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SOMMAIRE
Economie
Les marchés :
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Le différentiel de taux reste élevé mais se réduit.
Stratégie
Humeur :
Demain, on rase gratis. Et après-demain ?
Comme nous le pressentions il y a déjà quelques semaines, la grande mode pour 2009 sera bien la relance budgétaire.
Il y en aura pour tous les goûts. Il y a tout d’abord les extravagantes au Royaume-Uni, où le gouvernement de Gordon
Brown a effectivement décidé de « mettre le paquet », avec notamment une baisse du taux de TVA qui est pourtant déjà
l’un des plus bas d’Europe. De l’autre côté du prisme des relances, on observe également les parcimonieuses, en
Allemagne (avec tout de même 32 milliards d’euros). Entre les deux, il y a les Tutti quanti en Italie (un patchwork de
mesurettes Berlusconiennes), les dispendieuses en Espagne (ou comment dépenser en quelques mois les fruits de
quinze ans de croissance forte), les ambitieuses aux Etats-Unis et enfin les « colmateuses » en France.
Une chose est sure, à l’exception de l’Allemagne qui continue de jouer les vertueuses et refuse d’aider
significativement une population dont les salaires réels baissent depuis 2002, les Etat des principaux pays développés
vont dépenser sans compter : entre 250 et 500 milliards de dollars aux Etats-Unis dès 2009, entre 23,5 et 30 milliards de
livre sterling outre-Manche, 26 milliards d’euros en France… sans parler des presque 100 milliards de dollars du Japon
ou encore des 600 milliards de dollars annoncés par la Chine.
Au total, la planète devrait donc engager un plan de relance d’au moins 2 000 milliards de dollars sur deux ans. Et ce,
sans compter les dépenses déjà engagées notamment par l’Administration Bush.
Le problème réside dans le fait que ce n’est pas le montant qui compte mais l’allocation de la dépense. C’est ainsi que
l’on pourra alors juger de l’efficacité ou non de cette dernière. Ainsi, une « bonne » dépense publique doit posséder trois
vertus.
Premièrement elle doit agir directement ou indirectement sur l’investissement qui, via le jeu du multiplicateur
d’investissement, pourra véritablement susciter un effet d’entraînement à l’ensemble de l’économie. Deuxièmement, elle
doit s’inscrire dans un projet d’ensemble et ne pas se contenter de colmater les brèches dans tel ou tel secteur en
difficulté. Troisièmement, elle doit être temporaire, c’est-à-dire qu’une fois la croissance revenue, elle doit être purement
et simplement supprimée ou au pire fortement réduite, de manière à assurer un rapide retour à l’équilibre des comptes
publics, ce qui permettra ensuite de relancer la machine lors de la prochaine crise.
A l’instar de la relance de Clinton dans les années 1992, celle d’Obama devrait réussir à réunir ces trois
caractéristiques. Primo, elle porte presque exclusivement sur des efforts d’investissement et de modernisation dans
l’ensemble de l’économie américaine. Secundo, elle s’inscrit dans le prolongement de la révolution des Nouvelles
Technologies de l’Information et de la Communication et dans le développement de la nouvelle révolution des Nouvelles
Technologies de l’Energie. A ce sujet, le sauvetage du secteur automobile sera conditionné par l’essor de ces dernières
chez les constructeurs américains, qui avaient d’ailleurs déjà commencé à s’y lancer (certes trop tard) depuis quelques
mois, en particulier Ford et General Motors.
Tertio, le plan de relance d’Obama a pour unique but de relancer la croissance et de réduire les inégalités (notamment
au travers des baisses d’impôts), mais aucunement de créer une dépendance durable à la dépense publique. D’ailleurs,
au-delà du fait que cette dernière ne représente que 35 % du PIB américain et confère ainsi à la nouvelle administration
une marge de manœuvre conséquente, il ne faut pas oublier que les stabilisateurs automatiques jouent à plein outre-
Atlantique. C’est grâce à ces derniers que Clinton a pu dégager un excédent public de 1998 à 2000 et que le déficit
public américain n’était que de 1,2 % du PIB en 2007, malgré la relance Bush des années 2001-2003 et la guerre en Irak.
Autrement dit, avec une croissance qui retrouvera la barre des 3 % dès 2010, le déficit public américain reprendra le
chemin de la baisse dès 2011 au plus tard.
Nous aimerions évidemment tenir un même discours pour la relance française, mais malheureusement, cela ne nous
est pas possible. Certes, la première vertu semble respectée. En effet, le gouvernement français a enfin compris que
l’investissement était le nerf de la guerre en matière de croissance. Pour autant, il s’agit surtout là d’un soutien au secteur
de la construction, qui ne représente plus que 7 % du PIB français. Ensuite, même si la révolution des NTE reste
encouragée dans les discours, elle sera peu concernée par le plan de relance hexagonal. Enfin et surtout, nous n’avons
aucune garantie sur la réduction des dépenses une fois que la croissance sera revenue. Il s’agit malheureusement là
d’un vieux démon français : les dépenses publiques sont très rarement conjoncturelles mais très souvent structurelles.
Autrement dit, on revient rarement dessus. C’est « grâce » à cela qu’elles représentent désormais près de 54 % du PIB.
Mais ce n’est pas tout. Car s’il est clair que, dans un premier temps, cette relance sera financée par la dette (qui,
rappelons-le, coûte déjà 50 milliards d’euros chaque année pour le seul paiement des intérêts de la dette dans
l’Hexagone), elle risque ensuite de générer une nouvelle augmentation des impôts dans deux à trois ans. En d’autres
termes, ce que l’on donne aujourd’hui, on le reprendra dans quelques trimestres. Ah qu’elles paraissent loin les
promesses de réduction de la dépense publique et de la pression fiscale en France…
Dans ce cadre, la stratégie française de relance paraît claire : demain on rase gratis et après-demain, on serre la vis...
Marc Touati
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Les Marchés :
Le différentiel de taux reste élevé mais se réduit.
1,60 dollar en avril, puis juillet 2008, 1,24 fin octobre, Encore élevé, le spread de taux monétaires se réduira
1,33 dollar aujourd’hui. A l’instar des marchés boursiers encore.
ou des prix du baril, l’euro/dollar n’a rarement, pour ne
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pas dire jamais, été aussi volatil que depuis le printemps
dernier. 6
l’autre.
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Ainsi, après avoir imaginé jusqu’à l’été dernier que la 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
zone euro éviterait la récession, les marchés ont Taux des Fed Funds Taux de Refi
finalement compris que non seulement tel ne serait pas Source : Bloomberg
le cas, mais surtout que la récession risquait d’y être
plus grave et plus longue qu’aux Etats-Unis. Tertio, la réactivité traditionnelle des acteurs
économiques outre-Atlantique et la tout aussi traditionnelle
L’euro/dollar s’est alors effondré, d’autant que, lenteur de redémarrage des Eurolandais risquent de
parallèlement, la BCE a enfin commencé à baisser ses prolonger, voire d’aggraver le différentiel de croissance en
taux directeurs depuis début octobre. 2009, celle de l’Oncle Sam atteignant au moins 1,4 %,
Cependant, la forte diminution de ces derniers le 4 contre au mieux 0,7 % de ce côté-ci de l’Atlantique.
décembre (- 75 points de base) a eu un effet inverse, D’ailleurs, sans parler de cette différence
suscitant une remontée de l’euro face au dollar. comportementale, le plan de relance américain
représentera au moins 2 % du PIB, contre environ 1,3 %
Cela notamment parce que la gravité des chiffres de dans la zone euro.
l’emploi américain de novembre et le creusement du
déficit extérieur ainsi que la perspective d’un taux des Un tel écart s’observera également avec la croissance
federal funds à 0,5 % (selon le consensus de marché) japonaise, justifiant aussi un net repli du yen dès le
mardi prochain ont incité les opérateurs à prendre leurs printemps 2009.
bénéfices sur le dollar. Le différentiel de croissance sera positif pour les
Néanmoins, au-delà de ces réactions épidermiques Etats-Unis, tant vis-à-vis de la zone euro que du Japon
tout à fait normales dans le contexte troublé actuel, une a/a, %
forte et durable réappréciation de l’euro face au dollar 5
-3
A l’inverse, la BCE peut et doit encore fortement
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
desserrer son étreinte monétaire. Même si le différentiel
Croissance du PIB :
de taux restera à l’avantage de l’euro, une réduction de
ce dernier paraît inévitable dans les tous prochains Etats-Unis Japon Euroland
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Mardi 16 décembre : 14h30 : les prix à la Après avoir baissé au mois de septembre à 91 et au
consommation américains poursuivent leur baisse mois d’octobre et de novembre respectivement à 88 et à
en novembre 80, l’indice de confiance des entrepreneurs en France
va stagner à 80 au mois de décembre. la France subit le
ralentissement de l’économie mondiale générant une
Après avoir fortement reculé au mois d’octobre à -1.0% , demande domestique et extérieur atone pouvant aboutir
l’indice des prix à la consommation devrait poursuivre sa à une déflation.
baisse en novembre à -1.2% alors que la chute des prix
de l’essence continuera à faire reculer l’inflation à 1.5%
sur un an soit un plus bas depuis prés de 2 ans après
Marc Touati et Jérôme Boué
avoir atteint un plus haut à 5.6 sur un an en juillet.
L’inflation sous jacente mesurée par l’indice « core »
(hors prix de l’énergie et de l’alimentation) devrait
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