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Depuis sa sortie de l’Ecole Louis Lumière Jean-François Rauzier mène une carrière
dans la publicité en parallèle de laquelle il développe un travail photographique très
personnel.
En 2002, sa pratique d’artiste photographe prend une tournure novatrice radicale
alors qu’il invente l’Hyperphoto.
L’intérêt de l’artiste pour le détail dissimulé fait écho à sa prédilection pour la chose
cachée. Ses images mettent en scène l’inexplicable et l’irrationnel. Des références
au mystère, à la légende, au secret, témoignent d’une tendance mystique.
Le récit du péché originel et ses symboles apparaissent souvent : la pomme
mordue, le serpent. Dans Commémoration un petit tableau de la Vierge Marie
allaitant Jésus a été déposé au pied d’un arbre.
L’attente est un autre thème récurrent dont l’artiste traite clairement dans « Souffle
de vérité »
En général, ce sentiment est suggéré par la présence d’objets abandonnés.
Seaux, livres, peluche, vélo… sont là où quelqu’un doit venir.
En attendant, tout est immobile, le temps est suspendu.
Avec On time l’artiste exprime la même anxiété face au temps et se venge avec
humour sur son instrument de mesure : le cadran. Les grains de sable de la plage
sont remplacés par une masse de petits réveils usés qui « subissent aussi l’usure du
temps et meurent inutiles. »
C’est là toute l’ambivalence de Jean-François Rauzier. Son oeuvre hésite entre des
compositions à la beauté classique, harmonieuse, et l’expression d’une mélancolie
sans concession. Il révèle alors des images moins lisses, moins unanimes.
Son âme de poète prend le dessus pour une œuvre moins évidente plus
dérangeante et infiniment riche.
Jean-François Rauzier évolue peu à peu vers des constructions de plus en plus
sophistiquées. Il enrichit l’imaginaire de ses Hyperphotos et développe l’artifice.
Dans le même mouvement l’artiste déplace son intérêt des champs vers la ville.
« Ce travail mené depuis trois ans est une forme d’introspection, comme un chemin
initiatique qui me conduit maintenant aux gigantesques paysages urbains de New
York.»
Jean-François Rauzier réalise en 2005 Liberté Surveillée, un portrait de New-York
après le 11 septembre. Parmi les détails figurent la Statue de la Liberté dérrière un
grillage, ainsi que l'artiste et son double munis de jumelles, évoquant le thème de la
surveillance, du contrôle.
Mary Baldo