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LA CULTURE OUVRIERE
I – Dossier documentaire
Document 1
Document 3
Si les nouveaux mots d'usine sont acceptés par les jeunes, le terme
d'ouvrier fait l'objet d'un rejet, d'une disqualification. « Moi, je ne suis pas
ouvrier, je suis opérateur. Pour ceux qui ne bossent pas du tout dans
l'entreprise, on est ouvrier. Mais ouvrier, pour moi, c'est plus la main-
d'œuvre. Là, ce que je fais, c'est plus proche de l'électronique que d'aller
sur un chantier » (31 ans, niveau bac comptabilité). II s'agit là d'une
défaite symbolique lourde de sens, signe et symptôme d'un rapport de
forces dans l'espace social. Être ouvrier aujourd'hui, c'est être condamné à
demeurer dans un univers socialement disqualifié. Et cette perte du
vocabulaire ancien entraîne avec elle la crise de croyance dans le langage
politique : pour bon nombre de jeunes, le discours qui en appelle à « la
classe » apparaît devoir être rangé au magasin des accessoires.
Document 4
Dans une première partie, vous constaterez qu’il existait dans les années 60 une classe
ouvrière fermée et homogène ayant conscience d’elle-même, qui a développé une sous-
culture, voire une contre-culture, comme le démontrent les théories marxistes et
déterministes. Dans une seconde partie, vous relativiserez en montrant que depuis il
n’existe plus de classe ouvrière, qu’elle a développé une stratégie d’ascension sociale,
comme le démontrent les sociologues interactionnistes.
CORRECTION DU TD
Travail préparatoire
2. On voit que les élèves bacheliers généraux, bacheliers généraux avec mention et
inscrits en classes préparatoires sont majoritairement des enfants de cadres supérieurs,
professions libérales et professions intermédiaires, donc d’origine sociale élevée. En effet en
1995 55% des inscrits en classes préparatoires étaient enfants de cadres supérieurs et
professions libérales. Seulement 7% étaient des fils d’employés.
Concernant le taux d’équipement en téléphonie mobile, ordinateurs et Internet, ont retrouve
les mêmes inégalités puisque plus l’origine sociale d’un individu et élevée, plus il a de
chances d’être équipé de ces technologies : alors que 91% des cadres supérieurs disposaient
en 2007 d’un ordinateur à la maison, seulement 62% des ouvriers en possédaient un.
Le taux d’élèves de la sixième aux classes préparatoires et le taux d’équipement en téléphonie
mobile, ordinateurs et Internet sont donc fortement influencés par la catégorie sociale puisque
les chiffres montrent de grandes inégalités entre les classes populaires (en particulier
ouvrières) et les classes supérieures.
3. Il existait dans les années 1960-70 une sous-culture ouvrière. Les ouvriers avaient
développé leurs propres rites, normes et valeurs: association, fêtes, « bistrot du coin »… Il y
avait une réelle solidarité entre les ouvriers qui s’organisaient en syndicats pour défendre leurs
intérêts communs (exemple : Force Ouvrière), qui vivaient dans des quartiers qui leur étaient
presque « réservés » et qui avaient ainsi développé une conscience de classe.
4. Avec la crise ouvrière et l’urbanisation des années 60-70, le niveau de vie des classes
ouvrières a diminué, obligeant les ouvriers a quitter les quartiers du centre ville et à adopter le
mode de vie des classes moyennes, certains tombant même dans la pauvreté et la précarité.
5. La classe ouvrière s'est désolidarisée : désormais, ce n'est plus une « fierté » d'appartenir
à la classe ouvrière puisque certains ouvriers (les jeunes majoritairement) vont même jusqu'à
rejeter le terme d'ouvrier, comme un jeune homme de 31 ans qui préfère se qualifier
d'opérateur. Les traditions de cette classe ne font également plus partie de la vie des ouvriers,
et les syndicats ouvriers ont perdu de leur importance, souvent remplacés par des nouveaux
mouvements sociaux. Cette perte des rites et de la conscience de classe dans le monde ouvrier
a fortement remis en question l'existence d'une sous-culture ouvrière.
Question de synthèse :