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MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

En vue de l’obtention du :

DIPLÔME SUPERIEUR D’ÉTUDES BANCAIRES (DSEB)

ThŁme :

LA GESTION ACTIF-PASSIF

Présenté par : Encadré par :


HADIBY Kais Berkane Salim
ème
12 promotion
2

Dédicaces

A mes Parents,

A ma sœur et à mes frères,

A toute ma famille,

A tout mes amis,

Je dédie ce travail.
3

Nous tenons à adresser nos vifs remerciements à tous ceux qui ont contribué à l’élaboration
du présent mémoire et au bon déroulement de notre stage pratique.

Nos remerciements sont adressés tout particulièrement à notre tuteur de stage


Mr. BOUIDER Lokmane pour sa disponibilité, sa très grande aide et ses conseils, ainsi que le
personnel de la direction des risques de BNP Paribas

Nous tenons à remercier également notre encadreur Mr BERKANE Salim pour ses lectures et
ses conseils.

Nous n’oublions pas de remercier tous ceux qui m’ont aidé à l’élaboration de ce mémoire,
Ryad, Khalida, Noureddine, muss, Zinedine et Nacyma, ainsi que toute la D12 et la D14.

Enfin, nous voudrions exprimer notre gratitude à tout le personnel de l’Ecole Supérieure de
Banque, en particulier Mme HAMDI. Mr TALEB et à Mme. ASSNAMI.
4

SOMMAIRE

INTRODUCTIOIN GENERALE……………………………………………………………………… .1

PARTIE THEORIQUE :

CHAPITRE PRÉLIMINAIRE : NOTIONS FONDAMENTALES………………………………3

SECTION I : La banque et son fonctionnement…………………………………………………………………...4


SECTION II : Les risques bancaires……………………………………………………………………………………….7
SECTION III : La réglementation bancaire……………………………………………………………………………11

CHAPITRE I : LA GESTION DES RISQUES PAR LA FONCTION ALM…………………20

SECTION I : La gestion actif-passif……………………………………………………………………………………….22


SECTION II : La gestion des marges…………………………………………………………………………………..27
SECTION III : L’allocation des fonds propres……………………………………………………………………..33

CHAPITRE II : L’EVALUATION DES RISQUES FINANCIERS……………………………39

SECTION I : Risque de liquidité………………………………………………………………………………………….41


SECTION II : Risque de taux d’intérêt………………………………………………………………………………..52
SECTION III : Risque de change………………………………………………………………………………………...66
SECTION IV : Les limites de risque…………………………………………………………………………………….71
SECTION V : La couverture des risques……………………………………………………………………………..76

PARTIE PRATIQUE :

CHAPITRE IV : ETUDE DE CAS…………………………………………………………………...83

SECTION I : Présentation de la structure d’accueil…………………………………………………84


SECTION II : L’analyse de la position de liquidité de la BNP……………………………………………….88
SECTION III : Résultats et Recommandations………………………………………………………………….101

CONCLUSION GENERALE…………………………………………………………………………105
5
INTRODUCTIOIN GENERALE

Au cours des deux dernières décennies, plusieurs bouleversements sont apparus changeant
ainsi la sphère bancaire internationale. L’avancement technologique, l’internationalisation
des flux financiers et la forte déréglementation ont engendré donc un éclatement de
l’innovation financière, créant de nouvelles opportunités pour les banques et autres entités
financières, et en même temps une flambée concurrentielle plus forte.

Cette vague d’innovation et de concurrence accrue n’a pas été sans conséquence sur le
profil de rentabilité et de risque des établissements bancaires. Ceux-ci, voulant préserver à
tout prix leur part de marché, ont recouru à la réduction de leurs marges bénéficiaires en
proposant des financements à bas prix. Aussi, la dépendance de plus en plus croissante aux
marchés financiers a eu pour résultats l’apparition de nouveaux risques et l'aggravation de
ceux déjà existant.

Les établissements bancaires se sont donc retrouvés victimes d’un « effet de ciseau »,
Au même moment où la montée de la concurrence entraînait une diminution des marges
bancaires, les risques encourus augmentaient fortement. De plus, la corrélation entre les
différents types de risque, que ce soit au niveau d’une banque en particulier ou au niveau
du système bancaire, s’est accrue et est devenue plus compliqué.

L’internationalisation et la déréglementation ont élevé les possibilités de contamination


comme on l’a constaté, à la fin des années quatre-vingt-dix, par la propagation des crises
financières depuis la Thaïlande vers le reste de l’Asie du Sud, l’Extrême -Orient, l’Europe de
l’Est et l’Amérique du Sud et leur effet sur les systèmes bancaires du reste du monde.

Dans ces conditions, les établissements bancaires se sont vus dans l’obligation de mettre en
place de nouvelles méthodes leur permettant de mieux gérer et contrôler leurs risques.
Ainsi, plusieurs innovations managériales ont vu le jour afin de répondre à ce besoin.

Le développement de la gestion de bilan ou gestion actif-passif (Assets and Liabilities


Management « ALM ») s’est donc effectué parallèlement au développement des techniques
de gestion des risques et devient par la suite l’une des méthodes les plus adoptés dans les
banques de renommé international.

La diffusion rapide de l’approche ALM au sein de la sphère bancaire ainsi que ses apports et
son efficacité dans la gestion des risques financiers qu’encours les banques dans leurs
activités quotidiennes étaient des éléments parmi d’autres qui ont mis ce concept au cœur
d’un long débat sur son utilité, son application et ses limites.
Le présent mémoire s’inscrit dans ce cadre et a pour principal objectif de mettre en lumière
6
les aspects théoriques et pratiques de cette méthode et de s’interroger sur son adéquation
avec le contexte national, en adoptant une démarche qui vise à répondre aux
préoccupations suivantes :

· Qu’est ce que la gestion actif-passif ?


· A quoi sert cette méthode ?
· Quelles sont les contraintes d’utilisation de cette méthode (internationales puis
domestique) ?
· Quels sont les risques couverts par cette méthode ?
· Quels sont les outils de mesure des risques qu’elle utilise ?
· Quel est l’avantage de l’utilisation de cette méthode ?

Et pour terminer nous tenterons de répondre à une question des plus pertinentes, à
savoir :

· Comment appliquer la méthode ALM en Algérie (cas de la BNP Paribas) ?

Pour répondre à ces interrogations, nous avons adopté la méthodologie suivante :

Le premier chapitre, présente tout d’abord la banque, son rôle, ses activités. Ensuite, seront
précisés les différents risques financiers auxquels est exposée une banque. Enfin, nous
exposerons les différentes contraintes réglementaires et prudentielles auxquelles les
banques sont assujetties.

Dans le deuxième chapitre, nous présenterons la gestion actif passif, sa démarche et son
domaine, ainsi que les outils que l’ALM utilise pour la gestion du bilan, notamment la
tarification et la l’allocation des fonds propres.

Dans le troisième chapitre, consacré à la gestion des risques, nous tenterons d’identifier les
différents risques de liquidité, de taux d’intérêt et de change. Ensuite nous passerons en
revu les différentes techniques de leur mesure et le principe de base sur le respect des
limites de risques. Enfin, nous présenterons les méthodes de leur couverture.

Le dernier chapitre sera dédié à notre cas pratique. Ainsi, nous tenterons d’analyser la
position de liquidité de la BNP Paribas El-Djazair à l’aide des techniques de la gestion actif
passif.
7

CHAPITRE PRELIMINAIRE

NOTIONS FONDAMENTALES

La banque comme toute autre entreprise a pour objectif principal la maximisation de son
profit et celui de ses actionnaires. Cet objectif pourrait être atteint à travers son rôle
classique d’intermédiaire financier entre demandeurs et détenteurs de fonds mais aussi par
le biais des divers produits qu’elle met en place au profit de sa clientèle.

Toutefois, la rude compétitivité dans le secteur bancaire ainsi que la forte pression de la
clientèle et des investisseurs et le contrôle de plus en plus sévère des autorités monétaires,
obligent les établissements bancaires à veiller à une gestion efficace du bilan et de la
maîtrise des risques encourus.

L’objectif de ce premier chapitre sera de présenter la banque et ses activités, d’exposer les
différents risques financiers auxquels sont confrontés les établissements de crédit ainsi que
le rôle de la réglementation bancaire prudentielle dans la régularisation de l’activité
bancaire.
8
SECTION 1 : LA BANQUE ET SON FONCTIONNEMENT

Banque et Finance sont aujourd'hui indissociables, autant dans leur exercice que dans les
institutions qui les exercent. Ceux que l'on appelle les établissements financiers ou services
financiers regroupent à la fois les activités bancaires et les activités boursières (valeurs
mobilières, marchés financiers).

Le modèle de la banque universelle, qui se livre à des activités bancaires au sans strict
(notamment opérations de crédit à la consommation ou aux entreprises, gestion des
comptes-client,…etc.), ainsi qu'à toutes les opérations sur les marchés financiers
(notamment gestion de portefeuille, gestion du patrimoine,…etc.), tend à se répandre, sur
le plan international et national.

1.1 Définition de la banque :


La banque est une entreprise à caractère spécifique et qui appartient à un secteur
réglementé. Cette réglementation qui s’applique à tous les intervenants du secteur bancaire
ne fait pas obstacle aux conditions d’une vive concurrence qui s’imposent. En effet, la
concurrence et la réglementation sont deux caractéristiques majeures du secteur bancaire.

La banque en tant qu’entreprise ne connaît pas de cycle de production à l’instar des


entreprises industrielles et son activité ne peut se qualifier de saisonnière. Donc on peut
présenter la banque comme une entreprise de services à fonctions, statuts et activités fort
différents.

Juridiquement parlant, « les banques sont des personnes morales qui effectuent à titre de
profession habituelle et principalement les opérations de banque ; c’est-à-dire la réception
de fonds du public, les opérations de crédit et la mise à disposition de la clientèle des moyens
de paiements et la gestion de ceux-ci. »1.
Economiquement parlant, la banque est le financier de l’économie par ses deux (02) modes
d’intervention :

· Elle se place comme intermédiaire entre offreurs et demandeurs de capitaux, c’est


l’intermédiation bancaire ;

· Les offreurs et les demandeurs de capitaux entrent directement en relation en se


présentant sur un marché de capitaux (marché financier, marché monétaire…etc.),
c’est la désintermédiation.

1
Ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit (articles 66 à 70).
9
1.2 Les opérations de banque :
A. Les formes d’activité :

La réglementation bancaire précise et détaille les opérations et activités bancaires et


activités connexes.

1. Les opérations de banques :

Les opérations de banque sont considérées par l’article 2 du code de commerce comme
acte de commerce et elles sont:

- La réception de fonds du public : c’est les fonds recueillis des tiers, avec le droit d’en
disposer pour son propre compte, mais avec obligation de les restituer 2;

- Les opérations de crédits : Ce sont les actes par lesquels une personne met ou promet de
mettre des fonds à la disposition d’une autre (elles englobent les prêts, les découverts,
l’ouverture de crédit et les crédits par signature)3 ;

- La mise à la disposition de la clientèle des moyens de paiement et leur gestion : « tout


instrument permettant à toute personne de transférer des fonds et ce, quelque soit le
support ou le procédé technique utilisé » 4.

La loi bancaire établit le monopole des établissements de crédit en matière de banque.

2. Les activités connexes 5 :

Ce sont les activités qui prolongent les opérations de banque, elles sont énumérées comme
suit dans la réglementation bancaire :

· Opérations de change ;
· Opérations sur or, métaux précieux et pièces ;
· Placements, souscriptions, achats, gestion, garde et vente de valeurs mobilières et
de tout produit financier ;
· Conseil, gestion et ingénierie financières et, d’une manière générale tous services
destinés à faciliter la création et le développement d’entreprises ou d’équipements
en respectant les dispositions légales en la matière.

Avec toutes les précisions que donne l’ordonnance sur les opérations de banque, cette
dernière dispose de l’ensemble des moyens lui permettant d’exercer son rôle principal et sa
fonction économique qui est l’intermédiation financière.

2
Ordonnance n°03-11 du 26 Août 2003 relative à la monnaie et au crédit article 67.
3
Idem article 68
4
Idem article 69
5
Idem article 72
10
B. La banque intermédiaire financier :

Le rôle d’intermédiaire financier est joué directement ou indirectement par la banque car
cette dernière cherche à satisfaire les besoins des agents économiques qu’ils soient des
besoins de capitaux ou de services (qui est une activité qui sort de l’intermédiation).

Certains agents, tels les ménages, ne consomment pas l’intégralité de leur revenu et
dégagent une épargne qu’ils cherchent à placer. D’autres agents, au contraire, dépensent
d’avantage que leur revenu, ils ont donc un besoin de financement.

La banque intervient entre ces deux catégories d’agents par deux procédés et les met en
relation par :

· La désintermédiation financière : Ce procédé rentre dans le cadre de la finance


directe ou d’économie de marché des capitaux, où les agents à besoin de
financement émettent des titres sur le marché de capitaux pour que les agents à
capacité de financement les achètent, donc le préteur et l’emprunteur se mettent
en contact directement.

· L’intermédiation financière : Ce procédé est lié à la finance indirecte ou à


l’économie d’endettement, où un intermédiaire financier vient s’intercaler entre les
agents à capacité et à besoin de financement. Cet intermédiaire collecte les fonds
sous forme de dépôts et les prête à ceux qui en ont besoin.

Figure 1. Finance directe et finance indirecte6.

6
DE COUSSERGUES, S.,‘’Gestion de la banque’’ du diagnostique à la stratégie, Dunod, 3 ème édition, Paris, 2002, Page 2.
11
Les besoins des agents ne se limitent pas aux capitaux mais ils peuvent porter aussi sur les
services.

Les besoins de services : Parmi les services que le banquier offre à son client (individu ou
entreprise), on peut distinguer les services matériels et les services immatériels

- Les services matériels : les services de caisse, la location des coffres-forts…etc. ;

- Les services immatériels : les conseils en ingénierie financière, la gestion de


portefeuilles…etc.

Une banque est un intermédiaire financier qui participe au processus de finance directe
d’une économie en collectant et redistribuant des capitaux après leur avoir fait subir une
transformation d’échéances et de risque. Initialement, avec l’intermédiation de bilan, cette
fonction a pris la forme de dépôts et de crédits bancaires ; elle s’est étendue avec le
développement des marchés de capitaux aux opérations de marché, d’où l’intermédiation
de marché.

SECTION 2 : LES RISQUES BANCAIRES

De par son activité d’intermédiation, l’établissement de crédit se trouve régulièrement


assujetti à de nombreux risques, qui entravent son activité, affectent sa performance et
risquent même de mettre en péril sa pérennité.

La prise de risques est au cœur de l’activité bancaire, elle est inévitable et justifie l’existence
même des établissements de crédit. Le banquier est de plus en plus sollicité pour en assurer
la mesure, l’analyse et le suivi.

Dans la présente section nous tenterons d’exposer les différents risques auxquels les
établissements de crédit sont susceptibles d’être exposés.

2.1 Définition du risque :


Il est très difficile de définir de façon générale la notion de risque. Le risque est lié à la
survenance d’un événement que l’on ne peut prévoir, qui a des conséquences importantes
sur le bilan de la banque. Il faut donc distinguer le caractère aléatoire et imprévisible (qui
est l’origine du risque) de l’enjeu (conséquence finale).

Définition 1 : Le risque peut se définir comme un danger éventuel qui menace l’existence
d’un établissement plus ou moins prévisible. La caractéristique principale du risque est
l’incertitude temporelle d’un événement ayant une probabilité de survenir et de mettre en
difficulté la banque.
12
Définition 2 : Le risque désigne l’incertitude qui pèse sur les résultats et les pertes
susceptibles de survenir lorsque les évolutions de l’environnement sont adverses7.

2.2 Classification des risques :


Les risques bancaires peuvent être subdivisés en deux catégories :

A. Les risques non financiers :

Cette catégorie regroupe principalement :

1. Le risque stratégique :

Ce risque se matérialise en cas de modification de :

· La fonction de demande de la clientèle ;


· Le comportement de la concurrence ;
· La réglementation.

Ce risque est donc principalement lié aux décisions prises par les responsables (politique
commerciale, stratégie de développement)

2. Le risque opérationnel :

Ce risque résulte d’une défaillance attribuée aux procédures, à la fraude, au facteur humain
ou au système. Il peut également découler de causes externes telles que le vol, le risque
comptable, le risque juridique.

B. Les risques financiers :

Ils proviennent surtout de la modification de certaines variables financières et affectent


directement la rentabilité de la banque. Parmi ces risques on distingue :

1. Le risque de contrepartie :

Il apparaît lorsque les débiteurs d’un établissement n’honorent pas, totalement ou


partiellement leurs engagements

7
Bessis. J, Gestion des risques et gestion actif-passif des banques, Dalloz, Paris, 1995, page 2.
13
Ce risque revêt trois formes :

· Risque sur l’emprunteur : Lié aux créances détenues sur la clientèle (commerciales) ou
sur les concours directs accordés aux autres établissements (placements sur les
marchés financiers) ;

· Risque sur le prêteur : Lié aux garanties potentielles de financements accordés aux
autres établissements (pour assurer le financement de l’activité en cas de difficultés
d’approvisionnement sur le marché). On peut citer comme exemple les lignes stand-by.

· Risque de contrepartie pure : Il s’agit du risque sur les produits dérivés. Ces derniers
sont définis comme étant les instruments de couverture contre le risque de taux et de
change.

Ce genre de risque n’existe pas sur les marchés organisés du fait que la chambre de
compensation assure la bonne fin des opérations. En revanche, ce risque peut
apparaître en cas de négociation sur le marché de gré à gré.

2. Le risque d’illiquidité :

Ce risque est inhérent à l’activité d’intermédiation traditionnelle d’un établissement


bancaire. Il représente l’éventualité de ne pas pouvoir faire face, à un instant donné, à ses
engagements où à ses échéances même par la mobilisation de ses actifs8.

Ce risque est expliqué par trois facteurs :

· Le risque intrinsèque du bilan : Il est lié à la notion de transformation ;

· Une crise de confiance : Elle engendre un retrait massif de dépôts de la clientèle


(deposits run) ;

· Une crise de liquidité générale du marché générée par une crise économique ou une
décision des autorités.

3. Le risque de taux d’intérêt :

« Le risque de taux d’intérêt est le risque de voir les résultats affectés défavorablement par
les mouvements des taux d’intérêt »9

Il se manifeste par deux voies :

· Par un effet prix : En raison de la relation inverse entre le taux d’intérêt et le cours d’un
actif de type obligation détenu dans le portefeuille titres de la banque ;

8
On entend par la mobilisation des actifs leur cession ou encore leur réalisation.
9
Bessis. J, Gestion des risques et gestion actif-passif des banques, Dalloz, Paris, 1995, page 17
14
· Par un effet revenu : Si le coût des ressources augmente avec les taux alors que le
rendement des emplois est fixe.

Le risque de taux est présent dans la plupart des postes du bilan, car la quasi-totalité de
leurs encours engendrent des revenus et des charges qui sont indexés sur des taux de
marché.

La volatilité des taux affecte directement le résultat de l’établissement.

4. Le risque de change :

Il résulte d’une évolution défavorable du cours d’une devise dans laquelle la banque détient
des créances et des dettes. Ce risque caractérise les établissements de crédits dont les
bilans comportent des opérations libellées en monnaie étrangère.

5. Le risque de marché :

Il est défini comme étant l’éventualité de variation défavorable de la valeur de marché des
positions prises pendant l’horizon d’investissement. Ce risque englobe le risque de liquidité,
de taux d’intérêt, de change et de contrepartie, ce qui rend sa gestion très complexe.

6. Le risque d’insolvabilité :

Il est présenté en dernier lieu car il est en général la conséquence de la manifestation d’un
ou plusieurs risques que la banque n’a pas pu prévenir. Il se matérialise au départ par
l’apparition d’une crise de liquidité au sein d’un établissement ne pouvant pas se refinancer
auprès des marchés.

Remarque :

Parmi les risques qui découlent de l’activité commerciale, il existe le risque lié aux Options
cachées : Il s’agit des options intégrées aux produits et cédées à la clientèle pour une valeur
nulle ou sous tarifée. Exemple : Option de remboursement anticipé sur un prêt.
15
SECTION 3 : LA REGLEMENTATION BANCAIRE
Les nombreuses dérives et faillites bancaires vécus durant ces dernières décennies ont
fortement ébranlé le système bancaire international jusqu’à, dans certain cas, le mettre en
péril.

Aussi, le monde de la banque a entamé un processus de réflexion et de normalisation


visant à assurer une plus grande transparence et un meilleur contrôle des risques dans une
optique de stabilisation. Une réglementation prudentielle est ainsi apparue visant à se
protéger en contrôlant, évaluant et gérant un large éventail de risques, encourus par les
établissements de crédit.

Afin de mieux contrôler ces établissements, les autorités de tutelle, ont mis en place des
dispositifs prudentiels pour assurer le bon fonctionnement du système bancaire en même
temps que la sécurité des déposants.

Ce dispositif constitue principalement des mesures à respecter, notamment :

• Le capital minimum ;
• Le ratio de solvabilité (Cooke / Mc Donough) ;
• Le ratio de liquidité ;
• Le coefficient des fonds propres et des ressources permanentes ;
• La division des risques ;
• Les réserves obligatoires ;
• Les fonds propres ;
• Le niveau des engagements extérieurs ;
• Le niveau des découverts ;
• Le classement et provisionnement des créances.

3.1 Le capital minimum10 :


Il constitue la première caution de solvabilité de la banque et la garantie principale des
déposants. En Algérie, le capital minimum est fixé à 10.000.000.000 DA pour les banques et
3 500.000.000 DA pour les établissements financiers.

10
Référence : Règlement de la Banque d’Algérie n° 08-04 du 23/12/2008 (article 02) relatif au capital
minimum des banques et établissements financiers.
16
3.2 Le ratio de solvabilité (Cooke / Mc Donough11)12:
Le ratio Cooke est une norme établie par le comité de Bâle13 dans les accords de 1988. Il
prévoit que les banques détiennent au moins des fonds propres à hauteur de 8% par
rapport aux engagements pondérés en fonction des risques.

Sa formule peut être donnée comme suit :

Fonds propres nets


Ratio Cooke = ³ 8%
Montant des engagements pondérés par le risque

En effet, les actifs sont classés en suivant la nature de la contrepartie et les garanties
attachées aux opérations. Les coefficients de pondération qui leur sont attribués sont :

- 0% pour les créances sur Etat et assimilés ;


- 20% pour les créances sur les établissements de crédit ;
- 50% pour les prêts hypothécaires ;
- 100% pour les autres crédits à la clientèle.

Pour ce qui est de la réglementation Algérienne14 :

- 0% pour les créances sur l’Etat ou assimilées et dépôts à la Banque d'Algérie ;


-5% pour les créances sur les banques et établissements financiers installés en Algérie ;
-20 %pour les établissements de crédits installés à l'étranger ;
-100% pour les autres crédit a la clientèle ainsi que les immobilisation.

Cependant, ce ratio comporte certaines limites notamment :

11
William Mc Donough est le président du comité de Bâle et de la Fédéral Reserve Bank de New York.
12
Référence : L’article 02 du règlement 91-09 et l’article 03 de l’instruction n° 74-94.
13
Du Groupe des Dix, rassemble les autorités de contrôle des banques. Il est composé de hauts représentants
des autorités de contrôle bancaire et des banques centrales d’Allemagne, de Belgique, des Etats-Unis, de
France, d’Italie, du Japon, du Luxembourg, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de Suède et de Suisse. Ses réunions
ont généralement pour cadre la Banque des Règlements Internationaux, à Bâle, siège de son secrétariat
permanent.
14
Référence : Règlement BA n°91-09 du 14 Août 1991 fixant les règles prudentielles de gestion des banques et
établissements financiers article 2 ;
Instruction BA n°74-94 du 29 novembre 1994 relative à la fixation des règles prudentielles de gestion des
banques et établissements financiers article 3, 11 et annexe ;
Instruction BA n°04-99 du 12 août 1999 portant modèle de déclaration par les banques et établissements
financiers des ratios de couverture et de division des risques annexe 2, 3 et 4.
17
- Ce ratio comporte une exigence des fonds propres forfaitaire pour chacune des grandes
catégories de risque de crédit. En effet le calcul ne tient pas compte de la nature du
portefeuille de la banque, de la signature (rating) de la contrepartie, de la réduction du
risque induite par la diversification du portefeuille;

- Ce ratio ne prend pas en considération certains risques notamment le risque de marché et


le risque opérationnel.

Le ratio de Mc Donough se base sur le calcul des capitaux réglementaires non plus de
manière forfaitaire, mais contrepartie par contrepartie.

La mesure du risque de chaque contrepartie pourra provenir soit de notations externes, soit
des modèles internes des banques permettant d’estimer la probabilité de défaut des pertes
probables en cas de défaut.

Mais puisque le mode d’agrégation des risques individuels varie aussi d’une banque à une
autre, l’utilisation des modèles internes, prévue par l’accord de Bâle II, sera soumise à des
conditions précises fixées par les autorités de tutelle (les critères quantitatifs tels que : Le
niveau de confiance retenu, l’horizon de calcul des pertes potentielles, la période
d’observation etc., et les critères qualitatifs tels que : L’existence d’une unité de contrôle
des risques, le système de mesure des risques etc.)

Pour le calcul de ce ratio et concernant le calcul du numérateur, l’exigence sera inchangée


par rapport à la règle actuelle. Le ratio des capitaux propres rapporté aux risques de la
banque devra toujours être supérieur ou égal à 8%.

Si le numérateur reste calculé de la même manière, la norme Bâle II sur le dénominateur


sera très nouvelle par rapport aux pondérations forfaitaires des actifs du ratio Cooke. Les
banques auront le choix entre plusieurs approches adaptées à la situation de leurs propres
organisations en matière de décision et de suivi des risques :

L’approche standard qui repose sur des pondérations déterminées par les régulateurs et qui
tient compte des éventuelles notations données par les agences de rating ;

L’approche qui tient compte des systèmes de notation internes de la banque.

La mise en application du ratio Mc Donough est entrée en vigueur à partir de l’année 2007.

Remarque : Le calcul des fonds propres réglementaires s’effectue comme suit :


18

La structure du nouvel accord du comité de Bâle repose sur trois piliers :

Pilier I : exigences minimales en fonds propres pour couvrir les actifs pondérés en fonction
du risque :

· des normes renouvelées pour mieux tenir compte des risques mais sans
modification du niveau global des fonds propres (8% en moyenne) ;
· une meilleure prise en compte des techniques de réduction des risques ;
· une prise en compte des risques opérationnels.

Pilier II : Contrôle accru par le régulateur, avec possibilité d’un examen individualisé des
établissements :

· L’analyse du profil global de risque des établissements par les régulateurs ;


· Le contrôle des procédures et de la méthode interne d’affectation des fonds propres
· La possibilité de fixer des exigences individuelles supérieures au minimal
réglementaire.

Pilier III : Une plus grande discipline de marché, visant à promouvoir une communication
financière efficace, avec l’obligation de publication périodique des informations permettant
une appréhension de la structure des fonds propres et de l'exposition de l'établissement
aux risques.

3.3 Le ratio de liquidité :

Il contraint les banques à détenir des montants nominaux d’actifs liquides qui leur
permettent de faire face à leurs engagements à très court terme. Ce ratio est donné par la
formule suivante :
19
3.4 Le coefficient des fonds propres et des ressources
permanentes15 :
Ce ratio se traduit par un rapport entre les fonds propres et les ressources permanentes
d’une durée supérieure à cinq ans (numérateur) et des emplois immobilisés d’une durée
résiduelle de cinq ans (dénominateur).

Il permet de limiter le risque de transformation d’échéances des banques par le


plafonnement de leurs capacités à financer des prêts à long terme par des ressources à
court terme.

Ce rapport doit être supérieur à 60% :

CP : Capitaux permanents d’une durée résiduelle de plus de 5ans.

EDR : Emplois d’une durée résiduelle de plus de 5 ans.


FONDS PROPRES + CP ≥ 60%
COEFFICIENT =
EDR

3.5 La division des risques16 :


La principale règle de division des risques consiste à éviter une très forte concentration des
risques sur une seule contre partie qui, en cas de défaillance, cela risquerait de causer la
faillite de l’établissement. Ce qui oblige les banques à diversifier leurs portefeuilles.

Cette règle est fondée sur une double contrainte :

· Le montant des risques encourus sur un client ne doit pas dépasser 25% des fonds
propres nets. Par client, on entend toute personne physique, morale ou groupe.

· Le montant total des risques encourus sur un groupe de bénéficiaires dont les
risques sont compris entre 15 et 25% des fonds propres nets, ne doit pas dépasser
10 fois les fonds propres nets17.

15
Référence : Règlement de la Banque d’Algérie n° 04-04 du 19/07/2004 fixant le rapport dit “coefficient de
fonds propres et de ressources permanentes”.
16
Référence : Règlement de la Banque d’Algérie n° 91-09 du 14/08/1991 fixant les règles prudentielles de
gestion des banques et des établissements financiers, modifié et complété par le règlement 95-04 du
20/05/1995.
17
La notion de fonds propres nets est définie dans le règlement n° 95-04 du 20 avril 1995.
20

3.6 Les réserves obligatoires 18 :


Cet instrument est plutôt un moyen de pilotage de la politique monétaire. Les réserves
obligatoires sont le montant d’espèces ou d’actifs que doit conserver la banque auprès de la
banque centrale.

Plus la liquidité des établissements augmente, plus le taux des réserves obligatoires est
important.

3.7 Les fonds propres 19 :


Les fonds propres constituent le pivot de la réglementation prudentielle puisqu’ils assurent
la sécurité des déposants en dernier recours en cas de difficulté de l’établissement.

Par les fonds propres, il faut entendre la somme des fonds propres de base et les fonds
propres complémentaires.

Les fonds propres de base comprennent :

- Le capital social ;

- Les réserves autres que les réserves de réévaluation ;

- Le report à nouveau s’il est créditeur ;

- Les fonds pour risques bancaires généraux20 ;

- Le bénéfice arrêté à des dates intermédiaires ;

Des fonds propres de base ainsi définis, il faut déduire :

- La part non libérée du capital social ;

18
Référence : Règlement de la Banque d’Algérie n° 95-04 du 20/04/1995.
19
Référence : Règlement de la Banque d’Algérie n° 95-04 du 20/04/1995.
20
Le FRBG est la partie du résultat (après impôt) qui est destinée à faire face à des aléas non déterminés (ce
qui la distingue des provisions, constituées pour couvrir des risques probables et réels, exemple : provisions
pour dépréciation des actifs).
21
- Les actions propres détenues directement ou indirectement ;

- Le report à nouveau s’il est débiteur ;

- Les immobilisations incorporelles y compris les frais d’établissement ;

- Le cas échéant, les résultats négatifs arrêtés à des dates intermédiaires.

Les fonds propres complémentaires, comprennent les éléments suivants :

- Les réserves de réévaluation ;

- Les dotations prévues par la législation en vigueur ;

- Les emprunts subordonnés.

3.8 Le niveau des engagements extérieurs 21:


Il s’agit des tous les engagements de l’établissement vis-à-vis de l’extérieur comme celles
des opérations d’importation.

Leur niveau ne doit pas dépasser quatre fois les fonds propres de l’établissement.

3.9 Le niveau des découverts 22:


Les banques doivent limiter les découverts accordés à un niveau équivalant à 15 jours du
chiffre d’affaires du bénéficiaire.

3.10 Classement et provisionnement des créances23 :


Chaque créance comporte un certain degré de risque, cela met les banques en obligation de
distinguer les créances selon le critère du risque encouru :

Les créances courantes :

Ce sont les créances dont le recouvrement parait sûr à échéance. Ces créances doivent être
provisionnées à un niveau allant de 1% jusqu’à 3%. Naturellement ces provisions font partie
des fonds propres.

21
Référence : Instruction de la Banque d’Algérie n° 08-02 du 26/12/2002 fixant le niveau des engagements
extérieurs des banques
22
Référence : Instruction de la Banque d’Algérie n° 74/94 du 29/11/1994 fixant les règles prudentielles de
gestion des banques et des établissements financiers.
23
Référence : Instruction de la banque d’Algérie n° 74/94 du 29/11/1994 fixant les modalités de classement et
de provisionnement des créances.
22
Les créances classées :

Elles peuvent être réparties en trois catégories :

- Les créances à problème potentiel : Ce sont les créances dont le recouvrement parait sûr
mais avec un retard qui est entre 3 et 6 mois. Elles sont provisionnées à hauteur de 30%.

- Les créances très risquées : Ce sont les créances dont le retard de paiement peut
atteindre jusqu’à un an. Leur recouvrement parait de ce fait incertain. Elles sont
provisionnées à hauteur de 50%.

- Les créances compromises : Ce sont les créances dont le recouvrement est impossible
après utilisation de la banque de tous les recours. Elles sont provisionnées à hauteur de
100%.

On constate que le suivi prudentiel répond à des logiques différentes dans la banque.

La réglementation bancaire couvre les risques de liquidité, de change, de contrepartie, mais


pas le risque de taux sur l’activité de banque commerciale.

Il faut noter que les autorités de tutelle et le gestionnaire n’ont pas les mêmes priorités ; Les
autorités de tutelle cherchent la stabilité des marchés financiers par le biais de la fiabilité
des contre parties, elles visent donc en tout premier lieu à contrôler la liquidité des
établissements et à créer un matelas de sécurité que sont les fonds propres réglementaires.
Le gestionnaire, pour sa part, vise l’optimisation de la gestion financière de l’établissement.
Il s’attache donc à contrôler tous les risques sans les hiérarchiser nécessairement sur les
mêmes bases que la réglementation.

L’obligation de constitution de fonds propres est une sécurité pour les établissements
puisqu’elle les protège de la faillite, cette obligation de sécurité va constituer, du fait de
l’exigence de rentabilité, un coût de production au même titre que les frais généraux.

Le gestionnaire devra prendre en compte les contraintes réglementaires. Il est ensuite libre,
pour des raisons de gestion propres à la situation de son établissement (exigence des
créanciers et des actionnaires, aversion au risque et ambition du management), d’aller au-
delà de la réglementation.

En définitive, Bâle II constitue une réforme profonde de la réglementation bancaire; en effet


la préoccupation d’une meilleure maîtrise des risques a été confortée par le constat que le
contrôle externe pouvait être insuffisant et qu’il devait nécessairement trouver un relais au
sein même des établissements, en pratiquant le gouvernement d’entreprise et en
développant un contrôle interne performant.
23
Conclusion :

La banque d'aujourd'hui ne se comporte plus uniquement comme une administration qui


cherche à rendre service à l'économie et aux agents économiques. Désormais, c'est le
marché qui sanctionne la qualité des choix de la banque et de ses stratégies. Aujourd'hui, le
métier de banquier consiste à exploiter les activités rentables et à rationaliser la prise de
risque.
De par son activité d’intermédiation, l’établissement de crédit s’expose constamment à une
multitude de risques qui entravent son activité, affectent sa performance et risquent même
de mettre en péril sa pérennité ainsi que la stabilité de tout le système bancaire.
En raison du rôle principal que jouent les banques dans l'économie, et de la prise de risques
inhérente à leur activité. Elles doivent être assujetties à une réglementation prudentielle
spécifique et à une surveillance accrue de part les autorités de contrôle.
Enfin, la montée des pressions concurrentielles, le développement du rôle du marché,
l’accroissement des contraintes réglementaires et la complication des risques poussant les
banques à faire des efforts supplémentaires en matière de rationalisation de leurs activités
et de recherche de rentabilité. Les banques se sont donc tournées depuis quelques années
vers une démarche active de gestion des risques et des équilibres bilanciels, appelée
« Gestion Actif Passif ».
Dans le chapitre qui suit, nous essayerons de présenter la Gestion Actif Passif et les outils
qu’elle utilise pour la gestion du bilan.
24

PREMIER CHAPITRE

LA GESTION DES RISQUES PAR LA


FONCTION ALM

La Gestion Actif-Passif (ou ALM, Asset and Liability Management) est apparue dans le
monde bancaire aux Etats-Unis dans les années 80 en raison de la déréglementation et de
l’accroissement de la volatilité des taux d’intérêt.
Devons faire face à la rude concurrence et à la forte diminution des dépôts non rémunérés,
les banques, les plus dépendantes des marchés, ont cherché à mieux maîtriser les risques
liés à ces derniers.

En effet, dans les années 70, les taux d’intérêt ont largement dépassé le taux régulier de
rémunération des dépôts ; puis, dès 1980, la déréglementation a libéré les contraintes et
augmenté les risques. Les difficultés auxquelles les banques américaines ont alors dû faire
face les ont incitées donc, à mieux gérer leurs résultats futurs et les écarts de maturité entre
l’actif et le passif.

La gestion Actif-Passif veille à l'équilibre et à la cohérence du développement du bilan de


l'établissement, en optimisant le couple risque-rentabilité.
25

L’objectif de ce deuxième chapitre est d’appréhender la notion de Gestion Actif Passif et


d’exposer les outils qu’elle utilise pour la gestion du bilan. Pour ce faire, nous avons
subdivisé ce chapitre en trois sections.
· L’historique, la définition, la démarche et le domaine de l’ALM feront l’objet de la
première section.
· La deuxième section traitera de la tarification des services bancaires à travers
notamment les taux de cession interne.
· La troisième section s’attachera à présenter les fonds propres et à identifier les
différentes méthodes de leur allocation.
26
SECTION 1 : LA GESTION ACTIF PASSIF

La Gestion Actif Passif ou Asset Liability Management (ALM) initialement technique proche
de l’actuariat et des pratiques d’adossement, réservée à quelques spécialistes des banques,
s’impose désormais comme un cadre conceptuel de la gestion financière.

Le développement de la gestion actif passif s’est donc effectué parallèlement au


développement des techniques de gestion des risques lorsque les banques se sont vues
dans l’obligation de mettre en place de véritables outils de gestion de ces risques.

En effet, de nouvelles contraintes leur ont été imposées par la pression concurrentielle et
par la réglementation prudentielle développée par les autorités de tutelle.

1.1 Définition et origines de l’ALM :


A. Historique :

La gestion actif-passif est née dans la deuxième partie du siècle dernier au sein des cellules
de gestion de trésorerie des banques afin d’identifier et de combler les gaps de trésorerie.
Ces derniers se traduisent par des risques de liquidité et des risques de taux systémiques.

Elle a été développée par des chercheurs en finance qui se sont appuyés sur des
mathématiques appliquées pour optimiser la gestion de ces écarts de trésorerie dans le but
de préserver le surplus représentant la richesse de l’actionnaire.

L’origine de l’apparition de la GAP se traduit par des raisons anciennes, en effet les années
70 ont été caractérisées par :

- L’accroissement de la volatilité des taux d’intérêt et de change ;

- La croissance des volumes des crédits ;

- La déréglementation et l’ouverture des marchés ;

- L’apparition de nouveaux produits financiers.

Mais, la mise en application de la GAP n’est commencée que dans les années 80 aux Etats-
Unis.
27
B. Définition de l’ALM :

La gestion actif-passif permet essentiellement d’évaluer et de maitriser les risques de


manière systématique et efficace.

Selon DUBERNET.M24 :

" La gestion actif-passif a pour fonction de gérer les risques financiers : les risques de taux,
de liquidité, de change et de contrepartie sur la sphère financière.

Elle participe aussi à la gestion des fonds propres de l’établissement en contribuant à définir
les objectifs de niveau et de rentabilité de ceux-ci. C’est donc la gestion de l’équilibre global
du bilan”.

SEVIN .J, ancien président de l’AFGAP25, propose quant à lui, la définition suivante : « La
gestion actif-passif est une gestion globale et coordonnée sous contraintes, internes ou
externes, des résultats et des risques associés aux activités de l’établissement».

Pour compléter ces définitions, BESSIS.J fait ressortir la différence entre la gestion actif-
passif et la gestion des risques. En effet, la première consiste à définir les grands équilibres
du bilan en fonction des contraintes prudentielles, des limites globales des risques et des
objectifs de performance. Il s’agit donc d’une gestion globale. La deuxième définition
complète la définition précédente en y ajoutant une dimension interne propre à l’entreprise
en prenant en compte la gestion et la politique commerciale spécifiques à chaque
établissement.

Comme le montrent ces deux définitions, le domaine de l’application de la gestion actif-


passif n’est pas clairement défini.

C. Les facteurs liés à l’origine de l’ALM :

Ils peuvent être résumés en quatre éléments principaux :

1. La complexité et la diversité accrue des métiers bancaires :

- Les risques qu’engendre l’activité bancaire ne peuvent être évalués par des outils simples.

- L’interdépendance entre les activités notamment celles d’intermédiation et de marché.

24
Dubernet .M, Gestion actif-passif et tarification des services bancaires, Economica, page 291
25
L’AFGAP, Association Française des Gestionnaires actif-passif, est une association créée en 1990.
28
2. La montée des risques bancaires :

La survenance des risques de perte (risque de crédit et risque de prix) a constitué l’une des
causes majeures de la dégradation de la rentabilité des banques.

3. L’intensification de la concurrence :

Les établissements bancaires doivent mettre en place une gestion efficiente qui permet de
réaliser une rentabilité maximale tout en sauvegardant leur part de marché par la maitrise
des coûts.

4. L’instauration de la réglementation prudentielle :

Les exigences en termes de fonds propres et de liquidité permettent de garantir la


solvabilité des établissements bancaires.

D. Les objectifs de l’ALM :

Les objectifs de l’ALM sont :


· Identifier les risques de marché et leur méthode d’évaluation ;
· Immuniser le bilan des différents risques de marché en mettant en place d’une
politique de couverture et de financement adaptée ;
· Améliorer, voire maximiser le résultat de la banque ;
· Préserver le capital de la banque;
· Facturer un taux client en cohérence avec le coût des ressources et le taux de
rentabilité attendu par l’établissement.

Cependant, les visions de certains auteurs divergent, notamment en ce qui concerne le but
final de la GAP.
Pour BESSIS.J26 et DARMON.J27, les objectifs de l’ALM sont plus prudents. Ils sont fondés sur
le côté sécurité plutôt que sur le côté rentabilité, ce qui assure la stabilité et la pérennité de
l’établissement par la planification de son développement et de son financement.
Pour DUBERNET.M 28 « La GAP vise à cantonner dans des limites consciemment
déterminées les conséquences négatives éventuelles des risques financiers, principalement
risque de liquidité, risque de taux et risque de change. Elle cherche à atteindre cet objectif

26
Bessis. J, Gestion des risques et gestion actif-passif des banques, Dalloz, Paris, 1995.
27
Darmon. J, Stratégies bancaires et gestion de bilan, Economica, Paris, 1998
28
Dubernet. M, Gestion actif-passif et tarification des services bancaires, Economica, Paris, 2000
29
dans les meilleures conditions de rentabilité. Pour ce faire, elle passe par la mesure et
l’analyse des risques financiers et débouche sur des préconisations d’action ».

E. Les missions de l’ALM :

La gestion actif-passif consiste à optimiser le couple risque/ rentabilité, plus précisément :

· La fonction d’utilité de chaque banque reflète ses préférences en matière de couple


rendement / risque ;
· Les combinaisons d’actifs et de passifs que détient chaque établissement bancaire
génèrent un certain niveau de rendement et de risque ;
· Parmi ces combinaisons, la banque choisit celle qui correspond à ses préférences
(aversion au risque, neutralité vis-à-vis du risque, préférence pour le risque);
· La gestion actif-passif représente l’outil qui permet d’atteindre une structure de bilan
conforme aux exigences de la banque en la matière.

En pratique, il s’agit d’un ensemble de méthodes de prévision, d’outils d’analyse des risques
et de techniques de gestion orientées vers la maîtrise des risques financiers.
Par conséquent, la notion de gestion actif-passif comporte :
- Un processus d’évaluation permanant des risques financiers ;
- Un processus de décision permettant de faire face à ces risques.

F. La démarche de l’ALM :

1. Une démarche globale :

Puisque les décisions destinées à atteindre la structure optimale concernent le bilan et le


hors-bilan, la GAP suit une démarche globale. Elle ne doit pas être confondue avec la
gestion de trésorerie qui gère pour compte propre ou pour compte de tiers des positions de
liquidité, taux ou change, mais doit être une structure autonome des relations étroites avec
les différentes structures de la banque.

2. Une démarche prévisionnelle :

La GAP s’inscrit dans une démarche prévisionnelle qui peut être figurée ainsi:
30

Figure 2. La GAP, une démarche prévisionnelle 29

Etape 1 : L’identification et la mesure des risques


La mesure de l’exposition de la banque aux différents risques s’effectue à partir des
expositions de liquidité, de taux et de change.
Cette mesure s’applique à un horizon temporel qui couvre au minimum trois mois et qui
peut atteindre jusqu'à un an.

Etape 2 : Les prévisions de taux d’intérêt et de change


Plusieurs hypothèses surviennent sur les évolutions futures des taux d’intérêt et de change.
Elles prennent en compte les opinions les plus répandues des conjoncturistes et
économistes de la banque. Elles peuvent reposer sur des hypothèses d’évolution très
défavorables dans le but de tester la fragilité de la banque (stress testing).

Etape3 : Les simulations


Les positions et les prix étant déterminés, la marge d’intérêt prévisionnelle est calculée
selon les différentes hypothèses envisagées.
Dans le cas du scénario opposé, le montant estimé des pertes est comparé aux fonds
propres de la banque. Ainsi, l’organe délibérant peut juger si le montant des risques
assumés est acceptable compte tenu des préférences manifestées par les actionnaires.

29
De Coussergues. S, Gestion de la banque du diagnostic à la stratégie, Dunod, Paris, 2002, page 184
31
Etape 4 : Les décisions
Il s’agit de choisir parmi les différentes simulations la plus réaliste mais aussi celle qui
engendrera une rentabilité maximale pour un niveau de risque donné. Ce, au regard des
options stratégiques de la banque pour que les décisions puissent être suivies d’effets.
La gestion actif-passif est un outil d’orientation des décisions. Elle permet d’optimiser la
rentabilité des fonds propres sans mettre l’existence de la banque ou l’équilibre général des
systèmes financiers en danger.
Cependant la GAP intègre certains outils de management, notamment le taux de cession
interne et l’allocation des fonds propres. Ils seront développés dans les prochaines sections.

SECTION 2 : LA GESTION DES MARGES


La politique tarifaire des produits proposés à la clientèle est un des leviers d’action des
gestionnaires de bilan : quelle que soit la motivation d’un réseau, il lui sera impossible de
développer certaines activités ou la vente de certains produits, s’il ne peut offrir à ses
clients une tarification compétitive par rapport à la concurrence.

De ce fait, pour un pilotage efficace, la gestion des marges apparaît comme l’instrument
d’orientation des productions nouvelles le plus puissant.

Dans cette démarche de gestion des marges au service de la gestion de bilan, nous serons
amenés à fixer des taux de cession interne, distinguer marge commerciale et marge de
transformation pour aboutir à une tarification des produits.

2.1 Les taux de cession interne :


A. Définition :

Les taux de cession interne (TCI) sont les taux d’intérêt auxquels les unités commerciales
placent leurs ressources et refinancent leurs emplois auprès d’une unité centralisée
(direction financière, département gestion de bilan etc…)

Ils doivent refléter les prix de marché, c’est -à-dire les taux que l’unité commerciale devrait
payer si, au lieu de s’adresser à l’unité interne en charge de la gestion de bilan, elle devait
s’adosser directement sur les marchés. Ils sont établis selon une méthodologie identique
32
sur les crédits et sur les dépôts et sont référencés par rapport à des taux de marché en
fonction de la maturité des opérations.

Les TCI peuvent être calculés opération par opération pour tous les éléments de bilan
«contractuels» en fonction de la devise, de la génération, de la durée, de la nature des taux
et des options éventuellement attachées. Pour les opérations à échéance, ce taux
correspond au taux de swap, augmenté du coût de liquidité (ce dernier « coût de funding »
peut représenter quelques points de base supplémentaires). Pour les autres éléments de
bilan, dits « à vue », l’échéancier de chaque produit est modélisé et le TCI traduit
l’adossement flux par flux de ces encours30.

B. Rôle des taux de cession interne :

Les objectifs principaux d’un système de taux de cession interne sont les suivants :

- Centraliser au département de gestion de bilan le risque de taux et de liquidité : grâce à


cette centralisation, le gestionnaire de bilan peut consolider toutes les positions de taux de
la banque pour obtenir une position nette et se retourner vers les marchés financiers afin
de couvrir partiellement ou totalement ces positions. Une telle centralisation permet aux
unités commerciales de ne pas s’occuper du problème de la gestion des risques de bilan.

- Influencer la stratégie commerciale de l’établissement. En effet, en modifiant le taux de


cession interne, le centre ALM rend une activité plus ou moins profitable et incite par
conséquent les unités commerciales à développer les activités devenues plus rentables et à
freiner celles qui le sont moins.

C. L’organisation interne :

La mise en place de la gestion actif-passif passe donc par une séparation des responsabilités
entre services opérationnels (centre de profit, collecte et crédit) et fonctionnels (centre
ALM) dans la gestion de la marge d’intermédiation. Il s’agit de l’éclatement notionnel du
bilan en sous-entreprises constituées en centres de profit ou de responsabilité. Dans ce
modèle d’organisation, le département de gestion de bilan joue le rôle de «banque interne»
dont les clients sont les unités commerciales : il centralise tous les dépôts collectés par les
unités commerciales et met à la disposition de ces mêmes unités les fonds nécessaires à
leur activité d’octroi de crédit.

Le mécanisme permettant de mettre en place un prêt auprès d’un client de la banque peut
être schématisé ainsi :

30
De fait, pour les produits non échéancés, il n’existe pas de référence objective ; les taux de cession interne
reflètent les règles de management interne.
33

Figure 3. Transferts entre les différentes entités d’un établissement de crédit

2.2 Marge commerciale et marge de transformation


L’organisation mise en place dans de nombreuses banques vise, en se servant d’un système
de cession interne des fonds, à séparer la part de la marge générée par la commercialisation
des produits et celle provenant de la transformation financière.

La marge commerciale est calculée par différence entre le taux client et le taux
d’adossement notionnel, appelé aussi taux de cession interne. Rappelons que ce dernier
correspond aux conditions de marché de l’argent au moment où la production est engagée.

Cet adossement doit assurer une immunisation contre les risques financiers de taux, de
change et de liquidité.

La marge commerciale se subdivise en deux marges :


- marge commerciale active : c’est l’écart entre le rendement d’un crédit et le prix
d’adossement notionnel des ressources nécessaires à son financement.
- marge commerciale passive : c’est l’écart entre le coût d’une ressource et son prix
d’adossement notionnel.

La marge commerciale sert à rémunérer trois composantes que sont le coût des risques
(risque de crédit, options cachées), les frais de gestion et de structure et la marge nette
(profit).
34
Cette dernière est destinée à rémunérer les fonds propres. Avec un objectif de rentabilité
des fonds propres et une connaissance analytique des différentes catégories des coûts, il est
alors possible de déterminer un objectif sur la marge commerciale ou sur la marge nette.

La marge de transformation est la marge dégagée par le département de gestion de bilan.


Elle est égale à la différence entre les deux prix de cession interne. Par conséquent, elle
dépend totalement et uniquement des mouvements de taux d’intérêt sur les marchés.

Le graphique ci-dessous permet de visualiser les parts respectives des commerciaux et des
financiers dans les marges dégagées.

Figure 4. Décomposition de la marge d’intérêt

2.3 La tarification des produits :


A. Tarification des crédits :
La méthodologie de tarification optimale doit reposer sur le principe général selon lequel le
taux minimum d’un crédit doit couvrir le coût de son refinancement, les coûts de gestion, le
prix des options cachées qu’il comporte, le coût lié au risque de défaillance de l’emprunteur
et une marge nette destinée à rémunérer les fonds propres.
35
1. Coût de refinancement :

La première fonction des produits perçus sur les crédits est la rémunération des ressources
mobilisées par la banque. C’est pourquoi le taux d’intérêt facturé au client doit tenir compte
du coût de la ressource utilisée.

Comme nous l’avons déjà énoncé, le financement à prendre en compte est le financement
notionnel qui adosse chaque flux du financement au flux du prêt. Le coût du refinancement
est donc le taux de cession interne.

2. Coût du risque crédit :

Dans ce cadre, les banques sont obligées d’adapter une approche quantitative de ce risque
en vue de prévenir, avec le plus de certitude possible, les pertes que pourrait engendrer la
détention d’un certain portefeuille d’encours crédit.

La mesure du risque de contrepartie permet, en outre, de construire une politique de prix


ressortant d’une tarification adaptée au risque du débiteur à travers l’intégration du coût du
risque (pertes attendues) dans la facturation des crédits bancaires.

3. Coût des options cachées :

Les options cachées d’un crédit sont les options de remboursement anticipé. Elles peuvent
être évaluées à partir du prix des floors ou collars nécessaires à leur couverture.

4. Coût de fonctionnement :

La tarification de tout crédit doit également prendre en compte le coût de fonctionnement


c’est -à-dire les frais généraux consommés par les agences lors du processus d’octroi des
concours bancaires.

Ils regroupent les divers coûts de gestion et de fonctionnement dont l’établissement doit
disposer pour assurer sa fonction d’intermédiaire. Sans engager ces frais le banquier ne
peut octroyer des crédits. C’est pourquoi, la direction générale par le biais de sa direction
du contrôle de gestion alloue annuellement des budgets destinés à couvrir ces charges.
36
5. Coût des fonds propres :

Le prix du crédit doit nécessairement intégrer une marge qui servira à rémunérer les fonds
propres prudentiels (ou économiques) alloués pour absorber les pertes inattendues. Le coût
des fonds propres est déterminé en interne (par les actionnaires).

B. La tarification des dépôts :

De façon symétrique à la tarification des crédits, le taux minimum d’une ressource doit
correspondre au taux de son réemploi sur le marché, diminué des frais de gestion, du coût
des options cachées, de la rémunération des fonds propres mobilisés pour couvrir le risque
opérationnel et d’une marge d’intérêt.

Il faut noter que le risque de contrepartie est parfois ajouté, partant du principe que si
l’entité était une filiale, elle replacerait ses dépôts sur le marché interbancaire avec un
risque de contrepartie.

On voit bien qu’en effectuant une analyse des marges de chaque activité, de chaque
produit, de chaque marché, l’établissement donne à son réseau les bonnes incitations,
celles qui lui permettent de développer son activité dans des conditions cohérentes avec les
exigences des créanciers et des actionnaires.

Dans cette optique, il est intéressant que la transformation financière corrige certaines
distorsions de répartition du résultat commercial pur. Et cette intervention se fait par le
biais des taux de cession interne.

En conclusion, nous pouvons dire que, outre le fait qu’il so it un outil d’analyse des marges,
le TCI est en effet un instrument de partage des résultats entre les centres de profit.
37
SECTION 3 : L ’ALLOCATION DES FONDS PROPRES31

Quelles que soient les mesures prises, il subsistera toujours des risques qui se traduiront,
directement ou indirectement, par des pertes. Ces pertes, dites « attendues » doivent
normalement être absorbées par le bénéfice courant de l’activité. Mais ce bénéfice peut
s’avérer insuffisant pour couvrir des pertes anormales ou dites « inattendues » .C’est donc
le rôle des fonds propres, avoirs des actionnaires, de les absorber afin d’éviter la défaillance
de l’établissement.

La question cruciale est alors d’estimer le montant des fonds propres aptes à absorber
toutes les pertes potentielles qui risquent de survenir avec une probabilité donnée.

Le niveau de ces fonds propres peut être imposé par la réglementation, ou déterminé par la
banque elle-même en fonction de ses propres estimations.

Il convient ensuite d’allouer ces fonds propres de manière rationnelle entre les différentes
activités en fonction d’objectifs clairement formulés : rentabilité immédiate, investissement
a long termes, croissance, présence sur un marché déterminé, rôle social ou politique, etc.

Cette démarche implique des outils de gestions : un système d’allocation des fonds propres,
la tarification de produits et un système de cession interne des capitaux

La gestion de ces outils est souvent cellule à la cellule ALM (gestion actif-passif).

3.1 L’allocation Economique des fonds propres :

Les fonds propres sont constitués principalement de trois classes selon les accords de Bâle I
(1988):

- Les fonds propres de base (tiers 1):


Appelés aussi le « noyau dur », ils comprennent : Le capital social ou assimilé32, les réserves
et le report à nouveau.
-Les fonds propres complémentaires (tiers 2):
Sont composés des fonds de garantie, des provisions, des réserves latentes, des titres et des
emprunts subordonnés supérieure à 5 ans.
-Les fonds propres sur-complémentaires (tiers 3):
Comprennent les emprunts subordonnés dotés d’une maturité supérieure à 2 ans ainsi que
les bénéfices intermédiaires du portefeuille de négociation à deux ans.

31
Source : Antoine Sardi, management des risques bancaires, Afges, Paris,2002.
32
Il englobe : actions, certificats d’investissement, actions à dividendes prioritaires etc.
38

Tableau 1. Classement des fonds propres

A. Le niveau des fonds propres :


Le niveau des fonds propres est délicat à déterminer et soumis à des intérêts
contradictoires.

· Pour les autorités de contrôle bancaires le minimum est de 8% par rapport au risque
pondéré. Mais comme son nom l’indique, ce n’est qu’un minimum, ne serait-ce que
pour procurer un volant de sécurité, il doit être supérieur.
· Pour les marches financiers guidés par les agences de rating, le niveau élevé des
fonds propres est un élément de sécurité c’est un facteur important pour le coup de
refinancement puisque meilleur est l’appréciation des marchés, plus faible sera le
cout il pousse donc à leur hausse.
· Pour les actionnaires très sensibles à la rémunération de leur avoir, il est clair que,
par un effet mécanique, plus faible sont les fonds propres meilleur est la rentabilité
pour un même bénéfice. Il poussera donc à la baisse si c’était le seul facteur à
prendre. Mais le facteur sécurité pousse à l’augmentation des fonds propres pour
améliorer la solvabilité et l’accès financier.

B. La protection des fonds propres :

1. du provisionnement ex-post au provisionnement ex-ant :

Les pertes « attendues », c’est-à-dire probable est mesurables, devraient être provisionnées
et inclues dans la tarification. Les fonds propres ont pour objet de faire face aux pertes dites
« inattendues » : pertes potentielles maximum encourues avec un degré de probabilité
donné. La première protection des fonds propres est donc un système saint de
provisionnement de toutes les pertes attendues.
39
Lors de l’octroi de nouveaux crédits, une banque sait qu’il existe un risque, donc une
probabilité de perte. Si ce crédit est rattaché à une catégorie suffisamment vaste, avec un
historique consistant, elle peut alors, avec une probabilité forte, savoir quel sera le montant
de la perte. Alors pourquoi attendre que cette perte se produise ? Ce qui est le système
traditionnel de provisionnement ex-post : la provision constatée lorsqu’elle est avérée.

De plus en plus de banques, est notamment anglo-saxonnes, continentes de cette réalité


économique, pratiquent le provisionnement ex-ant dit aussi « a la production ».

Des qu’un crédit est accorde, une provision est constatée pour le montant estimée de la
perte. Ce qui permet de s’assurer que les produits constatés aujourd’hui hui et les
dividendes distribués, ne seront pas remis en question demain par les pertes prédictibles.

Ce qui permet également d’inclure, de manière explicite cette perte dans la tarification.
Cette méthode découle implicitement du nouveau ratio de solvabilité.

2. le placement des fonds propres :

Les fonds propres peuvent faire l’objet d une gestion spécifique : placement dans l’outil de
production, dans des titres a long terme ou l’immobilier. Dans les économies

Inflation il est courant d’investir une partie des fonds propres dans une monnaie forte pour
protéger le ratio de solvabilité.

C. Les fonds propres réglementaires, les fonds propres économiques :

Les fonds propres réglementaires sont définis par les autorités de contrôle bancaires. Ils
comprennent les fonds propres de base, ou tiers 1 (essentiellement le capital et les
réserves), et les fonds propres réglementaires, ou tiers 2 (essentiellement les emprunts
subordonnées et autres fonds disponibles pour absorber les pertes).

Les fonds propres économiques peuvent comprendre, outre les fonds propres
réglementaires, d’autres fonds qui ne sont pas reconnus par les autorités mais que la
banque estime disponibles pour absorber les pertes. A titre d’exemple, les plus values sur
des titres rapidement réalisables ou certaines dettes subordonnées qui ne remplissent pas
les critères d’éligibilité réglementaires peuvent être inclus dans cette catégorie.

Le ratio de solvabilité sera le rapport entre les fonds propres au numérateur et les risque
pondérés au dénominateur d’allocation des interne est spécifique a chaque banque en
fonction des ses objectifs et doit être égal au moins a 8%.

D. Les différents systèmes possibles :

Dans un système d’allocation interne, la banque affectera ses fonds propres aux différentes
activités en fonction des besoins exprimés (le souhaitable) et des disponibilités (le possible).
40
D’où parfois des arbitrages délicats qui devraient se faire en fonction de deux critères : la
rentabilité de l’activité et les objectifs stratégique.

Le processus d’allocation des interne est spécifique à chaque banque en fonction des ses
objectifs et de son degré de sophistication.

1- dans le système le plus simple, la banque adoptera la définition des fonds propres et la
pondération des risques réglementaires. Ainsi, un client, quelle que soit sa qualité, sera
pondéré à 100% et une banque à 20%.

2- mais la banque peut estimer, à juste raison, que cette mesure forfaitaire est grossière.
Elle estime disposer d’une mesure plus fine qui différencie mieux les risques et lui permet
d’attribuer un taux de pondération de 20% à un client d’une grande qualité et un taux de
100% à une banque de mauvaise qualité. Elle peut également prendre en comptes des
risques qui sont ignorés dans le ratio de solvabilité actuel tels le risque opérationnel ou le
risque de taux d’intérêt dans le portefeuille bancaire.

3 - enfin, elle peut inclure dans le numérateur des fonds qui ne sont pas reconnus dans le
ratio solvabilité mais qu’elle estime disponibles économiquement pour couvrir les pertes.

Ces deux derniers systèmes sont une allocation économique des fonds propres et serviront
à calculer la rentabilité de chaque secteur d’activité et calculer le ratio de solvabilité
économique. Il conviendra bien entendu, de continuer en parallèle de calculer le ratio de
solvabilité réglementaire.

E. Un exemple d’allocation des fonds propres :


Dans cet exemple, la banque est divisée en 6 centres de profit. La consommation des fonds
propres est égale aux risques pondérés de chaque activité multipliés par 8%. Ces risques
pondérés peuvent être les taux réglementaires ou les taux internes.

Les résultats de ce cas d’école peuvent être diversement interprétés :

1- excellent résultat de la salle de marche et de la gestion des fonds mais ils sont volatiles
car dépendants des conditions de marché.

2-la monétique est déficitaire mais il est impossible de la supprimer ; actions à faire :
réduction des coûts par une mécanisation accrue, tarification plus élevée des services.

3-les performances de la banque de détail sont médiocres ; il convient d’en rechercher la


cause : mauvaise tarification, concurrence agressive, provisions trop élevées ; et de
rechercher également les remèdes.

L’intérêt de ce système est de comparer les différentes performances à partir d’un critère
commun qui est celui des fonds propres consommés.
41
F. Les avantages d’un système d’allocation des fonds propres :
L’existence de ce système procure des avantages :

· Stratégiques :
Ce système permet une vision interne des risques contribuant ainsi à l’amélioration de la
qualité et de la rentabilité du portefeuille.

Permet de comparer la rentabilité des différentes activités tenant compte des risques.
Permet les arbitrages entre les activités : développer, conserver, arrêter.

· Opérationnels :
Tarification qui permet d’optimiser la rentabilité des fonds propres par rapport aux risques.
Indicateur efficace de suivi des performances et de consommation des fonds propres.

C’est un élément déterminant dans l’appréciation que les agences de rating et les
investisseurs portent sur l’établissement ; ils y voient un élément de sécurité.

· Réglementaires :
L’évaluation interne des fonds propres sera une obligation réglementaire dans le ratio de
solvabilité (plier 2). Le système interne permettra le dialogue avec l’autorité de contrôle.

G. Les différentes formes d’allocation :


Les fonds propres peuvent être alloués de manière réelle ou notionnelle :

a- allocation sous forme de titre dans des filiales.


b- allocation notionnelle, affectation des fonds propres aux activités en fonction du
niveau de risque.

H. La rémunération des fonds propres :


Le taux de rémunération des fonds propres est déterminé par chaque banque en fonction
de ses objectifs et de la volonté des actionnaires. Il est clair que ce taux doit être supérieur à
celui des obligations du Trésor à long terme. Il est fixe avant ou après impôts.
42
Conclusion :

La Gestion Actif-Passif consiste en une philosophie de gestion tenant compte


simultanément des caractéristiques des actifs et des passifs bancaire. C’est une démarche
structurée, consistant à optimiser la rentabilité et les risques engendrés par les opérations
du bilan et du hors-bilan, en vue de réaliser des objectifs clairement identifiés dans un
environnement réglementé, complexe et rendu incertain sous l’effet des différents risques.

La tarification est l'outil principal d’orientation et déploiement de la stratégie commerciale


d’un établissement de crédit, sa mise en place à travers notamment les taux de cession
interne, passe par la séparation des responsabilités entre services opérationnels (centre de
collecte et crédit) et fonctionnels (centre ALM).

Le taux de cession interne est le taux de transfert des liquidités d'un centre de collecte à un
centre de crédit. Ce taux doit être celui auquel la banque fait face lorsqu’elle doit se
refinancer sur les marchés.

Les fonds propres sont une ressource rare qu’il convient de bien gérer. Toutes les activités
de la banque ont besoin de cette ressource, mais dans des proportions différentes selon
leurs niveaux de risque. Donc, il faut allouer à chaque activité de la banque, une partie des
fonds propres en fonction du risque.

Une allocation optimale des fonds propres permet à l’établissement d’absorber les pertes
conjoncturelles qui n’auraient pas été prises en compte dans les tarifications successives. Il
se protège ainsi de sa propre faillite, c’est en cela qu’elle constitue une garantie pour les
créanciers.

Toutefois, la gestion actif passif doit être en mesure d'identifier tous les risques d'un côté,
et d'avoir des outils à la fois exacts et rapides pour les mesurer. Tel sera l’objectif du
chapitre suivant.
43

DEUXIEME CHAPITRE

L’EVALUATION DES RISQUES FINANCIERS

Au cours de la dernière décennie, la gestion des risques financiers dans les banques, a
connu une évolution sans précédent suite à l’accroissement de l’instabilité des marchés qui
a contribué à augmenter la volatilité des résultats bancaires.

D’abord la notion de risque elle-même s’est élargie, englobant désormais une grande
variété d’éléments qui auparavant n’était pas considéré. De plus, les pressions
grandissantes des institutions réglementaires et des investisseurs, ont fait apparaître la
nécessité du suivi et de la gestion de ces risques par les banques.

La Gestion Actif-Passif (ALM) s’est vu donc, confier la mission de maîtriser dans des limites
consciemment déterminées les conséquences négatives éventuelles des risques financiers,
principalement le risque de liquidité, de taux et de change, par l’utilisation d’une approche
méthodique consistant dans un premier temps, à identifier les différents facteurs et sources
des risques ; ensuite en utilisant des méthodes et des techniques permettant à des degrés
divers, de mesurer ces risques et enfin de mettre en place les actions de couverture
adéquates, destinées à ramener les risques en question dans des limites supportables au vu
des contraintes réglementaires ( contraintes externes ) et de celles propres à la stratégie de
l’établissement ( contraintes internes ).
44

Aussi, ce troisième chapitre traitera de ces notions à travers quatre sections, c’est ainsi
que :
· Les trois premières sections, après avoir identifié les risques de liquidité de taux
d’intérêt et de change dérouleront les différentes méthodes et techniques utilisées
pour les mesurer.
· La quatrième section, présentera les diverses techniques de couverture de ces
derniers.
45
SECTION 1 : RISQUE DE LIQUIDITE

Le risque de liquidité, ou plutôt d’illiquidité, représente pour une banque « l’impossibilité de


pouvoir faire face, à un instant donné, à ses engagements ou à ses échéances, par la
mobilisation de ses actifs »33. Il s’agit d’un risque issu de la transformation opérée par la
banque et se manifeste lorsque la durée des ressources disponibles est globalement plus
courte que celle des emplois qui en sont faits. Or la transformation d’échéances est
inhérente à l’activité bancaire. L’ajustement exact des actifs et des passifs ne peut donc être
établi.

Il est alors nécessaire de déterminer les besoins de financement et d’évaluer, en combien


de temps et à quel prix la banque pourra respecter ses engagements et éviter le manque de
liquidité, équivalant à la cessation de paiement.

1.1 L’importance de la liquidité :


La liquidité d’une banque est considérée comme la capacité de celle -ci à financer ses actifs
et à rembourser ses engagements (i.e. le passif) au moment où ces financements et ces
remboursements apparaissent. Elle revêt une importance non négligeable aussi bien sur le
plan micro-économique que sur le plan macro-économique.

Sur le plan micro-économique, une banque ne peut pas survivre sans liquidité. En effet, la
banque a besoin d'argent pour couvrir toutes ses obligations à temps. Sur le plan macro-
économique, la liquidité est cruciale pour le système bancaire dans son ensemble. Si une
banque devient illiquide, cela signifie qu'elle est incapable de financer ses emprunteurs et
de rembourser ses créanciers. Par conséquent, ils seront incapables, à leur tour, de remplir
leurs obligations envers d'autres créditeurs ; condition suffisante pour provoquer un « effet
domino »34 dans le système financier du pays.

1.2 L’enjeu du risque de liquidité :


La liquidité joue un rôle majeur dans la gestion d'un établissement de crédit. En premier
lieu, les banques sont soumises à une réglementation prudentielle qui leur impose de
détenir un minimum d’actifs liquides pour, à la fois, constituer les réserves obligatoires et
respect er le ratio de liquidité. Mais outre ces obligations réglementaires, elles doivent

33
AUGROS J-C. et QUERUEL M., Risque de taux d’intérêt et gestion bancaire, Economica, Paris, 2000, page 15.
34
Réaction en chaîne provoquant une série de catastrophes.
46
également détenir des liquidités suffisantes pour faire face aux demandes de retrait de la
part des déposants et de crédit de la part des clients emprunteurs.

La crise de liquidité est la manifestation du risque de liquidité. Autrement dit, c’est une
situation où la banque devient illiquide, c’est-à-dire incapable de faire face à une demande
massive et imprévue de retraits de fonds émanant de sa clientèle ou d’autres
établissements de crédit. Cette situation est exceptionnelle mais doit rester constamment
dans l'esprit du banquier.

Pour être en mesure de faire face à ses obligations en matière de liquidité, une banque doit
détenir des actifs liquides pouvant être convertis en monnaie rapidement et sans pertes
excessives en capital.

Les actifs liquides étant moins rémunérateurs que les actifs à maturité plus longue, la
gestion du risque de liquidité consiste à trouver un équilibre entre le respect des
engagements réglementaires ainsi que vis-à-vis de la clientèle et l'objectif de maximisation
de la marge d’intérêts.

1.3 Mesure du risque de liquidité :


La modélisation de la liquidité suppose d’étudier en détail chaque poste du bilan afin de
déterminer son degré de liquidité pour les actifs et d’exigibilité pour les passifs.

Les actifs peuvent être classés grossièrement en quatre catégories selon leur plus ou moins
grande liquidité35 :
- les plus liquides sont composés du cash et des titres d’état ;
- viennent ensuite les actifs pour lesquelles il existe un marché organisé, tels que les titres
d’action et les emprunts interbancaires ;
- les crédits à la clientèle qui, selon les pays et selon le type de crédit, peuvent être
directement vendus, avec plus ou moins de facilité, sur un marché ou via des opérations de
titrisation ;
- les participations et tous les emplois difficiles à céder.

Les passifs, quant à eux, sont classés selon leur degré d’exigibilité :
- les refinancements auprès de la Banque Centrale (refinancements qui dépendent donc de
la politique monétaire);
- les refinancements interbancaires ;
- les dépôts de la clientèle ;
- les lignes de refinancement, les emprunts à long terme et le capital de la banque.

35
Le terme « liquidité » est pris au sens de « marché », il exprime la possibilité de vendre un actif sur un
marché, rapidement et sans perte en capital.
47
Les facteurs influençant la liquidité des actifs et l’exigibilité des passifs pour une banque
sont d’origines diverses. Certains dépendent de la banque, tels que la politique commerciale
et tarifaire, la solidité financière… etc. D’autres sont exogènes et incluent la conjoncture
économique, la liquidité des marchés de capitaux, le comportement des clients… etc.

Le hors-bilan comprend des engagements conditionnels tels que les garanties financières.
Ces engagements sont liés au contexte économique via le taux de défaut des clients à qui
ces garanties ont été accordées. On trouve également dans le hors-bilan des instruments
financiers (swaps, options,…) : ces produits peuvent faire l’objet d’appel de marge, de fin
anticipée et donc avoir un impact significatif sur la liquidité de la banque.

La mesure du risque de liquidité se fait par différentes techniques, la plus importante étant
celle des impasses ; celle-ci sert à évaluer les besoins de liquidité futurs ou, au contraire, les
excédents de liquidité à venir. Quant aux autres techniques, elles viennent compléter et
améliorer l’information fournie par la première à travers des indicateurs comme l’indice de
transformation et le surplus de base.

A. Les impasses en liquidité :

L’impasse en liquidité représente la différence entre les encours de passifs et d’actifs pour
toutes les dates futures, telles qu’on peut les projeter aujourd’hui. On parle, dans ce cas,
d’impasse « en stocks ». Une impasse positive représente un excédent de ressources et une
impasse négative représente un déficit.

Impasse en stocks = encours passif – encours actif

On peut aussi déterminer l’impasse par la différence entre les variations des passifs et actifs
pendant une période donnée. C’est une impasse dite « en flux ».

Impasse en flux = tombées actifs – tombées passifs

Les impasses en stocks sont nécessairement identiques en valeur absolue aux impasses en
flux cumulées depuis l’origine.

Pour calculer l’impasse, on doit établir un profil d’échéance sous forme de tableau qui
classe les actifs et passifs selon leur durée restant à courir, tout en veillant à ce que les
classes d’échéances soient plus fines (étroites) pour les maturités proches, car c’est le
risque de liquidité immédiate qui doit être mesuré. Les tableaux ci-dessous illustrent ces
définitions avec des données simples.
48
Période D Passifs Actifs Impasses en stocks

Aujourd'hui 31500 31500

1jour £ D < 1 semaine 26700 27300 -600

8jours £ D < 1 mois 20300 22300 -2000

1mois £ D < 3 mois 11700 16900 -5200

3mois £ D < 6 mois 5900 12700 -6800

6mois £ D < 1 an 3900 10300 -6400

1an £ D < 2 ans 2900 6900 -4000

2ans £ D < 5 ans 1500 4000 -2500

Plus de 5 ans 0 0 0

Tableau 2. Profil d’échéances et calcul d’impasses en stocks

Période D Tombées passifs Tombées actifs Impasses en flux Impasse cumulée

Aujourd'hui
1jour £ D < 1 semaine 4800 4200 -600 -600

8jours £ D < 1 mois 6400 5000 -1400 2000

1mois £ D < 3 mois 8600 5400 -3200 5200

3mois £ D < 6 mois 5800 4200 -1600 6800

6mois £ D < 1 an 2000 2400 400 6400

1an £ D < 2 ans 1000 3400 2400 4000

2ans £ D < 5 ans 1400 2900 1500 2500

Plus de 5 ans 1500 4000 2500 0

TOTAL 31500 31500

Tableau 3. Profil d’échéances et calcul d’impasses en flux

L’ampleur des décalages donne, sur toute la période couverte par le profil des impasses,
une image synthétique de la situation globale de liquidité du bilan, c’est-à-dire de son degré
de « consolidation ». Divers cas de figure sont possibles :
49
· Le bilan est « consolidé » si les actifs et passifs s’amortissent au même rythme c’est-à-dire
si le bilan est équilibré en liquidité.
· Le bilan est « sur-consolidé » si les actifs s’amortissent plus vite que les ressources. Un
excédent de ressources est alors dégagé et disponible pour le financement des nouveaux
emplois.
· Le bilan est « sous-consolidé » si les actifs s’amortissent plus lentement que les ressources.
Dans ce cas, des financements nouveaux sont requis pour combler l’écart avec les actifs en
place en sus des financements des actifs nouveaux.
Ces différentes situations sont résumées dans les schémas ci-dessous, qui représentent des
échéanciers d’évolution des emplois et des ressources dans une hypothèse de « fonte » du
bilan, c'est-à-dire sans incorporation des productions nouvelles.

Figure 5. La consolidation du bilan36

B. La méthode des nombres (l’indice de transformation) :

Cette technique vise à mesurer l’ampleur de la transformation opérée par la banque. Elle
consiste à pondérer les actifs et passifs par la durée moyenne de chaque classe, puis à
calculer un indice de transformation (ou de liquidité) égal à :

å des passifs pondérés / å des actifs pondérés

Un indice supérieur à 1 signifie que la banque emprunte plus long qu’elle ne prête et plus
l’indice est faible, plus la banque transforme des passifs courts en actifs longs. Un indice
égal à 1 indique que les passifs et les actifs concordent.

36
BESSIS J., Op. Cit., page 103.
50
Tombées Tombées Pondération Passifs Actifs
Période D
Passifs Actifs (en durée pondérés pondérés
annuelle)
1jour£ D < 1 semaine 4800 4200 0,01 48 42
8jours £ D < 1 mois 6400 5000 0,05 320 250
1mois £ D < 3 mois 8600 5400 0,16 1376 864
3mois £ D < 6 mois 5800 4200 0,37 2146 1554
6mois £ D < 1 an 2000 2400 0,75 1500 1800
1an £ D < 2 ans 1000 3400 1,5 1500 5100
2ans £ D < 5 ans 1400 2900 3,5 4900 10150
Plus de 5 ans 1500 4000 7,5(1) 11250 30000

TOTAL 31500 31500 23040 49760

(1) : Durée forfaitaire des échéances supérieures à 5 ans : 7 ans et demi.

Tableau 4. Calcul de l’indice de transformation

Indice de liquidité = 23040 / 49760 @ 0,46

Cette approche par indice synthétique donne une indication du risque de transformation
des établissements. Notons, toutefois, que l’observation de cet indice est probablement
plus utile en tendance qu’en valeur absolue.

C. Le surplus de base :

Le surplus de base mesure le coussin de liquidité constitué par les actifs liquides pour
couvrir les besoins de financement journaliers. Il est égal à l’actif liquide duquel on déduit le
passif exigible (ou journalier).

Surplus de base = Actif liquide – Passif exigible

L’actif liquide comprend tous les actifs ayant une échéance imminente ou pouvant être
transformés en cash sans générer des moins-values intolérables. On peut citer comme
exemple :

Les encaisses, le solde du compte Banque Centrale, les instruments du marché monétaire
venant à échéance dans moins d’un mois, les excédents de réserve…

Le passif exigible ou journalier comprend les dettes à très court terme, telles que : les
emprunts à 24 heures, les mises en pension, les emprunts à la Banque Centrale et les
dépôts à échéance inférieure à un mois.
51
Un surplus de base positif signifie qu’une partie des actifs liquides est financée par des
ressources à plus long terme. La banque dispose donc d’un surplus de liquidité.

Un surplus de base négatif signifie que la banque finance une partie de ses actifs à terme
par des passifs courts.

Le surplus de base est un instrument de gestion de liquidité journalière. Il est maintenu à un


minimum positif selon la taille de la banque et selon son appréhension des problèmes de
liquidité. Un surplus positif va permettre à la banque de faire face aux variations de liquidité
journalière

Actifs liquides Montant


Encaisses et solde auprès des banques étrangères 300
Solde à la Banque Centrale net des réserves 700
Titres du gouvernement et de ses agences (placements) 8.000
Position du département de commerce des titres gouvernementaux 2.000
Avances aux branches à l’étranger (1) 400
Avances aux filiales (1) 500
Avances à court terme (1) 6.000
Prêts aux courtiers en valeurs mobilières 7.000
Excédents de réserves vendus à long terme 2.000
Total (A) 26.900

Passifs exigibles
Banque Centrale 100
Excédents de réserves achetées (moins la portion fixe) 13.000
Conventions de rachats 7.000
Dépôts à terme (non compris les dépôts d’épargne) (1) 400
Excédents de réserves achetées à long terme (1) 2.000
Dépôts des branches au siège social 2000
Total (B) 24.500

Surplus de base 2400


(1) : venant à échéance dans moins d’un mois

Tableau 5. Exemple de calcul du surplus de base37

37
GOUSLISTY H. « Gestion des liquidités dans les banques », Revue Banque, n° 533, page 64.
52
1.4 Les problèmes spécifiques de construction des impasses
Le calcul des impasses pose un certain nombre de problèmes pratiques concernant le
traitement de certains postes. La construction de l’impasse suppose que tous les actifs et
passifs ont une maturité bien connue. Certes la plupart des encours ont une échéance
contractuelle mais il reste que certains d’entre eux sont sans échéance, et d’autres ont une
échéance incertaine.

Dans de tels cas, il convient d’adopter des conventions, émettre des hypothèses, ou baser le
choix des maturités sur des analyses statistiques. Il s’agit notamment des dépôts à vue, des
comptes d’épargne, des engagements de hors-bilan, des encours à échéance incertaine
(découvert….), des fonds propres et des flux d’intérêts.

A cela s’ajoute la problématique des productions nouvelles. Faut-il intégrer l’activité


nouvelle dans le calcul de l’impasse et adopter, par conséquent, l’hypothèse de poursuite
d’activité ou suffit-il de se contenter des actifs et passifs existants pour obtenir des
impasses statiques qui donneront une image de la situation sous l’hypothèse de cessation
d’activité ?

A. Les ressources à vue :

Les ressources à vue tels les comptes chèques, les comptes courants, les comptes sur livrets,
les plans d’épargne logement, sont des comptes sans stipulation de terme et leur
traitement est un problème récurrent en gestion ALM, en raison d’un manque de consensus
sur ce sujet. Il existe en gros deux conceptions :

- une vision « prudente » qui met l’accent sur l’absence de maturité contractuelle de ces
comptes et qui les rend intrinsèquement volatils. Immédiatement exigibles, il serait
imprudent de les considérer comme des ressources longues. On pourrait donc considérer a
priori que leur échéance est immédiate.

- une vision « réaliste » qui prend pour argument la loi des grands nombres pour dire que,
une fois les comptes individuels agrégés, l’encours global des DAV et des autres comptes à
vue fait preuve d’une grande stabilité, ce qui permet de considérer ces ressources comme
longues.

B. Les encours à échéance incertaine :

Certains crédits comme les découverts ont une maturité courte mais, étant régulièrement
renouvelés, ils engagent la banque autant que des crédits à long terme. D’autres crédits, et
bien qu’ils aient une échéance contractuelle, comportent des clauses de remboursement
anticipé, ce qui rend leur échéance effective incertaine. L’exemple typique est celui des
crédits immobiliers.
53

C. Les engagements hors-bilan :

Les engagements conditionnels, à l’exemple des lettres de crédit et des garanties


financières, représentent des sorties de trésorerie potentiellement importantes, et ce dans
la limite des plafonds d’autorisation pour chaque contrepartie. Les engagements donnés
sont contractuels, mais les tirages s’effectuent sur l’initiative du débiteur, ce qui pose
problème quant à la date et le montant des utilisations. La banque peut être en mesure de
déterminer un niveau «normal» de sorties à partir d’estimations sur la base des
constatations passées, et voir ensuite dans quelle proportion ces flux pourraient augmenter
en période de tension.

D. Les fonds propres :

Les fonds propres sont supposés rester indéfiniment dans le bilan et n’ont donc pas de
maturité définie. Ils soulèvent une autre complication, relative à l’estimation de leur
montant. En effet, les fonds propres de la banque sont assujettis à la réglementation
prudentielle, ce qui crée des besoins en capitaux supplémentaires si le bilan est en
croissance. Il est donc nécessaire de prévoir ces besoins et de faire varier les fonds propres
en conséquence.

E. Les flux d’intérêt :

Les intérêts posent une difficulté technique de calcul des montants et de positionnement
dans le temps des flux de liquidité correspondants (différents des flux comptables d’intérêts
courus). En effet, l’équilibrage du bilan suppose que les flux d’intérêts et les résultats mis en
réserve soient anticipés. Le problème est que les intérêts courus ne coïncident pas avec les
encaissements ou les décaissements.

F. L’incorporation des productions nouvelles :

Le profil d’échéances peut être déterminé soit dans l’hypothèse de « cessation d’activité »,
c'est-à-dire à l’exclusion de tout encours ou emprunt nouveaux, soit dans une hypothèse
tenant compte des productions nouvelles estimées. Le profil d’échéances obtenu en
incorporant les productions nouvelles (appelé échéancier dynamique) diffère de celui traité
dans l’hypothèse de fonte de bilan (échéancier statique).

En effet, la projection des productions nouvelles est nécessaire pour évaluer la totalité des
besoins de liquidité prévisionnels. Cependant, il serait souhaitable de ne pas les intégrer dès
le départ dans les impasses car les encours et les emprunts nouveaux sont incertains
(prévisions) alors que ceux existants sont plus exacts.
Les projections globales (encours existants et productions nouvelles) sont réalisées dans des
buts de simulation
54
1.5 Coût de la liquidité :
Pour éviter le risque d’illiquidité, une banque a intérêt à évaluer ses besoins en liquidité.
Pour cela, elle doit prévoir la demande des prêts et le volume des dépôts en tenant compte
du changement éventuel dans le comportement des emprunteurs et des déposants. Les
besoins de liquidité devant être comblés, la banque doit aussi prévoir les taux d’intérêt
futurs car le taux à payer pour se refinancer est aujourd’hui incertain.
En fait, le coût des financements ne dépend pas uniquement des taux futurs -représentés
par une courbe de taux38-. Il dépend également du coût de la liquidité qui, quant à lui, est
fonction de la qualité de signature de la banque. Généralement, le coût de la liquidité est
représenté sous la forme d’une prime positive par rapport à la courbe des taux et qui croît
avec l’échéance.

En théorie, la prime de liquidité correspond au surcoût qu’engendre le risque de défaut. Elle


est donc égale à la perte moyenne imputable au défaut de la contrepartie, cette perte
moyenne étant le produit de la probabilité de défaut par le montant emprunté. Comme la
probabilité de défaut croît avec la durée du prêt, cette prime s’élève avec l’échéance. On en
déduit l’allure de la prime de liquidité et son positionnement par rapport à la courbe des
taux « sans risque ».

Figure 6. Courbe des taux et prime de liquidité

Le coût des financements pour la banque est égal donc au taux du marché « sans risque »
augmenté de cette prime, ou coût de la liquidité. En fonction de son degré d’aversion au
risque, la banque pourra décider de payer le plein prix et éviter ainsi entièrement le risque

38
La courbe des taux est une représentation graphique avec en ordonnées les taux et en abscisses les
échéances. Elle représente la structure par échéances des taux courants. Elle permet, sous des hypothèses
bien identifiées, d’inférer les anticipations sur les taux futurs et de mesurer les taux d’actualisation.
55
ou, dans le cas où elle a des préférences pour le risque (cela dépend des actionnaires !), elle
choisira d’en assumer une partie et payer moins.

Il faut noter que l’illiquidité engendre divers dommages pour la banque :

- manquer l’occasion d’acheter des actifs profitables ;

- être obligée de vendre des actifs à perte ;

- être dans l’impossibilité de respecter ses engagements de prêter ;

- être incapable de renouveler à l’échéance les fonds qu’elle a empruntés si le marché est
au courant de ses problèmes de liquidité ;

- être obligée d’avoir recours à la banque centrale ;

- payer des taux d’intérêt élevés pour reconstituer la liquidité.

La reconstitution de la liquidité comporte aussi un risque de taux d’intérêt. Pour expliquer,


supposons qu’un établissement réalise une opération de transformation « placement long –
emprunt court ». Outre le risque de liquidité, cette opération comporte un risque de taux
d’intérêt car les emprunts à court terme doivent être renouvelés à des taux incertains. Un
moyen d’éliminer ce risque est de swapper le taux court des passifs pour servir au passif un
taux fixe.

Cette opération neutralise le risque de taux global. Son coût est la marge à payer pour
mettre en place le swap de taux. Le coût de la liquidité peut être assimilé donc au coût des
swaps augmenté de la prime de risque relative à la qualité de la signature de la banque.
Comme des swaps peuvent être réalisés sur plusieurs échéances, il est possible de
construire à partir des swaps la structure par terme des coûts de la liquidité bancaire.

De même qu’une liquidité insuffisante, une abondance de liquidité a aussi un coût «caché».
Une surliquidité équivaut à un manque à gagner dans la mesure où une partie importante
des ressources -le plus souvent rémunérées- finance des emplois non ou peu
rémunérateurs - car investis à court terme-.

1.6 Mesure de sensibilité :


Une position excédentaire en liquidité expose la banque à un risque de baisse du coût de la
liquidité. Inversement, un déficit de ressources l’expose à une hausse de ce coût. Pour
éliminer ce risque, la banque doit se consolider, c'est-à-dire clôturer ses positions.

La mesure de sensibilité consiste à apprécier les effets, sur les résultats courants de la
banque, de la couverture de son risque de liquidité. Pour cela, des hypothèses peuvent être
faites quant à l’évolution du coût de la liquidité.
56
SECTION 2 : RISQUE DE TAUX D’INTERET

Le risque de taux d'intérêt réside dans la vulnérabilité de la situation financière d'une


banque à une évolution défavorable des taux d'intérêt. Accepter ce risque est quelque
chose d'inhérent à l'activité bancaire et peut constituer une source importante de
rentabilité et de valorisation du capital-actions. Cependant, un risque excessif peut
représenter une menace substantielle pour les bénéfices et les fonds propres d'une banque.

Aussi, nous allons au cours de cette section, identifier les principales formes du risque de
taux d'intérêt auxquelles les banques sont généralement exposées et présenter certaines
méthodes utilisées pour sa mesure.

2.1 Identification du risque de taux d'intérêt :


Le comité de Bâle, dans son document consultatif « Principles for the Management and
Supervision of Interest Rate Risk » de Janvier 2001, considère les 4 types de risque de
taux suivants :

A. Risque de révision de taux ( Repricing risk ) :

En tant qu'intermédiaires financiers, les banques sont exposées de plusieurs manières au


risque de taux d'intérêt. La première, résulte de différences de concordance dans
l'échéance (pour les taux fixes) et le renouvellement des conditions (pour les taux variables)
des positions de l'actif, du passif et du hors-bilan d'une banque. Si de tels décalages dans les
révisions de taux constituent l'un des aspects essentiels de l'activité bancaire, ils peuvent
cependant soumettre la situation patrimoniale et le résultat de la banque à des variations
imprévues lors des modifications de taux. Il se matérialise essentiellement lorsque les actifs
et les passifs ne sont pas parfaitement adossés.
57
B. Risque de déformation de la courbe des taux ( Yield curve risk ) :

Les décalages dans les révisions de taux peuvent également exposer une banque à des
modifications de la pente et de la configuration de la courbe des taux. Ce risque se produit
lorsque des variations non anticipées de la courbe ont des effets défavorables sur la
situation patrimoniale et le résultat de l'établissement.

C. Risque de base ( Basis risk ) :

Ce risque apparaît lorsque les taux reçus ou payés par la banque ne s’ajustent pas de la
même façon sur les taux de marché. Pour une même maturité, les taux d’un actif et d’un
passif bancaire peuvent en effet ne pas subir des impacts de même amplitude suite à un
choc sur les taux de marché, puisqu’ils peuvent être indexés sur le même taux d’intérêt sans
pour autant que les corrélations de ces deux taux de rémunération avec l’index de
référence ne soient les mêmes.

D. Risque de clauses optionnelles ( Optionality ) :

Une source additionnelle, de plus en plus importante, de risque de taux d'intérêt est liée
aux options dont sont assortis nombre de créances, dettes et portefeuilles du hors-bilan des
banques. Il s’agit d’options implicites liées à certains produits bancaires qui sont
généralement exercées au bénéfice du client et au détriment de la banque. Parmi ces
options, on trouve : l’option de remboursement d’un crédit par anticipation et l’arbitrage
entre comptes courants et comptes rémunérés en ayant la possibilité de retirer les dépôts à
vue à tout moment et gratuitement, choix qui sera sûrement influencé par le niveau des
taux de marché.

2.2 Mesure du risque de taux :

La mesure du risque de taux s’effectue à l’aide de plusieurs outils : les gaps de taux, le EAR,
la valeur actuelle, la sensibilité, la duration, la VaR…etc.

A. Les impasses de taux ou gap de taux :

Considérée comme une méthode classique et intuitive pour mesurer l’exposition au risque
de taux, la méthode du gap consiste à analyser les fluctuations de la marge d’intérêt
résultant de la différence entre le rendement des emplois et le coût des ressources. Il existe
trois méthodes différentes de gaps : le gap comptable, le gap taux fixe et les gaps par index.

La méthode la plus utilisée et la plus simple est le gap comptable qu’on abordera dans la
présente section.

· La méthode de gap comptable ou gap instantané :


Le gap comptable ou impasse en taux est la différence algébrique entre les emplois à taux
variable et les ressources à taux variable. Elle permet donc, de relier les variations de la
marge d’intérêt aux fluctuations des taux d’intérêt
58
Le gap est nécessairement défini sur une période de référence, car la distinction entre taux
fixe et taux variable est totalement tributaire de la période envisagée. Un taux est « fixe »
sur une certaine période si son niveau n’est pas affecté par les mouvements de marché sur
cette période. Un actif ou un passif sont à taux fixe jusqu’à échéance ; au-delà, ils sont
variable car ils vont être renouvelés à des conditions inconnues aujourd’hui. De même, un
taux révisable périodiquement est variable mais entre deux dates de révision il est fixe pour
la période.

GAP = actifs à taux variables - passifs à taux varaibles

L’impasse en taux est généralement calculée sur le bilan équilibré par différence entre les
encours à taux variable de l’actif et au passif. Elle est aussi égale en valeur algébrique, à la
différence entre le passif à taux fixe et l’actif à taux fixe.

GAP = passifs à taux fixes - actifs à taux fixes

- Un gap taux variable positif signifie qu’une partie des emplois à taux variable est
financée par des ressources à taux fixe. Cette situation indique une exposition défavorable à
la baisse des taux. En effet, si les taux d’intérêt baissent, le rendement des actifs diminue
alors que le coût des ressources qui les financent reste inchangé, ce qui implique une perte.

- Un gap taux variable négatif indique qu’une partie des emplois à taux fixes est financée
par des ressources à taux variables. Dans ce cas, le bilan est exposé défavorablement à une
hausse de taux. En effet, si les taux augmentent, le rendement des actifs reste fixe et le coût
des ressources s’élève.

- Un gap nul indique que la marge est insensible aux variations de taux d’intérêt.

Exemple : la banque dispose du portefeuille suivant :


Les ressources :

- dépôt de 20 M à 6 mois à un taux fixe de 3% ;

- dépôt de 30 M à 2 mois à un taux de 4% révisable, chaque mois ;

- dépôt de 10 M à 3 mois à taux variable;

- dépôt de 40 M à 6 mois à taux variable.

Les emplois :

- prêt de 50 M à 4 mois à taux variable ;

- prêt de 50 M à 6 mois à un taux fixe de 6 %.


59
Hypothèse :

- les taux variables changent en début du mois.


- Les dépôts et les crédits sont renouvelés à échéance.

Encours 1 mois 2 mois 3 mois 4 mois 5 mois 6 mois 7 mois


initial
Actif variable 100 50 50 50 50 50 50 100
Passif variable 100 50 80 80 80 80 80 100
Cap A-P 0 0 -30 -30 -30 -30 -30 0
Gap cumulé 0 0 -30 -60 -90 -120 -150 -150

Encours 1 mois 2mois 3 mois 4mois 5mois 6 mois 7 mois


initial
Actif fixe 100 50 50 50 50 50 50 0
Passif fixe 100 50 20 20 20 20 20 0
Cap P-A 0 0 -30 -30 -30 -30 -30 0
Gap cumulé 0 0 -30 -60 -90 -120 -150 -150

Pour le premier mois, la banque ne court aucun risque de variation des taux (gap nul) à la
hausse ou à la baisse et sa marge est figée car les taux sont connus jusqu’à la fin de celui-ci.

A partir du deuxième mois, les gaps sont négatifs ce qui signifie qu’une partie des actifs à
taux fixes est financée par des passifs à taux variables ce qui implique que la banque court
un risque de variation des taux à la hausse.

Le gap devient de plus en plus profond pour atteindre un montant de 150 (gap cumulé)
millions, ce qui signifie qu’en cas de hausse des taux d’intérêt la banque aura à supporter
une perte égale au gap cumulé multiplié par la variation des taux.

B. La valeur actuelle :

La valeur de marché des instruments financiers présents dans le bilan est sensible aux
variations des taux d’intérêt.

La valeur actuelle d’un actif financier est la somme actualisée de tous les flux futurs qu'il
génère pendant sa durée de vie.

n Ft
= å
( )t
VA
t=1 1 + it
60

VA : la valeur actualisée de l'actif financier.

Ft : Le flux généré par cet actif à la période t.

it : Le taux d'intérêt de la période t.

t : indiquant la période allant de 1 à n.

Il ressort de cette formule que la valeur de l’actif varie en sens inverse à la variation du taux
d’actualisation, c’est-à-dire une hausse de ce taux entraîne une baisse de la valeur de cet
actif et vice versa.

Exemple :

Soient une obligation A de valeur nominale de 1000, de taux d'intérêt nominal de 10% et de
maturité 5 ans.

La structure des taux au comptant est donnée par le tableau suivant :

Date 1 2 3 4 5

Taux (%) 2 3.5 4 5.2 6

La valeur actualisée des flux générés par l'obligation (sa valeur réelle) est égale :

100 100 100 100 1100


VA de A = + + + +
(1 + 0.02 ) 1 (1 + 0.035 ) 2 (1 + 0.04 ) 3 (1 + 0.052 ) 4 (1 + 0.06 ) 5

VA de A = 1183,92031

Supposons maintenant que la structure des taux se déplace parallèlement vers le haut de
1%. La valeur de l’obligation devient :

100 100 100 100 1100


VA de A = + + + +
(1 + 0.03 ) 1 (1 + 0.045 ) 2 (1 + 0.05 ) 3 (1 + 0.062 ) 4 (1 + 0.07 ) 5

VA de A = 1137,9433
61
Alors, cet exemple confirme qu'en cas de hausse des taux (de un 1% dans notre exemple),
l'actif se déprécie (de 45,97701 soit de plus de 3,8 %).

Après avoir identifier la valeur actuelle d’un actif financier, il convient de signaler que la
valeur actuelle nette ( VAN ) d’un bilan bancaire, représente la valeur financière de
l’établissement et qu’elle est obtenue par différence entre l’actif et le passif évaluée aux
conditions de marché par une approche Mark To Market. Dans ce cas on considère que la
valeur de marché de la banque dépend de la valeur du portefeuille d’actifs et du coût de la
dette.

Lorsqu’il s’agit des actifs, une hausse des taux est à craindre car celle-ci se traduit par un
appauvrissement. Dans le cas des passifs, c’est au contraire une baisse des taux qui est
redoutée, car elle croît la valeur des dettes vis-à-vis de l’extérieur.

C. La duration :

En 1938, après avoir constater les limites de certaines mesures d’actifs financiers, tel que la
durée de vie ou la durée de vie moyenne qui ne permettaient pas entre autres de comparer
des obligations, de durée de vie et d’amortissements différents, l’économiste Frédéric
Macaulay a introduit le concept de duration, en la définissant dans un premier temps
comme « l’essence de l’élément temps d’un prêt »39 .

La duration est la moyenne des flux engendrés aux différentes dates futures, actualisés et
pondérés par leurs échéances, à la valeur actuelle totale de l’actif, ou du passif, concerné.
En d’autres termes, la duration est une durée de vie moyenne où chaque période comprise
entre l'instant présent et la date de tombée d'un flux est pondérée par la valeur actualisée
de ce flux.

n Fi
å ti
i=1
(1 + r) i
D = V0

Fi le flux tombant à l’échéance ti.

V0 : la valeur actuelle du titre (VA).

ti : la maturité de chaque flux.

r : le taux de rendement actuariel du titre.

Donc, la duration est une indication de la durée de vie d’un actif à revenu fixe. Elle indique
le laps de temps nécessaire pour que le prix d’un actif apprécié à sa valeur actuelle soit
récupéré.

39
AUGROS J, QUÉREL M, op. cit. p84.
62

Exemple :

Soit un crédit à 5 ans de 100, au taux d’intérêt de 10 % (fixe) et dont les intérêts sont payés
chaque année. Les résultats sont donnés par le tableau suivant :

Valeur actuelle de F Valeur actuelle de F


Année N Flux d’intérêt F
au taux de 10 % pondérée par N

1 10 9,09 9,09
2 10 8,26 16,52
3 10 7,51 22,53
4 10 6,83 27,32
5 110 68,31 341,55

Total 150 100 417,01

417,01
Duration = = 4,17 années , ce qui signifie que compte tenu des intérêts perçus, la
100
banque récupère sa mise de fonds au bout de 4,17 années au lieu des 5 années prévues.

Nous pouvons dès lors calculer la duration du portefeuille d’actifs et du portefeuille du


passif et calculer une duration totale égale à Dtotale = DActif - DPassif :

Si DActif > DPassif , la duration totale est positive et la banque fait face à un risque de hausse
des taux d’intérêt.

Si DActif < DPassif , la banque fait face à un risque de baisse des taux d’intérêt.

Si DActif = Dpassif , la banque est immunisée contre le risque de taux d’intérêt.

La duration est également un indicateur de la sensibilité du prix d’un actif, aux variations
des taux d’intérêt et constitue donc, un outil d’estimation du risque de taux.

La sensibilité40 est donnée par la formule suivante :

40
La sensibilité traduit la réaction du prix d'un actif à un mouvement des taux d'intérêt, et elle
représente le rapport entre la variation relative du prix de l'instrument et la variation absolue du taux
63
dV 0
S= dr
V0
= - D
1+ r

Par conséquent, on peut calculer la sensibilité d’un bilan41 comme la moyenne pondérée
des sensibilités des actifs et des passifs qui le composent (la sensibilité moyenne est la
moyenne des sensibilités).

Lorsque la moyenne pondérée des sensibilités des actifs et des passifs qui composent un
bilan est positive, sa valeur actuelle est exposée défavorablement à une hausse des taux.

Dans ce cas en effet, la sensibilité moyenne des actifs est supérieure à la sensibilité
moyenne des passifs. Si les taux augmentent, la valeur des actifs diminue d’un montant
supérieur à celle des passifs. En revanche, lorsque la sensibilité moyenne pondérée est
négative, il existe un risque de perte en cas de baisse des taux. Enfin, si la sensibilité est
nulle, le bilan est protégé contre les déplacements parallèles de la gamme des taux.

D. Le Earning At Risk (EAR)

La méthode du EAR est utilisée pour mesurer l’impact d’un mouvement parallèle
défavorable de la courbe des taux sur les gains espérés d’un portefeuille d’accumulation42.

Le EAR constitue donc une mesure de risque de taux qui se matérialise lorsque les options
cachées (remboursement par anticipation, retrait massif des dépôts…) que comportent
certains actifs et passifs sont exercées ou lorsque ces derniers, arrivant à échéance sont
renégociés.

Le EAR se calcule comme suit:

EAR = 2 σ ´ gap ´ période de défaisance / 260

Le montant du EAR est fonction des éléments suivants :

- La période de défaisance : c’est le temps nécessaire pour éliminer le risque (fermer


la position de gap) qui est fonction de la nature des actifs et des passifs et des
caractéristiques de marché (disponibilité des solutions de couverture adéquates).
- La volatilité des taux pendant cette période (la variation des taux), dont le calcul est
basé sur une analyse historique des fluctuations des taux. Ces dernières sont supposées
suivre une loi normale N (μ, σ).

41
Cette propriété est valable uniquement lorsque la gamme des taux subit un déplacement parallèle.
42
Le portefeuille d’accumulation consiste en tous les éléments de bilan et de hors bilan, sujets au traitement
comptable en intérêt courus ; il inclut l’activité de refinancement, l’activité d’acquisition ou d’émission de
titres, l’activité traditionnelle de prêt et emprunt, et les dérivés de taux utilisés pour couvrir ces portefeuilles.
En d’autres termes, c’est un portefeuille destiné à être conservé jusqu’à son terme.
64

95.45%

2.275%
2.275%

-2 d m +2 d

p [ TÎ[μ -2δ , μ+ 2δ]] = 0,9545

[ ]
P T £ μ + 2 δ = 0,97725
C'est-à-dire il y a 97.725% que les fluctuations de taux soient contenues dans l’intervalle
]-2σ, +2σ[.

Le facteur de neutralisation la fluctuation probable des taux d'intérêt, à la hausse ou à la


baisse jusqu'à rendre les gaps fermés, dans 97,725% des cas. Il est égal à :

FN = 2 σ N
260
N : la période de défaisance.

260 : le nombre de jours ouvrables dans une année.

EXEMPLE :

- Un prêt de 200 millions de DA sur 1 ans au taux de 11 % .


- Un placement effectué 100 millions à 4 mois au taux de 10%.
- Un dépôt stable pendant 6 mois de 100 millions rémunérés à un taux de 9 %.
- Un emprunt de 200 millions sur le marché interbancaire de 2 mois au taux de7 %.

Hypothèses :
- La période de défaisance est supposée de 30 jours (1 mois) ; c’est le temps nécessaire pour
trouver une solution de couverture adéquate.

- Le facteur de défaisance est supposé constant sur toute la période.

- Prenons σ = 0.8 % (soit 80 points de base.), par conséquent on aura un FN = 54 pb.


65
Gaps de Facteur de
Actif Passif EAR
taux neutralisation43

Encours initial 300 300 0 54 pb 0


1 mois 300 300 0 54 pb 0
2 mois 300 300 0 54 pb 0
3 mois 300 100 -200 54 pb -0 ,090

4 mois 300 100 -200 54 pb -0 ,090

5 mois 200 100 -100 54 pb -0 ,045


6 mois 200 100 -100 54 pb -0 ,045
7 mois 200 0 -200 54 pb -0 ,090

8 mois 200 0 -200 54 pb -0 ,090

9 mois 200 0 -200 54 pb -0 ,090

10 mois 200 0 -200 54 pb -0 ,090

11 mois 200 0 -200 54 pb -0 ,090

12 mois 200 0 -200 54 pb -0 ,090

EAR à 12 mois -0 ,810

Comme le EAR sert à mesurer uniquement la sensibilité des gains à un décalage parallèle de
la structure des taux et ne tient pas compte de la sensibilité liée au différentiel des taux
d’intérêt entre deux instruments de même maturité. Aussi, le portefeuille d’accumulation
doit être testé pour des écarts larges et réduits entre quelques index de taux.

E. Le Cost To Close ( CTC ) :

La marge d’intérêt d’un portefeuille est figée jusqu’à l’échéance ou à la renégociation des
actifs et des passifs. Cependant, les positions ouvertes entraînent une exposition de la
banque au risque de taux.

Le Cost To Close (ou coût de clôture) mesure la valeur d'un portefeuille d'investissement s’il
devrait être clôturé aux taux actuels du marché (mark to market).

Cette valeur du portefeuille, est obtenu par marquage au marché, c‘est-à-dire par la clôture
de toutes les positions de taux (gaps de taux) à partir de l’échéance la plus lointaine vers la
plus proche, aux conditions du marché actuelles. Cette la méthode a le mérite d’inclure les
frais de fermeture des gaps, chose qui est négligée par la méthode des gaps comptables.

Le Cost to Close permet ainsi de mesurer la valeur du portefeuille en additionnant la marge


figée du bilan aux intérêts reçus ou payé correspondant aux placements ou les emprunts
appropriés.

43
C’est la fluctuation probable des taux d’intérêt jusqu’à la fermeture des gaps avec 97.725 % de chance
66
Par ailleurs, il est nécessaire de calculer la sensibilité de la valeur d’un portefeuille aux
variations des taux d’intérêts suite au déplacement parallèle de la courbe des taux (une
variation unitaire adverse).

En plus, des calculs de sensibilité qui sont fait en situation normale, d’autres calculs doivent
être effectués en situation de crise supposant des variations extrêmes des taux d’intérêts et
établir des limites en CTC sur ces variations.

Exemple :

Prenons les mêmes données utilisé dans l’exemple précèdent du EAR (cf. supra) et essayant
de lui calculé son CTC.

Pour fermer tous les gaps, on doit réaliser les opérations suivantes aux taux actuels du
marché :

· Emprunt de 200 sur 1 an au taux de 10%.


· Placement de 100 sur 6 mois au taux de 8% .
· Emprunt de 100 sur 4 mois au taux de 7% .
· Placement de 200 sur 2 mois au taux 6% .

1 mois 2 mois 3 mois 4 mois 5 mois 6 mois 7 mois 8 mois 9 mois 10 mois 11 mois 12 mois

Actif 300 300 300 300 200 200 200 200 200 200 200 200

Taux moyen pondéré 10,67% 10,67% 10,67% 10,67% 11% 11% 11% 11% 11% 11% 11% 11%

Passif 300 300 100 100 100 100 0 0 0 0 0 0

Taux moyen pondéré 7,67% 7,67% 9% 9% 9% 9% 9% 9% 9% 9% 9% 9%

Gap ( passif - actif ) 0 0 -200 -200 -100 -100 -200 -200 -200 -200 -200 -200

intérêts fixes 0,75 0,75 1,92 1,92 1,08 1,08 1,83 1,83 1,83 1,83 1,83 1,83

Emprunt de 200 à 1an 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200

nouveau Gap 200 200 0 0 100 100 0 0 0 0 0 0


intérêts de clôture au taux 10%
-1,67 -1,67 -1,67 -1,67 -1,67 -1,67 -1,67 -1,67 -1,67 -1,67 -1,67 -1,67

Placement 100 à 6 mois -100 -100 -100 -100 -100 -100 0 0 0 0 0 0

nouveau Gap 100 100 -100 -100 0 0 0 0 0 0 0 0

intérêts de clôture au taux 8% 0,67 0,67 0,67 0,67 0,67 0,67 0 0 0 0 0 0

Emprunt de 100 à 4 mois 100 100 100 100 0 0 0 0 0 0 0 0

nouveau Gap 200 200 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

intérêts de clôture au taux 7% -0,58 -0,58 -0,58 -0,58 0 0 0 0 0 0 0 0

Placement 200 à 2 mois -200 -200 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

nouveau Gap 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

intérêts de clôture au taux 6% 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

total intérêts de clôture -0,58 -0,58 -1,58 -1,58 -1 -1 -1,67 -1,67 -1,67 -1,67 -1,67 -1,67

total intérêts ( fixes + de clôture) 0,17 0,17 0,33 0,33 0,08 0,08 0,17 0,17 0,17 0,17 0,17 0,17

Cumul des revenus 0,17 0,33 0,67 1 1,09 1,17 1,34 1,5 1,67 1,84 2 2,17
67
F. La Value at Risk ( VaR ):
La Value-at-Risk est apparue le jour où le Président de la J.P. Morgan Bank (banque
américaine fondée en 1828), Denis Weatherstone, a demandé un rapport journalier
résumant l’exposition de la banque aux facteurs de marché et estimant la perte
maximale potentielle dans les prochaines 24 heures.
Toutefois, c’est la J.P.Morgan Bank qui a eu le mérite d’être la première à introduire la
VaR techniquement (c’est-à-dire méthode de calcul et interprétation),en octobre 1994.
1. La définition de la VaR :

« La Value-at-Risk est une estimation de la perte potentielle (exprimée dans une unité
monétaire) qui peut résulter de la détention d’un portefeuille de produits financiers sur
une période donnée (un jour, une semaine, etc.), avec un niveau de confiance choisi à
priori (95%, 99%, etc.) dans des conditions défavorables de fluctuation des marchés ».44

Si l’on note x le seuil de confiance choisi, la VaR correspond au montant de perte


potentielle sur une période de temps fixée qui ne sera dépassée que dans x% des cas. Le
seuil 1-x est donc égal à la probabilité que le montant de pertes ne dépasse pas la VaR
en valeur absolue. Ainsi, la VaR vérifie l’équation : Prob (perte >VaR ) = x

Exemple :45

Pour un portefeuille de 500000 dinars, la VaR nous permet par exemple de dire qu’en
l’absence d’événements défavorables exceptionnels (worst case scenarios), il y a 95% de
chances que le portefeuille reparte à la hausse ou qu’il perde 40000 dinars ou moins
d’ici la fin du mois.

L’horizon de calcul et la probabilité associée sont des paramètres qui conditionnent le


résultat.

· le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire recommande un horizon de 10 jours et


une probabilité n’excédant pas 1%.
· l’outil RiskmetrixTM de JP. Morgan utilise des paramètres respectifs de 1 jour et 5%.

L’horizon correspond à la durée nécessaire pour déboucler la position. Il dépend


notamment du domaine d’activité, de la nature du portefeuille et des données générales
du marché (liquidité, importance du marché financier, etc.).

La probabilité dépend de l’aversion au risque du propriétaire du portefeuille Plus la


probabilité utilisée est faible, plus la VaR sera élevée.

44
GAUSSEL, N., LEGRAS, J., LONGIN, F., RABEMANANJARA, R., Au-delà de la VaR, Quants n° 37, Recherche
et Innovation, CCF.
45
Cet exemple est inspiré de la revue : Les cahiers de la finance, Akimou Ossé, Mai 2002.
68
2. Les méthodes de calcul de la VAR

- Le modèle paramétrique :

Cette approche est la plus communément employée car simple conceptuellement et dans sa
mise en œuvre, elle se base sur la matrice de variances-covariances des facteurs de risque ainsi
que sur les vecteurs de sensibilité des actifs composant le portefeuille par rapport à ces
facteurs de risque.
La méthode paramétrique d’estimation de la VaR s’appuie sur les hypothèses suivantes :
- Les variations des prix et des taux du marché, et par conséquent, la valeur du
portefeuille, sont distribués selon la loi normale d’écart type σ.
- Le portefeuille est une combinaison linéaire des facteurs gaussiens et donc les P & L
(profits and losts) est une combinaison linéaire des variations de ces facteurs.

Le calcul de la VaR passe par l’estimation de la moyenne m et de la volatilité des rendements


futurs du portefeuille σ (à partir de données historiques) :

VaR = Encours ´ ( - m + Z q σ ) , où Zq est le coefficient correspondant au niveau de


confiance choisi. Ce coefficient est égal par exemple à 2 pour un niveau de confiance de 97.725
% ou à 1.65 si le niveau de confiance est de 95%46.

- Le modèle historique :

Dans cette approche, la distribution des variations futures des facteurs de risque est assimilée à
celle observée sur une période passée47. En effet, on utiliser la distribution passée réelle des
facteurs de risque auxquels le portefeuille est soumis et on applique les mouvements dans les
prix et taux passés à la composition actuelle du portefeuille.

La VaR est ensuite obtenue en lisant le quantile approprié sur l’histogramme des P&L simulés
du portefeuille. Ainsi, sur une série de 500 P&L quotidiens, la VaR à un jour à 99% est égale à la
sixième plus grande perte observée sur l’histogramme.

- La simulation de Monté Carlo :

Cette méthode consiste à choisir une distribution pour les variations des facteurs de risque,
simulée à travers une modélisation mathématique dans l’approche stochastique, après avoir
pris soin de valider ces choix par des tests statistiques adéquats. À partir du modèle choisi, on
simule un grand nombre de scénarii futurs avec un ordinateur. Les résultats de l’application de
ces différentes simulations à la composition actuelle du portefeuille, sont ensuite utilisés pour
46
Ces chiffres résultent directement des tables de la loi normale.
47
On émet l’hypothèse que la distribution des rendements observée à partir des données historiques se
reproduira à l’avenir « Tomorrow may be like one of your yesterdays ».
69
estimer la distribution des P&L hypothétiques du dit portefeuille, enfin la VaR est déterminée à
partir de cet échantillon simulé.

Toutefois, la VaR doit être complétée par la simulation de crise (stress testing) qui analyse les
répercussions d’événements exceptionnels sur le portefeuille. Aussi, la validité de cette
méthode suppose qu’elle est capable d’expliquer les résultats passés. Pour cela on doit faire
des testes sur les données passées (backtesting), en comparant ex-post les variations effectives
de la valeur du portefeuille et de la VaR et d’en dégager les fréquences de dépassement. Ces
dernières seront comparées avec les fréquences données par l’intervalle de confiance choisi.

Par ailleurs, la VaR doit faire l’objet d’une utilisation particulière en gestion actif passif, du fait
que l’horizon temporel de la gestion du bilan n’est pas du tout comparable à celui à très court
terme correspondant à la gestion d’un portefeuille de négociation ; et que contrairement aux
éléments financiers, les actifs et passifs bancaires ne sont pas arbitrables entre eux, puisqu’ils
dépendent le plus souvent de facteurs comportementaux de la clientèle et non d’options qui
seraient entre les mains du banquier.

Bien que la VaR puisse en théorie être utilisée pour la quantification des risques de marché, des
risques de crédit, des risques de liquidité et des risques opérationnels, seule son application au
risque de marché est aujourd’hui réellement opérationnelle.
70
SECTON 3 : RISQUE DE CHANGE

Le risque de change est lié à la mondialisation des marchés. Au cours des deux dernières
décennies, l’utilisation d’opérations financières libellées en devises s’est notamment
développée et diversifiée dans les banques et les sociétés financières. Le risque de change se
définit, dans ce cas, comme un risque associé à toute transaction financière sensible aux
fluctuations de change. Le règlement de ces opérations marque le dénouement du risque et se
traduit soit par un profit soit par une perte de change. Parmi ces opérations, l’on peut citer
pour l’exemple :

- les prêts/emprunts de devises donnant lieu au paiement d’intérêts en devises ;


- les achats/ventes de titres libellés en devises pour des placements ;
- les distributions ou réceptions de dividendes en devises pour des participations
multinationales ;
- la consolidation des comptes de filiales étrangères.

3.1 Sources du risque de change :


Plusieurs facteurs48, généralement macroéconomiques, peuvent être à l'origine du risque de
change :

- les variations des cours aussi bien sur le marché domestique qu'à l'étranger ;
- le volume et le sens des flux de marchandises et de capitaux dans un pays ;
- les évènements politiques prévisibles et imprévisibles ;
- les anticipations des agents et les opérations spéculatives sur les devises ;

Tous ces facteurs affectent les cours des devises et exposent de ce fait la banque à un risque
de change lequel peut revêtir trois formes : il peut s'agir d'un risque de transaction, de
traduction ou de consolidation49. Généralement, on parle de risque de :

· transaction, quand il y a une modification de la rentabilité des opérations libellées en


devises du fait des fluctuations des taux de change

· traduction, lorsqu'il s'agit pour un établissement de convertir, par exemple en dinars


algériens (devise d'expression), ses résultats libellés en Euro (devise d'origine). Il s'agit
dans ce cas pour l'établissement de ramener dans les comptes sociaux les résultats
générés par une activité en devise.

48
VAN GREUNING H. et BRAJOVIC BRATANOVIC S., Analyse et gestion du risque bancaire, ESKA, Paris, 2004, page
262.
49
Dubernet M., Op. Cit., pages 93-94.
71
· consolidation, lors de la consolidation des comptes d'un groupe ayant des filiales à
l'étranger: le résultat consolidé d’un groupe peut être moindre si les résultats des
filiales étrangères sont positifs (resp. négatifs) et les devises d’activité de ces filiales
dévaluées (resp. réévaluées) par rapport à la monnaie de consolidation.

Van Greuning et Bratanovic50 regroupent les risques de traduction et de consolidation en


risque de réévaluation ou de conversion. Ils distinguent également une autre catégorie de
risque appelée risque économique ou risque d'activité qui tient compte de l’impact de
l'évolution adverse des taux de change sur la position concurrentielle, par exemple, de la
banque.

3.2 Mesure du risque de change : la position de


change :
Le risque de change peut se définir comme l’incidence, sur le patrimoine et les résultats, de la
variation des cours des monnaies étrangères. Techniquement, ce risque est mesuré par la
position de change.

A. Définition :

La position de change nette PCN (ou Net Exchange Position) constitue l’assiette du risque,
c’est-à-dire, la base sur laquelle sera mesurée l’exposition de la banque au risque de change.
Elle est égale à la différence entre les actifs (opérations d’achat au comptant et contrats
d’achats à terme compris) et les passifs (opérations de vente au comptant et contrats de vente
à terme compris) libellés en devises étrangères enregistrés au bilan et en hors-bilan.

Position de change nette = actif (bilan et hors bilan) dans une devise
– passif (bilan et hors bilan) dans la même devise

Cette position peut être :

· Ouverte : si les flux à recevoir et à livrer ne s'équilibrent pas dans la même devise et sur
la même échéance. Une position ouverte est soit longue, soit courte.

- Elle est longue ou positive si les avoirs sont supérieurs aux engagements réalisés dans la
même devise.
- Elle est courte ou négative si les avoirs libellés en une devise sont inférieurs aux engagements
réalisés dans la même devise.

· Fermée : lorsque les avoirs et les engagements libellés dans une même devise
s'équilibrent, sur une échéance donnée.

50
VAN GREUNING H. et BRAJOVIC BRATANOVIC S., Op. Cit., page 263.
72
· De mismatching : si les avoirs et les engagements s'équilibrent mais leurs échéances
respectives ne sont pas les mêmes. Ces différentes positions ne sont pas sans
conséquences sur les résultats de la banque. En effet:
- Si la banque a une position de change longue dans une devise et que cette devise s’apprécie,
la banque réalise un profit. Dans le cas inverse, elle subit une perte.

Si elle a une position courte dans une devise et que cette devise s’apprécie, elle subit une
perte. En revanche, si la devise se déprécie, la banque réalise un profit.

Le tableau suivant résume ces différentes situations :

Position longue Position courte Position fermée


Hausse du cours Gain Perte Rien
Baisse du cours Perte Gain Rien
Tableau 6. Impact des évolutions des cours de change sur les résultats

La stratégie de la banque consiste à établir des positions avantageuses, en fonction des


estimations faites sur les cours futurs, et ce dans un but de maximiser les gains de
l’établissement.

Exemple :
En prenant un exemple simplifié de la devise « euro » (EUR), un établissement, à un instant t,
peut avoir la position suivante :

Actifs USD Passifs USD


Actifs 6 000 EUR Passifs 4 500 EUR
Achat à terme 1 000 EUR Vente à terme 1 500 EUR
_____________ _____________
7 000 EUR 6 000 EUR

PCN = 7 000 – 6 000 = 1 000 EUR (position dite longue, car les actifs sont supérieurs aux passifs).
Avec un cours de référence de 1 EUR = 90 DZD, et pour une variation de 10 nous aurons :

Cours Montant Contre-valeur Ecart


1 EUR = 100 DZD 1000 EUR 100 000 DZD (1 000 x 100) + 10 000 (100 000 – 90 000)
1 EUR = 90 DZD 1000 EUR 90 000 DZD (1 000 x 90) 0
1 EUR = 80 DZD 1000 EUR 80 000 DZD (1 000 x 80) - 10 000 (80 000 – 90 000)

Une variation de 10 du cours de la devise aura une incidence sur le résultat :


- un gain en cas de hausse de l’euro (baisse du dinar) ;
- une perte en cas de baisse de l’euro (hausse de du dinar).

B. Tableau de position de change :

La position de change nette doit être calculée devise par devise et échéance par échéance car
les actifs et les passifs d’une banque (même pour la même devise) n’ont pas toujours les
mêmes échéances, pour cela un tableau de position de change est établi sur la base des flux
73
d’encaissement et/ou de décaissement prévisionnels. En calculant la position de change, courte
ou longue, sur chaque devise puis la position de change totale, cette mesure donne une idée
sur l'assiette du risque de change de la banque comme illustré dans le tableau ci-après :

Fin de mois USD GPB CHF EUR JPY Total51

Total des actifs immobilisés


Total des dettes à long terme
Position nette au comptant
Engagement à terme décalé
Filiales étrangères/opérations
Position nette sur produits dérivés
Position nette ouverte effective après
couverture
Position nette ouverte maximale au cours
du mois

Tableau 7. Les positions ouvertes en devises étrangères52

Les éléments listés dans ce tableau traduisent une démarche pour calculer la position nette
ouverte sur les devises d'intervention d'une banque sur une période d'un mois par exemple, en
tenant compte à la fois des éléments de bilan et de hors-bilan. En additionnant leurs valeurs
absolues, on obtient la position nette ouverte totale.

De fait, la manière de totaliser les positions nettes ouvertes des différentes devises dépend de
l’attitude de la banque en matière de gestion des risques. Une banque prudente procèdera par
l’addition des valeurs absolues des positions ouvertes, ce qui signifie que les taux de change de
toutes les devises sont censés évoluer de telle manière que toutes les positions entraîneront
des pertes de façon simultanée. Une banque moins prudente prendra comme position nette
ouverte globale la plus grande valeur entre la somme des positions nettes courtes et la somme
des positions nettes longues. Cette dernière méthode est aussi appelée « short hand method »,
et elle a été admise aussi bien par le Comité de Bâle que par l’Union Européenne.

Le tableau de position est un moyen très important en matière de gestion de risque de change.

Cependant, son établissement nécessite un système d’information performant afin d’assurer la


circulation de l’information entre les différentes entités de l’établissement.

C. Le cours de valorisation :

Le cours de la position de change nette n'est qu'une moyenne pondérée des cours des
différents éléments constitutifs de la position.

51
Le total devra être exprimé dans une devise de référence
52
VAN GREUNING H. et BRAJOVIC BRATANOVIC S., Op. Cit., page277.
74
Exemple :
Position financière longue : 875 M€ à 1.45 (cours EUR/CHF)
Position commerciale courte : 546 M€ à 1.44.
La position nette globale : 329 M€ à 1,4665

( ∗ , – ∗ , )
1,4665=
( – )

La banque est longue de 329 M€ à 1,4665. La hausse du cours s'explique par la vente des euros
à un cours moins élevé 1,44 par rapport au cours d'achat qui est de 1,45. Le calcul de chaque
position de change doit être mis à jour instantanément car les cours de change fluctuent et le
montant des éléments de la position de change varie aussi.

3.3 Fonds propres et risque de change :


Tout comme le risque de taux d'intérêt, le risque de change entame les fonds propres de la
banque. C'est pourquoi, pour être en conformité avec les exigences réglementaires en vigueur,
la banque doit toujours déterminer l'exposition de ses fonds propres au risque de change dans
le souci d'une meilleure gestion de ce risque. Elle peut à ce titre exprimer sa position nette
ouverte globale en pourcentage de ses fonds propres éligibles et confronter ces valeurs au ratio
des fonds propres en vigueur dans son environnement (exemple : 8% pour le ratio de Cooke).
Des actions de redressement s'imposeront alors en cas de non respect de la norme en vigueur.
« La position nette ouverte globale est la plus grande valeur entre la somme des positions
nettes courtes et la somme des positions nettes longues, plus la position nette (courte ou
longue) en or, sans considération de signe »53 comme l'illustre la figure ci-dessous :

Figure 7. L'exposition au risque de change en % des fonds propres éligibles

D'après cette figure, on a :


- somme des positions nettes ouvertes courtes = -12% (USD) -2% (JPY) = -14%
- somme des positions nettes ouvertes longues = 9% (GBP) + 5% (EUR) + 3% (Autres) = 17%

53
VAN GREUNING H. et BRAJOVIC BRATANOVIC S., Op. Cit., page277.
75
- plus grande valeur entre les 2 précédentes = somme des positions nettes ouvertes
longues=17%
- position nette ouverte globale = 17% + |-4%| (Or) = 21%. Le risque de change représente alors
21% des fonds propres éligibles, ce qui est largement au-delà de la norme réglementaire et doit
être corrigé.

L’autre méthode possible pour calculer l’impact des variations des cours de change sur les
fonds propres est la Value-at-Risk que nous avons déjà présentée dans la section précédente.

Elle permet de mesurer les pertes exceptionnelles devant être absorbées par les fonds propres.

SECTION 4 : LES LIMITES DE RISQUES

Afin d’aboutir à une bonne gestion des risques on doit procéder à une fixation de limites que
l’établissement ne doit pas franchir. En effet, à partir des objectifs de gestion que se donne
l’établissement (limites de risques notamment), le gestionnaire ALM décide des actions
destinées à ramener les risques en question dans des limites supportables au vu des
contraintes réglementaires (contraintes externes) et de celles propres à la stratégie de
l’établissement (contraintes internes traduisant notamment les exigences des actionnaires
d’une part, des investisseurs qui le refinancent d’autre part).

4.1 Limites pour le risque de liquidité :


Le risque de liquidité peut être fatal pour la banque. En effet, en cas d'impossibilité prolongée
de régler ses dettes, celle-ci peut être déclarée en cessation de paiement. Il lui est primordial
donc de se fixer des limites visant à prévenir ce risque. Ces limites sont dites d'impasses de
liquidité, qui fixent un niveau maximum de besoin de fonds (gap négatif cumulé) en fonction de
la durée à courir.

Réduire le risque de liquidité revient donc à limiter la transformation. Transformer les dépôts à
court terme en crédits à plus long terme est, certes, une mission traditionnelle et fondamentale
des banques. Mais cette transformation doit être limitée et contrôlée à un niveau acceptable.

Les impasses doivent être modérées et une limite doit être fixée par la direction générale en
termes d’impasses par période et d’impasses cumulées. Des limites particulières peuvent aussi
être fixées aux différents intervenants qui encadrent l’action quotidienne des services
décentralisés.

Ces limites doivent ensuite être gérées et respectées.


La fixation de ces limites dépend principalement de la capacité de l'établissement à trouver des
fonds sur le marché. Cette capacité dépend de :
1. L'image de la banque c'est-à-dire sa notoriété, sa taille, sa rentabilité et sa solvabilité
76
(rating) : la notation attribuée par les agences de rating joue un rôle essentiel aussi bien
pour définir la capacité d’accès au refinancement que son coût.
§ La structure du marché et de la liquidité générale (la nature structurellement prêteuse
ou emprunteuse des contreparties auxquelles il peut avoir recours).
§ La santé financière du pays, mesurable par le taux de l'épargne et les besoins
d'investissement qui donne aussi des indications utiles sur la liquidité disponible de
même que la politique monétaire de la banque centrale désireuse ou non de maintenir
des taux d'intérêt élevés.
§ Le nombre de contreparties bancaires susceptibles de prêter de l'argent à la banque.
§ Le degré d'aversion au risque des actionnaires.

C’est pour toutes ces raisons que certains établissements se fixent a priori des règles de
financement, et l’on constate que d’une banque à une autre, les règles d’adossement et les
limites internes peuvent être très significativement différentes :
Une banque commerciale tire sa liquidité essentiellement de la qualité de ses dépôts clientèle.

Les dépôts à vue peuvent statistiquement être considérés comme relativement stables, et ce à
deux conditions : que la réputation de la banque ne soit pas mise en cause et que le nombre de
titulaires de comptes soit élevé pour assurer une division importante des risques. Plus le
nombre de comptes est élevé et le montant moyen faible, plus les dépôts sont stables.

La banque doit donc diversifier ses ressources et éviter les concentrations. Pour cela, au même
titre que les crédits, aucun déposant individuel ne doit représenter une proportion importante
des dépôts.

Par ailleurs, un établissement financier trouve sa liquidité dans la faiblesse de ses exigibilités à
court terme (pas de dépôts) et dans la disposition de ressources longues (fonds propres,
emprunts obligataires..).

4.2 Limites pour le risque de taux d’intérêt :


Une fois le risque de taux d’intérêt mesuré, il convient de fixer des limites ou un seuil maximum
de pertes. Ces limites sont fixées par la direction générale sous le contrôle du conseil
d’administration et fréquemment gérées par une cellule ALM. Ces seuils peuvent concerner des
éléments tels que la marge d'intérêt, les fonds propres, l'assiette du risque, le volume des
encours ou encore les provisions stop-loss qui sont des provisions destinées à couvrir les
excédents de pertes.

L’idée est que la banque fixe des limites à l’impact qu’elle se prépare à subir sur ses profits et à
la valeur économique de ses capitaux propres en cas de fluctuations des taux d’intérêt sur le
marché.

La forme de ces limites doit être fonction de la dimension et de la complexité des positions de
la banque.

Pour les banques qui se consacrent aux activités bancaires traditionnelles et qui ne sont pas
détentrices d’instruments dérivés ni d’instruments intégrants des options, des limites simples
77
tels les limites « en gap » ou « en duration » suffisent. Pour les banques dont les activités sont
complexes et diversifiées, un système de limites élaboré peut être nécessaire, afin que soient
prises en compte toutes les sources possibles du risque de taux d’intérêt. Un tel système doit
aussi prendre en compte des scénarii spécifiques de mouvements des taux d’intérêt et
l’historique de la volatilité des taux.

A. Limites en gap :

Fixer des limites de risque pour la marge d’intérêt consiste à décider quelle est la baisse
maximale acceptable. Etant donnée la variation maximale du taux de marché, il existe une
valeur du gap telle que la marge ne peut pas franchir la limite fixée.

Gap limite = variation limite de la marge / variation maximale des taux d’intérêt

La limite de la marge peut être exprimée en pourcentage du PNB, elle est réévaluée
périodiquement en fonction des marges financières réellement dégagées et du PNB projeté.

Cette limite est complétée par deux indicateurs qui traduisent les contraintes de temps et de
modification de l’environnement :
- Le coût immédiat de fermeture (Cost to Close) ;
- Le Earning-at-Risk des gaps calculés par une simulation des taux selon la variation du taux de
référence, en mettant la situation la plus pénalisante pour la banque en fonction du sens
dominant des gaps.

B. Le stop-loss de position54 :

Par cette limite, au-delà d’une certaine perte, le gestionnaire est prié de clôturer ses positions
et d’« accepter sa perte » en les soldant à quelque prix que ce soit.

Cette pratique vise à protéger la banque contre l’aggravation des pertes et d’éviter par
exemple que le gestionnaire, essayant de se « refaire » quand il se rend compte que ses
positions sont perdantes, joue son va-tout et prenne des risques encore plus grands en
espérant, par un gain important, revenir dans une situation plus confortable.

En général, ce genre de limites ne s’applique qu’aux positions extrêmement liquides,


principalement pour les opérations de marché, pour pouvoir être soldées quasi-
instantanément et à tout moment, sinon la notion de stop-loss n’a plus de sens55.

54
Cette limite est spécifique aux établissements orientés dans l’activité de marché caractérisée par une liquidité forte.
Cependant, elle peut être utilisée pour des directions qui gèrent les portefeuilles de titres ; par exemple, la direction de gestion
des valeurs mobilières
55
Sur les marchés qui sont volatils ou peu liquides, la limite stop-loss peut ne pas être pleinement efficace, et il se peut que le
marché dépasse un seuil de déclenchement du stop-loss avant que l’on ait pu fermer une position ouverte.
78
C. Limite de position exprimée en Value-at-Risk :

La Value-at-Risk est la perte maximale que peut subir un portefeuille sur une période donnée à
une certaine probabilité.

La Value-at-Risk est une limite de perte potentielle, contrairement au stop-loss qui est une
limite de perte effective, c’est -à-dire déjà constatée. Lorsqu’un stop -loss est atteint, la
position détenue se révèle perdante à hauteur de la limite fixée et doit être soldée.
Dans la Value-at-Risk, on ne mesure que la perte qui pourrait survenir dans le cas d’une
évolution défavorable des paramètres encore à venir. Il s’agit donc d’une projection
hypothétique dans le futur et non de la constatation d’une perte réelle56.

Dans le but de prévenir des pertes importantes, la Value-at-Risk s’impose comme un indicateur
« directeur » ou structurant duquel peuvent dériver toutes les limites de gestion fixées (limites
en delta, gamma…).

D. Limites en sensibilité (limites en delta et/ou en gamma) :

Rappelons que la sensibilité représente la variation de la valeur économique suite à une


variation d’un paramètre de marché. Limiter la sensibilité des positions est une manière
pratique de limiter les risques, car les opérateurs disposent en temps réel ou presque de leur
sensibilité et peuvent s’assurer en permanence qu’ils respectent leur limite. En cas de
dépassement d e cette limite, ils ont les moyens de revenir dans leur limite par la prise de
positions leur procurant une réduction de leur sensibilité.

La sensibilité peut être mesurée à l’ordre 1 (delta: dérivée du prix par rapport au paramètre), à
l’ordre 2 (on parle dans ce cas de convexité57 –gamma-), voire au-delà. Des limites en delta
et/ou gamma peuvent donc utilement être fixées.

4.3 Limites pour le risque de change :


La recommandation de Bâle, concernant la supervision et la gestion, est de faire en sorte
qu’une banque mette en place des limites appropriées et qu’elle applique les contrôles
internes qui conviennent pour ses activités sur le marché des changes. Les procédures de
gestion des risques doivent permettre d’assurer la couverture de l’exposition aux devises
étrangères que la banque se prépare à assumer, et elles doivent au moins comprendre des
limites ponctuelles, journalières et à terme pour les devises dans lesquelles la banque est
autorisée à s’exposer : aussi bien pour les devises prises une à une que pour toutes les devises
ensemble. Il s’agit de déterminer aussi les limites de stop-loss et les limites de règlement.

56
On peut avoir une position très perdante (perte constatée) avec une Value-at-Risk ne dépassant pas la limite de perte
potentielle fixée, et réciproquement une position gagnante avec une Value-at-Risk au-delà de la limite autorisée.
57
La convexité mesure la rapidité avec laquelle la duration change en fonction d’une variation très faible des taux d’intérêt.
En coordonnant convexité et duration des éléments de l’actif et du passif, le risk manager peut mesurer avec plus de précision
son risque de taux d’intérêt.
79
A. La limite de la position nette ouverte:

C’est une limite globale de l’exposition au risque de change pour une banque. Normalement
exprimée sous forme d’un pourcentage des fonds propres de la banque, elle peut aussi
apparaître sous forme d’un rapport à l’actif total ou à une autre référence. Logiquement, la
limite de la position nette ouverte représente un indicateur de la perte maximale que la
banque risque de subir en raison du risque de change.

La position nette ouverte ne doit pas dépasser une valeur prédéterminée.

B. Les limites de la position en devise :

Une banque bien gérée doit aussi garder un ensemble de limites spécifiques pour son
exposition au risque dans certaines devises. En d’autres termes, elle doit fixer des limites sur
les positions ouvertes dans chaque devise.

Ces limites peuvent être ajustées au cas par cas en fonction des prévisions de la banque
concernant l’évolution des taux de change entre la monnaie nationale et les devises
étrangères.

C. Les provisions stop-loss :

Le contrôle nécessite aussi une limite établie pour alerter les opérateurs des pertes actuelles
réalisées sur diverses positions et/ou devises. Au-delà de cette perte maximale autorisée, la
position doit être obligatoirement clôturée. C’est le système de stop-loss.

D. Les limites agrégées sur les contrats :

Ces limites donnent les montants maximaux et les échéances maximales autorisées pour
chaque produit négocié et par contrepartie.

La valeur de marché d’un contrat libellé en devise étrangère est normalement sensible à la fois
à l’échéance du contrat et aux taux de change entre les devises concernées.

Une forte concentration est toujours facteur de risque. C’est pourquoi une banque doit fixer
des limites à la valeur nominale maximale d’un contrat dans une devise particulière et/ou sur la
valeur nominale totalisée de l’ensemble des contrats.

E. Les limites en VAR:

Elles concernent la perte maximale que peut subir un établissement dans un intervalle de
confiance donné.
80
SECTION 5 : LA COUVERTURE DES RISQUES

La couverture ou le hedging est destinée aux banques ayant des positions exposées aux risques
et veulent se prémunir contre les évolutions défavorables de ceux-ci.
Cette couverture a pour objectif la suppression pure et simple des risques. Ces derniers,
émanant généralement de l’existence d’une position (gap non nul). L’annulation ou la
réduction de ces risques consiste en la suppression du gap soit par soit la recomposition du
bilan, soit par le recours au marché des produits dérivés.

5.1. La recomposition du bilan :


La recomposition du bilan est une technique de couverture contre les risques de liquidité et de
taux (d’intérêts et de change), consistant à modifier la structure du bilan en intervenant sur les
opérations qui composent le bilan ainsi que leurs horizons.

A. L’adossement :

L’adossement est une pratique ancienne qui vise à préserver l’équilibre du bilan. Il constitue
une référence de base en matière de couverture en liquidité et en taux.

1. Définition et avantages :

« L’adossement est réalisé lorsque les profils d’amortissement des emplois et des ressources
sont similaires et lorsque les taux de référence sont les mêmes »58 .

L’usage est de dissocier l’adossement en liquidité qui consiste à répliquer à l’actif et au passif
les montants et les profils d’amortissement des emplois et des ressources, de l’adossement en
taux qui consiste à choisir les mêmes taux de référence fixes ou variables dans les deux cotés.

L’adossement offre un double avantage : en liquidité, le financement des emplois par des
ressources de profil d’échéance comparable minimise les besoins de liquidité présents et
futurs. En outre, si les taux sont de même nature -fixes sur un horizon ou variables avec
indexation sur la même référence- la marge de l’opération est bloquée car le client paie le coût
de refinancement augmenté de la marge en pourcentage.

2. La réalisation de l’adossement global :

Pour réaliser l’adossement global du bilan il suffit d’annuler les impasses en stock futures à
toutes les dates. Toutes les impasses en flux, donc tous les besoins de financements
prévisionnels, s’annulent.

Cet adossement n’assure pas l’annulation de la position de taux car la marge est sensible aux
variations des taux tant que les masses des actifs et des passifs à taux variable ne sont pas
58
BESSIS. J, Op Cit, page 100.
81
identiques. Le risque de taux est neutralisé lorsque les structures des actifs et des passifs par
taux de référence sont identiques sur toute la période.

L’adossement spécifique consiste à définir un adossement exact à tout nouvel emploi par une
opération financière adaptée. Cela revient à refinancer chaque actif du bilan par une ressource
de mêmes caractéristiques financières : montant originel, profil d’amortissement, nature de
taux (fixé, indexé), caractéristiques optionnelles (remboursements anticipés par exemple)59.

Ainsi, si toutes les nouvelles opérations sont adossées exactement, l’adossement global est
aussi réalisé sur le bilan clientèle et se pérennise au fur et à mesure que les opérations
nouvelles adossées sont réalisées.

Les adossements en liquidité globaux sont donc mis en place sur des positions nettes,
c’est-à-dire en partant des profils d’impasses résultant des engagements existants. Le schéma
d’adossement spécifique est généralement suivi pour les opérations clientèle de montants
importants.

Les adossements sont inévitablement approximatifs. La sécurité qui semble résulter de ce


« face à face » des passifs et des actifs est, pour une part, illusoire. Tout changement dans la
structure du bilan rend périmé l’équilibre antérieur60.

B. Les stratégies de financement :

La couverture en liquidité consiste à mettre progressivement en place les financements requis


pour rééquilibrer le bilan. La question est de savoir le montant et la structure par échéance de
ces financements.

Les profils des impasses donnent les positions de liquidité mais ne déterminent pas la solution
de financement. Rééquilibrer le bilan à chaque date, fixe seulement le montant de financement
à lever. Il reste donc à choisir leur profil d’amortissement en fonction des objectifs de liquidité
et de taux. Le choix des financements dépend des considérations sur les taux parce que les
coûts de financements sont différenciés selon les échéances.

Dans les exemples ci-dessous, l’objectif est d’adosser exactement le bilan en liquidité.
Cela revient à prendre le profil des actifs comme profil «cible » pour les ressources.
Le choix de l’horizon est d’abord nécessaire. Ensuite, le choix s’effectue entre le financement à
court terme qui implique des renouvellements futurs à brève échéance au moment où ces
financements tombent, et les financements à long terme qui couvrent les besoins sur un
horizon plus éloigné.

La solution à court terme consiste à contracter des financements courts de période en période,
c’est-à-dire en strates verticales. Seule la première strate est mise en place au taux courant, les
autres le seront plus tard au fur et à mesure des besoins.

59
Cette approche est valable pour le risque de change : les positions de change susceptibles d’engendrer des pertes trop
élevées sont neutralisées par la recherche d’adossements. Ainsi la banque en position courte à 1 mois sur le dollar et qui
redoute une hausse du cours peut acheter des titres calés sur cette échéance et libellés en dollars.
60
DARMON. J, Op Cit, page 322.
82

Figure 8. Financement à court terme des impasses en flux

Dans ce cas, le bilan est constamment sous-consolidé. Cette solution est favorable si on
anticipe une baisse ultérieure des taux, les tranches différées seront financées à des taux plus
faibles. Mais, si cette anticipation est incorrecte, ces tranches risquent de devenir plus
coûteuses qu’un financement immédiat à long terme.

Pour fixer les taux dès aujourd’hui, il est possible de mettre en place un financement à long
terme couvrant la totalité des impasses. La durée maximale des financements est fixée en
fonction de l'amortissement des actifs pour ne pas engendrer d’excédents futurs.

Figure 9. Financement à long terme des impasses en flux

Ainsi, on obtient un financement en strates horizontales partant de l’origine. La première strate


est mise en place jusqu’à l’horizon final. La deuxième tombe avant la première, et la troisième
est encore plus courte. Dans ce cas l’adossement est effectué en totalité avec les taux courants.
Cette solution est favorable si on anticipe une hausse des taux : vaut mieux bloquer les taux et
donc la marge dés maintenant.

Mais une telle stratégie d’adossement est plus dangereuse qu’il n’y paraît car elle risque de se
traduire par une sur consolidation très importante. En effet, les ressources qui apparaissent à
court terme dans le profil des impasses (dépôts clientèle, prêts interbancaires…) ont des
chances sérieuses d’être à nouveau disponibles dans deux ou cinq ans. Couvrir à l’avance ces
impasses sans en tenir compte ferait apparaître un surfinancement très important.
83
C. La titrisation :

La titrisation consiste, pour une banque, à se défaire d’un crédit auprès de tiers. Elle permet de
normer certains risques comme par exemple le risque de remboursement par anticipation, le
risque de contrepartie, le risque de taux et le risque de liquidité, en les transférant
partiellement ou totalement, moyennant rémunération aux investisseurs.

Le risque de taux d’intérêt est généré par un adossement imparfait entre les emplois et les
ressources. Tout d’abord, la déconsolidation d’actifs permet aux établissements de crédit de
transférer sur les fonds communs de créances les risques liés à une immobilisation de créances,
risques qui sont a priori supportés par les fonds propres.

Dans le même temps, l’établissement de crédit échappe à la gestion du risque de taux (ceci
grâce à la mutualisation des risques) pour laquelle, il n’existe pas réellement de couverture
appropriée, si ce ne sont que par des techniques qui s’inscrivent en hors-bilan (swaps et FRA…).

Dans le cas présent, est substituée une marge aléatoire à une rémunération certaine. Il faut
ensuite, indiquer que le transfert des créances qui se réalise en pleine propriété, fait intervenir
des cédants sélectionnés et les risques transférés sont ainsi limités.

Enfin, la cession totale des actifs soustraits au risque de remboursement anticipé de ces prêts.
Ce transfert comporte un coût : Le prêteur revend le prêt à un taux inférieur à celui consenti au
créancier. Si l’établissement de crédit ne transfère pas la collecte des mensualités en même
temps que le prêt, il conserve le revenu direct associé à la signature du prêt.

Ainsi, le gestionnaire peut à tout moment faire sortir de son bilan, des titres représentatifs de
créances selon ses anticipations sur l’évolution des taux. Cette technique peut donc servir
d’outil de gestion du risque de liquidité et de taux de bilan.

D. L’immunisation en duration :

La duration permet de mesurer le risque de taux d’intérêt sur les différents éléments du bilan.
Les écarts de duration établis nous renseignent sur la sensibilité du bilan bancaire aux
variations de taux et nous offre ainsi un moyen d’appréciation du risque de taux.
L’immunisation en duration consiste donc, à parvenir à un écart de duration nul entre les
emplois et les ressources, c’est-à-dire à égaliser la duration de l’actif à celle du passif.
Il s’agit donc de rendre la sensibilité des actifs égale à celle des passifs.

L’immunisation consiste donc, à ajuster ces écarts selon le niveau du risque souhaité et selon
les anticipations de taux faites par les gestionnaires.

5.2 L’utilisation des produits dérivés :


La volatilité des taux d’intérêt et de change a conduit, les financiers à s’interroger sur les
instruments capables d’apporter une protection efficace pour annuler ou atténuer ces risques.
Pour répondre à ce besoin de gestion, ont été inventés au début des années 80 une gamme de
84
produits négociés sur les marchés, efficaces pour gérer les risque de taux, offrant par la même,
la possibilité de profiter des mouvements favorables de taux, tels :
Les forwards, les swaps et les options.

Cependant, seuls les swaps et FRA restent les instruments les plus utilisés dans la gestion des
gaps du fait de leur intégration facile dans l’échéancier.

A. Les swaps :

Le swap de taux (Interest Rate Swap) est un contrat aux termes duquel deux parties
contractantes s’engagent à échanger deux échéanciers de flux financiers liés à leur
endettement respectif de même nominal et dans la même devise mais sur des références de
taux différentes. Le montant nominal d’un swap ne consiste qu’une base pour le calcul des
intérêts.

Le swap de taux est principalement utilisé pour transformer une position à taux fixe en position
à taux variables et vice versa, ou bien échanger deux positions à taux variable reposant sur des
références différentes.

Le swap de change est un contrat de gré à gré, négocié entre deux contre parties, portant sur
l’échange de flux d’intérêts libellés et référencés dans deux devises différentes, suivant un
échéancier préétabli.

Les swaps de devises (Curency Rate Swap) donnent lieu à l’échange de notionnels en devises
en début et fin de période de swap permettant de fixer un cours au comptant et un cours à
terme.

B. Le forward rate argument (FRA) :

Le FRA est un contrat bilatéral hors-bilan par lequel une banque et une entreprise ou deux
banques se mettent d’accord le jour de conclusion du contrat sur un taux d’intérêt applicable à
un emprunt ou un placement futur d’un montant notionnel déterminé pour une période future
fixée.

Le FRA permet donc de garantir immédiatement le taux d’intérêt d’un emprunt ou d’un
placement futur quelle que soit l’évolution observée des taux; il permet aussi de se prémunir
pour une période future contre une variation défavorable du taux d’intérêt.

La couverture des risques pour les banques consiste à prendre sur le marché une position
inverse à celle détenue. Cette position vient ainsi compenser et annuler celle détenue
auparavant.

Pour ce faire le gestionnaire peut avoir recours soit à la recomposition du bilan ou bien faire
appel aux produits dérivés.

La recomposition du bilan tente de modifier la structure du bilan en intervenant sur les


opérations qui le composent ainsi que sur leurs horizons, pour ce faire le gestionnaire dispose
85
de différentes techniques à savoir l’adossement, les stratégies de financement, la titrisation et
l’immunisation en duration.

Cependant, la recomposition du bilan comporte certaines difficultés qui limitent la liberté de


gestionnaire dans le choix des transactions à opérer. Certains actifs ne sont pas cessibles,
d’autres ne sont pas liquides, en outre, la levée des fonds sur le marché n’est pas chose facile
et le processus de titrisation est long et complexe à mettre en place.

C’est pourquoi les gestionnaires ont le plus souvent recours aux produits dérivés tel que les
swaps et FRA qui posent moins de difficultés
86
Conclusion :

La qualité de la gestion des risques repose avant tout sur une bonne appréciation de
l’exposition de l’établissement bancaire aux différents risques.

C’est ainsi que, la Gestion Actif-Passif (ALM) dispose, pour évaluer l’exposition de la banque
aux risques de liquidité, taux d’intérêts et de change, de plusieurs méthodes traditionnelles
et modernes, destinées à réaliser un meilleur niveau de rentabilité pour assurer la pérennité
de la banque.

Pour le risque de liquidité, sa mesure consiste en un premier lieu, à mettre en évidence sous la
forme d’un profil temporel dit impasses, les décalages entre les ressources et les emplois du
bilan ; et en un second lieu à calculer les indices synthétiques de transformation à savoir le
surplus de base et l’indice de transformation.

En ce qui concerne le risque de taux (intérêts et change), sa gestion de base consiste à


identifier ses sources et à l’évaluer à travers une panoplie d'outils de mesure
complémentaires les unes des autres.

Dans un premier temps, les techniques traditionnelles de mesure à savoir : les gaps et la
duration, qui permettent de lier la sensibilité de la marge aux mouvements des taux
d’intérêt, cependant ces méthode ne sont pas sans présentées des limites. C’est pourquoi les
gestionnaires Actif-Passif se sont massivement tournés ces dernières années vers les
techniques de gestion des risques de marché à la pointe de la recherche, qui tiennent
compte de la nature d’évolution des taux en se basant sur des calculs probabilistes, comme
le EAR, le CTC et la VaR.

Toutefois, ces différentes méthodes sont généralement combinées pour attendre une
gestion efficace et complète des risques.

Aussi la préoccupation de base est le respect des limites. En effet, compte tenu du niveau de
risque total qu’elle est disposée à assumer (niveau déterminé par les actionnaires), et les
fonds propres dont elle est dotée, une banque fixe une limite maximale de risque qu’elle
s’interdira de franchir.

Enfin, une gestion efficace des risques passe par la mise en place des couvertures adéquates,
reposant sur le principe de prendre sur le marché une position inverse à celle détenue, pour
l’annuler. Pour ce faire le gestionnaire peut avoir recours soit à la recomposition du bilan à
travers les techniques d’adossement (appariement de flux présentant les mêmes
caractéristiques de maturité, taux, et devise), de titrisation et les stratégies de financement ;
ou bien faire appel aux produits dérivés.
87

TROISIEME CHAPITRE

ETUDE DE CAS

Tout au long des chapitres précédents, nous avons présenté le rôle et les techniques de la
gestion et la mesure des risques en ALM, ainsi que les différents outils utilisés. Cependant, une
telle présentation, aussi détaillée soit-elle, ne sera jamais complète si elle ne comporte pas un
appui pratique aux différentes notions présentées dans la théorie.

Nous essayerons donc dans le présent chapitre de donner une application chiffrée de
l’utilisation des techniques ALM en matière de gestion du risque de liquidité.
L’objectif de ce chapitre n’étant pas de faire une analyse complète des risques financiers
auxquels est exposé le bilan de la BNP Paribas, nous allons seulement montrer la démarche à
suivre.

Ainsi, dans la première section, nous présenterons la banque dans laquelle nous avons effectué
notre stage à savoir la Direction ALM/Trésorerie.
La deuxième section donnera une analyse de la position de liquidité de la BNP Paribas, à travers
l’élaboration du profil d’échéances et le calcul des impasses en liquidité.
Enfin, la troisieme section comprendra une analyse des résultats trouvés et quelques
recommandations proposées de notre part.
88

SECTION 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE


D ’ACCUEIL

1. LE GROUPE BNP PARIBAS


Créé en 2000 suite à la fusion des deux groupes BNP et Paribas, le groupe BNP Paribas est
aujourd’hui un leader européen des services bancaires et financiers, avec une présence
significative et en croissance aux États-Unis et des positions fortes en Asie. Le Groupe possède
l’un des plus grands réseaux internationaux, avec une présence dans plus de 85 pays et plus de
162 000 collaborateurs, dont plus de 126 000 en Europe. BNP Paribas détient des positions clés
dans ses trois domaines d’activité :

Ø La Banque de Détail, regroupant trois pôles :


· Banque de Détail en France (BDDF),
· Banque de Détail en Italie : BNL Banca Commerciale (BNL BC),
· Services Financiers et Banque de Détail à l’International (SFDI) ;
Ø Le pôle Asset Management & Services (AMS) ;
Ø Le pôle Banque de Financement et d’Investissement (BFI).

BNP Paribas SA est la maison mère du groupe BNP Paribas.

2. BNP PARIBAS EL~DJAZAIR


BNP Paribas E l Djazaïr est une filiale à 100% de BNP Paribas, créée en 2002. La banque est
devenue en moins de 8 ans une des toutes premières banques privées sur le territoire algérien
avec des fonds propres avoisinant les 14 milliards de DZD. Forte de ces succès, BNP Paribas E l
Djazaïr s’est engagée dans un programme très ambitieux de construction de plusieurs agences
qui couvrent progressivement l’ensemble du pays, en partant d’une base déjà très solide à Alger
et ses environs. Le réseau compte actuellement 56 agences. La banque bénéficie aujourd’hui
d’un solide partenariat avec Cetelem, filiale du groupe BNP Paribas, dans le domaine des
crédits à la consommation. Sa filiale Cardif, dont l’activité est liée au secteur des assurances a
quant à elle débuté son activité dès 2006. Enfin, l’activité Leasing, a depuis quelques mois rejoint
les différents métiers présents au sein de la Banque en Algérie.
89
3. L’ORGANISATION DE LA STRUCTURE ALM Trésorerie

ALM Trésorerie est une entité qui a pour mission de gérer la liquidité de la banque et
piloter les trésoreries des filiales du groupe, gérer le risque de change opérationnel et
structurel, gérer les risques de taux du bilan et organiser l’ALCO mensuel

Activités principales :

Gérer la liquidité de la banque et piloter les trésoreries des filiales du groupe :

Ø Responsabilités de gestion opérationnelle :

· Maintenir l’équilibre global de la liquidité de la banque


· Assurer les montages des financements des filiales spécialisées du groupe
· Piloter les trésoreries des filiales du groupe
· Gérer les coûts des financements
· Optimiser la rentabilité du métier en tant que centre de profit
· Piloter les émissions obligataires à moyen et long terme
· Utiliser les actifs clientèle comme collatéral dans les opérations de
financement.

Ø Responsabilités prudentielles :

· Veiller au respect des réglementations locales notamment en ce qui


concerne la déclaration des différents ratios (réserve obligatoire,
liquidité,...)
· Gérer les relations avec les régulateurs et notamment en ce qui concerne
l’adéquation de la stratégie mise en place avec les besoins de l’activité
· Anticiper et gérer les situations de crise par la définition des scénarios et
l’élaboration des stress tests.

Gérer le risque de change opérationnel et structurel :

Ø Gérer le risque de change structurel sur les investissements financés par achat de
devises
Ø Gérer le risque de change opérationnel, sur les résultats locaux et rapatriés.

Gérer les risques de taux du bilan :

Ø Gérer le risque de transformation lié à l’activité de la banque commerciale par


l’analyse de l’adéquation des taux des dépôts et des crédits.
Ø Gérer la corrélation entre les taux de marché et les taux servis à la clientèle.
90
Ø Gérer les risques spécifiques et notamment ceux liés au changement de la
réglementation entraînant une modification de la structure du passif.
Ø Gérer les risques découlant du comportement de la clientèle.
Ø Gérer l’ensemble du portefeuille titres et justifier les couvertures de taux et de
change.

Responsabilités concernant les systèmes :

Ø Participer à l’élaboration des systèmes d’information concourant à réunir les


données nécessaires à la gestion Actif-Passif.
Ø Participer au choix et à la mise en œuvre des systèmes à même d’améliorer la gestion
et la rentabilité du métier.

Organisation :

Responsable
ALM/Trésoreri
e

Responsable
salle de marchés

Resp.ALM Resp. Desk Monétaire Resp. Desk Change Resp. Desk Ventes et
et Financier Interbancaire et Stratégie Relations
ALM

Gestionnaire Tenue de Trader Trader Change Trader Commercial


actif/ passif comptes et Marché
Conservation Monétaire
de titres

Middle Office
(rattaché aux Risques)

Figure 10. Organigramme de ALM/Trésorerie


91
Rattachement hiérarchique et fonctionnel :

L’ALM Trésorerie est hiérarchiquement rattachée au Directeur Général.


L’ALM Trésorerie est fonctionnellement rattachée à l’ALM Trésorerie du groupe
(spécifiquement au responsable International Networks de la Trésorerie groupe et au
responsable ALM groupe).
92
SECTION 2 : L’ANALYSE DE LA POSITION DE LIQUIDITE DE LA
BNP

L’élaboration du profil d’échéances s’avère particulièrement difficile dans la mesure où les


rubriques du bilan englobent le plus souvent des capitaux de nature hétérogènes.

Cela nécessite au préalable l’adoption d’hypothèses concernant les échéances de certains


éléments du bilan qui demandent un traitement particulier.

Notre travail part de la photographie du bilan de la BNP Paribas à la date du 31/12/2009, et


la projette sur un horizon temporel couvrant des échéances de très court terme (moins de 7
jours), jusqu’au moyen terme (plus de 3 ans), et ceci dans une pure hypothèse de cessation
d’activité, sans tenir compte des nouvelles productions, car celles-ci impliquent des
hypothèses plus élaborées concernant leurs entrées en bilan et sur leurs profils
d’amortissements.

1. L’élaboration du profil d’échéances :


A. L’analyse des postes de l’Actif :

1. Caisse, banque centrale et centre des chèques postaux :

Ce poste qui regroupe l’ensemble des détentions d’encaisses (billets et monnaie) de la BNP
Paribas Algérie en compte banque centrale, comptes courants postaux, ou dans ses propres
caisses.

Ces avoirs sont très liquides, auxquels la banque peut faire appel à tout moment ou pour
lesquels une durée de préavis de 24 heures est suffisante pour en disposer.

Logiquement, les avoirs dans ce compte sont attribués à la classe d’échéance de moins de 7
jours.

2. Créances sur les institutions financières :

Ce poste recouvre les créances à vue ou à terme, détenues au titre des opérations
interbancaires.

Ces créances comprennent également les valeurs reçues en pension lorsqu’elles sont
effectuées avec des institutions financières et ce quel que soit leur support.

Les opérations de ce poste sont caractérisées par un montant unitaire important, et ne


comportent pas d’options cachées tels que les remboursements par anticipation. Le
remboursement se fait in fine (à l’échéance de l’opération).
93
Les créances sur les institutions financières seront classées en fonction de leurs échéances
contractuelles.

3. Les créances sur la clientèle

Avant de procéder au classement des créances de la clientèle dans le profil d’échéances, il


convient de distinguer entre les crédits à court et les crédits à moyen et long terme.

- Les crédits à court terme

Ce poste du bilan a été scindé en deux :

a) Crédits et avances :

Il est constitué que de découverts et facilités de caisse :

Ce sont des crédits plafonnés, accordés aux entreprises sur des périodes courtes et
déterminées, ces type de crédits présentent des fluctuations dans le temps, mais étant
régulièrement renouvelables, ils engagent la banque autant que des crédits à maturités plus
longues.

Donc on va extraire la partie fixe a l’aide d’une méthode statistique, qui applique le
théorème central limite et elle consiste à rapprocher la répartition d’une série de données
égalent à 12 observations à celle d’une loi normale de moyenne et d’écart type équivalents à
ceux de la série initiale.

Elle permet par la suite de déterminer un intervalle de confiance qui contienne le montant
da la série à un seuil de confiance choisi au préalable.

Dans notre cas nous avons obtenu les résultats suivant :

Dates Montants
31/01/2009 23 308 699 080,38
28/02/2009 24 303 982 964,38
31/03/2009 25 584 741 265,72
30/04/2009 25 747 364 975,71
31/05/2009 26 140 425 889,98
30/06/2009 23 549 604 070,06 Moyenne 25 580 190 494,50
31/07/2009 26 857 446 091,72 Ecart-type 1 980 905 319,22
31/08/2009 23 949 512 965,65 Plancher (95%) 22 321 601 244,38
30/09/2009 26 142 013 408,44
31/10/2009 23 610 134 253,45
30/11/2009 29 775 919 102,49
31/12/2009 27 992 441 865,99
94
Le graphique de l’évolution des encours des crédits et avances tout au long de l’année 2009,
montre qu’une fraction assez importante de ces encours fait preuve d’une certaine stabilité
sur la période considérée.

3.5E+10
3E+10
2.5E+10
2E+10
1.5E+10
Somme de Partie volatile
1E+10
Somme de Partie fixe
5E+09
0
28/02/2009

31/05/2009

31/12/2009
31/01/2009

31/03/2009
30/04/2009

30/06/2009
31/07/2009
31/08/2009
30/09/2009
31/10/2009
30/11/2009

Et répartir la partie variable suivant des normes appliquées en France 61:

- 2% remboursements à moins de 7 jours ;


- 3% remboursements entre 7 jours et 1 mois ;
- 5% remboursements entre 1mois et 3 mois ;
- 15% remboursements entre 3 mois et 6 mois ;
- 20% remboursements entre 6 mois et 1 an ;
- 55% remboursements entre 1 an et 3 ans

b) Portefeuille d’effets :

Ce poste comprend essentiellement l’escompte de traites acceptées ou de billets à ordre


commerciaux protégés par le droit cambiaire ou encore des financements de stock (avance
sur marchandises).

Ces crédits permettent à la banque de reconstituer sa trésorerie en réescomptant ces effets


auprès de la Banque Centrale ou sur le marché monétaire.

Ces effets seront repris dans le profil d’échéances selon leurs échéances contractuelles.

- Les crédits à moyen et long terme :

61
Ce sont des normes proposées par la Commission Bancaire au x banques françaises.
95
Du fait de l’importance de la durée et du montant mis en jeu, la banque cherche toujours un
moyen pour mobiliser ces crédits.

L’échéance de ces crédits est stipulée dans les termes du contrat. Toutefois, le client a la
faculté de procéder à un remboursement par anticipation. Cette option fait peser une
incertitude sur les flux futurs perçus par la banque.

Il existe de multiples modèles consacrés à la prévision des taux de remboursement par


anticipation en fonction des caractéristiques démographiques et de l’évolution des taux.

Nous retiendrons l’hypothèse qui exclut l’éventualité de remboursement anticipé, faute de


données historiques suffisantes requises par ces modèles de prévisions. Cette hypothèse est
objective car les banques, n’ont pas particulièrement constaté des remboursements
anticipés malgré la baisse des taux.

Ces crédits seront repris dans le profil d’échéances selon leurs échéances contractuelles

4. Portefeuille titres :

Ce poste englobe notamment :

- Les obligations et autres titres a revenu fixe détenues par la banque et non encore
échus. Ces obligations seront classées en fonction de leurs échéances contractuelles.

- Les actions et autres titres à revenu variable, quelle que soit leur nature que l’on
classera à plus de 3 ans car elles dépendent de la stratégie de la banque (de la
volonté des actionnaires entre autres).

5. Immobilisations :

Le poste « Immobilisations » est considéré dans son ensemble comme réalisable à plus de
trois ans.

6. Opération crédit-bail :

Ce poste regroupe les opérations sur crédit bail mobilier et immobilier

Ils sont considérées comme stables donc leur montant figurera dans la classe d’échéance de
plus de 3 ans.

B. L’analyse des postes du passif :

1. Les dépôts à vue :

Cette ligne est constituée essentiellement des avoirs en comptes chèques et en comptes
courants.
96
Ces ressources ne sont pas rémunérées ou faiblement rémunérées. De plus, ils n’ont pas
d’échéance certaine et leur encours fluctue d’une manière importante en fonction des taux
d’intérêt.

Un problème se pose : comment va-t-on les amortir sur le tableau d’amortissement ?

Il convient donc de définir une méthode fiable permettant de séparer la partie stable des
dépôts à vue de celle volatile. Les dépôts volatiles seront classés comme les crédit a court
terme en fonction des ratios appliqués dans les banques françaises et nous ne retiendrons
que les dépôts stables ou « noyau dur » seront amortis sur une période de 5 ans (à raison de
20 % l’an).

Le tableau ci-dessous calcule la volatilité des dépôts à vue sur un historique des 12 mois
passés. Avec un seuil de confiance de 95 %, les dépôts stables, ou noyau dur, sont de
41 268 945 014,87 DA.

Dates Montants
31/01/2009 43 850 672 023,45
28/02/2009 45 076 923 756,14
31/03/2009 41 950 236 099,67
30/04/2009 47 384 093 743,34
31/05/2009 50 836 740 273,83
30/06/2009 54 873 934 027,09 Moyenne 53 589 320 684,39
31/07/2009 57 030 255 922,89 Ecart-type 7 489 590 072,66
31/08/2009 59 339 511 919,36 Plancher (95%) 41 268 945 014,87
30/09/2009 64 013 465 041,94
31/10/2009 60 982 013 875,19
30/11/2009 57 725 934 097,26
31/12/2009 60 008 067 432,51

Le graphique de l’évolution des encours des DAV tout au long de l’année 2009, montre
qu’une fraction assez importante de ces encours fait preuve d’une certaine stabilité sur la
période considérée.
97
7E+10

6E+10
5E+10

4E+10
3E+10
Somme de Partie volatile
2E+10 Somme de Partie fixe
1E+10

2. Compte livrets d’épargnes :

Les passifs constitués des livrets d’épargne sont considérés comme exigibles à vue, toutefois
ces ressources ont un caractère d’économies et de réserves pour les déposants.

Aussi ils seront repris de la même méthode que les dépôts à vue afin d’extraire leur partie
volatile.

Le tableau suivant montre le calcul de la volatilité dans dépôts d’épargnes sur une période
d’une année.

Dates Montants
31/01/2009 5 219 896 054,60
28/02/2009 5 482 076 242,90
31/03/2009 6 026 558 566,79
30/04/2009 6 696 261 750,36
31/05/2009 7 114 428 212,24 Moyenne 7 707 636 884,18
30/06/2009 7 622 323 096,30 Ecart-type 1 650 254 063,11
31/07/2009 7 939 643 150,87 Plancher (95%) 4 992 968 950,37
31/08/2009 8 292 927 881,94
30/09/2009 8 852 317 950,51
31/10/2009 9 313 957 243,00
30/11/2009 9 717 951 460,63
31/12/2009 10 213 301 000,00

Le graphique suivant montre l’évolution de l’encours des livrets épargne :


98
1.2E+10

1E+10

8E+09

6E+09
Somme de Partie volatile
4E+09
Somme de Partie fixe
2E+09

3. Les ressources à terme :

Il s’agit des ressources à échéances contractuelles souscrits par la clientèle, dont les bons de
caisse, et les comptes à terme. Les montants sont agencés selon leurs échéances
contractuelles

4. Provisions sur crédit documentaire et garanties :

Pour les provisions sur crédit documentaire et dépôt de garanties clientèles on va appliquer
toujours la même méthode pour séparé le montant total en partie fixe et partie variable.

Pour les crédits documentaires, on suppose que la partie variable s’écoulera dans un délai
maximal de 3 mois donc on va classer le montant de façon égale sur cette période.

Pour les dépôts de garanties clientèle, on suppose que la partie variable s’amortira sur un
axe maximal d’une année et on les classera aussi de façon égale sur cette période.

Pour la partie fixe, on suppose que c’est une ressource à plus de 3 ans.

5. Les Fonds propres :

Les éléments qui constituent les fonds propres sont considérés comme stables dans le temps
et sont de ce fait repris à plus de 3 ans. Il s’agit du capital social, des réserves facultatives et
statutaires, des provisions, du report à nouveau et du résultat de l’exercice.

C. Autres postes de l’actif et du passif :

1. Autres actifs :

Cette rubrique comprend les stocks et les créances sur les tiers qui ne figurent pas dans les
autres postes de l’actif (avances diverses, TVA à recevoir, créances sur le Trésor, …etc).
99
2. Autres passifs :

Ce poste comprend principalement les dettes a l’égard des tiers qui ne figurent pas dans les
autres postes du passif.

3. Compte de régularisation :

Ce poste recouvre la contrepartie des produits constatés au compte de résultat relatifs a des
opérations de hors-bilan et a des engagements sur devises, les charges à repartir et les
charges constatées d’avance.

Il ressort de l’analyse de ces postes que leurs soldes sont relativement bien corrélés avec le
total du bilan.

Ces postes seront repris à plus de 3 ans en raison de leur caractère évolutif.

« Le prochain tableau représente le profil d’échéances élaboré à la lumière des


considérations et hypothèses précédentes. »
100
101
A partir de ce profil, il est possible de déterminer les échéanciers des actifs et passifs. Ceux-ci
sont obtenus en retranchant des encours d’aujourd’hui les amortissements prévisionnels des
actifs et passifs. Les résultats obtenus sont donnés dans le tableau suivant.

Profils d'amortissement des


Amortissement actif Amortissement passif
actifs et des passifs
Moins 7 j 133 793 602 382,86 133 793 602 382,86
7 j - 1 mois 71 366 634 960,43 128 319 087 109,76
1 - 3 mois 60 429 290 925,95 122 991 309 951,80
3 - 6 mois 59 760 503 671,12 109 701 575 029,96
6 mois - 1 an 56 091 800 946,22 97 692 730 042,77
1 - 3 ans 53 915 246 334,83 84 200 426 873,71
plus de 3ans 45 990 148 923,72 51 238 157 754,78
TOTAL 0,00 0,00
Tableau 8. Profil d’amortissement des actifs et passifs

Le profil d’amortissement des actifs et passifs montre deux phases :

· Une phase de sur-consolidation du bilan :


A partir de la date d’aujourd’hui jusqu’à trois ans, les emplois s’amortissent plus rapidement que
les ressources, et donc un excédent de ressources se dégage.

· Une phase de consolidation du bilan :


Au-delà de l’horizon de trois ans, les actifs et passifs s’amortissent presque au même rythme,
même si les passifs vont un peu plus vite que les actifs, et dégagent ainsi des besoins.

Le profil d’échéances et les échéanciers des actifs et des passifs permettent de calculer les
indicateurs de transformation, à savoir : les impasses en flux et en stock et l’indice de
liquidité.

2. L’analyse des indicateurs de transformation :


L’analyse des profils des impasses en flux et en stock permet de déterminer le besoin ou
l’excédent de liquidité de la banque.

A. Les impasses en flux :

Les impasses en flux sont la différence entre les entrées et les sorties de fonds sur l’horizon
de chaque période.
102
Les impasses en flux Tombée des actifs Tombée des passifs Impasse en flux
Moins 7 j 62 426 967 422,43 5 474 515 273,11 56 952 452 149,33
7 j - 1 mois 10 937 344 034,48 5 327 777 157,96 5 609 566 876,52
1 - 3 mois 668 787 254,83 13 289 734 921,84 -12 620 947 667,01
3 - 6 mois 3 668 702 724,90 12 008 844 987,19 -8 340 142 262,28
6 mois - 1 an 2 176 554 611,39 13 492 303 169,07 -11 315 748 557,68
1 - 3 ans 7 925 097 411,12 32 962 269 118,93 -25 037 171 707,81
plus de 3ans 45 990 148 923,72 51 238 157 754,78 -5 248 008 831,06

Tableau 9. Les impasses en flux

La première période est caractérisée par une importante entrée de fonds qui correspond à la
tombée des fonds liquides (avoirs en Caisse, en compte Banque Centrale et la tombée
d’échéance de presque 75% des dettes envers les institutions financières).

La deuxième période est aussi représentée par une entrée de fonds mais qui est minime par
rapport à la première. Elle représente globalement le reste des dettes envers les institutions
financières.

A partir de la troisième période, les impasses en flux deviennent toutes négatives, ces sorties
de fonds traduisent des besoins nets de liquidité ayant pour origines les tombées d’échéance
des dépôts à terme, et les demandes quotidiennes de retraits des dépôts à vue.

La BNP Paribas sera appelée à faire face à une sortie nette de fonds maximale de
25 037 171 707,81 DA, et ceci a partir du premier mois.

B. Les impasses en stock :

Les impasses en stock se calculent par différence, pour chaque période entre les encours
respectifs des passifs et des actifs.

Les impasses en stocks Actifs Passifs Impasse en stocks


Encours 133 793 602 382,86 133 793 602 382,86 0,00
moins de 7 jours 71 366 634 960,43 128 319 087 109,76 56 952 452 149,33
moins de 1 mois 60 429 290 925,95 122 991 309 951,80 62 562 019 025,85
moins de 3 mois 59 760 503 671,12 109 701 575 029,96 49 941 071 358,84
moins de 6 mois 56 091 800 946,22 97 692 730 042,77 41 600 929 096,55
moins de 1 an 53 915 246 334,83 84 200 426 873,71 30 285 180 538,87
moins de 3 ans 45 990 148 923,72 51 238 157 754,78 5 248 008 831,07

Tableau 10. Les impasses en stocks

Sur tout l’horizon, Il ressort des impasses cumulées toutes positives, même si la plupart des
impasses en flux sur cet horizon sont négatives.
103
Cela s’explique par le fait que l’excédent remarqué sur la première période soit très
important, à hauteur de couvrir le cumul des déficits des périodes suivantes.

La première impasse est bien évidemment nulle, l’équilibre en liquidité du bilan étant
nécessairement réalisé en permanence.

La banque pendant toutes les périodes n’a pas de besoin de financement, bien au contraire,
elle doit trouver des placements pour ces excédents. Dans ce cas, le bilan est exposé
favorablement à la hausse des taux.

C. Impact d’une hausse des taux d’intérêt :

Les impasses positives sont exposées favorablement à une hausse des taux d’intérêt,
suivant la formule :

Variation de la marge = impasse en flux * variation du taux * durée

Si l’on suppose une hausse des taux de 1%, cela se traduit par :

Période Impasses En Stock Gain/Perte


1 56 952 452 149,33 11 074 087,92
2 62 562 019 025,85 52 135 015,85
3 49 941 071 358,84 124 852 678,40
4 41 600 929 096,55 208 004 645,48
5 30 285 180 538,87 302 851 805,39
6 5 248 008 831,07 157 440 264,93

Gain 856 358 497,97

Tableau 11. Variation de la marge

La BNP Paribas réalisera ainsi un gain total de 856 358 497,97 DA. A l’inverse, si les taux
baissent de 1 %, ce même montant serait une perte.

D. L’indice de liquidité :

L’indice de liquidité pondère les actifs et les passifs de chaque classe d’échéances par le
nombre moyen de jours de cette classe. Il est donné par le rapport :

å Passifs pondérés

å Actifs pondérés
104

Actifs Passifs Coefficients Actifs pondérés Passifs pondérés


1 62 426 967 422,43 5 474 515 273,11 0,01 624 269 674,22 54 745 152,73
2 10 937 344 034,48 5 327 777 157,96 0,05 546 867 201,72 266 388 857,90
3 668 787 254,83 13 289 734 921,84 0,16 107 005 960,77 2 126 357 587,49
4 3 668 702 724,90 12 008 844 987,19 0,37 1 357 420 008,21 4 443 272 645,26
5 2 176 554 611,39 13 492 303 169,07 0,75 1 632 415 958,54 10 119 227 376,80
6 7 925 097 411,12 32 962 269 118,93 1,50 11 887 646 116,68 49 443 403 678,39
7 45 990 148 923,72 51 238 157 754,78 7,50 344 926 116 927,89 384 286 183 160,86
TOTAL 133 793 602 382,86 133 793 602 382,86 308 952 736 373,01 397 280 377 261,69

Indice de liquidité 1,2858937

Tableau 12. Calcul de l’indice de liquidité

L’indice de liquidité est supérieur à 1. Cela signifie que la banque ne transforme pas,
puisqu’elle a davantage de ressources pondérées que d’emplois pondérés.
105

SECTION 3 : RESULTATS ET RECOMMANDATIONS.

1. Résultats de l’analyse :

L’analyse de la position de liquidité de la BNP Paribas fait apparaitre une seule phase et c’est
une phase d’aisance en liquidité, elle commence à la date d’aujourd’hui, et dure à plus de
trois ans (donc toute le période).

Le bilan de la BNP Paribas est structurellement liquide, même si la banque enregistre


d’importantes sorties nettes de fonds sur cette période.

Par ailleurs, l’indice de liquidité est de 1.28, supérieur à 1, ce qui traduit un excès des
ressources pondérées sur les emplois pondérés. La BNP Paribas ne transforme donc pas ses
ressources courtes en emplois longs.

Les impasses en stock dégagés sur cette période sont toutes positives, ce qui signifie que les
emplois s’épuisent plus rapidement que les ressources. Le bilan se trouve en situation de
sur-consolidation.

Tous ces résultats, concluent sur une situation de surliquidité du bilan de la BNP Paribas.

Ceci, est essentiellement dû au renflouement du compte Caisse et avoirs en compte


courant. En effet, ces encaisses sont la résultante de plusieurs aspects :

· L’envolée des prix du pétrole qui a permis à l’Algérie de constituer des réserves de
change qui ont dépassé les 100 milliards de dollars en 2008; et donc l’Etat émet moins de
bons, et/ou les rémunère à un taux inférieur qu’auparavant, en effet, en 2008, le Trésor a
émis des BTC 13 et 26 semaines à seulement 0,8 %, lorsque les reprises de liquidité à 7
jours étaient à 1,75 %.
· Par ailleurs, le marché financier n’offre pas beaucoup d’opportunités de placement,
qui permettraient à la banque de faire fructifier ses liquidités. Cette situation est due
essentiellement au nombre insignifiant de titres cotés sur ce marché.
· L’intervention des autorités monétaires n’arrive pas à éponger toutes les liquidités du
système bancaire, la banque d’Algérie a introduit un instrument lui permettant d’éponger
cette liquidité sous forme de reprises de liquidité à 7 jours, 14 jours, 1 mois, et 3 mois ; à des
taux jugés de très faibles.
106
2. Exemple de décision :
Nous savons que l’excédent de liquidité dégagé sur toute cette période est une marge de
sécurité, mais il engendre inévitablement un coût. Dans une optique d’optimisation de la
trésorerie, il est préférable de réemployer cette liquidité que d’en supporter le coût.

Pour réaliser cet objectif, deux choix peuvent se présenter pour la BNP Paribas : celui de
placer ses excédents de trésorerie sur le marché de capitaux ou, celui de les réemployer
dans l’expansion de son activité de crédit.

Au 31/12/2009, la BNP Paribas dégagera sur l’horizon d’une semaine un montant estimé à
57 milliards DA, en couvrant les besoins de liquidité qui apparaissent sur l’horizon d’un mois
et recevant les nouvelles entrées de fonds, cet excédent augmentera à 62 Milliards DA, et
dans un horizon de trois mois, il ne baissera qu’à 50 milliards DA.

Nous proposons dès le 01/01/2010, de placer 50 milliards DA en reprise de liquidité à 3 mois


au taux de 1,25. En agissant de la sorte, l’excédent de liquidité sur un une semaine ne
demeure que de 7 milliards DA.

Elle pourra encore placer 5 milliards DA en reprise de liquidité à 7 jours au taux de 0,75 %,
tandis qu’elle pourra conserver les 7 milliards restants comme coussin de sécurité, pour faire
face à la survenance d’évènements inattendus tels les retraits massifs de dépôts, et qu’elle
peut toujours fructifier dans des placements inter-journaliers, sur des reprises de liquidité à
24 heures dont les taux sont de 0,30 %.62

Par ailleurs, cette solution peut être difficile à mettre en œuvre, vue la surliquidité générale
que connait le marché monétaire algérien, en effet, les alternatives de placement à long
terme des excédents de trésorerie sur le marché monétaire se trouvent restreintes car la
banque d’Algérie ces derniers temps ne prends en considérations que 40% en moyenne des
offres de placement des banques.

Les seules opérations de placements sont effectuées avec la Banque Centrale qui, intervient
pour éponger la liquidité du marché par les reprises de liquidités à 7 jours, 15 jours, un mois
ou trois mois, à des taux très faibles.

Il ne reste pour la banque que la deuxième alternative qui consiste à réemployer le surplus
de liquidité dans l’expansion de son activité de crédit.

Toutefois, celle-ci ne peut pas se permettre d’aller au-delà d’une année dans les échéances
des nouveaux crédits à envisager, car ses excédents ne sont pas éternels (sur une année).
Elle pourrait opter pour des crédits à court terme tels les crédits par caisse, sous toutes ses
formes (les avances garanties, les découverts, …etc).

Sur ce point, la banque doit respecter la contrainte d’adéquation des risques encourus avec
son niveau des fonds propres, et augmenter sa vigilance sur leur qualité: ils doivent faire
l’objet d’analyse de viabilité et de rentabilité, car un portefeuille d’actifs non remboursés à
échéance nuit à la liquidité avant de nuire à la rentabilité.
62
Les taux proviennent de la situation bimestrielle du marché monétaire juillet/aout 2010(Publié par la BA)
107
3. Recommandations :

Les trois points nécessaires à retenir pour une bonne gestion des risques de liquidité dans le
cadre de la méthode ALM sont :

· A. La définition d’une politique de liquidité :

La situation de liquidité, qui était jusqu’ici, considérée comme résultante de la politique


générale de la banque doit aujourd’hui retrouver sa place d’élément stratégique de cette
politique.

Cette politique arrête les limites des écarts entre les actifs et les passifs. Elle arrête en outre
une stratégie qui vise à optimiser la structure des ressources et des emplois de la banque.

· B. Le développement du système d’information :

Le développement d’un système d’information performant permettra d’avoir les montants


en temps réel, ou du moins avec le minimum de décalage, des emplois et des ressources et
surtout leurs échéances. Grâce à ce système il sera possible de faire des prévisions sur les
besoins futurs de financement. Ces prévisions seront complétées par des études du
comportement de la clientèle ;

· C. La coordination entre les différentes unités de la banque :

Chaque banque devra développer un réseau informatique qui ouvrira une communication
rapide entre ses unités commerciales et sa Trésorerie centrale d’une part, et entre ses
différents départements (contrôle de gestion, risques…etc) d’autre part, ceci lui permettra
de connaitre au préalable les conséquences sur la liquidité de la banque de ses choix, et
surtout de voire si ces résultats sont compatibles avec ses possibilités de collecte de
ressources.
108
Conclusion :

A travers cette étude de cas nous avons tenté d’analyser la situation de liquidité de la BNP
Paribas El-Djazair, en élaborant un profil d’échéance des éléments constitutifs de son bilan.
Le classement élément par élément dans ce profil est réalisé selon l’échéance résiduelle de
chacun d’eux.

Le dressement d’un profil d’échéances des éléments de l’actif et du passif a fait ressortir
une situation de sur-consolidation du bilan de la banque, tout au long des trois premières
années, se qui traduit donc un excédent de ressources sur emplois le long de cette période,
mais à partir de plus de trois ans, le bilan change d’allure et devient cette fois-ci consolidé.

Par la suite, le tableau des impasses réplique les mêmes résultats, par des impasses en stock,
toutes positives sur toute la période, même si les impasses en flux correspondantes, elles,
sont négatives.

Pour mesurer le degré de transformation, nous avons calculé l’indice de liquidité que nous
avons trouvé en dessus de l’unité, ce qui signifie que la BNP Paribas ne transforme pas,
puisqu’elle a davantage de ressources pondérées que d’emplois pondérés.

Ces résultats nous amène à tirer des conclusions sur la situation de la BNP Paribas fin
décembre 2009, celle-ci peut entamer sa nouvelle année avec une pleine assurance sur sa
capacité à faire face aux demandes de sortie de fonds.

La rentabilisation de ces excédents est une nécessité afin de minimiser leurs coûts, à travers
des placements sur le marché monétaire, qui lui, aussi étant sur-liquide, il ne permet pas de
meilleurs placements.

La possibilité de réemployer ces excédents dans l’octroi de nouveaux crédits semble une
bonne alternative, qui exige au même temps une attention particulière sur la qualité des
crédits distribués et la surveillance de l’adéquation des fonds propres de la banque avec les
engagements de crédit.
109
CONCLUSION GENERALE :

L’application d’une approche ALM en plus qu’elle permet à la banque d’avoir une image plus
claire des risques encourus celle-ci apporte de nombreuses solutions aux préoccupations
quotidiennes du gestionnaire notamment l’optimisation de la structure du bilan et
l’appréciation des conséquences des évolutions du marché.

Une gestion dynamique comme l’ALM s’est avéré par le temps indispensable pour les
banques et les établissements financiers visant une gestion financière performante.
Plusieurs banques de renommée internationale ont témoigné de son efficacité et de son
apport en matière d’optimisation du couple risque/rentabilité.

Toutefois, l’adoption d’une telle approche suppose que l’établissement doit rester éveillé
par rapport aux contraintes techniques, humaines et environnementales qui peuvent être à
l’origine d’une mauvaise application de la méthode. Elle suppose également que la banque
soit contrainte au respect des limites imposées par le régulateur.

En dehors des dispositions relatives à leur mise en place les techniques ALM doivent être
considérées comme un outil supplémentaire d’aide à la prise de décisions. Les résultats
retournés ne doivent en aucun cas se substituer à l’appréciation du gestionnaire. En définitif
l’efficacité et la pertinence des résultats du dispositif ALM et de toute autre méthode
similaire dépondent de la manière dont ils seront utilisés.

Pour en venir au contexte national ; bien que la réglementation en matière de contrôle


interne impose aux banques de mettre en place des systèmes de mesure et de gestion de
leurs risques (règlement 02-03 du 14 novembre 2002), rien de concret n’existe encore.

Dans ce contexte les banques algériennes sont tenues tout d’abord de mettre en place un
système d’information performant. Celui-ci nous semble en effet être la clé de voute de
l’ALM. Il faut ensuite créer une cellule ALM rattachée directement a la direction générale de
la banque. De plus, l’existence d’un grand marché des capitaux est indispensable pour
permettre une gestion dynamique des actifs et passifs. Mais cela ne peut être concrétisé
sans qu’il y ait une véritable implication des hautes instances de direction de la banque.

Enfin, le rôle des autorités de supervision est très important dans ce cadre, celle-ci sont
tenues de suivre en continue les changements qui peuvent affecter l’environnement
économique national et international. Elles doivent également faciliter et assurer une
intégration progressive des nouvelles méthodes de gestion des risques dans le système
bancaire algérien.

Le fruit de la prise de telles mesures sera l’instauration d’une base solide d’une gestion
active des risques qui permettra la mise en place de toute innovation managériale capable
d’apporté du nouveau au risque management.
110
BIBLIOGRAPHIE :

Ouvrages :

1- J, Gestion des risques et gestion actif-passif des banques, Dalloz, Paris, 1995
2- Darmon. J, Stratégies bancaires et gestion de bilan, Economica, Paris, 1998
3- Dubernet. M, Gestion actif-passif et tarification des services bancaires, Economica,
Paris, 2000
4- De Coussergues. S, Gestion de la banque du diagnostic à la stratégie, Dunod, Paris,
2002
5- Antoine Sardi, management des risques bancaires, Afges, Paris,2002.
6- Desmicht.F, Pratique de l’activité banquaire,Dunod,2004
7- AUGROS J-C. et QUERUEL M., Risque de taux d’intérêt et gestion bancaire,
Economica, Paris, 2000
8- VAN GREUNING H. et BRAJOVIC BRATANOVIC S., Analyse et gestion du risque
bancaire, ESKA, Paris, 2004

Articles et Revues :

1- GOUSLISTY H. « Gestion des liquidités dans les banques », Revue Banque, n° 533
2- GAUSSEL, N., LEGRAS, J., LONGIN, F., RABEMANANJARA, R., Au-delà de la VaR,
Quants n° 37, Recherche et Innovation, CCF.

3- Les cahiers de la finance, Akimou Ossé, Mai 2002.

Textes réglementaires:

1- Ordonnance 03-11 du 26/08/03 relative à la monnaie et au crédit.


2- Règlement 04-01 du 14/03/2004 relatif au capital minimum des banques et
établissements financiers.
3- Règlement 04-04 du 19/07/2004 fixant le rapport dit “coefficient de fonds propres et
de ressources permanentes
111
4- Règlement 02-03 du 14/11/2002 portant sur le contrôle interne des banques et
établissements financiers.
5- Règlement 91-09 du 14/08/1991 relatif à la fixation des règles prudentielles des
banques et établissements financiers.
6- Instruction 74-94 du 29/11/1994 fixant les règles prudentielles de gestion des
banques et des établissements financiers.
7- Instruction 08-02 du 26/12/2002 relative à la déclaration des banques et
établissements financiers des niveaux de leurs engagements extérieurs.
8- Instruction 74 -94 du 29/11/1994 fixant les règles prudentielles de gestion des
banques et des établissements financiers.

Mémoires :

1- MANSOURI. R., « La gestion de trésorerie, Diplôme Supérieur des Etudes Bancaires »,


Ecole Supérieure de Banque, 2003
2- BOUKHORS. A, «Gestion du risque de liquidité dans les banques», Ecole Supérieure
de Banque ,2002.
3- DJERROUMI. A, « ALM Techniques et enjeux dans la banque», Ecole Supérieure de
Banque, 2006
4- Djeha. W, « La gestion Actif-Passif dans les banques », Ecole Supérieure de Banque,
2005
5- Aziez. Z, « GESTION DES RISQUES BANCAIRES PAR LA GAP », Ecole Supérieure de
Banque, 2009

Sites internet :

- www.bank-of-algeria.dz
- www.bnp paribas.com
112
LISTE DES TABLEAUX :

Tableau n°1: Classement des fonds propres………………………………………………………………………..34


Tableau n°2 : PROFILE D’ECHEANCES et calcul d’impasses en stocks……………………………………44
Tableau n°3 : PROFILE D’ECHEANCES et calcul d’impasses en flux……………………………………….44
Tableau n°4: Calcul de l’indice de transformation……………………………………………………………….46
Tableau n°5 : Exemple de calcul du surplus de base…………………………………………………………….47
Tableau N°6 : impact des évolutions des cours de change sur les résultats…………………………68
Tableau n°7 : Les positions ouvertes en devises étrangères………………………………………………..69
Tableau n°8 : Profil d’amortissement des actifs et passifs……………………………………………………97
Tableau n°9 : Les impasses en flux……………………………………………………………………………………….98
Tableau n°10 : Les impasses en stocks…………………………………………………………………………………98
Tableau n°11 : Variation de la marge…………………………………………………………………………………..99
Tableau n°12 : Calcul de l’indice de liquidité……………………………………………………………………..100

LISTE DES FIGURES :

Figure n°1 : Finance directe et finance indirecte……………………………………………………………………6


Figure n°2 : La GAP, une démarche prévisionnelle………………………………………………………………26
Figure n°3 : Transferts entre les différentes entités d’un établissement de crédit……………….29
Figure n°4 : Décomposition de la marge d’intérêt……………………………………………………………….30
Figure n°5 : La consolidation du bilan………………………………………………………………………………….45
Figure n°6 : Courbe des taux et prime de liquidité……………………………………………………………….50
Figure n°7 : L'exposition au risque de change en % des fonds propres éligibles…………………..70
Figure n°8 : Financement à court terme des impasses en flux…………………………………………….78
Figure n°9 : Financement à long terme des impasses en flux………………………………………………78
Figure n°10 : Organigramme de ALM/Trésorerie…………………………………………………………………86
113
Table des matières :
INTRODUCTIOIN GENERALE …………………………………………………………………………………… …..1
CHAPITRE PRELIMINAIRENOTIONS FONDAMENTALES…………………………….……………… ……3
SECTION 1 : LA BANQUE ET SON FONCTIONNEMENT………………………………………………… …..4
1.1Définition de la banque :------------------------------------------------------------------------- ----4
1.2Les opérations de banque :---------------------------------------------------------------------- ----5
A. Les formes d’activité--------------------------------------------------------------------------- ----5
1. Les opérations de banques-------------------------------------------------------------- ----5
2. Les activités connexes-------------------------------------------------------------------- ----5
B. La banque intermédiaire financier--------------------------------------------------------- ----6

SECTION 2 : LES RISQUES …..7


2.1Définition du risque : ------------------------------------------------------------------------------ ----7
2.2Classification des risques : ---------------------------- ------------------------------------------- ----8
A. Les risques non financiers : ------------------------------------------------------------------- ----8
1. Le risque stratégique : --------------------------------------------------------------- ----8
2. Le risque opérationnel : ------------------------------------------------------------- ----8
B. Les risques financiers : ------------------------------------------------------------------------- ----8
1. Le risque de contrepartie : ---------------------------------------------------------- - --8
2. Le risque d’illiquidité : ---------------------------------------------------- 8
3. Le risque de taux d’intérêt : --------------------------------------------------------- - --9
4. Le risque de change-------------------------------------------------------------------- - 10
5. Le risque de marché------------------------------------------------------------------- --10
6. Le risque d’insolvabilité--------------------------------------------------------------- --10

SECTION 3 : LA REGLEMENTATION BANCAIRE……………………………………………………………… …11


3.1Le capital minimum : ------------------------------------------------------------------------------------11
3.2Le ratio de solvabilité (Cooke / Mc Donough):-------------------------------------------------- --12
3.3Le ratio de liquidité : ---------------------------------------------------------------------------------- --14
3.4Le coefficient des fonds propres et des ressources permanente -------------------------- --15
3.5La division des risques : 15
3.6Les réserves obligatoires : 16
3.7Les fonds propres : 16
3.8Le niveau des engagements extérieurs : 17
3.9Le niveau des découverts : 17
3.10Classement et provisionnement des créances : 17

CHAPITRE I : LA GESTION DES RISQUES PAR LA FONCTION ALM………………………………… …20

SECTION 1 : LA GESTION ACTIF PASSIF…………………………………………………………………….…… …22


1.1Définition et origines de l’ALM : ----------------------------------------------------------------------22
A. Historique : --------------------------------------------------------------------------------------------22
B. Définition de l’ALM : --------------------------------------------------------------------------------23
C. Les facteurs liés à l’origine de l’ALM : ----------------------------------------------------------23
1. La complexité et la diversité accrue des métiers bancaires-------------------- --23
2. La montée des risques bancaires------------------------------------------------------- --24
114
3. L’intensification de la concurrence---------------------------------------------------- --24
4. L’instauration de la réglementation prudentielle---------------------------------- --24
D. Les objectifs de l’ALM--------------------------------------------------------------------------------24
E. Les missions de l’ALM--------------------------------------------------------------------------------25
F. La démarche de l’ALM : -----------------------------------------------------------------------------25
1. Une démarche globale : ------------------------------------------------------------------ --25
2. Une démarche prévisionnelle : ------------------------------------------------------- --25

SECTION 2 : LA GESTION DES MARGES………… …………………………………………………………………27


2.1 Les taux de cession interne : ---------------------------------------------------------------------- --27
A. Définition----------------------------------------------------------------------------------------- --27
B. Rôle des taux de cession interne------------------------------------------------------------ --28
C. L’organisation interne------------------------------------------------------------------------- --28
2.2 Marge commerciale et marge de transformation----------------------------------------------29
2.3 La tarification des produits : -------------------------------------------------------------------------30
A. Tarification des crédits----------------------------------------------------------------------- --30
1. Coût de refinancement------------------------------------------------------------- --31
2. Coût du risque crédit---------------------------------------------------------------- --31
3. Coût des options cachées---------------------------------------------------------- --31
4. Coût de fonctionnement----------------------------------------------------------- --31
5. Coût des fonds propres------------------------------------------------------------- --32
B. La tarification des dépôts-------------------------------------------------------------------- --32

SECTION 3 : L ’ALLOCATION DES FONDS PROPRES……………………………………………………… ….33


3.1 L’allocation Economique des fonds propres : ------------------------------------------------ ---33
A. Le niveau des fonds propres---------------------------------------------------------------- ---34
B. La protection des fonds propres----------------------------------------------------------- ---34
1. du provisionnement ex-post au provisionnement ex-ant----------------------- ---34
2. le placement des fonds propres------------------------------------------------------- ---35
C. Les fonds propres réglementaires, les fonds propres économiques----------- ---35
D. Les différents systèmes possibles-------------------------------------------------------- ---35
E. Un exemple d’allocation des fonds propres------------------------------------------- ---36
F. Les avantages d’un système d’allocation des fonds propres---------------------- ---37
G. Les différentes formes d’allocation----------------------------------------------------- ---37
H. La rémunération des fonds propres---------------------------------------------------- ---37

CHAPITRE II : L’EVALUATION DES RISQUES FINANCIERS………………………………………………….38

SECTION 1 : RISQUE DE LIQUIDITE……………………………………………………………………………… ….41


1.1 L’importance de la liquidité : ---------------------------------------------------------------------- ---41
1.2 L’enjeu du risque de liquidité : -----------------------------------------------------------------------42
1.3 Mesure du risque de liquidité : ----------------------------------------------------------------------42
A. Les impasses en liquidité-------------------------------------------------------------------------43
B. La méthode des nombres (l’indice de transformation) ------------------------------- ---45
C. Le surplus de base----------------------------------------------------------------------------------46
1.4 Les problèmes spécifiques de construction des impasses--------------------------------- ---48
A. Les ressources à vue-------------------------------------------------------------------------------48
115
B. Les encours à échéance incertaine------------------------------------------------------------48
C. Les engagements hors-bilan----------------------------------------------------------------------49
D. Les fonds propres-----------------------------------------------------------------------------------49
E. Les flux d’intérêt--------------------------------- ---------------------------------------------------49
F. L’incorporation des productions nouvelles---------------------------------------------------49
1.5 Coût de la liquidité : - -50
1.6 Mesure de sensibilité : - -52

SECTION 2 : RISQUE DE TAUX D’INTERET…………………………………………………………………… .53


2.1 Identification du risque de taux d'intérêt : ------------------------------------------------------53
A. Risque de révision de taux ( Repricing risk))---------------------------------------------- --53
B. Risque de déformation de la courbe des taux ( Yield curve risk) -------------------- --54
C. Risque de base ( Basis risk) --------------------------------------------------- ---------------- 54
D. Risque de clauses optionnelles ( Optionality)----------------------------------------------- 54
2.2 Mesure du risque de taux : 54
A. Les impasses de taux ou gap de taux-----------------------------------------------------------54
B. La valeur actuelle------------------------------------------------------------------------------------55
C. La duration--------------------------------------------------------------------------------------------57
D. Le Earning At Risk (EAR)---------------------------------------------------------------------------59
E. Le Cost To Close ( CTC))----------------------------------------------------------------------------61
F. La Value at Risk ( VaR))-----------------------------------------------------------------------------63
1. La définition de la VaR-------------------------------------------------------------------------63
2. Les méthodes de calcul de la VAR----------------------------------------------------------64

SECTON 3 : RISQUE DE CHANGE……………………………………………………………………………………. 66


3.1 Sources du risque de change :---------------------------------------------------------------------- 66
3.2 la position de change :-------------------------------------------------------------------------------- 67
A. Définition------------------------------------------------------------------------------------------- 67
B. Tableau de position de change---------------------------------------------------------------- 68
C. Le cours de valorisation------------------------------------------------------------------------ 69
3.3 Fonds propres et risque de change :-------------------------------------------------------------- 70

SECTION 4 : LES LIMITES DE RISQUES…………………………………………………………………………… 71


4.1 Limites pour le risque de liquidité :--------------------------------------------------------------- 71
4.2 Limites pour le risque de taux d’intérêt :-------------------------------------------------------- 72
A. Limites en gap------------------------------------------------------------------------------------- 73
B. Le stop-loss de position- ------------------------------------------------------------------------- 73
C. Limite de position exprimée en Value-at-Risk---- ------------------------------------------74
D. Limites en sensibilité (limites en delta et/ou en gamma) --- ----------------------------74
4.3 Limites pour le risque de change : 74
A. La limite de la position nette ouverte------------------------------------------------------ ---75
B. Les limites de la position en devise--------------------------------------------------------- ---75
C. Les provisions stop-loss---------------------------------------- ------------------------------ - --75
D. Les limites agrégées sur les contrats------------------------------------------------------- --75
E. Les limites en VAR------------------------- ---------------------- ----------------------------------75

SECTION 5 : LA COUVERTURE DES RISQUES… ………………………………………………………………….76


116
5.1. La recomposition du bilan :---------------- ----------------------------------------------------------76
A. L’adossement---------------------------- ----------------------------------------------------------76
1. Définition et avantages-------------------------------------------------------------------------76
2. La réalisation de l’adossement global---- --------------------------------------------------76
B. Les stratégies de financement--------------- --------------------------------------------------77
C. La titrisation-------------------------------------- ---------------------------------------------------79
D. L’immunisation en duration----------------- ---------------- ----------------------------------79
5.2 L’utilisation des produits dérivés : 79
A. Les swaps-------------------------------------------------------------------------------------------- 80
B. Le forward rate argument (FRA) -------------------------------------------------------------- 80

CHAPITRE IV : ETUDE DE CAS…………………………………………………………………………………………. 83

SECTION 1 : Présentation de la structure d’accueil…………………………… ………………… 84


1. LE GROUPE BNP PARIBAS 84
2. BNP PARIBAS EL~DJAZAIR 84
3. L’ORGANISATION DE LA STRUCTURE ALM Trésorerie 85

SECTION 2 : L’ANALYSE DE LA POSITION DE LIQUIDITE DE LA BNP Paribas …… ……………..88


1. L’élaboration du profil d’échéance--------------------------------------------------------------------88
A. L’analyse des postes de l’Actif-- ----------------------------------------------------------------88
1. Caisse, banque centrale et centre des chèques postaux--------------------------------88
2. Créances sur les institutions financières------------------- --------------------------------88
3. Les créances sur la clientèle----------------------------------- ---------- ---------------------89
4. Portefeuille titres------------------------------------------------- - -------- ---------------------91
5. Immobilisations---------------------------------------------- ------ ------------------------------91
6. Opération crédit-bail-----------------------------------------------------------------------------91
B. L’analyse des postes du passif------------------------------------------- ---------------------91
1. Les dépôts à vue-----------------------------------------------------------------------------------91
2. Compte livrets d’épargnes----------------------------------------------------------------------93
3. Les ressources à terme---------------------------------------------------------------------------94
4. Provisions sur crédit documentaire et garanties--------------------- ---------------------94
5. Les Fonds propres------------------------------------------------------------ ---------------------94
C. Autres postes de l’actif et du passif------------------------------------- ---------------------94
1. Autres actifs-----------------------------------------------------------------------------------------94
2. Autres passifs---------------------------------------------------------------------------------------95
3. Compte de régularisation-------------------------------------------------- ---------------------95
2. L’analyse des indicateurs de transformation 97
A. Les impasses en flux---------------------------- ----------- ---------------------------------------97
B. Les impasses en stock-- ------------------------------- ----------------------------- -----98
C. Impact d’une hausse des taux d’intérêt---------------- ---------------------------------------99
D. L’indice de liquidité------------------------------------------ ------------------- --------------------99
SECTION 3 : Résultats et Recommandations----------------------------- ------------------------------101
a. Résultats de l’analyse : -101
b. Exemple de décision : -102
c. Recommandations : -103
CONCLUSION GENERALE………………………………………………………………… ……………………………105

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