Sie sind auf Seite 1von 43

Mars 1998

Denise Fromaigeat

OFFICE CANTONAL DE L'INSPECTION ET DES RELATIONS DU TRAVAIL


DEPARTEMENT DE L'ECONOMIE, DE L'EMPLOI ET DES AFFAIRES EXTERIEURES
23, RUE FERDINAND-HODLER, CASE POSTALE 3974, CH-1211 GENEVE 3
TEL. (O22) 319.28.5O. - FAX (O22) 735.45.18.
Traitement de texte
Francine Lebrun-Zosso

Dessins
Eva Gindre

© OCIRT, Genève, 1997


3e édition mars 2OOO
TABLE DES MATIERES

AVANT-PROPOS .................................1

PRESENTATION .................................2

1. DEFINITIONS DU STRESS .....................4


Les manifestations du stress ......................... 4
Comprendre le phénomène .............................. 5
Les facteurs de stress ............................... 7
2. CONSEQUENCES DU STRESS ...................10
Le stress lié au système de production .............. 11
Le stress lié aux relations professionnelles ........ 12
Le stress lié aux relations sociales ................ 13
3. LES REPONSES INDIVIDUELLES AU STRESS ....15

4. ESQUISSES DE SOLUTIONS ...................16


La prévention du stress ............................. 16
Connaissance de soi et changement ................... 18
5. QUE DIT LA LOI? ..........................21

6. COMMENTAIRE GENERAL ......................23

ANNEXE 1 ....................................26

ANNEXE 2 ....................................27

ANNEXE 3 ....................................28

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .................35

PUBLICATIONS DE L'OCIRT .....................38


AVANT-PROPOS

Stress. Le mot est lâché! Ce mot qui recouvre tant des maux de notre
société, ce mot lancé à tout moment, qui justifie les grosses fatigues,
les déprimes, les incidents de parcours, les comportements excessifs,
ce mot alibi, qui cache souvent un malaise profond.
Stress et travail. Le concept est à la mode, également. Son irruption
est liée à la transformation des structures économiques et sociales, à
l'apparition des difficultés sur le marché de l'emploi. Si le stress au
travail touche depuis toujours certaines catégories de professions, sa
généralisation aujourd'hui est indéniable et, au même titre que les
problèmes de sécurité et d'hygiène au travail, il mérite d'être abordé
par les spécialistes chargés de la protection de la santé des
travailleurs et des travailleuses.
Nous nous proposons d'aborder ce thème selon deux axes: le stress
comme explication de certains comportements, eux-mêmes à l'origine
de conditions de travail difficiles, voire dangereuses, et le stress
comme conséquence des nouvelles structures apparues dans
l'organisation actuelle du travail.
Nous examinerons ensuite les diverses possibilités d'apporter des
améliorations aux situations de stress sur le lieu de travail – et
ailleurs par la même occasion.

-1-
PRESENTATION

Le nombre croissant de plaintes exprimées par les victimes de stress


professionnel a incité l'Office cantonal de l'inspection et des relations
du travail à inclure dans son programme de formation en hygiène et
sécurité au travail et de prévention des risques professionnels un
cours sur ce sujet, pour aider les personnes concernées à lutter contre
les effets négatifs du stress et apporter aux chefs d'entreprises des
propositions de solutions qu'ils pourront mettre en œuvre pour
améliorer le bien-être de leurs employés.

L'objectif de ce séminaire – qui sera d'ailleurs repris ultérieurement –


était de chercher à apprivoiser le stress, grâce à la collaboration de
spécialistes en médecine du travail, en psychologie et en gestion des
ressources humaines.

Nous voulons remercier ici les intervenants de ce séminaire, organisé


à l'OCIRT les 3 et 4 juin 1996, grâce auxquels nous avons pu
contribuer à renforcer la motivation des participant-e-s et produire ce
document.

-2-
Il s'agit de

M Monsieur Gérald CHOPARD,


chef du personnel, Du Pont de Nemours International SA, Genève
M Monsieur Daniel CHRISTEN,
psychologue-consultant, SOPROMEX, Savigny
M Madame Eva GINDRE,
responsable de formation, Office cantonal de l'inspection et des
relations du travail, OCIRT, Genève
M Docteur Alain KIENER,
chef de la division Médecine et hygiène du travail au Secrétariat
d'Etat à l'économie (seco, ex-OFIAMT, ex-OFDE), Berne.

Les témoignages et la collaboration active des participant-e-s à cette


journée ont contribué à mettre en évidence les mécanismes de stress
et ouvert des pistes menant à une prévention pragmatique.

Nous remercions également les institutions qui œuvrent à


l'amélioration des conditions de vie au travail et dont les publications
nous fournissent une source précieuse d'information. Et tout
particulièrement la Fondation européenne pour l'amélioration des
conditions de vie et de travail à Dublin, l'Institut national de
recherche et de sécurité (INRS) à Paris, ainsi que le Centre
international d'informations de sécurité et de santé au travail (CIS) à
Genève pour la recherche bibliographique.

-3-
1. DEFINITIONS DU STRESS

Le mot stress permet de mettre un nom sur différentes formes de


malaises, physiques ou psychiques, ressentis par les individus. Ses
origines sont toujours multiples, donc difficiles à cerner. Souvent,
causes et effets se confondent. C'est pourquoi nous proposerons
différentes définitions du stress.

Les manifestations du stress

Le travailleur ou la travailleuse qui manifeste des troubles du


sommeil, des troubles digestifs, une fatigue chronique, qui se sent
anxieux, qui fume, boit et mange trop ou qui abuse de médicaments
exprime un mal-être susceptible de révéler un état de stress.

Ces symptômes s'accompagnent de réactions physiologiques telles


que tension artérielle élevée, accélération du pouls, douleurs
musculaires dans la nuque ou les épaules, brûlures d'estomac, maux
de tête. Et la liste n'est pas exhaustive!

L'énumération de ces quelques symptômes à elle seule fait déjà


ressortir la complexité du mécanisme de stress.

Le schéma personnel peut se présenter de la façon suivante:

-4-
Comment ne pas ressentir des brûlures d'estomac lorsque l'organisme
est soumis à rude épreuve? Quoi d'étonnant, si je dors mal, que je
fume et que je bois, à ce que j'aie des maux de tête?

Bon!
Mon travail me stresse.
Je dors mal.
Je fume trop.
Je suis fatigué et nerveux.
La qualité de mon travail s'en ressent.
Mon stress augmente.
Je ne dors plus.
Je fume et je bois trop.
Ma santé se dégrade.
L'état de ma santé me stresse.
Je dois me mettre en congé-maladie.
J'ai peur du licenciement.
Je continue à stresser.
Donc... je reprends le travail.

Devant une telle situation, il faut absolument chercher à comprendre


pourquoi il en est ainsi et comment faire pour briser le cercle.

Comprendre le phénomène

Stress, en anglais, signifie effort intense, tension, contrainte, trouble,


agitation.
C'est Hans Selye qui, en 1936, introduit ce concept pour décrire les
réactions biologiques de l'organisme à toute sollicitation qui exige de
sa part une adaptation. Il s'agit de réactions non spécifiques et
individuelles. S'il n'existe aucune spécificité du stress, ni dans les
réponses individuelles, ni dans les agents stresseurs, il devient dès
lors impossible d'établir une correspondance entre telle situation de
contrainte et telle réaction personnelle. Cette variabilité laisse donc

-5-
supposer l'existence d'autres paramètres, à rechercher du côté du
profil psychologique de chacun.

Sachant que le nombre de gens stressés n'a cessé d'augmenter ces


dernières années, il faut admettre que le facteur environnement, nous
le verrons plus loin, joue un rôle important dans les composantes du
stress. Ce rôle est indéniable, mais ce qu'il faut retenir, c'est que là
encore, les stratégies mises en place pour réagir aux sollicitations
externes génératrices de stress varient d'un individu à l'autre.

Le stress se définit comme une réaction dont les variables sont en


relation avec les caractéristiques d'un type psychologique. La
vulnérabilité individuelle au stress serait donc davantage fonction de
paramètres psychologiques que d'un contexte donné, professionnel en
l'occurrence.

En résumé: Autant d'individus, autant de formes différentes de stress.


Autant de situations rencontrées, autant de variantes dans les
stratégies d'adaptation.

Ce n'est pas le stress en lui-même qui est bon ou mauvais, mais plutôt
l'origine de celui-ci qui peut provoquer une réaction positive chez les
uns, négative chez les autres (voir chapitre 4).

Le processus psychologique consiste à développer un comportement


destiné à supprimer ou à surmonter les effets nocifs de la situation
que l'individu ressent comme menaçante pour son bien-être ou sa
sécurité, donc stressante. Cette opération d'ajustement représente les
efforts accomplis – le plus souvent inconsciemment – pour tenter de
maîtriser ou de tolérer les provocations exercées sur l'organisme et
perçues comme autant de menaces dépassant ses capacités usuelles
d'adaptation.

Le stress peut entraîner toute une série de réactions organiques


complexes (cf. Annexe 1).

-6-
Les facteurs de stress

Le poids socio-économique

Les trente dernières années sont marquées par de profondes


mutations dans l'organisation sociale et économique.

L'extension du chômage à toutes les catégories socio-professionnelles


provoque chez la population active une peur latente du licenciement.
Les chômeurs pour leur part n'ont que peu d'espoir de retrouver du
travail, les femmes, les jeunes et les plus de 50 ans sont les premiers
touchés. Cette situation est très inconfortable et, désormais, le stress
professionnel peut atteindre tout le monde: ceux qui travaillent, ceux
qui ont perdu leur travail et ceux qui craignent de le perdre.

Dans le mode de production actuel, les entreprises sont soumises à de


telles pressions économiques que la qualité de vie au travail le cède à
la productivité. C'est ainsi que sont apparues de nouvelles formes
d'organisation du travail, comme le travail sur appel par exemple,
avec son corollaire, la précarisation. Or la précarisation du statut
professionnel comporte tous les éléments dont nous avons vu qu'ils
engendrent le stress. C'est un stress collectif.

Certains économistes estiment qu'il n'y aura bientôt plus que 20% à
30% de gens qui bénéficieront d'un poste de travail à durée
indéterminée. L'extension du travail temporaire le révèle bien. Encore
une fois, cette précarisation concourt largement à augmenter le stress.
L'évolution sociale contribue également à ce sentiment de malaise.
Le nombre de divorces a pratiquement triplé en Suisse depuis 1962 et
près d'un million de personnes vivent actuellement seules. Ce
phénomène en soi ne serait pas inquiétant s'il ne laissait supposer une
grande solitude morale, solitude qui, nous le verrons plus loin, prive
des individus de l'appui nécessaire lorsque leur équilibre psychique
est menacé.

-7-
Les tensions dans l'entreprise

A l'intérieur de l'entreprise aussi, les conditions ont changé:


flexibilité de la main-d'œuvre, intensité de la charge de travail, heures
supplémentaires, précarité du poste de travail participent à la
déstabilisation des travailleurs et des travailleuses.

La réduction contractuelle des horaires de travail s'est accompagnée


ces dernières années d'un allongement de la durée effective du
travail, sous forme d'heures supplémentaires. Chez les cadres, dans la
mesure où ces suppléments ne peuvent pas être compensés, la
frustation s'ajoute à l'effet de stress.

Paradoxalement, alors même que la prévention des risques pour la


santé au travail s'améliore constamment, une autre forme de
détérioration des conditions de travail se met en place, liée à
l'organisation du travail, aux horaires et en particulier au mobbing.

Dans la situation économique difficile que nous connaissons


aujourd'hui, l'objectif prioritaire des entreprises est d'améliorer sans
cesse la qualité des produits tout en diminuant les coûts. Pour
atteindre une telle rentabilité, le roulement des stocks doit être
accéléré (stocks "just in time"), les délais de production réduits à
l'extrême et la qualité minutieusement contrôlée (contrôle qualité
permanent).

-8-
L'automatisation des opérations de production – le taylorisme n'est
pas mort! – entraîne l'augmentation des postes de surveillance, soit
l'isolement et la sujétion des travailleurs. La routine est un autre
facteur de stress associé à cette méthode de production.

De plus, il faut sans cesse introduire des innovations technologiques,


d'où un sentiment de désécurisation chez les opérateurs.

(Cf. Annexe 2.)

Le résultat de ce processus d'intensification et de concentration


dans les procédés de travail se traduit sur l'être humain par une
augmentation des charges psychiques, un cumul des sollicitations et
l'exigence d'une plus grande flexibilité. Cette transformation des
moyens de production entraîne une très forte pression sur le
psychisme des personnes occupées.

L'une des difficultés à exprimer le stress sur le lieu de travail réside


dans le fait que, lorsque les salarié-e-s se plaignent d'être stressé-e-s,
le patron y voit une revendication sociale déguisée. A l'inverse,
quand le chef propose un programme de gestion du stress, ils/elles le
prennent souvent comme un reproche implicite ou une forme de
sélection déguisée.

-9-
2. CONSEQUENCES DU STRESS

Individuellement, le stress est une souffrance.

Il engendre des troubles qui, s'ils ne sont pas maîtrisés à temps,


entraînent la maladie, l'absentéisme et risquent d'aboutir à une
reconnaissance d'invalidité.

Collectivement, il entraîne des coûts sociaux élevés, grevant le


bilan des assurances (maladie, accident, invalidité), provoquant des
demandes de retraite anticipée. Pour les entreprises, les conséquences
pèsent en coûts directs, et surtout en coûts indirects: l'absentéisme se
chiffre en heures de travail perdues, en heures de travail remplacées
par du personnel temporaire, en baisse de la productivité.

De plus, l'entourage professionnel de la personne victime de stress


subit un phénomène de contamination, et cette contagion se
manifeste par une dégradation de l'ambiance de travail. Si
l'employeur n'y prend pas garde, le stress risque de se généraliser
dans le groupe de travail, l'unité de production, l'atelier, voire dans
toute l'entreprise.

Les conséquences du stress vécu en milieu professionnel ne


connaissent pas de frontières, elles ne s'arrêtent pas à la porte de

- 10 -
l'entreprise, elles ne sont pas toujours circonscrites dans le temps. Le
stress reste ancré dans le comportement individuel et, de ce fait, il
modifie également la vie privée, à tel point que l'harmonie familiale
par exemple risque à son tour de se dégrader.

Le stress lié au système de production

Le travail à la chaîne n'apporte aucune satisfaction et s'accompagne


chez la plupart des sujets de douleurs chroniques. L'adoption d'une
posture statique prolongée contribue à développer des problèmes
circulatoires des membres inférieurs ainsi que des douleurs dorsales,
sans parler de la monotonie que ce type d'activité génère et des
cadences de travail soutenues qu'il implique.

Dans le cas du travail à l'écran de visualisation, si les tâches ne sont


pas suffisamment diversifiées, que le traitement de texte succède à la
saisie de données et que le dialogue se limite à la page Internet, la
fatigue, le sentiment d'isolement, les maux de tête, les douleurs
dorsales, la fatigue oculaire et une impression de tension généralisée
se manifestent inévitablement. Tous ces symptômes désignent un état
de stress, trop souvent méconnu dans les activités de secrétariat. De
courts et fréquents moments de détente et de mouvement aident à
rompre la cadence et à prévenir cet état de tension.

Le travail de contrôle de qualité, en micro-électronique, en


horlogerie par exemple, le souci de précision et la minutie à accorder
à chaque manipulation sont sources d'anxiété.

D'une manière générale, l'isolement, la monotonie engendrent un


sentiment latent d'anxiété.

Enfin, l'anxiété s'installe également lorsque les tâches confiées sont


mal définies, ou lorsque la finalité de celles-ci n'a pas été clairement
expliquée. (Cf. Annexe 2.)

- 11 -
Le stress lié aux relations professionnelles

Conséquences psychologiques

Le manque d'autonomie dans le travail, lié à un niveau d'exigences


excessif, ne tardera pas à provoquer un effet de stress. C'est dans la
catégorie des emplois à charge de travail élevée, à forte contrainte de
temps et à faible autonomie que l'on enregistre le plus grand nombre
de problèmes de santé et de situations de stress (enquête européenne,
1996).

Si à cela s'ajoutent des besoins non satisfaits ou des attentes frustrées,


le psychisme du travailleur ou de la travailleuse en sera nettement
ébranlé.

Tous les excès sont mauvais pour le stress: surestimer ou sous-


estimer un employé, ne pas reconnaître sa valeur ou celle de son
travail ne peuvent provoquer chez lui d'autres réactions que malaise,
anxiété, apathie – ou son corollaire, l'agressivité –, aliénation et,
finalement, dépression.

- 12 -
Ponctuellement, ce genre de réactions peuvent être surmontées, mais
leur intensité ou leur répétition ne tarderont pas à provoquer une
dégradation de l'équilibre psychique, associée souvent à des troubles
somatiques.

Conséquences physiologiques

Au-delà des réactions émotionnelles, l'individu peut aussi réagir en


modifiant son comportement. Le stress l'expose à augmenter sa
consommation d'alcool, de tabac, de médicaments et à prendre des
risques, sur le lieu de travail, dans la pratique d'un sport ou au volant
de sa voiture par exemple.

Ces réactions, si elles ne sont pas maîtrisées à temps, atteignent leur


ultime manifestation dans la maladie, la mort prématurée, le suicide.

Réagir

Présentée ainsi, la situation peut paraître amplifiée, exagérée.


Combien d'entre nous se sentent-ils concernés? Et parmi ceux-là, se
reconnaissent-ils un peu, beaucoup? La question reste ouverte.

Quoi qu'il en soit, même si le phénomène ne devait toucher qu'un


petit nombre de travailleurs, il faut s'en préoccuper.

Le stress lié aux relations sociales

Nous l'avons dit, autant d'individus, autant de formes de stress, autant


de réactions au stress.

Parmi les événements existentiels cités comme "stresseurs"


psychologiques difficilement surmontables, c'est la rupture de liens
affectifs importants qui revient le plus souvent. La perte d'un être
proche, un décès, un divorce, une séparation sont ressentis comme
aliénants et détruisent, dans nos sociétés modernes et fragilisées, ce
qui relie l'individu à l'autre ou au groupe.

- 13 -
A l'inverse, c'est parce que les liens inter-individuels sont distendus
que les individus sont moins bien armés face à l'épreuve.

Il en va de même avec la maladie, le licenciement, les conflits


relationnels.

L'équilibre intérieur se construit – pas uniquement, mais aussi –


autour de l'appartenance à un groupe et, dans ce groupe, chacun,
chacune a besoin d'un statut pour satisfaire son besoin de
considération.

Pour atteindre son équilibre psychique, il faut encore que l'être


humain puisse satisfaire son besoin de réalisation, c'est-à-dire
atteindre la concordance entre la réalité telle qu'il la vit et son idéal
de vie.

Plus le décalage entre les besoins et la réalité est grand, plus


nombreuses seront les contrariétés et plus fort sera le stress. Si mes
propres valeurs sont vraiment trop éloignées des valeurs du milieu
dans lequel j'évolue, il faudra que je négocie des aménagements.

- 14 -
3. LES REPONSES INDIVIDUELLES
AU STRESS

Exemple classique: vous êtes un homme – une femme – des


cavernes. Vous êtes attaqué-e par un ours. Quelle est votre réaction?
Réponse classique: la lutte ou la fuite. Au cas où vous vous
trouveriez le dos à un précipice, il ne vous restera que la lutte.

La fuite n'est pas considérée, dans notre société, comme une


réaction positive. Pourtant, la fuite a ses bons côtés! Celui par
exemple qui ne se sent pas capable d'exécuter une tâche aura intérêt,
pour se décharger, à la déléguer à quelqu'un d'autre. Et, ce faisant, il
est déconseillé de culpabiliser...

Envisagée sous cet angle, la fuite est une forme de reconnaissance de


ses propres limites.
La lutte, l'affrontement peuvent se résorber à travers la
discussion, la négociation. Ce serait le dialogue avec l'ours...
Mais lorsque les tentatives de négociation échouent ou que le stress
est trop violent, l'individu atteint la limite de ses possibilités. Au-delà
de cette limite, seul demeure le refus clair et net. Cette révolte
peut se traduire par des tentatives de sabotage dans l'exécution des
tâches, une mauvaise volonté manifeste, l'accumulation d'erreurs.
Ainsi, une panne de machine agit comme un anti-stress.

- 15 -
4. ESQUISSES DE SOLUTIONS

Si le stress est inévitable, il est cependant possible de chercher pour


soi et en soi-même les moyens d'y faire face.

La prévention du stress

M Respecter un temps de sommeil favorisant une récupération


optimale de la fatigue, chacun selon ses besoins. Le repos aide à
supporter le stress. C'est le moment de décompression.

M Maintenir une bonne forme physique par la pratique d'un sport.


Et pour ceux que cela rebute vraiment trop, préserver au moins
dans la journée un moment pour "s'aérer". Bouger pour se
rafraîchir les idées et se ressourcer.

M Au chapitre de la diététique, il n'y a pas de règles ou


d'interdits. Le régime miracle anti-stress n'existe pas. C'est juste
une question d'équilibre, dans les quantités et dans le temps. Bien
sûr, café et alcool ne sont pas des nourritures...

M Equilibrer aussi la répartition des activités. Respecter


l'alternance entre repos, travail et loisirs. Il est important de ne

- 16 -
pas tout mélanger, d'éviter de manger en travaillant, de travailler
pendant les loisirs, etc. En gardant toujours à l'esprit cette notion
qu'il ne faut surcharger ni le mental, ni le physique, ni l'affect et
qu'il faut préserver l'équilibre tête/corps/cœur.

M Pour améliorer le contrôle émotionnel, rien de tel que la


relaxation, la détente musculaire et une bonne respiration. Là
encore, les méthodes choisies seront personnelles (yoga,
sophrologie, training autogène, etc.).

M Apprendre à gérer son temps. Distinguer l'urgent et


l'important. Hiérarchiser les tâches. Repérer, parmi les activités
urgentes ou non, importantes ou non, celles qui relèvent de la
routine, celles qui engendrent la dispersion (téléphone), les tâches
de survie et les tâches de qualité. Se méfier de la drogue
"urgence". S'arrêter un instant avant de commencer un travail, de
façon à choisir la meilleure manière de l'exécuter. Limiter les
interruptions. Planifier son emploi du temps. Et, au cours de cette
réflexion, se préparer mentalement à l'imprévu qui viendra tout
bouleverser, ce qui permettra d'accueillir les incidents de
parcours avec plus de calme.

M Apprendre à dire non! Déterminer les limites à l'intérieur


desquelles il est possible de rester disponible pour les autres sans
se sentir envahi dans son champ personnel. Annoncer clairement
ces limites à ses collègues. Se méfier du "oui peut-être"!

M Préserver sa tranquilité est également vital; il est parfois


mal vu de demander à ne pas être dérangé, mais ce n'est pas
interdit! Si, nous l'avons vu, l'isolement excessif est un facteur
de stress, l'inverse est aussi vrai. Certaines activités
professionnelles n'offrent aucun moment de solitude ou de
calme. C'est le cas notamment des vendeurs et des vendeuses,
des réceptionnistes-téléphonistes.
Pour ces catégories de travailleurs-euses, c'est l'organisation du
temps dans toute l'équipe qui peut alors être modifiée pour
prévenir la surcharge mentale.

- 17 -
M Et pour donner de la couleur à toutes ces activités, ne pas oublier
de rire, de garder une distance face aux contraintes, de ne pas
"se prendre la tête".

Tout cela relève de l'apprentissage de la connaissance de soi.

Connaissance de soi et changement

Pour faire face positivement aux réactions de stress, commencer par


identifier les facteurs de stress.

Plutôt que d'aborder la situation de stress globalement, ce qui lui


donne l'apparence d'une montagne infranchissable, il est préférable
de prendre du recul et de procéder à une énumération des événements
tels qu'ils se sont déroulés l'un après l'autre. Cette auto-
évaluation, renouvelée à chaque occasion de stress, mettra en
évidence des constantes et permettra de dégager des modes de
réaction adaptés à chaque situation. En se regardant penser et agir, le
sujet procède à une restructuration cognitive, il se prépare à ré-agir et
se protège ainsi de l'action négative du stress.

Mais attention! Ré-agir ne signifie pas ici perdre son libre arbitre et
laisser les événements décider pour nous. La réaction efficace dans la
prévention du stress prend sa source dans la personnalité individuelle,
tandis qu'une réaction non productive serait celle qui consiste à
laisser survenir l'événement stressant et seulement alors y trouver une
parade. La réaction positive relève de la stratégie.

Ni lutte, ni fuite, elle est anticipation.

Il s'agit là d'un processus d'adaptation, qui repose sur une nouvelle


manière de penser et d'agir. C'est ouvrir la porte au changement, à
l'imagination. C'est également laisser ses peurs à l'entrée.

Prendre du recul, c'est aussi opérer un travail d'analyse sur soi-même,


qui amènera le sujet stressé à modifier son regard sur la réalité et

- 18 -
donc à changer l'image qu'il se fait de l'agent stresseur, de l'agresseur.
Mis à part les cas de stress ponctuel, comme le danger de mort dans
le cas d'une noyade par exemple, le stress "objectif" n'existe pas. Ce
qui existe, c'est ce qui est ressenti, c'est l'interprétation que l'individu
donne au facteur de stress.

Les agents stresseurs sont moins importants en eux-mêmes que leur


représentation dans l'esprit du sujet. Ainsi, la valeur attribuée au bruit
varie selon les individus et les circonstances, pour preuve les
polémiques soulevées par les riverains autour des fontaines, des
cloches d'églises, des torrents et autres sources sonores, bucoliques
pour les uns, intolérables pour les autres.

Il ressort de ces considérations que, si les moyens de modifier la


situation de stress sont limités, les ressources dont chacun-e dispose
pour en modifier sa propre perception sont en revanche illimitées.

Tout cela est en définitive une question de regard et repose sur nos
possibilités d'évolution personnelle.

Pour porter ses fruits, la lutte contre le stress sera menée aussi bien
sur le lieu de travail que dans la vie privée, sans dissocier
réorganisation du travail et thérapie ou hygiène de vie individuelles.

- 19 -
En guise de conclusion à ce chapitre, nous souhaitons reprendre les
propos de M. Alain Kiener, qui propose dix recommandations pour
surmonter le stress:
♦ Pratiquez régulièrement du sport (léger).
♦ Prenez soin de votre humour.
♦ Enterrez l'espoir de plaire à tout le monde.
♦ Laissez-vous dorloter, au pire des cas par un masseur.
♦ Avaler à vide trois fois avant d'exploser.
♦ Modérer votre consommation de café, tabac et alcool; mais
n'exagérez pas l'ascétisme.
♦ Si vous êtes découragé-e par votre travail, soignez votre vie
privée.
♦ Quoi qu'il arrive, gardez votre estime à votre poste de travail.
♦ Déléguez, travaillez en groupe.
♦ Ne vous laissez pas submerger de travail; résistez à votre chef.

- 20 -
5. QUE DIT LA LOI?

Dans la plupart des pays occidentaux, la législation prend en compte


non seulement l'amélioration de la sécurité sur le lieu de travail, mais
aussi celle de la santé mentale et du bien-être des employés.

Dans notre pays, la Loi fédérale sur le travail (LTr) régit


les problèmes essentiels relatifs à la protection de la santé au poste de
travail.

Quant à l'Ordonnance 3 relative à cette loi, elle concrétise les


mesures à prendre pour protéger la santé et le bien-être au poste de
travail.

L'article 2 de cette ordonnance précise que l'employeur est tenu de


prendre toutes les mesures nécessaires afin d'assurer et d'améliorer
la protection de la santé et de garantir la santé physique et psychique
des travailleurs.

Parmi les perturbations d'ordre psychique, celles que mentionnent les


commentaires de l'Ordonnance 3 recouvrent précisément les facteurs
de stress au travail.

- 21 -
Citons entre autres:
• les excès dus au surmenage, qu'il soit quantitatif (un volume de
travail exagéré) ou qualitatif (exigences trop élevées ou effort
mental excessif par rapport aux possibilités réelles du travailleur)
• les pressions extérieures (délais impératifs, flux d'informations
simultanées, responsabilités excessives)
• les contraintes de l'environnement (bruit, vibrations, lumière,
pollution...)
• les contraintes liées au contenu du travail (monotonie des tâches
ou concentration continue excessive)
• les conflits avec les collègues ou la hiérarchie
• les difficultés de communication.

Le Conseil des Communautés européennes a arrêté le 12 juin 1989


une directive-cadre qui, bien qu'assez vague dans sa
formulation, met néanmoins l'accent sur la responsabilité de
l'employeur en matière de santé au travail et, par analogie, en matière
de prévention des facteurs de risque liés au stress. Elle prévoit que
l'employeur doit mettre en œuvre les mesures propres à éviter les
risques, adapter le travail à l'homme, en particulier en ce qui
concerne (...) les méthodes de travail et de production, en vue
notamment d'atténuer le travail monotone et le travail cadencé et de
réduire les effets de ceux-ci sur la santé (art. 6).

Certains règlements d'entreprise viennent renforcer les


mesures de protection et de restriction, mais pour être opérants, ils ne
doivent pas demeurer des textes alibis et ne sauraient remplacer le
dialogue au sein de l'entreprise. La mise en place de comités
d'hygiène et de sécurité est également d'un apport
appréciable.

- 22 -
6. COMMENTAIRE GENERAL

Le stress est inséparable de l'être humain, et le nôtre n'est rien


comparé à celui d'un oiseau qui doit tous les jours manger
l'équivalent de son propre poids tout en échappant à ses prédateurs.

Il est lié à chaque activité humaine autre que la sieste. Il est moteur
de l'activité (peur de manquer, peur du lendemain, de la maladie, de
la mort, de l'isolement, etc.). Les tâches industrielles ne font que le
formaliser ou le focaliser sur des éléments immédiatement apparents
(cadences, sujétion, compétition, brimades, salaire, conflits de
hiérarchie, lourdes responsabilités, etc.).

Individuellement, les employeurs peuvent utiliser le stress comme


aiguillon, le plus souvent avec la complicité inconsciente des
ouvriers, des employés, grâce aux compliments, aux promesses
d'avancement, d'augmentation, de gratification, au salaire au mérite
par exemple. Et, bien sûr, cadres et employeurs peuvent toujours
arguer de leur propre stress – tout aussi réel – pour couper court à la
discussion.
Il est possible de remédier à cette dépersonnalisation des rapports
hiérarchiques en augmentant les relations interpersonnelles, en
privilégiant les rapports fondés sur l'empathie. A l'instar des Japonais,
pourquoi ne pas jouer ensemble, se retrouver le dimanche entre

- 23 -
collègues et en famille? Mais les limites d'un tel système sont
évidentes: dès lors que trois personnes (micro-société) sont ensemble,
les conditions d'une situation de stress sont réunies.

Si le stress est inévitable, sa spirale en revanche peut être rompue. Le


stress provient notamment du décalage entre la réalité et l'idée que
nous nous faisons de ce qu'elle devrait être (voir l'exemple du bruit en
page 26). Dès lors que nous ressentons les pressions de la réalité
comme inhérentes à celle-ci, elles deviennent supportables et donc
moins stressantes.

Les pressions extérieures – et aussi intérieures, de façon plus


individualisée – existent, c'est indéniable. Souvent, elles sont
indéfinissables. Cela se vérifie lorsqu'on demande à quelqu'un ce qui
le stresse donc tant: soit la réponse est évasive, soit l'interlocuteur se
lance dans l'énumération de causes diverses, d'importance variable
(bouchons sur l'autoroute, maladie grave, surcroît de travail,
problèmes affectifs...), qui n'ont en commun que le fait d'être
ressenties comme pénibles. En fait, chacun donne au stress la
définition qui lui convient. Et, dans la vie professionnelle par
exemple, ce malaise, même s'il vient d'un problème réel et important,
n'en est pas moins mis en avant comme une fatalité, comme une
excuse, et, pour finir, il risque d'être utilisé comme un alibi et un
prétexte à l'immobilisme.

Cette attitude s'explique aisément: prendre la situation en mains,


changer son environnement, se changer soi-même, c'est tellement
plus difficile – et... stressant! – que de capituler!

Une telle difficulté à empoigner la problématique du stress et à


modifier les comportements explique en partie le recours à des
méthodes tournées vers l'analyse de soi et vers la spiritualité pour
atteindre au mieux-être. A l'heure actuelle, la prévention du stress fait
appel aussi bien à des méthodes anti-stress très pratiques (sport,
alimentation, etc.) qu'à d'autres, qui s'adressent plutôt au psychisme.

- 24 -
Quelle que soit l'approche choisie, ce n'est pas directement sur le
stress lui-même que l'on travaille, mais sur la façon de le ressentir et
les moyens de ne pas en souffrir. Cela révèle bien à quel point il est
difficile d'appréhender le stress par un discours sur le stress.

- 25 -
ANNEXE 1
CAUSES DE STRESS AU TRAVAIL
Temps insuffisant pour accomplir le travail à sa propre satisfaction
Absence de description claire du travail ou de hiérarchie décisionnelle
Absence de valorisation du travail bien fait
Impossibilité d'exprimer des plaintes
Responsabilités étendues, mais peu d'autorité ou de capacité de décision
Absence de collaboration et de soutien de la part des supérieurs, collègues
de travail ou subordonnés
Absence de contrôle ou de fierté par rapport au produit fini
Insécurité de l'emploi, précarité de la fonction
Préjugés concernant l'âge, le sexe, la race ou la religion
Conditions environnementales pénibles
Inquiétude relative à sa propre responsabilité vis-à-vis des collègues
Impossibilité d'utiliser ses capacités ou talents personnels de façon efficace
Petite erreur ou manque d'attention momentané

EFFETS DU STRESS SUR LA SANTÉ


Troubles organiques liés au stress
Symptômes musculaires: Tension, douleur
Appareil digestif: Indigestion, vomissements, brûlures d'estomac,
constipation et irritation du gros intestin
Appareil circulatoire: Palpitations, arythmie et douleurs thoraciques
Appareil respiratoire: Respiration difficile ou anormalement rapide ou
profonde
Système nerveux central: Troubles mentaux ou des émotions, insomnie,
fatigue générale, syncopes, migraines
Problèmes sexuels: Règles douloureuses, frigidité et impuissance

Source: Fondation européenne pour l'amélioration des


conditions de vie et de travail, Dublin

- 26 -
ANNEXE 2
LE STRESS DANS LE MONDE DU TRAVAIL

Causes Facteurs Conséquences possibles


Conditions l Surcharge quantitative l Fatigue physique et/ou
de travail l Surcharge qualitative mentale
l Cadence des chaînes de montage l Epuisement nerveux
l Décisions l Irritabilité et tension
l Danger physique nerveuse
l Travail posté
Rôles l Ambiguïté des rôles l Anxiété et tension nerveuse
l Sexisme l Diminution du rendement
l Harcèlement sexuel l Insatisfaction professionnelle
l Mobbing l Dépression
Facteurs l Mauvais système de travail et l Tension nerveuse
relationnels manque de soutien social l Tension artérielle
l Divergences politiques, jalousie l Insatisfaction professionnelle
ou colère
l Manque d'attention de la
direction pour les travailleurs
Evolution de l Avancement trop lent l Réduction de la productivité
la carrière l Avancement trop rapide l Manque de confiance en soi
l (In)sécurité de l'emploi l Irritabilité et colère
l Ambition frustrée l Insatisfaction professionnelle
Organisation l Structure rigide et impersonnelle l Manque de motivation et
l Querelles politiques de productivité
l Manque d'encadrement ou l Insatisfaction professionnelle
de formation
l Absence de participation aux
décisions
Interface l Retombées de la vie profession- l Conflits psychologiques et
foyer/travail nelle sur la vie familiale fatigue mentale
l Absence de soutien de la l Réduction de la motivation
part du conjoint et de la productivité
l Querelles de ménage l Exacerbation des querelles
l Stress dû à une double carrière de ménage

Source: Cooper (1983)

- 27 -
ANNEXE 3
QUESTIONNAIRE SUR LE STRESS AU TRAVAIL
Veuillez répondre à chaque question en donnant la réponse qui
correspond le mieux à votre situation. Il est possible qu'aucune
réponse ne soit parfaite. Dans ce cas, choisissez la réponse la plus
proche de la réalité.
1. Sexe ¨ masculin ¨ féminin
2. Age ¨ ans
3. Depuis combien de temps travaillez-vous dans
cette entreprise? ¨ ans

4. Quel est votre niveau d'instruction?


pas de scolarité ou école primaire ¨
enseignement secondaire ¨
enseignement supérieur ¨

5. Travaillez-vous en équipe?
travail de jour seulement ¨
deux équipes ¨
trois équipes ¨
quatre/cinq équipes ¨
autre ¨

6. Quelle est votre formation?


Soyez précis-e:.........................................................................

7. Secteur de votre entreprise (horlogerie, vente, banque,


assurance, métallurgie, etc.)?
Soyez précis-e:.........................................................................

- 28 -
Contraintes dues au poste de travail
Oui Non
8. Mon travail m'oblige à travailler très vite ¨ ¨
9. Mon travail m'oblige à travailler très dur ¨ ¨
10. On m'impose un travail excessif ¨ ¨
11. J'ai assez de temps pour finir mon travail ¨ ¨
12. Je suis exposé-e à des demandes
contradictoires de la part d'autres personnes ¨ ¨
13. Mon travail m'impose de longues périodes
de concentration intense ¨ ¨
14. Mes tâches sont souvent interrompues avant
leur achèvement, ce qui m'oblige à les
reprendre plus tard ¨ ¨
15. Je suis toujours pressé-e dans mon travail ¨ ¨
16. Attendre le travail d'autres individus ou
d'autres services me ralentit souvent ¨ ¨

Pouvoir de décision
17. Mon travail me permet de prendre de
nombreuses décisions ¨ ¨
18. J'ai très peu de liberté pour décider
comment je vais faire mon travail ¨ ¨
19. J'ai beaucoup à dire sur ce qui se
passe dans mon travail ¨ ¨
20. Je peux fixer l'ordre dans lequel je
veux exécuter mon travail ¨ ¨

- 29 -
Oui Non
21. Je peux déterminer le moment de faire
mon travail ¨ ¨
22. Je peux facilement quitter le travail pour
de brèves périodes ¨ ¨
23. Je peux interrompre mon travail comme je veux ¨ ¨
24. Je peux déterminer ma propre cadence de travail ¨ ¨

Liberté dans la compétence


25. Mon travail m'oblige à assimiler de nouvelles
connaissances ¨ ¨
26. Mon travail comprend de nombreuses
tâches répétitives ¨ ¨
27. Mon travail m'oblige à être créatif, créative ¨ ¨
28. Mon travail comporte un haut niveau de
qualification ¨ ¨
29. Mon travail comprend de très nombreuses
activités ¨ ¨
30. J'ai la possibilité de développer des
compétences ¨ ¨

Modalités de travail
31. Je peux fixer l'heure à laquelle je commence
et je termine mon travail ¨ ¨
32. Je fixe moi-même le moment de la pause ¨ ¨

Oui Non

- 30 -
33. Je connais mes procédures de travail plus
d'un mois à l'avance ¨ ¨
34. Je fixe moi-même mes jours de congé ¨ ¨
35. Je suis sûr-e de conserver mon emploi ¨ ¨
36. Mes perspectives de carrière et d'avancement
sont bonnes ¨ ¨
37. Dans cinq ans, mes qualifications seront
toujours utiles ¨ ¨

Soutien de la part des cadres responsables et


des collègues
38. L'atmosphère au lieu de travail est bonne ¨ ¨
39. Les collègues m'irritent fréquemment ¨ ¨
40. Si je le désire, je peux demander l'aide
d'un ou de plusieurs collègues ¨ ¨
41. J'ai de bon rapports avec le management
de proximité ¨ ¨
42. Le management de proximité tient
suffisamment compte de mes idées ¨ ¨
43. Le management de proximité a une image
précise de la manière dont je travaille ¨ ¨
44. Il me donne suffisamment de soutien
dans mon travail ¨ ¨
45. Je suis suffisamment informé-e de ce qui
se passe dans l'entreprise ¨ ¨

Calcul des réponses et interprétation

- 31 -
On calcule un total pour chaque module. Si nécessaire, ceux-ci
peuvent être ventilés selon le service ou le poste de travail. Ces
groupes doivent comprendre plus de 15 réponses, sinon les moyennes
ne seront pas fiables et le secret de la consultation sera peut-être
violé. De cette manière, on peut faire une comparaison entre des
services ou des postes de travail ou les comparer avec la moyenne de
l'entreprise.
Il est également possible de comparer:
- hommes et femmes (question 1)
- groupes d'âge, par exemple travailleurs
jeunes et âgés (question 2)
- employé-es depuis plus ou moins longtemps
dans l'entreprise (question 3)
- employé-es dont le niveau d'instruction et
de formation est différent (question 4)
- employé-es dont les horaires sont différents (question 5)

Voici comment il faut calculer les totaux


Total "Exigence des tâches"
M Questions 8, 9, 10, 12, 13, 14, 15, 16 oui = 1, non = 0
M Question 11 non = 1, oui = 0
M Total: compter tous les "un" (minimum: 0, maximum: 9).
Plus le total est élevé, plus le risque de stress est élevé.

Total "Pouvoir de décision"


M Questions 17, 19, 20, 21, 22, 23, 24 oui = 1, non = 0

- 32 -
M Question 18 oui = 0, non = 1
M Total: compter tous les "un" (minimum: 0, maximum: 8).
Plus le total est bas, plus le risque de stress est élevé.

Total "Liberté dans la compétence"


M Questions 25, 27, 28, 29, 30 oui = 1, non = 0
M Question 26 non = 1, oui = 0
M Total: compter tous les "un" (minimum: 0, maximum: 6).
Plus le total est bas, plus le risque de stress est élevé.

Total "Modalités de l'emploi"


M Questions 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37 (toutes) oui = 1, non = 0
M Total: compter tous les "un" (minimum: 0, maximum: 7).
Plus le total est bas, plus le risque de stress est élevé.

Total "Soutien des cadres responsables et des collègues"


M Questions 38, 40, 41, 42, 43, 44, 45 oui = 1, non = 0
M Question 39 non = 1, oui = 0
M Total: compter tous les "un" (minimum: 0, maximum: 8).
Plus le total est bas, plus le risque de stress est élevé.

Ce questionnaire est reproduit avec l'aimable autorisation de la Fondation


européenne pour l'amélioration des conditions de vie et de travail, à Dublin.

- 33 -
Il est inspiré des enquêtes effectuées sur la satisfaction au travail par
l'Université de Massachussets Lowell, USA et le TNO Institute for
Preventive Health de Leyde, Pays-Bas.

- 34 -
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

DIRECTIVE DU CONSEIL du 12 juin 1989 concernant la mise en oeuvre


de mesures visant à promouvoir l'amélioration de la sécurité et de la
santé des travailleurs au travail (89/391/CEE) (Journal officiel des
Communautés européennes No L 183)

ALBERT, Eric, Comment devenir un bon stressé. Le stress au


travail, Editions Odile Jacob, Paris, 1994

*BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL, Automatisation,


organisation du travail et stress d'origine professionnelle, Rapport
de la réunion d'experts à Genève, du 28 novembre au
7 décembre 1983, BIT, Genève, 1985

*BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL, Le Travail dans le monde,


Rapport 1993, BIT, Genève, 1993
COHEN, A., LEVI, L., PARDON, N. et KALIMO, R., Acteurs
psychosociaux au travail. Nature, incidences et prévention,
Bureau international du travail, Genève, 1986

*COOPER, Cary L., LIUKKONEN, Paula et CARTWRIGHT, Susan,


Stress Prevention in the Workplace: Assessing the Costs and
Benefits to Organisations, Fondation européenne pour l'amélio-
ration des conditions de vie et de travail, Dublin, 1996

COOPER, Cary L., Stress at Work, John Wiley & Sons, New York,
1978

*COSTA, Giovanni, Occupational stress and stress prevention in


air traffic control, Bureau international du travail, Genève, 1996

*DEJOURS, Christophe, Souffrance en France, La banalisation de


l'injustice sociale, Editions du Seuil, Paris 1998

*FONDATION EUROPEENNE POUR L'AMELIORATION DES CONDITIONS


DE VIE ET DE TRAVAIL, en collaboration avec le Ministère de l'emploi
et du travail du Royaume de Belgique: Stress at work – A call for
action, Conférence européenne, Bruxelles, 9-10, novembre 1993

*FONDATION EUROPEENNE POUR L'AMELIORATION DES CONDITIONS


DE VIE ET DE TRAVAIL, Les contraintes de temps et l'autonomie au
travail dans l'Union européenne, Dublin, 1997

*KOMPIER, Michiel et LEVI, Lennart, Le stress au travail: causes,


effets et prévention, Guide pour les petites et moyennes entreprises,
Fondation européenne pour l'amélioration des conditions de vie et de
travail, Dublin, 1995

*KOMPIER, M.A.J., Bus drivers: Occupational stress and stress


prevention, Bureau international du travail, Genève, 1996

- 36 -
*KOMPIER, Michiel et LEVI, Lennart, Le stress au travail vous
concerne-t-il?, Fondation européenne pour l'amélioration des
conditions de vie et de travail, Dublin, 1994

LABORIT, Henri, Eloge de la fuite, Editions Robert Laffont, Paris,


1976, Gallimard, Coll. Folio/Essais, Paris, 1995

*LEVI, Lennart, Le stress dans l'industrie. Causes, effets et


prévention, Bureau international du travail, Genève, 1984

MANIGUET, Xavier, Les énergies du stress. Du quotidien aux


conditions extrêmes. Le mauvais stress: comment le vaincre. Le bon
stress: comment en profiter, Editions Robert Laffont, Paris, 1994

*MARTIN Didier, L'épuisement professionnel, Tome 2,


Changement et violence, L'Harmattan, Paris, 1993

SELYE, Hans, Stress without distress, Hodder & Stranghton,


Londres, 1974

SELYE, Hans, The stress of life, McGraw-Hill, New York, 1956

SERVAN-SCHREIBER Jean-Louis, Le nouvel art du temps, Albin


Michel, Paris, 1999

*STORA, Jean Benjamin, Le stress, Presses universitaires de France,


Coll. Que Sais-je? No 2575, Paris, 1997

*Ouvrages disponibles à l'OCIRT

Et encore
www.workhealth.org
Job Stress Network du Center of Social Epidemiology

- 37 -
PUBLICATIONS DE L'OCIRT

L'alcool en milieu professionnel. De la dépendance à la réinsertion à


travers le dialogue, 1996, 34 pages

Campagne de prévention dans les ateliers de réparation de véhicules du


canton de Genève, 1993, 54 pages

Directive cantonale pour l'assainissement des établissements de la


branche automobile, OCIRT et le Service des contrôles de pollution, 1992,
32 pages

Eclairage au poste de travail, Office cantonal de l'inspection et des relations


du travail et Office cantonal de l'énergie, Genève, 1996,
60 pages

Emissions des composés organiques volatils par les entreprises et


l'artisanat genevois, Office cantonal de l'inspection et des relations du
travail et Service de l'écotoxicologue cantonal, Genève, 1996, 10 pages

Enquête dans les entreprises de nettoyage et d'entretien des textiles, 1992,


24 pages

Evaluation du confort thermique dans les locaux de travail, Service du


médecin inspecteur du travail et Office cantonal de l'inspection et des
relations du travail, Genève, 1981, 52 pages
Femmes au travail et protection de la maternité, 1992, 36 pages
(épuisé, édition révisée à paraître)

Loi fédérale sur le travail (LTr). Durée du travail et du repos. Résumé et


extrait des dispositions légales applicables, 1991, 18 pages

Le rayonnement solaire et la santé, 1996, 20 pages

Santé et sécurité au travail, protection de l'environnement et des eaux


pour les entreprises de nettoyage chimique des vêtements, Office
cantonal de l'inspection et des relations du travail et Service des contrôles de
pollution, Genève, 1995, 70 pages

Système suisse de prévention des risques professionnels. Le concept


genevois d'inspection du travail, 1994, 60 pages (épuisé)

Travail de nuit et protection de la santé, 1996, 16 pages

Das könnte Ihnen auch gefallen