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Mustapha Bougouba

Du capitaine Lamoricière
à la République bananière

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Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2008
Avant-propos

Parmi les faibles,


le plus fort est celui qui n’oublie pas sa faiblesse
Proverbe algérien

Du palais du gouvernement d’Alger, le général de


Gaulle avait lancé à la foule rassemblée par les comités de
Salut public sa fameuse déclaration : « Je vous ai com-
pris ! ».
C’était le 4 juin 1958.
Effectivement, il avait déjà tout compris, à l’époque. Et
seuls les nigauds n’ont encore rien compris à ce jour.
Le général avait compris que le monde avait changé et
que le temps de la colonisation de peuplement est terminé
et que pour se passer de l’immense empire colonial qu’elle
s’était constitué et continuer à faire partie des grands qui
dictent leur volonté au reste du monde, la France devait
choisir et placer de loyaux serviteurs aux commandes des
pays africains auxquels elle allait octroyer « l’indé-
pendance » et surtout sanctuariser la France en la dotant de
l’arme nucléaire, l’arme dissuasive des grands.
Comme en 1830, en cette année de 1958 les nationalis-
tes algériens se retrouvèrent face à un militaire, cet homme
qui avait dirigé la résistance française pendant la deuxième
guerre mondiale et côtoyé les grands de ce monde va en-
gager un combat titanesque contre tous les protagonistes
de la guerre d’Algérie, la seule colonie africaine et arabe
en guerre, pour ce militaire aguerri il n’y a qu’une seule
méthode pour venir à bout, c’est la méthode militaire, pour

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ça il faut infiltrer les rangs des combattants de l’Armée de
libération algérienne (A.L.N) ainsi que les dirigeants de la
rébellion par des complices infaillibles avant d’engager
des négociations avec leurs dirigeants installés à Tunis et,
l’infiltration est une spécialité des militaires…
L’Algérie se battait depuis longtemps pour conquérir sa
liberté. Cela avait commencé avec l’émir Abdelkader, puis
Benbadis et Messali Hadj, trois leaders qui avaient refusé
la colonisation. Le premier en organisant la résistance ar-
mée face à l’invasion du XIXe siècle, les autres en prônant
la lutte politique légale au XXe siècle ; hélas, dans les
deux cas, sans résultat… ou très peu.
Ceux de l’autre camp c’est-à-dire entre 1830 et 1962
ceux qui se sont mis du côté du colonisateur sont les vic-
times du choix de leurs aïeux, les zouaves recrutés par
Lamoricière en 1830 pour progresser à l’intérieur de
l’Algérie.
Entre 1957 et 1960, le capitaine Leger, pour régner en
maître sur la casbah et ses environs, forma et dirigea une
unité d’autochtones algérois qu’il baptisa « Blouites ».
La conjugaison des efforts des Américains et des So-
viétiques (puissances n’ayant pas de colonie) pour mettre
fin au conflit qui secouait l’Europe (1939/1945) incita les
nationalistes des pays colonisés ou sous protectorat,
comme l’Egypte ou l’Inde, à provoquer le sort pour libérer
leur nation du joug colonial. Certains peuples, en Indo-
chine, au Maroc, en Tunisie puis en Algérie, ont été
contraints, pour se faire entendre, de déclencher une
guerre de libération.
La révolution de 1917 en Russie et son impact dans le
monde puis le partage de Yalta avaient favorisé
l’émergence de quelques peuples colonisés. En Algérie,
depuis le déclenchement de la guerre de libération, en
1954, et jusqu’à ce jour, tous les problèmes que vit notre
pays viennent des descendants des zouaves algériens ayant
formé les tout premiers bataillons de volontaires qui

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avaient combattu en faveur de la colonisation : des batail-
les contre le Bey du Titteri Medea en passant par Blida et
toute la Mitidja (octobre 1830 – janvier 1831), avant
d’avancer vers l’est et l’ouest du pays sous le commande-
ment des envahisseurs.
Ces volontaires avaient choisi « l’autre camp » et ont
servi la France dès que son armée conquérante est arrivée,
en 1830. Avec l’aide des goumiers1, ils ont permis la vic-
toire sur Ahmed Bey de Constantine et contribué à en finir
avec la résistance de l’émir Abdelkader. Après
l’occupation de Tlemcen et Bénni Abbés, ils ont pénétré à
Oudjda, en territoire marocain.
Les Français ne disposaient pas de moyens humains as-
sez conséquents pour se permettre l’éparpillement de leurs
forces alors, riches de leur expérience, les armées du roi
Louis Philippe ont très tôt recruté des autochtones. Parmi
les éléments qui formaient ce corps de zouaves ont ensuite
été désignés les premiers caïds et les premiers bachaghas
pour soumettre les populations des régions conquises par
les armes. Ce pouvoir local leur était remis sous l’égide
d’un administrateur Français en remerciement de leur en-
gagement aux côtés de l’occupant.
La progéniture de ces « larbins d’Etat », formée depuis
les années trente à l’école militaire préparatoire de Koléa
(E.M.P.N.A), est encore à ce jour au service du néocolo-
nialisme mis en place après « l’indépendance ». Ces
enfants de troupe de Koléa, par la faute de leurs aînés, les
zouaves, les caïds et les bachaghas, sont condamnés à res-
ter fidèles à l’ancienne puissance coloniale. Ils n’ont pas
d’autre choix, les spécialistes de la guerre subversive veil-
lent au grain !
Si l’ancienne puissance coloniale n’avait rien fait pour
ménager son avenir dans son ex-empire, les autres puis-
sances, comme la Russie, l’Amérique, ou plus récemment

1
Le mot « goumier » vient de l’arabe goum, nom donné aux hommes
valides appartenant à une tribu

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la Chine, l’auraient vite remplacée, et les choses auraient
pris une autre tournure. C’est que les pays riches en matiè-
res premières, comme l’Algérie, resteront convoités pour
longtemps !
Le mariage forcé entre la France et l’Algérie, célébré à
Evian, durera encore le temps que dureront les richesses
de son sous-sol.
Les vestiges romains sont là pour confirmer que les pe-
tits ont toujours subi le dictat des plus forts et que la
France est une puissance mondiale qui a su reprendre in-
telligemment de la main gauche ce qu’elle nous avait
concédé (à Evian) de la main droite.
Actuellement, les dirigeants les plus avertis du Tiers-
monde sont obligés de courber l’échine devant les « su-
perpuissances » de ce monde, car ils savent qu’ils peuvent
être facilement remplacés par des larbins plus dociles. On
l’a vu avec le président Noriega au Panama, le Président
tchadien Idriss Déby, en cette année 2008, qui a troqué sa
survie (au moins politique) contre la grâce de l’équipe de
L’Arche de Zoé, les talibans chassés d’Afghanistan ou le
président Saddam Hussein en Irak : les grandes puissances
s’autorisent à intervenir dans le monde ailleurs que sur
leur territoire et s’arrogent le droit de renverser un gou-
vernement étranger même si le peuple ne les a pas appelés
à l’aide. Accessoirement, ces « superpuissants » ne mesu-
rent pas toujours les conséquences de leurs actes,
dramatiques pour les populations concernées…
Pour en revenir à l’Algérie, les harkis, qui se sont bat-
tus entre 1954 et 1962 pour que l’Algérie reste française,
ne sont que de pauvres bougres illettrés. Au moment où ils
ont fait ce choix, la misère intellectuelle et matérielle dans
laquelle ils se trouvaient ne leur permettait pas de voir plus
loin que le bout de leur nez. Ils n’ont absolument pas
épousé une cause, mais une solde de militaire, un niveau
de vie autre que la grande misère et la faim. En cela, ils

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diffèrent des ex-enfants de troupe de Koléa qui, eux,
étaient conscients de leurs actes.

Le moudjahid – le combattant pour l’indépendance –,


pendant la guerre d’Algérie, n’était ni un appelé, ni un
engagé et encore moins un mercenaire. Un moudjahid,
contrairement à ces derniers qui accomplissent un devoir
contre une rémunération, est quelqu’un qui se sacrifie vo-
lontairement et gratuitement pour une cause qu’il sert par
conviction et au profit de la majorité des citoyens de son
pays.
Le chapitre me concernant (« Itinéraire d’un moudja-
hid »), je l’ai écrit dans le but de fournir des preuves, s’il
en est besoin, que ce qui est écrit dans cet ouvrage, je l’ai
véritablement vécu dans les différentes zones de lutte ou-
vertes par les nationalistes algériens. En même temps, je
souhaite ainsi barrer la route à mes détracteurs, les faux
moudjahidine qui, par la manipulation des cadres chargés
de la gestion de l’Etat et la propagande parmi les popula-
tions, complètent le travail de sape en cours sous la
houlette de ceux que j’appelle « les baudets de Koléa et de
Saint-Cyr ».
L’accès au pouvoir, c’est l’accès aux richesses ! Et la
pauvreté pour le peuple privé de ces pouvoirs.

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Préambule
Encore un peu d’histoire

A quoi sert de danser devant un aveugle ?


Proverbe algérien

Avant l’invasion de l’Algérie en 1830 par les armées du


roi de France, Louis Philippe, la défense de l’Algérie dé-
pendait entièrement de l’empire ottoman et de ses beys
installés à la tête des régions du pays sous la coupe du dey
d’Alger.
Après la prise d’Alger en 1830, en quelques jours et
sans trop de résistance, selon nos aînés et ce qui nous en a
été transmis depuis de bouche à oreille, l’Algérie (ou plu-
tôt l’Algérois) a été cédée à la France par les Turcs.
A la prise d’Alger, le dey Hussein a été renvoyé vers la
Turquie et les armées de Louis Philippe ont dû faire face
au jeune Abdelkader qui a organisé la résistance face à
l’invasion des armées royales à partir de l’Ouest algérien.
Le roi des Français ignorait alors qu’un peu plus d’un
siècle après ces faits, ce qui est peu à l’échelle de
l’histoire, tous les Pieds-noirs installés en Algérie quitte-
raient cette terre, que plus de deux millions d’Algériens
s’installeraient définitivement en France et qu’ayant de-
mandé et obtenu des droits en leur qualité de Français
musulmans de France, ils verraient la nomination de deux
ministres portant des noms typiquement Algériens : Azouz
Begag et Hamlaoui Mekarcha !

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Ces musulmans de France, pour obtenir des droits spé-
cifiques, ont mis le feu à toutes les banlieues des grandes
villes de France, en 2005/2006. Puis l’année 2007 a vu un
certain Nekaz Rachid cherchant les 500 signatures néces-
saires pour postuler à la magistrature suprême de la
République Française et une certaine Rachida Dati a dé-
fendu le candidat de l’U.M.P, Nicolas Sarkozy, aux
élections présidentielles, avant d’être nommée ministre, à
son tour.
Aux législatives de juin de la même année 2007, de
nombreux Algériens (ou personnes d’origine algérienne)
se sont porté candidats à ce scrutin. Parmi ceux qui ont
réussi le test du premier tour, Salem Kacet a été battu au 2e
tour à Roubaix.
Fadela Amara, de l’association « Ni putes, ni soumi-
ses », a aussi intégré l’équipe gouvernementale de Nicolas
Sarkozy.
Oui, si le roi Louis Philippe avait pu prévoir cette évo-
lution, il n’aurait sans doute jamais envoyé ses armées
occuper l’Algérie…

Pour progresser à l’intérieur de l’Algérie, occuper peu à


peu l’ensemble du territoire algérien et faire face à la résis-
tance qui s’organisait autour d’Abdelkader, le général
Louis Juchault de Lamoricière (capitaine, au départ), can-
tonné avec ses troupes à Koléa, se chargea de recruter des
autochtones et forma les premiers bataillons qui progressè-
rent vers Blida et toute la Mitidja (dont le vrai nom est
« El Mérdja »).
Ces troupes, semblables aux spahis du temps des Otto-
mans, il les baptisa « bataillons de zouaves » et pour
mettre en confiance les populations des régions à conqué-
rir, il fit confectionner pour ces combattants autochtones
des uniformes du terroir avec saroual et chéchia, ce qui
leur conféra l’aspect de gens du bled, et non celui

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d’étrangers venus pour occuper leur pays et les domesti-
quer afin d’exploiter leurs richesses.
Les effectifs de ce corps grossirent à fur et à mesure
qu’ils s’enfonçaient à l’intérieur du pays, à l’instar des
goumiers.
De ce corps sortirent les premiers caïds ainsi que les
bachaghas qui, sous la tutelle des administrateurs français,
organisèrent et perpétuèrent la colonisation, sur le terrain.
Par la suite, les Algériens engagés dans l’armée ont été
versés dans des bataillons à part appelés tirailleurs algé-
riens. Petite curiosité amusante : pendant la guerre de
libération, entre 1954 et 1962, les soldats zouaves étaient
tous d’origine française. Bretons, Corses, Ch’timis ou au-
tres portaient la chéchia ! Malheureusement, il n’y a guère
que ce détail qui prête à sourire.

L’Algérie et la France, qui ont une histoire intime et


commune, doivent trouver une solution durable, et les
hommes politiques s’y emploient ; c’est pour ça que je ne
pense pas que messieurs Jean-Marie Le Pen, Nicolas Sar-
kozy ou Philippe de Villiers puissent être qualifiés de
racistes. Ces gens de générations différentes sont nationa-
listes, ils aiment la France, une grande nation. Mais ils ne
sont pas racistes, non. Nos dirigeants, et même nos ressor-
tissants, doivent prendre exemple sur eux et servir leur
pays.
Le raciste, pour moi, c’est celui qui veut tout pour son
pays au détriment des autres, qui ne veut pas que les autres
se développent et l’égalent ou le surpassent. Ces trois
hommes politiques partagent la même envie de refouler les
immigrés sans travail ni diplôme et n’ayant rien à apporter
à l’économie française, ne pouvant donc s’y faire de place,
ou leurs descendants qui refusent de s’intégrer en France
et ne respectent pas ses règles, ses valeurs. Ils ont raison.
Par contre, quand Monsieur Le Pen s’est battu pour garder
l’Algérie française, il avait tort : les Algériens ne voulaient

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pas être Français, ils souhaitaient leur autonomie et y
avaient droit. Avant de s’engager dans cette aventure, il
aurait dû regarder dans quel état se trouvaient les indigè-
nes. Cette aspiration à l’autonomie, ils l’exprimaient
pacifiquement depuis des décennies, sans résultat.
L’histoire leur a donné raison. Nous a donné raison, car j’y
ai contribué, à mon niveau, et ce livre évoque ces faits
pour mieux comprendre les évènements présents, en parti-
culier la triste situation de l’Algérie et les tensions entre
mon pays et la France. Des tensions entretenues par cer-
tains à qui cela profite.

Les intérêts de la France et de l’Algérie sont parfaite-


ment compatibles.
Aujourd’hui, l’Algérie, qui bénéficie d’une manne pé-
trolière, peut matériellement prendre en charge les émigrés
originaires de son territoire et qui refusent une société à la
française. Un refus que l’on peut d’ailleurs comprendre :
ce n’est pas de leur faute, c’est leur culture qui le veut.
Entre une société qui n’accepte pas facilement et ne cher-
che pas à intégrer ces 2e et 3e générations et des enfants
d’immigrés qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas y
trouver leur place dans un contexte où les emplois se sont
raréfiés, le fossé s’est creusé.
L’automatisation a remplacé la main-d’œuvre, il n’y a
plus assez de travail pour tous en France. Ce qui ne facilite
pas l’intégration, évidemment. Mais quand on décide de
s’installer ou de rester dans un pays, on doit s’y intégrer,
respecter ses règles. Même si ces jeunes sont victimes des
relations tendues entre l’Algérie et la France et souffrent
d’être entassés dans des banlieues ghettos, ils doivent sa-
voir que l’Algérie peut les recevoir sans les dépayser ;
sans les déraciner. Qu’ils n’hésitent pas à « revenir aux
sources » de leur culture. Ils seront bienvenus, à condition
(et j’insiste sur ce point !) qu’on laisse à l’Algérie la liber-

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té de disposer entièrement de ses moyens politiques et
financiers.

La première génération d’immigrés d’Afrique du Nord


était composée essentiellement de célibataires qui ren-
traient une fois par an au bled, voire moins. Ces hommes
envoyaient un petit pécule à leur famille, femme et enfants
ou parents, de temps à autre, quand ils parvenaient à éco-
nomiser un peu.
Plus tard, après l’indépendance, un gouvernement fran-
çais de droite a permis – et même encouragé ! – le
regroupement familial. Je pense que ce fut une erreur, à
certains égards. Du moins, ceci a été mal géré, on a ouvert
les vannes trop brutalement. Tout excès devient nuisible,
même si cela part d’une idée généreuse. « L’enfer est pavé
de bonnes intentions », soulignait le philosophe Jean-Paul
Sartre. Ce regroupement assez massif de gens qui ne
connaissaient ni la langue, ni les traditions françaises, les a
conduits à se rassembler entre eux, à constituer des ghettos
dont ils sont ensuite devenus prisonniers, puis finalement
victimes, restant à part de la société, donc durablement
exclus.
Cette même droite française a raison, aujourd’hui, de
vouloir passer le « Kärcher » (le terme exact
est d’ailleurs : nettoyeur à haute pression, Kärcher étant
une marque déposée), même si la formule, devenue célè-
bre, a pu sembler excessive ; en fait, cela ne concerne
qu’une petite frange de délinquants qui le mérite et à ce
titre, entendu comme tel, le terme en question n’est pas
excessif.
De même que la droite moderne a raison de vouloir fil-
trer l’immigration et de la réserver aux gens dont elle a
besoin et surtout, auxquels elle peut proposer un emploi
dans la dignité, comme cela se fait depuis longtemps aux
Etats-Unis, au Canada, en Australie… Ainsi, ces nouveaux
arrivants sont-ils intégrés, grâce à cet emploi.

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Oui, ces hommes politiques ont raison de vouloir une
France « propre » et prospère.
Par contre, ces trois hommes politiques que je men-
tionne ici oublient un point fondamental : nos deux pays,
l’Algérie et la France, sont mariés, et il s’agit d’un ma-
riage à l’ancienne, pas d’un PACS. Le général de Gaulle
les a unis. Il faut donc s’accepter ou divorcer avant
d’appréhender sereinement l’avenir.
J’explique pourquoi dans cet ouvrage.

J’explique aussi ce qui mine les relations entre


L’Algérie et la France : ceux que je surnomme « Les bau-
dets de Koléa et de Saint-Cyr ».
Dès le début du « soulèvement », avant même de re-
prendre en mains les destinées de la France, le général de
Gaulle avait analysé la situation et bâti une stratégie pour
reprendre le contrôle sur tous les protagonistes en Algérie.
Les « ultras », côté Pieds-noirs, puis l’O.A.S., seraient
laminés ; le F.L.N et l’A.L.N seraient minés… pour long-
temps, puisque cela perdure. La prétendue maladie du
Président Bouteflika pour justifier sa mystérieuse absence
en 2007 nous a rappelé qu’en Algérie, cela n’a jamais
fonctionné au sommet du pouvoir. Et ce n’est pas les dé-
clarations à la presse du sympathique chanteur de rai, le
Cheb Mami, qui nous fera passer la pilule, car c’était aussi
le cas pour tous les présidents qui ont précédé Bouteflika à
la tête de l’Etat algérien. Un malaise persiste et se repro-
duit.
A voir, en ce début du 3e millénaire, nos enfants
s’entasser dans des embarcations de fortune pour fuir
l’Algérie et la tristesse quotidienne qui y règne, on cons-
tate que pour ces milliers de jeunes, vivre dans un pays
aussi lugubre que l’Algérie ou finir au fond de la Méditer-
ranée, c’est quasiment du pareil au même. C’est le seul
pays pétrolier au monde dont les ressortissants agissent de
la sorte ! En mars 2004, au moment de la visite officielle

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