ème
IX arrondissement : une demande
constante mais plus sélective
LE FIGARO : Comment se
présente aujourd’hui le
marché immobilier du IXème
arrondissement ?
Pierre DAGOT (Immo Charles
Pierre) : La demande reste forte,
mais les attentes des acquéreurs
se font de plus en plus précises.
La tendance est moins au coup
de cœur qu’à l’achat rationnel et
raisonnable. La différence de prix
redevient importante en fonction
de la qualité des biens, de leur
état et de l’étage.
Ainsi, les prix au mètre carré peu-
vent varier de 500 à 1 000 euros
sur des produits de même style.
Josiane BEUVELET (Cabinet
Morel) : La progression des prix
s’est poursuivie tout au long de
l’année dernière. Mais nous
assistons aujourd’hui à une sur-
enchère des propriétaires qui ne
tiennent pas compte des problè-
mes de pouvoir d’achat.
Alors que les prix moyens attei-
gnaient entre 5 500 et 6 000 euros
du mètre carré en juin 2007, les
vendeurs affichent désormais
des prix de présentation compris
entre 7 500 et 8 000 euros du
mètre carré.
Anna CARLE (Groupe David
Immobilier) : Le marché s’est
bien comporté au premier trimes-
tre. Pour les appartements de
bon standing, le prix de vente
se situe entre 7 000 et 8 000
euros le mètre carré.
Les acquéreurs sont très bien
informés et leurs demandes plus
précises. Les biens de qualité
ont leurs faveurs : belle hauteur,
parquet ancien, architecture
classique. La tendance n’est pas
à la baisse des prix, mais plutôt
vers une stabilisation.
Quels sont les prix pratiqués
en fonction des types de
biens ?
Josiane BEUVELET : Pour des
biens conventionnels, situés rue
Fontaine ou rue Mansart, par
exemple, le prix de vente moyen
atteint un peu plus de 6 000 euros
du mètre carré.
Dans leurs estimations, les ven-
deurs oublient souvent de tenir
compte des coûts de rénovation,
notamment l’électricité et la
plomberie qui sont des dépenses
systématiques. Dans le contexte
actuel, c’est un point de désac-
cord qui peut bloquer les transac-
tions. Nous enregistrons, par
ailleurs, une montée en puissance
des investisseurs particuliers en
quête de petites surfaces ven-
dues environ 6 200 euros du
mètre carré.
Anna CARLE : J’ai déjà évo-
qué les quartiers Saint-Georges
ou Notre-Dame-de-Lorette. Ces
derniers comptent des appar-
tements typiquement parisiens
recherchés par des clients étran-
gers en quête de pied-à-terre
dans un quartier à la fois central
et historique, mais aussi par les
familles et les jeunes couples.
Côté Est de l’arrondissement, les
biens sont plus abordables. Le
mètre carré se situe entre 6 500
et 7 000 euros, et l’on bénéficie
de la qualité des commerçants
de la rue Rochechouart et du
Conservatoire, ainsi que de la
proximité de la gare du Nord.
Pierre DAGOT : Le secteur
limite VIIIème est très apprécié. Il
compte beaucoup de grands
appartements dans des immeu-
bles pierre de taille. Ces biens
comptent de cinq à six pièces
sur une superficie comprise entre
130 et 200 mètres carrés. Les
familles qui s’installent dans le
IXème arrondissement apprécient
son dynamisme, sa proximité
avec le centre de Paris, la qualité
des écoles et des transports en
commun, la vie commerçante qui
s’est redynamisée ces dernières
années…
Quels sont les principaux
critères de choix des
acquéreurs ?
Anna CARLE : Les clients
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recherchent des biens dans un
quartier commerçant, vivant,
avec de bonnes écoles, des
immeubles de qualité, des copro-
priétés bien tenues et plutôt des
appartements à rénover.
Naturellement, l’importance de
tous ces critères est pondérée
par le budget.
Pierre Dagot Josiane Beuvelet
Pierre DAGOT : Les biens de (Immo Charles Pierre) (Cabinet Morel)
qualité sont les plus recherchés
par les acquéreurs : beaux
immeubles, appartements avec
moulures, cheminées, hauteur
sous plafond…
La vie de quartier est également
essentielle. Nombre de nos
clients proviennent des VIIème et
XVIème arrondissements.
Ils choisissent le IXème pour son Anna Carle
côté village et son ambiance (Groupe David Immobilier)
chaleureuse.
Josiane BEUVELET : Les
EXEMPLES DE TRANSACTIONS RÉCENTES
acquéreurs ne choisissent effecti-
vement jamais le IXème arrondisse-
– rue de Rochechouart, 6ème étage, studio de 18,5 m2. 130 000 euros.
ment par hasard.
En fonction de leur budget, ils
– rue de Vintimille, studio, 5ème étage, 27 m2. 167 000 euros.
savent précisément à quoi pré-
tendre, et leurs critères sont – rue de Clichy, 2 pièces, 3ème étage, 45 m2. 325 000 euros.
clairs. La perspective de revente,
notamment, est déterminante. – rue de Chantilly, boutique avec bureaux, refaite, 72 m2. 440 000 euros.
Un défaut important, comme un
étage très bas, n’est pas un élé- – rue Blanche, PDT, 4ème étage, bon état, 54 m2. 420 000 euros.
ment rédhibitoire si le prix est
corrigé en conséquence. – rue de Parme, 4-5 pièces, 1er étage, 92 m2. 710 000 euros.
PHILIPPE MICHENTEF – rue de la Rochefoucault, 5 pièces, 6ème étage, 113 m2. 866 000 euros.