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Informatique et Santé

Collection dirigée par P. Degoulet et M. Fieschi


Paris, Springer-Verlag France 1994

Volume 7 : Informatisation de l'Unité de Soins du Futur

Rédacteurs
J.Demongeot, P. Le Beux et G.Weil

De la radiologie conventionnelle au pixel

Anne Strauss

GRIB , Département des Sciences de la Vie,


Université Pierre et Marie Curie,
4 Place Jussieu 75230 Paris Cedex 05

Abstract

Using our experience in the digitization of mammographies, we present here a general review of the various
technologies available today for digitizing radiographies. We compare their features, qualities and defects.

Informatique et Santé : Springer-Verlag France, Paris 1994 (7) 243-258

1- Introduction
Parmi les innovations technologiques dont le médecin a bénéficié ces dernières décennies, les nouvelles
techniques d'imagerie médicale occupent une place de toute première importance. Il y a vingt cinq ans, point de
tomodensitomètre, d'échographe, d'imagerie par résonance magnétique, toutes explorations qui sont aujourd'hui
d'usage courant.
Cette explosion de nouveaux moyens d'investigation radiologique a accompagné et utilisé le formidable
développement de l'informatique car, en effet, si les modalités physiques d'acquisition en cause étaient connues
depuis longtemps (ultrasons, magnétisme nucléaire, reconstructions tomographiques reposant sur la géométrie
euclidienne, ...), la puissance de calcul nécessaire pour leur exploitation médicale faisait défaut. Les méthodes
que nous venons de citer présentent un point commun : elles procurent une information de type numérique, qui
provient toujours de la quantification point par point d'un signal analogique (variable selon le processus
d'obtention).
Les possibilités, sur lesquelles nous allons revenir, qu'ouvre cette imagerie dite numérique d'emblée, ont incité
constructeurs, radiologues et informaticiens à explorer les moyens de numériser à posteriori - les films
radiologiques traditionnels en même temps qu'à chercher à obtenir de nouveaux appareils de radiographie,
utilisant toujours les rayonnements X mais fournissant une image numérique d'emblée.
Aujourd'hui, 35% de l'imagerie médicale est numérique d'emblée, 65% restant ce qu'on appelle la radiologie
conventionnelle, et cette évolution va sans nul doute se poursuivre.
Nous proposons ici de faire une brève revue des procédés de numérisation - à posteriori- disponibles et utilisés
actuellement, avec leurs caractéristiques respectives, et leur évolution prévisible.

2 - Numériser les images

Pourquoi ?
C'est probablement la tomodensitométrie qui a permis d'entrevoir, puis d'utiliser ce que permettait cette imagerie
numérique : la possibilité d'effectuer des mesures sur les images (densités, longueurs, surfaces,), de stocker les
examens sur ordinateur, de les visualiser en temps différé, et sur plusieurs consoles, d'effectuer des
agrandissements, enfin de développer des algorithmes d'analyse (extraction de contours, reconstruction 3D à
partir de coupes pour ne citer que ceux là).
Simultanément, le développement des neurosciences, pour lesquelles la vision constituait un champ d'études tout
à fait privilégié, affirmait - si besoin était - la nature subjective des phénomènes psychovisuels et renforçait l'idée
d'y substituer une information quantifiée objective provenant des images.
Enfin, l'apparition de réseaux à haut débit permettait d'envisager le transfert à vitesse raisonnable de gros
fichiers, donc d'images. Le décor était planté pour imaginer, puis concevoir la radiologie de demain entièrement
numérique, car seule à permettre le traitement automatique des images, et toutes les possibilités qu'il offre, parmi
lesquelles nous citerons:
• l'amélioration de la qualité des images
• leur stockage et archivage informatisés
• leur duplication
• leur analyse
• leur intégration au dossier multimédia du patient
• leur transfert d'un service de l'hôpital à un autre, voire vers un autre site, dans le cadre du système hospitalier
intégré (S.I.H).

Comment ?
La numérisation consiste à générer à partir d'une image un signal analogique puis à le transformer en données
numériques. Pour cela, l'image de départ est tramée, définissant ainsi une matrice de pixels (un pixel est une
unité élémentaire de surface, de coordonnées x et y, auquel est associée la valeur en ce point (x,y) d'une fonction
qui traduit l'information portée par la scène). Cette fonction peut représenter:
• la luminance des objets de la scène (caméra)
• la caractéristique d'absorption d'un corps (rayon x,)
• le profil de température d'une région (émission infrarouge)
• les variations d'impédance acoustique (ultrasons)
Dans tous les cas, la fréquence d'échantillonnage, c'est à dire le nombre de pixels par unité de surface, doit être
suffisante pour préserver l'information utile.
La numérisation de films radiologiques conventionnels, qui sont des documents en noir et blanc, comporte deux
étapes: la première consiste à transformer l'information initiale portée par le négatif qui constitue le film en un
signal analogique, à l'aide de capteurs. Au cours de la deuxième étape, ce signal analogique sera converti sous
forme numérique.
Actuellement, de nombreuses équipes travaillent dans des environnements de numérisation différents. Pourtant,
il existe relativement peu de littérature sur les performances des divers procédés de numérisation pour les images
de radiologie conventionnelle et elles se limitent, à notre connaissance, aux documentations techniques des
constructeurs, sans jamais - bien évidemment - d'études comparatives. L'existence seulement très récente d'un
vrai choix de technologies de numérisation explique cette lacune.
Nous allons brièvement passer en revue ces différents technologies, en indiquant dans chaque cas la possibilité
de numériser des documents couleur, bien que cela importe peu dans le cas de radiologies conventionnelles.

3 - Les différents capteurs

3.1 Tambour de numérisation

Il s'agit d'un procédé ancien, utilisé en imprimerie ou pour le transfert d'image, utilisant le téléphone avant le fax
(système Bellino), et remis au goût du jour récemment. L'image ou la radio à numériser est fixée sur un cylindre.
Une fois mis en rotation, un capteur (tube ou photomultiplieur) sur un pas de vis balaye l'image dans un
mouvement hélicoïdal à spires très serrées. L'image est éclairée fortement à proximité du capteur (lumière
froide-fibre optique). Pour l'acquisition couleur, trois capteurs sont disposés en ligne, chacun muni d'un filtre
magenta, cyan, ou jaune. L' acquisition est très longue (plusieurs minutes, voire heure !), mais d'excellente
qualité, tant en chrominance qu'en luminance. La taille des documents numérisables peut être importante (jusqu'
au format A1). L' appareil est encombrant et exige une enceinte fermée (pour éviter les reflets parasites). Il est
peu sensible aux vibrations, mais doit fonctionner au calme. Pour les films radiologiques, on dispose de la
possibilité de transilluminer le film de l'autre côté du capteur.
Schéma 1 : tambour de numérisation

avantages
• excellente qualité de numérisation (résolution, définition, dynamique)
• taille du document numérisé indifférente (radio)
• grande sensibilité, même dans les bas niveaux
• nécessite une mécanique très soignée
inconvénients
• coût très élevé
• document obligatoirement souple et plan
• temps de numérisation élevé
• encombrement, fragilité
évolution
• de réapparition récente, mais marginal ...

3.2 Caméra à tube

C'est un ancien procédé là encore, qui a été réactualisé pour l'application spécifique à l'analyse d'images (tube à
vide avec balayage électrons, procédé analogique avec un signal émis en PAL, ou NTSC). La numérisation
s'effectue par carte d'acquisition et "frame buffer". Le temps de numérisation est court, mais il y a rémanence du
signal, donc ce sont des caméras mal adaptées aux mouvements. Elles manifestent un excellent comportement
dans les intensités basses. Il existe des modèles couleur (avec trois tubes, un par couleur) mais en général, elles
sont en niveaux de gris. Elle sont très sensibles aux éclairages vifs (possibilité de "brûlure" irréversible du tube).
La résolution peut atteindre 1000X1000. Ce sont des caméras assez volumineuses.

avantages
• excellent comportement vis à vis des intensités basses
• profondeur en bits importante :12 bits
inconvénients
• prix élevé
• fragilité
• encombrement
• pas adaptées aux événements très rapides
• déformations géométriques, mais qui ne sont pas dues à l'optique. Elles sont liées au déplacement du
faisceau d'électrons qui ne peut pas être vraiment linéaire.
évolution
• utilisées actuellement en angiographie numérisée
• appelées à être remplacées par des caméras matricielles lorsque celles-ci auront les performances
suffisantes.
Comme nous l'avons mentionné, tambour de numérisation comme caméra à tube sont des réponses de qualité
fournies par des technologies anciennes aux problèmes posés par les technologies plus récentes mais, en raison
de leur coût, sont probablement amenées à disparaître. Voyons à présent, toujours dans le domaine des capteurs,
les voies actuellement explorées par les industriels et les laboratoires.
3.3 Caméra CCD (Coupled Charge Device)

La numérisation est directe à travers un objectif (importance de sa qualité optique), grâce à une matrice de diodes
à transfert de charge (silicium). Il existe des caméras CCD en couleur ou en niveaux de gris (NG). Les trames
sont carrées, rectangulaires ou hexagonales.
Elles sont analogiques le plus souvent, émettant un signal composite (RGB) ou modulé (YC, PAL, NTSC) ;
quelques rares modèles sont directement numériques. Elles nécessitent donc une carte d'acquisition (AD)
généralement munie d'un "frame grabber", mémoire temporaire d'acquisition d'image. Le temps de numérisation
très court autorise jusqu'à la numérisation de séquences à 25 ou 50 images/sec dans certaines conditions. La
résolution se situe autour de 1024X1024 (NG). Les modèles développés pour la vidéo (notamment les caméras
couleur) respectent le format 2/3 3/3 et émettent deux trames entrelacées : trame des lignes paires suivies des
trames de lignes impaires (PAL , NTSC). La reconstruction de l'image se fait dans le frame grabber. Certaines
caméras ont un CCD refroidi par un système à fréon ou autre, ce qui en diminue significativement le bruit. Les
capteurs couleur habituels font 470000 pixels contre 320000 avec l'ancienne génération. Les caméras couleur les
plus récentes utilisent trois CCD autour d'un prisme ce qui procure un résultat d'excellente qualité. On peut
également numériser en couleur avec une caméra en NG, en procédant à l'acquisition de 3 images, chacune prise
avec un filtre différent devant l'objectif. L'image composite est ensuite reconstituée par logiciel (entrelacement
de canaux de couleurs fondamentales).

Schéma 2 : caméra matricielle CCD

avantages
• rapidité d'acquisition
• bon comportement avec les intensités basses, si refroidies
• possibilité de numérisation d'objets en 3D
• haute définition : possibilité de se rapprocher du sujet
• macroscopie
inconvénients
• déformations géométriques pratiquement impossibles à éviter (déformation en fût, vignettage, d'origine
optique). Mais qu'on peut corriger par un logiciel adapté
• faible résolution (nombre de pixels acquis petit).
évolution
• vers la numérisation au niveau du capteur.

3.4 Scanner laser

Un faisceau laser balaye le document à numériser et le transillumine. Un capteur reçoit l'intensité résultante après
absorption du faisceau par chacun des points du document. La résolution est importante et la définition
convenable. Le système est assez fragile (système électromécanique avec miroir oscillant). La qualité obtenue
dépend du bon réglage de la taille du spot, du balayage sans chevauchement etc
Il ne permet de numériser que des films ou des transparents. Le temps de numérisation est de l'ordre de 1 à 2
minutes pour un film proche du format A3. La numérisation ne se fait qu'en niveaux de gris. Il permet d'obtenir
une bonne amplitude de niveaux :10 ou 12 bits . Toutefois, il semble y avoir une mauvaise dynamique locale de
ces niveaux, due à l'existence de moirés (par interférences).
avantages
• adapté à la numérisation des radiographies (format, densité)
• numérisation de bonne résolution et définition.
• assez rapide pour un usage en routine.
inconvénients
• coût et fragilité (trop de mécanique et optique de précision)
• moirés dus aux franges d'interférence
• temps de numérisation, volume des données généré important
• la monochromaticité du laser engendre un bruit basse
• fréquence très important et inévitable.
• déformations géométriques dues à la non uniformité de la rotation du miroir par rapport à la fréquence
d'échantillonnage.
évolution
• essayer de s'affranchir du bruit basse fréquence et des moirés .
Schéma 3 : scanner à laser

3.5 Scanners haute résolution (à barrette CCD)

Ce sont des caméras dont le capteur est formé d'une barrette linéaire de diodes à transfert de charge, situé
derrière un objectif (et non plus d'une matrice).
La numérisation se fait avec le déplacement des objets ou de la caméra linéairement afin que le capteur puisse
balayer le sujet à numériser. Les performances sont meilleures que celles d'un scanner à laser, avec une
résolution moindre mais tout de même supérieure à celle d'une caméra matricielle CDD. La dynamique des
niveaux est la même que celle d'une caméra matricielle. Il y a impossibilité à numériser des phénomènes en
mouvement. A l'opposé des caméras matricielle, il est difficile d'adapter le capteur à des microscopes ou d'autres
situations particulières comme l'endoscopie
La numérisation est possible en NG ou en couleur (3 capteurs jointifs, avec filtres correspondants aux
composantes fondamentales de la couleur)
La caméra est très sensible aux vibrations pendant le mouvement. Pour le moyennage et la diminution du bruit, il
suffit de prendre plusieurs fois chaque ligne ou de suréchantillonner dans la direction du déplacement.
La résolution varie de 6K à 12K, sur 10 à 16 bits contenant effectivement de l'information.
Il existe parfois un chevauchement partiel des lignes numérisées ou au contraire un espacement provoquant
l'apparition d'une linéature de l'image (non uniformité du déplacement).
avantages
• assez peu coûteux (comparé aux systèmes laser)
• adapté aux documents d'assez grande taille (radios)
• bonne résolution possible
inconvénients
• sensible aux vibrations
• ne "voit" pas faibles intensités
• temps de numérisation ne permet pas le mouvement
• faible dynamique
3.6 La numérisation directe CCD

Cette voie utilise un capteur matriciel CDD relié à une plaque sensible par un système à fibres optiques. Cette
technologie ne permet pas de dépasser des tailles supérieures à 5x5cm. Elle est essentiellement utilisée dans les
opérations de stéréotaxie. On peut citer par exemple Fisher et Lorad. Une voie plus prometteuse est ouverte par
l'utilisation de barrettes CCD dans des scanners à rayons X. Cette voie est actuellement au stade de l'évaluation
dans des laboratoires de recherche [1]
Après avoir décrit brièvement les différents capteurs, il nous faut dire quelques mots sur les convertisseurs.

4 - Les convertisseurs analogique- numérique


Ils ont pour fonction de réaliser l'échantillonnage du signal analogique, le plus souvent encore par l'intermédiaire
d'une carte de numérisation qui permet l'interfaçage à l'unité centrale de la station de travail ou du micro-
ordinateur faisant partie du système de numérisation. Cette carte comporte des processeurs spécialisés
responsables d'un prétraitement de l'information. De ses performances, et de celles du logiciel d'acquisition
d'images dépend en grande partie la qualité du système.
Le logiciel d'acquisition d'images doit posséder les fonctions suivantes :
• contrôle des fonctions de base du capteur : calibration du noir, calibration du max. de lumière, vitesse
d'échantillonnage, taille de numérisation, contrôle des dimensions, contrôle de la mise au point
• acquisition rapide : ce mode permet éventuellement de vérifier les zones numérisées pour ne pas augmenter
inutilement la taille du fichier ou obtenir une image incomplète. Ce mode permet également d'effectuer les
contrôles sur la qualité de l'image (temps d'exposition, réglage du diaphragme, etc)
• acquisition du brut de numérisation; cette fonction met l'image complète en mémoire ou sur disque et
l'affiche à l'écran
• fonctions de déplacements dans les images : les images acquises étant trop grandes pour être vues en pleine
résolution, le logiciel permet de voir en sous-échantillonné la totalité de la surface ou au contraire de voir en
Zoom des détails très petits
• fonctions de base du traitement : la dynamique de l'image étant trop importante pour être affichée en une
fois sur l' écran, des boutons et autres ascenseurs permettent de faire varier l'amplitude, la position et la
linéarité des échelles de gris.

5 - L'exemple de la mammographie

Si nous nous sommes livrés à cette étude poussée des différents matériels de numérisation disponibles, c'est
parce que nous travaillions sur des mammographies [2, 3, 4, 5, 6], avec pour objectif d'aider à la prise de
décision devant une mammographie présentant des microcalcifications chez une femme sans tumeur palpable:
biopsie, absention ou surveillance rapprochée ?
Dès les années 80, de nombreuses équipes [7, 8, 9, 10], se sont intéressées à l'aide au diagnostic de cancer du
sein à partir de mammographies numérisées. En effet, ces images sont complexes : elles présentent un faible
contraste et elles ne sont pas reproductibles d'une femme à l'autre ni chez une même femme d'une période d'un
cycle à une autre. De plus, la taille des détails hautement significatifs est très petite : les micro calcifications ne
dépassent pas 0,3mm. Enfin, il n'existe pas de critères formels conduisant à la biopsie. Tous ces éléments
contribuaient à favoriser les recherches utilisant les informations objectives portées par l'image numérique,
pourvu que la numérisation ne soit pas dégradante.
La numérisation des mammographies pose trois problèmes majeurs :
• la résolution des capteurs en mammographie doit être très élevée, compte tenu de la taille des
microcalcifications (de l'ordre du 1/10e de millimètre pour les plus fines). Un numériseur satisfaisant doit
pouvoir fournir des résolutions comprises entre 430 dpi (dots per inch) pour un film de 14" et 1000 DPI pour
un film de 6".
• la dynamique nécessaire à la détection automatique des microcalcifications est très importante. Elle est de
l'ordre de 10 à 11 bits vrais.
• la numérisation des mammographies génère des données qui seront systématiquement compressées vu leur
taille. Il est donc très important de disposer d'un scanner dont le bruit soit ramené à un niveau très faible car
le bruit compris dans le signal est une composante qu'il est impossible de compresser.
Nous souhaitions également pouvoir numériser la mammographie entière, avec un résultat visuellement
satisfaisant pour le radiologue, et avec une conservation de l'information suffisante pour que des algorithmes
développés sur de petits rectangles de mammographies numérisées [6] puissent être implémentés sur l'image
entière, avec des résultats comparables .
Nous avons donc testé, au vu de ces contraintes, les matériels disponibles sur le marché avec des images
"difficiles". Nous sommes limités aux systèmes de numérisation intégrés d'usage courant, en radiologie (nous
avons même testé le nouveau numériseur du Louvre !) et le tableau 1 qui va suivre présente les performances
"moyennes" de ces systèmes. En particulier, nous ne mentionnons pas les numériseurs dits "scientifiques" où les
problèmes que nous avons mentionnés sont résolus de manière satisfaisante, mais dont le coût, supérieur à 1MF,
nous a paru prohibitif.
Le tableau ci-dessous résume les performances des différents numériseurs

TYPE CAMÉRA SCANNER A SCANNER A


MATRICIELLE CCD LASER BARRETTES CCD
RESOLUTION 1K X 1K -> 5K X 5K 5K /LIGNE 5K A 12K/LIGNE
ZONE DE VARIABLE FIXE A4 VARIABLE
NUMERISATION AGRANDISSEMENT
DEFINITION VARIABLE 5000 X 4000 VARIABLE
50 µ
CAPTEUR MATRICE CCD FILM FAISCEAU BARRETTE CCD FILM
FIXE LASER photo- EN MOUVEMENT photo-
multiplicateur et multiplicateur et film en
film en mouvement
mouvement
CODAGE 6 à 16 bits 6 à 12 bits 6 à 16 bits
CONVOLUTION TRÈS BONNE SUR ELEVEE TRÈS BONNE SUR
GROS PIXELS GROS PIXELS
VITESSE DE TEMPS REEL 40 SEC/FILM 40 SEC/FILM
NUMERISATION QUELQUES
SECONDES PAR
IMAGE, DÉPEND DE
LA TAILLE DES
MATRICES ET DU
BRUIT QU'ON VEUT
AVOIR
PROCEDURE DE MANUELLE AUTOMATIQUE TRANSPORT FILM
NUMERISATION (CADRAGE, (+TRANSPORT
MASQUAGE) FILM)
COÛT 7 KF->200KF 100KF->500KF 10KF ->700 KF

Tableau 1

Dans le cas particulier des mammographies, les résultats des tests que nous avons effectués peuvent s'énoncer de
la manière suivante :
• La numérisation des films par caméra matricielle sur négatoscope.
Compte tenu de la faible résolution des capteurs matriciels CCD, il est actuellement impossible de numériser
avec une précision suffisante une mammographie entière. Ce manque de résolution est généralement
compensé par une analyse en plusieurs phases qui comportent plusieurs prises de vues de différentes zones à
différentes échelles. Cette pratique n'est pas compatible avec une utilisation en routine. Un certain nombre
d'équipes de recherche (nous y compris) ont utilisé ou utilisent encore, des caméras matricielles pour
effectuer de la validation d'algorithmes mais en dehors d'un contexte de routine.
• La numérisation des films par scanners haute résolution.
Cette technique offre en principe des possibilités mais elle est généralement desservie par des scanners dont
les perforances sont nettement insuffisantes pour accéder à une bonne qualité d'analyse visuelle et à un
traitement automatique. De nombreux scanners sont disponibles sur le marché, mais la faible dynamique qui
les caractérise les rend inutilisables pour l'analyse automatique de mammographies.
Travailler sur des mammographies numérisées nous a aussi conduits à nous intéresser à l'avenir du pixel. Car, en
effet, le fichier numérique qu'on obtient va subir une série d'aventures dont, à l'heure actuelle, l'issue est bien
incertaine et que nous avons schématisées ci-après.
Schéma 4 : l'avenir du pixel

Une mammographie numérisée dans de bonnes conditions (résolution de 600 dpi) occupe environ 20
Mégaoctets. A deux incidences - au moins - par sein et deux seins - au plus - par patiente, un examen occupe 80
Mégaoctets en moyenne. Dans le cadre du dépistage du cancer du sein, une mammographie tous les deux ans à
partir de l'âge de cinquante ans est la recommandation consensuelle des dernières études épidémiologiques et la
comparaison de deux examens successifs est une étape cruciale de ce dépistage. On voit apparaître la nécessité
d'une compression adapté à ces images [11] puisque les algorithmes classiques ne préservent pas les détails
significatifs, quand ils sont avec perte (mais de taux de compression suffisant). On voit aussi les problèmes de
stockage et d'archivage adaptées au volume des données, sans parler des formats (quelle norme ?) et des consoles
de visualisation (quelle configuration pour tirer un parti maximum d'une numérisation de bonne qualité sans
payer la console plus cher que le numériseur ?)

6 - En conclusion, que choisir ?


Comme toujours, cela dépend de l'usage qu'on souhaite faire du matériel de numérisation et du montant dont on
dispose - mais on peut énoncer quelques règles générales.
1. Si on souhaite utiliser ce système en routine, dans un service de radiologie tout venant, alors on a mal étudié
la question car les problèmes du stockage, de l'archivage "intelligent" des images et de la compression
indispensable pour les radiographies à problèmes… de numérisation - radio de poumons et
mammographies - ne sont pas encore résolus de façon satisfaisante.
2. Si, en revanche, on veut utiliser ce matériel à des fins de recherche, alors il est préférable d'éviter les
scanners à laser. Comme nous l'avons déjà signalé, ils possèdent un défaut majeur qui rend difficiles les
applications en traitement d'image : les images sont entachées de moirés qui proviennent d'interférences
dues aux diverses transmissions et réflexions du faisceau laser dans la vitre, l'air, le film et le même trajet au
retour. Ces moirés qui sont des défauts généralement de relativement basses fréquences sont fatals à tous les
algorithmes de détection et de segmentation.
3. D'une manière générale, il est préférable d'attendre ! Le marché des numériseurs est en pleine expansion, les
performances s'accroissent à la mesure des exigences des utilisateurs, et les coûts baissent.. La création de
banques d'images de toutes sortes, le stockage des images sur CDROM ou DON, sont autant de réalités
incitant les constructeurs à fournir des matériels de numérisation de grande qualité dès demain.
Remerciements

Nous tenons à remercier chaleureusement le docteur Pierre Mouillard et Hervé Guiot pour nous avoir fait
profiter de leurs expériences et de leurs conseils.

Références

[1] Yaffe MJ . Direct digital mammography using a scanned-slot CCD imaging system. Med. Prog. Technol.,
19(1) : 13-21 (1993)
[2] Strauss A. ESPOIR un système multi-expert d'aide à la décision devant des mammographies présentant des
microcalcifications. Mémoire pour le C.E.S. de radiodiagnostic, Paris 1988.
[3] Germain L, Sebbar A, Strauss A Détection de microcalcifications à partir de mammographies Digitalisées.
Journées d'informatique francophones, Nîmes, 1990.
[4] Strauss A, Sebbar A, Désarnaud S, Mouillard P, Le Gal M.Cancer du sein : des progrès en détection
automatique des microcalcifications. AIM, Springer-Verlag, Paris, Juin 1992.
[5] Strauss A, Sebbar A, Désarnaud S, Mouillard P, Le Gal M. Automatic detection and segmentation of
microcalcifications on digitized mammograms. IEEE Proc., Paris 1992.
[6] Désarnaud S, Strauss A . Classification of microcalcifications by neural networks MIE Proc, Jerusalem,
1993.
[7] Davies & al. Automatic detection of microcalcifications in digital mammograms using local area
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[8] Magnin IE, El Aalaoui M, Brémond A. Automatic microcalcifications pattern recognition from x-ray
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[9] Chan HP, Doi K, Vyborny CJ, Schmidt RA, Metz CE, Lam KL, Ogura T, Wu Y, MacMahon H.
Improvement in radiologists'detection of clustered microcalcifications on mammograms : the potential of
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Tijschc-Geneesk, 1990 Dec 8, 134(49) : 2383-2387.
[11] Baskurt A, Magnin IE, Brémond A.Image coding for archiving mammograms. Med. Imaging VI, SPIE, vol
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