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A propos des «Callaeci» de Pline: Epigraphie et Peuplement Par A, TRANOY Malgré la description détaillée de Pline I'Ancien pour les conventus de la eCallaecia» et malgré les listes de peuples et de cités, établies par Ptolémée aver des coordonnées géographiques qui sont souvent sujettes & caution ('), il est encore difficile de faire une cartographie de la répar- tition des différents peuples du nord du Douro (°). Parfois I'épigraphie peut apporter un soutien aux sources littéraires et nous voudrions pro- poser Ici un essai d'expltcation pour un cas précts dans la cadre du peu- plement du conventus de Braga. Les sont considérés par la majorité des auteurs comme ensemble des peuples habitant dans les deux conventus de Lugo et de Braga (*). Il est cependant curieux de constater que, dars les listes de (@) Pour Ia péninsule ibérique, Ptolomée donne Jes prineipes sulvants (VIN, 15); ela doustéme carte de PBurope comprond toute PRepagne divisés en trole provine coe oveo las Hee adfacontes, Le paralléle méaian par ropport au méridien ext dons proportion de troie @ quatres; Je degré de latitude equivalant & 500 stades, soit 102,80 km, 10 degré We longitude sora en moyenne pour la Péninsue de 375 stades, ott 80487 fon,: ei on applique os normes an Nord-Ovet, on sanstate dimpor- ‘antes erreurs de proportion et Worleatation que L, Montoagudo a tenté de corr- ‘ger mais avec beaucoup de constructions hypothétiques: L, Monteagudo, Carta, ‘dp Coruna romana, dans Emerita, XIX, 1951, p, 101-225; XX, 1982, . 407-490; XXV, 1051, p, 14-60; sur V'ncertitude de la valeur du degré piolomalgue pour la péninsule iérigue, J, af, Solana Sainz, Hnsayos sobre el valor dal grado ptolomalco, dans Hisp, Atty, 1972, p. 69-6, (2) ‘Parm lou darnlers travaus consienée A os thima, A. Redigwer Colmanero, ‘Sobre low pucblos prerromanos det Sur de Galicia, dans Bol, Aur, II, 1972, p, 198-240 (9) E, Hubner, Callael, dans R, B., HD, 1807, col, 1856-1958 avec le recense- ‘ment des sources, 228, 2s BRACARA AUGUSTA Gomprendre plusieurs ethnies, mais, dans ce cas, il indique Texistonce diun Peuple qui a conservé le nom des «Callaccis. Ainsi, le terme ae examiner & nouveau. La prem! Anpien, lors de aon réeit des campagnes de Q. Servilius Caeplo en 139 &. ©: (les «Callaee> avaient apporté leur appui hux troupes de Viriathe dans Ja guerre entre les Lusitaniens et les Romains et Q. Servilius Cacplo mn contre eux (*). Peu dannées apris, en 139. Die % Gx une véritable campagne contre les peuples vivant ai nord dy Douro fut entreprise par Rome et le commandement en fut conte a 2. Junius Brutus, Le déroulement des opérations nous eat conna encore {ielement par les récits qu’en firent Appien et Strabon ("). Appien no Gite Pas parm les peuples combattus par Brutus les «Callaeci>; on revan, che, il vante les mérites et la résistance vigourvuse opposée aux Romaine far les ot c'est par cet auteur que now, connaissons la valeur guerriére de ce peuple et I'extension de son nom 2 fous les peuples du nord (*); on sait par ailleurs que D. Junius Brutue {Hompha «De Callaccis et Lusitanis> (*). De la légére contradiction entre Ge deux textes d’Appien et de Strabon, il en découle que le Ble de peuple Rous fait connaitre la place occupée par les «Bracaris dans le ectfit, Or, cette extension du nom des «Callaevi> ne peut s'expliquer que si ee line, 11, 28, (0 Applen, 10. 09: F. Lépes Cusriias, Como Galicia entro en ta Historia, dans 3. B, A. G., XXVI, 1968, p. 10-90, £2, Sar cos campasnes, C. Torres Radrigues, Cnaquista de Galicia. por los Hoek Snes de las guereas cantabras, dans BU. 8, 0, 66, 1951-1062,» Wed B. Simon, Roms Kriege tn Spanion, 154-189 0. Ohr, Princton, woos se at Zour pour cette expldition sont rogroupies dans F. HA. TV, p, 196: “140, avec un commentaire do A. Schulten () Steabon, IH, 2, 2 (FHL AL IV, p40; tmeript, tt, XIE, p58 A PROPOS DES et des de la Lusitanie et, précision supplémentaire, eo flocee earave la limite entre les «Turduli» et les eBracaris; les «allaccis comme les , une dédicace & C. Cassar (°"); en ce Deas eeeription s'explique parfaitement. Par contre, en parlant du Douro, il établit ln nomenclature des peuples limitrophies de ce flewre st Tea np NORVM XXXV / QVETA VOCONIA / PATRONO BENE / JEBENTI: (*). Cette inscription, datant probablement é Hit siecle, fait mention d'un personnage dont le cognomen «Rufinuss est tre fréquent se cig Een Te 2422 = 1. L. 8, 0022; R, Releone, Le culte impérial dana ta Pénineule Dériqus, Paris, 1974, sco, ANBAY, Die Romischon inchrifion von Tarraco, Berka, 176, a» 304, , 208-208, ot pl, CXEX ne BRACARA AUGUSTA, dans le Nord-Ouest. Son , gravé aprés le cognomen. Il peut faire allusion & une origine géographique occidentale assez vague, mais nous préférons prendre le terme de «Callaeous» dans son sens précis et restreint qui coincide logi- ‘quement avec le maintien, bien connu par ailleurs, des noms ethniques archalques et des structures sociales dans le Nord-Ouest. Ti reste & déterminer le secteur géographique des «Callaeoi> de Pline. Les hypothéses avancées jusqu’a maintenant tenaient essentiellement compte de la citation de Pline sur la , au-dessus de Braga, Aussi, avait-on cherché dans la toponymie les traces de Ia présence de ce peuple: F. Lépez, Cuevillas leur attribuait la vallée moyenne du Limia, au pied de la serra de Gérez, des monts de Quinjo et des monts de Santa Eufemia en fondant son argumentation sur 'existence du toponyme , et les ('*). A notre avis, ce serait plutdt dans cette direction quill faudrait orienter les recherches. En effet, lors d'une prospection épigraphique dans la région de Porto, nous avons eu l'occasion d’étudier une inscription que J. Leite de Vascon- celos avait publiée et dont la lecture posait probléme (#). Tl s'agit de (2) F, Loper Cuowilas, Prehistoria, dans Historia de Gallsa, Buenos Aires, 2913, t, TE, p. 408 (Ga) "J, ero Couselo, La romaniaaciéa on la parte brocarance dal our do ‘Galicia, ans Bol, Aus, TV, 1914, p, 257 4) in, anton, 421, 8; Hydace, Chronique, 116, 187, 195 (6alté par A. Tranoy, ‘dang Sources chrétiones, Paris, 1974); A. Mendes’ Corrta, Dieperea. Origens a ‘Clade do Porto, Porto, 1995, p, 181; 1, Monteagudo, Cale, Callail y Callacca, dans HII C. A, Ny Gaiiela 1988, Saragosse, 0955, p, 418-414; J, Alaroto, Portugal romano, (G8) J, Lalte de Vascaneslos, Inserioko romana de Santa Comba (Paredes), ‘dans A. P., XXV, 19213902, p, 248-249 = 1, L, B, By 6083 b, nous avons rer cette ie ry ‘APROPOS DES «CALLABCI> DB PLINE 29 deux autels en granit trouvés dans V'ancienne chapetle de Santa Comba ct placés, & la suite de la reconstruction de Ia chapelle en 1965, devant 1a nouvelle église de Santa Comba & Sobreira (Paredes, Porto). Ces autels ont été trés abimés par le réemploi; les volutes en ont été arasées et le focus reereusé, Le premier autel mesure 0,58 m. X 0,36 m. X 0,31.m. et le champ épigraphique a les dimensions suivantes: 0,29 m. 0,27 m. X 0,235 m, Malgré l'extréme usure de la pierre, on distingue des traces de lettres, peut-tre la fin de la derniére ligne: «... F.C» (fig. D. [Le second autel, de taille trés voisine, a conservé le texte de I'inscription; ensemble de ce monument mesure 0,61 m. X 0,355 m. X 0,32 m. et le champ épigrayhique fait 0,28 m. x 0,28 m, X 24 m,; les lettres, d’envi- ron 0,004 m., ont été afffectées par 'usure de la pierre et Ia lecture de Ia premiére ligne est difficile (fig. IL). J. Leite de Vasconcelos en avait pro- posé Vinterprétation suivante OALANDIAE RVFVS FL AVI. F BaF at _Aprés un estampage (fig. IID, nous avons pu établir une autre lecture, tout au moins pour la promiére ligne: ‘OALATCIA[E] RVEVS FL AVI. F S.F.¢ Cette inscription n’avait pas été retenue dans les diverses publica ‘tions su: la religion (**) dans la mesure oi elle apparaissait comme une inscription funéraire, En fait, la difficulté réside eseenticllement dans VMinterprétation de la derniére ligne du texte: 8. F..C. Les abréviations P.C., mises pour F(aciendum) Curavit) sont en effet fréquentes dans les inscriptions funéraires et, dans ce cas, le § pourrait étre l'indication des ‘Giption wvee P, Le Roux, lors d'une mission éplgraphique pour le centre Pierre Pais, de Bordeaux, (8) 3M, Bldagues, Rotigiones primitioas de Hispania, Madris, 1962: 3. 0. dos Santos Bncamasto, Divindades indigenas sob o dominio romano em Hortugal, Lie Yvonne, 1906, 230 ‘BRACARA AUGUSTA, Hens existant entre Rufus et Culaicia: S(orori) ou méme S(ervus), selon J. Vives (1); ou sorrespondre & la formule De Suo qui aurait &6 abrégée ‘uniquement par S, Ia forme S(ibi) convenant assez mal & la structure du texte qui est Zait en faveur de Calaioia. Mais, 1a rareté dans le Nord- -Ouest de ce type de formule funéraire, l'absence de V'ind!cation de Vage de la défunte et surtout Vallure générale des deux monuments nous ont amené A chercher dans une autre direction. Ces deux autels présentent, Gans leurs formes et leurs dimensions, les caractéristiques habituelles des autels que l'on rencontre en abondance dans les deux conventus de la Galice et qui son: utilisés soit comme autel votif soit comme autel funé- vaire (**). Mais, dans le cas des pierros de Sobreira, los autele ont la Particularité d’étre géminés et leurs dimensions identiques démontrent a elles-seules I'évidente parenté des deux monuments. Or, nous avons d'autres exemples de dédicaces faites & une méme divinité ave deux autels semblables: ainsi, a Lourizin (Pontevedra), le dieu Vestius Aloniecus a 46 thonoré par deux inscriptions identiques réalisées par le méme dédi- cant (°*); dans lz provinee d'Orenge, A Baltar (Ginzo de Limia), sont conservés deux aitels de granit dont l'un a perdu son texte a cause de Yusure de la pierre; mais, en revanche, le second garde sa surface inscrite trés lisible et est offert la divinité Reva Laraucus comme devait l’étre aussi le premier sur lequel ne subsiste qu'une partie de la formule finale: «BX [VOTO]> (*). Cot exemple est done trés proche des problémes posés par les autels de Sobreira. Enfin, le site de Donon (Hio, Pontevedra) a livré toute une série d'autels votifs dédiés & une divinité dont le nom pourrait étre Deus Liberus Breus (*). Ce type de disposition et le nombre des autels (deux et plus) indiquent existence de petits sanctuaires ruraux oii I'on vénérait un dieu local: le réle des pierres découvertes & Sobreira GF. Mangas Manjaeros, sclovos y Libertas, on la Bepata romana, Gala manque, 1971, p, 195 = J, Vives, 1. LB ., 8083», L'indiation de la filation pour un ‘eciave nous fait douter de osite hypothe, (8) Le musée de Guimaries, dans le nord du Portugal, offre de bons exem- tples do ces autels: M, Cardoso, Catalogo do museu de Argucologia da Socledade Mar: tins Sarmento, Guimartes, 1972, p, 65, a" 100 et p. 108, n° 61, comme types dautels ‘volts of funéraires, (9) 1B, Gy WH, 21-28 = 1, L, B, Ry 949-050, (2) 1B, 6, 1V, 94 of 108; P, Le Roux et A, Trancy, Problémes épigraphiques ‘de ls province @Orenre, dane Bol, Aur. V, 1975, p. 278. () F, Bouza Brey. J. M, Bldzquex et E, Masso Boar, Las aras dal suntua- ‘No galalco-ramano de Donon (Hlo-Cangas), dans C, #, G., XXVI, 1971, p, 64-81; la locture de oes autels ext ditielie: eprés leur examen, nous proposerions comme 20m, ‘du dieu, Deus Iriberus Breus, ‘A PROPOS DBS «CALLABCIs DE PLINE a ‘expliquerait plus aisément dans ce contexte religieux que dans celui d'une double inscription funéraire. Un dernier angument peut encore étre avaneé: les inscriptions votives du Nord-Ouest sont fréquemment retrou- vées dans les églises ou les chapelles actuelles oi elles servent de bénitier ow de pierre d’autel ("*). Cette réutilisation a aussi été faite avec les pierres de Sobreira ot Yancienne dhapelle de Santa Comba abritait les deux autels. Une telle concordance de faits et de situation nous incline & voir, dans la dédicace 4 Galaicia, une nouvelle inseription offerte & une divinité; il reste alors & expliquer le sens de la formule 8. F.C. A titre de proposition et sans vouloir prétendre & une solution définitive, nous donnons linterprétation suivante: , 232 BRACARA AUGUSTA Caltacoi. Or, par les récits de 1a campagne de Brutus, par le texte dePline et par le nom antique de Porto, nous pouvons admettre que les Caltacci n’étaient pas trés éloignés du Douro: la localisaticn de ces autela dank la région de Porto viendrait confirmer I'nstallation de ce peuple sur les rives nord du fleuve ol il aurait été voisin de I'impo:tant groupe des Bra- cari, Méme en conservant l'idée d'une inseription funéraire, le témoignage onomastique serait Iui aussi un argument en faveur de cette installation 4u peuple des Callaeoi au bord du fleuve. ‘Lionomastique peut en effet nous aider dans l'étude de la geographic du peuplement antique et nous voudrions prendre comme exemple un autre peuple du conventus de Braga, les Turodi. Ce peuple est connu par la Géographie de Ptolémée (*), mais le texte n'est pas sur et les éditeurs ont apporté des corrections & ce passage de Ptolémée: «Taupin, ¢yxa Adian quill faudrait comprendré en réalité: «Tagohan, ¢'pizre Dactizn (*). Cette mo- ification apportée au texte n'est pas admise par tous et on a cherché & identifier eette cit6 avec le castro de San Cibrin das Las, auprés du Mio, Gans Ia province d'Orense (*). Tl faudrait alors admettre que Ptolémée avait oublié ou ignorait existence de la eité d’Aqua Flaviae, ce qui nous semble curieux dans la mesure oit cette cité était importante et avait méme ét6 promue au rang de municipe sous les Flaviens (*). Dans les travaux modernes sur Ie peuplement du Nord-Ouest, les Aquiflavienses sont réguligrement cités & c6té des autres peuples qui habitaient ces régions avant la conquéte romaine; or il nous parait évident que ce nom est li & la transformation juridique des peuples e: des eités & T'époque des Flaviens et que Ie peuple qui habitait la région de Chaves possédait avant cette période un nom indigéne propre. Une recherche dans l'onomas- tique du Nord-Ouest permet de constater que des roms proches de celui des Turodi se retrouvent & Chaves oi une inscription funéraire est fait pour un défunt dont le nom est incomplet mais qui se dit: «?V/RODI F(itius)» (*), & Bragance oi une autre pierre funéraire est dédié a: «CLODI/O TVR/ON! (filio) (*). Enfin, une dédicace & la divinité Reva HO Rioiamée, 1, 6,89 G*) Correction dans B, Hiner, C, 1. L411, p, 381 6 sul par C, Mier dans son &4ition de Ptolemée, (G8) A. Rodriguez Oolmenero, op, ft. p. 227-251 (2) P-Le Rou ot A. Tranoy, Rome ct ls tndigines dana le Nord-Ouest 46 Ia péninsule tbérique, Problémes Wépigraphie et histoire... Mél Cosa, Vely IX. 1973, . 222, (5, B., IX, 278 = Portugalia, , 1-4, 1905-1908, p, 124126, ° 6, (29) 0,1, Bay 1h, 2504, = 4 A PROPOS DES

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