retenir, un nombre croissant d’entreprises
étrangères, capables de dynamiser l’économie.
Dans ce contexte, l’électrification rurale progresse, les réseaux de
télécommunication se développent, les aéroports sont modernisés.
Certains États, comme Israël, Chypre, Malte, la Tunisie, le Maroc
peuvent compter sur des infrastructures de qualité. Les autres sont
en train de combler leur retard. Des progrès importants ont été
réalisés dans le domaine des télécommunications : transmission
de données, communications mobiles, liaisons par satellite et fibre
optique. L’ouverture des marchés, les privatisations d’opérateurs
publics donnent un souffle nouveau à ce marché.
Plus des deux-tiers de la population des pays MEDA est à pré-
sent urbanisée. La part de population concentrée près des rivages
ne cesse de s’accroître. Ces évolutions, de même que la pression
démographique, qui ne baisse que lentement, montrent l’impor-
tance de la gestion urbaine : aménagement des grandes métropo-
les, construction de logements et d’équipements, rénovation des
centres anciens (medinas), voirie et transport public. L’enjeu est de
répondre à des besoins considérables, avec des moyens souvent
réduits, dans une optique de développement durable : aménager
oui, mais en préservant l’environnement et le patrimoine, dans des

199
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

villes souvent chargées d’histoire et dans des pays qui comptent sur
le tourisme pour assurer une part croissante de leurs revenus.
Dans le secteur de l’eau, dans l’adduction, comme dans le trai-
tement des eaux usées, les progrès de la délégation de services
publics à des entreprises de services privées ou de la simple sous-
traitance venant de régies publiques ouvrent des perspectives
nouvelles. L’Union Européenne se préoccupe actuellement de la
remise à niveau des infrastructures MEDA (en particulier pour le
fret -ports, terminaux conteneurs, aéroports, réseau routier, etc…),
dans la perspective de la zone de libre échange programmée pour
2010. Le recours au privé (financement de projet) est une orientation
forte de ce programme de rattrapage.
Principales données sur les transports dans la région MEDA
Marine
Chemins de fer
Pays Routes (km) marchande Aéroports
(km)
(bateaux)
Algérie 4 820 104 000 136 73
Chypre 0 10663 15 1 254
Égypte 4 955 64 000 175 92
Israël 647 15 965 16 54
Jordanie 677 8 000 7 18
Liban 399 7 300 71 Non
disponible
Malte 0 1 742 1 323 1
Maroc 1 907 57 847 41 69
A. Palestinienne Non
0 disponible 0 1
Syrie 2 750 41 451 133 100
Tunisie 2 168 23 100 15 32
Turquie 8 607 382 059 548 121

Focus « pays »
• La Tunisie poursuit le renforcement de ses infrastructures de télé-
communications. Le secteur est largement libéralisé. Objectif : faire
entrer le pays dans l’économie immatérielle, basée essentiellement sur
l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la com-

200
Les opportunités dans les services-clés

munication. Ainsi, le réseau Internet est renforcé et étendu. Peu à peu,


les démarches administratives peuvent être réalisées par voie électroni-
que. En matière de transport, un plan prévoyant la construction de 200
km d’autoroutes concédées a été récemment lancé.
• Le Maroc bénéficie d’un réseau routier interurbain excellent. Le pays
a récemment décidé de créer une zone spéciale de développement
économique internationale, « Tanger Méditerranée ». Au programme,
la construction d’un port en eaux profondes, de zones franches, des
infrastructures routières et ferroviaires et d’autres concernant l’eau et
les communications. Coût du projet : un milliard de dollars. La fin des
travaux est prévue pour 2007.
• L’Algérie s’est engagée dans un renforcement de ses services publics,
qui concerne les infrastructures de communication, les routes, les voies
ferrées, sans oublier les logements, où les besoins à combler sont consi-
dérables. Le « fonds d’appui à l’investissement » finance les dépenses
d’infrastructures nécessaires à la réalisation de l’investissement. Outre
les télécoms, le secteur des transports est un domaine où la libéralisa-
tion a beaucoup avancé -nouveau code de navigation aérienne, le nou-
veau code maritime et la loi sur les transports terrestres. Des opportu-
nités sont à saisir pour les investisseurs étrangers.
• En Jordanie, à noter la construction de deux périphériques, autour
d’Amman et Irbid, la troisième ville du pays. Des projets ouverts aux
entreprises étrangères. Les autorités nourrissent également le désir
d’ouvrir au privé le capital de la compagnie d’État des transports en
commun.
• Le secteur privé est à l’origine de la modernisation des infrastructu-
res égyptiennes. Les nouvelles technologies de la communication ont
envahi le marché. Mais les besoins restent importants. Au Caire par
exemple, la population devrait atteindre vingt millions d’ici 2020, ce
qui oblige les autorités à repenser les transports en commun. Un ambi-
tieux projet prévoit la création de quatre nouvelles lignes de métro, en
plus des deux déjà existantes.
• Pour inciter les entreprises à s’installer dans le pays, Israël peut
compter sur une infrastructure économique moderne. Ainsi, des auto-
routes qui sillonnent le pays, des télécommunications très développées
et des réseaux de distribution d’eau et d’électricité de bonne qualité.
Les infrastructures ferroviaires sont par contre souvent obsolètes. Les
autorités ont lancé un programme ambitieux pour tenter d’y remédier,
avec des projets de tramway dans plusieurs villes. Les sociétés interna-

201
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

tionales ont une carte à jouer également dans les domaines de la signa-
lisation et de l’électrification des lignes.
• Chypre a atteint un niveau de développement des télécommunica-
tions comparable à celui des pays de l’Union Européenne.
• Malgré sa petite taille, Malte a réussi à se doter d’infrastructures
de qualité. Les télécommunications, par exemple, sont au standard
international. Une certaine saturation du réseau routier, aux heures
de pointe, est observée dans la partie urbanisée de l’île. Une meilleure
maîtrise de l’environnement est un des défis des années à venir, sur un
territoire très réduit, où la pression urbaine et touristique est forte.
SP, BSL

Recherche et développement : les partenariats


se multiplient
La recherche scientifique et le développement technologique cons-
tituent de réels enjeux d’avenir. Ils jouent un rôle déterminant sur
la croissance économique, sociale et culturelle d’un pays. Les pays
méditerranéens ont accumulé un grave retard dans ce secteur.
Certains domaines de recherche apparaissent prioritaires pour
eux. C’est le cas notamment pour la gestion des faibles ressources
en eau et les questions de santé.
Des progrès importants sont possibles dans le cadre de la coo-
pération euro-méditerranéenne. Les partenariats avec l’Union
Européenne se multiplient. Chypre, Malte et la Turquie ont été
intégrés au sixième programme cadre européen de recherche et
de développement technologique (2003-2006). Ce programme pro-
pose notamment d’établir des programmes conjoints et de valoriser
l’innovation. Les trois plus gros budgets ont été alloués à la santé
– génomique et biotechnologie –, à la société de l’information
– informatique, nanotechnologies – et aux matériaux multifonc-
tionnels et nouveaux procédés.
La plupart des pays disposent de technoparcs, qui sont des relais
importants entre la recherche ou l’université et la création d’entre-
prises.

202
Les opportunités dans les services-clés

Part relative des exportations manufacturées et high tech


Exports
Balance Exports high
manufacturés/
Pays commerciale (% tech/ exports
export total de
PIB, 2001) manufacturés (2000)
biens (2000)
Source CNUCED CNUCED CNUCED
Algérie 16,0% 2% 4%
Chypre - - -
Egypte -5,0% 37% -
Israël -7,0% 94% 25%
Jordanie -26,0% 69% 8%
Liban -31,0% - -
Malte - - -
Maroc -5,0% 64% 12%
A. Palestine 0,0% 0% -
Syrie 5,0% 8% 1%
Tunisie -4,0% 77% 3%
Turquie 2,0% 81% 5%
Moyenne MEDA -2,0% 58,4% 8,2%

Il faut noter que le projet ANIMA, en liaison avec le réseau


MedInnov de Marseille Innovation, a lancé en 2004 un inventaire
des technopoles, technoparcs, incubateurs, centres de R&D et autres
structures d’innovation sur l’ensemble de MEDA. L’idée consiste à
valoriser le réseau de structures technologiques des pays MEDA,
plus développé que l’on ne pense, et de faciliter un travail en
synergie à l’échelle régionale (échange de chercheurs, projets com-
muns, contrats de recherche en réseau etc.). Cette nouvelle offre
(«MedIntelligence») pourra ainsi permettre d’attirer des entreprises
soucieuses de disposer, près de leur implantation, de ressources
interconnectées de recherche et innovation.
Focus « pays »
• L’association marocaine pour la recherche-développement (R & D
Maroc) souhaite promouvoir et développer un environnement favora-
ble à la recherche-développement et l’innovation au sein des entrepri-
ses. Le pays dispose d’un important vivier de chercheurs compétents

203
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

et de plusieurs laboratoires et instituts scientifiques. Le Technopark de


Casablanca héberge en 2004 plus de 150 sociétés, contre 30 en 2001. Le
taux d’occupation dépasse largement les 90%.
• Les autorités algériennes ont lancé plusieurs programmes nationaux
de recherche, sur des thèmes aussi variés que l’agriculture et l’alimen-
tation, les ressources en eau, l’environnement, la désertification et les
technologies avancées. Le projet de ville nouvelle de Sidi Abdallah pré-
voit la mise en place intégrée de diverses technologies.
• Israël est un des leaders mondiaux de la recherche dans plusieurs
secteurs de haute technologie, grâce à un programme efficace mêlant
appui public (création d’une vingtaine d’incubateurs, mobilisation
des immigrés russes dans la décennie 90), partenariat avec le privé (en
particulier dix fonds de capital-risque très dynamiques) et coopération
avec des centres de recherche étrangers. Plusieurs multinationales ont
créé des centres importants de recherche et développement dans le
pays. Parmi les nouveaux programmes, ceux sur la gestion de l’eau, les
biotechs, et le génome des plantes.
• Le gouvernement chypriote a beaucoup d’ambitions dans le domaine
de la recherche. Mais la réalité n’est pas encore à la hauteur. Pour pallier
ce manque, le Ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme va
créer un centre de nouvelles technologies et a lancé deux incubateurs.
Le pays a aussi un projet de partenariat avec Sophia-Antipolis, en
France. Parmi ses points forts, le secteur électrique et les télécommu-
nications.
• En raison de faibles ressources naturelles, la Jordanie compte essen-
tiellement sur ses ressources humaines qualifiées pour assurer son
développement économique et social. La promotion des sciences et
technologies est en tête de liste des priorités des entreprises. Lancé en
1999, le programme REACH a fixé un plan d’action clair pour soutenir
le secteur de l’informatique, avec les objectifs suivants pour 2004 : créa-
tion de 30 000 nouveaux emplois (20 000 emplois directs et 10 000 indi-
rects) ; Investissement Direct Etranger $150M ; Export des technologies
de l’information $550M.
• En Tunisie, si la part du PIB consacrée à la R&D était de 0,45 % en
2000, l’objectif est d’atteindre les 1 % d’ici 2004. De nombreux efforts
ont été réalisés ces dernières années. Le pays compte aujourd’hui 98
laboratoires de recherche. La première technopole tunisienne, le parc
technologique des communications El Gazala a ouvert ses portes en
1999. D’autres devraient voir le jour, y compris au niveau régional,

204
Les opportunités dans les services-clés

dans les secteurs du textile, de l’informatique, des énergies renouvela-


bles et de l’agroalimentaire.
• L’entrée prochaine de Malte dans l’UE, un atout pour son système de
recherche. L’île a commencé l’intégration de son système de recherche
il y a déjà quelques années. Cette adhésion devrait néanmoins donner
un coup d’accélérateur à son appartenance à l’espace européen de la
recherche. Pour le moment, les chercheurs étrangers sont encore en
faible nombre dans l’île.
• Quant à la Turquie, elle va participer pour la première fois au
Programme européen de recherche. Pour l’instant, l’intérêt du secteur
privé reste faible, tout comme la part occupée par la recherche-dévelop-
pement dans le PIB (0,6 %). Mais cette participation devrait améliorer
la situation.
• Berytech, la première technopole libanaise, située dans l’enceinte de
l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth, abritait 17 entreprises fin
2003. Le Conseil national de la recherche scientifique du Liban (CNRS-
L) a pour mission d’intégrer la recherche dans la politique nationale.
Parmi ses différentes actions, il finance des projets, fait la promotion
des partenariats et coordonne la recherche scientifique entre différentes
disciplines.
SP, BSL

Centres d’appel : un service de proximité…


à distance
Un centre d’appel est un service permettant d’instaurer un dialogue
à distance entre une entreprise et ses clients et prospects à toute
heure de la journée, souvent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ce ser-
vice est possible grâce au développement des télécommunications,
alliées à l’informatique. Si ce type de communication est en grande
majorité réalisé par téléphone, d’autres moyens se répandent :
internet, serveurs vocaux interactifs, etc. Depuis plusieurs années,
ils se multiplient dans des domaines aussi variés que le secteur
bancaire, les assurances, la distribution, les services, la maintenance
après-vente, les « hot-lines ».
Le marché en est encore à ses balbutiements dans les pays médi-
terranéens, sauf au Maroc et en Tunisie. Les « call-centers », qui

205
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

s’y développent très vite, sont particulièrement prisés par les


entrepreneurs français et européens. Le potentiel est encore loin
d’être complètement exploité. Parmi leurs principaux atouts, une
main-d’œuvre qualifiée et bon marché, un cadre réglementaire
souple avec notamment une flexibilité horaire et une très bonne
connaissance de la langue française et des langues européennes
chez les jeunes. Sans oublier la bonne qualité des infrastructures
de communications.
Externaliser son centre d’appel dans les pays méditerranéens et
notamment au Maghreb, c’est selon certains experts, faire des éco-
nomies tout en assurant un service de qualité -même si certains
dirigeants se plaignent du coût encore élevé des communications
téléphoniques. Le secteur est un gros créateur d’emplois. Les jeu-
nes, principaux employés de ces centres d’appels, sont souvent
recrutés à bac + 2. En outre, le taux de rotation du personnel est
plus faible qu’en Europe. Peu à peu, les formations se développent.
Le but étant de fidéliser les opérateurs, d’obtenir la confiance du
client, de diminuer les temps d’appels, tout en augmentant leur
efficacité et donc améliorer la rentabilité.
Au-delà des centres d’appel, c’est toute la filière informatique (sous-
traitance logicielle, télégestion, conception de systèmes, comptabi-
lité en ligne, secrétariat en ligne etc.) qui se développe très vite sur
la région MEDA. L’observatoire MIPO mis en place par ANIMA
montre qu’une sorte de «Bengalore Valley» commence à exister
dans certains pays du sud. D’autres pays que le Maghreb sont
concernés : Israël, bien sûr, mais aussi Territoires Palestiniens (où
les e-activités permettent de s’affranchir des obstacles physiques),
Egypte (visitée début 2004 par Bill Gates), Jordanie, Liban etc.

Focus sur deux pays


• Le Maroc hébergeait début 2003 une douzaine de centres d’appels.
Ils employaient 4 000 personnes et réalisaient un chiffre d’affaires de
50 millions d’euros environ. Les Européens sont les principaux clients
principaux de ces entreprises. Le faible coût et la qualification du per-
sonnel, la maîtrise du français et de l’espagnol expliquent ce succès.
Le salaire mensuel net d’un téléopérateur est compris entre 250 et

206
Les opportunités dans les services-clés

400 euros. Le marché en est encore à ses débuts, mais le gouvernement


en espère beaucoup, un des principaux objectifs étant de créer 50 000
emplois en cinq ans. Si le pari est ambitieux, il est réalisable. La convi-
vialité et le sens du relationnel des Marocains s’adaptent au milieu de
la relation client à distance. Autre atout, la proximité géographique et
culturelle avec l’Europe et notamment la France et l’Espagne. Enfin, les
droits de douane sur l’ensemble du matériel informatique importé sont
réduits (2,5 %). Si le marché s’adresse avant tout à des investisseurs
étrangers, quelques entreprises nationales commencent à s’y mettre,
pour assurer un meilleur service au client. Seul bémol, le manque de
formation. L’OFPPT (Office de la formation professionnelle et de la
promotion du travail) souhaite y remédier en mettant en place des for-
mations à destination des futurs téléopérateurs.
• Le marché des centres d’appels se développe très rapidement en
Tunisie (9 ouvertures pendant les six premiers mois de 2003). Une
société comme Téléperformance est passée entre 2001 et 2003 de 100 à
1 400 employés. Actuellement, plus de 20 centres d’appel sont opéra-
tionnels sur tout le territoire. Ils couvrent divers segments d’activité,
dont la recherche marketing, la télévente, la confirmation de dossiers et
le support technique. Le développement des télécommunications, des
infrastructures modernes, le faible coût de la main-d’œuvre et la place
de la langue française sont autant d’atouts favorables à l’implantation
de centres d’appels. L’ambition de la Tunisie est de devenir un pôle
de services à la clientèle à la fois régional et international. Le marché
intérieur est limité par le petit nombre d’abonnés au téléphone fixe (10
à 15 % de la population). De nombreux jeunes diplômés possèdent des
compétences qui correspondent aux besoins des centres d’appel. Ils sont
motivés, ce qui se traduit par un plus faible absentéisme et un « turn
over » moins important (d’environ 5 %, nettement plus faible qu’en
Europe). En outre, la flexibilité est plus grande. Les autorités souhaitent
attirer plus d’investisseurs en créant des centres privés de formation de
téléopérateurs. Le réseau de télécommunications est moderne, avec un
taux de croissance élevé. En outre, les coûts des communications sont
en baisse. Autre atout, le pays dispose d’une Cité technologique des
communications, située dans la proche banlieue de Tunis, et qui devrait
accueillir d’ici peu des bâtiments dédiés aux centres d’appel.
SP, BSL

207
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Privatisations, concessions : des sources


importantes d’investissements étrangers
Afin de moderniser leur économie et de rattraper leur retard en
infrastructures, les pays méditerranéens ont lancé depuis le début
des années 90 toute une série de réformes. Ils ont ainsi engagé, cha-
cun à leur rythme, des programmes de privatisations. Ils ouvrent
peu à peu leurs marchés et adaptent un cadre juridique et régle-
mentaire souvent très protecteur.
Les privatisations sont une manière efficace d’attirer les investis-
seurs étrangers, tout en limitant le recours à des ressources budgé-
taires publiques limitées –c’est l’usager et non le contribuable qui,
en payant le service, aide l’opérateur à amortir les investissements
réalisés. Au cours des cinq dernières années, ces projets ont permis
une injection totale de capital de 15 milliards de dollars –ce qui
représente, selon les pays, entre 3 % (Turquie) et 9 % (Maroc) du
PIB. Principaux partenaires, les grands opérateurs européens, sou-
vent français, dont le savoir-faire est particulièrement recherché.
En Turquie, en Israël, en Algérie, les privatisations ont conduit
les entreprises locales à se renforcer en acquérant des entreprises
d’État, parfois en partenariat avec des entreprises étrangères. Les
opportunités restent nombreuses pour des PME qui seraient inté-
ressées par la reprise d’anciens conglomérats d’Etat plus ou moins
bien gérés -même si, dans plusieurs pays de la région, les entrepri-
ses candidates se plaignent de lourdeurs administratives et d’un
certain manque de transparence. La restructuration des secteurs
bancaires pourrait aussi attirer des investisseurs en Turquie, en
Israël et en Tunisie.
Les grands programmes tendent à ralentir, car la plupart des pri-
vatisations « faciles » portant sur des opérateurs majeurs et très
rentables (téléphone en particulier) ont déjà été réalisées.

208
Les opportunités dans les services-clés

Une demande d’électricité qui devrait encore beaucoup progresser


Consommation électrique Consommation électrique per
Pays
(TWh, 2001) capita (KWh, 2001)
Source : EIA/DOE et divers Source : EIA/DOE et divers
Algérie 21,2 697,8
Chypre 3,2 4 203,0
Egypte 66,5 1 040,0
Israël 40,1 6 429,2
Liban 7,9 1 814,0
Malte 1,6 4 150,0
Maroc 15,6 543,6
Syrie 22,6 1 398,0
Tunisie 9,5 989,1
Turquie 104,5 1 564,0
MEDA-10 292,6 1 340,8
France 441,3 7 301,8
Italie 301,8 5 277,7
Espagne 209,6 5 248,0

Focus « pays »
• Au Maroc, le programme de privatisations a débuté en 1993. En 2000,
l’ouverture de 35 % du capital de Maroc Telecom, la plus grosse opéra-
tion jamais réalisée, a rapporté à l’État 2,3 milliards d’euros, avec une
seconde phase en 2003. Bouygues a été choisi en 2003 pour le port de
Tanger-Méditerranée (contrat de l’ordre de 260 millions de US$ sur un
projet total de 1,2 milliards de $). Il existe encore des opportunités, avec
23 entreprises et deux hôtels inscrits sur l’actuelle liste des privatisa-
tions. L’ouverture du marché de l’électricité à un opérateur alternatif à
l’ONE est prévue en 2005.
• Le programme algérien de privatisations est actuellement relancé.
De nombreuses entreprises publiques doivent être libéralisées. Seule
exception, le secteur des hydrocarbures, qui reste protégé. Au pro-
gramme également, des concessions dans l’eau, l’énergie, les transports
et les télécommunications. La filiale locale d’Orascom qui exploite
depuis peu une licence de téléphonie mobile affiche des résultats de
pénétration satisfaisants (100 000 abonnés). Alstom, de son côté, a été

209
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

retenu pour une centrale à gaz de 300 MW et 58 millions de US$ à Ain


Beida (côte Est).
• La Tunisie a annoncé des privatisations dans le secteur financier.
Les autorités envisagent également d’accorder des concessions dans
l’eau, l’électricité, les transports et les télécommunications. Comme en
Algérie, la filiale locale de téléphonie mobile d’Orascom annonce des
résultats de pénétration satisfaisants (70 000 abonnés).
• La Jordanie cherche à attirer des investisseurs sur ses projets de priva-
tisations dans les secteurs du traitement des eaux, de l’électricité, et de la
potasse. Des offres étaient par exemple attendues en octobre 2003 pour
une centrale électrique de 300 MW, d’un montant de 150 million de $.
• Au Liban, le secteur de l’électricité sera soumis à plusieurs appels
d’offres prochainement. Le gouvernement a décidé de diminuer for-
tement les subventions publiques au secteur du tabac et de lancer sa
privatisation. Le Liban a choisi en 2003 un opérateur pour le traitement
des eaux de Beyrouth nord, projet de l’ordre de 90 millions d’Euros
prévu en BOT. Un autre opérateur doit être choisi pour la gestion sur
10 années du terminal conteneur du port de Beyrouth. Par contre, la
révocation en 2002 des licences des 2 opérateurs de téléphone mobile
(Cellis et LibanCell), en fait prolongées jusqu’à fin 2003, donne un
signal perturbé au marché.
• En Égypte, un programme important de privatisations est prévu dans
différents secteurs tels que les télécommunications ou la banque. L’Etat
et l’opérateur public de référence (Télécom Egypt) hésitaient en 2003 à
lancer un 3e réseau de téléphonie mobile mais ont choisi en définitive
de faire payer les deux opérateurs privés actuels (MobiNil et Vodafone)
pour le fait d’abandonner ce 3e réseau.
• Les autorités maltaises devraient privatiser quelques entreprises
publiques prochainement.
• La Syrie se démarque avec son absence de programme global de pri-
vatisations, bien que des ouvertures récentes aient été mentionnées. Le
secteur industriel appartient toujours à 80 % à l’État. À l’exception des
deux réseaux de téléphonie mobile, les perspectives sont aussi limitées
pour les concessions. En revanche, les investissements privés sont bien-
venus dans tous les secteurs.
• Le gouvernement israélien a lancé un plan de privatisation dès 1993.
En ligne de mire, le secteur bancaire. Aujourd’hui, il reste 91 entreprises
publiques, qui ne représentent plus que 5 à 10 % du PIB. Le gouverne-

210
Les opportunités dans les services-clés

ment israélien a tranché en 2003 le nœud gordien de la privatisation


d’El Al : faute d’intérêt de la part de partenaires transporteurs, le gou-
vernement a cédé une part de ses actions sur le marché boursier, ne
conservant avec le personnel d’El Al qu’une faible majorité du capital.
• Dans les Territoires Palestiniens, des offres sont attendues pour la
fourniture d’eau et le traitement des eaux usées à Gaza, projet de 13
millions d’Euros prévu en BOT. Dès que les conditions politiques
le permettront, on peut estimer que bon nombre d’infrastructures à
reconstruire dans le pays seront concédées au secteur privé.
SP, BSL

Tourisme : une attractivité européenne


et mondiale très forte
Le secteur touristique représente une part essentielle du PIB des
pays méditerranéens. L’essor massif du phénomène ne date que
d’une cinquantaine d’années. Sauf en 1982 (-0,4 %) et en 2002 (à la
suite des attentats du 11 septembre 2001), le nombre de touristes
n’a cessé d’augmenter.
Parmi les touristes qui foulent le sol des pays MEDA, deux sur trois
sont des Européens, lesquels se rendent en majorité au Maghreb
(70 %). Les Américains se concentrent principalement sur Israël,
la Turquie, la Jordanie, le Maroc et l’Égypte. Quant aux touristes
en provenance des pays du Moyen-Orient, leur choix se porte fré-
quemment sur l’Égypte, le Liban et la Jordanie.
Soleil, richesse culturelle, hospitalité des habitants… Autant de
points communs à ces pays. En revanche, la répartition des visi-
teurs, comme les formes de tourisme, varient beaucoup. Chacun
des pays MEDA connaît un pic de fréquentation de quelques
mois, pas toujours au même moment, ce qui évite une trop grande
concurrence. De même, les offres divergent. Si la Tunisie est une
destination balnéaire, le Maroc, la Jordanie ou Israël brillent par
leur richesse culturelle, tandis que l’Égypte, le Liban et la Turquie
jouent sur les deux tableaux. Certains pays comme l’Algérie ou la
Syrie possèdent un potentiel largement sous-exploité. Globalement,
la région MEDA accueille près de 35 millions de touristes interna-

211
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

tionaux par an, soit 50% de ce qu’accueille la France, ce qui montre


qu’il reste encore de larges perspectives de développement pour
le secteur.
Autres atouts, l’abondance des ressources naturelles et la proxi-
mité du marché européen. En outre, plusieurs pays MEDA ont su
surfer sur la vogue du tourisme culturel, de la thalassothérapie, de
la découverte (méharées, randonnées etc…). L’écotourisme a de
beaux jours devant lui, de même que l’accueil de personnes âgées
(résidences médicalisées). Les besoins de rénovation ou de création
d’infrastructures hôtelières sont importants.

Clientèle et recettes du tourisme international

Arrivées de touristes Recettes du tourisme


Destinations internationaux (milliers, international (millions de
2002) US$, 2002)

Source : OMT/ WTO Source :OMT/ WTO


Algérie 998 133
Chypre (2000) - 1 894
Egypte 4 906 3 764
Israël (2000) - 3 100
Jordanie 1 622 786
Liban 956 956
Malte (2001) 1 180 683
Maroc 4 193 2 152
A. Palestine (2000) - 155
Syrie 2 809 1 366
Tunisie 5 064 1 422
Turquie 12782 9010
MEDA-12 34 510 25 421
Monde entier 2002 703 600 474 000

Focus « pays »
• Le gouvernement algérien a mis en place une stratégie d’expan-
sion du tourisme pour la période 2001-2010. Objectif : encourager les
investissements et notamment ceux en provenance de l’étranger. Le

212
Les opportunités dans les services-clés

gouvernement dispose de plusieurs armes à sa disposition : un régime


fiscal incitatif, la définition de ZET (zones d’extension touristiques) et
un travail de promotion du produit touristique. Les côtes algériennes
accueillent chaque année des millions de touristes. Cependant, cette
affluence est contrecarrée par le manque d’infrastructures d’accueil.
Un marché à exploiter.
• Le tourisme, moteur de l’économie chypriote : l’économie de Chypre
est fortement dépendante du tourisme. L’île veut accueillir 4 millions
de visiteurs par an d’ici 2010. Pour relever le défi, l’île dispose de nom-
breux atouts : sa situation géographique, son climat, son patrimoine
architectural et archéologique. De plus, le gouvernement chypriote a
défini en 1998 une politique touristique visant à assurer le dévelop-
pement sain et durable du secteur. Au programme, la construction de
terrains de golf, de parcs d’attraction, de casinos, le doublement du
nombre de lits en gîtes ruraux… Les investisseurs étrangers peuvent
donc avoir une carte à jouer.
• En Égypte, les entreprises étrangères peuvent s’intéresser à plusieurs
secteurs : le BTP, car certains investisseurs, à la recherche de standards
de qualité, peuvent se tourner vers les firmes occidentales. Mais aussi
les infrastructures (traitement de l’eau, égouts, installations électriques,
transports). Enfin, les investissements financiers, car la privatisation du
secteur offrira sans doute des opportunités intéressantes.
• Principal défi pour les responsables du tourisme marocain : adapter
l’infrastructure à la demande. En effet, 80 % des visiteurs cherchent
un séjour en bord de mer alors que près de deux tiers des capacités
hôtelières se trouvent dans d’autres régions. Certaines faiblesses ont
été identifiées comme pénalisantes pour le développement du secteur :
les « 4F » (foncier, fiscalité, financement, formation professionnelle).
Le Maroc a engagé une politique ambitieuse pour tenter d’y remédier.
Objectif : passer, en l’espace de dix ans, de la 39e à l’une des vingt pre-
mières destinations mondiales.
• Le tourisme fait vivre un tunisien sur six : si le pays possède incontes-
tablement une image de destination à bas coût, il rêve de s’en détacher.
Pour cela, il veut diversifier son offre. Un défi que peuvent sans doute
contribuer à relever les investisseurs étrangers.
• Le gouvernement syrien souhaite que le tourisme apporte d’impor-
tants investissements étrangers. Malgré son fort potentiel, le pays ne
franchit pas la barre des trois millions de visiteurs par an, hommes
d’affaires inclus. Tout (ou presque) reste donc à faire…

213
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

• Au Liban, la Banque Mondiale vient d’accorder un prêt de 31,5


millions de dollars à un projet intitulé « Héritage culturel et dévelop-
pement urbain ». Objectif : ranimer et promouvoir quelques centres
historiques et sites archéologiques.
• Le slogan choisi par le Bureau du Tourisme de Turquie « Plus on la
connaît, plus on l’aime » porte ses fruits. Parmi les atouts du pays, son
climat, la richesse de son histoire, ainsi que la variété de ses infrastruc-
tures.
• Malte, la destination pour allier découverte et détente, deviendra logi-
quement en mai 2004 le plus petit Etat membre de l’Union Européenne.
Une raison de plus d’attirer les investisseurs touristiques dans l’île,
pour des réalisations de qualité, et non plus en volume.
SP, BSL

Nouveaux services : e-commerce, franchise,


conseil, formation
La franchise possède l’avantage, par rapport aux autres formes tra-
ditionnelles du commerce, de connaître un taux de réussite élevé.
C’est un modèle éprouvé de transfert de savoir-faire, de partage des
risques et de co-investissement, qui semble particulièrement adapté
aux pays MEDA Les sociétés montrent un intérêt croissant pour
cette formule. Principal atout, le franchisé, tout en étant propriétaire
de son entreprise et juridiquement indépendant, bénéficie du savoir
faire et de la réputation d’une enseigne. Il gagne du temps et de
l’argent. Le recours au master franchisé par pays offre des solutions
au développement de chaînes de distribution nationales pour des
marques mondiales. La plupart des pays méditerranéens (Chypre,
Malte, Israël, Tunisie…) s’y sont mis, mais un potentiel important
subsiste dans des pays comme l’Algérie ou la Syrie.
Autres services en forte croissance, le conseil en entreprise, la con-
sultance, les enquêtes qui se développent fortement en Tunisie,
en Algérie, au Liban. La formation en entreprise est un créneau
à potentiel considérable dans toute la région. La seule « mise à
niveau » mobilise et mobilisera des bataillons de consultants dans
le contexte des « plans d’action pays » préparés en partenariat avec
l’Union Européenne à partir de 2004.

214
Les opportunités dans les services-clés

Situation de la franchise dans les pays MEDA en 2004

Réseaux
Source/ Nb.
Pays de Origine Principaux secteurs
(date) établists.
franchise
Algérie ANIMA Aucun - Aucun -
Chypre CCB 26 US 54 Hôtels, tourisme (65%)
(2004)
Egypte DREE/ 200 Surtout US 1 500 Restauration, textile,
A. Ezz (80%) formation, santé, photo
Israël ANIMA >200 Surtout US >3 000 Restauration, textile,
hôtels, services…
Jordanie ANIMA >50 Surtout US >200 Fast food, hôtels
Liban IDAL/ 185 US 680 Fast food, hôtels, malls,
CCB (restauration, vêtements, luxe
(2004) hôtel), EU
(varié)

Malte CCB 16 UE, US 64 Hotel, restauration


(2004)
Maroc DI 150 Surtout 700 Diversifié
(2004) étranger (90%) (+ 2,000
& français pour tél.
(50%) mobile)

A. Palestine ANIMA Peu US <100 Restauration

Syrie ANIMA Aucun - Aucun -


Tunisie CCB 56 UE, US 168 Diversifié
(2004)
Turquie CCB 185 US 2 960 Hotel, restauration,
(2004) services
Total >700 >9 000
MEDA-12
L’e-commerce est peu développé dans la région, sauf en Israël. Le
faible nombre d’internautes, et surtout la défiance vis à vis des sys-
tèmes de paiement à distance, expliquent cette situation. Mais il n’y
a pas de doute qu’à l’instar des autres activités virtuelles (centres
d’appels par exemple), l’e-distribution, l’e-learning, l’e-gouverne-
ment etc… vont rapidement se développer dans la région MEDA.

215
Investir dans la région MEDA, pourquoi, comment ?

Focus « pays »
• Le nombre de commerces franchisés ne cesse de croître à Chypre.
Cette formule semble idéale pour s’implanter sur le marché. En effet,
elle est quasiment sans contraintes. Les secteurs des biens de consom-
mation et de la restauration font partie des favoris des entrepreneurs.
• À Malte, l’ouverture progressive du marché a permis la multiplica-
tion du nombre de franchises. En revanche, les investisseurs étrangers
doivent encore faire face à des pratiques très restrictives. Seul secteur
qui échappe à cette règle : le prêt-à-porter féminin. Les Maltais consi-
dèrent l’offre locale insuffisante et se tournent donc vers les marques
internationales.
• Apparue il y a une vingtaine d’années en Israël, la franchise a depuis
connu un succès certain. Parmi les principaux acteurs de la franchise, on
trouve la restauration rapide, l’habillement et le secteur du bricolage.
• Depuis dix ans, la franchise ne cesse de se développer au Liban : le
nombre de réseaux de franchise est passé d’une dizaine en 1990 à près
de 200 aujourd’hui. Cette croissance a eu un effet positif sur les commer-
ces, en contribuant à leur modernisation. Il existe encore des domaines
à explorer, par exemple dans les services, comme le nettoyage, le con-
seil, mais aussi l’automobile, l’équipement de la maison…
• Le Maroc a lui aussi connu un développement rapide de la franchise.
Une Fédération marocaine a vu le jour à l’automne 2002. Elle a pour
tâche de structurer la filière.
• Depuis son apparition en 1986, la franchise a connu une très forte
croissance en Turquie. 65 à 70 % des franchisés sont d’origine étrangère.
Parmi les secteurs porteurs, on retrouve la restauration et l’habillement,
mais pas seulement. Différents concepts peuvent trouver des débou-
chés importants sur le marché turc : la distribution d’articles de sport,
de cosmétiques et les services tels que la coiffure, la réparation automo-
bile et les services postaux. Une formation universitaire a récemment
été mise en place.
• Les marques américaines dominent largement le marché de la fran-
chise égyptienne : elles sont au nombre de 35 sur un total de 40. La
restauration rapide et l’habillement sont les deux principaux secteurs
concernés par ce système de distribution. Le concept se heurte encore à
des droits de douane élevés, notamment pour le prêt à porter. Dès que
l’Égypte mettra en œuvre ses engagements vis-à-vis de l’OMC, d’ici
2005, la franchise devrait connaître une croissance rapide.

216
Les opportunités dans les services-clés

• Les activités de conseil se développent en Algérie : selon une enquête


récemment réalisée par la Banque mondiale, les entreprises algériennes
ont un fort besoin de formation et de conseil. Cette nécessité est liée à
l’évolution de l’Algérie vers une économie de marché. Rien n’empêche
une société étrangère d’intégrer ce créneau. Il n’est pas impératif d’être
installé sur place.
• L’arrivée d’entreprises étrangères en Tunisie, habituée à recourir
aux services de consultants, a permis au phénomène du conseil de se
développer. Cela correspond aussi à la perspective de la zone de libre-
échange avec l’Union Européenne, à la mise à niveau des PME, à la
promotion des exportations et à la recherche de nouvelles sources de
productivité.
SP, BSL

217
Achevé d’imprimer en mai 2004
Imprimerie France Quercy à Cahors
Dépôt légal à parution

Imprimé en UE
ANIMA N° 12 ANIMA
Réseau Euroméditerranéen d’Agences de Promotion des Investissements Réseau Euroméditerranéen d’Agences

Investir en Méditerranée
Euromediterranean Network of Investment Promotion Agencies de Promotion des Investissements

BÉNÉDICT DE SAINT-LAURENT
CHRISTIAN APOTHÉLOZ ET
SOUS LA DIRECTION DE
ANIMA est un projet européen qui consiste à aider 12 pays du Sud de la Méditerranée
et du Proche-Orient partenaires de l’UE ( Pays “MEDA”: Algérie, Autorité Palestinienne,
Chypre, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Malte, Maroc, Syrie, Tunisie, Turquie) à se doter
de stratégies et d’outils d’attraction des investissements étrangers. L’Agence Française
pour les Investissements Internationaux (AFII), assistée par l’ICE (Italie) et la Direction des
Investissements (Maroc), conduit le projet, financé par l’Union Européenne.

Investir dans la région MEDA,


pourquoi, comment ?
NOTES & ETUDES N° 12

INVESTIR DANS LA RÉGION MEDA,


Mai 2004
Ce guide pratique donne de bonnes raisons pour investir sur un territoire qui
partage un destin commun avec l’Europe – même si ce partenariat doit emprunter

POURQUOI, COMMENT ?
des voies originales. Voisine de l’Union Européenne, composée au sud et à l’est de
la Méditerranée de 12 Etats partenaires (dont deux, Chypre et Malte, viennent de
rejoindre l’Union), la région MEDA est riche en 2004 de 240 millions d’habitants,
producteurs et consommateurs. La région devrait atteindre 320 millions d’ha-
bitants dans 20 ans. Tout la destine à une intégration plus forte avec l’Europe :

Numéro 12 / Mai 2004


histoire, proximité géographique, langues, complémentarité des ressources, qu’il
s’agisse de soleil, d’eau, de main d’œuvre ou d’énergie. Or si l’Europe est impor-
tante pour les pays MEDA (50% de leur commerce extérieur, par exemple), ces
derniers comptent peu pour le vieux continent (qui n’y investit que 5% de ses
capitaux privés « worldwide »).
Les entreprises européennes et mondiales savent qu’il faut s’intéresser à MEDA.
C’est un marché intermédiaire – revenus par tête qui ressemblent à ceux du Portu-
gal ou de la Grèce d’avant l’UE. C’est un formidable réservoir de développement
pour une croissance européenne qui cherche un second souffle. Derrière les délo-
calisations faciles, liées à l’attractivité de salaires modestes, beaucoup d’entreprises
commencent à réaliser tout l’intérêt possible d’un co-développement fondé sur de
vrais bénéfices pour les deux rives.
De son côté, MEDA a vitalement besoin de l’investissement privé européen. Ce der-
nier peut à la fois contribuer à moderniser le tissu économique et social, proposer
des modèles industriels « qui marchent », injecter les capitaux que les Etats peuvent

ANIMA
rarement dégager, contribuer doublement à la croissance en Europe et au sud, en-
fin participer à la mise en place tant attendue d’une zone de paix et de sécurité.

NOTES & ETUDES


ANIMA

Bénédict de Saint-Laurent, coordinateur du programme ANIMA au sein de l’Agence


Française pour les Investissements Internationaux (AFII), et Christian Apothéloz,
journaliste consultant travaillant pour l’AFII, ont coordonné la préparation de cet
ouvrage collectif.

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