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 FÉVRIER
18 A la lettre
20 Reportage Mariage : le casse-tête chinois
29 Autour de nous
L’actu qui nous touche, nous interpelle

Carnet de styles

35
35 Les tendances décryptées par Marie Claire

Rencontres
54 Interview Sofia Coppola, actrice de sa vie
58 A nu Charles Berling : séducteur de l’extrême

Culture
63 Toutes les actus pour sortir, lire, écouter…
70 Poster Colin Farrell

Magazine
76 Les débats Marie Claire
Couple, enfants, boulot… Peut-on trouver

58
le bon équilibre ?
85 Nos hommes Ils portent quoi dessous ?
Un homme peut en cacher un autre…
90 Santé Marre de la pilule : pourquoi
elles plaquent leur plaquette
94 La vie en face Au secours des femmes
violées du Congo
FABIO/FASHIONACTIVE. NICOLAS HIDIROGLOU. ROBIN HAMMOND.

100 Tendance Afficher sa vie sur le Net

sans perdre sa réputation
104 Micro-trottoir Chouchou ou Mamour…
C’est quoi son petit nom ?

94
Sur France Info, retrouvez l’actualité de la mode
et des sujets de société avec Marie Claire,
dans la chronique « Modes de vie », chaque
vendredi à 14 h 45 et sur france-info.com.

Envie de réagir ? Un article paru dans Marie Claire

vous émeut, vous agace, vous surprend ? Connectez-vous
sur le forum de www.marieclaire.fr ou envoyez un mail
à redactionweb@marieclaire.fr. Vous pouvez aussi nous écrire
à « A la lettre », Marie Claire, 10, bd des Frères-Voisin,
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 sommaire
FÉVRIER

110
Beauté
110 Prix d’Excellence de la Beauté 2011 :
les meilleurs produits de l’année

Mode
122 L’emprise des sens
144 Be chromie
170 Fortes impressions

101 idées
196 La couleur

170
198 Le jean
200 Le tailleur-pantalon
202 Le noir et blanc
204 Notre cahier shopping et infos mode

212
Envies
Evasion Croisières extraordinaires
216 Déco Une fille, son appart
220 Cuisine Comment épater son Valentin
225 marieclaire.fr
226 Evènement Quand la Flamme Marie Claire
éclaire l’avenir des filles

212
230 En ligne Jouez et gagnez…
PIERRE SABATIER. EMMANUELLE HAUGUEL. ANNE MENKE. PRESSE.

232 Horoscope
233 Nos adresses Où trouver nos shoppings ?
234 Le journal de David Elle ne rentre pas ce soir
Alexina Graham/Agence Elite porte une veste, un pantalon,
et une ceinture en cuir verni (Max Mara), et un bracelet en or
rose et corail (Vhernier). Coiffure Giovanni Di Stefano.
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à la lettre CHAQUE MOIS, VOUS NOUS DITES
CE QUE MARIE CLAIRE VOUS INSPIRE.

Pesticides,
poisons à foison
Il s’appelait Denis, il avait 47 ans, il ne
fumait pas, ne buvait pas… pourtant, en
novembre 2008, il déclara un cancer
des voies biliaires. Sa seule faute ? Son Trop parfaite
métier de viticulteur. Donc, comme des
milliers d’autres, il pulvérisait ses vigno-
pour être honnête
’ai 26 ans et j’ai été élevée par une mère féministe.

bles avec des produits aux noms aussi
barbares que les pathologies qu’ils
provoquent des décennies plus tard.
Il ignorait, on ignorait, que les saigne-
ments de nez dont il souffrait après des
périodes de pulvérisations étaient liés à ces produits et n’étaient
que les prémices du cataclysme qui l’attendait.
Il est décédé le 12 octobre 2009, parce que ces pathologies-là sont
souvent incurables. Et, faute de preuve, cela n’a pas été reconnu
comme maladie professionnelle. Alors cet article « En campagne
contre les pesticides » (MC n° 700, décembre 2010) est un peu une
reconnaissance pour les victimes et leur famille. Habitant dans une
région viticole, je vois que les mentalités sont loin d’évoluer. Mais
j’ai eu le sentiment d’avoir été entendue. Alors, au nom de mon frère
et des autres victimes, merci ! Marie-Lys (Bordeaux)
J
Du coup, je ne peux m’empêcher de réagir au
micro-trottoir « C’est quoi une fille bien ? »
(MC n° 701, janvier 2011). Si attendrissants qu’ils
puissent être, ces témoignages d’hommes de tous âges
sont assez hypocrites. Ces hommes attendent des fem-
mes qu’elles endossent tour à tour les casquettes
d’amie, d’amante, de mère et de confidente… En un
mot, une fille bien se doit d’être parfaite. Et pour moi,
être une femme bien, ce n’est pas être parfaite parti-
culièrement aux yeux d’un homme. Hélène (mail)

Plus de mode
Accoucher à domicile et… à risques spécial rondes !
Bravo pour votre magazine, que je lis
e souhaite apporter quelques éléments de réflexion à propos de votre article

J « Faut-il accoucher chez soi ? » (MC n° 700, décembre 2010). Bien sûr, la gros-
sesse n’est pas une maladie, mais même chez une femme jeune en parfaite santé,
un accouchement peut présenter des complications inattendues et graves, nécessi-
depuis des années. La nouvelle
présentation est réussie, et les articles
m’offrent une ouverture sur le monde,
moi qui vis à la campagne. Cepen-
tant une césarienne en urgence. Parfois, on n’a que quelques minutes pour sauver le dant je mets un bémol, j’ai 58 ans et
bébé et/ou la maman. A domicile, cet enfant, cette maman n’auraient aucune chance des rondeurs… comme beaucoup de
femmes, hélas. La mode dans Marie
de survivre. Ce ne sont pas des idées en l’air, je suis médecin hospitalier depuis vingt Claire est belle, mais comment
ans, et ces naissances-là, je les ai vues, vécues, et j’ai moi-même réanimé les bébés l’adapter à ma morphologie ? Il est
qui en avaient besoin. Alors la question que je pose à toutes ces fans d’accouchement bon de rêver, mais des conseils ap-
à domicile est la suivante : propriés seraient les bienvenus pour
combien de vies humaines être plus en accord avec ma silhouet-
êtes-vous prêtes à sacrifier te. Merci d’en prendre bonne note.
au nom du « retour à la Marie-Odile (mail)
nature » ? 10 %, 1 %, Vous avez mille fois raison, et
0,1 %… Croyez-moi, c’est bien pourquoi, chaque été, dans
quand ça vous arrive, pour nos « 101 idées maillots », et
régulièrement, dans nos pages
vous, c’est du 100 % ! Une beauté, nous nous adressons aux plus
seule mort inutile est une rondes. Et nous allons continuer
mort de trop. de plus belle. La rédaction
Hirondel (marieclaire.fr)

18 Ecrivez-nous à cdurand@gmc.tm.fr ou à Marie Claire, 10, bd des Frères-Voisin, 92792 Issy-les-Moulineaux Cedex 9.
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reportage

Les Chinois préfèrent un fils

pour assurer leurs vieux
jours. Une logique qui fait
chuter le nombre de filles.
Comme ici, à Tian, où elles
ne sont plus qu’un tiers
des élèves de l’école primaire.
20
 Pour qu’il puisse épouser
Cao Cong, 22 ans,
les parents de Wu Suming,
25 ans, ont dû débourser
100 000 yuans (11 000 €).
Heureusement, leurs
trois filles sont mariées, et
les dots des maris ont
permis de payer celle de Wu.

MARIAGE
LE CASSE-TÊTE
CHINOIS
Politique de l’enfant unique, fœticides des filles… Il risque de
manquer 40 millions de Chinoises d’ici à 2020 ! Et cette année,
1 million d’hommes ne trouveront pas l’âme sœur en Chine.
Voyage dans un pays où, désormais, les mariées se marchandent
à prix d’or. Par Manon Quérouil-Bruneel. Photos Véronique de Viguerie.
21
reportage

Beaucoup de villages
se meurent. Le manque
de femmes pousse
les hommes à partir en ville
pour se marier. A Tian,
les vieux forment ainsi
le gros du bataillon.

Les avortements sélectifs sont interdits.

Des campagnes d’affichage
viennent le rappeler, comme ici
dans le village de Koutao.
22
 Marché aux célibataires
dans le parc de Zhong Shan,
à Pékin. Le dimanche,
près de deux mille parents
y viennent pour y caser
leur fils ou leur fille.

Des mères ayant

passé la première étape
des dossiers (voir
ci-dessus) s’échangent
des photos de
leur enfant à marier.

23
reportage
Cette mère (assise à droite)
a su convaincre : elle
a décroché un rendez-vous
pour son fils, qu’elle
espère marier.
D
Dans le flot de petites têtes hilares qui
envahit la cour de récréation, le déséqui-
libre saute aux yeux. Un tiers de filles,
guère plus, sur les cent cinquante élèves
que compte l’école primaire de Tian, si-
tué à 400 km au sud de Pékin. « L’école
est à l’image du village : en manque de
filles », glisse un professeur avec un sou-
rire gêné. Ici seuls les murs, tapissés d’af-
fiches encourageant la naissance des
filles, disent ce que les habitants préfè-
rent taire. Récemment les médias chinois
ont fait leurs choux gras de l’improbable
histoire de cinq frères réduits à se parta-
ger une même épouse, faute de femmes
disponibles dans la localité. Rebaptisé
« le village des célibataires », Tian traîne
sa réputation comme un boulet. Un mi-
roir dérangeant de la Chine de demain.
Le pays le plus masculin
du monde
Selon les projections officielles, il man-
quera près de quarante millions de fem-
mes d’ici à 2020. Avec un excédent de
garçons à la naissance de 12 % au-dessus
24
Comme on lance
une bouteille à la mer,
des parents accrochent
des affichettes vantant
les mérites de leur fils
en quête de l’âme sœur.
du niveau normal, la Chine est devenue
le pays le plus masculin au monde.
Confucius, dont la pensée consacre la
supériorité de l’homme sur la femme,
n’est sans doute pas étranger à l’affaire.
Des décennies d’égalitarisme révolu-
tionnaire et le fameux slogan de Mao
Zedong – « Les femmes portent la moi-
tié du ciel » – ne sont pas venus à bout
de cette préférence ancestrale pour les
garçons. Solidement ancrée dans les
mentalités chinoises, elle s’est encore
accentuée avec la politique de l’enfant
unique, imposée en 1979 pour juguler
une démographie galopante. Si son
application connaît quelques assouplis-
sements ces dernières années, notam-
ment pour pallier l’inquiétant vieillis-
sement de la population, le schéma
familial imposé à la majorité des cou-
ples chinois ressemble toujours à un
conte de fées tronqué : « Ils se marièrent
et n’eurent qu’un seul enfant. »
« Elever une fille c’est cultiver le champ
d’un autre », dit un proverbe chinois.
La tournure est poétique, ses implica-
 La mariée en rouge Ce jeune paysan a de la chance.
traditionnel. Mais avant Dans son village, il n’y a
d’accepter les noces, sa aucune femme célibataire en
famille a exigé beaucoup âge de se marier. Il a déniché
d’argent, une voiture, la sienne dans les montagnes.
et du matériel hi-fi.

tions beaucoup moins… Madame
Gong, fonctionnaire au ministère du
Planning familial dans la province du
Hebei – l’une des plus touchées par le
manque de filles –, résume la logique
parentale en ces termes : « Il faut un
fils pour perpétuer le nom, reprendre
les affaires et, surtout, assurer ses vieux
jours. Les Chinois n’ont rien contre les
filles mais, puisqu’il faut choisir, ils
préfèrent un garçon pour toutes ces
raisons pratiques. »
Une amende pour
le deuxième enfant
Déjà père d’un garçon, monsieur Liu
n’en fait pas mystère : il aurait souhaité
un autre fils. « Surtout au prix que
coûte un deuxième enfant », justifie ce
paysan d’un petit village du Hebei,
qui a mis cinq ans à s’acquitter des
3 000 yuans (environ 330 €) d’amende
sanctionnant la naissance d’un nouvel
enfant. Pendant toutes ces années, sa
fille, considérée comme illégale, n’a pu
aller à l’école ni bénéficier de soins mé-
dicaux. Pas découragé, M. Liu compte
agrandir sa famille dès qu’il aura un
peu d’argent. Mais cette fois-ci, hors de
question de se faire avoir : « Nous irons
à l’hôpital faire une échographie. Si c’est
une fille, ma femme avortera, jusqu’à
ce qu’elle soit enceinte d’un garçon. »
Officiellement interdites depuis 1994,
les échographies pour déterminer le
sexe de l’enfant restent un service très
largement proposé en Chine. Et les
avortements sélectifs, même passé le
délai légal de trois mois, sont mon-
naie courante. Dans une clinique qui
a pignon sur rue à Shijiazhuang,
capitale du Hebei, on les pratique sans
ciller pour 1 500 yuans (environ
165 €). Un « bon investissement »,
selon M. Liu, qui explique en grande
partie le ratio affolant atteint dans
Pour éviter le célibat, les hommes
doivent parfois promettre plus
de 60 000 yuans (6 600 €) de dot.
certaines provinces : cent trente nais-
sances de garçons pour cent de filles.
Plus sa maison est grande,
plus le marié a ses chances
A Zhong Ma Yu, village blotti au pied
des montagnes, pour se marier, les hom-
mes sont désormais contraints de faire
venir une épouse d’autres provinces. La
région étant pauvre et reculée, les candi-
dates ne se bousculent pas, et les hom-
mes doivent donc afficher de sérieux
arguments financiers : une grande mai-
son, l’achat d’appareils électroménagers,
de belles noces… Au total, pas loin de
60 000 yuans (6 600 €) : le prix pour ne
pas rester célibataire. Selon les dernières
estimations, à partir de cette année, plus
d’un million de candidats au mariage
resteront bredouilles… Plus on s’en-
25
reportage
fonce dans les montagnes, plus les « ar-
bres sans feuille », comme on appelle les
célibataires en Chine, sont nombreux. La
rengaine est toujours la même : faute d’ar-
gent, les hommes sont condamnés à res-
ter seuls. A Tian, les jeunes désespèrent
et les anciens compatissent : « A notre
époque c’était beaucoup plus simple : un
vélo ou une montre faisaient l’affaire.
Aujourd’hui les femmes sont de plus en
plus exigeantes. »
De plus en plus, les hommes
empruntent pour se marier
Et il faut bien reconnaître qu’en Chine,
actuellement, mariage rime surtout avec
âpre marchandage. Le marché aux céli-
bataires de Pékin, qui se déroule dans
un parc à deux pas de la place Tianan
Men, rassemble chaque dimanche près
de deux mille parents en quête d’un
conjoint pour leur enfant. Ici les négo-
ciations sont menées tambour battant.
Date de naissance, taille, poids, diplô-
mes et desiderata : tout est détaillé sur
une affichette disposée devant les parents
marieurs. « Ou se situe exactement
l’appartement de votre fils ? », question-
ne sans préambule une dame tout en
prenant des notes. Un peu plus loin, ser-
rés sur un coin de banc, un couple de
septuagénaires affiche une mine inquiè-
te. Plusieurs mois, déjà, que monsieur
et madame Gao cherchent le mari idéal
pour leur fille de 35 ans. « Le plus diffi-
cile, c’est de trouver un candidat qui
possède son propre appartement », sou-
pirent-ils. Une « qualité » hautement
valorisée dans la Chine postcommuniste
qui, avec le boom immobilier, a trans-
formé le mariage en casse-tête.
Pour trouver sa moitié, Yu, 26 ans, ori-
ginaire du Hebei, a dû emprunter
20 000 yuans (2 200 €), qu’il tente péni-
blement de rembourser depuis deux ans
en travaillant comme ouvrier à Pékin.
Rassemblés autour de lui dans le bara-
26
Réagissez à cet article sur les forums de www.marieclaire.fr
Avec la pénurie, impotentes,
femmes âgées, veuves
ou divorcées, auparavant
« incasables », trouvent preneur.
quement insalubre au cœur du chantier
où vivent des milliers de « mingong »,
ces ouvriers immigrés de l’intérieur qui
ont fui la misère des campagnes, ses
camarades de chambrée opinent en si-
lence. Tous se sont endettés, parfois
jusqu’à 100 000 yuans (11 000 €), pour
s’acquitter de la dot exorbitante exigée
par leur belle-famille…
« J’ai l’âge de me marier mais pas l’ar-
gent », se désespère Jia, 22 ans, qui a
quitté son village pour travailler comme
laveur de voitures à Zanghuang, à l’est
de Pékin. Tous ses amis sont dans la
même situation. « La seule solution pour
nous, c’est d’aller chercher une fille dans
un village paumé et de ne pas demander
la lune », confie le jeune homme qui,
avec ses 3 000 yuans (330 €) de salaire
les bons mois, se voit encore célibataire
pendant une bonne dizaine d’années.
A Koutao, village de sept cents âmes
dans les montagnes, on n’a pas célébré
de mariage depuis huit ans. C’est dire si
celui qui doit avoir lieu dans une semaine
constitue un évènement. Les hommes
sont tous venus prêter main-forte pour
achever la construction de la maison des
futurs époux. Une truelle à la main, le
père du marié sourit : « De nos jours,
c’est devenu si difficile de se marier qu’il
faut saisir l’occasion quand elle se pré-
sente ! » Et l’occasion, en l’occurrence,
était de taille : la fiancée, attardée men-
tale, n’a coûté que 6 000 yuans (660 €).
« Quand on est pauvre on ne peut pas
exiger la qualité », explique l’homme,
philosophe. Avec la pénurie, impotentes,
femmes âgées, veuves ou divorcées
– jusqu’à présent considérées comme
« incasables » –, trouvent désormais pre-
neur. Tout plutôt que de finir seul.
Car même dans l’au-delà il ne fait pas
bon être célibataire. Dans les provinces
du Hebei, du Henan ou du Shanxi, les
paysans sont prêts à dépenser une for-
tune pour assurer la félicité éternelle à
leur fils disparu sans avoir trouvé l’âme
sœur. A leur mort, ils se mettent en quê-
te du cadavre d’une femme qui l’accom-
pagnera dans l’autre monde. Selon l’âge
de la défunte et l’état du corps, ces épou-
ses d’outre-tombe se monnaieraient
jusqu’à 20 000 yuans (2 200 €).
Le manque de filles
déstabilise le socialisme
Ces noces fantômes disent bien le malaise
de la société face à ces millions de céli-
bataires qui, aux yeux du Parti commu-
niste chinois, représentent autant de
contestataires en puissance. « Le manque
de filles déstabilise le socialisme », peut-
on lire sur les affiches de la campagne
pour l’égalité des sexes lancée par le
gouvernement dès 2001. Alors que les
sociologues multiplient les mises en
garde contre une augmentation de la
violence, de la prostitution et du trafic
d’êtres humains engendrés par ce manque
de femmes, les autorités tentent d’étein-
dre le feu en offrant des aides financières
aux familles n’ayant que des filles.
Avec un certain succès, puisque dans les
campagnes on considère de plus en plus
que l’idéal serait d’avoir un garçon et
une fille : « Le premier pour prendre soin
des parents, la seconde car ça rapporte
de l’argent », résume un paysan. Qu’im-
porte les motivations, le gouvernement
se raccroche aux chiffres de l’année en
cours qui, eux, sont encourageants : avec
un ratio à la naissance redescendu à cent
dix-neuf garçons pour cent filles, la
Chine pourrait s’éloigner de la terrible
prophétie d’un monde sans femme.
Les parents du marié
reçoivent leurs
invités déguisés, comme
l’exige la tradition.
Ils ont installé le jeune
couple dans la maison
de gauche, eux vivent
dans celle de droite.

Les époux feuillettent

l’album photo
de leurs noces dans
la nouvelle chambre, où
tout, de la déco au linge
de maison, a été payé
par la famille du marié.
www.carven.fr
 nous autour de

Par Elise Gruson-Godet,

avec Catherine Castro et Katie Breen

E-TROC
SEXUEL
change cours de maths contre

E tendresse », « Chambre gra-

tuite contre services »… voilà
le type d’annonces qui s’immiscent
de plus en plus dans les sites de troc.
Un échange sexuel qui, dans une so-
ciété où tout semble avoir une valeur
COMMERCE ÉQUITABLE marchande, se banalise auprès d’ados
fragiles (prêt(e)s à céder leur inté-

L’OR A ENFIN grité contre un peu d’argent ou un

smartphone) et d’étudiant(e)s en mal
d’argent ou de logement, selon l’Ob-

BONNE MINE
Le précieux minerai se met au régime propre, avec un label
servatoire de la vie étudiante, ils se-
raient 45 000 en situation de grande
pauvreté, et 225 000 peineraient à
financer leurs études. Et une fois de
« équitable » pour repérer l’or artisanal qui respecte les droits plus, en attendant que la loi rattrape
des mineurs, et une charte signée par les grands joailliers. les nouvelles technologies, les ma-
niaques agissent dans l’impunité,

S
Savez-vous d’où provient l’or de votre alliance ? Bientôt, vous pourrez y répondre. Car car il n’y a ni racolage ni rémunéra-
le 14 février, le premier label d’or équitable va être poinçonné, d’abord en test au tion contre une relation sexuelle,
Royaume-Uni, avant d’être étendu aux autres pays. Une bonne nouvelle pour les com- mais « simplement un service ». En
munautés minières dont certaines, au Pérou, sont entièrement composées de femmes attendant, deux modes d’action : en
(photo). Cet or « Fairtrade » et « Fairmined » assure une rémunération à 95 % des cours parler et rester vigilante.
mondiaux, une prime de développement et le respect des droits du travail et de l’envi-
KIKE ARNAL. ALEXANDRA RENAHY/JERRYCOM.

ronnement. 15 millions de mineurs artisans sont concernés. « L’objectif est de produire

15 t d’or certifié par an », explique Patrick Schein, de S&P Trading, qui a mis en place
une filière d’or artisanal 100 % traçable. Une pépite, comparée aux 2 000 à 2 500 t d’or
douteux mis sur le marché chaque année. Mais grâce aux ONG Oxfam et WWF, la
prise de conscience grandit. Exploitation illégale, pollution au mercure, déforestation,
travail des enfants, empoisonnement des populations, financement de conflits… les
dommages collatéraux de l’extraction aurifère sont effroyables. Les grands joailliers ne
peuvent plus l’ignorer. Après Cartier et Tiffany, Boucheron, Piaget et Chopard ont
signé une charte imposant des normes responsables. Quant à certaines marques artisana-
les (JEL, April), elles fabriquent déjà l’intégralité de leurs produits en or responsable.

29
nous autour de

Sur le Web
DIVORCE
EN RÈGLE

A
i-je droit à une prestation com-
pensatoire ? Puis-je rester dans
la maison ? Qui va payer la prépa
des enfants ? Qui va garder le chat ?
Autant de questions qui deviennent
vitales lorsqu’on se sépare. C’est pour y
répondre qu’Eric Bonnet, divorcé de
42 ans, a lancé www.divorceattitude.fr,
portail dédié aux divorcés mais aussi aux
mariés, pacsés ou concubins, qui ont
décidé de se séparer. Au menu, des infos
(divorce de A à Z, documentation, veille
juridique), une calculette pour estimer
SYRIE : ÉTUDIANTES la pension qu’on percevra (ou versera),
la possibilité de poser des questions à
À VISAGE DÉCOUVERT des spécialistes, un forum… Et, parce
que l’humour sauve de tout, la chroni-

D
epuis septembre 2010, les Syriennes qui portent le voile intégral – courant que des séparations de people. Car ap-
dans ce pays – sont interdites d’université. Seul le foulard reste autorisé. Pour prendre qu’« Eva Longoria et moi, même
le gouvernement, il s’agit de protéger l’éducation des filles, mais plus encore combat », ça console un peu, non ?
de limiter l’avancée de l’islam radical. La Syrie emboîte ainsi le pas à plusieurs pays
musulmans. Des limitations existaient depuis des années en Tunisie, en Malaisie
et en Turquie. Mais récemment, la burqa a été interdite dans les administrations
d’Abou Dhabi, au personnel hospitalier du Bangladesh et de l’Egypte, et au volant
au Koweit. Bien au-delà d’un symbole religieux, le voile intégral y est aussi souvent
présenté comme un risque pour la sécurité : il peut être une couverture pour le
voleur de portables, le dragueur de filles ou, pire, le poseur de bombes.

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complètement casser sous trois conditions… 1. Consulter le comité d’entreprise et l’informer
de la mise en place d’un moyen de contrôle. 2. Informer chaque salarié
le mythe : TOUT se passe individuellement, par note de service ou tout autre moyen. 3. Faire une
dans la tête, et plus déclaration à la Cnil. Dans tous les cas, il n’a pas le droit de lire nos
précisément dans douze mails identifiés comme per-
so, à moins de nous deman-
zones du cortex qui libèrent der d’être présente à l’ouver-
dopamine, ocytocine ture ou d’avoir obtenu
et adrénaline. Allez, seul l’autorisation d’un juge. Un
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30
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ARABES DOIVENT
CROIRE EN ELLES »
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journaliste, écrivaine, poète. Elle a lancé
le premier magazine érotique du monde
arabo-musulman. Son livre « J’ai tué Sché-
hérazade, confessions d’une femme arabe
en colère » (éd. Sinbad/Actes Sud) est le
témoignage d’une femme libre.
Marie Claire : Pourquoi êtes-vous
en colère ?
Joumana Haddad : Je me méfie des sté-
réotypes. Trop de femmes arabes entretien-
nent une image de victime impuissante,
et cette résignation m’exaspère. Car il exis-
te au Moyen-Orient un autre modèle de
femme libre, épanouie, cultivée, forte.
Pourquoi n’en parle-t-on jamais ?
NOS ADOS-MOBILES, En lançant un magazine érotique,
vous avez pris un énorme risque :
MODE D’EMPLOI quelles ont été les réactions ?
Certaines furent assez virulentes, mais ce

V
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sommaire, des conseils pratiques pour bien l’équiper, des règles de savoir-vivre les femmes. Les religions monothéistes vé-
et de bonne conduite, des infos pour prévenir les situations « à risque ». 2. C’est hiculent des tabous souvent absurdes.
gratuit. Ce guide est téléchargeable sur www.afom.fr (on peut aussi commander Pensez-vous que les femmes
la version papier). 3. C’est sérieux. Publié par les opérateurs mobiles avec le sou- de tous les pays arabes peuvent
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interview
SOFIA
COPPOLA
ACTRICE
DE SA VIE
S
Suite 405 de l’hôtel Bristol. Sofia Cop-
pola reçoit pendant quatre jours les
journalistes français pour la promotion
de son nouveau film, « Somewhere »
(actuellement en salles). Petits fours,
eaux minérales, atmosphère beige et
feutrée contrastent avec ses cheveux ti-
rés en chignon « comme pour aller sous
la douche », son visage non maquillé,
son sweat à capuche noir. Son avion a
atterri le matin de New York, elle est
fatiguée, boit du vrai Coca (le rouge)
mais offre un sourire poli, plein, sincè-
re, réconfortant. Il en faut du réconfort,
lorsqu’on a lu les articles la concernant :
« Cauchemar des journalistes », « en face
d’elle, on se voit ramer », au hasard…
Mais Sofia Coppola n’a rien besoin de
lâcher, son œuvre (au mieux) ou son
aura de fille de roi et de princesse Vuit-
ton (pour qui elle a créé le sac SC) font
54
Très attendue et très secrète, la réalisatrice américaine
présente « Somewhere » (Lion d’or à Venise), élégante
relation père-fille sur fond de spleen, de grâce et
de cocktails au bord de la piscine. Plongée dans le monde
de Sofia C., célèbre et célébrée. Par Marianne Mairesse
le buzz. Si on s’accroche à elle, c’est par- Marie Claire : Avant chaque
ce que ses réponses lapidaires et abstrai- tournage, vous prononcez trois fois
tes ne disent pas le vide mais une réser- « poo-wa-bah » avec votre équipe…
ve naturelle, compréhensible. Et qu’on Sofia Coppola : C’est une tradition dans
aimerait comprendre pourquoi elle fil- ma famille. Cela remonte à l’époque où
me si bien le mal-être, la mélancolie, mon père était à l’université : quand il
l’angoisse existentielle avec, en prime, jouait au théâtre, il se souhaitait ainsi
une esthétique qui rend mémorable un bonne chance, comme si ce mot était
cocktail glacé surmonté d’une fraise magique. Il le fait pour tous ses films,
rouge. C’est dans « Somewhere », qui donc moi aussi. Avant la toute première
raconte la vie vaine et vide d’un acteur scène, on se tient tous par la main et on
hollywoodien célèbre (interprété par dit ces mots, ça nous réunit, c’est une
Stephen Dorff), éclairée, quelques jours, bonne énergie pour le travail.
par la présence de Cleo, sa fille de 11 ans Vous êtes superstitieuse ?
(Elle Fanning). Jamais Sofia Coppola Pas en général, mais je ne pourrais ab-
n’avouera quoi que ce soit de désobli- solument pas omettre ce rituel. Bon, je
geant – et, pourtant, réaliste – concer- jette du sel par-dessus l’épaule – ça c’est
nant sa famille, son passé, ses pensées, italien –, je ne le passe jamais de main
PATRICK SWIRC.
un spleen quelconque. Sa vérité est dans en main à table, l’autre deviendrait alors
ses films. Entracte avec un sympathi- mon ennemi. Je pense avoir subi un la-
que tête-à-tête. vage de cerveau de mes parents.
« Les héroïnes
de mes films
sont toujours
blondes. Je suis
attirée par
elles peut-être
parce qu’elles
sont l’opposé
de moi. »
interview
« Je vais avoir 40 ans, je mène
une carrière, je suis mère donc
je me sens femme. Mais
je suis toujours un peu gamine. »
Les héroïnes de vos films
sont toujours blondes : est-ce
une coïncidence ?
Oui, c’est drôle : je suis attirée par les
blondes. Peut-être parce qu’elles sont
l’opposé de moi. La blonde est pour moi
l’image de l’Américaine. Dans « Some-
where », Cleo est un symbole de pureté,
d’espoir, c’était logique qu’elle le soit.
Si vous deviez définir votre style ?
Je préfère les choses simples et classiques.
Je n’aime pas être au centre de l’atten-
tion ni attirer les regards.
Vous dites être timide.
Je déteste prendre la parole devant des
gens, je suis mal à l’aise. Je devrais pour-
tant pouvoir surmonter ce handicap, vu
ma position… Certains peuvent parler
à des inconnus, se font des amis partout,
moi je suis introvertie. Ça me paraît lo-
gique de ne pas partager des choses in-
times avec des inconnus. C’est peut-être
vieillot mais c’est ma façon d’être.
Vos filles vous suivent-elles partout ?
C’est la première fois que je les laisse
quelques jours, c’est difficile ! Ma mère
est restée les garder. La petite n’a que
7 mois, alors pour un court séjour, avec
le décalage horaire, j’évite de l’emmener.
Sinon j’essaie de les prendre avec moi le
plus souvent possible.
Vous avez vécu à Paris après la
naissance de votre aînée. N’était-ce
pas difficile de vivre avec un
nouveau-né dans un pays étranger ?
Si, c’était étrange. Avoir un bébé, c’était
déjà l’inconnu. J’avais pris une année sab-
batique, je ne travaillais pas. Nous vivons
à New York aujourd’hui, Paris est plus
calme, reposant aussi. Mais j’avais le mal
du pays, je pensais à mes amis, à ma mai-
son, à tout ce qui m’était familier.
A Paris, vous sentez-vous un peu
parisienne ?
Non, jamais. Je me sens une Américaine
à Paris. C’est difficile pour les étrangers
56
D’autres stars sur www.marieclaire.fr
de percer ici, c’est une ville fermée,
exclusive. Et puis je ne parle pas bien le
français, c’est donc un peu un défi. Mais
j’y ai des amis, avec lesquels j’aime
passer du temps.
Dans « Somewhere », la voiture,
une Ferrari noire, est un symbole
important. Vous conduisez ?
Oui, mais je n’ai plus de voiture. A New
York je n’en ai pas besoin. Je viens de
vendre ma vieille Jaguar noire ; elle dor-
mait dans un garage. J’aime les voitu-
res, j’ai grandi en Californie avec cette
culture, j’adore conduire seule en écou-
tant de la musique. J’ai passé mon per-
mis dès que possible : c’était la seule ma-
nière d’avoir un peu d’indépendance.
Vous vous sentez fille ou femme ?
Les deux. Je vais avoir 40 ans, je pense
devoir me comporter comme une adulte !
(Rires.) Je mène une carrière, fais passer
mes opinions dans mes films, je suis
mère, donc je me sens femme. Mais je
suis toujours un peu gamine, comme ma
mère, qui a plus de 70 ans. Je me sens
très fille, il n’y a qu’à voir « Marie-An-
toinette » (son film, ndlr). Avec ma fille
de 4 ans, je suis plongée dans un monde
rose empli de princesses. Je ne sais pas
pourquoi il n’existe pas de magasin où
tout soit rose ! A Paris, je vois parfois des
petites filles en gris… Un jour j’ai voulu
mettre à la mienne un T-shirt bleu ma-
rine, elle m’a répondu qu’elle ne voulait
pas être habillée comme une sorcière !
(Rires.) Ce rose, pour beaucoup, vient
des films Disney. Mais je sens que je dois
laisser cette liberté à ma fille.
Quand vous ne travaillez pas,
que préférez-vous faire dans la vie ?
Avant, voyager, mais aujourd’hui je pen-
se juste à passer du temps avec mes en-
fants. J’aime accompagner ma fille à la
danse, la voir faire rigoler sa petite sœur,
nous promener au parc, être dans leur
monde. Quand nous fêtons Halloween,
ANDREW DURHAM/LOUIS VUITTON. ANGELI. FRANCO BICIOCCHI/PICTURE DESK/KOBAL.
nous fabriquons des costumes, sortons
chercher des bonbons. J’aime aussi les
expos d’art, je collectionne des photos.
PHOTO 12. CHRISTOPHE L. RUE DES ARCHIVES/BCA. VISUAL.
Voir mes amis également, mais on a
vieilli, on est tous très occupés, c’est
moins évident de trouver du temps pour
dîner entre copines.
Réalisez-vous que vous êtes mère ?
Parfois c’est encore une surprise… Je re-
garde des photos et je dis : « Oh mon
Dieu ! » (Rires.) Je ne sais pas si on le réa-
lise vraiment. Mais ça me force à ralen-
tir, à me poser. En temps normal je ne
m’assiérais jamais dans un parc.
Quelle est votre plus grande peur en
tant que mère ?
La relation mère-fille peut être compli-
quée, j’aimerais une bonne entente avec
les miennes.
Quelle adolescente étiez-vous ?
J’aimais beaucoup la mode, les maga-
zines, les groupes de musique, j’étais
un peu rebelle mais pas trop. C’est une
période difficile, on cherche à s’éman-
ciper de sa famille, mais on est coincée
avec eux. A 12 ans je pensais en avoir
40. J’aime faire des films sur les jeunes
filles car je trouve que les adultes ne
leur accordent pas assez de crédit. Et
leur maturité, leur intelligence ? Jeune,
j’ai toujours trouvé nuls, voire de mau-
vais goût, les magazines et les films
pour ados : je ne m’y retrouvais pas. Je
voulais donc faire quelque chose de plus
respectueux pour eux.
1975
La famille Coppola. Au premier plan
(de g. à d.) Roman, Sofia et Gio, décédé
dans un accident quand elle avait 15 ans.
Dans vos génériques, vous
remerciez toujours « Mom & Dad ».
Que représentent-ils pour vous ?
Ils me sont chers, ont une grande in-
fluence sur moi. Mes parents ont tou-
jours été très encourageants. Mon père
m’a beaucoup aidée pour mon premier
court métrage, puis pour « Virgin sui-
cides ». Il m’a toujours poussée à faire
des films très personnels, avec ma griffe.
Et pas les faire pour de l’argent. A avoir
une autre profession qui m’en rapporte,
afin de garder ma liberté d’expression.
Surtout, à défendre mes opinions et mes
idées. Il m’a transmis la détermination,
1989
Elle a 18 ans et
coécrit avec
son père « Life
without Zoe »,
ici en tournage.
1990
Actrice dans
« Le parrain 3 »,
elle est descendue
par la critique.
Ce sera l’un de ses
derniers rôles.
2009
Avec le sac SC qu’elle a dessiné
pour Louis Vuitton.
la volonté de persévérer. Il n’a jamais
accepté un refus de quiconque.
Que vous a apporté votre mère ?
La capacité d’être forte et calme. Elle
m’a appris que l’exubérance n’est pas
nécessaire pour être fort.
Une expression française dit « pourrie
gâtée ». Vous avez dit être gâtée.
Pourquoi n’avez-vous pas été…
… pourrie ? Je ne sais pas. J’espère la
même chose pour mes enfants. Ma mère
est très terre à terre, sincère. Elle n’est
pas du tout « Hollywood ». Nous avons
grandi en bordure de cette vie, dans une
petite ville à la campagne, en Californie
du Nord. Mes parents apprécient les cho-
ses simples du quotidien. Mon père te-
nait à ce que nous ayons bon caractère.
2006
Avec Kirsten Dunst
sur le tournage de
« Marie-Antoinette ».
2010 Avec Thomas Mars,
son compagnon,
le chanteur de Phoenix.
Dans votre film, on voit, à travers
le regard de Cleo, la célébrité de son
père… Enfant, quel était le vôtre ?
Plus jeune, j’avais le flair pour détecter
les gens qui fréquentaient mon père juste
parce qu’il était célèbre. Je reconnais vite
qui est authentique et qui ne l’est pas.
On pense que les enfants ne compren-
nent pas, mais ils comprennent tout.
Comment vivez-vous le fait d’être
sans cesse sous le regard des gens ?
Je ne ressens pas ma vie comme ça, je ne
suis pas quelqu’un de public. On me voit
dans la presse quand je sors un film, mais
je ne me sens pas observée au quotidien.
Je peux faire ce que je veux sans que les
gens s’en rendent compte. Je ne vis pas
la célébrité comme un fardeau.
2010
Sur le tournage de son dernier film,
« Somewhere », la radiographie
d’un acteur célèbre à Los Angeles.
57
à nu

Vous regardez
beaucoup les femmes ?
Oui, je les regarde, je les
entends. J’aime être dans
un lit avec une femme.
Le contact physique
m’émeut. Si j’étais sur une
île déserte, j’aimerais
qu’il y ait une femme.
58
 CHARLES BERLING
SÉDUCTEUR
DE L’ EXTRÊME Il vit à cent à l’heure, aime jouer de son corps et goûter à
tout. En ce moment sur les planches dans la peau d’Ulysse,
le comédien se déshabille ici cœur et âme. Attention :
charmeur ! Par Marianne Mairesse. Photos Nicolas Hidiroglou.

C
Cet homme a faim. Il ne déjeune pas, il
mange. Il boit des yeux les femmes, com-
me il doit dévorer les textes, les sexes.
Lors de la séance photo, il aurait pu être
tout nu mais se laisse difficilement sai-
sir. Il bouge, séduit, harangue. Il dit qu’il
serait mort de n’être que l’objet des
autres, alors il écrit trois scénarios de
films, chante, met en scène (notamment
Camus et Beckett), dirige avec son frère
le théâtre Liberté de Toulon. Et puis il
joue. Ulysse dans « Ithaque »*, de Botho
Strauss, et au cinéma, dans « Propriété
interdite » d’Hélène Angel (en salles le
COIFFURE-MAQUILLAGE FRANCIS GIMENEZ/AGENCEAURELIEN.
trop en train de le faire, on se sent com-
me un objet. Pillé. Etre photographié,
filmé, peut provoquer un vrai dégoût de
soi-même. Je pense que, passé 50 ans,
c’est très difficile pour un acteur ou une
actrice de n’être qu’un objet du désir des
autres. Je fais de la mise en scène, j’écris
des chansons, je m’investis dans la di-
rection d’un théâtre, car si je continuais
à ne faire que l’acteur je me vomirais.
Que ressentez-vous au moment où
cela bascule ?
De la fatigue, du dégoût. Comme
lorsqu’on demande à un enfant de sou-

19 janvier). Charles Berling est un hom-
me d’action. Au restaurant du musée du
quai Branly, il a été raisonnable : il n’a
pas touché aux gâteaux.
(*) Mis en scène par Jean-Louis Martinelli,
au théâtre Nanterre-Amandiers.
Marie Claire : C’est pénible ou pas
de poser devant un photographe ?
Charles Berling : Là, ça va : je l’ai tout
de suite senti. Mais ça peut mal se pas-
ser. On peut adorer cette séduction et,
ne plus le supporter parce qu’on se voit
rire et qu’il y est forcé. Je me sens violé.
Le mot est un peu fort, mais ça peut al-
ler jusque-là sur un film. Je me suis déjà
retrouvé à poil dans une douche à devoir
pleurer pour quelqu’un que je n’aime
pas. Mon travail c’est d’y arriver.
Jouer c’est vital ?
Jouer n’est pas suffisant, mais si je ne
joue pas je crève. Chez un acteur, il y a
quelque chose qui ne marche pas avec la
vie. D’ailleurs les acteurs trop heureux
ne fabriquent pas forcément de très bons
acteurs.

59
à nu
Vous séduisez beaucoup ? Je cherche toujours
à séduire, même pas forcément pour coucher
avec quelqu’un. Je cherche le possible.
La notoriété, vous la vivez comment ?
Quand je joue une pièce, même dans une
petite salle de quarante personnes, je rêve
que le monde entier soit au courant, et
l’écoute. Mais plus on fait ce métier, plus
on sait à quel point on n’est qu’une pe-
tite marchandise. La notoriété est une
maladie, il faut essayer de se préserver.
Je connais des acteurs qui sortent dans
la rue pour voir si on les reconnaît, c’est
pitoyable. Je n’admire pas quelqu’un
parce qu’il est connu. C’est même pres-
que un facteur louche.
Quand vous jouez, vous avez dit
sentir parfois que c’est votre mère
qui joue à travers vous.
Oui. Il arrive que ma voix soit celle de
ma mère, j’ai l’impression que c’est elle
qui parle. Comme dans « Psychose ».
Elle était une femme très forte. J’ai beau-
coup d’elle. Elle m’a donné sa folie.
Quel homme a-t-elle fait de vous ?
Un homme qui n’a pas peur d’être une
femme. Elle était de ces féministes
avant l’heure, qui s’ignorent. Sa mère
l’avait éduquée dans l’idée qu’il lui
fallait un travail. Nous étions six : trois
filles, trois garçons, et elle nous a élevés
dans la parité. Elle n’a jamais dit aux
garçons de ne pas laver la vaisselle, de
ne pas pleurer. D’une certaine manière,
elle a reconnu du féminin en moi, du
masculin dans mes sœurs, pourquoi le
rejeter ?
Comment s’exprime le féminin
en vous ?
Je pense être capable d’adaptation, de
souplesse. L’acteur se laisse traverser,
comme une femme. Le texte est une se-
mence. Le mâle est plus tendu, aura du
mal à se laisser faire. Jeune, j’étais un
cheval fou, j’avais une énergie, une for-
ce que je ne comprenais pas. Inquiet sur
ma puissance, ma masculinité, j’avais
besoin, comme beaucoup de garçons, de
la sur-affirmer. Or l’art dramatique a be-
soin du féminin. Etre acteur augmente
l’acceptation de cette féminité.
60
Si je vous dis : « les femmes »,
qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ?
Elles sont l’essentiel. J’ai une immense
fascination pour elles, un immense
amour, j’ai besoin des femmes. J’éprouve
souvent de la douleur lorsque, le matin,
je suis avec une femme et que je la vois
sortir du lit, s’habiller et s’en aller. Je
voudrais que ça se prolonge. Quand je
vois une femme, je suis heureux, elle
m’émerveille. Cela peut même me faire
souffrir car je ne vais pas forcément pou-
voir la posséder. Mais je le comprends.
J’aime beaucoup cette phrase : « Je ne
veux ni ne peux te posséder, mais je ne
peux vivre sans cet espoir. »
Etes-vous un séducteur ?
Oui. Mais ça peut devenir une maladie
si le jeu de séduction n’existe que pour
le jeu. C’est être un allumeur. Je ne le
suis pas totalement. Je n’ai pas juste
besoin de la gloire, c’est le contenu qui
m’intéresse, ce que je vis sur un plateau
ou dans un lit.
Aimez-vous la vie en couple ?
Je n’aime pas trop le mot. Mais j’aime
la confiance, la pérennité, croire assez en
quelqu’un pour lui montrer des choses
de soi pas très intéressantes. Un bon cou-
ple permet de vivre ses faiblesses. C’est
bien, aussi, la familiarité avec un autre
corps. Mais le contraire peut manquer :
la transgression, la « saillance » du désir,
la découverte. Un bon couple serait un
couple qui permet les deux.
Vous y parvenez ?
Non, jamais.
Vous vivez avec quelqu’un ?
Oui. J’ai vécu plusieurs amours dans ma
vie et des relations. Elles m’ont toujours
passionné. Avec Virginie, c’est autre cho-
se, je n’ai jamais aimé ainsi. Ça me sur-
prend. Quand on rencontre quelqu’un,
on vient d’autres amours. Le plus lamen-
table serait de refuser le passé de l’autre.
Je trouve par exemple terrible l’idée du
mariage avec une vierge. Le principe de
la pureté et de la perfection est tyranni-
D’autres stars sur www.marieclaire.fr
que, c’est de l’idéalisme morbide. J’adore
cette phrase, lue un jour dans « Hara-
Kiri » : « Si je vais au paradis, je ne veux
pas de vierges, elles ne savent rien faire.
Moi je veux des femmes mûres. »
Les femmes qui ont partagé votre
vie ont-elles compris votre besoin de
liberté ?
Oui. Cela a été plus ou moins réussi,
plus ou moins douloureux pour elles.
Mais sinon je ne tenais pas. J’explose.
Je me mets très en colère. Je meurs ou
je fais mourir, mais je ne peux pas ne
pas m’échapper.
Acceptez-vous aussi cela de la
femme qui est avec vous ?
Oui. Je ne peux pas tenir ce discours, et
ensuite enfermer ma femme. Mais la li-
berté n’est jamais sans problèmes. Je
peux être jaloux, mais on peut dépasser
la jalousie, en tenir compte aussi. J’ai
déjà connu l’insoutenable avec une fem-
me, la jalousie qui gouverne tout. Elle
donne d’ailleurs un instinct prodigieux,
on devient un animal repérant les moin-
dres détails. Ça m’a rendu cinglé. Et puis
à un moment ça s’est dégonflé, et je me
suis demandé : « De quoi je souffrais ?
Pourquoi tant de souffrance ? »
Comment appelez-vous la femme
avec qui vous vivez ?
« Mon amour » ou « Virginie », j’aime
bien son prénom. Quand je la présente,
je dis parfois : « Ma femme ». J’ai assez
vite eu le sentiment que c’était possible
de parler comme ça avec elle.
Vieillir vous évoque quoi ?
J’ai passé 50 ans : je n’ai pas l’impression
d’être vieux, mais je n’ai plus l’espoir
d’être jeune. J’ai vu mon père mourir
cette année, et le plus difficile c’est la
souffrance du corps, la vieillesse, la dé-
pendance qu’elle crée, le viol de l’inti-
mité. Le corps peut devenir un enfer
comme un paradis. Mais mourir n’est
rien. Dans des situations violentes, lors-
que je me bats, je peux provoquer les
autres et dire : « Vas-y, faut me tuer, mais
me tuer complètement, car s’il reste un
tout petit peu de moi, je vais te sauter à
la gorge. » Ça fait peur aux gens. (Rires.)
Mourir ne me fait pas peur.
Qui est Charles Berling ?
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 culture février

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MUSIQUE

LA PHOTOGRAPHE
DE MODE SACHA VAN DORSSEN
EXPOSE À L’INSTITUT
NÉERLANDAIS, À PARIS.
SACHA/PRESSE.

63
cultureAGENDAPARIS
théâ tre
30 actrices
sur scène
DU 11 JANV. AU 30 JUIN
On a toutes, au fond d’un placard, un vieux vêtement, une paire
de chaussures nous rappelant des souvenirs, heureux
ou tristes. Danièle Thompson met en scène « L’amour, la mort,
les fringues », une pièce anglo-saxonne cocasse et poignante.

CHICO DE LUIGI/PRESSE. PHILIPPE QUAISSE/PASCO. XAVIER LAMBOURS/PRESSE. SACHA/PRESSE. DAVID GOLDBLATT/PRESSE. PRESSE (X3). THIERRY LEBRALY/PRESSE. PASCAL GELY/CDDS/ENGUERAND.
Soit cinq femmes, munies de leur Ipad, racontant un moment
clé de leur vie lié à une histoire de fringues. Bernadette Lafont,
Karin Viard, Géraldine Pailhas, Valérie Bonneton et Caroline
Proust ouvrent le bal. Au total, trente actrices vont ainsi
se relayer jusqu’au 30 juin. Théâtre Marigny, 0 892 222 333.

d a ns e

co ncer t s
Patti Smith
Le sacre rock
DU 17 AU 22 JANV.
Philippe Decouflé
Choré-sensualité
E
ntre Cité de la Musique et salle Pleyel, cinq soirées
parisiennes sont consacrées à Patti Smith, la photographe, JUSQU’AU 4 FÉV.
poétesse et musicienne qui a marqué l’histoire du rock. Philippe Decouflé donne « Octopus » à Chaillot : une suite
« Dream of life », film documentaire sur sa vie, sera projeté de tableaux érotiques, graves ou burlesques, sur des musiques
le premier soir. Lui succédera une soirée de poèmes et rock interprétées par Nosfell. Dans un décor où le noir
de musique en souvenir de son compagnon, le photographe et le blanc dominent, le chorégraphe donne libre cours à
Robert Mapplethorpe. Un concert acoustique, un hommage ses fantasmes sur le thème du désir. Les corps, souvent
à Allen Ginsberg et une reprise de son album « Horses » dénudés, sont magnifiés par les lumières. 01 53 65 30 00.
clôtureront ce cycle. 01 44 84 44 84, www.citedelamusique.fr.

ex p o
Sacha
et sa mode imagée
DU 20 JANV. AU 20 MARS.
Photographe de mode ayant travaillé
de nombreuses années pour Marie Claire,
Sacha Van Dorssen expose à l’Institut
néerlandais. Femmes rêveuses, imaginaires
ou contemplatives… tout un monde,
sublimé par les vêtements de créateurs,
ressurgit dans une lumière onirique. En
complément, la galerie Sit Down présente
le portrait chinois de l’artiste. www.
institutneerlandais.com, www.sitdown.fr.
Johannesburg
sans clichés
ex p o
DU 12 JANV. AU 17 AVRIL
Il y a trente ans, David
Goldblatt témoignait
des tragédies de l’apartheid.
Aujourd’hui, il révèle les
coulisses de Johannesburg
en revenant sur des lieux
de crimes avec d’anciens
taulards. Une rétrospective
impressionnante. Fondation
Henri-Cartier-Bresson,
01 56 80 27 00, www.
henricartierbresson.org.

64
 ex p o AGENDAPARTOUT culture
Drôles de costumes
à Moulins
DU 29 JANV. AU 15 MAI
Le Centre national du costume de scène
et de la scénographie expose les
vêtements et accessoires insolites créés
pour le théâtre, l’opéra, la danse et
la performance. Ici, ni brocards ni satin,
mais du carton, du bois, du métal,
de la toile cirée… autant de matières
expérimentées qui démontrent
que la mode, elle aussi, tend une
passerelle vers le rêve et l’imaginaire.
04 70 20 76 20, www.cncs.fr.

théâ tre co ncer t s

Isabelle Carré, Berlinoise Lilly
à Angers
DU 24 AU 29 JANV.
Sur la scène du NTA, Isabelle Carré joue « Une femme à Berlin »,
Wood
& the Prick à Angers
témoignage véridique et poignant d’une jeune Allemande en 1945.
Malgré la famine et la peur, elle tente de survivre dans une ville LE 10 FÉV.
en ruines, occupée par les soldats russes, avec une énergie

incroyable et sans jamais s’apitoyer sur son sort. A cette occasion,
Isabelle Carré sera également l’invitée du festival Premiers Plans.
Le Quai, Forum des arts vivants, 02 41 22 20 20.
La Collection Lambert
ex p o à Avignon festiva l
JUSQU’AU 8 MAI
La Collection Lambert
fête ses 10 ans avec
ses acquisitions les plus
spectaculaires. Du dernier
« wall drawing » de Sol LeWitt
au panorama de 7 m de
Shilpa Gupta en passant par
les immenses œuvres noires
de Richard Serra, cette expo,
qui regroupe une centaine
d’artistes contemporains,
en met plein la vue. « Je crois
aux miracles », 04 90 16 56 20,
www.collectionlambert.com.
avec Chantal Boiron, Elise Gruson-Godet, Pascale Tournier et Natacha Wolinski
S
ur le mode du conte de fées qui ne tourne pas rond
et de la bande son composite, Nili Hadida et Benjamin
Cotto dessinent un univers pop rock qui séduit
un public de plus en plus large. Le plus : la chanteuse a une
voix rauque à la Chrissie Hynde. Chabada, 02 41 96 13 40,
www.lechabada.fr. Egalement le 9 février à Paris.
Bulles
à Angoulême
DU 27 AU 30 JANV.
Trente-huit ans et toujours la même
énergie créative, pour le Festival
international de la bande dessinée
d’Angoulême. Des expos (Baru, Troy,
Hong-Kong…), des rencontres avec
les auteurs, des spectacles, des
projections (dessins animés, séries,
etc.)… soit quatre jours de bulles
non-stop pour petits et grands
enfants. www.bdangouleme.com.
Sous la direction de Fabrice Gaignault,
65
cultureCINÉMA Par Christophe Carrière

ABEL
de Diego Luna
La réplique « C’est moi. Anselmo, ton papa.
– Qui a laissé entrer ce type ? »
L’histoire Mutique lorsqu’il était dans un institut
spécialisé, le petit Abel sort de sa coquille chez
sa mère, mais pour donner des ordres à celle-ci,
dormir à ses côtés, surveiller les devoirs et les
fréquentations de sa grande sœur… Bref, Abel
devient le père de famille qu’il n’a jamais connu.
La petite histoire Afin de ne pas
les perturber, les enfants ont joué sans savoir
de quoi l’histoire retournait.

O T R E C O U P D E CŒUR Notre avis Ce n’est pas un grand mais un joli

N film. Qui aborde avec tact et entrain le complexe

Incendies
d’Œdipe, finalement peu traité au cinéma.
A voir si… vous avez un fils, qui n’a pas
forcément besoin de vous accompagner

L
à cette séance.
de Denis Villeneuve Avec Christopher Ruiz-Esparza,
Gerardo Ruiz-Esparza, José Maria Yazpik…
La réplique « L’enfance est un couteau planté dans la gorge. On En salles le 12 janvier.
ne le retire pas facilement. »
L’histoire Jeanne et son jumeau Simon partent dans un pays
sort ir...
P as beso in de « 24 HEURES »
du Moyen Orient à la recherche d’un père qu’ils croyaient
mort, d’un frère dont ils ignoraient l’existence et, par consé-
quent, du passé de leur défunte mère, pour qui la vie ne fut SAISON 8
pas un roman mais une tragédie.
La petite histoire Le scénario est l’adaptation d’une pièce de
Wajdi Mouawad, créée en 2003 à Montréal et reprise partout
L a der des ders pour
Jack Bauer, agent
secret accro du GSM
ailleurs, notamment par Stanislas Nordey. et cauchemar des ter-
Notre avis Un grand spectacle flamboyant et une saga humaine roristes. Jeune grand-
unique en son genre, plongeant au cœur des racines pour attein- père, il croit couler des
jours heureux avec sa
dre des sommets. Le parcours est dur, parsemé de tant d’horreurs fille et son gendre. Mais
que la femme qui les traverse en devient un mythe. Mais lors- le devoir l’appelle.
que le calvaire touche à sa fin, « le fil de la colère » est alors Chloé est toujours là.
coupé par un dénouement époustouflant. Vous sortez de là lessi- Renée, aussi. Vous ne
PRESSE (X7). JR/PRESSE.

vée, mais avec de l’émotion à ne plus savoir qu’en faire.
A voir si… vous voulez voir un film dont vous vous souviendrez
toute votre vie.
Avec Lubna Azabal, Mélissa Désormeaux-Poulin,
Maxim Gaudette… En salles le 12 janvier.
les connaissez pas ? Aucune importance. La
série est suffisamment bien ficelée pour vous
accrocher – et vous empêcher de dormir.
Avec Kiefer Sutherland, Mary Lynn
Rajskub, Annie Wersching… (Fox)

66

ONT E
L’ACT R I CE Q U I M
Julie Bernard
E
Elle est l’héroïne du drôlement pas bête « Rien à
déclarer », en fiancée d’un douanier français (Dany Boon)
et sœur d’un douanier belge (Benoît Poelvoorde). Elle
est surtout l’actrice principale d’un film assuré d’attirer
au moins 8 millions de spectateurs – fort du succès des
« Ch’tis ». Une chance inouïe pour cette Belge de 30 ans,
choisie par Gérard Moulevrier, directeur de casting
inspiré. Car à part des pubs, Julie Bernard n’a jamais rien
fait au cinéma. Mieux : elle refusait tout, attendant « le »
projet. On peut dire qu’elle l’a trouvé. Et qu’aujourd’hui,
elle n’a plus à chercher, mais juste à sélectionner.
« Rien à déclarer » de et avec Dany Boon, et aussi
Benoît Poelvoorde, Julie Bernard… En salles le 2 février.
« SLOVENIAN GIRL »
de Damjan Kozole
La réplique « La vie n’est qu’une suite de déceptions. »
L’histoire Aleksandra, 23 ans, étudie et, accessoirement,
se prostitue. Elle gère son corps comme une entreprise,
jusqu’au jour où un dignitaire lui fait un malaise cardiaque,
et un proxénète cherche à lui mettre le grappin dessus.
La petite histoire Nina Ivanisin, dont c’est le premier rôle,
a tenu à faire la scène elle-même, quand deux truands la
suspendent dans le vide depuis un balcon du 11e étage.
Notre avis Voilà un thriller social, constat sans fard
ni misérabilisme d’une Europe à deux vitesses – l’action
se déroule en Slovénie. Inquiétant et captivant.
A voir si… vous n’avez pas peur de voir la réalité en face.
Avec Nina Ivanisin, Peter Musevski, Primoz Pirnat…
En salle le 2 février.
« WOMEN
ARE HEROES »
de JR
La réplique « On n’obtiendra
pas nos droits en mendiant,
mais en luttant. »
L’histoire Making-of de l’expo
mondiale de l’artiste JR (des
photos placardées dans les rues,
sur les trains, les ponts, etc.), dévolue aux Indiennes, Kényanes,
Brésiliennes ou Cambodgiennes qui luttent pour survivre.
La petite histoire Des centaines de prénoms sont inscrits
au générique de fin, autant d’autochtones qui ont participé
aux installations gigantesques des clichés de JR.
Notre avis Pleinement conscient de la beauté et de la nécessité
de son concept, JR use et abuse des images recueillies à travers
son périple. Qu’importe ! Les témoignages des intervenantes sont
saisissants, et ses prises de vue effectivement impressionnantes.
A voir si… vous aimez Massive Attack, omniprésent sur la bande-son.
En salles le 12 janvier.
« ANGÈLE ET TONY »
d’Alix Delaporte
La réplique « Je te plais ? – Oui.
– Oui comment ? Comme
tu t’y connais en poisson ! »
L’histoire Angèle sort de prison.
Elle a un petit garçon, mais
ne sent pas prête à s’en occuper.
Pas plus qu’elle n’est prête à
aimer. Et à s’aimer, encore moins. Que Tony, pêcheur honnête et
vrai gentil, puisse l’aimer, ça la dépasse. C’est pourtant ce qui arrive.
La petite histoire Le film a été tourné à Port-en-Bessin, dans
la Manche, avec les habitants comme comédiens additionnels.
Notre avis Moins drôle que « Marius et Jeannette »,
mais d’une poignante vérité dans l’expression des sentiments.
C’est simple, sans fioritures, vrai. Fort.
A voir si… vous aimez Clotilde Hesme, capable de passer
du gris à l’éclatant en un sourire.
Avec Clotilde Hesme, Grégory Gadebois, Evelyne Didi…
En salles le 26 janvier.
« LE DISCOURS
D’UN ROI »
de Tom Hooper
La réplique « De longues pauses
donnent de la solennité.
– Alors je suis le roi le plus
solennel qui soit. »
L’histoire George VI, père
d’Elizabeth II, vivait chaque
allocution publique comme une exécution. La faute à un souci
de bégaiement, handicap majeur lorsqu’il s’agit de galvaniser son
peuple à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Heureusement,
le monarque britannique avait un orthophoniste pas conventionnel.
La petite histoire Le scénariste du film, David Seidler, bègue quand
il était jeune, a suivi une thérapie. Il l’a incluse dans celle du roi.
Notre avis Moins fin que « The Queen », le film bénéficie d’un soin
particulier dans la mise en scène et d’une interprétation de haut vol.
A voir si… vous aimez les petites histoires de la grande.
Avec Colin Firth, Geoffrey Rush, Helena Bonham Carter…
En salles le 2 février.
67
cultureCINÉMA Par Fabrice Gaignault
F E S T I VA L
Réunion
de travail
Travelling arrière sur le petit festival qui monte.
Au générique : bobines en série, pluie de stars
et Marie Claire comme partenaire. Moteur !
C’est un festival qui a bien choisi sa terre d’élection.
Réunion ? Comme l’île, bien sûr, mais aussi réunion
de la « famille » du cinéma et des mordus du septième
Léa Seydoux
dans « Belle
art. Et ils étaient au septième ciel pour la sixième
Epine » (meilleur édition de ce rassemblement du bout du monde. Plus
film), Ludivine de dix mille spectateurs sont venus applaudir pendant
Sagnier et Diane cinq jours les premiers et deuxièmes longs métrages
Kruger (meilleure sélectionnés, les films indiens projetés sur la plage
actrice) dans ou ceux de la « carte blanche à Nathalie Baye ». Cette
« Pieds nus sur les année, le jury était présidé par Xavier Beauvois, réa-
limaces », et
lisateur de « Des hommes et des dieux ». A ses côtés,
Benjamin Siksou
(meilleur acteur) Jean-Pierre Darroussin, Emmanuelle Devos, Melvil
dans « Toi, moi, Poupaud, Anne Consigny et Jean-Paul Rouve, entre
les autres ». autres, avaient la tâche délicate de juger les films en
compétition. Mais, comme le soulignait Rouve : « Les
prix, à la limite, c’est pour le folklore, l’important
De g. à d., assis : B. Siksou, c’est de montrer des films de jeunes auteurs qui ont
E. Devos, A. Demoustier, besoin d’être vus par le plus grand nombre. »
F. Redt, X. Beauvois,
M. Soman, A. Tautou et UN PALMARÈS TRÈS FÉMININ
N. Baye. De g. à d., debout : Leçons de cinéma, interviews, prises de vue… Pour
M. Poupaud, L. Smet,
J.-P. Darroussin, E. Semoun, Nathalie Baye : « Rien de tout cela ne serait possi-
A. Consigny, P. Salvatori, ble sans le travail acharné de Fabienne Redt, créa-
A. Estrougo, J.-P. Rouve, trice de ce festival, qui a su faire partager son amour
F. Cavayé, F. Berthaud, du cinéma aux Réunionnais. » Et les prix ? Les filles
F.-X. Demaison. ont presque tout raflé : Mascarin du meilleur film :
« Belle Epine » de Rebecca Zlotowski ; Prix Marie
Claire d’interprétation féminine : Diane Kruger,
pour son rôle dans « Pieds nus sur les limaces » de SHELBY DUNCAN/PRESSE. PRESSE. RICHARD SCHROEDER (X2).
Fabienne Berthaud. Quant à Benjamin Siksou, il
doit son prix d’interprétation à une autre femme,
Audrey Estrougo, réalisatrice de « Toi, moi, les
autres ». La Réunion ? Une île pour elles.

No tre gagna nt
Les hommes aussi lisent Marie Claire ! La preuve :
Jean-François Cadoret, du Mans, est le lauréat
de notre jeu-concours organisé autour du Festival
du film de la Réunion, dont nous sommes
partenaires pour la sixième année consécutive.

68
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culturePOSTER Par Christine Deymard

CHEVEUX : à géométrie variable.

Longs dans « Eyes of war » et « Ondine »
FRONT : soucieux. Schumacher, (sortis l’été dernier). Mais courts
Spielberg, Stone, Allen, Malick… il a pour « Bons baisers de Bruges »
tourné avec les meilleurs, mais rien (Golden Globe du meilleur acteur en
n’y fait : « Longtemps j’ai culpabilisé, 2008) ou « Les chemins de la liberté »,
comme s’il s’agissait d’un malentendu. » et blonds pour « Alexandre »
(2005) et « Miami vice » (2006).

OREILLES : percées. FRONT : inquiet. Il souffre

Boucles, bagues, d’insomnie chronique
bracelets, lacets… depuis qu’il a 10 ans. Peur ?
il arbore la panoplie « Bien sûr que j’ai peur.
du bad boy sexuellement Du succès, de l’échec, du
ambigu et collectionne jugement des autres,
les rôles de bisexuel. Sans du mien. On naît en hurlant
rapport avec sa nature : parce qu’on devine
« Embrasser des garçons ce qui nous attend. »
à pleine bouche ne
me plaît pas du tout. »
REGARD : de tombeur. « Salut ! Ma chambre
c’est la 522. » De Britney Spears à Demi Moore,
elles auraient été nombreuses à retenir
le numéro. Mais il n’a rien d’un butor : en 2003,
son ex-girlfriend, le mannequin Kim Bordenave,
réapparaît avec un bébé. Il assume sa paternité.

CŒUR : apaisé. Il a été

marié quatre mois avec
une actrice anglaise
BRAS : tatoués. Une immense croix en 2001. Fiasco !
sur le gauche et un « carpe diem » sur Pendant le tournage
le droit, il revendique à la fois sa religion d’« Ondine », il est
catholique et une morale de jouisseur tombé amoureux de
néo-épicurien. En 2006, il a suivi une sa sirène, la comédienne
cure pour abus de substances toxiques. polonaise Alicja
Bachleda, et un petit
garçon vient de naître.
Colin se rapproche
de son rêve : « Une vie
emplie de rires,
de larmes et d’enfants. »

Colin Farrell
A l’affiche des « Chemins de la liberté »*, la star irlandaise cartonne
à Hollywood et dans le cœur des femmes, qui adorent son caractère bien trempé.
NOM : Farrell. Typiquement irlandais, idéal pour ce buveur draguer, et tout part à vau-l’eau ». Ses parents sont divorcés
de bière dont le charme a ravagé Hollywood. Trois ans après depuis plus de vingt ans. MÈRE : poule. Il arpente les tapis
FAME PICTURES/AGENCE ANGELI.

ses débuts, il valait 10 millions de dollars. PRÉNOM : Colin.
Dernier d’une fratrie de quatre : Claudine (son assistante),
Katherine (actrice) et un frère, Eamon. DATE DE NAIS-
SANCE : le 31 mai 1976, à Castleknock. « Je ressens douceur
et fierté en pensant à mon pays. Je n’envisage pas l’univers
sans l’Irlande. » PÈRE : ex-footballeur pro. Colin a d’abord
suivi ses traces, mais « un jour vous commencez à fumer,
rouges au bras de « sa » Rita : « Elle est ma meilleure amie,
ma partenaire de cuite, ma femme. » DIPLÔME : aucun.
Renvoyé de tous les collèges : « Le seul avenir que j’envisa-
geais, c’était tenancier de pub. » PREMIER JOB : danseur.
A 17 ans, dans un faux groupe texan. Il a failli intégrer un
boys band, avant de tenter sa chance comme mannequin.
(*) de Peter Weir, en salles le 26 janvier.

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cultureLIVRES
E C O U P D E C ΠUR
NOT R
Un jardin
sur le ventre
Prix M arie Cla ire
F
de Fabienne Berthaud
Fabienne Berthaud a écrit plusieurs romans, mais
elle s’est fait connaître comme réalisatrice (« Fran-
kie » et, récemment, « Pieds nus sur les limaces »).
« Un jardin sur le ventre » commence par une mort,
celle de l’épouse, usée, d’un tyranneau domestique.
Les enfants accourus enterrent aussi tout espoir de
réconciliation avec ce père bouffi de violence et de
vanité stupide. L’une des filles, la narratrice, recons-
titue la vie épouvantable de cette mère adorée, mal-
traitée, enfant par sa propre mère. On devine la part
autobiographique d’un tel récit, porté par
un souffle puissant, une écriture précise.
Fabienne Berthaud met ses mots dans la
bouche de « sa mère », et voici cette der-
nière réanimée. Réhabilitée. Une femme
parmi tant d’autres femmes, aujourd’hui
comme hier. Et comme demain, hélas.
Ed. JBZ & Cie, 19 €. Fabrice Gaignault
72
ROUGE DANS
LA BRUME
de Gérard Mordillat
N
ous avions aimé « Les vivants et les
morts », que l’auteur a lui-même
adapté pour la télé en 2010.
Aujourd’hui, ce spécialiste de la fresque
sociale en rajoute une couche avec « Rouge
dans la brume », qui réussit à mêler révolte
syndicale et histoires d’amour. Malgré ce qu’on pourrait croire,
ce n’est pas un pavé qu’on ne pourrait lire qu’en partageant
les opinions – radicales – de Mordillat. Non, ce roman inspiré
est un véritable thriller social, où on se passionne pour
ses personnages. Une usine fermée, un syndicaliste de 30 ans
qui se dresse contre l’inévitable mais tombe amoureux de la
DRH qui doit le licencier. Bref, un dilemme cornélien revisité
par Zola. Ed. Calmann-Lévy, 21,90 €. Gilles Chenaille
CET ÉTÉ-LÀ
de Véronique Olmi
C
omme tous les 14 juillet, trois couples
entre 40 et 55 ans se retrouvent
en Normandie pour un week-end
entre amis. Denis, bobo battant, plus
amoureux de son bateau que de sa femme.
Nicolas et Marie, reporters de guerre. Lola,
comédienne, et Samuel, son jeune amant.
Entre repas et baignades, les amours
se font et se défont. L’intrusion du mystérieux Dimitri excite
les adolescentes, inquiète les parents. La romancière traque
à merveille les non-dits, les angoisses et les rêves de ce petit
monde. Ed. Grasset, 16,90 €. Emmanuelle de Boysson
du roma n d’émo tio
n
Notre première sélection
C’est reparti ! Première sélection
de notre Prix du roman d’émotion avec le texte
bouleversant de Pascale Kramer.
UN HOMME ÉBRANLÉ
de Pascale Kramer
S
imone et Claude vivent ensemble depuis dix ans. Le
cancer de Claude agit sur le couple comme un acide,
mettant à vif les blessures, fissurant l’entente, rongeant
leur complicité, engendrant la culpabilité. Cet « homme
ébranlé » s’enferme dans la souffrance et le silence, Simone
MARCEL HARTMANN. DIMITRI BABSKY. PRESSE (X3).
passe de la compassion à la rancune.
L’arrivée de Gaël, le fils de son mari,
sert d’épreuve de vérité. Pascale Kra-
mer livre une peinture sans complai-
sance des relations familiales, dans le
climat tendu d’une banlieue sensible.
L’émotion sourde du moindre geste des
personnages, de la moindre expression
de leur visage. Pour être retenue, elle
n’en est pas moins lancinante. Ed.
Mercure de France, 13,50 €. E. de B.
 es
H isto ires de femm
LA VIE IMMORTELLE
D’HENRIETTA LACKS
de Rebecca Skloot

H
Henrietta Lacks, descendante d’esclaves
noirs, meurt d’un cancer foudroyant,
en 1951. Sans le savoir, elle est sur
le point d’atteindre l’immortalité. Ce récit
vertigineux signé Rebecca Skloot est
digne des plus hallucinantes fictions.
A l’insu de la mourante, un chercheur a
prélevé des cellules qui, en se multipliant,
vont donner naissance aux HeLa,
les premières cellules « vivantes ». Elles
À L’ATTENTION
DE LA FEMME DE MÉNAGE
permettront de mettre au point le vaccin d’Emilie Desvaux

contre la polio, d’innover dans la recherche
contre le cancer et les virus, et de jeter
les bases de la génétique. A la fois thriller
scientifique et enquête biographique
sur les enfants Lacks, le livre pose
aussi la question des enjeux éthiques
de la recherche, sans jamais perdre de vue
la dimension humaine de cette aventure :
celle d’une femme
noire et pauvre
dont les cellules
cancéreuses ont
permis les plus
grandes avancées
de la médecine.
V
oilà une auteure de 27 ans qui fait déjà preuve
d’une maîtrise exceptionnelle et d’une
originalité troublante. Son style est saignant,
mais tout en retenue. Et son sujet, universel : le
désamour… Une veuve de 37 ans tombe amoureuse.
Elle croit, au début, que ce ne sera qu’une distraction
dans la monotonie de son existence. Cet autre est une
autre. Sexuellement ça chauffe, mais mentalement ça
refroidit. Elle finit par mépriser un peu cette jeune
nana de 18 ans, son amour collant, l’appelant même
Chien-Chien en son for intérieur. Et ça se termine
bien ? Non, pas du tout. Ed. Stock, 16,50 €. G. Ch.
LE VENT TOURNE
de Sibylle Grimbert

D
Ed. Calmann-
Lévy, 20,50 €. e « Birth days » à « Toute une affaire »,
Evelyne Bloch-Dano que nous avions salués ici en qualifiant
leur auteure de « Marcelle Proust », et plus
encore dans son nouveau roman, Sibylle Grimbert
fait preuve d’un talent quasi-magique. Celui
de nous propulser dans la peau de ses personnages,
mais surtout dans les circonvolutions de leur cerveau
et de leur système ô combien nerveux… Là, il s’agit
LETTRES d’une soirée chez des bourgeois chics et friqués où

E
de Marie Curie et ses filles tout se détraque peu à peu. Les couples, les amitiés.
En 1903, Marie Curie partage le prix Nobel Ce qu’on pense et ce qu’on pense que les autres
de physique avec son mari. Elle poursuit pensent. Résultat : c’est tragicomique, extralucide.
ses recherches après sa mort tout Ed. Léo Scheer, 18 €. G. Ch.
en élevant leurs deux filles. Malgré
ses travaux et ses voyages, la tendresse UN COUP À PRENDRE
maternelle éclate dans les lettres qu’elle de Xavier de Moulins
FRANCESCA MANTOVANI (X2). THIERRY RATEAU. PRESSE (X3).

A
échange avec ntoine a la trentaine, deux enfants et une
Irène et Eve. Leur femme, qu’il quitte pour une autre. L’extase
correspondance amoureuse ne brille que le temps de découvrir
donne un éclairage le rôle de père à mi-temps, moins rutilant.
intime à l’image Pour ce bobo tendance velléitaire, élever en partie
un peu figée ses deux filles provoque des remises en question sur
de cette femme ses capacités à assurer. « Je m’étais décidé à devenir
exceptionnelle. père, je n’avais pas vraiment de lacune à combler,
Ed. Pygmalion, je ne savais rien faire. (…) Je ne pouvais que
19,90 €. E. B.-D. progresser. » Prolixe en formules qui font mouche,
Xavier de Moulins dresse le portrait effrayant
et touchant d’un type largué, dans tous les sens
du terme, que ses enfants apprendront à faire grandir,
enfin. Ed. Au Diable Vauvert, 17 €. F. G.

73
cultureMUSIQUE Par Pascale Tournier
BRIGITTE
Une brune et blonde, mais
aussi des grosses lunettes,
des paillettes seventies
et des paroles sur des
gangstas et des filles faciles.
Flanquées de Dominique
Blanc-Francard (qui a
aussi travaillé pour Jacques
Dutronc, Jane Birkin…),
Mayane Delerm et Vendetta revisitent à leur sauce Brigitte
Lahaie pour sa liberté sexuelle, Brigitte Fontaine pour
ses textes et Brigitte Bardot pour son sexe-appeal. Frais
et créatif. Wagram.

ANNA CALVI
On la dit protégée de Brian
Eno et on la compare déjà
à PJ Harvey et Patti Smith.
A 22 ans, cette Londonienne
d’adoption a tout pour
crever sur la scène rock
avec sa six-cordes électrique.
Sensuelle, glaciale et animée d’un soupçon de gothisme
et de punk attitude, Anna Calvi monopolise l’attention
dès la première écoute. A découvrir d’urgence. Domino.

ADELE
Après avoir vendu 2 millions
d’exemplaires de « 19 »,
la chanteuse soul made in
London montre une nouvelle
fois qu’elle a du coffre.
Amy Winehouse version plus
ronde et moins alcoolique,
Adele fait éclater sa voix
blues. On dirait une chanteuse du Delta, accompagnée d’une
batterie et de quelques guitares rock – parfois, hélas, un peu
lourdes. « 21 », Beggars.
C ŒUR
NOT R E C O U P D E La voix qui mon
te
Mohini Geisweiller

E
Daphné
Elle aime les couleurs. Après l’émeraude, le rouge,
A 33 ans, elle a connu tous
les excès. Une secte, alors
qu’elle était enfant, les tartines
au ketchup pour tromper la
c’est le bleu, celui du lagon de Venise, qui inspire faim, puis la musique trash avec
celle qui aurait souhaité être peintre. Mais ici ni son groupe Sex in Dallas, et la
gondoles ni palais Renaissance, seulement des émo- drogue à Berlin. De retour à
Paris, Mohini Geisweiller s’est
tions puisées au plus profond de son être et accom-
CLAUDE GASSIAN/PRESSE. PRESSE (X 4).

enfermée dans son studio de

pagnées de textes un brin surréalistes, de cordes
et de piano. Daphné renoue avec sa singularité
faite de poésie et d’élégance. Tout en passant un
cap. La voix très douce glisse sur les eaux repo-
santes. Sans doute grâce au producteur Larry Klein,
qui a épaulé les chanteuses de jazz Melody Gardot
et Madeleine Peyroux. Une belle invitation au
voyage. « Bleu Venise », Polydor.
14 m2. Un album en forme de
thérapie a germé. Il a été fina-
lisé sur l’île d’Ouessant… et même dans des compartiments
de trains ! « Grâce aux prises de courant pour ordi, tout est
possible », confie-t-elle. Le résultat est minimaliste, porté
par une voix omniprésente, grave et fragile à la fois. On
pense à Elli Medeiros du temps de Jacno ou à Charlotte
Gainsbourg. Columbia.

74
société

Amante
idéale,
maman
parfaite
et super-pro
au boulot :
l’équation
impossible ?

76
 IE CLAIRE
BATS MAR
LES DÉ
COUPLE, ENFANTS, BOULOT…
PEUT-ON TROUVER
FLORE-AËL SURUN/TENDANCE FLOUE. GLENN GLASSER/GALLERY STOCK. MEYER/TENDANCE FLOUE.

LE BON ÉQUILIBRE ?
L’enjeu dépasse de loin la sphère individuelle.
Si nous galérons tant à jongler avec toutes nos vies, c’est que
la société, plus ou moins directement, nous l’impose.
Trouver enfin un juste équilibre pour être en paix avec nos différentes
facettes, c’est la condition pour cesser d’entretenir
une inégalité avec les hommes… qui se posent beaucoup
moins de questions. Enquête, décryptage psy
et témoignages de femmes ayant trouvé des solutions.
77
société
ENQUÊTE
POURQUOI
LES FEMMES
EN FONT-ELLES
TOUJOURS TROP ?
C’est un fait : on a investi le monde
du travail, et on s’y comporte très bien.
Mais ce n’est pas pour autant qu’on a lâché
du lest sur les autres terrains et changé
radicalement les mentalités. Etat des lieux
et pistes pour mieux faire. Par Alix Leduc
M
« Mes journées sont des dilemmes perpé-
tuels, résume Audrey, 32 ans, commer-
ciale. Au bureau, je culpabilise de partir
trop tôt, et quand j’arrive à la crèche, j’ai
honte d’être toujours la dernière. A la
maison, je m’en veux de cuisiner des
surgelés, et quand je m’écroule sous la
couette, j’angoisse à l’idée de ne pas en
faire assez pour mon couple ! » Quel
homme pourrait en dire autant ? Pour-
tant, eux aussi ont une vie professionnelle,
amoureuse et familiale… Alors pourquoi
le grand écart pour tout concilier reste-
t-il un exploit féminin ? Et avec, la
culpabilité de ne pas réussir à tout mener
de front aussi bien qu’on le voudrait.
D’abord il y a les faits, et les chiffres : si
nous avons tant de mal à jongler serei-
nement avec toutes nos vies, c’est déjà
parce qu’on en fait objectivement plus.
Trop. Comme on le soulignait dans no-
tre précédent dossier sur le (non) partage
78
des tâches ménagères (MC n° 701 :
« Pourquoi ils ne passent toujours pas l’aspi-
rateur ? »), les femmes consacrent en
moyenne 5 h 1 min par jour à leurs en-
fants et aux tâches domestiques, en plus
de leur travail rémunéré (données de
l’Insee). Les hommes, 2 h 7 min…
SANS CESSE SOUS PRESSION
La faute aux stéréotypes sociaux ? A nos
propres modèles intimes ? Ce sont rare-
ment les hommes qui enchaînent une
réunion de parents d’élèves à une journée
de boulot sous pression, qui pensent, en-
tre deux réus, aux courses pour la semaine
et aux vacances d’été, qui organisent à
l’heure du déjeuner le tête-à-tête en
amoureux remis depuis des mois… Rare-
ment eux, forcément, qui culpabilisent
BRITT ERLANSON/GETTY IMAGES.
de ne pas trouver « le bon équilibre » et
rament jour après jour pour ne pas « sacri-
fier » tel ou tel pan de leur vie.
« Aujourd’hui, c’est la dictature de la
performance, et ce sont surtout les fem-
mes qui en sont victimes, résume la
sociologue et philosophe de la famille

Dominique Méda. Les femmes sont sous
pression. » Les mots « trop » et « pas as-
sez » reviennent sans cesse dans le voca-
bulaire de ces conquérantes modernes
qui cherchent à correspondre, bon gré
mal gré, à des nouveaux modèles, tou-
jours plus nombreux et contraignants :
être belle, brillante et épanouie, mais
aussi mince avec des formes, avoir une
sexualité détonante, inventive et cuisi-
ner bio. Il faudrait aussi, de préférence,
être une mère idéale, ni fusionnelle ni
laxiste, avoir réussi son (re)mariage, être
amie avec son ex-mari, ambitieuse tout
en ayant intégré qu’il y a une vie en de-
hors du travail et de la maternité… Et
régulièrement songer à mettre en scène
toutes ces réussites sur Facebook.
« On nous demande d’être des superwo-
men, commente Marlène Schiappa, fon-
datrice du blog Mamantravaille, le pre-
mier réseau des mères actives, de nous
consacrer jusqu’à pas d’heure à notre bou-
lot, d’être des mamans parfaites qui, après
avoir lu une histoire, se présentent en
nuisette à leur homme tout en sortant la
Aujourd’hui, il faudrait être
belle, brillante et épanouie,
avoir une sexualité
détonante et cuisiner bio…
tarte aux pommes du four… On n’est ni
des working girls, ni des démissionnai-
res ! On revendique juste le droit d’être
“normales”. Et la norme, ce sont des fem-
mes qui galèrent… »
PARTAGER AVEC LES HOMMES
Même son de cloche du côté de la jour-
naliste Nadia Daam, coauteure du blog,
puis du livre « Mauvaises mères »(1) : « On
était trois jeunes mamans journalistes
qui se retrouvaient devant la machine à
café du journal. On s’est reconnues grâce
à nos mines de déterrées ! Et très vite on
a réalisé qu’on faisait toutes semblant
d’assurer. On a créé ce blog pour libérer
la parole vraie, en finir avec le diktat de
la mère parfaite. Moi j’en arrivais même
à culpabiliser de ne pas culpabiliser ! Le
discours ambiant est très dangereux.
Maintenant, en plus des tests de certains
magazines “Etes-vous amoureuse ?” ou
“Etes-vous un bon coup ?”, on nous fait
les gros yeux si on n’allaite pas. »
Les dérives potentielles de ce mécanisme
sont dangereuses. La vogue de l’allaite-
ment (voir MC n° 698, octobre 2010 :
« Faut-il allaiter au bureau ? (pour être une
bonne mère) »), la vague du tout bio, le
retour du tricot, mais aussi les multiples
possibilités de travailler à la maison ou
à temps partiel… Les sollicitations ne
manquent pas pour nous suggérer de
rentrer à la maison.
« On assiste actuellement à un retour
réactionnaire des formes de pensée, af-
firme la psychanalyste Sylviane Giam-
pino(2). La mode du naturel s’accompagne
toujours de l’idée que la femme est au
centre du dispositif de bonheur des en-
fants. Le fait-maison, c’est le “fait-mère”.
Les femmes se retrouvent ainsi un peu
plus enfermées et culpabilisées. » Domi-
nique Méda confirme : « Le raisonnement
archaïque calqué sur le biologique (“la
femme porte l’enfant”) impute à la fem-
me une responsabilité particulière. »
Pour venir à bout de démons aussi tena-
ces, la sociologue envisage des solutions
collectives, afin qu’on arrête d’en faire
trop : « Allonger le congé paternité, par-
tager le congé parental, moitié par le
père et moitié par la mère, remédier à la
pénurie des modes de garde… »
Mais ça ne servira à rien sans une révision
des habitudes : « Il faut modifier les men-
talités dans les entreprises, poursuit Do-
minique Méda. Surtout, il est indispen-
sable de changer celles des pères qui, eux,
ne mettent jamais leur carrière en veilleu-
se. Il est urgent de travailler sur les sté-
réotypes, de décontaminer les esprits. Et
d’inciter les pères à s’occuper de leurs
enfants le plus tôt possible. » Et pour-
quoi pas commencer par nous « décon-
taminer » nous-mêmes… Le seul combat
de fond qu’on puisse entreprendre sur le
champ, sans rien attendre de personne.
1. Avec Emma Defaud et Johana Sabroux,
éd. Jacob-Duvernet. 2. Auteure
de « Les mères qui travaillent sont-elles
coupables ? », éd. Albin Michel.
79
société

DÉCRYPTAGE
PERFECTIONNISME, CULPABILITÉ…
COMMENT EN FINIR
AVEC NOS VIEUX DÉMONS
Vouloir tout faire, et mieux que tout le monde. Ne rien lâcher, ni au boulot,
ni à la maison. Pourquoi cela devrait-il faire partie de notre éternel
quotidien ? Petit guide concret pour venir à bout de ces réflexes archaïques

L
qui nous empêchent d’avancer. Par Alix Leduc et Marie-Claude Treglia
Les chiffres le démontrent : les femmes
en font toujours plus, souvent trop. Le
témoignage de Nadège, 49 ans, pro-
ductrice télé, mariée, mère de trois en-
fants, résume clairement la situation :
« Je suis une perfectionniste maladive,
explique-t-elle. Je veux toujours avoir
20/20 dans tous les domaines. Et je me
mets une pression énorme. Pour moi,
se donner à ce qu’on fait, c’est donner
100 % de ce qu’on est. Mon credo :
est collectif. Car c’est sans doute là que
s’ancrent toutes les inégalités entre
hommes et femmes. Mais les vraies so-
lutions ne peuvent résider que tout au
fond de chacune d’entre nous. A la sour-
ce du problème, justement. Voici quel-
ques grandes résolutions à prendre pour
enrayer le mécanisme.
1. METTRE LA BARRE
MOINS HAUT
femme a toujours eu besoin de se jus-
tifier d’exister. Avant, c’était en faisant
des enfants. Aujourd’hui, si les fem-
mes ont mis la barre très haut, c’est
qu’elles se sentent obligées d’être par-
faites. Comme si elles devaient se faire
pardonner d’avoir pris le pouvoir. Une
manière, aussi, de dire : “Oui, je tra-
vaille à l’extérieur, mais ça ne m’em-
pêche pas de faire mon devoir de fem-
me d’intérieur…” Car, au départ, ce
WILL SANDERS/GALLERY STOCK.

“Plus on en fait, plus on peut en faire.”
Jusqu’à ce que ça casse. »
D’un côté, donc, un système qui en de-
mande beaucoup ; de l’autre, des êtres
(naturellement ?) prédisposés à abattre
des montagnes. Pour quelle gratifica-
tion ? Aucune… Ou si peu. Or l’enjeu
« Il n’y a pas plus exigeant avec soi-
même qu’une femme, résume la psy-
chanalyste Catherine Serrurier*. Il
s’agit d’un idéal de perfection qui date
de la nuit des temps et qui se transmet
de mère en fille. Longtemps considé-
rée comme inférieure à l’homme, la
sont les hommes qui partaient conqué-
rir le monde. »
Et si l’ennemi numéro 1, c’était notre
perfectionnisme. Viscéral ? Culturel ?
Sans doute les deux, et peu importe.
« Pour qui cherche-t-on à être parfait ?
Qui juge ?, interroge la psychologue

80
Anne Gatecel. Quel est ce regard qui
fait si peur ? C’est seulement après avoir
répondu à ces questions qu’on peut lâ-
cher prise face aux modèles dans les-
quels on veut nous enfermer. »
Et les modèles ne manquent pas. Ce-
lui de la « bonne mère », en première
ligne, vieux comme le monde, redéfini
de génération en génération, mais plus
que jamais prégnant dans l’ère post-
doltoïste. Et qui nous met face à de
vrais dilemmes, dès que l’enfant pa-
raît, à proportion de la passion qu’on
éprouve pour son métier et/ou son
homme : quand se remettre au boulot ?
Quand est-il nécessaire de se poser en
parent et de rentrer plus tôt à la mai-
son ? Comment, après déjà une journée
d’absence, abandonner l’enfant à une
baby-sitter pour voir ses copines ou
sortir avec son mec ?
« Il faut en finir avec le mythe de la
mère parfaite, déclare Anne Gatecel.
S’accepter avec ses manquements, ses
limites, apprendre à relativiser et à
s’assumer. Et surtout comprendre que
plus on se veut irréprochable, plus on
exerce de pression sur son enfant. » On
le fait parfois payer cher aux autres, de
vouloir en faire trop et trop bien.
Même (surtout ?) quand on ne nous
demande rien.
2. NE PAS SE SACRIFIER
Du perfectionnisme au victimisme il
n’y a qu’un pas : « C’est moi qui fais
tout… » Avec, au passage, l’épuisement
et la culpabilité (de ne pas réussir, fina-
lement, à tout si bien faire). Toutes sor-
tes de culpabilités, en fait, souvent
Seules doivent
compter nos
priorités
personnelles.
Il y a ce à quoi
on peut
renoncer et ce
sur quoi on ne
négociera pas.
contradictoires : vis-à-vis de nos enfants,
avec qui on ne passera pas nos mercre-
dis ; de notre conjoint, avec qui on n’est
plus allée au ciné depuis des mois ; de
la collègue de boulot, qui, elle, n’a pas
d’enfant et fait des heures sup quand
on part en courant à 16 heures parce
que l’école a appelé et que le petit est
malade ; vis-à-vis de notre patron, qui
nous accorde sa confiance et à qui on
supporte mal d’infliger une absence…
Un système finalement très pervers.
Car, sous couvert d’être une femme mo-
derne qui joue sur tous les tableaux, on
entretient un mécanisme séculaire : d’un
côté les bourreaux, de l’autre, nous,
éternelles sacrifiées…
3. FAIRE DES CHOIX
Or nous ne sommes ni victimes ni cou-
pables. C’est à nous de le décider. Et,
pour cela, de faire des choix, confor-
mes à ce qu’on est, hors de tout mo-
dèle. Notamment ceux que notre pro-
pre famille nous distille plus ou moins
subtilement : une mère qui nous répète
régulièrement qu’on en fait trop (ou
pas assez), une sœur qui, elle, assure
sur tous les fronts, un conjoint qui
nous aimerait plus présente… Seules
devraient compter, en fait, nos priori-
tés personnelles. Encore faut-il les lis-
ter, sans complaisance. Et les assumer.
Il y a ce à quoi on peut renoncer et ce
sur quoi on ne négociera pas. Du moins
pour un temps. Car nos priorités chan-
gent et évoluent avec nous. Pas ques-
tion non plus de s’emprisonner dans
nos propres filets. De la souplesse avant
toute chose !
4. ACCEPTER
LE DÉSÉQUILIBRE
« La vie est composée de plusieurs cy-
cles, rappelle Jérôme Ballarin, président
de l’Observatoire de la parentalité en
entreprise. Il y a un temps pour tout ;
Sophie, 35 ans, infirmière,
en couple, un enfant
NON À LA MÈRE PARFAITE
« Je faisais vivre un enfer à ma fille,
le soir, à l’heure des devoirs scolaires.
Je me transformais en inspectrice
des travaux finis, et je me détestais
dans ce rôle. Jusqu’au jour où je me suis
dit : “Je ne peux pas tout faire.”
C’est idiot, mais ça m’a permis de lâcher
du lest. J’ai choisi de mettre Camille
à l’étude. Ça nous a tous libérés ! »
Audrey, 50 ans, chef
d’entreprise, mariée,
deux enfants
UN TEMPS POUR TOUT
« Je n’ai plus l’occasion de lire ni d’aller
au cinéma, mais j’aurai tout le temps
quand je serai à la retraite… En revanche,
je ne sacrifie pas l’équitation, et toutes
les heures de manège, nécessaires à mon
équilibre. J’essaie de ne pas travailler
les week-ends, et de passer au moins
une soirée par semaine en famille. »
Clara, 38 ans, costumière,
en couple, trois enfants
PRIORITÉ À L’ESSENTIEL
« Je ne suis pas toujours très glamour.
Il m’arrive souvent de porter des sous-
vêtements dépareillés. La maison est très
rarement nickel, il y a de la poussière
et bien longtemps que je n’ai pas dégivré
le frigo. Mon rôle de femme d’intérieur
modèle, ce sera pour une autre vie !
Quant à la haute voltige gastronomique,
là aussi, il faut croire que ça ne fait pas
partie de mon karma… Mais je ne
culpabilise pas, car je sauve l’essentiel. »
Catherine, 45 ans, éditrice,
mariée, deux enfants
L’ART DE CLOISONNER
« Découper son temps, c’est la clé pour
tout concilier sans se perdre. J’ai une
durée de travail plutôt extensible. Mais
des plages horaires réservées à mes
enfants, d’autres à mon mari, pendant
lesquelles je m’interdis d’allumer
mon ordinateur, et même de consulter
mes mails… Le week-end, si j’ai pris
du retard, je préviens mes associés pour
qu’ils s’organisent. »
81
société
on doit parfois nécessairement privilé-
gier un domaine plutôt qu’un autre. Il
faut être prêt à alterner ses “urgences”,
accepter que certaines périodes soient
davantage consacrées au travail qu’aux
enfants. Etre souple par rapport à sa
disponibilité. »
On a toutes nos périodes « dents lon-
gues », nos phases maternage, nos épo-
ques midinette… Parfois elles se suc-
cèdent, et on passe d’une « monomanie »
à une autre. Parfois elles se chevau-
chent, en toute confusion. Et alors ? Le
bon équilibre, c’est parfois un total
déséquilibre apparent, celui qui nous
convient à l’instant T.
5. RESPECTER NOS LIMITES
Il faut pouvoir naviguer librement en-
tre toutes nos sphères, la seule condi-
tion étant de ne pas surestimer nos for-
ces. De ne rien sacrifier d’important à
nos yeux, et surtout pas soi-même. Ce
qui exige de connaître nos propres res-
sources et leurs limites : résistance phy-
sique et nerveuse, besoin de sommeil,
capacité à faire plusieurs choses à la
fois… Le bon équilibre repose forcé-
ment sur ce qu’on est, profondément.
Pas une image. Un respect de soi qui,
loin d’être « égoïste », ne peut que re-
jaillir sur les autres : conjoint, enfants,
collègues, qui tous ont tout à gagner à
fréquenter une femme épanouie, en
paix au moins avec elle-même. Tout le
reste, ensuite, n’est plus qu’une ques-
tion d’organisation. Ce qui est moins
compliqué que prévu lorsqu’on est
convaincue que c’est pour la bonne cau-
se. Et encore plus si on sait partager
l’expérience des unes et des autres.
6. S’ORGANISER
ET DÉLÉGUER
En fait, tout n’est qu’une question de
temps. Si on avait plusieurs vies ce se-
rait simple de tout faire, et bien. Mais
comme le temps nous est compté, il est
nécessaire de le gérer au mieux : décou-
per, anticiper et rentabiliser au maxi-
mum chaque minute. Pas de place pour
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Le bon équilibre,
c’est parfois
un total
déséquilibre
apparent,
celui qui nous
convient
à l’instant T.
l’improvisation. Il faut prévoir, et se
creuser la tête pour trouver une place à
chacun, un temps pour tout… Même
les moments les plus légers demandent
un minimum d’organisation lorqu’on
veut jouer sur tous les tableaux. De la
rigueur, mais aussi de l’imagination.
Le plus efficace pour se libérer du
temps étant d’apprendre à compter sur
les autres. « On ne peut pas être par-
tout, souligne Anne Gatecel. Il faut
faire appel à l’aide des familles, des
voisins, des associations. »
« Pouvoir se décharger et se faire
épauler est primordial, martèle Carole
Caillaud, journaliste juridique. C’est
bien d’en parler avec son conjoint dès
l’arrivée de l’enfant, décider qui fait
quoi, selon les affinités de chacun.
Certains préfèrent se charger des
courses, d’autres de la cuisine, etc. On
doit apprendre à déléguer aussi auprès
des enfants, quand ils sont plus grands,
ne pas hésiter à leur demander des
coups de main. »
Au travail comme à la maison, vouloir
tout faire c’est forcément faire certaines
choses moins bien. La vraie révolution,
c’est de s’entourer de gens compétents
(pourquoi pas quelqu’un de la famille
plutôt qu’une baby-sitter inconnue, si
cela nous rassure) et d’accepter de laisser
faire. Lâcher les rênes d’un côté pour
pouvoir les tenir d’un autre… Sans
jamais perdre de vue l’objectif : le bon
l’équilibre, hors de toute injonction
familiale ou sociétale, c’est celui qui
nous rend heureuse.
(*) Auteure de « Ces femmes qui en font
trop : réflexion sur le partage
des tâches au sein du couple », éd. Pocket.
Charline, 33 ans, vendeuse,
divorcée, un enfant
UN TIMING BÉTON
« Il faut beaucoup d’organisation pour
faire fonctionner ma “petite entreprise”.
Comme faire de grosses courses une seule
fois par semaine, pour s’éviter des corvées
répétées au supermarché. Cuisiner
tous les dimanches après-midi, ça devient
un moment agréable, et congeler de bons
petits plats pour la semaine, plutôt
que de tout faire au dernier moment,
le soir, un peu n’importe comment…
Je rentabilise mon temps au maximum. »
Camille, 39 ans, comédienne,
mariée, trois enfants
LE CHOIX DE L’AMOUR
« Il faut des règles. A 21 h 30, les enfants
sont dans leur chambre. Je veux que,
lorsque Laurent rentre, nous puissions
nous retrouver tous les deux. Je fais
deux services, c’est plus contraignant,
mais je tiens à nos tête-à-tête. »
Renée, 41 ans, chef de pub,
en couple, un enfant
S’AIDER DES AUTRES
« Qu’est-ce que je peux ne pas faire par
moi-même ? Le jour où j’ai commencé
à me poser cette question sans culpabiliser,
j’ai gagné un temps fou. C’est dingue,
d’ailleurs, comme les autres deviennent
performants quand on leur lâche la bride.
Au boulot comme à la maison ! »
Sarah, 23 ans, assistante de
direction, séparée, un enfant
VIVE LE SYSTÈME D !
« Au début, il a fallu bidouiller. Mes
horaires avaient changé, et pour
rien au monde je n’aurais voulu décevoir
ma chef. C’est là que le grand système D
a commencé. J’ai fait appel à mes
copains, des étudiants bohème sans
enfant. Tous les jours il fallait que
quelqu’un puisse aller chercher Enzo
à la crèche et s’occuper de lui jusqu’à mon
retour. C’était un vrai casse-tête,
ça demandait beaucoup d’énergie, mais
ça a marché. Un temps… »
BPCE – Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 563 731 755 euros. RCS Paris n° 493 455 042. Siège social : 50, avenue Pierre-Mendès-France – 75201 Paris Cedex 13. BPCE, intermédiaire en assurance inscrit à l’ORIAS sous le n° 08 045 100.

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Réf. : 01/2011 – Photographe : Ambroise Tezenas –

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MISE EN BEAUTÉ DIMITRI THEER. CHÈCHE AGNÈS B. CRAVATE CHARVET. CHEMISE À FLEURS AGNÈS B.
Qui porte le string,
qui le caleçon ? Difficile
de deviner: l’homme
est un animal imprévisible.
T
Pour en savoir plus, on a
déshabillé une brochette
de garçons (consentants).
Ages variés, looks différents…
Mais en dessous ?
Par Marie-Claude Treglia.
Photos Donja Pitsch.
Réalisation Laure Deren.
Réagissez à cet article sur les forums de www.marieclaire.fr
nos hommes
ILS PORTENT
QUOI
DESSOUS ?
UN HOMME PEUT
EN CACHER UN AUTRE…
Tous ont été beaux joueurs. Beaux et
joueurs. Quand on n’est ni mannequin
ni comédien, affronter, presque nu,
l’objectif d’une photographe inconnue,
puis le regard de millions de femmes,
il faut le faire ! Les six intrépides qui
se sont dévoilés pour nous sont juste
des hommes comme ceux qu’on croise
dans la rue, ceux qui vivent avec nous,
ceux qu’on aime. Des hommes « nor-
maux » quoi. Non seulement ils ont
relevé notre défi sans se faire prier, mais
ils ont joué le jeu avec une simplicité
et un humour désarmants. Sans se sen-
tir hommes-objets, sans regard en biais
sur les autres dans le vestiaire, sans
prise de tête à la fin pour contrôler leur
image, traquer l’imperfection de la
peau ou le petit bourrelet… Bien dans
leur peau, bien dans leur tête. Une
vraie leçon de simplicité et de compli-
cité bien masculines.
85
nos hommes
PIERRE, 40 ANS, JOURNALISTE
Quel dessous et pourquoi ? Le slip,
exclusivement : j’aime bien me sentir soutenu.
Le boxer, je trouve ça moins confortable…
Votre budget mensuel ? Je ne saurais pas dire.
C’est assez cher, un slip, entre 15 et 20 €. Je les
achète au moment des soldes, par cinq ou six.
Vos marques préférées ? Udy, AussieBum, Hom.
Votre critère de choix ? Le confort.
L’avis de l’autre ? C’est d’abord un choix pour moi.
Quand je me déshabille devant une femme,
j’enlève le slip en même temps que le pantalon…
Prêt à quel délire en dessous ? Tous. Je suis assez
classique dessus, mais plus facétieux dessous.
L’été, quand il fait très chaud, j’aime bien porter
des jockstraps*, beaucoup plus confortables
que le string pour le même plaisir d’avoir les fesses

SLIP ET MINISHORT UDY. JOCKSTRAP TIMOTEO.

à l’air tout en étant maintenu. Mais je peux aussi
jouer le boxer en dentelle, ou le push-up slip,
comme aujourd’hui. Ça ramène tout devant. Sous
un jean serré ça fait une petite bosse. C’est marrant.
Pudique ? Non, même si en ce moment
j’ai besoin de perdre quelques kilos…
Pourquoi avoir accepté cette photo ? Par
exhibitionnisme. (Rires.) C’est plaisant d’imaginer
que des milliers de femmes vont me regarder.
(*) C’est le principe du string sans la ficelle
dans les fesses (voir la photo d’Elias, ci-contre).

MICHAËL, 46 ANS, MAÇON

Quel dessous et pourquoi ? Le boxer, de couleurs
différentes, pour varier. J’ai longtemps porté le slip, mais
j’ai changé d’humeur. Jamais le caleçon-short,
ça ne met pas vraiment l’homme en valeur.
Votre budget mensuel ? Aucune idée. J’achète
quand mes dessous commencent à fléchir. Je dépense
environ 10 € pour un boxer, pas plus. Quand je vois
un modèle qui me plaît ou une promo, je l’achète par dix.
Vos marques préférées ? Aucune.
Votre critère de choix ? La qualité, la tenue, le côté
esthétique. La journée, je suis dans une cotte de travail.
Mes dessous, c’est la petite touche d’élégance du matin,
une coquetterie. Avant la poussière et le ciment. Ça prouve
que tu ne t’oublies pas, que tu ne te laisses pas aller.
L’avis de l’autre ? Je choisis pour moi.
Prêt à quel délire en dessous ? La grosse connerie
potache, type caleçon trompe d’éléphant et grandes
oreilles, pourquoi pas ? (Rires.) Mais franchement, non.
Pour moi, un dessous doit rester simple.
Pudique ? Non. L’été, je préfère les plages naturistes. Pour
le côté nature. Mon corps n’est pas parfait, mais j’ai appris
à vivre avec. Ça doit rester quelque chose de simple.
Pourquoi avoir accepté cette photo ? Je trouvais ça
rigolo. En plus, pour moi c’est très décalé. Passer
d’un monde de mecs, rustique, à ce truc délirant, avec
des miroirs, un maquilleur, c’est frais ! Aujourd’hui, entre
les deux prises de vue, j’ai fait des plafonds et des enduits
magnifiques. Je les ai admirés et je me suis dit : « Yes ! »
86
ELIAS, 28 ANS, VENDEUR
Quel dessous et pourquoi ?
Le boxer, le slip, le tanga,
le jockstrap, comme aujourd’hui.
L’important, c’est que ce soit sexy.
Et que ça tienne ! Jamais
de caleçon. ça n’a aucune forme,
ça ne met pas le corps en valeur.
Et puis tout pend…
Votre budget mensuel ?
Entre 150 et 200 € par mois.
Surtout en ce moment
(je suis amoureux). (Rires.)
Vos marques préférées ? Calvin
Klein. 2(x)ist. L’érotico-sensuel…
Votre critère de choix ? Avant tout
l’esthétique, la ligne. Il faut que
ça séduise. Et la matière, en général
du coton. Comme je porte toujours
des pantalons taille basse, je suis
très attentif à la bande qui dépasse.
L’avis de l’autre ? Bien sûr, ça
compte ! Tout n’est que séduction.
Prêt à quel délire en dessous ?
Tous. Pourvu que ce soit esthétique.
J’aime bien aussi être nu sous
mon jean, quand je rentre du sport,
par exemple, et que je n’ai pas de
slip de rechange. Je me sens libre,
animal, mais en même temps
plus vulnérable. Avec mes dessous,
j’ai plus de pouvoir.
Pudique ? Je suis très pudique,
même si j’adore être sexy.
Pourquoi avoir accepté cette
photo ? Ça m’amuse. Même si ça
risque de mettre mon couple en
péril. (Rires.) Mais je ne crois pas.

87
nos hommes

JEAN-PHILIPPE, 45 ANS,
MENUISIER
Quel dessous et pourquoi ?
Le caleçon. Question d’élégance.
Pour moi, le caleçon est au slip
ce que la chemise est au T-shirt.
D’ailleurs, idéalement, chemise
et caleçon se répondent. Ils doivent
être assortis, couleur et matière.
Ou choisis en contraste…
Votre budget mensuel ?
Je ne saurais pas chiffrer.
J’achète par périodes,
quand les anciens sont usés…
Vos marques préférées ?
Une qui n’existe plus : Vercourt.
Charvet, c’est qu’il y a de mieux.
Et Old England.
Votre critère de choix ? La qualité,
et l’esthétique. Il y a des caleçons
sublimes en popeline. J’en ai
un de chez Charvet, magnifique.
L’avis de l’autre ? Je me fais
confiance, comme pour mes
fringues. C’est moi qui choisis.
Prêt à quel délire en dessous ?
Aucun. L’humour, je trouve ça mieux
dans l’attitude. La séduction aussi.
Pudique ? Je le suis moins qu’avant.
Je crois que je m’en fous…
Pourquoi avoir accepté cette
photo ? Il y a une part de défi :
si on arrive à ne pas être ridicule,
c’est gagné. Puis c’est assez
flatteur d’avoir été retenu dans un
« casting » de plutôt beaux mecs…

88
 ANTHONY, 27 ANS, PLANNEUR
STRATÉGIQUE DANS LA PUB
Quel dessous et pourquoi ? Le boxer.
Par élimination. Pas de caleçon parce que
je n’aime pas quand tout se balade.
Pas de slip, ça casse la dynamique de la fesse.
Le boxer, c’est une seconde peau.
Votre budget mensuel ? Ça dépend
du besoin. Pour un boxer, 30 € ça va.
Vos marques préférées ? Hom.
Votre critère de choix ? Un compromis
de qualité, de confort et d’esthétique. Un
sous-vêtement, c’est un élément d’érotisme !
L’avis de l’autre ? Très important. Autant que
le mien. Quand tu te déshabilles et que ta
copine te reluque, c’est fondamental. (Rires.)
Prêt à quel délire en dessous ? Aucun.
Pour moi, l’élégance, c’est la simplicité.
Le noir, le blanc. La sobriété.
Pudique ? Non. Pas exhibitionniste non plus.
Pourquoi avoir accepté cette photo ?
A la base, c’était une plaisanterie avec ma
copine, un jeu : cap ou pas cap ? Eh bien oui,
cap ! Elle m’a bien fait remarquer : « Mais des
millions de femmes vont te voir ! » Et alors ?

JOHN, 31 ANS, PHOTOGRAPHE

Quel dessous et pourquoi ? Le boxer, le plus
flashy possible. J’en ai un vert avec des marguerites,
des rose fuchsia, des bleu pétard. Comme
j’oublie souvent ma ceinture et qu’on voit souvent
mes fesses, autant que ce soit sympa.
Votre budget mensuel ? Difficile à dire. J’achète
quand j’en ai besoin. Je peux aller jusqu’à 40 €
quand un modèle me plaît.
Vos marques préférées ? Calvin Klein,
American Apparel, H&M.
Votre critère de choix ? L’esthétique, le confort.
Et, avant tout, que ce soit fun ! Soyons honnêtes,
ce n’est pas très joli un mec en slip. Au moins que
CALEÇON CHARVET. BOXER HOM. BOXER CALVIN KLEIN.

ce soit marrant. Pour moi, le look est un jeu. Je suis

très attentif à mes T-shirts, mes chaussures et… mes
dessous. Je fais même en sorte qu’ils soient assortis.
L’avis de l’autre ? Bien sûr, c’est important ! Il faut
que ça lui plaise. Elle m’en offre de temps en temps…
Prêt à quel délire en dessous ? J’ai déjà porté
une culotte de femme Petit Bateau. (Rires.) Quand
nous étions, ma chérie et moi, étudiants en photo.
Il fallait actualiser la pub, j’étais son modèle…
Pudique ? Oui. La nudité, je ne trouve pas ça
super-joli. En sous-vêtement, c’est presque comme
si j’étais habillé, puisque j’en ai fait un accessoire.
Pourquoi avoir accepté cette photo ? Pour le côté
ludique du truc. Le délire complet, j’aime bien ça.
89
santé
MARRE DE LA PILULE
POURQUOI
ELLES PLAQUENT
LEUR PLAQUETTE
S
58 % de Françaises Sophie, 24 ans, assistante manager
dans le Gard, n’a pas hésité : « Quand
prennent la pilule, mais mon chirurgien m’a dit qu’il fallait
souvent à contrecœur. que j’arrête soit de fumer, soit de pren-
Peur des effets à long dre la pilule avant l’intervention, pour
terme, volonté de maîtriser prévenir les risques hémorragiques,
j’ai préféré balancer mes plaquettes.
son corps ? Enquête Après Triafémi, choisie pour soigner
sur un désamour. mon acné – elle m’a causé migraines
Par Corine Goldberger interminables, saignements de nez,
avec Rica Etienne maux de ventre… –, j’avais enchaîné
sur Jasminelle, et là j’avais pris 10 kg !
Pas évident de trouver parmi toutes
les pilules celle qui va convenir.
Aujourd’hui, je suis passée aux préser-
vatifs : j’ai une vie de célibataire sexuel-
lement décousue. Ce n’est pas moti-
90
vant de prendre la pilule quand on n’a
pas de chéri officiel. »
Séparée, mère d’un enfant, Déborah,
25 ans, conseillère familiale à Rennes,
a elle aussi abandonné la pilule : « Dé-
sormais célibataire avec des “présos”
dans le sac, je me sens maîtresse de ma
vie sexuelle. La capote, ça rend respon-
sable, ça incite à parler avec l’autre.
Tandis qu’avec mon ex, alors sous pi-
lule, j’avais l’impression d’être un
DIMITRI VERVITSIOTIS/GETTY.
corps en libre-service. J’en arrivais à
me laisser faire sans envie, en me di-
sant qu’au moins je ne risquais pas de
tomber enceinte. Et puis le préserva-
tif, c’est un produit deux en un : contra-
ception et barrière contre les MST. »

Sophie et Déborah ne sont pas les seules
à bouder la pilule. Cette désaffection se-
rait générale, selon un rapport (1) de l’Ins-
titut général des affaires sociales (Igas) :
« Même lorsqu’elle accompagne une
sexualité régulière et au grand jour, la
prise quotidienne de la pilule tend à être
perçue comme une contrainte par une
génération de femmes qui l’ont toujours
connue, et une lassitude tend également
à s’installer avec le temps. »
8 000 COMPRIMÉS
ENTRE 17 ET 50 ANS
Toujours d’après ce même rapport : « Un
rapide calcul montre que la prise de la
pilule par une femme pendant la durée
de sa vie féconde, de 17 ans, âge moyen
du premier rapport sexuel, à 50 ans en-
viron, représente la gestion au quotidien
de plus de 8 000 comprimés. »
Quarante-trois ans après la célèbre loi
Neuwirth, qui a mis fin à la terreur de
la grossesse non désirée, la pilule ne fait
plus recette pour accompagner les pre-
miers rapports sexuels : 90 % des ado-
lescentes optent en effet pour le préser-
vatif. « Pas besoin d’ordonnance, ce qui
est bien pratique quand on habite, com-
me moi, dans un village champenois,
loin de tout centre de planning familial,
et qu’on ne veut pas s’adresser au mé-
decin de famille, ami des parents. Et pas
besoin d’y penser tous les jours à heure
fixe », explique Charlotte, 16 ans. Selon
les chercheurs, la capote fait désormais
partie « des codes d’entrée dans la sexua-
lité ». Les campagnes antisida « Sortez
couverts ! » ont porté leurs fruits. Un
peu trop, même. « L’information des
jeunes a été beaucoup centrée sur le sida,
à juste titre certes, mais du coup l’in-
formation sur la contraception a été né-
gligée », s’inquiète la députée Bérengère
Poletti, rapporteure, en 2008, de la mis-
sion parlementaire sur l’interruption de
grossesse et la contraception.
Mais chez les femmes plus âgées, le
désamour de la pilule a d’autres expli-
cations. Classée en 2005 comme « cer-
Les ados
optent pour
le préservatif,
plus pratique,
les plus âgées
ont peur de
possibles effets
cancérigènes.
tainement cancérigène » par le Centre
international de recherche sur le can-
cer, qui dépend de l’Organisation mon-
diale de la santé, parce qu’elle aug-
menterait légèrement le risque de
cancer du sein et de l’utérus, la pilule
fait désormais peur (d’autres études
contredisent ces conclusions).
Gynécologue à Paris, Anne de Kervas-
doué (2) constate quant à elle un ras-le-
bol général parmi ses patientes, plus ou
moins bien informées. « Elles ont com-
mencé à prendre la pilule vers 16 ans,
et au bout de dix ans non-stop, elles me
disent qu’elles n’en peuvent plus. Elles
redoutent aussi le cholestérol, les acci-
dents cardiovasculaires dus à l’associa-
tion pilule-tabac, et la stérilité. Certai-
nes voient leurs copines qui, vers 32 ans,
tentent de mettre un premier bébé en
route et qui n’y arrivent pas, et elles en
rejettent la faute sur la pilule. Celles
qui fuient le tout pilule pratiquent le
retour au préservatif et la pilule du len-
demain en cas “d’accident”. » Quant
aux 35/49 ans, qui rejettent le plus la
pilule, elles préfèrent opter pour le sté-
rilet (près de 40 % d’utilisatrices).
RETROUVER
SON CYCLE NATUREL
La crainte des effets à long terme des
hormones de synthèse, renforcée par la
mise en cause très médiatisée des trai-
tements de la ménopause, contribue,
par un effet d’amalgame, à alimenter
un climat de suspicion. Air du temps
oblige, des femmes veulent retrouver
leur cycle « naturel ». Une sainte al-
liance catho-écolo est-elle en train de
se nouer ? La cité papale a affirmé que
la pilule contraceptive a « depuis des
années des effets dévastateurs sur l’en-
vironnement » (3).
Réticences aussi dans les banlieues.
Animatrice au Planning familial à
Saint-Denis et à Montreuil (Seine-Saint-
Denis), Cécile Sarafis s’en réjouit, avec
un brin de provoc à visée pédagogique :
« Tant mieux, parce que la pilule est
très souvent prescrite en priorité, com-
me s’il n’existait pas d’autres moyens
de contraception. Or c’est une inven-
tion géniale, mais qui ne convient pas
à toutes les femmes, notamment quand
la sexualité des filles est taboue, inter-
dite avant le mariage, contrôlée par les
familles pour des raisons culturelles ou
religieuses. Sans compter toutes celles
qui doivent cacher leur plaquette au
mari qui veut un ixième enfant… »
Pourtant, toutes ces réticences cachent
une contradiction de taille : même à
contrecœur, les femmes continuent à
prendre massivement la pilule. Près de
58 % des Françaises, soit 10 % de plus
qu’en 1994. Aujourd’hui, 66 % des
jeunes âgées de 15 à 19 ans l’utilisent
quand elles ont un petit copain stable.
Le record étant détenu par les 20/24 ans,
avec 88 % d’utilisatrices (4).
D’où ce « paradoxe français » : alors que
la majorité des Françaises prennent la
pilule, le nombre d’interruptions de
grossesse n’a quasiment pas bougé de-
puis 1975 : plus de 200 000 par an ! Et
le plus étonnant, ce sont les IVG sous
contraception, dont plus de 23 %
concernent des femmes sous pilule…
Autrement dit, les femmes continuent
de prendre la pilule, mais beaucoup
l’oublient. Comme ces 92 % d’utili-
La bonne initiative
Grâce à une mesure entrée en vigueur
en toute discrétion en juillet 2009,
plus besoin de se ruer chez sa gynéco à
la dernière minute en cas de fin de boîte :
les pharmaciens peuvent en délivrer une
avec une ordonnance, même périmée.
91
santé
Rembourser les
nouvelles
contraceptions
permettrait
aux femmes
de trouver enfin
celle qui leur
convient.
satrices qui ont zappé leur comprimé
entre une et cinq fois dans les six mois
précédents, selon une étude de l’Igas
lancée sur trois départements.
Elisabeth Aubény, présidente de l’As-
sociation française pour la contracep-
tion, explique : « En poussant les en-
tretiens avec celles qui ont avorté, on
s’aperçoit que certaines d’entre elles
ne prenaient même plus leur pilule
depuis plusieurs jours, croyant qu’el-
les étaient encore protégées. Beaucoup
de femmes sont mal informées et dé-
cident toutes seules de faire une pause
“pour reposer leur organisme”. » (5)
D’AUTRES MÉTHODES
MOINS PÉNIBLES
Autre paradoxe : la contraception oestro-
progestative peut être administrée sous
diverses formes – patch, anneau vagi-
nal, implant, piqûre… – qui agissent
comme la pilule tout en étant bien
moins contraignantes. Mais les méde-
cins continuent pourtant de prescrire
massivement la pilule. Parce que c’est
la contraception la plus connue, donc
la plus demandée, et surtout la seule
remboursée, du moins celles de deuxiè-
me génération. C’est pourquoi, même
en faisant la fine bouche, 61 % des
femmes sous pilule en choisissent une
de deuxième génération, contre 39 %
seulement qui optent pour une micro-
dosée de troisième génération.
Pour les observateurs, plus encore que
le remboursement de la pilule de troi-
sième génération, celui de nouvelles
méthodes, comme le patch ou l’anneau
vaginal, permettrait aux femmes « fâ-
92
Réagissez à cet article sur les forums de www.marieclaire.fr
chées avec la pilule » d’avoir enfin une
contraception qui leur convient. En
première ligne, les ados, qui ont par-
fois du mal à trouver une aide discrète
pas loin de chez elles (cent vingt-cinq
centres de planning familial en Seine-
Saint-Denis, mais un seul en Gironde)
et, surtout, des infos fiables.
A l’école, la pilule est présentée à tra-
vers l’information et l’éducation à la
sexualité, censée être dispensée dans
tous les collèges et lycées à raison de
trois séances par an. En général, c’est
l’infirmière scolaire, parfois avec une
intervenante du Planning familial, qui
s’en charge. « A chaque rentrée, je me
présente à toutes les classes de seconde
en leur expliquant que j’ai la pilule du
lendemain gratuite à l’infirmerie en
cas d’accident de contraception (loi du
13 décembre 2000, ndlr) », explique Vé-
ronique, infirmière scolaire dans un
lycée de l’est parisien. Côté program-
mes scolaires, seul le cours de sciences
et vie de la terre offre l’occasion d’abor-
der la contraception. « L’étude du cycle
ovarien permet de lancer le dialogue
avec les élèves, avides de vérifier les
“on dit” sur la pilule », dit Stéphanie,
qui enseigne dans le même lycée que
Véronique. C’est déjà ça.
Alors, la pilule : stop ou encore ? Pour
Nathalie Bajos (6), chercheuse à l’Ins-
titut national de prévention et d’édu-
cation pour la santé, « plus les femmes
sont impliquées dans le choix de leur
méthode de contraception, plus elles
en sont satisfaites, et moins elles
connaissent d’échecs ». Encore faut-il
avoir le choix.
1. « La prévention des grossesses non
désirées : contraception et contraception
d’urgence », octobre 2009.
2. « Au bonheur des femmes : la vérité
sur les hormones », éd. Odile Jacob.
3. « L’Osservatore Romano », 3 janvier
2009. 4. Inpes, baromètre santé 2005.
5. A propos des croyances sur la pilule,
enquête BVA-Inpes « Les Français
et la contraception », mars 2007.
6. Auteure de « Les inégalités sociales
d’accès à la contraception en France. »,
« Population » 2004.
Les alternatives
à la pilule classique
Qlaira (Bayer) est une pilule fabriquée
à partir d’œstrogène naturel similaire
à celui sécrété par les femmes.
Prise en continue sur vingt-huit jours.
De 10 à 13 €, non remboursés.
Le stérilet (ou dispositif intra-utérin).
Contrairement à une idée fausse, il peut
être posé sur une nullipare. Le hic : seul un
gynéco peut l’enlever. Difficile en cas de
désir soudain de faire un bébé, là tout de
suite. Il en existe deux sortes. DIU cuivre :
c’est le cuivre qui rend les spermatozoïdes
inactifs. Peut-être gardé dix ans, mais
peut prolonger les règles. 30,50 €.
DIU hormonal : contient une hormone
progestative délivrée pendant cinq ans.
Cette hormone diminue la durée, le
volume et les douleurs des règles. 125 €.
Tous les DIU sont remboursés à 65 %.
Le patch. Ce timbre, qui se colle
sur le ventre, l’épaule ou le bas du dos,
contient une association hormonale
similaire à celle d’une pilule combinée,
qui pénètre dans le sang à travers la peau.
On en colle un par semaine, trois semaines
sur quatre. 175 € par an, non remboursés.
L’anneau vaginal (Nuvaring).
Les hormones sont contenues dans
un anneau en plastique qui les laisse
passer à travers la paroi vaginale.
Environ 15 € par mois, non remboursés.
La pilule du surlendemain
(Ellaone, Hra Pharma). En cas d’oubli
prolongé. Utilisable jusqu’à cinq jours
après un rapport à risque de grossesse
non désirée, soit deux jours de plus
que le Norlevo, la pilule du lendemain.
24,15 €, remboursés à 65 %. Le bémol :
contrairement à Norlevo, Ellaone n’est
pas en vente libre dans les pharmacies,
et nécessite toujours une ordonnance.
La stérilisation (ligature des
trompes). Radical. Autorisée depuis la loi
du 4 juillet 2001. Une pratique très
marginale en France : 2,3 % des femmes.
La stérilisation est pourtant le moyen de
contraception le plus répandu au monde.
Les pays anglo-saxons en font largement
usage. Une nouvelle méthode, baptisée
Essure, ne nécessite pas d’anesthésie.
 VITALITÉ au Naturel !

COMPLEXE
STIMULANT
NATUREL !

En cas
DE FATIGUE
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Disponible Acérola Gelée Royale

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 L’actrice anglaise Thea Wellband joue
le rôle de l’adolescente violée
dans « Unwatchable », un film choc
de 3 min diffusé gratuitement
sur Internet, le 1er février prochain.
Son but : déclencher une prise
de conscience internationale face
aux viols de femmes et de
petites filles commis au Congo.

SI CETTE JEUNE FILLE ÉTAIT

VIOLÉE PAR DES SOLDATS,
JOHN MILLAR/MARIE CLAIRE/IPC+SYNDICATION.

ET SES PARENTS ASSASSINÉS,

IL Y AURAIT UN TOLLÉ
NATIONAL…
94
 Rose, petite fille congolaise de 9 ans,
a été violée avec une telle brutalité
qu’elle a du mal, désormais, à marcher.
Elle est une parmi les 200 000 femmes
et enfants violées depuis le début
de la guerre au Congo, il y a quinze ans.

… ALORS POURQUOI
PERMET-ON QUE CELA ARRIVE
À DES MILLIERS DE JEUNES
FILLES AU CONGO ?
Textes et photos Robin Hammond. Adaptation Catherine Durand.

95
la vie en face
R
ose a 9 ans. Elle a été vio-
lée alors que sa mère était
à l’église. Assise sur son
lit, dans un refuge de
Goma, elle raconte, la voix
brisée par les larmes, com-
ment les soldats ont débarqué dans sa
maison, avant de lui sauter dessus et de
lui écarter les jambes avec une telle bru-
talité qu’une de ses hanches est disloquée.
Elle a également de telles blessures géni-
tales qu’il lui est désormais difficile de
marcher. Cette petite fille fait partie des
millions de femmes victimes de la guerre
qui déchire le Congo depuis quinze ans,
et où le viol est utilisé comme une arme
pour démoraliser les communautés.
Un crime contre l’humanité dans
une quasi indifférence générale
Cette guerre, l’une des plus meurtrières
au monde, a déjà entraîné la mort de
5,4 millions de personnes et jeté 2 mil-
lions de déplacés sur les routes.
« On a du mal à imaginer l’ampleur de
ce massacre, dit Jean-Marie Fardeau,
directeur France de Human Rights
Watch (1). Les violences sexuelles se sont
généralisées ; le viol, qui signe la victoi-
re d’un camp sur l’autre, est devenu un
instrument de vengeance sur la popula-
tion. Une technique de guerre pratiquée
de façon systématique par les groupes
armés, rebelles ou gouvernementaux. »
Un crime contre l’humanité mais une
réalité quotidienne au Congo, où depuis
1998, selon l’Onu, 200 000 femmes et
enfants ont été victimes de violences
sexuelles. Dans l’indifférence générale
ou presque. « Ce n’est tout de même plus
le silence, tempère Jean-Marie Fardeau.
La délégation française à l’Onu tient la
plume des résolutions, des ONG agis-
sent, des journalistes font leur métier,
mais sur place, c’est le chaos et surtout,
il n’y a pas de mobilisation citoyenne. »
« Le viol, qui signe la victoire
d’un camp sur l’autre,
est devenu une technique
de guerre systématique. »
96
Sur le Net, un film choc au
service d’une cause humanitaire
C’est justement pour réveiller l’opinion
publique que, le 1er février prochain, le
film « Unwatchable » (2) sera diffusé gra-
tuitement sur le Web (YouTube, Daily-
motion, réseaux sociaux…). Un clip viral
qui envahira la Toile et créera le buzz
dans le monde entier. Un film choc de
trois minutes mettant en scène une his-
toire semblable à celle qu’a vécue Rose,
mais interprétée par des acteurs anglais
dans le rôle d’une famille middle class
qui bascule dans l’horreur.
« Parce que cela se passe en Afrique, les
gens ferment les yeux, explique Thea
Wellband, l’actrice britannique qui joue
la victime. Montrer ce qui se passe au
Congo en le transposant dans un décor
anglais vous fait vraiment réfléchir, vous
oblige à vous demander ce que vous res-
sentiriez s’il s’agissait de votre mère, de
votre sœur ou de votre fille. »
Avec un scénario basé sur les récits
véridiques de centaines de Congolaises,
« Unwatchable » décrit l’attaque d’une
famille européenne comme les autres
par des soldats qui font irruption dans
leur maison et violent la jeune adoles-
cente sous les yeux de sa mère, avant
de torturer et de tuer ses parents – le
tout vu à travers le regard de la petite
sœur de 6 ans. L’équipe de tournage
s’est déplacée d’Hollywood, et les
acteurs ont dû lire les témoignages de
victimes de viols et les confessions de
soldats agresseurs pour que le film soit
le plus réaliste possible et déclenche
une prise de conscience internationale.
Car tant que les trafics de minerais
financeront les groupes armés (voir
encadré) et que l’impunité et le chaos
protégeront les criminels, les viols et
autres atrocités ne cesseront pas.
Elisabeth fut une femme jolie et
joyeuse. Aujourd’hui, son corps est re-
couvert de brûlures au troisième degré
– terribles souvenirs du viol collectif
qu’elle a subi et de la mort de sa petite
fille, tuée lors de l’agression. Long-
temps, elle s’est crue chanceuse. Epou-
se et mère heureuse de quatre enfants,
elle vivait au sein d’une famille unie
et préservée malgré la guerre. Mais
aujourd’hui, elle survit dans le centre
d’une ONG, un bébé accroché au sein,
l’enfant qu’elle portait dans son ventre
quand elle a été violée.
Abandonnées par leurs maris
après avoir été violées
« J’étais dans ma tente avec mon mari et
ma plus jeune enfant quand la lame d’un
couteau a coupé la toile. Mon mari est
sorti pour voir ce qui se passait, mais le
temps que j’attrape ma petite de 4 ans,
trois hommes me faisaient face. » Après
avoir jeté Elisabeth à terre, l’un d’eux a
posé son pistolet sur la tête de sa fille, en
hurlant : « Si tu cries, elle est morte ! »
Puis tour à tour, ils l’ont violée sous les
yeux de la petite. En partant, ils ont mis
le feu à la tente. Elisabeth a survécu, pas
sa fille. Et comme cela est hélas fréquent
au Congo, son mari n’a pas supporté de
vivre avec une femme « souillée » par
plusieurs hommes. Sous la pression de
sa communauté, il l’a quittée, la laissant
élever seule leurs enfants.
Handicapée par ses blessures – sa peau
brûlée est devenue dure comme du
cuir –, Elisabeth ne peut plus vraiment
travailler. Elle survit en mendiant de la
nourriture pour ses enfants auprès de
gens qui eux-mêmes luttent pour nour-
rir les leurs. « Quand on m’a annoncé
que ma fille était morte dans le feu, j’ai
eu l’impression d’être morte à l’intérieur.
Parfois, j’ai envie de me tuer… »
Le viol, la brutalité, le désespoir, l’aban-
don – une histoire hélas familière.
Lorsqu’une femme a été violée, ce ne
sont pas seulement les blessures physi-
ques qui la font souffrir. Dans la culture
congolaise, c’est une telle honte que
 1

2
1. Elisabeth Maombi, 26 ans, avec l’un
de ses enfants. Elle a été violée dans un camp
de réfugiés devant sa fille de 4 ans. Ses agresseurs
ont ensuite mis le feu à la tente, et la petite
est morte dans l’incendie. Elisabeth, gravement
brûlée, ne peut plus travailler. 2. Sœur Deodata
dirige le centre Alpha Ujuvi, qui accueille, à Goma,
les enfants victimes de violences sexuelles.

3. Zawadi Devota, 18 ans, a été victime d’un viol

collectif. Contaminée par le virus du sida, elle a aussi reçu
une balle dans la hanche. 4. Rikizi, 16 ans, et sa fille
née du viol, dans un camp de réfugiés, à Goma. 5. Même
dans les camps de réfugiés, comme ici dans celui
de Bulengo, à Goma, les femmes ne sont pas à l’abri des viols.
5
97
la vie en face
1 1. Chantal Mwabe, 34 ans, avec Ngoy
Niclette, son bébé de 10 mois,
enfant du viol. Dans sa main, la photo
de son mari, assassiné. 2. Dans l’est
du Congo, à Kalenger, une pancarte
dénonce la pratique systématique du viol.

beaucoup n’osent pas parler ou venir se DU SANG SUR

faire soigner, trop effrayées à l’idée que
leur mari ou leur famille n’apprennent
ce qui leur est arrivé.
Une femme, cependant, ne mâche pas
ses mots. « Mentor » au sein de l’asso-
ciation catholique Caritas à Goma, la
ville épicentre de la crise, Vumilia offre
conseils et réconfort aux victimes.
Après un viol collectif, elle a été kid-
nappée puis obligée d’être « l’épouse »
d’un rebelle avant de réussir à s’évader,
enceinte de son violeur. Elle a donné
naissance à des triplés mais, sans la pro-
tection d’un homme, proie facile, elle
fut violée à nouveau.
Condamner les violeurs et offrir
de l’espoir aux enfants
Aujourd’hui, seule une poignée d’hom-
mes condamnés pour violences sexuelles
croupit dans la prison de Goma. Il faut
dire que les poursuites sont très longues,
et beaucoup de victimes, quand elles ne
préfèrent pas se taire, sont trop pauvres
pour entamer une procédure.
Fin 2008, la Cour pénale internationale
(CPI) a ouvert une enquête sur les crimes
commis dans l’est du Congo. Cette
même année, seuls vingt-sept soldats ont
été reconnus coupables de viol dans les
provinces du Nord et du Sud-Kivu, alors
que l’Onu enregistrait 7 703 nouveaux
cas. Quant à leurs officiers, aucun n’a ja-
mais été poursuivi : plus on prend du
galon, plus l’impunité protège.
« Recherché par la CPI depuis 2003
comme criminel de guerre, Bosco
Ntaganda, cet ancien rebelle devenu
général, est désormais le n° 2 de l’armée
congolaise. Tous les jours, il joue tran-
quillement au tennis à Goma », déplore
Jean-Marie Fardeau.
Il existe un havre de paix à Goma : le
centre pour enfants Collectif Alpha Uju-
vi, dirigé par sœur Deodata. « Beaucoup
de ces filles et de ces garçons ont été trai-
tés comme des esclaves sexuels, conta-
minés par le virus du sida, ou souffrent
de graves blessures internes suite aux
viols brutaux », dit-elle en couvant du
regard ses petits protégés, une cinquan-
taine d’enfants âgés de 7 à 16 ans qui
chantent, dansent et se prennent par la
main pour entrer dans la ronde. « Ce que
cette génération a dû endurer est très
triste mais, ajoute-t-elle, eux sont les
plus chanceux. Nous leur offrons l’espoir
– le plus beau des cadeaux. »
1. www.hrw.org/fr. 2. le 1 er février
sur marieclaire.fr.
NOS PORTABLES
Beaucoup d’entre nous ignorent encore
que l’un des principaux enjeux
de cette guerre est la mainmise
sur les minerais. Les sous-sols
de la région du Kivu, à l’est du Congo,
contiennent 80 % des réserves
mondiales de coltan indispensable
à la production des téléphones mobiles,
de certains ordinateurs et des consoles
de jeux. Dès 2001, une vingtaine
d’associations lançaient une campagne
de sensibilisation auprès des
consommateurs européens baptisée
« Pas de sang sur mon portable ».
L’ONG Global Witness*, basée
à Londres, dénonce la corruption
et le détournement des ressources
naturelles par des groupes armés.
Après les « diamants du sang »
du Liberia et de la Sierra Leone,
ses militants enquêtent sur les luttes
violentes qui opposent rebelles et unités
de l’armée nationale congolaise pour
le contrôle des mines de coltan, d’or
et de wolframite (minerai de tungstène).
Une première victoire a été remportée :
le Sénat américain vient de voter
une loi (Conflict Minerals Act)
régulant et renforçant le contrôle
de l’achat des métaux servant à fabriquer
des produits de haute technologie.
« Les fabricants vont devoir vérifier
la provenance des matières premières :
c’est un pas en avant énorme, même
si cela n’arrêtera pas la guerre du jour
au lendemain », explique Daniel Balint-
Kurti, de Global Witness.
(*) www.globalwitness.org.

98
Découvrez ce film dès le 1er février sur www.marieclaire.fr.
 L’AFCAE et BNP Paribas
présentent

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En collaboration avec Vou so m b r a d jec
les salles du réseau
e t i e r, e ux
n b el o lic e sy
u P s s
Dan
tendance

Une photo
un peu olé olé
postée sur
un site perso…
peut vite devenir
publique et
compromettante.

100
 AFFICHER SA VIE
SUR LE NET
SANS PERDRE SA
RÉPUTATION
Se raconter en détail
et en ligne ? Un jeu
d’enfant qui peut déraper :
photos détournées,
diffamation, propos
privés rendus publics…
Gérer son identité
L
sur la Toile serait-il
l’un des grands défis
de la décennie ? Comment
Les trois quarts des Français s’inquiè-
tent d’une possible utilisation de leurs
données personnelles sur le Web. Qu’on
soit infirmière ou banquier, collégien
ou retraitée, parisien ou breton, nous
sommes plus de 40 millions à utiliser
des moteurs de recherche, 25 millions
à faire des achats en ligne, 20 millions
à utiliser les sites communautaires, et
plus de la moitié d’entre nous (tout de
même) admet publier des informations
privées sur la Toile. Opinions, photos,
géolocalisations, CV, vidéos, adresses
par exemple. Le Web participatif (ou
2.0), c’est un peu comme si la presse
people s’étendait aux inconnus : nous
avons tous une image publique. Inter-
net, ce n’est pas un scoop, cache des res-
sorts et une mémoire d’acier trempé.
Dont on n’a pourtant pas toujours
conscience…
Que ce soit en postant un commentaire
sur un forum public, en alimentant un
profil Facebook ou en publiant des pho-
tos sur un site privé, ces traces forment
ce que l’on appelle notre identité numé-
s’y refaire une « virginité » ? mail, coordonnées bancaires, numéros rique, ou « e-réputation », traces indé-
Et surtout, comment se de téléphone… nous envoyons chaque lébiles qui peuvent être copiées, défor-
jour des petits bouts de nous dans le mées, ou exhumées quand il ne le
protéger ? Par Caroline Rochet cyberespace. Habituée, vous pensez faudrait pas. Drames à la clé.
maîtriser votre diffusion d’informations Lycéenne insultée sur un blog, employés
on line ? Ou encore, prudente, vous évi- licenciés pour avoir critiqué leur entre-
tez au maximum d’y poser vos emprein- prise sur Facebook, DRH refusant un
tes ? Hélas, ce n’est pas aussi simple. candidat pour cause de jeunesse « arro-
sée », ado découvrant sa grand-mère
Des traces indélébiles dans un vieux film érotique… Les cas
Aujourd’hui, « googliser » quelqu’un se multiplient, et le phénomène explose.
est un réflexe. Chez les recruteurs et Pourquoi maintenant ? Parce que, Web
DRH, mener une cyberenquête sur les « participatif » oblige, beaucoup de
candidats est devenu systématique, et monde s’y est mis, sans bien connaître
une majorité d’employeurs affirment re- le mode d’emploi – qui, d’ailleurs, n’est
fuser des postulants, précisément, à cau- jamais très clair.
PAMELA HANSON/TRUNK.

se de données trouvées sur le Net. Côté
perso, même combat : 53 % des inter-
nautes avouent avoir déjà fait une re-
cherche sur une personne de leur entou-
rage – après une rencontre amoureuse,
Réac et alarmiste, notre discours ? Pas
du tout ! Loin de nous l’idée de diabo-
liser le Web, bien trop fun et utile pour
qu’on puisse s’en passer. D’autant que
– incroyable mais vrai – choisir d’être

101
tendance
Au lieu de
rester invisible,
on se crée
du contenu
« positif » :
blog neutre,
CV pro…
totalement absent de la Toile peut aussi
se révéler problématique. Pas de pani-
que, on vous explique.
Mieux vaut prévenir
Alors, quels sont les bons réflexes à
adopter pour protéger son intimité ?
D’abord, faire attention à ce qu’on
diffuse, bien sûr : photos d’enfants,
souvenirs de fiestas extrêmes, opinions
tranchées, critiques professionnelles et
coordonnées personnelles sont à proscrire.
Autre évidence : « N’accepter dans son
réseau que les gens en qui on a vraiment
confiance, changer régulièrement ses
mots de passe et vérifier les paramètres
de confidentialité des réseaux sociaux »,
comme le préconise Lucile Merra (1),
consultante en médias sociaux,
professeure-intervenante au Celsa.
Il faut aussi tester les portes de sortie :
« Quand on veut s’inscrire à un site, le
mieux est de commencer par le faire sous
un faux nom, afin de voir si on peut s’en
désinscrire facilement », conseille
Guillaume Sessa, fondateur du site
Mavieprivée (2). Enfin, incroyable mais
vrai, se désintéresser d’Internet n’est pas
la solution : « Qui que vous soyez, votre
nom sera tapé sur Google : par un
collègue, votre mère, un ami… Plutôt
que de rester invisible ou, pire, laisser
d’autres parler de vous à votre place,
mieux vaut créer un contenu positif, par
exemple professionnel, à l’aide de profils
sur Viadeo ou Linkedin, voire d’un blog
faisant office de vitrine », conseille
Albéric Guigou, fondateur de Reputation
Squad (3), entreprise spécialisée en
102
e-réputation. Et puis, pour garder le
contrôle, il ne faut pas hésiter à se
« googliser » régulièrement soi-même,
afin d’agir vite en cas de problème.
Dénonciations, jalousies…
Hélas, parfois, prendre ses précautions
ne suffit pas. La Toile, c’est un peu com-
me la route : le danger vient aussi des
autres. Parfois par dénonciation, comme
dans l’affaire Alten, où trois salariés ont
été licenciés après avoir critiqué leurs
patrons sur Facebook. Collègue jalouse
ou ex furieux, certains n’hésitent pas à
faire la guerre, bien cachés derrière leur
ordinateur. Nos témoins (voir ci-contre)
en ont fait la douloureuse expérience.
Ces derniers mois, la Commission natio-
nale de l’informatique et des libertés (4)
a constaté une augmentation inquiétante
des cas de « lynchage » sur Internet, ap-
pelé « cyberbullying ». Des menaces qui
concernent aussi nos enfants, qui ne
règlent plus leurs querelles seulement
dans la cour d’école. Aux Etats-Unis,
40 % des adolescents se disent harcelés
sur Internet. L’automne dernier, Tyler
Clementi, 18 ans, s’est suicidé après la
diffusion de ses ébats amoureux homo-
sexuels, filmés à son insu. « Il faut infor-
mer les jeunes, mettre en place une ins-
truction civico-numérique, martèle Alex
Türk, président de la Cnil. Et ça vaut
aussi pour les adultes, qui ont tendance
à croire qu’ils maîtrisent Internet alors
que tout ceci nous dépasse. »
Les nettoyeurs de la Toile
En cas de problème, donc, ne pas hési-
ter à avoir recours à un avocat. Mais,
pour ne rien arranger, la justice est à la
traîne. « Nous faisons actuellement de
la cuisine sans avoir les instruments, ex-
plique maître Anthony Bem (5), avocat
spécialisé dans les contentieux de l’In-
ternet et en e-réputation. Il n’y a pas de
texte officiel réglementant Internet ;
nous utilisons les lois existantes, tels que
les délits de presse en cas de diffamation
ou d’injure, et les atteintes à la vie pri-
vée et au droit à l’image. »
Des armes qui font quand même mou-
che : « Facebook, l’un des principaux
lieux des litiges, prétend relever du droit
de l’Etat de Californie, alors qu’il n’en
est rien, précise le spécialiste. Là où les
particuliers, seuls, ne sont pas entendus
par la compagnie américaine, une de-
mande d’avocat n’a aucun mal à obtenir
le retrait d’une page sur Facebook ou les
autres sites Internet. »
On peut faire appel à des agences spécia-
lisées en image numérique (6), ces « net-
toyeurs du Web ». Leur job ? Faire un
bilan de votre cas, obtenir la suppression
des données problématiques et créer du
contenu « positif » (profils sur réseaux
sociaux, CV, blogs…) afin de repousser
les données négatives loin dans les résul-
tats des moteurs de recherche. Bien sûr,
tout ceci a un prix : d’une centaine à
quelques milliers d’euros selon les cas.
Réguler, vite !
On l’aura compris, si nous ne sommes
pas assez informés, ce sont aussi les struc-
tures qui ne sont pas encore adaptées.
En octobre dernier, Nathalie Kosciusko-
Morizet, alors secrétaire d’Etat chargée
de la Prospective et du Développement
de l’économie numérique, a rendu pu-
blique la charte du « Droit à l’oubli
numérique dans les sites collaboratifs et
les moteurs de recherche ». Ce texte, in-
citant les acteurs du Web à mieux infor-
mer les internautes et protéger leur vie
privée, est signe que les choses bougent
du côté de l’Etat. Mais, problème, des
géants comme Google ou Facebook ont
refusé de la signer. « Il faut que les auto-
rités européennes aient le courage de
réagir face à ces sociétés, et qu’on éta-
blisse une régulation commune inter-
nationale sur ces sujets », insiste Alex
Türk. En attendant que les différents
gouvernements du monde s’entendent
pour trancher les obscures lois de la
cyber vie privée… surfez couverts !
1. Son agence : www.eureka-eureka.com.
2. www.mavieprivee.fr.
3. www.reputationsquad.com.
4. www.cnil.fr. 5. Son blog : www.legavox.fr/
blog/maitre-anthony-bem/.
6. Par exemple, www.rudysom.com.

Elisabeth, 34 ans
« Quelqu’un a créé un
faux profil à mon nom »
« Je travaille dans l’évènementiel,
et je suis assez active sur Internet.
Cet été, alors que j’étais en vacances,
j’ai vécu une expérience surréaliste et très
éprouvante : sur les réseaux sociaux
(Facebook, Viadeo), quelqu’un (peut-être
une concurrente dans mon propre bureau)
a créé un faux profil à mon nom et s’est
fait passer pour moi auprès de mes amis,
ma famille et mes contacts professionnels.
Rumeur sur des prétendues relations
avec des collègues, diffusion
JESSICA CRAIG MARTIN/TRUNK.
de mon numéro de téléphone, menaces…
et même montages de photos
pornographiques. J’ai dû porter plainte
et prendre un avocat. Outre le temps
et l’argent qu’elle m’a coûté, cette histoire
m’a touchée dans mon intégrité. Si cela
m’est arrivé, alors que je gérais de près ma
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Gare aux infos diffusées :
photos d’enfants, opinions
tranchées, souvenirs
de fiestas extrêmes…
communication et les paramètres
de confidentialité, ça peut arriver
à tout le monde ! Aujourd’hui, je continue
à profiter des outils de réseaux,
mais je reste extrêmement prudente.
Et j’informe mon entourage des risques
qu’on peut y rencontrer. »
Claude, 38 ans
« Menacé de mort
sur Facebook »
« Père de famille, j’ai un fils de 8 ans
qui souffre de leucodystrophie,
une maladie rare touchant le système
nerveux. Pour sensibiliser les gens,
j’ai créé une page Facebook au nom
de mon fils, “Rayan a une maladie rare”,
soutenant l’Association européenne
contre les leucodystrophies*. Un jour,
au milieu des gentils messages
de soutien, sont apparus des propos
étranges, des insultes, qui se sont vite
intensifiées puis muées en menaces
de mort. Abasourdi, j’ai enquêté
et découvert qu’un groupe de gens
dérangés s’acharnait sur tous les sites
concernant les enfants handicapés
ou malades, souhaitant leur mort,
et la castration de leurs parents…
Comme je ne me laissais pas faire (j’ai
porté plainte et lutté pour garder la page
de Rayan active), j’ai reçu des menaces
directes (“On va te tabasser”),
et des attaques morales via de faux profils
où on m’accusait de pédophilie !
Ma femme et moi avons traversé
des moments terribles. Internet est un bel
outil, mais il y a un problème juridique :
on nous dit qu’on ne peut rien faire
face à ce genre d’horreurs, alors qu’on
peut parfaitement tracer quelqu’un
qui télécharge de la musique illégalement !
Les pouvoirs publics doivent prendre
leurs responsabilités. »
(*) ELA, www.ela-asso.com.
103
micro-trottoir
e
a p e tite ours singe
Lui : M : Mon petit
Elle

CHOUCHOU
OU MA M O UR…
C’EST QUOI  ?
SON PE TIT NO M
houchou
Etes-vous plutôt Chéri, C n a
ou Loulou ? C’est ce qu’o s rues de
demandé aux amoureux demagine.
Paris. Plus créatifs qu’on l’i atelin.
otos Julien Ch
Par Emmanuelle Eyles. Ph

Koen, 23 ans, et Marlous, 24 ans, tous deux néerlandais

Lui : « “Beertje”, en néerlandais. En français, “mon oursonne”, parce
qu’elle porte souvent de la fausse fourrure ou des matières douces. Puis
Marlous, ça ne lui va pas. » Elle : « Pour copier, je l’appelle “Aapje”,
“mon petit singe”. Il est tellement beau, il peut encaisser un surnom pareil… »

104
 lle
Lui : Be darling
Elle : My

ey
Lui : Hon
rby
Elle : Ha

David, 36 ans, et Rebecca, 28 ans
Lui : « Je ne suis pas très animalerie, “mon poussin” ne me
viendrait juste pas à l’esprit. Elle est femme, elle est “belle”… »
Elle : « Ce qualificatif est ce qu’il y a de plus beau pour
moi. Parfois je l’appelle “chouchou”, mais c’est pour rire… »
Alan, 30 ans, et Stacey, 29 ans, tous deux taïwanais,
en voyage de noces
Lui : « C’est un peu désuet, mais c’est venu tout de suite. Elle
est ma douceur, je ne l’appelle jamais par son prénom. » Elle :
« C’est un mélange de “honey” et “baby”, inventé pour lui… »

ource
Elle : Ch
ba
Lui : Bir

Lui : Ch
at
n et Mamour
n lio
Elle : Mo

Béatrice, 24 ans, et Andrea, 25 ans Benjamin, 24 ans, et Maeva, 22 ans

Elle : « Un mélange de chat, chou et ours. Mais c’est juste pour Lui : « Il suffit de regarder ses grands yeux clairs et son petit
l’intimité, pour les moments où il ronronne ou bien ronfle. nez pour y penser. J’aime bien les petits noms qui
(Rires.) En public, je dis “Chou”. » Lui : « Ça vient de “birbante” commencent en “ch”… » Elle : « C’est venu très vite, alors
qui signifie “coquine” en italien. Ça lui va comme un gant. » que je suis plutôt timide. Ça permet de se rapprocher. »

105
micro-trottoir

se
e mous
Ell e : Lit tl
e Lui : Min
a m p lemouss
Lui : P
Nicole, 22 ans, américaine,
et Kevin, 27 ans
Elle : « Ça ressemble à pamplemousse.
C’est notre petit délire lié à mon
apprentissage du français. » Lui : « C’est
chantant, rond, et c’est le mot
qu’elle trouvait le plus joli quand elle
a découvert la langue française. »
ou B ambina
colina
Lui : Pic
s wee t heart
Elle : My
Federico, 34 ans, italien, et Juliet,
34 ans, américaine
Lui : « C’est mignon, elle est toute
menue. Nous ne sommes ensemble
que depuis deux mois, je cherche
encore. » Elle : « C’est mon préféré,
le plus vieux jeu et le plus charmant.
Pour le moment, j’en ai plusieurs… »
oute
mite
Elle : Mi
Romain, 24 ans, et Julia, 25 ans
Lui : « C’est une réponse à son “Mimite”.
Comme elle est féminine et douce, j’ai
eu envie du son “ou”. On ne s’appelle par
nos prénoms que quand on se dispute. »
Elle : « Au début, c’était “mimi”, que
je trouvais tendre et doux, puis j’ai ajouté
un “t” pour le masculiniser. »

ou
Lui : Min
: Mo n chéri
Elle

m
de m on hare
perle
Lui : La is
ce rf des bo
Elle : Mon

le
i : La plus bel
Lu
ime
lui que j’a
Elle : Ce
r-d e ss us tout
pa
Douglas, 44 ans, et Ans, 31 ans, Romain, 22 ans, et Agathe, 22 ans Alexis, 19 ans, et Aurélie, 19 ans
tous deux belges Lui : « Ça m’est venu tout de suite. Lui : « Je l’appelle aussi “ma
Lui : « “Allermoiste”, un mot fabriqué Le problème, c’est que tout le monde petite chaperonne rouge”, “ma belle
pour elle. Je l’appelle comme ça l’appelle “Minou” maintenant, il faut dame rosée”, “ma geôlière”, “ma
au téléphone ou quand je lui écris. » que j’en trouve un autre à moi. » Elle : cendrillonnette” et “ma charmeuse de
OLIVIER B. (X1).

Elle : « En néerlandais, “allerliefste”, « “Mon chéri”, Ça peut paraître banal, lapin rouge”. » Elle : « Il y a concurrence
un mot désuet que je n’utilise mais c’est ce que j’ai trouvé de plus juste. pour les petits noms… Il est aussi “ma
que lorsque nous sommes seuls. » Je n’ai jamais utilisé ce mot avant… » panthère” et “mon petit lapin rose”. »

106
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intimité santé
Inconfort vaginal, irritations, démangeaisons…
On adopte
le réflexe naturel
Savez-vous qu’il existe un moyen simple et naturel de restaurer
l’équilibre de la flore vaginale ? Le tampon probiotique.
On vous explique tout de cette innovation santé.
Un souci bien partagé
Plus de 2/3 des femmes
souffrent régulièrement de
troubles vaginaux, parfois
de façon récurrente.
Les causes de déséquili-
bre : la flore naturelle du
vagin est constituée de bac-
www.qualipige.fr - Photos : DR - FLO/PHG/05-2010
téries « amies » qui l’aident
à se protéger des germes
pathogènes. Lorsque ces
défenses diminuent, les
risques d’infection ou de
mycose augmentent.
Les facteurs de risques :
ils sont nombreux !
■ Les changements de contra-
ception et les modifications
hormonales.
Des questions sur votre intimité? Des experts vous répondent sur www.saforelle.com
■ Les rapports sexuels non
protégés.
■ La piscine, les maillots de
bain humides… et les vête-
ments trop serrés.
■ Une hygiène intime
excessive.
■ La prise d’antibiotiques.
Pendant les règles :
attention fragile !
La flore vaginale est alors
instable et le risque d’infec-
tion est élevé. Mais les rè-
gles sont aussi le meilleur
moment pour agir.
D’où l’intérêt de Florgynal®
Tampon Probiotique qui
rééquilibre la flore vaginale
et protège à ce moment
précis.
Un vrai deux en un puis-
qu’il joue également le
rôle protecteur d’un tampon
périodique classique. Bien
sûr, on ne sent rien du pro-
cessus et en plus il apporte
confort et douceur !
Comment
je l’utilise ?
3 tampons par jour, pen-
dant au moins 3 jours de
règles. Les bénéfices peu-
vent être constatés dès les
premières utilisations. Mais
pour un effet optimum,
utilisez Florgynal® Tampon
durant 3 à 6 cycles, avec la
possibilité d’alterner avec
d’autres protections pério-
diques classiques.
COMMUNIQUÉ
Innovation santé
le tampon
probiotique…
On connaissait les
aliments probiotiques
et leurs bienfaits sur
les intestins. D’autres
probiotiques spécifiques,
ont pour vocation de
rééquilibrer la flore
vaginale et de protéger
des germes pathogènes.
Et les voici sous forme
de tampons, concept
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DE LA BEAUTÉ
2011
LES MEILLEURS
PRODUITS
DE L’ANNÉE
PHOTO EMMANUELLE HAUGUEL.
FOULARD EN MOUSSELINE
(LÉONARD).

109
beauté
PRIX
D’EXCELLENCE
DE LA
BEAUTÉ
2011Cette année, les Prix d’Excellence
de la Beauté Marie Claire fêtent
leurs 25 ans. En un quart de siècle, ces prix
sont devenus la référence mondiale
dans l’univers de la beauté, les plus
attendus… et les plus convoités.
Leur intransigeance, leur impartialité
et leur professionnalisme n’ont jamais
dérogé. Au contraire. Si le nombre
des nouveautés s’est multiplié, celui
des lauréats reste très restreint.
Pour preuve, ce palmarès 2011 où seuls
cinq prix internationaux couronnent
les meilleurs produits de l’année.
Une sélection drastique faite en toute
liberté par un jury de quinze journalistes
passionnées par leur métier. Cette année,
le ton est donné : innovation, efficacité,
audace et plaisir. Comme beaucoup
de leurs prédécesseurs, ces gagnants
seront certainement les best-sellers de
demain. Ne faisons pas durer le suspense
plus longtemps, les gagnants 2011 sont…
Par Ariane Goldet.
Photos Emmanuelle Hauguel.
Natures mortes Pierre Sabatier.
Réalisation Laure Deren.
COIFFURE STÉPHANE BOMPAS/ AGENCE AURÉLIEN. MAQUILLAGE
DELPHINE EHRHART/MARIE FRANCE THAVONEKHAM AGENCY.

110
 TEINT MIRACLE
de Lancôme
POURQUOI LE JURY L’A ÉLU
Ce fond de teint mise sur
une technologie optique – le jeu
de la réflexion – pour recréer la lumière
originelle de la peau. Son secret ?
Une nouvelle génération de pigments :
bleutés pour rétablir la fraîcheur,
rosés pour apporter de la vivacité.
En effet, ces deux teintes « intérieures »
de la peau ont tendance à s’effacer
au cours des années. Ce procédé permet
aussi de réduire la quantité de pigments
opaques classiques qui « plombent »
le teint. S’ajoute à ce savant équilibre
des micromiroirs liquides boosters d’éclat.
CE QU’EN PENSE LE JURY
« C’est le fond de teint lumière
qui redonne un éclat direct. Devant
le miroir, il y a un “avant” et un “après”. »
« Utilisé en dose homéopathique,
comme un correcteur, il convertirait
presque une phobique du fond de teint. »
« Texture très agréable qui fond
dans la peau, éclat évident
après application,
pas besoin de poudre. »
« Vraiment lumineux
à condition d’en mettre
très peu. Une véritable
innovation de formule. »
CARRÉ DE SOIE (ABRAHAM WILL).

« On illumine son aura,

les autres pensent tout
simplement que l’on est
amoureuse. Parfois, mais pas
tout le temps. Heureusement,
il y a ce petit Miracle ! »

111
beauté

PRIX SPÉCIAL
FORMULATION
HUILES AMBRÉES
PROTECTRICES
AMBRE SOLAIRE
de Garnier
HUILES PROTECTRICES
SOLAR EXPERTISE
de L’Oréal Paris
POURQUOI LE JURY LES A ÉLUES
Jusqu’alors, les huiles solaires étaient
très peu protectrices (indice de protection
6 au maximum). Cette année, grâce
à de nouveaux polymères qui facilitent
leur pouvoir d’étalement et renforcent
la stabilité des filtres, elles atteignent
enfin les indices 10, 20 et même 30.
Toujours aussi glam et satinantes,
elles se répartissent avec homogénéité
et maintiennent les filtres en surface. Un
bouclier booster de protection et résistant
à l’eau, qui réconcilie sensualité et sécurité.
CE QU’EN PENSE LE JURY
« Le scoop solaire de l’année. »
« Huile (le symbole des étés
insouciants) + formule protectrice
(indispensable) =
le nouveau duo gagnant
des vacances. »
« Une vraie prouesse
technique et un service
d’utilité publique… »
« Un véritable exploit. »
« Ces huiles protectrices
transforment le moindre
centimètre de peau
en lieu d’attraction.
CARRÉ DE SOIE (ÉPICE).

Un nouveau concept :
la protection sexy ! »
« Désormais, on peut
dorer en toute sensualité
sans culpabiliser ! »
 CONCENTRÉ ANTI-
TACHES CORRECTION
TEINT EVEN
BETTER CLINICAL
de Clinique
POURQUOI LE JURY L’A ÉLU
Parce que les résultats que l’on obtient
avec une application quotidienne durant
trois mois équivalent à ceux d’un actif
« blanchissant » mais très corrosif prescrit
par les dermatos (hydroquinone à 4 %).
Son effet éclaircissant sur les taches
brunes, mais aussi sur l’uniformité
et l’éclat du teint, s’opère sans aucune
irritation, tout en douceur. Sa grande
efficacité est due à l’association
de végétaux. Ce soin s’adresse à tous
les types de peaux et à toutes les ethnies.
CE QU’EN PENSE LE JURY
« Un sérum facile à vivre, qui efface
ou prévient nos erreurs de jeunesse :
le café au soleil en plein midi,
la bronzette sans panama et… les taches
qui vont avec. Un nouveau réflexe soin. »
« Pulvériser les amas
de mélanine pour
les transformer en une
poussière qui s’élimine
en douceur et révèle
une peau lumineuse :
la promesse de ce soin pur
éclat est enthousiasmante.
Ses résultats aussi. Taches
brunes, défauts
de pigmentation et même
CARRÉ DE SOIE (ÉPICE).

cicatrices d’acné
capitulent en quelques
semaines seulement.
Comme si on avait enfilé
une seconde peau ! »
beauté

SÉRUM JEUNESSE
ABEILLE ROYALE
de Guerlain
POURQUOI LE JURY L’A ÉLU
Une jolie histoire dans un flacon
très séduisant. C’est au sein de l’abeille,
un des emblèmes de la maison
Guerlain, que l’équipe de recherche
a puisé l’idée d’étudier les produits
de la ruche. Particulièrement
les meilleurs miels pour la cicatrisation
des plaies et des rides, qui sont en fait
des micro-déchirures au plus profond
de la peau. Mais la qualité des produits
de la ruche est liée à l’environnement.
D’où la sélection de l’abeille noire
d’Ouessant, exceptionnelle.
Ce pur concentré royal renferme aussi
d’autres miels et de la gelée royale.
CE QU’EN PENSE LE JURY
« On l’aime pour sa formule originale,
sa texture insolite et son efficacité
déjà visible sur le très court terme
car il est extrêmement hydratant. »
« La bonne association du raffinement
du luxe avec une belle histoire autour
de l’abeille, un joli flacon, une texture
hyper-douce. »
« Des nouveaux sérums,
c’est celui qui associe
tous les paramètres qu’on
aime…. à un prix
acceptable. »
« On succombe au délice de
cette coulée de miel tendre,
incroyable source
FOULARD EN SOIE (ABRAHAM WILL).

de combustible pour nos

cellules et cicatrisant
miraculeux des micro-
traumatismes moléculaires
du tissu cutané. Pour
remonter le moral de la peau,
sûrement le plus chic des
euphorisants du moment ! »
 SUBLIME ENERGY
de Roc
POURQUOI LE JURY L’A ÉLU
Cette technique cosmétique s’appuie
sur les phénomènes bio-électriques
naturels à l’origine de la cicatrisation
des plaies. Le premier tube, équipé
de la technologie e-pulse, renferme
des ions de zinc et de cuivre.
Le second est un hydratant activateur
qui crée des microcourants
dans la peau. Cette minibatterie émet
des signaux électriques qui stimulent
l’activité cellulaire et, par conséquent,
la production de fibres
de collagène et d’élastine.
CE QU’EN PENSE LE JURY
« Une vraie nouveauté
que ce “microcourant intracellulaire”. »
« Un lissage du contour des yeux…
jamais vu. »
« Un vrai duo du XXIe siècle : une base
grise qui prépare l’épiderme à recevoir
le soin. Jusque-là, ça paraît banal,
mais lorsqu’on sait
que cet apprêt
couleur caviar
est saturé
de microcourants
pour potentialiser
les actifs à venir,
il ne reste plus
qu’une chose
à faire : glisser sur
CARRÉ DE SOIE EN BANDEAU (ABRAHAM WILL) ET ÉCAHRPE EN MOUSSELINE PORTÉE EN BRASSIÈRE(CHARVET).

son nez des

lunettes 3D
et vérifier que
les ridules ont bien
disparu. Et là, on
n’est pas déçue ! »
beauté
LE JURY FRANÇAIS,
COMPOSÉ DE DIX
JOURNALISTES, A ÉLU
DEUX PRIX NATIONAUX
CETTE ANNÉE.
HIQUE
PRIX FRANCE ÉT
MAC
POURQUOI LE JURY L’A ÉLU
Coup de chapeau à une marque
de maquillage engagée et généreuse,
sans a priori sur quiconque ni quoi
que soit. Chez Mac, pas de jugement,
pas de discrimination, pas d’âge.
Les maquilleurs sont toujours disponibles
et à l’écoute pour vous maquiller sans
vous forcer à acheter. Les produits très
créatifs s’adressent à toutes les couleurs
de peau. En plus d’être présente
sur les défilés de mode les plus courus
de la planète, cette marque ose combattre
les tabous : parmi les premières,
elle a soutenu la lutte contre le sida
avec le Rouge à Lèvres Viva Glam.
CE QU’EN PENSE LE JURY
« Concernée sans jamais se prendre
au sérieux, avant-gardiste dans
ses engagements, glamour dans le choix
de ses couleurs, de ses packs, de
ses égéries, MAC a fait de la différence
une vraie marque de fabrique. »
« MAC tient des engagements sociaux
forts, et en plus propose des produits
novateurs, pointus et accessibles… »
« Un engagement sur tous les fronts
(sida, homophobie, etc.),
une marque accessible (maquillage
gratuit) et surtout une signature. »
« Glam mais pas futile, MAC, depuis
seize ans, s’engage auprès des femmes
qui vivent avec le sida. Savoir
qu’en achetant un rouge à lèvres,
l’intégralité de la somme leur sera
reversée, pas de doute, cette magnifique
B. A. beauté donne le sourire ! »
ÉCHARPE EN MOUSSELINE (CHARVET).
 AQUILLAGE
PRIX FRANCE M
UNE NATURAL BEAUTY
POURQUOI LE JURY L’A ÉLU
Unique en son genre, cette ligne
de maquillage incarne le naturel comme
l’aiment les femmes. Des formules
seconde peau imperceptibles
qui enluminent. Des couleurs douces
proches de la carnation. Des textures
plaisir faciles à appliquer. Des boîtiers
intuitifs et futés. Au total 25 produits
et 159 couleurs dont les matières
premières, de 98 à 100 % naturelles,
sont proposées dans des packs
respectueux de la planète. Le maquillage
des femmes « nature » qui veulent
rester telles quelles mais en plus jolies…
Le comble du naturel à prix doux.
CE QU’EN PENSE LE JURY
« Bouleversement dans les valeurs du bio.
On veut être soi en mieux, oser le teint
nu mais sublimé, découvrir les actifs qui
nous font du bien tout en se préoccupant
de ce qui nous entoure… Mais comme
on reste des femmes, pas question
de perdre de vue le style, le chic, le fun.
Une a compris tout ça. »
« La ligne écolo qu’on attendait toutes. »
« Des produits qui vous donnent
des couleurs tout en transparence,
on ne détecte rien et pourtant on a
un visage tout frais et tout repulpé. »
« Une véritable rupture dans le monde
du maquillage. Un nouveau concept
jeune et pimpant, naturel et écolo. »
« On ne voit pas qu’on est maquillée…
le comble du no-make-up. »
FOULARD DE SOIE (SINÉQUANONE).
Prix d’Excellence de la Beauté 2011

LES MEMBRES DU JURY LES NOMINÉS

CHRONOLOGISTE
DE KÉRASTASE
SISLEŸA SÉRUM GLOBAL
FERMETÉ DE SISLEY
FOND DE TEINT INSTANT
ANTI-ÂGE L’EFFACEUR
DE GEMEY-MAYBELLINE
FOND DE TEINT LINGERIE
ANTONELLA BUSSI YING CHU EMMANUELLE DE PEAU DE GUERLAIN
MARIE CLAIRE ITALIE MARIE CLAIRE ÉTATS-UNIS DEMAREST
ROUGE D’ARMANI
VERSION FEMINA
SUN AGE CONTROL
DE LANCASTER

VITTORIO CANISI. TAGHI NADERZAD. ALEXANDRE ISARD. PRESSE (X6). FRANÇOIS MARÉCHAL. LOUIS DÉCAMPS. HARCOURT. TOMMY CLARKE. GLORIA RODRIGUEZ. THIERRY LEGAY.
ROUGE PUR COUTURE
D’YVES SAINT LAURENT
MOUSSE DE CRÈME ICTYANE
DE DUCRAY
ROUGE ALLURE LAQUE
DE CHANEL
MARIE-FRANÇOISE DOMINIQUE GARNIER ARIANE GOLDET NORMADERM TRI-ACTIV
DUBILLON AVANTAGES MARIE CLAIRE FRANCE DE VICHY
VOTRE BEAUTÉ PRÉSIDENTE DU JURY AQUAPORIN ACTIVE
D’EUCERIN
AQUA SENSATION
DE NIVEA VISAGE
CRÈME DE LAIT CORPS
ESSENTIELLES DE VICHY
ROUGE COCO DE CHANEL
REDERMIC + DE LA ROCHE-
POSAY
AURÉLIE LAMBILLON EMMANUELLE LANNES GENEVIÈVE MURAT ÉCLAT MIRACLE DE LANCÔME
BE COSMOPOLITAN FEMME ACTUELLE
HUILE SENSORIELLE
AUX 3 FLEURS DE LIERAC

LISA OXENHAM BRIGITTE PAPIN MARIE POUZOL

MARIE CLAIRE MADAME FIGARO PRIMA
ROYAUME-UNI

ANA SERRANO ALEXANDRA RAILLAN ZOE ZHANG

MARIE CLAIRE ESPAGNE MARIE FRANCE MARIE CLAIRE CHINE

118
 RETROUVEZ LES

JOUEZ
ET GAGNEZ
PRIX
D’EXCELLENCE DE LA

BEAUTE
les produits
lauréats des Prix
d’Excellence
de la Beauté,

2011
en appelant
au 08 92 68 01 75 (1),
en jouant par SMS
au 7 12 12 (2), code
MCPEB, ou sur
www.marieclaire.fr.
DANS LES MAGASINS
PARTICIPANTS
Venez découvrir les produits primés dans nos
magasins partenaires, du 7 au 29 janvier dans les
espaces beauté des Galeries Lafayette et du
BHV Rivoli, et du 24 janvier au 13 février chez
Sephora. Des conseillères beauté seront présentes
lors des animations pour répondre à vos questions
et vous remettre le mini-Marie Claire dédié aux
Prix d’Excellence de la Beauté.
1. 0,34 €/min. 2. Prix d’un
SMS + 0,50 € par SMS
(deux SMS nécessaires par jeu).

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 FÉLINE
Robe-fourreau en soie imprimée panthère
à incrustations de broderie anglaise, boucles
d’oreilles et mules (Dolce & Gabanna).

122
L’EMPRISE DES SENS
On n’a jamais vu autant de féminité déferler. Robe manteau ou fourreau, combinaison
en soie jouant les échancrures et les transparences… autant de pièces
raffinées pour nous dévoiler en toute sensualité. Photos Arno Lam. Réalisation Mako Yamazaki.
TROPICALE
Chemise en lin (Ralph Lauren Blue Label),
jupe droite en satin brodé de perles,
pochette en cuir et sandales (Ralph Lauren
Collection). Ceinture (Longchamp).
DENTELIÈRE
Blouson en guipure gansé
de cuir, short en guipure doublé de tulle
et ceinture (Valentino).
AJOURÉE
Veste zippée en tweed troué à empiècements
de tulle, pantalon étroit en tweed râpé
à baguette le long de la jambe,
et collier (Chanel), débardeur en coton
(Acoté Cotélac).
DÉNOUÉE
Robe-chemisier en soie à pans noués
sous la poitrine et sandales (Escada), body
en polyamide et Lycra imprimé
(Sportmax). Collier en or et diamants (Cartier).
VOLANTÉE
Robe à emmanchures américaines
et collerette en mousseline
de soie, collier et ceinture (Emporio Armani).
SATINÉE
Robe-manteau ceinturée à col châle
en satin de soie (Gianfranco Ferré).
Tour de cou rigide en argent (Canyon).
VENIMEUSE
Trench en coton imprimé python
(Georges Rech). Sac (Lancel),
bottines lacées (Jimmy Choo).
GRACILE
Robe à fines bretelles en mousseline
de soie plissée, demi-jupe en satin de soie
plissé et ceinture (Zucca).
CULOTTÉE
Cardigan en maille ajourée, brassière et culotte
en Lycra stretch (Hervé Léger by Max
Azria). Collier en or gris, topaze et diamant
(Pomellato), sandales (Jimmy Choo).
VERTIGINEUSE
Top à capuche en microfibre, bloomer
assorti et soutien-gorge triangle en cuir
(Barbara Bui). Montre en or (Rolex).
SANGLÉE
Cardigan frangé en cuir et soie, pantalon
en chanvre brodé de perles de bois,
de cuir et de métal, sac et sandales (Roberto
Cavalli), brassière (Zadig & Voltaire).
DÉCOLLETÉE
Minirobe en patchwork de denim brodé
de strass (Zadig & Voltaire).
Collier et pendentif (Thomas Sabo).
ÉCHANCRÉE
Robe à manches courtes ouverte
en ottoman et faille, brassière bandeau
en cachemire et soie, et escarpins
(Carven). Chapeau (Maison Michel).
SAUVAGE
Blouson en cuir smocké, blouse
en mousseline de soie imprimée,
jupe-pantalon en mousseline de soie
imprimée panthère, colliers chaînes,
bracelets et sandales (Blumarine).
DÉNUDÉE
Brassière en double cadi, short en piqué
de néoprène et ceinture (Paule Ka). Bague
en or gris, grenat, opale, péridot et diamants
(Pomellato), pochette (Longchamp).
ALANGUIE
Robe-bustier à drapé trompe-l’œil
en mousseline de soie et tulle (Moschino).
Bracelet-montre (Swarovski),
pochette (Giuseppe Zanotti Design).
INGÉNUE
Pull en patchwork de maille viscose,
culotte montante assortie et sandales (Sonia
Rykiel). Chaussettes (Hudson).
CLASSE
Manteau en tweed de laine et organza
de soie brodé de sequins, caraco en soie,
robe-combinaison assortie, sautoir et sandales
(Nina Ricci). Lunettes « Jackie O »
(Alain Mikli), sac (Yves Saint Laurent).
SOYEUSE
Combinaison-pantalon en satin de soie
et sandales (Hugo). Collier (Maria Calderara),
ceinture (Longchamp), montre (Gucci).

ASSISTANTE KALAMA M’BELE.

COIFFURE PATRICE DELAROCHE/AGENCE AURÉLIEN.
MAQUILLAGE VIOLETTE/LABEL AGENCE.
RENSEIGEMENTS LECTRICES 01 41 46 87 95.
BE CHROMIE
Vous aimez les couleurs ?
Foncez tête baissée.
Du rouge incendiaire
au jaune pétard, du bleu
électrique au vert fluo,
découvrez les nouvelles
teintes explosives. Et
élargissez votre palette.
Photos Max Cardelli.
Réalisation Mako Yamazaki.

144
LA VIE EN ROSE ET VERT
Veste cintrée en soie et nylon, chemise en gabardine
de coton et pantalon extra-large et long en gabardine de coton
(Jil Sander). Tennis en coton (Bensimon).

145
LE BLANC
INCANDESCENT
Polo en piqué de coton bicolore
et pantalon à pinces en coton (Lacoste).
Chapeau (Paul Smith), mocassins (Tod’s).
LE ROI BLEU
Chemise en popeline
de coton et jupe à taille haute
ceinturée en cuir (Céline).
LE NOIR
ET BLANC
GRAPHIQUE
Robe-chemise en soie brodée
de larges bandes
de paillettes (Viktor & Rolf).
Sac en gomme (Furla).
LE MIX
VITAMINÉ
Veste longue, bustier drapé
et pantalon sarouel en satin
de soie (Gucci). Ceinture
triple (Paul Smith Women).
LE CORAIL
SANS
BARRIÈRE
Spencer à basques en popeline,
minijupe à godets en coton
et collier plastron (Dior).
LE BLEU ÉLECTRISÉ
Marcel en coton (Petit Bateau), jupe « gonflable »
en PVC et rangers (Yohji Yamamoto).
LE FUCHSIA SENSUEL
Body double-face, devant en cuir stretch, dos en Lycra,
et longue jupe bicolore en jersey (Maison Martin Margiela).
LE ROUGE-ROSE
COUTURE
Haut à pan en soie bicolore et pantalon
large en coton (Sportmax). Chapeau
de feutre (Marie Mercié), sac en cuir façon
croco (Lancel), escarpins (Max Mara).
LES RAYURES FLASHY
Robes rayées en coton (Prada).
LE PRUNE PAS TARTE
Chemise à manches bouffantes fendues en soie
bicolore, sarouel assorti et sandales (Louis Vuitton).
LE DUO
MENTHE
SAPHIR
Veste en laine doublée
de soie, pantalon en laine
et ceinture en soie
(Haider Ackermann).
LE POMME FLUO
Perfecto en cuir verni, tunique en soie, pantalon
renforcé en cuir et escarpins (Burberry Prorsum).
LE DOUX TILLEUL
Gilet en cuir perforé et T-shirt en coton froissé (Marni).
L’ORANGE ABSOLU
Robe à décolleté V en viscose de soie,
large ceinture en galuchat, ceinture fine en cuir,
bracelet et chapeau (Hermès).
LE NUIT D’ENCRE
Costume à veste droite et pantalon en coton
et laine mélangés (Paul Smith Women),
débardeur en coton tacheté (Balmain).
LE GRIOTTE
ACIDULÉ
Veste en cuir à découpes
et empiècements,
et minaudière (Trussardi 1911),
pantalon en coton enduit
(Balmain). Chapeau de feutre
(Maison Michel),
sandales (Hogan).
L’OLIVE PLEIN CHAMP
Trench en taffetas de soie plissé et soutien-gorge en soie,
tulle volanté et crochet (Jean Paul Gaultier).
L’ÈRE
BAYADÈRE
Brassière découpée, jupe
droite à taille haute
en soie imprimée bayadère
et sandales (Versace).
L’OUTREMER CALME
Longue robe en soie à décolleté retenu par un lien
et manches bouffantes, et sac (Fendi). Ceinture (Zapa).
LE JAUNE
EN PÉTARD
Body en viscose stretch
bicolore, pantalon en viscose
stretch et ceinture en cuir
(Max Mara). Mocassins (Tod’s).
LE COURS DU PÉTROLE
Robe cache-cœur à épaules découpées et ceinture (Guy Laroche).
Collier (Pomellato), bracelet (Swarovski).
 LE COQUELICOT EN FLEUR
Blouson en cuir à applications de motifs et robe sans manches en soie
plissée tricolore (Miu Miu).

ASSISTANTE KALAMA M’BELE.

COIFFURE CLAUDIO BELIZARIO/
MARIE-FRANCE THAVONEKHAM.
MAQUILLAGE DELPHINE
EHRHART/MARIE-FRANCE
THAVONEKHAM.
RENSEIGNEMENTS LECTRICES
01 41 46 87 95.
170
FORTES
IMPRESSIONS
Un vent bucolique souffle
sur les imprimés. Alors, plutôt
ramage ou Liberty ? Pas de souci,
on vous aide à composer votre
bouquet. Et comme on pense
à tout, on vous a aussi réservé
quelques pauses monochromes.
Photos Anne Menke.
Réalisation Laurence Alexandre.

SAVANE
Parka coulissée en coton, robe en popeline de coton
imprimée et bob de marin (Dior). Sandales
compensées en bois (Giuseppe Zanotti Design).

171
PASTORAL
Maxi-robe housse en soie fleurie (Jil
Sander). Bracelets manchettes (Lanvin),
escarpins (Maison Martin Margiela).
BLANC SEXY
Robe-fourreau dos nu en viscose (Max Mara).
BLANC CHIC
Chapeau en cuir et chemise en coton
(Hermès). Collier (Maison Martin Margiela).
ARTY
Robe à manches longues en soie
imprimée et sandales (Miu Miu).
Bague en argent (Thomas Sabo).
BAROQUE
Robe-bustier en toile de coton
imprimée (Prada). Bracelet (Dinh Van).
BEIGE VAPOREUX
Robe asymétrique en soie et tulle (BCBG Max Azria).
Boucles d’oreilles (Lanvin), escarpins (Christian Louboutin).
MISE EN BEAUTÉ SISLEY PAR JEAN-CHARLES PERRIER/AIRPORT AGENCY :
PROTECTION SOLAIRE AVEC SUNLEŸA VISAGE SPF15 ET LE SUPER
FLUIDE SOLAIRE CORPS SPF30. MAQUILLAGE AVEC PHYTO-TEINT ÉCLAT
COMPACT N° 2, PHYTO-BLUSH ÉCLAT N° 1 ; PHYTO-OMBRES ÉCLAT
STARDUST, DUNE, SILVER TOUCH, PHYTO-MASCARA ULTRA-VOLUME
SO BLACK, PHYTO-SOURCILS PERFECT BLOND ; PHYTO-LIP SHINE N° 3.
TAPISSERIE
Costume à veste droite
et pantalon en coton imprimé
(Louis Vuitton). Chaîne
et pendentif (Pomellato), bottines
lacées (Christian Louboutin).
PHOTO RÉALISÉE À LA GALERIE D’ART
GALERÍA UNO, À PUERTO VALLARTA,
AU MEXIQUE (011 52 322 222 0908).
NOIR ET
BLANC
OSÉ
Veste cintrée en laine
et lin mélangés (Boss
Black), body-bustier
(Isabel Marant), short
en lin (Ralph Lauren).
Chaîne et pendentif
(Pomellato), ceinture
(Yves Saint Laurent).
MISE EN BEAUTÉ SISLEY
PAR JEAN-CHARLES PERRIER/
AIRPORT AGENCY, AVEC ALL
DAY ALL YEAR ET L’HYDRA-
FLASH CORPS. MAQUILLAGE
AVEC PHYTO-TOUCHE GEL
ET PHYTO-BLUSH ÉCLAT N° 1.
SUR LES YEUX : PHYTO-
OMBRES ÉCLAT ANIS,
JUNGLE, SILVER TOUCH.
ETHNIQUE
Robe en soie peinte frangée (Versace).
BABA
Maxi-chemise rayée
en coton (Paul
Smith), pantalon
en coton imprimé
(Cacharel). Collier
(Lanvin), ceinture
(Chanel), chaussures
(Prada).
DISCO
Robe-bustier en raphia imprimé, retenue
par de fines bretelles (Emporio Armani).
MISE EN BEAUTÉ SISLEY PAR JEAN-CHARLES
PERRIER/AIRPORT AGENCY : PROTECTION SOLAIRE
AVEC SUPER ÉCRAN SOLAIRE VISAGE SPF50+.
MAQUILLAGE AVEC PHYTO-TEINT ÉCLAT COMPACT
N° 2, PHYTO-BLUSH ÉCLAT N° 1 ; PHYTO-OMBRE
ÉCLAT DUNE, SILVER TOUCH, PHYTO-KHÔL
PERFECT BLACK, PHYTO-MASCARA ULTRA-VOLUME
SO BLACK ; PHYTO-LIP SHINE N° 11.
NÉOCLASSIQUE
Robe longue en soie imprimée à manches
fendues (Léonard). Collier (Céline), bracelet
(Damir Doma), sandales (Emporio Armani).
AFRO
Haut asymétrique
en satin lavé
imprimé, pantalon
et jupe assortis,
manchette
et escarpins
(Lanvin).
Pour la petite fille,
robe (Ikks).
BRUNS CHAUDS
Robe à décolleté V profond en mousseline de soie et tulle (Chloé).
Chaîne et pendentif (Pomellato), escarpins (Christian Louboutin).
LIBERTY
Chemise en coton imprimé et jean
en denim imprimé (D&G). Collier (Tasaki
by Thakoon), escarpins (Céline).
PHOTO RÉALISÉE À LA LECHE RESTAURANT,
À PUERTO VALLARTA, AU MEXIQUE
(WWW.LALECHERESTAURANT.COM).
FOLKLO
Brassière et jupon
en coton imprimé (Yves
Saint Laurent).
Manchette (Dinh Van),
sandales (Hermès).
Pour eux, chapeaux
(Hermès). Pour elle
(de dos), robe (BCBG
Max Azria).
BLANC
CROISIÈRE
Tunique sans manches en néoprène
à bords francs, longue écharpe frangée
en lin, pantalon fluide en soie,
collier, manchettes et sandales (Céline).
RÉTRO
Robe en crêpe de soie fleuri, à manches
trois quarts et empiècements de dentelle
(Dolce & Gabbana), sandales (Cacharel).
PHOTO RÉALISÉE À LA GALERIE D’ART
GALERÍA UNO, À PUERTO VALLARTA, AU MEXIQUE
(011 52 322 222 0908).
PHOSPHO
Veste en soie imprimée fleurs (Vanessa Bruno),
blouse en crêpe de soie (Comptoir des
Cotonniers). Chaîne et pendentif (Pomellato).
CARAMEL
FONDANT
Costume à veste droite et pantalon plat
en gabardine de laine (Salvatore Ferragamo),
débardeur en coton (American Vintage).
Chapeau (Hermès), chaîne et pendentif
(Tasaki by Thakoon), ceinture (Dries Van
Noten), sac (Longchamp), sandales (Céline).
Pour la petite fille, à gauche, sandales (Zef).
ROMANTIQUE
Débardeur en résille (American Retro),
longue jupe drapée en soie imprimée
(Antonio Maras pour Kenzo Défilé).
Ceinture (Paul Smith), manchettes (Céline),
chaussures (Prada).
PHOTO RÉALISÉE À LA LECHE RESTAURANT,
À PUERTO VALLARTA, AU MEXIQUE
(WWW.LALECHERESTAURANT.COM).
CHAMPÊTRE
Robe-bustier en soie et plumes d’autruche (Chanel).
Chaîne et pendentif (Pomellato).
NOS REMERCIEMENTS
AU DOMAINE TEITIARE,
AU MEXIQUE, POUR
L’ACCUEIL DANS
LEUR MAISON D’HÔTES
(WWW.TEITIARE.COM).
COIFFURE MARKUS
LAMBERT/MARIE-FRANCE
THAVONEKHAM.
MISE EN BEAUTÉ SISLEY
PAR JEAN-CHARLES
PERRIER/AIRPORT AGENCY.
RENSEIGNEMENTS
LECTRICES 01 41 46 87 95.

PSYCHÉ
Bustier et brassière en popeline de coton (Carven),
pantalon en soie (Love Moschino). Ceinture (McQ),
sandales en cuir à semelle de corde (Hermès).
 LA COULEUR

SHOPPING
Pull en maille
de coton (Cos, 79 €),
jupe en soie (Zadig
& Voltaire, 150 €).
Sac en cuir verni
(Sportmax), ceinture
(American Retro).
Pour les quatre
silhouettes : sandales SPORT
compensées Duffel-coat en coton
(Barbara Bui). à sangles de cuir
(Maje, 329 €), robe
à bretelles en crêpe
de soie (Georges
Rech, 410 €).
Lunettes en acétate
(Thierry Lasry),
ceinture (American
Retro).

196
 GRAND SOIR
Veste sans manches
à double boutonnage
en polyamide
(Tommy Hilfiger,
250 €), T-shirt
en coton (Petit
Bateau, 13 €), jupe
longue en coton
(H&M, 49,95 €).
Bracelet (Hermès).

Photos Jérôme Clément.
Réalisation Christine Lerche.
WORKING GIRL
Chemise en coton
(Les Petites, 120 €),
pantalon taille haute
en lin (Caroll, 95 €).
Ceinture (American
Retro), cartable
(Lancaster).

197
 LE JEAN

DÉLAVÉ
Jean 5 poches
en denim délavé
(High, 278 €), blouse
en coton à manches
papillon (Gap, 79 €),
ceinture en cuir
à boucle incrustée
de pierres (Tosca Blu
Jeans, 24 €). Pour les
quatre silhouettes :
sandales recouvertes
de denim (Gap).

DÉCHIRÉ
Jean en denim
déchiré (Le Temps
des Cerises, 109 €),
sweat en coton
chiné (Edc By Esprit,
39 €). Besace
en denim (Upla).

198
ALLONGÉ
Pantalon à pont
en denim (Miss Sixty,
149 €), boléro
à manches courtes
en denim (Polo
de Deauville, 129 €),
chemise à manches
courtes en coton
bleach (Calvin Klein
Jeans, 169 €).

RETROUSSÉ
Jean boyfriend
en denim délavé
(Freesoul,
89,95 €), T-shirt
en coton imprimé
(Manoukian, 39 €),
chemise en denim
à mancherons
volantés,
boutonnage pression
et 2 poches
(Red Valentino,
170 €). Fine ceinture
à 3 boucles en métal
argent (Sandro),
bague à cabochon
(Césarée, 360 €).

199
 LE TAILLEUR-PANTALON

TRÈS COURT
Veste et pantacourt
en coton tissé
carreaux (Ba&Sh,
247 € et 156 €),
T- shirt rayé en coton
(Saint James,
130 €). Canotier
(American Retro),
sac (Stefanel).

TOUT DROIT
Veste et pantalon
en satin de coton
(Berenice, 239 €
et 175 €), T- shirt
rayé en coton
(Kookaï, 35 €).
Canotier (American
Retro), ceinture
(American Retro),
sac (Sequoia).
Pour les quatre
silhouettes : derbys
en cuir verni
(Minelli, 79 €).

200
 EN LARGE
Veste en lin et coton,
et pantalon large
assorti (Les Petites,
235 € et 160 €), pull
rayé en cachemire
(Eric Bompard,
172 €). Chapeau
(Maison Michel),
besace (Pourchet).

UN PEU PINCÉ
Veste et pantalon
en coton mélangé
(Comptoir
des Cotonniers,
185 € et 125 €),
T-shirt rayé
à manches longues
en coton (American
Vintage, 60 €).
Chapeau (Maison
Michel), ceinture
(American Retro),
bourse (Salvatore
Ferragamo).

201
 SAFARI
Saharienne trois
LE NOIR ET BLANC quarts en popeline
de coton (MM6,
247 €), T-shirt
en soie bicolore
(Bel Air, 115 €), short
en soie extra-large
(Ikks, 110 €).

COCKTAIL
Spencer à col châle
en satin de soie
(Irène Van Ryb,
325 €), combinaison-
pantalon sans
manches en satin
(Sandro, 165 €).
Broche fleur
(Kenzo). Pour les
quatre silhouettes :
sandales compensées
(Surface To Air).

202
 WOODSTOCK
Perfecto sans
manches en tweed
de laine (Iro, 235 €),
chemise trapèze
en crêpe de soie
(Manoukian, 109 €),
jupe longue
en polyester (BCBG
Max Azria, 110 €).

MINIMAL
Blouse en cuir
à manches courtes
et col rond (Zapa,
295 €), T-shirt
à manches courtes
et encolure ronde
en coton (Petit
Bateau, 35 €), jupe
en coton mélangé
effet plumes (Cotélac,
215 €). Ceinture
en toile (APC).
ASSISTANTES LINDA
ADDOUANE ET CAMILLE
BÉNAROCHE. COIFFURE
CHRISTOPHE MARTINEZ/
AGENCE AURÉLIEN.
MAQUILLAGE CORINNE
FOUET/AIRPORT AGENCY.
RETROUVEZ NOTRE
SHOPPING EN PAGE
NOS ADRESSES.

203
 Caraco en coton
imprimé
à bretelles nouées
(Ikks, 100 €). Capeline
en paille ornée
de fleurs
(Ines de la
Cruz, 199 €).
FOCUS

Pantalon
pattes d’ef
en coton
(Tara
Jarmon,
140 €).

Chemise
Sandale en coton
compensée imprimé
en cuir (Little
clouté Marcel,
(Benetton, 90 €).
86,95 €).

PIERRE SABATIER (X10). MISE EN PLACE EMMANUELLE MATAS. FABIO/FASHIONACTIVE. RETROUVEZ NOTRE SHOPPING EN PAGE NOS ADRESSES.
70
Short en dentelle de coton
Défilé Etro (Ba&Sh, 234 €).
printemps-été 2011

Pantalon
PANOPLIE
Les années hippies cartonnent encore. Flower power,
lacé
lunettes maxi… pour un Woodstock 2011. Par Laurence Alexandre
en coton
Lunettes de soleil
fleuri (Bui
en acétate
de Barbara
(Swarovski, 273 €).
Bui, 380 €).

Botte en veau
Besace souple en veau velours velours perforé
(La Bagagerie, 295 €). (Geox, 140 €).

204 Toute notre sélection mode sur www.marieclaire.fr

 QUI SE CACHE DERRIÈRE
Maria Giulia
Simplicité
Prezioso-Maramotti,
et modernité,
la nouvelle
un credo
directrice.
porteur.
Ci-contre :
sa mère
et ses oncles,
les enfants Olimpia, un nouveau sac
du « père » promis au succès.
de la marque.

Max Mara
La très chic griffe italienne fête ses 60 ans. Et accueille

L
à ses commandes Maria Giulia, la petite-fille du fondateur.
Pour notre plus grand plaisir ! Par Frédéric Martin-Bernard
« Les stars chez Max Mara, ce sont les
produits et les clientes », martèle Maria
Giulia Prezioso-Maramotti, qui dirige
le réseau de boutiques de la marque en
France depuis la rénovation du flagship
store de l’avenue Montaigne. « J’ai un
plaisir fou à voir une femme essayer nos
vêtements, se regarder dans la glace,
s’assurer du confort et du bien-aller, et
puis craquer », ajoute l’aînée des petits-
enfants du fondateur qui passe la moitié
de son temps dans les magasins afin « de
cerner le marché et de toujours amélio-
rer les collections ».
L’élégance en famille
Son métier lui tient à cœur, tout comme
cette griffe fondée par son grand-père en
1951. D’ailleurs, elle a délibérément étu-
dié le management et la finance dans le
seul but de participer à la saga de ce grou-
pe familial indépendant, qui compte
vingt-deux autres lignes – Sportmax,
Marina Rinaldi, Pennyblack, Marel-
PRESSE.
une success story comme seule la mode
italienne en façonne. Achille Maramotti,
son fondateur, fils d’une institutrice qui
enseigne la couture à des jeunes filles de
Reggio Emilia, décide subitement d’ar-
rêter le droit pour se lancer dans la confec-
tion. Dans les années 50 et 60, il s’inspire Une belle sobriété, y compris dans
du style des couturiers parisiens. Puis les accessoires et les looks plus soir.
fait appel à de « jeunes créateurs » comme
Karl Lagerfeld ou Jean-Charles de Cas-
telbajac. Plus tard, il y aura aussi Dolce &
Gabbana et la Française Anne-Marie Be-
retta, qui dessinera le manteau 101801,
best-seller Max Mara qui s’écoule à
200 000 exemplaires tous les hivers de-
puis 1981. Entre-temps, les trois enfants
du fondateur – Luigi, Ignazio et Maria
Ludovica – ont pris la relève aux postes
clés et joliment enrichi les collections,
accessoires compris. Aujourd’hui, ils for-
ment leurs enfants à prendre le relais et
préparent les 60 ans de la marque via une
exposition à Moscou, en octobre 2011,
qui retracera l’inédit parcours de ce lea-

la… –, et plus de 2 200 boutiques à ces der mondial du prêt-à-porter féminin

enseignes dans le monde. Max Mara est haut de gamme.

D’autres portraits de créateurs sur www.marieclaire.fr 205

 Echarpe krama

MOINS DE 100 €
Visière en coton
et paille (Ines en soie froissée
de la Cruz, 50 €). (Krama by K, 75 €).

Défilé Ashish
printemps-été 2011

Sac en toile
de coton
et corde
(H&M,
14,95 €).

Robe en coton
à bretelles et décolleté
brodé de tulle
(Sinéquanone, 79 €).

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Qu’importe
la couleur pourvu
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qu’on porte le motif
fétiche de BB.
Par Colombine Blum

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à semelle de corde
(Castañer, 70 €).
Deux-pièces bandeau
et bloomer en coton (Tara
Jarmon, 45 € et 25 €).

Chemisier
sans manches
Défilé D&G à jabot en coton Jupe courte en coton
printemps-été 2011 (Sisley, 42,95 €). (Comptoir
des Cotonniers, 95 €).

206
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 Par Jessica Hausman
À GAGNER
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Prêt-à-Porter
Paris

NEWS
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et gagnez peut-être deux entrées pour le salon
100% mode qui se tient porte de Versailles, du 22 au
25 janvier. L’occasion notamment de découvrir le
corner So Ethic, qui fête ses 5 ans, et prouve chaque
année que mode et conscience s’assortissent très bien.
Comme avec ce modèle de la collection Betty Janis.
* Rubrique « Accès Grand Public » avec l’identifiant
« marieclaire » et le mot de passe « pretaporterparis ».

MAJE et les
foulards du Cœur
Une première édition avait
permis à Maje de verser
115 700 € à Mécénat
Chirurgie Cardiaque. Une
somme dont onze enfants
ont pu bénéficier dans le
monde. Pour cette deuxième
session, le pari est de faire
encore plus fort grâce à
de nouvelles collaboratrices :
Mélanie Laurent, Daphné
Burki et bien d’autres,
qui ont dessiné
un foulard
bijou.
Rendez-
vous
dans les
boutiques
Maje.
KENZO en fleurs
Avis à celles qui rêvent
d’imprimés fleuris mythiques :
Kenzo modernise d’anciennes
PRESSE (X6). DIETER LAHMBERG / PRESSE (X2).
Le retour du 69
Le sac iconique lancé par Paco
Rabanne durant l’année
érotique revient aujourd’hui, en
version originale (métal
vieilli) et en cinq déclinaisons
(cuir végétal, veau velours
ou corne naturelle) chez
la maison mère. Le scoop ?
Rei Kawakubo l’a décliné
pour Comme des Garçons
en gomme noire, en alu et en
plexi. A découvrir dès février
en boutiques et chez Colette.
Quoi de neuf
chez PRADA ?
Des lunettes uniques : grâce
à Prada Private, choisissez
un modèle blanc, noir
ou écaille et personnalisez
vos branches de lunettes
indéfiniment en y ajoutant
symboles, lettres, chiffres…
Un petit tour du monde
textile : en hommage au
grand-père de Miuccia Prada,
globe-trotteur à la recherche
d’inspirations lointaines,
la maison lance la collection
Made In, composée de pièces
collector confectionnées
en Inde, au Japon, au Pérou
et en Ecosse. Dépaysant !
Les invités de marque
des 3 SUISSES
Pour nous ravir, il y a les
habitués (Maria Luisa qui
parraine ses créateurs) et cette

soies de la maison saison, le petit nouveau, c’est

et crée Kenzo Doll, Alexandre Vauthier, connu
une minicollection pour ses épaules démentielles
craquante de trois robes, et ses coupes très structurées,
deux blouses et un top qui s’installe aux côtés de
(de 150 à 250 €). Attention, Richard Nicoll, Maxime
série limitée à deux cents Simoëns et Jonathan Saunders
exemplaires ! A retrouver (photo). Et toujours à prix
début février en boutiques Chouchou. A vos catalogues !
et sur www.kenzo.com.
207
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et molleton (Comptoir
des Cotonniers, 125 €)
FOCUS

Défilé Isabel Marant

printemps-été 2011

Sandale ouverte en nylon

et veau velours (Hogan, 245 €).
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L’ESPRIT
cuir (Lacoste,

rugby
200 €).

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dans la mêlée mais avec des talons !
Par Audrey Mieyeville

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Salopette Vintage, 78 €).
en jersey Tunique rayée
molletonné en coton
(Stefanel, à décolleté
120 €) lacé (Saint
ceinture James, 130 €).
en cuir
(Masscob,
25 €). Bottine
lacée en
toile et cuir
(Les Fées
de Bengale,
220 €).

Sac de sport
en toile (Tommy
Hilfiger, 65 €).

208
Toute notre sélection mode sur www.marieclaire.fr
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209
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No 443 -FÉVRIER-MARS 2011

W W W. M A R I E C L A I R E M A I S O N . C O M

ÉLU
MEILLEUR

LES BONS PLANS MAGAZINE

DÉCO
DE L’ANNÉE
DES PETITS ESPACES
Des micro-lofts
qui donnent envie

Shopping
Les meubles qui font
gagner de la place
Déco
Tirer parti
des coins perdus
Inspiration
Tapis, coussins
Mai-Linh/Box Management

et tissus réchauffent
la maison

Entrez dans l’émotion

 envies février

ÉVASION
CROISIÈRES
EXTRAORDINAIRES

CUISINE
COMMENT ÉPATER
SON VALENTIN

DÉCO

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UNE FILLE, SON APPART

MARIECLAIRE.FR
ÉVÈNEMENT
HOROSCOPE
NOS ADRESSES
FRANCO ZECCHIN/PICTURETANK.

A LA DÉCOUVERTE DU LAOS
AU FIL DU MÉKONG.

211
 CROISIÈRES
EXTRAORDINAIRES
La nouvelle façon de découvrir un pays ? Embarquer dans un bateau
MARTA NASCIMENTO/RÉA.

de charme et se laisser glisser. De l’Amazone au Mékong en passant par

l’Australie, cap sur trois croisières d’exception parmi les dauphins
roses, les temples et les crocodiles ! Par Béatrix de l’Aulnoit et Emmanuelle Eyles.

212
 Le voyage idéal
pour pénétrer
au cœur de la flore
amazonienne,
unique et luxuriante.
Au Pérou
L
SUR L’AMAZONE
Le plus grand fleuve du monde déroule
ses boucles sur des milliers de kilomè-
tres au cœur du Pérou et de la forêt
dense. On a cinq jours pour découvrir
la flore et la faune les plus diversifiées
au monde.
L’embarquement a lieu à Iquitos, petite
ville de la jungle péruvienne, sur un
tout nouveau bateau, doté de douze
suites et de fenêtres panoramiques.
L’eau est partout avec des centaines de
rivières qui s’enfoncent dans la forêt.
Chaque matin à 6 heures, chacun enfile
son poncho plastifié pour résister aux
moustiques et monte dans de petites
barques. La nature la plus époustou-
flante est au rendez-vous : tandis que
les guides sifflent des sons étranges,
des bancs de dauphins roses affluent à
la surface de l’eau verte et nagent sur
le dos. Ils jouent avec les barques et se
laissent presque toucher. Ils seraient
roses en raison des crevettes dont ils
se nourrissent à longueur d’année. Un
peu plus loin, ce sont des paresseux,
ces singes lents au sang froid, qui
apparaissent, puis une myriade de
singes minuscules, les plus petits au
monde, qui tiennent dans la paume
d’une main.
La réserve nationale de Pacaya Sami-
ria, dans laquelle se déroule la croi-
sière, abrite plus de huit cents espèces
d’oiseaux, deux cents de mammifères,
Du haut
de sa cabine, on a
une vue imprenable
sur le plus grand
fleuve du monde.
et presque autant de chauve-souris.
Pour les amateurs d’émotions fortes, il
est possible d’aller pêcher des piranhas
roses et bleus ; et pour les romantiques,
de s’égarer en barque parmi des nénu-
phars géants au rose lumineux. Siroter
du champagne et grignoter des graines
locales dans des feuilles de bananiers
devant le soleil couchant, en guettant le
cri des perroquets, reste un moment uni-
que, qu’on n’oubliera pas de sitôt.
De nombreuses communautés rurales
sont encore implantées dans cette nature
impressionnante. Leurs maisons sont
sur pilotis, les enfants chassent et pê-
chent dès l’âge de 7 ans et deviennent
parents à 12 ans. Les rencontrer est le
moment clé de la croisière, possible seu-
lement parce que les guides viennent
eux-mêmes de ces villages indigènes.
Ecouter leur langue, leur musique et
admirer leur artisanat est une expérience
rare et belle dont personne ne revient
indemne. Et le charme continue d’opé-
rer longtemps après le retour.
Y ALLER 
A/R Paris-Lima via Amsterdam
par Air France-KLM : 981 € TTC
(sous réserve de condition et de la date
de départ). A partir du 21 juin 2011
liaisons directes avec Air France cinq
vols/semaine : 1 100 € TTC.
Résa : 36 54 ou www.airfrance.com.
Croisières Aqua : 4 jours/3 nuits à partir
de 1 600 €/pers. (base chambre
double), www.aquaexpeditions.com.
Infos touristiques : Promperu,
www.peru.info.
Echappée en barque
entre les nénuphars géants.

Escale dans un lodge
sur pilotis pour s’immerger
dans la nature.
En Australie
SUR LES FLEUVES
AUX CROCODILES
U
Un voyage dans le Top End se compose
de quatre minicroisières inoubliables.
Sur les berges de la rivière Alligator som-
meillent des dizaines de crocodiles
entourés d’aigrettes blanches qu’ils guet-
tent d’un œil féroce. Le nord de l’Aus-
tralie, c’est leur paradis. C’est ici que se
fournissent Hermès, Vuitton, Fendi…
Pendant la saison des pluies, de décembre
à mars, l’eau recouvre la terre rouge et
la mangrove. C’est la région des abori-
gènes, qui autrefois se réfugiaient dans
les cavernes des collines. Aujourd’hui,
on les visite pour la plus belle collection
de peintures rupestres qu’ils réalisaient
pendant ces semaines d’inactivité.
Dans le Kakadu Park, deuxième plus
Frissons garantis
grand parc national
en approchant au monde, ils gè-
les croccodiles. rent le Gagudju
Holiday Inn, un
hôtel de deux cents
chambres qui a la
forme d’un im-
mense crocodile.
On entre par la
mâchoire, et les
escaliers sont dans
les pattes. Après un
bain sous une cas-
Découverte
des marais en
aéroglisseur.
cade, comme dans le film « Australia »,
nouvelle balade au coucher du soleil en
barge sur la Yellow River, toujours au
milieu des crocodiles.
La nuit suivante, on dort dans une tente
au Davidson’s Arnhemland Camp, après
avoir passé l’après-midi à sillonner la
rivière Cooper Creek. Les Australiens
viennent y pêcher le week-end, car les
crocodiles de rivières sont (paraît-il)
inoffensifs, à la différence de ceux des
eaux salées. Il faut dire qu’ils ont ici un
véritable garde-manger. A la Cattle Sta-
tion de Bamurru Plains, buffles, walla-
bys, oiseaux, surtout les bamurrus, ces
grosses oies noire et blanche dont raf-
folent les crocos, entourent les lodges
sur pilotis. La matinée passée en canot
dans les marais couverts de nénuphars
bordés d’une forêt pétrifiée est gran-
diose. Et pour ceux qui en redeman-
dent, Darwin, capitale du Territoire du
Nord, a ouvert le Crocosaurus Cove, un
parc d’attractions dédié au crocodile
avec, dans un aquarium géant, une cage
en verre pour pouvoir nager avec eux !
PETER EVE/PRESSE. PRESSE (X2).
Y ALLER
11 jours/9 nuits à partir de 4 090 €
par pers. (base double) incluant les vols
sur Qantas, transferts, location
de voiture, croisières et hébergements.
01 53 70 23 45, www.australietours.com.
Office du tourisme du Territoire
du Nord : www.australiasoutback.fr.
 Jeune bonze
sur le site sublime
de Vat Phou.

Moment
inoubliable : le
coucher de soleil
sur les eaux
du Mékong.

Au Laos
SUR LE MÉKONG

C
C’est par ce fleuve-dieu que se découvre
le Laos. Sur ses rives se concentrent les
villages et les terres cultivables de ce pays Barques locales
sur les rives
montagneux sans aucun accès à la mer. de Luang Prabang.
Après une nuit au cœur du Triangle
d’or, bye-bye la Thaïlande. Une voi-
ture vous conduit à Houe Sai, ville
frontière pour embarquer sur le « Pak
Ou », long bateau très plat, avec cana-
pés et bar. On cabote entre rapides et
sables dorés. Le bon plan : s’asseoir en
plein air à l’avant pour ne rien rater
du spectacle des orpailleurs et des pê-
cheurs à l’épervier. Le soir, bivouac sur
les berges dans un lodge en bois qui
surplombe le fleuve.
Après une nouvelle journée entre jun-
gle et plantations, c’est au coucher de
soleil qu’il faut accoster à Luang Pra-
bang, grimper les marches qui mènent
à la capitale religieuse et ses temples.
Une splendeur. A l’aube, les bonzes sor-
tent en procession et tendent leurs bols
aux habitants qui les remplissent de riz. Y ALLER 
Circuit Asia de 11 jours Paris/Paris
La nuit se tient le grand marché. avec vols sur la Thaï Airways, 1 nuit
Après trois jours et un court vol, la croi- dans le Triangle d’or, les croisières, 3 nuits
sière reprend dans le sud, à Paksé. Cette à Luang Prabang, en pension complète,
fois, on rejoint le bateau en pirogue et guide francophone + 1 nuit sur une île
du sud à la Folie Lodge : à partir
on dort dans une cabine (une dizaine en de 3 900 € par pers. (base double).
tout) tirée au sort. On prend un ticket
PRESSE (X2). AGE FOTOSTOCK. CAVALLI/SIPA.

Et aussi : croisière « Le fleuve-temple

dans un chapeau ! Le grand plateau des
Bolovens se déroule avec majesté au-des-
sus d’un Mékong de plus en plus large.
On s’arrête dans un village, on se balade
à dos d’éléphant, on grimpe jusqu’au Vat
Phou, temple pré-ankorien aux allures
de Versailles, avec ses palais et ses grands
bassins. Berceau de la civilisation
khmère, à lui seul il vaut le voyage.
de Paksé à Paksé » : 3 jours/2 nuits
à partir de 489 € par pers. www.asia.fr
et agences de voyages.
Coup de cœur à Luang Prabang :
Luang Say Residence, ravissant hôtel
colonial qui rend hommage aux
explorateurs du Mékong sous le Second
Empire. Cinq pavillons au milieu
d’un jardin tropical avec piscine. La suite
coloniale : 115 € par pers. avec
petit-déj. www.luangsayresidence.com.
Halte de charme
à la Luang
Say Residence.
déco

Le mur gris
perle met en
lumière la
galerie des
photos et
les trouvailles Dans l’entrée, un joyeux patchwork
design. de dessins et de photos. Les portes de la
chambre et de la cuisine restent toujours
ouvertes pour agrandir l’espace.

216
 « Un drap brodé pour mon vieux canapé, deux autres teints
pour les rideaux. Même les coussins sont faits maison. »
UNE FILLE
SON APPART
C’est au cœur des Batignolles, à Paris, que Delphine
s’est posée. Au dernier étage, dans un espace
lumineux où mobilier récup, « redesigné »
par son homme, et canapés moelleux font bon
R
ménage. Par Colombine Blum. Photos Michel Figuet.
Redonner une seconde vie aux objets,
pour Delphine c’est presque une secon-
de nature. Surtout, elle a choisi le bon
mari ! Non seulement Yahïa a l’œil,
mais il transforme tout en objet design.
Dans le salon, les chaises sont dépa-
reillées. L’une, en bois, a été complète-
ment sanglée de ceintures de l’armée ;
une autre, Louis XVI, tapissée de toile
de bâche kaki ; la troisième, rouge et
trouvée dans la rue, montée sur roulet-
tes… « C’est incroyable le nombre d’ob-
jets qui traînent sur le trottoir et que
les gens n’osent pas prendre, alors qu’il
suffit de les retaper un peu ! Cette chai-
se-là est devenue ma préférée car elle est
hyper-pratique : on la fait rouler. »
Les deux gros fauteuils, très confortables,
ornaient dans les années 40 les bureaux
des « huiles » de l’administration fran-
çaise. Plus que moches et recouverts de
skaï, ils ont aussi été restaurés et tapis-
sés d’une couleur prune. Tout comme le
fauteuil de cinéma, qui a également
trouvé une nouvelle jeunesse en deve-
nant bicolore : « Ses pieds étaient vissés
dans le sol ; on a fait un piètement en
bois pour qu’il tienne debout. » L’énor-
me pouf – en fait, une housse d’origi-
217
déco
Espaces bien délimités, meubles soigneusement
choisis et disposés : aucune place n’est perdue.
ne militaire qui contenait des draps de
l’armée – a été garni de mousse.
Quant au canapé, Delphine le voulait au
départ confortable, pour s’y lover, avec
même un peu de mal pour s’en relever.
Aujourd’hui il est vieux, mais elle n’ar-
rive pas à le changer : « J’ai enlevé les
coussins-dossiers pour lui donner un look
plus moderne, et comme le lin était
élimé, je l’ai recouvert d’un drap ancien
brodé, et le tour était joué. » Ces draps,
elle en a pris un lot le jour où elle les a
dénichés chez un brocanteur : « En toile
épaisse, ils viennent des hôpitaux. Pour
ma chambre, j’en ai fait des rideaux qui
laissent passer une jolie lumière. » Pour
le salon, elle les a teints en bleu.
Autre trouvaille de Yahïa : la table de
mess des officiers, en bois avec piétement
en acier : « On y tient à dix, et en même
temps elle est très étroite, donc elle ne
218
prend pas beaucoup de place dans un sa-
lon. » Quant à son plateau vernis, il se
nettoie d’un coup d’éponge. Autre avan-
tage : elle est complètement pliable. « Je
peux la planquer sous un lit, comme une
table à repasser. » Le banc, cadeau d’une
artiste designer, est lui aussi une récup :
c’est un ancien porte-bagage de compar-
timent de train. Les lampes, bouteilles
de grands crus ou flacons de parfum, sont
la dernière idée de son mari (qui, désor-
mais, a sa boutique-galerie : Yoming, 95,
rue Nollet, Paris 17e).
ASTUCES COULEUR
ET GAIN DE PLACE
Des erreurs, Delphine et Yahïa en font
parfois. Mais ils en tirent aussi partie :
« Nous avons peint par accident, à la
suite d’un problème de dosage de
pigments, les murs du salon en gris perle,
ce qui se révélera finalement extrêmement
lumineux. » Boiseries, plafond et
radiateurs en fonte, eux, sont restés
blancs, comme vrais éléments de déco.
« Mais dans toutes les autres pièces j’ai
mis de la couleur. On pense à tort que le
blanc est une couleur neutre. En fait, sur
les murs ocre jaune de ma chambre, tout
prend beaucoup plus de relief. »
Autre problème résolu : la place. Pour la
cuisine, toute petite, Delphine a acheté
un bureau chez Habitat : « On peut y
dîner à deux. » La chambre des filles est,
elle, coupée par une grande bibliothèque.
Et dans un placard il y a toujours un ou
deux lits de sangles qui servent de sièges
d’appoint pour les copains, et même de
lits quand ils restent dormir. Ce qui arrive
souvent. Car tous ces objets, avec leur
deuxième vie atypique, créent une am-
biance très chaleureuse.
 « Dans l’entrée, notre chien « Nos chaises
de garde rouge, sculpture de mon customisées.
mari designer Yahïa. » Au sol, la moquette
de sisal donne
l’impression
que l’appart est
immense. »

Un simple
bureau moderne
à étagères joue
les tables d’appoint
dans la cuisine.

Un grand seau
en plastique joue
les aquariums
pour Shushu
et Maillotdebain.

« Notre chambre,
ocre et blanche,
havre de luminosité
grâce à ses rideaux
de toile brute. »
Bouteilles d’exception, Une simple
chapeaux laqués, vaisselle blanche
résultat so chic. mais de l’argenterie
de famille, et des
serviettes de la
boutique du musée
des Arts déco.

Table de mess et
kilim se mélangent au
lampadaire design.
Au mur, un tableau
du père de Delphine. 219
cuisine

Pour le routard Lèvres pistachées, saveurs d’Orient

PRÉPARATION : 20 MIN. PAS DE CUISSON.
Pour 2 personnes : 150 g de pistaches non salées, 75 g de sucre en poudre,
1 c. à s. d’eau de fleur d’oranger, 1/2 citron bio, 25 g de beurre fondu, 2 c. à s. de miel
d’oranger, 1 c. à c. de sésame noir.
Dans le bol d’un mixeur, versez les pistaches (réservez-en 4 pour le décor) et le sucre. Mixez
jusqu’à obtenir une poudre fine. Transvasez-la dans un saladier et incorporez-y l’eau de
fleur d’oranger, le zeste du demi-citron râpé et le beurre fondu (à température ambiante).
Mélangez avec une spatule et ajoutez quelques gouttes de jus de citron. Placez la préparation
dans le bol du mixeur, que vous actionnez jusqu’à ce que la pâte s’agglomère. Versez-la dans
un moule en forme de bouche (sur le site www.artgato.com, section « moules à chocolat », puis
« personnages et parties du corps »). Pressez bien et démoulez sur le plat de service. Déposez
le miel à côté en lui donnant la forme d’une bulle de BD, que vous entourez de sésame. Utilisez
les pistaches réservées et découpées en bâtonnets pour écrire « Love » dans la bulle de miel.
 COMMENT ÉPATER SON
VALENTIN
Que votre coup de cœur du moment soit du genre sportif pas chétif,
urbain dans le bain, routard fêtard ou écolo rigolo,
avec nos recettes bluffantes, vous le transformerez en amoureux longue durée.
Par Eric Solal. Photos Françoise Nicol. Stylisme objets Virginie Martin.
TISSU À FLEURS, PLAT BLANC, SET EN BOIS ET FLÛTES HABITAT, CUILLÈRES ET SERVIETTE CARAVANE. COUVERTS, LE CÈDRE ROUGE, ASSIETTE IKÉA.

Pour l’écolo Millefeuille de racines entrelacées et céréales truffées

PRÉPARATION : 50 MIN. CUISSON : 30 MIN.
Pour 2 personnes : 4 carottes, 4 panais, 50 cl de bouillon de légumes (Ariaké, chez Monoprix,
ou surgelé, chez Picard), 4 c. à s. d’huile d’olive, 1 oignon rouge, 70 g de Mélange
5 céréales (Monoprix bio) cuit, 1 botte de cerfeuil hâchée, 1/2 botte de persil plat hâché,
1 plaquette de feta, 1 petite boîte de brisures de truffe, sel, poivre.
Pelez carottes et panais, puis détaillez-les en lamelles de 3 mm d’épaisseur et de 3 cm de large. Faites
cuire dans le bouillon les carottes 4 min, et les panais, 1 min. Positionnez 6 lamelles de carotte parallèles
et entrelacez-les avec 5 lamelles de panais pour former un cannage. Fabriquez-en trois autres.
Faites cuire 7 min chaque cannage dans le bouillon. Découpez-les en disques de 12 cm de diamètre.
Taillez en dés les chutes de légumes. Placez les disques sur la plaque du four, enduisez-les d’huile,
salez, poivrez, gardez au chaud (à 70 °C). Dans le reste d’huile, faites fondre l’oignon émincé, puis ajoutez
le mélange de céréales, les dés de légumes, le cerfeuil et le persil. Salez, poivrez. Ajoutez la feta
en cubes et la truffe. Répartissez ce mélange sur deux des disques, recouvrez-le des disques restants.
 Pour l’urbain Saint-Jacques

cuisine et céleri emmêlés, condiment

gingembre-citronnelle
PRÉPARATION : 40 MIN. CUISSON : 20 MIN.
Pour 2 personnes : 1 céleri-rave, 1 citron, 50 cl
de bouillon de légumes (Ariaké, chez Monoprix,
ou surgelé, chez Picard), 2 branches de céleri,
2 cm de gingembre, 2 bâtons de citronnelle,
6 coquilles Saint-Jacques, 1 feuille de nori,
2 c. à s. d’huile d’olive, 10 g de caviar, sel, poivre.
Pelez le céleri-rave et taillez-le en 6 tranches
de 2 cm d’épaisseur. Découpez-y des carrés
de 6 cm de côté, sur lesquels vous ôtez un cercle
central de 4 cm de diamètre. Citronnez et faites
cuire pendant 10 min dans le bouillon. Prélevez
les feuilles des branches de céleri puis émincez-les.
Couvrez-les à peine de bouillon et faites-les cuire
5 min avec un bouquet garni spécial : gingembre
en lamelles et citronnelle fendue dans la longueur.
Ajoutez les feuilles de céleri hachées.
Après 2 min, ôtez le bouquet garni et mixez
le reste, puis filtrez ce condiment dans une passoire
fine. Salez, poivrez. Entourez chaque Saint-
Jacques d’une bande de nori que vous collez
avec de l’eau. Faites-les poêler dans l’huile chaude,
1 min par face. Salez, poivrez. Dans chaque
assiette, répartissez 3 carrés de céleri dans lesquels
vous insérez les Saint-Jacques. Entourez d’un
cordon de condiment. Décorez avec le caviar.

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SPÉCIAL SAINT-VALENTIN
d’Eric Solal, les 22 et 23 janvier
à 7 h 38, 8 h 37 et 9 h 32, dans l’émission
« Week-end j’oublie tout », présentée
par Carine Obin sur Sud Radio.
Chaque samedi et dimanche, de 7 heures
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3 petits poireaux, 50 cl de bouillon de volaille
(Ariaké, chez Monoprix, ou surgelé, chez Picard),
1 pincée de graines de coriandre, 1 fragment
d’anis étoilé, 120 g de foie gras cru de canard,
1 pâte feuilletée, 1 jaune d’œuf, sel, poivre.
Prélevez 4 feuilles de chou. Plongez-les 3 min dans
l’eau bouillante salée. Rafraîchissez-les, ôtez leur
côte centrale. Prélevez des billes sur les carottes
pelées à l’aide d’une cuillère parisienne.
Nettoyez les poireaux puis taillez-les en fins
filaments. Dans le bouillon, ajoutez la coriandre,
l’anis et les carottes, faites cuire pendant 5 min,
ajoutez les poireaux, poursuivez la cuisson pendant
5 min. Salez, poivrez. Croisez deux demi-feuilles
de chou. Au centre, posez un quart du foie gras,
salez, poivrez. Refermez le chou dessus, ficelez
pour obtenir un ballotin rond. Formez les autres
farcis. Dans deux cocottes individuelles, répartissez
le bouillon, les carottes et les poireaux. Posez
les farcis dessus. Découpez deux cercles de pâte
feuilletée et collez-les, avec un peu d’eau,
sur les cocottes. Badigeonnez la surface de jaune
d’œuf. Enfournez à 210 °C pour 10 min.
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K oh-Lanta » « Qui veut épouser mon

fils »… la téléréalité est dans la ligne
de mire du Conseil supérieur de l’audiovisuel
(CSA), qui veille à la protection des jeunes
téléspectateurs. Pour Françoise Laborde,
conseillère au CSA, il s’agit de « distinguer
la téléréalité qui véhicule des valeurs
positives, de découverte et de solidarité,
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de celle qui met en avant la jalousie
Tranche de vid

Par Claire Schneider, cschneider@gmc.tm.fr

et la vulgarité ». En clair, de dissocier
la bonne de la mauvaise téléréalité.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Existe-t-il une
bonne et une mauvaise téléréalité ?
Doit-on censurer les programmes racoleurs ?
Donnez votre avis sur le forum !
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sur le sujet de la semaine dans notre forum,
rubrique « Dites-le haut et fort ».
LES PRIX D’EXCELLENCE DE LA BEAUTÉ 2011
Q uels sont les meilleurs produits de beauté de cette
année ? Cette fois encore, le jury international de ré-
dactrices beauté des Prix d’Excellence de la Beauté Marie
Claire a rendu son verdict. La 25e remise de prix aura lieu
le 6 janvier au soir. Dès le lendemain, découvrez cet évène-
ment en vidéo dans la rubrique « Beauté » de notre site.
Vous pourrez également gagner les primés dans la rubrique
« Jeux-concours ».

DAVID ABIKER
RÉPOND À
58,5 % d’entre vous
ont voté contre la consultation
VOS QUESTIONS
Chaque mois, d’un médecin par Internet.
sa chronique sur sa vie
PRESSE (X2). MAURICE ROUGEMONT/OPALE. BUREAU 233.

d’homme « banale
et excitante » nous
passionne. David
LE BALAYAGE TIE AND DYE :
Abiker, qui nous parle
J’OSE OU PAS ?
si bien des rapports homme/femme,
nous invite à débattre avec lui.
D rew Barrymore, Jessica Biel, Daphné
Burki… elles ont toutes craqué
pour la dernière coloration à la mode !
Fantasmes, jalousie, sexualité…
Racines XXL, contrastes et couleur
posez-lui les questions que vous avez
caramel, le balayage tie and dye
toujours eu envie de lui poser. Enfin,
fait fureur chez les stars et divise
les réponses d’un homme sur le couple !
le public, qui ne le trouve pas toujours
Posez vos questions dans les forums,
de bon goût. Adopterez-vous
rubrique « Réagissez aux articles du
cette nouvelle tendance rock ?
magazine ».
A découvrir dans la rubrique « Beauté ».

225

évènement
Quand La Flamme Marie Claire
éclaire l’avenir des filles
Le 10 décembre dernier,
Marie Claire a remis à trois
associations près de 400 000 €,
recueillis grâce à la vente de
milliers de bougies lors la fête
des Mères 2010. Une première
édition de La Flamme
Marie Claire porteuse d’espoir.
Par Catherine Durand
E
« En 2006, nous lancions La Rose Marie
Claire pour soutenir la scolarisation des
filles dans le monde. En 2010, La Rose est
devenue une Flamme, et c’est un vrai suc-
cès », se réjouit Jean-Paul Lubot, président
du Fonds de dotation Marie Claire. Du 7
au 31 mai dernier, 173 800 bougies ont été
vendues dans toute la France grâce à un
solide réseau de points de vente*. Une belle
opération relayée par 26 marraines, stars
de l’info, qui a permis de reverser aux asso-
ciations « Toutes à l’école », La Chaîne de
l’Espoir et Afev, pas moins de 397 000 €.
Derrière ces chiffres, ce sont des milliers
d’enfants à qui l’on offre un meilleur ave-
nir. Au Cambodge, La Flamme Marie
Claire aura ainsi permis de construire un
internat au sein de l’école Happy Chan-
dara, qui accueille déjà 520 élèves défa-
vorisées près de Phnom Penh. « 31 fil-
lettes vulnérables y vivent en sécurité
depuis la rentrée, entourées de l’affection
226
1. Jean-Roch Serra (La Chaîne
1
de l’Espoir), Christine Leiritz,
directrice de la rédaction de Marie
Claire, Jean-Paul Lubot, directeur
général délégué groupe Marie
Claire, Tina Kieffer, fondatrice
de « Toutes à l’école »,
et Christophe Paris (Afev). 2. Eric
Pfalzgraf (Coiffirst), Tina Kieffer
et Marie-Victoire Achard (André).
3. Virginie Noyon (Agence
Pietri Publicis) et Chantal Fagot
(3 Suisses). 4. Yvan Delhommeau
(Parfumerie Douglas) et Emy Van
Lerberghe (Parfumerie Douglas).
5. Sylvie Colin (Caroll Paris).
6. Benjamin Guibert (Groupe
NRJ), Téo Seneor (Groupe NRJ)
et Jean-Paul Lubot.
de leur directrice », raconte Tina Kieffer, 2
fondatrice de « Toutes à l’école ».
En Afghanistan, où 13 % des filles achè-
vent leur cursus en primaire, l’école
Payawasht, dans la vallée du Panshir, a été
restaurée. « 300 petites filles vont, dès mars
prochain, pouvoir travailler dans de bon-
nes conditions : fini les classes improvisées
sur le toit sous des bâches, explique Jean-
3
Roch Serra, directeur de La Chaîne de l’Es-
poir. Il faut voir la flamme qui brille dans
les yeux de ces petites filles afghanes ! »
Chez nous, dans certains quartiers, des mil-
liers de jeunes ont besoin qu’on leur donne
la flamme. « Ils n’ont pas l’environnement
qui les fait croire en leurs capacités de réus-
site », explique Christophe Paris, directeur
de l’Afev, dont les 7 000 étudiants bénévo- 4 5
les (parmi lesquels 80 % d’étudiantes) mè-
nent des actions solidaires auprès d’enfants
en difficulté scolaire et sociale. En 2010,
grâce à La Flamme Marie Claire, ce sont
1 000 étudiants de plus qui ont été mobi-
lisés pour autant de jeunes en souffrance.
Ce combat pour que les petites filles soient
6
demain des femmes libres et éduquées ne
fait que commencer. Rendez-vous, donc,
en mai 2011, pour une nouvelle édition de
STANISLAS LIBAN.
La Flamme Marie Claire.
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CPPAP 0314 K 84444. Mako Yamazaki, rédactrice en chef adjointe. Christine Lerche, rédactrice en chef
Dépôt légal 1er trimestre 2011. adjointe. Isabelle Rovillé. Delphine Elduayen, assistante : 01 41 46 88 47.
ISSN 0025-3049. 2009
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BEAUTÉ, FORME, SANTÉ Ariane Goldet, rédactrice en chef.
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pour 1 numéro. Pour l’étranger, 6,50 € (frais d’envoi et de gestion inclus). Catherine Durand, rédactrice en chef adjointe société.
Tarifs dégressifs à partir de 3 numéros. Nous contacter au 03 44 62 52 40. SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE LA RÉDACTION Valérie Barbier.
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Elisabeth Alexandre, Emmanuelle Eyles (grands reporters).
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Collaboration : Catherine Castro, Géraldine Levasseur. Gisèle Voisine, assistante.
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une maison de commerce, c’est uniquement par souci de signaler à nos lectrices Catherine Landis, Vincent Leccia, Martine Réveilleaux, Françoise Romant.
un objet dont la qualité a retenu l’attention de nos spécialistes. SECRÉTARIAT DE RÉDACTION Bertrand Cazanave, premier secrétaire de
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étant sujets à fluctuations, ils n’engagent en aucun cas notre responsabilité. ÉDITIONS RÉGIONALES Alain Le Gars, rédacteur en chef. Juliette Dubar (Nord).
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Mais vous n’êtes pas prête à succomber. de fraîcheur, d’échanges et de révélations.
VIE SOCIALE Au travail, les projets VIE SOCIALE Côté métier, le climat
prennent forme en douceur. Maîtrisez-vous, est propice aux aventures. Malgré quelques
car vous êtes exposée aux regards. tensions, vous vous en tirez bien. Dans
Attention, des rivalités pourraient l’équipe, vos succès suscitent des jalousies.
compromettre un dossier mal préparé. Distillez quelques paroles de réconfort
Bonus : votre travail devient plus varié. pour apaiser le trouble et passer le cap.
Taureau Vierge
22 avril - 21 mai 22 août - 21 septembre
SENTIMENTS Un mois aux couleurs SENTIMENTS Vous êtes l’une
de l’intuition. Vénus vous soutient, des favorites du mois : profitez-en pour
les célibataires n’ont que l’embarras vous passer quelques folies. Vénus vous
du choix : nombreux moments de séduction inspire, vous séduisez deux hommes.
en vue. En couple, vous êtes tentée Pourquoi choisir ? Faites-vous désirer.
par des soirées originales, sinon décalées. Tout est question d’organisation… et de plaisir.
VIE SOCIALE Côté job, attendez un peu VIE SOCIALE Succès en vue dans
avant d’envisager un changement. Aucun le domaine créatif. De plus, vous avez le
problème d’orientation : vous exercez votre vent en poupe pour un projet perso. Vous
activité avec charme, volonté et intrépidité. trouvez l’humeur des gens capricieuse ?
Vos nouveaux projets démarrent en flèche. A vous de les réconforter. Finances calmes.
232 Consultez votre horoscope quotidien sur www.marieclaire.fr
Balance
22 septembre - 21 octobre
SENTIMENTS On vous a tapé dans l’œil ?
Vous pouvez vous abandonner un peu
sans perdre de votre mystère. L’essentiel est
ailleurs : chaleur et affection côté familial.
VIE SOCIALE Ne vous focalisez pas sur
les complications, elles se résorberont.
Climat difficile, mais Jupiter vous rend plus
énergique : vous prenez les devants, bravo.
Scorpion
22 octobre - 21 novembre
SENTIMENTS Vos proches apprécient
la nouvelle souplesse dont vous faites preuve.
Vous bouillonnez d’idées et d’enthousiasme,
et ne demandez qu’à les partager…
VIE SOCIALE Imagination, clairvoyance
et diplomatie : vous ne manquez pas
d’atouts. Vous abordez pourtant un moment
délicat, évitez les décisions impulsives.
Sagittaire
22 novembre - 21 décembre
SENTIMENTS Période agitée, projets
bousculés qui font naître un sentiment
de frustration. Mais les choses se décantent.
Vous voyez enfin clair dans votre cœur.
VIE SOCIALE Des tensions vont s’apaiser
à la faveur d’un nouveau planning.
Les changements se succèdent. Le rythme
du cosmos est vif et favorise les décisions.
Capricorne
22 décembre - 21 janvier
SENTIMENTS Vénus vous gâte, restez
légère. Aucune nouvelle de David ? Sortez
avec Bertrand. A vous de donner le la !
VIE SOCIALE Vous brassez un grand
nombre de dossiers. Retards et
changements au programme. Un coup de fil
peut donner une impulsion à votre carrière.
Poissons
20 février - 20 mars
ILLUSTRATION SOPHIE LEBLANC/COMILLUS.
SENTIMENTS Le paysage fourmille
de tentations appétissantes. Suivez
vos intuitions et soyez prête à tout. Feu
vert pour les amours instantanées, intenses
et légères, un délice pour celles qui aiment
s’amuser. Retour au calme ensuite.
VIE SOCIALE Consacrez-vous
aux nouveautés. Chouchoutez votre
enthousiasme. Vos projets prennent forme,
sans précipitation, avec des discussions
qui ne doivent pas vous faire douter.
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Elle ne rentre pas
CE SOIR
Chaque mois, l’écrivain David Abiker nous
dévoile les coulisses intimes d’une vie d’homme.
A
Banale et excitante. Illustration Paul Holland
Alors que je sors du bureau, m’apprêtant
à retrouver ma famille après une journée
de labeur qui mérite le réconfort des
miens et la chaleur du foyer, le SMS de
la honte souille mon portable de sa veu-
le insolence : « Je din 2-or avk Adrienne
et Mercds. Les filles sont ché ma mr.
Biz. » Quand elle prévient au dernier
moment, j’ai le sentiment d’être mis au
pied du mur et que la gestion paritaire
de notre association amoureuse est en
cause. Je me fais cette réflexion en télé-
phonant à Pizza Hut et en m’ouvrant
une bouteille de saint-joseph.
Lorsque c’est moi qui sors ou qui m’at-
tarde à un vernissage où je peux aperce-
voir des jeunes femmes de centre gauche
âgées de dix ans de moins que moi en
quête d’un reproducteur, je préviens au
234 Réagissez à cet article sur les forums de www.marieclaire.fr
moins quinze jours à l’avance. Pas elle.
Pizza crème fraîche, quatre fromages,
lardons, bord fourré à la raclette (ça chan-
ge des cinq fruits et légumes par jour).
Toujours à réclamer des égards et de
l’attention, alors qu’en retour elles vous
traitent par-dessus la jambe.
Sur l’écran large, Spider-Man s’élance
dans Manhattan, libre et musclé. Effets
spéciaux géniaux. Je vais regarder le 1
et le 2. Trois heures trente de grand ciné-
ma d’action. Le salon m’appartient.
Quand j’étais petit, ma mère m’a laissé
sans prévenir, un matin, pour aller faire
des courses. J’ai piqué ma crise et res-
senti une cruelle blessure d’abandon. Elle
était fautive. Je lui en ai voulu.
Tiens, je vais fumer – tant pis pour
l’odeur et les rideaux ! Un petit rototo,
aussi. Les pieds sur la table. La scène fi-
nale, où Spider-Man tue le vilain, est
impressionnante.
Qui sait si elles ne sont pas en train
d’évoquer les turpitudes de l’une ou
l’autre. Toutes en couple et proches de
l’âge où on prend un amant. Les chien-
nes ! Et moi qui suis seul à la maison…
Je suis sûr que Mercedes est une im-
mense baiseuse, avec ses seins laiteux
sur lesquels dégringole une chevelure
de cuivre. Et moi, à la maison, seul
comme un chien.
J’hésite à attaquer un deuxième litre de
glace avec « Spider-Man 2 ».
Il faudra bien qu’elle paie le bon temps
qu’elle prend dehors ! La dernière fois
qu’elle m’a fait le coup du dîner au der-
nier moment, j’ai laissé un Post-It dans
la cuisine avec ces mots : « Les filles t’ont
réclamée, elles ne te voient pas assez. A
toi de voir si tu veux voir grandir tes en-
fants. » Très efficace : elle n’est pas sortie
seule pendant deux mois.
J’aurais adoré être Spiderman. Mais avec
la glace, la pizza, le tabac… Difficile !
Cette fois-ci, que pourrais-je faire pour
la culpabiliser ? Une fois, j’ai laissé un
film porno sur pause pour qu’elle s’ima-
gine que je suis en manque. Excellent
résultat : elle m’a réveillé en rentrant, me
prodiguant des caresses intimes.
Non, ce soir je vais faire mieux. Tout
ranger. Je vais guetter son retour. Dès
que j’apercevrai sa voiture, je me cache-
rai dans l’escalier. Quand elle rentrera,
il n’y aura personne. Juste mon flacon
d’Habit Rouge débouché sur la desserte
de l’entrée, et ce Post-It : « J’ai une soi-
rée pro au Baron. Ne m’attends pas. »
J’imagine sa panique quand elle le lira.
Ça devrait la dégriser assez vite. Moi je
ferai quatre fois le tour du pâté de mai-
son, et je la retrouverai au lit.
« Tu m’as pas dit que tu avais un truc ce
soir ? » tentera-t-elle de savoir en se col-
lant à moi. Enigmatique et d’un ton
grave, je me contenterai de répondre :
« Dors bien, ma chérie, il est tard. »
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