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CHAPITRE L’INTEGRATION PAR LA NATION : L’EXEMPLE

FRANÇAIS

I - LA NATION, UNE FORME SPECIFIQUE DE LIEN SOCIAL.

A - INTEGRATION ET ASSIMILATION SONT-ILS SYNONYMES.

1 - L’INTEGRATION

a – définition

Document 1 :
La notion d'intégration] implique [...] que soient définis et acceptés des buts communs à l'entreprise collective, que les
individus partagent un certain nombre de pratiques et de croyances communes, qu'il existe des interactions entre les
membres du groupe. Dans le cas de la nation, il s'agit des buts, des pratiques et des croyances politiques, mais ils ne
peuvent être indépendants de la réalité sociale. [...]
Il s'agit de désigner le processus par lequel l'individu, né dans une société particulière, en intériorise les exigences, en
acquiert les valeurs communes et adopte les normes de comportements par lesquelles se maintient la collectivité. Ces
concepts permettent d'analyser la capacité, socialement constituée, des hommes à acquérir par l'éducation - au sens large
du terme - les moyens de participer à la vie commune, c'est- à-dire nationale
Source :D Schnapper, la communauté des citoyens, Gallimard, 1994.
Questions :
- Définissez avec vos propres termes la notion d’intégration

b - les outils de l’intégration.

Document 2 :
[Ainsi,] on peut rendre compte du procès par lequel l'individu devient un membre de la collectivité dans laquelle le
hasard l'a fait naître. [...] Si tous les théoriciens de la nation [...) ont insisté sur le rôle de l'école, ce n'est pas seulement
pour des raisons d'apprentissage technique, c'est d'abord parce qu'on forme le citoyen à l'école. C'est par la socialisation
(pour prendre le concept le plus général), dont l'école est, dans les sociétés modernes, un instrument essentiel, que l'on
devient membre d'une collectivité nationale. [...) L'appartenance et le sentiment national naissent [..:] de cette-
intériorisation d'un ensemble de modèles culturels et de valeurs spécifiques, qui définissent une identité personnelle
indissolublement liée à une identité collective. Désormais, l'individu trouve sa nation à l'intérieur de soi.
[Certes,] c'est normalement dans et par la violence interne - en réduisant les particularismes politiques et culturels - et
externe - par les guerres - que se sont déroulés les processus de l'intégration nationale. Mais aucune entité politique ne
se maintient par la seule violence. La spécificité de l'État de la nation démocratique, lorsqu'elle a été constituée, est que
son action est légitimée par la communauté des citoyens.
SOURCE : Op. cité.
Questions :
- Par quels moyens l’intégration se réalise t’elle ?
- Expliquez l’expression l’individu trouve sa nation à l’intérieur de soi, à quelle théorie sociologique vue en cours
pouvez vous la rattacher ?
- Quels types de violence la nation utilise t’elle pour intégrer l’individu ? La nation peut-elle se contenter d’utiliser
la violence pour assurer une intégration réussie ?

Document 3 :
Au niveau le plus général, le terme de "deuxième génération" désigne le processus sociologique par lequel des individus
sont soumis à des formes contradictoires de socialisation, à cet âge décisif des acquisitions fondamentales qu'est
l'enfance, C'est un problème qui peut dépasser largement la question de l'immigration. Cependant, là encore, elle y
trouve un lieu de prédilection du fait même que nos sociétés sont constituées sur une base nationale. D'un côté, l'enfant
acquiert ses premiers apprentissages au sein de son milieu d'origine, dans sa famille et fréquemment dans le groupe que
constituent les immigrants de première génération repliés sur l'"entre soi" communautaire. De l'autre, il se heurte aux
normes dominantes au pays d'accueil ; inculquées par les enfants français du même âge (c'est-à-dire à l'âge cruel où on
ne connaît pas les dissimulations) et par les représentants des différentes institutions auxquelles l'enfant est soumis. Il
s'agit avant tout et surtout de l'école, mais fréquemment aussi de l'assistance sociale, des services pédiatriques, etc. La
différence essentielle par rapport à la première génération est donc que la confrontation entre la société d'origine et
la société d'accueil se situe au moment même des apprentissages décisfis ( … ) .Le problème fondamental est ici de
comprendre comment les enfants intériorisent les attitudes des adultes et assimilent leurs normes .
Source : G Noiriel, Le Creuset Français, Le Seuil, 1988.
Questions :
- Pour quelles raisons les jeunes immigres de la deuxième génération s’intègrent-ils mieux que leurs parents ?
- Pourquoi ‘auteur parle t’il de formes contradictoires de socialisation, caractérisez les .
- L’intégration des enfants de la seconde génération se fait-elle sans difficulté , n’observe t’on pas un conflit de normes
et de valeurs ?

2 - L’ASSIMILATION .

Document 4 :
Quand on évoque l'intégration, il faut interroger l'histoire pour se rendre compte que ce concept avait été utilisé
concurremment avec celui d'assimilation, présenté alors comme une panacée. [...] Mais qu'entend-on par assimilation ?
Chacun reconnaîtra que la notion n'est pas claire. [...] Parler d'assimilation, c'est postuler, semble-t-il, une
transformation radicale du sujet assimilé, condamné en quelque sorte à changer ou à périr. Quand on ajoute l'adjectif
culturel, c'est supposer que le phénomène n'est pas d'ordre physique ou biologique, mais se développe dans le
psychisme. On ne sait pas d'ailleurs si le sujet est assimilé par le milieu nouveau dans lequel il évolue, ou si ce n'est pas
à lui d'assimiler la culture nouvelle qu'il découvre...
On peut comprendre alors la conception assimilationniste de l'Autre qu'avait la France [dans les années 1950 et I960],
cet Autre auquel elle enjoint de se débarrasser de son étrangeté. Dans ce sens, la législation, par petites touches, s'est
efforcée de rapprocher l'étranger du Français, aux plans juridique et social.
Ce que l'on entend par assimilation, outre ce que peut en penser l'homme de la rue (identité totale avec le national dans
sa manière d'être), il faut le chercher parfois dans l'intention du législateur, notamment à propos de la naturalisation.
Pour ne prendre l'exemple que d'un seul texte, parce qu'il est le plus significatif, on se référera à l'ordonnance du 19
octobre 1945 portant Code de la nationalité.
Indépendamment des conditions de moralité, de santé, de capacité juridique et de régularité du séjour en France, le
législateur conçoit ainsi l'assimilation : « se distinguer aussi peu que possible les nationaux par le langage, la manière de
vivre, l'état d'esprit, le comportement à l'égard des institutions françaises, le loyalisme, »
Source : Mohwd Khelul,Sociologie De L'intégration,PUF, Coll. Que Sais-Je ?, 1997.
Questions :
- Après avoir défini le terme assimilation peut-on dire que les termes assimilation et intégration soient synonymes ?
- En quoi la définition de l’assimilation par le législateur et par l’homme de la rue se ressemblent-elles ?

B - NATION ET LAICITE.

DOCUMENT 5 :
La nation se définit par son ambition de transcender par la citoyenneté des appartenances particulières, biologiques
(telles du moins qu'elles sont perçues), historiques, économiques, sociales, religieuses ou culturelles, de définir le
citoyen comme un individu abstrait, sans identification et sans qualification particulières, en deçà et au-delà de toutes
ses déterminations concrètes. La laïcité, en particulier, est un attribut essentiel de l'État moderne, parce qu'elle permet de
transcender la diversité des appartenances religieuses, de consacrer le passage dans le privé des croyances et des
pratiques, de faire du domaine public le lieu, religieusement neutralisé, commun à tous les citoyens, quelle que soit
l'Église à laquelle ils appartiennent [...]. Elle symbolise le fait essentiel que le lien social n'est plus religieux, mais
national, donc politique.
Le projet national est universel, non seulement en ce qu'il est destiné à tous ceux qui sont réunis dans la même nation,
mais aussi parce que le dépassement des particularismes, en principe, susceptible d'être adopté dans toute société.
Source : Op. Cité.
Questions
- Définissez la laïcité, en quoi contribue t’elle à la cohésion nationale ?-

C - LA NECESSAIRE LIMITATION DES PARTICULARISMES NATIONAUX

Document 6 :
Pour assurer l'existence d'une nation citoyenne, il apparaît nécessaire de respecter deux exigences. Il faut que les
individus admettent qu'il existe un domaine public unifié, indépendant, au moins dans son principe, des liens et des
solidarités religieux, claniques et familiaux et qu'ils respectent les règles de son fonctionnement .Il faut, par ailleurs, que
l'égalité de dignité de chacun, qui fonde la logique de la nation démocratique, ne soit pas contredite par des inégalités de
statut dans les autres domaines de la vie sociale, en particulier dans le droit personnel. [...]
Les juges anglais ont ainsi souligné que la tolérance des particularismes culturels devait connaître des limites. Les lois
et coutumes traditionnelles ne pouvaient être respectées que si elles étaient «raisonnables» et conformes à l'ordre public,
elles ne pouvaient être reconnues et appliquées en Angleterre que si elles n'étaient pas jugées choquantes [...) et si elles
n'offensaient pas la conscience de la Cour. C'est ainsi que les tribunaux britanniques ne reconnaissent pas les mariages
ou l'un des conjoints a moins de seize ans, les mariages forcés, les divorces par répudiation de la femme l'interdiction
faite aux femmes musulmanes d'épouser un non-musulman, toutes pratiques jugées contraires à la liberté individuelle.
[...] En France aussi, le juge refusa d'appliquer la loi étrangère, lorsqu'elle est considérée comme incompatible avec
l'ordre public, qu'il s'agisse, par exemple, de la répudiation, de la polygamie, de l'empêchement au mariage tenant à la
religion ou a la nationalité du conjoint. [...] Toute inégalité de statut - dont l'égalité entre les hommes et les femmes est
un exemple privilégié - est tenue pour un défi aux valeurs communes, quand on fait de l'égalité fondamentale de tout
citoyen le principe fondateur de la pratique démocratique.
Ces principes posés, il reste bien souvent à résoudre des problèmes pratiques [...) ; si chacun a le droit de pratiquer
toutes les langues dans le privé, peut-on admettre la multiplicité des langues dans la vie publique (...] ? Jusqu'à quel
point est-il concrètement possible de respecter l'expression des spécificités régionales ou religieuses à l'école, où l'on
doit d'abord apprendre les règles, communes à tous, de la vie nationale?
Source : Op. Cité.
Questions :
- Expliquez pour quelles raisons le processus d’intégration dans la nation nécessite la limitation des normes et
cultures d’origines.
- Trouvez des exemples (autres que ceux du texte) dans lesquels la loi s’oppose à l’expression du particularisme
de certains groupes .

D - UN EXEMPLE D’INTEGRATION : LES BRETONS ET L’UNIFICATION NATIONALE .

Document 7 :
L'auteur relate son enfance en Bretagne, au début des années 1920.

A l'école, il est interdit de parler breton. Il faut tout de suite se mettre au Français, quelle misère! [...] C'est dans la
cour, pendant nos libertés surveillées, que nous risquons de nous faire surprendre à bavarder par phrases entières
dans un coin du préau. [...]
Lorsque l'un d'entre nous est puni pour avoir fait entendre sa langue maternelle dans l'enceinte réservée au français,
soit qu'il écope d'un verbe insolite ou irrégulier, soit qu'il vienne au piquet derrière le tableau après le départ de ses
camarades, une autre punition l'attend à la maison. Immanquablement. Le père ou la mère, qui quelquefois n'entend
pas un mot de français, après lui avoir appliqué une sévère correction, lui reproche amèrement d'être la honte de la
famille, assurant qu'il ne sera jamais bon qu'à garder les vaches, ce qui passe déjà pour infamant, par le temps qui
court, auprès de ceux-là mêmes dont une part du travail est de s'occuper des vaches. Le mot vache d'ailleurs (buoc'h
en breton) est l'injure que l'on adresse aux pauvres d'esprit, aux imbéciles fieffés [...]. Est-ce pour cela que la
punition infligée, dans tout le paysbretonnant, aux écoliers surpris à parler breton s'appelle la vache. [...]
À propos de symbole, la vache est souvent symbolisée par un objet matériel, n'importe quoi : tin galet de ruer, un
morceau de bois ou d'ardoise que le coupable (!) doit porter en pendentif autour du cou au bout d'une ficelle ; un
sabot cassé, un osd'animal, un boulon que le maître d'école remet au premier petit bretonnant qui lui offense ses
oreilles de fonctionnaire avec son jargon de truandaille. Le détenteur de la vache n'a de cesse qu'il n'ait surpris un de
ses camarades en train de parler breton pour lui refiler l'objet. Le second vachard, à son tour, se démène de son
mieux pour se débarrasser du gage entre les mains d'un troisième et ainsi de suite jusqu'au soir, le dernier détenteur
écopant de la punition. Certains maîtres engagent même les enfants à se dénoncer mutuellement, bien qu'ils
enseignent dans leur classe qu'il est très vilain de «rapporter». Mais la règle ne vaut pas pour le délit de bretonniser.
(...)
Au reste, nous ne pensons nullement à discuter la vache. Elle entre dans le même système que les punitions pour
une leçon non sue, une mauvaise dictée ou un problème aberrant. Parmi ceux qui portent l'objet en question, aucun
ne songerait à le refuser quand il est pris en flagrant délit, même par plus petit que lui. L'autre serait capable
d'ameuter tout le pays, de déshonorer le récalcitrant, d'humilier doublement sa famille ( … )
[En 1914-1918, les Bretons] ont abandonné leurs défroques de maîtres et de domestiques pour n'être plus que des
frères d'armes, pataugeant dans une même terre boueuse qui n'appartenait ni aux uns ni aux autres. Ils ont un peu
appris la Marseillaise, le Chant du Départ, la Brabançonne et d'autres chansons en français. Ils ont vaincu ou cru
vaincre les Boches, ce qui est la même chose. Et maintenant ils se retrouvent ensemble devant le monument aux
morts [...]. Ils ont sauvé la France, la France est à eux, fait partie de leur patrimoine, pourquoi pas le français ! Et les
instituteurs laïques [...) apprennent à leurs enfants des chants patriotiques:
Pour compliquer encore la situation, les enfants du pays qui vont à Paris pour gagner leur pain depuis la guerre de
quatorze en arrivent très vite à haïr leur langue, synonyme de pauvreté, symbole d'ignorance et promesse de
dérision. C'est tout juste s'ils ne maudissent pas leurs parents pour ce patrimoine plus déplorable qu'une tare
physique héréditaire. À peine ont-ils passé un an dans quelque bas emploi de la capitale qu'ils reviennent au pays
pour faire la route devant leur cousinage de «coupeurs de vers». Et au grand jamais ils ne lâcheront un seul mot de
breton, sauf quand ils marchent par mégarde sur les dents d'un râteau qui leur renvoie son manche dans la figure:
gast a rastell! (putain de râteau).
[...] Au lycée de Quimper, les petits bretonnants que nous sommes seront moqués par les externes de la ville qui
parlent un affreux quimpertin et transforment tous les r en a : feame la poate donc! Meade aloa.'(... ) Je suis si
mortifié par les railleries des autres, bourgeois jurés, que je me promets de remporter, en priorité absolue, le prix de
français. Et je l'obtiens, foi de Bigouden, suivi de près par les autres bretonnants et reléguant loin derrière le peloton
fourbu des francisants de naissance qui n'en sont jamais revenus.
Source : P Jakez Helias, Le Cheval D’orgueil, Plon, 1977.
Questions
- Quels moyens étaient utilisés pour forcer les écoliers bretons à s’exprimer en français ?
- Cette entreprise était-elle réellement contestée, montrez comment et pourquoi chacun y contribuait ?
- Pour quelles raisons les bretons souhaitaient-ils que leurs enfants s’expriment et écrivent le français ?
- Pourquoi, paradoxalement , les jeunes bretons étaient -ils les plus performants en français au lycée ?

Document 8 :
Dans de nombreux pays, dont certains sont tout près de nous, les conflits sanglants entre cultures, religions,
nationalités ou ethnies font rage, et le fait qu'ils soient mêlés à des ambitions ou à des conflits proprement politiques
n'empêche pas la dimension culturelle d'être dramatiquement importante. [.. .) Dans les pays les plus riches, les plus
apaisés et les plus démocratiques [...] l'apaisement [des conflits culturels, religieux, ethniques...] n'a pas été l'œuvre
de l'esprit de tolérance, mais plutôt l'effet du triomphe de la société nationale comme mode principal d'organisation
sociale. [...] La nation apparaissait comme la forme politique de la société moderne, complexe et changeante, où
déclinent les appartenances particulières locales, ethniques ou religieuses, et où triomphe une rationalité qui se
traduit en règles administratives, en systèmes de communication et en programmes d'éducation.
Ce modèle national-démocratique a permis de combiner, grâce aux libertés publiques, le pluralisme des intérêts et
des opinions et l'unité politique ; il a fait triompher la laïcité. Mais il a aussi, et de manière complémentaire, imposé
souvent, au nom du progrès et de la loi, les mêmes règles et formes de vie à tous.
Ce qui était étiqueté comme archaïque , marginal ou minoritaire fut interdit,refoulé, infériorisé. Dans les plus
anciens États nationaux, cette œuvre d'intégration semble aujourd'hui avoir été moins violente qu'ailleurs, parce
qu'elle s'est étendue sur une longue période. Mais elle s'est souvent accompagnée d'un déni, plus radical qu'ailleurs,
de la diversité culturelle.
Gérard Noiriel a montré comment la pensée française, et en particulier les études historiques et sociologiques, avait
occulté sous la IIIe République la réalité de l'immigration, alors que de nombreux travaux en signalaient
l'importance aux Etats-Unis. Lorsque se sont multipliées les études sur les minorités ethniques, nationales ou
régionales, on a découvert à quel point des cultures et des sociétés avaient été détruites, en dehors même des guerres
à travers lesquelles s'étaient formés les États nationaux. [...]
On doit critiquer avec la même vigueur que les intégrismes ethniques, nationaux ou religieux, la négation des
identités culturelles dans les sociétés démocratiques libérales et surtout dans celles qui ont le plus fortement
identifié la liberté du peuple avec la toute puissance de l'Etat républicain.
Source : Alain Touraine , Pourrons-nous vivre ensemble ?,© Fayard, 1999.
Questions :
- Comment les pays les plus démocratiques ont-ils apaisé les conflits internes auxquels ils étaient confrontés ?
- Montrez quels sont les intérêts et les limites de ce modèle national-démocratique selon A Touraine .

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