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Correction de la question de synthèse n°2 Première 2008-2009

I. Travail préparatoire

1. En 1995, le prix du baril de brent était de 20$


En 2030, la consommation mondiale prévue est de 130 millions de barils par jour

2. Le marché du pétrole est un marché qui se rapproche du marché de cpp, car


o il a les 3 caractéristiques de la concurrence dite pure
• l’atomicité, c’est à dire qu’aucun agent économique (offreur ou demandeur) ne dispose d’un poids
suffisant sur le marché qui lui permette d’influencer son mode de fixation des prix : le plus gros
producteur est l’Arabie Saoudite dont le poids (12% de la production) n’est pas suffisant pour
déterminer le prix du marché (doc 2) . Quant aux consommateurs, ils sont des milliards au niveau
mondial (doc3)
• l’homogénéité du produit, c’est à dire que les produits sont substituables, ils ne se concurrencent que
par les prix, ils présentent les mêmes caractéristiques et qualités : quel que soit le lieu d’exploitation,
le pétrole est un produit relativement homogène(doc3)
• libre-entrée sur le marché, c’est à dire qu’il n’existe pas de barrière à l’entrée qui freine la
concurrence et empêche l’arrivée d’un produit sur le marché : les coûts d’entrée sur le marché,
notamment pour l’exploitation du pétrole conventionnel et à terre sont relativement bas (doc 3)

o les 2 de la concurrence parfaite:


• la transparence du marché, c’est à dire que l’information est gratuite et accessible à tous sans limite :
les techniques sont identiques puisque les bénéfices des producteurs de pétrole se rapprochent : « les
marges de raffinage tendent à fluctuer autour d’une moyenne » (doc 3)
• la mobilité parfaite des facteurs de production, c’est à dire qu’il n’existe pas de réglementations qui
entravent la liberté de déplacement du travail et du capital: en cas de hausse du prix du pétrole, l’offre
augmente

3. La phrase soulignée signifie que le pétrole est une ressource naturelle dont les quantités sont limitées :
l’offre est donc condamnée à diminuer. Dans ses conditions, plus les stocks de pétrole restants seront réduits, plus
l’offre sera faible, plus le prix sera élevé. Cela d’autant plus que la demande de pétrole progresse fortement en raison
de la croissance des pays émergents et des BRICs . On se retrouve donc bien dans la logique d’autorégulation du
marché de CPP : c’est la confrontation entre l’offre et la demande qui fixe le prix d’équilibre. Dans le cas du pétrole,
entre 1995 et 2004 L’OPEP a des capacités excédentaires (entre 6 et 10% de la demande mondiale) le prix du pétrole
est faible (aux alentours de 20 $ le baril). A partir de 2004 les capacités excédentaires chutent (de 10% en 2002 à 2%
en 2008) le prix progresse (de 20 à 160 $ le baril x 8). on note ainsi que quand la production des gisements en activité
chute( entre 2005 et 2010, la production des gisements en exploitation en 2005 est passée de 80 millions de barils par
jour à 60), alors que la consommation augmentait de 80 à 90 millions de barils (doc1 A), l’offre devient inférieure à la
demande, la flexibilité des prix conduit à une hausse du prix du brent qui est passé de 20 $ le baril à 120, soit une
multiplication par 6.Certes à court terme cela a conduit à la découverte de nouveaux gisements Mais dans le long
terme les découvertes seront insuffisantes (peak oil). Ainsi entre 2010 et 2030 l’écart entre la production et la demande
ne cesse de se creuser : la production chutant à 50 millions de barils (baisse de 40%) alors que la demande augmente
de 60 millions (hausse de 75 % ) le déséquilibre atteint donc en 2030 90 millions de barils , donc se traduira par une
séries de chocs de prix à la hausse.

4. Entre le 3 juillet et le 19 décembre 2008, le prix du baril du pétrole a diminué de 77%.Cela s’explique
par l’évolution divergente de l’offre et de la demande de pétrole à court terme : la demande de pétrole
diminue alors que l’offre augmente :
• La courbe de demande s’est déplacée vers la gauche du fait d’un élément imprévu : la récession économique
mondiale (due à la crise des subprimes)
o En effet, durant la période de croissance forte qui vient de se terminer, les agents économiques ont
eu besoin de pétrole pour produire, voyager, d’autant plus que le décollage ou le rattrapage des pays
en retard s’opérait rapidement, donc que leur demande de pétrole progressait rapidement et devenait
supérieure à l’offre
• En revanche, avec la période de récession que nous connaissons aujourd’hui, la demande de pétrole diminue
fortement : le prix influence relativement peu la demande de pétrole car l’élasticité-prix de la demande de
pétrole est très faible à court terme (rigidité de la demande au prix). L’offre devenant supérieure à la demande
les prix chutent
• Et même s’effondrent du fait du comportement de passager clandestin adoptée par les producteurs : face à la
baisse du prix du pétrole, malgré les demandes de l’OPEP, une partie des producteurs accroît sa production,
essayant de compenser la perte de bénéfice unitaire par une augmentation des quantités vendues. Cela produit
un effet pervers d’agrégation des comportements individuels .
Cette flexibilité du prix du pétrole assure donc une autorégulation du marché qui ramène à l’équilibre et assure
l’efficacité économique la plus forte selon les économistes libéraux : Cette baisse des prix permettra un retour de la
croissance : la baisse du prix du pétrole se traduisant dans les pays consommateurs par une hausse du pouvoir d’achat
des ménages et une réduction du coût des matières premières (consommation intermédiaire). Les entreprises, les
ménages peuvent alors investir et consommer davantage de biens et services ce qui relance la demande intérieure, crée
des débouchés pour les entreprises qui peuvent alors embaucher. A terme la reprise de croissance relance la demande
de pétrole donc assure un équilibre durable entre l’offre et la demande .

5. En réalité, dès le début du XX) siècle, le marché du pétrole n’a jamais été un marché de concurrence pure
et
parfaite car deux conditions essentielles font défaut :
• il n’ y a pas atomicité puisque le marché du pétrole est aux mains de quelques grands producteurs :marché
d’oligopole :
o jusqu’aux années 60, ce sont les « majors » du pétrole (les grandes compagnies occidentales (BP,
Exxon, etc)
o depuis 1970, les 11 Etats de l’OPEP
• il n’y a pas transparence de l’information , puisque l’information est verrouillée : les consommateurs, les pays
demandeurs ne connaissant jamais réellement les stocks et les capacités de production des producteurs, mais
aussi les coûts de production.

Cette situation d’oligopole s’explique par la concentration horizontale menée par les intervenants. Dans
ce cas, ceux-ci rachètent des entreprises ayant la même activité (croissance externe) ou opèrent un
stratégie d ecroissance interne (découverte de nouveaux gisements).Cette opération doit accroître leurs
profits par le biais de plusieurs mécanismes :
• comme leur poids sur le marché est important, ils peuvent influencer en partie le prix : on estime
ainsi qu’en cpp, le prix du pétrole devrait être de 10$ pour un baril
• en se concentrant sur une seule activité, ils peuvent utiliser leurs investissements de recherche-
développement sur une quantité produite plus grande. Ils bénéficient alors d’économies d’échelle, ce
qui leur permet de réduire le coût moyen unitaire

6. L’Arabie saoudite influence fortement le marché du pétrole puisque, selon R.Mabro, l’Arabie Saoudite
est
capable de déterminer en grande partie le prix du pétrole : « l’Arabie Saoudite fixe les deux premiers chiffres du
pétrole avant la virgule. On n’est donc plus en cpp , puisqu’un producteur par son poids sur le marché est capable
d’influencer les conditions de celui-ci. C’est pour cela que l’Arabie Saoudite est qualifiée de « banque centrale du
pétrole ».Elle a pour le pétrole le même rôle que la Banque Centrale pour la monnaie : elle régule la quantité de
pétrole en circulation ; c’est elle qui en dernier ressort décide de la quantité de pétrole offerte sur le marché. Cette
forte influence de l’Arabie Saoudite s’explique par :
• un poids très important dans la production mondiale de pétrole : l’Arabie Saoudite produit un quart du pétrole
mondial
• dues à des réserves de pétroles importantes
• et facilement accessibles (grande flexibilité de la production à court terme )
Ainsi, si l’Arabie Saoudite veut faire baisser le prix du pétrole, elle augmente son offre en puisant dans ses gisements
dont la mise en service est peu coûteuse. Au contraire, si elle veut une hausse des prix, elle réduit sa production. Elle
agit ainsi en fonction de son intérêt personnel : situation sous-optimale : prix plus élevé , quantités plus réduite qu’en
CPP.

7. La rente est la différence entre le prix du pétrole et le coût marginal du pétrole, c’est-à-dire le coût d’une
unité de pétrole extraite supplémentaire :
• Le prix du pétrole est influencé par l’OPEP qui cible un éventail de prix suffisamment élevé pour maximiser
sa rentabilté, pas trop élevé pour limiter l’innovation ou les énergies alternatives
• Mais leurs coûts de production sont très différents : dans le Golfe persique, la production d’un baril coûte
2$,ailleurs au maximum entre 5 et 6 $.Ces différences de coût de production s’expliquent tout simplement par
les difficultés différentes d’exploitation des gisements : ils sont plus facilement accessibles sur terre que dans
les forages off-shore de la mer du Nord.
• Ainsi, plus le coût marginal de production d’un baril de pétrole est faible, et plus le prix est élevé ,plus la
rente différentielle est forte : avec un coût marginal de 6$ et un prix de 40 $ aujourd’hui (mais de 147 $ prix
maximum constaté en 2008) la rente différentielle par baril est de 34$ aujourd’hui et culminait à 141 $ en
2008
• Le dindon de la farce est le consommateur de pétrole : pour chaque hausse de 10 $ du baril les consommateurs
du monde entier doivent sortir de leur poche un milliard de $ supplémentaires .

II. Question de synthèse

Dans un communiqué publié Jeudi 12 février 2008, le pétrolier français Total annonce avoir dégagé en 2008
13,9 milliards d'euros, ce qui correspond au plus gros profit jamais réalisé par un groupe français, grâce aux
prix élevés du pétrole brut, et malgré un recul de son activité au 4e trimestre.
L’explication avancée par Total pour expliquer l’explosion de ses bénéfices est l’augmentation du prix du
pétrole dont il ne serait absolument pas responsable : le prix du pétrole aurait augmenté tout simplement du
fait de la hausse de la demande. En effet, Total ne pourrait pas influencer les conditions du marché du
pétrole, car en apparence, le marché du pétrole réunit les 5 conditions de la cpp, ce qui assure
l’autorégulation de ce marché et permet la croissance la plus forte.
En réalité, l’augmentation du prix du pétrole ne s’explique pas seulement par une augmentation de la
demande supérieure à celle de l’offre : ainsi, « on est loin des prix de concurrence pure et parfaite. Ces
derniers seraient d’environ 10$ pour un baril »( doc 3), en 2008, le prix du baril était de 120$( doc 1A).Le
marché du pétrole n’est donc pas un marché de cpp : c’est un marché dominé par quelques grands
intervenants qui ont mis en place des stratégies de concurrence imparfaite afin de manipuler les prix à leur
profit

A. Le marché du pétrole est un marché de cpp ce qui assure équilibre et croissance

Même si le marché de cpp n’existe pas dans la réalité , certains marchés s’en rapprochent : c’est le cas du marché du
pétrole

1. Le marché du pétrole semble réunir les 5 conditions de la cpp

a. Les 3 de la concurrence pure

Le marché du pétrole réunit ainsi les 3 caractéristiques de la concurrence dite pure.


• La première est l’atomicité :aucun agent économique (offreur ou demandeur) ne dispose d’un poids
suffisant sur le marché qui lui permette d’influencer son mode de fixation des prix .Ainsi, le plus
gros producteur est l’Arabie Saoudite dont le poids (12% de la production) n’est pas suffisant pour
déterminer le prix du marché (doc 2) . Quant aux consommateurs, ils sont des milliards au niveau
mondial (doc3)
• La deuxième hypothèse est l’homogénéité du produit, c’est à dire que les produits sont substituables,
ils ne se concurrencent que par les prix, ils présentent les mêmes caractéristiques et qualités : quel
que soit le lieu d’exploitation, le pétrole est un produit relativement homogène (doc3) .
• la dernière caractéristique est la libre-entrée sur le marché ;il n’existe pas ainsi de barrière à l’entrée
qui freine la concurrence et empêche l’arrivée d’un produit sur le marché : les coûts d’entrée sur le
marché, notamment pour l’exploitation du pétrole conventionnel et à terre sont relativement bas (doc
3).

b. Les 2 de la concurrence parfaite

Les deux conditions de la concurrence parfaite sont aussi vérifiées .


• La transparence du marché d’abord : l’information est ainsi gratuite et accessible à tous sans limite ; les
techniques sont identiques puisque les bénéfices des producteurs de pétrole se rapprochent : « les marges de
raffinage tendent à fluctuer autour d’une moyenne » (doc 3)
• La mobilité parfaite des facteurs de production, ensuite :il n’existe pas de réglementations qui entravent la
liberté de déplacement du travail et du capital ; en cas de hausse du prix du pétrole, l’offre augmente

2. Et fonctionne donc comme un marché de cpp, ce qui assure équilibre et


croissance

Comme le marché du pétrole est un marché de cpp, il fonctionne comme celui-ci :le marché du pétrole a des capacités
d’autorégulation qui assure un équilibre durable et de la croissance

a. Le marché du pétrole a des capacités d’autorégulation

Grâce à la flexibilité du prix, c’est-à-dire sa capacité à varier pour ramener le marché à l’équilibre, le marché du
pétrole ne peut être en déséquilibre durable .Il peut certes exister des déséquilibres temporaires, mais ils seront
résorbés par les évolutions du prix.

i. A court terme

Cette flexibilité des prix assurant l’autorégulation explique ainsi les fortes variations de prix observés depuis 5 ans.
Ainsi, entre 2003 et 2008, le prix du baril du pétrole a été multiplié par 5 passant de 20$ à 100$. Car, durant la
période de croissance forte qui vient de se terminer, les agents économiques ont eu besoin de pétrole pour produire,
voyager, d’autant plus que le décollage ou le rattrapage des pays en retard s’opérait rapidement. La demande de
pétrole progressait rapidement et devenait supérieure à l’offre.
En revanche, entre le 3 juillet et le 19 décembre 2008, le prix du baril du pétrole a diminué de 77%.Cela s’explique
par l’évolution divergente de l’offre et de la demande de pétrole : la demande de pétrole diminue alors que l’offre
augmente. La courbe de demande s’est déplacée vers la gauche du fait d’un élément imprévu : la récession
économique mondiale. Comme le prix influence relativement peu la demande de pétrole car l’élasticité-prix de la
demande de pétrole est très faible à court terme (rigidité de la demande au prix, la demande chute fortement. L’offre
devient supérieure à la demande les prix chutent Et même s’effondrent du fait du comportement de passager
clandestin adoptée par les producteurs : face à la baisse du prix du pétrole, malgré les demandes de l’OPEP, une partie
des producteurs accroît sa production, essayant de compenser la perte de bénéfice unitaire par une augmentation des
quantités vendues. Cela produit un effet pervers d’agrégation des comportements individuels .
On se retrouve donc bien dans la logique d’autorégulation du marché de CPP : c’est la confrontation entre l’offre et la
demande qui fixe le prix d’équilibre et qui permet de revenir à un équilibre entre offre et demande de pétrole

ii. A long terme

Certes à court terme la hausse du prix du pétrole conduit à la découverte de nouveaux gisements : grâce aux gisements
découverts entre 2005 et 2013, la production de pétrole devrait passer de 80 à 95 millions de barils par jour entre 2005
et 2013. Mais dans le long terme les découvertes seront insuffisantes (peak oil). Ainsi entre 2010 et 2030 l’écart entre
la production et la demande ne cesse de se creuser : la production chutant à 50 millions de barils (baisse de 40%) alors
que la demande augmente de 60 millions (hausse de 75 % ) le déséquilibre atteint donc en 2030 90 millions de barils ,
donc se traduira par une séries de chocs de prix à la hausse.
Cette évolution tient à la particularité du pétrole : c’est une ressource non renouvelable dont les quantités seront à
terme limitées ; l’offre est donc condamnée à diminuer. Dans ses conditions, plus les stocks de pétrole restants seront
réduits, plus l’offre sera faible, plus le prix sera élevé.. Dans le cas du pétrole, on note bien une baisse de la production
des gisements, qu’ils soient de découvertes anciennes ( production des gisements en exploitation au 1° janvier 2005)
ou futures ( production des gisements développés de 2005 à 2013). Ainsi, entre 2005 et 2010, la production des
gisements en exploitation en 2005 est passée de 80 millions de barils par jour à 60, alors que la consommation
augmentait de 80 à 90 millions de barils (doc1 A).
Cette augmentation des prix est positive car elle permettra d’assurer un équilibre à long terme entre offre et demande
de pétrole. Les consommateurs sont des homo oeconomicus qui opèrent un calcul coût-bénéfice : face à
l’augmentation du prix, les entreprises, les Etas vont chercher des méthodes de production moins gourmandes en
pétroles, vont innover pour trouver des substituts. La demande à terme diminuera donc.

b. Qui assure une situation optimale

Cette flexibilité du prix du pétrole assure donc une autorégulation du marché qui ramène à l’équilibre et assure
l’efficacité économique la plus forte selon les économistes libéraux : Cette baisse des prix permettra un retour de la
croissance : la baisse du prix du pétrole se traduisant dans les pays consommateurs par une hausse du pouvoir d’achat
des ménages et une réduction du coût des matières premières (consommation intermédiaire). Les entreprises, les
ménages peuvent alors investir et consommer davantage de biens et services ce qui relance la demande intérieure, crée
des débouchés pour les entreprises qui peuvent alors embaucher. A terme la reprise de croissance relance la demande
de pétrole donc assure un équilibre durable entre l’offre et la demande.
Le marché du pétrole est donc un optimum de Pareto, puisqu’il assure la satisfaction maximale des agents :
consommateurs ou producteurs

Le marché du pétrole semble donc remplir les 5 conditions de la cpp ce qui assure un équilibre durable et une
efficacité forte : l’augmentation du prix du pétrole permettrait d’économiser une ressource rare et inciterait les acteurs
économiques à innover pour trouver des substituts au pétrole.

B. En réalité, ce n’est pas le cas

Or en réalité, le prix du pétrole n’est pas déterminé par la confrontation de l’offre et de la demande de pétrole.
« Selon une boutade attribuée à Robert Mabro,,l’Arabie et le marché se partagent, pour moitié chacun, la
détermination du prix du brut : au premier les deux premiers chiffres avant la virgule, au second les deux chiffres
suivants » .Le marché du pétrole n’est donc pas en concurrence pure et parfaite ; il ne l’ a jamais été car les gros
producteurs ont toujours influencé le marché pour fixer le prix à leur avantage

1. Le marché du pétrole n’est pas en concurrence pure et parfaite

En effet, « les producteurs se sont toujours organisés pour restreindre l’offre et pour verrouiller
l’information. » ( doc 3 ). Ainsi, dès l’origine deux conditions ont fait défaut. I l n y a pas atomicité puisque le
marché du pétrole est aux mains de quelques grands producteurs. On est donc sur un marché d’oligopole :jusqu’aux
années 60, ce sont les « majors » du pétrole (les grandes compagnies occidentales (BP, Exxon, etc) , depuis 1970, les
11 Etats de l’OPEP qui produisent près de 50 % du pétrole mondial ( Arabie Saoudite, Irak, EAU, Koweit, Iran , doc
3) et à l’intérieur l’Arabie Saoudite qui a un poids prépondérant : 25 % de la production, doc 3) . « On est donc passé
de « Dallas, ton univers impitoyable » à « Ryad, ton univers sans pitié »
La transparence de l’information n’est pas non plus respectée , puisque l’information est verrouillée : les
consommateurs, les pays demandeurs ne connaissant jamais réellement les stocks et les capacités de production des
producteurs, mais aussi les coûts de production.

2. Du fait de stratégies de concurrence imparfaite

Cette situation d’oligopole provient des stratégies même des agents intervenants sur le marché pour sortir de la cpp.
Dès le début du XX° siècle, les compagnies pétrolière ont mis en place des stratégies de concentration
horizontale. Elles ont racheté des entreprises ayant la même activité (croissance externe) ou opéré une
stratégie de croissance interne (découverte de nouveaux gisements).Cette opération permettait d’ accroître
leurs profits par le biais de deux mécanismes :
• Comme le nombre de concurrents a diminué leur poids sur le marché est important, ils peuvent
influencer en partie le prix : on estime ainsi qu’en cpp, le prix du pétrole devrait être de 10$
pour un baril .
• Le second facteur est qu’en se concentrant sur une seule activité, ils peuvent utiliser leurs
investissements de recherche-développement sur une quantité produite plus grande. Ils
bénéficient alors d’économies d’échelle, ce qui leur permet de réduire le coût moyen unitaire.
Aujourd’hui, c’est l’Arabie saoudite qui joue ce rôle de fixateur du prix du pétrole. Selon R.Mabro, l’Arabie
Saoudite est capable de déterminer en grande partie le prix du pétrole : « l’Arabie Saoudite fixe les deux premiers
chiffres du pétrole avant la virgule. On n’est donc plus en cpp , puisqu’un producteur par son poids sur le marché est
capable d’influencer les conditions de celui-ci. C’est pour cela que l’Arabie Saoudite est qualifiée de « banque
centrale du pétrole ».Elle a pour le pétrole le même rôle que la Banque Centrale pour la monnaie : elle régule la
quantité de pétrole en circulation ; c’est elle qui en dernier ressort décide de la quantité de pétrole offerte sur le
marché. Cette forte influence de l’Arabie Saoudite s’explique par un poids très important dans la production mondiale
de pétrole : l’Arabie Saoudite produit un quart du pétrole mondial , dues à des réserves de pétroles importantes et
facilement accessibles (grande flexibilité de la production à court terme )

3. Visant à manipuler le prix du pétrole au profit des pays producteurs et des


compagnies pétrolières (les majors)

Ainsi, si l’Arabie Saoudite veut faire baisser le prix du pétrole, elle augmente son offre en puisant dans ses gisements
dont la mise en service est peu coûteuse. Au contraire, si elle veut une hausse des prix, elle réduit sa production. Elle
agit ainsi en fonction de son intérêt personnel ce qui conduit à une situation sous-optimale : le prix est plus élevé, les
quantités plus réduites qu’en CPP.

a. Une amélioration de la situation des pays producteurs et des majors

Cette situation augmente les bénéfices des pays producteurs : ainsi, « dans un pays comme la Norvège, l’Etat engrange
depuis une décennie des revenus pétroliers très élevé » ( doc 3), car l’augmentation du prix crée une rente qui est la
différence entre le prix du pétrole et le coût marginal du pétrole, c’est-à-dire le coût d’une unité de pétrole extraite
supplémentaire.
D’un côté, le prix du pétrole est influencé par l’OPEP qui cible un éventail de prix suffisamment élevé pour maximiser
sa rentabilité mais pas trop élevé pour limiter l’innovation ou les énergies alternatives. D’un autre côté , less coûts de
production sont très différents : dans le Golfe persique, la production d’un baril coûte 2$,ailleurs au maximum entre 5
et 6 $.Ces différences de coût de production s’expliquent tout simplement par les difficultés différentes d’exploitation
des gisements : ils sont plus facilement accessibles sur terre que dans les forages off-shore de la mer du Nord.
Ainsi, plus le coût marginal de production d’un baril de pétrole est faible, et plus le prix est élevé ,plus la rente
différentielle est forte : avec un coût marginal de 6$ et un prix de 40 $ aujourd’hui (mais de 147 $ prix maximum
constaté en 2008) la rente différentielle par baril est de 34$ aujourd’hui et culminait à 141 $ en 2008. Cette rente est
partagée par les pays qui disposent du sous sol avec les majors qui prospectent et exploitent le pétrole , le raffine . On
comprend alors l’explosion des profits des groupes (cf total en accroche de l’introduction)

b. Au détriment des pays consommateurs

Le dindon de la farce est alors le consommateur de pétrole : pour chaque hausse de 10 $ du baril les consommateurs
du monde entier doivent sortir de leur poche un milliard de $ supplémentaires (doc3). Cette situation est
caractéristique de tout monopole ou oligopole : « D’où l’expression américaine « robber barons » (les
barons voleurs), qui date de l’époque des grands trusts de la fin du XIXe siècle. »
Le problème est que le pétrole est une matière première indispensable qui va toucher principalement les pays
les pauvres qui ne pourront entamer de processus de croissance.

Même si le marché du pétrole présente quelques caractéristiques du marché de cpp, notamment l’homogénéité du
produit, il n’en est pas un car il lui manque la principale condition : l’atomicité. En effet, depuis son origine, quelques
grands intervenants ont un poids très important sur ce marché et peuvent influencer le prix à leur profit au détriment
des consommateurs : au début du XX° siècle, c’étaient les 7 sœurs, aujourd’hui c’est l’Arabie Saoudite.
Cette situation est préjudiciable tant du point de vue des pays producteurs que des pays consommateurs du fait de la
particularité du pétrole : c’est une ressource rare non renouvelable. D’un côté les pays producteurs engrangent des
bénéfices énormes qui leur permettent comme l’Arabie Saoudite ou les Emirats Arabes Unis d’engranger des rentes et
d’avoir un PIB/hab très élevé. Mais ces pays ne se préoccupent pas suffisamment de se reconvertir : le jour où leurs
gisements de pétrole seront totalement exploitées, ils n’auront plus aucune source de revenus. Les pays
consommateurs, de leur côté, ne font pas assez d’efforts pour remplacer le pétrole qui reste la matière première
indispensable pour assurer de la croissance. Or les quantités de pétrole sont limitées. Se pose alors le problème du
développement durable : comment assurer la satisfaction de nos besoins actuels sans empêcher celle des générations
futures ?

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