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30 Avril 2009

SOMMAIRE

Humeur :
2
Malédictions ?

Quid de l’économie cette semaine ?


3
Etats-Unis : après le fond, le rebond.

La météo économique de la semaine écoulée. 4

Les marchés :
5
Le franc suisse résiste à la crise.

Les évènements à suivre du 4 au 8 mai :


7
Sur la voie du rebond.

Calendrier complet des statistiques et évènements économiques


8
de la semaine à venir.
Rappel de nos prévisions économiques et financières pour 2009-
9
2010
E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Humeur :
Malédictions ?
Alors que l’économie mondiale et les marchés financiers commençaient à se remettre doucement de leur plus grave
crise depuis l’après-guerre, un nouvel ennemi public numéro 1 s’est imposé en quelques jours : il nous vient une nouvelle
fois du continent américain, puisqu’après avoir été appelé « grippe porcine », l’Organisation Mondiale de la Santé le
nomme désormais « grippe d’Amérique ». A croire que tant l’Amérique que l’économie mondiale et les marchés financiers
ont vraiment attrapé la scoumoune…
Cette malédiction apparente n’est d’ailleurs pas nouvelle puisque depuis 2000, les catastrophes n’ont cessé de se
succéder. La liste (non exhaustive) est longue mais instructive : krach internet en 2000, attentats du 11 septembre 2001,
guerre en Afghanistan (qui n’est malheureusement pas encore terminée et qui risque même d’être prochainement
aggravée), scandales Enron et WorldCom en 2001-2002, guerre en Irak en 2003, pandémie de SRAS toujours en 2003,
cyclones Rita et Katrina en 2005, chocs pétroliers successifs qui vont faire passer le baril de brut de 20 dollars en 2002 à
150 dollars en juillet 2008, dégonflement de la bulle immobilière américaine en 2006, crise des subprimes et de la
titrisation en 2007, faillite (certes organisée donc avec des répercussions limitées) de Bear Stearns au printemps 2008,
hausse du taux refi de la BCE en pleine récession en juillet 2008 et, enfin, faillite non préparée de Lehman Brothers en
septembre 2008 avec les conséquences cataclysmiques que nous connaissons et que nous continuons encore de
supporter aujourd’hui.
Mais alors que l’on pensait avoir eu notre dose de catastrophes et d’émotions fortes, patatra, les forces du mal ont
encore frappé. Ainsi, la planète serait désormais menacée par une pandémie de grippe mortelle. Evidemment, face à un
tel risque, les créances toxiques des banques, le niveau des taux d’intérêt, la planche à billets, l’état des déficits publics
ou encore le niveau du Cac 40 paraissent bien dérisoires… Et ce d’autant qu’à en croire certains « spécialistes »
médicaux, il faut désormais se barricader, ne sortir qu’armés d’un masque, se nourrir de tamiflu… Bref, adieu veaux,
vaches et surtout cochons…
Pourtant, au-delà des craintes légitimes qu’un tel scénario peut engendrer, il serait complètement absurde de sombrer
dans un nouveau mouvement de pessimisme généralisé. Et ce, pour au moins trois raisons.
Primo, dans le cas extrême et très peu probable où la pandémie se développerait mondialement et causerait des
milliers, voire des millions de morts, il ne sert à rien de se faire des cheveux blancs : devenons simplement des adeptes
du « carpe diem » et profitons de l’instant présent avant qu’il ne soit trop tard…
Secundo, si ce cas extrême est évité (et gageons qu’il le sera, car les moyens matériels et médicaux pour éviter un tel
marasme existent dans la plupart des pays, en particulier en France, en Europe et sur les continents américain et
asiatique), l’exemple du SRAS de 2003 nous a montré que l’impact économique et financier d’une pandémie limitée était
globalement faible. A ce sujet, il est d’ailleurs étonnant d’observer que l’histoire se répète. En effet, en 2003 aussi, la
planète économico-financière commençait à peine à sortir d’une grave crise lorsque la psychose du SRAS est venue
l’affaiblir. Pour autant, cette dernière n’a pas été capable de casser la reprise. Bien au contraire, puisque du premier au
quatrième trimestre 2003, le PIB américain a progressé de 3,7 % et celui de la planète de 4,5 %. Quant aux marchés
actions, de mars à décembre 2003, le Dow Jones a flambé de 39 % et le Cac 40 de 48 %. Bien entendu, certains
secteurs d’activité (le tourisme notamment) souffrent tandis que d’autres en profitent (la pharmacie par exemple), mais au
final, l’impact économique global reste limité.
Ces évolutions nous rappellent que, psychose ou pas, une fois que les ajustements économiques et financiers sont
terminés, le rebond devient inévitable. C’est d’ailleurs ce que nous devrions revivre cette année. Certes, le PIB américain
a fortement reculé au premier trimestre et celui de la zone euro et du Japon devraient en faire de même. Néanmoins, ce
recul n’est aucunement prémonitoire du futur. Bien au contraire, puisqu’il s’explique principalement par un mouvement de
déstockage historique et par un désinvestissement excessif par rapport aux efforts de relance qui ont été mis en place.
Dès lors, à partir du deuxième trimestre et de la mise en musique de cette relance, ces deux mouvements d’ajustements
baissiers devraient s’inverser et relancer l’économie américaine sur le chemin d’une croissance soutenue et durable qui
dépassera même la barre des 2,5 % dès 2010. Quant à l’Europe et au Japon, en dépit d’un léger retard à l’allumage et
d’une vigueur moins marquée, la reprise finira également par arriver au second semestre 2009.
Tertio, et pour conclure cette nécessité de ne pas croire au fatalisme et à la malédiction sur une note presque
philosophique, l’avènement puis le dépassement de cette crise grippale rappellent l’essence même de l’Etre humain, à
l’instar d’ailleurs des nombreuses crises que nous avons traversées depuis dix ans et finalement depuis des siècles. En
effet, l’espèce humaine est fragile, soumise à la peur et aux catastrophes naturelles et sanitaires. Pis, elle a même
parfois tendance à s’auto-détruire. Pour autant, on ne sait par quel miracle, elle réussit toujours à s’en sortir. De temps en
temps en passant par des malheurs, mais surtout en faisant preuve d’une capacité d’adaptation exceptionnelle.
Dans ce cadre, il serait vain de sombrer une fois de plus dans le défaitisme, de croire que la croissance mondiale ne
redémarrera pas avant des années, d’analyser le récent rebond boursier comme un feu de paille qui sera vite inversé, de
laisser croire que toutes les entreprises endettées sont vouées à l’échec, que toutes les créances risquées des banques
sont toxiques ou encore que toutes les grippes sont porcines.
Ne l’oublions pas, de la même façon que les vaccins sont obtenus à partir des maladies, la croissance est souvent un
produit de l’endettement. Mieux, les crises permettent souvent de repartir sur des bases plus saines pour retrouver une
économie en croissance, certes modérée mais moins risquée et plus saine.
Marc Touati

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Quid de l’économie cette semaine ?


Etats-Unis : après le fond, le rebond.
Si la baisse du PIB américain au premier trimestre a été Par ailleurs, il faut également noter que les comptes
plus forte que prévu, le rebond de la consommation au nationaux américains du premier trimestre ont
cours de ce même trimestre et la nette amélioration de la agréablement surpris par le rebond significatif de la
confiance des ménages en avril confirment que le plus dur consommation des ménages. Cette dernière, qui
est bien passé outre-Atlantique. rappelons-le, représente 70 % du PIB américain, a
effectivement progressé de 2,2 % au premier trimestre,
Evidemment, il ne faut pas se voiler la face : la récession
c’est-à-dire sa plus forte hausse depuis le premier
a encore marqué des points aux Etats-Unis au premier
trimestre 2007. Et ce alors que le chômage a fortement
trimestre 2009. En effet, après avoir déjà baissé de 0,5 %
augmenté sur la même période et que la relance fiscale n’a
(en rythme annualisé) au troisième trimestre 2008 et de
pas encore commencé.
6,3 % au quatrième trimestre, le PIB américain a encore
chuté de 6,1 % au premier trimestre 2009. Son glissement En d’autres termes, si la consommation a rebondi avant
annuel atteint désormais - 2,6 %, un plus bas depuis le même le début de la relance budgétaire Obama, elle fera
troisième trimestre 1982. forcément encore mieux une fois cette relance en action.
L’explication de cette nouvelle décrue réside Cette perspective a d’ailleurs été confirmée par
principalement dans l’écroulement de 51,8 % de l’augmentation spectaculaire de la confiance des ménages
l’investissement (- 37,9 % pour l’investissement des calculée par le Conference Board en avril. En effet, après
entreprises et - 38 % pour l’investissement des ménages) un premier rebond en mars, cet indicateur avancé de la
et dans le déstockage historique observé au premier consommation a flambé de 45,7 % sur le seul mois d’avril.
trimestre 2009. Hors stocks, la baisse du PIB n’a d’ailleurs Même si avec un niveau de 39,2, cet indice reste encore
été que de 3,4 %, soit bien mieux qu’attendu par le très bas, il atteint un plus haut depuis novembre 2008 et
consensus (à savoir - 4,7 %). montre que l’heure des retrouvailles entre les ménages et
la confiance a sonné. Et ce d’autant que l’amélioration de
C’est certainement la raison pour laquelle les marchés
l’indice de confiance s’explique principalement par le saut
boursiers n’ont pas pris trop ombrage de la baisse globale
de 81,3 % des perspectives d’activité des ménages au
du PIB. En outre, ce double mouvement de
cours des deux derniers mois, qui atteignent désormais un
désinvestissement et de déstockage historique apparaît
plus haut depuis septembre 2008.
largement excessif par rapport à la relance qui est en train
de se mettre en place outre-Atlantique. Les ménages retrouvent le sourire.
Autrement dit, dès le deuxième trimestre, un mouvement a/a, %
145 5,5
correctif devrait s’observer, en particulier sur le front des
stocks, qui ont tellement baissé qu’ils ne peuvent que 130 4,5

remonter, et sur celui de l’investissement logement qui 115


3,5
devrait notamment bénéficier de l’augmentation des mises 100
en chantier du premier trimestre. Dans ce cadre, le 2,5

premier trimestre devrait constituer le point bas de 85


1,5
l’actuelle récession américaine. 70
0,5
Le PIB baisse encore mais la consommation 55 Avril
redémarre. 40 -0,5
T1 09
a/a, % a/a, % 25 -1,5
5,5 6,0
90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
5,0 5,5
4,5 5,0 Indice de confiance des ménages calculé par le Conference Board - G -
4,0 T1 09
4,5 Consommation des ménages en volume - D -
3,5 4,0
3,0 3,5
2,5
3,0 Dans ce cadre, nous confirmons notre scénario d’un fort
2,0
1,5
2,5 rebond du PIB américain du deuxième au quatrième
2,0
1,0
1,5 trimestre 2009 et d’une poursuite de la reprise en 2010.
0,5
0,0
1,0 Malheureusement, compte tenu d’un acquis de
-0,5 0,5
0,0
décroissance de - 2,7 % à la fin du premier trimestre 2009,
-1,0
-1,5 -0,5 la variation annuelle moyenne du PIB restera négative sur
-2,0 -1,0 2009, mais seulement aux alentours des - 1 %. Quant à
-2,5 -1,5
-3,0 -2,0
2010, nous anticipons que l’économie américaine devrait
92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 retrouver une croissance moyenne positive de 2,6 %..
PIB - G - Consommation des ménages - D -

Marc Touati

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

La météo économique de la semaine écoulée :

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Les Marchés :
Le franc suisse résiste à la crise.
Croissance faible, crise financière, pertes abyssales Autrement dit, la résistance de l’économie helvétique
d’UBS, affaire Madoff, débat acerbe sur les paradis comparativement aux graves difficultés de ses
fiscaux… Depuis quelques années et surtout depuis partenaires occidentaux constitue un argument de poids
quelques mois, la Suisse est attaquée sur tous les fronts. pour continuer de faire confiance au franc suisse. Si bien
A tel point que de la mi-2006 à l’automne 2008, le franc que la forte baisse du taux directeur central de la BNS
suisse a connu une forte dépréciation, notamment vis-à- de 2,75 % à l’automne dernier à 0,25 % depuis février
vis de l’euro. 2009 n’a non seulement pas déprécié le franc suisse
mais l’a au contraire apprécié, notamment vis-à-vis de
Ainsi, alors que le niveau de l’euro/franc suisse
l’euro.
atteignait 1,45 en 2002-2003, il frôlait les 1,70 franc
suisse pour un euro fin 2007. Pis, la remontée du taux La récession et le chômage reste contenus.
directeur central de la Banque Nationale de Suisse
(BNS) de 0,25 % en 2004 à 2,75 % fin 2007 n’y a 6 6
quasiment rien changé. 5
5
Il faut dire qu’entre temps, la BCE a augmenté son 4
taux refi jusqu’à 4,25 % en juillet 2008, réduisant 4
3
mécaniquement l’appétence pour la devise helvétique au
3 2
profit de son homologue eurolandaise.
1
2
En fait, il a fallu atteindre la faillite de Lehman Brothers
0
et la crise qui en a suivi pour redonner des couleurs au 1 T4 08
-1
franc suisse qui a alors retrouvé son rôle de valeur
refuge. Néanmoins, cette embellie a été en partie freinée 0 -2

et un temps même inversée par les craintes sur la santé 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

d’UBS et sur les risques d’altération du secret bancaire. Taux de chomage (non ajusté des variations saisonnières)
Glissement annuel du PIB suisse
Pour autant, depuis le début 2009, le franc suisse se
stabilise autour des 1,50 pour un euro. Ce qui nous Cette situation pourrait paraître d’autant plus
paraît être un niveau entièrement justifié. Et ce, pour au étonnante que, dans le même temps, la BCE est restée
moins cinq raisons. frileuse dans la baisse de son taux refi qui est d’ailleurs
Premièrement, l’économe helvétique apparaît comme encore de 1,25 %.
une des plus résistantes face à la crise. Ainsi, alors que La baisse des taux de la BNS ne fait plus baisser le
les PIB de ses voisins (Allemagne, Italie et France en franc suisse.
tête) ont affiché des glissements annuels nettement
négatifs dès le quatrième trimestre 2008, celui de la 1 ,7 4
Suisse limite les dégâts avec une baisse de seulement 3 ,5
0,1 %. 1 ,6 5
3
L’économie suisse fait bien mieux que ses 1 ,6
2 ,5
homologues eurolandaises.
1 ,5 5 2
a/a, %
5 1 ,5
1 ,5
1
4
1 ,4 5
0 ,5
3
1 ,4 0
2 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

EUR / CHF Taux de la BNS


1

0 Néanmoins et deuxièmement, ce paradoxe entre


baisse des taux directeurs et appréciation du change
-1
n’est qu’apparent. En effet, cette dernière montre
-2 simplement que les marchés analyse la baisses des taux
de la BNS comme crédible, c’est-à-dire capable de
92

93

94

95

96

97

98

99

00

01

02

03

04

05

06

07

08

Glissement annuel du PIB : relancer une croissance qui est déjà l’une des plus
France Allemagne Suisse résistantes des pays occidentaux et qui ne pourra donc
que s’améliorer avec le soutien de la politique monétaire.
Parallèlement, alors que le chômage flambe dans la
plupart des économies développées, en particulier en Troisièmement, après avoir fait craindre le pire, le
Europe, le taux de chômage suisse demeure contenu à sommet du G20 de Londres n’a finalement pas porté
3,4 % en mars dernier. atteinte au secret bancaire suisse. Pour faire plaisir aux

5
E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Français et aux Allemands, le G20 s’est effectivement historiquement fortes avec les institutions financières
contenté de publier une liste noire des paradis fiscaux, helvétiques.
sur laquelle la Suisse ne figure évidemment pas, laquelle
Aussi surprenant que celui puisse paraître, la Suisse
devra simplement se contenter d’une liste grise non
pourrait donc sortir gagnante de cette crise. Dans ce
coercitive. Le risque d’une fuite de capitaux de la Suisse
cadre et comme nous l’avions déjà annoncé mi-2008,
vers d’autres horizons s’est donc largement estompé.
nous continuons d’anticiper que le franc suisse devrait
Quatrièmement, la réduction drastique des salaires se stabiliser autour des 1,50 pour un euro. Un niveau
des opérateurs financiers londoniens ainsi que particulièrement optimal puisqu’il s’agit de celui du taux
l’augmentation tout aussi drastique de la fiscalité des de change naturel dit Natrex, c’est-à-dire du niveau
revenus outre-Manche devraient inciter de nombreuses d’équilibre en fonction des fondamentaux économiques
maisons à s’installer sur des terres fiscalement moins (croissance, inflation, épargne, balance commerciale).
contraignantes, à commencer par Genève et Zurich.
De quoi rappeler une nouvelle fois que cette crise agit
Enfin et cinquièmement, dans la vague avant tout comme un moteur de reconnexion entre les
d’investissements financiers des fonds souverains qui grandeurs financières et la réalité économique.
est en train de se mettre en place, la Suisse devrait
Marc Touati
constituer un intermédiaire de choix, notamment avec les
fonds des pays de l’OPEP qui entretiennent des relations

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Les événements à suivre du 4 au 8 mai :


Sur la voie du rebond.
monétaire, maintiendra son taux de base à 0,50% en
L’actualité économico-statistique aux Etats-Unis sera
mai à l’instar du mois d’avril.
marquée cette semaine par la publication mardi de
l’indice ISM des directeurs d’achat dans les services qui Jeudi 7 mai, 13h45 : la BCE baisse son taux refi de
devrait repartir à la hausse et s’achèvera vendredi par 25 points de base.
l’évolution de l’emploi au mois d’avril.
Alors que le PIB de la zone euro s’écroule (-1,5% au
Nous connaîtrons jeudi les chiffres du commerce quatrième trimestre), alors que le chômage flambe, que
extérieur en France qui devraient révéler une réduction la crise sociale se fait de plus en plus menaçante et en
du déficit et vendredi ceux de l’Allemagne dont dépit des déclarations de son Président qui soulignaient
l’excédent commercial se réduira. que la BCE ferait tout pour sortir la zone euro de la
récession, y compris en utilisant des moyens non
On notera également jeudi la réunion de politique
conventionnels, l’Institut francfortois n’a finalement
monétaire de la BCE qui devrait baisser son taux refi de
abaissé son taux refi que de 0,25 point en avril, alors
25 points de base ainsi que l’annonce sans surprise du
que les prévisionnistes à l’unanimité attendaient 0,5
statu quo pour les taux de la Bank of England qui a déjà
point.
utilisé toutes ses cartouches.
La récession et le risque de déflation s’intensifiant
Mardi 5 mai, 16h (heure de Paris) : l’indice ISM des
dans la zone euro, la BCE procédera en mai à une
directeurs d’achat dans les services augmente
nouvelle baisse de 25 bp de son taux refi, avant de
légèrement en avril.
passer à 0,75 % en juin, ce qui sera certainement le
Après avoir atteint un plus bas historique en novembre plancher en deçà duquel elle ne descendra pas. Si la
à 37,4, puis rebondi à 42,9 en janvier, avant de reculer baisse du taux refi et la baisse de l’euro qu’elle pourra
pendant deux mois consécutifs pour atteindre 40,8 en entraîner sont favorables, force est de constater que
mars, l’indice ISM non-manufacturier, qui mesure l’on a perdu beaucoup de temps lorsque l’on sait que
l’activité dans les services, devrait connaître une petite toute mesure de politique monétaire prend de six à
augmentation en avril à 43. Et ce notamment du fait de neuf mois pour agir sur l’activité économique.
la bonne tenue de la consommation des ménages qui a
Vendredi 8 mai, 8h : l’excédent commercial se réduit
progressé de 2,2 % au premier trimestre, soit sa plus
en Allemagne en mars.
forte hausse depuis le premier trimestre 2007. Toutefois
nous resterons toujours sous la barre des 50 confirmant En baisse depuis le mois de novembre et après avoir
que le secteur des services bien que moins touché que atteint un plus bas depuis 2001 à 7 milliards d’euros en
le secteur industriel n’échappe pas à la récession. janvier, l’excédent commercial allemand avait augmenté
en février pour atteindre 8,7 milliards. Ce rebond sera de
Jeudi 7 mai, 8h45 : le déficit extérieur français se
courte durée puisque le surplus commercial allemand
réduit en mars.
devrait se réduire en mars pour atteindre 7,5 milliards.
Après s’être réduit en novembre et en décembre le En effet les exportations qui avaient bien résisté en
déficit extérieur français qui était reparti à la hausse en février (-0,7%) devraient connaître une baisse plus
janvier (3,7 milliards d’euros) ainsi qu’en février (4,1 importante en mars alors que les importations qui
milliards d’euros) devrait retrouver le chemin de la avaient chuté de 4,2% devraient baisser moins
baisse en mars pour atteindre 3,9 milliards d’euros. En fortement.
effet, les exportations devraient reprendre quelques
Vendredi 8 mai, 14h30 : les destructions d’emplois
couleurs comme l’amélioration récente des carnets de
restent fortes aux Etats-Unis.
commandes étrangers, compensant la petite hausse des
importations tirées par la bonne tenue de la Si les derniers indicateurs américains (réduction du
consommation des ménages (+0,4% au premier déficit extérieur, très bonne tenue de la consommation
trimestre). des ménages au premier trimestre, forte croissance
mensuelle de l’indice de confiance des consommateurs
Jeudi 7 mai, 13h : Statu quo pour les taux de la Bank
du Conférence Board) nous montrent que l’horizon est
of England qui a déjà utilisé toutes ses cartouches.
en train de se dégager en douceur outre-Atlantique,
L’explosion de la bulle immobilière et la crise du crédit l’indicateur retardé que constitue l’évolution de l’emploi
affectent durement les ménages britanniques, très devrait quant à lui, continuer de se détériorer. Ainsi, en
exposés à l’endettement. Dans ce contexte déprimé et avril, le taux de chômage devrait atteindre un plus haut
face à l’ampleur de la récession outre-Manche, la depuis 1983 à 8,7%, alors que le nombre de
Banque d’Angleterre qui avait procédé en février à une destructions d’emplois salariés demeurera élevé même
baisse de 50pb de son taux de base, a de nouveau s’il devrait baisser à 600 000 contre 663 000 en mars.
baissé ce dernier en mars de 50 pb pour atteindre
0,50% soit un plus bas historique. Le maximum a donc
été fait pour sauver l’économie de sa Majesté et la Jérôme Boué
Banque d’Angleterre ne pouvant plus utiliser l’arme

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Calendrier complet des statistiques et évènements de la semaine :

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Rappel de nos prévisions macro-économiques et financières.

Croissance du PIB Inflation Taux de chômage


en volume en moyenne annuelle en moyenne annuelle
2007 2008 2009 2010 2007 2008 2009 2010 2007 2008 2009 2010
Etats-Unis 2,0 1,1 -1,0 2,6 2,9 3,8 0,5 2,5 4,6 5,8 8,5 7,8
Japon 2,1 -0,7 -2,0 0,2 0,5 1,2 -0,2 0,5 3,9 4,1 5,0 4,8
Euroland 2,7 0,7 -1,8 0,8 2,1 3,3 0,9 2,0 7,4 7,4 8,7 8,5
Allemagne 2,5 1,0 -1,8 0,9 2,1 2,6 0,7 2,0 9,0 7,8 8,9 8,5
France 1,9 0,7 -1,0 0,8 1,6 2,8 0,5 1,9 8,0 7,5 8,9 8,6
Italie 1,7 -1,0 -2,0 0,7 2,2 3,2 1,3 2,2 6,2 6,9 9,0 8,8
Espagne 3,8 1,1 -1,5 0,7 3,2 3,5 1,3 2,3 8,3 10,5 14,0 13,5
Royaume-Uni 3,1 0,7 -2,0 1,0 2,3 4,0 0,9 2,6 5,4 5,6 7,5 7,0
Monde 5,0 2,9 1,1 3,0

Taux d'intérêt directeurs Taux d'intérêt des obligations d'Etat à 10 ans


30 Avril à 3 mois à 6 mois à 1 an 30 Avril * à 3 mois à 6 mois à 1 an
Etats-Unis 0-0,25 0-0,25 0,50 1,50 Etats-Unis 3,13 3,20 3,50 3,90
Euroland 1,25 0,75 0,75 1,00 Euroland 3,19 3,50 3,90 4,10
Royaume-Uni 0,50 0,50 0,50 1,00 Royaume-Uni 3,52 3,90 4,00 4,10
Japon 0,10 0,10 0,10 0,10 Japon 1,43 1,40 1,50 1,70

Taux de change Bourses internationales


30 Avril * à 3 mois à 6 mois à 1 an 30 Avril * à 3 mois à 6 mois à 1 an
EUR/USD 1,3135 1,28 1,20 1,15 Dow Jones 8 185 8 500 9 500 10 500
USD/JPY 96,6 100 110 115 Nikkei 8 828 9 000 9 500 10 500
EUR/JPY 126,9 128,0 132,0 132,3 Cac 40 3 163 3 300 3 600 4 000
EUR/GBP 0,90 0,90 0,85 0,83 Euro Stoxx 50 2 390 2 400 2 600 2 900

* Niveau à 13h30 (heure de Paris)

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ENTREPRISE D’INVESTISSEMENT
23, rue Balzac– 75008 Paris - France
Standard: + 33 (0) 1 444 333 00 – Fax : + 33 (0) 1 70 70 19 19
www.global-equities.com

CONTACTS
Etudes économiques et financières

Marc TOUATI +33(0)1.44.43.33.80 mtouati@global-equities.com


DIRECTEUR DES ÉTUDES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES

Jérôme BOUE
ÉCONOMISTE +33(0)1.44.43.33.77 jboue@global-equities.com

Luis CAMEIRAO
ASSISTANT-STRATEGISTE +33(0)1.44.43.33.69 lcameirao@global-equities.com

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