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Caritas Regional Conference

21-24 May, Bled, Slovenia

"From Exclusion to Equity in Europe"

"Présentation du rapport du PE sur l'Année Européenne de lutte contre la


pauvreté et l'exclusion sociale"

Marie Panayotopoulos-Cassiotou, PPE-DE-EL

Chers amis,

Je vous remercie de m'avoir invitée à cette rencontre importante relative à


l'exclusion sociale et à la pauvreté.

Lorsque la stratégie de Lisbonne a été engagée en mars 2000, le Conseil


européen avait invité les États membres et la Commission à prendre des mesures
pour "donner un élan décisif à l'élimination de la pauvreté" d'ici à 2010. Les
conseils européens ultérieurs ont d'ailleurs réaffirmé cet objectif.

Pourtant, en 2006, 16 % (78 millions de personnes) de l'ensemble de la


population de l'Europe des 25 vivait en-dessous du seuil de pauvreté. 19 millions
d'enfants, c'est à dire 19% des enfants en Europe, sont menacés de pauvreté ainsi
que le confirme le rapport conjoint sur l'inclusion sociale et la protection sociale
2008 1 .

Comme le révèlent les plans d'actions nationaux sur la protection et l'inclusion


sociale, la pauvreté ne touche pas toute la population de la même manière: en
effet, les femmes sont plus vulnérables que les hommes (l’écart de pauvreté
hommes-femmes était de 2% en 2006) tout comme le sont certains groupes
sociaux comme les chômeurs, les immigrants, les minorités ethniques, les jeunes
etc.

Ces hauts niveaux de pauvreté et l'exclusion sociale sont incompatibles avec une
économie industrialisée qui vise à devenir "l’économie, fondée sur la
connaissance, la plus compétitive au monde capable d’une croissance durable
et d’une meilleure cohésion sociale".

Ils représentent non seulement des fléaux pour le modèle social et de

1
(COM 2008)42.

1
développement européen mais également une atteinte aux droits fondamentaux
des individus.
Si l’Europe veut être en mesure de répondre aux défis des changements
démographiques elle doit permettre à tous ses citoyens sans distinction et
discrimination d’aucune forme de bénéficier des opportunités découlant de la
mondialisation.

Il est de notre devoir à tous, politiciens, société civile et citoyens, d'agir afin que
l'Union Européenne se montre à la hauteur de ses engagements en faveur de la
solidarité, de la justice sociale et d'une plus grande cohésion. L'engagement actif
de toutes les parties prenantes à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, y
compris des victimes elles-mêmes, constitue d'ailleurs un des objectifs
principaux de l'Année Européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion
sociale 2010.

Dans sa résolution du 15 novembre 2007 sur le bilan de la réalité sociale 2 , le


Parlement Européen avait déjà manifesté son soutien à l'établissement d'une telle
Année.
Les Membres du Parlement Européen ont d'ailleurs réitéré leur appui à
cette initiative de la Commission en adoptant, le 6 mai 2008, mon rapport
sur l'Année Européenne 2010 à la majorité absolue en Commission Emploi.

En tant que rapporteur du PE je suis heureuse que cette proposition lancée par la
Commission dans son Agenda Social 2005-2010, soit sur le point de voir le jour
et qu'elle accueille l'appui non seulement du Parlement Européen mais
également de tous les Etats membres du Conseil. La mobilisation accrue des
Etats membres et de la Commission se manifeste d'ailleurs par le fait que le
budget de 17 millions d'euros alloué à l'Année est le budget le plus élevé qui ait
jamais été accordé à une Année Européenne.

2
P6_TA(2007)0541

2
I) L'Année Européenne contre la pauvreté et l'exclusion sociale: une
avancée positive vers plus de solidarité sociale

A) Des engagements pour la création d'une société plus égalitaire

L'établissement de l'Année constitue un signal positif vers la création d'une


société plus égalitaire en :

• reconnaissant le caractère multidimensionnel de la pauvreté et de


l'exclusion sociale qui ne se limite pas aux seuls aspects matériels mais
englobe également l'accès aux services (santé, protection sociale, logement) à
l'éducation, à la formation professionnelle, y compris l'accès aux nouvelles
technologies, ou à l'emploi.
• reconnaissant le droit des personnes confrontées à une situation de
pauvreté et d'exclusion sociale, de vivre dans la dignité et de participer
pleinement à la vie économique et sociale.
• promouvant une plus grande prise en compte par les pouvoirs publics des
politiques et des actions favorisant l'inclusion sociale et en réaffirmant
l'engagement politique de l'UE de lutter contre la pauvreté à tous les niveaux
de gouvernance.
• soulignant la responsabilité de chacun face à la pauvreté et à la
marginalisation y compris la responsabilisation des victimes de la pauvreté
• associant les personnes touchées par la pauvreté et leurs représentants à la
mise en œuvre de l'année européenne.

B) Le renforcement de la Méthode Ouverte de Coordination, en tant


qu'outil de lutte contre la pauvreté et l'exclusion

Les activités de l'Année Européenne soutiendront et renforceront la méthode


ouverte de coordination (MOC) sur la protection sociale et l'inclusion sociale qui
avait été lancée par le Conseil européen de Lisbonne de mars 2000.

Celle-ci offre un cadre de coordination politique sans contrainte juridique au


sein duquel les États membres conviennent d'identifier et de promouvoir leurs
politiques les plus efficaces dans le domaine de la protection sociale et de
l'inclusion sociale en vue de tirer profit de leurs expériences mutuelles.

Les principaux objectifs de la MOC pour la protection sociale et l'inclusion


sociale consistent à promouvoir:

3
• une interaction efficace et mutuelle entre le renforcement de la croissance,
l'amélioration de l'emploi et une plus grande cohésion sociale;
• des politiques sociales favorisant l'inclusion, l'égalité entre hommes et
femmes et l'égalité des chances pour tous grâce à des systèmes de protection
sociale accessibles, financièrement viables et efficaces;
• La bonne gouvernance, la transparence et la participation des acteurs
concernés à l'élaboration, à la mise en œuvre et au contrôle de la politique.

Dans le cadre de ces objectifs, la MOC est destinée à contribuer à l'éradication


de la pauvreté et de l'exclusion sociale. A ce titre, il convient de souligner qu'en
2007 elle s'était focalisée sur le thème de la pauvreté infantile, thème d'ailleurs
repris dans le cadre de l'Année 2010.

II) Le rapport du Parlement: pour un renforcement des engagements

A) Vers un approfondissement des objectifs de l'Année dans une optique de


bonne gouvernance

1) un élargissement des groupes cibles et des thèmes

Comme je vous l'ai indiqué précédemment, mon rapport a été voté à la majorité
absolue en Commission emploi le 6 mai grâce à une collaboration efficace entre
tous les collègues.

De manière générale, les amendements du Parlement avaient pour objectif de


développer davantage le concept de la proposition de la Commission en ce qui
concerne la complexité et les aspects multidimensionnels de la pauvreté et de
l'exclusion sociale.

Pour ce faire, le Parlement a opté pour une définition plus large des groupes
vulnérables visés par l'Année en incluant par exemple les jeunes quittant
prématurément l'école, les chômeurs de longue durée, les familles nombreuses
ou monoparentales etc.

A cet élargissement des groupes visés par l'Année est associée l'introduction de
thèmes supplémentaires qui visent à souligner l'importance de la lutte contre la
pauvreté des enfants en liaison avec la pauvreté familiale, à promouvoir l'égalité
de traitement et la non discrimination, à prendre en compte les besoins des
personnes handicapées et des sans-abris et à promouvoir des approches
favorisant une inclusion active ainsi que l'accès à la culture et aux loisirs

Il convient de veiller en particulier à assurer un traitement équitable et non

4
discriminatoire grâce à une meilleure application de la législation européenne
en matière d'égalité des chances et de non discrimination. Il est certain que
les stéréotypes et les discriminations de tous types qui persistent aux niveaux
économique, politique et social sont une cause non seulement d’exclusion
sociale mais aussi de pauvreté.

Enfin, le Parlement estime qu'il est très important que les personnes confrontées
à la pauvreté et à l'exclusion sociale et leurs représentants soient réellement
associés aux discussions aux niveaux européen et national en ce qui concerne le
contenu des projets pour l'année européenne et leur mise en œuvre. L'évaluation
du respect de cet objectif par la Commission a d'ailleurs été particulièrement
mise en exergue dans le rapport.

2) Pour une meilleure coordination des politiques

Eu égard au caractère complexe de la pauvreté et de l'exclusion, le Parlement a


souhaité insister sur la nécessité de définir des politiques
multidimensionnelles coordonnées et exécutées avec le concours des
autorités et collectivités aux niveaux national, régional et local dans le
respect des règles de la bonne gouvernance. Ces politiques devant être
complétées par des stratégies plus spécifiques destinées aux groupes
particulièrement vulnérables ou aux personnes en situation de vulnérabilité.

Ces politiques devraient offrir un accès égal à l'éducation et à l'apprentissage


tout au long de la vie, y compris la formation aux TIC, aux systèmes de
protection sociale, à des services sociaux et sanitaires de qualité, au logement
ainsi qu'un soutien à la famille.

Toujours dans un souci de cohérence et de continuité des actions, la création de


synergies avec les programmes et initiatives existants au niveau communautaire
a été renforcée, notamment par la prise en compte des résultats et des bonnes
pratiques développées au cours des précédentes Années Européennes et
notamment l'Année Européenne d'égalité des chances pour tous et l'Année
Européenne du dialogue interculturel.

Enfin, j'ai souhaité inscrire la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale dans
une perspective globale en reliant l'année européenne aux objectifs du millénaire
définis par les Nations unies et en particulier à la journée mondiale du refus de
la misère (17 octobre).

5
B) Etat des discussions avec le Conseil

La Présidence Slovène souhaite voter ce rapport en première lecture en séance


plénière en juin. Il ressort de l'échange de vues avec le Conseil que ce dernier
approuve la grande majorité des amendements présentés par le Parlement. En
effet, sur les 66 amendements, 22 sont acceptés dans leur intégralité et 30 sont
acceptés avec de légères modifications.
Seuls 8 amendements sont rejetés essentiellement pour éviter des répétitions.

Il ne semblerait donc pas y avoir de divergences significatives et je pense que


nous serons ainsi en mesure de respecter le calendrier fixé et de voter le rapport
en session plénière le 17 juin

Conclusion:

L'établissement d'une Année Européenne de lutte contre la pauvreté et


l'exclusion sociale marque la volonté commune des Etats et de la Commission
d'agir en faveur de la création d'une Europe où tous les enfants auront les mêmes
opportunités éducatives et sociales, qui leur permettront à l’âge adulte de
devenir des citoyens actifs, héritiers et porteurs des valeurs et des principes
européens d’égalité, de solidarité, de tolérance et d’intégration.

L'efficacité de l'Année dépendra maintenant de la qualité de sa préparation et de


l'engagement actif des Etats qui ne peut se limiter à la seule Année 2010 mais
doit se poursuivre à long terme.
Il est par conséquent très important que tous les acteurs concernés et notamment
la société civile, s'attèlent à la tâche le plus rapidement possible afin de
permettre la définition de programmes et d'initiatives multidimensionnelles
capables de répondre aux besoins spécifiques des populations locales et adaptés
aux réalités sociales et économiques nationales.

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