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PROFIL URBAIN
DU CAPHAÏTIEN
DÉNI DE RESPONSABILITÉ : Les termes employés et le matériel utilisé dans cette publication ne reflètent pas
nécessairement les points de vue du Secrétariat des Nations unis ou des diverses organisations qui lui sont liées.
Les appellations employées et les informations présentées n’impliquent de la part de l’ONU-Habitat
et de son conseil d’administration, aucune prise de position quant au statut juridique des pays concernés,
la délimitation de ses frontières, ou compromettant les autorités en place, le système économique établi
ou encore le degré de développement.
Les analyses, conclusions et recommandations de ce rapport ne reflètent pas non plus nécessairement
le point de vue du Programme des Nations unis pour les établissements humains (ONU-Habitat), son conseil
d’administration et de ses États membres.
La présente publication peut être reproduite, entièrement ou en partie, sous n’importe quel format ou support,
à des fins éducatives mais non lucratives, sans l’autorisation préalable du détenteur des droits d’auteur, à la condition
qu’il soit fait mention de la source. ONU-Habitat souhaiterait qu’un exemplaire de l’ouvrage où se trouve
reproduit l’extrait lui soit communiqué. La présente publication ne peut être ni revendue ni utilisée à d’autres fins
commerciales sans l’autorisation préalable du Programme des Nations unis pour les établissement humains.
La réalisation de ce rapport a été supervisée par Kerstin Sommer, Joseph Guiébo, Raphaëlle Vignol,
Nicolas Maréchal, Matthieu Sublet et Florence Kuria.
Publié par le Programme des Nations unies pour les établissement humains.
Copyright © 2012
HS Number: HS/096/12F
ISBN Number: (Series) 978-92-1-132023-7
ISBN Number: (Volume) 978-92-1-132512-6
Les publications du Programme des Nations unies pour les établissement humains sont disponibles au bureau
régional et d’information de l’ONU-Habitat ou directement :
P.O. Box 30030, GPO 00100
Nairobi, Kenya
Fax : + (254 20) 762 4266/7
Email : unhabitat@unhabitat.org
www.unhabitat.org
Le Ghana, le Sénégal, l’Ouganda et le Rwanda sont les pays capacités et des investissements dans le secteur urbain.
qui ont enregistré les meilleurs résultats dans la sous-région,
en réduisant, durant la dernière décennie, la proportion En outre, je tiens à remercier les équipes des pays parti-
des habitants des bidonvilles de plus d’un cinquième. Le cipants pour le soutien sans faille qu’ils ont apporté à ce
chiffre atteint 13 % en Amérique latine et dans les Caraïbes processus, c’était la condition essentielle à la mise en
où environ 30 millions de personnes ont quitté les bidon- œuvre réussie du Programme participatif d’amélioration
villes depuis l’an 2000. des conditions de vie des bidonvilles.
Pourtant, les estimations de l’ONU-Habitat confirment
que les progrès réalisés concernant les bidonvilles ne sont
pas suffisants pour contrer l’expansion démographique
constatée dans les établissements informels des pays en
voie de développement. En ce sens, les efforts visant à
réduire le nombre d’habitants des bidonvilles ne sont ni
satisfaisants ni suffisants.
Dans le cadre de nos efforts pour résoudre cette crise,
l’ONU-Habitat travaille avec la Commission européenne
et le Secrétariat, basé à Bruxelles, de l’Afrique, des Caraïbes Dr. Joan Clos
et du Pacifique (ACP) pour soutenir le développement Directeur exécutif, ONU-Habitat
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PRÉSENTATION MÉTHODOLOGIE
Le profilage en milieu urbain est une évaluation rapide Le profilage urbain utilise une approche structurée où
des besoins, orienté sur les actions à entreprendre pour les interventions prioritaires sont convenues à travers
renforcer les capacités et palier aux défaillances au un processus consultatif. La méthodologie du profilage
niveau de la ville. Le but de cette étude est de dévelop- urbain se compose en 3 phases :
per des politiques urbaines afin de réduire la pauvreté
aux niveaux local, régional et national, à travers l’éva- t Phase I : 3 profils urbains de 3 villes sont réalisés
luation des besoins et des mécanismes de réponse. En pour chaque pays : généralement, la capitale, une
cela, il contribue à la mise en œuvre des Objectifs du ville de taille moyenne et une petite ville sont ainsi
millénaire pour le développement. Il est actuellement sélectionnées et étudiées pour fournir un échantil-
utilisé dans plus de 20 pays d’Afrique et dans les pays lon représentatif permettant ensuite de réaliser un
arabes, et a été lancé dans 30 nouveaux pays d’Afrique profil national. L’information est recueillie au
ainsi que dans les petits pays insulaires du Pacifique. moyen d’entrevues et de discussions avec les insti-
tutions et les informateurs clés, afin d’évaluer les
L’étude est basée sur l’analyse de données existantes forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces
et sur une série d’entretiens réalisés avec toutes les par- (FFOM), rencontrées au niveau local et national,
ties prenantes, y compris les communautés locales dans les milieux urbains. Les résultats sont présen-
et les institutions, la société civile, le secteur privé, les tés et affinés au cours de consultations réalisées
partenaires au développement, les universitaires, etc. dans le cadre d’ateliers communaux et nationaux
Cette consultation se conclue généralement par une pour parvenir à un consensus sur les interventions
convention collective sur un certain nombre de priori- prioritaires. Les rapports nationaux et communaux
tés identifiées et leur intégration dans le renforcement synthétisent les informations recueillies et exposent
des capacités proposées, ainsi que sur d’autres projets les méthodes à suivre pour réduire la pauvreté
qui ambitionnent tous de réduire la pauvreté urbaine. urbaine, à travers des approches holistiques.
t Phase II : Il s’agit de définir clairement les priorités
identifiées par les études de préfaisabilité et de
développer en détail le renforcement des capacités
et les projets d’investissement.
t Phase III : Elle consiste à mettre en œuvre les pro-
jets développés au cours des 2 phases précédentes.
L’accent est donné sur le développement des com-
pétences, le renforcement institutionnel et sur la
mise en application des solutions adoptées.
PRÉSENTATION ET MÉTHODOLOGIE
55
HAÏTI
74 o 73 o 72 o
CUBA
ÎLE DE
LA TORTUE
Palmiste
20 o Canal de la Tortue 20 o
Port-de-Paix
OCÉAN ATLANTIQUE
St. Louis de Nord
Ma ïssade Hinche
Saint-Marc
HAÏTI
République Dominicaine
HAITI Verrettes
Canal de Saint-Marc
Thomonde
19 o
La Chapelle
ÎLE DE Magasin Lac de
P éligre
LA GON ÂVE Mirebalais Lascahobas
Pointe- à-Raquette
Duvalierville Savenette
J érémie
É ta
Croix des Bouquets n
Canal de la Gon âve
g
Sa
Gressier
um
PORT-AU PRINCE
re
ât
Anse d'Hainault Jimani
Mirago â ne
Camp-Perrin
Marigot Belle-Anse
Jacmel Thiotte
Les Cayes C ôtes-de-fer Baie de
Jacmel Grand-Gosier
Banane
St-Jean du Sud
MER DES CARAÏBES
74 o Î LE À VACHE 73 o
18 Anse- à-Pitres 18 o
PROFIL URBAIN DU CAP-HAÏTIEN - CARTE
66
RÉSUMÉ EXÉCUTIF
INTRODUCTION FONCIER
Cap-Haïtien est une ville côtière située au nord d’Haïti. Les documents concernant le foncier sont détenus par
C’est la deuxième ville du pays après Port-au-Prince, la la Direction générale des impôts. Comme il s’agit d’un
capitale. Elle s’étend sur une superficie de 53,5 km2. La système d’affermage, le temps d’acquisition d’un terrain
commune est peuplée de 249 541 habitants (recense- est très long et difficilement estimable. Il n’y a pas de
ment par estimation de 2009), dont 155 505 habitants transparence dans la gestion du foncier. Le Plan d’occu-
pour la ville elle-même. La ville est très densément pation des sols ne fonctionne pas comme une référence.
peuplée et ne peut pas s’étendre car elle est enclose par Pour l’instant c’est le Plan directeur tourisme, validé par
la mer et la montagne du Morne Jean, qui culmine à le parlement, qui sert de base de réflexion à la mairie. Le
718 m d’altitude. Elle vit principalement du tourisme rôle d’agent de développement de la municipalité se
grâce à la station balnéaire de Labadie située à limite à l’octroi de permis de fonctionnement.
proximité.
Le système éducatif haïtien, hormis le niveau supérieur, ENVIRONNEMENT
totalise treize ans de scolarité. Les six premières années
d’études sont obligatoires d’après l’article 32-3 de la Les problèmes environnementaux sont nombreux à
Constitution haïtienne. En tenant compte du taux net Cap-Haïtien et ont de sérieuses répercussions sur la
de scolarisation, on note qu’en dépit des efforts effectués ville. Le réseau d’assainissement est déficient, tout
l’accès à l’éducation de base se révèle certes en cours comme le service de collecte des déchets et il y a une
d’amélioration, mais globalement insuffisant sur l’en- forte pollution de l’air à cause de la centrale à mazout
semble du pays. En tant que chef-lieu départemental, installée sur le port. Cela participe à la prolifération de
Cap-Haïtien est privilégié en ce qui concerne les maladies telles que la malaria et la typhoïde.
services de santé.
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SERVICES URBAINS DE BASE nettement insuffisante. Le service formel de ramassage
des ordures n’est présent que dans les principales villes
Le potentiel des ressources en eau est important à Haïti du pays mais il est très peu fonctionnel. Toutefois, des
avec de nombreuses rivières, sources, étangs et lagons. compagnies privées s’occupent de collecter régulière-
Mais la disponibilité en matière d’eau courante est très ment les ordures ménagères de leur clientèle. La mau-
précaire sur tout le territoire national. Seulement vaise gestion des ordures ménagères pose de sérieux
26 communes sur 133, soit seulement 19,5 % des problèmes sanitaires.
communes, ont une accessibilité plus ou moins satisfai-
sante à l’eau courante. Cap-Haïtien, pourtant la deu- L’Enquête budget-consommation des ménages, effec-
xième ville du pays, ne fait pas partie des communes tuée en 2000, estimait à 32,3 % le pourcentage de
les mieux desservies. ménages disposant d’une alimentation électrique à
Haïti. Mais le fait d’être branché sur le réseau de
Les indicateurs en matière de services d’assainissement l’Électricité d’Haïti ne garantit pas pour autant d’avoir
sont très médiocres. Dans les quartiers précaires, les accès à l’électricité. La compagnie d’État n’est à même
équipements sont inexistants et les populations font de fournir qu’environ douze heures d’électricité par
généralement leurs besoins à l’air libre. Dans d’autres jour dans les zones non prioritaires. Ainsi, 65,1 % des
cas, ces équipements sont mal construits, sans système ménages branchés utilisent encore des lampes à pétrole
de ventilation et d’évacuation des effluents. Par ailleurs, comme mode d’éclairage principal.
la vétusté et l’insuffisance des infrastructures de drai-
nage rendent difficile l’écoulement des eaux usées et des
excrétas. La situation sanitaire très déficiente crée un
environnement malsain et insalubre. SÉCURITÉ URBAINE
La question de la sécurité urbaine devient une préoccu-
Les services publics de collecte des déchets solides sont pation majeure à Cap-Haïtien. Il n’existe pas, pour
fournis par la mairie et par le ministère des Travaux l’instant, une véritable politique de sécurité dans la
publics, transports et communications à travers son ville. Les quartiers de Vertières et de Sainte-Philomène
service métropolitain de collecte des résidus solides. Le sont des zones difficiles qui hébergent la majorité des
matériel et les moyens logistiques sont en quantité populations migrantes.
PROFIL URBAIN DU CAP-HAÏTIEN - RÉSUMÉ EXÉCUTIF
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INTRODUCTION
Cap-Haïtien est une ville côtière située au nord d’Haïti. objectifs fondamentaux des politiques de développe-
C’est la deuxième ville du pays après Port-au-Prince, la ment et particulièrement celles à caractère social. La
capitale. Elle s’étend sur une superficie de 53,5 km2. La structure actuelle du système éducatif haïtien est basée
commune est peuplée de 249 541 habitants (recense- sur une réforme dont le contenu a été spécifié en 1979
ment par estimation de 2009), dont 155 505 habitants et qui organise l’enseignement global en 3 niveaux :
pour la ville elle-même, soit une densité d’environ l’enseignement fondamental, l’enseignement secon-
4 664,3 habitants au kilomètre carré. La ville est enserrée daire et l’enseignement supérieur ou universitaire. Le
entre la mer et la montagne du Morne Jean, qui culmine système éducatif haïtien, sans compter le niveau supé-
à 718 m d’altitude, empêchant toute extension de la rieur, totalise treize ans de scolarité. Les six premières
ville, ce qui explique le phénomène de densification de années d’études sont obligatoires d’après l’article 32-3
la population urbaine. Elle se concentre principalement de la Constitution haïtienne. En tenant compte du taux
dans la vieille ville, autour de l’aéroport et de la RN 1. net de scolarisation, on note qu’en dépit des efforts
Élevée au rang de commune en 1804, Cap-Haïtien se effectués, l’accès à l’éducation de base se révèle globale-
compose de 3 sections communales : Bande du Nord, ment insuffisant sur l’ensemble du pays, même si un
Haut du Cap et Petit Anse. Elle compte 72 quartiers, travail est réalisé pour l’améliorer. Dans le département
dont un centre ancien qui représente le véritable du Nord, seul 50 % des enfants provenant de milieux
patrimoine historique de la ville. La trame urbaine et le défavorisés sont scolarisés ce qui indique que des efforts
patrimoine architectural de ce quartier constituent des doivent être entrepris pour permettre l’accès à l’école
valeurs culturelles qui devraient pouvoir être un champ pour tous. Cap-Haïtien se trouve parmi les villes où le
d’études pour toutes les grandes universités caribéennes taux de scolarisation est le plus bas. Cette ville connaît
d’architecture et d’urbanisme. Les infrastructures une croissance urbaine importante, ce qui renforce les
routières (RN 1 et RN 3) permettent de relier la ville problèmes socio-économiques de ses populations et
à toute la zone nord de l’île et le tracé de la connexion particulièrement pour les couches les plus vulnérables.
prévue entre ceux 2 axes autour de la ville devrait per-
mettre de réduire le trafic au sein de l’agglomération.
SANTÉ
ÉDUCATION En tant que chef-lieu départemental, Cap-Haïtien est
privilégié en ce qui concerne les services de santé. Elle
L’éducation représente l’un des facteurs déterminants jouit d’une accessibilité aux soins de santé primaire
dans le cadre de la promotion du développement assez satisfaisante. Ce département est, selon les résul-
humain. Elle joue donc un rôle prioritaire dans le niveau tats, parmi les mieux desservis en offre de soins de santé
et la qualité de la vie de ses habitants. L’amélioration de base, avec un niveau de desserte au-dessus de la
des performances éducatives doit constituer l’un des moyenne.
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GOUVERNANCE
Le cartel municipal est composé du maire et ses adjoints écologistes), et des ONG (National Democratic
qui sont élus au suffrage universel. Comme pour les Institute, Association femmes soleil d’Haïti, REFUJUS,
autres communes, il existe un système très complexe CDL, GRAPBANN, etc.). Des organisations interna-
d’assemblée communale avec des membres élus démo- tionales telles que l’Oxfam distribuent des dépliants et
cratiquement avec des termes de références semblables à affichent des panneaux pour informer la population.
ceux du cartel municipal, et qui, de fait, se trouve en D’autres organisations participent aussi au développe-
concurrence avec celui-ci. Le recrutement du personnel ment local sous d’autres formes : Center for Haitian
municipal se fait sur dossier et en fonction des compé- Studies, ORCH (AVIS), l’Union européenne.
tences quand il s’agit d’employés qualifiés, la sélection
est effectuée avec la collaboration du ministère des Les femmes sont faiblement représentées au sein du
Collectivités. cartel avec 2 femmes sur les 9 élus. Les questions
d’équité entre les sexes sont prises en compte par
La municipalité du Cap-Haïtien ne possède pas de l’administration communale sans pour autant être une
charte du citoyen, et les enquêtes ont révélé la nécessité priorité. Cependant, vu le poids économique et social
de mettre en place un « conseil des sages » qui permet- de la femme dans la société, elle demeure un inter-
trait de partager les informations avec les « notables » de locuteur privilégié, sans pour autant se sentir considérée
la ville. En effet, la population se plaint de ne pas béné- dans la gouvernance de la ville. Les organisations de
ficier d’informations suffisantes concernant les projets femmes sont toutefois très présentes et très actives.
de la mairie.
En outre, il n’existe pas de document de vision à court
ou à long terme émanant de la municipalité. Le seul
document existant, qui peut s’en rapprocher, est le
Plan directeur tourisme qui s’inscrit dans le pro-
gramme de développement du grand Nord. La muni-
cipalité devrait s’approprier ce travail, et lui donner
toute sa légitimité en le confrontant à un processus
participatif avec la société civile. Les représentants du
monde universitaire et du monde des affaires consti-
tuent, avec le délégué de ville, un ensemble de citoyens
capables de représenter la société civile pour épauler le
maire. Comme pour Milot, aujourd’hui, l’améliora-
tion de la gouvernance de la ville peut se faire par le
biais des contacts avec le ministère du Tourisme qui
dispose d’un bureau déconcentré sur place.
La mairie ne fait pas encore preuve d’assez de transpa-
PROFIL URBAIN DU CAP-HAÏTIEN - GOUVERNANCE
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FORCES FAIBLESSES OPPORTUNITÉS MENACES
Activités de sensibilisation Les lois existantes Existence du Plan directeur Les lois de référence ne sont
de la population. ne sont pas respectées. tourisme. plus adaptées à la situation
actuelle. Celles qui existent
ne sont pas connues.
Faible coopération
avec la société civile.
Faible transparence.
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FINANCES MUNICIPALES
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FONCIER
Les documents concernant le foncier sont détenus par Augmenter le taux de sécurisation foncière devrait
la Direction générale des impôts. Comme il s’agit d’un être une des priorités de la commune pour améliorer
système d’affermage, le temps d’acquisition d’un terrain la qualité de vie de la population. L’expérience a claire-
est très long et difficilement estimable. Il n’y a pas de ment établi que les ménages propriétaires de leur loge-
transparence dans la gestion du foncier. Pour cela, il ment investissaient plus dans son amélioration. Dans le
faudrait normaliser les rapports entre la mairie et la contexte d’Haïti, la titularisation sécurisée est cruciale
Direction générale des impôts dans un souci de transpa- pour accélérer la réparation et la reconstruction des
rence et de planification urbaine, l’objectif étant de foyers. Il existe des solutions rapides qui peuvent être
posséder un système d’information du foncier. La engagées pour améliorer la sécurisation des titres dans
gestion du domaine privé de l’État reste opaque. Il n’y a les établissements informels d’Haïti, si lourdement
pas de procédures univoques, mais des approches à endommagés par le tremblement de terre. Des titres
géométrie variable. provisoires peuvent être fournis comme assurance en
attendant que des titres appropriés puissent être publiés.
Le Plan d’occupation des sols ne fonctionne pas comme Il est important de garder à l’esprit que la propriété
une référence. Pour l’instant, c’est le Plan directeur foncière formelle n’existe pas, en tant que telle, à Haïti.
tourisme, validé par le parlement, qui sert de base de Au lieu de cela, le système repose sur les notaires qui
réflexion à la mairie. Le rôle d’agent de développement enregistrent les ventes mais sans effectuer les vérifica-
de la municipalité se limite à l’octroi de permis de fonc- tions nécessaires, d’où le nombre important de litiges.
tionnement. La municipalité n’aide pas la population Cette preuve de propriété n’est généralement pas suffi-
dans la création d’entreprises ou dans la fourniture sante pour fournir une sécurité satisfaisante. Dans ce
de terrains. L’autorité municipale fait la promotion de contexte, posséder un titre de propriété pour les rési-
droits fonciers égaux pour les hommes et les femmes. dents des quartiers informels serait important :
pour la plupart des ménages à faibles revenus, un titre
les protègerait des expulsions obligatoires et les encou-
PERFORMANCES ET RESPONSABILISATIONS ragerait à investir dans la réhabilitation de leur maison.
Les installations publiques s’améliorent par l’action
La problématique urbaine de la ville du Cap-Haïtien est individuelle et collective. L’adoption de ces nouvelles
liée à sa situation « d’enfermement » physique qui rend approches pourrait aider Haïti à faire des progrès sur
extrêmement difficile le réaménagement des espaces de les questions du droit de propriété.
vie. Penser urbanisme, c’est essayer de voir comment
donner à chacun le ou les moyens de vivre dans la ville. Avant le tremblement de terre, 60 % des gens louaient
Puisque le développement spatial est bloqué par les leur maison ou leur terre. La chute des revenus et l’aug-
mornes, et que tous les services sont au centre, il y a mentation des prix ne permettent désormais plus à ces
nécessité à équiper la ville. gens de payer leur loyer. Elles restent donc dans les
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camps installés suite à la catastrophe car ils continuent à ensuite sur les lieux pour estimer la maison en tenant
offrir l’eau gratuite, un service d’assainissement correct, compte des matériaux de construction et fournit enfin
des services médicaux, etc. La plupart des résidents des au résident un papier le déclarant propriétaire.
camps pourraient retrouver leur foyer, s’il y avait un
investissement de la mairie pour leur offrir une aide et La délocalisation d’habitants au sein de certains bidon-
des emplois suffisants pour leur permettre de payer les villes a été nécessaire afin d’étendre le réseau de canalisa-
loyers. Ces locataires ont tendance à être ignorés du pro- tion. Ces délocalisations se sont faites sans que les rési-
cessus de rétablissement des droits au logement. Mais il dents se soient vus offrir de nouveaux terrains pour être
y a eu quelques efforts à petite échelle pour aider ces relogés. Les résidents devant être délocalisés sont avertis
locataires. La Croix-Rouge a mis en œuvre un pro- à l’avance par lettre et par marquage de leur maison. Les
gramme pour les locataires, destiné à aider les gens à dédommagements se font par compensation financière.
sortir des camps, grâce à l’octroi d’une subvention ini- Il existe des zones non constructibles mais elles n’ont
tiale de 500 US$. Cela permettrait aux ménages de vivre jamais fait l’objet d’expulsion.
pendant trois ans sans nouveaux paiements. La Croix-
Rouge inspecte les unités pour s’assurer de leur sécurité.
Une évaluation systématique de l’efficacité du pro-
gramme de la Croix-Rouge pourrait fournir des infor-
mations essentielles pour le développement d’un pro-
gramme d’aide à grande échelle pour les locataires.
BIDONVILLES
Aucune loi ne protège les résidents des bidonvilles
contre l’expulsion car les terres ne sont pas enregistrées
à leur nom. Cependant, les résidents peuvent sécuriser
leur droit foncier et être considérés comme propriétaires
en payant la taxe de contribution foncière sur
les propriétés bâties. Pour ce faire, il faut se rendre à la
mairie pour déclarer sa maison. Un inspecteur vient Bidonvilles.
Le rôle d’agent
de développement
de la municipalité se limite
à l’octroi de permis
de fonctionnement.
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ENVIRONNEMENT
t "TTBJOJTTFNFOU MF SÏTFBV EBTTBJOJTTFNFOU ÏUBOU – Créer une ceinture verte autour de la ville et y
déficient, les eaux de pluie sont mal évacuées développer une activité agricole tout en proté-
entraînant des inondations et la persistance d’eau geant le plateau François.
stagnante qui participe à la prolifération de maladies
telles que la malaria et la typhoïde ;
t (FTUJPO EFT EÏDIFUT JM OFYJTUF BVDVO TJUF EF
décharge, les déchets jonchent les rues entraînant
le développement de maladies graves ;
t 1PMMVUJPOEFMBJSMBDFOUSBMFËNB[PVUJOTUBMMÏFTVS
le port pollue l’air de la ville historique à cause des
fumées qui s’en dégagent poussées par les vents
dominants.
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GESTION DES RISQUES DE CATASTROPHES
PROFIL URBAIN DU CAP-HAÏTIEN - GESTION DES RISQUES DE CATASTROPHES
Cap-Haïtien est une ville naturellement à risque de part de Nations unies pour le développement a permis à la
sa situation en bord de mer. La ville a déjà été frappée commune de mener des actions plus efficaces en matière
par de graves catastrophes dont un tremblement de de gestion des risques de catastrophes.
terre en 1842 qui a secoué le nord de l’île. Par la suite,
une inondation s’est produite en 1963 et plus récem- Les effets de ces catastrophes auraient pu être atténués
ment en novembre 2000 suite au passage du cyclone si la commune avait mis en place une campagne de
Georges. La ville est sous la menace constante de raz-de- prévention et de formation des populations. La popula-
marée, spécialement au niveau de la zone nan ranblè, tion est quand même informée des risques par l’inter-
dans la localité de Petite-Anse. Par ailleurs, la ville fait médiaire de l’Oxfam qui diffuse des informations sous
face à de sérieux risques de glissements de terrain forme de dépliants et du bureau de la protection civile
pendant les périodes de fortes pluies qui ont déjà fait de qui diffuse des spots à la télévision ou qui informe les
nombreux morts. populations directement sur le terrain à l’aide de méga-
phones. Tous les acteurs en matière de gestion des
Il n’existe pas de politique spécifique en matière de risques auraient besoin de renforcement des capacités
gestion des risques de catastrophes. Il existe, certes, un humaines et financières ainsi que de formations, parti-
bureau de la protection civile au niveau national, mais culièrement dans le domaine de la prévention et pour
la loi sur la protection civile n’a pas encore été votée au apprendre à mieux sensibiliser les populations. Il serait
parlement, et il n’a donc aucune légitimité dans ses également utile de les former sur les questions sanitaires
actions. Pour le moment, son rôle se borne à aider les de manière à pouvoir pallier à certains problèmes
mairies dans la réalisation de projets proposés par des post-catastrophes.
ONG. Les principaux partenaires sont : la Croix-Rouge,
les sapeurs-pompiers, l’Oxfam et les élus locaux. Pour
les institutions gouvernementales présentes dans la ville,
les ressources financières allouées aux projets pro- PRIORITÉS IDENTIFIÉES
viennent de l’État haïtien (ministère de l’Intérieur), via – Atténuer les risques liés à l’inondation de la zone
la mairie qui s’occupe du recouvrement, tandis que les de Petite-Anse (zone 5) et de Blue-Hill ;
autres organisations travaillent avec des financements
propres. Aucune forme de partenariat public-privé n’a – Prévenir les risques d’éboulement au niveau de la
été mise en place en matière de gestion de risques de Bande du Nord.
catastrophes. L’assistance technique reçue par le Fonds
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DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE LOCAL
Cap-Haïtien vit essentiellement des activités du secteur Le revenu annuel par habitant à l’échelle nationale
tertiaire, et particulièrement du secteur touristique s’élève à 5 462 gourdes. Mais, les disparités sont impor-
grâce au site de Labadie (plage, port de croisière). Mais tantes entre les régions. Ce revenu atteint 12 701 gourdes
la plus grande partie de la population travaille dans le dans la région de Port-au-Prince alors que dans les villes
secteur informel. Ce secteur emploi surtout les femmes de province il est de 5 616 gourdes et en milieu rural de
(62 %) et les migrants, nés hors de Port-au-Prince seulement 2 871 gourdes. Le revenu total des ménages
(78 %). Dans le secteur formel, les migrants repré- provient prioritairement de 3 sources : le revenu du
sentent 60 % des actifs dans le secteur public ou dans travail indépendant (36,6 %), le revenu de transfert
les entreprises privées. 27,8 % des actifs du milieu (25,7 %) et le revenu du travail salarié (20,6 %). Dans
informel n’ont jamais été scolarisés contre 10 % dans le l’ensemble, les autres types de revenu (de propriété,
secteur formel. Le salariat est marginal dans l’emploi autres revenus, autoconsommation et troc) totalisent
informel. L’emploi informel se distingue des emplois seulement 17,1 %. Le revenu du travail salarié existe
privés formels par une forte présence de personnes peu en milieu rural (9,1 %) contre 29,6 % dans
travaillant à leur propre compte. Plus des trois-quarts la région de Port-au-Prince où le revenu du travail
des actifs du secteur informel sont des travailleurs indé- indépendant atteint par ailleurs 32,7 % et le revenu
pendants contre 12 % seulement dans les entreprises de transfert, 30 %. L’autoconsommation est nulle
privées formelles. (0,1 %) dans l’aire métropolitaine alors qu’elle atteint
13,3 % dans les autres milieux urbains et 24,7 % en
6,6 % des unités informelles disposent d’un local spéci- milieu rural.
fiquement réservé à l’exercice de l’activité (marchés
publics, ateliers). Les autres se répartissent entre la voie Il apparaît que les revenus tirés des emplois informels
publique (37,8 %) et le domicile (55,7 %), là encore sont généralement plus faibles que ceux perçus dans
sans local spécifique dans la majorité des cas. La branche les emplois formels. 76 % de ses actifs occupés per-
d’activité dominante est le commerce (tous commerces çoivent des revenus inférieurs ou égaux au salaire mini-
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SERVICES URBAINS DE BASE
L’Avenue espagnole, une des principales artères du Cap-Haïtien, près du marché (© Rémi Kaupp, CC-BY-SA, Wikimedia Commons).
ÉTAT DES LIEUX DES SERVICES URBAINS Port-au-Prince achètent de l’eau. Les zones rurales ne
DE BASE sont pas très bien desservies et elles ne possèdent que
rarement des fontaines publiques. La recherche de l’eau
PROFIL URBAIN DU CAP-HAÏTIEN - SERVICES URBAINS DE BASE
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sans système de ventilation et d’évacuation des effluents. ACCÈS À L’ÉNERGIE
Par ailleurs, la vétusté et l’insuffisance des infrastruc-
tures de drainage rendent difficile l’écoulement des eaux L’Enquête budget-consommation des ménages, effec-
usées et des excrétas. La situation sanitaire très défi- tuée en 2000, estimait à 32,3 % le pourcentage de
ciente crée un environnement malsain et insalubre et ménages disposant d’une alimentation électrique à
pollue la nappe phréatique. Ainsi, les mauvaises condi- Haïti, et cela principalement dans la région de Port-au-
tions d’hygiène causées principalement par la non- Prince, où 94,7 % des ménages étaient desservis par
évacuation des eaux usées et la présence d’eaux sta- l’Électricité d’Haïti. L’organisme d’État évaluait à envi-
gnantes représentent une menace pour la santé de la ron 400 376, le nombre de résidences alimentées par le
population et, de ce fait, doivent constituer une priorité réseau au 28 octobre 2001. Dans le but de pallier à la
dans les prises de décisions d’aménagement et de déve- faiblesse de ce réseau, l’Électricité d’Haïti a passé, cou-
loppement durable. rant 2001, un contrat de service avec une firme privée.
Mais le fait d’être branché sur le réseau de l’Électricité
d’Haïti ne garantit pas pour autant l’accès à l’électricité.
Avec l’apport de la firme privée, la compagnie d’État
COLLECTE DES DÉCHETS SOLIDES
n’est à même de fournir qu’environ douze heures d’élec-
Les services publics de collecte des déchets solides sont tricité par jour dans les zones non prioritaires. Ainsi,
fournis par la mairie et par le ministère des Travaux 65,1 % des ménages branchés utilisent encore des
publics, transports et communications à travers son lampes à pétrole comme mode d’éclairage principal.
service métropolitain de collecte des résidus solides. Le
matériel et les moyens logistiques sont en quantité Ces problèmes se sont atténués avec l’installation, il y
nettement insuffisante pour remplir cette mission et a moins de deux ans, d’une centrale au mazout dans le
peu de dispositions institutionnelles ont été prises en cadre d’une coopération tripartite avec le Venezuela et
vue d’apporter une amélioration à la salubrité des villes. Cuba. La centrale a la capacité d’alimenter au moins
Le service formel de ramassage des ordures n’est présent 5 communes. Cependant, 2 problèmes empêchent
que dans les principales villes du pays mais il est très peu une satisfaction totale des usagers : l’approvisionne-
fonctionnel. Toutefois, des compagnies privées s’oc- ment en carburant qui se fait par la route alors que
cupent de collecter régulièrement les ordures ménagères l’usine a été positionnée sur le port pour que cela se
de leur clientèle. La mauvaise gestion des ordures ména- fasse par bateau, et la vétusté du réseau (plus de 40 %
gères pose de sérieux problèmes sanitaires. Les déchets des pertes d’énergie) privent plusieurs quartiers et
Décharge sauvage.
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SÉCURITÉ URBAINE
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PROFIL URBAIN DE MANAKARA
PROFIL URBAIN DU CAP-HAÏTIEN
Le profilage urbain consiste en une évaluation rapide des conditions de vie urbaine, afin de définir les actions à mener, en
identifiant les besoins prioritaires, sur le renforcement des capacités nécessaire et sur les réponses institutionnelles possibles
aux niveaux local et national. Le but de cette étude est de développer les politiques de réduction de la pauvreté urbaine aux
niveaux local, régional et national, à travers une évaluation des besoins et des mécanismes de réponse, et de contribuer à la
mise en œuvre à grande échelle des Objectifs du millénaire pour le développement. L’étude est basée sur l’analyse des données
existantes et sur une série d’entretiens avec toutes les parties prenantes, y compris les communautés et les institutions locales,
la société civile, le secteur privé, les partenaires au développement, les universitaires, etc. La consultation aboutit généralement
à un accord commun sur les priorités et sur leur développement à travers des campagnes de renforcement des capacités et
d’autres projets visant tous, à la réduction de la pauvreté urbaine. Ce profilage urbain est mis en œuvre dans 30 pays d’Afrique,
des Caraïbes et du Pacifique, offrant la possibilité de faire une analyse comparative entre ces différents pays. Une fois terminée,
cette série d’études pourra servir de base de réflexion aux autorités centrales et locales, aux acteurs urbains, ainsi qu’aux
bailleurs de fonds et aux agences d’aides extérieures.
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Tel: +254-20-7623120
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