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PRI~CIS

DE

CHTMIE INDUSTRIEI
-
64. - Ii\!PRIMl%RIE GBNERALEDE CH. LAHURE
Rue dc Fleurus, 9, B Paris
CHIMIE INDUSTRIELLE
1" DES BCOLES D'ARTS ET hIANUFACTüRES ET D'ARTS ET
2" DES BCOLES PR~PARATOIRESAUX PRUPESSIONS JNDQS!lRImfl
3" DES FABRIChNTS ET DES AGRICULTBUi#g

PAR A. PAYEN
&lembre de 1'Institut (Académic des sciences)
Professeur au Conservatoire des Arls et Rlétiers ct 2 i'Ecole c e n t d m
des Arts et Manufactures

les derniers peifectionnements apportbs aux applications de Ia cliimie


et plusie~irscliapitres sur les industries nouvelles

TOME DEUXIBME
--

PARIS
LIBRAIRIE DE L. I-IACI-IETTB ET Cie
ROULEVARD SAINT-GERMhIN , Na 77
-
1867
NDUSTRIELLE.
CHIMIE ORGBNIQUE.

COMPOSITION DES PLANTES r).


1. COMPOSITION fiLI?bIENTAIRE DES TISSUS NIISSANTS ; COMPOSITION DE LA TRAME
DES CELLULES; !lPIDERhIE; SUBSTARCE LIGNEUSE; SURSTAKCES D'ORIGINE MINfi-
RALE. - 2. CONPOSITION I N N ~ ~ D I A T DES
V ~ G ~ T A U RUDINENTAIRES.
X -
E JEUNES ORGANES DES PLANTES ET DES
3. LOIS G ~ N ~ R A L EDE
S L h COMPOSITION ~ ~ L ~ M E A -
TAIRE E T DE LA NUTRITION DES Y ~ G É T A U X .

1. Composition elómeiitairc des tíssus naissrnts; composition


clc Ia trnmc des cellnles ; ópiileriiie ; snbstrnce lignense:
substances d'ndgine minérrile.

Dans la premibre partie de cet ouvrage nous avons décrit les


industries qui s'exercent sur les matièresminérales en yrkunissailt
le caoiitcliouc et la gutta-percha : i1 nous reste traiter cles in-

(*) Les lois relntives B la composition chimiqu e dcs végCtnitx suivant les
évolutions siiccessives de leiirs orgaues; ;i la striictlire, a la composition
et aux transformations natiirelles rle Ia substaiice amylacée; ali rble, h la
composiiion, aux divers &tu de Ia cellulose et de l'amidoi~;B Ia coqlposition
immédiate cles bois, des concrétions et incrustations minérales d m s les feuilles
et différents orgnriismes des Inntes ; au développement des stomates ; aux
cliangemcuts y ' i l s éprouieiit anos les feuilles penistnntes automales, décr6-
pitantes, B Ia c écouvertc de Ia diastase, ont été le sr!jet de pltisieurs m h o i r e s
que j'ai présentés h l'dcacléniie des sciences en 1834, 1837, 1840, et qui ont
été insér.4~dans le Recueil des snuants &trnngers 811r les coiiclusions dcs r~lp-3
porteurs, MM. Brongniart, Chevreul, Becquerel , Dumas et de Mirbel : POY.
vol. VI1 et IX cles Bfémoirespl.é$entéspai- divers sa~antsde Gdfcndhie des science~
e COUPOSITION DES PLANTES.
dustries relatives aux substances organiques. Nous exposerons
d'abord quelques-uns des principes géiléraux de la constitutioi~
des végétaux.
Dans les jeunes organes oii se concentre la force vitale des
plantes, c'est-à-dire dans l'emlryon naissant, la radicule et la
gemmule des grairies, 1es spongioles des radicelleç et les parties
centrales des bourgeons ilon dkveloppés, comme dans tous les
tissus naissants, on trouve ren&rmées dans des cellules à minces
parois et plus abondamnient que dans les autres parties des
vkgktaux, outre les composés minkraux, des substances orga-
neutres, offrant une composition quaternaire analogne B
s mati&res animales; ces organismes des plantes renfer-
our i q d e 19 i 66 de matières azotées, représentant 3
zote.
troiive mCme ces matières organiques azotées granuleu-
1t toute structiire discernable, daris le crcrnõinnz (*) : ce
es qui sdcrètent la cellulose, s'en eiiveloppent e1 formeilt
leç utricules ou cellules priiriitives.
Les parties des végétaux qui commencent i se développer af-
fectent la structure cellulaire. Les formes et l'arrangement de ces
cellules peuveiit vnrier ; M. de Mirhel a démoutré que les utri-
cules allongées, disposées bout i bout, forinent des tubes par
leur soudure et Ia résorption de Ia double mcml~ia~le qui les sé-
parait les unes cles autres : une partic se transforme, dans lcs
plantes vasculaires, en tubcs Siversement épaissis et perforés;
mais je suis parvenu à constater que la composition de leur
trame est constante dans tous les végétaux. La substance qiii
cornpose cette trame a recu le noin de cellzllose; elle contient
44,44 pour 100 de carbone et 55,56 d'hydrogène et d'oxyghne :
ces deux derniers offrant entre eux le rapport exact de la coin-

rfc .lc71nstitiitde Prarrce; voyez aussi les mérnoires que j'ai présentés à 1'Insti-
t u t avec M. de Mirbel, t . XX et X X I I de5 3~ér1roiresdel'Acadén~ic; enfin les
Cotnpfes ~.crzrlrisde 2>.4cadénziedcs scienccs, 1842 à 1867; les Bullctins c/c Iri So-
ciéfd d'ag>.icoltrire,et les Anrzales OILÇons~rvaloire,1862 h 1867.
C) Ldlf.nntlirin, dont 011 n'iimit nutrefois qu'une idde bien imparf:tite, que
l'oii cc? idérait comme un niucilnge semlilahle à Ia gomme, cloit btre coiisi-
cl4r6 com' e le inélniige cles deus séves coiitenaiit ies mntifres nxot6es clouies
d e liinej& vitnle, une ou pinsieurs s~1I~:inces con>lCn&resde i n celliilose :
goiiiiiie, siicre, clextrine, et les miitières minérales indispensaliles h ln vie des
plaiitcs. J'oy. les mbmoires et notes de MM. Mirliel et Payen dniis Ics recueils
cle 1'Acndémie cles scieiires, 1842 à 1846, et le résilmé de ces travitrix daiis
l'6log.e liistorique de M. Mirliel : lfén~oircsde Ia Sociètè imnI~L~-ial<ze t ~entrnlc
~l'og~ici~ltcire porir 1858.
CO3IPOSITION DES I'TJhBTES. 3
positioiz d e l'eau. La composition cle la cellulose est représeiitée
p a r Ia formule générale Ci2 HLOOiO,
L'e'piderme des plaiiles, en gén6ral, çes parties externes ou Ia
cuticule épiderinique qui 1e recouvre souvent, soilt formés de
cellulose agrégée fortement et iajectée de composks calcaires, de
silice, de substances grasses et cle inatière azotée (vai)'., p. 6 ,
leur compositioii immérliate).
Lorscjue l'épiderme se détaclie oii se trouve accidentellcnicut
enlevé, les parois des cellules sous-jacentes, en contact avec I'air,
s'injectent de substances azotkes et calcaires, de silice,.de inatihre
grasse, et acquièrent Ia résistance et plusieu~scaracthres des
couches kpidermiques.
La cellulose constit~ieégalement Ia trame des celliiles, plus ou
moins allongées, minces, dans le coton (poils cle Ia graine du Co-
tonnier), ou épaissies, par coiiches concentriques dans les filires
textiles d u Chanvre, duLin, du Phornziunz tenaz, cle 1'AgaveAnze-
ricana, de 1'Urticn rziuan, dii Banaiiier, etc., forinées de cell~iles
cyliridro'icles soudèes hout à bout comrni~iiiquantentre elles pai-
1111 canal qui les traverse dans toute leur longiieur(*), ou enfin
bpaissies et i~~crustées, comme dans lcs fibres Iigiieiises cles tissus
dn bois. Daos ces deriiiers tissus la cellulose, qui épaissit les pa-
rois de l'utricule primitive par des incrusta~ioiisinternes clc ecs
fil~res, est sensiblement spongieiise , ct pénétrée de matièws
ligileuses et dc priiicipes colorables oii colorés ; quelc~uefois,
conime daos les Algues et les Lichens, la cellulose est injeciée
d'inuline, les membranes oii les cellules vkg&tales sont souvent
agglutinées par Ia pectose, Ia pectine oii l'acide pectique libre
ou formant plusieurs conibinaisons, pectates de clinux, de ma-
gii(;sie, de potasse et de soude, riotamincnt dans touie l'épaisseiir
clu tissu epidermique des Cactées, clnns les fuisceaiix de íibres
tex~ilescorticales clu chailvre, dn lin, duns les tissus cellulaires
des racines tuberciileuscs et des rliizomes feculents (Caroctes, Pa-
nais, Betteraves, Pommes dc terre) de certains fruits (Bananes,
Po~irons); aussi peut-on disloquer leors tissus en isolant les
celltiles, faciles h observer alors sous le microscope : i1 sufit clr:

(*) Pormant ainsi de loiigs tulies qiii oifreiit eii nlipareiice une tcxture Iio-
moghne, mais que je suis parvenii h di~loc~iier soas forme de gloMles rnppe-
Innt snns doutc les celliiles primiti~cssouclées Iiout A bout, Il sufíit d'imprégiier
d'iorle ces fibres textiles, puis cl'njoiitcr uiic ou clenx gouttes d'acicle sulfii-
riclue h 60 oii 62O pour voir les filires se goiifler, l~leiiir, puis sc fi.agmcnter
en tronlons glo1)uleiix : c'esl uue jolie viie microsoopiquc.
4 COMPOSlTION DES PLANTES.
faire réagir à froid, pendant 12 à 15 jours, sur des tranches rrès-
minces, l'acide clllorllydrique étendu de 10 volumes rl'eaii q u i
s'empare des bases; puis, après lavage à l'eau, I'ammoni?que
affaiblie qui dissout à son tour l'acide pectiq~ieen s'y combi-
nam. Les fihres ligneuses qui constitueilt Ia masse du c e u r et
de l'aubier des arbres ne sont pas agglutiilées entre elles par
des composés pectiques.
La substclnce lig-rzenst! qui, dans lebois, injecte Ia cellulose et
que j'ai désignéesoas le nom de nzclli2r.e incrustnnte, est une ma-
tière dure;amorplie, cassante, de nature complexe, plusriche en
cnrbone que la cellulose et renfermant un excès cl'hydrog8ne de
3 &6 milli9ines sur les proportions qui constituent l'eau; elle
se ~reiicontreaussi dans les concrétions dures cles écorces , dii
liége et du périsperine de certaius fruits, dans les enveloppes
dures cles noyaux ; elle forme en grande partie, avec la cellulose,
les concrétions piel.rezises des poires. Sa proportion varie claiis
les différentes essences de bois, qui doivent h sa presence et U
ses proportious leur plus grande clureté, leur poitls plus consi-
dérable, lenr fragilité, la dose plus forte et varialile de carl~one
ainsi que le léger excès d'liydrogène qu'ils contiei~rieiit.
La matière incrustante, déposée successivement par couches
concentriques, mêlée de cellulose spongieuse, sur les parois in-
ternes des membraiies de cellulose résistante, est accompagnée,
dans les fibres du bois, cle principes colorailts, d'une partie des
substances nzotées c~uis'y trouvaient lors de la formatio11 dcs
fibres. Plus le bois est jeune, n3oins i1 renferme de nialidre in-
crusiante, plus i1 contient de cellulosc et de malière azotée, al-
térable : cause principale de Ia grande altérabilité des parties
jenaes dii bois : de l'aubier, par exemple.
Chacune des fibres ligneuses épaissies est partiellement recou..
verte dans les méats intercellulaires d'une pcllicule adliérente et
très-persistante ,injectée de siibstance azotée, analogue à Ia cu-
ticule épiderini~~ue, et qui comme elle imprégnée d'une solu-
tio11 aqueuse d'iocle résiste à l'action de l'acide sulfurique à 60
ou 62 degrés qui désagrige Ia cellulose pure.
Les çubstances d'origine minérale ne sont pas elles-mêmes dis-
tribuées au llasard dans les plaiites; elles sont sécrétées h part
et reiifermées soit daiis l'epaisseur des meinbranes, soit dans cles
cellules ou des cavités spéciales.
C'est ainsi que l'on reinarque les noinbreuses concrétions cal-
caircs dans lcs'fe~iillesdes plantes appartenant i la classe des
COi\IPOSITION DES lJLANTEY. 5
Urticées, coinprenant a~ijourd'l~uici~iqfainilles distinctes (*), dans
I'epaisseur des parois de cellulose spol7gieuse des iioyaux des
différentes espkces c2e Celtis (**), clans certaines espèces d e Clia-
rackes e t daiis les tissus incrust6s cles Coralliaées (dont les arti-
culatioiis flexibles sont exemptes de ces inci.ustatioils calcaires).
011troiive les concretioiis cristallines cl'oxalate de clinux iinive1.-
sellement repondues claiis ies plantes pban6rogaines, et siirtout
daas les feuilles, autour clcs faisceaiix vasculaires tles nervures;
elles occupent une situation seinhla1)le tlans les tiges et se reil-
ciontrenl en al~ondancccroissanle sous les coaclies épiclermiques
et dails les tissiis cellulaires dcs divers Caclus.
l'lusieurs d e ces concretions sont reprt:sent6es (pl. XVIII) par
des coupes vues sous lc inicroscope i l'aicle d'iin g~ossissenient
de 300 í i 5 0 0 diamètres : fig. 1. Concrétion calcaire contenlic
dans iin tissu spécial très-léger : A, pédicelle rle inatibre orga-
ilique (cellulosc) qui iiiaintient suspeiidus sous Ia ciiticule épi-
derrniquc lc: tissu ct la coiicr6tion A'd'unc feuille de fiçuier
cus einstica); - fiç. 2 . B , prklicelle disagrCgé par l':icicle
siilfiiricIue c t 1)leui par l'iode; B', tissu IEgcr privi dri carbonate
rlc cliaiix par l'acide clilorhyclriq~zeCtenclu ,. puis désagrégé pa13
l'acitle sulfuriqiie cone-entri: et l~leuipar l'iode. O n voit rlans
cettc figure toules les pnrois tles cellules atttiq~iéespar l'acide
sulf~iricluc,hlcriir par l'iorle, prciiant ainsi uii cles caracthrcs cles
p~a~iciiles amyIac&cs. Daiis Ia rnême figure, Ia c ~ i ~ i c u lépicler-
c
iaique bbb rle ln feiiille, en raisoii dc $ri coliCsion plus forte et
des nmti;ires azotbes, grnsses, saliiies, e t de la silicc qu'clle ren-
Serme, sc iiiontre Ileaucoup pliis résistantc à I'action de l'acidc
~ulr~iricliie;cllc esL coloi*éc c11 jnurie orangé par I'actiou que
I'iode exei9cc 5ur Ics inatihrcs azot(es e t grasscs.
Lti figiire 3 iii<lic[iiciiiie co~icr~tioii
C' d'oxalatc dc cliaux enve-
s Feiiillc tle uoyei. ( J z I ~ I cI'B-
loplx:c tl'iiii tissu spi.cial C d a i ~ tine ~~zs
Ulinnc6rs : Ulnli~s,P l n ~ ~ c v n .
Celtic1i.c~: Cellis, 01..Occ. ror-rlnln Torri.~irforstii, AuriiLer'/inr2n.
2. (;niiiinliiii6c~ : C n n ~ o h i ssnlirm, IIi~n211ltra11t~~11ltrs.
3. Artncalpécs : Ficirs cnricn, clrrs~icn,br~~~ghnlcirsis, atc.
4 . iilorées : I I ~ n ~ ~ s s o ~ pn/~lrbifirn
ictin (iiihricrs).
5 . Urticací.es: Hoheiizer.ia, Urticn nii~mnrtrois,Pnr,ietniin.
(*') D:11is ces iioyniix ~inrticiiliers,les iiicriistntioiis forniées clc cnrhonnte de
clinux ct tlc iiin;iiésie ~ciiildnceritlcs incr~içiaiioris d e sii1)sinnce orgaiiique
iiijectées tlniis ln cellolose spoiigieuse d'liii gi-aiicl iionil~rede noyniix de clivers
nlitres Cr~iits;de mdme que tlaio les fibres ligneuses de coliir r t d'nul>icr, ce
soiit les iii:itl$res iiicrustniites orgnriiqoes q ~ i doiinclit
i ulie dure16 et uiie fra-
giliié l d a s OLI nioins graiides niis Iiois.
6 COMPOSITION DES PLABTES.
-
gic~). La figure 4 moiltre une concrétion D d'oxalate de chaux
sous l'epiderme du Cactus glancesce~as; D' la même coilcrétioil
détriiite par l'acide sulfurique, laissant voir une partie cles
membranes q~iienveloppaient ses cristaux. On remarque les
épaisses parois des celloles bleuies par Ia solution d'iode; Ia
ciiticule épidermiqtie cldcl résistantc est colorée en jaiine orangé
par le même réactif. -
La figiire 5 rep~sésenteune concrétion
mamelonnée E dans une feuille du figuier commun (Ficus ca-
rica). -La figiire 6 offre la m6me concretion casske E', offraiit
iin aspect pierreux et iiiie structure celluleuse interne. - h
figure 7 est 1a coupe F d'une tige de Cl2m.u hispicln incrustée de
.carhonate calcaire autour de to~itesles cellules. La figure S -
montre un des cristaux nomhreux G d'oxalate de cliaux qu'oil
trouve dans leç feuilles cles oratigers. -
La figiire 9, G', oflre les
vestiges cle l'enveloppe organique de ce cristal dissons. La -
figure 11 (pl. XVII) préseiite la coupe Zune feuilla d'oranger :
72717~, cnticiile épidermiqiie; on voit en N une coilcrétion cris-.
talline Coxalate de cllaux. - Les figures F, G (pl. XXI, case 4)
représentent des cristaux inadiés d'oxalate de cliaux, nomlreux
dans les Cactus (").

(,) Fourcroy et Vauqiieliii (A~irtnlc.~ rln illrrsénm, t. XtII,p. 1) et Bertliier (filé-


moires dc [a Sociéféirrcyériale et cerztralc rl'ngiicnlt~~rel~orii1854) avaient expriiiié
l'opinion que le carhonnte de cliaux iie préexistait pos daiis les végçtaiix, que
to~ijoiirsi1 etait le résnitat de i'iiicinération des sels calcaires i ncidcs végétaiix.
BIes reclicrclies espérimentales, publiées eii 1845 dans lc Ilec[~cildcs snvnnts
éirntrgeis, t. VIIt et IX, et les comptes reliclus le 6 février 1854, oiit clémoiitré
avec la plus grande évidence In forrnatioii d u cnrbonate onlcnirc rlans iin
grand iiombre de végétaux pliaiiérognmes et cryptogames, mbnie dans cles
celliiles distinctes et des orgniiisines environnés de tissus remplis cle sucs ii
réaction ocicle.
La démoiistration est facile dans une expérience de coiirs : i1 suffit cle mettre
dans uii tiihe 10 h 12 noyaux des fruits de Celtis, de verser clessus uii volume
doul)ie cl'acide clilorliydriqiie étendu cle 9 fois son poicls d'eau, puiu cle fer-
mer avec un Iioucliori assonpli : on voit aussitbt uiie effervescence sc mani-
fester, et, ali hout de quelqiies instants, la tensioii clu gaz acide carhonique
fait sauter le I~ouclion.
Parnii les tlétermiiiations pondérales que j'ni faites, j'en citeríii qiintre ~leii
se rnpporient aiix Feuilles de mhrier l>laiic et nux iioyaux de Celtis : MUrier
bluric, feriilles dessécliées, 100= 1,64 i 1,80 cle carbonate calcaire.
1 Tissriícellulose e t mtitihe aaotée)., - . .. . .. .
... 23.D
~

c"rl>c~ni~te de cli;~~ix (traces de ~iliospliiitesde


iO0 Noynux cli~iixet de miign6sie). .. . . .. . .... . ...
, . 40
.. . . . ... . . .. . . .... .. ... ... ...
Silice . . . . .
Celtis Orientnlis, . . . . . . .. . ... .. . ;. ... .4,4
.. 1 0 , 3
Hciile fluido. ... . .. ..... ............ .... . .... ......... ..
Tissu ~~r~inicliie..
. .. . . 44 2
-I liI).Il
Sul>st;incernio8r;;lc.. . 1,2
1 llU,0
-
COLIPOSITION DES PLABTES. 7
Les plantes iie puisent pas indistinctement dans le sol tous les
sels ; elles s'appraoprient de préférence ou en pliis fortes propor-
tions ceiix qui, simplement dissous ou transformés, conviennent
le niieux Ci leur d6veloppemeiit (et clu'il imp6rte de mettre i leur
portée au moyeii cl'eiigrais convenables).

2. Composition immécliate (Ics jouiies orgriics dcs plantes


ct tles végétrux riidimentnires.

Les graines, les spores, les Champignons, les jeunes organes


des ~laiites,les bourgeons étiolés contiennetit, oiitre la cellulose,
et quelques-uns de ses coilgénères (amidon, dextrine, inuline,
çomme, Sucre, glucose, inaiinite), des sul~stancesazotées, cles
matibres grasses, des pllosphates, cles sels alcaliiis, de la silice,
clu soufre et de I'eau. I1 li'en saurait etre autrement, car ces
organeç rep~*oclucteurs,ces plantes rudinieiitaires et les jeunes
boui.geoiis doivent conteilir en proportions convenables les
substances i n d i ~ ~ e n s a b l eh sleurs premiers développements, les
ageiits propres i toute végétatioil. On voit de même, en exami-
nant la compositioii de l'oeuf des animaux ou du lait qui doit
subvenir h leur première alimentation, que les substances riulri-
tives s'y trouvent accuniulées, et, chose remarquable, les nlinzents
&s qnat~-eclasses : lo nzotés, 2" sucrés ou fkczdents, 30 grns,
et 40 nzinérnzix, se trouvent ainsi présents i llorigiiie de l'évo-
lutioli des dtres, animaux et v&gc?'taux.
Voici quelques exemples de la composition immkdiate de ces
orgaiiismes végétaux dessécliés (*) :

(*) A l'état frais ou noriiinl, ils contennient les proportioiis cl'eau suivnntes
~ O U P100 : moriíles, 90 ; c~i;inipignoi~scle couclies , 91,Ol; trciffes rioires,
72,Ol; levhre, 90; clioux-fleurs, 90,7. O11 récolte enltnlie, aiix eiivirons de
Tnrin, cles truffes blancl~llresqai ii l'é,oqtie cle leur rrlutilriti exlialent un
parfw1 iout syécid roppelait l'odeur i e l'ail.
8 COMPOSITION DEJ PLANTES.

+
Miitières ;izotées traces'
da soufre. ...........
1- 44,0 SZ,O
l-l-l-
CIliiml>ignons Triiifcs
decouclies. noires(*).

31,30
Leviirc'

02,7
Clioux-
fle~i~~(**

fG,O
Substsnces grwsses. ..... 6,6 4,4 2 2,4 4,5
Mannite, dextrine, cellu-,
lose, etc............. 38dJ 38,4 69,15 20,4 4R,3
Phaspliates de magnésio et
de clinux, cblorures nl-
........
calins, silice.. 4 3,0 Z,Z 6,s
---7,30 4 1 ,?.

i 00,O 100,O 400,O


100,OO 400,O

La matière orgaiziclue incrustante, les substa~icesazotées, les


matikres grasses, les liuiles esseutielles ei les resiizes augmentea t
dans les organismes vigétaux les proportioizs du carbone qui
forme en general 0,48 a 0,54 du poids d'iiil végétal cluelcoiique
rlesséclié, pris dnns son enseiiible ; taiidis cjiie Ia cell~ilose,con-
stitiiant la trame cle toutes les nlembranes végétales, ne renferme
clueo,444 de carboue. Les mCmes substances soizt en outre plus
liydrogén6es que la cellulose, aussi augmentent-elles la propor-
tion de l'liydrogène : ce corps s'y trouve, en effet, toujours en ex-
chs daiis les platites ei~tièresrelativement i Ia proyortioii qni,
avec l'oxygèlie coiilenu dans les in21nes plantes, représen~erait
exactement la composition de l'eaii.
Nous verroiis, en traitant de la fabrication de la lière et de
l'alcool, clu'il importe beaucoup de tenir coriipte: des qriatre
classes d'aliments inclispensables i la reproduccion de Ia leviire,
soit en vue de méiiager les conclitions favorahles à c e m repro-
cluction de ~régétauxmicroscopiqiies glol~uliforrnes,soit pour ex-
yliquer Ia perte de ce í'ermeut dans cles coi-iditioaç coiitraires,
c'est-i-dire lorsque ce ferment orgailisé oii végèLal glol~ulirorme
microscopique agit daiis une solntion de sucre piir qui ne pou-
vant founzir les matibres azotées, salines, etc., indispensalles i
son développemeizt, le laissc pronzptemeiit depérir. Cerlains
phéuoinL:izcs iiztéressaizt l'iiidustrie solit dus à des v4g6taiix
riirliineiitaires qui se composci~tcliacnn d'uiie seule iitriciile ren-

(*) Ces truffes (Tr~liercilariunz), I~lancliâtresd'nliord, ncquièreiit leur colo-


ratioii, eii m6me tenips que leur rlélicieux arume, Iorsque, vers 1'c;poque de Ia
maturité, eii iiotoiiiiie, leiir tiss~icelliilaire se remplit tlc spores bruiies.
(f*) Soniniiti-s de6 l>oiirgeoiis uvortCs qiii, avec leurs teiiclres rnmificatioiis,
constitueiit Ia iilasse blnnclie comestil~ledévelol>l~éeh l'abri de lii lumière,
offrant i':ipperence grossikre cl'une sorte ~L'inllorcuceiice.
COkIPOSITION DES PLANTES. 9
fermant dans sa cnvité les quatre classes de çubçtaiices ; ceç
gbtauu microscopiques peuvent par leur nurnljre iinmei-ise mani-
fester en certaiiis cas lour prdsence ou leur aciion rl'iii~einanikrc
remarqualde. C e s l ainsi que des algues globnleuses ayant A
peiile un centième de mi1liini:trc de clinmètra, coinme l',?i'r~gle~~a
sa7zgzli1zen, ont pu colorer les eaux pluviales e t faire croire au-
trefois h clee pliiies de sang occasionilaut ainsi ce qii'oli a nominr4
jadis une des plaies d'Égyl)tq de nos joiirs, colorer la irier Rouge
et de vastes superficies dc I'ocCnn Atlailtique (le Protococcus At-
~mzticusayant & , de inillimètre, i1 faut 40 000 inclivirlns pour
couvrir la surfacc d'un inilliin6tre carré; or telle est Ia prodi-
gieuse activité de reproductioii de cet être iiifime que l'on a
vu jusqu'8 8 1ciloini.tres des eaux de lu mer sul~erficieliemenl.
teintes par ses inno~1ibrablesglobulesj; eilfiii le Protococcus
nivnlis peut produire, par deux colorations successives, les neiges
OeJ*teset t*oz~ges,déterminer sur les i~lnrbresLdancs statuaires e11
Italie des taclies rouges, qni ont fait supposer une grave défectuo-
sité du marbre; i1 pcut annoilcer 1';ipproclie de Ia saturatioii tlcs
eaux daos les salincs clu hlicli, alors que la deiisiti; du liquide lcs
force h surnager (l-'rotococc~~s SU/~ILLL~). NOUS~ e ~ ~ plus r ~ loiii
u s
(1°C les végétaux niicrosc~pic~ties clia~iipi~iions ou mucédinèes
jouent uii role in~portautclnns les iermcntations cles boissoiis
iisuellcs, le levage rle Ia pAte i faire le pairi, Ia p r o d ~ i c ~ i orlu ii
çout que l'on rcclierche dans Ic fromage de R o q u c f o r ~ ;qu'ils
ont IJU occasionner de gravcs alt6ratioris sur l e ~ a i nrle niuni-
tion; les sucres, les ckréales, ln vigne, lc lioahloii, les rosiei.5,
les pommes d e terre, et cIuYil&ai1 fort utilc d'é~uclierleurs pro-
priétés et lcur compositioa pour appreiidre soit 8 les iilultiplier,
lorscliie leur iiiIluence est iitile, soit h ciltraver leurs dCveloppe-
rneiits. Parmi lesalçuc~soífiant dcs tissus l)li~s'oumoins dkvelop-
pés, i1 e11 est dc trCs-remarc~unblespar leiirs çi.andes dirnensions
c t d'aiitres par leurs applicationç agricoles C L i~lclusirielles. 011
peut citer à cet 6çnrd le J l n c ~ . o c ~ s r i s ~ i r i /cip~i *peut
~ c acqoérir
juscl~l1&500 i11Ctrcs de longueiir, le Sargassuw iznt(cns (raisin
des tropiclues) clont 1a végétation l~crsistalitect active forme daus
le graiid Oc6an c t llAtlaiilir[ue d'immenscs l~raii.ies flottautes,
observées c t travcrsées par Christoplie Colomh, et couvrant une
snperficie G 8 7 fois pliis grande qoe celle de l'iillemagne. Les
algues coinestibles : Ulun lacizic~,I l a i w z e ~ ~eclitlis; i~l S'lhzro-
coccus cl.ispus, Chol~drinpi~z~talifirlc~, une alaue n~kdi<:iilale
estiinèe, c~phz~90coccr~s he/nzi~ltl~ocol.tor~; les alglies mariiles dites
10 CORIPOSI'L'ION DES PLANTES.
Fucus ou Ynrechs qui sécrètent abondamment les sels de soudc,
de potasse, de magnésie, de cllaux, les clilorures, brômures,
iodures, bien que cges deux derniers composés aient souvent
Ccliappk a l'analyse de l'eau de Ia mer (uoy. dans le ZePvolume
les I~idustriesdes soildes de varechs, cle l'iode et dz~bl.ónze, e t
A la fin de ce volume les Engrnis). Plusieurs algiies de mer :
les P l o c ~ ~ r iliche~zoi'dcs,
a GeZidiunz cor~zeunz, Grnteloupin PZi-
ci~zn, fournisseat des gelées prépiirées eil Cliine, exportées à
l'état sec en Europe et en Amérique (uoy. plus loiii le cliayitre
GELOSE, CUBILOSE, DIALOSB) . Enfiii ou designe iinpropreinem sous
la ddnomination d'algue ou fucus la Zostera nznrilztr. (cwmrp', N-
ban) monocotylée acpatique einplopée pour les emballages, la
confection des sommiers, la fahrication du papier, etc.

On rencontre dans l'analyse élémeiitaire des plantesle carboile,


l'liydrogène et I'oxygpne, ces deux derniers réunis suivanl les
rapports qui constitueiit l'eau, plus un excès d'hydrogbnc d'un
demi a UII centikme C ~ L Ipoids total d e Ia plante desséchée; l'azote,
le soufre, le pliosphore, le clilore, le fliior, accompagiiés parfois
du brôme et de-l'iode; le silicium, le potassiurn, le sodium(*), le
magnesium, le calcinm, le fer, le manganèse, quelclucfois le
ccesium et le r~ibidiuni,notammeiit dans les hetteraves(**).

(*) Les oxyrles cle ces deux dei*niersmétaux peuvent btre, daiis une certaine
mesure, sulistit~1.4~l'uri B l'autre dans l'orgaiiisme végélal, comme l n clinux i
la magiiesie; cepenclant o11 a constaté que Ia potnsse et Ia uiagnésie s'liccu-
inulent dnns les giaines en plus fortes proportions que de préfhrence ?I 1:i soude
et la oliaus.
r*)Ces notions siir Ia compositioil orgnnirple quaternaire et sur Ia compo-
sition minérale des orgnnismes vivnnts des plantes ne remonteiit pas ai1 delh
c111preniim tiers de notre sibcle. Voici comrnent s'expriinait h leur égnrd
nolre grancl nataraliste :
K Le tissu cles végetaux est d'iino simplieit6 qcii ue se retrouve que clans les
....
auimaox les nioiiis parf:iits Ln compositíon cfiíniique est aussi plus siml>le
que celle eles aiiimaiix; leurs é16inents procliniiis iie se rbduiseiit gubre q~l'eii
oxyg8ne et en deux sol>staiicescorul>ustibles, le cai*l>oiieet l'lipdrog8iie; l'a-
zote y est rare et le phosliliore encore plus.
a Crlles (les substances) rles animaux contieunent toujoiirs de l'nzote et
irBs-souvent dii l~llospliore: c'est l'azote q ~ i fait
i qu'elles fournisseiit cle l'nin-
rnoniiiqcie par ln clistillation ?I feu riu, tandis qu'il ii'y a qu'lin petit iioiiihre
de v6gétaux qui cii donnc. a (1812, Dictio7~1rnb.edes sçiollces ~nédícnlcs,voI. 11,
par Ciivier, ariicle ANIAI~~L.)
En 1832, Decandoile considérait Ia gomme comme le priiicipe iuim~cliat
COMPOSITION DES PLANTES. II
Puisc~cie tous ces corps peuvciit concourir L la nutrition cles
plantes selo11 les aptitudes de cliacune d'elles, on coinprend Ia
iiécessité de leiir présence 3ans les différents sols fertiles oii 1'011
a gé~ikralementgrand intérêt h varier les cul~iires.
Lorsque l'un ou plusieurs foi-it défaut, ou se trouveiit eii pro-
portions insnffisariteç, le role des cngrais est rl'y subveilir. 0 1 1 a
très-gknkralement coiistaté que les phosphates et les substaiices
azotées assimilables ne se reinontrent pas assez al>onclarnn~ent
pour f o ~ i r ~ ai1
~ i idbveloppeinent
- des plantes daiis les cilltuyes in-
tensives, et le but principal de la falricatio~zdes eq,. 0 7.C L ~ conuner-
S
ciczzlx cst dc les Iivrer aux agriculteurs (uoy. 5 ln fin du volume
cette industrie) . Cepeilrlaii t, d'aprcs les recl-ierches réce~ites de
M. Correilwindur, certains sols cles environçde Lille, cleyuis tri.5-
longteinps fumes avec les déjections cles homines, renfermeiit
cles yroportiolis telles de pliospliates que l'ndditioil de ceç eoinpo-
sés n'y procluie pli~saucun eiret, taiidis que les substances azo-
t6es facilement assimilnbles y inailifestent eilcore leiir iilile in-
fliience.

rsseiltiellenient iliitritif des lilniites (Çotrr*s de Gotrrniqltc , p/~ysio/ogicr~d~rétflle,


.
t . I, Bécliet, lib.) 011lit, p. 168 : n D'nprès ceu clivers critPrcs, je Iie connnis
~ L I Ia
C n~atièregommeuse q u i puisse eire coiisidérbe comme le suc iioiirricier
tles végi.tnux. u
Oncoiiiiaissait depiiislongtcrnps nlors le glnteii dli 1~11.Vnirc~uelin avait ~roiivé
de l'nll>unii~~e e t d'autres subst;inceu tinotées dans divers produits des végé-
1:iiix; Einliof, cn 1805, et Gay-Lussac depiiis , oxii coiistnti. la priaeiice d e
I'azote tlnns plusieiirs graines deu légnriiiiieiises; niais i1 y avnit loin cle I i b
Ia loi géiiérnlc que j'niformulée rtvérititepnr iiii très-grniid noiiibre d'ancilyses,
de 1834 118S0, d6nioritraiit que les corps n z o ~ & ,soiit rbpind~is daiis tous Ics
yí.gétaux et eii propoi.tioiis cl'auiarit pliis fortes cpe les orgtiiiismes soiit pliis
jvui~esct cloiiCs cl'iine plus giaiiile Ci~crgievil:ile..'L'( V111 ct TX du Rccitl*il
et, avcc M. de hlirliel, t. XX e t XXII cles ~ ~ L : I I L O ~de~ ~ S
rles sníurt/s éir.ait~.ei~s,
/'dctidér1~icdcs scicilccs.)
PRTNCIPES TMMÉDIATS DES V ~ G ~ ~ T A U X .

1 . nisti.ibution ùes l~riiicipesimiiicidiats dans lcs plantes.

Les principes immédiats de nnture organique, libres oii com-


binés, se reucontrent genèralement en proportions diflérentes
dans les organes des plantes, o u daiis des tissus spéoiaux que
1'011 peut souvent distinguer : aiilsi, les matières azotkes neutres,
accompagnées de matières organiq~ieslion azotées et de sub-
stances niinérnles, s o i i ~al~oi~clantes parlout oii Ia vie v9gétale
est tres-active; Ia cclliilose, pure ou plus ou rnoins injcctée,
forme Ia trame, les enveloppes ou les conrl~iitsdans tous les tis-
sus clont les parois soiit d'nutaut plus miaces que les organisines
soiit plus jeunes et doués d'une plus grande energie vitalc.
L e Sucre, dails Ia betterave e t dans Ia caniie, se rencontre en
solutioii remplissant des utricules daiis un tissu cellulaire spéciiil
autour des faisceaux vasculaires (131. XXII et XXV).
La fécule amylacée remplit les celliiles d'un tissu disposé d e
r n h i e , autour des vaisseaux dans la racine d'lgnamc, dans Ies
t~ibcrculesd'Orchis ; ceux-ci prèsentent eii outre la disposition
remarquable d'un tissu foriné de petites cellules pleines d'ami-
doli refoulees par de grandes cellules reinplies clles-mêmcs de Ia
suùstance mucilngiaeuse totite spéciale qui caractèrise le salep(*) .
J'ai observe la dialose dans u a tissu spècial dii p6riçperme d'iiil
Dialium ( C o / ~ y t ems z d n s cle 1' Accidénzie cles sciences, 1566).
La inatiere incrustnnte injecte 1es &yaiçses parois cle cellu-
lose spo~igienseen couclies concentricpes dans l'utricule primi-
tivement formke rles fibrcs ligiieuses.
Diverses Iiuiles esseutielles et résines sont sécrétées dans des
glaiides ou des vaisseaux propres.
L'oxalate dc soucle ou de potasse en solution i réac~ionalca-
line remplit les nombreuses g;lanrJes périplièriq~iesdes feuilles

(*) Cette sul)stniice, dissoute dnns 50 pnrties d'enii ii 100°, doiiiie un li-
cluitle susceptil~lccle se preildre eii gelCc, eri qiielqiieç Iieures, par I'ndclition
d'iiii cciiti?nie de inngi:<:sie décnrl~oiiatée.
et tiges de Ia Glacinle(Mcsenz6rin1~fl~e1121111z
cristallinunz) et doiine
pikr l'incinération de la plante Ia plus grande partie du carbonate
alcalin contenn dans la soude de Ténériffe.
Une ou deux rangees de cellules soiis-6pidermiques se moli-
treiit reniplies d'liuile ou de matière azotée dans tous les péri-
sperrnes des Graminées; le cotylédon, daris Ics m h e s fruits,
prbsen tc uii çrancl nombre de cellules rernplies d'liuile égale-
ment clisséniiilée clans des sul~stancesazotkes.
Les priiicipes azotbset gras se reirouveiit aboiidatninent réunis
dans les cellules rles cotyléclons de toutes les grsiines dites olén-
gineuses.
Aucune graine s'est dépourvue des matières gi-asses et azo-
t6es qui sont au contraire plus abondaiites, en géiléi'al, dnns ces
organes , s'y rencontrent toujonrs accomptignkes des acides
ct bases indispensables aiix premiers rléveloppemen ts d e Ia
graine et de Ia plnil~e(acide pliospliorique, potasse, soude, ma-
gnésie, cliaux).
Les nrts, cjui puiseiit leurs niatibres premières dans les règnes
organiques, ont e11 gbnkral pour but l'cxtraction de certains
prii~cipcsimmécliats (fibres textiles, ainicloii, feciiles nmylacées,
Sucre, glucose, indigotiiie, liniles, matières grasses, essences,
alcalis, acides vég&taiix, etc.), o ~ iIeur traiisformation en dc
iiouveaux produits (dextriile , glucose vins , bières , cidres, ,
alcools, vinaigre, etc.).

S. Classifioation (20s priiicipes iininóùiats cii trois groiil~cs.

0 1 1 peut ranger en trois groupes les clivcrs princ:ipes immé-


diats eii se hiidant sur leur compositioil. 11s yeuveiit, en erefet,
être composcs : l o de carbone et tl'oxygCiie, ou de carbone,
cl'liydrogbiie et .cl'oxygCiie, ce clerliier c t a n ~en plus forte pro-
I ~ o r ~ i oqu'il
u ne çerait iiécessaii~e pour produire de l'eau avec
l'liydrogène; 2Qde ces trois corps siinples,lcs deux derniers étant
cxacten~enteiitre eiix dans lc rnpport de la coml~osi~ion de l'eau ;
3O dc telle sorte eilfin cl~i'ilsaclinettent dans leur constitutioii in-
lime un excits cl'hydrogitne (et parfois de l'azote).
Voici uii tablcau des l)rincipiiux principes iininbdiacs cles végC-
tanx raiigés suivant cet ardi-e :

I
Pectirre, rrpiirre, pectoso, gdloso.
Pi.incilios imrn8di;lta coiite- Acides : licctiqrtc, oxitli~rie,trrr.triqsc, ~~~~~~~~lr*iqiie,
niiiit l'oxygène cri cxobs. ,
citriqcie, trialiqnc, t u ~ t i q i ~(tiinins)
e gnlliqrtc, i~téco-
r~íqrio,Jbr~r~riq~~e,
fit~trar.iqt$e,a c u r z ~ f i q ~chélidot~iqile,
~e,
14 PRINCTPES IKI~IIÉDIATSDES VEGIS,TAUX.
Principes dnns lesrlucls l'liy- Suhstnnces neutres : ceZlwlise, aiiridoir, dextrzrie,
drog&nc et I'oxygbne se rcn- iniali~ie,g o t ~ ~ n sacre,
~ e , glircose, sol-Line, synnptuse.
contrent i Bquivalents égaux. Acides : lactiqire (*), acdtiqrre, qiriniqire.
IvEitières ligneuses I ( cellirlose + lignose, lignone,
/ +
ligni~r,lig~~iréose azote).
Snlistances azotées neutres (nllirnaiile, cnséine, glii-

!
lilie, Jilrirre, l$gro~~iine,rrnro~rrline,crspnrflgiire, pi-
périne ).
11Intières grosses, c b ~ s résiize,
, Inioiites, ve~~nis nntir-
rels, hiciles esse~tticlles,crror~tclioirc,gatla-perchrc. cnrn-
~lrres, cires, niaiurite, snponirre, phlori~lziiie, srzlici~re,
Xatibres contenant l'liydro- ~icrotoxine,olivile, colrarizbi~re,coiriirai~i~re, ~r~n~gcl(~line,
gène en excks (et dont quel- ,'glycy~r.kiri~re, cnnthrrrirline, ritdnispernrirre, rlirrstnsc.

I
ciues-unes ne renferment que dn Acidc Lelhzoique.
,
'

cnrbone et de l'hydrogène). Bases : ci~~cho~rii~e, ci~tclco~~idi~~e ciirchovatiite, qroi-


nine, yiriiro&Liiie, qniiridiiie, aricine, l>erLii.irie,sabadil-
litie,,lcrsi~re,vb.irtr.int., solnnine, rlt.ll,hitte, strycrrrrirre,
corlérne, Grircine, ~~zorplrine, nui~ciirre,nnr.cogé~rUie,!O-
iurni~re,pirprivir.irre, nnrcoti~ie,at~.opiire,sol«nirre, nreo-
tine, chelirln~miire,é~iiétine, cu~ycl/rlirie,coriicirre, Irr~r-
rir[rlLre, Iinririine, p+éri~re, pni*nnréirisl>w~r2irre, rr/i,opMre,
tlrdokon~i~re, cifiine (ou tlréirre).
, Matières colorarites diverses.

'I'outes les plantes renfermeiit des n~atièresinorganiqiies : SOU-


fre, silice, oxyde de fer, sels de cl~aux,de magnésie, de potasse,
rle soiide, chlorures, sulfates, pliospliates, etc,; les végbtaux de
la classe des Urticéeç divisée en cinq familles contienneiit dii
carbouate de chaux sécrété daris des orgailismes spéciaux. Naus
avons vu plus haut que tout végétal pris daas son ensemble, et
nous liouvons ajouter tout organisme en btat de végbter, a d n ~ e t
l'azote au ilombre de ses éléments et o G e & l'analyse I'hydro-
gène en excès siir lcs proportions qui, nvec l'oxggène, consti-
tueraient l'eau dans Ia compnsition du même orgaoisnie; c'est
l i une de ces 10;s que j'ai cru pouvoir form~iler,génerales et saus
exception , de la composition des végétaux.
-
(*) L'acide Iaclique qii'on trouve daiis l'orçnnisation végétale est pcut-Atre
toujours le produit cl'une aIt6ratíon on cl'uoe fermentation spécialc; i1 en
est probablement de mbme de l'acide ga11'ique.
CELLULOSE. 5

CELLULOSE.
1 .
TION ET CARACTPRESD~STINCTIFS
-
PORMBS ET AGRI~QATIONS~ I F F ~ R E N T E S . 2. COMPOSITION, P R O P R I ~ T ~ S EXTRAC-
DE L A CELLULOSE. -
3. CELLULOSE ANIIIALE.
,

- li. COMPOSITION C O M P A R ~ I DES ENVZLOPPES DES ANINAUX ET DES V~GETAUX


ET DE I>lVEnSESPARTIES DES PLANTES SOUS LE RAPPORT DE L'AZOTE.
DQS FPIS BT TISSUS D'ORIGINE VI~GBTALZET ANIMALE. -
6. ASSAINISSEPENT
-
5. ESSAIS
DU
ROUISSAGE DU LIN ET D U CIIANVRB.

La trame du lissu solide dans les vEgétaux est formée de


lose, malière ainsi appelée parce que, généralemeiit, au début
tle soii orgailisation elle affecte Ia fornic cellliles. La cel-
lulose présente des propri6tés pliysiques qui varient en raisoii de
1'ét.a~d'agregation des particules. Dans le liclieii cl'lslande, une
partie dcs cellules sont coiistitiiées avec une agrégation lkghre,
nKaiblie encore par l'interposition de l'iniiline, ea sorte que sons
l'iaflueiice de l'eaii bouillaiite, elles se gonflent, se désagrégent
nL se r6solvent eii uii liquide qui forme, eii se refroidissant, une
gelhe colorable eil violet par l'iocle r).
Le m&mephénomène de
coloratioli se procliiit avec le tissu de cpelqoes cliainpignons, et
les ccllules h parois épaisses cles feuilles de quelques Auraii-
tiacécs, tanclis que les membraiies épaisses des cellules des péri-
spermcs da Dakier e ~ r l ul)hytéli.,pliasprésentent la cellulose dans
nii &nL cl'agi3éçalion tel, e1 forinaiitde si épaisses parois, que ces
tissus sonl durs i tailler. Les friiits assez voliimineux du Phyté-
16plias peuvcri~servir à coilfectionner cles objets de tabletterie
irnitrint l'ivoire. Les figures 2 et 3 (pl. XVIII) montrent une
coiipe du périspernie de PliycCl6phas vu sous le microscope. On
remarclucra claiis ces coupes les parois B, B' et C, c', c' des cel-
lules adliérenieç dans les ligiies ú' h' et b" h" (fig. 2), tellement

(*) Ces enriictl.rcs d e Ia cclliilose pcii ngrégée oiit faii croire i l'existence
,
~Yuriprincipc imm6di:ii linriiculier d a r ~ slc liclien qni se résoudrait en une
sorte ile nintii.re gon~morrscpar l'éhullition l>rolo~igée.Ce n'est pas une gomme,
car elle n e Cournit pas d'ncide miicique par I'ncide arotique. A ce titre, 011 se-
i-ait ccincluit i ; i d n i c t ~ r eauiniit de p r i n c i ~ e simmédiats qu'il se préseiite de
modificntions d a i s l'dtnt de coliésion de In cellulose piire ou injectée cle di-
verses su1)stnrices orgaiiiques ou miiiérales.
16 CELLULOSE.
épaisses que les par~iessolides sont plus larges que les cavites
M,M. L'intérieur dc ces cavités ou cellules ~ ~ l i n d r o i d eren-
s
ferine des corpuscules de substances azotées qu'oii retrouve dans
toutes les cellules vkgétales en proportioils variables et d'autaiit
plus grandes que Ia. vitalité y est plus énergique. Les parties
bleuies de ces deux figures indicjuent les effets successifs de l'a-
cide sulfurique clésagrégeaiitla celliilose, et de la solution cl'io.de
colorant en hleu ces parties désaçrégées. - La figure 4 est Ia
coupe sous-épidermique rlu nièrne périspenne oii l'on voit des
gouttelettes de matii're grasse dbgagees pai. l'acidesulfurique qui
a dissous le tissu azoté dans leque1 cette inatière était enfer-
mée (*).
La moelle de YAl*alia popyrifira ou pentnplylla de Cliine
(A~.nlincées,plante récoltée principalcment clans l'ile de For-
mose), découpée en spirale, formant des feuilles a p p e l k e s ~ a ~ i e r ~
cle offre un exemple de Ia cellulose qui constitue les parois
trhs-minces cles cellules de ce tissu lég.er. P'oy. (pl. XVIII,
fig.. 1) une coupe possie 500 fois : A, A, A, cellules nornlales
tapissées iaterieureinent de corpuscules azotees; A' A' A', cel-
lules attaquées par l'acide sulfurique et teiiites par l'iode (R*).
Les tubes plus ou moins épais ou très-minces des fibres tex-
tiles sont encore cle Ia celliilose presque pure ("*). La figure 6 re-
présente, vue sous le microscope, une fibre de lin D, une autre

(*) Les figures 9 et 10 iriontrent les tissus cles deux graines oléagiiieuses
de liii et de colza : les c~lliilcsa, 6tnt riormal; 6, tissu azoté interne coloré.
par l'iode ; 6, le ni8me lissii dbsngrégé por l'acide sulfurique laissaiit l'liuile
sortie en libertb. Les parois des cellulea sont bleiiies sous la cloubl@influeiice
cle l'ncide et de I'iode. u - se,
(**) Uans le tissu cle la moelle #~i.alia, la cellulose est injectée cle sul>-
stnnce cnlcnire, les cellules sont agglutinées par des peotates cle cliaux et de
magiiésie; on pnrvient h dislnq~ierce tissu et isoler les cellules h l'aide de
l'acitle c l i l ~ r l i ~ d r i q uétenclu
e de 10 pnrties cl'eaii maintenii en contnet pen-
daiil 15 joiirs i 1 mais, ou en quelques joiirs, B une températurc de + 50";
on peiit liâter la riaciion dniis le vide qui fait sortir l'air e t facilite le coiitact;
lavant ensuitc par un excbs cl'enu qui élimine les clilorures lormks, 1:uis
troitant par l'eau ari~moniacnlt., on fornie clii pectaie d'amriioiiiaque qiii se
clissoill; agiiaiit nlors, oii voit les cellules se sépnrer Irs iices des nutres; et,
par uii clerriier lavage i grande eau, la cellulose ainsi épiirée se dissout int6-
gralenient cliins le réactif cle Srliwcitz~r(rqoy. p. 19).
(**+) Ces tohrs sont ei1tourí.s eii pnrtie de cell~iloseinjcctée cle substancc
azotét., et coiitieniicnt, daiis lciir cavitti c~linclro'ide,cles corpuscules nsotés,
des iiiati8res gresses, etc.; et iIs sont cl'ailleiirs form6s de cellules alloiigkes
soudbes 11out h bout par cle Ia cellulost! rnoiiis fortemeiit agrégée que les pa-
rois cles oellulcs elles-mhes ;les fibrcs texiiles des tiges cleclianvre, delin, etc.,
sont en outre agglutinées pnt3dts pectaies cle cliaiix r t clc magiií.sie.
CEELULOSE . 17
de chanvre E, ct uiie troisièmc cle coton F (poil rle Ia graiiie d11
cotounier) (*).
Le tissii ligiieux du bois est composí: en pnrtie dc cellulose,
,qui, suivaizt l'âge et l'espbce de l'arbre, se trouve imprégnéc dc
matière incrustalite graduellement plus abo~idaii tc .C'est ce qu'iil-
diqiie lafigui-e 7 représenlant ln voe aiilpliliée rl'une coupc du
cceur d'iiii cli&ne (I-I, canaux sévenx), et la figure 6 orrant iinc
coupe de l'aubier plus jeune, dontles fibres à parois iiloi~isCpaisses
sont en oiitre moins incriistées (G, laiges caaaux çCveux). lTig. R :
a, a , cuticules des cellules; b , h, dkbris n p r h Ia réaction 1" c l ~
l'iode, et 2" cle l'acide sulfurique.

6. Compositioii, proprietés, cxtraction e l cara~ctbrcs


d i s t l i i c t i h (Ia ln c u l l ~ ~ l o s u .

La ccllulose épurée, que1 que soit le végètnl ou Ia parlie cle Ia


plante d'où 011 l'ait extraite, oEre to~ijoursla coinpositioii sui-

Com~ositioilisomériqnc avec celle de: l'ninidon, dc lu dcxtriilc


e1 de I'iiinlinc.
La celliilose~pureest blanclie, diaphaue, insol~iblcclails l'enu,
I'alcool, l'élhcr et les liiiiles fixes et volntilcs. Les solutioiiç alca-
liiies í'nibles sont sails nctioiz sur celtl: sul)stailce lorsqn'elle c s ~
forteiliei~tagrCçEe. I1 ri1 est de mbmc, a froid, des acides niiri1;-
rnux Ctenclus. Les ncides sulfiirique et phosplioriquc coiicen~rds

(*) Celle-ci, en raison dc In fnil>le dpnisseiir de ses linrois, ~'affi~issc ~111'


elle-riil'me, prenrl une nppnreiice ruhnnlc ; oii Sn recoiiiirii~fiicilcmeiit b ce cii-
inctbre, sous le microsco~ic;lors inrlri>cqiic le cotori est emplogé cii llls, tissiis
ou papi(,r, on p c u ~cnctirr le clistiiiguer cles lil~resde cliaiivrc, lin, 11nn:t-
iiici., vtc., qui resterit c-yliiiili.iqrics oii ~~i*ismniicjiies rt,rigitlcs, orfr,iiit
des pwois élmi~ses.Ln prorfiictioii oi-iiiurlle dii cotoii anx Rtrlts-Uriis n~tcint
de 700 millioris d 1 i~iillinrddc Irilogr.; iivnnt Ia guerre d'AmCriilue, Ic prix
iior~nald u aotoii Jfrr/d/;frg Arrir' 01.lenris btnit clc 1 fr. 80 c, Ic 1riiog.r.; i1 s'cfit
élevd n 7 fr. cn 1864, et mnintcrintit est rcc~csceiidii B 3 TI.. 40 c., c'est-h-
dire 1 fr. rlr pluç eiivircin c~ucIc cotoii cle Iioiiiie qunlité cle I'lnde; i1 scrnil b
rl6sirer qur leq cotons l r i 1 r . g ~ sorc
~ prospcrer c11 Algbric. L'Iiiifc, Ia
pi~ssci~r
Criinée, I'Egyptc, lc Urhsil oiiL foui~iiile ooloii dursiit Scs quatre iiniides pcn-
tlaiit lest~iicllesIcs ports dcs fitrits-~iiisdtaictnt Çcrini.s.
cill111li. I N D T I S ~ H . rr-l
18 CELLULOSE .
attaqueilt la cellulose et la transforment en matière amylacée,
puis cn rlextrine, enfiii en glucose. L'acirle acétiqiie esl sans
action sensible sur Ia cellulose. L'acide azotiqne concentré forme
avec elle un coinposé (pyroxyle) insoluble dans l'eau, analogue
au pyroxaiii, obtenu de l'aniicion : produits dont i1 sera questioii
plus loin.
La combustion de Ia cellulose pcut s'opérer au nlilieu de l'eau,
eu présence d'agents très-oxyclants, tels que le clilore ou l'liypo-
clilorite de cliaiix. Si, daiis uri balloii cle verre coiiteilaiit une
sclution saturée d'liypoclilorite tle cliaux, ou délaye de Ia pâte ti
papier : en élevant la teiiip&ratiii-e, une réaction ~rbs-vive se
nianifeste, et peut se coiltiiluer B l'aide de la clinleur proveiiant
de l'action elle-mêrne; i1 se produit un dégagenient cl'ncirle car-
boiiiqiie, la cellulose se dbsagr(:ge, ljrfile et disparait. 011voit
par cette réac~ioiiavec qiiel mhnagciiicnt , dans les proportions
c1 Ia teiiipérntnre, i1 faut user d'agents aussi énergiqucs que le
clilorc ou les liypocl~lorites,dans le blancliiinent clcs fils, des
tissus et cles p5tes à papier.
Une réaclioii spéciale q~i'indiciueiltles figures 1,2, 3, 4, 5 C L
12 de 1:i planclie XVIII, ainsi que lcs figures 2 et 4 de Ia plan-
clie XIX dhcrites plus l-iaut, peiit fairc coiiiiaitre la cellulose pure
dans les observations inicroscopiques. Si l'on verse qnelcjues
gouctes de solutioii acpense d'iode sur Ia cellnlose (co~on, lin,
clianvre, nioelle, tissii du pbrispermc clu Pliy lêléplias cn dcs ra-
clicelles de diverscs plantes, etc.), et clu'oi-i mo~iilleeilsuite la sub-
stence avec de I'acide sulf~iriqueB 60°, o11 voit pauaitre une bclle
coloratioii ble~iindigo, semblable i celle que produiruil l'iode
sur l'amidon hyrlraté (fig. 13, 14, 1 5 , 131. XVIII) ; aiilsi clonc,
avant cle sc transformer cn dextrine, la celliilose, c11 sc clEsagrC-
geant, passe par 1311 btat intermécliairc, analognc aux groiipes des
par'liculcs amylacées. Ce caractkre'rlistinctii' iie sufrirait pas pour
clkiiionlrer la présence cle Ia cellulose, car d'autrcs substances
produisent de seml)lal~lesphénoinhilcs. (Yoy. plus loiii de noti-
velles ol~serva~ioi~s sur Ia c l ~ i t i ~ l e . )
Z'~purationde la cellulose varie avcc les siibçtailces cl'où elle
c s cxti-aite.
~ l'arrili celles cjui donnent f~~cilemcnt de Ia cellulose
yui*e, o11peiit cilei. le coton, les papiers fiiis nori collés, le vieux
linge. Pour ol)teiiir la celliilose de ces sul~stances,on lcs soumet
h des lavag(~ssuccessifs h. cliaud par une solutioii de soudc o u de
~ ~ o t a s s c c ~ a i i ~ tl)i~is
i c ~ t ~h eSroicl
, par l'aeide cl~lorliydriqiicCtenclu.
e1 l'amrno~~iac~uc (c11 ayant lc soin, a1)i.C~ l'emploi de cliac[iie
CELLULOSE. 19
ageiit, de faire un lavage complet a l'eau pure), enfin par l'alcool
e t l'étl~er.I1 est souveiit utile de répéter une ou deux fois ces
opératioiis.
Qiiancl o11 veut extraire Ia cellulose du bois, on est forcé
ploycr cles lavages au chlore et au cl~lorurede chaux faihle, après
la riactiori de la potasse yu'il faut faire agir eii 1% concentraiit
,jiisqiila siccité; 011 cloit niême répéter deux ou trois fois cette
doiible rdactioa, afin cl'extraire toutes les matières ilicrusfantes ?
nuotées et coIoraiites, enfermêes dans l'èpaisseur des parois, et
d'obtenir blanclle et 1)ui.e la partie la plrisrésistante ou la cellu-
.
lose (uoy pliis loin la l~c~bricntion cles pclles h pnpiei.) .
Otl peut se procurer par les mêmes moyens l n cellulose des
feuilles et des liges cles p l a n t s herbncees, et plus facilement en
n t substances dahs les excréments des herbivores, Ia
~ ~ - e n a ces
digcstioi~ayaiit dissons ou désuili les principes adliér~entsi la
ccllulose sans détruire les portions Eortement agrégées de celle-ci
(notainment l'épidcrine, Ics ce3lules for~ementagrégkes et les
faisceaux vasculaires les plus rcsistants).
Dissolntioi~ de Ia cellzllose. - M . Scliweitzer a dkcouvert
Ia singulikrc propriktc que presente l'oxyde dc cuivre amnio-
niacal de dissoudre la cellulose.
Voici comment sc prépare, J'aprAs le procédé indiqué par
M. lJéligol, l'agenl de cette clissolution : Bn remplit une allonge
eil verre avec de la tourilure de cuivre ordinaire, ou, mieux en -
core, oxydke eil la cliaufhilt au rolige, pitis rkvivifiée par l'liy-
clrogBnc scc; h l'aide d'nn flacoii ii robinet, on f a i ~í?coiiler sur
c c ~ t sorte
c dc filtile, çoutte à goiitte, de l'aninioiiiaque ordinaire
h 20 ou 21° Cartier. Sous l'inllueuce de l'oxygkiie de l'air et de
l'rirninoniacliic, lc cuivre s'oxyde, se diçso~iteil produisant uii
liquide coloré (i11 violct intcilse et s'dcoule claas u n flacon placé
au-dcssaiis clc l'allonge. 011 réidre trois fois la filtratioli du inême
licpide snr ln toiirnure de cuivre cl~ii,continuarit a s70xyder,
enricliit Ia sol~itionammoniacsile.
On ol~tientune solution pl~isc<nergiqiieet l'on évite la pro-
duction cle l'azotile de cuivre eti fniçant passer de l'air prive
cl'ncide carbooicliic daris 1111 flacon plein cle tourilure de c~iivre
et clemi rernpli d'd~linoiiiiique.M. Frbmy la prépare eii diçsol-
vnnt l'liyclrate. d'oxyde de cuivre dans I'nmmoniaqiie.
C'est dans ce liquide que l'on peut facilemeiit faire dissoiidre
la cclliilose kpurèe telle clu7cllese rencontre dans 1es fins papiers
i iillre et dans le popiei. de ,soie; i1 sufit de l~lncerles feuilles de
2O CELLULOSE.
ces papisrs dsins Ia solution cuivriclue pour qtie Ia désagrégatioil
et la dissoliition s'opèreiit aussitôt et s'accoml~lissenteiitièremeiit
eli quelclues heures. Le liquicle qui eii coutient trois ou quatre
centiknies de son poids offre une consistance sirupeuse qui s'op-
poserait à sa filtration; comme d'ailleurs i1 n'est pas saluré de
cellulose, i1 attaquerait le filtre. 0ii peut le filtrei sur l'amiante
ou l'éteodre de deiix volumes d'eau et le verser alors sur uil filtre
ordinaire.
La solution limpide de celliilose, saturée par uii excès d'acicle
clilorliydrique, forme du chlorliydi.ate cl'ammol~ia~ue et clu
chlorure de cuivre, qui restent en dissolution, tanclis que la ccl-
liilose se précipite en flocons dél~arrassésdu cornposé cuivrique
et incolores. On aclikve leur épuration A l'aicle de lavages 21
l'ea~i distillée.
I,a cel1ulose en cet Btat ogre, sous le microscope, l'apparence
de flocoils granuleux sans formes déterminables. J'ai rcconiiii
clile, inalgré Ia t6iluité de ses particiiles, sa division n'arrive pns
au terme où elle sc rapprocherait des particules amylacées, cnr
l'iode ne Ia hleiiit pas, et, pour prodiiire ce pliènomine, i1 faul,
après l'avoir Iiumectée avec une solutioii aqueuse légèi.ement
alcoolisCe criode, toucher cette cellulose granuleuse avec l'acide
sulf~ir.iquei 1 oii 2 équivalents cl'cau : aussitôt le phéiiomène
caractéristique de coloration violette plus ou moins intense ap-
parait.
I,e nouveau rbactif appliqué par M. Cramcr à l'btiide sous le
microscope des tissus végétaux, a niontré quc la celliile primor-
diale ainsi que le nncleus est dissous, tandis que l'épiderine, la
cuticule épirlerinique et les fibres ligrieuscs du cli&nerésisteiit dc
mcme que plusieurs autres fibres ligneuses.
J'ai constaiê que Ia résistailce ii'est que pnrtielle, et, de plus,
qu'après uiie épuration complite, Ia celliilose extraite de l'or-
ganisine vkgiitnl ainsi que Ia cellulose animale complétement
épiirée, subit Ia réaction spdciale. On voit par l i que, d'iiiie
part, les scibstniices grasses, azotées et n~inéralesqui sont iiijec-
tCes clanç llépidei.ine ct la ciiticule, d'un nutre côié les matièrcç
o~gaiiiquesincrustantes des fibres ligneuses, sont cause de la r6-
sislai~ceaussi bien dans ce cas que lorscju'oi~ f a i ~réagir l'acide
sulliirique sur la cuticule épiderrnique et les épiderines iii-
jectbs (*).

(*) J'ai constnté, en outre, qu'il suflit c1'11i1 gr;incl cxcbs cl'enu pour cléler-
L'aiialyse quc j'ai faile avec M. Billequin de la ccllulose gra-
nuleose précipitée par l'acide chlorliydrique, lavke et clessécl-iée,
y dén~ontreIa coniposition clii yriiicipe immédiat pur que rcpré-
sente la formiile C g 2R'' 0". 0[1voit que la r8actioil no~ivelle
0fli.e uri moycn de dissoudre et rl'épurcr Ia celliilose 11011 injectée
et de disceriler, sous le microscope, les partics des tissus ~ e g é l
taux doiiks de ces caract6res. Nous verroiis d'autres applications
d u même agent h l'étude des fécules ainylacées et des tubercules
f~culents .
Voici lcs effets comparés de la solution ammoniaco-cuivrique
siir Ia cell~iloseet quelques aiitres substaiices :
Cellr~lnsepr1r.e des fibres lextiles : se clissout ct se précipilc
en lotalité par la satura tion du liquide animoninciil avec un litger
excès cl'acide.
ildncilage cle coilzg (isoméric~iieavec Ia cellulose) : cst clissous
et ]~rècipiléclaus les mêines conditioi-is.
Glz~tirzeet fiúl'i~zedu 1116 : disso~itesen totalité.
FiLrine du sang désagrégie, puis compléteinent clissoute cil
36 lieui7cs; o11 n'cil precipite que les 0,93 en satnraiit l e li-
quiclc .
Alh~rrt~ilzeaniinale coagulbe : désagrég6c, puis prcsque totale-
nient dissoute c11 3 jo~1i.s;la saturatioil prkcipitc 0,528.
Gékltilze gooilee : dissoute eil 12 lieures (dnns l'ammooiaque
pure elle est gonflèr, mais iion dissoutc); l a saturation n'en pré-
cipile rien.
Laillc goiiflPe , clésagrégée , partielleinciit dissou te (0,s) en
6 jours ;Ia sa~uralioiieii prdciliitc 0,157.
Cltsoauz : scnsiblerncnt lcs iiiêliics rbsol~ats.
C~.ilr,s: portioil ~01i1111cO , 9 4 ; precipitéc 0,3i33.
Cotsne dissoute tot:ilenicii~; O,l6 prBcil~ilCspar sa~uratioii.
Aiasi Ia plupnrt dc ces su1)staiices dissoutes sont yr6cipitees
eii l'nrtie seulerneil~,par la satul'atiori du liquide a l'aide d'uii
16ger excbs ti'ncidc acdtique.
M. Sclilossbcrger a cons~atéqlio le cotoli dissous par l'oxyclc de
ciiivre aminoiiiacal , traité par ulic solu~ionconcentrée de se1
inariii, p ~ ~ubaildonnk
is quclclcie leinps à lui-mbme, devielit iiiso-

iiiiiicr ~ C L 1iT >c11~ i i iiroi11)le dnrrs le liciiiicle :irnrno~liacalcuivriquc coiiteiiant


I n ce~iii\osebissouti, puis In ~irécipiiuiioii i ~ ecsllc-ci cui flocoiu; q11c, anos
éieiiclrc autniil Ia soluliori, oii déleriiiiiie In précipitntion de Ia ceii~iioseeii
sntiiraiit uiic ~ a r t i isculemeiit
. clc l'excbs d'ainrnoiiiaquc; qiic, dali$ ces cleux
c:is, Ia cc!liilose lnvéc rctieiit clc ltoxyde ile cuivre.
22 CELLULOSE.
luble (*) : lavé, séclié, i1 se colore en violet par la teiniure diode.
La cellulose amorplie est lieaucoup plus facilemeiit trniisformée
en dextrine et glucose par l'acide sulfurique que le coton en
fibres textiles. Ce sont de nouveaux et curieux exempl~sdes
nom1)reuses modifications qii'éproiive la cellulose par de simples
effets de désagr6gatiori ou d'agrégation plus forte.
D'après M. Sclilossberger, l'oxyde de nickel ammoniacal dis-
solvant la soie et ne dissolvant pas la cellulose pourrait servir à
distinguer la premiere des 61s de lin, cliaiivre ou coton. M. Per-
soz fil~a coristaté que le clilorure de zinc à 60°,neiitre ou con-
tenant un léger excès d'oxyde, dissout abondamment Ia soie et
n'attaque pas sensiblement la cellulose ni Ia laine. D'aiitres pro-
cédés, indiqués page 27, sont plus siniples encore.
Applications. - La cellulose, faiblement agrégée dans le
parenchyme des jeunes feuilles, les licliens, les périspermes de
cer~ainsfruits, peut servir d'aiiment comme ia matière amylace'e.
Sous Ia forme de tubes loiigs, plus ou moins épais et fortement
agrégés, elle constitue les filamcnts des diverses plantes textiles :
du Lin, du Clianvre, du Cotonnier, de 1'Agave Anzericarza, du
Phornzinrn tenas, du Bananier, du Bohenzeria utilis, de l'U1.-
ticn izivea, qui servent i la fabricatioti des fils, des cordes, des
tissus, des papiers, du carton, etc.
Pelouze a reconau que l'on peut traiisforiner à cbaud, par
l'acide clilorliydrique, Ia cellulose des fibres textiles en glocose.
MM. Bachet et Machard, en sgissailt sur Ia portion facilement
attaquable des inscrustations ligiieuses et ménageant la cellulose
rbsistante priniitive, ont fondé une double industrie de fal~rication
d'alcool et de papier : ils attaquenl le bois d6coupé en traiicl-ies
ou rondelles de 1 centiinètre d'épaisseur par l'acide cl~lorhy-
drique étendu de 0,9 d'eau (**).

(*) Déjh le mEme auteur, ayant reconnu que les solutions coiiceiitrées de
sels alcalins, le miel, la gomme, Ia dcxtriiie, précipitent le coton de sn disso-
lution dans l'oxyde de cuivre nrnmoniacal, eii avait conclu que ces subsiaiices
cloivent s'opposer i l'action clissolvante du réactif de Scliweitzer.
(**) On fait réagir, B Ia temyiératiire de 100°, l'acide clilorliyclrique íi 0,l
chauffé directemrnt par Ia vapeur cl'eau (iiitroduite claiis nn cuvier h douves
Ipaisses par un tuhe en bois) durant 12 heures ; la solution obtenue, saturée
nux 0,99 par la craie, est niise en fermeiitation avec de la lev8re (voy. p l u ~
loiii Ia Fabi.icntion rle l'alcool). Le résidu ligneiix, trait6 par le clilori?, des
solutioiis alcalines et par l'hypoclilorite cle cliaux, doniie les membranes pri-
mitives cles iibres ligneuses tlébarrassées cles matières iiicrustnntes et propres à
Ia prkparatioii cles pdtes à papier (voy. Ia Fnbricntion du pnpier).
C'est surtout Ia cellulose spoiigieuse, interposéc clans ces iricriisiations li-
A ineskire que 1'011 tlescend dans 1'4c:liellc des êtres orgaiiisds,
e t q ~ i ccles aniniaiix nyaiit utle orgailisatioii elev6e oii passe h
l'exarneii des Ctres cyui se rnpprocheiit du règile vkgétal, les ca-
ractkres distinctifs devienilent de iizoiiis e11 moiiis sensibles : lcs
a ,
proprietás el la coinpositioti dc certaiues parlies rlcs tissiis (110-
t:lminctit de qtielqiics cnveloppes aiiimales) peiivciii. coa~ciiirrlc
Ia celliilose eil fortes propor~ions.Telle est l'eiivclopp6 forinbe
de libres souples cominc fciitrbes cyui ciltoiirc les touiciei.~.Celte
cnvcloppe briiiie coiltieill dcs n~alikresnzotEes intcrposies cyue
I'on peul Eliniiner au inoyeil de trois traitciiicnls par Ia soliition
de P O L ~ S S Ccniistiqiie bouillante e1 des lavages, Alors la sul)-
stnnce est blniiche, elle présen~eIa. compositioii e1 les pro-
priCtEs ile la ccllulose (*).

-1. Cnml>oaitinii eompax.ce dos ciivoloppcs 11cs a i i i m a i i s et


d c s v8gbtniix e t do diverscs parties d c s p l n i ~ t e s suus l o

~ l z o l cpaur 100.
.....
I'ciiii rlcs iiiiiininii'&rcs.
20,o 489
I a I<iiveli~l~pc ....
de divcis ;iiiiin;iiiz. Cliitinc rlcs iiisei:tcs et ciiisl;ic~s(**)
'L'iiiiicicrs
7,&
..................... 2,0x
4,6
~ l ~ i ~ ~ c ci:
r : iciiliaiilc
ic ............................
vi.gí.~slc.. ù 2,t I , I ti,
..................... ú 40
VCg6t;iiix riidiiricnt:~ircs,Iioiirgciii~s,slioiigiolcs.. it
.................................... 1 3 ii. R , G
Fetiillcs c t Ligcs 1ri.s-juiiiics.
.................+'.............................
SCvc ;iscciid:iiiti:.
...............................................
(;i~iiirios ct friiits..
............... I 9 r>4 V

........
1
~ c o r c cviviinte..
. 1 ..............
............... 9 7
Ti-niicd'iiii r!lidiic de 25 :iiis.
~ i > i s . . r\iil>icis 4,;
Ccciir. 4

l'our cloiiilci. une idtSc de la rkpai.~ii.ioii des ~>riticil~cs


ihimc-
dials duns les ciiveloppes tles pla~lt~es,noiis +jouteroiis ici Ics r(:-

giicuscs, rpii i!pr3ouveIa siica~iiiiificaiioii,ciir la ])leu griiiide artie cles miitibi*cs


irict*tistiiritcs pi70p~*cinc!iitcIitvs, soI111)Lcsclíiihs Ics s o l t ~ ~ i o i crci s soiiclc et clc 1111-
tiissc, sc 1:roiivciit cii l>ropoi.tioiis pliia foi.ies :il)rhs Iii rénalioii d e IY;icidc.
(") C:cs h i t s iiiil)oi.i;iiits, aominiiiiiqiiés h I'liistitiit par MM. Lmwig et:
r , Cid soiimis A ~iiiovbrilicatioii íiitcntivc, A l'íiiilc dc l'iiiialyse 416-
I ~ c ~ l l i l c coiit
meiiiiiirci, ]);ir iiiic coitiiilissioii d c I'Aciic1i:iiiie corrilios~e clc MIM. Uurrins,
Miliic ICd~vnrcls,ct 1'1i~.cii, i-iil)l~ortc~~i+'.
(*'I Fxiríii~ciles c~iivclopl,es tlti 1ioiii:ird ~,i.i~i.cstlc c.;ii.l!oiintc de cliaiix
11ru l iicitlc c l i l o i ~ l i g d i ~ i i ~Cpurdc
~ ~ c , < l e i i ~l i i s piir uiic ~olittioii Iioiiillaiite
ílc ]>oI""c.
sultnts dc I'analyse d ce point de vue d'une cuticulc épiclermique
eí d'un 6piderme.
Ciitieulo ilu Caclus
peruvinnus.
.........
Substances ozotécs contennnt dri soiir1.e. i3
...........................
Mntièrcs gr;issos.. 9,09
Silice...................................... 2,GO
...............................
Seis minérn~ix 6,137
...................................
Celliilose 68,58
40U,00

La peau des animaux supérieurs diff&re essentiellemenl ,


coinme on le voit, de l'épiderme et d e la cuticule des plantes.
La ciiitine, e~iveloppe des crustacés et des insectes, praissait
s'eii rapprocher ; cependant elle en di0lère beaucoup p ~ i ~ q ~ ' e l l c
resiste à l'ebullition prolongée clans iirie lessive caustique, e1
clonne à la calcination des vapeiirs acides; elle coritient toute-
fois une forte proportion cl'nzote.
Ce fait que j'avais fnit connaitre clans les èditions pr6cCclei~tes
du Prc'cis de cl~inaieit~dustr~ielle, n'ayaa~ pas ét6, cn 1857,
admis dans m ouvrage jiistement estime, oii l'oii attribiiai~h la
clii~ineune composition identique avec celle de la cellulose, j'ai
repris cette dkterinination analytiqiie : les résultats auxquels je
suis arrivé, eii coilfirrnant l a coinposition azotée, oiit nlis en
évidence la propriété que présente Ia cliitiile épurée de se colorcr
eii violet par l'iode, soit seule, soit plus forteinent avec le con-
couw de l'acide snlf~irique.
Voici cominent oii op6r.e cette epuratiou : Les enveloppes de
crustacés (liomarcls) sont ciéharirrassèe's de sels calcaires (*) et ina-
ti6res organiqucs rnolles par des solutions étendues cl'aciclc chlor-
hydrique7 puis de sourle ou de potasse caustique en sol~ilionrj
l~ouillantrs, en effectuant des lavages intermédiaires a I'eau
pure; 011 divise Ia substance eii menues bandelettes, puis on
la traitc i 1:i ~ernpéraliiiecle l'ébullition par une solution de
potasse causticlue a 45' Beaunid; la substnnce est ensuite Iavée,
dessécliée e t broyée. Le même traitement, réitéré deux lois,
cloniie la cbitine dosaat 7,4 cl'azote. Ainsi désagrégée, elle esl

(*) M. Clievreul a trou14 sur 100 rle tesis des homards :


............... 3,32
IJliosl>li;itcdc cliiiiix 1.
Til. ............... .I ,20
de in~ignósie
C;irhon;ite dc cliiiiix.....,............ 47,4C
Sels de soutle.. ...................... 4,bO
M~itièreorg:iniqiic.. .................. 44,7O
solnble dans l'aciclc clilorliydrique Cteiidu qiii paraft s'y com-
biner; cette soliitioii, prcsque sat~iréepar une évapoi-atioll &
100°, se prend cn masse par le refroiclis~emeiit.
Lavèe par l'nIco018 88', éteiidue en couclie iniilce et sécliée,
ellc doiiile directemieiit par I'iodc en solution lbgCrcilzellt alcoo-
lisée uiie coiileur violette cliii ticvieiit plus intensc si, aprils avoii.
égoutti! la solution cl'iodc, o11 touclie lc: résidii avec une gouttc
d'acide sulf~iriqueconceiitrii.
Ln coloration dails cc!s deux circoiistaiices paraii 6ti.e rluc, d ' ~ -
1x4s les rechciclics pliis iécentcs (lc M. I?Cligot sur Ics tcgiiineiits
clcs vcrs h suic, h Ia prbsence de la cellulosc e11 partic iiiterposCe
sous f'orinc de lainbci~uxet p c u l - c ~ r eparticllemciit rnClaiiç.de
intimemeiit avec ln su1~st:iiiccazotée (*).
Eu saturant trks-cxncteiiicnt paiu l'anidc clilorlryclrirliie Ia solu-
iioii cle potasse à 45O qui a rÊagi sur le légurneiit dri liornai~d,011
obtieilt nii prbcipiti: qui, lavê, coiltient avec d e Ia silice, d e Ia
sul~stailccorganique teiiitc dircctemenl; cil violet par Ia solution
cl'iode.
L'eiiveloppe des Lunicicrs, niiimaux clui semlileiit formcr uii
cles aniicaux J e Ia chairie rcli~iiitles deux çrauclcs classes d'b~res
orgaiiisi:~,coilticiil sciilenient le double d e l ' a z o t reiií'ermii daiis
l'bliiclcrmc dcs plaii~es; Irs siibsiances azoi(;cs y soiil d'ai1lcui.s
interposiics entre eles íil~res trbs-souplcs, clbpoarvues d'azote,
lorsqii'ellcs SOIIL comp~btcii-iciitépurbes pai8 tlcs solations tle po-
tassc oii de sourle caiisliqiic : elles pcuvcii~nlors pucndrc, soiis
ICS iilfliic~ncescoilil~iilbesele l'iode et de l'acidc siilfiiriqiic, Ia co-
loratioi~violclte inicilse, indice tle la présciicc e~ (Ic la <lbsagré-
p l i o i i de la ccllulosc, cloiit elles pr6sciiteiil la coinposition.
l i i r l'ari I V , 13oiiilloii-Lngrange, traii:iiit lc libgc p a r l'acicle
azotique, ol)sci~vaIa í'oriiiaiioii d'iiiic sii1)slaiioc çraisbeuse aiialo-
giie à iiiio rbsiiic, dc l'aciclc siibéricluc, ct Ia coinbinriisoii dc cet
acide svec Ia potassc (Ar~rrn/~,s rlc chil~zic,1. XXILI, 13. 42). Ces
rbsultnts oiit pari1 tlouteux. M. Clicvrcui, d:iiis iiii tmvaii C~cridu
c t 1)rCcis, a coiistatc': tlans Ic likgc les sii1)slanccs suiviiii~es:

- -

(7M. Péligot a recoiiiiii quc t l ~ struitenieiits rCitéi.Cs pnr la patnesc dinii-


iiiicnt gnidrirlleniciit lcs propnrti~nsde niatibrcs azotCes, inais sniis poiivoir
La subêi.ine blaiiche, compressible, iiiflammable, doilne des
l~rodui~ buileux
s et amnioiiiacaux à Ia distillntiou, et se convertit
partielleinent en acide subérique soiis l'influence de l'acide azoti-
que (Alzlznles de chinzie, t . LXII, p. 323). M. Boussirigault a retiré
clu liCge par l'étliei. une substance blancbe, résineiise, cristalli-
é e C. 82,G; I-I. 11,2; 0. 6 , 2 . Le traitement cle
sable, c o i i ~ ~ o s de
Ia subkriile par la potasse lui a laissé uii résidu qii'il coiisidbre
comme ligneux (celliilose). En étncliant moi-mkme les faits rela-
tifs à la composition cliiniique des orçanismes végétaux, j'avais,
dès 1839, aiialysé Ia matière grasse dii hdge (Rccueil des snr~a~tts
étl-arrge~.s, t. IX, p. 32 et 112 L 122), reconnu Ia loi çtiné-
rnle rle la présence cl'une matière azotée tr&s-r4sisia11tedans les
membranes si~~erficiellcs, cuticule ou épiderme cle toutcs les
parties tles plantes, p~iiscli:montr4 que des iiiatihres grasses s'y
rencontrent constainrnei~taussi ; qii'enfin ces m:itières organi-
ques, sous I'iiiflueiice dc Ia vic, s'insiiiueilt dans 1'6paisseur des
mciizbrane~cle cell~ilose,accidentellenient privées de Ia. cuticule
oii clu tissu épidermiqiie (*).
En 1850, Mitscllerlicli, portant ses proí'oiides investig.ations
siir'le likge , l'épiderine de la ponime de terre et Ia cuticule
,de l'dtoa? lingun, en obtiiit, par Ia rèaction de l'acide azo-
tique, une série d'acides dont les derniers terines fiireri~l'a-
cide subérique et l'acide succinique. L'analyse élkment:iire
lui dbmontra dans I'èpiclerme de Ia poiiime de terre, d6cluc-
cioii faite de la cellulose, 2,93 d'azote pour 100, et daiis le pé-
riderme .1,50. Sur 100 cle liége , traité par l'acide azotique,
3Iitscherlich a obtenn 39,S7 d'uii acirle gras et 2,55 rle cel-
lulose (**).
'routes ces reclierches expérimentales tencleilt à prouver que Ia
ccompositioii iillimc des membraiies qui enveloppent les végétaux
est fort coinplexe, bien qu'elle piiissc toujours se reprdsentcr,
dans uue loi géiiérale que je crois avoir établie, par de la ccllu-
lose injectee de substances azotkes, grasses et minérales. En étu-
diaiit pliis à fond la compositioil de la ciiticule, d'un fruit vo-

Ies kliminer complétemeiit, car oii enlkve aussi uiie pnrtie de IR celliiilose ou
tles sul>stanoesiiori azotées.
(*) J'nvais alors troiiv6 pour 100 ile matière organique, clnns 1'8pitlerinr
il'une poinme de terre, 2,42 cl'azote; claiis I'épiderme d'iin jeuiie C~ictus,
2,059; dnns In ciiticiiie c2'un ~ a c t i po*nuio~~ris
~s de deiix niis, 2,75.
(**) Jo~rtnnlc/c /~l~nriizucie,
t. XIX, fbvrier 1851.
lumilieux (Czicu~-bitnpepo) (*), Li I'aide tle rlivers diçsolvai~tç
(alcool, benziiie, étlier, sulfure tle carbone, acirle ac8tiqLle, am-
inoiiiaque, acide chlorhydric~ueétendu), j'y ai rcconiiu les çrib-
atanccs suivantes : trois inatières grasses, dont une solide, fusihle
t i SS0,soluble seulerneiit claiis le sulfiirc dc cerboiie ;uiie iiiatiL:re
organique soliible dnns les acides, d ~ pectate i et du phosphate de
cllaux et de inagiiésie, dc la cellulose, de ia silice ; une n~atière
azotèe coritenue clai~sle risidu insoliible eL repr8sentEe par 2,12
d'azote pour 100, m6ine npròs 1:i réaction h froid de Ia potasse et
des lavages à l'cau. (Co~ril~tes r e ~ l c l n s , AcadGmic cles scicrices,
1859, p. 772 et 893,)
O11 voii. que les envcloppes épi<lermiques cles v4çé~acixont
iine composition plus compliqriée que les enveloppes ailiinales ;
clles correspoiidellt, sous ce rnpport, aux priilcipes iinmédiats
formes par lcs plantes en I~eaiicoupplus grand nombre que cliez
les ai~imaux,et, cliose hien rcinarq~iable,lorsque après avoir ex-
trait de Ia meml~raiieépideriniqiic (cuticole oii kpiderine) Ia plus
gi'ande partie des mntières grnsses (pnr les dissolvants spkciaux),
dcs sels calcaires et de la cellulose (c'est-&-dire par l'acirle chlor-
liydriquc étendu ct le clissolvan~de Scliwcitzer), eufin des ma-
tières azotées par une solutioii clc potasse caustique à froid, ce
qui reste o f i e eiicore une mcmbrat~csouple contenai-i~une
matihre Iiytlrocarhurkc C L une proportion d'nzolc k p l e à 0,02, Te-
prksciitaiit 1 3 ceiitièmes cie soii poids d'iine ma~ièrenzotée aeutre
cle I'orginisme. Tout vieiit clonc conco~irirh d k m o r i ~ r eau~ mi-
lieu des yrincipcs iinmédiats iiombreiix, coristituant les cnvelop-
~ e vegdtales,
s suliércuses ou é1~ideriiiipiies,la loi geiléralc qui
réunit ces principes en quatre groiipes de substa~ices: azo~dcs ,
grasses, miiiéralcs ct cellulosc.

G. Esssis clcs ri15 ct tissiis il'origiiio vcigctslo


ct niiiiiinlo.

Lcs substances filamen~ciiscscl'origine animale diflèrent cles


fibrcs végklales par leur composition quatcrnaire, ei. %Iaforte
pro~ortioizqu'ellcs rcnferment du c~ua~ribme élémerit, l'azote.

(*) Cctte 1neriil)rniie épnisse, ofri-nnt cles ~rolongemciitsl:iniellc~~x insiri~1i.s


elitrc ies oeil~ilcssoiis-j;iaeiiles, et tini, parfois, se rcjoigiicrit eiitre cux, inotitic
~iiicsortc cle ti-aiisitiori eillre i a cuticulc presqoc uiiie ct l'kpiderme furiné de
cellules h mirices pnrois.
Elles soiit faciles á distiiiguei*les unes des autres : car, ~ a n d ique s
la plupart des substances $origine animalc se dissolveiil Eacile-
iiieut dans une lessive alcaliile bouillante (contenliiit polir 100
d'eau, 5 i 10 cle soude ou de potasse caustic~ue),les fibres d'ori-
gine vêgétale i-ie sont, dans les mêmes cii.coiistances, que faible-
nient attaquees, puisclue la ccllulose fortement agrégée qui les
compose resiste i cet agent. Ainsi, pour rcconnnitikela prksence
et les propo~tioiisdes fils cle liil, de clianvre ou de coton interca-
lés dans la cliaiiie ou dans la trame d'un tissii de laine ou clesoie,
~ i comptera
i çous une loupe inontée le nombre de fils de cliaiiie
e t cle trame dans un carré de 5 millim&tres íle còlé; oii fera
bouillir le tissu dans une solution contenaiit 10 pour 100 de
soude ou de potasse caustiqlie : si Ia tolalite du tissu est ea laiile
ou eii soie, sa dissolution sera complbte; si zirie par& des fils
de la trame e t cle la cliaine sont en lin, chanvre ou cotoii, ces
fils rksistei-ont seuls, et i1 suffira de les compter sous Ia loupe
p011r appprécier lcur nombre e t leur proportioli dans iiiie sur-
face doiiiiée. 011 poiirrait constaler leur proportion ponclérale
ea les tavailt, leç pesant dessCcliíis, et co~iiparantleurpoids avec
celui du tissn pesé avaat la réactioii de l'alcali. I1 est cl'nilleurs
Eacile de distinguer les fils et les tissns de soie de ceux clui soiit
en laine; ces derniers, conteiiailt clu soufre, prennent une colo-
ratioii brune clnns une solu~ioiide plombite de soude (*); iaildis
que les preiniers (de soie) ne se. colorent pas clans Ia nlêine solu-
tio11 .
p ~ r ~ l . les filrrsses, fils et tisszls de c/~~lrto?.e
f M ~ ~ í ? ? i ~distil~gue?~ el
de l i n , eles produits ~utnlogriesprooetznizt dzi 1)lioriiiium teaax et
tZrc jute (Co~.cho~.zis -
cn~xsul(il.is). Les substances organiques
ncllierentes d Ia cellulose (matihres azotées, grasses, résinol-
des, e ~ c . ) variables
, daris les esphces végétales, peuvent pnrfois
ktablir des carncthres spkciaux sous i'infiiieiice de certains
rbnctifs.
M. Vinceiit, pliarmacieii dc la marine, est parvenn ti recon-

(*) On prépiire cette sol~~iioii e11 faisnnt bouillir dans l'eau conteiiailt 0,l de
potnsse on de soucle c:iustir~ue,0,15 de litliarge.
1.e liquidc, refroicli et Gltré, dons leque1 ou iiiimerge les filninenis, Gls
ou tissus Q cssa-yer, colorc eii l~riinles objets eii Inine, comnie il tciiirlrnit lea
plumrs, les poils, clieueux, criiis, l'éI~iclerme,Ia peaii, les oi~gles,Glire riius-
riilaire , all,~~miiie , casbiiie, tandis qu'il laisse incolores Ia soie, les os, les
Iibres cles tciic2oiis, les envelop1:es des crusiacés et cles inseoies, l'ivoii:c, la
gélatiiie, I'iclitlij ocolle; iliie douce température de 40 B 45O Iii2te ln rbaction.
iiaftre Ia prkseilce dcs fils de Pltor/nianz tenas par lcs lwoc&cl6s
siiivants :
011ploi~geali iilstaiit les fils o11 tissus à cssayor daizs l'acide
azotique h 3G0 coiiteiinnt de l'ncide Iiypo:\zo~iqiic; n~issi~òt;
une coloratioii roogc sc prorioricc siir les p1~otliiit.sdii plior-
mium é c i ~ ~ous incoiiipldt.emcilt l~laiidiis,t~iiiclisqii'iii~c colo-
raiion iiisensible oii trCs-1c:gùre a licu siir lrs fils tlc lin ct. clc
cbanvre.
Une réact.ioii]iIus maniScste se prorioilcc h I'nidc du ~ii.ocCd6
suivailt dii iiiCine niitciir. 011 ploizge Ics fils ou ~issastlaiis ui-ic
soliit.ioii saturEe de cIilore; si l'ori doutc qric ln cliaiiic cl
Ia trame d'un, tissu soiciii í'o1,in6cs dc fils seml)liil)lcs, oii cil-
lbve cjuelques fils de e1i:icjue cole de l'angle tl'uti pelil ciirpi!
d u tissn, aGiz de inettre en s:iillie la traiiic sur u ~ 1)or.d i OL
la cliatiie srir l'aui.1-c ljorcl; aprhs iinc ~niiiule d'iini~icrsioii
dniis le clilore, oii retire lcs échail~illoi~s, o11Ics C~ei;icZsrir. tine
açsiett.e dc porcelnine ci 1'oii.vci.sc siir clincun d'ciix qiielques
gouties d'arnii~onia~ue : les colora~iaiissl~Cciiilcsse proiioiicciii.
a I'iristani, oil voit les procliiils (li1 l~lioriniiirii (c1 ceiix (li1
, j z ~ t c )ddvclopper une couleur i'oiige ~ i v cqiii dcvieii i soiiil,i.c
et bruili~cii une mii~ui.e; les prodiiiLs tlcs c1i:iiivi.c~oi liiis , siti-
vnnt les rnotlcs de roriissagc, iie pilcniiciiL dniis <:c1 rsstii cliic
tles ~eintesfnuvcs, briines oraiigCos qui iic lirirvciil sc coii-
foiidre nvcc la coloration roilgc vive cluc ai1 f ' / l o l s i ) l i l u ) l tencr,c;
on comprei~dque toutcs ccs librcs coiiil)li:tcaiezil bliiii.61;~ pai-
~ l u s i e ~ i rlessivnges
s et. passagcs ai1 clilorc iir doiiiiri,iiicii~liliir;
de colo~atioiipar lcs coritacls siicccssifs dii clilorc ci tlc 1':iiii-
inoninciiic, de l'air, ccs agciits ii'nyaiit d'cil'c~ coloi'atil rliio
sirr des corps 81rangci's i\ 1;i celliilosc!, c1 iioii sur I;\ ccll~ilosc
purc.
P I * ~ I ~ I , L de
( ? IIn
I ~ Irrino,
s ( / ( Lcolotr (4([c sole. - &i', 13ai>rc!,wil
n fnil coniia*ltrc clcs i~ioycnsiiii.Ci.cssaiils tle si:parci3o r i d i s ~ i n ~ i i r i .
les ~ r o i siiBs~nuces
s : Ia laiiic clti co~íiiipai, l'íicitle clilorIiy~Ii.iq~c
boiiil1ar.i~cpi, pour ííiiisi rlirc, c'nlierrr (*) 10 co~oiisaiis aLLacl1ic.i.
~ ~ t . ; i1 stiffi~(l'i11ic:igi~:itioii~1~111s
s e i ~ s i l ~ l c i ~Iai el:~i~ic 1'($;\1i o11 (I'IIII
11ritlagc ri sec lioui* Sliiiiiiici. cnsiiilc I(: colo~i:ritisi [~til~?~risia,

(') L'iioiclc c'liloi~li~clriqric rni: ~criililn ~irocltiirc.(:(:i: cl'fi:~ oii clissolvniit Iii
poriioii riioiii!, ;igr~gdcilc 1;i cc!lluIo!;c: qrii i i i i i t , soiiiie, cix c[iiclqiic s«rt(!, ll(i!it
A Iiniit, Ics ccllulea ;illoii~c!cs tloiii: I':itiseiiilil:i~ciSorinc'lcs loiigiic?~lil~rcs
texiilcs, cliiirs Ic (!otoii coiiiiiic (liiils lc l i i i c,t Ic ohiiii~rc,
3O CELLULOSE.
Dans les essais des tissus mélaligks de soie et cle laine, on par-
vient i èliminer, et, jusqu'h un certaiil point, k doser, par dif-
ference, l a soie que peut rapiclcment clissoiidre ou clésagréger à
froirl l'acide azotique ordinaire (Az Ob, GHO), tandis qii'il n'at-
taque pas sensiblenient la laine, en quelques minutes clu moins.

rouissage d i i lin et d u clianvilc.


O. Assaiiiissemcnt ù i ~

On pratique en Arri&riqueet l'on a clepuis plusieui~sannées in-


troduit daus des exploitations agricoles en Irlande un mode cle
rouissage exempt dcs inconvénieiits graves, pour la salubrité, clu
rouissage. Ce l~rocédé,coiliiu sous le nom cle Sclienk, son au-
teur, a éti. iniporté avec quelques améliora~iansA Belfast, eii
Irlaiide, par MM. Bernard et Coclr, ingénieurs f~~aiigais ; de
noiiveaux perfectionnemeilts y ont été apportés par MM. Scrive,
man~ifactiiriersà Lille ; une moilification heureuse y f ~ intro- ~ t
duite d'aprks une disposition imaginée pour une aiitre nlétliode
par M. Watt ; enfin, i'association poiir'le progi.6~de Ia culture,
cln rouissage et du travail du li11 en Irlande cst parvenue h di-
riger convenal~lementIa culture, Ia récolte , Ia conserva tioii, le
rouissage, le teillage et le peigaage du lin. Voici les princi-
pal!~ précautions h preildre polir assiirer Ic succès de ces opé-
rations.
I,e lin, cultivé en lignes dans de bonnes terres l ~ i e fiiinées,
i~ et,
s'il y a lieu, assaiilies par le clrainage, doit ktre récolté lorsqiie
les graines sont formées sans être mures : alors les tiges, de eoul
leur jaunc près du sol, sont verdfitres eiicore dans leur ilioitic;
sul~érieiire.On arrache les pieds et o11 les niaiiitient debout sur
le sol ea appiiyant une rangée sur une autre iiiclinée en seas
contraire. Dans cette position, la graiiie miiril aux dépens cles
sucs restés depuis le miliea jiisqn'au somnlet dcs tigcs; les
fibrcs elles-niêmes acquikrent plus de force peiidailt cette sorte
de maturation de la plante, tandis r ~ i i ' Ia
i partie ii.ií'éi~ieureelles
se dessècl-ient et a e s'altèrent pas, mêine sous l'influence de
pluies passaçkres.
I,e lin inis ea bottes esi trailsporté à l'tisiilc, oii on le conserye
à l'abri, soit en meules, soit sous des liangars.
La prcmiiw opération qu'oii l u i faitsubir consisie dans l'égre-
nage, eu passant le liaut clcs liges, pai9poignées,eiltrc dcuxrori-
leaux (*) : les capsules friablcs, facilement Iwisées, tombeiit clans
nne auge au-dessous et laissciit échapller la grninc, que I'on
épore par une veiitilatioii directe.
Les tiges soiit alors rangées, clebout et serrées, sur le faux-foilJ
troui! de cuves spéciales. On place dessus u n grillage en bois
pour rnaiiltei~irle lin imn~crgé: o11 fait arriver de l'eau cliauffée
21 36' ceritésiinaux, de i'acon ii I~aignertoutesles tiges et dEpasscr
m h e le iiiveau clu grillege ; I~ieiitbt,sous l'influciicc cle la tem-
pera cure d'envii-oii 25 o daiis toute la. massc , tine fernientation
acicliilc se dkveloppe, cl6gageailt de l'nlcool, des gaz aciJes (uii
acide gras volatil i odeur fhtidc, reconnu par iV1. Çbevreul) c t
cles traces d'acide s~ilfllydri~iie. Alors on rcnouvclle l'eau par
de petils filcts s'ii~~roduisant sous le fi~~ix-fond, an milieu cle la
Iiauteur el iIa partie supbrieiirc de Ia c11ve.e~soreaiit: par uii
trop-pleiii à la supei*ficie. Co coiirant d'cau tibde r6giilarise Ia
teinpéra~ii~e daiis toiites les pnrties de Ia inasse ; la portion que
1'011 dirige p a ~uii robinct, nu iiiveau du liqiiicle, cliasse vcrs le
i c l l c . de 72 i 9G lieures,
trop-plciii I ' é ~ u n i c l ~ r u i ~ e s u ~ ~ e r f i cAuhoii~
suivnnt cjii'on n cmployk de I'eau doucc ou de l'can s616iiitcusc,
le roiiissage es1 coniplc~;on s'en assiire eii casstint cliiclqucs
tiges ct coiistakiiil cliie les fibres cor~icaless'eo séparei11 llvis-
faciieincr.~sui. loule la longiieur.
Lc liquide esL alors elitibrerneilt 6vacuÊ; le lin, enlevé par
brassi!es, esl dircctcincnt passh cnlrc lcs quai.rc roiileaux cl'iliic
sorte de lanlinoir coii~iniiellc~~leiit arrosi: p:ir de nombreux jeis
i ~ pliiie qui 6lirniiic lc liqiiide eiigagi: dans Ics
cl'cau ~ o n i b a icri
lissus, l'acitle l~ecticl~ie et qiiclques a u ~ i ~ cinalicrcs s 6trangL:ies
e n cmiilsioii. Lc liii aitisi cssorC est dcssiiclib dans tili sCclioir
i courauls rl'air ; la clcssicca~ioii csL ~ci)niiiiéecii 12 liciircs à
I'Cl~ive.
011passe lcs ~igesailisi apliilies ct dessécliCes ei-ilrccinq paires
dc rci~ilctitix caiincl6s qiii conclassc!nL ln cJd~ier~oltc oii parlie li-.
gncusc. 011 laissc ciisuite pcutlnii~2 ou 3 mois eil riiagasiii re-
pr~lcdrciin pcu d'liuniiclitó pour bviicr cluc les fibres ~ r u l shclies i
soiciil cassaiites. 11 iic reste plus ciii'h eí'fectiit~r1111 teillagc iiik-
cailique ci, Ic pc~igiiageusiiel pour obteliir IU filasse du liri daiis
dc 1)onucs coiitlitioiis.

(') C:es i.ciiilc;iiis ci.cw. Toiitcb oiit 16 h 20 cciilinii.ircs ; ila soiit disposés
(lii

Ic roulciiu sul>i'i.iciir,cloiit I'nxc est 1il)rc Jiiiia dcs


coiiiiitc (I;iiis uii Iiiiiriiioii. ;
oii\ciiiri3eu:illoiig6(~s,ii';lgit ~ L I Clinr boi1 ltoids.
Ce prockdk previeilt les causes graves d'iiisalubrité ct les
fièvres endkmiq~icsc~~i'occasioiinele rouissage putride par im-
ii~ersioli dails les mares, fossés ou autres eaux stagnan.tes ; Ia
iibre est iliicux nlénagée et l'opki-atioii renclue plus facilc à régu-
Iariser maiiu facturièremeiit r).
(*) Un seu1 olisiacle p r a i t s'oliposer ii l'exteiisioii. tle cette in6tliorle : il
tient niix nrrniitnges olitenus par les liabitniits cles cnmpngnes qui effeclueiit
enx-mkmes le rouissage aux eiivirons de leiir demeiirc, cnr ils se prociireiit
ainsi u n trnvnil utile, bien que fnililemerit rétribiié,poiir les temps d'liiver em-
ployés nii teillagc.
Dans les roiitoirs alanchéibs clcs eiiviroiis ele Bologne " oii l'cnu se renou-
velie h uii 6tnt de {meti. et iiiie lempérature coiivenal)les, se trouveiit réli-
nies les coiirlitioiis fnvorables qiii permettcnt tl'ol~tciiir, en quelque sorte iin-
turellement, les cli:iiivres justciiient estini6s sous le noni dc ceile loc:ilité.
M. A. Scrive, tle Lillc, gérant cl'uiie Sociéti.iiidnsti~ielle,a foiirl6eii AlgCrie,
sur 8 4 1lect;ii.e~ile terre, I:i cn1tui.e elii liii et uii étnhlissemciit destiné au triii-
teiiient cles prorluits. Eii 1863, 1;) SocielC ri.coltn presqiie autaiit de liii c~iieies
51 ~ilaiiteursét;iliIis I'aiiiiCc ~-irécí.deiilc,ct ilorit les cultiircs. sur 95 liectnrcs,
eii 1862, cloiiiikrenl 231 876 Iiilogr.' rle iiges.
Uans I'usiiie gar:iiitie de i'ardeur du. solei1 (ti-&-forte (liirant 8 mois) tout
le travnil méc:inique s'effeciue nu iiroyeii d'urie rnncliiiie cle Ia force ele 25
clievaux. Qynnt nu rouissage, i1 a iieli rlans uiie petitc rivière nrtificielle
oii les coiiditions d e tempérntiire moyeiiiie cle 20'3 et de rcrioiivellemciit
d'c,au ci-tlessus iiicliquées soiit iiiéiiag6es en iitilistint à voloiité Ia chaleui, tle
coiicleiisntioii ilniis le réserroir oii nrrive l'eaii cle source; les tiges de liii, d'a-
Iiorcl ~oiimisesau hatteur-6grciieur, puis réuriies en gerlics, soiit ploiig6es
verticaleriient tlaiis les compartiincnts cie ln rivihrc ct mnintciiues par eles
trnvcrses sous une couelie cl'can dc 30 ceiitirn. 011laisse eii rcpos 1:i f(?rn~eii-
iatioii s'ttnlilir clurant 7 h 8 lieurcs; nlors oii ouvre les vaiiiieu d'eiitr6e et clc
sortie de façon h ce que le cour:int se produisc vcrticalemeni. L'opéraiioii
est clirighe d e fnçoii ii mainieiiir daris le lic~oiileune réactioii noiíle. Lors-
c~u'elle est teriniiite (c'cst-ii-dire que 1c.s iilires teatilcs s'eiil6vent iiisi.nieiil),
l'ouvrier évaciie 1'c:iii dn com~iartimeiit cii fermniit Ia vniine il'ciiirée et
oiivraiit eii ciiiier In vniiiie cle sortie. Le lic~niclc se rí.p:ind alors dniis Ics
p'nii ies h irriguer. Les l i g a de liii soiit retir6cs (111 coiiiynrtiineiit, 6teiiclucs
è l'nii. 11nur Ctrc dess6cli6cs, liuis souriiises niix lirocédls nsuels de broyngr,
teil1:igc et peignage mécaiiiclii~s.
S i , cornme oii peiit I'es~i&rer,c1e sernl>laliles établissen~eiiis se Çondeiit
c1 ]i'.os~i&rcnt eii iilgói.ie, iis apporteroiit U i l coilcours pr6cicux Ia colo-
iiis;iiioii cle ce vaste dil>ai~tcniciltfratiqziis ; et grite h iiotre ~irécloniiiiaiice
maritime toiite iiatiirelle stir Ia Méditerr:inbe, nux grandes cninrnniiic:iíioiis
ouvertes par l'istlime de Suez, eiiliii aprbs lcs omeliora~ioiisdes roiireu ílniis
nos possessioiis nlgt.rieiiiies, oii verrn rennltrc rlaiis ces belles proviiices l'aii-
tique spleiitleur tlr In eloiiiiii:itioii rornaiiie. (Notice 1i;ir N. Scrive, 1867.)
1. Sib~lLnEs COMPOS~~S PECTIQUES DANS LES PLANTES. -
2. PPCTASE. 3 . COM--
~ S MATIBRES PBCTIQUES.
POSITION ET P R O P R I ~ T DICS -
4. PBCTOSB. -
5. PECTINE.
- 6. PAiiAPECTINE.
PARAPECTIQUB. -
- 7. ACIDE PRCTOSiQUE. -
8. ACIDE PBCTIQUE.
10. ACTION nE LA CHALBUR S U R LPS FRUITS A PàIIICAnpE
-
O . ACIDE

CHAnNU. - 11. MATURA'PION DES PRUITS. - -


12. G ~ ~ L O S E . 13. CUBILOSE (NIBS
DE SAI.ANGANES). - 14. DJALOSE. -
15. APIINI,

a . Sic'gc dos compasés ~)cctiqiiCsdaits lcs pla~iics.

En divcrses circonstai~ceso11 coilstate Ia présence de com-


P O S ~ Spec~iquesou de la pcctose dans les Lissus vkgktaux, in-
terpos4s entre les cellules q~i'ilsagglutinenl les uncs aux autres (*),
Pour ine~trece fait eii évirlence, i1 suflit, par cxemple, dc JIbcoi~per
en roiiclclles tri:s-ininccs (de I 011 2 millirnètresj clcs tiil>ercules
dc pomrnes clc terrc, des raciiles charnues de paiiais, de bettera-
vcs, des tissus épidcrmiques sous la cli~iculcdes Cac~iis,etc. (**),

(*) Dniis ln sdnricc (lu 17 nvril 18213 de ln Sociktópl~ilornnti~uc, j'ni fnit con-
iiiiitre plusicurs l~riiicipcsimiii6dints coliteiius claiis lcs tissus sous-épiclermi-
t ~ ~ i ile
e s ln ríiciiic de I'Aylni~tlia~ glaii~~irlosc, ct iiolariliiicnt cl'iiiie sul)s!niicc &é-
lntiiicuse sc coinl~iiiaiit:ivec 1'amnioni:iqiie d'oii o n la sépnrc eii gclée par les
ncides. Cc procéclé d'extraotioii ii Fr-oid est eiicorc uri dcs plus s i i ~ i ~ l quc es
j';iic riiil)lo~i. poiir rxcríiire Ia liectiiie et l':lcide licctiqiic clcs riiilpcs cle bclte-
ravcs 1nvfic.s. (Jorrr~inlr/<! c/iiri~i<~ r~lidicolo,t . 1; A~zrlnles dc rkiniir, t. XXVI,
1). 329 ;Biclio~o~oni~c dc~sd/vgrlr~, Clicvrilier e1 h. Riclinrd, I . 11,articlc Gsr.6~s.)
i3r:icniiiiot a rxtrtiit l'nciclc prrtic[ue clc pliisicars6corces et dcspullics d e fruits ;
il n rccoiiiiu.(.I~i~ic~lrs de chinlic, 1825, 11.96) qur les pcctnics sol~il~les sont dé-
conilios6s ct se I~rCcijii~erit cii gclée linr ~ilosicursscls ter.rclix o u m4trilliqiirs ,
rric2iiic par Ic suiftitc de uliiiux en soiulioii snIiii.4~ou en I ~ i ~ u i l r cqci'uil ; cxcks
dYalcaIidaiis nn pectntc nlcalin aong~ilccclui-ci, qlii IIC reclcvicnt solul~lccyue
T>:W "11 Iiiviige sufiisiiii t ; ~ L I l'nciilc C ~~cctiqiic cii gcléc sc liqiiéfic par q~i<.lques
gouttrs d'niii~noiiiaq~~r : cc~tcsolutioii , évnporée h sicoité, laisse uil s~irpcc-
tuic cl'i~iriirioiiiiiq~:~ qui se gonllc, se diesoot dniis l'cnu cii l'Êl~aississni~l et
i.»ugit sciisililcrnc~iitle loiiriicsol. I1 n ~lbcritpliisieu~aprocécICs cle prépain-
tioii des gciécs nlimriil;iii,cs avec l'ncide pc~ctic~~io. Q~i'riifiii, Yncide pecti(1tic
est trniieroi~mécii iicitlcs miicic[iic et oxnlicl~ic]):ir l'ncide neotiquc.
(**) ?'ubeYciilcs, raoiiics, i.corces, rciiillcs, rrriits, iuniti riori d~inslc cnrps
ligiicux proprcrneiil dit ilcs arbreu ct nrhusteu, iii daiis lc tissu dii ~iérispernic
ilcs fruits dii 1)1iyt6lépliiis; Ics su1)staiices liectiqiies n c se rcncoiitrcilt cloiic
pas, j 1)e;iucuiip prbs, dniis to~isJes tissus cles plantes.
C I I I ~ I I I ?I N U U ~ T I ~ . 11- 3
34 SUBSTANCES PECTIQUES.
delaver ces tranclies jusqu'i èpuisement pai*l'eau distillFe,yuis de
les teilir pendant 15 i 30 jours dans l'acide cl~lorliydriqueetendn
de 9 & 1 O voliiines d'eau, i Ia température cle -+ 15 i do0(*) ;
si alors on clecante l'acicle (contenant du clilorure de calciiirn, si
la sul>stance agglutinni~teétait clu pectate de cllanx) pour sou-
niettre les tranches i un comylet lavaçe par l'eau froide, tous ces
tissus senihleront intacts , car leurs cellules resteront açglutin(ks
entre elles conime avec les faisceaiix vasculaires et l'épiderme
011 Ia cuticule épidermique. Mais si l'oii ajoiitc il'ea~iclui lcs
baigne 4 i 6 centièmes d'ailirnoniac~ue,cetle l~ase,au bout de
quelqnes minutes, sesa comlsinke avec l'acide pecticjne et le
pactate forrriè dissous, laissant la plupart des cellules saiis ndhè-
i,ence ; dès qii'on agitera le mélange, elles se sépareront les unes
des nutres, airisi que de l'kpiderme ou de Ia culicule deineurks
intacts. Ces cellules, faciles i observes sous le riiicroscope, res-
tent reniplies de Icurs grailules nmylacks, loi~squ'clles appar-
tienaent nux tulierciiles fèculeiits (voy. les chapitres F É c r i ~ uDE
POBIWE DE TERRE; SUCRE
DB DETTERAVES).

2. Pcctasc.

Avarit de décrire les substances pectiq~iesiious signalerons uii


principe actif iacristalliaable annlogue z i Ia diastase(**), c'esl-
B clire cjui exerce un niocle d'actioli du mbiilc geilre pour trniis-
former Ia pectose en acide pectosique etpectiqiie. Ln peclase sc
rencoiilre h l'état solable et insoluble (Fréiiiy). Les betteraves,
les carotteç et d'aulres racines contieiliient de la pcctase dis-
soute, car leur suc peut transfor~nerIa pectine en ncirle pec-
tique La peciase est i l'état insoluble dans les pulpcs cles
pomiiies vertes, czr ces pulpes Invées ~niscçeii coiitaci avec la
pectiile Ia font prcnclrc cii gelce en procliiisriilt les deux acidcs
gélatiriiiorines : acide pecliq~ieet acide pectosiqiie.

(*) La péiií.~riilioiiinirnccllulaire est pliis prompte h celLe dcriiihrc tempé-


ratlire; oii peiit cl'ailleiirs laisser se proloiigcr le contael de l'ncide cliira~itsix
mois Ia tempérntui e orclinnire sans observer dc cliangeinents iiotal)les daiis
les rCsiiltats d e ces expéric~ices,de merne que s'il s'ngit cles lames ile la moelle
d'drcilio pnpyzifcrn, dite pnpicr de riz.
(**) Del~uisIa dCcouverte de Ia diastase, qlii, skerktée prks clcs ~~i.~)81s fheu-
lents dniis les cé/é(rEes,plris d&veloppéelors delii germinatioli ; que i'on rencon-
tre, aiissi, prks de4 I~oiirgeonscles pommes cle tcrre et tle plusieui~snrlirea, qlii
provoqiic la dissoluíion et lo trniisformatioii de l'arniclon ri] clcxtriiie e1 glti-
des prineipes actifs suivanls : dnns les ainniides
cose, 01% R C O ~ I S I U ~Ilexi~teiice
C
GI?J,OSIS, DIALOSE ET CUBILOSE. 35:
La pectase solnble devieiit itisoluble ai1 'contact de l'alcool .
Le'précipité Iavá peut coaguler Ia pec~iiietandis que le liquide
est inerte. La pectase, en solu~ioiidans l'eau, se décompose, est
attac~uéepar desvégétatiolis cryplogamiques (nzoisissures):elle a
perdu alors sa propriitc de réagir siir Ia pectine; l'éhnllitioii
proloagée de sa soliit~oiiaquciise paralyse égalemeut soii actioii .

Eii se basnnl sui les trnvaux antérieui.~précités, M. Frémy a


fait tine étude plus complèle de ceç siibs~aiices(*); nous donne-
rons ici les priiicipnux résultats de I'ensemblc de ces travaiix
en y a j o u ~ a ~cldes
a faits plus rbcenimeiit acquis h la science.
Ainsi qu'uii asscz gr:i~idnombre de principes irnmédiats cx-
traits des 01-ganismes soit végdtaux, soit aiiirnaux (aini!oil, clcx-
trine, cellulose, iiiuline, gomiiies, gélose, clialosc, cubilose, glu-
tiiie, fibririe, albtamiiie, gflatine, choiidriiie, etc.), les ninlikres
~ectiquessoiit iilcristallisables; pliisieiirs soiit. susceptibles de
preildrc une consis~aiicede gelée (acides pectiqiie et pectosiclue)
ca reteiiant soiis cette foriiic jusqn'ti 100 fois et au deli I c u ~
poids d'eau : propriété reinarcinnblc il'où elles oiit tire clBs 1'0-
1.igi.e leur rioiii, mais qui clcpuis a (5tC dkcouverle avec des pro-
prielés diKéreiites cliez cl'aii~resprincipes iiilmédiiils (gélose, dia-
losc : v-. pliis loiii), ct qui il'esl pas sans arialogic avec I'élat gé-
latiiieux de cliiclqiies siibslances rnii~éralesaiicieiineinent cori-
iliies (aluiriiiic c1 silice eii gelke).

Cettc substniicc li's pu B~reisolde jusqa'h ce joili., soil


oxisteiice se déduit de la production des aiitres composds pcc-

nliibrcs, Ia s rinlitnsc ngissniit slir l'nmygclnliiic pour prodiiire tine esseiice spé-
ciaic (cli~ci$;\;imandcs nnihrcs) ; iInlis Ic< sues d e i'csioniiiu (ol>oncliiinmeni 56-
crbtPs, aurtoul lors clc l'ingrslion ilcs alin~cnls), 1ti 11cpsinc ou gnslcrasc qoi
dbsiigrége et clissoiii ~);irtiellcmeiitles iiss~isrnusciilnires, teiidiiiciix, ci l'al-
Iiumine congu1i.e : ces principes nctifs 0111 éld isolés pliis oit moiiis purs à
l'aicle de procSi1és niinlogues h ceiix q ~ i nous i onl pcrriris d'cxtrairc ln dins-
tnse de l'orge germbe. Tontcs ces rbnclioiis biicrgirlucs, bicn qii'ellcs soient dus
B der corps neutrcs, s'cffcctucnt sans ddgnpmciit il(8 gaz.
(*) Reclierclics siir l'iici~lepcolic~iic,scs cli.riv6s e1 1:i ~naiui-atioiicles fruits.
( A ~ , n n l e sde cliiinie c1 do ~ I L T S ~C\~ Z L B , de ahin~ie@rzh,alo, 1863.)
Trfiité
tiques : pecline, acirles pectosiqoe, pcctiqoe, etc,, a~ixqiiels
011 a d b supposar qu'elle doiiiie n.i',issance.
On a reiicontré ia pectose clans certaiiies racines (navets, ca-
rottes, etc.) et dans les pulpes dcs fruits verts; elle se trailsforine
en pectine sous l'influence sirnultaiiée des acides et de la clia-
leur. M&me par l'acide chlorliydrique coiiceiitré froid et durailt-
plusieurs jours, Ies pnlpes de racines ii'oilt pas donné de pectioe,
tandis qu'uoe ébullitioii dc quelques iilstaiits de ces pulpes avec
l'eaulég&rement acide traiisforiiic eii pectine lapectosc qui n'avait
pas été altéree par l'acidc clilorhydriq~iefroirl et coiiceiltré. C'cst
la pectose clui rlonne aux friiits vcrts Icur dureté; ceux-ci s'a-
molisseni; lorscliie par Ia ninturatioii ou par ia cuissoii la peclosc
dans ces fruits se cliailge e11 pectine.

Ce principc iminédiat, qui ne prbcxiste pns daiis les fruits verts,


se forme par la réactioi~des acides maliquc et citrirliie sur lapec-
tose pendant la cuisson de ces fruits et l'El~ullitionj*)cles pulpes
d e naveis ou de carotles avec de l'ea~ifaiblemene acide; Ia prè-
pnration dc Ia pectine cst pl~isiiicile eii agissan~sur des fruits
milrs : o11 soumet h une pressioii éilergiqiie la pulpe de poircs
très-mures, oii filtrc le jus, on précipi~eIa cliaux par l'acide oxa-
licIuc; l'alliiimine est alors prkcil~itée par iirie forte solulioii dc
tanin. Le liquide clair est traité par l'alcool cpi separe la pecliiic
sous forme de filamcnts niucilagineux ; lavée par l'alcool , puis
redissouts h froid daus l'eau, précipitée de ilouveau par l'alcool,
cette opératioii est rip8tEe quatrc ou cinq h i s jusqii'i ce que les
&accifs ne maniiestent plus la présence des maticres sucrées iii
cles acides clans le liquide alcooliqiic.
La pectiiie purc rcpréseilt6e par C'' H4O 066 8110, est iiicolore,
iiicrisiallisable, solublc dans l'eau , précipitbc par l'alcool, cu. iila-
rnenls iiiucilagiiieux lorsyue sn solu~ioiiest conceiltrée et soiis
forme de gelke muqueuse si Ia solutioii est Ctend~ie;l'acétate de

(*) J'ai ccpeiiclant ohtenu Facilemeiit Ia pectine cle fruits e t de racines tu-
lierc~ile~~scs ri.duits eii pzilpe, épuisée pap l'eau et pressée, eil traitant cespcil-
pcs h la tcrnpCrature ordiiinire par l'acide cblorliydriq~ie6tciidu cle 10 pariies
cl'cau. (saiis excédcr Ia qiianiité de ceite solution que 1)ciit nbsorber spontaiib-
iuciit Ia prillic.). ALI Iioiri cl'iiiic ou deux Iieures, ci, mieiix ericoi.e, de quel-
cpes ~OUI-S, le liqiiiclr ol)teiiii par ~>ressioii!passé ali travei's (I'iin filtre, doniic
dirrc~emciitpar l'nlcool uii précipiié iiiiicilagiiieiix.
G ~ L O S E ,DIALOSE ET CUBILOSE. 37
ploirib inonobasique ne la psécipite que si elle renf'erme cle Ia
l)aral>ectine ; l'acétatc de plomb triliasique la précipite entière-
iiieilt. Les ],ases alcalincs, Ia chaiix, la magiiksie la transforment
en pectates qui dácomposés par un acidc doane une gelée d'a-
cide pectiquc; Ia pectine il'excrce pas d'influence siir le plan de
polarisation de la lumière polarisee; les acides Ia traiisformeiit
en acide métapectique; Ia pcctase la cliange eii acides pectosique
et pectique.

L! pectine se transforme par l'ébullitioii ílans l'enu en para-


pecline en perclant sol1 aspect gonimeux. La i~onvellesubst~nce
est iiicristallisable, ilentre, prlcipitablc par l'alcool sons forme
de gelée diaphnnc; clle se disting~iecle Ia pcctiilc en ce qu'elle
est prbcipilée par l'acétatc cle ploinb monohasic~ue;elle pent se
coiiibiiler avec 1 ou avec 2 ecíuivaleilts cl'oxyde de plomb. La
parapectiile clessécliée ri 10CP a Ia nciêmc composition cjue Ia
pectine, mais clle perd cle l'can h 140' et se rcprbseil~ealors par
C6"116G06',comme dans sn coml~i~iaison avec l'oxydc de ploinb.
La I ~ w a p c c ~ i nsoumise
c a l'ébiilli~ioiz avec uii acicle Ctendu se
chtinse en uri acide faible (ou acitlc parnpec~inique) )rEcipi~ablc
'!
par l'alcool forinant cles pccta~csavec lcs l~nsesrilcali~ics,isomé-
riqlie nvcc Ia pecliile C L Ia parapecline, mais prdcipité par le chlo-
rure de baryuin qui ne pr6cipilc pas les deux autres sol~stances
o r p niques.

Cct aciclc cst inso1ul)le eil préseilcc des acides e1 trds-peu


soluble claiis l'eau purc d froicl ; i1 (lorina tl:ins l'ca~ià 10O0 une
solu~ioii qui se preiid eil gclác par lc refroiclisseincnt. L'caix
I~ouillantc le transforinc rnl?idciiici~t cn aciclc pccticlue, cle
inème quc Ia pcclase à froid ct lcs bascs alcalines en excds.
i froitl par l'nclion dcs solutions
L'iiciclc pec~osic[iiesc pi*od~iil
élenducs dc potassc de soude ca~istiquc ou carl,onat6es ct
d'aniilioiiinc~ue sult Ia pcc~iiic; lcs pectosni.es gélalinciix aiilsi
f o ~ n ~ ácl~corn~~osás
s, par uii acidc donilcnl dc l'aciclc pectosiqne ;
celiii-ci s'obticii~cncore par Ia l?i~emidrc18L:actiori de Ia pectasc
sui. Ia pectine en solu~iori.Ida composition de i'acidc pcctosique
est repráseil~ée par Ca2H2'03" SEIO; 1cs 2 Bq~ivalcntscl'cau
pciivent ê ~ r rcii~placés
c par 2 équivalents de hnse.
38 SUBSTANCES PECTIQUES .

Cet acide existe, comme iious l'avoas vu plus haut, ii l'état cle
pectate de cl~aux;i1 agglutine les cellules de pliisieurs tissus végé-
taux (par exemple, dans Ia moelle dal'Arnlinpn~rifern); i1 se
forme en outre par la réaction de la pectase soluble ou insoluble
sur Ia pectiiie, en solutioil aqueuse 5. la tempésature de t 30'.
L'acide pectiqiie gélatii~iformeinsoluble clans l'eau froicle est
ii peiile solublc dans l'eau à + 100'; ~iiaissi 1'011 fait bouillir ce
1118lange assez Ioilgtemps, dails un hallon ou la vapcur d'eau
condensée retoinhe, i1 se change en un acide non çélatincux,
déliquescent (acide parapectique); Ics alcalis e11 excès et m&mc
les casbonates de soucle et de potasse peuveiit clianger l'acicle
pectique en acide rnétape<:tique très-soluble. Les pectates alcaliiis
décomposés par un acide clonnent une gelée d'acitle pectiqiie, e1
par une solution de chloriirc de calcium produisent uiie masse
gelatiaeuse de pectate de chaux.
On peiit prCparer l'acidc pcctiqne en faisant bouillir ln puIpe
de carottes avec une solution élendcie de carbonate rle soiide ou
d e potasse : le pectate alcalin résultant clc Ia rdacfioil précipitée
sur Ia pectose se trouve en solotion ou. le precipite par du clilo-
iiire de calciuni; i1 se procluit du pectate de cl-iaux clii'oii lave le
rnieiix possible, puis que l'on décompose par l'aciclc clilorhyclri-
q u e afiii de mcttre l'acicle pectique cn libertc; cet iicide cloit êlre
eiisuite bien lavé pour élimincr toiit Ir clilorure cle calcium, mais
parfois i1 arrive clii'uiie ékulli~ionavec u11 excds tlc carbonate
alcalin transforme l'acicle pecticlue e11 acide iriéiapecliqiie soluble,
e t dans ce cas oii iic pcut obtenir cl'acide pectiqne (*). La coni-
position de l'acide pcciiclue est ainsi repsesentée :Ca2H"02821-I0,
leç 2 équivaleilts d'eaii pouvant Ctrc rcmplacés par 2 éqiiiva-
lents de base.

(") On pcut 01)iciiir clircctement l'ncicle pectiqiie à froid en traitnnt par


I'acicle chloi.liydrique étendu cle 9 dixi&mesd'eau I'épiclerme lnvé dcs tiges rlti
cacius; a u hout de qi~elqoesjours, les pcctales lerreilx qni nggIoii18rciit entre
ellea les oellules sous Ia cuticiile ópidermicluc sorit décoinposés, les clilonires
:ilcaliiis formbs sc clissolvent laissaiit I'ncitle pectiqtie ti lctir place; le lavnge
est alors trbs-facilc I'enii froicle, s m s nucune clislocatioii cles tissiis; i1 sufiil
ciisoiie d'ajouter h l'c.aii 2 ou. 3 centi8nirs c17ammoniaq~icpolir foriner dii
pectate d'nnirii~ninc~iicqui se clissout h l'instaiit; oii jettc sur uii filtre qiii
reticiit les cellriles clisloquées 't In ciiticulc &piclcrniique, Le pectnlc d'nmino-
niaqne liltrk est décoinposí. pnr uii iicicle et lnisse précil~itet.(~ii ge1l.c. (Yoy.
le Jiecrrcil des savnnts Eti.rt~tgec.sde lc'Acn(ler,~ie c/es scie~tces,t. IX, p. 151 ii 154.)
L'acide pecrique yeiit se dissouclre dans beaucoup de sels
alcaliils e t formes des sels doubles à séaction acide;, dissous par
l'kb~illitioii dnns l'eau, ils peiivent se prenche eii gelée par le
refroidisseinen~.

Cet ncide est sol~ible,incristallisable, i1 se forme par ia rCac-


tioii prolongée de l'can Isouillante sur l'acicle pectiquc. Les
pectates solnblcs et iiisolubles se transformeiit égalcmcizt en
pasapectatcs i l'aide cl'une ébiillition prolougée dnns l'eau.
L'acide parapeccicl~ieprèsente uiie réac~ionfsancliement ncide,
les bases alcalines b r m e n t avec lui cles sels solubles, un excbs de
baryte le précipite de sa soliitioii aqueuse ; sa composition ast,
aii-isi représeiitée : C2"H6 0'' 91-10; les 2 6qiiivaleiits d'eau
penveiit être reinplacés par 2 équivaleilts de base.
-
J c i d e lenzétnl~ectiqrle. 11 est solublc, incristallisal~le;ses coni-
poséé" avec les bascs sont Cgalenieiit solubles, cependaat i1 est
précipité par l'acétate de plomb tribasique. Uii excès de base
colore scs scls en jauiie; les métapectntes doilnent avec l'nzo-
tate d'argent un precipite blaiic qui se colore en briiii foiicb par
l161~ullition.
T,'aoide mklapcc~iquese produit en cliverses circonstances :
1" dans tiiie solutioiz de pectiiie qiii, abaiidonnke h ellc-m&me, ou
mieux eilcore au coiitact cle Ia pectnse, clevieot nu 1)out dc quel-
qucsjoiirs acide et iz'est plus prkcipitable par l'alcool; 2 " p a r
l'action clcs acicics Cnergiques ou d e i'aclcle clilouliyclriq~ieéreridii,
eil quclqiies iriinutes, B 1: temy8ra~iir.cde 100' ; 3' par uii cx-
c& cle potassc ou de soiide qiii forme alors des rnE~npcctntes;
4" I'acide rec~iclue clans l'eaii se dissout eii 2 ou 3 mois en se
clinngcani, c11 aciclc mktapcctique ; 5" l'acide pai-apec~iqiieen
solutioii aclueusc Éprouve rapiclemciil une seinblable trailsfo1,rna-
~ i o n; 6" eizfiii l'acicle m6lapectiqiir: se produit par I'action de la
c1i;iux sur Ia yectose qiie contieliiient Ics matiki,cs aggltitiliaates
des cellulcs (lu tissti dcs fsiii~set cles rnciiies tubera~ileuscs.T d a
cornposilion de l'aoicle inktapcclique est repi-CseiitCe par Ia for-
inulc C"-T6 O7 2I-10,dniis Inqiielle 2 &quivalcii~s de 1)ase peu-
verit &se sul~sti~iiés aux 2 éc~~iivalentsd'cau.
SUBSTANCES PECTIQUES.

110. Action de Ia cfialenp sar i e s fruits l)fricnl*pe


chrrnu.

La pectime abonaante dans le suc des fruits miirs peut résulter


de l'action des acides eontenus dans les tissus sur Ia pectose; car
si l'on elimine par des lavages les aeides de Ia pulpe d'un froit
vert, cette pulpe dans l'eau en ébullition pliis ou moins prolon-
gée n e produit pliis de pectine, mais celle-ci apparait si 17011
rijoute un acide.
Le siic d e plusieurs fruits abandonné aprAs l a coction se prend
en gelée : cela peut &iredit 1' ?I Ia réaction de Ia pectose stir la
pectine forrnaut des acides pectosiques ou pectiqiies, 2 9 I:{ dis-
solution de l'acide pectique d a n ~les sels organiques contenus
dans les fruits I*); parfois i1 arrive que le siic de groseille se
prend e n gelée lorsqu'on le mélançe avec clu snc de fi-ailiboise :
c'est q u e celui-ci contient en aboiitlance de la pectose qui trans-
forme la pectine en acide pectosique çélatiniforme.
Un fi-riit a l'état normal (poirc, pomme, prune, avant la ma-
turité ultime) éprouve par la teiripérature graduellement élevée
plusieurs changements : les acides (malique et citrique ordiilai-
rement) transforment ia pectase en pectine miicíla,'uineuse, une
portion de celle-ci est cl~angéeeil acicle (pectosique ou pectique)
par l a pectase; cette dernière ne pourrnit réaçir, si Ia tempéra-
ture rapidement èlevée à l'èbullition l'avait coagulée et rendue
inerte. Duran t ces pliénomènes Ia cellulose constit~iai~t les parois
résistantes des cellules demeure intacte.

11. iUaluration fies fruits.

Voici les principaux plibnomknes qui se succ&dentdurant Ia


niaturatinn, d'après Ies recliercl~escxpéi.iinentales de Mhl. De-
caisne e t Premy. Ln proportio-n d'enu norn1aIe variant dans les
péricarpes de fruits clifférents de 0,75 A O,QO, reste constante
pour quelqnes-uns d'entre eux pendant la maturation, Dai~sIa
1" période le friiit agit sur les gaz atn~osphéricluesà Ia manihre
des feuilles, et les principes iminédiats solubles (tanin, acides,
sucre, pectine, gonlnie(**)se forment et leiirs proportions aug-

(') Peut-etre aussi ila dOcompositiori cles pectates par l'acide lilne.
(*"I Et sans doute pour pli~sicnrs,Ics poires, les pommes, lesliananes, etc.,
e t l a sécrétion amylacée qui, duiant In maturation, se trn~isformeen sucre o11
glucose durant Ia oe ~érioclede Ia maturation.
menterit. Dans ln 2' pbriode le fsuit n'agit plus sur l'air atmo-
sphérique commc h l'eta t vert : i1 forme avec l'oxyghne de l'acide
, priiicipes iminédiats soiit successivemeiit brfilés,
c a r b o ~ i i ~ u eles
le Sucre disparait eii rlernier lieu.

Dans les premicrs jours dc l'aniiée 1866, u ~ vuyagetir,


i M.de
Motitravel, rcriiettnit an gCnéral Moriri une substance coininer-
cinlc dite ntozlsse tle C?L~?LE, sous forliic c1e long~ieset trks-minces
lanicrcs blnnchcs r&uiiics c11 petites bottes par cletix ligatlires,
employ8e clans la prc<paralion des gelées alimen~aises,qii'oil lui
a v a i ~dite cxtraite d'un liclien altacbè auir nrbres dans Ie sad de
Ia Cliiiie, tres-abondatit surtout aux iles iiiEridionales de I'ar-
cbipel clcs Philippiiics.
Je recoiliius dans ceue mntihre, dkpourvue de striicture o r p -
nique,pltisicnrs principcs itniilérlin~ssolubles dans l'cau 0,0607,
et une faible rluailtiti? 0,007, clans l'alcool; Ia plus grande partir
iiisoliilile i l'caii Sroiclc s'y gonIlait l~enocoup,preiiailt alors leç
formes de prisnies rectaiigulaires L ~ L Iparaissaienl
~ obtenus p a r
tine sorle d c iiloiilege (*). Gctle substaace pouvaii. Btre dissoutc
par l'acide aciiiquc B 8" ti cliaiid, laissnnt iasolubles 2 a 3 ccn-
tidiiies dc corpuscii~cs:izoL&s.
Mais la pi'opri6tí: Ia plus reniarci~inblede la portion iiisoluble
dans I'cau froide était : 1' de sc dissoutlre clans 1'e:iti liouillailte
laissaiit iritaçts Ics cospuscules .zotes e t cles trnccs d'autres corps
éti'aiig('rs; 2" de dciiiler uiie solulion qui se preiiait eii gelée iii-
colorc c1 c1iaj)liaiie par lc refroitlissemcnt, solidiliant aiasi envi-
r011 500 Sois s o ~ p i ~ i d d'eílt~
s purc ou formant, h poids égal, dix
fois l>liis d c gd(:c qu(: n'cn pouvait fotirnir la meil1eui.e gélatine
ariimcile.
Cc pvod uit gblii ~iiiiforincdesséclii reprCscn tait un principe im-
méclial, par~iculier,iiisoliible dans des soltilions failles d e soude,

(*) Sriiv:iri~des nliscrvn~iorisr+cciites iciitcs cii Cliirie pnr BI. Cliampio~i,


011 ~wi!]~we ccs l~riiitlclcttrs,il&sigiií.c~siiussi seus le iioiii impropre cle isbzglass
~ciitii~ou~lle), c11 co&ii~t li1 sohtio~~ bo~iilla~~tc de In matihre gelatinigbne
iiiis u n vnsi: plíii, 01 loisclii'cllc est l~riaccii gelFc ori Ia décotipe i Ia rhgle en
prismcsr~iii,~~reiin~~t l~enc~coiip de retrait piir ln rlcssiccntioii, formeiit lesminces
Jniiibrcs cri rIuestioii. llil í.cii;iii~iIIoiirnpporii: piir le ni6rnc voyngerir, de L
mntibrc preinikc, 61.t. d61cirniiiépar M. Uecnisrle : c'est iiiie Algue (Gralr
lort/~inPlicinu) qiii coiitieiit cii eifct de Ia gblose.
42 SUBSThNCES PECTIQUES.
d e potasse, d'ammoniaque, comme dans l'eau, l'alcool, l'dther,
l'rinz~~zol~illr~e
de ccuivre et les acicles 6teildus.
Un de ses carrtctères disrinctifs consiste i se clissoudre dans
une trks-petite quantité d'acide sulfuriclue et cliloi;liyclric~uecoil-
centrés, d e se colorer eii brun sous l e ~ i irifl~ience,
r puis d e former
avec l'iin et l'aiitre de ces acides uii compose qili peu à pcu se
~ r e n deil inasse, et résiste alors aux lavages claiis l'eau froide et
cliaucle, mêrne clans les solutions d'alcalis caiistiques.
On ne pouvait coilfoadre le iiouveau priilci~cimi-riédiat avcc
les niatièses pecticlues n i avec aucuilc: autre substaiice, et je lui
ai donné le nom de gélose. Son analysc éloilientaire a prbsei~tk
!es rbsiiltats suivants, moyenile de cleux ailalyses:

11 il'a pas enwre kté possil)le de l'engnçer daiis uiie combi-


naison dkfinie d'oU I'on piit dbdiiirc soii poids bquivalerit OLI sa
forniule rationnelle, seulement on remarquera cp'il doit être
rangé yarmi les principes inimédiats offraiit uii excks d'oxygène
relativement aux proportions iiécessaires pour former de l'eau
avec l'liyclrogkiie clu'ils renferment.
Quant A l'intcrêt qiie pourrait ofl'rir ce priilcipe immédiat, au
poiiit de vue tkonomique, i1 est evident, car pour procliiire des
gelkes cl'urie Egale coiisistailce , i1 suffirait d'eo einployer Ia
clixième partie de ce qiii est iikcessaire lorsqii'on fait usage cle la
colle de poisson (iclitliyocolle). La gélose esl peu allkralile et
exempte de toute odeiir de poisson ou de colle forte cpi souvenc
se reinarque dans les gilatines comiilerciales.
I1 restnit i découvrir l'oisigiiie tle cette substaiice; auciiil des
lichens soumis aux expérieilces qiii auruicnt pu l'cxtrairc n'en a
donné d e traces , mais je l'ai rencoii~i~ie dalis tleux plaiitcs iii:i-
rines, I'Algue de Jc~un,le Gelidiun~cal-~~ennz, L., et Ia PZoccl;r-ia
lic/~er~olclcs, algue de l'fle de Maurice.
Voici le procédé d'extraction í'ondk sur nies obscrvalions pré-
cGdeiites, qui m'a séussi pour obteiiir le nouveaii l~riiicipeimmé-
diat ei; reconnaitre qu'il se tYo~ive couteiiii dans les cellules sans
friire lui-mkme partic clu tissu. Ce procede pourra servir j. re-
cherclier la gélose daas d'autres plantes; je 1';ii dcijk retroiivke
darls plusieui.s de nos algues, mais en faiblc proportioii.
Le Gelidiunz co)-~zezo~l trai14 siicccssivcment à froicl par I'acitle
chlorhydriquc h 0,02, ou l'aeitle acéliquc kteiiclii, l'eau, l'ainmo-
liiaque faible (0,031 et J'al~onclants,lavages, a laissb dissoiidre
6 3 cei~tiòmcsde soil poicls de carlionate cle cliaux, sels et iila-
tières organiqtieç étraiigères h lii gélosc; ce principe inliiiédiat
étail conteilu clanu le tissii résislarit clans ia propor~ioiide 53
pour 100; o11l'eii a extrait h I'aidc de l'dliullitioil daiis l'cau et
sans auciine dislocnlion cles tissus : le licjuirle clbcaiit6 I~ouillatit
s'est pris en geléc c1iaPliaiic par Ic refi*oidissemeiit, oii a pu de
iiouveau ct à plusieurs reprises le liqnbfier par IR tei11pErat~ire
de l'ébullition, et l e laisser prendre de iiouveriii eii gclec par le
refroidissemeilt.
Apri1s avoir sonmis i la clessiccation cclte substance gélatiili-
forme, i1 a Bté Ccile do constaler sol1 icleiitité avcc le principe
immédiat extrai1 d11 produit commercial vcnu de Cliiile.
Des reclierclies ultérieui~cçpoiirront appreiidre si 1'011 troii-
verai1 pailini les algucs de nos còtes Ia mati&repreini8i.e d e ln
gélosc, susceptible d'cn être économiqneincnt; cxtraile, et dc
reinplacer dans 1)lusieurs de scs applicntioils 10 fois son poids
d'icl~tliyocolie, dont lc prix s'élhve souvent f 3 4 fr. le Itilogr.
j y o y . LI,,in6inoire sur l a Gélose et les Nids tle ~ a l n ~ t g n ~ ~ c s ,
Conptes I*EIL(/IIS d~ I ' A c ~ ~ ~ l d l~~ Cl i scie~zces,
eS 17 o c ~ o l r e1859,
11. 521 .)

43. Ciibilnsu (iiiàe dc i p n l ~ n ~ a i i c s ) r).


A1& avoir d6crit lc principc irnn~kdintnoiiveau extrait dii
Gclidinnz corlzercrrl je ne yuis gubre me dispeiiscr dc clirc un mot
dcs iiicls de salang.nnes.
Pliisicurs auleurs, cii c f i t , o111 attribui: a cerlaiiis fiicus, au
Gelitlirin~col.~~errnt cri l)artic~ilicr,Ia substaiicc comes~iblcdc ces
~ i i d (**)
s ; tlcs upiuioiis cliffbi.ciilcs ou laiitcs conlraircs at~ril~uai~l;
Ia iiii.iiic siibstaiicc à clc ccr~;iiiics~iroduclioilsaiiim:ileç Ia com-
pamiciil h C \ L ~ iniicus ou dii inucilage enLour:iiiL le Trai de pois-
soii, h uii car~ilagc,d lii gklaliiie, iiix sixc gas~rir~uc,c ~ c(***).
.

(*) Eii iii~gliiis,I>iiv/~' rtrsls; Iiollíiiid;iis, iirtlic(irisch~,~ ~ o ~ c l r t c s / ~itnlicii,


' c s ; nidi
(/i tittirlriito; csl)iigiiol, ?tidos ( / c /o Cltitin.
(*') Dorititis cii 1656 ; ciiiq~iiiii~c! iiiis 1)luu trird, Ruinliliius, ~ u i Vnlcnlin
s st
Poivrc cii 1751. I~~tiii«~iroou, 33iiflui1, (:~ivicbr,Lessoii, lCtili1, Mcycri, Po~icliel,
Giiillcmiii, Geriiiaiii do Sniiit-Picxrrc.
("*) Idc i.Ivi.rciic1 1loo;l.iiinricii 1781 ; lhenirrl IIotne, ~llulcler,Dccliereiiiei.,
Prciirs(, Viroy, WM. Iti~is,Yelciiciciiric.~,Gcc)lTroy Saiiil-IIilairc e1 Moquiii-
Teiiiloii 0111 tlBci~iiIciir sti.iiriiire.
44 SUBSTANCBS PECTIQUES.

Le docteui. Montagne e?i 1847 constatait par l'observ~t' r 1011

directe que la substailce agglutinative de ces nicls est dépourvue


cle toute organisatioil celluleuse. M. Trécnl y retrouvant ce ca-
ractbre en 1355, montra que l'action de l'eau cllaude n'y peut
indiquer leç propriétés de Ia gélatine, que Ia calcination y dé-
cèie les caractères des inatikres aniinales et la distingue des f~i-+
cus en la rapprocliant du mucus animal.
Cependant, plus rècemtnent. encore, en I SSG, .M. Simonet clc
Maisonileuve, qui conimandait une frbgate dans les rners de
Chine, envoyait comine le prociuit epure des nids cle salanganes
une substancc blancI.iiitrc en longues bandelettes, dans lacluelle
M. J. Cloquet constatait la proprikté de foriner une gelée IGghre,
ct cjui sous cc rapport pouvait la rapprocher cl'une matière pro-
venant de certaines algues.
Ainend ainsi i iotervcnir dans cc long d&bat,j'ajouterai quel-
qiies raits liouveaux, de uature, je le crois, ti dissiper tous lcs
doutes.
On vient de voir quelles çont les propriétés cnractdristiques et
la cornposition èl6nlentaiiue de Ia gélose extraite du Gelidiliun~
cor~teuoz;clles diffèrent non moim qiie la plante elle-mkine des
propriétés csseiltielles de la inatière des nids dans leur plus
grand état de pureté r),
telle que j'avaiç pii ine Ia prociirer
sous Ia forme de petits nids blailchhtres, trailslucidcs, dans le
clé~artemeiitanglais des possessions de 1'Inde A 1'Exposieion in-
ternationale de 1851 (**). Eneffet, cette substance est peu soluble
(1~11sl'eau froicle et graduelleineilt soluble clans l'caii bouillaiite
qui Ia goníie beaucoup plus que l'eau froide; elle ile saurait don-
ner une gelée par le refroic\issemerrt du liquide; elle est au con-
traire cliçsoute B cliaud e1 B froitl par les solntioils nlcalines
inCme iiil>lesde potasse et de soude q u i pcrmetteilt d'y démoli-
trer la prèseilce du soufre.
La réactioii cle l'iode Ia colore fortcment en jaune ornngé; elle
o f i e plusieurs autres caractbrcs des pyiiicipes ueutres azotés,
doiine i l'analyse 14,12 de ceadres (chlorures, pliosphates, sul-
fates, carlionates). A l'état de dessiccatioii complete, sa matibre

(*) Ces nicls iie coiltenaiit p r f o i s cliie drs ciuantités tr&s-faililes de Ia suh-
stnnce :iiiiorplie qiii seml~lenvoir maiiqut aux oiseciux, et n'nvoir pu dniiç cc
ces servir qu'h réutiir ou nggl~itiiicr clcs pl~iineset d'niitres matériaiix, b
moins qii'ils ri';iient été construits p;ir d'niitrcs liiroiidelles cl'espèccs voisincs.
(") Trlle ciicorc y~i'oiiIa voit nujourd'liui dans le segment cliiiiois ct jn-
poiiais b 1'Exposition universelle de 1867.
GELOSE,DIALOSE E . CUBILOSE. 45
organique purc conticnt 0,034 d'azote. Sa dissolutioii (dntiç l'eaii
bouillantc iiltrée et rcfltoidie) oKre irae Iégêre reactioil alcaliile,
donne par I'agitatioii uilc mousse pcrsistlii~ce,iic se pntrkfie paç
aisémeiit, n'est prbcipitee ili par ~ C Sacides clilorliydrique, sulfu-
rique, azotique, ni par le l~iclilorurede mercurc, ni par I'acctate
dc plomb iieiiti*e,est prbcipitde par l'acdtate de plomb tribasique
et par une fuil)lc?dose d'acide acÊtique : l'exclh cle cet acidc ln re-
dissout ct alors l'alcool la l)rócipite. La sol~i~ioiz ilorniale cloniie
par l'alcool iin pr6cipitÊ solul>ledaiis l'eau rnbme alcoolisde ; Ia
sol~itionfnite i froid (clc la pnrtie soliihle eL insolublc dnns I'eau)
daris l n potasse CSL prdcipitée par l'alcool. Elle prdscnte les ca-
ractcrcs d'uii iilucus particulier qui provieii~d'uiie s6crétion spé-
cinle cliez certaiiles hiroiidelles -riu teiiips cles amours , comiile
~)lusicurs ailteurs I'oni avaiicé. Ses proprihtés carac~éristi~ues
j~is~ificiltIc nom dc cuúilose, qtii rappelle son origine (de crcbile,
nid, p e ~ i tli^).
Sous Ia dbaomination de iiid d'liirondelles, cette substance
chcz les Cliiiiois et parini plusie~lrspeuplcs de 1'Oiieni; est L'objct
CYLIII coinnlcrce cI'une cer~aii-ieimportante ; depnis longtenips ils
Ia consid&rcntcoinme clouPc dc si pr~cieuscsvertus n~rtri~ivcs ct
aplirodisiaqucs qu'elle constitue polir eux iin aliincil~de luxe,
d'un prix trhs-élcvé (*).

Un principe imm8diat gblatiniforine difirent, dcs substailces


~ectiqueset dc Ia gelose, s'cst renconvk cn iinc sécr6~ioaspbciale
du pErisperine blaiichb~re coi-ni! de cleux graines de 1Cgumi-.
ncuses. M. Paul Chainpion, nu rclour dc son voyaw eil Ckiine et
?
aii Japon, m'avait rcn~ispnriiii divcrs uutrcs produits nsuels daas
ces con~rÊesquclqiies fr~ritsd'iine légamineusc? (al~pwtenantà
fnite par M. Dccaisilc). Ces
iin Ilialiiiiri, suivant la clbtei~ii~inntion

(*) On bvaiuc A 242 400 livises I~oiclr,niiglais 1;i cluaritili: dc nids niiiiiiclle-
iiic~:tc:xl~orti.stlii griiiicl nrcliili~lIridicii, ct cloiit Ia vtilcur e.;t il'ciiviroii 300 fi.
Ic liilog~s.ln 11,' c[u;ili~C; 200 fr. lii 28, ct 1110 li.. 1;i 30. La rkpi~iisepour 1%
récol~cclaii4 les c:ivei31ies, le séclinge c1 I'ciiil>allnge, iie s'6li.ve pas b 11 cciitib-
i dr vciitc. Les iiids tl'liiroii~lcllescl'iiiic qu:ilité excel~tioiiiielleineiit
iiies d ~prix
l~ellesoiit veiiduq h Ptiris nii prix ilc SOO Si.. le Irilogr. : 6 fc. 40 o. le iiid, pe-
sniil ciiviroii 8 gr:iiiiiueu. D'nl~rhsiiI. C. J,ccoriiic, lii ~ P ilutilil&
U iisuelle revieti-
clraili 311 1'1.. le lcilogr. 1 iiid 3 esl, diiiis i ~ i poiagc,
i 13 rnliori c ~ u i i epersoiinc.
(Voy. 1ti D~s0r'i)~tiori dc I'ni.c/ril>cLI~rrlicri,p.ir RI. Cr;iisford ; I'ouvcngc iiili~ul6:
Corti) d'mil strr. Pile c/c foi,n, piir Ir coriile clc Ilogeiiclorl); v t le Dicfio~inai~e
clr~corrznrcrco, d e Giiillnumiii, aiticle N r ~ n'orss~ux,
s piir Mnc-Ciillocli.)
SUBSTANCES PECTIQU ES.
gousses tirées de Shangal sont employées dans pliisieurs provin-
ces d ~ Céleste-Empire
l pour 1e savonnage. I1 paratt in6me que
dans ces localités on ne se sert pas d'autre agent détersif et que
nos savons n'y sont pas encore conniis.
Voici comment on fait usage des gousses de Dialium. On
enlève au couteau, en une lamelle aiissi mince que possible, la
pliis grande partic de l'bpicarpe, piiis avec les gousses ainsi
dénudées o11 frotte le linge préalablenient mouillé, un simple
r i n ~ a g esuffit ensuite pour achever le blancliissage.
Les fruits clu Dialiuin , d'aprhs nies récentes observations ,
offrent plusieiirs caracl&resintéressants : l0 le p4ricarpe qui est
scc dans la pluparl des légumirieuses de nos contrées est ici
cllarnu ou muni d'un sarcocarpe (*). Son épaisseur varie clc 2 5
3 millimètrcs , i1 reilferine plusieurs principes iinmédiats très-
distincts : cellulose, formant le tissu, pectatcs e1 pectinc interlio-
sés entre les cellules, gr~inulescl'amidoil, substances azotêes,
arasses ct miiidrales, plus de Ia saponinc ou un principc im-
médiat fort analogue (donnant i l'eau la proprièté clc former
une mousse persistanle, soluble a I'eau et daas l'alcool d'autant
plus qu'il est plus étendu i chaud qu'à froid, précipitalde
par l'alcool anhydre de sa solution aqueuse peii étendue). La
s a ~ o n i n e et 1es fins granules aniylacds avec le concours d e
l'eau étant susceptil~lesde s'insiniier entre les librcs textiles des
tissus, de les lulirificr, dc détruirc lcs acll~krencesciitre ellcs et
divers corps Etrangers, peuvent l~rocluireéconomiqucme~itune
pwtie des cffets utiles du savon ordiuaire r*).
Sans doiite le sa-
von, con~posk cn proportions definies de bases alcalincs et
d'acides gras, est prdféra1,le pour unc foiilc d'applications deli-
cates, et sol1 usage se propagera dans ces contiées nvec le conl-
inerce intcruatioi~nlet l'ii~cliist~ie niaiiiifactiiribre.

(*) L:\ long~icurde ccs gousses variait de 6 i 9 centiinktres, leur largear cle
2,5 ti 3 cciitiiii8tres; ilç renfermaieiit 2 , 3, 4 ou 5 graiiies l)r~iiies,glol>u-
~ C L ~ S C Spesíiiit
, I I I P prks cle 2 gramnies, attacliée~alternntiverneiit
C I ~ ~ C Ljusqu'i
sur cliriqcic~cGté de Ia iieiviire clorslile par de forts péclicclles appnrteiiniit,
:lu noml~recle 1, 2 ou 3, h l'uiie cles valvcu, et de 1 i 2 1 l'aiitrc valve; iiiie
tl15 ces grniiies eiitikres dolina eii inoyenilc, siir trois, les poids suivaiirs :

.
("*) rrol 1:i cI6liiii~ioiic~uc M. Clie\reiil :L cloiiiiéc dr ceux-ci claiis lo
n~iiriérocl'aocit 1866 dti B~llletir~rk [n Socid~éii)t/x!~irilcc t cor)ti.nle d1n8t*i-
cit1lni.e rh Ii'i*nr>cc.
GBI~OSE,
UIALOSE ET CUBILOSE. 47
2O Les graiiies de Dialium veaues de Cliine renferment àla fois
de Ia cellulose, de l'hiiile, cle l'amidon, des substances azotées et
salines. 3" Autour de l'embryon se trouve uii périsperme com-
pacte, juxtaposé i la face interne (lu tégiiment brun et très-dur
d e la graiile. Ce périsperme cst r ~ m a ~ q u a b Al e plus d'un titre :
i1 difCere des autres périspermes décrits par sa structurc et sa
compositio~i(*).J'avais fait voir précédemmeilt (voy. plus haut,
p. 15) que ~ a r mles i périspermee cornés celni clu Phylelepl~ns(dit
ivoire v&@tnl)est fornié d'un tissii résistant de cellules A parois
très-épaisses en cellulose, renfermant dans leurs cavités cylin-
dr'oldes et dans les caiialicules qui se correspondent d'une
ce'ilule A l'aiitrc, cles corps azolés colorables en orançé-jaune par
Ia solution aquense d'iodc, prenant ensuite uiic coloration plus
iutense et se colorant davantage au contact de l'acide sulfurique
à 2 équivalents d'eau eil iilêine tenips que la cellulose désngré-
gée se colore eil bleu, puis disparaft en se dissolvant et ne lais-
saiit que la trace des corps azotés. Les périspermes des fruits du
datticr ofrent clans leiir structure et 1eur con~1~0sition des carac-
teres analog~ies: le pkrisperine clii cafb formé d'un tissu cellulaire
à parois èpaisses de cellulose injectée de plusieurs substances
reiiferlne en outre, dans ses cavités irrkgulikrcs comn~uniquant
entre elles, rles inat.i&respasses plus ou inoins aboiidantes, des
esscnces, uil priiicipe aromatique soluble dans l'eau, de Ia ca-
sbine, des substances colorables, azotées , salioes et plusieurs
immédiats (ooy. plus loin 1es niitres principes, cliapitre Cn1.78);
quani, aux divers périspermes farineiix, oléagineux oii charnus, ils
diflbent bieii plus encore du pbrisperme de la graine du Dialiiiin;
celiii-ci, d'un blaiic grishtrc, sc p c ~ i tdiviser en deux lames
bpaisses appliquées sur les cotylédoiis jauaâtres ou jauiie verdâ-
trc. La partie pé~ipliériquede ce périsperme présente sous l'épi-
spcrine uii tissu coinposé de 2 i 4 rangécs de celliiles irrégu-
lièrcnient arroiidies, sur lesquelles soilt fixécs cl'autres cellules
allongées, &troitcs,ramifiées oii annstornosées, comprenant entre
elles de plus graiids espaces à inesure qii'elles pénètreiit ~ l u s
avant daiis l'ép~isseurdu périsperine. Toutes ces cellules i miilces
parois douCes cles propriétés caractkristiques dc la celli~losercn-
fermeilt de5 corps nzotés colorables en jaune ornnge par l'iode,
p r c i ~ a n te n s ~ i i t e u n ecoloration plus iritcnse et se contractant
par un coatact de l'acide sulf~ric~iie i 60"qui peut faire colorer
(*) V ~ J -
les. .41~nnles~lcsscinnccs nntrrl-ellcs, 1867.
simultanément en bleu les cellules dii tissu e u nlême tccnps
que, siir divers 1)oi11ts, des goiittelettes d'huile sortent des
substaiices azotées ou elles étaient clisséminées ct impercep.ti-
111~s.Daris ce tissu périspermiyue enveloppaiit les cotylCdoiis se
trouve une sécrétion 1)lanclie ainorplie douéc de propridtc~sca-
ractéristicjues. Elle réside dans le tissu s o u ~l'épisperme jusque
dans toiites les mailles graduellement élargies que foi.ment
entre elles les celluleç étroitcs raineuses anastomosées : c'est une
skcrétioii particiilière remplissaiit tous les intervalies entre, les
iitroites cellules et veaant s'appliquer sur Ia face exierne de clia-
cun des cotylédons. Cctte sécrètion peut absorbcr i [roicl. trks-
çraduellcment envirori 30 lois son poids d'eau, produisant alors
une volumii~euscgeléc iiicolore et tliapliane.
Si I'on placc dans un flacoli à lnrge ouvcrtuive u s e inoitié de
périspernie de Dialium, la cavité en dcssus, piiisque l'on ajoute
unc quantité d'eau rcprbsentaut 35 h 40 fois sou. poids, o11 verra
saiis l~eiilc au Lout d'unc heure la substance gélatiaifornie
appwaitrc sur les bord's en inamelons lentement goilllbs; au
lioiit rle 24 lieures la masse de gcléc traiispareiile, cl4borclan~de
toules parts, enveloppera tout lc t.issu sEcr8~curliyclrath, celui-ci
demeurant scnsiblement o ~ ue a eii raison de sa densitÊ plus
1 q.
grande qiie celle d u liquide clui le pÊi~fiti*e.
Al&s cctte sirnple et curieuse expdrience voici comment o n
pourra c o n s ~ a t cIa~ naturc epkciale de la sbcrktion ghlalincusc :
s oii 10 l)~risper~nesdébarrassbs clcs tkçumcnts et. cles em-
bryoiis sei orit piacds avcc eliviroii 40 fois lerir poids cl'eaii dans
li11flacon assez large poui, fiicilitcr les dbvcloppements : on verra
Ia geléc diapliane les entoiircr l ~ c uh 11cu ct les faire adliérer
cntrc eux aiilsi qu'avec les parois du vase cL+:lugiiientcrcontiauel-
I c m e n ~dc volumc cn absorbant l'cau en quaiitité de plus en pllis
grande ; l'eau suriiageante devient sensiblenient acidc , plusieurs
fois renowelée en 5 ou G jours elle eiitrainc avec la portion
solul)lc uiie partic de la sulistaiice gdlatiiliforme cl&sagrL:g& ct
dcvieiit rriucilagincuse, pr4cipitable par l'alcool cn filaincnts
aiial«gucs i ccux qiic l~rodnit Ia pectiae dont clle dilI'6rc par
Plusicur.s I)ropridths essentielles. La gcl(;e ainsi kpur6e (incoili-
plCtemcrit en raison de l'extrême len~eurcle la péii6tration de
l'cau) p c u ~Clro cldbarrassée cles ~issuspérispcrmiqiics en doublai~t
IR tlosc tl'cair, tifiilaot fortcmcnl le iilkiaiige et Ie soi.imcltan1,
d:iiis uiic toilc cl;~ircliumectde, h uiie 6ncrgiquc pressioti qui Cdit
tr~inssudcrle liqiiitlc tr:insp;ircnt, iiiuci1:iginciix.
GELOSE, DIALOSE ET CUBILOSE. 49
Celiii-ci ral~l~roclié i sec dans une soucoiipe de porcelaine se
rédoit eii une lamelle iilcolore e t diaphane qui se sotilève spon-
tanbinel~t, se gonflc subitemeiit nu contact dc l'eau, est clissòute
par l1ilcic1c sulfurique B 60' saris se colorcr ni accluérir, cornine Ia
cellulose, Ia p r o ~ r i b t éde bleuir par I'iocle.
Lc licluide mucilagineux ne cliaage pas de consistance sen-
siblemcnt aprhs l'kbullition, ni par l'addiiion rlc qnclques ceii-
tikmes cie potasse, de so~ideou d'amnioiiiaque; la cliastase ne lui
f'ait &prouver aucuii changemeii~apprécialle.
,
Les solutions d u se1 marin des sulfates de cbaiix, de cuivre,
d e zii~c,de fer, d'alnmine ec potasse, rle taniri, n'y occasioilneii~
pas d e précipité; l'eau salurée de baryte ou d'acétate tribasiquc
clc plomb C L l'alcool i la dose d e 10 centi&nics et au delà y pro-
duiseilt un coagulrim graduelleinenl contractb.
Ces proprié~és11c pcrmettent pas do confondre la dialose avec
les substanccs pectiques (pectose, pectine, acides pectosique, pec-
tique, titc., etc.). La dialose s'cst reiicon trhe clans un p6risperme
sembla1,le dont ,j'ni constaté la prbseiice dans une autre Ibgumi-
iiciise (Gleditschia); les friiits, kgalement rapportés de Cliitic par
M, Cliampion, coiiipares avec ceux clu Dialium; ont un pbricarpe
beaiicoop pliis mince iie renferman~pas d'amirlon; les cotyl(:doris
n'en coiitieiinent pas no11 plus, de sorte qii'ils doonent par ia
calcination des vnpeurs alcalines, landis que les cotylédons ílo
Dialium produisen t dcs vnpeurs acides ; lps gousses, beaucoup
P ~ U Slongues ( I 5 i 29 cent.), plus étroites (2 h 2 , s ceiil.), t,eil-
Cermeiit une pulpe conteiiant 1111 ~ r i n c i p eanalogue i Ia Sapo-
nine; lcs gr'aiiies, ali nombre d e 12 A 16, ile sont pas attachées
1)arcle forts pi?diccllcs : elles se clbtaclient spontanbment i la
maturité et ballotteiil daiis la gousse; cepeiiclant ccs graines
(de coulenr roiisse) contienneiit uii pét*isl~crinesemblal~leà celui
des graines d e Dialium, scmblable aussi nux pbrisperraes dii
Gbditscltin fet3ox des cultores clu Musbum.
Les graines du Cnssin t o m , d u Ccrntoizin siliqz~n(caroubes)
et du Styph?zoloõiuni jcipoiticrin7 (Sopliora japonica) dcs cultiires
d u meme éiablissement onl priisenti: une structure analognc
quaiit i leiir périsperme et à ses tissus spéciaux, mnis ceux-ci ne
contieilnent pas d c dialose(*). Le l~érispermedu S~yplinolobitim

(*) Voy. les Coniptcs ,~ertditsde l'AcnilÉlllie rlcs s c i c ~ ~ c o1


s , septern1~i.e1866,
p. 465, et les Annalcs des sciozces nnlici.c/lcs, 1867.
Oi
? SUBSTANCES PECTIQUES.
a donné une sul~stancemucilagineuse précipitable par l'alcool,
mais on n'a pu en extraire de Jialose gélatineuse.

4 5 . Xpifne (du nom Apiunz petroselinrrni , persil).

Bi*aconnota donné ce nem à un ~rincipeimmédiat gélntineux


que l'on extrait du persil par le procédé suivant :
On fait bouillir un mélmge ~l'enuet de i~ersil;la solutionfiltrée
bouillante laisse deposée par ]e refroidissement I'apiine en geke
diaphane verdâtre; aprks l'avoir lav6e à I'eau froide, on la des-
sèche, puis on aciieve son épuration par I'alcool et l'kther qui
enlèvent les matières coIorées. Elle est alorsbIanche, sans odeur,
se fond à +- 1 80°, se décompose de 200 à 21O' ; peu soluble a
froid ellese dissout clans ]'pau à í O o O , l'alcool Ia dissolit A cl~aud,
elle est insoluble dans l'éther. Soumise A une longue éhullition
dans I'eau elle perd la propriété de se prendre en gelée par le re-
froidissernent. La solution aqueuse d'apiine est colorée en rouge
de sang par le protosulfate cle fer. Dissoute dans l'alcool, ellc
prend, au contact d e la solution alcoolique d'acétate de plonib,
une belle teinte jaune, et ne ni le cl~lorurede l~aryum
ni l'azotate d'argent.
L'apiine se dissout, sans Btre altérée, dans les solutions alcn-
lines, et se precipite en gelée lorsque I'on sature I'alcali par u n
acide; sa composition élémentaire est représeiltée par CZ4Hal OLa,
BOIS. Si

(,) Yoy. 1'él~i;ie cien tissos ligiie~ix,t . IX, p. 50 1 75 <lu Rcciieil cles sa-
vnnts dtrnugers de l'/lcatl&mic cles sciotcc.~,et C o ~ y t c srendic~.rle l'Acarlei1lie (/P.F
tcicrzces, jiiin 1867.
(*") La deiisitb réelle des différents Bois iie varie giikre, siiivant Ruinfort,
52 BOIS.
tilles de prendre uil poli plus brillant.' Si les bois sont employés
comme com~ustil~les, Ia matikre incrustante y est iitile en raisoii
de son excks d'hydrogène, qui, pour se b r t ~ l e ret former de l'caii,
exige, 6 poids kgal, trois fois aulant d'oxygt:ne que le car1)one
~ I O U Sformer de l'acide carboniclue, et qui, i l'état d e combinai-
sori ou i1 se trouve dans Ia matiire ljgi~euse,développe au inoinr
trois fois autant de clialeur que le carbone i*). Si I'on considère
les bois comme matikre preinière d e l'acide acétique, i1 est boi1
de savoir aussi qu'i poids Egal, la quantité d'acide produit aug-
mente avec Ia qunntité de matière incrustnizte e t des matières
grasses et azotées contenues dans les substances végetales. Eu
efTet, j'ai obtenu eu opérant autant que possible dans les m ~ m e s
conditioils :

4 80 de l~iiisi:onten;int 25 Iioiir 100 d'edu enviruu, Iieiisenr doiiner 28 cliorljoii, 33 eiiiiL


iicides, 3 0 giiz = 400 - I'ncicle sci.tiq~ic oiitenu CJ H'f O f rcpréscntc nu ii~axiniuiii
5 11unr 400. Eu grniid, on eii lieut reciieillir 3 pour 100 du bois eiiililoyé, i1 en reste
toiijouis 11e;iiicoiip dons les guiidtous.

Le tableau ci-contre clonne la composition élkmcntaire de plii-


sieurs l ~ o i set de Ia cellulose : dans Ia .IC
coloniie 011 a sigiialk
l'excès c1'hgdrogL:ne sur la quantité qiii avec l'oxggène de la sul,-
stance représentent Ies proportions de i'eau (H O). La dernière
colonne indicIue l'équivalent, en cliarbon, clc chaque sulis~aiicc

qu'eiitre 1462 rt 1534 ; tniitlis que Ia dciisitb appircnte, c'est-1-dire le I~oiils


,
cl'iiii déciiiiètre cuhe ile bois clesséclié clifíère beaiicoup suivant les espèces
d'arhres, Ia natiire du terraiii, les climats pliis o u moiiis humides. Voioi qtiel-
rlucs exemples cle ces différenceu remnrquables :

C ; ; I ~ X>i,i.ne,
, .....
biiis.. IauO i 1330 Acacin (Ilol>iniii).......... 500 1 720
.........
CliGnc ( 0 0 iins, cmur). 1 4 70 HStre, iiié:&~e. ........... 760 & 800
Koj-ei. (4:mur). ................. 4000 ................720 h 750
Cli;ii.rne..
..................
l'iilissiindre.. 800 I'in mtiritime............. 800 i O50
Clicne ...
j Çmti-.. 850 i 800 Sal>iil. ................. (i00 i 4 9 5
..
Q. perliinciil:it;i. 1 qiibirr. 700 à 040 Sniilc rougc.. .................. 402
.......... 700 Peuplicrs.. ................400 550
des l%des. 1 .........
Aiiliier
'IEiir 000 1';iuloxsni;i irnperinlis.
ii
............ 3iiU

(*) ,TO,,..Ic l e r voliiine, 1). 107, les potivoirs calorifiques comliarés du car-
bone a I'Stiil solide, d e l'liyilrogèiie 1 l'etat gnzeux, etc.
(X") Lc cotoii cLtl'amidon coiitieii~ie~itcies traces ilc niatii.ies orgniiiqiies
(rrntées, asses, ainylncée oii B ln cel-
snliiics, ctc.) i.iiiingères i Ia s~il~stniire
luloçe, iiinis iie i:ciiiei.iiieiit pas de niatière iigiieuse ou incrustalite.
cousidérée comme combustible, daiisl'liypu~lièseqiie l'liydrog&ne,
ii'etant pas i l'étar; libre clans le bois, prodriirait, h poicls kgal,
sculeincnt irois fois autant cle clialeur que le carbone. En viie d e
corilparei. Ics é1émeat.s de Ia iialure organique oo a clkduit les
ceiiclres qui pour les bois écorcks represeiitent moins d'iiii cen-
tiènie, généralement dc 0,5 i i 0 , 9 pour 100; plus abondan~es
claiis les menus brancliages et daiis les (korces, surtout, qui cri
rlonilent 2,5 B 3 poiir 100; I'azote Egalenieiit dbdiiil ne cl4passc
gubrc les proportions de 0,s h 1 poiir 100.

J'avais dès longtemps Etabli que les membranes végétales de5


cellules, vaisseaux, filires ligjieuses, epidernlc, résistenl d'autant
plu3 i l'actioii cles acides conceiitrks, de l'acide sulf~ii.iqucno-
~aiiiincnit,qu'clles çoilt rlouCes dc plus de cohCsion et reiií'er-
tiient c11 proportioiis plus grandes dcs iii:iti&rcsazotées, cles sub-
siaiices passes, etc., daiis i'kpaisseiir de lciirs parois; que c'est 15
Iin desbons nloyens d'analyse sous le ri?icroçcope ct de séparation
entre les orçanes fortement oii faiblemeilt injcctés de ccs sub-
staiices 6traiigL:res A 1a cellulose; tnais qii'en tout cas cellc-ci,
exlraitc piire de toiis ccs orgaiiisnics de compositioii complexe,
~résentetoujoursia mênic coinpositioil 6l(ínwntnireet Ies mêiiies
prolxibtés cliilniques, sauf, parfois, cle 1c;gCres dimrences rlont
unc colibsioii variable pcut reiiclre compte.
Cest ailisi, par exemple, qu'cirre siinple division inécniiique
sulG1 pour rciiclre les dilferenls bois a~laquablespni, cles dissol-
vaiits iiierlcs cn apparence sur Ia Iiiasse ligneusc ; Lute d'elfec-
tucr cettc division au point conveuable, o11 aurait pil croire à une
cxception dans l'action dis~olvantedu r6:ici;if de Scliweitzer, snr
la ccllulose des tissus ligi~eux;i1 s'eii est ricii cependaiit, et je
me suis assiire que Ia plus grande partie tle Ia celliilose des tissus
lignciix se dissout a fioid (Iaos l'/ln2tl2ot~iu~~ede cuirwe h Ia seiile
coiidi~ioiid'ui~edivision soifisnnte, tcllepai. exemple qii'on 1'01>-
34 BOIS.
tient sans peine au moyen d'une lime fine (qu'on fait agir per-
pendiculairement nux Cibres) ct d'iin tamisage; la p o d r e li-
glieuse traitée directement e1 $uisde par ce réactif donne cles
solutions qui laissent précipiter la cellrilose par une saturation
avec un léger excès d'ncide clilorhydrique. Voici les résultats
nurnériques de ces rkactions à froid sur le micocoiilier (Cellis
Ausírali.~),I'aubier et le cccur de cl-iAile :

~IATI~<RB CE1,LULOSR DIRSOUTE.


INUISSOUTE. -.,/-_
.-, --.
l

..........
Micocoiilier ,
4 ;j :J5.

CliCrie..1 .....
i~~~I>i~i..
~ l , , l l.......
i.
39 ,I) 30,611 4 43,60
36 27,26

(*) Ce Z C triiitenivnt par lc rbiictif riiiviiqne oiit lieii iiprès iivoir cnlcvé d11 ri.si<iii
insoliil~lcune piirtic dcs inati&resincriistiiiites p;iu In l>ok~ssc.

Ríisultats conformes avec les notions positives que nous posse-


dons snr Ia structure et 1a composition de ces tissus plus injectés
de matikres incrustantes et etraiigiires dans le cEur du bois cle
clikne que dans l'aubier clu m&me bois et que dans le tissu plus
flrxible cl~imicocoiilier.
Uieii que ces tissus Iigneux aient laissé dissoudrc ct précipiler
ensuite Ia plus grande partie de Icur cellulosc, 011 peut voir
qu'une notable proportion cle Ia substance totale; aprhs le
lertraiternent, est restíic en clissolution : 27,75 pour le cceur de
chkne, 11,20 poiir l'aubier, 23,75 pour le micocoulier, en teiian t
compte de l'eau l~ygroscopic~ue : 9,85 pour le I"', 9,80 pour le 2',
e1 10,5 polir le 5 7 c'cst, #une part, cpie ]e bois offre à 1'état
ilormal une composition fort complexe ; que, d'un autre c6té, le
rknc~ií'de Sçhweitzer peut dissoudre divers priacipes immédiats
étrangers à la cell~ilose,Ia plupart i~olisusceptil~lesde se préci-
pitei- avec elle. Le tableau ci-coulre (13. 5 5 ) olTre h cc double
l~ointde vue des donnkes iiouvelles :
Afin cle reconnaitre Ia préseilce des substances qui eiltrent
daiis la con~positiondes bois , on a díiterminé la proportion
d'eau clu'ils coiitiennent, puis les quantités cle matibres dilCé-
iaeiltescluc pcuveiit clissoudre successivement l'eau et divers réac-
lifs que 1'011 a í'ait agir aprbs épuiseiiient par les rkaclií's prece-
BOIS. 55
dents, lavages, dessiccation et pesage du résidu ; voici les résultats
ilumériques de ces expériences (*) :

TABLEAU DICS QUANTITBS D'EAU ET 1)ES SUBSTANCES BXTIlhITBS


DE DIPPI~BBNTSDOIS.

...
Etiu éliminée par dossicciittcin h í OOO. O,S7
10,130

8,72

M;itii.i.e inclissoiite. ................ 23, i 6


S~iI~stiillco~ .-
7,34
non l>rbcil>it6csct l~ertes..
Piii<lstot;il.. ......................100

On voit que successivemenl l'eau, l'acide cl~lodiyclriqueétendu,


l'ammoniaque faible, l'amrnoniaque en solution saturée (20 Sois
plus forte), l'éther hydrique, le sulfure de carl,oile, l'acide acC-
tique cristallisable et l'anirnoniure de cuivre ont pu extraire cles
tissus ligneux des substances distinctes parmi lesquclles se trou-
vcnt les matikres grasçes, plus une parlic des inatihres azotées,
incriis~ailtcs,inin6rales et de Ia cellulose.
i 1 ~ c s ~ a dans
i t Ia portion non dissoute, cle la ccllulose, des
principcs imin6diat.s incriistants e1 d'autres indklcrminés, SO-
lubleb dans Ia potasse â chaud , qui par leur prksencc ct leurs
proportions pouvaient coiicourir d expliqucr les variatioils de
coniposilion entre les tissns ligneux, parrni lesquels Ia celluIose
forme un principe immddiat de compositioii constante(**).

(*) Yoy. nussi plus Iiaol, 1). 54, les quantités rlc différentes siibstanoes que
le rbactif de Schweitzcr peut (lissoudrc.
(**) De Cuiiclolle, qtii ne coiiiinissnit pas la ccllulose, coiisidérnit comme rrn
priucipe imméclint le tissu ligiieiix lavé ii 1ii tempérnture cle l'ébullitioii? par
l'nlcool , l'enu , I'ncide clilorli~clri~ue éteiidii , e t I'eau une cleuxi&rnefdis; i1
lui doriiiait le iioin de lig~z.,iinc:admcttaiit cl'aprbs plusieurs savnilts cliimistes
rle cette kpoque (Gay-Lussac, Tliéiiai~d,Protist) iiiie composition syiéciale qiii
U6 BOIS.
I1 est eii tout cas bieii evideiit que les fibres ligneuses, loin
d'6tr.e formées, comiiie oii ~ o u v a ile t supposer en 1832 (et avaiit
les rapports faits i1'AcadQmie de scieiices de 1834 i 13-40),d'iine
s ~ b s t a i l c ehomogcne grntlue~le~iient Cpaissie, ont pour base ln
cellulose parfaitemeiit définie ('), contenaat 0,444 de c a i , l ~ o ~ ~ e ,
injectée de substances incrustantes qui, suivaiit leur ilature et
l e u r s proportions, lioiiteiit à 4 8 , 50, 5 2 , e t même ~ a r f o i sau delà,
l a dose de carbone, en iiitroduisant uii exccs d'liydrog&nedont
j'ai coiistat& ia présence clans tous les tissus li,rriieux B l'état
n o r m a l et l'absence ilans ia cellulose piirc.
E n analysant Ia substance iricrustante de difl'érents bois, on 1113
lu; trouve pas Ia niême cornposition, ce c~uiprouve qu'elle est un
prodiiit complexe. Elle cornprend en eKet qiiutre pri~lcipesim-
inCdiats, au nioins, que j'ai cl&sigtl&spar les iionis de ligtzose,
/ig/lone, l i g ~ z i ~etl /ib/tirt>lo~e.Plusieurs propri&t&sde ces S U ~ -
stances isolées et de In cellulose sont iiidiquées dans le tableau
siiivant :

INSOLUBLES SOWDLES
DAXS i.ES tIQlIIDES INDIQUES LT IIEGLIID.
D\NS I.ES SUI<LTIOIIS OU LIQUIDIS
INDIQWÉS rn nxG.inn.
---.
-'--r
-- /--'
- -/

Lir;nose. .. E.iii. 41cool. gtlicr. Brnrno- Piit.i5se, ., Síiiide


~ii~iquc.
I.ignonc .. E.iu. dlcool. Etliei 1'ot.isse.. . Suiide Ainino-
iii.iqiio
Liguiu.. .. Em. Ltliei. P i i ~ i i s e, . Soude ,LcluY- A l r o d .
iiidqiie.
. Potassc . .
Ligniréose
Cellulose. .
E.in.
E.Iu. ALCOIII b tlier. -4inino-) p)
Sniide. Ainino-
I %'L:'
ni,ií~ue,
(*)
ni,ique.
I
(.) L I cellulose est insoliil~lctl.ins !es soliitions, rn41nc Li~uillsntes, de soiide ct rle
pot~isse,exrelité lotsqu'elle est f,iiblemeiit ,igrfgce.

D e ces cinq principes inimédiats Ia cellulose s e d e a étk obtenue


p u r e dans des états Jivers d'agregation qui modifieut quelques-

vnrinit puur les bois cles Dicotylés entre 49,80 et 55 de cnrhorie ; pour les
t i g e s tlcs hIonocotylés entre 51,56 et 52, le sui~pliisrelirévnté par les 616-
m e i i l s de l'enu. (Pl,I-sio/ogi~i*ig:ge'fiile,1832, 2 O pnrtie, p. 194 et 195.)
(*) D e p i i i s quelques niiii6es I'ext~nctioneii grnnd ile Ia cell~iloseformnnt In
mernbrarie priniiti~.erésistniite cles frhres ligneiises p i i r In Fal~ricntiondu
papier est veiiiie (loiiiier iilie imposante coiisécin~ioiih ce fnit clésormais iiicoii-
:estnlile que j'avnis iiitro(1u.t diiiis 1,i science. Toy.l>lusloiri le cliapitre PAPIPIL,
BOIS. 57
unes d e ses proprihtés ou plutôl ses caractères pbysiciues (f)oy.
plus haut le chnpitrc iiltitiili: CELLULOSE). Tous les bois reiifer-
inent en oiitre à l'état normal dr: I'eau liygroscopique, des
inatières nzotées grasses, colorantes, dcs siibstances minki.nles;
plusieurs conticliiient clu taiiin, des essences, des résincs; cilfin
un granel iioinbre renfernient, surtoiit, dnns lcs celliilcs et jusqiie
dans Ics ribrcs ligaeiises de leur aubicr, des granules d'amidoii
(uoy. pius 10ili ie chapitre intit~iléARIIDON OU FIjcur,~nary-
LACÉII).
En établissaat par le calci~lIa compositioii ininiédiate du bois
de bktre lavé, d'nprks I'arialyse klémentairc de Ia celliilose et dcs
quatrc substances incrusiantes cliic l'on :L pu eii extrairc (e11 pro-
por~ioiisgraduellement décroissantes), oii est arrivé aux résul.
tatç suivnnts (*) :

. .. .
C;I~IIOIIO. . . fio
. . ..
'1yrlriigi.rie. O,í O
Oxygi'iie.. ... .. 43,8 1

11 y aurait évidcmment un p a n d iiitkrbt scientifiqrie e1 iiid~is-


triel à obtenir k 1'CLnc por e t ne~temcntdritermilié 1cs tlilré~cnts
~xiiicil~cs ~ parois des celliilcs e t des
iiiiniEdiats c~iiii n c r u s ~ e nles
~ i s lrs cavilbs des
fil~resIigueuscs, C L cctix qiii sont c o i ~ t c i ~ dans
tiss~is cle diirércntes essc7ices forestihres. Aussi siir le rappori
tl'uiie commissioii spéciale (**) la SociktC iinpériale eL ceutralc
tl'agriciil~ure de l7r:ince a-L-ellc proposb un prix rlc 2000 fr.
poiir Ia solution dc ce problèrrie eii ]c liinitant i 4 esselices ré-

(*) Sana doute i1 existe pnrmi les iricrustniioiis iiitcrl>os6cs c~aiisIR C C ~ ~ U ~ O S G


spongleuse piiisieiirs matibrrs ( ~ v ~ n tcolor:lntrs,
í'~~, etc.1 c~ucI'oii ii'n 1111 isolcr
et dont i1 !l':i pns bt.1. ~iossiblcde ienir compte ici. 011 a sculei~ieiitrcCOliIlL1 Cjiie
ces siil>stniiccs soiit vnriíihlcs dniis 10s diffc:r*e~itçI,ois, c~it'ii s'y joi1,t dnns
certnincs cspbcc< C ~ L I tniiin ai1 tles i+siiirs, clcs essences, etc.
(**) Corn~iasí.ecde 1ii srctioii rles sciciiccs cliiinico-pliysiqi~cs ngricolcs :
RJ'IRil. Clievreul, pr6sic!eiit, Bnri;il, Dccclueiel, Doiissi~igíí~ilt~ niiinas, ct I'nxeil,
;n p p i i c i i r .
?i$ BOIS.
cen~mentabattues : chene de 40 ans (Q. roúur OU Q.[~edi~ncu-
Inta;, fi4rie (finxinus excalsior) de 25 ans, pin (Pirills s~lvestl'is
ou I'. niaritintn), et peiiplier jPopuIus aZbn ort P. trennuln) de
20 aiis. La Sociéte a deniandè eii outre l'anal~seimnlédiate com-
parée des essences venues daiis le m8me terrain, mais Agkes seu-
Icmeiit de 5 ans. D'ailleurs on a adriiis que la composition des
bois varie suivan~les stibstanccs qui accompagricnt la cellulose ;
eii effet, si dans leur ensemble ils rlonnent i l'analyse 49 5
53 eenli4mes de carbone (Gay-Lrissac et Thènard ont trouvé
pour les bois de corrno~(i55, de fèr 53,44, de ehêne 52,53,de
Mtre 51,45 de carl)one), tandis que la celliilose ne contient que
44.44 de carbone pour 100; i1 faut bien que cl'autres sol~stnnces
oigariiques, plus riches en carlione, s'y rcncontreri t aussi (*) .
011petit, en effet, extraire de Ia cellulose pure du bois réduit
en po~rdrecii I'attnquant à deux ou trois repises par unesolulion
n O , 1 de potnsse que I'on concentre e11 contnct avec lui jusqu'd
siccitt;, puis bliminant cliarque fois par des lnvages les niatiilres
iiicrustantes rlissoutes (Rrcueil des srrvants Etrn~~gers, I . VIII
et 1s. On y parvient bgalement h l'aicle d'uue m6tliode contraire
( p i wcdiarifie par I'acide clil~rliydri~iie éteiidu, la cellulose
s/,orlgieu.sí~interposke dans Ies rriatières incrustantcs, et méilage
13 celliilose mem1)raneuse plus resistalite (uoy. plus loin Ia Fa-
6riccrtiotz du prryin.).

L. Applicstions des bois.

G s applicntions varient avec les qunlités spéciales dss diffé-


rents bois que l'on peut ranger dans les 5 classes siiivantes :
bois blnncs ou lkgers, bois drirs ou bois ZonrcZs, bois cZc3 ttl.ar)c~i!,
bois colornnts, bois rksitieux et orlorallts. Le peuplier, l'iiti rles

(" Si 1'c.iisenilile des matières incr~istantesd'un I~oisdoniiéreiiferme 0 , 5 4 5


Jt. carbone ct que 100 de ce bois contieniieni 60 cle ces iiiatibies, pliis 40 clo
rellultrsr, i1 est Cviilent que le bois coiitieiidrn, polir 100 pwties, 50,46 ile
carbaric.; <>naiira eii effci :
h1ntii.r~orgdoiques incrustantcs.. 00 X 0 , 6 4 6 =32,70 de ci~rlioiic.
Glkl~.. ...... ... ....... ... 4 0 X 0,444
-
= 17,713 >r
4 UO niiissc lignettse= 6 0 , 4 6 de ciirlicine.
TeBe ~ s appro~irn~ivement
t la com csition nioycnne de pliisieiirs dcs boir
dur. ~iousls. Tous ces faits s'aeaoricut avec les résiiltair d'un rapporr d e
3IM. Duoins, Peloiize, Brongniart (rapporteiir) sur le Mémoire de hI. Paynn.
(P~Y.les Cun$oles rerrdt~srle 1'.4cadinzie rk2s sciclices, 22 jiliii 1840.)
BOIS. 59
plus l(:gcrs parrni les bois blancs, scié eii planches ou découpé en
miiices feuillets, s'ernploie poiir coafectionner des caisses, des
tolineaux légers, les diveiss einballages clont oii a intérêt a dimi-
iiuer le poids, les voliges des couvertures eil ardoises. On en
coilfectionne des l~olteslégères recouvertes cle papiers, colorés
pour renfermer les allumettes Iifrottenient et divers imeiius 011-
jets. Les roildelles de bois de ~ e u p l i erâpées
~ avec une meule
eii grbs dur (300 tours par rninute) doiiiient Line sorte de pulpe
fihreusc que i'oi~mélange sans Ia blancliir avec de pâte de
cliiffons pour fabriquer da p p i e r coininiin (uoy. plus loin Ia
I;ubi.icntion du paj3ier).
C'est iin des plus mativais combustil->les: à voluine égal il
dorme moins de clialeur quc Ics autres bois, Le bouleau, au-
cluel on le mélange souvent, est 11ien préférable sous ce rapport :
soii tissu est plus serré; dans les coiiclies épidcrmiqucs de son
dcorce, i1 renferrne une matière résinoide blanclie (bétuliiie) clui
coiiserve l'ecorce, protege le bois, et présente, comme les ré-
sines, uii poiivoir calorificjiie trGs-gratid. Cette sorte d'épiderrne
iiiiiltiple ou feiiillet6 sert a confectionner clivcrs objets, tels quc
Loites, tabatieres, etc., qui résistcnt beaucoup rnieux ali frotte-
iiicilt et à l'liiimidité que les carloiliiag.es. Daas le Canada on
construit de grandes b a q u e s eii bcorce ou Bpideriile de boii-
Icaii. Cet épiclerme cloiiiie h la distillation uiie matibre gou-
dronneuse qui, m&léei des jaunes d'ceufs, e t appliqiiée aux cuirs
par le corroyage, leiir communique l'odenr et les qunlités dii
cuir de Russie : i1 suffit d'alluiner 1111 iiistaiit, puis dl&teindre
l'écorce de bouleau poiir cpe la vapcilr pyrogéiiée cléveloppe
dans l'air cette odeur balsamique particulikre.
Le bois des peupliers (,!J(y~nlusnlLa, dit 11lanc de [Iollaade,
P. grisen, dit grisartl, I-'. tt~cnzidn,trcmble) est ii~ileIiour formei,
les extr6mités clcs traiils et assurer sur les rivihres le Iloltage des
bois lourds (cliêile, liêtre, clinriilc, etc.). 011 emploie aussi les
bois légers (peu131iers, aunes, bourclnine, tilleuls, fuseiil, saules)
et même, eii Espagiie, les tiges écorcées de cliaiivrr: (chè~zeuottes)
pour préparer les allumettes et cles charboiis trhs-comliiistil)ics
qui peuveiit entrer nvantageusement dans Ia compositioii de la
poudre à tirer.
Les bois légers (pupliers, sapin, etc.) clébi tés eii trancbes
miiices perpendiculaires nux fibres sont appliqubs deruis peu dc
teiiips à Ia fah-icntio~zde le'nlcool et d u pnpiei- (v-. plus loiii
ces deux iiiclustries).
6O BOIS.
Les bois durs appliqués soit au c1~airffag.e(*), soit à divers
ouvrages, sont nornbreiix ;les bois iildigèiies qo'oii utilise le plus
communément soiit ceirx de cliêne , cle hêtre, de charine ,
d'orme, cle frêiie, de corniier, cle noyer, de clii~taigaier(**) et
cl'acacia. Ce (leriiier est aiijoiircl'liiii l'un des plus cstiniés parmi
les bois resistaiits ; i1 doit sa dureté à Ia grande proportio11 et i
la cohésion d e l a cellulose, peii injectée cle matiiire iilcruslante,
qu'il reiiferme. Sa rapide croissarice 13ermet d e l'obtenir à un
prix moiiis élevé que la plupnrt cles hois durs. Son aziliet', peii
Bpais, laisse doniirier beaucoiip la mnsse du ca.ur plus dure et
plus resistnnte. I1 est Bcoiioiniquement employé poiir les objets
c p i doiveili; résister au frottenient, tels que les n l l n c h o a s et ICS
de~ztscles r o u e s d ' c ~ z g ~ . c n n g e ;ponr ceux qui cloiveut preseiiter
beaucoup de résistaiice et être peii accessibles à Ia pourriture,
tels cpe les bobi/lc.s clcs tilntures de liti, les chertillcs, lcs goirr-
/rrrO/(,s (sortes d e chevilles ,de iinvirc), les ~ ~ n i cdcs s roncs, Ees
coins clcs rails de chemins cle fer, les échnln,~des vigrres, lcs

(') L e stbre cle bnis clur iisuel (alibi~e,lidtrc, cliiirme, ctc.), scié ct reiilré,
esc payé cette nniiée p a r lc Coiiservatoire impérinl dcs aris e1 métiers 17 fr.
69 c , , ei- pèse en moyeiiiic 400 Irilogr. ; 1kilogr:fo~irnit, 1i;ir In comliiistioii,
3000 uiiilés ele clinlciir; on :i cloilc 1100 X 3000 = 1 200 000 uirit6s dc c1i:i-
lcur pour 17 fr. 69 c., oii 1 iiiillioii d'uiiit6s de cliiileur liour 14 fr. 75 c.
L a l~ouillegnilletie de Moiis ou de (:liiirlcioi, ieiiduc ct rcntri.c, cst piiybc,
liar IC mCme ~talilissciiiciit, 5 fi'. 20 c. lcs 100 Bilogr., diiiiii;iiit cii;icori
2000 uiiitbs de clinlcur.
011n clonc 100 x 2000 =200 000 uiiités dc c1i:ileur pour 5 h. 20 e., »o
1 iiiillioii d'iiiiités tlc clinleiir ~ioiii.6 fr. 50 c.
IJes prix d'iiiie merrie qoiiiilit6 ile cli;~lciir,foiiriiic 1i:ir le I~oisnii par Ia
liouille, soiit doiic ciitre cus rlaris Ics r:ililiorts de 14 fr. 75 c. h 6 h*. 50 c., oii
de 2 fr. 27 c. I 1 fr. 60 c. (Notca de M. le gbii6ral Moriii, clr l'liisliliil, pii-
11lit.c claiis lc Blrl/i?tilir/(! lu Socidtd d'crgricu1tiri.c cii 1866-67.)
(*') L e clidiie coiiimiiii(Qrrr~~cu~ r.obiri., Q. srssi/loru ixt 0. I)r~~~lrrac~rlrrin), doiii
le ccciiis esl Iieaiicoiip 11111s rbsi;t;iiil que I';iul)icr, cst iiii dcs liois Ics. 11111sgei-
116i.nleiiieiit iisités pa~iil les cuiisti~iictioris, Iii iiieiiiiiscric!, la toiiiic!llcric:, In
roiifectioii clcs éclinlns, les par~icssoliiles (\c clivri~siiiculilcs. Lcs Sriiits (gliiiids)
oiit une v~rilalilciiii~~ortniicc: Iioiir In iioiii-riiurc tlcvi lioi9cstltiiis los fordis (lc
l'i\iiií.ric~iic. Cert:iiiies es11l:ces foiiriiisseiit tlcs ~irodiiilssp6ciiiux : Ics uiics, iiii
Iiois coloriiiit (Q. tir~ctori!r), tioiit l'écoroe, dite g~ictr.citi.o~~, doiiiie uirc Lciiitiirc
,jnulic; tl':iiiires, Ixir lciir éi:orcc, lc toli; tl'tiirtre~s ciieore, 11:~'ICUP iiesii
soiis-épirlrrmiqiie (Q. srrb(v-) (~ií.riilcrrnc), Ic licige; ])>ni3divi c~xcroiss:iiiccsv&
g6t:ilcs que! ~n.ovnqiicIa ~)ii~LIrc ilc?~~ ~ B C C I C S1c, Q. i~lfBcto~'i(r, OIILZIICde6 leiri-
tiiricrs, Iti noir rle g~nlle,le Q. /Egflo/>s, diiiit les cnpsulcs ~)roh~iitles c~iivc!Iol>-
11~111 LIII tiew rlii ~irodiiit(lu gl;iii[l, Ctiuiiiissciit i i i i tniiiii lioui- 1:i tciiitiiyci ri]
noir. IJc ciidiic 7.ei.t (Q. cfir.i!n.r) est iiii tlcs bois lcs plus csiirn6s iiiix Tit;its-
lJiiis pciiir cciiisiruirc Ies 1i:irtics leu ~ I L I S 1~í1si~tniites (les v~iissciiux; oii iii-
tercnlc lc i.c't1i.e ioiigr ~ioiii'tlirniiiiirr Ic ~ioids.
L c Ii<?lrcci le r~linriricsoiil ~i;irticiilibrciiiriil(~iiililoyc~s (1;iiis li\ niciiiiiseric!
ct i1:tiis 1:i coiifc~oiiciiiilos iiii:iililcs ~ ~ ~ I I ~ I I I I(I~stiii6s
IIIS ii (311.1: rc~coii~~erts 11iir1111
tzlterirs des p k p i ~ i i & rICS
~ ~ ,C I L C O ~ ~ Z Zrles
L ~ ~caisses
~S dlorangers,
les traval-ses cles chemiiis de ler ct les paohs en bois. L'acacia
est .employi: avantageusemeilt dans le Iioisnge des inines oii
sa durke est d o u b l e ou triple de cellc dii cliêiie, et de 4 h G
fois plus considéraljle que cellc des airtres bois. Ses tiçcs &cor-
cées sont appliquées avcc succ8s pour confcctioni~ei~ des po-
teaux destinis ò supporter Ics lignes tklégraphiques eii fils dc
fcr ziiigué suspeiidues i 3 ou 4 inibires aii-dessus du sol. Les bois
clurs usuels doal-ient des I~rancliaçesexploités pour Ia fabricatioti
du cl-iarboil e t parfois de I'acitle py~-oligt~euxcloilt 01-1 exlrait
l'acide acbtiqne pur. Les feuilles (lu 13almier naiil (Chanza.~.~~o,s
7~za1~ilis)eii Algérie soilt utilisées pour Ia prkparatioil dti crin
végital. En Alleinaçne on a cmployk les feuiIles cluPin maritime
pour prÊparer l a lains dite dcs forc'ts (*).
Le cormier (Sorbus clonzesticn) est iin cles ii~eilleursbois poiir
former les pièces frottai~tes,notammentles dents e t alluchorisdes
ei~grensges,les rabots, varlopes cles inenuisiers, toniieliers, etc.
~-

1)lncnge; le Iii.tre lieiit servir, par ses noinl~reuxcniinux sé\~eux,h ln Gltriitioii


rlii iiierciire qu'oii estr:iit tles ainnlgariies claiis cles proc6dGs inétalluigiqiies
spjlci:ii~x.L'orme s'eniploie dnns le cIinrroiiiiiige, notaniriieiit pour lcs nio-jeus
clcs roiies et les vis des pressoirs. Le cliiieigiiier sert i Ia plupiirt ilcs iisnges
dii cliêiie ; i1 est préféré pour les soimiiiiers (éci-ous) des pressoirs, les 6chnl;is
dcs vigiies et cles pépinibres; Jn rí.sist:iiice et 1ii loiigiie cllirhe nttriliui:~~ nii
liois de cli$tnigiiier tlniis cerinincs clinrpeiites dvs Ggliscs liarriisscnt dcr»ir &tre
reportées nu clii2ne lilanc que i'oii n coiifoiidii soiivent nvec le chfitaignier (Cns-
fn~iarr~jctl~trris). Celui-ci s'emliloie rjlcluit eii copenrix pour prépnrci,, par clé-
coetioti, In solutiori de tniiiii iisitCe dniis In teirirure cii itoir de In soic. Le
lisi.liesert nux iiibmes usnges que Ie 1iL.tre et le cliarrne; i1 cst plus flexilile, et
oii i'rmploic iiotnrnmeiit polir confectioiiiier, eri le courbnrit ai1 foui., les
liraiiciirtls cles voitirres Iégcres. Les braiiclies des Iiois cliirs serveiit ilirecte-
iiieiit ;i11 cli~tiiffiigeet poiir Ciibiiiliier (lu clinrlioii ; lcs iiicii~isIirniiclioges S'~III-
ploieiit conimc coi~il>iistiI)le Iiour cliauffer les Foiirs h c iiire les pierrcs ciilcnii~es
et gypseuses,,l~ourf;iliricliiw ln clinux ct 1~plitre, I)our cuirc les bric~tics,ctc.
01i peiit aisénieiit clistiiigiicr le cliitaigiiicr dii c11P1ic: sur uiie coupe per-
peiiiliculriire iius iibres (ou h l'axe ile Ia tige) 1111 grnird iiciinlire cle rayoiis niG-
diillnires, disposés eii irrniliatioiis (lu cci~tre, nlipnraisseiit sur leu eoupes de
toutcs les vnrié~ésde clibiie, tniidis que les r;iyoiis médulliiires plus norribreux
ct plus iiiiiices [lu cliitnignier i ~ csoiit pas visil~lesh I'mil iiii; I'ricncia (Robi-
nin ~ I S C C ucocia),
" ~ ~ si dií'féreiir d'ailleurs tle ce deriiicr liois, iie lnisue 6g:ile-
meiit n~wrccvoirqix'i l'niilc cl'iirie louyie ses rnyans n~éilullnires;le liois du
Glr~litscl~in ti-incl~nrrtos,qlii n l>eaucoril>d'niinlogic nvec l'acacin, Inisse voir i
fla?il nu ses ~.ayoiisrriédullnires ti.&-rins et trbs-scrrés.
(*) Plusieurs Iiois, comiiie le iioycr, einplogés pour In coiifcction des meu-
I~lcs,tle cyiielques olijcis d'd~éiiisterie,ctc., soiit interiiiédiaires eiitre les plus
loui-(1s et Icsplus légcrs; ce soiit noiniiirneiil : le mcrisiei., qiiel'on colore pour
imiter l'acnjou ; le plntniie, reniiirqi:iil>lcpar ses rcflcts l~rilloiits,iorsqu'ii esl
vcriii; le innrroniiieis et le spom0i.e (&i.;ibIe),uti1isí.s daiis 1;i fabricntioii des
iiistruments de niiisiqire (violoiin, bnsscs, etc.) ; le tilleul, Iiois trbs-tendre,
62 BOIS.
Un des bois les plus estimés pour la marine en raison de sa
dureté et de sa rksistauce est le T e c t o n a g r n ~ t d i s , bois de teack
cles Indes. Plusieurs bois de Ia Guyane sont estimés pour les
mêmes usages : le ckdre noir (Ceclrzrs L i b a n i ) , le courbaril
(H'zenmn cou7.bm.il) e t quelques autres nommés angélique,
Coupi, Wiicapoa, Balata, Taoub j a u n e , Saint-Martiii, dont on
n'a pas encore Ia détermination botanique.
Le micocoulier d i t p e r p i g r t a n ( C e l t i s A u s t r a l i s ) , cultivé en Pro-
vence, e n Espagne, sur les cotes d'Afrique, ollre un bois fibreux,
résistant, blanchâtre et remarquable par sa souplesse ct sa force ;
oii en forme des l~rancnrds, iles fourches (faconnkes au four),
des ~iianchesd e fotiets, des cercles de cuves et de tonrieaux;
~ l u s i e o r sautres esphces de Celtis sont rl&signéespar les clunlifi-
cations d'occicleiztcdis, rl'ot.ie~zt:~lis, de Toru.ncsortii, etc.
Les bois des iles cle I;i,clnce e t d ' A l g é r i e , clits d'éhknisterie,
ont, en général, uii tissu injecti! de matières colorantes et iilcr~is-
tantes, présentant beaucoi~pde cohGsion ; aussi peut-on ICS diviser
eii lames trks-minces, susceptibles d'un beau poli, applicables
surtout clans l'ebènisteric coinme bois de placage : tels soiit
l'acgou, S u l i e t e n i a (Ce~ll-elées),le palissaildre, l'ébénier, le ciidre
( C ~ c j r u sLióani), le genévrier (Jz~tlQ~el.zisy i r g i a t z a ) , le platune
(en raison des brillants refletç dus i ses rayons rnédullaires).
Les Antilles, Ic Brbsil, le Japoii, les Indcs orientales nous
fouri~issei.itdes bois fortenient injectés de inatihres colora1)les et
colorantes, crnployés en teinture aprks avoir ete r6duits en
copeaux, parfois même en p u d r e : ou peiit citer le bois de B?Y;-
s i 2 e t de Pe~.lzanzbouc (plusieurs espèces du genre Casnll~i~tn), le

q u i sert A sculpter des petites Ggures, dkcouper dcs fcuilles trhs-miiic<.s, des
bniiclelettes cle sparterie, et dont I1écorce, avec le liber, est fort iisitée polir
confectioniier les cordes ti piiits.
Le Iiêtre, I'auiie, le liouleaii et le noyer s'eniploient clniis la coiifectioii rles
saliots.
Les diffkreiits bois de trnvnil et cle construciiori peuvent &tre prkservés
pendarit de longties nnuées des altérntioiis naturelles qu'occasioiiiieiit, n\ec le
concours de l'liiiiniclité: les ferriients, les végétations cryptognmiq~ieu,cloiit
quelques-unes ntticquciit m&meles arbres très-résineux (le mClbze, Lm-ia h'u-
ioprea, est attaqué par le Xylostro~na,dor11le myccliiim skcrkle 8,65 rle résiiie
pour 100 cleson poicls), les iiisectes, ~iotammeiitles termites, iiriportds des Tiidcs,
q ~ r détruiseiit
i lcs clinrpeiites de plusieurs villes (Rochefort, la Roclicllc, eu:.);
les tarcts, inolliisques qui exercent cle graiids rnvages clans leç bnssiirs dc Iii
marine et clniis les eaox J e Ia mer Noire, eii les injectnnt clc <liverses siili-
slances airliseptiques et véiiéi-ieuses. (Voy., page siiivarite, les procédés de ooii-
servntioil des bois.)
BOIS. 63
cnnye'clle (Henzcttosylon canzpechinnuin), le santril r.oi~ge(Pte7.0-
cnrpus stz~ttolinus),le bois ~ I ~ Z L I (Mnrr~s
ZC tilzctoria), un arbrisseau
d e nos coiitrées mkridionales, le fustct, le quercitro~b(Quei.ciis
tirzctai-ia) de 1'Ainérique septentrionale.
Quelques arbres recèlent dans leur tissti ligneux des huiles
essentiellcs en assez grandes proportions pour exlialer très-long-
iemps une odeur agréable : tels sont le Csc/reln oí/oi*nta, le bois
cle rose (Conuolvz~lrisscopnr,ic~),1'8r1lyris balsanlifira. Ces bois
odorailts s'emploient dans l'ébdnisterie, pour la confection des
crayons, de divers petits meubles, garnitures et objets de
luxe.
Quelques 130is d'uiie grande diireté sont plus particulieremeiit
reservés pour les menus objets de tour : cc soiit Iiotainment le
gnyac (Guniíicnlrz o/j£ciiznle), le snirzte-lucie (Ceiwsris ~znlinbb),
l'ébèizc (cceur clu Diospyros ebcnrlnz) et le 6uis (Buxus senzyeroi-
rens), dont on fabrique une foule d'objets usuels : des galets, des
bobincs, cles canelles ou robinets, dcs moules a soufre, etc.
Les bois résineux, tels que le pin et lc sapin, le rnélhe, le
obdre, etc., r6sistent loiig~enipsaux agenls atmosphL'11.'q ues, en
waison de la résine doilt ils sont impikgnés. Cettc composition
explique comment, a p i d s i?gal, ils donnent lilus de chaleur
que les bois blancs (voy. p. 25). Ils résislenl bien surtout dans
les coristruc~ionsali-dessus clu sol et dans les maconneries h la
chaux ; on doit même les enrluire de chaiix lorsqu'oii les pose
sur les assises de pise qn'ils servent d iriainteiiir, retenus eux-
mêmes et rendus solidaires par cles ferrures qui les relieiii. entre
eux a leurs extr'émités.
La sciure dessécliée des bois s'cmploie pour 113ter la dessicca-
tiou de diverses pibces mdtalliqucs d6capées et lavhcs pour Ia
filtration dcs huiles, les rnilíiiiges avec les r(:sitliis gras A trailer
parle srdfhre rle cn~vboize(ooy. dails Se 1'"'volumc ces indiisiries),
pour absorber Ics solutioils métalliques destin6es à I'épuration
du gas d'éc/nirage (~0.y. fim de ce voluinc); on est parvenu i
litiliser la sciure de cliE(4ren~shois comine combustible dans les
grandes scicries inécai~iyiles; Ia sciure du bois de palissaiidre
sere h la fi~bricaliolzd71 bois CZUI'C~ (voy. plus loin cette iiidustrie
remarc~ual~le).
On a essayé avcc siiccAs d'crnployer la sciure dc bois moulue
e n po~ldrefiiie e1 ~amiséc,au lieu du l>oussier de charbon, pour
saupo~iclrerIcs moules des fot:oiidcurs en broilze. Nous doiine~ons
plus loin, en pnrlan~ des spplicatioils cle la fécule, que1qiie.i
CONSERVATION DliS BOIS.
détails sur ceite inilovation utile, surtout au point de vue rle IU
santk des oiivriers rnouleurs.
Le bois de cliarrne a paru préféral~leaux autres esseilces pour
cette application ; ln fécule, en raison de la forme arrondie de
ses gl-anules, esL bien prkfCralile eiicore.
Les écorces de plusieurs arbses offrent une g r a ~ ~ diitilit&,
c
notainment cellcs du chêne qui fournit lc tan pour la préparation
des ciiirs, d e plusieurs espkces de Cirzchonn qiii doiineni lec
qzli~zqz~i~~czs
jaune, gris et rouge.

3. Coescrvation cles bois.

Le problème cle Ia conservation des bois est I'uii des plus


importants que puisse avoir A réso~zdreIa cliimie industsielle ;eli
effet, par suite des dèveloppements de l'iriduslrie et de l'établis-
seinent des cliemins de fer, Ia colisommatiori des bois est tou-
jours croissante, tnndis que plusieurs causes, parmi Iesquelles
il faut d'ahorcl conipter les défrichenlents des forets, teiidenl i
eil diminuer la production r).
Un jour Colbert a dit : La I;i.arzcep&rir.nfaute de bois. 11 ne
~ o u v a i pressen~ir
t alors deiix causes agissaiit cn sem inverse : ni

(*) L a sui=fncr dc nos forLlts nppartenniit aux particulirrs, à l'ktiit ct eiih


roiiiiiiuiies 6t;iit de 9 509 000 lieciares cri 1791; elle se troiivaít rétluitc a
8 860 000 Iiectares cn 1851, snvoir :
6 7 6 0 000 ~il>li!irlcn!liit
à dcç ~l:lrticiiiiers,
1 876 000 iiiix ci>riiniiiiicsct piiiiitiitions ~~iil~lic]iics,
1 226 000 composnnt ies ior&tsdc 1'Élsl.
R RUO 000

La diminutioii ét@t de 649 000 lieciares en 60 aiis.


Lrs ierkts cle 1'Etat ne compreiinient quc 134500 Iicctaies cn esscrrcc8 (/o
cliêi~e,l e surplus sc composriit de 320 000 liectnres lilantés en Iiois hlaiics ct
771 500 hectares de pius, sapins et essences clivcrses.
Daiis uii aveiiir lieu é.loigiié, les rel>oiseriicxits,et irotniiiiiiciit ceux ile 1;i
Yologrie et cles Loiides, ino<liGeroiit fnvoriiblcriieiit cc.t 6tnt (le clioses. Leu
Laiidcs de Gnscogtie, eomprises entre les vallCes de la G;iroiiiie, ile 1'Adour ct
1;1 iner, oiit une étciirlue cle 8000 Iriloniktres cni5rCs,,presqiie eliií&renientin-
eulies i1 y a 15 niis. Deliuis quelques aiiiiées, I'assniiiissemeiit et lii iiiise cii
vnlriir de cette vaste éteiidue s'exéciiierit avec une tclle activitB par MM. Jnvtil,
Pereirc, Clinmbrelciit, etc., que I~ientdtces terrnins iiisaliibres scrunt coii-
vertis cii dc inagiiiliques forkts de piiis maritinies ct de clib~iesqui fuuniiroiit
;ilionrlaiiiiner~liles Iiois de coiistriictioii a Ia I'raiice ct iiux coiltrbcs voisiiies,
I'Aiigleterre c t 17Espagiie. L'emploi cles ciigrais a déjh pei-iiiis cl'introdiiirc (1:iiis
ces locnlités Ia riiliure dcs ~ilniitesalimentaires et iles fourrngcs iiCcess:iircs atix
lioninies et aux :iiiiinaiix eiiiplogés claiis ces grandes exliloiiaiioiis.
COR'SERVATION DES BOIS. G5
I'étal~lissementdes voies ferrhes qui semblait liâter lc fatal irve-
nement, ni l'inverition des procidés de conserva~ioildes bois qui
semble, au contraire, devoir aliéantir les motifs de sa piédiction.
La construction et l'entretien cles chemiils de fer (') ont con-
sidérablement augrnenté la coasommation des bois, et si l'on
tielit compte de cette circonstaace qu'a l'état naturel le c a u r de
chêne serait seu1 applicable avec quelque garantie de durde, on
aclmettra l'utilite et l'iinportance des procedés qui permettent
d'einployer d'autres essences dans l'é~ablissement de ces voies
nonvelles graduellement adoptèes par tous les peiiples.
Avant de dfcrire les moyens appliqués à la conservation des
bois, noixs indiquerons les principales circonstances qui deter-
minent leurs altérations.
Ctlz~sespri?zc@ipnlesde$ nltérrrtions clzc bois. - La préseilce de
la inatiere azotée, bien p ' e n fai61e proportioil, dans le bois,
y provoque l'altératioii désignée sous le nom d e pou7~itzdre:
celle-ci rbsulte des fermentations successives produites par le
conconrs dc l'oxygène de l'air, de l'hiimidité et des ferments
cluc dévcloppent les mati6res azotées, grasses e t salines. Ces
fermen ts transforment en acidc carbonique , -alcool, acides
acétique, lactique, ctc., Jes substances siicrées et leurs con-
génères, pnis déterinineiit la piitréfaction des matikres azo-
tées, etc. C'est encore la substance azotí-e qiii, seívarit de nourri-
ture j divers injectes, les scolytes, cossus, saperdes, le peritelus,
les termites, et 31 certains mollusques, les tarets, eic., porte ces
esphces destructives i envaliir les arbres, les bois abattus, qu'elles
d&t&riorentrapidement, et les bois des navires, m8me dans les
bassins cle constructioa r*).
C'est eocore en grande partie aux
dkpeas de ces matières azotees, analogues aux matières anima-
]es, que se développent à la surface et se propagent jusque dans
]e ceiitre d ~ bois
i les moisissures, les cliampignoi~s,ec diverses
végétatioris cryptogamiques .
La cause principale de l'altératioii dos bois resulte donc, comme:
011 le voit, de Ia présenue des matikrcs azotécs. dussi les bois
ç0ilt-ils plus a1 térables lorsque les arbres abattus apriis l'liiver,

(*) Ou nclmet par lrilom&trc de cllerniii de fer l'emploi cle 2500 travcrses
o u 270 rnktres cubes eii y comprenant les cl~angementsd c voies, stations,
@i-es, ctc.
r*) Uii ~aisseaudc lignc tout ncuf, le jrtinni, s'est hcroulé dans Ies clian-
tierç ilc Bomhay, e~ivaliipar dcs myriades iiiaperyes cle termites (fourmis
blariclies) qui waieni piilvérisé toule Ia mnssc intei%nedcs piEces de bois.
B6 CONSERVATION DES BOIS.
en mars ou avril, contienneat la sève asceildants en plus fortes
proportiolis, taildis qu'A l'époqiie plns convenable de I'abatage,
en aovembre et janvier, ils offrent les meilleures coiiditioas de
soliclité et de durée. O11 peut en conclure que les agents proyres
à Ia conservation des bois doivent être ceux qui assureiit Ia
conservation des matières animales elles-mêmes (*).
La difficult6 de résoudre le piol~lSmec p i nous occupe consiste
a faire peiiétrer l'agent antiseptiqiie claiis l'intèrieur des cellules,
des frbres, Jes vaisseaux et dans les iilterstices qui les sé-
parent.
P~.oc&cléstl'injection deles bois. - Champy, eil 1813, voulanl
essayer cle rpndre in~putresciblcsles bois destines à des scelle-
ineilts daiis des muss hiimicles d'un inagasiii à pon~lrequ'il s'a-
gissait de doribler en l~loinb,I( les a fait bouiliir daiis uii l>aili
(C de suif, chauffé de 120 i 130'; ils y oiit 616 irnmergés pen-
(1 dant 4 lieures, I'eau qu'ilfi conteiiaient a dtbrécluite e11 vapeur,
le soif n p1.i~sa place, et les a lknétrés de part eii parl :ils eri
ont absoiGé à peu pshs lc ciiicluikme de leur poids (**). Lcs >)

bois aii-isiinjectes se coiiservenl parfaiteineilt. I'liisieurs liquicles,


doilt le point S'ebiillitioii est plus devb qiie cclui de l'eau, peu-
vent pénétrer daiis lcs bois & I'aide de ce moycn : ainsi, les
liuiles, les résines, les gondrons, agents efficaces de conserva-

(") Voici, eii cffet, lcs ngrnts nntisrptiqiies qiii piéserveiit ilcs iiltbrntions
iintiirelles les suhsta~icesorgitiiisées provciiaiit cles nniiriaiix (ir ilcs v6gétaux :
tniiin, sucre cii exchs, Iiitiles iixes et volntiles, goudroiis, résiiies, ri.tiosotc,
nrides orsí.riieiix et ljyroligiie~ix,cliaux, se1 iiiariii, sulfzitc~sde ciiivic, <lc ziiio,
d e fcr, pyi-oligiiite de fer (ncétntc gourlroii~iciix),I~icliloriiic~ do merciiic.
Les elfets préservateurs Iiien coiiiiiis dii taiiníigc des cuirs et des iil(!ts ile
cliunvre; cles Iiiiilrs c-t rbsiiics ilaiis les em~~nuniciiieiits ct les ciiduils des I ~ u i s ;
d e In créoscite qui g;ii.niitii: Ics viniiiles ct les rissiis végótiiux: du se1 iiioiiii cln~is
les salnisoiis, et cjiii conserve iiitacts leslioisagrs cles niíiicsil'IIallciii (Salx1)ourg)
exploitées aiitérieurcn!ent B 1'Bi-e cliréiicniie; c111 I~icliiorurcde niercui,c cir
solutioii alcocilisée qiii próservc Ics cndnvi.cs iiiiisi qiie Ics 1)liiiiic.s tles Iier-
hiers, pie., nioiitreiit I)ic11 que les mntibres orgniiiqucs :ii.oiécs, coiigciibrcs
daiis res detix règries cle ln iiature, peuveiit dtre prbservérs tlc li\ putr6fnctioii
liar les inr!iiies ilgriits.
011:I roiist;iti., eii outic, claiis les c a ~ i t l sde's cniiniix s<ivciix, dcs fi1)i.c~ei:
des cellules clii iissii ligiieux normal, plusirurs sulisiniices a7.ori.c~grnsses, sii-
crécs et snliiics, parfois m&iiie rlrs grniiulrs nniylecGcs; ces siili.siniiccs occn.
sioiineiit divrrses nltérntioiis 3u I-ois, pnrcc qn'cllcs coiistitue~i~ des :iliiiieiits
aplvol)riés h Ia nourriiiire c1r.s irisecics ct des molluscliics dits ;I:~/UII/I~I~I!S
cominc a u s rlévclolipeniriiis des ~bgéiationsci.~]itajininirjiicsct clrs hisniciits,
L,es i-nntières azotées soiit d'nutniit plus nlioiidaiitcs que les tissus ligiicii;
solit ~iliisji~iiiies(i~o,~. 1). 17).
(*") X.~/~éi.ier>cct;
siil*de nouilcnnu rnri,onsi~~s à p o a h e , 1813; l~ililioilihc~uc clii
Conservnioirt. inipb~inlclrs ayis et inbtiers.
CONSISRVATION DES BOIS. 67
tion, pénhtrent Ics bois Iégers, tels que les pins, sapins, peui
pliers et même le 11ouleau et le liêlre. En faisant subir cette pré-
~ a r a t i o naux bois et 6levant la température & 150°, j'ai pu leur
donner une imputrescihilité c~uiperrnit de les enlployer dans
les constructions oh domine une huniidité Iiabituelle, oh les bois
durs même ne résistent pas, aiiisi que dans les fabriques de
produils cliimiques , où des vapeurs acidcs attaquent les bois
pliis rapidenieat que l'liuiniclité seule. Le poids de la résine
absorbée dans une de ces expériences (vériíié en Ia dissolvaiit
sur des raclnres par l'alcool) élant RPl aux 0,6 riu poids total,
si l'on ticnl compte des densités réelles de Ia résine et du bois,
on voii; que dans l'ensemble dii volunie Ia rdsine occupe les O,7
et le tissu ligneux 0,3, ce qui s'accorde avec la densité appa-
rente dil bois de peuplier employe qui est égale i 0,450, l'eau
pesant 1,000. Le petit cube de 10' de cote étail alors devenu
plus lourd que l'eau.
Le procédé par imbil~itionconsiste A inimerger sin~plementle
11ois claiis un liquide antiselitique en l'y laissant. I~aignerpendant
iiii temps a s s a long ; mais les gaz que renferment les bois
s'opposent h Ia p6nEtration du liquide au dela de quelques milli-
mbtrcs r).
I<yan a fait l'essai de la simple immersion, pour imprégner
d'une solutioii contenaiit 0,01 de l~iclilorurede mercure les bois
dcstinéç à Ia constructioii des scrres du cluc de Devonsliire : i1 a
dimiilué l'inconvéiiieiit que aous venons de sigiialer, en divisant
le bois en planclies, p ' i l fit assenibler avec des boulons pour en
former des poutrelles après une iunmersion de quinze jours.
Rréant fit coristriiire u l i apl~areilh l'aide duque1 i1 soiimit
tine ~resçioiide 10 atmosphères les bois immcrgés : rédiiisaiit
:iiiisi le voluriie dcs gaz, i1 fit pciiktrer les soliitions dans presque
to~iteeles oavitks. Son procédé rlevinl plus efficacc eacorc lorsqii'il
effectua d'al~orcl le vida pour faire dégager les gaz renfeilrii6s
daris Ie tissu ligneux, opérant ensuite une l~ressionde 10 atmo-
splières pour forcer le liquide a pbiiétrer dans les cavilés du
- .
bois.
Betllel imagina un appareil qui réalise iiidustriellement I'idée

(*) A moiiis qii'oii iie les immcrgc debout eii laiusaiit i'exlréinité supérieure
du tronc liors du liquide : rlnns ce cas, Ia. force cnpillnire iiitrocluit le liquide
(chnuffé s'il est trup visqiiecix) par lc bas, et, h iiicsore qii'il s'élbve, i1 clia.se
l'nir e t les gaz, cpi sorteiii lilir*merit linr Ia seotion (lu liaut.
68 CONSERVATION DES BOIS.
pirnitive de Bréant. C'est un grand cylindre eii tble, de ln',65
de diamètre et de iO 6 20 mètres de loiigueur, fermé cl'un bout
par une calotte hemispherique, comme uil gdnérateur ordinaire;
l'autre bout s'ouvre et se ferme B volonté par une calotte mo1)ile
i bride munie d'agrafes articulées, & boulons. Ce grand cy-
liiidre, soliden~entmaintenu eii cliantier , couchk liorizoi~ta-
lement, reqoit les pièces de bois chargées sur deux, trois
ou quatre chariots qu'on introduit successivement à l'aide 'de
rails eii fer extérieurs, correspondant avec de semblables rails
fixés dans l'intérieur du cylindre : lorsque le cylindre est cbargé
de deux, trois, qiiatre ou mbnie six chariots (suivant Ia lon-
gueur cEu cylindre et des pikces de.bois), on ferme l'extrkmité
ouverte, en présentant, à l'aicle d'iine grue tournante, la calotte
inobile, et serrant les bricles par les boulons des agralees; un
tube ainène alors de Ia vapeur qui cliasse l'air conteiiu dans le
cylindre ; on ferme le robinet de dégagemen~cle l'air, ct ciisuite
,Je rolinet qui introduisait !a vapeur ; un arrosage d'eau sur la
superficie du cylindre opère la condensation ; ouvrant alors lc
robinet d'uii tiibe qui plonge dans le liqiiide c i injecter , le cyliii-
dre se remplit aux 3/4 enviroii ; on achève cle le remplir A l'aide
d'une pompe qui foule le liquide jusqu'à Ia pression de 10 at-
rnosph8res ; au bout de G i 1 2 lie~ires,suivant le bois employé,
la penktration est effectuée, souvent jusque dans le coeur ; oii
vide le cyliiidre en ouvrant un robiaet, et l'on peut décharger
les bois o u pratiquer une deuxicme iajection (*).
Le liqui~leauquel Betliel a donné Ia préfkrence est un mélange
des liydrocarbures volatils dont on ol~tientenviroii 25 pour 100
du goudroii de houille cles usiiies B gaz, soumis ti une ílistilla-
tion mknagbe. Ce mélange, appelé improprement créosotc, peut
assiirer une longue conservntion aux traverser; dcs cliemiiis dc
fer ; dans d'autres applications l'odeur forte des bydrocarl~ures
e t l'iuflammal~ilitédu bois ainsi préparé offriraient de sérieux
inconvénients ; d'ailleurs ICS nombreux emplois des Ilydroclir-
l ~ u r c les
s plris légers ile laisseroiit plus bientot clisponi1,le Ia ma-
tière pren~ièrede ces iiijections, dans l'ktat lc plus convennl~lcni
r?n qumtites suffisaiiles.
Mo11 exposait le bois dans une cbamhi*c dose où i1 ii~jectait
d e la vapeur qiii, raréfimt l'air, forpai1 Ies gaz conleniis dans Ic

(") On ir!jcctc h lii b i s dans le ~ g l i n c l ~loiig


e , dc 10 ou 20 riil.ircs, 300 oii
603 travcrscs a p n t cliacunc 26 30 cenl. sur 13 i 15, c1 21",50 dc loligucrii'.
CONSERVATION DES BOIS. 69
bois à s'écliapper. I1 introduisait ensuite dela vapeur de créosoie,
qui, se coildensant , péi~étraitdaiis les bois et les protégeait
eontre Ia pourriture ct les insectes.
M. Boucherie employa d'abord l'n~~~i~.atio?z uitnle pour faire
pénétrer dans les arbres, debout ou récemmeiit abattus, le
licluirle prbservateur. Cet ingénieux procédb pourrait Btre utilisé
daus des circonstaiices particnlières. L'aubicr des arbres ktant
plus poreux que le cmur et conteilant des vaisseanx ou conduits
plus larges , le liqiiide y pénbtre plus facilement, tandis qu'il
n'arrive pas en gdnéral vers le centre. Certaines irrégularites
dans la pénktration des bois par ce inoyen ont prodiiit, d l'aide
de sciages appropriés, des veines ou marbrnres d'un aspect;
agréable. Ces bois pouvaieiit trouver des applications dans 1'ebB-
nislerie; mais leur consoinmation, assujettie aux caprices de Ia.
mode, n'a pris aucune irnpor~ance.
L'application de ce procédé est simple: en effet, l'arbre étalit
sur pied, i1 suffit de faire i Ia base deux incisions laissant entre
elles iiii inlervalle de cliielques centimètrcs, et de disposer au-
tour de la scction une bande de toile enduite cle caolitcl~ouc
recevant d'un petit tonneau le liquide qui doit &treaspiré par
l'arbie.
On emploie ce procédé inodifiC qui agit par cléplncenleizt. I1
consiste & placer l'arbre, r6cemment abattu, dans une position
presque horizoatale, A entourer le tronc, près de son extréiniti:
large, d'un sac de cuir ou tissu imperméa1;l,leque l'on maintieut
sur un boiirrelet de glaise, par une forte ligatiire; oii fait arriver
le liquide préservateur dans ce sac, j. I'aide d'uii tube partant
d'un toniiea~iplacé i proxiinité : Ia séve esL cliassEc par le li-
cluide qui s'introduit par des coildui~souvcrls. Relativerhen~i
certaiaes essenceç, i1 sufit ile q~iclcl~~esmiilutes pour que Ia séve
d'aborcl, puisle liquide iiijecté arrivent h I'aut~'e110ut dc I'arhi-c:
cela tient h ce que les canaux du bois sont trhs-irréguliers ílans
cer~niuesespkces et que le passagc sc hit plus fncilemerit dans
les canaux d'un plus grand cliamktro. C'est ce qui ai-rive pour le
chêiie, dont lcs cenaux à large section dans l'aubier sont trCs-
rétrdcis dans le cmur; lcs canaux séveux du lliltre sont plus
rbgiiliers; les pins et les sapins laissent infil~rer hien plus
r6gulièrcment encore le liquide préservatcur et déplacer Ia
séve.
M. Bouclierie a rendu simple et; facilc I'exécotion de ce pro-
cédé : on prencl, par exemple, une pibce ou bille de bois ayant
711 CONSERVATION DES BOIS.
deux fois Ia longueur d'une traverse de chemin de fer, o11 donne
au inilieu un trait de scie qiii pénètre jusqu'b 3 ou 4 centim8ti1cs
du côté opposé ; soulevant alors au milieu Ia pièce de bois au-
dessous de la portiou ménagée, la fcnte s'ouvre, on garnit ses
bords d'une corde en étouye gondronnée, puis, Btant la cale de
clessous, le poids cle la gèce fait serrer forterncii~la corcle clans
la fente; i1 suffit alors de prntiqiier u11 trou de taribre entre la
s~~perficie de l a pièce et l'espace vide eiiti3eles deux pnr~iespour
insérer le bout d'un tube et faire arriver 1111 liquide qui s'illsinue
dans les fibres et cariaux et se rercl peu a peu vers les dcux ex-
trbmités.
Le procédé Boucl~erieest en iisage atijourd'htii pour Ia prk-
paration, au sulfatc dc cuivre, des bois destinés aux Iraverses des
cliemins de fer, poteaux des ligues télégraphiqiics, elc., prove-
nanl d'arbres almttiis depuis peu de temps; il p~~bsente des ga-
~alitiessérieuses de succès, d'aprhs cles expkricnces d'une longue
clurée : aussi avoiis-nons pensii devoir le décrire tlaas ioiis ses
rlktails avec des dessiiis à l'appui.
IJa ~lanclieXX rnontre Ia disposilion géiiérale de l'apparcil
ii-istalló sous un hangar, parfois même en plciii air, et les prin-
cipaux ustensiles employés polir appliquer aiix bil?es (troncs
d'arbres) Ia solution saline qiii doit s'iilfiltrer dans les cailaux
séveux et entre lcs fibres ligneuses.
Lcs figures I et 2 représeiiteiit l'eiisemble de l'appareil : lcs
cuves A contenant la solutioii de su1f:ite dc cuivre, souteiiues
à 10 ou 15 mitreç au-dessus du sol par un bâti en cliarpente
lbgère formant à sa partie superieure une eslrade avec r:iinpc
autour cles deux clives, afiii de faciliter le service de celles-ci;
ces cuves sont entretenues pleines ele Ia solarion de sulfate dc
cuivre à 0,01 ou contcnant 1 lcilogr. rle sulfatc pour 100 litres
du liquide; on dirige à volorite la solii~ioiidans i i ~ ti u l ver1;cal
~
eil cuivre i i, en ouvrant le robiiiet de l'iinc ou I'auirc tlcs ciives
qui la concluit clans lc tube liorizoiltal i i . Ccloi-ci csl muni
d'ajiitages sur lescjuels soilt adaptés autaiit de 1iil)c.s cii caout-
cbouc qu'il se trouve de billcs cloiibles ou simples na a" a'" cii
cliantier .
Les figures 3 et 4 inontrent, par uiie coupe e1 iiiie 61bvaticin
siir tine plus grande écliellc, les dispositions par~iciilièrcs h
l'aide ~Lesqiiellesla conduitc? horixontale llassanl au rnilicn et
nu-dessous dc Ia double rangée de billes, fait arriver la solutioii.
cuivrique aux billes : celles-ci ayant 25 à 40 ccil~im.de diamhtre
CONSERVATION D E S BOIS. 'i1
e t clincuile 5,20 i 5,30 de loi~gueuscorrespoiiclant 8 Ia longneiir
d e 2 traverses. Voici coinmeizt o u les prépare i recevoir ia filtra-
tioli clu liyuicle : plncatit uii supl~orton cale en bois ai1 inilicu d e
Ia billc (fig. 3 cii coiipe), on pratique ait n~ilieu,c'cst-A-dire à
2 n-iètres GO centiiiiètros o u 2 mhtrcs 65 ceirtiinbtses rle cl~aque
bout, u11 trnit de scie eu travers oii pei.peiidiculairc111e1lt 8 I'axe.
01-1 arrête cette seclion clis cju'il ne reste pliis iiitact nu-clessoiis
d'elle clansla subseance ligneuse c p e ,'o environ dii diamb~re(3 112
à 4 centiinètres); 011 pr:itique prbs du dessiis cle Ia I~illcou late-
ralement, i l'aide d'une tarihre (fig. 10 indiqo6e s~iivantu n e
plus grande échelle) et ii 8 ou 1 0 centimctrcs cle Ia sec~ioii,iin
troii oblique qui va rejoindre, h 10 ccntimhlrcs de la surface tle
ln bille, la sectioii transvcrsnle; eagageant alors entre l e support
ct Ia bille ua double coiil, oii sotilève celle-ci jusq~i'i ce que lc
trait; Jc çcie s'enir'ouvre de 1 cei-i~imb~re h peu pi.;s. Cliacuii des
bouts d e Ia bille restc appuyé par son poids sur le planclier qrii
l'élkve un peii au-dcssus du canivenu h , clans leque1 doiveiit
s'écouler cl'abord la skve dCplacCe, puis la solutioii de sulfate d c
cuivre clui s'y inêle graduellernent eii ylus rortes propoi.iions;
o a iietloie le joint tles d6bris tle sciure et toLiriiui3e ligiieuses
nvec les oti~ilstlits hzttes h rlecrasser le trnait (fig. 6 et 7), puis 011
iiitrodiiit alors clans le joiiit eiitr'ouvert (fig. 3 et 4) une corde
cl'étoupes d c clianvre amincie ;iux deux bouls (indiquce fg. 5
par un detail graildi) que 1'011 eiigagc seulement d e son épaisseur
autour d u tissu ligueux coupé.
Dès que cette sorte de calfatage est ol~brbea l'niclc des matoirs
(fig. :G c1 17), on d e s s e ~ r eperi ,I pen les coins, puiç oii retire lc
snpport : de sorte que Ia bille, dons toute sa loiiguciir, iie repose
plus (lue par scs d e ~ i xexlréinités sur les rleux chailtiers, comme
le rcprésente ia figure (I.
Dans cettc posi~ioii,lc poitls de ln I~illeexerqint une assez
forte prcssioii sur ln coide d18toupe, pciit iroduirc Ia fermeture
hermtiticlue du joint toiit en laissaiit entre lcs deiix faces coup(4es
uii ilitervalle lil>i.e de ~il~isieiirs inillirriàtres ; lcs clioses aiiisi dis-
posFes, oii introcluit daiis le trou de la tnrière rin petit njutrige
clouble en biiis (fig. 11) sur l'ex~rémitécluqucl oii adaple le hout
du tube eil cao~itclioucGxi d'availce siii, cliaque ajutage du tubc
eil ciiivre i (fig, 4 , 2 c t 18) nmenaiit h volonti. Ia soliilion cui-
vricIue (lu t ~ i l ~liorizontal
e ii (fig. 1 ct 2).
'I'ous les tubes en caou~cliotic,Lixbs au tnlw corilm1uii eil ciiivro
L'i, resteiit clos lorsque 1'011 vciit aireter l'ecoulemerit ou ititer-
CONSURVATION DES BOIS.
cepter le passage du liquide à l'aide d'un ustensile I~icnpeu dis-
pendieux, composé de deux petites lames en bois (fia. 12, 13 et
1 3 bis) ol&ant à chaque bout un trou dans lequel passe une petite
broche à vis; le tube, entre les deux lames écartées, est ouvert,
comme le monli,e Ia figure 12 ;i1 suffit, polir le fermer, de tour-
ner, en les serram, les deiix vis; on comprime ainsi le tube
flexible, dont les parois intérieiires se touclient e t se compriment ,
ainsi que l'incliquent les figures 13 et 13 bis, produisant dhs lors
une fermeture herrnétic~ue.
On peut facilement laisser kchapper l'air confiné dans Ia sec-
tion en soulevant un instant I'aju~ageen bois jusqu'a ce que le
liquide s'en échappe; on ferine alors le passage en appuyant sur
l'ajntage superieur ; le sulfate ele cuivre arrivant en solution sur
les deux faces d e l a section mécliane cle la bille avec une pression
cle 10 A 15 mètres du liquide, commence immédiatenieiit a s'iil-
filtrer en seiis con~rairecltins lcs deux moitiés cle Ia bille, pous-
sant devant lui Ia séve, qui aussitôt s'eooule par les deux buuts
dans les caniveaux k(fig. 2, 3 , 4 ) , loilgeant le scntier et ramenant
par une pente sufisailte vers u n récipient commun sous le sol le
liquide séveux gracluellement mêlé de plus fortes proportions de
la solution cuivrique.
Deux pompes en bois f puisent ce liquicle et le remontent Q
volonte par les canivenux h dans celui des deux réservoirs stipé-
rieurs qui se trouve vide et pendailt que l'autre alimente Ia con-
clnite ir i de Ia solution a 0,01 de sulfate dc cuivre.
Le !;qiride aiusi remouté se troi~vefiltre prialableinent dans lc
récipfeii~iiiferieur par une couclie de charboii en graiils ou de
sable qui retirnt quelques corps étrangers en suspensioii. 011
doit d'ailleurs le maiutenir au degré voulu oii i 0,01 de sulrate
de cuivre en y ajoutant, suspendiie dans tine corbeille, ln quantitk
nècessaire cles cristaux de ce sel. 011 laisse continuer Ia filtration
au travers cles tissus ligneiix pendaiit 36 ou 48 heures, suivaiit
qu'il s'écoiile pliis ou moins vite, ou jiiscp'h ce q u e l e volun~e
filtr6 représente trois fois le volume, et, mieiix eiicore, juscíu'à ce
que le mélange de séve et de solutioil qui sort au bout de chacpie
bille contienne au inoins par litre 6,GG grammes de sulfate,
c'est-A-dire les $ d'nn ceiitikme ou de la quantití: qiic coilienait
Ia solution eri arrivant du réservoir supérieur.
Dans uii atelier de 50 mòtres de long, oti peul rnetlre eii
cl~anticrh la fois 50 doul~lesbilles qui, devant ctre rcfeildues
e n deux, reprbseiitent 200 traverses injecties en 48 lieures ou
CONSERVATION DES BOIS. 'i3
100 traverses Dar jour. L2 quantité rle sulfate de cuivre enga-
gée dans les i.issos ligoeux éd~iivautà 5 ou G Irilour. de ce se1
cristallisé par mètre cube ou 500 à 600 çrammcs dans chaque
traverse.
On n'a pas toujoiirs cles billes doiibles en nombre sufisant,
soit qn'on nianque cle bois de cctte longne ir, que l'on veuille
utiliser des boi1 q OU que l'on ait d injecter cles tiges longues
pour faire clcs po:eaux de ligi~estélégrapbiqucs c11 charpente;
dans ces occasio,~~, i( laut í'a;i.e arriver Ie liquide siir une seule
section à l'un des bouts. 011 y parvient i I'aide d'un ustensilc
fort simple : c'est uii plateau en bois épais, polygonal, solide-
ment barré, te1 que le monti~cntles figi~res8, aa, perforé au
centrc d'un trou b claris lequel s'engage uil boulon b' en bronze
(et fig. 9) fileté d'un pas de vis à bois; ayant d'avance pratique
dans l'axe de Ia bille, A l'aide d'uiie tarière (fig. IO), iin trou de
diamètre uii peu moindre que la vis, mais plus profond, on y en-
gage le boulon eii le faisant toiirner jusqu'i ce que, entre Ic
plateau et la section, i1 ne reste qii'un intervalle de 1 cenlimktre.
Dnns cet intervalle, o11 iiltrodtiit toute l'(~paisscurZune corde
d'étoupe (Gg. 4) ilnnt les bouis se croisei-it, puis on serre le boii-
lorr au point de'reodre Etanclie Ir joint circulaire.
11 ne reste l~lusqa'a pratiquer dans le plateau un trou obliquc
daiis lequel on adapte l'ajutage double en bois (fig. 1 1 ) pour
faire arriver la solution de sulfate de cuivre entre le plateau et
la sectioil de la bille : telle est Ia clisposition qu'indiquent sur la
figure 2 Ies lettres b" et h"'. Une seinblable disposition permet
d'injccler par le gros bout les longues tiges, perclies ou billcs
laissées entières. Une disposition spéciale du plateau permet
d'injec~erles 1,ois sans lcs pcrforer au centre; i1 suffit, comme
l'indiq~iela figure 16, de faire clkpasser Ia 1)arre transversale et de
pratiquer i cliacun des bouts un trou clans lcqucl on engage
llextrémitC filetde a vis cyuiie chnine A crocliet (fig. 4) ; cliaque
crocliel étant alors fixe par iin coup cle martcau dans Ia ~ a r t i e
extbrieure de la bille, on pose l'kcrou quc l'on serre avec une
clef jusqu'd ce que l'intervallc entre le plateau et ln section soit
réduit à 1 centiindtre, puis on place la corde rl'étonpe, on
pousse le serrage au point convenable, et l'on acliève l'opération
comme nous venons de Ie dire.
La durée du passage dc la sol~itioiiau travers des piBces de
bois varie suivant la texture ylns ou inoins serrke du tissn
ligneux, les différentes esscnces, les proportions de Ia séve res-
'i4 COhSISRVATION DES EOIS.
tante, la loogueur et le clianiftre des billes ou tiges des
arbrcs.
Le cllêiie n e se laisse g u h e pénktrer que daiis son aul~ier,
portion d'aille~~rs la plris altârable et dont les canaux séveux
sont plus larges que ceux du cwiir ; les arhres lc plus ghérale-
ment employés, en raisoii dc leur valeur moindre et de leur
plus coinplète pénktmtion, soiit surtout le helre, le cliarnie, le
bouleau, le plataiie, l'ornie, Ies pins maritime et s~lvestredes-
tines h former de5 travcrses , des cliarpentes, des cliangements
cle voie, des poteaux de soutien des lignes tblbgrapliiqiies. Le
tremble et les auties peupliers se pénetrent I h n , sauf une por-
tion peu voluinineuse autour de I'axe. Lorsqu'il s'agit tL'en laire
deu pie~ix,on élimine cette ~ o r t i o neii refendailt en quatre Ia tige
préparée, puis enlevant à Ia serpc oii i Ia scie circulaire la por-
tion anguleuse non iiijcctce (IL' cllaqi~eq~larticr.
Relativement ti toiites ler cssences , I'injcction est d'autaiit
plus hcile, plus proinpte e1 pliis complcte que lcs arl)res ont kté
plus recemment abattus. On doit eil t o u ~cas retarder autant que
possible la cléperdi~ioliele la séve aussitBt apres I'al)alage en
ebrancliant et étronconnant la tige. Lorsque ces opérations ont
6th faites en hiver, de janvier h mars, avaut la pousse eles
feuilles, les arbres abattus sont asses pourvoç de s4ve deux inois
après ou jusqu'a la fin de inai : i1 suffit i cette 6pocfiic d'cxciscr
h cliaque bout une rondelle de 10 centimbtres d'4paisscus pour
eiilever les portioas trop clesséclii.es. Qiiant aux arl~resa1)altus
eq etè, dn 15 nvril nu Ir' septemhrc, si o11 ne les iigecte inimk-
cliatemciit i1 n e faut guL:rc altcridre plus ele 8 h i 2 jouss aprhs
I'al~atage.
Les billes et tiges soilt d'ailleurs injeclhes d'nutant plus
promptenient qu'elles ont nioiils de longueur e1 que la solutioii y
p6nètre sous une plus forte pressioli. Les tiges de pin ayanl 7 ii
8 mbtres tle longueur et 20 a 25 centimhtres cle diaruic~reexigent
5 R 7 jouis potir êtrc soffisammcnt iiljectêes.
Le diametre a une grande influente sur lcs efyets de l'injection :
tanctis que les biiies peu voluli~iueusesayanl de 20 i 40 cenli-
mètres de cliamdtre et une longueur de 2 mètres 50 ceniimèlres,
soiit p$iiétr&es en 24 A 36 hcnres, toutes ci~cons~aiices Egalcs,
100 lieures et au delà sonl nécessaiies pour l'injectioii clcs
grosses hilles ayailt 60 centimetres !de diam&trc, et i1 aura fallu
faire passer une quantilé cle solution égale à six ou sept fois le
voliime de ces l~illes,encorc sera-t-oli obligh, pour acliever Ia
CONSERVATION DES BOIS. 75
pénktration claiis les parties ceritrales , cle charger isolérnent
ensuite ces parties A l'aide cle plateaux d'un cliamètre plus petit,
correspondant a Ia sectioii du tissu ligneux le plus serré. Quel-
quefois, en oiitre, on devra retouriier ccs pihces aili1 de faire
entrer. la solu~ionpar le 1,oiit opposk à celui qrri llavait recue
d'aborcl.
En lont cas i1 importe beaucoup que le sulfate de cuivre en
usage pour ce procédé (ainsi que pour un autrc système de pé-
iiétration indiqué plus loin) soit aussi pur et aussi neutre que
possible; i1 faut surtoul éviter qu'il retieil~iedes q~iantitésappré-
ciables de sulfate de fer, car ce dernier sel, d réaction toujoiirs
acide, réagit en se peroxyclant siir les fibres ligneuses et Ies clésa-
gregc. 011reconnatt la puseté suffisante du sulfate rle cuivre à sa
neutralité, à sa propriétb de doniier par I'ammoaiaque uii pré-
cipité qui se redissout intégralement dans uil excès de réactif
en développant une conleur hleue violette intense.
C'est afiii de conserves Ia solutioii de sulfate cle cuivre exempte
cle sulfale de fer, et en mSme ~enipsponr éviter que 1es us-
tensiles soieiit attaqués, que tons doivent être en hois, e n
caoutcliouc ou en cuivre, bronze ou laitoii (a l'exception des
tarières on autils i couper le bois), car les ol>jets en fer
qui seraieilt mis en contact avcc Ia solution cuivrique précipi-
teritient le mital en introduisnnt ilu sulfate de fer dans Ia so-
l ution.
:

MM. NorBs et Cie, qui exploiteut le procédé Boucherie, calcu-


lent de la manière suivante les avantages de ce procédé appliqué
aux cliemins de fer.
Adincttaot, dlaprbs une pratique de vingt aniiécs, que Ia
diirée des bois est triplée, l'économio scra :
.....................
Dciix tr;iverscs, sur triiis, B G fr. 5 0 . .
.....
Ap~wovisionnerncnts,ri-;iiç dc cliiingcmciit, posc, iiit6idts.
13
21
r..
34
A dbdiiiro Ia v;ilciir dc rleux vieillcs tr;ivcrses.. .............. 3
ficonomic iicttc.. ...................................... 8I
Ou piir kilotnbtrc rcpréscntiint 2óOU ti~nvcrses. .............. 77600 fr.
Quant au prix cofitailt de l'injection, en calculant par mbtre
cube G Irilogr. de sulfate de cuivre valailt ai1 pliis Ci Sr., les frais
de main-d'ceuvre, transports, intérets, etc., 10 ri.. le mktre cube
ou le sttSre reviendrait j. 15 fr. ou 1 fr. 60 polir une traverse,
ce qui équivaiidrait à Ia difirence de prix entre le bois cle cli6ne
et lc bois de hêtre.
76 CONSERVATION DES BOIS.
Le sulfate de ciiivre conserve le JIois cn se fixant sur la cellu-
lose, la matihre ligneuse et diverçes sLlbçtances azotées. 11 offre
une propriété toxique suFfisante pour einp&clier les insectes
il'attaquer le tissu ligneux ; d'ailleurs, en dépla$ant la séve, sn
solution expulse une grande partie des su]lstances les pliis altb-
rables qui se précipitent dans ces liquides par le repos ou se
sépnrent sur le filtre (*).
M. Perrin a obtenu l.iajection du bois par une dispositioli
analogue : il adapte au bout cl'iin tronc, coupé i 2 ou 4 mktres
d e longueur, un vase e n fonte, dans leclueL i1 fait le vide en un
instant par Ia combustion Zune ètoupe imprégni:e d'esprit-de -
bois. L'autre extrémité de la pi&e de ]jois mise debout btant
dans toute sa section e n conlact avec un liqiiicIe mnintenu par
un reliord de tissu imperméable, on conjoit que la pressioil
atmospliériquc pousse l e liquide et lui fasse, en une, deux 011
trois opérations, traverser tout le corps clu trouc de l'arl~re.
Mais ce qui caraetérisait le procédé lienard Perrin, c'etait
l'emploi d e solutions colorées semJ~lal>les j cdles dont on fait
usage dans la teinture de divers tissiiç ou étoíí'es. 011 ponvait
préparer aiilsi des nuances veinées, jaunâtres, violacées, rou-
geâtres, brunes, se rapprochant de celles des plus beaux bois
exotiques (**).
MM. Legé et Fleury-Pironiiet ont applic~uéavec succòs
récemn~entle procedi: d'injectioil de Breaiit, rnodifid par l3cllieI,
en le modifiant eux-mêmes par I'emploi du sulfate de cuivrc C L
de cliaiidi&res, cliariots, clialnes e t rails en cuivre au lieu des
usteilsiles e n fer qui auraient, clans ce cas, partiellemeilt décom-
posé le sulfate de cuivre et introduit des quantilhs plus ou moine

(*) 011 ni.ait cri1 ponvuir faciliter l'eniploi de ce proe8db cii ciiililoyiiiit Ia
séire écoalée pour former Ies solutions cle sulfate de cuivrc, irinis M. Pciitjcn~i,
iiigí.nieur, a cléinoritré qiie ceite praticlue étsit vicieuse; lcs sulistniiccs o1.p-
,
iiiílues (socrées , goinmeuses , a~otées grasses , snlines) 1 uc la súvc coiilic3iil,
<lissoiit- o u eu suspension, ofieiit UII alirnent aux v i g h t i o i i s cryl>togiirni-
ques; de sorte qiie li1 solntioii c~iivric[ue,clinrgóe de sdve, clevieii~uiie aaiisc
d'altí.rniiori (lu tissu ligiieiix ai1 lieu de servir h le coiiser~~er. I1 est tloiic irnpor-
tant tl'éliiniiier le pliis l)ossibIe lii sére mbnie ciilrainaiit uii peu de s~i'liiie d e
c~iivrr,et d e liréparer avec de I'eiiu pure ou iiaturelle 1es solutioiis B iiijccicr.
(**) D6jA l'ii~rlusti~ie(lu plaquagr, pour varicr les reriiarqunlilcs cfl'cis clii'cllo
sait ~irodiiire dniis les ameulilemeiits de Iii\e, nvait ndoptC Ics I>»is clc
]VI. R. Perriii (Iidtre, plntniic, bouleau, merisier, fr$iie, etc.), lorsqiie dcs
difficultés ciitrc les iiiveiitcurs, ilolit les b r e ~ c l ssoiil nctiicllemeiit exl~irbs,oiit
arnc.116 in:illicureuseiiiciii In ferineture cle In grniide iisiiic spCci:ilc o i ~1'011
iiijectait ces Iiois.
grandes de sulfate cle fer dont nous avons Ugnalé ci-dessus les
graves inconvéiiients.
La méthode de MM. Legé ct Iileury-Pironnet est d'ailleurs
netternent caractérisée pai plusieurs dispositions noiivelles.
Le cylindre dans lecluel l'ii~jectioi~ s7eflectiie est tout entier
cotrst~-uitEIZ kpaisses feuillcs de cuivre innttciqz~cibl~s par le
liqzlide et C ~ ~ C I ~ C/(! I C~*I'Ei~tel-
S à u12e ~ I ~ C S S ~ Dit~iLlt-ictri'e
IZ de 12 i1
15 c ~ t ~ ~ z o s ~ ~nl ~f iè~rz(2'3.
e s ,enzl~loyer~ i n ~e o l u t i o de
t ~ cuiore au lieu
cles liquides (liydrocarl~ures,siilfate dc fer e1 clilorure de ba-
ryuiil, clilorure de ziiic) qui seuls jusque-li avaient servi A pré-
~ ~ a rlese r bois en vases clos; Ia vapeur qti'on y injecte, au lieu de
servir uniquenxnt h faire le vicle, rloitprolo/~gerdrrln~~t 20 ct G O
ou nzênze 1 20 millutes son cictio~z,crk~zt17éleoer /a tenyérntnre
eles pièces cZe bois, de ledilnter leurs pores et c1élélr.uii3e Ies p/*-
~?zerzts.Ces effets iitiles sont coniplétés en iiitroduisant dans le
cylindre Ia solution de sulfite cle cuivre p~.énlub/enzentéchaz~fde
EL +- 70' eizviro7z. L'en~ploieles solutions chnudes procluit cel
cxcellent rksultat d7évilerla condensation de Ia vapeur conteilue
(laiis le cylindre ct ençagbe dans la masse ligiicuse, et par suite
d e prevenir le resserrement des pores dii bois et de maintenir
la perinénbilité qiie l'on avait obteniie par l'action prolongér; de
la vapcur. L'excès de i n vapezir, n11ri.s ovoir- dtk cip/~/iquierZcz7zs
le cylindi,e 21 I'&clrazlffe~~zent eles pièccs de Õois, s u l ' à kchnrrfer
ce /ir_/ziirleen cir-clrla~~t (lalzs zirz serpentill; l'eau de coiiderisatioil
est dirigée avec le reste de vapeur dans Ia solution cuivriclue ou
dans l'eaii d'alirncntation (lu génL:rateur, Le oide rlalzs le cyli~zcZre
esterectuk h L'aide ~2'1112conde~zsate~a.sr)~n~~& danslequel s'clfectue
Ia liquéfactioii de la vapeur; celle-ci se trouve aiiisi presqiie tota-
leincnt eillevíte 3u cyliildre avec 17airet les gaz no11 condensables
et sans occasiorincr un refroidissenient notablc, sans condenser
Ia vapcur dans Ie bois lui-meine, qui d8s lors conscrve sa tcmpé-
ralure ei. sa perméabilité. Lc viclc se trouvc maintenu par I'aetioil
des pompes i air, qiii cnlòvcnt continuelleincnt Ics caux ele con-
dcnsation e t maintieniient nu degrévoula le vicle rlans Ic cyliiidrc
comrne dans les cmaux séveux c t les interstices clu I~ois,azt p o i z ~ t
d e fai1.e clesce~zcli~e à 10 ou nzinle h 5 centinzètres /(r colo~tne
m n ~ ~ o n ~ e ' det ~ ~nzercure,
~ i ~ i ~ e lorrt en ng:rissantszrr les gaz inté7,ieur.s
cdilatés LI($& par zuze tenq~ératnrede +- 70' e?ivii.o,l; ensn, /a
~wessionsuccédant au vicle est pousséepa~~ lespor/pes(l'injcctio~l
clrr liyuide cr~z~ise/~ti~zre j11s~u~2i 12 011 15 L"Z"LOS~IIL~I.CS, suivant 1~
voluine et la structure cln rissu des 1)ois. Uii rnit norivenii r8siiltr,
76 CONSERVATION DES BOIS.
cl'ailleurs, de toutes ces conditions spéciales au syseilme, c'est
qu'azc liezl cle prntiquer sezrlenzent cleux ou trois ol~érntionserl
24 /ieuraes,072 e?t pezlt effectz1~7'd i x et nzênze c~ozize.
Description de I'~l,pureil.- Les détails dans lesquels noiis
allons eiiwer, en décrivaiit i'appareil construit avec les nou-
veaux perfectionnements pour la cornpapie du cheiniil de
fer de Paris A Lyon et à la Méditerranée, feront aisément com-
prendre les moyens d'obtenir les bons résultats quc i~ousvenons
de signalei.
L'appareil entier comprend :
1' Deux cylindres en cuivre rouge destines à recevoir alter-
nativeinent les bois que l'on veut injecter; cbacun de ces cylin-
dres est termine d'un boiit par une calotte solidemcnt rivée, et
vers l'autre extrémité par une calotte semblable niobile.
2"es iistensiles annexes indispensablcs, tels que soupapes de
si'1ret8, manomCtre indicateur des pressions s~ipérieuresi l'atmo-
sphhre et du vide leelatif, niveau d'eau, tuhes et robiiiets de
communication pour les liquides et les gaz.
3" Six cliariots, dont quatre à introduiw dans Ics deux cyliri-
dres et dont les bitis sont en bois, les armatures et roi~lettesen
bronze, outre les cinq ou six truclrs roulant sur les rails M'M',
fixés sur 1e sol MM (fig. 175j, sur lesquels ces cliariots sont
transportés, chargés des bois amenés du cliantier ou conduits
aux magasiiis aprCs l'injection .
4 9 e u x pompes à double effet, pompes air, ponipes d'ia-
jection, conclenseur à vide, transrnissions de inouvements.
5" Locomobile et son gériérateur d'une force de 12 clievaiix.
Enfin, cuves en bois doublécs de cuivre, serpentiii de chauf-
hge et hhclia d eau condensée.
~ 3 ~ / i ~ z ~011Z rvasas -
e s clos injecter /e bois. Cliacun des cy-
lindres A dans lesquels s'effectue 1a penétration des pidces en
Lois est foriiie de six manclions en cuivre rouge de 24 milliinètres
d18paisseur, rdunis à I'aidc d'un recouvrement sur uue largeur de
12 centiniGtres, par une double clouure de rivets en cuivrc
ayant un diamètre de '24 millim6tres rivés à froid; toute la su-
perficie de cct asçemblage est étainée; la longueur totale, non
compris le bombement dcs deux fonds E, E', est de G mblres,
e t le diainktre intéricur est de lm,GO,
A la p a r ~ i einfdrieure est fixéc une voie de rails en bronze
présentaiit de cliaque côté une bande de G ceiltimètres do large
h I mCtre rl'écartrinent cl'axe en axe, dcstinée à recevoir les
CONSEBVATION DES 13015. 79
chariots i roule~tesc.lia13gés de5 bois que l'on veut soumettre a
l'injection p:ir la soliition clu s~ill'atede cuivre.

A l'uile dcs extrkmités du cyli~iclre,le foncl boml~éE est fixe


k rleineure. A l'autrc cxiréii.iit6, le Soncl E' est mobile autour de
l'axe d'un arbre liorizontal en fer formant avcc I'armatilre de ce
foiid une forte cliarniire; les bords de ce fonii sont ter~ninés
par uile large bridc circulaire e11Iworize portanl iine snillic ou
langneite vcvue de fonlc et qiii s'adaplc dans une rninure Cgale-
ment annulaire pratiqiiée dans Ia bride scmlilable en bronze ter-
niiiiaii~Ic 1,ord tlil cyliriclre et forinant soil cmboucliure.
Lcs oreillons en I~roiize,venus tle f o n ~ e ,sont traversés par
l'arbre en Ser qu'ils supportent, et doi11 o11 pcut opérer le dépla-
cement, 5 l'aide clc vis tle rappcl, s'il se inanifestait qrielque
clérangemciil crilrc lcs brities iqni doivent exactenlent coi'ncicler
l'une a w c l'autre.
Deux leviers h coiitre-poids 17, éq11ilil)rant cette sorte cl'ohtii-
8O CONSER~TATIONDES BOIS.
rateur ou couvercle articulé, facilitent tellement Ia mailceuvre,
cp'un seu1 bomme p c ~ aisérnent
t ouvrir et fermer le cylindre.
Aíin d'ob enir une fermeture é~ariclie, on introduit. dans la
rainure ou gorge circulaire de la bride dii cylindre une torsade
en bourre de cl~anvreque l'on comprime par la languette circu-
laire en serrant le couvercle, et que l'on dou ble par une deuxièine
torsade semblable, égale nen, comprim8e ensuite.
L e serrage cles deiix brides, tlu cylindre et du couvercle s'ef-
fectue au moyen d'une rangee de houlons articiilés adaptes tout
autour de Ia bricle du cylindie, se yahaitant dans cles créneaux
ou écl~ancrures,en sorce qu'on puisse, dès qu'ils sont ainsi
rabattus, serrer les boulons dans leurs ecrous aciéres par cémen-
tation. Les figures ci-dessous, 176, 177, 178, portaflt Les,il!êmes
lettres, ii~tlir~uent,1" par une por.tioil du cylindre en coupe,
2 " p a r le détail d'uii boulon ar~icole,3 O p3r une vue de face,
les mêmes dispositions sur une plus grande echells.
Fig. 176. I'ig. 178.

Usterzsiles, robinets et tubes rrlznexés anx cyli~zd?,es.- Outre


les ustensiles indicateurs d LI nivenu du liquide, cle Ia pression,
d u vide, et Ia soupape de siireté, cbacun des cylindres esc muni
de robinets isolés, correspondant aux diarn2t,res intérieurs des
diffkrents tubes en bronze q ~ i is'y troiivent ad:ipt(:s, çnvoir :
COKSERVATION DES BOIS. 8.1
Robinet x de 60 millimètres, pour le cléaa ement de I'air.
?g
IcI. - - H servant a ~ntroduirelavapeur.
Id. - - I' destine aii refoulcment de la
solution.
Id. .- - pour donner issue à Ia vapeur.
ld. - - correspondant & l'aspiratiun L
de la rompe dails Ia cuve.
Id. 100 - I qni étnblit Ia con~munication
nvec le condenseur de Ia pornpe
à air.
Td. 150 - I< poui introcluire Ia solution
lorsyue le uide est fait, au pour évacuer le liquide après que l'in-
jection est accomplie.
Le serpcntin en cuivre rouge H' correspondant au robinet
d'évaci~ation de Ia vapeur, contourné en hélice autour des parois
du rbservoir, Lransmet Ia clialeur ele l'ean ele condensation qui
cloit élever i 70 degres la température de la solution clu sulfata
de cuivre. L'excès rle la vapcur est dirige ave<:l'eau condensee
vers iine 118che destinke d l'alinieatation du générateiir, ou I~ietl
passe de l'extrémite inférieure du serpeiltin par un tube vcr~ical
recourhe I-I" 'qui ramhne dans le bain du snlfate de cuivre l'eau
et Ia vapeur, contribuant ainsi h elevcr la température dc ce bain.
-
Chm-io2ic. Chaque cy1indi.e peut recevoir successivemeiit ct
contenir h Ia fois deux chariots chargés de travcrses (ou d'autres
p i h s en bois i préparer), pendant que deux antres chariots
sont en voie de chargement au chantier. Ainsi rlonc, liuit cl~a-
riots se lrouvent sirnultanémeat en fonction pour les deux cyliil-
clres; on comprend Ia nécessité de deiix autres cbariots prCts a
servir c11 cns de réparatioils; ce sont donc en totalité dix cliariots
c~uidoivent Gtre dispo~iibles,afin d'assurer le service des deux
cylindres sans avoir à crainclre 3'interriiptioi~.
Chacun de ces chariots est forme de deux longrines en bois
cle cli&ize,d'orme ou d'acacia, réunies i l'aide ele deux entre-
toises en 1)ronze se prolorigeant des deux côtés en arc de cercle
jusqu'au niveau de Ia moitié cle la hauieur de Ia ligne cliamétrale
Jii cyliildre. Deux portions dc cercle, égalemcnt en bronze, sont
adaptées à charnière aux deux bouts arqués dc chaque entrctoise,
de fapon i compléler un cercle concciitriqirc ai1 cyliildre et qui
puisse se fermer par une clavette; les traverses, siiccessiven~ent
empilees, se trouvent ainsi maintenues sur cliacun des cl~ariots
par les deux cercles en bronze.
< : I ~ I H I BINDUSTR. 11-6
82 COI'TSERVATION DES BOIS.
Le chariot roule sur quatre galets eri bronze à une joue dk-
bordant le rail à l'intérieur. Ces galets sont inontks cliacnii sur
un arbre horizontal tournant dans des boites encastrbes dnns les
mortaises spéciales des longriries. Toutes les ~ i è c e métalliques
s
(galets, arbres, boulons, boites) sont en bronze. .
Ponzpes. - Toute Ia macliinerie des pompes liorizontales
repose sur un bâti trks-solide; les pistoes ont une course de
O", 105 donnant 50 coups doubles par minute.
Unc courroie principale, enroulée sur le taml~ourde la ]OCO-
mobile, meut alternativement trois poulies fixées cliacuae à un
arbre indépendant ayant pour objet de mettre les pompes e11
mouvement ou d'interrompre complétenient leur marche sniis
arrêter lc inoteur.
La poulie centrale est montke sur un arbrc eil fer tournant
dans deux autres arbres creux en fonte munis de bagues en
bronze. Chacun cle ces arbres creux porte liii-mhnc une poiilie,
un volant régulateur et un pignon dente' c o m i ~ i a n d n ~une i~
roue garnie d'alluchons et &&e sur iin arbre inférieiir i inani-
velle.
Une bielle à fourche s'articule B la tige Zune dcs pompes ai1
moyen d'uil T forrnant galet et g.uidé da& des glissihrcs.
Loconzobile. -Le inoteur se compose d'uile locomobile de Ia
force de 12 cl~evaux-vapeur, sans roues ni essieiix, portéc: pai
u n chhssis de wagon ordinaire.
Les cylindres d injecter lc bois et touí le niécanisrrie cles
pompes sont installhs chaciin sur nn cli8ssis roulanl, afin qu'oii
puisse les transporler facilemeilt aux divers points OU lc besoin
l'exige sur toiite la ligne du chemin de fer.
-
,9fode ~d'opk~-el*. Les opérations sont ainsi dirighcs :
Deux cliariots cliargés de traverses ou d'au~respi&cescle bois,
I ~ u t e sou taillécs, sont successivement amenés sur des triicics
garnis de deux rails traiisversalement fixes, vis-à-vis dc l'sm-
Iioucliure d e l'un des cylindres; on pose entre le triiclc et le
cylindre, pour combler I'intervalle, deux bouts clc rails mobiles
qui élablissent Ia continuité entrc lcs rails du truck et ocux (lu
cyliiidre, et perinettent d'introduire, en les faisant rouler, 10s
rleux cliariots daiis ce vase. O11 abaisse alors l'obturn~eiir,oscil-
l a i i ~sans dilliculté autour de l'axe supérieur et é~~uilibrc',
par lcs
deux coiitre-poids à leviers, les lioulons ar~iculéssont rabat~us
cL fortcincnt scrrés. C'est à ce moment que l'opbralion proprc-
rneilt dite comrnencc : la cl~audièrede Ia locorriol~ilc,cliaiilT(h
CONSERVATlON DES BOIS. 83
d'avance, est mise en con~inuilicationpar le tube H avec f'inté-
rieur du cylindre charg.6 de bois ; ceiui-ci se trouve aussitôt tra-
versé par un courailt de vapeur chassant l'air par le robinet spé-
cial et passant en excès par le robiiiet inièrieur cpii la dirige dans
les circorivolution~du serpentin, où elle se condense en Cchauf-
fant la solution du s~ilfatede cuivre; l'excès se dirige, soit vers
la biclie d'eau d'alimentation, soit dans la solution, par le bout
recourbé clu tul~e.
011laisse circiiler aiasi le courant de vapcur pendant I 5 mi-
nutes, queiqiiehis o11 le prolouge 30 et mkme 60 minutes, sui-
vant le voluine et l'essence clcs piòces de bois renfermées clans le
cyliiidre, le 11ut qu'on se proposc k~aiitd'élever la tempéi%ature
de toute la masse ligiieuse an point convenable (de 65 i 70 de-
gr8s) pour cliasscr les gaz engagés dans les tissus e t rendre plus
perméables tous les coiiduits.
Lorsque ces eflets se sont produits, o11 ferme leu robinels e1
1'011 ouvre la con~municatioiientre le cylindre et le condenseur,
dans leque1 arrive aussilbt une injection d'eau froide que 1'011
kvacue, ainsi quc les gaz, A l'aide des powpes à air placécs sur la
locomobile ; oii conlinue à faire le vide jusqu'i rEcluire la liau-
tcur de la coloniie cle mcrcurc h G ceutimbtres, duralit 15 ;L
I 8 iniliiilcs (ct mêine 25 minutes pour lcs csseilces diacile-
inent perméables , tellcs quc le cli8ne venu en terrain sec).
A ce moinenl, on ouvre le gros robiiiet I<, qui e t a b l i ~la com-
m~inicntioneiltrc le cylinclre el le réservoir contenant la salution,
à 0'02 rlc sulfate dc cuivre, chaulf%cA 70 degrés par Ia vapeur
percliic. Cette s o l ~ ~ t i o npar
, Ia prcssion extérieure rle l'utmo-
splihre, sc prkipite dans Ic cglindi~cqii'elle remplit aiix iieuf
clixiiimes eizviron. On coml~l&tele remplissage ti l'aide cle Ia
poinpe foiilnnlc, qni in~rorluitune nouvelle cliiaiititi: de soliition
ciiivric~iiecliaurle l~uisbcdans le mkme réservoir. Le reroiilcineilt
(lc ce licIuidc a poui. l ~ u d'clevcr
t Ia pression dans lc cylinclrc
jusqn'h L2 a~mospliòrcset de I'Ymainlenir ~ e n t l a n t20 ininutes
h unc dcini-lieiire.
Ou coiriprcnil que le pc tit vol~iinecles gaz q u i restenl cncore
enpgés daiis lcs tissiis ligneux se trouve réduit, par l'efleret de
c e m pression, iles onze douuiL:mcs environ; le liquide, en prc-
nanl l a place qii'ils occupaient, s'introduil cl'autan~plus avntii
ct sc met n:iturellcment cn contact avcc les surfaces des cavilés
devrnues lilwcs.
En cllèl, lorsqu'oii coupc eii deux par uil trait cle scie iinc tra-
8k CORTSERVATION DES BOIS.
verse qui vient d'être injectée, on peut observer le bouillonile-
ment des gaz q~iise dilatent et sortent d2s qn'ils se trouvent
ainsi délivrés d e la pression considérable qui les avait refoul6s.
Lorsque la pression de 12 atmosphères a été, comme noiis
venons de dire, rnaintenue pendant 20 à 30 minutes dans le cy-
lindre, on ouvre le gros robinet de vidange, qui laisse retour-
ner clans le réservoir à sulfate la solution non absorbée.
11 n e reste :tutrc cllose à faire alors que Zouvrir le eyliiidre,
retirer les cliariots, les replacer siir le truclc qui les transporte
vers l e niagasin aux bois préparés, tandis qu'un autre truck
amène deux autres cllariots cliarg.6~de pièces i injecter et que
l'on introduit à leur tour pour recommencer une up6ratioil
seinblable. Cliacun des cylindres renferinaiit deux cl~triotscliar-
gés ensomble de 64 traverscs, et leç opéi.ations pouvant être r&-
pétécs 8 fois en 1 2 heures, i1 esl facile de préparer enune jourrike
1024 traverses dans les rletix cylinclres, ou lenr éqnivalent en
pièces rle toutc nutre forme occupant le mêmevolume; si les
commnndcs Ctaient urgenles, on pourrait doubler cettc quantité
et prèparcr 2048 traverses e11 travaillaiit 24 heures.
Qua~ttitdsde sztlfclte de cziiore injectée~.--Levolumc de Ia so-
lulion qui pénktre ai1 milieii des tissus ligneux varie suivant la
texture plus ou moiiis serree dcs bois venus sur des terrains plus
ou moins secs et cles essences forestihres plus ou inoiils tendi'cs
ou dures. E n tout cas, si l'on propor~ionilenu uolurne de ln
solution i11jecti.c Ia dose du sulfate cuivriqne contenu dans cette
solutioo rlepnis 0 , 0 1 5 au moins jusqu'h 0 , 0 2 0 , en tcnant coinpie
de la quaiilité d'eau fournie par la condensation particlle dc
la vapeur , i1 est facile de coinpléter clans les tissus ligneux
la cluantité de Iík,tí i G kilogr. par mètre cube, reconniie siif-
íisanle dans la pratique poiir assurer une longiie conscrva-
tio11 (*).
Qzinntité de solutio~zirzjcctke &ns les difi!1*~1zte~ CSSC12CCS (/r
bois. - T,es essais d c M. cle I-Iennezel, iiigénieur dcs miiics, ei
d e N.VCtillnrd, cliimiste maniifacturier, oiit inoiitré qii'unc so-

(*) q ~los.rapportsilc M. Cli. Riclioux, iiigbnietii, cles cliriniiis dc fc>istlo


~iiitlitle 1:) Pr:iiioe et clu iioril dc 1'Esp:igne; tlc M. rle I-Icriric~eel,iiigéliieur eii
clirf dcs iniiies ; tle nZ. T'ésigiiid, iiigi~iiiturtle Ia rnni.iiie au 1 1 o i ~tlc~ C;licr-
I>oiiig; (ir fil. Soclirt, clirccteor cles coiisiruciioi~siinvalcs h Clierliouig ; i l ( s
M. Ricoiii., iiigí'iiieiir cles ~ioiiiçet cliaussécs, sur Ics exl~ériclicrstl'u~ic corii-
missjoii clc, In SticiCié clti iiiatéi~iol ;igricole de la Sarllic, c t lcs iioliccu dr
M. JCiiiile 13nvi111It,~ I I ~ I ; I I ~ P Lcivil.
II
CONSERVATION DES BOIS, 85
lution primitivement faite dans les proportioiis de 2 ceiztièmes
de sulfate de ciiivre n'en renfermait plus, lorsqu'cllc cut rempli
le cglindre, que 1,728 ou 17"',28 par licre, ce q u i d'ailleurs,
comme on peiit le voir par le tableau suivant, avait largement
s u a pour atteindre les proportious de sulfate utiles i une boniie
conservation.

NATUIIE BT I?,'P~\T DDIIS IIOIS.

- 4

-
11?1~n~. l'risii~cs, P ~ & C C S i'q~iar~ies, trn-
vcrscs i'qii;irrics, tniverses derni-rondes,
rn;idriers (*) ; rniiyennos , . , . . . . . .. .;. . 74.7IL. 430k. 8 1 ~ ~ ~ ~ 0
-
I'IN ~ I A I I I T ~ ~ I I I .T ~ ~ ~ I V Cdemi-l3ondes,
~.SCII
ii~iissiiiil, 0 ~ n i ~dc i s coiilie (no9BDi 62). 580 40 1 O , 2
-
Cir,\~nle. midricr i!c~uii~ii, cmur (1ii Iiois,
8 à 40 iiiis dc ciiiilie, G ans de sciiige.. .. 737 G10 42 ,2
- T ~ I ~ V P P S(Icrrii-~nridi~is,
CS, 110is
.. .
~'EUPLIBR.
silin, 6 mois dc coiijic (no' 64 1 5 8 ) . 680 GDO . i% ,4

* ur Ics 7 11iSccs inises cii cxl>fricncc, les (lii:inlités de lirliiide ;il>snrtiCcs oiit
&i! !ISt;ir~t lilili iiiries que Ic tciii11~iciiiiil ile~iiiis i'nlirtiige iiiit pIu1 (:i~nsid&-
I-iilllo; clles iirit viirié (11: 3 8 0 b 508 kili~g~'.
1"". mbtrc culic polir dcs liièccs ;iyiiiit
ilc 4 rni~ish 5 iins tle ciiupe.

O11 peut remarquer dnns ces résultats l'inlliience qri'exerceile


1%texture, ln densitk apparciite et l'esseizce eles bois sur leur
poiivoir t1'absorptioi.i daris dcs coizditions se*ililables.
D:~nsle coiirs cle ses expérienccs, M. de IIeilnezel n pu recon-
n a i ~ r equ'ati mornen~clu passagc de la vapciir et clu vidc eiiectué,
les pi6ces dc bois s'étaiei~tgoi~flées: sur l'unc cl'ellcs la srirface
de 1;i seclion trarisversnlc avait augine~itéde 17,640 millimbtres
h 18,400 n~iilimM~res ou : : 100 : 104, sans que la longuenr se fiit
accriic scnsil)Icruieii~;lc poicls s'était élevè, pour G pièces pesant
ciiscrnl~lc24 7 l<ilogr., 255 lrilogr., ce qui correspond à 0,02
d u poicls primi~ii;l'ab~o~ptioiz d'un peu de vapeur colideilsée
su@t i l'exlilicatiori dc cc f a i ~ .
EII essayaiit siir Ia surf'ace des coiipcs traiisversales l'action
cl'iin rí:actifi*) qiii d6cAlc Ia préseizce dcs sels de cuivre et doiinc
cics indica~ions npproximatives sur Ics rfiiiiiitités de sulfate d e

(*) L;i sololioii arIiieiisr cri iisnge p o u r les essnis dcs iraverses coiitient pnr
litre 90 g i ~ a i i ~ m ctle i ~ , doiiiie ati contnct LI
~ s opiioliirrtii.e tlc l > o t n s 6 ~ i ~ et
bois irii~>ri.~iiú cle ln soltiliuii c l i i stilfnte clc cuivre un précipité b r ~ i i irouge
plus o11 iiioiiis intciisc, suivant lcs cjuniitilús d e ce suIfate absorbircs.
86 COESERVATION DES 1301s.
cuivre injecté, M. deHennezel a reconnu que les portions des bois
(soumises à Ia préparation dans I'appareil) reprèsentant I'aubier
et celles qui ont i.prouvé uii peu d'dchariflknzerzt se trouvent iil-
jectées en plus fortes proportions que les parties constitunnt le
cceur ou les nceiids, surtout parmi les pios çaines; mais que
toutes, notamment ali bout de c~yelquesjours, contiennent des
doses suifisantes de l'agent préservateur, et qu'eiifin les parties
les pIus altérables sont prècisément celles qui fixent le plus de
sulfate et sont le mieux dèfenclues; qu'i cet égard, ainsi qii'au
point de vue de Ia prk~arationfacile, rapide, règulière, écono-
mique des bois les plus répandus dans le commerce spécial, tirés
tle Fraiice et de I'étranger, le procédé Legé et Fleleury-Pirontiet
est celui qui semble offrir le plus de garanties.
Dans un grand travail cornprenant des essais variés sur les ef-
fets de ctiacun des mopens successivement niis en actioii dans ce
systèrne, &I.Vksignié, ingbnieur de Ia marine, a montré com-
ment les trois opérations sur lesquelles repose l'inven~ioii, utiles
dans tous les cas pour facilites la pénétration, sont esseiltielles
Iorsque quelques circonstances particulières augmenteiit la ré-
sistance des bois il'injection; ses conclusions relatives à l'ap-
plication aux bois de la marine ont requ l'approbation corriplitc
de & I. directeiir des constriictions navales.
Sochet,
Comparant ce prockdé avec les nutres procèdès de prepara-
tion des bois au point de vue de leiir coriservation èconomique,
Prí. Vésigniè est coi~duità penser q~i'iloffrc plosieurs avantages
considérables.
Prix cozitn~~tdu nzètre czibe des bois injecte's. - M. Vèsignié,
voulant ktablir ses calculs sur l'emploi d'appareils de dirnensions
convenables, les applique i nn cylindre de i 2 mhtreç (1ongueur
génkralement suffisante pour les poteaux télégrapliiques) et de
1rn ,GO tle diambtre ; avec les ustensiles accessoires, llensemble
couterait 60 000 fr., savoir :
Cyliudre en cuivre, cumpris rnils int6'ieui.s et rol>inets..
108 fr.
.................................. 304 774
liiiit eliariots..
.......... 4 068
Pt~nipes6 8ir et B ref~iulernentdu liquide..
...............
Reservoirs, scrpentins ct tuI)iilures..
......... 4
Mncliuie i ralieur locumulile do .I2 clierii~ix.
....................... 1 54 000
Voies de cliantier, 1iang;irs.. 000
Total.. ... R0 000 Sr.

Supposant que les espaces iitilisès représcnteilt les 0,50 de la


capacité du cylinclre, Ia cliarge de bois sera de 12 mètres cubes;
cliacune des opkrations devant durer 2 lieures, 12 liomnles se-
CONSERVATION DES BOIS. 87
ront nécessaires pour le moiivement cles bois et la manmuvre
des wagons. E n une journée de 10 beures, la dépense corres-
pondante íi 5 opérations fournissant 60 mètres cubes de bois
injectés sera :
I'oiir 42 oiiuricrs i 3 frn~lcs..
-- ..........................
..................................
4 c1i:iuifeur..
30 fr.
6
............................
4 clief de cliiintier.. 0
...................
Cliiiuffdge ct entrctien de li1 macliiiie,. 25
Stilf:itc dc cuivrc, 300 bil. ((1 kil. par mètrt: ctibe), i4 ri.. 2 0 c. 432
.....
Amortissement du cnpitul de 80 000 francs eu I O ttns. 23
Tot;il.. ... 627 h.
oii p i r rn&trcc u l , c E =8 fr. 7 1 c., soit, en nornbres roiids, O 11-tiiics.
Ll o

MM. Legé et Fleiiry-Pironne~,en portant leprix d e l'appareil


et des accessoires & 61 000 fr,, aclmettaiit l'ernploi de 385 lri-
logrammes de sulfate h O fr, 90 c., i raison de Sk,5 par mitre
cube, supposant enfin qu'on injecte par joiir 70 mètres cubes ou
700 traverses, dvaluent pour tous fmis d'injection le prix dc
revient íi 6 fr. 20 c. par rnktre cube, ce qui co~respondd 6 opé-
rations par jour donilailt cl~acunc11 mètrcs c~ilies66 pour uri
cyliiidre d'uile capacite de 24 niètres ciibes.
La dépeiise de 7 fr. pour l'injection d'uii iiiètre cube de
bois est à peine Bquivalcate h la dixiènie partie de Ia valeur dii
bois normal dont Ia durke cepeiidailt peut êtrc triplée sous l'iii-
fluence cle l'agent antiseptique introduit, par ce procédé, daiis
le tissu liçneux.
-
Applicutio7z,s d8s bois pr,éparé~. M. de I-Iennezel reconl-
mande leur eniploi, non-sculeineil~ pour les traverscs et lcs
chançeinents de voie des cliemins de fcr, nzais eiicore poui.
les cl-iarpentes cle toutc esphce, lcu boisagcs des mines, cer-
tailis bois de rnenuiserie, les pieux, poteanx t&l6grapliic~ues,
bclialas, triiiglcs des treillnges.
Dails le rapport de M. Vbsignid, Ics applicatioiis aux conslruc-
tioris navalcs soilt plus l)ar~iculii:remeiit rnises eli relief. . Le
hêtre, l'orme et le pin Iiii ont paru oirrir les plus grands avaii-
tages h cct égard : [e hêtre, dont I'injection en genéral est com-
plkte; l'orme, qiii, saur quelclues veines, CSL p61i8trê convenal~le-
ment, et le pin, qiii pouryait ê ~ r eemployi: avec son aubier dans
les baux eli sap, et si ce ii'est dans les mâts d'unc seule piece,
au moins daiis les mits d'assemblage.
M. le dirccteur des coastructions navales Socliet ajoutait d
ces considératioils, qiie pour les quilles et les eponlilles on em-
88 CONSERVA'ITON DES BOIS.
ploierait d e grosses pièces cle hêtre injectées avec soin, qe:
même ]e peuplier acquerrait une immense iitilité, si on pouvait,
en l'irnprégnant, lui conserver son extrbme lègèreté spécifique(*).
Cette essence serait plus particulièremeiit réservèc pour Ia con-
feotion des racleaux, cles coffres de rade, des petites canonnières
OU afftlts flottants, des bateaux de sauvetage, etc.
Parmi les cultures spéciales, c'est surtout pour la viticulture
que la conservation des bois oEae une importante éconoinie, fa-
cile à ktahlir. Nous essayerons d'en donner une idée en pye-
nant p o u r base de nos calculs Ia conson~mationdes èclialas
dans l e dé~artementde la Gironde. Les vignoblcs y oceiipent
u n e srirface de 103 513 hectares répartis dans 6 arrondisse-
ments (**).
Les écliaIas(*") genéralement usités pour les vignes diiBorde-
lais sont forniés de tiges des jeuries pins maritimes extraits par
les kclaircies des semis ricents. Leiir longueur est d e 2"',30 ii
2"',75, e t leur diamhtre cl'environ 3C,5.
Les ceps étant espacés de l m , 5 0 dans les sols fertiles et à
2 mètres clnns les terraiils secs, on évalue à 3600 le noinhre
moyen des ceps: par consèquent, eii iiomhres ronds, les 100 000
liectares de la Gironde porteraieiit habitnellement 350 000 000
d'éclialas.
Pendant le cours d e chaque année, le bout enterré se troiivc
détérioré (au nivenii de Ia superficie du sol particnli6rement). 011
retranche cette portioil. La longueur priu~ilivepermet de: iépé-
ter trois fois encore ce retrancliemeilt. AprBs yuatre années, ce
qui reste des brins est trop court pour servir à un cincluième
éclialassement.
1000 éclialas de 2m,75,ayant 3 ii 4 cent. de cliamètre, repré-
sentent un volume de 3*sC. En adrriettant une diirée de 4 ans,
011 voit que la consomrilation annuelle serait de - 350*010*00".
87 500 000 éclialas, équivalant A un volume de 260 000 mCti,es

(+) La clensité iie sernit cffectiveineiit nccrue que cl'environ 6 Icil. par m8tre
,
cube représentnnt après la dessiccatiori, le coml>osé cuivrique resté dnns le
bois.
(*") Bordeaux, Uazas, Blaye, Lesparre, ~ i h o u r n eet la Réole, produisaiit
année rnoyeiine 25 000 000 d'hectolitres de vins de différentes qiialités.
c**) 011remplace daris le 3Iécloc les éclialas par de longues perclies ou l a ~ t e s
fixées avec de i'osier h des pieux iiommés currassons : ces sortcs d'espnliers
sont étaldis h une Iiaiiteur de 40 ceiitim$tres; ils exigent seiisi1,lerneilt tine
quailtité d e bois égale B celle qiie iiécessiterait l'dchalassemeiit usiiel.
CONSERVATION DES BOIS. 89
cubes de bois; v ~ i c comineat
i o11 peut se rendre comptc de 1'6-
conoinie réalisable :

L'cx~érienceayant prouvé que les Cchalas sullisainment péiiè-


trés de snlfatc de cuivre oilt une dnrbe de plus cle 10 ans saiis
(III'OKI m i l obligb de rctranclierle boiit eiifoncé daas Icsol, on peut
récluire leur longoeiir ?L 1"1,36, ct alors les 3 inètres cubes, iie
cofitent plus que Ia inoiti6cle la Jépcnse totale, béoéfice coliipris,
oii 45 fr. au lieu de 90 fr., ce p i x 1113 dépasse pas le cours orcli-
naire des éclialas écorcés, rendlis clrcz les viticultcurs; or coinine
oii ~ o u r r a compter
i~ sur iiiic durée double, l'ècoiion~ieréelle
serail dc moiti6 aii moins.
Daiis Pl~isieiirslocalités, les prorlui~sdes kclairries siir les jeu-
iies plan~ationsrle piiis pourraieiit, comme h 13ordenux, foiirnir
1es bclialns dc vigrie, les poteaux ct les t~iteursdes pepiiiières et
jarclins; nilleurs o11 u~iliseraitriux mêincs iisagcs les lreml~leset
clivers autres -peuplicrs, les saules, auncs, l~ouleaux,etc.
Si ea y coinprenaiit ces arplications l'eiiscmùle des vigriobles
Se France, couvranl cnviron 2 000 000 d'hcctares , représcritriit
iinc conson~iiiationd'éclialas coinparable à cel1edr:Borcleaux pro-
portionilcllcnieat 21 la siiperficie, la consomiilatioil rcpreseiiterait
7 500 000 ini:tres cubes de bois B impri~gner,cloi~to n aurait h
ibenoiiveicr0 , l ou 750 000 riiiltres cubes par a n , toul e n écono-
inisaii~Ia valcur clc 375 000 i1iè~i.c~ ciil~esoii clc 125 000 000
cl'tlclialns, coiitant, eii tiçcs i:corcécs de jeciiics piiis, environ
5 625 008 fr.
E n définitive, lcs prociclés Cliatirpy, Bréant , 13ethel , Payii,
,
Lcgé eL Fleury-Piroiiiict, Bo~iclicric L'crrin ec Moli semblei~t
pouvoir riuiiir des coiidi~ionssufisanles de l~éné~ration et $ 6 ~ 0 -
nomie your êlrc praticalil,les eii grnncl.
de Za c»r~se~.uution
P~.lnc$nrlít. clg.e~~ls du Aois.- Le tn~zin@sL
u n des ngenls eficaces de conservatioil : i1 agit sur ICS suh-
stanccs azotécs coiilenues clans les bois, cl'uue manikre ana-
logiie I l'action qu'il cxcrcc siir la matiire animale dans le tan-
nege tles peaiix. 011 lui altribiie la longue dlirée du chêtie
90 CORISERVATION DES BOIS.
immelgé dans l'eau, ainsi que celle des filets que les p6cheiirs
ont soin de plonger de temps A autre dans une solution cle tanin.
Lc grand usage que l'on fait du goudrwc depuis si loilgtemps
daiis la niariile déinontre les propriétés préserva~ricesde cet
agent. Les goudrons cles fabriques où l'on carhonise les Liois en
vases distillatoires contiennent de la créosote qiie l'on peut dis-
soudre par l'eau aiguisée de quelques ceiitièines d'acide pyro-
ligiienx; on oùtient ainsi une solution antiseptique cloilt le prix
de revient est très-niodique.
Les Ituiles, les suifs et les risines conservent les matières orga-
niques et le bois, en particulier, eil les garantissant de l'liiimi-
dite ainsi que 3u coiitacl de l'air.
Le se2 rrzwin, enlploye si généralement pour conserver lcs
vinncles, les poissoas, les peaux, etc., est aussi i111 très-boi1
agent de conservation dcs bois, Les Américains l'emploient poiir
coriscrver Ics liordnges de leurs navires.
Les bois iinprkgiiés de se1 se coiiserveiit daiis les eiidroits
iln peli liumidcs; mais uii exchs d'eaii pourrail dissoudre le se1
ei le iaire sortir du tissu ligiieux. Dans les lieux alteriiativcmeiit
liumiclcs et trks-secs, le se1 inariii poiirrait venir i l'exthiciir
eii eíIiorescences eil éciwtant lcs fibres ligneuses,
Les szdfates 620 fir sol11 des agents cle coiiservation; niais,
inlrocluits seuls dans Ics bois, ils les dbsagrégcnt eli agissant par
leur acide rendi1 libre, A incsure que l'oxyclation s'avance (ou
qn'il cst inis h iiu par la combiiiaisoii des osydcs nvec Ics sub-
stances organiq~ies),sur la ccllulose. Les snlfates de cnivre C L
de zinc, obtenus neutres, ii'ont pas les mcmes iiiconvériieilt.~
que les sulfatcs de fel-, toujoiirs aoides. Br6anl est parvenuA pré-
venir cettc allération en friisant. pénétrer clc l'liuile de liii daiis
les bois irijectés de sels~n&talliclues.Lel~y?,nlipcilcde /;?I- a 616
employé par M. Bouclierie. C'esi 1111 dcs plus puissai~tsanti-
sertiques : i\ contient eii cflet, outre le se1 lerrugineux, de la
cr6osote et divcrs autres produits clu goudron.
M. Wattceu emploie avec succès l'ii~~jectioiipar le procédd
Payn de dkux ngcntç aiitiseptiqries : d'abord iiiic solnlion de B
de sulfure de Ijaryuin (voy. ~ l u loin,
s Snmc 120s ndlnases) dans
100 d'cnu; ce liquiilc Etniit rctiré clu cylindre, on lc rempl;ice
1)" UU"C solii~ioriconlennnt B de sulftite de fer poiir 100 d'eaii,
et pendant 6 heures cl~aquefois, sous la pressioil dc 10 at-
inosplières. Uiie rloiible dècomposition a lieii ilaiis les pores et
vaisseaiix du tissii ligneux ; i1 cii rbsulle dcux coinposés inso-
CONSERVATION DES BOIS. 9l
lul~les,du sulfure d e fer et clu sulfate de baryte, et i1 reste un
exc&s de sulfure de 1)aryum clui s'oppose loi~gtempsaux atta-
ques des insectes, a l'aclioii des ferments et au dévcloppemelit
des moisissures.
L'cicétate ~leplo~tzb tribasiqne, dont l'oxyde forme, avec un
grand nombre de matidrcs organiques, des compoç& ilisolubles
et in~~~utrescibles, est un ageiit qui pénètre aisément et conserve
le bois.
Lc bichlo~~ure de Inercure, employb avec succ6s pour la coii-
scrvalion des pièces anntomiqiles et rles herbiers, s'appliqiie
aussi i l a coiiscrvation des bois. 011a essayé l'rtcicle arsLniezis
cri Auglelerre, mais o11 a reconiiu qu'il clevient clariçereux pour
lcs ouvricrs cliargés de iilettrc en ceiivre les bois qui sont
imprdgnés.
Le chlorzi~ecle z i ~ z c~zeritl-e,clissous clans 1 O0 iois soil poids
d'eaii ii~jectéclnns le I~oispar le procédé de Payn, est employé
en Angleterre, ou I'Aniirarité liii donne la i~référencesur les au-
Ires ngciits de conservation.
Le clilol*urerle cnlcizi~lzagit coiiinie le se1 marin; i1 oflre quel-
ques availtagcs dnns cerlaines applications, par exernple pour leç
cercles eii bois employés dans lcs lie~ixsecs; cnr sa facul~éhy-
groscopique , en préservant d'altération les bois, conserve eil
outre leur souplcsse.
Uri ndlange de ccire et de suib en injection, est applicable aux
l ~ o i sdans cei~tainesincl~islries: i1 empbclie les planclies gravées
de se gaiicliir, de se gercer, etc. Soil prix est eleve, mais l'aug-
iiientatioii de Ia dépeilse est peu importante dans ce cns, si on Ia
cornlmre avec la valeur des ohjets conscrvés. I1 f a u ~employcr,
pour pknCtrer lcs bois, uii exc;ss cle Ia sul~stnnceliqriirle OLI Son-
cliic; i1 pcut P I ~rcsler engagé dans le tissii liçilenx depnis 15
jusqu'à G O pour 100 du vol~iinecles piPces iinprégnées , snivant
que le tissu est plus ou nioins serré et que Ia pCndtration est plus
ou moiiis availcée ou coinpllite.
MM. Kciiard-13erriii les premiers oiit introduit dails les bois
touics lcs teinturcs c1 1'alun:ige appliqiiés clepuis 1ongtemps aux
6ioifcs: 1c rocou, la garaace, 1'01-seille, le bois de campêclie, de
brésil doililen~les nuances diverses de i70uge e t de violet; Ie
tourilesol, l'indigo ou le cnmpSclie l~lusl'azotete de cuivre foiir-
nisseill dcs coloratioiis 13leiics; le vert est ohtenu nu nloyen de
l'ncétate de cuivre; l'aclion successive de Ia noix de gnlle et du
sl~lfatede fer produit le noir ; ci~fin,polir coinpléter Tassorti .*
9E CONSERVATION DES BOIS.
ment de ces bois veinés, propres í i l'ébénisterie, ces n~essieurs
ont imaginé de décolorer rles bois, en faisant infiltrer, par
exemple, dans l e tissu du cliarme, d'abord une dissoliilion d e
sonde à $ cle degré, puis de l'enu, puis une solution de chloriire
de cliaux (hgpocliloiite), ensuite cle l'eaii acidulée par I'acide
chlorliydrique, enfin de l'eau plire. Le bois, blailclii de cette
faqoii, sert aux imitations de I'ivoire clans des iocriistations d'ébé-
nisterie.
Ces ingénieux procédés ont mérité h leurs auteurs une mé-
daiile d'argeiit dans l e grand concours d e l'lndustrie nationalc
(e11 1549).
Le meilleur agent de conservatiori des traverses cles cliernins
de fer serait probablement le mélange J e s carbures d'liydrogkne
que l'on obtient en ijisant passer à la clistillation 25 centihmes
du goudron de Iioiiille : ce liquide, in,jectk d I'aide de l'appa-
rei1 Bréant, modifie par Payn e t Bethel. -Mallieureusemci~t011
ile peiit s'en procurer des íluantités sufrisantes, et. cl'ailleiirs l'o-
deur forte que les bois exlialent lorsq~i'ils ont élé iililnégri4s
d'liuiles de go~idron, en restreiiit l'applicatioii aiix chemins de
fer, taiidis que les bois injectés de sulfato d e cuivre sont exempts
d'ocleur et peuveiit servir daris toutes les colistructions.
Le cliarine, le hêtre, les peuplicrs, le platane, le bouleaii, les
pins et les sapins sont les bois les pliis fnciles i ii~jecterpay les
divers procedés que iious veiions de décrire.
La í s s i c c a t i o l ~est uil moyeii génèralement usitd, clui, sans
préserver incléliiiime~itles bois, retarde Irieaucotip leur altéra-
tion en diminuant les quatitités e t les erets de l'cau Iiygroscopiclue.
Les bois, desséchés lentement et graduelleineiit clans unc éiiive
à courant cl'ni~.Iirlile' (inêlé avec la fiirnCc du coii7bustiI~le),sont
moius suje~s,lorsq~lilssoiil travaillés, a subir des varintions cle
volume, parce que cette opératiol-i a rendu le tissil pliis serr6,
inoins penne'able, nioins liygros~opic~ue et nioins altéral>le.
0ii parvient à éviter le fendillemei~tdu bois, duralit sa clessic-
cation, en l'humectant d'nbord d'une mniiière uiiiforme ?I I'aide
de I'eau ou de Ia vapeur : on doit, en tout cas, le desséhcr dans
un courant d'air clont on graclue trks-leiitcinent la température
ai1 fiir et A mesiire que Ia dessiccatioii s'opbre (*).

C ) I1 s e h t hoii clYinipr4gnerles bois cle peinture 1 l'liiiile ni~ssiibtq r è s


~ O ~ I1865,
leur dessiccntiori. On iroiivera claiis lcs ~ i r n n l e sC[IL ~ O I I S ~ I ~ I J ~POIII* ' C
p. 366 h 369, cles ddtails srrr le procéd6 de coiiservaiion des cliarpeiites de la
ÇONSERVATION DES BOIS.
M. Cliemallé rend trks-diirables les pikces qu'il importe le
plus de conserver : les chevilles des charpentes et lcs coins des
railways, en soumettant les objets h des injections successivcs de
vapeur qui fait le virle et dc rksinc liqnéfiée à chaud dans l'huile
ou cle goudron de lionille; ces injections ont lien clans un appa-
rei1 ailalogue à celui de Bréant; les pièces sont ensuite fortemeilt
cornprimées, de facon à rCduire de O,% le volume, dans des
moules en foiile, sortes dc filières eil eiltonaoir au nombre cle
10 dans lesquelles uil nonibre 4gal de clievillcs soiit introduites
et forcèes par des têtes de cylinclres pleiils en Ter; u ~ mouve-
i
metit eii sens contraire, produit 5 l'instnnt par lleDet d'un exceii-
trique, introrlnit daris le bout opposé des filiGres autant de tiges
qtii repoossent les chevilles cornprimées : celles-ci tombent eL
fon t place h d'autres.
On concoit que ces mouvernents de va-et-vient , effectubs par
la force mkcaniquc de Ia vapeur, puissent comprimer ec dégager
10 fortes chevilles en 2 seconclcs, c'est-h-dire préparer, comme
chez MM. Ransoine et May, à Ipswicli, 1800 clievilles par heure,
I 8 000 par jour de 10 licurcs (*).

4 . Assainisec~nentùc I a cale ites vnisseaiix ct coiisc'vation


(lcs bois pai, Ia. carboliisrtioii sulierficicllc.

Parmi les caiises diverses cl'insalribrit& qui compromct~cntla


santé des éqi1ipages et cles passaçers durant Ics voyages de long
cours sur mer et qui s'accumulent dans les cales(**)on a reconnu

iuariiie par voie de dessiccntioii h ln f~imfe,imngiiii: ei rnis eii pratique avec


.ucc&s par M. Cuihert.
(*) M. Poiiillct, ingénieur, entrepreiieur de clinrpcnte, n iro~ivéunc autre
solutioii dii prolllkme de Ia coiiservntioii rlcs triiverscs c11 y carisacrarit exclii-
sivemcnt le cmur < I i i clidne et reilclaiit cette niéthode éconoinique par Ia dimi-
riutiori de moitié clu tolunie; ciir i1 tnille les traverses suivaiir les climeiisioiis
cxactes qu'ellcs rloiveiit conscrver : loiigueur, 2 mhtres 50 ceiit.; Inrgeur,
16 ceiit. ; é[>nisscur, 8 ceiit., ali lieii rie 2 iiic'tres 70, 22 cenr. et 18 cent. :
compen\niit d'ailleurs cette diminiition cle force par l'iiddi~ioii d'uii plateau
dc 50 ceiit. de long, 30 ilc lnrgc et 4 cl'Gpaisseiir suiv chnr~iiehoiit de Ia trn-
verse soiis les coussiiiets, l i où i1 est le 1)lus titilc cle pi~Bseiiterune f'orte stal~ilitd
1x11-une lnrge siirface et le plus de résisiaiice. I1 garnntit Ia siiperiicie des pihces
aiiisi tnill6es eri les iinprégnani, par immersioii h cliaucl, avec uri liquide com-
posé de gourlroii 1, résiiie 1 , et toufre 1.
r*) De nomlireux et importants travaux oiit dté entrepris eii vue de eom-
linttre ces causes d'insnlnhritb par le renoiivellemeii~coiitinuel, daiis les cales
cles navires et les entreputs, de l'air atmospliériquc qui, suivaiit l'élat OU i1
se troiive, p e ~ i tdevenir 10 cnuse d'une foule d e malndies signalécs i I'attentioii
9L CONSERVATION DES BOIS.
Ia fâcheuse influence des matières organiques pntrescil~lesabsor-
bées par l e bois des navires ou maintenues R leur superficie.
Ces matikres deviennent le siége de fermentations diverses, dil
developpement des sérninules de végétations cryptogamiques
plus ou moins insalubres transportées par l'atmosphère, et des
animalcules dont les réactions exercent sur nos organes une
fâclieuse influence.
Les remarquables recherclies de M. Pasteur ont dénlontrb de
la f a ~ o nl a plus coinplkte que les sèminules répandues dans l'air
qui se déposent surles liqiiides contenant les alirnents organiques
e t minéraux coi~~enables, dheloppent dans ccs liquides une
foule d'êtreç microscopiques, les micropliytes et les niicrozoaires
qiii détesrninent les fermenta~ionsalcooliqiie, acide, putride, et
propagent d e nouveaux germes dans l'atmospli6re.
Lorsqu'au retour des voyages oii effectuc le clécliargemeilt et
Ia clésinfection des grandes cavites cles navires, les travaux sont
très-péniblos, dangereux mime : les agents antiscptiqiies de-
viennent parfois iiisufisants ; l'iin des plus énergiq~~es, l'hypo-
cl~lorited e cliaux, en soliitions plus ou moiiis fortes peut arreter
rnomentanément les progrès de la putrèfaction et le dkveloppe-
ment des êtres microscopiques, animalcules ou cryptogames.
Mais bicntbt l'hypochlorite transforme en alilorure de calcium,
se1 t&s-bygroscopique, contribue à entretenir sur les parois qui
avaient requ ccs aspersions ainsi que dans les tissus ligneux, une
humidité permanente; entratné ensnite par les lavages, soii efli-
cacité disparatt enfiu, et l'odeur nauséabonde tonte l~artic~~libre
de la cale devient de nouveau dominante.
Les liquides piitrescibles, dont les tissus ligiieux, ainsi que Ia
rouille qui recoiivre les armatures en fer se trouvent impregnes,
entretienuentpar leuss fcrnientations iiltêrieures des binanations
iiaiiséabondes et insalubres. Les antisep.tiqties usucls (fitnrigo-
tinns de clilore ou aspersions de chlorure de cliaux) eiriployÊs

g6riérnle par ITil->liocrnte.Divers syst&mesde veiltilntioii polir les miiies, les


vaisseniix, Ies salies d'assernh1i.e et les 11al)it:itions oiit 616 grolios4s Iinr Agri-
cola eii 1521, Glauber cri 1669, le cnrdinal Polignac cii 1715, Desnguilliers cii
1718 ct 1736, Siitton cn 1739, IInles, Dulinmel, Dumoiiceaii eii 1748, Dar-
cet duraiit les premihrcs aiinées de notre sibole. On troiivcrn des notioas
préoises sulq les ineilleui,es mêtliocles de cliauifagc snlnbre e1 de ~ciitilatioii
tlniis l'ouvrage spCoial clu ghnérnl Morin e1 dniii, les rapports de cc s:nlniit ;i11
comitb cons~iltntifcl'liygièrie et du service iiiédicnl des Iibpita~ix(dntinler <lu
Cofiscri~aloirtdcs niutset n t d t i o ~ s juillet
, 1865, p. 17).
CONSERVATION DES BOIS. 95
surtout en vue de clétruire ces nziasnzes ii'avaient eu que des
succbs épliémères, lorsque M. de Lapparent, ingénieur en cl~ef,
directcur des constructions navales, imagina un procédé d'iine
cflicacith certaine, pour opérer Ia d6sinfection raclicale cles parois
internes, ligneiises, et même des armatures rccoirvertes d'une
coucl~eocreuse plus ou iiioins épaisse,
Ce l x ~ c é d éconsiste à flaml~ertoute la superficie (préalable-
ment lavik e1 épongée) a l'aide dii clard d'un cl~alumeauh gaz.
'rrois effets principaux se poduisent dans ce cas : 1" les sur-
faces encore très-liiinzicles sont promptement desshchCes par
suitc ele l'évaporation de l'eau l~ygroscopi~ue superficielle ;
2" les inatières organiques putresoibles aussi hien que les êtres
microscopiques éprouveat une torréfaction e1 même une com-
bustion partielle qui clétruit toiite vitalité comme toute tendance
i la fermeiiiation ; 3" le tissii ligneux lui-même, A cctte temph-
mture élevbe jusqu'ti 0'"",2 ti 0""",3 de profondeur, est partielle-
ment distillé : i1 dégage les produits ordinaires de Ia distillatioii
Jes bois, iiolamment l'acide acé~ique,la créosote, tlivers carl_iii-
res d'hydrogùne, en un xnot, les matiùres go~idronneusesdouêes
dcs propribtCs antisepliry~iesles plus énergiques.
Le mode d'opérer est facile. Des cylindres h gaz portatif, ~ e l s
qu'on les conslruit dans l'usinc . de Cliaronne (dirigêe par
M. I-Iilgon), reinplis de gaz cl'éclairage sous l a pression de
11 almosplières et munis de régnlnteurs, dkbitent environ 9 vo-
lumes 112 dc çaz sous la pressiori Ikgbre de 3 à 4 centimètras
d'euu, qai suffit à dégager le gaz cnflammé, taildis que l'air
cl'une macliiile sourilatite, lancé par iiii tubc concentrique clans
l'axc dn cl-ialnrneriu, procluit l'eíl'et d'nne flamme que 1'011 cleve-
lopl)e et qii'on modere ti volontê au moyein cles robinets à air et
à gnz sous Ia maiii de I'ouvricr. D'nilleurs l'air c1 le çaz k t a n ~
arneiibs par dcs liibcs flexiblcs en caoiitcliouc, comme clans l'ap-
parei1 à soudure aiitogi:ilc de Desbassayns de Ricliemoi~d(rioy.
lC'voliiine, 1). 290), l'onvrier l~roiizèi~esans la moindi-e cli~culté
Ic dard du elialumeau siirtoules lcs surfrices i cai.l,oniser ali point
vouln. AGii d'óviter quelques chances cl'accidcnts, i1 convient de
ilisposer lcs récipienls du gaz comprime h I'air libre sur 1c pont
des naviites. Loutes Ics opbratioi-is, ainsi que M. de Lapparent le
fait rcmarcluer, étant confiées aux liommes C~LIbord, Ia clépense
se horne ai1 prix du gaz consumé.
Deux liommcs, sur le vaiçrnge Zune cale et B l'aicle d'iiile
seule soiifflerie, carboi~iseiit10 mhtres carrés par heure en con-
'JG C0ESEILV;iTIOX DES BOIS.
SOi~mant200 litres par mctre superficiel ; dnrant une journée
de 1 0 heures, l a dépeose de gaz s'klevera donc 20 mètres
cu'ies pour çaxboniser 100 mt.tres carrés. Si les récipieilts cylin-
dirques en %file, termines par fies ~ a l ~ t t eI-iémispliériqiies,
s ont
60 cent. de dismètre et 2 mctres de l ~ n g u e u r ,leur capacité
étant de u n demi-mfitre cube jqui contient Ie gaz refoulé 5
11 titmosphéres), leur contcnance effective represente, sim-
ple pression atmosph&riqiie, 5 mètres cubes 112 ; quatre de ces
récipients, pesant c6aciin 90 k 100 kilogr., d'une manceuvre
facile, suffiront pour une journée de travaik.
L'effet produit par le flaml~agesur leç ferrares de la cale n'est
pas moins satisfaisant, car I'exyde de fer irnprégne de matières
organiques s'&chauffe assez ati contact du dard de flamme p o ~ l r
déterminer la carbonjsation et par conséquent Ia désinfection d e
ces matières. Souverit nicme l'axyde, si sa couche est épaisse,
clilnté par ia clialeur, se détaclie de la ~ o r t i o nniétallique et
tombe en plaques.
Q u a n t aux navires eri fer, la conductibilité du métal, bien pliis
grande que celle du bois, exige que, pour obtenir asscz rapide-
ment la températirre utiie, à la superficie, on effectue le ilambage
avec d e s cl-ialumeaux ou lances, d'une plus grande puissance, e n
consommant 1 mètre cube de gaz pour flamber 4 mètres carrés
de surface. Dans ces conditions, une expérience faite l'annéc
dernière I'arsenal de Wolwicli, en Angleterre, prouve ~ U ' L I I I
honlme seu1 peut flaiiiber jusqii'à 12 mètres carrés de srirface :
on consomme daus ce cas 250 litreç de gaz par mètre carré.
Cette opération ddterminant une dessiccation prompte de
Ia superiicie et rendtint friable la couclie rl'oxycle calcinée,
permet d'enlevei l'oxyde par un simple grattage et d'appliquer
une nouvelle couche de peinture siir le fer mis à nu.
Çonservation de Za coque en bois des nnvii*es. - Ce procede
se rattacbe au inode de désinfection que nous venons de decrire;
i1 s'applique ii la conservatioil cles'bois d'une mauikre très-gkilé-
rale, et, soiis ce rapport, tire son origine des pratiques tradi-
tioni~elles d e Ia viticnllure. Sa base fondamentale est eflective-
ment l'action clu feu ct de Ia fumée qui carbonise superficiellement
la masEe ligneuse de tlivers objets ouvrés. 0 1 1 Ia tronve exposée,
en ce qui toiiche Ies écbalas et les pieux des vignobles, dans le
livre I1 des G é o r g i p e s de Visgile :

Et siispensa focis exploret roborn funius.


CORTSERVATION DES BOIS. O7
Ce rnoyen offre donc la garantie d'un siicc~sque plusicurs
siècles ont consacré, car elle s'est propagèe dans tous les pays.
A ceux qui seraieiit tentés de mettre en doute l'eficacité de Ia
carbonisation ~u~erficielle, on ~ o u r r a i trappeler les pratiqucç
usuelles pour colorer, clurcir et conserver les sabots coinmuns,
les pelles , les montures en bois des souíllecs, les attelles oii
sortes cle clrievilles qui retiennent les traits des chevaux e t voi-
tiires, et une foule d'ustensiles en bois exposés aux intempéries
des 57'isons.
En Allemagme, on expose dans des clieinin6eç pendant ui-i
mois environ la filrnke du bois, des rameaux de sapin qui clc-
viennent tellement durs qu'on les peut ensuite tarauder dnns
une filikre, et que l'on emploie ces sortes de vis, h peu près
imputrescibles, ponr assemblei. ct maintenir les joues eil plan-
clies des roues hydrauliques.
M. de Lapparent a veri6C de plusienrs facoils l'action préçer-
vatrice de la carbonisation siiperficielle : des piquets enfoncés
en terre linmide, retirés après 18 ans , se sont trouvès en si
bon Gtat, qiie Ia pointe (4'un couteau y pénétrait dilficilemcnt.
Une graiide bpreuve de ce genre avait ètE faite i1 y a prbs de
100 ans, alors qu'on voulut introduire le systbmc de carbonisa-
tion superficiclle daiis les arsenaux de Ia marine anglaise : le
Royal Willial7zs I'ut en partie préparé de cette manière, et l'on a
constaté que ce fut u n des vaisseaux de la marine britannique
qui eut Ia plus longue durée. Toiitefois Ia pratique de la carboni-
sation des navires ne s'est alors ni génkraliske ili maintenue, car
les moyens employés pour l'appliqner étaient trop disl>endieux
et exposaient à de trop grands dangers d'inccndie.
Voici comment 011 opère actuellement : Au moyen de pompes
s~éciales,dont tous les ports de Ia marinc Sranqaise sont miiilis,
011 comprime sous la tension de 11 atmospliòres lc gaz des
usines dans des cylindres cn tble d'unc capacite d e O , Y 5 dr!
mètre cubc. Ces cylindres, posés sur un cliariot, soilt transporte's
i pied d'ceuvre et mis en communication nvec un rCgii1atenr gui
maintient le gaz sorlant, à Ia pression de 3 4 centim. d'eaii,
Ces dispositions permettent de carboiliser mêiile la superficie
d'un bâtiment a flot. I1 suffit, dans cc cas, de placer le cylindre
rempli cle gaz comprimk sur iin 1.0s ou dans iiae embarcatiou.
En tout cas, l a carbonisation i flot pour Ir! bordé des vaisseaux
cuirassés devient indispensalde ; cnr on ne pose la cuirasse
qu'après Ia mise à l'eau, et les-faces dii Lolvlc' ne sont pccw'cs e1
CIIIilIIB INDUSTR. rr- 7
98 CONSERVATION DES BOIS.
rabotées qu'au mornent de Ia pose des plaques de l'armure.
Lossque les bois ont été employés dans l'état ordinaire de des..
siccation, leur carbonisation n'exige pas plus de 200 litres de gaz
par mktre carré de surface.
Le procédé d e carbonisation superficielle par le chaliin~eauh
ga.~comprimé est actuellement niis en pratiquc dans tous les ar-
senaux rie l'empire ; jusq~~lk ce joiir i1 a été appliqué à 24 bhli-
ments dela marine impériale.
Le même système de carbonisation est, en outre, avantageu-
sement employé aux refo~ztes pour sécher et durcir les bois
qu'on laisse en place, afin d'ailleurs de détruire tous les gcrmes
des ê tres microscopiques, ferinents , sporules et aninialciiles cliie
l'air y depose et que le temps accumule ileur surface.
d,IJ,pliCcZtio~snzl.l,r trarwses , potertzls tklégrrtphiques , ztsten-
siles cle I'ogricultzcre, etc. - On compreiid sans peine que les
moyens de renclrc éconoiniqiienient les hois plus durs el moins
altérables doivent s'appliquer avec avantage aux cliarpentes
comme à une foule d'aueres pièces en bois exposées aux réactions
que favorise l'air plus ou moins liumide e1 chaud. Aussi M. dc
Lapparent s'est-il préoccupé de rendre le flambage des bÓis plus
économique qu'en y employant le gaz de l'éclnirage.
Le prolil8me a élé résolu h l'aide cle deux procbdés distincts,
foildés, i'iin sur l'emploi dc l'l~nilelolirde des goudrons rectifiés,
l'autre sitr Ia production d'une longue flamme en brillanl dans
des conditions spbciales des houilles sèclies ou meme dn colre
qui, d'ordinaire , ne cléveloppent guère que de Ia clialeiiy
iayonnante.
PlanzLage çi i'huile Zo~il*cZc. -0n sait que 1000 lrilogr. de goii-
dron liquide de hoiiille proveiiant cles usines à gaz, excmpt d'eaii
ammoniacale, produisent en inoyenne, a l'aide d'une distillation
ménagée, 30 de belzziite, qui trouve des déhoiicliés faciles dans
Ia l~réparation de I'aailine et des magnifiques coiileiirs qui eil
çot~tdéi.iv&es,1 GO kilogr. cl'buile lourde incomplétement utilisée
polir l'extraction de la qltilzine, l'bclairage dcs ateliers, etc. Le
résirlu de Ia dis~illation,désigné soiis le nom de brni ~ I ~ C Cs'em..
S,
ploie dans la fabricntlon du charbon de Paris et polir rcconsti-
tuer avec les menus lavés des liouilles flambantes, de Cliarleroi
notamnient, un excellent combustible aggloméré, dont Ia densitd
s'élhve de 1100 à 1250. Dans cette opérniioii, on bproiive une
déperdition, coirime on le voit, de 60 kilogr. Parmi les produi~s
etr4sidus reciieillis de cette distillation fractionnée, i1 n'y a doric
CONSERYATION DES BOIS. 99
que l'liuile lourde qui se troiive en excès sur les quantités con-
sonlmées : aussi peut-011 l'obtenir a Loli marché : 10 4 12 ceii-
times Ie Irilogr. A ce prix, la luinière OLL la chaleur que l'on en
obtient par la comb~istioncoutc à peine le quarl du prix résul-
tant de l'emploi du gaz usiiel de l'éclairage. Mais i1 est dificile
de briiler cette liuile, qui, dans la plupart cles lainpes oreliliaires
de diMerents systitmes, dévcloppe une flamme fuligineuse.
Sur les indications de sonpère, M. de Lapparent fils est parvenu
à vaincre cette difficulté en construisant une lampe analogue i
celle des émailleurs, mais dans laquelle une inècl~etressée, cy-
lindrique, liorizontaleinent ou verticalemeilt soutenue par un
tube métallique, se trouve constainment alimentde cl'huile ; Ia
flamnie fuligineuse qu'elle conlmence A répandre dits qu'elle est
allumee, est bientôt compléten~entbrhlée à l'aide c111 courant
d'air forcé qu'amène 1111 tube coi~ceizt~iqae au tube cyliildrique
supportant Ia mèche (*).
011obtient de cette manière iin darcl de clialumeau qu'on
règle h voloiite et que l'on dirige siir les pihccs ele bois i torré-
fier. Celles-ci, 10~sq~i'elles sont voluinineuses et yesaiites, peu-
vcnt facileinent Gtre i~iaintenuessur cles supports , cliriçées et
retourilées devailt le jet ele flamme, de inanière h torréfier régii-
lièremeilt leiir siiperficie; souvent on se contente, notainnlent
,
polir les poteaux pieux, tuteurs , kclialas , etc., cle traiter ailisi
toute la portion qtli doit être ficli6e ou sccllée cn terrc, et, en
outre, uiie Iiaiiteur de 15 h 25 centimètres ali-dessus, afin de
garantir également cette par& oii l'humidité se propage par
voic de capillarite.
La combustion cle l'huile lourde dans la lampe iloovelle est
pliis facile CL plus régulière loi.squ'oii l'n mélangée avec nn va
lume égal de l'huilc dite ele pétroleum proveilant de Ia rectifica-
tioii clii prodnit brut de Pensylvailie, dégag6e des 1iycli.ocarburcs
trop Iégcrs et trop inflainmablcs r").
Le procédé du ílambage, appliquC aux l~oisdc menuiserie et
de charroilaage, taillés et Eac;oilnés, ne s'opposc niillcment i Ia

(*) Les lampes des cleux moclèles, airisi clisposdcs, se trouvent actuellemer~t
ilans les gnleries clu Coiiservaloire império1 dts arts et iiiétiers, ainsi que
fourneau et l'appnreil clestinés ai1 flamlmge clcs bois,
r*) L'liiiile, nirisi rectifiéc, a oiie tleusití. ile 1000 h l l O O O ; ellc peut dlre
essayée en Ia vcrsaiit cliiiis nile soiicoii1)e et en y ploiigcaiit une nll~imetteCII-
flnmmée : celle-ci cloit alors s'étciridrc s;iils mettre le feu b l'liuile de 114-
troleum.

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