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Introduction
Nous avons choisi de centrer notre recherche sur Joseph Élie Aubert
né en 1821 et décédé en 1905, paysan, maquignon, prêteur et
personnage public qui semble avoir conduit ses affaires au-dessus et
hors des difficultés et des troubles qui ont secoué le Valais de cette
époque.
1 Sion, Archives de l’Etat du Valais, Fonds Ribordy François-Xavier. Ce fonds contient une cinquantaine de
documents relatifs aux familles de Pierre Nicolas Aubert et de Jacques Germain Berguerand.
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Dès le début des années 1790, influencés par les idées nouvelles, les
dizains du Bas commencèrent à se soulever contre l’autorité de Sion.
Entre 1798 et 1815 se succédèrent une série de régimes orchestrés
par les puissances étrangères: la France, mais aussi la Diète de Berne,
l’Autriche et le Royaume de Naples.
3 Philippe Bridel, Essai statistique sur le canton du Valais, Genève, Editions Slatkine, 1978, Edition originale Orell-
Füssli & Comp., 1820, pp. 251-255, 295-296.
Jean-Henri Papilloud, le Creuset révolutionnaire, Histoire du Valais, Tome 3, 2002, pp. 454.
Michel Salamin, Le Valais de 1798 à 1940, Editions du Manoir, Sierre, 1978, p. 29 et sv.
Paul De Rivaz.
Histoire de la Suisse, http://Wikipedia.org/wiki/histoire_du_Valais.
4Paul De Rivaz, Michel Salamin, p. 195.
5 Michel Salamin, p. 189-192.
http://www.ritsumel.ac.jp/acd/cg/law/lex/kotoba03/kametani.pdf
6 Jules-Bernard Bertrand, La Jeune Suisse et ses débuts, 1835-1840, Annales Valaisannes, Décembre 1936, p. 145.
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Les familles les plus aisées possédaient une ou deux vaches, quelques
chèvres et moutons, et parfois un mulet7.
Le village a été construit sur une crête rocheuse afin de préserver les
bonnes terres pour les cultures, mais c’est un endroit où ne se retrouve
aucune source d’eau, cela explique pourquoi Chemin ne fut jamais un
village très peuplé. Il comptait 40 habitants au recensement de 1798 et
51 à celui de 1829 et se composait des familles Aubert, Berguerand,
Pellaud, Puippe et Terrettaz9. Ce chiffre demeura relativement
constant, voire eut tendance à diminuer, jusque vers la fin du XXe
siècle.
Dans chaque quartier, une citerne recueillait l’eau des toits : une chez
les Puippe, une chez les Berguerand, une chez les Terrettaz, une chez
les Aubert et une chez les Pellaud. Les cheneaux, confectionnés avec
des perches de mélèze évidées, croisaient les ruelles et se déversaient
dans la tine, réservoir interdit aux enfants car, plus d’une fois, des
bambins s’y étaient noyés. L’eau accumulée dans ces citernes ne
7 Gérald et Sylvia Arlettaz, Conflits de l’intégration politique 1815-1846, Histoire du Valais, , 2002, p. 515.
8 Papilloud Jean-Henri, Le prix des marchés de Sion au XIXe siècle, Société et culture du Valais comtemporain,
Sion, Groupe valaisan de sciences humaines, 1974, pp. 81-118.
9 Sion, Archives cantonales, Fonds No 3090.
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croupissait jamais ; au moins une fois par an il fallait les vider, les
nettoyer et en retirer les sédiments qui ne manquaient jamais de s’y
accumuler car des toits en ardoises, de multiples détritus se
détachaient et s’engouffraient dans les conduits. Cette eau servait aux
besoins des familles et des animaux.
Les hivers étaient longs et rudes. D’octobre à mai, les animaux étaient
attachés à l’écurie, ils étaient nourris de foin et buvaient des dizaines
de litres d’eau par jour. Si les chèvres et les moutons étaient peu
sensibles à la soif, les vaches tout comme le cheval, la mule ou l’âne
avaient un grand besoin d’eau.
À cette époque, rares étaient les routes à travers les Alpes: tout était
transporté à dos d’homme et à l’aide de mulets bâtés. Chaque village
10 Minutes du notaire Louis Gay, acte du 28 septembre 1851. Toutes les minutes des notaires ont été relevées aux
Archives Cantonales du Valais à Sion.
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n’avait souvent que deux mulets. Les paysans se les partageaient pour
les corvées, les labours et les travaux des champs. Il fallait aussi
accoupler deux bêtes de trait pour amener les pièces de bois de
construction de la forêt au village. Au moment des vendanges, les
bêtes étaient encore bâtées pour transporter les brantes des vignes de
Bovernier, de Coquempey, de Fully ou de Branson jusqu’à la cave où le
moût fermentait avant d’être pressé et transphasé dans des
tonneaux. Les animaux étaient aussi utilisés pour charrier le bois de
feu utilisé au village et celui qui servait à faire chauffer le lait pour la
fabrication du fromage à l’alpage, la plupart du temps situé au-dessus
de la limite des forêts.
11 Louis Courthion, Le peuple du Valais, Histoire helvétique, Lausanne, Editions de l'Aire, 1979. p. 154-179.
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Cropt Notaire12
Il n’est donc pas étonnant que, durant une grande partie du XIXe
siècle, beaucoup aient tenté de fuir ces conditions de vie difficiles. Les
familles qui possédaient quelque bien tentèrent souvent de les vendre
afin d’émigrer vers l’Algérie, l’Argentine, le Brésil ou l’Amérique du
Nord. “Dès 1818, les Valaisans commenc[ère]nt à fuir le pays pour des
cieux plus cléments, mais c’est durant la deuxième partie du siècle que
le phénomène s’intensifi[a]”16. Les multiples études sur l’émigration tout
comme les statistiques des Suisses de l’étranger témoignent de cet
exode. En 1871, le Conseil d’Etat estimait que, depuis le milieu du
siècle, 4187 Valaisans avaient quitté le pays; cette immigration allait se
poursuivre encore durant des décennies17 “favorisée par les difficultés
économiques du canton, la propagande effrénée des agences de
voyage et les politiques de peuplement menées par les pays
d’Amérique”18.
plus tard”21. Sur, l’ordre du clergé, l’accès aux écoles de droit fut alors
interdit aux jeunes Valaisans, sous prétexte qu’ils étaient en danger de
perdre leur foi dans les universités protestantes ; la profession peinait à
se perpétuer22.
Des 55 avocats qui ont fait l’objet de notre recherche au cours du XIXe
siècle, trente-deux se sont occupés des transactions faites par les
membres de notre famille. Une dizaine d’entre eux peuvent cependant
être considérés comme" les avocats de la famille", ils couvrent tout le
siècle.
Les autres notaires retrouvés dans les actes ont souvent été choisis
par l’autre partie. C’est par exemple, le cas de certaines ventes, de la
convention concernant l’approvisonnement en eau et l’achat de terrains
pour le chalet Porret conclus avec Laurent Nicolas Robatel chez le
notaire Louis Gay25, ou de la succession contestée d’Emérentienne
Pellaud, la deuxième épouse d’Élie Aubert chez le notaire Pierre
Gillioz26.
24 Jules Bernard Bertrand, L’Ecole de droit valaisanne, Annales valaisannes; Louis Courthion, p. 13.
25 Minutes du notaire Louis Gay, acte du 28 septembre 1851.
26 Minutes du notaire Pierre Gillioz, acte du 2 février 1891.
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27 Mandat exécuté le 28 juin 1725 par Tornay, notaire public, Répertoire 1561, Martigny Mixte.
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II. Berguerand
Marie Rosine Berguerand était issue d’une famille savoyarde établie
dans la région de Chamonix/Argentière qui possédait des biens à
Martigny, d’où son établissement dans la région vers le milieu du XVIIIe
siècle. Il est vrai qu’à cette époque, la vallée de Chamonix et la région
de Martigny faisaient toutes deux partie d’un seul et même territoire, le
Duché de Savoie.
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Au-dessus du dit poële est située une chambre boisée d’une superficie
de près de 40 m2 et, au-dessus de la cuisine, une petite pièce qui
rejoignait autrefois une annexe en bois devant servir de garde-manger
ou de séchoir à viande, comme on peut le voir sur l’aquarelle présentée
plus loin et datée de 1918 qui se trouve encore dans la maison. Cette
partie du bâtiment échut à Marie Christine.
Avec une capacité près de 10 000 litres, la citerne recueillait l’eau des
toits; elle était placée dans les bâtiments adjacents qui comportaient
aussi trois écuries à voûte, et une habitation.
Celui qui nous concerne, et qui figure en gras dans les actes ci-dessus,
avait une sœur Marie Christine et un frère Pierre Joseph, il épousa
Marie Catherine Claivaz en 1799. Ils eurent 6 filles. Deux d’entre elles
sont demeurées à Chemin, Marie Rosine, notre ancêtre, et Marie
Constance qui, à l’âge de 41 ans, épousa Jean Sébastien Abbet du
Levron40. Le couple n’a pas eu de descendance et, à la veille de son
décès survenu en 1893, Marie Constance vendit tous ses biens à
Catherine Aubert-Cretton, la fille d’Élie Aubert41.
L’an mil huit cent quarante quatre, le vingt deux janvier, au Bourg
de Martigny, en mon étude, par devant moi Joseph Arnold
Berguerand, notaire public soussigné, résidant au dit Bourg, et les
témoins au bas nommés, ont comparu en personne Pierre Nicolas
Aubert, fils de feu Pierre Nicolas, originaire de Chemin, rière la
Commune de Vollège, son domicile fesant comme tuteur naturel de
37 Minutes du notaire Joseph Arnold Berguerand, acte du 28 février 1835.
38 Minutes du notaire Joseph Arnold Berguerand, acte du 9 décembre 1838.
39 Minutes du notaire Germain Ganioz, acte du 11 janvier 1860.
40 Minutes du notaire Antoine Tavernier, acte du 18 novembre 1851.
41 Minutes du notaire Alfred Tissières, acte du 14 février 1890.
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Effet de l’évolution des mœurs ou en raison d’une cause qui nous est
inconnue, ce contrat diffère fondamentalement de celui des parents de
Joseph Élie. Ainsi que nous l’avons vu ci-dessus, lorsque Pierre
Nicolas Aubert et Marie Marguerite Rouiller s’étaient unis, vingt cinq
ans plus tôt, le mariage civil s’était tenu le même jour que le mariage
religieux et il avait été l’occasion d’une grande fête. Or, après avoir
tous deux été témoins au mariage religieux célébré à Vollèges, les
deux pères se présentèrent le lendemain chez le notaire Berguerand
pour la préparation d’un contrat de mariage civil en l’absence des
mariés qui le contresignèrent une semaine plus tard.
45 Geneviève Ribordy Les prénoms de nos ancêtres, Etude d’histoire sociale, Québec, Les cahiers du Septentrion,
1995.
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dait une maison à Chemin. “Marie et Catherine Aubert (quelles sont ces
demoiselles?) vous adressent séparément leurs plus aimables
salutations”46.
Quatre ans plus tard, Élie Aubert épousa, en secondes noces, une
cousine de sa première femme, Julie Mélanie Emérentienne Pellaud de
neuf ans son aînée, fille de Marie Christine Berguerand et de Jean
Baptiste Pellaud :
On ne sait pas ce qu’il est advenu d’elle. Sa fille aurait vécu à Sion
toute sa vie, elle ne se serait jamais mariée et serait décédée vers
1950 laissant un héritage de près de 5000 francs recueillis par un
De fait, cette union ne semble pas avoir été agréée par Élie Aubert qui,
sept ans plus tard, le 10 février 1875, fit établir un testament priant sa
deuxième épouse, Julie Mélanie Emérentienne Pellaud, de faire de
même. Ce document visait à déshériter sa fille au bénéfice de ses
enfants nés et à naître.
Après dix ans de vie commune, le mariage prit fin. Le 13 février 1878,
la Chambre pupillaire de Vollèges prononçait l’interdiction de Maurice
Cretton pour cause de prodigalité. Son frère, le conseiller Jos. Antoine
Cretton de Martigny-Combe en fut nommé curateur et Laurent Aubert
de Martigny-Ville, subrogé curateur56.
Canton du Valais
Le Tribunal du 4e arrondissement
au civil,
Président du Tribunal
Mme Catherine Aubert, Vollèges, fille d’Élie, dûment autorisée, a
obtenu la séparation de biens au préjudice de son mari Cretton
Maurice, domicilié dans cette commune, fils de Jean, obtenu selon
jugement contumaciel le 7 juil 1878 et notifié le 15 juillet de la
même année.
59 Acte de vente à Juliette Porret Bureau d’enregistrement de Martigny du 7 août 1892, visa No 528. Jugement de
divorce prononcé par le Tribunal de Martigny. Notaire Joseph Couchepin, acte du 26 mai l870. Minutes du notaire
Alfred Tissières, acte du 14 février 1890.
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I . Les prêts
Puisqu’il était marié sous le régime de la séparation de biens, au décès
de sa première épouse survenu en 1851, Élie Aubert reçut en usufruit
la moitié des biens de son épouse, l’autre moitié revenant à ses
enfants64. Après le décès de son père et de celui de Marie Rosine
Berguerand tous deux survenus au milieu des années 185065, il fit
d’autres héritages, ce qui lui permit de se lancer dans les activités de
prêt. En effet, dès le décès de Jacques Germain Berguerand, se
63 Minutes du notaire Adolphe Morand, acte du 19 juin 1855.
64 Bernard-Etienne Cropt, Art. 388.
65 Pierre Nicolas Aubert décéda en 1856 et Jacques Germain Berguerand en 1855.
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Ces créances étaient garanties par hypothèque ou/et, suivant les cas,
par cautionnement. Contrairement au carnet de créances dont nous
parlerons plus loin, l’acte notarié rendait publique l’existence d’un prêt.
Il se peut qu’Élie Aubert ait eu recours à cette pratique lorsqu’il faisait
face à un mauvais payeur.
Les alpages étaient placés entre les mains d’un consortage et les droits
d’herbage ne revenaient qu’à ceux qui possédaient des fonds de
vache. Un comité de gestion composé du recteur (le président) et de
deux reconseillers (les procureurs) devait veiller à la bonne marche de
l’alpage, embaucher le personnel et recevoir la consigne du bétail 77.
Courthion rapporte que “l’administration générale de chacun des
alpages était absolument routinière. Le plus aisé ou le plus autoritaire
des consorts tenait les comptes, et parfois s’arrogeait pour la vie cette
place d’honneur”78.
corvée par année, mais ils pouvaient payer un ouvrier pour les
remplacer.
83 Louis Moret Rausis. La vie d’une cité alpine Bourg Saint Pierre. Souvenir d’autrefois et images d’aujourd’hui.
Martigny, Montfort, 1956.
84 Minutes du notaire Joseph Couchepin, Acte du 10 février 1876.
85 Minutes du notaire Pierre Gillioz, du 2 février 1891, La valeur de ces fonds était d’environ 400 francs.
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Pour l’amour des reines, Alexis, le cadet, a vilipendé son héritage, celui
de sa femme et la fortune de sa mère. Après avoir fait faillite, il s’est
réfugié en France voisine pour échapper aux créanciers. Les vaches
l’ont perdu.
Élie Aubert ne semble pas avoir entretenu les mêmes relations que son
père avec Anatole Porret car on n’en retrouve que peu de mention dans
la correspondance de ce dernier.
Comme en fait foi l’acte du 18 juin 185590, Pierre Nicolas Aubert avait
établi un contrat de fermage avec Anatole Porret91 :
M.Bourg 13.2.55.
¾ “Cher Monsieur Porret, J’ai reçu aujourd’hui la visite, non pas de
Pierre Nicolas Aubert, parce qu’il est quelque peu indisposé, mais
du plus grand de ses fils. Voilà ce qu’il m’a chargé de vous
écrire : Le bois que vous leur avez dit de vous préparer sera prêt
à l’heure dite. Ils feront, de même, les ensemencements dont
vous les avez chargés de la façon la plus exacte. Les 40 francs
que vous lui avez fait remettre ont été distribués aux plus
indigents de la localité, selon vos généreuses intentions. Aubert
fera son possible pour vous fournir le lait, cependant il ne peut
pas le promettre pour le moment. Le tonnelier Roux a été averti
par Aubert de préparer la tine pour le premier mai”
.Martigny 27.2.55
¾ “Mon cher Monsieur Porret, Il se charge, du reste d’exécuter
toutes les commissions dont vous l’avez chargé. Ainsi les trois
toises de bois seront prêtes; il plantera vos cerisiers, etc,
Paris 6.3.73.…
”Je vous prie de bien vouloir acquitter deux mandats signés de moi,
un de 20 frs au régent de Chemin, l’autre de cent francs à Joseph
Puippe de Vinze”.
Au cours des années 1880, ce même Anatole Porret lui versa 140 frs.
par année pour l’école de Chemin, sans doute à titre d’administrateur
car, dans certains actes notariés, il consent des prêts à titre de
procureur de la bourse de l’école de Chemin 95.
l’époque où ont eu lieu les premiers actes notariés conclus par Élie
Aubert. Il ne nous a malheureusement pas été possible de connaître le
nombre de carnets utilisés avant 1888.
Il devenait évident que l’ère des prêteurs touchait à sa fin. Dès le début
des années 1890, la Banque Closuit, la Banque Tissières, la Banque
Troillet tout comme les banques situées hors du canton, la Banque du
Jura par exemple, et des particuliers se substituèrent peu à peu aux
prêteurs. Certains avocats de Martigny se spécialisèrent alors dans la
gestion et le recouvrement de créances pour les institutions
financières. Par exemple, les minutes du notaire Jules Morand des
années 1895, 1896 et 1897 font état de très nombreuses créances des
habitants de la région de Martigny envers la Banque de Brigue, la
Banque du Jura, ainsi qu’envers un certain Jean Beck Gamper, rentier
domicilé à Bâle.
Son dernier acte notarié relatif à un prêt remonte à 1888. Deux autre
actes conclus après cette date se rapportent à la vente d’un terrain à
Juliette Porret, en 1892, pour la construction du four banal, et à deux
achats, en 1895, sur le territoire de Martigny, l’un pour une grange-
écurie, l’autre pour un pré.
Cet acte porte à penser que suivrait l’acte de partage stipulant la part
laissée à chacun des petits-enfants. Il nous a malheureusement été
impossible de le retrouver. Tout laisse cependant croire que certaines
vignes de Martigny et de Bovernier, les terrains de Chemin-Dessous,
Sousfrête et de Surfrète, les terrains et immeubles situés à Chemin-
Dessus et quelques fonds d’alpage à Bovine leur aient été légués
comme le témoignent les transactions retrouvées dans le cadastre de
Martigny depuis son établissement.
Élie Aubert décéda le ler mai 1905112, le jour d’un tremblement de terre.
On retrouve l’inscription de son décès dans les registres de la paroisse
de Martigny, mais aucune mention n’apparaît dans les journaux de
l’époque, les nécrologues cédant le pas à la catastrophe naturelle.
Catherine Aubert reprit les affaires de son père. Maurice suivit les
traces de son grand-père en développant ses biens agricoles, comme
en témoignent les nombreuses transactions retrouvées au cadastre de
Martigny et dans les actes notariés.
Marie passa quelque temps à Paris chez Mme Porret avant d’épouser
Joseph Abbet qui était chef sommeiller à l’Hospice du Grand-Saint-
Bernard. Ils s’établirent à la Vieille Maison.
114 Vente de la maison de Martigny-Bourg: 29 mars 1922, Minutes de l’avocat Charles Girard, No d’enregistrement
1035, Cadastre de Martigny; Vente de la maison de Chemin, Acte du 7 janvier 1925, No d’enregistrement No 434.
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Conclusion
Si notre recherche fait bien ressortir l’histoire d’une famille, elle est
surtout l’illustration de la réussite d’un coq de village. Il aurait fallu se
retrouver à Martigny-Bourg au moment de la Foire du lard, de celle
d’automne, ou de printemps, pour apercevoir Élie Aubert, sa fille, ses
petits-enfants occupés à vendre bétail, fromage, beurre ou sérac, à
rencontrer les paysans venus s’acquitter de leurs dettes ou en payer
les intérêts.
Annexes
Portrait de famille
Carnet de créances