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Introduction générale
I / la naissance de microcrédit
I / La Microfinance et le microcrédit
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Introduction générale
Le microcrédit est sans aucun doute l’innovation qui a permis la lutte contre la
pauvreté, objectif prioritaire de la communauté internationale depuis le lancement,
en 2000 par l’ONU, des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et
la déclaration des Nations Unies de 2005 comme année internationale du
microcrédit.
Mais beaucoup voient dans le microcrédit bien plus qu’un simple instrument
financier. Pour eux, le microcrédit devrait favoriser une transformation en
profondeur de la vie des plus pauvres. Donner cet outil financier à des familles- et
souvent à des femmes, ce qui est sans doute encore plus important- leur assurerait
non seulement un moyen de vivre mais une dignité, les conduirait à investir plus
pour leur santé ou l’éducation et à réduire la discrimination contre les femmes et
les petites filles.
Le secteur est réglementé par la loi 18-97 du 1er avril 1999 qui considère comme
micro crédit tout crédit d'un maximum de 50000 DH "tout crédit dont l'objet de
permettre à des personnes économiquement faibles de créer ou de développer
leur propre activité de production ou de service en vue d'assurer leur insertion
économique".
Selon la légende, le microcrédit a été " inventé " par le Professeur Yunus dans les
années 70, au Bangladesh et qui consiste à prêter aux plus démunis de façon
solidaire.
Ce système a été appliqué dans les milieux ruraux en premier lieu, après il est
développé rapidement et a été exporté à travers le monde surtout dans les pays en
voie de développement et même dans les pays développée comme le cas de
France.
I / La naissance de microcrédit.
Le micro crédit prend un essor énorme dans les années 70 grâce au Muhammed
Yunus, Professeur d'économie a l'université Chittacong qui a inventé et lancé le
projet de micro crédit dans son pays natale le Bangladesh. (1)
Ce projet de prêt de l'argent aux plus démunis a donné des effets positifs et le(2)
professeur décidera de continuer cette voie avec l'appui des banques, mais le
problème découvrez que les banques ne prêtent pas d'argent aux pauvres qui
n'offrent pas de garantie d’où la naissance de la "Grammen Bank "la banque des
pauvres" qui prêtent aux gens rejetés de système bancaire traditionnel.
Cette idée de créer une banque pour les pauvres a provoqué une fabuleuse
révolution qui touche le destin des millions d'individus qui vit en dessous de seuil
de pauvreté puisque ces microcrédits ont permis d'améliorer les conditions de vie
des pauvres qui commencent à exercer des petites activités (l'élevage, l'agriculture,
le commerce…) et retrouver un véritable travail. Selon Muhammed Yunus:
(1) : www.babyloan.org/history.aspx
La Grameen Bank est une banque pour les pauvres et par les pauvres, et qui a pour
but le changement de système bancaire traditionnel et rendre le crédit accessible à
ceux qui sont habituellement exclus du système bancaire.
Lancée sous sa forme de projet pilote en 1976, devenu banque à charte en 1983.la
Grameen Bank a étendu ses activités à 80275 villages en 2007, et a consenti des
prêts à 7034 millions de membres (dont 97 % sont des femmes) (3).
Au début, la Grameen Bank prête aussi bien aux hommes qu'aux femmes puisque
les femmes étaient minoritaires en raison de la peur d'emprunter. Après 6 ans de
son fonctionnement, les gestionnaires de la banque arrivèrent à équilibrer le
nombre des clients et clientes, avec ces efforts le taux des femmes bénéficiaires
des micros crédit a augmenté puisque ces dernières ont un profil idéal pour ce type
de financement, en effet avec ce petit budget elles sont capables d'améliorer leur
niveau de vie.
Parmi les activités financées par la Grammen Bank sont celles qui emploient un
bon nombre de main d'œuvre active à savoir:
- l'élevage ;
- l'agriculture ;
-le commerce ;
-la sylviculture ;
- le colportage ;
-les boutiques ;
(3) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Grameen_Bank
Le mécanisme est simple: un groupe de cinq personnes, évalue la viabilité des
projets mais chacun assure le remboursement de son emprunt. Au début, (4)
2emprunteurs parmi les autres reçoivent un prêt pour 5semaine, dés que les 5
premières échéances sont remboursées, 2 autres membres peuvent recevoir leur
prêt, si les 4 membres ont bien remboursés leur prêt le dernier peut aussi recevoir
son prêt. Donc La promesse de crédits successifs, de montants croissants,
constitue une incitation à la discipline et à la responsabilité du groupe.
(4) : "Grameen Bank au Bengladesh" par Syed M. Hashemi dans "Microfinance pour les
pauvres?" FIDA/OCDE 1997. www.inti.be/ecotopie/micrbanq.html
III / l'évolution de microcrédit dans le monde.
Les initiatives de microcrédit, sur le modèle de la Grameen Bank au Bangladesh
se multiplient a travers le monde, en effet la microfinance s'est imposée auprès des
organisations international, la banque mondiale et beaucoup d'institutions
mondiales, donc la micro finance a fait référence à tous les programmes de
services financiers qui offrent des crédits aux personnes en situation d'extrême
pauvreté, afin de leur permettre un travail autonome.
Encadre:
(7) :http://www.babyloan.org/fr/Microfinance-Tout_Savoir-Chiffres.html
Introduction de chapitre2:
(10) : GUERIN, I., «La microfinance et la création d’entreprises par les chômeurs – la situation
dans quelques pays européens et en Amérique du Nord», Mars 2002.
(11) : REIFNER U. et autres «Conditions réglementaires pour l’extension du crédit à but social.
Situation française. Synthèse européenne», Paris, EFICEA, 2001, p ,26.
Microfinance et finance
Le "micro crédit" est un petit prêt (micro: petit ; crédit: prêt) octroyé aux
personnes rejetés de crédit classique, de droit commun de crédit .c'est un crédit
social puisqu'il est adressé justement aux personnes qui n'ont pas de garantie et qui
ne peuvent pas obtenir un crédit.
Ces gens dits micro entrepreneurs, sont des personnes qui gèrent des entreprises de
très petites tailles et qui travaillent souvent dans le secteur informel ou non
structurés, employant généralement entre une et dix personnes. Les micro-
entreprises, spécialisées dans des activités de production, de commerce ou de
service, constituent une source importante de revenu et de travail pour une
proportion importante des populations des pays en voie de développement
le micro crédit donc destiné à tous ces individus qui composent la partie de
marché exclu ou mal servi par les institutions financières classiques (banques,
assurances).
Le fonctionnement de microcrédit:
Les services de micro crédit sont plus souples que les banques traditionnelles en
matière de condition de prêt et de remboursement mais moins que les prêteurs
informel. Mais le micro crédit a crée sa propre mécanique de fonctionnement qui
permet de contrer les deux obstacles principaux à la financiarisation des
populations pauvres que sont l’apparente absence de garanties sur les
La logique de la solidarité
La solidarité du groupe est un moyen qui remplace les garanties financières exigée
par les banques .Dans ces groupes, les bénéficiaires vont recevoir leurs prêts et
rembourser leurs échéances en même temps. Et si jamais il arrive qu’une personne
du groupe ne puisse rembourser le prêt, c’est au groupe entier de trouver une
solution et le défaut de remboursement par ce membre du groupe risque l'accès
futur du groupe au crédit d’où l'intérêt de la logique de solidarité dans la réduction
de risque de défaillance.
Le service de proximité:
Les institutions de micro finance revêtent plusieurs formes .les modèles le plus
connus sont la tontine, le coopérative ou mutuelle d'épargne et de crédit et le
modèle de "crédit solidaire". Les modèles les plus courants répertoriés en Afrique
de l'Ouest sont notamment: les coopératives et mutuelles d'épargne et de crédit,
les crédits solidaires, les projets (ONG et fondation) ayant une activité de crédit,
les tontines.
Les coopératives d'épargne et crédit sont considérées comme les pionnières dans la
microfinance, contrairement à d'autres IMF, les coopératives ne ciblent pas les
clients pauvres mais ils ciblent significativement les populations pauvres, en effet
les coopératives ont pour particularités de faire de l'intermédiation financière et
leurs prestations de services portent simultanément sur l'épargne et le crédit.
Les tontines;
La tontine peut être définie (ph, Hugon, 1990) comme "des fonds d'épargne
rotative ou les levées bénéficient à chacun des sociétaires selon un ordre
préétabli, mais (13) révisable, Chacun peut prêter et emprunter et remplacer
une créance par une dette, celles-ci ne sont pas assorties d'intérêt".
En effet, les programmes de micro crédit ont pour but essentiel :la lutte contre la
pauvreté en accroissant les revenus des emprunteurs d’où l'importance de micro
finance qui est traité normalement comme un objet en soi et un facteur ou moyen
de développement et de lutte contre la pauvreté.
importantes dans les zones ruraux, d'ou la pluparts des paysans restent dépendant
de l'agriculture et exposé des problèmes climatiques et aux cycles agricoles.la
diversification des revenus peut prévient soit de l'introduction des nouvelles
activités agricoles soit de développement d'autres activités non agricoles.
Effets sur l'épargne: les clients du microcrédit accroissent leur épargne, soit parce
qu'ils sont obligés de constituer une épargne pour obtenir un crédit, soit parce
qu'ils peuvent économiser une partie de leur surcroit de revenus, cela leur permet
de lisser leur consommation, d'investir dans des activités rémunératrices et de ce
prémunir contre les infortunes. Des études ont montré que la pluparts de ces
épargnes sont effectivement affecté à des investissements comme l'amélioration de
logement et l'achat d'actifs productifs.
Effet sur la production: le crédit permet d'entreprendre ou de développer des
activités et aussi la modification des méthodes de production par l'acquisition
d'intrants améliorant le rendement.ces transformations crée de l'emploi pour les
emprunteurs qui peuvent accroitre leur production grâce à l'utilisation de nouvelle
technologie.
Dans les pays en voie développement, l'exclusion n'est pas juste financière ou
bancaire, les pauvres sont aussi exclu de service tel que l'éducation, la santé.
Pour cette raison les services de la microfinance sont diversifiés dans ces zones on
offrant des activités de formations, d'alphabétisme ou d'éducation.
Au Maroc, le client des associations de microcrédit s’est révélé être un client actif
et solvable, qui a besoin d’un large éventail de produits de microcrédit. Après des
études concluantes de faisabilité du financement du logement par le microcrédit,
les pouvoirs publics ont jugé utile de procéder en 2004, à l’extension du champ
d’application de la loi 18– 97 relative au microcrédit, et ce au financement du
logement social, ainsi qu’à l’électrification et l’approvisionnement de l’eau
potable des ménages démunies.
La mise en place de ce cadre légal incitatif ainsi que la mobilisation par les
pouvoirs publics de ressources financières au profit de ce secteur, ont permis de
lui conférer un rôle encore plus appréciable en tant qu’instrument privilégié de
développement de l’économie sociale. De fait, les associations de microcrédit ont
pu acquérir une grande flexibilité dans la conception et la consistance des produits
Compte tenu de tout ce qui précède, cette partie aura pour objectif de mettre en
évidence les principales spécificités de l’environnement général de l’activité du
microcrédit au Maroc, et notamment de son cadre juridique et fiscal, mettre en
évidence les spécificités du financement par microcrédit, les opportunités de
développement du secteur et les contraintes auxquelles il se trouve confronté.
Sport, éducation, loisir, culture et santé, les associations sont activement présentes
dans tous les domaines de la vie quotidienne des citoyens marocains et s’adonnent
même – en réaction aux mutations économiques et sociales – à des domaines de
recherche-action et au règlement de certains problèmes particuliers. Devenant
par mérite des collaborateurs remarquables des pouvoirs publics et partenaires
privilégiés des ONG internationales, les associations commencent à gagner la
confiance des entreprises.
Toutefois, il est évident que le secteur associatif marocain, animé à plus de 90%
par des bénévoles, est loin du niveau de ses voisins palestiniens, libanais ou
égyptiens. Le peuple des bénévoles est plutôt familial, du secteur privé,
pratiquants, professions indépendantes et libérales, classes moyennes supérieures,
militants. On les trouve surtout dans les grandes villes du Royaume.
Malgré la noblesse des activités et des intentions, le secteur associatif souffre lui
aussi de nombreux handicaps qu’il se doit de résorber s’il veut confirmer son
statut de composante incontournable du discours collectif et de la vie publique. A
commencer par un décompte et un suivi du développement du secteur plus
rigoureux. Aujourd’hui, personne n’est capable de compter avec un tant soit peu
de rigueur le nombre d’associations, d’employeurs, de salariés ou de bénévoles,
Pour conclure, on peut affirmer que dans ce domaine, toutes les sphères sont
touchées, du décideur en passant par l’intermédiaire jusqu’à l’agent sur le terrain.
Triste constat, mais réel qui fait des belles philosophies, de piètres concrétisations
sur le terrain. Or, les débats et réformes actuels entreprises dans les secteurs ont
dans l’ensemble porté sur le renforcement de la transparence
Le secteur de microcrédit au Maroc, encadré depuis 1999 par une loi sur la micro
finance, bénéficie d’un contexte institutionnel favorable et de l’appui de l’Etat,
notamment par le soutien financier du fond HassanII.
L’Association ATIL MC
L’Association ATIL MC a été créée en janvier 2001 et a démarré ses activités en
mai 2001 en collaboration avec l’ONG italienne APS et le Ministère des Affaires
Etrangères italien pour promouvoir un modèle de développement économique
dans la wilaya de Tétouan.
L’association ATIL MC soutient la création de Micro-entreprises et leur
renforcement par le biais de services financiers et de soutien (formations,
assistance technique et commerciale)
Fondation ARDI
-Apporter son appui moral, technique ou matériel à tout organisme ayant pour
vocation la promotion de la micro entreprise ;
Pour répondre à la demande des ménages à faible revenu, les IMC offrent une
variété de produits. Le mécanisme le plus utilisé est celui des groupes solidaires.
La société de cautionnement mutuel (SCM) est aussi proposé, mais seulement par
une seule institution.
Le mécanisme des groupes solidaires est déjà largement accepté par la plupart des
IMC marocaines. Généralement, les groupes se constituent eux-mêmes pour
assurer une meilleure cohésion et ils se composent généralement de 4 à 5
personnes. Pour certaines associations, les groupes sont seulement un moyen de
garantie des prêts des membres, tandis que pour d’autres, ils constituent un moyen
de règlement des problèmes quotidiens des clients dans leur vie professionnelle.
Ce mode de garantie fonctionne plus commodément dans le milieu rural où les
individus vivent plus en communauté qu’en milieu urbain
2.2- Les sociétés de cautionnement mutuel :
C’et la Banque Centrale Populaire qui a introduit cette méthode. Les sociétés de
cautionnement mutuel sont des associations à but non lucratif créées par des petits
entrepreneurs et/ou par divers organismes de promotion. Leur principale fonction
consiste à offrir une garantie aux banques afin que les micro-entreprises puissent
obtenir un crédit à des conditions favorables. C’est ainsi que les petits
entrepreneurs membres, qui demandent un crédit sans disposer des garanties
requises par les banques, peuvent faire appel à la société de cautionnement mutuel
via l’apport du fonds de garantie.
Il est nécessaire que ces sociétés se localisent dans des endroits où il y’a un lien
étroit entre les entreprises et les partenaires locaux1. Le Maroc compte 21 sociétés
de cautionnement mutuel. Celles-ci couvrent des activités économiques
homogènes : services de transport (taxis), coiffeurs, artisans et transporteurs
routiers.
Les prêts individuels ont été offerts au début par quelques IMC après une période
d’expériences pilotes. Par rapport aux prêts solidaires, leurs montants et durées de
remboursement sont généralement plus importants et taillés sur mesure aux
spécifités de l’emprunteur. Ils sont aussi adossés à des garanties adaptées aux
réalités des clients.
Des programmes de prêts individuels au logement ont été lancés en 2004, après la
modification de la loi n° 18-97 relative au microcrédit. Aussi, nous assistons à
l’apparition de produits pour l’élevage spécialement pour le milieu rural.
En janvier 2004, la loi marocaine a autorisé les IMC à accorder des prêts logement
à leurs clients. Parallèlement aux IMC, l’USAID avait mené deux études sur le
financement du logement des ménages dans les milieux défavorisés en 1999 et
1
En Italie, il existe actuellement 414 SCM d’artisans, qui ont offert en l’an 2000 des
garanties de financement à 621.000 entreprises, pour un montant équivalent à 3500
milliards de USD.
2001. Elle a mis en place des fonds de garantie pour certaines IMC pour qu’elles
puissent développer leurs activités. L’AFD a aussi accordé deux prêts de dix et un
million d’euros à Al Amana qui prévoit de développer ses activités et ses produits
en direction de nouvelles populations grâce à des prêts individuels, des prêts de
logement…
Nous n’essayons pas d’établir une liste exhaustive des différents acteurs qui ont
financé les projets au Maroc, mais plutôt de donner une idée sur l’importance du
travail accompli par ces derniers et les projets qui sont prévus pour les années à
venir.
Les acteurs qui financent le secteur du microcrédit au Maroc peuvent être classés
en trois catégories : bailleurs de fonds bilatéraux, bailleurs de fonds multilatéraux
et bailleurs de fonds nationaux.
-Commission Européenne :
- Banque Mondiale :
Les fonds distribués à toutes les IMC sous forme de dons, ont pratiquement doublé
les fonds de prêts disponibles au niveau du secteur à l’époque. Ces fonds étaient
particulièrement importants pour les plus petites institutions qui étaient en manque
de trésorerie. L’importance de ces fonds démontre d’une part, la volonté de l’Etat
de faire du secteur un outil privilégié de lutte contre la pauvreté et d’autre part, que
le secteur a eu un impact considérable sur les populations et a gagné la confiance
des bailleurs de fonds.
- L’Agence du Nord :
Les bailleurs de fonds incitent de plus en plus les IMC à opérer dans le milieu
rural parce que les poches de pauvreté se développent dans ce milieu et qu’il y
existe une forte demande de financement
Etant donné que la gestion du Fond Hassan II est délégué au Ministère des
Finances, ce dernier se voit dans une position de conflit d’intérêt en ce qui
concerne le financement du secteur du microcrédit. La même entité se trouve
responsable pour les décisions de distribution de fonds et de supervision. Il serait
bénéfique de créer un organisme spécialisé dans le financement des IMC qui
pourra assurer cette mission non seulement auprès des institutions étatiques
désirant l’octroi des fonds, mais aussi auprès des bailleurs de fonds privés qui ne
veulent pas traiter directement avec les institutions.
Ainsi, cet organisme pourra établir des critères valables pour le secteur,
standardiser les méthodes de financement par rapport aux programmes cibles et
être capable de réaliser des analyses institutionnelles des IMC.
Outre le financement par les bailleurs de fonds, les IMC peuvent recourir au
financement bancaire. Seules les grandes IMC marocaines se refinancent auprès
des banques commerciales. Le secteur a pu mobiliser, en 2003, plus de 380
millions de DH en dons3, 300 millions de DH en prêts de banques marocaines et
étrangères particulièrement la Banque européenne d’investissement (BEI) et la
coopération espagnole (AECI). Les subventions opérationnelles s’élèvent depuis
le départ à 137 millions de DH4 dominés par les bailleurs de fonds internationaux.
Les partenariats conclus sont des crédits revolving mis à la disposition de l’IMC
sans taux d’intérêt, mais assortis dans certains cas d’une prise en charge d’un
risque d’impayés à hauteur de 5% et d’une participation aux frais de gestion.
Pour réaliser efficacement leurs programmes, les IMC ont besoin, certes de
moyens financiers, mais aussi d’une assistance technique qui peut être
individualisée ou généralisée.
C’et une assistance qui porte sur une seule IMC et s’opère par l’accompagnement
de cette institution pour une durée déterminée6. Plusieurs opérations devraient être
mise en place, telles que l’intégration d’un système d’information général,
3
Rapport de FNAM : « évolution du portefeuille de crédit en 2003 »
4
Fond Arabe de Développement Economique et Social (Koweït)
5
VI ème journées scientifiques du réseau « analyse économique et développement , agence
universitaire de la francophonie »
création d’une nouvelle activité, formation du personnel à l’utilisation d’un
nouveau produit, etc.
Une assistance technique est la partie intégrante d’un programme qui touche
plusieurs IMC à la fois. On peut mettre dans cette catégorie, les IMC qui ont
bénéficié du programme MicroStart qui a comporté deux volets principaux ; les
ateliers de formation dans les domaines clés du microcrédit et les consultations et
évaluations individualisées. Quelques ateliers ont été ouverts à toutes les
institutions intéressées, mais la plupart ont été réservés aux IMC bénéficiaires du
programme7
Le modèle qui prévalait jusqu’alors, appelé par les experts "ancien modèle",
s’articulait autour des caractéristiques suivantes :
• crédit subventionné,
6
Al Amana se trouve dans cette catégorie, car elle a bénéficié pendant ses premières
années d’activité d’une assistance technique de VITA financée par l’USAID. Après la fin de
cette période, c’est la CODESPA qui a pris la relève auprès d’Al Amana pour appuyer les
opérations se déroulant à Tanger. Zakoura par contre a bénéficié d’une assistance de
conseillers locaux financée par l’Union Européenne et ATIL.
7
Le programme MicroStart Maroc, mis en œuvre ne 1998 par l’organisation Save the
children en tant que fournisser international de service technique (FIST), assure la
responsabilité technique totale du programme. Cette ONG a été sélectionnée par le
Ministère des finances et le PNUD. Planet Finance Maroc est un projet lancé au début 2002
dans le cadre d’un programme pilote. Son expérience a connu un succés important d’où la
création d’une association locale, Planet.
• risque de covariance,
Par opposition a cet ancien modèle qui a montré ses limites, un modèle, préconisé
par les institutions financières internationales, a vu le jour. Il s’articule autour des
éléments suivants :
Le Maroc s’est mû en école des pays émergents en matière de lutte contre les
déficits sociaux par le moyen d’actions économiquement structurées dont les
effets générés sont durables. En effet, l’expérience marocaine dans le domaine du
micro crédit fait office de référence parmi les pays du pourtour méditerranéen, la
moitié des bénéficiaires de la micro finance dans cette région se trouvant au
Maroc. Ce positionnement régional est le résultat du bilan encourageant et de
l’accumulation rapide d’un important capital « expérientiel » des acteurs du
secteur. Au Maroc, le taux de remboursement des microcrédits, qui avoisine les
98%, atteste que cette expérience a réussi a fournir aux personnes concernées les
moyens de financer leurs projets et de les concrétiser.
En effet, cette étude a confirmé les apports réels de cet instrument dans la
réalisation des objectifs qui en sont escomptés. Il vise la répartition des revenus,
notamment, en faveur des populations économiquement faibles, et favorise la
création de l’auto emploi des jeunes et des femmes. Il constitue également un
moyen d’apprentissage de la gestion, de l’organisation et de la planification.
Les clients sont, en effet, encouragés a choisir leurs propres
investissements productifs, ils apprennent des méthodes très simples de
comptabilité, de suivi des revenus et de planification des dépenses et des
remboursements.
Il faut toutefois préciser que la micro finance n’est pas la solution miracle. C’est
un moyen qu’il faut savoir intégrer dans un arsenal de lutte contre la pauvreté et
d’amélioration des conditions de vie des populations démunies. Il faut une
conjugaison des efforts de l’Etat et des instances concernées et une véritable
politique de développement social.
De même, le microcrédit constitue une des actions qui peuvent aboutir au transfert
des activités informelles en activités formelles. Le développement de petits
projets, l’amélioration des niveaux d’épargne et l’accès des clients a des niveaux
de financement élevés auraient pour conséquence le développement, a moyen et a
long terme d’activités économiques, dûment agréées et déclarées.
Le Maroc fait partie des pays disposant d’un cadre juridique spécifique à l’activité
de microcrédit. Cette dernière est réglementée par la loi 18-97, promulguée par le
dahir 1- 99-16 du 5 février 1999.
Dans la pratique, cette inquiétude pourrait être justifiée dans la mesure où l’accès
aux sources de financement nécessaires au développement desdites associations
demeure assez difficile. En effet, les établissements de crédit et la plupart des
bailleurs de fonds exigent des associations qu’elles soient déjà viables,
financièrement, pour qu’elles puissent bénéficier de leur financement ou de leur
garantie.
Malgré la faiblesse apparente des niveaux de ces taux d’intérêts, leur conversion
en taux effectifs annuels, aboutirait a des pourcentages très élevés dépassant,
généralement, le niveau de 30% ce qui dépasse largement les taux appliqués par
les établissements de crédit. Il est a relever a ce niveau que l’application de taux
d’intérêts aussi excessifs n’est pas en adéquation avec l’objectif socio-économique
recherché par les associations de microcrédit lesquelles, de plus, se financent en
grande partie par des crédits gratuits.
Enfin, dans le cas où elles ne rempliraient pas les conditions au vu desquelles elles
ont été autorisées, les associations de microcrédit pourraient être sanctionnées par
le retrait de l’autorisation d’exercer l’activité de microcrédit ce qui entraînerait
leur dissolution.
- Les emprunts ;
- Les ressources concessionnelles que l’Etat peut mobiliser à leur profit dans le
-Sont exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée les opérations de crédit que les
associations de microcrédit effectuent au profit de leur clientèle.
-Les dons en argent ou en nature octroyés par des personnes physique ou morales
aux associations de microcrédit constituent des charges déductibles au sens de
l’article 7 de la loi n° 24-86 instituant un impôt sur les sociétés et de l’article 9 de
la loi n° l7-89 relative a l’impôt général sur le revenu.
conséquences de l’exercice de cette activité sur les autres impôts directs et impôts
locaux dont l’IS, l’impôt des patentes, la taxe urbaine et la taxe d’édilité.
D’autre part, les dispositions du dahir relatif a l’impôt des patentes, stipule que les
personnes ou sociétés de nationalité marocaine ou étrangère qui exercent une
profession, une industrie ou un commerce sont soumises a cet impôt.
Au Maroc, la loi est donc claire. Le statut dans lequel peut être menée une activité
de microcrédit est l’association. Pour le moment, il n’y a pas de signe qui montre
que les autorités seraient enclines à envisager une autre forme institutionnelle. Par
contre, il y a des associations de microcrédit qui sont convaincues de la nécessité
d’un changement de forme institutionnelle pour se transformer en banques afin de
mobiliser les fonds vu, aujourd’hui, les besoins énormes et considérables en terme
financier. C’est une réflexion en cours.
De même, le poids des bailleurs de fond apparaît dans l’obligation qu’ils imposent
aux associations de microcrédit de respecter certaines conditions d’ordre
comptable et financier dont :
Fixe les échéances de paiement Contrôler les IMC et la légalité des fonds
Les unités du secteur informel ont réalisé en 2007 un chiffre d'affaire global de
279.9 milliards de DH, en hausse de 68.3% par rapport au niveau de 1999.ce CAG
est composé selon les activités suivantes:
-4.4%par le BTP.
D'ailleurs, les femmes entrepreneurs opérant dans ce secteur (tissage des tapis,
broderie et couture à domicile, etc. ;) et de l’habillement (couture traditionnelle)
sont relativement nombreuses par rapport aux autres secteurs de commerce et de
service.
La monté de ces petits activités ont un impact positive sur le niveau de vie des
ménages: à travers l'amélioration des conditions de vie, la lutte contre la pauvreté,
et la baisse de chômage. D’où l'intervention des AMC qui offrent des moyens de
financement pour ces petits unités de production qui sont généralement exclus des
crédits bancaires et qui ont besoin des petits prêts pour acheter soit des matières
premières soit des matériaux de production pour améliorer leurs activités et
augmenter leur productivité.
Cette étude de cas va se présenter sous forme de témoignages recueillis auprès de
femmes opérant dans le secteur du textile dans les villes de Salé et Kenitra.
2-Témoignages :
2.1- Souad.M, couturière : elle arrive même à épargner entre 1000 et 2000 DH
mensuellement :
Age : 60 ans.
A 60 ans et elle est couturière. Avec sa fille, elle coud et brode des caftans
traditionnels. C’est aux côtés de Naïma qu’elle contracte son premier prêt. Dans
leur groupe solidaire, elle avoue avoir déjà eu à rembourser les traites de la
troisième personne. «Cela ne m’a pas alarmée. Nous sommes solidaires entre
nous», témoigne Fatima. Avec le microcrédit, elle a pu acheter une machine sur-
jeteuse. Elle a également pu aménager une chambre dédiée à son activité. Pour
Fatima, les revenus générés par son activité, entre 1 500 et 3 000 DH par mois
selon les périodes, lui servent principalement à financer les médicaments de son
mari et à s’approvisionner en matières premières à moindre coût. A l’occasion, ils
lui servent également à décorer la maison : «Les hommes ne s’occupent pas de ça»,
rigole Fatima. Pour les dépenses habituelles, c’est la retraite de son mari qui permet
d’en assurer la charge. En fonction de son activité, Fatima arrive à épargner entre 1
000 et 2 000 DH par mois. Très souvent, elle aide ses voisines à payer leur loyer ou
même à fabriquer un caftan que le client ne peut pas encore entièrement financer.
La générosité dont fait preuve Fatima est surtout le résultat d’une bonne maîtrise
des dépenses et recettes.
2.2- Souad.C, couturière : elle augmente sa production mais se trouve face aux
difficultés de remboursement :
Age : 30 ans.
Situation familiale : mariée, 2 enfants.
Souad.C est couturière dans la ville de Kenitra depuis 10 ans. Ella contracté cette
année deux microcrédits auprès de deux associations à la fois :
Elle rembourse chaque mois à AL Amana 835 DH sur 10 mois, le 10ème mois est
considéré comme un intérêt, et 252 DH à AL Baraka sur 8 mois.
Ce prêt lui a été utile dans l’achat d’une machine de couture de 5000 DH qui lui a
beaucoup facilité le travail. Avec les 2000 DH, elle a acheté les matières de
production (tissu, fil..). Ainsi, elle augmente sa production mensuelle et arrive à
satisfaire la demande de ses clients. Le microcrédit lui a également permis de
s’approvisionner en matières premières en gros et à moindre coût. Le profit généré
par son activité lui sert à payer une part des dépenses familiales, le reste est pris en
charge par le mari qui travaille comme concierge d’immeuble.
Avec tous ces avantages, Souad se trouve néanmoins face à certaines difficultés
liées au remboursement du principal et des intérêts. En effet, les taux d’intérêts
sont élevés et le remboursement du crédit débute dès le premier mois de l’activité.
Ce dernier doit se faire entre 8h30 et 9h30 du matin et en cas de retard, un
avertissement est donné ce qui rend délicat d’obtenir un autre crédit.
Age : 33 ans.
Cette femme explique cette situation par la nécessité d’avoir un capital important
pour tout commencement de projet. Les prêts accordés par une seule AMC
s’avèrent insuffisants pour le démarrage d’une micro-entreprise. La conséquence
directe de cette situation est le surendettement entraînant ainsi l’incapacité à
rembourser les mensualités à temps.
Pour Zhour, si elle achète 2000 DH de matières premières, elle peut générer
jusqu’à 4000 DH de gains. Ce bénéfice n’est pas immédiat puisque les ventes se
font à crédit (par traites). Ce qui lui a fait valoir de tomber dans une situation de
crise plusieurs fois.
3- Conclusion :
Après cette étude de cas, il s’avère nécessaire de faire le point sur les avantages et
les limites du programme de microcrédit au Maroc pour en tirer enfin une
conclusion générale de ce mémoire.
● Avantages :
-Avec des petits prêts accordés à taux d’intérêts plus ou moins élevés, le
microcrédit leur permet d’accéder par eux-mêmes à un travail autonome dans la
dignité et à une certaine autosuffisance.
-Le microcrédit est un outil pour la lutte contre le chômage et l’exclusion social par
le financement de mini-projets. Il permet aussi d’améliorer les conditions de vie
des populations ciblées.
- Même si les taux d’intérêts appliqués par les AMC sont expliqués par la
couverture du risque lié à la non solvabilité des bénéficiaires, leur montant élevé
rend le remboursement à temps difficile.
- Les montants prêtés sont faibles par rapport aux besoins de financement de
l’activité ce qui pousse les micro-entrepreneurs à recourir à plusieurs microcrédits
à la fois. Ce phénomène entraîne leur surendettement et l’incapacité de rembourser
les mensualités et ainsi de continuer normalement l’activité.
CONCLUSION GENERALE
Plus que 500 millions de pauvres économiquement actifs de part le monde, gèrent
une petite boutique ou une activité génératrice de revenu, mais seulement 5%
d’entre eux ont accès à des services financiers8. Au Maghreb, ce qui ressort de
l’analyse des enquêtes c’est l’incapacité du système bancaire formel, du système
financier informel ainsi que l’Etat à combler cet écart entre l’offre et la demande
des services financiers aux micro-entreprises.
Le succès est grand et les perspectives d’évolution sont immenses: les décideurs
devraient assurer un environnement légal porteur de règles prudentielles, certes
strictes, pour les IMC mais qui n’entravent pas leur croissance ou pérennité.
Pouvoir assurer un rôle d’intermédiaire financier à part entière, ouvre une nouvelle
possibilité de services (l’épargne) aux microentrepreneurs et assure une stabilité
financière aux IMC. Les lois sur le microcrédit marocaine et tunisienne, si
appliquée au pied de la lettre, ce qui est le cas en Tunisie et partiellement au
Maroc, nuirait plus qu’autre chose à l’activité de microcrédit. Les deux lois en
fixant le plafond du taux d’intérêt rendraient impossible la couverture des charges
de l’institution et il s’ensuivrait une dépendance vis à vis de l’Etat ou des bailleurs
de fonds ; le plafond des prêts empêcherait la croissance des clients et priverait
l’IMC d’un moyen d’encouragement au remboursement à savoir l’accès à une ligne
de crédit évolutive.
Sans rappeler les éléments traités dans ce mémoire on va mettre l’accent sur les
suggestions et recommandations.
A côté de ces axes, une contractualisation des rapports Etat-AMC dans le cadre
d'un contrat-programme favoriserait la réalisation des objectifs de l'INDH et le
développement des AMC.
►la mise en place d'une base de données actualisées et variées, afin de s'y référer
en toute recherche scientifique sur le secteur, et d'éviter le caractère disparate et
lacunaire des données statistiques.
mesures spécifiques aux grandes (afin de leur permettre d'accéder aux ressources
financières à long terme), aux moyennes (afin de renforcer leur assises financières)
et aux petites associations (des subventions afin de renforcer leur management et
gouvernance, notamment).
La satisfaction des besoins en financement et d'assistance technique du secteur,
nécessiterait la conception et la mise en œuvre des instruments novateurs de
financement tels que :
►la mise en place d'un fonds de garantie marocain dédié aux AMC, qui faciliterait
l'accès aux prêts bancaires à moyen et long terme ;
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages :
« Evaluer et mesurer l'impact socioéconomique des IMF » NGUYEN, et MATAL,
année2000.
« Evolution récente des enjeux et outils d'analyse d'impact » CERISE, Paris 2003.
Les mémoires :
Magazines et journaux :
Références électroniques :
www.cgap.org
www.rmk.nic.in
www.microcreitsummit.org
www.planetrating.org
www.zakourafondation.org
www.microfinancaaumaroc.com
www.lamicrofinance.org
www.tanmia.org
www.amamana.org
www.FNAM.org
► Questionnaire sur l’impact du microcrédit sur les bénéficiaires.