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Nouvelle série n° 26 (395) - 7 janvier 2011 - 0,50 euro
Vous qui avez participé à cette conférence, n’hésitez pas à nous faire
parvenir vos contributions, articles, ainsi que les documents politiques et syn-
dicaux que vous jugez utiles à l’organisation de ce combat afin que ce bulle-
tin soit un outil de circulation de l’information et de renforcement de la
coopération entre les militants ouvriers et les peuples.
L’UGTA considère que cette spéculation est une atteinte à l’effort national pour
l’amélioration du bien-être social de notre population.
A ce titre, l’UGTA sollicite les pouvoirs publics afin de prendre des mesures
urgentes et appropriées à l’effet de contrer avec fermeté la spéculation sur les
prix des produits de large consommation.
L’UGTA est persuadée que la prise en charge des différentes préoccupations, particulièrement celles relatives aux
aspirations de notre jeunesse, se concrétisent à travers la confiance et le dialogue.
Le secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Saïd Le 7 janvier 2011
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Notre camarade Marie-Claude Schidlower, qui a été une des principales responsables de la publication du
bulletin de l’Entente internationale et militante du Parti ouvrier indépendant, nous a quittés le 18 décembre der-
nier. Parents, amis et militants ont salué sa mémoire lors de la cérémonie organisée le 22 décembre au créma-
torium du Père-Lachaise. A l’hommage rendu par son frère, Denis, au nom de sa famille, ont succédé les témoi-
gnages de Lorenzo Varaldo, François de Massot, Daniel Gluckstein et Olivier Doriane.
Lorenzo Varaldo C’est comme une combattante que Marie- Olivier Doriane
“Nous avons constitué des choses très impor- Claude a vécu. C’est le souvenir de cette combat- “Cette chaleur humaine dans ses rapports
tantes pendant dix ans avec Marie-Claude” tante qui demeurera dans nos combats d’aujourd’hui militants, elle était présente de manière plus
et de demain.» profonde encore dans notre famille”
“Même si l’Italie n’était pas son pays, Marie-
Claude connaissait toujours la situation, elle savait Daniel Gluckstein “Le choc fut rude à ton arrivée en France (...). Tu
apprécier et donner des réponses sur un plan poli- “C’est comme trotskyste que Marie-Claude as eu beau me le raconter des centaines de fois, je
tique et, sur un plan humain, elle se posait d’une s’est investie dans le combat pour un Parti crois que je n’ai jamais pu ou su pleinement mesu-
façon vraiment calme en dialoguant avec tous, sans ouvrier indépendant” rer ce qu’a pu représenter pour toi la rupture bruta-
poser d’ultimatums. Elle cherchait chaque fois la le à l’âge de 15 ans avec la Tunisie et ta famille res-
solution collectivement. “Pour Marie-Claude, son engagement dans les tée momentanément sur place (...).
Elle avait essayé de reprendre la langue italienne rangs de la IVe Internationale impliquait d’être par- Impossible de citer tous les messages reçus,
pour mieux comprendre le travail, pour lire notre tie prenante de la recherche d’une solution pratique mais des phrases reviennent régulièrement.
journal, pour mieux discuter. Mais l’italien qu’elle à la crise de la direction du mouvement ouvrier. Elle L’un évoque son “abord discret et accueillant
connaissait était suffisant pour comprendre tous les s’est d’emblée, dès les premiers pas de ce qui était révélant une force de caractère et une conviction à
problèmes parce qu’elle était liée à la lutte. à l’époque le Mouvement pour un parti des tra- toute épreuve”. Un autre raconte comment elle les
Nous avons constitué des choses très importan- vailleurs, passionnée pour cette construction qui avait encouragés et convaincus de tenir une réunion
tes pendant ces dix ans avec Marie-Claude. Marie- permettait de lier les militants trotskystes à d’autres, de femmes travailleuses dans une ville ouvrière :
Claude a été protagoniste d’un pas historique pour venus d’autres origines du mouvement ouvrier. “C’était quelque chose de nouveau pour nous tous,
la construction de la section italienne de la IVe dit-il, nous étions hésitants, mais elle nous avait
Internationale et d’un parti des travailleurs en Italie convaincus. Elle n’avait pas douté du succès, et ce
(...). Et je veux dire à Marie-Claude que nous conti- fut un succès.”
nuerons le travail avec tout ce qu’elle nous a ensei- Une autre ajoute : “Celle qui vient de nous quitter
gné, tout ce qu’elle nous a transmis dans l’activité n’était pas seulement une camarade fidèle et intèg-
que nous avons menée ensemble. Merci, Marie- re, mais une femme remarquable, et une complicité
Claude, pour tout ce que tu m’as et tout ce que tu amicale nous liait, et elle me manquera.” Oui, elle
nous as donné, humainement, politiquement. » nous manquera.
Plus loin, un autre souligne ses qualités militan-
François de Massot tes, “où les rapports humains, certes subordonnés à
“J’ai eu le privilège de connaître Marie- une orientation politique, sont essentiels pour notre
Claude au moment où elle est entrée dans combat (...)”.
cette organisation, en 1967” Un autre a écrit à Sarah, sa fille : “Avec Marie-
Claude, nous faisons partie d’une génération qui a
“Pour les militants de ma génération, Marie- cherché à préserver ce que Lambert et les généra-
Claude, c’est d’abord l’une des représentantes de cette Elle s’est investie d’abord dans la section du tions précédentes nous ont transmis. Je crois que
vague de jeunes militantes et militants qui rejoignent la Mouvement pour un parti des travailleurs de Paris- l’on peut être fiers du travail accompli, même s’il
IVe Internationale au moment de l’immense mouve- Centre, puis dans le Parti des travailleurs lui-même. reste beaucoup de travail à faire. Ta mère a pris
ment de la jeunesse et de la grande grève générale de Elle fut membre de son bureau national, de la fon- toute sa place dans cette continuité (...).”
mai-juin 1968, qui arrivent, avides d’action, mais aussi dation de ce parti en 1991 jusqu’en 2008, c’est-à- Et toujours, dans je ne sais combien de messa-
de comprendre, qui, avec nous, ont commencé à bâtir dire au moment où le Parti des travailleurs a cédé la ges, revient l’évocation de “son sourire chaleureux,
l’organisation qui existe aujourd’hui. place au Parti ouvrier indépendant, Parti ouvrier bienveillant”.
J’ai eu le privilège de connaître Marie-Claude au indépendant dont Marie-Claude a accueilli la consti- Dans ce dialogue se construisait un sentiment
moment où elle est entrée dans cette organisation, tution avec enthousiasme, dont elle considérait jus- de fraternité politique. Elle y était profondément
c’est-à-dire juste avant et pendant la grève générale qu’à son dernier souffle qu’il était porteur des plus attachée. Et je puis vous affirmer qu’elle fut particu-
de 1968. Le “juste avant” est important, parce que grandes possibilités de développement. lièrement touchée par toutes les marques de sym-
cela veut dire que, au sens le plus strict du terme, Et ce n’est pas un hasard si, dans les ultimes pathie et d’attention que vous lui avez manifestées
elle était à l’avant-garde de ce mouvement. tâches qu’elle a assumées, il y avait, entre autres, la durant toutes ces années, et plus particulièrement
C’est en 1967 qu’elle a adhéré à la section fran- rédaction des pages d’Informations ouvrières sur la depuis l’attaque de juillet 2009.
çaise de la IVe Internationale, et, pendant une pério- vie du parti. Alors, en son nom, je vous dis merci.
de, nous étions dans la même unité de l’organisation. Mais c’est comme trotskyste que Marie-Claude Cette chaleur humaine que mettait Marie-
J’ai pu, donc, apprécier à ce moment, je dirais, le pro- s’est investie dans le combat pour un Parti ouvrier Claude dans ses rapports militants, elle était présen-
fond sérieux de Marie-Claude, un sérieux qui n’ex- indépendant. Parallèlement à ses responsabilités, te de manière ô combien plus profonde encore dans
cluait ni la spontanéité ni la passion, mais qui voulait elle était membre de la direction nationale du CCI, la notre famille (...). Alors, quand nous nous sommes
dire qu’elle était parmi celles et ceux qui étaient section française de la IVe Internationale, et cela retrouvés au début des années 1990 et qu’il a fallu
attachés, au milieu des efforts que nous faisions pour sans discontinuer depuis le début des années 1990 faire se rencontrer des histoires, des caractères, des
aider à la centralisation de la grève générale, des jusqu’à aujourd’hui, s’investissant rapidement modes de vie et des volumes sonores différents, elle
efforts que nous faisions pour que le mouvement de notamment dans les tâches internationalistes, celles fut le lien. Doucement, en respectant le temps et la
la jeunesse rejoigne pleinement celui des travailleurs, de la construction de la IVe Internationale. place de chacun, elle nous a aidés à construire notre
elle était parmi celles et ceux qui comprenaient le Elle fut, jusqu’à sa disparition, pendant près de tribu. » ■.
mieux, sans doute, que tout cela ne prenait sa vérita- dix ans, membre du conseil général de la IVe
ble dimension que si, au milieu de tant de réunions, Internationale, travaillant notamment avec nos Des centaines de messages, venus de tous les dépar-
de tant de choses à faire, nous nous réunissions pour camarades d’Italie, de Suisse, d’autres pays (...). tements de France, ont été adressés par les mili-
poser les premiers jalons d’une organisation, dont, Nous avons travaillé ensemble, Marie-Claude et tants de la IVe Internationale et du Parti ouvrier
précisément, le déferlement de la grève générale moi, durant plusieurs années (...). indépendant, mais aussi des messages des quatre
soulignait la nécessité (...). Nous avons, dès cette époque, et sans disconti- coins du monde : de Suisse, d’Algérie, de Chine, du
Elle a donné beaucoup d’efforts et beaucoup de nuer jusqu’à présent, noué, entre toutes, des rela- Pakistan, des Etats-Unis, du Mexique, du Brésil, du
temps à la publication de l’Entente internationale des tions amicales, sans être toujours d’accord. Marie- Liban, du Portugal, de Hongrie, du Pérou, de
travailleurs, c’est-à-dire le bulletin qui était produit Claude, en militante qu’elle était, libre de toute atta- Roumanie, d’Allemagne, de Belgique, de Hong-
pour que toutes les organisations, tous les militants, che, ne s’est jamais privée de dire ce qu’elle pensait, Kong, d’Espagne, du Burundi, du Cameroun.
toutes les composantes du mouvement ouvrier inter- de formuler ses critiques et ses désaccords, sans A tous, merci.
national qui se situaient sur le terrain de l’indépendan- excès, sans tensions inutiles, mais avec fermeté. » Publié par Informations ouvrières (France)
ce de classe puissent être liés les uns aux autres (...). n° 130 du 6 au 12 janvier 2011
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FRANCE
Communiqué
Le POI était partie prenante, aux côtés de militants ouvriers de 52 pays, de la Conférence mondiale contre la
guerre et l’exploitation (Alger, 27-29 novembre 2010), Conférence co-organisée par le Parti des travailleurs
d’Algérie, l’UGTA et l’Entente internationale des travailleurs et des peuples, conférence mondiale au cours de
laquelle des militants ouvriers de Côte d’Ivoire ont affirmé que le peuple ivoirien, toutes composantes confondues,
est attaché à son unité, à la souveraineté nationale et qu’il veut la paix.
Chacun comprend qu’avec la guerre, avec l’intervention des troupes étrangères y compris sous couvert de
l’ONU, il n’y aura ni démocratie, ni solution des problèmes de la Côte-d’Ivoire.
C’est un fait que nul ne peut nier : comme dans toute l’Afrique, la Côte-d’Ivoire, sa population, ses richesses
naturelles (en particulier sa production de cacao et de café, tout comme les gisement pétroliers off-shore décou-
verts récemment) ont été pillés pendant des années par une politique de privatisation, de Plans d’ajustements
structurels (PAS) imposés aux gouvernements successifs par le Fonds monétaire international et la Banque mon-
diale, au nom du paiement de la dette qui étrangle les peuples.
C’est un fait que nul ne peut nier : il y a un rapporte entre ces politiques et toutes les tentatives de s’orienter
vers la dislocation du pays, en cherchant à provoquer des conflits sur des bases prétendument « ethniques » ou
religieuses.
La délégation du POI a fait sienne la déclaration largement contresignée à l’issue de la conférence mondiale
contre la guerre et l’exploitation d’Alger, qui affirme notamment : « Nous nous opposons à la guerre, qui entraî-
ne pour les peuples et travailleurs du monde entier des souffrances intolérables et impose dans tous les pays — dans
ceux qui subissent des interventions militaires étrangères comme dans ceux qui les organisent — la destruction de
pans entiers de l’industrie, le chômage généralisé, les mesures de déréglementation, la destruction de l’enseignement,
de la culture, la désertification des campagnes et les exodes sans fin. Nous nous opposons aux ingérences étrangères,
aux menaces d'interventions militaires où que ce soit et à la présence de bases militaires impérialistes qui remettent
en cause la souveraineté des nations. »
Le 4 janvier 2011
Les secrétaires nationaux du POI
Daniel Gluckstein, Gérard Schivardi, Jean Markun, Claude Jenet.
Directeur de la publication : Daniel Gluckstein - Imprimerie Rotinfed 2000, 87, rue du Faubourg-Saint-Denis, 75010 Paris (France) - Commission paritaire n° 0713 G 82738
Edité par “Les Amis de l’Entente” , 18, allée Colbert, 78470 Saint-Rémy-lès-Chevreuse