Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
Bien que n’étant pas encore magistrats, les auditeurs de justice, qui
appartiennent néanmoins déjà au corps judiciaire, prêtent serment et
perçoivent un traitement. Pendant leur période de stage, ils participent à
l’activité de la juridiction à laquelle ils sont affectés, sans pouvoir
cependant rendre de décisions. Ils peuvent toutefois, par exemple, non
seulement assister, mais également participer avec voix consultative aux
délibérés de la juridiction, présenter devant celle-ci des réquisitions ou
procéder à des interrogatoires.
Il s’agit d’un mode de recrutement ancien, prévu depuis 1960, mais qui a
tardé à se développer, certainement en partie en raison des réticences
qu’il a toujours suscitées de la part des magistrats professionnels
attachés à la voie du concours, mode de recrutement impartial et
égalitaire.
Pour pouvoir être placé dans cette situation administrative, il faut remplir
les conditions suivantes :
a) La prestation de serment
b) L’installation
Chapitre 2. L’indépendance
C’est pour cette raison que le statut des magistrats prévoit des garanties
particulières destinées à les protéger des pressions extérieures et qui
vont les distinguer de l’ensemble des autres corps de la fonction
publique : elles portent essentiellement sur leur inamovibilité et le
déroulement de leur carrière.
L’inamovibilité signifie qu’un juge ne peut faire l’objet, sans son accord,
d’une mesure individuelle quelconque prise à son encontre par le
Gouvernement. On estime en effet qu’il s’agit là d’une garantie
indispensable à une bonne justice pour mettre à l’abri le magistrat de la
pression, qui pourrait consister à le menacer de le déplacer.
Mais cette garantie n’est prévue que pour les magistrats du siège.
Indépendants, ils n’ont d’ordre à recevoir de personne dans l’exercice de
leurs fonctions, pas même d’un magistrat d’un grade plus élevé. Ils
demeurent libres de juger comme ils l’entendent, dans le respect des
règles de droit. Seules les voies de recours sont là pour corriger ou
modifier leurs décisions.
(De 1959 à 1994 le secrétariat du CSM est exercé par des magistrats qui
sont très proches du Président de la République, qui peuvent être en
même temps son conseiller technique pour les affaires judiciaires. Sous
la présidence de Georges Pompidou, c’est Mme Simone Veil qui est
secrétaire. Sous la présidence de François Mitterrand, Mme Danièle
Burguburu a été secrétaire du CSM, de 1981 à décembre 1992, date à
laquelle elle a été nommée au tour extérieur conseiller d'Etat en service
ordinaire. Elle a été remplacée jusqu’en 1995 par Mme Paule Dayan, fille
de M. Georges Dayan, un ami intime du Président de la République, qui
depuis 1981 était, notamment, chargée au palais de l'Elysée des affaires
judiciaires.)
I. La hiérarchie judiciaire
Pour être inscrit au tableau d’avancement, il faut être proposé par son
premier président ou son procureur général et justifier des qualités
voulues pour accéder au grade supérieur.
Pour pouvoir être nommé à la hors hiérarchie, il faut avoir exercé des
fonctions du premier grade dans deux juridictions différentes.
L’avancement se fait au choix, avec la prise en compte de subtils critères
d’ancienneté. La loi du 5 mars 2007 a ajouté comme condition, qui ne
s’appliquera qu’aux magistrats nommés à compter de cette date dans
leur premier poste, d’avoir effectué une mobilité à l’extèrieur du corps
judiciaire. A l’heure actuelle, il faut entre 10 et 14 ans d’ancienneté au
premier grade pour accéder à la hors hiérarchie.
II. L’évaluation des magistrats
Tous les deux ans, les magistrats, à l’exception des premiers présidents,
des procureurs généraux et des magistrats hors hiérarchie de la Cour de
cassation, font l’objet d’une procédure d’évaluation par leur supérieur
hiérarchique.
Chapitre 3. L’impartialité
Section I. Définition
Quel que soit le procès à juger, il est interdit à un magistrat d’exercer des
fonctions lorsqu’il a un lien de parenté ou d’alliance avec un magistrat de
la même juridiction. Ainsi, l’art. R 761-1 du COJ dispose que « les
conjoints, les parents et alliés jusqu’au degré d’oncle et de neveu
inclusivement ne peuvent être simultanément membres d’un même
tribunal ou d’une même cour en quelque qualité que ce soit », sauf
dispense accordée par décret, si du moins le tribunal comporte plusieurs
chambres et qu’il ne s’agit pas d’un des chefs de juridiction.
En dehors des cas précédemment cités, il peut arriver que l’un des
plaideurs ait des raisons sérieuses de suspecter l’impartialité d’un ou
plusieurs de ses juges.
Mais s’il ne prend pas cette initiative, le plaideur qui a des raisons
sérieuses de suspecter l’impartialité d’un juge ou d’une juridiction toute
entière peut les faire écarter en procédant à la récusation ou en
demandant le renvoi pour cause de suspicion légitime.
I. La récusation
9
J. Héron, T. Le Bars, Droit judiciaire privé, Domat Montchrétien, 3e ed. 2007, n° 1105, S. Guinchard, F .
Ferrand, Procédure civile, Dalloz, Précis, 28e ed. 2007, n° 646
10
2eme civ 14 septembre 2006, pourvoi n° 04-20524, Bull. civ. II n° 222
fondement juridique de sa décision ; l’usage de termes injurieux envers
une partie suffisait à démontrer l’existence d’un parti pris contre une
partie et la méconnaissance aussi flagrante de ses devoirs privait sa
décision de toute validité. Aurait-il pu encore être ajouté qu’en se
prononçant par de tels motifs insusceptibles de se rattacher à l’exercice
de fonction juridictionnelle, le juge était sorti gravement des limites de
ses attributions et avait commis un excès de pouvoir. Il n’importait pas
non plus que le grief d’impartialité ne fut pas soulevé avant la clôture
des débats puisque, en quelque sorte, les motifs du jugement
constituaient un élément nouveau auquel les parties n’avaient pu
renoncer par avance. Il n’aurait donc pas été équitable d’empêcher les
parties de s’en prévaloir pour la première foi devant la Cour de
cassation puisqu’elles ne pouvaient pas en faire état auparavant. Aussi,
ce n’est pas le refus du juge de se déporter pour juger l’affaire ou la
procédure suivie qui est constitutif d’une violation de l’article 6-1, mais la
motivation de la décision elle-même11. La Cour de cassation affirme ainsi
que le droit eu procès équitable contient celui d’être jugé par une
décision dont les motifs ne sont pas empreints de partialité.
11
A notre connaissance, il n’existait qu’un seul précédent en ce sens en un arrêt de la chambre des requêtes du
14 février 1911 (D 1991, 1, p 224) qui avait cassé pour excès de pouvoir la décision d’un tribunal qui avait «
formulé, sans utilité pour la solution du litige, en dehors de tout débat contradictoire avec les intéressés, des
appréciations d’un caractère général et outrageant pour les personnes qui y étaient visées ».
12
lire sur ce sujet Florence Bussy, L’erreur judiciaire, D 2005, Chron p 2552, Jean-Claude Magendie, La
responsabilité des magistrats : contribution à une réflexion apaisée, D 2005, Doctrine p 2414)
Mais la responsabilité du juge ne peut se résoudre de la même façon
que celle d’un autre décideur public ou d’une personne privée. La
magistrature n’est pas une profession comme les autres. Contrairement
au fonctionnaire chargé d’un service public, dont le rôle est, justement,
de rendre un service, au sens étymologique du terme, le juge a d’abord
pour mission de dire le droit. Et cette fonction, qui peut d’ailleurs ne
rendre service à personne, porte par nature préjudice à une partie. La
décision de justice a nécessairement pour finalité et pour objet de
contraindre quelqu’un ou de lui infliger une sanction. Le glaive de la
justice est, par essence, préjudiciable, désagréable et porteur de
ressentiments envers celui qui l’a rendu. La tentation est grande pour le
justiciable de considérer que s’il a perdu son procès, c’est d’abord de la
faute du juge qui, en adoptant un raisonnement erroné, ou en faisant une
fausse application de la loi, ou en tenant pour faux ce qui et vrai, ou
inversement, a commis une erreur judiciaire.
Il ne faut pas oublier que ce soit en matière pénale ou civile, le juge n’est
pas maître de sa saisine. Le juge d’instruction ne peut instruire sur des
faits dont il n’est pas saisi tandis que, selon l’article 4 du nouveau Code
de procédure civile, l’objet du litige est déterminé par les prétentions
respectives des parties.
Le juge ne juge qu’en fonction des éléments que lui donnent les parties
en la cause (ce qui explique notamment le principe de la relativité de
l’autorité de la chose jugée) de sorte qu’il n’a qu’une vision fragmentaire
de la situation de fait qui est à l’origine du litige, voire statuer sur des
faits tronqués. C’est l’une des raisons pour lesquelles la vérité judiciaire
est une vérité relative : les éléments pris en compte par le juge peuvent
ne refléter que partiellement la situation des parties en matière civile, ou
les faits imputables au défendeur en matière pénale13.
Le juge est aussi tributaire de la qualité des éléments de preuve qui lui
sont produits, voire de leur admissibilité. Ainsi, par exemple, il ne peut,
en matière civile, se fonder sur des éléments de preuve dont il aurait
personnellement connaissance et qui n’auraient pas été produit par les
13
Florence Bussy, L’erreur judiciaire, D 2005, Chron p 2552, n° 8
parties. Le juge ne peut non plus se fonder sur des éléments de preuve
recueillis de façon déloyale14 ou qui ne correspondent pas aux
prescriptions légales (par exemple l’interdiction du recours aux preuves
autres que littérales en matière de contrat). Ainsi, en droit civil la
recherche de la vérité peut entrer en conflit avec d’autres impératifs,
jugés également dignes de considération15 : le souci d’assurer la sécurité
des transactions, la protection d’une des parties.
14
2eme civ 7 octobre 2004, bull n° 447
15
Florence Bussy, op. cit. n° 11
16
Florence Bussy, op. cit. n° 8
C’est aussi prendre le risque de déstabiliser les magistrats et de porter
atteinte à leur indépendance. Le droit est loin d’être une science exacte.
Les règles de preuve n’ont pas la prétention d’être infaillibles. Le nombre
d’affaires en attente d’être jugées ne permettent pas toujours de disposer
du temps nécessaire à l’écoute du justiciable, à l’étude de son dossier, à
la motivation de la décision. Or, le juge n’a pas la possibilité de
s’abstenir. (art. 4 du Code civil). Il est tenu de statuer, quelles que soient
les circonstances, même en cas de silence, d’obscurité ou d’insuffisance
de la loi, sous peine de commettre un déni de justice. Parce que, dans
l’obligation où il est de statuer, le juge n’est pas en droit de suspendre sa
décision jusqu’à ce qu’il accède à une certitude parfaite, le juge en est
réduit à se prononcer en faveur de la meilleur preuve17 .
Mais pour autant, le juge n’est pas au-dessus des lois. Il est, comme les
autres professionnels qui concourent à l’œuvre de justice, soumis à
l’obligation d’exercer son métier avec compétence et sens des
responsabilités. Il ne bénéficie donc d’aucune impunité.
17
G. Cornu, La Vérité et le droit, in L’art du droit en quête de sagesse, PUF 1998, p 211
Il serait donc anormal que les magistrats puissent, sous prétexte
d’indépendance, se dispenser de devoir rendre des comptes. Leur
responsabilité apparaît d’ailleurs même comme l’indispensable
contrepartie de leur indépendance.
Ont ainsi été récemment jugés que commettaient une telle faute :
Cass Ass. Plen 23 février 2001, bull ci v n° 5, D 2001, jur p 1752 note C.
18
Debbash
19
La Cour de cassation venant ensuite préciser qu’une telle action n’est recevable que « lorsque l’exercice des
voies de recours n’a pas permis de réparer le mauvais fonctionnement allégué de la justice » (1ere civ 23 mai
2003, bull n° 105, 11 janvier 2005, bull n° 20), faisant ainsi de l’action de l’article L 781-1 une cause subsidiaire.
20
Cass. 1ere civ. 14 mars 2006, Bull. Civ. I n° 140, confirmant notamment TGI Paris 22 janvier 2003, Gaz. Pal.
Du 10 mai 2003
extérieure au service de la justice21.
Dés lors, s’il l’on peut engager la responsabilité de l’Etat pour des actes
non juridictionnels, comme par exemple des irrégularités commises par
des officiers de police à l’occasion d’une opération de police judiciaire,
des erreurs matérielles commises par le greffe empêchant l’exécution
d’une décision, des délais de procédure excessifs, il n’est pas possible
d’obtenir une indemnisation pour un jugement mal jugé.
21
Cass. 1ere civ. 4 juillet 2006, Bull. Civ. I n° 298
22
CA Paris 29 janvier 1997, Gaz. Pal. Du 15 mai 1997
Par ailleurs, la jurisprudence récente de la Cour de justice des
communautés européennes va dans le sens de la responsabilité de
l’Etat du fait de l’activité juridictionnelle des juges.
L’article 149 permet à toute personne ayant fait l’objet d’une détention
provisoire au cours d’une procédure terminée à son égard par une
décision de non-lieu, de relaxe ou d’acquittement de demander au
premier président de la cour d’appel l’indemnisation du préjudice moral
et matériel qu’elle a subi à cette occasion.
23
CJCE 30 septembre 2003, Kôbler c.Autriche aff. C-224/01, JCP 2003, ed. Adm et collectivités territoriales p
1943 note O. Dubos, Procédures, novembre 2003, n° 240 ob C. Nourissat
24
Dans un arrêt du 4 juillet 2006, la Cour de cassation a jugé que la faute engageant la responsabilité de l’Etat
pouvait résulter de l’inadéquation des contrôles exercés en fonction de la mesure choisie pour la protection de
l’incapable (Cass 1ere civ 4 juillet 2006, JCP ed. G, II, 10118 note Fossier)
Cette responsabilité n’est pas subordonnée à la preuve d’une faute
commise par le juge d’instruction. C’est un cas de responsabilité sans
faute fondée, comme souvent en matière de responsabilité
administrative, sur la théorie du risque que fait courir l’action répressive
sur les citoyens.
Il ne s’agit pas là non plus d’une responsabilité pour faute car la révision
ne peut être obtenue que pour des faits survenus postérieurement à la
décision de condamnation ou qui n’avaient pas été portées à la
connaissance du juge.
Comme tous les autres fonctionnaires, ils sont tenus de résider au lieu
où ils exercent leurs fonctions (art. 13 de l’ord. du 22 décembre 1958) et
sont protégés contre les menaces et les attaques de quelque nature que
ce soit dont ils pourraient être l’objet dans l’exercice de leurs fonctions.
I. Interdictions
Cela n’a cependant pas empêché ces dernières années les magistrats
de manifester leur mécontentement par des actions symboliques telles
que défilé dans les couloirs du palais de justice, renvoi des affaires,
heure d’audience différée.
II. Incompatibilités
Enfin, nul magistrat ne peut être nommé dans une juridiction dans le
ressort de laquelle il a exercé depuis moins de 5 ans des fonctions
d’auxiliaire de justice.
25
décisions du 8 février 1981, confirmé par Conseil d’Etat, requête n° 33724, 5 mai 1982, M. Bidalou, eg.
Décision du 27 juin 1991,
26
décision du 8 février 1981 op. cit. également décision du 14 décembre 1994
27
Rapport n° 3125 fait au nom de la commission d'enquête chargée de rechercher les causes des
dysfonctionnements de la justice dans l'affaire dite d'Outreau et de formuler des propositions pour éviter leur
renouvellement (Assemblée nationale, 6 juin 2006).
« En étant très attachée à préserver les actes juridictionnels, qui
échapperaient à toute mise en cause possible, votre commission, quant
à elle, propose que la méconnaissance manifeste par les juges des
principes directeurs de la procédure civile et pénale puisse engager leur
responsabilité. À cette fin, ces principes directeurs recevraient un
ancrage législatif dans le code de déontologie appelé à figurer dans le
statut 28».
31
Décision 2007-551DC du 1er mars 2007
32
Proposition n° 71 de la commission d'enquête parlementaire, Rapport n° 3125 (Assemblée nationale, 6 juin
2006) p. 524
Ces éléments, a jugé le Conseil, ne pouvaient toutefois prévaloir sur une
jurisprudence qui, au nom de la séparation des pouvoirs, interdit de faire
d'un organisme administratif l'acteur d'une procédure juridictionnelle.
Dans une décision de 1990, le Conseil a en effet jugé, sur le fondement
des dispositions de l'article 64 de la Constitution pour les juridictions
judiciaires, et sur le fondement d'un principe fondamental reconnu par
les lois de la République pour les juridictions administratives, que
l'indépendance des juridictions et le caractère spécifique de leurs
fonctions excluent tout empiètement d'autorités administratives33. Il avait
ainsi émis une réserve quant au rôle de la commission nationale des
comptes de campagne et des financements politiques par rapport au
juge administratif34.
La confusion des genres créée en l'espèce par l'intervention du
Médiateur de la République, autorité administrative, dans une procédure
disciplinaire visant un magistrat, laquelle pouvait être difficilement
dissociable de l'instance première, était constitutive d'un empiètement de
l'administration sur une activité juridictionnelle.
En effet, si le Médiateur ne pouvait porter une appréciation sur les actes
juridictionnels, il avait néanmoins le droit de « solliciter tous éléments
d'information utiles » auprès des chefs de cour d'appel ou des tribunaux
supérieurs d'appel. Lorsqu'il estimait que les faits en cause étaient de
nature à recevoir une qualification disciplinaire, il transmettait la
réclamation au ministre de la justice aux fins de saisine du Conseil
supérieur de la magistrature. Le garde des sceaux n'était certes pas tenu
d'engager des poursuites disciplinaires, mais il devait, s'il ne le faisait
pas, en informer le Médiateur par une décision motivée. Le Médiateur
pouvait alors « établir un rapport spécial qui est publié au Journal
officiel ».
Compte tenu de l'ensemble des prérogatives ainsi accordées au
Médiateur, le Conseil constitutionnel a donc censuré l'article 21 de la loi
organique comme contraire à l'indépendance de l'autorité judiciaire et à
la séparation des pouvoirs.
Parmi les pays qui ne retiennent pas ce principe, on peut noter les
situations suivantes : si le juge emploie inutilement des termes
particulièrement durs ou violents, (Norvège), ou encore inappropriés,
irrespectueux (Espagne) , racistes, sexistes, révisionnistes ou passibles
de toute autre incrimination pénale (Luxembourg). En Belgique35,, le juge
peut être poursuivi disciplinairement chaque fois que le contenu ou les
conséquences de son jugement constituent une infraction à ses
obligations déontologiques, tels que, par exemple un manquement à son
devoir de motivation. La Cour de cassation belge admet aussi le principe
de la responsabilité de l’Etat en cas de faute lourde dans l’activité
juridictionnelle à la triple condition :
- la décision juridictionnelle fautive doit avoir été au préalable
réformée par l’exercice d’une voie de recours,
- le magistrat ne s’est pas comporté suivant le critère du magistrat
normalement et prudent
- le dommage ne peut être réparé par le seul exercice de la voie de
recours36.
38
Selon la communication de Horst HEITLAND magistrat de liaison d’Allemagne
à Paris, lors des Entretiens d’Aguesseau 2005
39
Intervention de Victor Moreno Catena Professeur à l’université de Carlos III
de Madrid lors du même colloque
40
selon un article de Maria Giuliana Civini, magistrat à la Cour de cassation,
ancien membre du CSM
désormais, constitue une infraction disciplinaire : la violation
grave de la loi déterminée par une faute inexcusable,
l=altération des faits à la suite d=une négligence inexcusable,
l=omission de motivation, la rédaction consciente d=une
décision comportant une contradiction entre motivations et
dispositif, l=accomplissement d=un acte étranger à toute
activité juridictionnelle. Le texte précise, toutefois, que
l=interprétation de la loi accomplie selon les règles ne peut
constituer une infraction disciplinaire (alors que pendant les
travaux parlementaires la prohibition de la Ajurisprudence
créative@avait été prévue mais fut, finalement, écartée) .
41
CJCE 30 septembre 2003, Kôbler c.Autriche aff. C-224/01, JCP 2003, ed.
Adm et collectivités territoriales p 1943 note O. Dubos, Procédures, novembre
2003, n° 240 ob C. Nourissat
- pour les magistrats du siège : la formation compétente
pour les magistrats du siège statue comme conseil de
discipline des magistrats du siège. Elle est alors présidée
par le Premier président de la cour de cassation.
- les procureurs sont investis par la loi d’un pouvoir qui leur
est propre. Il en résulte que le Garde des Sceaux ne peut
se substituer à eux et qu’une décision, même prise contre
les ordres de leurs supérieurs hiérarchiques, produit tous
ses effets de droits.
Ce type d’intervention est prévue par la loi pour toute une série
d’hypothèses pour lesquelles il est considéré qu’une action civile est
engagée au nom de l’intérêt général. Exemple en matière d’état des
personnes (état civil, nationalité, mariage) en matière de tutelle des
majeurs ou en matière de redressement judiciaire ou de liquidation d’une
entreprise.
Sous-section 2. Attributions en matière pénale