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En vue de l’obtention du :
ThŁme :
LA GESTION ACTIF-PASSIF
Dédicaces
A mes Parents,
A toute ma famille,
Je dédie ce travail.
3
Nous tenons à adresser nos vifs remerciements à tous ceux qui ont contribué à l’élaboration
du présent mémoire et au bon déroulement de notre stage pratique.
Nous tenons à remercier également notre encadreur Mr BERKANE Salim pour ses lectures et
ses conseils.
Nous n’oublions pas de remercier tous ceux qui m’ont aidé à l’élaboration de ce mémoire,
Ryad, Khalida, Noureddine, muss, Zinedine et Nacyma, ainsi que toute la D12 et la D14.
Enfin, nous voudrions exprimer notre gratitude à tout le personnel de l’Ecole Supérieure de
Banque, en particulier Mme HAMDI. Mr TALEB et à Mme. ASSNAMI.
4
SOMMAIRE
INTRODUCTIOIN GENERALE……………………………………………………………………… .1
PARTIE THEORIQUE :
PARTIE PRATIQUE :
CONCLUSION GENERALE…………………………………………………………………………105
5
INTRODUCTIOIN GENERALE
Au cours des deux dernières décennies, plusieurs bouleversements sont apparus changeant
ainsi la sphère bancaire internationale. L’avancement technologique, l’internationalisation
des flux financiers et la forte déréglementation ont engendré donc un éclatement de
l’innovation financière, créant de nouvelles opportunités pour les banques et autres entités
financières, et en même temps une flambée concurrentielle plus forte.
Cette vague d’innovation et de concurrence accrue n’a pas été sans conséquence sur le
profil de rentabilité et de risque des établissements bancaires. Ceux-ci, voulant préserver à
tout prix leur part de marché, ont recouru à la réduction de leurs marges bénéficiaires en
proposant des financements à bas prix. Aussi, la dépendance de plus en plus croissante aux
marchés financiers a eu pour résultats l’apparition de nouveaux risques et l'aggravation de
ceux déjà existant.
Les établissements bancaires se sont donc retrouvés victimes d’un « effet de ciseau »,
Au même moment où la montée de la concurrence entraînait une diminution des marges
bancaires, les risques encourus augmentaient fortement. De plus, la corrélation entre les
différents types de risque, que ce soit au niveau d’une banque en particulier ou au niveau
du système bancaire, s’est accrue et est devenue plus compliqué.
Dans ces conditions, les établissements bancaires se sont vus dans l’obligation de mettre en
place de nouvelles méthodes leur permettant de mieux gérer et contrôler leurs risques.
Ainsi, plusieurs innovations managériales ont vu le jour afin de répondre à ce besoin.
La diffusion rapide de l’approche ALM au sein de la sphère bancaire ainsi que ses apports et
son efficacité dans la gestion des risques financiers qu’encours les banques dans leurs
activités quotidiennes étaient des éléments parmi d’autres qui ont mis ce concept au cœur
d’un long débat sur son utilité, son application et ses limites.
Le présent mémoire s’inscrit dans ce cadre et a pour principal objectif de mettre en lumière
6
les aspects théoriques et pratiques de cette méthode et de s’interroger sur son adéquation
avec le contexte national, en adoptant une démarche qui vise à répondre aux
préoccupations suivantes :
Et pour terminer nous tenterons de répondre à une question des plus pertinentes, à
savoir :
Le premier chapitre, présente tout d’abord la banque, son rôle, ses activités. Ensuite, seront
précisés les différents risques financiers auxquels est exposée une banque. Enfin, nous
exposerons les différentes contraintes réglementaires et prudentielles auxquelles les
banques sont assujetties.
Dans le deuxième chapitre, nous présenterons la gestion actif passif, sa démarche et son
domaine, ainsi que les outils que l’ALM utilise pour la gestion du bilan, notamment la
tarification et la l’allocation des fonds propres.
Dans le troisième chapitre, consacré à la gestion des risques, nous tenterons d’identifier les
différents risques de liquidité, de taux d’intérêt et de change. Ensuite nous passerons en
revu les différentes techniques de leur mesure et le principe de base sur le respect des
limites de risques. Enfin, nous présenterons les méthodes de leur couverture.
Le dernier chapitre sera dédié à notre cas pratique. Ainsi, nous tenterons d’analyser la
position de liquidité de la BNP Paribas El-Djazair à l’aide des techniques de la gestion actif
passif.
7
CHAPITRE PRELIMINAIRE
NOTIONS FONDAMENTALES
La banque comme toute autre entreprise a pour objectif principal la maximisation de son
profit et celui de ses actionnaires. Cet objectif pourrait être atteint à travers son rôle
classique d’intermédiaire financier entre demandeurs et détenteurs de fonds mais aussi par
le biais des divers produits qu’elle met en place au profit de sa clientèle.
Toutefois, la rude compétitivité dans le secteur bancaire ainsi que la forte pression de la
clientèle et des investisseurs et le contrôle de plus en plus sévère des autorités monétaires,
obligent les établissements bancaires à veiller à une gestion efficace du bilan et de la
maîtrise des risques encourus.
L’objectif de ce premier chapitre sera de présenter la banque et ses activités, d’exposer les
différents risques financiers auxquels sont confrontés les établissements de crédit ainsi que
le rôle de la réglementation bancaire prudentielle dans la régularisation de l’activité
bancaire.
8
SECTION 1 : LA BANQUE ET SON FONCTIONNEMENT
Banque et Finance sont aujourd'hui indissociables, autant dans leur exercice que dans les
institutions qui les exercent. Ceux que l'on appelle les établissements financiers ou services
financiers regroupent à la fois les activités bancaires et les activités boursières (valeurs
mobilières, marchés financiers).
Le modèle de la banque universelle, qui se livre à des activités bancaires au sans strict
(notamment opérations de crédit à la consommation ou aux entreprises, gestion des
comptes-client,…etc.), ainsi qu'à toutes les opérations sur les marchés financiers
(notamment gestion de portefeuille, gestion du patrimoine,…etc.), tend à se répandre, sur
le plan international et national.
Juridiquement parlant, « les banques sont des personnes morales qui effectuent à titre de
profession habituelle et principalement les opérations de banque ; c’est-à-dire la réception
de fonds du public, les opérations de crédit et la mise à disposition de la clientèle des moyens
de paiements et la gestion de ceux-ci. »1.
Economiquement parlant, la banque est le financier de l’économie par ses deux (02) modes
d’intervention :
1
Ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit (articles 66 à 70).
9
1.2 Les opérations de banque :
A. Les formes d’activité :
Les opérations de banque sont considérées par l’article 2 du code de commerce comme
acte de commerce et elles sont:
- La réception de fonds du public : c’est les fonds recueillis des tiers, avec le droit d’en
disposer pour son propre compte, mais avec obligation de les restituer 2;
- Les opérations de crédits : Ce sont les actes par lesquels une personne met ou promet de
mettre des fonds à la disposition d’une autre (elles englobent les prêts, les découverts,
l’ouverture de crédit et les crédits par signature)3 ;
Ce sont les activités qui prolongent les opérations de banque, elles sont énumérées comme
suit dans la réglementation bancaire :
· Opérations de change ;
· Opérations sur or, métaux précieux et pièces ;
· Placements, souscriptions, achats, gestion, garde et vente de valeurs mobilières et
de tout produit financier ;
· Conseil, gestion et ingénierie financières et, d’une manière générale tous services
destinés à faciliter la création et le développement d’entreprises ou d’équipements
en respectant les dispositions légales en la matière.
Avec toutes les précisions que donne l’ordonnance sur les opérations de banque, cette
dernière dispose de l’ensemble des moyens lui permettant d’exercer son rôle principal et sa
fonction économique qui est l’intermédiation financière.
2
Ordonnance n°03-11 du 26 Août 2003 relative à la monnaie et au crédit article 67.
3
Idem article 68
4
Idem article 69
5
Idem article 72
10
B. La banque intermédiaire financier :
Le rôle d’intermédiaire financier est joué directement ou indirectement par la banque car
cette dernière cherche à satisfaire les besoins des agents économiques qu’ils soient des
besoins de capitaux ou de services (qui est une activité qui sort de l’intermédiation).
Certains agents, tels les ménages, ne consomment pas l’intégralité de leur revenu et
dégagent une épargne qu’ils cherchent à placer. D’autres agents, au contraire, dépensent
d’avantage que leur revenu, ils ont donc un besoin de financement.
La banque intervient entre ces deux catégories d’agents par deux procédés et les met en
relation par :
6
DE COUSSERGUES, S.,‘’Gestion de la banque’’ du diagnostique à la stratégie, Dunod, 3 ème édition, Paris, 2002, Page 2.
11
Les besoins des agents ne se limitent pas aux capitaux mais ils peuvent porter aussi sur les
services.
Les besoins de services : Parmi les services que le banquier offre à son client (individu ou
entreprise), on peut distinguer les services matériels et les services immatériels
Une banque est un intermédiaire financier qui participe au processus de finance directe
d’une économie en collectant et redistribuant des capitaux après leur avoir fait subir une
transformation d’échéances et de risque. Initialement, avec l’intermédiation de bilan, cette
fonction a pris la forme de dépôts et de crédits bancaires ; elle s’est étendue avec le
développement des marchés de capitaux aux opérations de marché, d’où l’intermédiation
de marché.
La prise de risques est au cœur de l’activité bancaire, elle est inévitable et justifie l’existence
même des établissements de crédit. Le banquier est de plus en plus sollicité pour en assurer
la mesure, l’analyse et le suivi.
Dans la présente section nous tenterons d’exposer les différents risques auxquels les
établissements de crédit sont susceptibles d’être exposés.
Définition 1 : Le risque peut se définir comme un danger éventuel qui menace l’existence
d’un établissement plus ou moins prévisible. La caractéristique principale du risque est
l’incertitude temporelle d’un événement ayant une probabilité de survenir et de mettre en
difficulté la banque.
12
Définition 2 : Le risque désigne l’incertitude qui pèse sur les résultats et les pertes
susceptibles de survenir lorsque les évolutions de l’environnement sont adverses7.
1. Le risque stratégique :
Ce risque est donc principalement lié aux décisions prises par les responsables (politique
commerciale, stratégie de développement)
2. Le risque opérationnel :
Ce risque résulte d’une défaillance attribuée aux procédures, à la fraude, au facteur humain
ou au système. Il peut également découler de causes externes telles que le vol, le risque
comptable, le risque juridique.
1. Le risque de contrepartie :
7
Bessis. J, Gestion des risques et gestion actif-passif des banques, Dalloz, Paris, 1995, page 2.
13
Ce risque revêt trois formes :
· Risque sur l’emprunteur : Lié aux créances détenues sur la clientèle (commerciales) ou
sur les concours directs accordés aux autres établissements (placements sur les
marchés financiers) ;
· Risque sur le prêteur : Lié aux garanties potentielles de financements accordés aux
autres établissements (pour assurer le financement de l’activité en cas de difficultés
d’approvisionnement sur le marché). On peut citer comme exemple les lignes stand-by.
· Risque de contrepartie pure : Il s’agit du risque sur les produits dérivés. Ces derniers
sont définis comme étant les instruments de couverture contre le risque de taux et de
change.
Ce genre de risque n’existe pas sur les marchés organisés du fait que la chambre de
compensation assure la bonne fin des opérations. En revanche, ce risque peut
apparaître en cas de négociation sur le marché de gré à gré.
2. Le risque d’illiquidité :
· Une crise de liquidité générale du marché générée par une crise économique ou une
décision des autorités.
« Le risque de taux d’intérêt est le risque de voir les résultats affectés défavorablement par
les mouvements des taux d’intérêt »9
· Par un effet prix : En raison de la relation inverse entre le taux d’intérêt et le cours d’un
actif de type obligation détenu dans le portefeuille titres de la banque ;
8
On entend par la mobilisation des actifs leur cession ou encore leur réalisation.
9
Bessis. J, Gestion des risques et gestion actif-passif des banques, Dalloz, Paris, 1995, page 17
14
· Par un effet revenu : Si le coût des ressources augmente avec les taux alors que le
rendement des emplois est fixe.
Le risque de taux est présent dans la plupart des postes du bilan, car la quasi-totalité de
leurs encours engendrent des revenus et des charges qui sont indexés sur des taux de
marché.
4. Le risque de change :
Il résulte d’une évolution défavorable du cours d’une devise dans laquelle la banque détient
des créances et des dettes. Ce risque caractérise les établissements de crédits dont les
bilans comportent des opérations libellées en monnaie étrangère.
5. Le risque de marché :
Il est défini comme étant l’éventualité de variation défavorable de la valeur de marché des
positions prises pendant l’horizon d’investissement. Ce risque englobe le risque de liquidité,
de taux d’intérêt, de change et de contrepartie, ce qui rend sa gestion très complexe.
6. Le risque d’insolvabilité :
Il est présenté en dernier lieu car il est en général la conséquence de la manifestation d’un
ou plusieurs risques que la banque n’a pas pu prévenir. Il se matérialise au départ par
l’apparition d’une crise de liquidité au sein d’un établissement ne pouvant pas se refinancer
auprès des marchés.
Remarque :
Parmi les risques qui découlent de l’activité commerciale, il existe le risque lié aux Options
cachées : Il s’agit des options intégrées aux produits et cédées à la clientèle pour une valeur
nulle ou sous tarifée. Exemple : Option de remboursement anticipé sur un prêt.
15
SECTION 3 : LA REGLEMENTATION BANCAIRE
Les nombreuses dérives et faillites bancaires vécus durant ces dernières décennies ont
fortement ébranlé le système bancaire international jusqu’à, dans certain cas, le mettre en
péril.
Afin de mieux contrôler ces établissements, les autorités de tutelle, ont mis en place des
dispositifs prudentiels pour assurer le bon fonctionnement du système bancaire en même
temps que la sécurité des déposants.
• Le capital minimum ;
• Le ratio de solvabilité (Cooke / Mc Donough) ;
• Le ratio de liquidité ;
• Le coefficient des fonds propres et des ressources permanentes ;
• La division des risques ;
• Les réserves obligatoires ;
• Les fonds propres ;
• Le niveau des engagements extérieurs ;
• Le niveau des découverts ;
• Le classement et provisionnement des créances.
10
Référence : Règlement de la Banque d’Algérie n° 08-04 du 23/12/2008 (article 02) relatif au capital
minimum des banques et établissements financiers.
16
3.2 Le ratio de solvabilité (Cooke / Mc Donough11)12:
Le ratio Cooke est une norme établie par le comité de Bâle13 dans les accords de 1988. Il
prévoit que les banques détiennent au moins des fonds propres à hauteur de 8% par
rapport aux engagements pondérés en fonction des risques.
En effet, les actifs sont classés en suivant la nature de la contrepartie et les garanties
attachées aux opérations. Les coefficients de pondération qui leur sont attribués sont :
11
William Mc Donough est le président du comité de Bâle et de la Fédéral Reserve Bank de New York.
12
Référence : L’article 02 du règlement 91-09 et l’article 03 de l’instruction n° 74-94.
13
Du Groupe des Dix, rassemble les autorités de contrôle des banques. Il est composé de hauts représentants
des autorités de contrôle bancaire et des banques centrales d’Allemagne, de Belgique, des Etats-Unis, de
France, d’Italie, du Japon, du Luxembourg, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de Suède et de Suisse. Ses réunions
ont généralement pour cadre la Banque des Règlements Internationaux, à Bâle, siège de son secrétariat
permanent.
14
Référence : Règlement BA n°91-09 du 14 Août 1991 fixant les règles prudentielles de gestion des banques et
établissements financiers article 2 ;
Instruction BA n°74-94 du 29 novembre 1994 relative à la fixation des règles prudentielles de gestion des
banques et établissements financiers article 3, 11 et annexe ;
Instruction BA n°04-99 du 12 août 1999 portant modèle de déclaration par les banques et établissements
financiers des ratios de couverture et de division des risques annexe 2, 3 et 4.
17
- Ce ratio comporte une exigence des fonds propres forfaitaire pour chacune des grandes
catégories de risque de crédit. En effet le calcul ne tient pas compte de la nature du
portefeuille de la banque, de la signature (rating) de la contrepartie, de la réduction du
risque induite par la diversification du portefeuille;
Le ratio de Mc Donough se base sur le calcul des capitaux réglementaires non plus de
manière forfaitaire, mais contrepartie par contrepartie.
La mesure du risque de chaque contrepartie pourra provenir soit de notations externes, soit
des modèles internes des banques permettant d’estimer la probabilité de défaut des pertes
probables en cas de défaut.
Mais puisque le mode d’agrégation des risques individuels varie aussi d’une banque à une
autre, l’utilisation des modèles internes, prévue par l’accord de Bâle II, sera soumise à des
conditions précises fixées par les autorités de tutelle (les critères quantitatifs tels que : Le
niveau de confiance retenu, l’horizon de calcul des pertes potentielles, la période
d’observation etc., et les critères qualitatifs tels que : L’existence d’une unité de contrôle
des risques, le système de mesure des risques etc.)
L’approche standard qui repose sur des pondérations déterminées par les régulateurs et qui
tient compte des éventuelles notations données par les agences de rating ;
La mise en application du ratio Mc Donough est entrée en vigueur à partir de l’année 2007.
Pilier I : exigences minimales en fonds propres pour couvrir les actifs pondérés en fonction
du risque :
· des normes renouvelées pour mieux tenir compte des risques mais sans
modification du niveau global des fonds propres (8% en moyenne) ;
· une meilleure prise en compte des techniques de réduction des risques ;
· une prise en compte des risques opérationnels.
Pilier II : Contrôle accru par le régulateur, avec possibilité d’un examen individualisé des
établissements :
Pilier III : Une plus grande discipline de marché, visant à promouvoir une communication
financière efficace, avec l’obligation de publication périodique des informations permettant
une appréhension de la structure des fonds propres et de l'exposition de l'établissement
aux risques.
Il contraint les banques à détenir des montants nominaux d’actifs liquides qui leur
permettent de faire face à leurs engagements à très court terme. Ce ratio est donné par la
formule suivante :
19
3.4 Le coefficient des fonds propres et des ressources
permanentes15 :
Ce ratio se traduit par un rapport entre les fonds propres et les ressources permanentes
d’une durée supérieure à cinq ans (numérateur) et des emplois immobilisés d’une durée
résiduelle de cinq ans (dénominateur).
· Le montant des risques encourus sur un client ne doit pas dépasser 25% des fonds
propres nets. Par client, on entend toute personne physique, morale ou groupe.
· Le montant total des risques encourus sur un groupe de bénéficiaires dont les
risques sont compris entre 15 et 25% des fonds propres nets, ne doit pas dépasser
10 fois les fonds propres nets17.
15
Référence : Règlement de la Banque d’Algérie n° 04-04 du 19/07/2004 fixant le rapport dit “coefficient de
fonds propres et de ressources permanentes”.
16
Référence : Règlement de la Banque d’Algérie n° 91-09 du 14/08/1991 fixant les règles prudentielles de
gestion des banques et des établissements financiers, modifié et complété par le règlement 95-04 du
20/05/1995.
17
La notion de fonds propres nets est définie dans le règlement n° 95-04 du 20 avril 1995.
20
Plus la liquidité des établissements augmente, plus le taux des réserves obligatoires est
important.
Par les fonds propres, il faut entendre la somme des fonds propres de base et les fonds
propres complémentaires.
- Le capital social ;
18
Référence : Règlement de la Banque d’Algérie n° 95-04 du 20/04/1995.
19
Référence : Règlement de la Banque d’Algérie n° 95-04 du 20/04/1995.
20
Le FRBG est la partie du résultat (après impôt) qui est destinée à faire face à des aléas non déterminés (ce
qui la distingue des provisions, constituées pour couvrir des risques probables et réels, exemple : provisions
pour dépréciation des actifs).
21
- Les actions propres détenues directement ou indirectement ;
Leur niveau ne doit pas dépasser quatre fois les fonds propres de l’établissement.
Ce sont les créances dont le recouvrement parait sûr à échéance. Ces créances doivent être
provisionnées à un niveau allant de 1% jusqu’à 3%. Naturellement ces provisions font partie
des fonds propres.
21
Référence : Instruction de la Banque d’Algérie n° 08-02 du 26/12/2002 fixant le niveau des engagements
extérieurs des banques
22
Référence : Instruction de la Banque d’Algérie n° 74/94 du 29/11/1994 fixant les règles prudentielles de
gestion des banques et des établissements financiers.
23
Référence : Instruction de la banque d’Algérie n° 74/94 du 29/11/1994 fixant les modalités de classement et
de provisionnement des créances.
22
Les créances classées :
- Les créances à problème potentiel : Ce sont les créances dont le recouvrement parait sûr
mais avec un retard qui est entre 3 et 6 mois. Elles sont provisionnées à hauteur de 30%.
- Les créances très risquées : Ce sont les créances dont le retard de paiement peut
atteindre jusqu’à un an. Leur recouvrement parait de ce fait incertain. Elles sont
provisionnées à hauteur de 50%.
- Les créances compromises : Ce sont les créances dont le recouvrement est impossible
après utilisation de la banque de tous les recours. Elles sont provisionnées à hauteur de
100%.
On constate que le suivi prudentiel répond à des logiques différentes dans la banque.
Il faut noter que les autorités de tutelle et le gestionnaire n’ont pas les mêmes priorités ; Les
autorités de tutelle cherchent la stabilité des marchés financiers par le biais de la fiabilité
des contre parties, elles visent donc en tout premier lieu à contrôler la liquidité des
établissements et à créer un matelas de sécurité que sont les fonds propres réglementaires.
Le gestionnaire, pour sa part, vise l’optimisation de la gestion financière de l’établissement.
Il s’attache donc à contrôler tous les risques sans les hiérarchiser nécessairement sur les
mêmes bases que la réglementation.
L’obligation de constitution de fonds propres est une sécurité pour les établissements
puisqu’elle les protège de la faillite, cette obligation de sécurité va constituer, du fait de
l’exigence de rentabilité, un coût de production au même titre que les frais généraux.
Le gestionnaire devra prendre en compte les contraintes réglementaires. Il est ensuite libre,
pour des raisons de gestion propres à la situation de son établissement (exigence des
créanciers et des actionnaires, aversion au risque et ambition du management), d’aller au-
delà de la réglementation.
PREMIER CHAPITRE
La Gestion Actif-Passif (ou ALM, Asset and Liability Management) est apparue dans le
monde bancaire aux Etats-Unis dans les années 80 en raison de la déréglementation et de
l’accroissement de la volatilité des taux d’intérêt.
Devons faire face à la rude concurrence et à la forte diminution des dépôts non rémunérés,
les banques, les plus dépendantes des marchés, ont cherché à mieux maîtriser les risques
liés à ces derniers.
En effet, dans les années 70, les taux d’intérêt ont largement dépassé le taux régulier de
rémunération des dépôts ; puis, dès 1980, la déréglementation a libéré les contraintes et
augmenté les risques. Les difficultés auxquelles les banques américaines ont alors dû faire
face les ont incitées donc, à mieux gérer leurs résultats futurs et les écarts de maturité entre
l’actif et le passif.
La Gestion Actif Passif ou Asset Liability Management (ALM) initialement technique proche
de l’actuariat et des pratiques d’adossement, réservée à quelques spécialistes des banques,
s’impose désormais comme un cadre conceptuel de la gestion financière.
En effet, de nouvelles contraintes leur ont été imposées par la pression concurrentielle et
par la réglementation prudentielle développée par les autorités de tutelle.
La gestion actif-passif est née dans la deuxième partie du siècle dernier au sein des cellules
de gestion de trésorerie des banques afin d’identifier et de combler les gaps de trésorerie.
Ces derniers se traduisent par des risques de liquidité et des risques de taux systémiques.
Elle a été développée par des chercheurs en finance qui se sont appuyés sur des
mathématiques appliquées pour optimiser la gestion de ces écarts de trésorerie dans le but
de préserver le surplus représentant la richesse de l’actionnaire.
L’origine de l’apparition de la GAP se traduit par des raisons anciennes, en effet les années
70 ont été caractérisées par :
Mais, la mise en application de la GAP n’est commencée que dans les années 80 aux Etats-
Unis.
27
B. Définition de l’ALM :
Selon DUBERNET.M24 :
" La gestion actif-passif a pour fonction de gérer les risques financiers : les risques de taux,
de liquidité, de change et de contrepartie sur la sphère financière.
Elle participe aussi à la gestion des fonds propres de l’établissement en contribuant à définir
les objectifs de niveau et de rentabilité de ceux-ci. C’est donc la gestion de l’équilibre global
du bilan”.
SEVIN .J, ancien président de l’AFGAP25, propose quant à lui, la définition suivante : « La
gestion actif-passif est une gestion globale et coordonnée sous contraintes, internes ou
externes, des résultats et des risques associés aux activités de l’établissement».
Pour compléter ces définitions, BESSIS.J fait ressortir la différence entre la gestion actif-
passif et la gestion des risques. En effet, la première consiste à définir les grands équilibres
du bilan en fonction des contraintes prudentielles, des limites globales des risques et des
objectifs de performance. Il s’agit donc d’une gestion globale. La deuxième définition
complète la définition précédente en y ajoutant une dimension interne propre à l’entreprise
en prenant en compte la gestion et la politique commerciale spécifiques à chaque
établissement.
- Les risques qu’engendre l’activité bancaire ne peuvent être évalués par des outils simples.
24
Dubernet .M, Gestion actif-passif et tarification des services bancaires, Economica, page 291
25
L’AFGAP, Association Française des Gestionnaires actif-passif, est une association créée en 1990.
28
2. La montée des risques bancaires :
La survenance des risques de perte (risque de crédit et risque de prix) a constitué l’une des
causes majeures de la dégradation de la rentabilité des banques.
3. L’intensification de la concurrence :
Les établissements bancaires doivent mettre en place une gestion efficiente qui permet de
réaliser une rentabilité maximale tout en sauvegardant leur part de marché par la maitrise
des coûts.
Cependant, les visions de certains auteurs divergent, notamment en ce qui concerne le but
final de la GAP.
Pour BESSIS.J26 et DARMON.J27, les objectifs de l’ALM sont plus prudents. Ils sont fondés sur
le côté sécurité plutôt que sur le côté rentabilité, ce qui assure la stabilité et la pérennité de
l’établissement par la planification de son développement et de son financement.
Pour DUBERNET.M 28 « La GAP vise à cantonner dans des limites consciemment
déterminées les conséquences négatives éventuelles des risques financiers, principalement
risque de liquidité, risque de taux et risque de change. Elle cherche à atteindre cet objectif
26
Bessis. J, Gestion des risques et gestion actif-passif des banques, Dalloz, Paris, 1995.
27
Darmon. J, Stratégies bancaires et gestion de bilan, Economica, Paris, 1998
28
Dubernet. M, Gestion actif-passif et tarification des services bancaires, Economica, Paris, 2000
29
dans les meilleures conditions de rentabilité. Pour ce faire, elle passe par la mesure et
l’analyse des risques financiers et débouche sur des préconisations d’action ».
En pratique, il s’agit d’un ensemble de méthodes de prévision, d’outils d’analyse des risques
et de techniques de gestion orientées vers la maîtrise des risques financiers.
Par conséquent, la notion de gestion actif-passif comporte :
- Un processus d’évaluation permanant des risques financiers ;
- Un processus de décision permettant de faire face à ces risques.
F. La démarche de l’ALM :
La GAP s’inscrit dans une démarche prévisionnelle qui peut être figurée ainsi:
30
29
De Coussergues. S, Gestion de la banque du diagnostic à la stratégie, Dunod, Paris, 2002, page 184
31
Etape 4 : Les décisions
Il s’agit de choisir parmi les différentes simulations la plus réaliste mais aussi celle qui
engendrera une rentabilité maximale pour un niveau de risque donné. Ce, au regard des
options stratégiques de la banque pour que les décisions puissent être suivies d’effets.
La gestion actif-passif est un outil d’orientation des décisions. Elle permet d’optimiser la
rentabilité des fonds propres sans mettre l’existence de la banque ou l’équilibre général des
systèmes financiers en danger.
Cependant la GAP intègre certains outils de management, notamment le taux de cession
interne et l’allocation des fonds propres. Ils seront développés dans les prochaines sections.
De ce fait, pour un pilotage efficace, la gestion des marges apparaît comme l’instrument
d’orientation des productions nouvelles le plus puissant.
Dans cette démarche de gestion des marges au service de la gestion de bilan, nous serons
amenés à fixer des taux de cession interne, distinguer marge commerciale et marge de
transformation pour aboutir à une tarification des produits.
Les taux de cession interne (TCI) sont les taux d’intérêt auxquels les unités commerciales
placent leurs ressources et refinancent leurs emplois auprès d’une unité centralisée
(direction financière, département gestion de bilan etc…)
Ils doivent refléter les prix de marché, c’est -à-dire les taux que l’unité commerciale devrait
payer si, au lieu de s’adresser à l’unité interne en charge de la gestion de bilan, elle devait
s’adosser directement sur les marchés. Ils sont établis selon une méthodologie identique
32
sur les crédits et sur les dépôts et sont référencés par rapport à des taux de marché en
fonction de la maturité des opérations.
Les TCI peuvent être calculés opération par opération pour tous les éléments de bilan
«contractuels» en fonction de la devise, de la génération, de la durée, de la nature des taux
et des options éventuellement attachées. Pour les opérations à échéance, ce taux
correspond au taux de swap, augmenté du coût de liquidité (ce dernier « coût de funding »
peut représenter quelques points de base supplémentaires). Pour les autres éléments de
bilan, dits « à vue », l’échéancier de chaque produit est modélisé et le TCI traduit
l’adossement flux par flux de ces encours30.
Les objectifs principaux d’un système de taux de cession interne sont les suivants :
C. L’organisation interne :
La mise en place de la gestion actif-passif passe donc par une séparation des responsabilités
entre services opérationnels (centre de profit, collecte et crédit) et fonctionnels (centre
ALM) dans la gestion de la marge d’intermédiation. Il s’agit de l’éclatement notionnel du
bilan en sous-entreprises constituées en centres de profit ou de responsabilité. Dans ce
modèle d’organisation, le département de gestion de bilan joue le rôle de «banque interne»
dont les clients sont les unités commerciales : il centralise tous les dépôts collectés par les
unités commerciales et met à la disposition de ces mêmes unités les fonds nécessaires à
leur activité d’octroi de crédit.
Le mécanisme permettant de mettre en place un prêt auprès d’un client de la banque peut
être schématisé ainsi :
30
De fait, pour les produits non échéancés, il n’existe pas de référence objective ; les taux de cession interne
reflètent les règles de management interne.
33
La marge commerciale est calculée par différence entre le taux client et le taux
d’adossement notionnel, appelé aussi taux de cession interne. Rappelons que ce dernier
correspond aux conditions de marché de l’argent au moment où la production est engagée.
Cet adossement doit assurer une immunisation contre les risques financiers de taux, de
change et de liquidité.
La marge commerciale sert à rémunérer trois composantes que sont le coût des risques
(risque de crédit, options cachées), les frais de gestion et de structure et la marge nette
(profit).
34
Cette dernière est destinée à rémunérer les fonds propres. Avec un objectif de rentabilité
des fonds propres et une connaissance analytique des différentes catégories des coûts, il est
alors possible de déterminer un objectif sur la marge commerciale ou sur la marge nette.
Le graphique ci-dessous permet de visualiser les parts respectives des commerciaux et des
financiers dans les marges dégagées.
La première fonction des produits perçus sur les crédits est la rémunération des ressources
mobilisées par la banque. C’est pourquoi le taux d’intérêt facturé au client doit tenir compte
du coût de la ressource utilisée.
Comme nous l’avons déjà énoncé, le financement à prendre en compte est le financement
notionnel qui adosse chaque flux du financement au flux du prêt. Le coût du refinancement
est donc le taux de cession interne.
Dans ce cadre, les banques sont obligées d’adapter une approche quantitative de ce risque
en vue de prévenir, avec le plus de certitude possible, les pertes que pourrait engendrer la
détention d’un certain portefeuille d’encours crédit.
Les options cachées d’un crédit sont les options de remboursement anticipé. Elles peuvent
être évaluées à partir du prix des floors ou collars nécessaires à leur couverture.
4. Coût de fonctionnement :
Ils regroupent les divers coûts de gestion et de fonctionnement dont l’établissement doit
disposer pour assurer sa fonction d’intermédiaire. Sans engager ces frais le banquier ne
peut octroyer des crédits. C’est pourquoi, la direction générale par le biais de sa direction
du contrôle de gestion alloue annuellement des budgets destinés à couvrir ces charges.
36
5. Coût des fonds propres :
Le prix du crédit doit nécessairement intégrer une marge qui servira à rémunérer les fonds
propres prudentiels (ou économiques) alloués pour absorber les pertes inattendues. Le coût
des fonds propres est déterminé en interne (par les actionnaires).
De façon symétrique à la tarification des crédits, le taux minimum d’une ressource doit
correspondre au taux de son réemploi sur le marché, diminué des frais de gestion, du coût
des options cachées, de la rémunération des fonds propres mobilisés pour couvrir le risque
opérationnel et d’une marge d’intérêt.
Il faut noter que le risque de contrepartie est parfois ajouté, partant du principe que si
l’entité était une filiale, elle replacerait ses dépôts sur le marché interbancaire avec un
risque de contrepartie.
On voit bien qu’en effectuant une analyse des marges de chaque activité, de chaque
produit, de chaque marché, l’établissement donne à son réseau les bonnes incitations,
celles qui lui permettent de développer son activité dans des conditions cohérentes avec les
exigences des créanciers et des actionnaires.
Dans cette optique, il est intéressant que la transformation financière corrige certaines
distorsions de répartition du résultat commercial pur. Et cette intervention se fait par le
biais des taux de cession interne.
En conclusion, nous pouvons dire que, outre le fait qu’il so it un outil d’analyse des marges,
le TCI est en effet un instrument de partage des résultats entre les centres de profit.
37
SECTION 3 : L ’ALLOCATION DES FONDS PROPRES31
Quelles que soient les mesures prises, il subsistera toujours des risques qui se traduiront,
directement ou indirectement, par des pertes. Ces pertes, dites « attendues » doivent
normalement être absorbées par le bénéfice courant de l’activité. Mais ce bénéfice peut
s’avérer insuffisant pour couvrir des pertes anormales ou dites « inattendues » .C’est donc
le rôle des fonds propres, avoirs des actionnaires, de les absorber afin d’éviter la défaillance
de l’établissement.
La question cruciale est alors d’estimer le montant des fonds propres aptes à absorber
toutes les pertes potentielles qui risquent de survenir avec une probabilité donnée.
Le niveau de ces fonds propres peut être imposé par la réglementation, ou déterminé par la
banque elle-même en fonction de ses propres estimations.
Il convient ensuite d’allouer ces fonds propres de manière rationnelle entre les différentes
activités en fonction d’objectifs clairement formulés : rentabilité immédiate, investissement
a long termes, croissance, présence sur un marché déterminé, rôle social ou politique, etc.
Cette démarche implique des outils de gestions : un système d’allocation des fonds propres,
la tarification de produits et un système de cession interne des capitaux
La gestion de ces outils est souvent cellule à la cellule ALM (gestion actif-passif).
Les fonds propres sont constitués principalement de trois classes selon les accords de Bâle I
(1988):
31
Source : Antoine Sardi, management des risques bancaires, Afges, Paris,2002.
32
Il englobe : actions, certificats d’investissement, actions à dividendes prioritaires etc.
38
· Pour les autorités de contrôle bancaires le minimum est de 8% par rapport au risque
pondéré. Mais comme son nom l’indique, ce n’est qu’un minimum, ne serait-ce que
pour procurer un volant de sécurité, il doit être supérieur.
· Pour les marches financiers guidés par les agences de rating, le niveau élevé des
fonds propres est un élément de sécurité c’est un facteur important pour le coup de
refinancement puisque meilleur est l’appréciation des marchés, plus faible sera le
cout il pousse donc à leur hausse.
· Pour les actionnaires très sensibles à la rémunération de leur avoir, il est clair que,
par un effet mécanique, plus faible sont les fonds propres meilleur est la rentabilité
pour un même bénéfice. Il poussera donc à la baisse si c’était le seul facteur à
prendre. Mais le facteur sécurité pousse à l’augmentation des fonds propres pour
améliorer la solvabilité et l’accès financier.
Les pertes « attendues », c’est-à-dire probable est mesurables, devraient être provisionnées
et inclues dans la tarification. Les fonds propres ont pour objet de faire face aux pertes dites
« inattendues » : pertes potentielles maximum encourues avec un degré de probabilité
donné. La première protection des fonds propres est donc un système saint de
provisionnement de toutes les pertes attendues.
39
Lors de l’octroi de nouveaux crédits, une banque sait qu’il existe un risque, donc une
probabilité de perte. Si ce crédit est rattaché à une catégorie suffisamment vaste, avec un
historique consistant, elle peut alors, avec une probabilité forte, savoir quel sera le montant
de la perte. Alors pourquoi attendre que cette perte se produise ? Ce qui est le système
traditionnel de provisionnement ex-post : la provision constatée lorsqu’elle est avérée.
Des qu’un crédit est accorde, une provision est constatée pour le montant estimée de la
perte. Ce qui permet de s’assurer que les produits constatés aujourd’hui hui et les
dividendes distribués, ne seront pas remis en question demain par les pertes prédictibles.
Ce qui permet également d’inclure, de manière explicite cette perte dans la tarification.
Cette méthode découle implicitement du nouveau ratio de solvabilité.
Les fonds propres peuvent faire l’objet d une gestion spécifique : placement dans l’outil de
production, dans des titres a long terme ou l’immobilier. Dans les économies
Inflation il est courant d’investir une partie des fonds propres dans une monnaie forte pour
protéger le ratio de solvabilité.
Les fonds propres réglementaires sont définis par les autorités de contrôle bancaires. Ils
comprennent les fonds propres de base, ou tiers 1 (essentiellement le capital et les
réserves), et les fonds propres réglementaires, ou tiers 2 (essentiellement les emprunts
subordonnées et autres fonds disponibles pour absorber les pertes).
Les fonds propres économiques peuvent comprendre, outre les fonds propres
réglementaires, d’autres fonds qui ne sont pas reconnus par les autorités mais que la
banque estime disponibles pour absorber les pertes. A titre d’exemple, les plus values sur
des titres rapidement réalisables ou certaines dettes subordonnées qui ne remplissent pas
les critères d’éligibilité réglementaires peuvent être inclus dans cette catégorie.
Le ratio de solvabilité sera le rapport entre les fonds propres au numérateur et les risque
pondérés au dénominateur d’allocation des interne est spécifique a chaque banque en
fonction des ses objectifs et doit être égal au moins a 8%.
Dans un système d’allocation interne, la banque affectera ses fonds propres aux différentes
activités en fonction des besoins exprimés (le souhaitable) et des disponibilités (le possible).
40
D’où parfois des arbitrages délicats qui devraient se faire en fonction de deux critères : la
rentabilité de l’activité et les objectifs stratégique.
Le processus d’allocation des interne est spécifique à chaque banque en fonction des ses
objectifs et de son degré de sophistication.
1- dans le système le plus simple, la banque adoptera la définition des fonds propres et la
pondération des risques réglementaires. Ainsi, un client, quelle que soit sa qualité, sera
pondéré à 100% et une banque à 20%.
2- mais la banque peut estimer, à juste raison, que cette mesure forfaitaire est grossière.
Elle estime disposer d’une mesure plus fine qui différencie mieux les risques et lui permet
d’attribuer un taux de pondération de 20% à un client d’une grande qualité et un taux de
100% à une banque de mauvaise qualité. Elle peut également prendre en comptes des
risques qui sont ignorés dans le ratio de solvabilité actuel tels le risque opérationnel ou le
risque de taux d’intérêt dans le portefeuille bancaire.
3 - enfin, elle peut inclure dans le numérateur des fonds qui ne sont pas reconnus dans le
ratio solvabilité mais qu’elle estime disponibles économiquement pour couvrir les pertes.
Ces deux derniers systèmes sont une allocation économique des fonds propres et serviront
à calculer la rentabilité de chaque secteur d’activité et calculer le ratio de solvabilité
économique. Il conviendra bien entendu, de continuer en parallèle de calculer le ratio de
solvabilité réglementaire.
1- excellent résultat de la salle de marche et de la gestion des fonds mais ils sont volatiles
car dépendants des conditions de marché.
2-la monétique est déficitaire mais il est impossible de la supprimer ; actions à faire :
réduction des coûts par une mécanisation accrue, tarification plus élevée des services.
L’intérêt de ce système est de comparer les différentes performances à partir d’un critère
commun qui est celui des fonds propres consommés.
41
F. Les avantages d’un système d’allocation des fonds propres :
L’existence de ce système procure des avantages :
· Stratégiques :
Ce système permet une vision interne des risques contribuant ainsi à l’amélioration de la
qualité et de la rentabilité du portefeuille.
Permet de comparer la rentabilité des différentes activités tenant compte des risques.
Permet les arbitrages entre les activités : développer, conserver, arrêter.
· Opérationnels :
Tarification qui permet d’optimiser la rentabilité des fonds propres par rapport aux risques.
Indicateur efficace de suivi des performances et de consommation des fonds propres.
C’est un élément déterminant dans l’appréciation que les agences de rating et les
investisseurs portent sur l’établissement ; ils y voient un élément de sécurité.
· Réglementaires :
L’évaluation interne des fonds propres sera une obligation réglementaire dans le ratio de
solvabilité (plier 2). Le système interne permettra le dialogue avec l’autorité de contrôle.
Le taux de cession interne est le taux de transfert des liquidités d'un centre de collecte à un
centre de crédit. Ce taux doit être celui auquel la banque fait face lorsqu’elle doit se
refinancer sur les marchés.
Les fonds propres sont une ressource rare qu’il convient de bien gérer. Toutes les activités
de la banque ont besoin de cette ressource, mais dans des proportions différentes selon
leurs niveaux de risque. Donc, il faut allouer à chaque activité de la banque, une partie des
fonds propres en fonction du risque.
Une allocation optimale des fonds propres permet à l’établissement d’absorber les pertes
conjoncturelles qui n’auraient pas été prises en compte dans les tarifications successives. Il
se protège ainsi de sa propre faillite, c’est en cela qu’elle constitue une garantie pour les
créanciers.
Toutefois, la gestion actif passif doit être en mesure d'identifier tous les risques d'un côté,
et d'avoir des outils à la fois exacts et rapides pour les mesurer. Tel sera l’objectif du
chapitre suivant.
43
DEUXIEME CHAPITRE
Au cours de la dernière décennie, la gestion des risques financiers dans les banques, a
connu une évolution sans précédent suite à l’accroissement de l’instabilité des marchés qui
a contribué à augmenter la volatilité des résultats bancaires.
D’abord la notion de risque elle-même s’est élargie, englobant désormais une grande
variété d’éléments qui auparavant n’était pas considéré. De plus, les pressions
grandissantes des institutions réglementaires et des investisseurs, ont fait apparaître la
nécessité du suivi et de la gestion de ces risques par les banques.
La Gestion Actif-Passif (ALM) s’est vu donc, confier la mission de maîtriser dans des limites
consciemment déterminées les conséquences négatives éventuelles des risques financiers,
principalement le risque de liquidité, de taux et de change, par l’utilisation d’une approche
méthodique consistant dans un premier temps, à identifier les différents facteurs et sources
des risques ; ensuite en utilisant des méthodes et des techniques permettant à des degrés
divers, de mesurer ces risques et enfin de mettre en place les actions de couverture
adéquates, destinées à ramener les risques en question dans des limites supportables au vu
des contraintes réglementaires ( contraintes externes ) et de celles propres à la stratégie de
l’établissement ( contraintes internes ).
44
Aussi, ce troisième chapitre traitera de ces notions à travers quatre sections, c’est ainsi
que :
· Les trois premières sections, après avoir identifié les risques de liquidité de taux
d’intérêt et de change dérouleront les différentes méthodes et techniques utilisées
pour les mesurer.
· La quatrième section, présentera les diverses techniques de couverture de ces
derniers.
45
SECTION 1 : RISQUE DE LIQUIDITE
Sur le plan micro-économique, une banque ne peut pas survivre sans liquidité. En effet, la
banque a besoin d'argent pour couvrir toutes ses obligations à temps. Sur le plan macro-
économique, la liquidité est cruciale pour le système bancaire dans son ensemble. Si une
banque devient illiquide, cela signifie qu'elle est incapable de financer ses emprunteurs et
de rembourser ses créanciers. Par conséquent, ils seront incapables, à leur tour, de remplir
leurs obligations envers d'autres créditeurs ; condition suffisante pour provoquer un « effet
domino »34 dans le système financier du pays.
33
AUGROS J-C. et QUERUEL M., Risque de taux d’intérêt et gestion bancaire, Economica, Paris, 2000, page 15.
34
Réaction en chaîne provoquant une série de catastrophes.
46
également détenir des liquidités suffisantes pour faire face aux demandes de retrait de la
part des déposants et de crédit de la part des clients emprunteurs.
La crise de liquidité est la manifestation du risque de liquidité. Autrement dit, c’est une
situation où la banque devient illiquide, c’est-à-dire incapable de faire face à une demande
massive et imprévue de retraits de fonds émanant de sa clientèle ou d’autres
établissements de crédit. Cette situation est exceptionnelle mais doit rester constamment
dans l'esprit du banquier.
Pour être en mesure de faire face à ses obligations en matière de liquidité, une banque doit
détenir des actifs liquides pouvant être convertis en monnaie rapidement et sans pertes
excessives en capital.
Les actifs liquides étant moins rémunérateurs que les actifs à maturité plus longue, la
gestion du risque de liquidité consiste à trouver un équilibre entre le respect des
engagements réglementaires ainsi que vis-à-vis de la clientèle et l'objectif de maximisation
de la marge d’intérêts.
Les actifs peuvent être classés grossièrement en quatre catégories selon leur plus ou moins
grande liquidité35 :
- les plus liquides sont composés du cash et des titres d’état ;
- viennent ensuite les actifs pour lesquelles il existe un marché organisé, tels que les titres
d’action et les emprunts interbancaires ;
- les crédits à la clientèle qui, selon les pays et selon le type de crédit, peuvent être
directement vendus, avec plus ou moins de facilité, sur un marché ou via des opérations de
titrisation ;
- les participations et tous les emplois difficiles à céder.
Les passifs, quant à eux, sont classés selon leur degré d’exigibilité :
- les refinancements auprès de la Banque Centrale (refinancements qui dépendent donc de
la politique monétaire);
- les refinancements interbancaires ;
- les dépôts de la clientèle ;
- les lignes de refinancement, les emprunts à long terme et le capital de la banque.
35
Le terme « liquidité » est pris au sens de « marché », il exprime la possibilité de vendre un actif sur un
marché, rapidement et sans perte en capital.
47
Les facteurs influençant la liquidité des actifs et l’exigibilité des passifs pour une banque
sont d’origines diverses. Certains dépendent de la banque, tels que la politique commerciale
et tarifaire, la solidité financière… etc. D’autres sont exogènes et incluent la conjoncture
économique, la liquidité des marchés de capitaux, le comportement des clients… etc.
Le hors-bilan comprend des engagements conditionnels tels que les garanties financières.
Ces engagements sont liés au contexte économique via le taux de défaut des clients à qui
ces garanties ont été accordées. On trouve également dans le hors-bilan des instruments
financiers (swaps, options,…) : ces produits peuvent faire l’objet d’appel de marge, de fin
anticipée et donc avoir un impact significatif sur la liquidité de la banque.
La mesure du risque de liquidité se fait par différentes techniques, la plus importante étant
celle des impasses ; celle-ci sert à évaluer les besoins de liquidité futurs ou, au contraire, les
excédents de liquidité à venir. Quant aux autres techniques, elles viennent compléter et
améliorer l’information fournie par la première à travers des indicateurs comme l’indice de
transformation et le surplus de base.
L’impasse en liquidité représente la différence entre les encours de passifs et d’actifs pour
toutes les dates futures, telles qu’on peut les projeter aujourd’hui. On parle, dans ce cas,
d’impasse « en stocks ». Une impasse positive représente un excédent de ressources et une
impasse négative représente un déficit.
On peut aussi déterminer l’impasse par la différence entre les variations des passifs et actifs
pendant une période donnée. C’est une impasse dite « en flux ».
Les impasses en stocks sont nécessairement identiques en valeur absolue aux impasses en
flux cumulées depuis l’origine.
Pour calculer l’impasse, on doit établir un profil d’échéance sous forme de tableau qui
classe les actifs et passifs selon leur durée restant à courir, tout en veillant à ce que les
classes d’échéances soient plus fines (étroites) pour les maturités proches, car c’est le
risque de liquidité immédiate qui doit être mesuré. Les tableaux ci-dessous illustrent ces
définitions avec des données simples.
48
Période D Passifs Actifs Impasses en stocks
Plus de 5 ans 0 0 0
Aujourd'hui
1jour £ D < 1 semaine 4800 4200 -600 -600
L’ampleur des décalages donne, sur toute la période couverte par le profil des impasses,
une image synthétique de la situation globale de liquidité du bilan, c’est-à-dire de son degré
de « consolidation ». Divers cas de figure sont possibles :
49
· Le bilan est « consolidé » si les actifs et passifs s’amortissent au même rythme c’est-à-dire
si le bilan est équilibré en liquidité.
· Le bilan est « sur-consolidé » si les actifs s’amortissent plus vite que les ressources. Un
excédent de ressources est alors dégagé et disponible pour le financement des nouveaux
emplois.
· Le bilan est « sous-consolidé » si les actifs s’amortissent plus lentement que les ressources.
Dans ce cas, des financements nouveaux sont requis pour combler l’écart avec les actifs en
place en sus des financements des actifs nouveaux.
Ces différentes situations sont résumées dans les schémas ci-dessous, qui représentent des
échéanciers d’évolution des emplois et des ressources dans une hypothèse de « fonte » du
bilan, c'est-à-dire sans incorporation des productions nouvelles.
Cette technique vise à mesurer l’ampleur de la transformation opérée par la banque. Elle
consiste à pondérer les actifs et passifs par la durée moyenne de chaque classe, puis à
calculer un indice de transformation (ou de liquidité) égal à :
Un indice supérieur à 1 signifie que la banque emprunte plus long qu’elle ne prête et plus
l’indice est faible, plus la banque transforme des passifs courts en actifs longs. Un indice
égal à 1 indique que les passifs et les actifs concordent.
36
BESSIS J., Op. Cit., page 103.
50
Tombées Tombées Pondération Passifs Actifs
Période D
Passifs Actifs (en durée pondérés pondérés
annuelle)
1jour£ D < 1 semaine 4800 4200 0,01 48 42
8jours £ D < 1 mois 6400 5000 0,05 320 250
1mois £ D < 3 mois 8600 5400 0,16 1376 864
3mois £ D < 6 mois 5800 4200 0,37 2146 1554
6mois £ D < 1 an 2000 2400 0,75 1500 1800
1an £ D < 2 ans 1000 3400 1,5 1500 5100
2ans £ D < 5 ans 1400 2900 3,5 4900 10150
Plus de 5 ans 1500 4000 7,5(1) 11250 30000
Cette approche par indice synthétique donne une indication du risque de transformation
des établissements. Notons, toutefois, que l’observation de cet indice est probablement
plus utile en tendance qu’en valeur absolue.
C. Le surplus de base :
Le surplus de base mesure le coussin de liquidité constitué par les actifs liquides pour
couvrir les besoins de financement journaliers. Il est égal à l’actif liquide duquel on déduit le
passif exigible (ou journalier).
L’actif liquide comprend tous les actifs ayant une échéance imminente ou pouvant être
transformés en cash sans générer des moins-values intolérables. On peut citer comme
exemple :
Les encaisses, le solde du compte Banque Centrale, les instruments du marché monétaire
venant à échéance dans moins d’un mois, les excédents de réserve…
Le passif exigible ou journalier comprend les dettes à très court terme, telles que : les
emprunts à 24 heures, les mises en pension, les emprunts à la Banque Centrale et les
dépôts à échéance inférieure à un mois.
51
Un surplus de base positif signifie qu’une partie des actifs liquides est financée par des
ressources à plus long terme. La banque dispose donc d’un surplus de liquidité.
Un surplus de base négatif signifie que la banque finance une partie de ses actifs à terme
par des passifs courts.
Passifs exigibles
Banque Centrale 100
Excédents de réserves achetées (moins la portion fixe) 13.000
Conventions de rachats 7.000
Dépôts à terme (non compris les dépôts d’épargne) (1) 400
Excédents de réserves achetées à long terme (1) 2.000
Dépôts des branches au siège social 2000
Total (B) 24.500
37
GOUSLISTY H. « Gestion des liquidités dans les banques », Revue Banque, n° 533, page 64.
52
1.4 Les problèmes spécifiques de construction des impasses
Le calcul des impasses pose un certain nombre de problèmes pratiques concernant le
traitement de certains postes. La construction de l’impasse suppose que tous les actifs et
passifs ont une maturité bien connue. Certes la plupart des encours ont une échéance
contractuelle mais il reste que certains d’entre eux sont sans échéance, et d’autres ont une
échéance incertaine.
Dans de tels cas, il convient d’adopter des conventions, émettre des hypothèses, ou baser le
choix des maturités sur des analyses statistiques. Il s’agit notamment des dépôts à vue, des
comptes d’épargne, des engagements de hors-bilan, des encours à échéance incertaine
(découvert….), des fonds propres et des flux d’intérêts.
Les ressources à vue tels les comptes chèques, les comptes courants, les comptes sur livrets,
les plans d’épargne logement, sont des comptes sans stipulation de terme et leur
traitement est un problème récurrent en gestion ALM, en raison d’un manque de consensus
sur ce sujet. Il existe en gros deux conceptions :
- une vision « prudente » qui met l’accent sur l’absence de maturité contractuelle de ces
comptes et qui les rend intrinsèquement volatils. Immédiatement exigibles, il serait
imprudent de les considérer comme des ressources longues. On pourrait donc considérer a
priori que leur échéance est immédiate.
- une vision « réaliste » qui prend pour argument la loi des grands nombres pour dire que,
une fois les comptes individuels agrégés, l’encours global des DAV et des autres comptes à
vue fait preuve d’une grande stabilité, ce qui permet de considérer ces ressources comme
longues.
Certains crédits comme les découverts ont une maturité courte mais, étant régulièrement
renouvelés, ils engagent la banque autant que des crédits à long terme. D’autres crédits, et
bien qu’ils aient une échéance contractuelle, comportent des clauses de remboursement
anticipé, ce qui rend leur échéance effective incertaine. L’exemple typique est celui des
crédits immobiliers.
53
Les fonds propres sont supposés rester indéfiniment dans le bilan et n’ont donc pas de
maturité définie. Ils soulèvent une autre complication, relative à l’estimation de leur
montant. En effet, les fonds propres de la banque sont assujettis à la réglementation
prudentielle, ce qui crée des besoins en capitaux supplémentaires si le bilan est en
croissance. Il est donc nécessaire de prévoir ces besoins et de faire varier les fonds propres
en conséquence.
Les intérêts posent une difficulté technique de calcul des montants et de positionnement
dans le temps des flux de liquidité correspondants (différents des flux comptables d’intérêts
courus). En effet, l’équilibrage du bilan suppose que les flux d’intérêts et les résultats mis en
réserve soient anticipés. Le problème est que les intérêts courus ne coïncident pas avec les
encaissements ou les décaissements.
Le profil d’échéances peut être déterminé soit dans l’hypothèse de « cessation d’activité »,
c'est-à-dire à l’exclusion de tout encours ou emprunt nouveaux, soit dans une hypothèse
tenant compte des productions nouvelles estimées. Le profil d’échéances obtenu en
incorporant les productions nouvelles (appelé échéancier dynamique) diffère de celui traité
dans l’hypothèse de fonte de bilan (échéancier statique).
En effet, la projection des productions nouvelles est nécessaire pour évaluer la totalité des
besoins de liquidité prévisionnels. Cependant, il serait souhaitable de ne pas les intégrer dès
le départ dans les impasses car les encours et les emprunts nouveaux sont incertains
(prévisions) alors que ceux existants sont plus exacts.
Les projections globales (encours existants et productions nouvelles) sont réalisées dans des
buts de simulation
54
1.5 Coût de la liquidité :
Pour éviter le risque d’illiquidité, une banque a intérêt à évaluer ses besoins en liquidité.
Pour cela, elle doit prévoir la demande des prêts et le volume des dépôts en tenant compte
du changement éventuel dans le comportement des emprunteurs et des déposants. Les
besoins de liquidité devant être comblés, la banque doit aussi prévoir les taux d’intérêt
futurs car le taux à payer pour se refinancer est aujourd’hui incertain.
En fait, le coût des financements ne dépend pas uniquement des taux futurs -représentés
par une courbe de taux38-. Il dépend également du coût de la liquidité qui, quant à lui, est
fonction de la qualité de signature de la banque. Généralement, le coût de la liquidité est
représenté sous la forme d’une prime positive par rapport à la courbe des taux et qui croît
avec l’échéance.
Le coût des financements pour la banque est égal donc au taux du marché « sans risque »
augmenté de cette prime, ou coût de la liquidité. En fonction de son degré d’aversion au
risque, la banque pourra décider de payer le plein prix et éviter ainsi entièrement le risque
38
La courbe des taux est une représentation graphique avec en ordonnées les taux et en abscisses les
échéances. Elle représente la structure par échéances des taux courants. Elle permet, sous des hypothèses
bien identifiées, d’inférer les anticipations sur les taux futurs et de mesurer les taux d’actualisation.
55
ou, dans le cas où elle a des préférences pour le risque (cela dépend des actionnaires !), elle
choisira d’en assumer une partie et payer moins.
- être incapable de renouveler à l’échéance les fonds qu’elle a empruntés si le marché est
au courant de ses problèmes de liquidité ;
Cette opération neutralise le risque de taux global. Son coût est la marge à payer pour
mettre en place le swap de taux. Le coût de la liquidité peut être assimilé donc au coût des
swaps augmenté de la prime de risque relative à la qualité de la signature de la banque.
Comme des swaps peuvent être réalisés sur plusieurs échéances, il est possible de
construire à partir des swaps la structure par terme des coûts de la liquidité bancaire.
De même qu’une liquidité insuffisante, une abondance de liquidité a aussi un coût «caché».
Une surliquidité équivaut à un manque à gagner dans la mesure où une partie importante
des ressources -le plus souvent rémunérées- finance des emplois non ou peu
rémunérateurs - car investis à court terme-.
La mesure de sensibilité consiste à apprécier les effets, sur les résultats courants de la
banque, de la couverture de son risque de liquidité. Pour cela, des hypothèses peuvent être
faites quant à l’évolution du coût de la liquidité.
56
SECTION 2 : RISQUE DE TAUX D’INTERET
Aussi, nous allons au cours de cette section, identifier les principales formes du risque de
taux d'intérêt auxquelles les banques sont généralement exposées et présenter certaines
méthodes utilisées pour sa mesure.
Les décalages dans les révisions de taux peuvent également exposer une banque à des
modifications de la pente et de la configuration de la courbe des taux. Ce risque se produit
lorsque des variations non anticipées de la courbe ont des effets défavorables sur la
situation patrimoniale et le résultat de l'établissement.
Ce risque apparaît lorsque les taux reçus ou payés par la banque ne s’ajustent pas de la
même façon sur les taux de marché. Pour une même maturité, les taux d’un actif et d’un
passif bancaire peuvent en effet ne pas subir des impacts de même amplitude suite à un
choc sur les taux de marché, puisqu’ils peuvent être indexés sur le même taux d’intérêt sans
pour autant que les corrélations de ces deux taux de rémunération avec l’index de
référence ne soient les mêmes.
Une source additionnelle, de plus en plus importante, de risque de taux d'intérêt est liée
aux options dont sont assortis nombre de créances, dettes et portefeuilles du hors-bilan des
banques. Il s’agit d’options implicites liées à certains produits bancaires qui sont
généralement exercées au bénéfice du client et au détriment de la banque. Parmi ces
options, on trouve : l’option de remboursement d’un crédit par anticipation et l’arbitrage
entre comptes courants et comptes rémunérés en ayant la possibilité de retirer les dépôts à
vue à tout moment et gratuitement, choix qui sera sûrement influencé par le niveau des
taux de marché.
La mesure du risque de taux s’effectue à l’aide de plusieurs outils : les gaps de taux, le EAR,
la valeur actuelle, la sensibilité, la duration, la VaR…etc.
Considérée comme une méthode classique et intuitive pour mesurer l’exposition au risque
de taux, la méthode du gap consiste à analyser les fluctuations de la marge d’intérêt
résultant de la différence entre le rendement des emplois et le coût des ressources. Il existe
trois méthodes différentes de gaps : le gap comptable, le gap taux fixe et les gaps par index.
La méthode la plus utilisée et la plus simple est le gap comptable qu’on abordera dans la
présente section.
L’impasse en taux est généralement calculée sur le bilan équilibré par différence entre les
encours à taux variable de l’actif et au passif. Elle est aussi égale en valeur algébrique, à la
différence entre le passif à taux fixe et l’actif à taux fixe.
- Un gap taux variable positif signifie qu’une partie des emplois à taux variable est
financée par des ressources à taux fixe. Cette situation indique une exposition défavorable à
la baisse des taux. En effet, si les taux d’intérêt baissent, le rendement des actifs diminue
alors que le coût des ressources qui les financent reste inchangé, ce qui implique une perte.
- Un gap taux variable négatif indique qu’une partie des emplois à taux fixes est financée
par des ressources à taux variables. Dans ce cas, le bilan est exposé défavorablement à une
hausse de taux. En effet, si les taux augmentent, le rendement des actifs reste fixe et le coût
des ressources s’élève.
- Un gap nul indique que la marge est insensible aux variations de taux d’intérêt.
Les emplois :
Pour le premier mois, la banque ne court aucun risque de variation des taux (gap nul) à la
hausse ou à la baisse et sa marge est figée car les taux sont connus jusqu’à la fin de celui-ci.
A partir du deuxième mois, les gaps sont négatifs ce qui signifie qu’une partie des actifs à
taux fixes est financée par des passifs à taux variables ce qui implique que la banque court
un risque de variation des taux à la hausse.
Le gap devient de plus en plus profond pour atteindre un montant de 150 (gap cumulé)
millions, ce qui signifie qu’en cas de hausse des taux d’intérêt la banque aura à supporter
une perte égale au gap cumulé multiplié par la variation des taux.
B. La valeur actuelle :
La valeur de marché des instruments financiers présents dans le bilan est sensible aux
variations des taux d’intérêt.
La valeur actuelle d’un actif financier est la somme actualisée de tous les flux futurs qu'il
génère pendant sa durée de vie.
n Ft
= å
( )t
VA
t=1 1 + it
60
Il ressort de cette formule que la valeur de l’actif varie en sens inverse à la variation du taux
d’actualisation, c’est-à-dire une hausse de ce taux entraîne une baisse de la valeur de cet
actif et vice versa.
Exemple :
Soient une obligation A de valeur nominale de 1000, de taux d'intérêt nominal de 10% et de
maturité 5 ans.
Date 1 2 3 4 5
La valeur actualisée des flux générés par l'obligation (sa valeur réelle) est égale :
VA de A = 1183,92031
Supposons maintenant que la structure des taux se déplace parallèlement vers le haut de
1%. La valeur de l’obligation devient :
VA de A = 1137,9433
61
Alors, cet exemple confirme qu'en cas de hausse des taux (de un 1% dans notre exemple),
l'actif se déprécie (de 45,97701 soit de plus de 3,8 %).
Après avoir identifier la valeur actuelle d’un actif financier, il convient de signaler que la
valeur actuelle nette ( VAN ) d’un bilan bancaire, représente la valeur financière de
l’établissement et qu’elle est obtenue par différence entre l’actif et le passif évaluée aux
conditions de marché par une approche Mark To Market. Dans ce cas on considère que la
valeur de marché de la banque dépend de la valeur du portefeuille d’actifs et du coût de la
dette.
Lorsqu’il s’agit des actifs, une hausse des taux est à craindre car celle-ci se traduit par un
appauvrissement. Dans le cas des passifs, c’est au contraire une baisse des taux qui est
redoutée, car elle croît la valeur des dettes vis-à-vis de l’extérieur.
C. La duration :
En 1938, après avoir constater les limites de certaines mesures d’actifs financiers, tel que la
durée de vie ou la durée de vie moyenne qui ne permettaient pas entre autres de comparer
des obligations, de durée de vie et d’amortissements différents, l’économiste Frédéric
Macaulay a introduit le concept de duration, en la définissant dans un premier temps
comme « l’essence de l’élément temps d’un prêt »39 .
La duration est la moyenne des flux engendrés aux différentes dates futures, actualisés et
pondérés par leurs échéances, à la valeur actuelle totale de l’actif, ou du passif, concerné.
En d’autres termes, la duration est une durée de vie moyenne où chaque période comprise
entre l'instant présent et la date de tombée d'un flux est pondérée par la valeur actualisée
de ce flux.
n Fi
å ti
i=1
(1 + r) i
D = V0
Donc, la duration est une indication de la durée de vie d’un actif à revenu fixe. Elle indique
le laps de temps nécessaire pour que le prix d’un actif apprécié à sa valeur actuelle soit
récupéré.
39
AUGROS J, QUÉREL M, op. cit. p84.
62
Exemple :
Soit un crédit à 5 ans de 100, au taux d’intérêt de 10 % (fixe) et dont les intérêts sont payés
chaque année. Les résultats sont donnés par le tableau suivant :
1 10 9,09 9,09
2 10 8,26 16,52
3 10 7,51 22,53
4 10 6,83 27,32
5 110 68,31 341,55
417,01
Duration = = 4,17 années , ce qui signifie que compte tenu des intérêts perçus, la
100
banque récupère sa mise de fonds au bout de 4,17 années au lieu des 5 années prévues.
Si DActif > DPassif , la duration totale est positive et la banque fait face à un risque de hausse
des taux d’intérêt.
Si DActif < DPassif , la banque fait face à un risque de baisse des taux d’intérêt.
La duration est également un indicateur de la sensibilité du prix d’un actif, aux variations
des taux d’intérêt et constitue donc, un outil d’estimation du risque de taux.
40
La sensibilité traduit la réaction du prix d'un actif à un mouvement des taux d'intérêt, et elle
représente le rapport entre la variation relative du prix de l'instrument et la variation absolue du taux
63
dV 0
S= dr
V0
= - D
1+ r
Par conséquent, on peut calculer la sensibilité d’un bilan41 comme la moyenne pondérée
des sensibilités des actifs et des passifs qui le composent (la sensibilité moyenne est la
moyenne des sensibilités).
Lorsque la moyenne pondérée des sensibilités des actifs et des passifs qui composent un
bilan est positive, sa valeur actuelle est exposée défavorablement à une hausse des taux.
Dans ce cas en effet, la sensibilité moyenne des actifs est supérieure à la sensibilité
moyenne des passifs. Si les taux augmentent, la valeur des actifs diminue d’un montant
supérieur à celle des passifs. En revanche, lorsque la sensibilité moyenne pondérée est
négative, il existe un risque de perte en cas de baisse des taux. Enfin, si la sensibilité est
nulle, le bilan est protégé contre les déplacements parallèles de la gamme des taux.
La méthode du EAR est utilisée pour mesurer l’impact d’un mouvement parallèle
défavorable de la courbe des taux sur les gains espérés d’un portefeuille d’accumulation42.
Le EAR constitue donc une mesure de risque de taux qui se matérialise lorsque les options
cachées (remboursement par anticipation, retrait massif des dépôts…) que comportent
certains actifs et passifs sont exercées ou lorsque ces derniers, arrivant à échéance sont
renégociés.
41
Cette propriété est valable uniquement lorsque la gamme des taux subit un déplacement parallèle.
42
Le portefeuille d’accumulation consiste en tous les éléments de bilan et de hors bilan, sujets au traitement
comptable en intérêt courus ; il inclut l’activité de refinancement, l’activité d’acquisition ou d’émission de
titres, l’activité traditionnelle de prêt et emprunt, et les dérivés de taux utilisés pour couvrir ces portefeuilles.
En d’autres termes, c’est un portefeuille destiné à être conservé jusqu’à son terme.
64
95.45%
2.275%
2.275%
-2 d m +2 d
[ ]
P T £ μ + 2 δ = 0,97725
C'est-à-dire il y a 97.725% que les fluctuations de taux soient contenues dans l’intervalle
]-2σ, +2σ[.
FN = 2 σ N
260
N : la période de défaisance.
EXEMPLE :
Hypothèses :
- La période de défaisance est supposée de 30 jours (1 mois) ; c’est le temps nécessaire pour
trouver une solution de couverture adéquate.
Comme le EAR sert à mesurer uniquement la sensibilité des gains à un décalage parallèle de
la structure des taux et ne tient pas compte de la sensibilité liée au différentiel des taux
d’intérêt entre deux instruments de même maturité. Aussi, le portefeuille d’accumulation
doit être testé pour des écarts larges et réduits entre quelques index de taux.
La marge d’intérêt d’un portefeuille est figée jusqu’à l’échéance ou à la renégociation des
actifs et des passifs. Cependant, les positions ouvertes entraînent une exposition de la
banque au risque de taux.
Le Cost To Close (ou coût de clôture) mesure la valeur d'un portefeuille d'investissement s’il
devrait être clôturé aux taux actuels du marché (mark to market).
Cette valeur du portefeuille, est obtenu par marquage au marché, c‘est-à-dire par la clôture
de toutes les positions de taux (gaps de taux) à partir de l’échéance la plus lointaine vers la
plus proche, aux conditions du marché actuelles. Cette la méthode a le mérite d’inclure les
frais de fermeture des gaps, chose qui est négligée par la méthode des gaps comptables.
43
C’est la fluctuation probable des taux d’intérêt jusqu’à la fermeture des gaps avec 97.725 % de chance
66
Par ailleurs, il est nécessaire de calculer la sensibilité de la valeur d’un portefeuille aux
variations des taux d’intérêts suite au déplacement parallèle de la courbe des taux (une
variation unitaire adverse).
En plus, des calculs de sensibilité qui sont fait en situation normale, d’autres calculs doivent
être effectués en situation de crise supposant des variations extrêmes des taux d’intérêts et
établir des limites en CTC sur ces variations.
Exemple :
Prenons les mêmes données utilisé dans l’exemple précèdent du EAR (cf. supra) et essayant
de lui calculé son CTC.
Pour fermer tous les gaps, on doit réaliser les opérations suivantes aux taux actuels du
marché :
1 mois 2 mois 3 mois 4 mois 5 mois 6 mois 7 mois 8 mois 9 mois 10 mois 11 mois 12 mois
Actif 300 300 300 300 200 200 200 200 200 200 200 200
Taux moyen pondéré 10,67% 10,67% 10,67% 10,67% 11% 11% 11% 11% 11% 11% 11% 11%
Gap ( passif - actif ) 0 0 -200 -200 -100 -100 -200 -200 -200 -200 -200 -200
intérêts fixes 0,75 0,75 1,92 1,92 1,08 1,08 1,83 1,83 1,83 1,83 1,83 1,83
Emprunt de 200 à 1an 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200
nouveau Gap 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
total intérêts de clôture -0,58 -0,58 -1,58 -1,58 -1 -1 -1,67 -1,67 -1,67 -1,67 -1,67 -1,67
total intérêts ( fixes + de clôture) 0,17 0,17 0,33 0,33 0,08 0,08 0,17 0,17 0,17 0,17 0,17 0,17
Cumul des revenus 0,17 0,33 0,67 1 1,09 1,17 1,34 1,5 1,67 1,84 2 2,17
67
F. La Value at Risk ( VaR ):
La Value-at-Risk est apparue le jour où le Président de la J.P. Morgan Bank (banque
américaine fondée en 1828), Denis Weatherstone, a demandé un rapport journalier
résumant l’exposition de la banque aux facteurs de marché et estimant la perte
maximale potentielle dans les prochaines 24 heures.
Toutefois, c’est la J.P.Morgan Bank qui a eu le mérite d’être la première à introduire la
VaR techniquement (c’est-à-dire méthode de calcul et interprétation),en octobre 1994.
1. La définition de la VaR :
« La Value-at-Risk est une estimation de la perte potentielle (exprimée dans une unité
monétaire) qui peut résulter de la détention d’un portefeuille de produits financiers sur
une période donnée (un jour, une semaine, etc.), avec un niveau de confiance choisi à
priori (95%, 99%, etc.) dans des conditions défavorables de fluctuation des marchés ».44
Exemple :45
Pour un portefeuille de 500000 dinars, la VaR nous permet par exemple de dire qu’en
l’absence d’événements défavorables exceptionnels (worst case scenarios), il y a 95% de
chances que le portefeuille reparte à la hausse ou qu’il perde 40000 dinars ou moins
d’ici la fin du mois.
44
GAUSSEL, N., LEGRAS, J., LONGIN, F., RABEMANANJARA, R., Au-delà de la VaR, Quants n° 37, Recherche
et Innovation, CCF.
45
Cet exemple est inspiré de la revue : Les cahiers de la finance, Akimou Ossé, Mai 2002.
68
2. Les méthodes de calcul de la VAR
- Le modèle paramétrique :
Cette approche est la plus communément employée car simple conceptuellement et dans sa
mise en œuvre, elle se base sur la matrice de variances-covariances des facteurs de risque ainsi
que sur les vecteurs de sensibilité des actifs composant le portefeuille par rapport à ces
facteurs de risque.
La méthode paramétrique d’estimation de la VaR s’appuie sur les hypothèses suivantes :
- Les variations des prix et des taux du marché, et par conséquent, la valeur du
portefeuille, sont distribués selon la loi normale d’écart type σ.
- Le portefeuille est une combinaison linéaire des facteurs gaussiens et donc les P & L
(profits and losts) est une combinaison linéaire des variations de ces facteurs.
- Le modèle historique :
Dans cette approche, la distribution des variations futures des facteurs de risque est assimilée à
celle observée sur une période passée47. En effet, on utiliser la distribution passée réelle des
facteurs de risque auxquels le portefeuille est soumis et on applique les mouvements dans les
prix et taux passés à la composition actuelle du portefeuille.
La VaR est ensuite obtenue en lisant le quantile approprié sur l’histogramme des P&L simulés
du portefeuille. Ainsi, sur une série de 500 P&L quotidiens, la VaR à un jour à 99% est égale à la
sixième plus grande perte observée sur l’histogramme.
Cette méthode consiste à choisir une distribution pour les variations des facteurs de risque,
simulée à travers une modélisation mathématique dans l’approche stochastique, après avoir
pris soin de valider ces choix par des tests statistiques adéquats. À partir du modèle choisi, on
simule un grand nombre de scénarii futurs avec un ordinateur. Les résultats de l’application de
ces différentes simulations à la composition actuelle du portefeuille, sont ensuite utilisés pour
46
Ces chiffres résultent directement des tables de la loi normale.
47
On émet l’hypothèse que la distribution des rendements observée à partir des données historiques se
reproduira à l’avenir « Tomorrow may be like one of your yesterdays ».
69
estimer la distribution des P&L hypothétiques du dit portefeuille, enfin la VaR est déterminée à
partir de cet échantillon simulé.
Toutefois, la VaR doit être complétée par la simulation de crise (stress testing) qui analyse les
répercussions d’événements exceptionnels sur le portefeuille. Aussi, la validité de cette
méthode suppose qu’elle est capable d’expliquer les résultats passés. Pour cela on doit faire
des testes sur les données passées (backtesting), en comparant ex-post les variations effectives
de la valeur du portefeuille et de la VaR et d’en dégager les fréquences de dépassement. Ces
dernières seront comparées avec les fréquences données par l’intervalle de confiance choisi.
Par ailleurs, la VaR doit faire l’objet d’une utilisation particulière en gestion actif passif, du fait
que l’horizon temporel de la gestion du bilan n’est pas du tout comparable à celui à très court
terme correspondant à la gestion d’un portefeuille de négociation ; et que contrairement aux
éléments financiers, les actifs et passifs bancaires ne sont pas arbitrables entre eux, puisqu’ils
dépendent le plus souvent de facteurs comportementaux de la clientèle et non d’options qui
seraient entre les mains du banquier.
Bien que la VaR puisse en théorie être utilisée pour la quantification des risques de marché, des
risques de crédit, des risques de liquidité et des risques opérationnels, seule son application au
risque de marché est aujourd’hui réellement opérationnelle.
70
SECTON 3 : RISQUE DE CHANGE
Le risque de change est lié à la mondialisation des marchés. Au cours des deux dernières
décennies, l’utilisation d’opérations financières libellées en devises s’est notamment
développée et diversifiée dans les banques et les sociétés financières. Le risque de change se
définit, dans ce cas, comme un risque associé à toute transaction financière sensible aux
fluctuations de change. Le règlement de ces opérations marque le dénouement du risque et se
traduit soit par un profit soit par une perte de change. Parmi ces opérations, l’on peut citer
pour l’exemple :
- les variations des cours aussi bien sur le marché domestique qu'à l'étranger ;
- le volume et le sens des flux de marchandises et de capitaux dans un pays ;
- les évènements politiques prévisibles et imprévisibles ;
- les anticipations des agents et les opérations spéculatives sur les devises ;
Tous ces facteurs affectent les cours des devises et exposent de ce fait la banque à un risque
de change lequel peut revêtir trois formes : il peut s'agir d'un risque de transaction, de
traduction ou de consolidation49. Généralement, on parle de risque de :
48
VAN GREUNING H. et BRAJOVIC BRATANOVIC S., Analyse et gestion du risque bancaire, ESKA, Paris, 2004, page
262.
49
Dubernet M., Op. Cit., pages 93-94.
71
· consolidation, lors de la consolidation des comptes d'un groupe ayant des filiales à
l'étranger: le résultat consolidé d’un groupe peut être moindre si les résultats des
filiales étrangères sont positifs (resp. négatifs) et les devises d’activité de ces filiales
dévaluées (resp. réévaluées) par rapport à la monnaie de consolidation.
A. Définition :
La position de change nette PCN (ou Net Exchange Position) constitue l’assiette du risque,
c’est-à-dire, la base sur laquelle sera mesurée l’exposition de la banque au risque de change.
Elle est égale à la différence entre les actifs (opérations d’achat au comptant et contrats
d’achats à terme compris) et les passifs (opérations de vente au comptant et contrats de vente
à terme compris) libellés en devises étrangères enregistrés au bilan et en hors-bilan.
Position de change nette = actif (bilan et hors bilan) dans une devise
– passif (bilan et hors bilan) dans la même devise
· Ouverte : si les flux à recevoir et à livrer ne s'équilibrent pas dans la même devise et sur
la même échéance. Une position ouverte est soit longue, soit courte.
- Elle est longue ou positive si les avoirs sont supérieurs aux engagements réalisés dans la
même devise.
- Elle est courte ou négative si les avoirs libellés en une devise sont inférieurs aux engagements
réalisés dans la même devise.
· Fermée : lorsque les avoirs et les engagements libellés dans une même devise
s'équilibrent, sur une échéance donnée.
50
VAN GREUNING H. et BRAJOVIC BRATANOVIC S., Op. Cit., page 263.
72
· De mismatching : si les avoirs et les engagements s'équilibrent mais leurs échéances
respectives ne sont pas les mêmes. Ces différentes positions ne sont pas sans
conséquences sur les résultats de la banque. En effet:
- Si la banque a une position de change longue dans une devise et que cette devise s’apprécie,
la banque réalise un profit. Dans le cas inverse, elle subit une perte.
Si elle a une position courte dans une devise et que cette devise s’apprécie, elle subit une
perte. En revanche, si la devise se déprécie, la banque réalise un profit.
Exemple :
En prenant un exemple simplifié de la devise « euro » (EUR), un établissement, à un instant t,
peut avoir la position suivante :
PCN = 7 000 – 6 000 = 1 000 EUR (position dite longue, car les actifs sont supérieurs aux passifs).
Avec un cours de référence de 1 EUR = 90 DZD, et pour une variation de 10 nous aurons :
La position de change nette doit être calculée devise par devise et échéance par échéance car
les actifs et les passifs d’une banque (même pour la même devise) n’ont pas toujours les
mêmes échéances, pour cela un tableau de position de change est établi sur la base des flux
73
d’encaissement et/ou de décaissement prévisionnels. En calculant la position de change, courte
ou longue, sur chaque devise puis la position de change totale, cette mesure donne une idée
sur l'assiette du risque de change de la banque comme illustré dans le tableau ci-après :
Les éléments listés dans ce tableau traduisent une démarche pour calculer la position nette
ouverte sur les devises d'intervention d'une banque sur une période d'un mois par exemple, en
tenant compte à la fois des éléments de bilan et de hors-bilan. En additionnant leurs valeurs
absolues, on obtient la position nette ouverte totale.
De fait, la manière de totaliser les positions nettes ouvertes des différentes devises dépend de
l’attitude de la banque en matière de gestion des risques. Une banque prudente procèdera par
l’addition des valeurs absolues des positions ouvertes, ce qui signifie que les taux de change de
toutes les devises sont censés évoluer de telle manière que toutes les positions entraîneront
des pertes de façon simultanée. Une banque moins prudente prendra comme position nette
ouverte globale la plus grande valeur entre la somme des positions nettes courtes et la somme
des positions nettes longues. Cette dernière méthode est aussi appelée « short hand method »,
et elle a été admise aussi bien par le Comité de Bâle que par l’Union Européenne.
Le tableau de position est un moyen très important en matière de gestion de risque de change.
C. Le cours de valorisation :
Le cours de la position de change nette n'est qu'une moyenne pondérée des cours des
différents éléments constitutifs de la position.
51
Le total devra être exprimé dans une devise de référence
52
VAN GREUNING H. et BRAJOVIC BRATANOVIC S., Op. Cit., page277.
74
Exemple :
Position financière longue : 875 M€ à 1.45 (cours EUR/CHF)
Position commerciale courte : 546 M€ à 1.44.
La position nette globale : 329 M€ à 1,4665
( ∗ , – ∗ , )
1,4665=
( – )
La banque est longue de 329 M€ à 1,4665. La hausse du cours s'explique par la vente des euros
à un cours moins élevé 1,44 par rapport au cours d'achat qui est de 1,45. Le calcul de chaque
position de change doit être mis à jour instantanément car les cours de change fluctuent et le
montant des éléments de la position de change varie aussi.
53
VAN GREUNING H. et BRAJOVIC BRATANOVIC S., Op. Cit., page277.
75
- plus grande valeur entre les 2 précédentes = somme des positions nettes ouvertes
longues=17%
- position nette ouverte globale = 17% + |-4%| (Or) = 21%. Le risque de change représente alors
21% des fonds propres éligibles, ce qui est largement au-delà de la norme réglementaire et doit
être corrigé.
L’autre méthode possible pour calculer l’impact des variations des cours de change sur les
fonds propres est la Value-at-Risk que nous avons déjà présentée dans la section précédente.
Elle permet de mesurer les pertes exceptionnelles devant être absorbées par les fonds propres.
Afin d’aboutir à une bonne gestion des risques on doit procéder à une fixation de limites que
l’établissement ne doit pas franchir. En effet, à partir des objectifs de gestion que se donne
l’établissement (limites de risques notamment), le gestionnaire ALM décide des actions
destinées à ramener les risques en question dans des limites supportables au vu des
contraintes réglementaires (contraintes externes) et de celles propres à la stratégie de
l’établissement (contraintes internes traduisant notamment les exigences des actionnaires
d’une part, des investisseurs qui le refinancent d’autre part).
Réduire le risque de liquidité revient donc à limiter la transformation. Transformer les dépôts à
court terme en crédits à plus long terme est, certes, une mission traditionnelle et fondamentale
des banques. Mais cette transformation doit être limitée et contrôlée à un niveau acceptable.
Les impasses doivent être modérées et une limite doit être fixée par la direction générale en
termes d’impasses par période et d’impasses cumulées. Des limites particulières peuvent aussi
être fixées aux différents intervenants qui encadrent l’action quotidienne des services
décentralisés.
C’est pour toutes ces raisons que certains établissements se fixent a priori des règles de
financement, et l’on constate que d’une banque à une autre, les règles d’adossement et les
limites internes peuvent être très significativement différentes :
Une banque commerciale tire sa liquidité essentiellement de la qualité de ses dépôts clientèle.
Les dépôts à vue peuvent statistiquement être considérés comme relativement stables, et ce à
deux conditions : que la réputation de la banque ne soit pas mise en cause et que le nombre de
titulaires de comptes soit élevé pour assurer une division importante des risques. Plus le
nombre de comptes est élevé et le montant moyen faible, plus les dépôts sont stables.
La banque doit donc diversifier ses ressources et éviter les concentrations. Pour cela, au même
titre que les crédits, aucun déposant individuel ne doit représenter une proportion importante
des dépôts.
Par ailleurs, un établissement financier trouve sa liquidité dans la faiblesse de ses exigibilités à
court terme (pas de dépôts) et dans la disposition de ressources longues (fonds propres,
emprunts obligataires..).
L’idée est que la banque fixe des limites à l’impact qu’elle se prépare à subir sur ses profits et à
la valeur économique de ses capitaux propres en cas de fluctuations des taux d’intérêt sur le
marché.
La forme de ces limites doit être fonction de la dimension et de la complexité des positions de
la banque.
Pour les banques qui se consacrent aux activités bancaires traditionnelles et qui ne sont pas
détentrices d’instruments dérivés ni d’instruments intégrants des options, des limites simples
77
tels les limites « en gap » ou « en duration » suffisent. Pour les banques dont les activités sont
complexes et diversifiées, un système de limites élaboré peut être nécessaire, afin que soient
prises en compte toutes les sources possibles du risque de taux d’intérêt. Un tel système doit
aussi prendre en compte des scénarii spécifiques de mouvements des taux d’intérêt et
l’historique de la volatilité des taux.
A. Limites en gap :
Fixer des limites de risque pour la marge d’intérêt consiste à décider quelle est la baisse
maximale acceptable. Etant donnée la variation maximale du taux de marché, il existe une
valeur du gap telle que la marge ne peut pas franchir la limite fixée.
Gap limite = variation limite de la marge / variation maximale des taux d’intérêt
La limite de la marge peut être exprimée en pourcentage du PNB, elle est réévaluée
périodiquement en fonction des marges financières réellement dégagées et du PNB projeté.
Cette limite est complétée par deux indicateurs qui traduisent les contraintes de temps et de
modification de l’environnement :
- Le coût immédiat de fermeture (Cost to Close) ;
- Le Earning-at-Risk des gaps calculés par une simulation des taux selon la variation du taux de
référence, en mettant la situation la plus pénalisante pour la banque en fonction du sens
dominant des gaps.
B. Le stop-loss de position54 :
Par cette limite, au-delà d’une certaine perte, le gestionnaire est prié de clôturer ses positions
et d’« accepter sa perte » en les soldant à quelque prix que ce soit.
Cette pratique vise à protéger la banque contre l’aggravation des pertes et d’éviter par
exemple que le gestionnaire, essayant de se « refaire » quand il se rend compte que ses
positions sont perdantes, joue son va-tout et prenne des risques encore plus grands en
espérant, par un gain important, revenir dans une situation plus confortable.
54
Cette limite est spécifique aux établissements orientés dans l’activité de marché caractérisée par une liquidité forte.
Cependant, elle peut être utilisée pour des directions qui gèrent les portefeuilles de titres ; par exemple, la direction de gestion
des valeurs mobilières
55
Sur les marchés qui sont volatils ou peu liquides, la limite stop-loss peut ne pas être pleinement efficace, et il se peut que le
marché dépasse un seuil de déclenchement du stop-loss avant que l’on ait pu fermer une position ouverte.
78
C. Limite de position exprimée en Value-at-Risk :
La Value-at-Risk est la perte maximale que peut subir un portefeuille sur une période donnée à
une certaine probabilité.
La Value-at-Risk est une limite de perte potentielle, contrairement au stop-loss qui est une
limite de perte effective, c’est -à-dire déjà constatée. Lorsqu’un stop -loss est atteint, la
position détenue se révèle perdante à hauteur de la limite fixée et doit être soldée.
Dans la Value-at-Risk, on ne mesure que la perte qui pourrait survenir dans le cas d’une
évolution défavorable des paramètres encore à venir. Il s’agit donc d’une projection
hypothétique dans le futur et non de la constatation d’une perte réelle56.
Dans le but de prévenir des pertes importantes, la Value-at-Risk s’impose comme un indicateur
« directeur » ou structurant duquel peuvent dériver toutes les limites de gestion fixées (limites
en delta, gamma…).
La sensibilité peut être mesurée à l’ordre 1 (delta: dérivée du prix par rapport au paramètre), à
l’ordre 2 (on parle dans ce cas de convexité57 –gamma-), voire au-delà. Des limites en delta
et/ou gamma peuvent donc utilement être fixées.
56
On peut avoir une position très perdante (perte constatée) avec une Value-at-Risk ne dépassant pas la limite de perte
potentielle fixée, et réciproquement une position gagnante avec une Value-at-Risk au-delà de la limite autorisée.
57
La convexité mesure la rapidité avec laquelle la duration change en fonction d’une variation très faible des taux d’intérêt.
En coordonnant convexité et duration des éléments de l’actif et du passif, le risk manager peut mesurer avec plus de précision
son risque de taux d’intérêt.
79
A. La limite de la position nette ouverte:
C’est une limite globale de l’exposition au risque de change pour une banque. Normalement
exprimée sous forme d’un pourcentage des fonds propres de la banque, elle peut aussi
apparaître sous forme d’un rapport à l’actif total ou à une autre référence. Logiquement, la
limite de la position nette ouverte représente un indicateur de la perte maximale que la
banque risque de subir en raison du risque de change.
Une banque bien gérée doit aussi garder un ensemble de limites spécifiques pour son
exposition au risque dans certaines devises. En d’autres termes, elle doit fixer des limites sur
les positions ouvertes dans chaque devise.
Ces limites peuvent être ajustées au cas par cas en fonction des prévisions de la banque
concernant l’évolution des taux de change entre la monnaie nationale et les devises
étrangères.
Le contrôle nécessite aussi une limite établie pour alerter les opérateurs des pertes actuelles
réalisées sur diverses positions et/ou devises. Au-delà de cette perte maximale autorisée, la
position doit être obligatoirement clôturée. C’est le système de stop-loss.
Ces limites donnent les montants maximaux et les échéances maximales autorisées pour
chaque produit négocié et par contrepartie.
La valeur de marché d’un contrat libellé en devise étrangère est normalement sensible à la fois
à l’échéance du contrat et aux taux de change entre les devises concernées.
Une forte concentration est toujours facteur de risque. C’est pourquoi une banque doit fixer
des limites à la valeur nominale maximale d’un contrat dans une devise particulière et/ou sur la
valeur nominale totalisée de l’ensemble des contrats.
Elles concernent la perte maximale que peut subir un établissement dans un intervalle de
confiance donné.
80
SECTION 5 : LA COUVERTURE DES RISQUES
La couverture ou le hedging est destinée aux banques ayant des positions exposées aux risques
et veulent se prémunir contre les évolutions défavorables de ceux-ci.
Cette couverture a pour objectif la suppression pure et simple des risques. Ces derniers,
émanant généralement de l’existence d’une position (gap non nul). L’annulation ou la
réduction de ces risques consiste en la suppression du gap soit par soit la recomposition du
bilan, soit par le recours au marché des produits dérivés.
A. L’adossement :
L’adossement est une pratique ancienne qui vise à préserver l’équilibre du bilan. Il constitue
une référence de base en matière de couverture en liquidité et en taux.
1. Définition et avantages :
« L’adossement est réalisé lorsque les profils d’amortissement des emplois et des ressources
sont similaires et lorsque les taux de référence sont les mêmes »58 .
L’usage est de dissocier l’adossement en liquidité qui consiste à répliquer à l’actif et au passif
les montants et les profils d’amortissement des emplois et des ressources, de l’adossement en
taux qui consiste à choisir les mêmes taux de référence fixes ou variables dans les deux cotés.
L’adossement offre un double avantage : en liquidité, le financement des emplois par des
ressources de profil d’échéance comparable minimise les besoins de liquidité présents et
futurs. En outre, si les taux sont de même nature -fixes sur un horizon ou variables avec
indexation sur la même référence- la marge de l’opération est bloquée car le client paie le coût
de refinancement augmenté de la marge en pourcentage.
Pour réaliser l’adossement global du bilan il suffit d’annuler les impasses en stock futures à
toutes les dates. Toutes les impasses en flux, donc tous les besoins de financements
prévisionnels, s’annulent.
Cet adossement n’assure pas l’annulation de la position de taux car la marge est sensible aux
variations des taux tant que les masses des actifs et des passifs à taux variable ne sont pas
58
BESSIS. J, Op Cit, page 100.
81
identiques. Le risque de taux est neutralisé lorsque les structures des actifs et des passifs par
taux de référence sont identiques sur toute la période.
L’adossement spécifique consiste à définir un adossement exact à tout nouvel emploi par une
opération financière adaptée. Cela revient à refinancer chaque actif du bilan par une ressource
de mêmes caractéristiques financières : montant originel, profil d’amortissement, nature de
taux (fixé, indexé), caractéristiques optionnelles (remboursements anticipés par exemple)59.
Ainsi, si toutes les nouvelles opérations sont adossées exactement, l’adossement global est
aussi réalisé sur le bilan clientèle et se pérennise au fur et à mesure que les opérations
nouvelles adossées sont réalisées.
Les adossements en liquidité globaux sont donc mis en place sur des positions nettes,
c’est-à-dire en partant des profils d’impasses résultant des engagements existants. Le schéma
d’adossement spécifique est généralement suivi pour les opérations clientèle de montants
importants.
Les profils des impasses donnent les positions de liquidité mais ne déterminent pas la solution
de financement. Rééquilibrer le bilan à chaque date, fixe seulement le montant de financement
à lever. Il reste donc à choisir leur profil d’amortissement en fonction des objectifs de liquidité
et de taux. Le choix des financements dépend des considérations sur les taux parce que les
coûts de financements sont différenciés selon les échéances.
Dans les exemples ci-dessous, l’objectif est d’adosser exactement le bilan en liquidité.
Cela revient à prendre le profil des actifs comme profil «cible » pour les ressources.
Le choix de l’horizon est d’abord nécessaire. Ensuite, le choix s’effectue entre le financement à
court terme qui implique des renouvellements futurs à brève échéance au moment où ces
financements tombent, et les financements à long terme qui couvrent les besoins sur un
horizon plus éloigné.
La solution à court terme consiste à contracter des financements courts de période en période,
c’est-à-dire en strates verticales. Seule la première strate est mise en place au taux courant, les
autres le seront plus tard au fur et à mesure des besoins.
59
Cette approche est valable pour le risque de change : les positions de change susceptibles d’engendrer des pertes trop
élevées sont neutralisées par la recherche d’adossements. Ainsi la banque en position courte à 1 mois sur le dollar et qui
redoute une hausse du cours peut acheter des titres calés sur cette échéance et libellés en dollars.
60
DARMON. J, Op Cit, page 322.
82
Dans ce cas, le bilan est constamment sous-consolidé. Cette solution est favorable si on
anticipe une baisse ultérieure des taux, les tranches différées seront financées à des taux plus
faibles. Mais, si cette anticipation est incorrecte, ces tranches risquent de devenir plus
coûteuses qu’un financement immédiat à long terme.
Pour fixer les taux dès aujourd’hui, il est possible de mettre en place un financement à long
terme couvrant la totalité des impasses. La durée maximale des financements est fixée en
fonction de l'amortissement des actifs pour ne pas engendrer d’excédents futurs.
Mais une telle stratégie d’adossement est plus dangereuse qu’il n’y paraît car elle risque de se
traduire par une sur consolidation très importante. En effet, les ressources qui apparaissent à
court terme dans le profil des impasses (dépôts clientèle, prêts interbancaires…) ont des
chances sérieuses d’être à nouveau disponibles dans deux ou cinq ans. Couvrir à l’avance ces
impasses sans en tenir compte ferait apparaître un surfinancement très important.
83
C. La titrisation :
La titrisation consiste, pour une banque, à se défaire d’un crédit auprès de tiers. Elle permet de
normer certains risques comme par exemple le risque de remboursement par anticipation, le
risque de contrepartie, le risque de taux et le risque de liquidité, en les transférant
partiellement ou totalement, moyennant rémunération aux investisseurs.
Le risque de taux d’intérêt est généré par un adossement imparfait entre les emplois et les
ressources. Tout d’abord, la déconsolidation d’actifs permet aux établissements de crédit de
transférer sur les fonds communs de créances les risques liés à une immobilisation de créances,
risques qui sont a priori supportés par les fonds propres.
Dans le même temps, l’établissement de crédit échappe à la gestion du risque de taux (ceci
grâce à la mutualisation des risques) pour laquelle, il n’existe pas réellement de couverture
appropriée, si ce ne sont que par des techniques qui s’inscrivent en hors-bilan (swaps et FRA…).
Dans le cas présent, est substituée une marge aléatoire à une rémunération certaine. Il faut
ensuite, indiquer que le transfert des créances qui se réalise en pleine propriété, fait intervenir
des cédants sélectionnés et les risques transférés sont ainsi limités.
Enfin, la cession totale des actifs soustraits au risque de remboursement anticipé de ces prêts.
Ce transfert comporte un coût : Le prêteur revend le prêt à un taux inférieur à celui consenti au
créancier. Si l’établissement de crédit ne transfère pas la collecte des mensualités en même
temps que le prêt, il conserve le revenu direct associé à la signature du prêt.
Ainsi, le gestionnaire peut à tout moment faire sortir de son bilan, des titres représentatifs de
créances selon ses anticipations sur l’évolution des taux. Cette technique peut donc servir
d’outil de gestion du risque de liquidité et de taux de bilan.
D. L’immunisation en duration :
La duration permet de mesurer le risque de taux d’intérêt sur les différents éléments du bilan.
Les écarts de duration établis nous renseignent sur la sensibilité du bilan bancaire aux
variations de taux et nous offre ainsi un moyen d’appréciation du risque de taux.
L’immunisation en duration consiste donc, à parvenir à un écart de duration nul entre les
emplois et les ressources, c’est-à-dire à égaliser la duration de l’actif à celle du passif.
Il s’agit donc de rendre la sensibilité des actifs égale à celle des passifs.
L’immunisation consiste donc, à ajuster ces écarts selon le niveau du risque souhaité et selon
les anticipations de taux faites par les gestionnaires.
Cependant, seuls les swaps et FRA restent les instruments les plus utilisés dans la gestion des
gaps du fait de leur intégration facile dans l’échéancier.
A. Les swaps :
Le swap de taux (Interest Rate Swap) est un contrat aux termes duquel deux parties
contractantes s’engagent à échanger deux échéanciers de flux financiers liés à leur
endettement respectif de même nominal et dans la même devise mais sur des références de
taux différentes. Le montant nominal d’un swap ne consiste qu’une base pour le calcul des
intérêts.
Le swap de taux est principalement utilisé pour transformer une position à taux fixe en position
à taux variables et vice versa, ou bien échanger deux positions à taux variable reposant sur des
références différentes.
Le swap de change est un contrat de gré à gré, négocié entre deux contre parties, portant sur
l’échange de flux d’intérêts libellés et référencés dans deux devises différentes, suivant un
échéancier préétabli.
Les swaps de devises (Curency Rate Swap) donnent lieu à l’échange de notionnels en devises
en début et fin de période de swap permettant de fixer un cours au comptant et un cours à
terme.
Le FRA est un contrat bilatéral hors-bilan par lequel une banque et une entreprise ou deux
banques se mettent d’accord le jour de conclusion du contrat sur un taux d’intérêt applicable à
un emprunt ou un placement futur d’un montant notionnel déterminé pour une période future
fixée.
Le FRA permet donc de garantir immédiatement le taux d’intérêt d’un emprunt ou d’un
placement futur quelle que soit l’évolution observée des taux; il permet aussi de se prémunir
pour une période future contre une variation défavorable du taux d’intérêt.
La couverture des risques pour les banques consiste à prendre sur le marché une position
inverse à celle détenue. Cette position vient ainsi compenser et annuler celle détenue
auparavant.
Pour ce faire le gestionnaire peut avoir recours soit à la recomposition du bilan ou bien faire
appel aux produits dérivés.
C’est pourquoi les gestionnaires ont le plus souvent recours aux produits dérivés tel que les
swaps et FRA qui posent moins de difficultés
86
Conclusion :
La qualité de la gestion des risques repose avant tout sur une bonne appréciation de
l’exposition de l’établissement bancaire aux différents risques.
C’est ainsi que, la Gestion Actif-Passif (ALM) dispose, pour évaluer l’exposition de la banque
aux risques de liquidité, taux d’intérêts et de change, de plusieurs méthodes traditionnelles
et modernes, destinées à réaliser un meilleur niveau de rentabilité pour assurer la pérennité
de la banque.
Pour le risque de liquidité, sa mesure consiste en un premier lieu, à mettre en évidence sous la
forme d’un profil temporel dit impasses, les décalages entre les ressources et les emplois du
bilan ; et en un second lieu à calculer les indices synthétiques de transformation à savoir le
surplus de base et l’indice de transformation.
Dans un premier temps, les techniques traditionnelles de mesure à savoir : les gaps et la
duration, qui permettent de lier la sensibilité de la marge aux mouvements des taux
d’intérêt, cependant ces méthode ne sont pas sans présentées des limites. C’est pourquoi les
gestionnaires Actif-Passif se sont massivement tournés ces dernières années vers les
techniques de gestion des risques de marché à la pointe de la recherche, qui tiennent
compte de la nature d’évolution des taux en se basant sur des calculs probabilistes, comme
le EAR, le CTC et la VaR.
Toutefois, ces différentes méthodes sont généralement combinées pour attendre une
gestion efficace et complète des risques.
Aussi la préoccupation de base est le respect des limites. En effet, compte tenu du niveau de
risque total qu’elle est disposée à assumer (niveau déterminé par les actionnaires), et les
fonds propres dont elle est dotée, une banque fixe une limite maximale de risque qu’elle
s’interdira de franchir.
Enfin, une gestion efficace des risques passe par la mise en place des couvertures adéquates,
reposant sur le principe de prendre sur le marché une position inverse à celle détenue, pour
l’annuler. Pour ce faire le gestionnaire peut avoir recours soit à la recomposition du bilan à
travers les techniques d’adossement (appariement de flux présentant les mêmes
caractéristiques de maturité, taux, et devise), de titrisation et les stratégies de financement ;
ou bien faire appel aux produits dérivés.
87
TROISIEME CHAPITRE
ETUDE DE CAS
Tout au long des chapitres précédents, nous avons présenté le rôle et les techniques de la
gestion et la mesure des risques en ALM, ainsi que les différents outils utilisés. Cependant, une
telle présentation, aussi détaillée soit-elle, ne sera jamais complète si elle ne comporte pas un
appui pratique aux différentes notions présentées dans la théorie.
Nous essayerons donc dans le présent chapitre de donner une application chiffrée de
l’utilisation des techniques ALM en matière de gestion du risque de liquidité.
L’objectif de ce chapitre n’étant pas de faire une analyse complète des risques financiers
auxquels est exposé le bilan de la BNP Paribas, nous allons seulement montrer la démarche à
suivre.
Ainsi, dans la première section, nous présenterons la banque dans laquelle nous avons effectué
notre stage à savoir la Direction ALM/Trésorerie.
La deuxième section donnera une analyse de la position de liquidité de la BNP Paribas, à travers
l’élaboration du profil d’échéances et le calcul des impasses en liquidité.
Enfin, la troisieme section comprendra une analyse des résultats trouvés et quelques
recommandations proposées de notre part.
88
ALM Trésorerie est une entité qui a pour mission de gérer la liquidité de la banque et
piloter les trésoreries des filiales du groupe, gérer le risque de change opérationnel et
structurel, gérer les risques de taux du bilan et organiser l’ALCO mensuel
Activités principales :
Ø Responsabilités prudentielles :
Ø Gérer le risque de change structurel sur les investissements financés par achat de
devises
Ø Gérer le risque de change opérationnel, sur les résultats locaux et rapatriés.
Organisation :
Responsable
ALM/Trésoreri
e
Responsable
salle de marchés
Resp.ALM Resp. Desk Monétaire Resp. Desk Change Resp. Desk Ventes et
et Financier Interbancaire et Stratégie Relations
ALM
Middle Office
(rattaché aux Risques)
Ce poste qui regroupe l’ensemble des détentions d’encaisses (billets et monnaie) de la BNP
Paribas Algérie en compte banque centrale, comptes courants postaux, ou dans ses propres
caisses.
Ces avoirs sont très liquides, auxquels la banque peut faire appel à tout moment ou pour
lesquels une durée de préavis de 24 heures est suffisante pour en disposer.
Logiquement, les avoirs dans ce compte sont attribués à la classe d’échéance de moins de 7
jours.
Ce poste recouvre les créances à vue ou à terme, détenues au titre des opérations
interbancaires.
Ces créances comprennent également les valeurs reçues en pension lorsqu’elles sont
effectuées avec des institutions financières et ce quel que soit leur support.
a) Crédits et avances :
Ce sont des crédits plafonnés, accordés aux entreprises sur des périodes courtes et
déterminées, ces type de crédits présentent des fluctuations dans le temps, mais étant
régulièrement renouvelables, ils engagent la banque autant que des crédits à maturités plus
longues.
Donc on va extraire la partie fixe a l’aide d’une méthode statistique, qui applique le
théorème central limite et elle consiste à rapprocher la répartition d’une série de données
égalent à 12 observations à celle d’une loi normale de moyenne et d’écart type équivalents à
ceux de la série initiale.
Elle permet par la suite de déterminer un intervalle de confiance qui contienne le montant
da la série à un seuil de confiance choisi au préalable.
Dates Montants
31/01/2009 23 308 699 080,38
28/02/2009 24 303 982 964,38
31/03/2009 25 584 741 265,72
30/04/2009 25 747 364 975,71
31/05/2009 26 140 425 889,98
30/06/2009 23 549 604 070,06 Moyenne 25 580 190 494,50
31/07/2009 26 857 446 091,72 Ecart-type 1 980 905 319,22
31/08/2009 23 949 512 965,65 Plancher (95%) 22 321 601 244,38
30/09/2009 26 142 013 408,44
31/10/2009 23 610 134 253,45
30/11/2009 29 775 919 102,49
31/12/2009 27 992 441 865,99
94
Le graphique de l’évolution des encours des crédits et avances tout au long de l’année 2009,
montre qu’une fraction assez importante de ces encours fait preuve d’une certaine stabilité
sur la période considérée.
3.5E+10
3E+10
2.5E+10
2E+10
1.5E+10
Somme de Partie volatile
1E+10
Somme de Partie fixe
5E+09
0
28/02/2009
31/05/2009
31/12/2009
31/01/2009
31/03/2009
30/04/2009
30/06/2009
31/07/2009
31/08/2009
30/09/2009
31/10/2009
30/11/2009
b) Portefeuille d’effets :
Ces effets seront repris dans le profil d’échéances selon leurs échéances contractuelles.
61
Ce sont des normes proposées par la Commission Bancaire au x banques françaises.
95
Du fait de l’importance de la durée et du montant mis en jeu, la banque cherche toujours un
moyen pour mobiliser ces crédits.
L’échéance de ces crédits est stipulée dans les termes du contrat. Toutefois, le client a la
faculté de procéder à un remboursement par anticipation. Cette option fait peser une
incertitude sur les flux futurs perçus par la banque.
Ces crédits seront repris dans le profil d’échéances selon leurs échéances contractuelles
4. Portefeuille titres :
- Les obligations et autres titres a revenu fixe détenues par la banque et non encore
échus. Ces obligations seront classées en fonction de leurs échéances contractuelles.
- Les actions et autres titres à revenu variable, quelle que soit leur nature que l’on
classera à plus de 3 ans car elles dépendent de la stratégie de la banque (de la
volonté des actionnaires entre autres).
5. Immobilisations :
Le poste « Immobilisations » est considéré dans son ensemble comme réalisable à plus de
trois ans.
6. Opération crédit-bail :
Ils sont considérées comme stables donc leur montant figurera dans la classe d’échéance de
plus de 3 ans.
Cette ligne est constituée essentiellement des avoirs en comptes chèques et en comptes
courants.
96
Ces ressources ne sont pas rémunérées ou faiblement rémunérées. De plus, ils n’ont pas
d’échéance certaine et leur encours fluctue d’une manière importante en fonction des taux
d’intérêt.
Il convient donc de définir une méthode fiable permettant de séparer la partie stable des
dépôts à vue de celle volatile. Les dépôts volatiles seront classés comme les crédit a court
terme en fonction des ratios appliqués dans les banques françaises et nous ne retiendrons
que les dépôts stables ou « noyau dur » seront amortis sur une période de 5 ans (à raison de
20 % l’an).
Le tableau ci-dessous calcule la volatilité des dépôts à vue sur un historique des 12 mois
passés. Avec un seuil de confiance de 95 %, les dépôts stables, ou noyau dur, sont de
41 268 945 014,87 DA.
Dates Montants
31/01/2009 43 850 672 023,45
28/02/2009 45 076 923 756,14
31/03/2009 41 950 236 099,67
30/04/2009 47 384 093 743,34
31/05/2009 50 836 740 273,83
30/06/2009 54 873 934 027,09 Moyenne 53 589 320 684,39
31/07/2009 57 030 255 922,89 Ecart-type 7 489 590 072,66
31/08/2009 59 339 511 919,36 Plancher (95%) 41 268 945 014,87
30/09/2009 64 013 465 041,94
31/10/2009 60 982 013 875,19
30/11/2009 57 725 934 097,26
31/12/2009 60 008 067 432,51
Le graphique de l’évolution des encours des DAV tout au long de l’année 2009, montre
qu’une fraction assez importante de ces encours fait preuve d’une certaine stabilité sur la
période considérée.
97
7E+10
6E+10
5E+10
4E+10
3E+10
Somme de Partie volatile
2E+10 Somme de Partie fixe
1E+10
Les passifs constitués des livrets d’épargne sont considérés comme exigibles à vue, toutefois
ces ressources ont un caractère d’économies et de réserves pour les déposants.
Aussi ils seront repris de la même méthode que les dépôts à vue afin d’extraire leur partie
volatile.
Le tableau suivant montre le calcul de la volatilité dans dépôts d’épargnes sur une période
d’une année.
Dates Montants
31/01/2009 5 219 896 054,60
28/02/2009 5 482 076 242,90
31/03/2009 6 026 558 566,79
30/04/2009 6 696 261 750,36
31/05/2009 7 114 428 212,24 Moyenne 7 707 636 884,18
30/06/2009 7 622 323 096,30 Ecart-type 1 650 254 063,11
31/07/2009 7 939 643 150,87 Plancher (95%) 4 992 968 950,37
31/08/2009 8 292 927 881,94
30/09/2009 8 852 317 950,51
31/10/2009 9 313 957 243,00
30/11/2009 9 717 951 460,63
31/12/2009 10 213 301 000,00
1E+10
8E+09
6E+09
Somme de Partie volatile
4E+09
Somme de Partie fixe
2E+09
Il s’agit des ressources à échéances contractuelles souscrits par la clientèle, dont les bons de
caisse, et les comptes à terme. Les montants sont agencés selon leurs échéances
contractuelles
Pour les provisions sur crédit documentaire et dépôt de garanties clientèles on va appliquer
toujours la même méthode pour séparé le montant total en partie fixe et partie variable.
Pour les crédits documentaires, on suppose que la partie variable s’écoulera dans un délai
maximal de 3 mois donc on va classer le montant de façon égale sur cette période.
Pour les dépôts de garanties clientèle, on suppose que la partie variable s’amortira sur un
axe maximal d’une année et on les classera aussi de façon égale sur cette période.
Pour la partie fixe, on suppose que c’est une ressource à plus de 3 ans.
Les éléments qui constituent les fonds propres sont considérés comme stables dans le temps
et sont de ce fait repris à plus de 3 ans. Il s’agit du capital social, des réserves facultatives et
statutaires, des provisions, du report à nouveau et du résultat de l’exercice.
1. Autres actifs :
Cette rubrique comprend les stocks et les créances sur les tiers qui ne figurent pas dans les
autres postes de l’actif (avances diverses, TVA à recevoir, créances sur le Trésor, …etc).
99
2. Autres passifs :
Ce poste comprend principalement les dettes a l’égard des tiers qui ne figurent pas dans les
autres postes du passif.
3. Compte de régularisation :
Ce poste recouvre la contrepartie des produits constatés au compte de résultat relatifs a des
opérations de hors-bilan et a des engagements sur devises, les charges à repartir et les
charges constatées d’avance.
Il ressort de l’analyse de ces postes que leurs soldes sont relativement bien corrélés avec le
total du bilan.
Ces postes seront repris à plus de 3 ans en raison de leur caractère évolutif.
Le profil d’échéances et les échéanciers des actifs et des passifs permettent de calculer les
indicateurs de transformation, à savoir : les impasses en flux et en stock et l’indice de
liquidité.
Les impasses en flux sont la différence entre les entrées et les sorties de fonds sur l’horizon
de chaque période.
102
Les impasses en flux Tombée des actifs Tombée des passifs Impasse en flux
Moins 7 j 62 426 967 422,43 5 474 515 273,11 56 952 452 149,33
7 j - 1 mois 10 937 344 034,48 5 327 777 157,96 5 609 566 876,52
1 - 3 mois 668 787 254,83 13 289 734 921,84 -12 620 947 667,01
3 - 6 mois 3 668 702 724,90 12 008 844 987,19 -8 340 142 262,28
6 mois - 1 an 2 176 554 611,39 13 492 303 169,07 -11 315 748 557,68
1 - 3 ans 7 925 097 411,12 32 962 269 118,93 -25 037 171 707,81
plus de 3ans 45 990 148 923,72 51 238 157 754,78 -5 248 008 831,06
La première période est caractérisée par une importante entrée de fonds qui correspond à la
tombée des fonds liquides (avoirs en Caisse, en compte Banque Centrale et la tombée
d’échéance de presque 75% des dettes envers les institutions financières).
La deuxième période est aussi représentée par une entrée de fonds mais qui est minime par
rapport à la première. Elle représente globalement le reste des dettes envers les institutions
financières.
A partir de la troisième période, les impasses en flux deviennent toutes négatives, ces sorties
de fonds traduisent des besoins nets de liquidité ayant pour origines les tombées d’échéance
des dépôts à terme, et les demandes quotidiennes de retraits des dépôts à vue.
La BNP Paribas sera appelée à faire face à une sortie nette de fonds maximale de
25 037 171 707,81 DA, et ceci a partir du premier mois.
Les impasses en stock se calculent par différence, pour chaque période entre les encours
respectifs des passifs et des actifs.
Sur tout l’horizon, Il ressort des impasses cumulées toutes positives, même si la plupart des
impasses en flux sur cet horizon sont négatives.
103
Cela s’explique par le fait que l’excédent remarqué sur la première période soit très
important, à hauteur de couvrir le cumul des déficits des périodes suivantes.
La première impasse est bien évidemment nulle, l’équilibre en liquidité du bilan étant
nécessairement réalisé en permanence.
La banque pendant toutes les périodes n’a pas de besoin de financement, bien au contraire,
elle doit trouver des placements pour ces excédents. Dans ce cas, le bilan est exposé
favorablement à la hausse des taux.
Les impasses positives sont exposées favorablement à une hausse des taux d’intérêt,
suivant la formule :
Si l’on suppose une hausse des taux de 1%, cela se traduit par :
La BNP Paribas réalisera ainsi un gain total de 856 358 497,97 DA. A l’inverse, si les taux
baissent de 1 %, ce même montant serait une perte.
D. L’indice de liquidité :
L’indice de liquidité pondère les actifs et les passifs de chaque classe d’échéances par le
nombre moyen de jours de cette classe. Il est donné par le rapport :
å Passifs pondérés
å Actifs pondérés
104
L’indice de liquidité est supérieur à 1. Cela signifie que la banque ne transforme pas,
puisqu’elle a davantage de ressources pondérées que d’emplois pondérés.
105
1. Résultats de l’analyse :
L’analyse de la position de liquidité de la BNP Paribas fait apparaitre une seule phase et c’est
une phase d’aisance en liquidité, elle commence à la date d’aujourd’hui, et dure à plus de
trois ans (donc toute le période).
Par ailleurs, l’indice de liquidité est de 1.28, supérieur à 1, ce qui traduit un excès des
ressources pondérées sur les emplois pondérés. La BNP Paribas ne transforme donc pas ses
ressources courtes en emplois longs.
Les impasses en stock dégagés sur cette période sont toutes positives, ce qui signifie que les
emplois s’épuisent plus rapidement que les ressources. Le bilan se trouve en situation de
sur-consolidation.
Tous ces résultats, concluent sur une situation de surliquidité du bilan de la BNP Paribas.
· L’envolée des prix du pétrole qui a permis à l’Algérie de constituer des réserves de
change qui ont dépassé les 100 milliards de dollars en 2008; et donc l’Etat émet moins de
bons, et/ou les rémunère à un taux inférieur qu’auparavant, en effet, en 2008, le Trésor a
émis des BTC 13 et 26 semaines à seulement 0,8 %, lorsque les reprises de liquidité à 7
jours étaient à 1,75 %.
· Par ailleurs, le marché financier n’offre pas beaucoup d’opportunités de placement,
qui permettraient à la banque de faire fructifier ses liquidités. Cette situation est due
essentiellement au nombre insignifiant de titres cotés sur ce marché.
· L’intervention des autorités monétaires n’arrive pas à éponger toutes les liquidités du
système bancaire, la banque d’Algérie a introduit un instrument lui permettant d’éponger
cette liquidité sous forme de reprises de liquidité à 7 jours, 14 jours, 1 mois, et 3 mois ; à des
taux jugés de très faibles.
106
2. Exemple de décision :
Nous savons que l’excédent de liquidité dégagé sur toute cette période est une marge de
sécurité, mais il engendre inévitablement un coût. Dans une optique d’optimisation de la
trésorerie, il est préférable de réemployer cette liquidité que d’en supporter le coût.
Pour réaliser cet objectif, deux choix peuvent se présenter pour la BNP Paribas : celui de
placer ses excédents de trésorerie sur le marché de capitaux ou, celui de les réemployer
dans l’expansion de son activité de crédit.
Au 31/12/2009, la BNP Paribas dégagera sur l’horizon d’une semaine un montant estimé à
57 milliards DA, en couvrant les besoins de liquidité qui apparaissent sur l’horizon d’un mois
et recevant les nouvelles entrées de fonds, cet excédent augmentera à 62 Milliards DA, et
dans un horizon de trois mois, il ne baissera qu’à 50 milliards DA.
Elle pourra encore placer 5 milliards DA en reprise de liquidité à 7 jours au taux de 0,75 %,
tandis qu’elle pourra conserver les 7 milliards restants comme coussin de sécurité, pour faire
face à la survenance d’évènements inattendus tels les retraits massifs de dépôts, et qu’elle
peut toujours fructifier dans des placements inter-journaliers, sur des reprises de liquidité à
24 heures dont les taux sont de 0,30 %.62
Par ailleurs, cette solution peut être difficile à mettre en œuvre, vue la surliquidité générale
que connait le marché monétaire algérien, en effet, les alternatives de placement à long
terme des excédents de trésorerie sur le marché monétaire se trouvent restreintes car la
banque d’Algérie ces derniers temps ne prends en considérations que 40% en moyenne des
offres de placement des banques.
Les seules opérations de placements sont effectuées avec la Banque Centrale qui, intervient
pour éponger la liquidité du marché par les reprises de liquidités à 7 jours, 15 jours, un mois
ou trois mois, à des taux très faibles.
Il ne reste pour la banque que la deuxième alternative qui consiste à réemployer le surplus
de liquidité dans l’expansion de son activité de crédit.
Toutefois, celle-ci ne peut pas se permettre d’aller au-delà d’une année dans les échéances
des nouveaux crédits à envisager, car ses excédents ne sont pas éternels (sur une année).
Elle pourrait opter pour des crédits à court terme tels les crédits par caisse, sous toutes ses
formes (les avances garanties, les découverts, …etc).
Sur ce point, la banque doit respecter la contrainte d’adéquation des risques encourus avec
son niveau des fonds propres, et augmenter sa vigilance sur leur qualité: ils doivent faire
l’objet d’analyse de viabilité et de rentabilité, car un portefeuille d’actifs non remboursés à
échéance nuit à la liquidité avant de nuire à la rentabilité.
62
Les taux proviennent de la situation bimestrielle du marché monétaire juillet/aout 2010(Publié par la BA)
107
3. Recommandations :
Les trois points nécessaires à retenir pour une bonne gestion des risques de liquidité dans le
cadre de la méthode ALM sont :
Cette politique arrête les limites des écarts entre les actifs et les passifs. Elle arrête en outre
une stratégie qui vise à optimiser la structure des ressources et des emplois de la banque.
Chaque banque devra développer un réseau informatique qui ouvrira une communication
rapide entre ses unités commerciales et sa Trésorerie centrale d’une part, et entre ses
différents départements (contrôle de gestion, risques…etc) d’autre part, ceci lui permettra
de connaitre au préalable les conséquences sur la liquidité de la banque de ses choix, et
surtout de voire si ces résultats sont compatibles avec ses possibilités de collecte de
ressources.
108
Conclusion :
A travers cette étude de cas nous avons tenté d’analyser la situation de liquidité de la BNP
Paribas El-Djazair, en élaborant un profil d’échéance des éléments constitutifs de son bilan.
Le classement élément par élément dans ce profil est réalisé selon l’échéance résiduelle de
chacun d’eux.
Le dressement d’un profil d’échéances des éléments de l’actif et du passif a fait ressortir
une situation de sur-consolidation du bilan de la banque, tout au long des trois premières
années, se qui traduit donc un excédent de ressources sur emplois le long de cette période,
mais à partir de plus de trois ans, le bilan change d’allure et devient cette fois-ci consolidé.
Par la suite, le tableau des impasses réplique les mêmes résultats, par des impasses en stock,
toutes positives sur toute la période, même si les impasses en flux correspondantes, elles,
sont négatives.
Pour mesurer le degré de transformation, nous avons calculé l’indice de liquidité que nous
avons trouvé en dessus de l’unité, ce qui signifie que la BNP Paribas ne transforme pas,
puisqu’elle a davantage de ressources pondérées que d’emplois pondérés.
Ces résultats nous amène à tirer des conclusions sur la situation de la BNP Paribas fin
décembre 2009, celle-ci peut entamer sa nouvelle année avec une pleine assurance sur sa
capacité à faire face aux demandes de sortie de fonds.
La rentabilisation de ces excédents est une nécessité afin de minimiser leurs coûts, à travers
des placements sur le marché monétaire, qui lui, aussi étant sur-liquide, il ne permet pas de
meilleurs placements.
La possibilité de réemployer ces excédents dans l’octroi de nouveaux crédits semble une
bonne alternative, qui exige au même temps une attention particulière sur la qualité des
crédits distribués et la surveillance de l’adéquation des fonds propres de la banque avec les
engagements de crédit.
109
CONCLUSION GENERALE :
L’application d’une approche ALM en plus qu’elle permet à la banque d’avoir une image plus
claire des risques encourus celle-ci apporte de nombreuses solutions aux préoccupations
quotidiennes du gestionnaire notamment l’optimisation de la structure du bilan et
l’appréciation des conséquences des évolutions du marché.
Une gestion dynamique comme l’ALM s’est avéré par le temps indispensable pour les
banques et les établissements financiers visant une gestion financière performante.
Plusieurs banques de renommée internationale ont témoigné de son efficacité et de son
apport en matière d’optimisation du couple risque/rentabilité.
Toutefois, l’adoption d’une telle approche suppose que l’établissement doit rester éveillé
par rapport aux contraintes techniques, humaines et environnementales qui peuvent être à
l’origine d’une mauvaise application de la méthode. Elle suppose également que la banque
soit contrainte au respect des limites imposées par le régulateur.
En dehors des dispositions relatives à leur mise en place les techniques ALM doivent être
considérées comme un outil supplémentaire d’aide à la prise de décisions. Les résultats
retournés ne doivent en aucun cas se substituer à l’appréciation du gestionnaire. En définitif
l’efficacité et la pertinence des résultats du dispositif ALM et de toute autre méthode
similaire dépondent de la manière dont ils seront utilisés.
Dans ce contexte les banques algériennes sont tenues tout d’abord de mettre en place un
système d’information performant. Celui-ci nous semble en effet être la clé de voute de
l’ALM. Il faut ensuite créer une cellule ALM rattachée directement a la direction générale de
la banque. De plus, l’existence d’un grand marché des capitaux est indispensable pour
permettre une gestion dynamique des actifs et passifs. Mais cela ne peut être concrétisé
sans qu’il y ait une véritable implication des hautes instances de direction de la banque.
Enfin, le rôle des autorités de supervision est très important dans ce cadre, celle-ci sont
tenues de suivre en continue les changements qui peuvent affecter l’environnement
économique national et international. Elles doivent également faciliter et assurer une
intégration progressive des nouvelles méthodes de gestion des risques dans le système
bancaire algérien.
Le fruit de la prise de telles mesures sera l’instauration d’une base solide d’une gestion
active des risques qui permettra la mise en place de toute innovation managériale capable
d’apporté du nouveau au risque management.
110
BIBLIOGRAPHIE :
Ouvrages :
1- J, Gestion des risques et gestion actif-passif des banques, Dalloz, Paris, 1995
2- Darmon. J, Stratégies bancaires et gestion de bilan, Economica, Paris, 1998
3- Dubernet. M, Gestion actif-passif et tarification des services bancaires, Economica,
Paris, 2000
4- De Coussergues. S, Gestion de la banque du diagnostic à la stratégie, Dunod, Paris,
2002
5- Antoine Sardi, management des risques bancaires, Afges, Paris,2002.
6- Desmicht.F, Pratique de l’activité banquaire,Dunod,2004
7- AUGROS J-C. et QUERUEL M., Risque de taux d’intérêt et gestion bancaire,
Economica, Paris, 2000
8- VAN GREUNING H. et BRAJOVIC BRATANOVIC S., Analyse et gestion du risque
bancaire, ESKA, Paris, 2004
Articles et Revues :
1- GOUSLISTY H. « Gestion des liquidités dans les banques », Revue Banque, n° 533
2- GAUSSEL, N., LEGRAS, J., LONGIN, F., RABEMANANJARA, R., Au-delà de la VaR,
Quants n° 37, Recherche et Innovation, CCF.
Textes réglementaires:
Mémoires :
Sites internet :
- www.bank-of-algeria.dz
- www.bnp paribas.com
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LISTE DES TABLEAUX :