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Gynécologie - Obstétrique

B 158

Accouchement normal
en présentation du sommet
DR Gauthier D'HALLUIN, PR Guillaume MAGNIN
Service de gynécologie-obstétrique et biologie de la reproduction, hôpital Jean-Bernard, 86021 Poitiers Cedex.

Points Forts à comprendre Mobile fœtal


Le crâne fœtal est le segment le plus important car pos-
• La présentation du sommet est une présentation sédant les diamètres les plus élevés, nécessairement
céphalique bien fléchie. C’est dans cette position adaptés au bassin maternel.
que la tête fœtale présente les plus petits et donc Il est constitué de différents os séparés par des sutures et
les plus favorables diamètres pour traverser des fontanelles.
la filière pelvienne. L’occiput et la fontanelle Les os du crânes sont au nombre de 7. On définit, en avant
postérieure sont les repères anatomiques pour les 2 os frontaux, séparés par une suture, latéralement les
définir la présentation. os pariétaux et temporaux, et en arrière l’os occipital.
• Un accouchement correspond à l’adaptation Les sutures séparent les os du crâne non symphysés en
mécanique du mobile fœtal, essentiellement lui attribuant une certaine mobilité (fig. 1). La suture
défini par les diamètres du crâne (diamètre antéro-postérieure est médiane, elle débute à la base du
transversal ou bipariétal, et diamètre antéro- nez et relie l’occiput. La suture transversale sépare les
postérieur ou sous-occipito-bregmatique), pariétaux des frontaux. La suture pariéto-occipitale
et de la filière pelvi-génitale, représentée sépare les bords postérieurs des pariétaux de l’os occipital.
par le bassin maternel, exploré par les mesures Les fontanelles permettent le repérage de la présentation.
des détroits supérieur et moyen ; à l’adaptation On définit la fontanelle antérieure ou bregma, losangique,
dynamique des contractions utérines. à laquelle aboutissent les sutures antéro-postérieure et
transversales, et la fontanelle postérieure, en forme de
lambda, à laquelle aboutissent les sutures antéro-
postérieure et pariéto-occipitales.

L’accouchement recouvre l’ensemble des phénomènes


qui aboutissent à la naissance du nouveau-né et à la sortie
des annexes.
Celui-ci se divise habituellement en 3 phases : la dilatation Bregma
du col de l’utérus, l’association engagement-descente,
ou grande fontanelle
l’expulsion fœtale et la délivrance. Le travail est défini
par l’ensemble des modifications qui permettront l’ex-
Frontal
pulsion du fœtus regroupant, ainsi, la phase de dilatation
et la phase d’expulsion.
Ces phénomènes sont régis par l’adaptation des dimensions Lambda
du mobile fœtal, des dimensions du bassin maternel et
ou petite
des contraintes de ses parties molles, à la dynamique des
contractions utérines. fontanelle
Pariétal
La nature de l’accouchement est définie par sa présentation,
le sommet étant la présentation céphalique.

Occipital
Mécanique obstétricale
La mécanique obstétricale étudie les modalités de la
progression du mobile fœtal dans la filière génitale
maternelle. 1 Crâne fœtal, vue supérieure.

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ACCOUCHEMENT NORMAL EN PRÉSENTATION DU SOMMET

Les diamètres importants sont le bipariétal, 9,5 cm environ,


représentant le diamètre transversal de la présentation et Bregma
le sous-occipito-bregmatique, 9,5 cm environ, représentant
le diamètre antéro-postérieur d’une tête bien fléchie. Ce 9,5 cm
diamètre augmente avec la diminution de la flexion et
c’est pourquoi le pronostic de l’accouchement, lorsqu’il
existe une déflexion de la tête fœtale (présentation du
bregma, présentation du front) est moins bon voire
franchement mauvais (fig. 2).
Le thorax et les hanches présentent 2 autres segments Sous-occiput
moins importants du mobile fœtal, car de diamètres Vue de profil
souvent inférieurs.
Diamètre sous-occipito-bregmatique
Bassin osseux
Un des éléments de la filière pelvi-génitale – le bassin
osseux – décrit un segment de tore, avec ses orifices
d’entrée et de sortie (détroit) et sa cavité. Pariétal 9,5 cm
Le détroit supérieur ou orifice supérieur est le plan
d’engagement de la présentation. Il est limité en avant
par la partie postéro-supérieure de la symphyse pubienne,
latéralement par les lignes innominées et en arrière par
le promontoire.
Ses dimensions sont représentées par le diamètre Vue supérieure
promonto-rétro-pubien (PRP) en moyenne de 10,5 cm et Diamètre bipariétal
le diamètre transverse médian (TM), en moyenne de
12,5 cm. La somme de ces 2 diamètres définit l’indice
2 Diamètre du crâne fœtal.
de Magnin ( normale O 23 ) (fig. 3).

TM
BE

Épines sciatiques au niveau


desquelles on mesure le diamètre
PRP du détroit moyen

Bassin, vue de face


TM : diamètre transverse médian
BE : diamètre bi-épineux Ligne d’engagement
ou diamètre bi-sciatique Ligne de dégagement

Bassin, vue de profil


PRP : diamètre promonto-rétropubien

3 Diamètre du bassin maternel .

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Gynécologie - Obstétrique

L’excavation est la cavité osseuse dans laquelle la pré-


sentation effectue la descente et la rotation. Le diamètre Variétés antérieures
moyen est exploré par la mesure du diamètre bi-épineux
ou bi-sciatique (en moyenne 11 cm ).
Le détroit inférieur ou orifice inférieur représente la
ligne de dégagement de la présentation.
Il est limité en avant par le bord inférieur de la symphyse
pubienne, latéralement par les ischions et en arrière par
la pointe du coccyx.

Parties molles Coccyx

Elles définissent le diaphragme musculo-membraneux OIGA 57 % OIDA 4 %


périnéal situé à l’orifice inférieur de la cavité osseuse. Variétés postérieures

Types d’accouchements

Fonction du terme

On ne parle d’accouchement que pour l’expulsion d’un


Occiput
fœtus considéré comme viable, soit après 22 semaines
d’aménorrhée (SA) et (ou) pesant au moins 500 g, selon
les recommandations de l’Organisation mondiale de la OIDP 33 % OIGP 6 %
santé. Avant ce terme, il s’agit d’un avortement tardif.
L’accouchement est dit prématuré s’il survient avant
37 semaines d'aménorrhée, à terme s’il survient entre la 4 Différentes présentations du sommet et leurs variétés.
38e semaine et la 42e, et post-terme s’il survient au-delà OIGA : occipito-iliaque gauche antérieure.
de la 42e semaine. OIDA : occipito-iliaque droite antérieure.
OIGP : occipito-iliaque gauche postérieure.
OIDP : occipito-iliaque droite postérieure.
Fonction du déroulement
L’accouchement peut également être défini en fonction
de son mode de survenu. Spontané si le déclenchement
s’effectue de lui-même, provoqué s’il bénéficie d’une • Les variétés postérieures : l'occipito-iliaque gauche
intervention médicale. postérieure (OIGP) (3 %) et l’occipito-iliaque droite
Il est dit naturel s’il se déroule selon sa propre physiologie, postérieure (OIDP) plus fréquente (33 %).
sans aucune thérapeutique, il est dit dirigé dans le cas • Ces variétés s’engagent différemment dans le bassin :
contraire. engagement dans le diamètre oblique gauche : OIGA et
L’accouchement eutocique est un accouchement au OIDP ; engagement dans le diamètre oblique droit :
déroulement parfaitement normal, il est dit dystocique OIGP et OIDA.
dans le cas contraire.

Fonction de la présentation Accouchement normal


du sommet
La présentation définit la partie première du mobile
fœtal. La présentation du sommet est une présentation
céphalique, fléchie et fera, seule, l’objet de cette question. Définition
Elle est la plus fréquente (96%) et la plus eutocique.
Afin de pouvoir décrire les différentes variétés de L’accouchement est dit normal si la grossesse a été
présentation du sommet, il est utile de repérer l’occiput unique et normale ; s’il a lieu à terme ; au-delà de
du fœtus grâce à la petite fontanelle ou lambda. 37 semaines d’aménorrhée ; le fœtus est de proportion
La position de ce repère par rapport au bassin maternel normale ; le travail a été normal ; il a été eutocique, sans
définit les variétés de présentations (fig. 4). anomalie fœtale, ni manœuvre obstétricale, ni extraction
• Les variétés antérieures : l’occipito-iliaque gauche instrumentale ; la délivrance a été naturelle et complète.
antérieure (OIGA), la plus fréquente (57 % des accou- La présentation normale est la présentation du sommet
chements) et l’occipito-iliaque droite antérieure (OIDA) ou céphalique bien fléchie. On distingue plusieurs
plus rare (4 %). phases dans l’accouchement (fig. 5).

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ACCOUCHEMENT NORMAL EN PRÉSENTATION DU SOMMET

Phase active (ou 2e phase)


La phase active est divisée en 2 parties. La première
10
partie de la phase active commence à la fin de la phase
de latence et se poursuit jusqu’à la dilatation cervicale
complète. Elle correspond à la dilatation du col effacé.
8 La seconde partie de la phase active s’étend de la
phase de dilatation complète à la naissance de l’enfant
Dilatation en cm

Expulsion par les voies naturelles. Elle correspond à l’expulsion


6
proprement dite.

4 1. Première partie
• Début de travail : son diagnostic est défini devant
2 la coexistence de 3 éléments : le col se modifie c’est
l’effacement, le segment inférieur se distend c’est
Phase de latence Phase active l’ampliation et le myomètre se contracte, ce sont les
contractions utérines (CU).
2 4 6 8 10 12 14 16
Ces modifications cervicales surviennent dans cet ordre
Temps en heures chez la primipare. Par contre chez la multipare, ayant
déjà accouché, l’effacement du col et l’ampliation du
5 Évolution de la dilatation du col en fonction du temps chez la pri- segment inférieur s’effectuent en même temps.
Elles s’associent souvent à des pertes glaireuses plus ou
mipare, d’après la courbe de dilatation de Friedman.
moins sanglantes, c’est la perte du bouchon muqueux.
Cette étape correspond souvent à l’entrée en salle
d’accouchement. Les contractions utérines deviennent
Phase de latence (ou 1re phase) régulières, fréquentes et douloureuses, environ toutes les
5 min.
Elle précède la phase active du travail. Pendant la phase L’évaluation des modifications cervicales peut s’effectuer
de latence, le col se modifie (raccourcissement et début grâce au score de Bishop qui minimise les appréciations
de la dilatation jusqu’à 3 cm). C’est au terme de cette subjectives (tableau I).
phase de latence que débute le travail proprement dit. Il Le col est dit favorable lorsque le score de Bishop est
est important de ne pas confondre cette phase de latence O 7, ce qui correspond au score habituellement observé
où les contractions utérines ne sont pas régulières et en début de la phase active.
efficaces, avec le travail car toute intervention pendant • L’examen d’entrée, à l’admission, permet d’orienter
cette phase pour accélérer son déroulement est inefficace la patiente vers la salle d’accouchement dans des
et inutile. conditions optimales. L’interrogatoire vient compléter
Sa durée est évaluée en moyenne à 7 h pour la primipare le dossier obstétrical. Il recherche les antécédents et
et à 5 h pour la multipare. reconnaît les facteurs de risque. Il s’assure du terme

TABLEAU I
Score de Bishop

Score 0 1 2 3

Dilatation fermé 1-2 cm 3-4 cm O 5 cm

Effacement 0-30 % 40-50 % 60-70 % O 80 %


(longueur) (3 cm) (2 cm) (1 cm) (0 cm)

Consistance ferme souple molle —

Position postérieure intermédiaire centrée —

Présentation mobile appliquée fixée engagée

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Gynécologie - Obstétrique

précis de la grossesse. Il précise les contractions utérines,


la notion de perte de liquide (perte des eaux) ou d’écou-
lement glaireux (bouchon muqueux). L’examen clinique
comporte la prise de la température, de la tension artérielle
et la mesure du poids. L’examen obstétrical comporte la
mesure de la hauteur utérine et la recherche de la présen-
tation. L’inspection du périnée recherche des cicatrices
ou des lésions à types de condylomes ou d’éruption
herpétique. Le toucher vaginal (TV) permet de préciser
l’état cervico-isthmique en recherchant la situation cer-
vicale : postérieure, centrée, ou antérieure ; la longueur
du col : long (environ 3 cm), mi-long (1,5 cm), ou effacé,
il peut être également défini en fonction du pourcentage Niveau 0 Épine sciatique
d’effacement ; la dilatation du col en centimètres, à
l’orifice externe et à l’orifice interne, de fermé à dilatation Ligne
complète (10 cm) ; l’ampliation du segment inférieur ; d’engagement
la hauteur et l’orientation de la présentation : tête haute
et mobile, tête appliquée ou tête fixée ; le palper intro-
ducteur permet d’effectuer une confrontation céphalo-
pelvienne et de vérifier l’adéquation du volume du pôle
céphalique avec les dimensions du bassin, intégrité des
membranes et aspect de la poche des eaux ; appréciation 6 Hauteur de la présentation.
clinique du bassin et des parties molles.
L’enregistrement du rythme cardio-fœtal permet
d’apprécier la bonne vitalité fœtale et la tocographie
enregistre les contractions utérines. • Le monitorage maternofœtal permet la surveillance
Au terme de cet examen, une échographie fœtale peut continue du travail et le contrôle de la contractilité utérine
être nécessaire pour préciser la présentation, la quantité et du rythme cardiaque fœtal (RCF), souvent effectuée
de liquide amniotique voire réaliser une biométrie. par le même appareillage (cardiotocographe).
Un bilan biologique avec un contrôle des plaquettes, de La tocographie est l’enregistrement et la surveillance
l’hémostase et de la recherche d’agglutinines irrégu- continue des contractions utérines. Essentiellement
lières (RAI), et des différents examens manquant au effectuée par voie transabdominale ou externe, elle peut
dossier sera effectué. Une perfusion avec un garde veine être réalisée par voie interne ou intra-amniotique dans
est posée, permettant l’hydratation, l’apport calorique, certaines conditions. Elle permet de mesurer l’intensité
et facilitant l’injection de thérapeutiques utilisées relative des contractions utérines, leur durée et leur
pendant le travail. fréquence, afin d’évaluer la dynamique utérine. C’est
• La surveillance classique en salle de naissance, durant devant une anomalie des contractions utérines que la
toute la phase de travail, est consciencieuse et effectuée voie intra-amniotique est utilisable.
en salle de naissance pour des raisons de sécurité La surveillance du rythme cardiaque fœtal passe par
maternofœtales. Elle sera retranscrite sur le partogramme. l’enregistrement continu de celui-ci. Il est réalisé par
La tension artérielle est contrôlée toutes les 2 h. voie transabdominale mais peut être effectué par une
La température est vérifiée toutes les 3 h ou au moindre électrode de scalp posée sur la tête fœtale, dans certaines
doute. Elle peut s’élever en fin de travail, tout en restant indications. Le rythme cardiaque fœtal répond à une
inférieure à 38 ˚C. analyse codifiée permettant de s’assurer du bien-être
L’aspect du liquide amniotique est noté. Il doit rester fœtal durant le travail. Il correspond à un rythme de base
clair, limpide ou opalescent. entre 120-160 battements par minute, à des accélérations,
La surveillance de la dilatation s’effectue par le toucher au maintien des oscillations. Quelques ralentissements
vaginal, en dehors de la contraction utérine. Il est réalisé précoces, peu profonds peuvent être observés.
régulièrement (1 fois par heure environ) et est consigné D’autres éléments peuvent compléter la surveillance
sur le partogramme. On y précise les différents éléments fœtale. La réalisation d’un pH au scalp du fœtus peut
de description (position, longueur ou effacement, être utile devant des anomalies de rythme. L’utilisation
consistance, et dilatation). d’oxymétrie de pouls fœtal est en cours d’évaluation.
Le toucher vaginal est réalisé dans des conditions asep-
tiques. 2. Seconde partie
La surveillance de la présentation est assurée par le Elle comprend 3 étapes successives : l’engagement de la
toucher vaginal permettant de préciser la présentation et présentation, sa descente et sa rotation et, pour finir, son
sa hauteur. L’occiput fœtal et la suture antéro-postérieure dégagement. Nous rappelons que, seule la présentation
sont les repères de la présentation, les épines sciatiques normale du sommet, c’est-à-dire tête fléchie, fait l’objet
définissent le niveau zéro (fig. 6). de cette question.

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ACCOUCHEMENT NORMAL EN PRÉSENTATION DU SOMMET

• L’engagement est défini par le franchissement du • Le dégagement correspond plus exactement à la


détroit supérieur par la présentation. Décrire une présen- phase d’expulsion proprement dite (fig. 8).
tation « engagée » est capital pour la prise en charge Il associe des phénomènes dynamiques, représentés par
obstétricale, puisque de sa situation découleront les les contractions utérines qui atteignent leur maximum et
indications d’extractions éventuelles. les efforts de poussée de la mère ; des phénomènes
Le signe clinique le plus utilisé est le signe de Farabeuf : mécaniques, représentés par les spécificités du bassin
au toucher vaginal, la présentation est dite engagée si osseux (qui ont permis la réalisation des étapes précé-
2 doigts introduits sous la symphyse et dirigés vers la dentes), par la déflexion de la présentation autour du
2e pièce sacrée sont arrêtés par celle-ci. Ce signe est point fixe sous-symphysaire et par le franchissement du
critiquable s’il existe une bosse sérosanguine. Le palper plancher périnéal ; des phénomènes plastiques subis par
abdominal peut être une aide au diagnostic, par la le fœtus, qui sont négligeables.
recherche du signe de Le Lorier (la présentation est consi- Les efforts de poussée sont effectués lorsque la patiente
dérée comme engagée uniquement si l’on ne peut placer 2 est installée en position obstétricale, les fesses au bord
doigts entre l’épaule antérieure fœtale et le bord supérieur de la table d’accouchement. Ils sont synchrones des
de la symphyse pubienne), mais il n’est plus guère utilisé. contractions utérines, et dirigés. Ils s’effectuent soit en
• La descente et la rotation s’effectuent de façon conco- inspiration bloquée soit en poussée soufflante.
mitante. La cavité osseuse du bassin est souvent comparée Il est rappelé que l’accouchement s’effectue dans des
à un segment de Tore (fig. 7) avec un orifice d’entrée, le conditions d’asepsie, associant une tenue pour l’accou-
détroit supérieur, et son axe d’engagement, un orifice de cheur, une désinfection de la vulve après son rasage et
sortie, le détroit inférieur et son axe de dégagement, et des champs stériles.
entre un segment de cylindre à concavité antérieure. La vessie doit être vidée par miction spontanée ou par
La progression de la présentation, ou descente, s’effectue sondage vésical.
selon l’axe d’engagement ombilico-coccygien dans un Le dégagement de la présentation du sommet s’effectue
premier temps. Puis, du fait du contact avec le sacrum, le plus souvent en occipito-pubien (98 %). Les variétés
l’axe de la descente s’horizontalise. antérieures ou postérieures ont donc réalisé une rotation
La rotation est une nécessité anatomique. En effet le complète amenant l’occiput sous la symphyse, entraînant
sommet engage son grand diamètre sous-occipito- un changement d’axe de descente. Celui-ci, initialement
bregmatique (fig. 2) dans un axe oblique du bassin, plus orienté en bas et en arrière, va pivoter autour du pubis,
favorable. Le diamètre de dégagement, quant à lui, est en raison de la concavité sacrée, pour être dirigé en haut
imposé par la forme générale du périnée, d’axe antéro- et en avant pour le dégagement, répondant à la flexion
postérieur. Dès lors, la rotation du sommet est donc première de la tête puis à sa déflexion (fig. 8). Afin de
nécessaire afin de faire coïncider le diamètre sous- contrôler l’expulsion, l’opérateur va poser sa main
occipito-bregmatique avec le diamètre pubo-coccygien. gauche (droite pour les gauchers) sur le sommet de la
Les variétés de présentation antérieure devront donc tête fœtale, pour éviter une sortie trop brutale. Ensuite,
effectuer 45˚ de rotation, tandis que les variétés de présen- l’opérateur dégage les bosses pariétales et frontales. La
tation postérieure devront réaliser une rotation de 135˚. déflexion progressive de la tête permet de sentir le
Les repères mentionnés pour définir une présentation menton fœtal en arrière de l’anus, par la main droite.
sont suivis tout le temps de la descente et de la rotation. Dans le même temps, le périnée se distend et s’amincit :
c’est l’ampliation. C’est à cette étape que l’accoucheur
peut être amené à réaliser une épisiotomie (section des
tissus périnéaux) souvent effectuée en médio-latérale
Axe d’engagement droite. Le dégagement se continue progressivement, très
lentement afin de faire glisser l’anneau vulvaire sur le
massif fœtal, permettant de découvrir les yeux, le nez, la
bouche et enfin le menton.
À l’inverse, lors de l’expulsion en occipito-sacrée (2 %),
c’est le front qui bute initialement sur la symphyse
pubienne, tandis que l’occiput suit la face antérieure du
sacrum, augmentant la flexion de la tête. Ce mode de
dégagement est plus long et sollicite beaucoup le périnée
postérieur.
Une fois la tête dégagée, la présentation initie une rotation
dite de restitution, souvent accompagnée par l’accou-
cheur qui l’accentue à 90 voire 135˚, afin d’en faciliter
le dégagement, en saisissant la tête à 2 mains et en
Axe de dégagement amenant l’occiput du côté du dos. Pour effectuer le
dégagement complet de la tête, il est parfois nécessaire
7 Segment de Tore. Progression intrapelvienne et rotation de libérer un circulaire du cordon simplement ou en le
autour de la symphyse. sectionnant entre 2 pinces.

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Gynécologie - Obstétrique

a Tête en détroit inférieur b Début de la flexion


et ampliation périnéale

c Diamètre sous-occipito-bregmatique à la vulve d Tête dégagée

8 Dégagement de la tête.

Le dégagement des épaules commence par l’épaule • La surveillance materno-fœtale est maintenue tout le
antérieure qui est progressivement tractée vers le bas. long de la deuxième phase, selon les mêmes modalités.
Puis l’épaule postérieure est dégagée en inversant la L’analyse du rythme cardiaque fœtal sera tout aussi
traction vers le haut. rigoureuse, afin de déceler une éventuelle intolérance à
• La durée totale de cette phase active varie donc la phase d’expulsion (ralentissements ou bradycardies
entre 7 h 30 et 11 h 30, selon la parité de la gestante. fœtaux lors des efforts expulsifs), permettant la mise en
La vitesse moyenne attendue de la dilatation du col est œuvre de moyens d’extraction adaptés.
de 1 cm par heure.
La durée du travail peut être favorablement modifiée
par la réalisation d’une amniotomie précoce (rupture Délivrance (3e phase)
artificielle des membranes) et par l’administration
d’ocytocique à la pompe (ocytocine, Syntocinon), c’est C’est l’expulsion des annexes fœtales : le placenta et les
le travail dirigé. membranes de l’œuf. Elle permet d’assurer la vacuité
La durée de la seconde partie de la phase active varie en utérine. Elle évolue en 3 phases, survenant après une
fonction de nombreux facteurs comme la parité, le poids période de rémission d’environ 15 min :
du fœtus voire de la gestante, de la présentation et • le décollement : sous la dépendance de la rétraction
l’existence d’une analgésie locorégionale. Elle est évaluée physiologique de l’utérus après l’expulsion de l’enfant ;
à environ 1 h pour la nullipare, et 30 min pour la multi- • l’expulsion : sous l’influence des contractions utérines,
pare. Il est habituel de ne pas dépasser 120 min. qui permettent en association souvent avec l’accou-
La phase d’expulsion proprement dite ne doit dépasser cheur, la migration dans la filière génitale et sa sortie;
20 à 30 min. • l’hémostase : assurée par la rétraction utérine – efficace
• La prise en charge de la douleur de l’accouchement uniquement si l’utérus est totalement évacué – et des
fait l’objet de multiples méthodes : préparations à l’ac- phénomènes de coagulation sanguine.
couchement, acupuncture, analgésies médicamenteuses, Il est important de maintenir une vigilance extrême
anesthésie péridurale… Celle-ci est la plus répandue durant cette dernière phase du travail, en raison des
dans la prise en charge obstétricale moderne. complications à type d’hémorragies dites de la délivrance,
Elle requiert une consultation au cours du dernier une des causes principales de mortalité maternelle.
mois de grossesse et la présence d’un anesthésiste en La délivrance est réalisée de façon manuelle, ou artifi-
salle de travail. cielle si elle dépasse 30 min.

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ACCOUCHEMENT NORMAL EN PRÉSENTATION DU SOMMET

TABLEAU II
Score d’APGAR

Score 0 1 2

Battements cardiaques absents < 100/min > 100/min

Mouvements respiratoires absents lents, irréguliers vigoureux avec cri

Tonus musculaire nul faible : légère flexion fort : quadri-flexion,


des extrémités mouvements actifs

Réactivité à la stimulation nulle faible : grimace vive : cri, toux

Coloration bleu ou pâle corps rose, totalement rose


extrémités bleues

Le placenta et son cordon sont soigneusement examinés prévention de l’hypothermie ; désobstruction bucco-
afin de s’assurer de leur intégralité et de leur normalité. pharyngée; identification de l’enfant ; pesée et mensura-
L’examen se porte sur la face fœtale en s’assurant de tion; désinfection oculaire pour la prophylaxie de la
l’intégrité des membranes qui doivent dépasser le centi- gonococcie ophtalmique ; administration de vitamine
mètre sur le pourtour du délivre, de l’absence de cotylédon K1 pour la prévention de la maladie hémorragique du
aberrant. La face maternelle ne doit pas présenter de nouveau-né.
cotylédon manquant, et s’assure de l’absence d’hématome Puis l’enfant est rapidement confié à sa mère et
rétroplacentaire. Enfin, l’examen s’achève par l’explo- l’allaitement, s’il est maternel, est débuté en salle de
ration du cordon, dans sa longueur (50-70 cm), dans son naissance. ■
insertion, et ses vaisseaux qui doivent présenter 2 artères
et 1 veine. Points Forts à retenir
Après l’accouchement, la patiente est gardée en salle de
travail pour un durée de 2 h, où elle bénéficie d’une
surveillance étroite clinique (rétraction utérine et • L’accouchement est défini par le type
saignements) et hémodynamique (pouls et tension). de la présentation.
L’ensemble de la surveillance et des informations cli- • Le travail définit l’ensemble des phénomènes
niques et paracliniques concernant la mère et son fœtus qui conduisent à l’accouchement d’un fœtus.
est scrupuleusement noté sur le partogramme. • Il est organisé en 3 phases successives :
la 1re phase correspond à la dilatation cervicale;
la 2e phase correspond à l’engagement
Prise en charge du nouveau-né de la présentation, à sa descente et sa rotation
puis à son dégagement dans la filière pelvi-génitale;
L’accueil du nouveau-né en salle de naissance se propo- la 3e phase enfin correspond à la délivrance.
se de : s’assurer de la bonne adaptation à la vie extra- • L’évolution est essentiellement jugée par le toucher
utérine et de la normalité du nouveau-né ; faciliter l’ins- vaginal qui apprécie : la longueur du col,
tauration de la relation mère-enfant. sa situation, sa dilatation, l’ampliation du segment
L’adaptation du nouveau-né se juge dès le clampage du inférieur et la hauteur de la présentation.
cordon qui est réalisé à une vingtaine de centimètres du • La surveillance est maternelle (pouls, tension,
bébé. Pour les services qui peuvent effectuer un pH température, saignements, tocographie) et fœtale
artériel au cordon, il est nécessaire d’utiliser 2 clamps (rythme cardiaque fœtal, aspect du liquide
du côté fœtal et un du côté maternel afin de le réaliser amniotique) ; elle est prolongée en salle de travail
dès la section (pH normal > 7,20). 2 h après l’accouchement.
Le score d’APGAR permet d’évaluer la vitalité du • L’évolution et la surveillance du travail sont
nouveau-né (tableau II). Il est réalisé à 1 et 5 min de vie, consignées sur le partogramme.
afin d’estimer ses qualités d’adaptation. Un nouveau-né • Le nouveau-né reçoit les premiers soins
normal a un score supérieur à 7 à 1 et 5 min de vie. et son aptitude à la vie est évaluée afin d’adapter
Plusieurs gestes sont effectués dès les premières une éventuelle prise en charge pédiatrique.
minutes de vie : vérification des 3 vaisseaux du cordon ;

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