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Politiques culturelles
Le Secteur public des beaux-arts est organisé autour de trois activités majeures :
• Expositions internationales
Elles visent l’interaction avec les cultures étrangères (Biennale internationale à
Alexandrie, la Biennale internationale du Caire, Egyptian International Print Triennale et
le Symposium International de Sculpture à Assouan). Ces manifestations internationales
donnent l'occasion à des artistes d’autres pays d’exposer leurs travaux en Égypte. C’est
aussi une occasion pour les amateurs et les critiques d'art d’élargir leur horizon.
• Expositions nationales
Il existe deux types d’expositions : la première rassemble plusieurs artistes sous le même
toit (le Salon de la jeunesse, l’exposition nationale d’art, le Salon des mini-œuvres d'art,
exposition de calligraphie arabe, le Salon du Nil de la photographie). La seconde est une
exposition personnelle.
• Expositions à l’étranger
Dans les grands musées à l’étranger ou dans le cadre d’expositions internationales à
l’étranger (ex : Biennale de Venise).
Les artistes salariés par l’État peuvent utiliser librement ces espaces sans payer la location de la
salle, contrairement aux troupes « privées » (artistes indépendants).
Il y a cependant un problème de conflit d’intérêt par rapport aux arts plastiques : les artistes
salariés par l’État sont des artistes diplômés qui travaillent comme directeurs de centres
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culturels publics, d’écoles d’art, de théâtres publics, etc. Quand l’État organise des
expositions, ces mêmes fonctionnaires composent les commissions qui choisissent les artistes
à inviter, et en tant qu’artistes, sont eux-mêmes éligibles soit pour la participation, soit pour
les prix. Elles peuvent donc participer aux compétitions artistiques (ex. les Biennales d’arts
plastiques) alors qu’elles constituent le jury et accordent les prix (du Ministère). Les artistes
indépendants ne sont en revanche pas choisis pour exposer dans les lieux publics. Parfois
appelés, il leur arrive de refuser, estimant les contraintes à respecter trop nombreuses.
Le Conseil Supérieur de la Culture soutient en outre des projets artistiques inscrits dans une
durée d’un à trois ans. Les artistes qui obtiennent ces subventions reçoivent un salaire
mensuel de 600 à 3000 livres égyptiennes selon le type de projet et le besoin. Le Conseil
soutient aussi la production et la diffusion de spectacles. Environ 4000 artistes obtiennent une
subvention chaque année. Pour ce faire, il faut présenter un dossier, qui est examiné par une
commission formée par le Conseil, composée de trente personnes (artistes, chercheurs,
professionnels et professeurs). A ceci s’ajoute le fonds de développement culturel, créé en
1989 par décret présidentiel dans le but de promouvoir la culture en Égypte. Ce fonds sert à
construire des cinémas et des bibliothèques, à financer et organiser les activités culturelles
ayant lieu dans deux sites culturels historiques égyptiens à organiser le Festival National du
Film Narratif. Le fonds suit une politique de type marketing qui consiste dans la diffusion de
productions culturelles et l’obtention d’un retour financier.
Être une structure indépendante en Égypte signifie ne pas toujours obtenir de fonds de l’État.
La majorité d’entre elles est soutenue par les instituts culturels étrangers (et autres bailleurs de
fonds internationaux).
Mesures prévues pour améliorer les infrastructures favorisant la diffusion des arts
(musées, salles de concert ou de théâtre, bibliothèques, etc.).
L’institutionnalisation de ces structures pose un problème car il n’y a pas de lois en Égypte
pour les organisations artistiques et culturelles privées (ex. galeries, centres culturels…). On
peut s’enregistrer comme entreprise privée ou comme ONG. Pour recevoir des fonds (des
bailleurs internationaux ou des centres culturels), ce statut est obligatoire et nécessite de payer
des taxes.
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Ainsi, un réseau de structures indépendantes égyptiennes est né. Des structures telles que la
Townhouse Gallery, Makan, CIC, Studio Emad Eddin, etc… ont dernièrement formé
ensemble le Arts Council of Égypt (ACE). Son but est de les rassembler et de les solliciter sur
les thèmes de la création contemporaine indépendante.
Cadre juridique
L’artiste, quand il ne se réfère pas à une situation de fonctionnaire ou de salarié, est considéré
comme une profession libre (mihna hurra). Les lois très strictes concernant l’organisation du
secteur (association) poussent certaines structures à s’installer à l’étranger (YATF et Mawred
en Belgique).
Le statut d’artiste en Égypte est réglé par les syndicats. Pour jouer, tourner un film, exposer
des œuvres, il faut obtenir la carte professionnelle du syndicat. Autrement, il faut demander
une autorisation spéciale et payante, qui est parfois refusée. Si le syndicat n'accorde pas
l'autorisation, il n'y a pas de possibilités pour l'artiste de se produire. S’il le fait quand même,
il risque la prison.
Pour être admis et reconnu par le syndicat, il faut avoir un diplôme universitaire en Égypte et
payer une cotisation annuelle. Moyennant une certaine somme, les diplômés des facultés
artistiques peuvent s'enregistrer auprès du syndicat. La carte du syndicat est automatiquement
accordée aux lauréats des Instituts d’arts. Les artistes sans diplôme doivent, pour travailler,
demander un permis au syndicat. Après l’attribution de cinq permis, et avec d’autres
conditions imposées par le syndicat, l’artiste peut obtenir son statut même sans diplôme. Pour
les arts plastiques, il faut au moins deux expositions personnelles (« solo ») pour pouvoir
demander à s’inscrire.
Le syndicat prélève en outre 20% sur les productions de ses membres pour cotiser à leur
retraite. Des règles spécifiques existent en outre pour les théâtres, qui exigent qu’une certaine
partie des troupes soit composée par des membres du syndicat.
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Voir le chapitre « Représentation collective »
Avantages de ce statut
La carte du syndicat permet de faire figurer la mention "artiste" sur le passeport ou la carte
d’identité. Sans cette carte, la mention « diplômé d’école d’art » peut figurer sur le passeport, à
condition d’avoir un diplôme. Cette carte donne la possibilité aux artistes indépendants de
vendre des billets pour les spectacles.
Ceci ne s’accorde pas avec la Recommandation de l’UNESCO de 1980 qui appelle les États
membres à « assurer aux artistes, pour autant que nécessaire, par les mesures législatives et
réglementaires appropriées, la liberté et le droit de constituer les organisations syndicales et
professionnelles de leur choix. » (Art. III. 4.)
LA PROTECTION SOCIALE
Régimes d’assurance
Il y a une assurance maladie pour les artistes mais pas de "sécurité sociale". Le même régime
s’applique à toutes les autres professions. En 2006, la loi sociale générale a légèrement été
réformée afin d'améliorer la situation.
D’une manière générale, la couverture sociale et médicale en Égypte est moins avancée que
dans d’autres pays arabes. C'est le syndicat qui s'en occupe, en prélevant notamment 20 % sur
la vente ou l'activité (selon le secteur) pour la sécurité sociale. La carte du syndicat ouvre
droit à une réduction sur les soins médicaux. Les contributions sociales sont obligatoires. La
part patronale s'élève à 26% sur les 650 premières livres du salaire et à 24% sur les 500
suivantes. La part salariale s'élève à 14% sur les 650 premières livres du salaire et à 11% sur
les 500 suivantes. Si un artiste est inscrit au syndicat, ce dernier paie à l’État 2% sur les
revenus pour la retraite. A l’âge de 60 ans, il a le droit à la retraite, qui s’élève à 200 livres
égyptiennes par mois. Le système ne fonctionnant pas toujours, il arrive que les artistes
collectent des fonds pour un collègue nécessiteux.
LES REMUNERATIONS
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Loi n°82/2002 sur la propriété intellectuelle, livre III.
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Il existe en Égypte une société de gestion collective généraliste : la Société des Auteurs,
Compositeurs et Éditeurs de la République Arabe d'Égypte (SACERAU).
Cette loi définit aussi les types de droits protégés, la cessibilité des droits, la durée des droits,
la sanction pénale et les procédures.
L'État œuvre au respect des droits d'auteur. Cependant, certains auteurs ne sont pas enregistrés
et certains artistes ont subi des pertes de droits à cause de cette nouvelle loi.
LA MOBILITE INTERNATIONALE
Il arrive que les créateurs étrangers recherchent des artistes égyptiens pour des festivals par
eux-mêmes et sans passer par l’institutionnel. Quand un artiste s’est produit à l’étranger, sa
mobilité devient un vecteur de reconnaissance professionnelle et de crédibilité locale. La
notoriété internationale joue un rôle important dans la reconnaissance de l’artiste dans son pays
d’origine.
Dans les échanges avec l’étranger, toutes les formes de mobilité sont utilisées par les artistes:
bilatérale, régionale et internationale. Les pays cibles de la mobilité bilatérale sont l’Allemagne
et les États-Unis (pour lesquels on peut obtenir des visas de longue durée) et les pays qui ne
demandent pas de visas d’entrée (ex. Syrie, Malaisie, Yémen…). Il y a aussi les pays arabes, à
l’exception de la Palestine.
Les formalités sont lourdes (preuves à fournir sur la situation économique, une assurance
maladie, invitation officielle…). Le problème de visa se pose surtout pour les artistes
indépendants.
Parfois l’action des centres culturels étrangers peut aider à l’obtention des visas, comme par
exemple ProHelvetia (coopération suisse) qui facilite l’entrée en Suisse.
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En plus des facilités de visa, les éléments qui encouragent les artistes à se diriger vers certains
pays sont :
- les capacités linguistiques
- la structuration du secteur et la présence d’interlocuteurs
- le travail de l’institut culturel en Égypte qui les poussent à être mobiles
Tous ces obstacles administratifs peuvent parfois influencer la production artistique comme
par exemple :
• les institutions internationales cessent d’inviter certains artistes qui rencontrent des
problèmes de visa
• perte de temps liée aux formalités administratives
• perte de confiance en soi des artistes
• repli identitaire et artistique lié à la limitation de la mobilité par les barrières
• sans la mobilité des artistes, il devient difficile pour le Nord de connaître la réalité des
pays du Sud, et de combattre les préjugés et le discours idéologique
• sans garantie d'obtention de visa, les artistes ne peuvent s'engager sur des participations à
des festivals étrangers. La création ainsi que la diffusion sont donc directement touchées
par les problèmes de mobilité.
Hormis les problèmes des visas, les barrières à la mobilité sont d’ordre:
• Politique : mesures de sécurité contre le terrorisme, la concurrence entre les états arabes qui
rend très difficile l'entrée dans des certains pays pour les personnes qui ont un passeport
arabe, les fonds arabes de mobilité ne soutiennent que la mobilité Sud-Sud
• Financier : manque de financement et problèmes économiques aussi pour la circulation des
œuvres, les coûts liés aux visas
• Structurel : dans la mobilité Sud-Sud : manque d’infrastructures et de ressources humaines
pour accueillir les œuvres artistiques (ex. : commissaires, experts dans les productions
artistiques des pays du Sud, producteurs d’activités organisées autour des expositions),
soutien de la majorité des fonds à des artistes et non à la mobilité collective (compagnies
ou production).
LA REPRESENTATION COLLECTIVE
Accords collectifs
Il y a très peu de marges de manœuvre pour la négociation collective dans le secteur privé y
compris celui de la culture (cinéma). Les entreprises doivent se conformer à certaines normes
établies par le gouvernement, notamment en matière de salaire minimum, de sécurité sociale
ou de congés officiels.
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Pour le secteur artistique, tout est réglé par les syndicats : écrivains, directeurs de cinéma, des
arts plastiques, des musiciens, des acteurs (théâtre et cinéma). Pour les arts plastiques par
exemple, le syndicat est composé de sept départements : design, peinture, graphique, poterie,
sculpture…
c) Cinéma et audiovisuel
- Institut supérieur du Cinéma, le Caire
d) Danse et chorégraphie
- Institut supérieur de Ballet
e) Littérature
- Université d'Alexandrie
ORGANISATIONS
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Source : Etude sur le profil des professionnels artistiques et culturels en Méditerranée non
européenne, Fonds Roberto Cimetta, décembre 2007.