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L’INTERVIEW

HANS-RUDOLF MERZ
«Les conditions cadre
doivent être améliorées»
Dans cet entretien exclusif accordé à Banque & Finance, le conseiller fédéral Hans-Rudolf
Merz, chef du Département fédéral des finances, réagit à la «stratégie place financière
2015» développée par les milieux bancaires (voir page 88). Il fait également le point sur les
grands chantiers qu’il a ouverts en matière fiscale, et relève les progrès accomplis au cours
de la dernière législature.
qu’il n’est pas encore. Pour l’heure, il repré- rait et l’on s’attacherait de nouveaux sujets
Propos recueillis par sente simplement ce que l’on appelle un d’imposition, de nouvelles professions liées
Olivier VACHERAND et
«master plan», même si, naturellement, il à la place financière suisse.
Marian STEPCZYNSKI
contient déjà les grandes lignes de ce qui va
en sortir. En novembre ou en décembre, B&F: Globalement, le calcul des milieux
nous aurons de premières discussions avec financiers consiste à obtenir, via un allége-
Banque & Finance: Dans le cadre de leur les représentants des milieux bancaires. A ment de la charge fiscale (ou en tout cas
«stratégie place financière 2015», les cette occasion, je ferai le tour d’horizon des en évitant de l’étendre à de nouveaux
milieux bancaires helvétiques réclament divers moyens envisageables pour soutenir sujets fiscaux), un élargissement de l’as-
de nombreux allégements en matière de cette place financière. siette fiscale, autrement dit à augmenter le
fiscalité. Comment réagissez-vous face à nombre de contribuables, de manière à
ce genre de pressions? B&F: Les demandes sont surtout de nature éviter que les réductions d’impôts n’alour-
HANS-RUDOLF MERZ: Je crois en effet que les fiscale… dissent les déficits. Il n’empêche que si
conditions cadre doivent être améliorées en H.-R.M.: Il s’agit bien entendu d’un inven- l’on considère l’évolution budgétaire sur la
ce qui concerne la place financière, qui taire. Si j’avais été à la place des auteurs de longue période, on doit convenir que la
compte tout de même parmi les plus impor- ce rapport, je l’aurais rédigé de la même Confédération a vraiment de la peine à
tantes du monde. Dans le passé, nous avons manière. On verra bien ce qu’il en ressor- régler son problème de dette publique. Par
parfois manqué l’occasion de favoriser tira. Certaines propositions sont d’ailleurs conséquent, si toutes les revendications de
l’introduction de nouveaux produits finan- déjà en chantier, puisque l’on a longuement la place financière étaient satisfaites, ne
ciers, de sorte que nous avons perdu discuté, par exemple, de la question du risquerait-on pas de retomber dans les
quelques marchés, comme celui des fonds, droit de timbre. Il s’agit là en effet d’une déficits?
dont d’autres pays ont su profiter. C’est à cet imposition nuisible, que l’on a d’ailleurs H.-R.M.: Tout à fait. C’est la raison pour
égard qu’il convient désormais d’améliorer la déjà abaissée en deux étapes, et je conti- laquelle il faut établir des priorités. Et je
situation. Il y a quelques années, j’avais eu nuerai sur cette voie. Quant à la question, discuterai précisément de ces priorités
des contacts avec les dirigeants de l’Union plus délicate, de l’impôt anticipé, il est diffi- avec les représentants de la place finan-
de Banques Suisses. Je leur avais dit que le cile en l’état d’en dire quelque chose. Sur ce cière. Je mentionnerai d’ailleurs également
jour où les milieux bancaires seraient en point-là, je ne vois pas vraiment des résul- la question de l’imposition des bénéfices. Il
mesure de nous indiquer ce qu’ils veulent tats. Pour ce qui touche en revanche à faut cependant ajouter encore une chose.
exactement, comment ils entendent se posi- l’introduction de nouveaux véhicules de La première réforme de l’imposition des
tionner en ce qui concerne les produits et les placement comme les hedge funds, nous entreprises a été une réussite. Nous avions
marchés, alors il appartiendra à la Confé- devrons à mon avis étudier activement la pris en compte une diminution des recettes
dération d’aménager des conditions cadre et possibilité de les intégrer dans notre de 400 millions. Or, ce qui s’est passé
de prévoir les mesures d’accompagnement système fiscal. Personnellement, je salue- ensuite, c’est que le nombre des holdings en
nécessaires à l’amélioration de la situation rais tout progrès dans cette direction, car il Suisse a augmenté pratiquement de 50%.
de la place financière. s’agirait d’un segment nouveau pour notre D’autre part, le produit de l’imposition des
Je viens de prendre connaissance de ce marché financier. Il ne s’agirait en l’occur- personnes morales a augmenté deux fois
rapport, qui me plaît bien. A présent, il rence ni d’un abaissement ni d’un allége- plus vite que la croissance du produit inté-
s’agit d’approfondir le sujet. D’abord en le ment de l’imposition, puisque celle-ci rieur brut. C’est pour moi la preuve que
convertissant en une véritable stratégie, ce n’existe pas encore. En revanche, on attire- cette réforme s’est avéré un succès. Un

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grand succès même, car nous avons pu concerne comme vous le savez l’imposition blème, puisque plusieurs pays européens
attirer de nouveaux sujets d’imposition, et partielle des dividendes, et introduit une l’appliquent également. Plus généralement,
les contribuables existants ont pu réaliser série de mesures en faveur de l’entreprise le dialogue – et non la négociation – avec
des bénéfices plus élevés. Il faut toujours, elle-même, avec notamment un allégement l’Union européenne doit commencer par
quand on procède à des allégements du droit de timbre et une réduction de l’im- une discussion sur les questions de philo-
fiscaux, en cibler les effets, qu’il s’agisse de position des bénéfices. Elle inclut enfin une sophie. Au préalable toutefois, je tiens à
l’imposition de l’énergie, de l’immobilier, de série de simplifications administratives, en rappeler que l’accord de libre-échange de
cas par exemple de transfert d’immeubles de 1972 n’est absolument pas applicable, car il
la fortune commerciale à la fortune privée, et ne contient aucune mention touchant à la
«Je suis convaincu que vice versa. Là, nous sommes convaincus que fiscalité. La base légale est donc très faible
le taux unique de TVA serait ces mesures auront du succès. pour l’Union européenne. A part cela, bien
sûr, il y a la politique. Je constate par
la solution la meilleure B&F: Envisagez-vous par ailleurs des modifi- exemple que la politique de l’Union euro-
pour ce pays» cations du régime des forfaits fiscaux? péenne en matière d’aides publiques diffère
H.-R.M.: Non, pas du tout. Les cantons tien- totalement de notre approche. Nous ne
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nent à ce système. Il concerne des per- sommes pas membres à 100% du marché
sonnes riches, qui n’ont pas de revenus en intérieur européen; nous ne le sommes que
Suisse, ou dont il serait de toute manière dif- partiellement, à hauteur des 17 accords
la santé, de l’éducation, etc. Si l’on n’a pas la ficile d’établir d’où ces revenus provien- bilatéraux. Dès lors, nous ne sommes pas en
preuve que l’objectif visé pourra être nent. Considérez simplement le cas des mesure d’influencer les décisions prises à
atteint, il vaut mieux s’abstenir, ou prendre sportifs qui participent à des compétitions l’intérieur de ce marché, et n’avons rien à
d’autres mesures. dans une vingtaine de pays différents, et qui dire lorsque l’UE admet, et soutient même
peuvent bien souvent obtenir des déduc- dans les faits, un système d’aides publiques,
B&F: Pensez-vous sérieusement que l’on tions fiscales pour la rémunération de leur
puisse estimer à l’avance l’effet d’une staff. Comment, par ailleurs, traiter fiscale- «Pour ce qui touche à
mesure fiscale? Au fond, vous êtes en ment les revenus tirés de la publicité ou du
quelque sorte partisan de la «courbe de sponsoring. Bref, tout cela serait très com- l’introduction de nouveaux
Laffer»! pliqué, tant les systèmes fiscaux diffèrent véhicules de placement
H.-R.M.: (rires). Non, comme je viens de d’un pays à l’autre. Sans compter qu’il serait
vous le dire, nous avons en l’occurrence la pour nous extrêmement difficile de remon- comme les hedge funds,
preuve que cette mesure a eu un réel ter aux sources de ces revenus. Raison pour nous devrons étudier
succès. Nous nous trouvons aujourd’hui, laquelle cette solution forfaitaire s’est
en matière d’imposition, sur une autoroute imposée. Bien entendu, le coefficient multi- activement la possibilité
à trois voies. La première est celle de plicateur doit être d’au moins un facteur 5, de les intégrer dans notre
l’imposition des personnes physiques, la ce qui a maintenant été confirmé par la
deuxième, celle des personnes morales, et Conférence des directeurs cantonaux des système fiscal»
la troisième, la TVA. Sur chacune de ces finances, qui a d’ailleurs salué ce système à HANS-RUDOLF MERZ
voies, nous avons quelques projets pour l’unanimité.
l’avenir. En ce qui concerne l’imposition des Cela étant, l’imposition forfaitaire ne
personnes physiques, nous avons mainte- concerne au total que 4000 personnes en
nant les mesures immédiates, pour l’imposi- Suisse. Et ce nombre ne devrait pas en dérogeant à coups d’exceptions au prin-
tion des couples mariés à double revenu. A s’accroître. Il faut veiller à ce qu’un tel cipe de l’interdiction. Tandis que notre
partir du 1er janvier de l’année prochaine, un système ne s’applique qu’aux personnes système se base plutôt sur des incitations
allégement de 2500 francs est prévu pour qui se trouvent dans ce genre de situation, fiscales. Nous avons naturellement aussi
tous les couples mariés, et j’espère – j’en et à elles seules. des aides publiques…
suis même certain – qu’à ce moment-là les
femmes demeureront dans la vie profes- B&F: Les pressions internationales, celles B&F: …dans l’agriculture, notamment!
sionnelle, ou y entreront. de l’Union européenne en particulier, qui H.-R.M.: Oui, mais dans ce domaine, c’est
s’exercent à l’encontre de ce que l’on vrai des deux côtés. De manière générale, je
B&F: Il y a là une incitation à travailler… pourrait appeler les «solutions fiscales le répète, notre approche est différente.
H.-R.M.: …j’en suis certain. Nous avons favorables» accordées en Suisse à Quand il s’agira, au début du mois de
estimé à 50 millions de francs l’augmentation certaines catégories de contribuables, novembre, de nouer ce dialogue, je me per-
des recettes qui en découlera. S’agissant des sont-elles de nature à faire plier la Suisse, mettrai de centrer tout d’abord la discus-
personnes morales, le constat est le même. un jour? sion sur ces questions philosophiques, et
Comme je l’ai mentionné à l’instant, la pre- H.-R.M.: (rires). C’est difficile à dire. de montrer que nous avons un système
mière réforme a été un grand succès. La S’agissant de l’imposition forfaitaire, je ne complètement différent de soutien à notre
deuxième, j’espère, le sera aussi. Elle peux que remarquer qu’il n’y a pas de pro- économie. Je mettrai en évidence le fait que

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l’UE ne peut pas nous considérer comme
partie intégrante de son système, tout
comme, à l’inverse, le fait que nous n’avons
aucune possibilité d’influencer l’évolution
du système fiscal de l’UE.

B&F: Vous demanderez en somme l’applica-


tion de la règle de la réciprocité.
H.-R.M.: Voilà. Dans le rapport que nous
avons préparé et qui sera présenté avant le
début de ce dialogue, nous démontrons
clairement que le système européen d’aides
d’Etat, très étendu, et qui porte chaque
année sur des milliards, est fondamentale-
ment de nature discrétionnaire, puisque ce
sont les dirigeants européens qui décident
entre eux de la légalité de ces subsides.

B&F: Ne trouvez-vous pas que certains


cantons sont allés un peu loin dans la sous-
enchère fiscale?
H.-R.M.: Ils se sont peut-être placés sous la
pression de leurs voisins. Mais cette question «Le droit de timbre est une imposition nuisible,
est vraiment typique de notre système fiscal,
qui comporte vingt-six systèmes fiscaux diffé- que l’on a d’ailleurs déjà abaissée en deux étapes,
rents, plus celui de la Confédération. Chaque et je continuerai sur cette voie»
canton a sa propre constitution, sa propre loi
sur les contributions publiques, et chacun HANS-RUDOLF MERZ
connaît l’institution du referendum. C’est
donc au peuple de se prononcer sur l’oppor-
tunité de financer telle ou telle dépense.
L’imposition sert uniquement à financer les diant plusieurs variantes. Evidemment, si B&F: Les fonds que la Confédération pro-
tâches publiques, et rien d’autre. vous devez trouver un compromis entre jette de mettre à disposition des projets
26 cantons dont certains, comme le mien, d’agglomération suscitent beaucoup de
B&F: La critique selon laquelle la péréqua- Appenzell, n’ont pas à affronter les mêmes convoitises… La Confédération va-t-elle
tion financière entre les cantons permet à défis que Genève, qui est tout de même la réussir à satisfaire tout le monde?
certains d’entre eux d’abaisser leurs Genève internationale, c’est difficile. A la H.-R.M.: (rires) Non, je ne le crois pas. Si on
barèmes pour ensuite mieux profiter de fin, il a fallu trouver des critères, y compris additionne les demandes, on multiplie par
l’argent des autres ne vous paraît pas pour ce qui concerne le traitement des fron- 10 les 3,5 milliards à disposition, donc on
pertinente? taliers, car il n’y a pas que Genève qui se n’y arrivera pas. Mais on parviendra certai-
H.-R.M.: La réforme de la péréquation avait trouve dans cette situation, mais il y a aussi nement à fixer des priorités. Je rappelle que
précisément pour objectif, entre autres, de Bâle-Ville, Bâle-Campagne, le Tessin, ou la première autoroute construite en Suisse
corriger ce biais. Savoir que l’on ne prend encore St-Gall avec l’Autriche. C’est la l’a été entre Genève et Lausanne, à l’occa-
plus seulement en considération le critère raison pour laquelle nous en avons longue- sion de l’Exposition nationale de 1964. Ce
de la charge fiscale, mais que l’on prend ment discuté. fut très bien ainsi, car il faut toujours com-
comme base l’indice de la capacité finan- De son côté, le canton de Vaud se trouve mencer par les minorités: si on les soigne,
cière. C’est un changement de perspective. dans une situation favorable, puisqu’il a on renforce la cohérence du pays. Mais,
connu un redressement formidable, et pour ma part, je commence évidemment
B&F: Avez-vous un peu de compréhension compte à présent parmi les membres de la par regarder les chiffres. Si le trafic
pour les Romands, notamment les Genevois classe supérieure. La conséquence qui s’en- démontre qu’entre deux villes l’intensité du
et les Vaudois, qui s’indignent de cette suit est qu’il est devenu payeur, au lieu trafic est supérieure à celle observée
nouvelle péréquation qu’ils jugent profondé- d’être receveur. Pour les finances d’un ailleurs, cela donne déjà un premier indice
ment injuste à leur endroit? canton, cela fait évidemment une grande sur la manière dont il convient d’établir les
H.-R.M.: (rires) Bien sûr. Mais j’aimerais différence. Mais pour son image, c’est priorités.
faire remarquer que nous avons tenu beau- très bien. Cela montre que ce canton est
coup de séances, et que nous avons discuté en bonne santé, et doit être fier de cette B&F: Mais cela amène aussi à davantage
de ce point de manière approfondie, en étu- situation. de concentration! Car, évidemment, le trafic

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non on acceptait le principe de l’imposition
individuelle.

B&F: Il y a donc simplement un retard,


mais l’objectif est toujours présent…
H.-R.M.: Le projet traînait sur la table
depuis vingt-cinq ans. Moi, je l’ai fait
avancer: la première étape de la réforme de
l’imposition du couple et de la famille est
sur le point d’entrer en vigueur, et la consul-
tation pour la 2e étape étant à présent
terminée, celle-ci pourra à son tour entrer
en vigueur l’année prochaine.
La situation est la même pour l’imposition
des personnes morales. La première
réforme a été réalisée, et au mois de février
prochain, on votera sur le deuxième volet
de la réforme.

B&F: En revanche, la TVA à taux unique…


H.-R.M.: On est à bout touchant. Nous
allons lancer deux projets. Le premier, pra-
tiquement terminé, prévoit une réforme
«Dans le passé, nous avons parfois manqué l’occasion totale de la loi sur la TVA, avec 50 mesures
de favoriser l’introduction de nouveaux produits financiers, permettant d’atteindre une plus grande effi-
cacité, d’améliorer la sécurité du droit, et de
de sorte que nous avons perdu quelques marchés, simplifier les procédures. Tout cela sera
comme celui des fonds» soumis au Parlement au début de l’année
prochaine. Dans une deuxième étape, un
HANS-RUDOLF MERZ
peu plus difficile, et prenant appui sur ce
premier projet de réforme totale, je propo-
serai d’introduire un taux unique et d’abolir
autour de Zurich sera toujours plus intense les mesures immédiates qui entreront en 20 des 25 exceptions actuelles. Sur le
qu’ailleurs. vigueur le 1er janvier. Ensuite, l’année pro- premier point, je ne m’attends pas à un réfé-
H.-R.M.: Oui, bien sûr, la bretelle autorou- chaine, les auditions étant terminées, il rendum, car cette réforme est une réelle
tière de contournement et l’aménagement appartiendra au Parlement de se détermi- nécessité, que personne ne conteste. Là
de la gare sont deux projets prioritaires. ner au sujet de l’introduction de l’imposi- encore, si le Parlement le veut, la révision
Mais moi, je ne suis pas Zurichois, je suis tion individuelle ou du splitting, ou encore pourrait entrer en vigueur l’année pro-
Appenzellois. Et je dois dire que chez nous, de laisser le choix entre les deux systèmes chaine. En revanche, le deuxième projet
nous n’avons pas de grands problèmes de d’imposition – comme c’est le cas en requiert une votation populaire, puisque,
trafic. C’est la raison pour laquelle je me Allemagne d’ailleurs. On pourrait même comme vous le savez, les taux de la TVA
sens tout à fait libre (rires)! maintenir le système actuel, en élargissant sont inscrits dans la Constitution. Nous
la base et en introduisant deux taux. Pour aurons là une situation assez intéressante,
B&F: Lorsque vous êtes arrivé au Conseil l’heure, le parti socialiste et le parti radical dont je me réjouis. Je suis personnellement
fédéral, vous aviez de grands projets de penchent en faveur de l’imposition indivi- convaincu que le taux unique serait la solu-
simplification: flat tax, TVA à taux unique, duelle, tandis que le PDC et l’UDC sont tion la meilleure pour ce pays . Car cela sim-
etc. Or, nous sommes encore loin de ces plutôt pour le splitting. Ce sera une décision plifierait les choses, ce serait un projet
simplifications… Comment expliquez-vous difficile, mais il faudra la prendre. L’intro- pilote, qui nous conférerait un avantage par
cet écart entre vos projets initiaux et la duction du nouveau système représentera rapport à toute l’Europe. Alors pourquoi ne
réalité d’aujourd’hui? tout de même un allégement d’un milliard pas y aller!
H.-R.M.: Je ne vois pas d’écart. Je n’ai de francs. Ensuite, la troisième étape consis-
jamais promis que tout serait terminé pour tera à choisir entre le système de «flat rate B&F: Vous n’avez pas peur des élections…
la fin de la législature. En revanche, la route tax», de «swiss easy tax» ou le «dual system» H.-R.M.: J’ai travaillé dans 25 pays du globe,
demeure tracée conformément à ce qui nordique. Bref, il faut introduire ces réfor- dans des conditions parfois difficiles, et j’y
avait été annoncé. Je reviens à mon auto- mes pas à pas. On ne peut pas simplement ai perdu mes appréhensions. Désormais, je
route à trois voies. Imposition des per- introduire aujourd’hui une «swiss easy tax» suis un homme sans peur. ■
sonnes physiques: nous avons maintenant sans avoir préalablement décidé si oui ou O.V. et M.Si

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