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UNION--DISCIPLINE--TRAVAIL
……………………………….
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
……………………………………
UNIVERSITE DE COCOCDY
UFR-SEG/CIRES PROGRAMME DE FORMATION EN
GESTION DE LA POLITIQUE
ECONOMIQUE
THEME :
D.E.S.S
Hautes Etudes en Gestion de la Politique Economique (HE- GPE)
11ème Promotion (2009-2010)
Juillet 2010
i
SOMMAIRE
SOMMAIRE ............................................................................................................................. ii
RESUME DE L’ETUDE.......................................................................................................... v
VI.REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES........................................................................ 32
ii
REMERCIEMENTS
Enfin, je remercie toutes les personnes, qui ont contribué de près ou de loin à la
réalisation de ce travail.
iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF : Augmented Dickey Fuller
AUPC : Assistance Urgence Post Conflit
BAD : Banque Africaine de Développement
BADEA : Banque Arabe de Développement Economique en Afrique
BAfD : Banque Africaine de Développement
BEI : Banque Européenne d’Investissement
BIRD : Banque d’Investissement et de Reconstruction pour le Développement
BM : Banque Mondiale
BNETD : Bureau National d’Etudes Techniques pour le Développement
CAA : Caisse Autonome d’Amortissement
CAISTAB : Caisse de Stabilisation
CAMEF : Conférence Africaine des Ministres de l’Economie et des Finances
COFACE : Compagnie Française d’Assurance et de Crédit à l’Exportation
CV : Critical Value
DCPE : Direction de la Conjoncture et de la Prévision Economiques
DGE : Direction Générale de l’Economie
DGTCP : Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique
DDP : Direction de la Dette Publique
DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
ENDPIB : Encours de la Dette rapporté au PIB
FASR : Facilité de l’Ajustement Structurel Renforcé
FAO : Food Agricultural Organisation
FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine
FEC : Facilité Elargie de Crédit
FMI : Fonds Monétaire International
FRPC : Facilité de Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance
GPE : Gestion de la Politique Economique
IDA : International Development Association
IADM : Initiative pour l’Annulation de la Dette Multilatérale
OCDE : Organisation pour la Coopération et le Développement Economique
MCO : Moindres Carrés Ordinaires
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
OUV : Ouverture Commerciale
PAPC : Programme d’Assistance Post Conflit
PAS : Programme d’Ajustement Structurel
PIB : Produit Intérieur Brut
PIBH : Produit Intérieur Brut par Habitant
PP : Philips Perron
PPTE : Pays Pauvres Très Endettés
SBPIB : Solde Budgétaire rapporté au PIB
SDX : Service de la Dette rapporté aux Exportations
SFI : Société Financière Internationale
TCD : Taux de Croissance Démographique
TINV : Taux d’Investissement
TSS : Taux de Scolarisation du Secondaire
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
VAN : Valeur Actuelle Nette
iv
RESUME DE L’ETUDE
A l’instar de la plupart des pays en développement, la Côte d’Ivoire n’a pas échappé à l’endettement
extérieur dont les effets ont souvent lourdement pesé sur les économies africaines. Cependant, les
avis ou les points de vue des économistes ne sont pas unanimes sur la relation entre la dette et la
croissance économique. Les résultats empiriques de c ertains auteurs ont souvent montré que la de tte
extérieure peut agir positivement ou négativement sur la croissance économique du P IB par tête. Pour
le cas de la Côte d’Ivoire nous allons essayer de voir l’impact des variables d’endettement extérieur
sur la croissance économique du PIB par tête. Cec i nous pousse à nous pos er la question que la
dette a t-elle des effets sur la croissance économique en Côt e d’Ivoire ?
Notre ét ude vise, de façon générale, à déterminer l’impact des ratios d’endettement sur la croissance
économique afin de proposer des recommandations de politique économique. De manière spécifique,
il s’agit : de faire l’analyse situationnelle de la dette extérieure de la Côte d’Ivoire ; d’étudier la relation
économétrique entre la croissance économique et les variables de l’endettement ex térieur et
proposer des rec ommandations de politique économique.
Pour vérifier les objectifs définis dans l’étude, nous allons tester les hypothèses suivantes : l’encours
de la dette rapport é au P IB et l’investissement influencent positivement la croissance du PIB par t ête ;
le service de la dette rapporté aux exportations a un effet négatif sur la croissance du PIB par tête.
Pour confirmer ou infirmer ces hypothèses, nous avons mis en place un modèle économétrique
s’inspirant de celui de PA TILLO, RICCI et POIRSON (2002). Les données chronologiques sont
annuelles et s’étendent de 1980 à 2008. Les tests de stationnarité ont montré que les différentes
séries sont stationnaires en première différence. Les résultats du test de JOHANSE N font apparaître
l’existence de plusieurs séries cointégrées. Ce faisant donc il est possible d’élaborer le modèle à
correction d’erreur à la E NGLE – GRA NGE R à deux étapes : l’estimation de l’équation à long
terme et l’estimation de l’équation à court terme.
Pour l’estimation des paramètres de ces équations nous avons utilisé la mét hode des moindres
carrées ordinaires (MCO) avec E views 3.1. Ainsi, les résultats montrent à long terme comme à court
terme, l’investissement, le service de la dette extérieure rapporté aux exportations et la crise sont
significatives. En out re, l’aide publique au développement est significative à court t erme et agit
négativement sur le taux de croissance du P IB par tête. L’investissement agit positivement sur la
croissance économique puis le service de la dette rapporté aux exportations et la crise influencent
négativement le taux de croissance du P IB par tête. A long terme, ces variabl es indépendantes
expliquent à 55 % les fluctuations du taux de croissance du P IB par tête. A court terme, les variables
significatives expliquent à 78 % les fluctuations de la croissance du PIB par tête. La force de rappel
quant elle est stationnaire à niveau et significative. Concernant le coefficient affecté à la force de
rappel, elle est égale à la vitesse à laquelle tout déséquilibre est résorbé entre le niveau désiré et
effectif. Il correspond dans nos rés ultats à -1,11, ce veut dire qu’on arrive à ajuster 111 % entre le
niveau désiré et effectif du déséquilibre du taux de croissance du P IB par tête par l’effet feedbac k.
Cela signifie qu’un choc constaté au cours d’une année est entièrement rés orbé au bout de 10 mois et
24 jours. Il convient de souligner que des tests classiques effectués mont rent que les modèles à long
comme à courts termes ont des paramètres stables, des variances homoscédastiques, des erreurs
non corrélées, les erreurs suivent une loi normale et les modèles sont bien spécifiés.
Au regard de l’analyse situationnelle et des résultats de l’application empirique de notre étude, nous
formulons les recommandations ci-après :
Renforcer l’investissement public de manière à atteindre au moins 20 % sur financement par
ressourc es internes (la norme communautaire de l’UEMOA ) ;
Normaliser définitivement la situation politique de la Côte d’Ivoire ;
Promouvoir une politique nationale d’endettement ;
Promouvoir la diversification des produits exportés ;
Travailler à atteindre le point d’achèvement pour bénéficier d’un allègement conséquent de la
dette extérieure ;
Veiller à la rationalisation et à l’optimisation des ressources empruntées en adoptant l’approche
budgets programmes dans les ministères ;
Analyser bien l’impact de certains dons en fonction des besoins avant de les accepter compte
tenu de leur caractère budgétivore.
v
I. INTRODUCTION GENERALE
A la suite des indépendances, les pays africains ont épousé des modèles de
développement dont l’épargne nationale n’était pas en mesure de financer
l’investissement. Ce faisant, ils étaient obligés de recourir à l’endettement extérieur.
Toutefois, la détérioration de l’environnement international au début des années 80
marquée par la chute des cours des matières premières, la hausse des taux d’intérêt,
la fluctuation des taux de change, la détérioration des termes de l’échange, a causé
la crise de l’endettement dans les pays en voie de développement.
Ces conditions demeurent très critiquées par beaucoup d’économistes car elles
excluent plusieurs PPTE faute d’offrir de garanties politiques (régimes
démocratiques, bonne gouvernance, conflit militaro-politique). C’est ainsi que des
pays comme le Soudan, le Liberia, la République Démocratique du Congo, la
Somalie ne peuvent imaginer entrer dans un processus de sélection tant qu’ils ne
changeront pas radicalement d’orientation (NDIAYE et AMIN, 2008). C’est dans la
même lancée que l’éclatement de la crise militaro politique de la Côte d’Ivoire avait
entraîné la suppression de sa coopération avec les institutions financières
internationales en 2002, bien que déclarée éligible à l’initiative PPTE en 1998.
1
Post Conflit (PAPC) et l’Assistance d’Urgence Post Conflit (AUPC). En 2007, le
processus d’élaboration du DSRP a été relancé pour être finalisé en 2009.
1.2 Problématique
1
Cité par Bo la (2005)
2
Intérieur Brut (PIB) de 7 %. Cette période de croissance économique forte a été
qualifiée au miracle ivoirien.
Afin de réduire la forte dépendance du modèle vis-à-vis des cultures de rente du café
et du cacao, un vaste programme de diversification agricole a été entrepris au début
des années 1970. Les cultures concernées sont la banane, l’ananas, le palmier à
huile, le cocotier et l’hévéa dans le sud et le coton dans le nord. Malgré les progrès
significatifs enregistrés dans la production de ces produits, il faut reconnaître que le
programme n’a pas entièrement répondu aux objectifs escomptés dans la mesure où
le pays reste tributaire du binôme café -cacao dont les modes de culture demeurent
traditionnels.
La majeure partie du surplus généré par la hausse spectaculaire des prix des
cultures de rente a été prélevée par l’Etat via la Caistab grâce à l’important
différentiel existant entre les prix intérieurs et extérieurs de ces produits. Ces
ressources ont permis à l’Etat d’augmenter ses dépenses de fonctionnement et
d’investissement. Cette situation s’explique surtout par la mauvaise appréciation des
autorités publiques de la hausse des prix des cultures de rente ayant un caractère
conjoncturel et pas non pas structurel.
Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 et la détérioration des termes de l’échange des
produits d’exportation des années 80 ont entraîné la baisse drastique des recettes
d’exportation. Ainsi, le pays s’est trouvé dans une situation de déficit budgétaire dont
il fallait rechercher les moyens financiers nécessaires pour compenser la perte de
recettes tributaires à la baisse des termes de l’échange. Pour ce faire, la Côte
d’Ivoire a beaucoup recouru à l’endettement extérieur.
Face à cet endettement les entreprises publiques se sont rapidement trouvées dans
des difficultés de faire face à leurs engagements et ont augmenté les arriérés de
paiement. Par ailleurs, la dette extérieure a été aggravée par des facteurs exogènes
tels que la hausse des taux d’intérêt et l’appréciation relative du franc français par
rapport au dollar compromettant la compétitivité internationale de l’économie
ivoirienne.
En somme, les PAS ont été mis en place pour poursuivre deux objectifs. D’une part,
il s’agit de rétablir les équilibres financiers en ajustant les dépenses aux ressources
concernant le volet stabilisation. D’autre part, il consiste à assurer la reprise de la
3
croissance par des restructurations de l’appareil de production concernant le volet de
la relance à moyen terme. Malgré l’ajustement réel, les déficits de la balance
courante et du budget demeurent. En outre, l’encours de la dette extérieure a
continué de s’emballer en passant de 2373,5 milliards de F CFA en 1980 à 5400,14
milliards de F CFA en 1993.
Les résultats de l’ajustement réel n’ont pas été satisfaisants au regard de l’évolution
des indicateurs macroéconomiques. Le solde du compte courant de la balance des
paiements est déficitaire en moyenne de l’ordre de 4,14 % du PIB sur la période
1980-1993. Cette détérioration a été plus accentuée de 1984 à 1987 où le solde du
compte en courant en pourcentage du PIB s’est élevé en moyenne de 8,45.
Concernant l’épargne, son niveau est toujours resté faible, soit 7,56 % du PIB en
moyenne de 1980 à 1993. Sur la même période, le déficit budgétaire en pourcentage
du PIB était à 7,68. Au même moment, l’encours de la dette extérieure a crû au taux
de croissance annuel moyen de 6,8 % 2 .
2
Statistiques de la base de données UEMOA de 1980 à 2007
3
Idem
4
L’année 2002 a été marquée pour la Côte d’Ivoire par la conclusion d’un programme
triennal 2002-2004 avec le FMI et l’obtention de la part du Club de Paris d’un
rééchelonnement d’une partie de la dette publique. En outre, il faut noter que les
évènements du 19 septembre 2002 ont eu un impact défavorable sur la situation
économique de la Côte d’Ivoire qui était sur le point de remplir les conditions pour
atteindre le point de décision de l’initiative PPTE renforcée.
Cette situation d’endettement extérieur de la Côte d’Ivoire n’a t-elle pas un effet sur la
croissance économique du pays ? C’est ainsi que notre étude se propose de
déterminer le lien existant entre la croissance économique et la dette extérieure de la
Côte d’Ivoire à travers les interrogations suivantes :
Quelles sont les caractéristiques, les causes et les conséquences de la dette
extérieure ivoirienne ?
Comment agissent les variables d’endettement extérieur sur la croissance
économique ?
Quelles recommandations de politique économique préconisées ?
5
1.3 Objectifs
Pour apporter des réponses aux interrogations posées, notre étude vise un ob jectif
général via des objectifs spécifiques.
De façon générale, l’étude vise à déterminer l’impact des ratios d’endettement sur la
croissance économique afin de proposer des recommandations de politique
économique. De manière spécifique, il s’agit de :
Faire l’analyse situationnelle de la dette extérieure de la Côte d’Ivoire ;
Etudier la relation économétrique entre la croissance économique et les
variables de l’endettement extérieur ;
Proposer des recommandations de politique économique.
Pour vérifier les objectifs définis dans l’étude, nous allons tester les hypothèses
suivantes :
H1 : l’encours de la dette rapporté au PIB influence positivement la croissance
du PIB par tête ;
H2 : le service de la dette rapporté aux exportations a un effet négatif sur la
croissance du PIB par tête ;
H 3 : l’investissement exerce un effet multiplicateur sur la production et
entraîne une augmentation de la croissance du PIB par tête ;
H4 : la crise influence négativement le taux de croissance du PIB par tête.
1.5 Plan
6
par Gary BECKER, les infrastructures par BARRO, etc. Mais depuis quelques
années, plusieurs économistes ont expliqué les déterminants de la croissance
économique par des variables les facteurs types de la croissance (taux
d’investissement, de scolarisation dans le secondaire et de croissance
démographique), les politiques suivies (ouverture, solde budgétaire), chocs
extérieurs (termes de l’échange) et les variables d’endettement (encours de la dette
sur PIB, le service de la dette sur les exportations). Parmi eux nous pouvons citer les
travaux de OJO et OSHIKOYA (1995), PATILLO, POIRSON et RICCI (2002).
Pour les keynésiens, l’endettement n’entraîne pas des charges, ni pour les
générations actuelles, ni pour les générations futures au regard de l’investissement
qu’il génère. L’endettement permet de relancer la demande créant un effet
accélérateur de l’investissement c'est-à-dire une augmentation plus que
proportionnelle de l’investissement. Sachant que l’augmentation de l’investissement
crée un effet multiplicateur de la production, il en résulte donc une hausse de la
croissance économique.
4
Cité par DIA LLO (2007)
7
considère que l’Etat peut soutenir la formation du capital en favorisant l’épargne
privée par une réduction de la fiscalité sur les revenus des placements. Si la taxation
ampute la rémunération des épargnants, l’épargne et l’accumulation du capital sont
découragés donc plus le taux est lourd plus l’épargne est faible (LECAILLON et
LAFAY, 1994).
En cas d’un déficit chronique du compte courant de la balance des paiements, les
pays font appel à l’intervention du FMI qui appuie les programmes d’ajustement des
déséquilibres et de relance économique par l’octroi de facilités ayant connu plusieurs
évolutions en passant par la Facilité d’Ajustement Structurel Renforcé (FASR), la
Facilité de Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC), la Facilité Elargie
au Crédit (FEC). Ces facilités sont des modes de financement concessionnels
octroyés aux pays disposant d’un programme économique approuvé le FMI pour
sortir définitivement du déficit extérieur structurel.
L’idée développée par LECAILLON et LAFAY a été abordée par RAFFINOT (2003)
sous l’angle de la soutenabilité de la dette. La dette est dite soutenable si elle
n’augmente pas plus vite que la ressource qui permet le remboursement (PIB,
recettes en devises ou recettes publiques). On apprécie ceci en effectuant une
projection, et en observant l’évolution d’un des ratios choisis (dette/PIB ou dette
publique/recettes publiques ou dette publique/recettes en devises). Ainsi, la dette est
considérée supportable si l’un des rapports dette/PIB ou dette/exportations tend vers
une valeur finie. En outre, la dette est supportable si le taux de croissance des
exportations est supérieur au taux d’intérêt, cette condition est connue sous le nom
de «condition de SIMONSEN». Cette condition a été popularisée par H. SIMONSEN,
qui fut ministre des finances du Brésil.
La soutenabilité a été définie par le FMI (2002) 5 comme la capacité de faire face à
une contrainte budgétaire en dehors de toute modification majeure des recettes ou
des dépenses publiques, et à un coût de financement sur le marché donné. Dans le
cadre de l’initiative PPTE, la limite retenue pour la soutenabilité de la dette extérieure
pour le FMI et la Banque Mondiale est de 150 % pour la valeur actuelle nette de la
dette sur les exportations et 15 % pour le ratio recettes budgétaires rapportées au
PIB. Pour NGARESSEUM (2005), il n’y a pas une définition universellement
acceptée du concept de la soutenabilité de la dette d’un pays. La soutenabilité est
associé à un programme et permet un endettement perpétuel. Le critère de
soutenabilité utilisé est un ratio déterminé généralement par l’encours de la dette
5
Cité par NGA RESSEUM (2005)
8
rapporté au PIB avec lequel l’absence de tendance explosive suffit à assurer les
possibilités de continuer à s’endetter.
Plusieurs études empiriques ont été menées sur la dette extérieure et la croissance
économique. De manière générale, l’essentiel des résultats aboutissent à une
relation positive entre la dette extérieure et la croissance économique mais dépassé
un certain, la dette dévient un frein à l’augmentation de la production.
COHEN (1996) 8 a montré sur le plan empirique que la dette (ainsi que le nombre de
rééchelonnements) a pesé sur la croissance dans les pays en développement.
Cependant, ce résultat obtenu ne concerne pas tous les pays de l’échantillon,
notamment les pays africains. L’impact de l’endettement sur la réduction de la
croissance semble non significatif pour le Bénin, négligeable pour le Kenya, l’île
Maurice, le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Congo Kinshasa, le Zimbabwe et le Mali.
Dans les autres cas, l’impact de la dette sur la croissance est même positif pour le
Ghana et la Tanzanie.
9
Selon PATILLO et al (2002), les emprunts extérieurs utilisés pour financés
l’investissement productif tendent à accélérer la croissance économique s’ils sont
contenus dans des niveaux raisonnables. Passé un certain seuil, l’accumulation de
nouvelles dettes risque de freiner la croissance économique. Ces auteurs ont abouti
aux résultats que ramener le ratio de la dette sur les exportations de 200 % à 100 %
permettrait d’enregistrer un gain de 0,5 à 1 % de croissance par tête. Pour les pays
bénéficiant de l’initiative en faveur des PPTE et affichant un ratio de la dette sur les
exportations de 300 %, ce niveau un fois ramené à 150 % accélérait la croissance
économique de 1 point.
Les auteurs BHATTACHARYA et CLEMENTS (2004) ont montré qu’une dette lourde
peut freiner la croissance économique dans les pays à faible revenu quand elle
dépasse un certain seuil. Ce seuil est estimé à environ 50 % du PIB pour la valeur
nominale de la dette extérieure et à 20-25 % du PIB pour le niveau estimé de sa
Valeur Actuelle Nette (VAN). Pour les indicateurs de la dette extérieure exprimés en
pourcentage des exportations, les chiffres obtenus font apparaître pour la VAN de la
dette, un seuil égal à environ 100-105 % des exportations. En outre, les résultats
montrent que le service de la dette n’a pas d’effet direct sur la croissance réelle du
PIB par habitant et il ne semble pas significatif parce que son effet sur la croissance
se matérialise par son éviction sur l’investissement public.
Selon l’étude de BOLA (2005) sur le CONGO Kinshasa, les indicateurs de la dette en
l’occurrence l’encours de la dette sur le PIB et le service de la dette sur les
exportations agissent négativement sur la croissance économique. Ces résultats ont
montré que l’effet d’éviction du service de la dette sur l’investissement dans les
PPTE existe mais demeure très faible. Pour chaque point d’augmentation du service
de la dette, les investissements en général des PPTE décroissent de 0,01 point de
pourcentage du PIB. L’étude conclue donc que l’allègement de la dette au titre de
l’initiative PPTE n’aura pas d’effets sur les investissements.
Pour DIALLO (2007), les ratios d’endettement sont négativement cor rélés au taux de
croissance du PIB par tête. Toutefois en termes de coefficient, le ratio service de la
dette sur les exportations est l’un des principaux obstacles du développement
économique mesuré par le PIB par tête en Guinée Conakry. La même année DRINE
et NABI ont utilisé la méthode de la frontière de production stochastique pour tester
l’effet de l’endettement extérieur sur l’efficience productive d’un échantillon de 28
9
Cité par DIA LLO (2007)
10
pays en développement entre 1970 et 2002. Ils ont montré qu’en moyenne, tout
accroissement en niveau de 1% du ratio de l’endettement extérieur par le PIB réduit
l’efficience productive de 2,5%.
La dette publique peut être définie comme l’ensemble des emprunts contractés par
L’Etat ou par des sociétés publiques ou des sociétés privées exerçant des activités
d’intérêt général avec la garantie ou l’aval de l’Etat. On parle de dette publique
extérieure lorsque la dette est contractée par l’Etat, ses démembrements ou par les
sociétés privées garanties par lui-même auprès des bailleurs de fonds extérieurs.
11
encours de la dette publique extérieure en pourcentage du PIB a évolué autour d’une
moyenne de 62,5 cachant des disparités car de 2000 à 2002, ce ratio dépasse la
norme communautaire de l’UEMOA fixée à 70 % dans le cadre des critères de
convergence de l’union. De 2003 à 2008, ce ratio est en dessous de la norme et ne
cesse de diminuer.
12
3.1.2 Composition du stock de la dette extérieure par créancier de 2002-
2008
La dette extérieure est composée de la dette multilaté rale, de la dette commerciale,
de la dette bilatérale et la dette des autres créanciers.
Certaines dettes ne figurent dans aucune des catégories précitées sont classées
dans la catégorie «autres créanciers» subdivisée en «autres créanciers bilatéraux»
et «autres créanciers multilatéraux» (MEF/DGTCP/DDP, 2010).
La ventilation de la dette publique extérieure entre les différents types de créa nciers
apparaît dans le tableau suivant.
13
De 2002 à 2008, le stock de la dette extérieure a évolué autour d’une moyenne de
6294,05 milliards de F CFA réparti entre les différents catégories de créanciers à
hauteur de 30,31 % pour la dette multilatérale, 21,17 % pour la dette commerciale et
48,52 % pour la dette multilatérale.
Sur la même période, le stock de la dette bilatérale a fluctué autour d’une moyenne
de 3055,59 milliards de F CFA. Il est réparti à hauteur de 60,49 % pour la France,
26,97 % pour les autres pays européens, 6,11 % pour les Etats-Unis, 2,44 % pour le
Canada, 2,78 % pour le Japon et le reste entre le Brésil, la Chine, les Pays du Golfe,
l’Afrique du Sud et l’Inde. Ainsi, il apparaît de cette répartition que les principaux
créanciers bilatéraux sont représentés par la France et les autres pays européens
qui détiennent les 87,46 % du stock de la dette bilatérale.
3.2 Causes
14
essentiellement de la Direction de la Dette Publique (DDP) qui renferme la
plupart des structures de gestion. Il ressort de l’analyse du cadre opérationnel
un déséquilibre dans l’allocation des ressources humaines au niveau de ces
différentes structures (BNETD, 2009).
10
Voir base de données UEMOA, 2008
15
Il faut également noter que les fluctuations des taux d’intérêt et du dollar par
rapport au F CFA ont beaucoup contribué à l’augmentation de la dette
extérieure. La forte hausse du dollar américain en 1980 et 1985,
accompagnée d’une escalade des taux d’intérêt mondiaux a eu pour effet
l’alourdissement du service de la dette extérieure (KOUADIO, 2001).
3.3 Conséquences
11
Voir DSRP, 2009
16
réduction volontaire de la dette tout en s’efforçant d’augmenter les flux financiers et
les investissements en direction des pays en développement. L’objectif de l’initiative
Brady est de réduire le volume de la dette des pays débiteurs. C’est ainsi que la
Banque Mondiale et le FMI, avec l’appui des créanciers officiels bilatéraux, ont mis
en place des financements spécifiques afin de réduire la dette bancaire des pays en
développement dotés d’un programme d’ajustement macroéconomique à moyen
terme.
Pour de qui concerne, le Club de Londres, la Côte d’Ivoire a conclu trois accords de
restructuration de sa dette commerciale. Les accords conclus de 1984 à 1986 étaient
des accords de rééchelonnement comportant des durées variables. Il s’agit de un an
pour l’accord de 1984, un an pour l’accord de 1985, accompagné d’argent frais et un
accord pluriannuel couvrant la période 1986-1988. Ce dernier accord n’a pas été
mené à terme car la Côte d’Ivoire a été contrainte d’annoncer à la communauté
financière internationale, le 27 avril 1987, qu’elle était dans l’impossibilité, à cause de
la chute brutale de ses revenus d’exportation, de continuer à honorer sa dette
commerciale au risque de compromettre dangereusement l’équilibre des ses
finances publiques (DGTCP, 2003).
17
IV. MODELE ECONOMETRIQUE : IMPACT DE LA DETTE
EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN COTE
D’IVOIRE
Sur la base des travaux de PATILLO et al (2001), nous spécifions notre modèle en
intégrant une variable indicatrice ou muette correspondant à la crise militaro-politique
intervenu en 1999 en Côte d’Ivoire. L’équation de notre modèle se présente comme
suit :
- Equation 1 :
TCPIBHt TINV t
1 2 APDt TSS
3 4 TDE t 5 SBPIBt 6 SDX t 7 ENDPIBt
8 CRISEt t
18
Le taux d’investissement par son effet multiplicateur sur la production est
attendu avec un signe positif ;
L’aide au développement publique est pris en compte pour voir son
importance dans l’économie de la Côte d’Ivoire et doit avoir un signe positif ;
Le taux de scolarisation du secondaire représente le capital humain qui est
attendu avec positif ;
Les termes de l'échange sont mis pour capter les effets de chocs extérieurs
dans ces économies dépendantes et exportatrices des matières premières.
Ces économies sont pratiquement vulnérables à ces chocs mais le signe
attendu est positif ;
Le solde budgétaire est inclus pour voir l'impact de la politique budgétaire sur
la croissance et doit avoir un signe positif.
Le ratio service de la dette sur exportation doit avoir un signe négatif pour
illustrer cet effet d'éviction ;
L’encours de la dette rapporté au PIB est attendu avec un signe positif car
l’endettement utilisé dans des investissements productifs accrôit la croissance
économique.
Les séries chronologiques utilisées sont des données secondaires qui s’étendent sur
la période 1980 à 2008. Ces données sont annuelles et proviennent de sources
diverses : Le MEF en passant la DGE à travers la Direction de la Conjoncture et la
Prévision Economiques (DCPE), la DGTCP à travers la DDP, la Banque Mondiale
(base PROMES), l’UEMOA (base COMMISSION-UEMOA), la BCEAO.
Dans la présente étude nous retenons la période allant de 1980 à 2008. Cette
période est relativement longue pour permettre d’estimer les paramètres de notre
modèle et vérifier toutes les conditions requises pour la robustesse des résultats.
L’estimation des paramètres pour la vérification des hypothèses se fera en utilisant
l’instrument correspondant aux moyennes carrées ordinaires (MCO) sur le
logiciel Eviews version 3. Les tests de diagnostic et de validation des résultats seront
faits au seuil critique de 5 %.
19
4.3 Techniques d’estimation du modèle et résultats
Ainsi, une série chronologique est donc stationnaire si elle est la réalisation d’un
processus stationnaire. Ceci implique que la série ne comporte ni tendance, ni
saisonnalité et plus généralement aucun facteur n’évoluant avec le temps. Une
variable stationnaire est caractérisée par une mo yenne et une variance constantes et
a tendance à fluctuer autour de sa moyenne revenant régulièrement vers sa valeur
d’équilibre de long terme.
Toutes les variables sont stationnaires en première différence donc nous pourrons
utiliser le modèle à la ENGLE – GRANGER comprenant les estimations par les MCO
de la relation à long terme et de la relation du modèle dynamique de court terme (voir
tableau 4).
20
Tableau 3: Résultats de la stationnarité des séries du modèle 12
12
Vérification de l’hypothèse H2 des MCO
21
4.3.4 Résultats du test de Co-intégration
Les résultats du test de JOHANSEN montrent l’existence de cinq (5) variables co-
intégrées (voir Tableau 4), ce qui nous permet d’élaborer l’estimation du modèle à
correction d’erreur à la ENGLE –GRANGER (1987) en deux étapes :
- Etape 1 : estimation par les MCO de la relation de long terme
- Etape 2 : estimation par les MCO de la relation du modèle dynamique de court
terme.
- Equation 2 :
TCPIBHt TINV t
1 2 APD 3 TSSt 4 TDE t 5 SBPIBt 6 SDX t 7 ENDPIBt
8 CRISEt t
22
Tableau 5: Résultats de l’estimation du modèle à long terme
- Equation 3 :
DTCPIBHt DTINV t
1 2 D( APD) t 3 D(TDE) t D(TSS) 4 D(SBPIB) t 5 DSDX t 6 DENDPIBt
7 DCRISEt 8 RESID01( 1) t t
23
Tableau 6 : Résultats de l’estimation de l’équation de court terme
Certains de ces tests permettent de vérifier les hypothèses régissant l’usage des
MCO mais également apprécier la qualité de la spécification du modèle. Il s’agit de :
Tableau : Synthèse des résultats des tests classiques (voir annexes 7.3 et 7.4)
24
du modèle (Tests de CUSUM et
CUSUM au carrée)
Test de RAMSEY sur la qualité Les modèles de long et court termes sont bien spécifiés
de spécification du modèle
- Test de DURBIN WATSON pour Les erreurs ne sont pas auto corrélées autrement dit
le modèle à long l’erreur à l’instant t ne dépend de l’erreur à l’instant t+1
- Test corrélation des erreurs de
BREUSCH-GODFREY pour le
modèle à court terme15
Source : Auteur à partir des résultats des tests sur Eviews 3.1
Les résultats de l’estimation du modèle à long terme font apparaître l’existe nce de
trois variables significatives : le taux d’investissement, le service de la dette rapporté
aux exportations et la crise. Ces variables expliquent à 55 % les fluctuations du taux
de croissance du PIB par tête.
15
Vérification de l’hypothèse H5 des MCO
25
des affaires et accroît le risque pays. Selon le classement de la COFACE16 en 2009,
la Côte d’Ivoire est notée sur les échelles de l’environnement des affaires et du
risque pays respectivement C et D. L’échelle C signifie un environnement
économique et politique du pays très incertain qui pourrait détériorer un
comportement du pays déjà souvent mauvais. L’échelle D signifie un environnement
économique et politique du pays qui présente un risque très élevé q ui aggravera des
comportements de paiement généralement exécrables. Cette situation décourage
l’investissement autant national qu’étranger par conséquent la croissance
économique. Il convient également de noter que la crise a entraîné de nouvelles
dépenses appelées dépenses liées à la crise multipliant les dépenses de
fonctionnement qui ne cessent de détériorer le solde budgétaire dont le financement
fait recours l’endettement autant interne qu’externe.
L’influence négative de la crise sur la croissance du PIB par tête est conforme à
l’évolution des statistiques du MEF/DGE/DCPE 17 qui montre que le taux de
croissance du PIB par tête qui ne cesse de baisser depuis l’éclatement de la crise
militaro-politique en 1999 à 2008 autour d’une moyenne de 2,59 %. Cette
détérioration s’explique par la perte de confiance des investisseurs, la suspension
des financements attendus comme le cas de la suspension de la coopération entre la
Côte d’Ivoire et la communauté financière internationale en 2002, reprise en 2007
suite à la signature de l’accord politique de Ouagadougou.
16
COFACE : Compagnie Française d’Assurance et de Crédit à l’Exportation
17
Ministère de l’Economie et des Financ es (MEF)/Direction Générale de l’Econom ie (DGE)/Direction
de la Conjoncture et de la Prévision Economiques (DCPE)
26
L’aide publique au développement influence négativement le taux de croissance du
PIB par tête. Ce résultat peut être expliqué par la mauvaise allocation de l’aide
publique au développement.
Les résultats du test de JARQUE-BERA montrent que toutes les probabilités des
séries sont supérieures à 5 % donc les erreurs sui vent une loi normale à long terme
comme à court terme.
Le test de DURBIN WASTON est utilisé pour le modèle à long terme, il donne une
statistique de DW = 1,95 proche de 2, ce qui signifie que les erreurs ne sont pas
corrélées autrement dit une erreur de l’année t n’est pas liée à une erreur de l’année
t+1. Le modèle à court comprend des variables décalées qui font qu’on ne peut
utiliser le test de DURBIN WATSON mais celui de BREUSCH – GODFREY. Pour ce
dernier, la probabilité du test est supérieure à 5%, ce qui signifie que les erreurs du
modèle à court terme ne sont pas corrélées.
27
Les résultats du test de CUSUM et de CUSUM au carrée montrent que les
paramètres du modèle sont stables.
A long terme comme à court terme les probabilités des tests de FISCHER sont
inférieures à 5%, ce signifie que les modèles sont globalement significatifs.
28
V. RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION
5.1 Recommandations
29
réalisation des objectifs définis en prenant en chaque année des mesures
correctrices liées aux écarts observées entre les niveaux désirés et réalisés ;
Analyser bien l’impact de certains dons en fonction des besoins avant de les
accepter compte tenu de leur caractère budgétivore. Il s’agit, par exemple, des
dons de véhicules occasionnant des suppléments de dépenses de
fonctionnement en carburant et en maintenance.
5.2 Conclusion
A l’instar de la plupart des pays en développement, la Côte d’Ivoire n’a pas échappé
à l’endettement extérieur dont les effets ont souvent lourdement pesé sur les
économies africaines. Cependant, les avis ou les points de vue des économistes ne
sont pas unanimes sur la relation entre la dette et la croissance économique. Les
résultats empiriques de certains auteurs ont souvent montré que la dette extérieure
peut agir positivement ou négativement sur la croissance économique du PIB par
tête.
Pour le cas de la Côte d’Ivoire nous allons essayer de voir l’impact des variables
d’endettement extérieur sur la croissance économique du PIB par tête à travers les
interrogations suivantes :
Quelles sont les caractéristiques, les causes et les conséquences de la dette
extérieure ivoirienne ?
Comment agissent les variables d’endettement extérieur sur la croissance
économique ?
Quelles recommandations de politique économique préconisées ?
L’étude vise, de façon générale, à déterminer l’impact des ratios d’endettement sur la
croissance économique afin de proposer des recommandations de politique
économique. De manière spécifique, il s’agit de :
Faire l’analyse situationnelle de la dette extérieure de la Côte d’Ivoire ;
Etudier la relation économétrique entre la croissance économique et les
variables de l’endettement extérieur ;
Proposer des recommandations de politique économique.
Pour vérifier les objectifs définis dans l’étude, nous allons tester les hypothèses
suivantes :
H1 : l’encours de la dette rapporté au PIB influence positivement la croissance
du PIB par tête ;
H2 : le service de la dette rapporté aux exportations a un effet négatif sur la
croissance du PIB par tête ;
H 3 : l’investissement exerce un effet multiplicateur sur la production et
entraîne une augmentation de la croissance du PIB par tête ;
H4 : la crise influence négativement le taux de croissance du PIB par tête.
30
PIB. Le modèle économétrique établi s’est inspiré de celui de PATILLO, RICCI et
POIRSON (2002). Les données chronologiques sont annuelles et s’étendent de 1980
à 2008. Les tests de stationnarité ont montré que les différentes séries sont
stationnaires en première différence . Les résultats du test de JOHANSEN font
apparaître l’existence de plusieurs séries cointégrées. Ce faisant donc il est possible
d’élaborer le modèle à correction d’erreur à la ENGLE – GRANGER à deux étapes :
- Estimation de l’équation à long terme ;
- Estimation de l’équation à court terme.
Pour l’estimation des paramètres de ces équations nous avons utilisé la méthode des
moindres carrées ordinaires (MCO) avec le logiciel Eviews 3.1. Ainsi, les résultats
montrent à long terme comme à court terme, ce sont les variables : taux
d’investissement, service de la dette extérieure rapporté aux exportations et la crise
qui sont significatives. En outre, l’aide publique au développement est significative à
court terme et agit négativement sur le taux de croissance du PIB par tête. Ainsi,
l’investissement agit positiveme nt sur la croissance économique puis le service de la
dette rapporté aux exportations et la crise influencent négativement le taux de
croissance du PIB par tête. A long terme, ces variables indépendantes expliquent à
55 % les fluctuations du taux de croissance du PIB par tête. A court terme , les
variables significatives expliquent à 78 % les fluctuations de la croissance du PIB par
tête. La force de rappel quant elle est stationnaire à niveau et significative.
Concernant le coefficient affecté à la force de rappel, elle est égale à la vitesse à
laquelle tout déséquilibre est résorbé entre le niveau désiré et effectif. Il correspond
dans nos résultats à -1,11, ce veut dire qu’on arrive à ajuster 111 % entre le niveau
désiré et effectif du déséquilibre du taux de croissance du PIB par tête par l’effet
feedback. Cela signifie qu’un choc constaté au cours d’une année est entièrement
résorbé au bout de 10 mois et 24 jours. Il convient de souligner que des tests
classiques effectués montrent que les modèles à long comme à courts termes ont
des paramètres stables, des variances homoscédastiques, des erreurs non
corrélées, les erreurs suivent une loi normale et les modèles sont bien spécifiés.
31
cohérentes et faisables. L’étude du BNETD en 2009 sur la stratégie
nationale d’endettement pourrait être une bonne base de travail en faisant
l’objet d’une forte implication et appropriation des parties prenantes ;
Analyser bien l’impact de certains dons en fonction des besoins avant de les
accepter compte tenu de leur caractère budgétivore. Il s’agit, par exemple,
des dons de véhicules occasionnant des suppléments de dépenses de
fonctionnement en carburant et en maintenance.
32
VI.REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
BCEAO (2005), «Rapport sur la dette des Etats de l’union au titre de l’exercice
2002», Avenue Abdoulaye Fadiga, BP 31 08 - Dakar - Sénégal.
CONTE B. (1998), «Côte d’Ivoire : solution durable suppose une réforme du modèle
de développement», Editorial n°6, conte@montesquieu.u-bordeaux.fr.
32
LECAILLON J. et LAFAY J., D. (1994), «Analyse macroéconomique», Université
Paris I, Editions Cujas, 4-6-8, rue de la maison blanche, 75013, Paris.
33
VII. ANNEXES
ANNEES TCPIBH APD TINV TSS TDE SBPIB ENDPIB SDX CRIS E
1980 3,71 209.8 17.24 18.6 113,58 -10,50 73,34 23,91 0
1981 -0,31 123.05 17.77 19.2 110,45 -11,70 96,54 31,53 0
1982 -3,47 136.43 17.1 18.8 88,63 -14,00 122,17 33,34 0
1983 -7,46 155.32 15.27 18.8 90,70 -10,30 133,06 31,12 0
1984 -4,23 122.99 12.89 19.2 111,73 -2,90 125,70 21,30 0
1985 0,12 117.36 11.81 19.7 146,25 -3,40 137,84 18,58 0
1986 -2,24 174.42 10.82 18.9 170,37 -4,50 114,46 21,49 0
1987 5,01 240.48 10.33 19.4 151,76 -6,70 122,58 16,20 0
1988 -2,71 424.73 10.05 20.5 144,64 -8,50 118,22 13,77 0
1989 -1,32 394.55 8.98 21.3 156,75 6,10 138,30 12,23 0
1990 -5,66 686.4 6.99 22 137,36 -12,20 150,17 14,72 0
1991 -3,19 629.9 7.19 22.9 140,66 -10,40 156,81 18,29 0
1992 -3,85 755.7 7.15 22.9 134,34 -8,65 153,90 15,46 0
1993 -3,63 763.03 7.09 23 147,86 -10,22 172,66 17,34 0
1994 -1,15 1593.1 13.24 22.8 165,87 -6,67 209,26 19,59 0
1995 3,58 1211.84 17.75 23 156,05 -4,31 171,82 17,04 0
1996 3,29 964.17 22.57 24.1 142,34 -2,72 160,82 16,40 0
1997 2,28 446.47 23.22 21.92 152,03 -3,36 133,16 15,30 0
1998 2,25 967.19 26.57 21.7 175,20 -1,35 116,19 16,43 0
1999 -1,66 448.04 24.71 17 159,42 -1,20 104,89 18,33 1
2000 -5,41 350.75 18.45 23 142,44 -2,50 114,75 14,87 1
2001 -3,14 168.59 17.06 29 157,07 5,72 108,16 6,56 1
2002 -4,73 1067.9 19.79 35 199,79 1,55 101,11 8,44 1
2003 -4,44 254.09 17.84 29 156,78 0,93 77,00 4,57 1
2004 -1,15 160.17 18.44 31 136,50 -1,30 77,20 3,14 1
2005 -1,42 119.06 17.7 31.67 114,57 -1,40 72,10 1,94 1
2006 -2,5 131.8 17.69 30.56 110,94 -0,80 71,20 1,19 1
2007 -0,71 76.1 19.61 31.07 114,41 0,40 63,80 2,59 1
2008 -0,69 350.8 21.96 31.1 115,96 -1,72 57,00 3,60 1
Sources : BCEAO, BM, MEF/DGE/DCPE, MEF/DGTCP/DDP, UEMOA
I
7.3 Tableau 1 : Résultats des tests de normalité des séries
-5
- 10
00 01 02 03 04 05 06 07 08
C U SU M 5% Signific anc e
Test de CUSUM
II
10
-5
- 10
00 01 02 03 04 05 06 07 08
C U SU M 5% Signific anc e
III
7.6 Table des matières
SOMMAIRE ............................................................................................................................. ii
REMERCIEMENTS ............................................................................................................... iii
SIGLES ET ABREVIATIONS .............................................................................................. iv
RESUME DE L’ETUDE.......................................................................................................... v
I. INTRODUCTION GENERALE ......................................................................................... 1
1.1 Contexte et justification.................................................................................................... 1
1.2 Problématique ................................................................................................................... 2
1.3 Objectifs ........................................................................................................................... 6
1.4 Hypothèses du modèle...................................................................................................... 6
1.5 Plan ................................................................................................................................... 6
II. REVUE DE LA LITTERATURE...................................................................................... 6
2.1 Cadre théorique ................................................................................................................ 7
2.2 Etudes empiriques ............................................................................................................ 9
III. SITUATION LA DETTE EXTERIEURE EN COTE D’IVOIRE.............................. 11
3.1 Caractéristiques de la dette extérieure ............................................................................ 11
3.1.1 Evolution de quelques agrégats de la dette extérieure de 2000-2008 ..................... 11
3.1.2 Composition du stock de la dette extérieure par créancier de 2002-2008............... 13
3.2 Causes ............................................................................................................................. 14
3.2.1 Causes endogènes .................................................................................................... 14
3.2.2 Causes exogènes ...................................................................................................... 15
3.3 Conséquences ................................................................................................................. 16
2.4 Mécanismes d’allègement de la dette extérieure ............................................................ 16
IV. MODELE ECONOMETRIQUE : IMPACT DE LA DETTE EXTERIEURE SUR
LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN COTE D’IVOIRE ............................................. 18
4.1 Présentation du modèle................................................................................................... 18
4.2 Sources des données ....................................................................................................... 19
4.3 Traitement des données .................................................................................................. 19
4.3 Techniques d’estimation du modèle et résultats............................................................. 20
4.3.1 Test de stationnarité................................................................................................. 20
4.3.2 Résultats des tests de stationnarité des séries .......................................................... 20
4.3.3 Test de co- intégration .............................................................................................. 21
4.3.4 Résultats du test de Co- intégration .......................................................................... 22
4.3.5 Estimation de l’équation de long terme ................................................................... 22
4.3.6 Estimation de l’équation de court terme.................................................................. 23
4.3.7 Les tests classiques .................................................................................................. 24
4.3.8 Résultats des tests classiques ................................................................................... 24
4.4 Interprétations des résultats des tests.............................................................................. 25
4.4.1 Le modèle à long terme ........................................................................................... 25
4.4.2 Modèle à court terme ............................................................................................... 26
4.4.3 Tests classiques ....................................................................................................... 27
V. RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION ................................................................ 29
5.1 Recommandations .......................................................................................................... 29
5.2 Conclusion ...................................................................................................................... 30
VI.REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ........................................................................ 32
VII. ANNEXES ..........................................................................................................................I
7.1 Tableau des séries chronologiques utilisées dans le modèle ............................................. I
7.2 Stationnaire à niveau du résidu de l’équation à court terme ............................................. I
7.3 Tableau 1 : Résultats des tests de normalité des séries ................................................... II
IV
7.4 Equation de long terme.................................................................................................... II
7.5 Equation de court terme................................................................................................... II
7.5 Tableau 2 : Synthèse des résultats des tests usuels......................................................... III
7.6 Table des matières .......................................................................................................... IV