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rouge
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Introduction
Actualité p.2
Dynamiques p.3
Conclusion p.11
Introduction :
Pourquoi ce sujet est-il important pour une étude sur la politique européenne
environnementale ? Quels sont les enjeux qui font face à cette politique ? Cette
introduction s’appuiera sur l’urgence, ainsi que la nécessité d’une politique
cohérente, de la pêche du thon rouge et sur les dynamiques qui caractérisent cette
actualité. Ensuite, les mesures prises par l’UE seront discutées afin de savoir vers
quels objectifs il faudra diriger la politique européenne de l’environnement par
rapport à la pêche de cette espèce.
Actualités
Le thon rouge (le thunnus thynnus) se trouve dans une situation précaire. C’est une
des espèces les plus prisées en Méditerranée – les chiffres officiels montrent un
déclin des captures (39 000 tonnes en 1994 contre 22 000 en 2002)1 cependant les
chiffres par les ONG sont beaucoup plus élevés (60,000 en 20082) et la Commission
est soupçonnée d’avoir retenu des informations sensibles sur la performance
embarrassante des gouvernements nationaux dans la surveillance et le contrôle de
la pêche3.
de la saison de pêche est en juin - la saison de reproduction pour le thon rouge5 - qui
en effet perturbe les schémas de reproduction menant à l’effondrement du cycle
reproductif. Les techniques utilisées pour capturer le thon rouge sont aussi très
dommageables à l’océan en détruisant les récifs coralliens6, et celles utilisées pour
localiser le thon rouge (à travers les avions, une technique qui est interdite) rendent
le processus beaucoup trop facile7.
Comme il sera montré, la durabilité des stocks de thon rouge est un enjeu
d’importance primaire pour l’UE parce que les citoyens impliqués dans cette affaire
(les pêcheurs) auront du mal à s’en sortir si les stocks s’épuisent d’ici 20128. La
situation est donc assez inquiétante et mérite une étude sur les réponses politiques
de l’acteur économique le plus puissant du monde.
Dynamiques
En 2004, 9/10 européens voulaient une place plus importante pour l’environnement,
un fait reflété par la productivité en ce qui concerne la législation environnementale
avec une hausse de 50% de lois dans la même année9.
Cependant la pêcherie est une grande industrie qui est rigoureusement défendue
dans certains pays européens (notamment l’Espagne, cf. le cas Factortame 1989 ; la
France et l’Italie), les pécheurs n’ont pas des revenus stables (tout dépend des
quotas obtenus10) et comme conséquence, comme c’est le cas ailleurs dans d’autres
matières relatives à l’environnement, le citoyen européen n’est pas prêt à financer
les coûts nécessaires pour « sauver » l’environnement11 à travers les mesures
imposées qui ont souvent un caractère financier (un point soutenu par les blocages
récents des ports de Calais et de Dunkerque pour obtenir une hausse des quotas12).
La population de ce secteur est également « trop » large par rapport au niveau de
travail « légal » qu’ils sont autorisés à effectuer : alors que le quota officiel dans la
méditerranée était de 28,000 tonnes en 2008, la capacité de pêche de la flotte des
thoniers les « plus sophistiqués » (qui sous-entend qu’en total les chiffres sont bien
5
http://www.reuters.com/article/latestCrisis/idUSLN105775 parvenu le 27/06/09
6
http://ec.europa.eu/fisheries/cfp/management_resources/environment/destructive_fr.htm
parvenu le 27/06/09
7
http://www.greenpeace.org/international/press/releases/eu-fleet-caught-fishing-illega
parvenu le 27/06/09
8
Selon WWF http://www.neurope.eu/articles/94057.php parvenu le 27/06/2009
9
Notes du cours
10
En plus, « le prix du pétrole pour les pécheurs a augmenté par 300% ces 5 dernières
années, tandis que les prix de la plupart des produits issus de pêche n’ont pour ainsi dire pas
évolué en 20ans », selon un rapport PPE-DE en Juin 2008 :
http://www.eppgroup.eu/Press/psess08/report0806fr.pdf parvenu le 27/06/09
11
Notes du cours
12
http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/04/15/les-pecheurs-refusent-de-lever-le-
blocage_1181241_3244.html parvenu le 27/06/09
plus élevés) était de 50,000 tonnes13. L’effet réel est que les quotas sont remplis
après seulement deux jours à la pêche14 - même si les japonais paient cher pour du
thon, la situation socio-économique et environnementale est désastreuse.
Une politique européenne de la pêche doit donc confronter ces dynamiques : socio-
économique, notamment par une réinsertion d’un grand nombre de pêcheurs (un
nombre qui réduira effectivement le tonnage par 30,000 – la nouvelle cible est
20,000 tonnes pour 200915) vers un autre secteur de l’économie ; et
environnementale, par un établissement d’un échelonnement de la pêche pour
mieux prendre en compte le cycle reproductif du thon rouge ainsi que pour répondre
à l’activité économique.
13
http://www.lemonde.fr/planete/article/2008/11/25/thon-rouge-le-nouveau-quota-ne-
protege-pas-l-espece_1122817_3244.html parvenu le 27/06/09
14
http://www.reuters.com/article/latestCrisis/idUSLN105775 parvenue le 27/06/09
15
http://www.lemonde.fr/planete/article/2008/11/25/thon-rouge-le-nouveau-quota-ne-
protege-pas-l-espece_1122817_3244.html parvenu le 27/06/09
Comme c’était le cas pour l’OMC où l’établissement des règles dans le cadre de
« maîtriser » l’économie mondiale quand l’UE a développé la capacité de conclure
les accords avec des parties tiers pour mieux protéger ses économies, elle est
également dotée d’une personnalité juridique dans la matière de l’environnement
(article 174.4TUE).
16
Une distinction qui fait que dans la genèse de la politique européenne de l’environnement
il y a le problème des aspects contradictoires entre le marché intérieur et le respect de
l’environnement (deux domaines supranationaux)
17
Ce point est davantage intéressant car, suite aux développements dans les modes de
gouvernance dans l’UE et la méthode ouverte de coordination, un pays avec un certain
savoir-faire dans un domaine peut proposer des mesures dans un effort de répandre les
meilleures pratiques qui existent dans l’Union.
Il convient de noter que les bases juridiques pour l’action communautaire ne sont
pas en manque.
Les problèmes de « surcapacité » (trop de capacité par rapport aux quotas) ont été
reconnus par le commissaire actuel des pêcheries Joe Borg27 en 2007 mais une
restructuration de l’économie telle que nécessaire prendra beaucoup de temps et
d’efforts qui sont peu nombreux dans le contexte de la crise. Ce qui est important
est d’inclure le secteur maritime dans la législation sociale sur le travail européenne,
pour protéger contre une perte d’emploi éventuelle due à une diminution de la taille
de ce secteur de l’économie. Le comité économique et social européen a noté
l’exclusion des travailleurs dans le secteur maritime d’un nombre des législations
européennes, notamment la directive relative aux licenciements collectifs et aux
informations et consultations28.
23
http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2004:0555:FIN:FR:PDF parvenu
le 27/06/2009
24
http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2004:0058:FIN:FR:PDF parvenu
le 27/06/09
25
http://ec.europa.eu/fisheries/press_corner/press_releases/archives/com04/com04_04_fr.htm
parvenu le 27/06
26
Managed to death, The Economist November 1st 2008 p.82
27
http://www.reuters.com/article/latestCrisis/idUSLN105775 parvenu le 27/06/2009
28
http://ec.europa.eu/employment_social/news/2007/oct/maritime_en.pdf
En 2007, l’objectif pour 2008 était d’effectuer un contrôle sur l’aquaculture29 (c'est-
à-dire, l’engraissement du thon rouge dans des « fermes » maritimes30) notamment
par la voie d’une coordination de la surveillance maritime (y compris FRONTEX)31.
Ces mesures ont été développées dans le cadre de : protéger les ressources
naturelles avec une prise en compte, au fur et au mesure, que les ressources
naturelles ne peuvent pas être restructurées comme les ressources financières (en
les « dépannant ») ; et de tenter de construire les bases pour une réforme dans
l’avenir du secteur de la pêche en harmonisant les droits des travailleurs au niveau
européen.
Pour tirer quelques conclusions analytiques, il semble que les politiques changent un
peu de nature au cours de la législation: elles sont d'abord plus environnementales ;
puis il semble comme si d'autres aspects ont été pris en compte pour que la
législation fonctionne. La législation montre une prise de conscience progressive des
dimensions plurielles du problème, cependant cette prise de conscience devrait être
accompagnée de mesures de « mainstreaming » de façon spécifique. Or, il n’y a pas
assez de progrès ici, la gravité de la situation mérite plus d’action de la part des
législations.
Cependant, cet objectif n’a certainement pas été atteint puisqu’il y a toujours une
sous-estimation officielle des chiffres réels et le contrôle sur le management des
règlements établis par l’UE était décrit comme « une honte internationale »33.
29
http://ec.europa.eu/fisheries/press_corner/speeches/archives/speeches_2007/speech07_12
_en.htm parvenu le 27/06/09
30
http://ec.europa.eu/fisheries/publications/factsheets/legal_texts/com_02_535_fr.pdf
parvenu le 30/06/2009
31
http://ec.europa.eu/maritimeaffairs/pdf/maritime_policy_action/maritime-
surveillance_en.pdf parvenu le 27/06
32
http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2009:096:0001:0030:EN:PDF
parvenu le 27/06/2009
33
Managed to death, The Economist November 1st 2008 p.82
Selon l’objectif général de l’UE ainsi que les dispositions dans les articles, une phase
normative peut être formulée : l’UE doit activement chercher un développement
durable sur la base des données scientifiques et des principes de précaution et de
prévention, spécifiquement là où sont concernés la protection et la préservation de
l’environnement, l’utilisation prudente des ressources naturelles au niveau régional
ou planétaire, sans moyens fiscaux ou la fixation des quotas communautaire.
Selon ses propres objectifs, le bilan de l’UE est mixte. Les mesures prises sont
fidèles à ces objectifs car elles s’agissent de confronter : un problème régional
(l’Atlantique du Nord et la Méditerranée) ; une préservation des stocks par une
utilisation prudente (quotas, techniques utilisées); et une non-utilisation de mesures
de nature fiscale.
34
http://ec.europa.eu/fisheries/press_corner/speeches/archives/speeches_2007/speech07_12
_en.htm parvenu le 27/06/09
35
Même s’il y avait 708 textes juridiques communautaires (266 directives, 124 règlements et
318 décisions), ils ne visaient pas explicitement la pêche du thon rouge :
http://www.europarl.europa.eu/factsheets/4_9_1_fr.htm 27/06/2009
36
http://www.newscientist.com/article/mg14019001.400-too-little-too-late-to-save-atlantic-
bluefin-.html (article de 1993) parvenu le 27/06/2009
rouge alors que l’UE n’offre que des diminutions des quotas – et celles
n’apparaissent qu’à partir de 199837.
(b) Précaution
Concrètement, (a) montre que l’UE n’a pas appliqué l’article 174.2 quant aux
principes. Comparativement, si l’UE peut se baser sur le principe de précaution pour
interdire les OGM sur les données scientifiques non-confirmées dans le cadre des
négociations de l’OMC il ne doit pas y avoir une logique objective soutenant le
contre-exemple pour la matière de la pêche. Cependant, c’est ce qui s’est passé : en
doutant les données scientifiques, l’UE n’a pas adhéré à son traité. Les effets directs
de ce manque de précaution seront clairs dans les cinq prochaines années.
Il convient de reprendre le plan d’action 2002 pour faire bien montrer bilan :
• Une approche à long terme : n’a pas mené à la reconstruction des stocks
• Une nouvelle politique pour la flotte : n’a pas arrêté les bateaux illégaux
• Une meilleure application des règles : ces bateaux, ainsi que d’autres
pratiques illégaux, n’ont pas suivi les règles (voir en bas)
37
http://ec.europa.eu/fisheries/publications/factsheets/legal_texts/com_02_535_fr.pdf
parvenu le 30/06/2009
38
http://events.earthhourcanada.org/who_we_are/wwf_offices/france/?150442/Europe-sits-on-
damning-bluefin-tuna-report parvenu le 27/06/2009
39
http://www.euractiv.fr/la-france-et-lue/article/rapport-plaide-extinction-peche-thon-rouge-
001060 parvenu le 27/06/2009
La sécurité juridique est une notion qui implique qu’une législation, le droit, est
protégée et universellement applicable sur le territoire du législateur grâce à la
menace de mesures disciplinaires de la part d’une entité juridique qui est
compétente de sanctionner les acteurs. Dans l’UE cette sécurité est censée être
« garantie » par la Cour de Justice des Communautés Européennes. Dans ce cas
particulier qui comble la politique commune de pêcheries et la politique commune
environnementale, c’est la méthode communautaire qui s’applique, donc la CJCE est
compétente. Toutefois il faut rappeler que même si compétente, elle n’est pas
obligée d’agir. Ce n’est pas la première fois : le Conseil est doté d’un certain contrôle
sur la CJCE dans les étapes qui mènent à une sanction – ainsi fut-il le cas que, avec
les excuses se basant sur le contexte difficile de la crise financière, les pays-
membres ne doivent pas respecter leurs obligations communautaires40.
Le plan d’action 2002 reconnait que la pêche ciblant des espèces de grands
migrateurs, tels que le thon rouge, doit être gérée au niveau communautaire mais
notamment dans le cadre des organisations régionales et multilatérales41.
L’action menée par la CJCE dans le domaine est donc mixte : en mars 2009 elle a
déclaré que les techniques utilisées par la France étaient illégales (ainsi que les
autorités françaises n’avaient pas appliqué les règles comme il fallait) une
jurisprudence qui a apparemment réduit le chiffre de pêches par 25,00043 ;
cependant, en 2008 le WWF rapporte que l’Italie ne donne pas des informations
correctes à l’ICCAT (qui traduit une excédante des quotas par 240%44) sans pour
autant être condamnés par la CJCE45. Que ce point était déjà reconnu lors du plan
d’action 200246 montre l’absence importante du progrès et des sanctions au niveau
supranational.
40
Surtout en matière budgétaire.
41
http://ec.europa.eu/fisheries/publications/factsheets/legal_texts/com_02_535_fr.pdf
parvenu le 30/06/2009
42
Managed to death, The Economist November 1st 2008 p.82
43
http://www.europeanvoice.com/article/2009/03/court-rules-against-french-drift-net-
fishing/64217.aspx ; http://community.oceana.org/blog/2008/03/big-victory parvenus le
30/06/2009
44
http://www.ciesm.org/news/mscience/250608.htm parvenu le 30/06/2009
45
“Lifting the Lid on Italy’s bluefin tuna industry”, WWF,
http://www.panda.org/about_our_earth/blue_planet/publications/?147103/Lifting-the-lid-on-
Italys-bluefin-tuna-fishery parvenu le 30/06/1009
Le point posé devient en effet problématique : ce n’est pas clair que le niveau
intergouvernemental soit vraiment plus efficace – c’est bien possible que la solution
la « moins pire » est celle qui est adoptée au vu des contraintes notamment socio-
économiques dans le cadre de l’UE.
Conclusion
Cependant, dans le cas de la Commission, la situation est pire parce que la raison a
déjà été encadrée dans les objectifs : le développement durable est la logique la
plus raisonnable car il s’agit de protéger l’avenir en prenant des mesures difficiles
aujourd’hui. Aujourd’hui, la Commission a déjà fourni des lois raisonnables et la non-
application de ces sanctions est une action irresponsable : il est peut être plus
correct de dire que la Commission est le petit prince qui a le droit de juger le « vieux
rat » sur la planète du roi mais qui doit le pardonner chaque fois pour
« l’économiser »48.
46
http://ec.europa.eu/fisheries/publications/factsheets/legal_texts/com_02_535_fr.pdf
parvenu le 30/06/2009
47
http://www.europaworld.org/europethisweek/thread6406.htm parvenu le 27/06/2009
48
Le Petit Prince, Antoine Saint-Exupéry
49
http://ec.europa.eu/maritimeaffairs/pdf/action_plan_achievements_en.pdf parvenu le
27/06/2009
50
http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/09/835&format=HTML&aged=
0&language=FR&guiLanguage=fr
« S’ils ont épuisé leurs quotas, alors c’est leur problème à eux. C’est quelque-chose
qui a été accordé au niveau de l’Etat-membre regardant chaque bateau de pêche, il
n’y aura donc pas de compensation. Nous agissons selon les quotas qui ont déjà été
accordés »
Pour bien répondre aux questions posées dans l’introduction : l’enjeu difficile qu’est
une réponse à la crise du thon rouge (l’idée de trouver un équilibre socio-
économique – environnement) rend la politique de l’UE effectivement inutile ; il ne
peut pas y avoir un équilibre soutenable au long terme parce que les stocks
s’effondrent dans le court terme ; toute mesure consensuelle est donc condamnée
avant sa mise en œuvre (« stillborn », en anglais). Cela dit, assistons-nous à une
remise en question de la méthode communautaire ? D’une part, la méthode tranche
aussi bien que possible entre la difficulté socio-économique d’aujourd’hui et la crise
environnementale de demain (un demain qui est très proche quand même) ; de
l’autre part, la méthode consensuelle (car elle se base sur le dénominateur commun
le plus petit) donne la moindre allocation disponible à chaque partie – une action
qui, en ce cas, ne fera que diminuer la taille de chaque partie concernée dans cet
équilibre précaire.
51
http://www.euronews.net/2008/06/13/red-alert-on-bluefin-tuna-from-eu/ parvenu le
27/06/2009