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Albert Camus – L’Etranger (1942)

Biographie de l’auteur :
Albert Camus né le 7 novembre 1913 à Mondovi en Algérie et décédé le 4 janvier 1960 à Villeblevin (Yonne)
est un écrivain et philosophe français.
Il a développé dans son œuvre très diverse un humanisme fondé sur la prise de conscience de l’absurde de la
condition humaine.
Albert Camus, journaliste et résistant impose dès son premier roman, L’Etranger (1942), le sentiment de
l’absurde et l’angoisse de l’homme moderne. Avec La Peste (1947) et ses essais, il développe une réflexion sur la
condition humaine entre solidarité, action et responsabilité. Il a reçu le prix Nobel de la littérature en 1957.

Biographie de l’œuvre :
L’Étranger est un roman d’Albert Camus, paru en 1942. Il fait partie du « cycle de l'absurde », trilogie
composée d’un roman (L’Étranger), d’un essai (Le Mythe de Sisyphe) et d’une pièce de théâtre (Caligula) décrivant
les fondements de la philosophie camusienne : l’absurde. Le roman a été traduit en quarante langues. De son vivant,
Albert Camus a toujours refusé de voir porter à l’écran L’Étranger mais une adaptation cinématographique a été
réalisée par Luchino Visconti en 1967.

Le fait divers et sa mise en abyme dans le roman :


L’Etranger s’ouvre sur l’enterrement de la mère de Meursault, petit employé qui vit sans avoir réfléchi à la
présence de la mort dans tout ce qui est vivant. Au cours du roman, il tue, sur la plage, un Arabe sans même prendre
conscience de la gravité de son geste. Il sera condamné à mort.
(+) Ce roman met en scène un narrateur-personnage, Meursault, vivant en Algérie à l'époque où celle-ci est
encore française.
Emprisonné, il attend un an avant d'être jugé. Au cours du procès, on lui reproche surtout son absence
d'émotion à la mort de sa mère et sa vie insouciante après le deuil. On comprend alors qu'il est condamné à mort pour
ne pas s’être conformé aux mœurs de sa société.

Analyse et commentaires :
Il s'agit d'un roman (Camus a un jour écrit "Si tu veux être philosophe, écris des romans") dont le
personnage principal, mystérieux, ne se conforme pas aux canons de la morale sociale, et semble étranger au monde
et à lui-même. Meursault se borne, dans une narration proche de celle du journal intime (l'analyse en moins), à faire
l'inventaire de ses actes, ses envies et son ennui. Il est représentatif de l'homme absurde peint dans Le Mythe de
Sisyphe, l'absurde naissant "de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde".
La seconde partie du roman (qui débute aussitôt après le meurtre) voit toutefois le narrateur renaître au monde et à
lui-même, comme si la mort approchant lui avait fait sentir combien il avait été heureux. Meursault y est plus prolixe
dans l'expression de ses sentiments et de sa révolte.

Le tragique de l’absurde :
Son histoire illustre la prise de conscience de l’absurde de toute vie vouée inéluctablement à la mort. Dans sa
cellule, durant son procès , Meursault s’ennuie et relit, pour passer le temps, un vieil article de journal. Celui-ci expose
une affaire dont la trame servira de base au Malentendu (1944), une pièce de théâtre que Camus écrira ensuite. Le
Malentendu s’inscrit donc au sein de L’Etranger, instaurant entre le roman et théâtre un système d’échos illustrant le
tragique de l’absurde.

Une question, l’absurde :


« L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde ». Dans cette
phrase est concentrée la puissance d’un conflit, d’une confrontation qui supporte et emporte l’œuvre de Camus. Deux
forces sui s’opposent : l’appel humain à connaître sa raison d’être et l’absence de réponse du milieu où il se trouve.
L’homme vivant dans un monde dont il ne comprend pas le sens, dont il ignore tout, jusqu'à sa raison d’être.
L’absurde n’est pas un savoir, c’est un état acquis par la confrontation consciente de deux forces. Maintenir cet
état demande une lucidité et nécessite un travail, l’absurde c’est la conscience toujours maintenue d’une « fracture entre
le monde et mon esprit » écrit Camus dans Le Mythe de Sisyphe (1942). Ainsi l’homme absurde doit s’obstiner à ne pas
écouter les prophètes, à ne pas avoir assez d’imagination pour se représenter l’enfer, à ne faire intervenir que ce qui est
certain, et si rien ne l’est, « ceci du moins est une certitude ».
Une autre manière de trouve du sens serait d’en injecter : faire des projets en établir des buts et par là même
croire que la vie puisse se diriger. Mais à nouveau « tout cela se trouve démenti d’une façon vertigineuse par l’absurdité
d’une mort possible ». En effet, pour l’homme absurde il n’y a pas de futur seul compte l’ici et le maintenant.
La première des deux forces contradictoires, à savoir le silence déraisonnable du monde ne peut donc être niée.
Quant à l’autre force contradictoire permettant cette confrontation dont naît l’absurde, qui est l’appel humain, la seule
manière de la faire taire serait le suicide. Mais ce dernier est exclu car sa manière « la suicide résout l’absurde ». Or
l’absurde ne doit pas se résoudre. L’absurde est générateur d’une énergie. Et ce refus du suicide, c’est l’exaltation de la
vie, la passion de l’homme absurde. Ce dernier n’abdique pas, il se révolte.

Une réponse, la révolte :


Oui, il faut maintenir l’absurde, ne pas tenter de le résoudre, car l’absurde génère une puissance qui se réalise
dans la révolte.
L’homme absurde habite une monde dans lequel il doit accepter que « tout l’être s’emploie à ne rien
achever », mais ce monde dont il est le maître. Et à Camus, qui fait de Sisyphe le héros absurde, d’écrire : « Il faut
imaginer Sisyphe heureux. ». En effet Sisyphe, roi légendaire de Corinthe, célèbre pour ses crimes. Il fut condamné a
rouler sur la pente d’une montagne un rocher qui retombait sans cesse avant d’avoir atteint le sommet. Ce mythe est
considéré comme le symbole de la condition humaine.
Bien que Camus n’accorde aucune importance au futur : « il n’y a pas de lendemain », sa révolte n’en est pas
pour autant amorale. « La solidarité des hommes se fonde sur le mouvement de révolte et celui-ci, à son tour, ne trouve
de justification que dans cette complicité ». Tout n’est pas permis dans la révolte, la pensée de Camus est humaniste, les
hommes se révoltent contre la mort, contre l’injustice et tentent de « se retrouver dans la seule valeur qui puisse les
sauver du nihilisme, la longue complicité des hommes aux prises avec leur destin ».

Point de vue philosophique


En tuant l’Arabe, Meursault ne répond donc pas à un instinct meurtrier. Tout se passe comme s'il avait été le
jouet du soleil et de la lumière. En ce sens, la relation du meurtre prend une dimension quasi mythique, d'autant que ce
soleil et cette lumière sont omniprésents dans le roman, et agissent même concrètement sur les actes du narrateur-
personnage.
La seconde partie du roman voit un Meursault emprisonné, contemplant sa mort en sursis, et obligé de
réfléchir sur sa vie et son sens. Naissent alors la révolte devant l'injustice, la révolte contre une mort qui survient trop
tôt, et la réconciliation avec le monde et soi-même. Si on perçoit assez clairement la répugnance de Camus face à
l'injustice et la peine de mort, on constate également que Meursault devient l'homme révolté que l'auteur évoquera
plus tard. "Le contraire du suicidé, écrit Camus dans Le Mythe de Sisyphe.

Citations
La mort de la mère de Meursault :
« Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile : “Mère
décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués.” Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier. » (ce sont les
premières lignes du roman L'Etranger)

Meursault tue l'Arabe:


« C'est alors que tout a vacillé. La mer a charrié un souffle épais et ardent. Il m'a semblé que le ciel s'ouvrait
sur toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu. Tout mon être s'est tendu, et j'ai crispé ma main sur le revolver. La
gâchette a cédé, j'ai touché le ventre poli de la crosse et c'est là, dans le bruit à la fois sec et assourdissant, que tout a
commencé. »
"Alors, j'ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les balles s'enfonçaient sans qu'il y parût. Et c'était
comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur."

Meursault reflète sur sa vie :


"Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu'il y ait beaucoup
de spectateurs le jour de mon exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine"

Le soleil, et l'influence sur Meursault :


"C'était le même soleil que le jour où j'avais enterré maman et, comme alors, le front surtout me faisait mal et
toutes ses veines battaient ensemble sous la peau."
"Le ciel était déjà plein de soleil. Il commençait à peser sur la terre et la chaleur augmentait rapidement."
"Autour de moi, c'était toujours la même campagne lumineuse gorgée de soleil."

La Religion :
« Maman, sans être athée, n’avait jamais pensé de son vivant à la religion. »
« Il voulait encore me parler de Dieu, mais je me suis avancé vers lui et j’ai tenté du lui expliquer une dernière
fois qu’il me restait peu de temps. Je ne voulais pas le perdre avec Dieu. »

© TAVERNIER Xavier – 03/01/2007 – http://DreamCorporation2.0.googlepages.com

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