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12 Juin 2009

SOMMAIRE

Humeur :
2
Et la croissance structurelle dans tout ça ?

Quid de l’économie cette semaine ?


3
France : après la récession, la déflation...

La météo économique de la semaine écoulée. 5

Les marchés :
6
L’Europe de l’Est, un nouveau subprime ?

Les évènements à suivre du 15 au 19 juin :


8
Encore une semaine favorable pour l’Oncle Sam.

Calendrier complet des statistiques et évènements économiques


9
de la semaine à venir.

Chiffres de la semaine du 8 au 12 juin 10

Synthèse sectorielle de la semaine 11

Calendrier des publications et versements de dividendes 12

Rappel de nos prévisions économiques et financières pour 2009-


13
2010
E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Humeur :
Et la croissance structurelle dans tout ça ?
Depuis neuf mois, on ne parle que de crise, de récession, de relance keynésienne ou encore, depuis quelques
semaines, de reprise technique. Toutes ces préoccupations sont évidemment parfaitement justifiées. Néanmoins, en se
concentrant sur le présent, c’est-à-dire sur le conjoncturel, elles font l’impasse sur l’essentiel, à savoir l’état structurel de
nos économies. En effet, compte tenu du choc négatif d’envergure qu’elle représente, la crise de ces derniers trimestres
aura forcément des conséquences concrètes et très souvent négatives sur la croissance structurelle des différents pays
et zones de la planète. Même si la crise n’est pas encore complètement terminée, il paraît donc opportun de faire le point
sur ce thème et d’établir une estimation des nouvelles croissances structurelles.
Pour commencer, il nous faut rappeler ce que signifie ce concept. Pour faire simple, la croissance structurelle
correspond à la croissance du PIB réel (i.e. hors inflation) obtenue lors d’un fonctionnement normal de l’économie, c’est-
à-dire sans catastrophe particulière, sans soutien des politiques conjoncturelles et sans excès inflationnistes durables.
Autrement dit, il s’agit du rythme de croisière de la croissance d’une économie. Celle-ci dépend en fait de trois éléments
structurels et structurants, en l’occurrence le facteur « travail », c’est-à-dire le volume d’heures travaillées, le facteur
« capital » également appelé « investissement » et enfin le facteur « progrès technique ». C’est donc en agissant sur ou
en subissant l’évolution de ces trois éléments que la croissance structurelle va varier.
En 1990, ce niveau d’équilibre de la croissance était identique des deux côtés de l’Atlantique et atteignait 2,5 % par an.
A l’époque, de nombreux économistes faisaient remarquer que la croissance américaine était beaucoup plus heurtée que
celle de l’Europe, la première connaissant une grande amplitude entre les phases de surchauffe et de récession, la
seconde étant beaucoup plus lissée, notamment grâce au rôle de stabilisateurs économiques que jouait à l’époque la
dépense publique. Néanmoins, à moyen terme, les Etats-Unis et l’Europe se retrouvaient sur un pied d’égalité.
La décennie 1990 va fortement changer la donne. En effet, après avoir été revigorés grâce aux Reaganomics, c’est-à-
dire grâce au mélange keynésiano-libéral de la politique économique de l’ère Reagan, les Etats-Unis vont se lancer corps
et âme dans la révolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Si, comme lors de chaque
révolution technologique, une bulle financière puis son dégonflement vont évidemment tempérer l’euphorie des années
90, cette révolution va considérablement augmenter la croissance structurelle de l’Oncle Sam, qui va alors atteindre 3 %
en 2000. Bien loin de cette appréciation, la croissance structurelle de la zone euro va pâtir du manque d’engouement
pour la révolution des NTIC, mais aussi des difficultés allemandes nées de la réunification, sans oublier des politiques
monétaires et budgétaires structurellement défavorables au dynamisme de l’activité. Dans ce cadre, la croissance
structurelle de la zone euro va s’affaisser à 1,8 %. Seul réconfort, celle du Japon va passer de 6 % dans les années 80 à
environ 1 % quinze ans plus tard...
Cet écart entre les deux côtés de l’Atlantique s’observe également sur les trois facteurs de la croissance structurelle.
Ainsi, de 1985 à 2002, le volume d’heures travaillées a progressé de 42 % aux Etats-Unis, alors qu’il n’a augmenté que
de 5 % dans la zone euro et même reculé de 6 % en France. Sur le front de l’investissement, même punition : + 120 %
aux Etats-Unis, contre + 40 % dans la zone euro. Et enfin, les différences sur le front du progrès technique ne sont pas
en reste, puisque que les dépenses en Recherche&Développement outre-Atlantique vont se stabiliser à 2,8 % du PIB,
contre 2 % dans la zone euro. Si cette différence est minime sur une année, elle prend évidemment une proportion bien
plus inquiétante sur quinze ans. Et ce d’autant qu’en la matière la quantité n’est pas forcément un critère de réussite.
Comme le disait déjà le Général De Gaulle en son temps « des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs
qui trouvent on en cherche… ». Autrement dit, les Etats-Unis ont aussi creusé l’écart technologique avec la zone euro
grâce à une meilleure intégration entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée et entre les Universités et
les entreprises.
Mais l’histoire ne s’arrête malheureusement pas là. Car la crise actuelle a de nouveau amputé les niveaux de
croissance structurelle de la totalité des pays développés. En effet, compte tenu des dérapages du passé, il est
désormais clair que les différents effets de levier (sur les marchés, mais aussi au niveau de l’endettement bancaire des
ménages et des entreprises) vont être réduits considérablement. Autrement dit, les dépenses d’investissement et de
consommation s’en trouveront réduites. Le monde qui nous attend désormais est donc basé sur deux piliers : moins de
risque mais aussi moins de croissance.
Selon nos estimations, l’impact négatif de cette crise sur la croissance structurelle sera de l’ordre de 0,5 point. Cela
signifie donc que celle des Etats-Unis a retrouvé son niveau des années 90, à 2,5 %, mais aussi que celle de la zone
euro n’est plus que de 1,3 %. En d’autres termes, notre base de départ est bien plus basse qu’aux Etats-Unis et qu’il y a
quinze ans. Le plus problématique réside dans le fait que pour engager un cercle vertueux de fortes créations d’emplois,
une croissance d’au moins 2 % est nécessaire et que cette dernière doit atteindre 3 % pour éviter l’explosion de la bulle
de la dette publique à partir de 2012-2015 (liée notamment au non financement de la retraite par répartition dans la
plupart des pays de la zone euro).
Au-delà de la sortie de l’actuelle crise, le vrai enjeu qui attend les dirigeants européens se situe donc dans la gestion de
l’après-crise, car si ces derniers ne trouvent pas les ressorts et le courage pour relancer la croissance structurelle, l’avenir
de l’économie eurolandaise ne sera pas un W, ni en U, ni même un L, mais un J inversé.
Marc Touati

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Quid de l’économie cette semaine ?


France : après la récession, la déflation...
C’est donc fait ! Alors que la majorité des économistes financières, d’où une nouvelle vague de licenciements… et
annonçait qu’elle ne se produirait jamais dans l’Hexagone, le cercle pernicieux continue.
la déflation a fait son apparition, environ un an après le
Ce risque confirme que la politique monétaire et
début de la récession.
budgétaire eurolandaise et notamment française est
En effet, pour la première fois de son histoire complètement décalée par rapport à la réalité, c’est-à-dire
contemporaine, l’économie française affiche un glissement insuffisamment accommodante. Or, le triste exemple du
annuel négatif de ses prix à la consommation, en Japon des années 90 nous rappelle que lorsque la
l’occurrence - 0,3 % en mai. Et ce n’est pas fini, car, même déflation s’installe et que les autorités monétaires et
si les prix augmentent encore de 0,2 % sur le mois de juin budgétaires tardent à réagir, elle peut durer quinze ans
(c’est-à-dire à un rythme identique que le mois dernier),
Quant à l’argument qui consisterait à dire que les prix
leur glissement annuel atteindra - 0,5 %, dans la mesure
des matières premières vont augmenter, portant l’inflation
où les prix avaient augmenté de 0,4 % en juin 2008.
à la hausse dans les prochains trimestres, il est
Une récession historique pour une déflation tout aussi complètement fallacieux. D’abord, parce que rien ne
historique. permet de dire que la hausse des prix des matières
premières sera plus forte cette année que l’an passé. Bien
a/a, % a/a, %
5 4 au contraire. En outre, si les prix des matières premières
4,5
4 3,5 augmentent trop, le peu de reprise qui se dessine pour la
3,5
3
fin 2009 partira en fumée avant même d’avoir existé.
3
2,5 2,5 Il faut donc arrêter de spéculer sur le retour improbable
2
1,5 2 de l’hyper-inflation, mais au contraire réagir au plus vite
1
1,5
face à la déflation qui n’est donc plus une menace mais
0,5 une réalité.
0 1
-0,5
-1 0,5
Et quand bien même l’inflation redémarrerait vers les
-1,5 2,5 % en 2010 (comme nous l’anticipons), il ne faudra pas
0
-2
Mai s’en trouvé peiné. Car, mieux vaut une inflation à 2 % voire
-2,5
-3
-0,5 3 %, avec une croissance de 3 %, qu’une déflation à – 0,3
T1 09
-3,5 -1 % et une baisse du PIB de 3 %.
91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

PIB - G - Prix à la consommation - G -


Malheureusement, depuis 2002, tant en France que
dans la zone euro, que l’inflation soit faible ou élevée, la
donne ne change pas : la croissance reste molle, voire
Certes, il ne faut pas dramatiser. Tout d’abord, parce « négative »… Jusqu’à quand allons-nous sacrifier la
que, hors énergie et produits alimentaires, le glissement croissance sur l’autel d’une inflation que nous n’arrivons
annuel des prix reste positif à + 1,6 %. Autrement dit, de la d’ailleurs pas à contrôler ?
même façon que l’inflation énergétique ne s’est pas traduit
par une flambée des prix hors énergie il y a un an, la Une récession industrielle de plus en plus abyssale.
déflation des matières premières ne se traduit pas par une a/a, % a/a, %
5
déflation généralisée. 9
7 4
Ensuite, la baisse des prix peut également apparaître 5
3
comme un bienfait dans la mesure où elle permet aux 3
1
ménages de retrouver du pouvoir d’achat à court terme. 2
-1
Et, comme nous le voyons depuis le début 2009, lorsque -3 1
les prix s’ajustent aux revenus, c’est-à-dire à la baisse, les -5
0
ménages consomment. Autrement dit, dans la mesure où -7
les prix ont trop augmenté ces dernières années par -9 -1
rapport aux revenus des Français, leur repli actuel -11
-13 -2
apparaît tout à fait justifié.
-15
T1 09 -3
Pour autant, il ne faut pas s’emballer car la déflation -17
Avril
-19 -4
n’est favorable qu’à court terme et seulement si elle est
90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
temporaire. A l’inverse, si la déflation s’installe, les
entreprises subissent une baisse durable de leur chiffre Production industrielle française- G - PIB français- D -
d’affaires, donc de leurs marges, voire enregistrent des D’ailleurs, nous allons bientôt manquer de superlatifs
pertes, ce qui les oblige à réduire leurs coûts et pour qualifier l’état de délabrement de la production
notamment leur masse salariale. Dès lors, le chômage industrielle française. Tout a commencé dès le deuxième
augmente, les salaires reculent, la consommation se trimestre 2007 avec les premiers mois de forte baisse de
replie, les entreprises ont encore plus de difficultés la production. Puis, cette dernière a enregistré une
première baisse trimestrielle au deuxième trimestre 2008.

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Ensuite, la récession s’est installée et enfin, la chute s’est Le déficit extérieur se réduit sur un mois mais se
accélérée. Au total, après avoir déjà subi quatre trimestres creuse sur un an.
consécutifs de plongeon et en dépit de l’espoir né des Mds d'euros mm3, a/a, %
dernières enquêtes INSEE dans l’industrie qui 25 27
20
annonçaient un léger rebond en avril, la production 15
23

industrielle française a encore reculé de 1,4 % sur ce 10 19


5
dernier mois. Sur un an, son plongeon atteint ainsi un 0
Avril 15
11
nouveau record de - 18,6 %. -5
-10 7
Sur la seule production manufacturière, la bérézina est -15 3
encore plus marquée, puisque le glissement annuel atteint -20 -1
-25
également un nouveau plancher historique, mais de - 19,5 -30
-5
%. -35 -9
-40 -13
Lorsque l’on observe les niveaux actuellement atteints -45
-17
par la production, la déconvenue est encore plus cuisante, -50
-55 -21
puisque la production industrielle française se situe -60 -25
aujourd’hui sur un plus bas depuis mars 1994 et la 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 De09mars
production manufacturière sur un plancher depuis Solde commercial - G - Exportations - D -
08 à avril
09
décembre 1993. Importations - D -
Autrement dit, la récession a projeté l’industrie Et la réduction du déficit extérieur français en avril ne
hexagonale plus de quinze ans en arrière. doit pas nous donner trop d’illusion. Certes, après avoir
En outre, il faut noter que tous les secteurs d’activité rebondi à 4,3 milliards d’euros en mars, le déficit
sont concernés par ce recul historique. A commencer par commercial de la France est repassé sous la barre des 4
les habituels fleurons de l’industrie française, en milliards en avril, à 3,792 milliards d’euros précisément.
l’occurrence les biens d’équipements et les matériels de Malheureusement, la bonne nouvelle s’arrête là. Et pour
transport, dont la production mesurée sur les trois derniers cause, cette réduction du déficit est simplement due à une
mois atteint des glissements annuels de respectivement - baisse des importations plus importante que celle des
23,1 % et - 29,3 %. exportations. Et ce, notamment grâce au repli des
Et même si le deuxième trimestre ne fait que importations d’hydrocarbures, lui-même dû au recul des
commencer, puisque nous n’avons que les chiffres d’avril, prix du gaz. Il n’y a donc vraiment pas de quoi
la baisse de ce dernier mois ne laisse guère d’illusion pour s’enorgueillir, surtout lorsque l’on sait que le niveau des
l’ensemble du trimestre qui affiche un acquis de exportations n’a été que de 27 milliards en avril, un plus
décroissance de - 2,8 %. En d’autres termes, même si la bas depuis août 2003. Avec un niveau de 30,8 milliards
production industrielle rebondit en mai et juin (ce qui reste d’euros, les importations ne sont également pas en reste
très probable, ne serait-ce que par un effet de correction, mais n’atteignent qu’un plancher depuis juin 2005.
d’ailleurs confirmé par le rebond des perspectives de En outre, sur les douze derniers mois, le déficit extérieur
production des dernières enquêtes INSEE dans français atteint un nouveau sommet de 56,835 milliards
l’industrie), elle n’évitera pas son cinquième trimestre d’euros, soit 1,4 milliard de plus que son niveau sur
consécutif de chute. l’ensemble de l’année 2008.
Le PIB français devrait en faire de même et subir Enfin, avec la réappréciation intempestive de l’euro et
également cinq trimestres consécutifs de recul. l’augmentation des prix des hydrocarbures, sans parler de
Seuls deux lueurs d’espoir peuvent néanmoins être la faiblesse durable de la demande européenne, en
avancées. D’une part, l’industrie manufacturière ne particulier allemande, il est fort probable que le déficit
représente que 17 % du PIB français, qui pourrait donc retrouvera le chemin de la hausse dans les prochains
éviter le pire grâce aux services. D’autre part, compte tenu mois.
de leur écroulement, la production et le PIB français Le PIB français ne pourra donc toujours pas compter sur
disposent d’une marge conséquente de correction le commerce extérieur pour retrouver le chemin de la
haussière. Mais ne rêvons pas, avec le maintien d’un euro hausse au moins jusqu’à la fin 2009.
trop fort, de taux d’intérêt encore trop élevés au regard de
l’ampleur de notre récession, sans oublier nos
traditionnelles rigidités structurelles et nos freins fiscaux, Marc Touati
la reprise restera molle.

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La météo économique de la semaine écoulée :

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Les Marchés :
L’Europe de l’Est, un nouveau subprime ?
Ah qu’il paraît loin le temps où le dynamisme des pays La crise financière et l’assèchement des crédits
émergents d’Europe de l’Est était montré en exemple ! internationaux qui en a suivi ont alors fini d’enfoncer le
Ce n’était pourtant qu’il y a deux ans. A l’époque, tout clou, engageant l’Europe de l’Est dans une récession
paraissait formidable : la qualité et les faibles coûts de la massive.
main-d’œuvre, les aides en provenance de l’Union
Pour le moment, seule la Pologne résiste et continue
européenne, l’ancrage à l’euro, la démocratisation
d’afficher un glissement annuel de son PIB positif (qui
accélérée de l’économie…
n’est cependant que de 0,8 % précisément). En
Tout allait tellement bien que les banques revanche, la République Tchèque, pourtant bon élève
eurolandaises, notamment allemandes et autrichiennes, habituellement, a déjà sombré dans la récession, avec
n’hésitaient pas à prêter et à investir massivement à une baisse de son PIB de quasiment 4 %, tandis que la
l’Est. Hongrie talonne de près son voisin allemand avec une
baisse annuelle de son PIB de - 6,7 %, soit 0,2 point de
Malheureusement, à l’instar de la « mariée » subprime
mieux qu’en Allemagne…
qui paraissait si belle, la « mariée » est-européenne ne
s’était pas encore dévoilée. Ainsi, sans vergogne et La baisse du PIB roumain fait presque aussi bien avec
quasiment sans avertissement, les autorités de la plupart - 6,2 %, tandis que celles des PIB estonien et letton
des pays d’Europe de l’Est, mais aussi la Commission battent tous les records avec respectivement – 15,1 % et
Européenne et le FMI ont laissé se développer des 18 %).
bulles immobilières conséquentes, n’ont trouvé rien à
L’Estonie en pleine dérive…
redire à la flambée des salaires, alors que la productivité
et la qualité des produits ne suivaient pas forcément et
16
ont également fermé les yeux sur la faible transparence
pour ne pas dire l’opacité croissante de nombreuses 12

opérations commerciales et financières. 8

Et ce sans parler des nombreux fonds européens qui 4

ont poussé comme des champignons ces dernières 0


années pour accaparer les aides communautaires sans -4
avoir fait la preuve de l’efficacité économique des
-8
investissements engagés. T1 09
-1 2
Sur cette toile de fond hautement dangereuse, les
-1 6
devises des pays d’Europe l’Est sont restées ancrées à
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
l’euro et se sont donc fortement appréciées face au
dollar, réduisant mécaniquement la compétitivité des PIB roumain PIB bulgare PIB estonien
producteurs nationaux, tout en pesant à la baisse sur les
exportations et à la hausse sur les importations. Quant aux pays de l’Est de la zone euro, la douche est
également très froide. Le glissement annuel du PIB
L’activité économique s’est alors affaissée dès le début
slovaque est ainsi passé de + 14,3 % au quatrième
2007 pour la Hongrie, qui a d’ailleurs dû sortir sa devise
trimestre 2007 à - 5,6 % au premier trimestre 2009.
du MCE II (mécanisme de change européen), puis dès le
début 2008 en Pologne, en République Tchèque et Si l’amplitude de la variation annuelle du PIB slovène
finalement dans l’ensemble des pays de la zone. est moins forte, la dégringolade est tout aussi
inquiétante : - 8,5 % au premier trimestre 2009, contre
Effondrement du PIB l’Europe de l’Est n’a rien à
encore + 5,7 % au premier trimestre 2008.
envier aux grands frères de l’Ouest.
Conséquence logique de ces dégonflements de bulles
10 (immobilières, bancaires, salariales, boursières), les taux
8 d’intérêt à long terme ont flambé, les devises se sont
6
fortement dépréciées et les bourses ont chuté.
4

-2

-4
T1 09
-6

-8
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

PIB polonais PIB de la République Tchèque PIB hongrois

6
E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Même l’indice polonais qui a le moins souffert dans la


L’augmentation des taux longs commence à
zone affiche encore une baisse de 53 % par rapport à
devenir dangereuse.
ses plus hauts de la fin 2007.
16 Les indices boursiers s’effondrent et ne remontent
14
presque pas.

12 70000 2000

10 60000 1750

1500
8 50000
1250
6 40000
1000
30000
4
750
20000
2 500
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
10000 250
taux 10 ans tchèque taux 10 ans polonais taux 10 ans hongrois
0 0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Cette remontée des taux longs agit évidemment à la
baisse sur l’investissement, sur la croissance et sur WIG polonais SOFIX bulgare
l’emploi, alimentant le cercle pernicieux dans lequel sont
tombés les pays de l’Est. En outre, s’il serait à la rigueur possible de dire que les
Certes, la dépréciation des devises vis-à-vis du dollar pays d’Europe de l’Est paient leurs excès du passé, il ne
aurait pu jouer un rôle inverse. Malheureusement, la faut pas oublier que leurs principaux créanciers restent
remontée de l’euro de ces dernières semaines a de les banques d’Europe de l’Ouest, principalement
nouveau renversé la tendance dans le mauvais sens. allemandes et autrichiennes.

L’arme du change mal utilisée. Autrement dit, s’il paraît possible de dire que l’essentiel
du « ménage » a été effectué dans les banques
5 320
américaines, tel n’est pas encore le cas de ce côté-ci de
l’Atlantique.
300
4,5
280 Or il est clair qu’après avoir déjà essuyé la claque des
4 260
coûts de la réunification, puis celle du krach Internet,
celle des subprimes et enfin celle de la faillite de Lehman
240
3,5 Brothers, les banques allemandes auront beaucoup de
220
mal à digérer une nouvelle claque en provenance
3 200 d’Europe de l’Est.
180
2,5 Pour éviter cela, il faut donc absolument que l’euro
160
baisse, entraînant les devises d’Europe de l’Est dans
2 140 son sillage et permettant ainsi à cette dernière de
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
retrouver quelques couleurs et d’éviter qu’une nouvelle
Zloty polonais (PLN) contre dollar Forint hongrois (HUF) contre dollar crise financière s’installe dans l’ensemble de l’Europe.

C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les Face à ce risque, les propos d’Angela Merkel déclarant
bourses de ces pays ont non seulement chuté encore que la politique de la BCE est trop accommodante
plus fortement que leurs homologues d’Europe de sonnent particulièrement faux. Sauf à imaginer que les
l’Ouest mais surtout ont particulièrement de mal à Allemands se complaisent dans la récession et la
remonter. déflation…

Les exemples les plus cinglants sont ceux de la bourse


de Bulgarie et d’Estonie qui ont non seulement chuté de Marc Touati
respectivement 87 % et 71 % en six trimestres, mais qui
ont très peu rebondi depuis les trois derniers mois de
reprise des marchés boursiers internationaux.

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Les évènements à suivre du 15 au 19 juin :


Encore une semaine favorable pour l’Oncle Sam.
Cette semaine sera particulièrement dense aux Etats- confiance des promoteurs immobiliers et de la hausse
Unis en matière de statistiques économiques. Nous de 1,3% des ventes d’équipement du bâtiment en mai.
connaîtrons mardi les chiffres des mises en chantier et De surcroît, la faiblesse des prix et des taux
des permis de construire ainsi que ceux de la hypothécaires devrait augmenter l’appétence pour les
production industrielle. Nous suivrons mercredi les achats immobiliers aux Etats-Unis. Nous anticipons
chiffres de l’inflation et enfin jeudi, la publication de donc que les mises en chantier et les permis de
l’indicateur avancé du Conference Board. construire repartiront à la hausse au mois de mai pour
atteindre respectivement 490 000 et 510 000.
De l’autre côté de l’Atlantique, nous suivrons mardi
l’indice ZEW du sentiment économique allemand, ainsi Mardi 16 juin, 15h15 : la contraction de la production
que les chiffres de l’inflation dans la zone euro. industrielle se réduit et le taux d’utilisation des
capacités de production se stabilise aux Etats- Unis
Mardi 16 juin, 11h (heure de Paris) : nouvelle
en mai.
hausse de l’indice ZEW outre-Rhin.
En baisse depuis le mois de novembre 2008, la
Se redressant tous les mois depuis novembre,
production industrielle qui n’avait chuté que de 0,5% en
l’indice ZEW des anticipations des investisseurs
avril se reprend progressivement. En effet, il semble que
institutionnels et des analystes financiers à six mois, a
le plus dur ait été atteint aux Etats-Unis sur le front
atteint le niveau de 31 au mois de mai, soit un plus
industriel, à l’image du rebond de l’indice ISM des
haut depuis presque trois ans. Après la forte chute du
directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière qui se
PIB au premier trimestre (-3,8%), le plus dur semble
rapproche doucement de la barre des 50. De fait, la
être passé en Allemagne comme le montre la nouvelle
contraction de la production industrielle américaine
augmentation du climat des affaires de l’enquête IFO
devrait se réduire pour atteindre -0,2% en mai. D’autre
au mois de mai. Par conséquent, nous anticipons une
part, en baisse depuis six mois et après avoir atteint un
petite hausse de l’indice ZEW qui devrait atteindre le
plus bas en avril à 69,1% le taux d’utilisation des
niveau de 33 en juin.
capacités de production se stabilisera aux alentours des
Mardi 16 juin, 11h : l’inflation atteint un nouveau 68.7% en mai.
plus bas historique dans la zone euro.
Mercredi 17 juin, 14h30 : l’inflation continue de
En baisse depuis le mois d’août 2008 et après avoir baisser aux Etats-Unis en mai.
atteint +1,1% en janvier, l’indice des prix à la
Les prix à la consommation qui ont été impactés par
consommation a connu une petite hausse en février
la légère augmentation des prix énergétiques en début
pour remonter à +1,2% en glissement annuel, du fait de
d’année, avaient progressé en janvier et en février pour
la légère augmentation des prix énergétiques de ce
atteindre 0,0% en avril et baisser de 0,7% en glissement
début d’année. Mais cette reprise fut de courte durée
annuel. Pour le mois de mai, les prix devraient connaître
puisque l’inflation a retrouvé le chemin de la baisse en
une augmentation de 0,4% du fait notamment de la
mars et en avril à 0,6% et devrait encore reculer en mai
hausse de 30% du prix du baril, alors que l’inflation
à 0,0%, atteignant ainsi un nouveau plus bas historique.
baissera de 0,8% en glissement annuel. L’inflation sous
Cette baisse serait notamment le produit d’un effet de
jacente mesurée par l’indice « core » (hors prix de
base négatif, car en mai 2008, les prix avaient
l’énergie et de l’alimentation) devrait augmenter de 0,2%
augmenté de 0,6 % sur un mois, contre
en mai et de 1,9% en glissement annuel.
vraisemblablement 0,0 % en mai 2009. Ce nouveau
record de l’inflation pourrait d’ailleurs être battu en juin Jeudi 18 juin, 16h : Nouvelle hausse de l’indicateur
avec un glissement annuel des prix négatif qui signifiera avancé du Conference Board en mai.
l’entée en déflation de la zone euro.
L’économie américaine se redresse progressivement
Mardi 16 juin, 14h30 : hausse des mises en chantier comme le montrent notamment le nombre de
et des permis de construire aux Etats-Unis. destructions d’emplois salariés qui a reculé de 46% en
mai, le redressement significatif du poste nouvelles
Après sept mois de baisse depuis juillet 2008, les
commandes de l’indice ISM manufacturier et la bonne
mises en chantier avaient progressé de 17,6% en février
tenue de la confiance et de la consommation des
à 574 000, et les permis de construire de 3,6 % à
ménages. Ainsi, l’indicateur avancé du Conference
550 000. Malheureusement, ces bonnes nouvelles n’ont
Board, qui a augmenté de 1% en avril soit sa plus forte
pas été confirmées puisque les mises en chantier et les
hausse depuis juin 2005, devrait confirmer sa bonne
permis de construire sont repartis à la baisse depuis
tenue et afficher une hausse de 0,8% en mai. Une
mars pour atteindre des plus bas historiques en avril à
indication de plus de la reprise progressive de
respectivement 458 000 et 498 000. Toutefois, le fond
l’économie américaine.
semble avoir été touché sur le front de l’immobilier
américain à l’image du rebond de l’indice NAHB de Jérôme Boué

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Calendrier complet des statistiques et évènements de la semaine :

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Chiffres de la semaine du 8 au 12 juin

cours de clôture cours 10h00 % Chg


Indices % Chg Ytd
vendredi 5 juin vendredi 12 juin semaine
S&P 500 940,09 944,89 0,51% 4,61%
DJ 600 210,76 215,23 2,12% 8,51%
Eurostoxx 50 2 503,17 2 520,96 0,71% 3,00%
CAC 40 3 339,05 3 336,07 -0,09% 3,67%
DAX (XETRA) 5 077,03 5 104,41 0,54% 6,12%
FTSE 100 4 438,56 4 466,46 0,63% 0,73%
TOPIX 916,56 950,54 3,71% 10,63%
NIKKEI 9 768,01 10 135,82 3,77% 14,41%
BOVESPA - Brésil 53 341,01 53 410,93 0,13% 42,24%
MICEX - Russie 1 144,27 1 138,52 -0,50% 83,77%
SENSEX - Inde 15 103,55 15 357,04 1,68% 59,19%
SHANGAI Composite - Chine 2 753,89 2 743,76 -0,37% 50,69%
HANG SENG - Hong Kong 18 679,53 18 929,62 1,34% 31,57%

cours de clôture cours 10h00 % Chg


Matières premières % Chg Ytd
vendredi 5 juin vendredi 12 juin semaine
Or $/oz 888,2 952,45 7,23% 7,98%
Brent $/b 67,81 71,00 4,70% 70,02%

cours de clôture cours 10h00 % Chg


Devises % Chg Ytd
vendredi 5 juin vendredi 12 juin semaine
EUR/USD 1,3968 1,408 0,80% 0,78%
EUR/JPY 137,81 137,973 0,12% -8,17%
EUR/GBP 0,874 0,8523 -2,49% 12,03%
EUR/CHF 1,5168 1,5107 -0,40% -1,18%
USD/JPY 98,64 98,00 -0,65% -7,50%
GBP/USD 1,479 1,6517 11,68% 13,18%

cours de clôture cours 10h00


Taux
vendredi 5 juin vendredi 12 juin
USA
Directeurs (US Fed Funds) 0-0,25%
JJ 0,20% 0,15%
3 mois 0,18% 0,16%
10 ans 3,83% 3,80%
Zone euro
Directeurs (Refi) 1,00%
JJ 0,38% 0,83%
3 mois 0,81% 0,75%
10 ans (German Bund rate) 3,72% 3,63%
Japon
Directeurs (Overnight) 0,10%
3 mois 0,20% 0,20%
10 ans 1,50% 1,53%

Source : Bloomberg

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Synthèse sectorielle de la semaine


DJ Stoxx 600

Performances sectorielles sur les 5 derniers jours (12/06/09)


5

Banks
Hea Care
4

Aut&Prt Tech Telecom


3 Bas Res

DJ STOXX 600
2 Pr &Ho Gd
Retail Indus Gd
Oil&Gas Chem Fd&Bvr
Util
1
Insur

Fin SvcsCns&Mat
0

-1 Trv&Lsr

Media
-2

Source : Bloomberg

Performances sectorielles depuis le début d’année (12/06/09)

Bas Res
55

45

35

Banks
25
Fin SvcsAut&Prt
Retail Oil&Gas Tech
Chem
15 Indus Gd Cns&Mat Pr &Ho Gd
Trv&Lsr
5
Fd&Bvr

DJ STOXX 600
-5 Insur Media
Hea Care
Telecom Util
-15

Source : Bloomberg

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Calendrier des publications et versements de dividendes

Résultats Dividendes Évènements

lundi 15 juin Vtech Holdings

mardi 16 juin Tesco / Adobe / Best Buy Thomson AGM

Arkema (€0.60) / Imperial Tobacco


(GBp 23,33333) / Land Securities
Arcelor Mittal EGM / Nokia
(GBp 7.00) / Raiffeisen internat Bk
mercredi 17 juin Sainsbury / FedEx Exhibition to launch new
(€0.93) / Rio Tinto 21 per 40 /
phone
Severn Trent (GBp 45.61111) /
United Utilities (GBp 24,47778)

RIM / Cadbury trading statement


jeudi 18 juin Gecina (€1.98) Maurel & Prom AGM
conf

vendredi 19 juin

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Rappel de nos prévisions macro-économiques et financières.

Croissance du PIB Inflation Taux de chômage


en volume en moyenne annuelle en moyenne annuelle
2007 2008 2009 2010 2007 2008 2009 2010 2007 2008 2009 2010
Etats-Unis 2,0 1,1 -1,3 2,5 2,9 3,8 -0,4 2,9 4,6 5,8 8,7 8,2
Japon 2,1 -0,7 -5,0 0,2 0,5 1,2 -0,2 1,2 3,9 4,1 5,0 4,8
Euroland 2,7 0,7 -2,5 0,8 2,1 3,3 0,6 0,0 7,4 7,4 9,0 8,5
Allemagne 2,5 1,0 -2,5 0,8 2,1 2,6 0,7 2,9 9,0 7,8 9,2 8,5
France 1,9 0,7 -2,0 0,8 1,6 2,8 0,5 2,5 8,0 7,5 9,1 8,6
Italie 1,7 -1,0 -2,5 0,7 2,2 3,2 1,2 2,9 6,2 6,9 9,0 8,8
Espagne 3,8 1,1 -2,1 0,7 3,2 3,5 1,0 2,9 8,3 10,5 14,0 13,5
Royaume-Uni 3,1 0,7 -2,0 1,0 2,3 4,0 0,9 2,6 5,4 5,6 7,5 7,0
Monde 5,0 2,9 0,6 3,0

Taux d'intérêt directeurs Taux d'intérêt des obligations d'Etat à 10 ans


12 Juin à 3 mois à 6 mois à 1 an 12 Juin* à 3 mois à 6 mois à 1 an
Etats-Unis 0-0,25 0-0,25 0,50 1,50 Etats-Unis 3,79 3,80 4,00 4,30
Euroland 1,00 0,75 0,75 1,00 Euroland 3,63 3,80 4,00 4,30
Royaume-Uni 0,50 0,50 0,50 1,00 Royaume-Uni 3,97 3,90 4,20 4,40
Japon 0,10 0,10 0,10 0,10 Japon 1,52 1,60 1,70 1,90

Taux de change Bourses internationales


12 Juin* à 3 mois à 6 mois à 1 an 12 Juin* à 3 mois à 6 mois à 1 an
EUR/USD 1,3975 1,30 1,20 1,15 Dow Jones 8 735 9 000 9 700 10 500
USD/JPY 98,2 100 110 115 Nikkei 10 135 10 000 10 500 11 000
EUR/JPY 137,3 130,0 132,0 132,3 Cac 40 3 324 3 400 3 600 4 000
EUR/GBP 0,85 0,86 0,85 0,82 Euro Stoxx 50 2 502 2 550 2 700 3 000

* Niveau à 16h15 (heure de Paris)

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Jérôme BOUE
ÉCONOMISTE +33(0)1.44.43.33.77 jboue@global-equities.com

Luis CAMEIRAO
ASSISTANT-STRATEGISTE +33(0)1.44.43.33.69 lcameirao@global-equities.com

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