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du Vaucluse
B.P. 1227 - Site Agroparc - 84911 AVIGNON CEDEX 9
n°20 - octobre 2010
-
Bulletin de liaison de la Société Botanique du Vaucluse
Euphorbia davidii
Avignon – Courtine – Arrière du magasin Carrefour.
13 septembre 2009
MG
Contributions photographiques
Documentaires
Société Botanique Botanique Vauclusienne
du Vaucluse Nouveautés 2009 pour la flore vauclusienne P. 4
B. Girerd – J.-P. Roux
Siège Social Il y a 80 ans…sur la colline de Vedène P. 6
A rechercher en Vaucluse : Vicia dalmatica P. 6
Lycée Agricole
J.-L.Amiet
François PETRARQUE Une journée de botanique « urbaine » : Avignon- 13 09 2010 P. 8
Cantarel - route de Marseille A. Chanu
Encart
Distribution
Le bulletin de la SBV est distribué gratuite- documents pour une histoire de la société
Huguette André – Nicole Chiron – Michel Graille
ment aux adhérents.
Rédaction
Les membres du bureau de l’association
N° ISSN : 1281-2676
CG
Note : Vicia dalmatica est traitée ici comme une espèce autono-
me comme le font un certain nombre d’auteurs, alors que dans
« Floremed », c’est une sous-espèce de Vicia cracca, au même
titre que V. tenuifolia.
__________________________________
Le 13 septembre 2009, une sortie de la SBV était consacrée aux Autour de la ville :
plantes de la ville d'Avignon. Ce petit article fait le point sur Le parking des Italiens:
cette journée et sur sa préparation. Le parking est une ancienne friche industrielle - une partie est
aménagée en parking, le reste en terrain vague. On y trouve une
Délimitations : série de plantes rudérales : Amaranthes (A. deflexus, A. retro-
Pas facile de délimiter une zone urbaine. Les limites administra- flexus, A. hibridus, A. alba) - Aristoloches (Aristolochia clema-
tives de la ville incluent des zones agricoles, de maraîchage, on titis) et Armoises ( Artemisia annua) - La croix de Malte
ne peut plus parler de zones urbaines. Alors où se trouvent les (Tribulus terrestris), plante méditerranéenne très appréciée des
limites? Nous avons choisi arbitrairement d’explorer l'intra culturistes (tapez son nom sur un moteur de recherche !) - de
muros, les quartiers périphériques en excluant les jardins nombreuses Poacées: Bromes (B. sterilis, B. madritensis) - folle
(l'inverse nous aurait sans doute valu des ennuis!), mais en pre- Avoine (Avena bar-
nant en compte les plantes « échappées des jardins » et qui sem- bata) – Dactyles -
blent s'installer durablement. Les bords du Rhône autour de la Hordeum… Piptatherum milliaceum
ville ont été visités. Dans les divers sites nous avons déterminé Mais la graminée la
220 espèces. plus fréquente est
sans conteste Pipta-
Conditions de milieu : therum milliaceum,
Les populations végétales en zones urbaines sont soumises es- plante vivace, très
sentiellement à des pressions liées à des facteurs humains. Le méditerranéenne,
premier de ces facteurs est l'épandage régulier de désherbant ; que l'on trouve dis-
nos plantes devront donc, soit être résistantes, soit avoir une persée dans toute la
croissance rapide qui leur permette d'effectuer leur cycle biolo- ville, souvent enva-
gique entre deux pulvérisations. hissante. A noter
Autres facteurs décisifs, elles devront résister à la chaleur et la surtout, tout près des
sécheresse qui règnent aux pieds des murs et entre les pavés. habitations, un
Enfin, bien sûr elles devront s'adapter au piétinement. champ d'Ambroisie
Bref, elles ont bien du mérite! (Ambrosia artemisii-
folia) , redoutable AC
La Sortie – itinéraire : plante allergisante
Nous sommes partis du Parking des Italiens - avons, le matin, qui profite des aménagements des humains pour leur distiller
longé des remparts et parcouru des rues du centre-ville, monté son pollen. L’arrachage est recommandé !
au rocher des Doms. L'après-midi, nous avons herborisé au bord
du Rhône (La Barthelasse, face au Pont d’Avignon), puis au
quartier de la Courtine.
MG
Mais nous avons exploré la zone la plus ingrate, près des super-
marchés et des voies de chemin de fer où, outre les plantes ren-
contrées sur le parking, nous avons trouvé Tragus racemosus,
étrange graminée qui pousse jusque sur le goudron et surtout
une Euphorbe nouvelle pour le Vaucluse (signalée comme
plante nouvelle 2006 par B.Girerd dans une note du bulletin
SBV n° 17 – mai 2007 ) et peut être la France - Euphorbia da-
vidii. Plante d'origine américaine qui se caractérise par le fait
qu'elle ne possède qu'une seule glande.
Va-t-elle s'installer durablement ?
Alain CHANU.
Tragus racemosus
Dessin extrait de la Flore de
1 - Euphorbia davidii Subils - Cette plante se caracté- Coste
rise surtout par un involucre à une seule glande (c’est la seule
de toutes les euphorbes françaises actuellement connues) et
appartient au sous-genre Poinsettia. C’est une plante de 10 à 40 Textes encadrés
cm de hauteur, poilue sur la partie supérieure de la tige et la extraits de :
face inférieure des feuilles qui sont généralement lancéolées et Flore du Vaucluse
dentées, souvent maculées de pourpre près de la nervation mé- 3ième inventaire
diane. Les poils longs sont rigides et retorses ; l’inflorescence « à paraitre »
très condensée se présente en un corymbe terminal.
* Étage planitiaire (20 m) ; espèce calcicline, xérophile, ther-
mophile, héliophile ; sur alluvions argilo-limoneuses : Euphorbia davidii
ballast de voie ferrée. Plante et biotope
MG
Informations générales
Les CAUSSES
C’est un ensemble de plateaux globalement de nature sédimen-
taire ( ère secondaire) sur une base hercynienne érodée. Des
phénomènes lagunaires, torrentiels puis franchement marins
ont entrainé l’accumulation en principal de calcaires de grande
épaisseur. Ce »bloc » a subi les contrecoups des plissements
alpin et pyrénéen (ère tertiaire), entrainant la création de systè-
mes de failles grossièrement nord- sud et est ouest dans lesquel-
les s’est installé le réseau hydrographique que nous connais-
sons. Un relief de type karstique prédomine et l’érosion pour-
suit son œuvre, nous donnant des paysages très caractéristi-
ques.
(Pour une relation satisfaisante de l’histoire géologique des
Causses, reportez-vous à la « Présentation générale du territoi-
re couvert par la flore- pages 17 à 38 - de la Flore des Causses
de Christian Bernard – références en fin d’article)
Ensuite nous filons au sud vers Cornus - arrêt à la Frayssinède Ophrys aveyronensis HA
- sur les rochers et arènes dolomitiques, Pulsatilla vulgaris Pulsatilla vulgaris var. costeana
var. costeana – endémique des Causses, Linum campanula- Carex humilis
tum,Dactylorhiza fuschii,Hieracium glaucinum,Aster alpinus Gentiana clusii subsp. costei
subsp. cebennensis(PMP), Centaurea maculosa,Pulsatilla ru-
bra var. serotina – endémique des Causses, Erinus alpinus…et
une station de Gentiana clusii subsp. costei (PMP), endémique
des Causses, une rareté !
HA
RG
HA
Christian BERNARD.
La Petite Flore portative des Causses.
Ed. Société Botanique du Centre-Ouest (SBCO) - 2009.
444 pages avec couverture plastique souple - Format
13x20.
20 euros, port 3,5 euros (1 ex.) + 10 euros pour non so-
ciétaire.
Ne conserve que les clés et les descriptions des plantes.
Téléchargeable gratuitement
AC HA AC
Bulletin de la SBV - 17 - n°20 - octobre 2010
PROGRAMME DES SORTIES
Lundi 19 juillet 2010
Vallée d’Ossoue (jusqu’au barrage) : Lonicera
pyrenaica, Bupleurum angulosum, Stemmacan-
tha centauroides, Saponaria caespitosa, Thyme-
laea tinctoria ssp. nivalis, Erodium foetidum,
Herniaria latifolia, etc.
Difficulté : itinéraire facile ; les arrêts seront
effectuées à proximité des véhicules.
Mardi 20 juillet 2010
Route de Gavarnie-port de Boucharo ; sentier
NC Botanistes dans la brume…. du col des Sarradets vers la cascade: Reseda
glauca, Antirrhinum sempervirens, Jasione lae-
vis, Galium pyrenaicum, Vicia pyrenaica, Aspe-
rula hirta, Teucrium pyrenaicum, Carduus carli-
noides, etc.
Difficulté : itinéraire facile : arrêts à proximité
Pyrénées 2010 des véhicules jusqu’au col de Tentes (2208 m) +
Cirque de Troumouse NC à pied du col de Tentes jusqu’au port de Boucha-
MTZ
ro (2290 m) et vers la cascade des Sarradets
(environ 2350 m) ; retour par le même itinéraire.
Mercredi 21 juillet 2010
SESSION DE GAVARNIE (JUILLET 2010) Sentier des Espugues (balmes) de Pailla (cirque de Gavar-
nie) : Merendera montana, Ramonda myconi, Cirsium glabrum,
En remontant la vallée du Gave de Pau à partir de Lourdes, on Borderea pyrenaica, Saxifraga longifolia, Geranium cinereum,
se trouve en présence de gorges très encaissées qui viennent
buter sur une muraille. C’est le cirque de Gavarnie, paroi d’en- Arenaria purpurascens, Pinguicula longifolia subsp. longifo-
viron 1500 m de hauteur dominée par des sommets qui dépas- lia, Ranunculus thora, Hypericum nummularium, etc.
sent les 3000 m d’altitude (Marboré, Mont Perdu, Taillon). Cet Difficulté : itinéraire sans difficulté particulière. Départ à pied
ensemble est formé de plusieurs gradins superposés qui corres- du village de Gavarnie (1350 m) et montée dans le bois de Pail-
pondent à des plis couchés empilés. D’un diamètre de six kilo- la (1750 m) ; descente progressive jusqu’au cirque de Gavarnie
mètres, il est coupé par plusieurs cascades dont la principale par un très bon sentier qui longe une paroi rocheuse.
atteint 422 m. Située dans la partie centrale de la chaîne des Jeudi 22 juillet 2010
Pyrénées, le massif calcaire de Gavarnie est l’aboutissement Vallée du Gave de Cestrède à partir de Gèdre : Meconopsis
d’une orogénèse complexe qui a eu pour double résultat l’éléva- cambrica, Valeriana pyrenaica, Veronica ponae, Viola cornuta,
tion des calcaires du Crétacé à leur altitude actuelle et le che- Potentilla alchimilloides, Saxifraga longifolia, Pedicularis
vauchement des sédiments carbonifères anciens sur les couches pyrenaica, Stachys alopecuros, Iris latifolia, Eryngium bourga-
calcaires plus récentes. On est ici en présence d’un bon exemple ti, etc. (+ une vingtaine de fougères).
de nappe de charriage, mais aussi de cirque glaciaire puisque ce Difficulté : itinéraire sans difficulté.
massif a été, au Quaternaire, très fortement affecté par les gla-
ciations. C’est aussi ce qui explique, sur le versant français des Vendredi 23 juillet 2010
Pyrénées, la rareté des calcaires du Crétacé, présents seulement Cirque de Troumouse (2100-2300m) : Carex echinata, Carex
en îlots au milieu de très imposants massifs de granite ou de flava, Carex nigra, Carex ovalis, Selaginella selaginoides,
schistes. Eriophorum angustifolium, Tofieldia calyculata, Reseda glauca,
Mais Gavarnie est aussi un site prestigieux qui a été conquis de Sparganium angustifolium, etc.
longue date par tout ce que l’Europe compte d’artistes, d’écri- Note - Le cirque de Troumouse, plus vaste et plus élevé que le
vains et de touristes. Et un Victor Hugo, admiratif, ne déclarait- cirque de Gavarnie est occupé par un plateau lacustre.
il pas : « c’est une montagne et une muraille tout à la fois, c’est Difficulté : itinéraire sans difficulté.
l’édifice le plus mystérieux du plus mystérieux des architectes, Jean-Pierre ROUX
c’est le colosseum de la nature, c’est Gavarnie ».
Depuis 1977, le parc national des Pyrénées protège ce riche En rouge : plantes sélectionnées pour une présentation
patrimoine qui a été classé en 1997 au patrimoine mondial de dans les pages suivantes.
l’humanité par l’UNESCO.
La végétation des Pyrénées est constituée par un fonds floristi-
que commun aux montagnes élevées de l’Europe et des régions
arctiques dont les espèces ont atteint les Pyrénées à l’occasion
des dernières glaciations. L’élément endémique, très important
et d’une grande originalité, est dû à son isolement géographi-
que. Pour un massif aux dimensions modestes, on compte plu-
sieurs centaines d’espèces et de sous-espèces endémiques. Le
contexte géographique et géologique du massif de Gavarnie
contribue pour beaucoup à l’originalité d’une flore calcicole
fortement marquée par les influences du climat océanique.
Anthyllis vulneraria subsp boscii
AC
AC
NC
Botanistes indépendants
non invités à la session !
AB
Hélène PELLECUER
HP
MG MG
RG RG
1 2
3
4 Fleur
Espèce menacée :
Selon la classification établie par l’UICN une espèce est déclarée me-
nacée d’extinction si elle répond à des critères précis (disparition de
l’habitat, déclin important de sa population, érosion génétique, chasse
ou pêche intensive,…).
L’UICN dresse chaque année une liste rouge des espèces. Fin 2009,
Semailles elle en comportait 17291, soit 36% des 47677 espèces répertoriées.
Triage
David DELLAS
Arbres et arbustes en campagne.
Ed. Actes Sud – 2010 – 152 pages – 29 euros.
Par l’auteur, 40 silhouettes et systèmes racinaires, 80 dessins
explicites des espèces.
Vincent HUGONNOT
Les mousses et hépatiques de Païolive (Ardèche et Gard).
Ed. SBCO – Bulletin n° spécial 94-2010 – 41 euros (+ 10 non
sociétaires)
300 espèces sont répertoriées avec atlas donnant leur distribu
tion et leur écologie sur ce site emblématique. 250 espèces
sont illustrées par planches photographiques présentant les
caractères anatomiques utiles à la détermination.
MG
Emmanuel GERBER, Gregor KOZLOWSKI
et Anne-Sylvie MARIETHOZ
Flore des Préalpes
du lac de Thoune au Léman.
Publication du Musée d’histoire naturelle de Fribourg.
Ed. Rossolis – 2010 – 224 pages – 35 euros.
Jacques TASSIN.
Plantes et animaux venus d’ailleurs : une brève histoire des
invasions biologiques.
Ed. Orphie -2010 – 125 pages – 19 euros.
Romain DUFAYART.
Des graines et des hommes.
Ed. Sang de la Terre – 2010- 256 pages – 23 euros.
Présente 330 espèces (58 familles) – graines utilisées pour
des pratiques traditionnelles, ornementation, rites.
Présentation succincte
du pays
D’une surface deux fois
comme la France, c’est le
dixième plus grand pays d’Afrique. Equidistant de l’Equateur et
du tropique du Capricorne, ce château d’eau alimente des fleu-
ves et surplombe de ses hauts plateaux le Soudan à l’ouest, l’E-
rythrée au nord, Djibouti et la Somalie à l’est, et enfin le Kenya
au sud. MTZ
C’est un pays plein de contrastes, formé de nombreuses régions
géographiques très différentes les unes des autres. Des hauts
plateaux (le plus haut culmine à 4543 m d’altitude) donnant
naissance au Nil bleu, à la profonde dépression des Danakil
(-120 m au-dessous du niveau de la mer) et à la vallée du Rift,
le pays offre au voyageur des paysages changeants et superbes. 2. A propos du Caféier :
L’extraordinaire diversité de la végétation éthiopienne est liée à
la complexité topographique du pays. On distingue en effet six Le café (l’or brun), pilier du commerce extérieur, est également
zones de végétation : le symbole de l’hospitalité.
des zones désertiques et semi-désertiques Ce ne sont pas les Ethiopiens qui firent connaître le café au
des zones de savanes monde mais les caravaniers arabes qui transportèrent les pre-
des zones au climat tropical miers au XIII° siècle le café de la province de Kaffa au Yémen,
des régions tempérées d’où des marchands assurèrent vers la fin du XV° siècle, sa
des régions subalpines diffusion en Occident et à travers le monde.
des régions alpines. Hormis la province de Kaffa, les zones de caféiculture s’éten-
dent entre 1500 et 2400 m d’altitude. Dans cette zone il ne s’a-
1. A propos du Tef : git pas de véritables vergers de caféiers mais plutôt de forêts
caféières dans les sous-bois dont l’étage supérieur de la végéta-
Eragrostis tef . tion est constitué de Podocarpus , d’Acacia et de Ficus.
La culture de cette céréale occupe des surfaces importantes sur Là où nous étions, il s’agissait de petits vergers soigneusement
les hauts plateaux abyssiniens (Choa, Gondar, Gojam). Dans le cultivés et bordés de clôtures végétales voisinant avec des plan-
reste de l’Afrique le tef est peu cultivé en Europe il n’a jamais tations de Khat. Les fèves de café y étaient triées et transportées
été cultivé. comme les autres denrées dans des feuilles d’Ensete.
Cette plante est très résistante aux variations climatiques et c’est Outre la variété Moka Harar, qui est un des plus grands noms
donc un atout majeur dans un pays où les conditions climatiques de café au niveau mondial, l’Arabica représente le gros du café
sont instables. Elle peut pousser aussi bien au niveau de la mer éthiopien. Sa qualité lui permet d’accéder à la norme " Santo 4
qu’à 3000 m d’altitude. Elle est semée au début des fortes pluies " qui correspond au standard international de référence établi
de juin / juillet. Au moment des moissons les grains sont plus par le Brésil.
petits qu’une tête d’épingle !!
Marie-Thérèse ZIANO
Khat
Odette MANDRON