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Des ouvriers adultes n'auraient-ils pas le droit de savoir ce qu'on enseigne aux enfants ? Mais M. le Ministre n'a pas confiance dans les personnes dsignes par le diocse : " il se pourrait qu 'elles ne comprennent pas ce dont il s 'agit ". Pour terminer, la lettre numre les instituteurs " suspects " qui enseignent l'cole paroissiale du dimanche auprs de la fabrique de la Socit des manufactures Prokhorov de Moscou, l'cole du dimanche de Eletz et l'cole que l'on se propose d'ouvrir Tiflis. M. Dournovo conseille M. Pobidonostsev de procder une " vrification minutieuse des personnes admises enseigner dans les coles ". Quand on parcourt prsent la liste des instituteurs, les cheveux se dressent sur la tte : ce ne sont qu'anciens tudiants et anciennes tudiantes. M. le Ministre souhaiterait que les instituteurs fussent tous d'anciens sous offs . Ce que M. le Ministre note avec le plus d'effroi, c'est que l'cole de Eletz " est sise au-del du cours d 'eau de Sosna, o vivent surtout de petites gens (horreur !) et des ouvriers, et o se trouve un atelier des chemins de fer ". Tenons les coles bien loin, aussi loin que possible, " des petites gens et des ouvriers " . Ouvriers ! Vous voyez que nos ministres ont une peur mortelle de voir se raliser l'union du Travail et du Savoir ! Montrezleur donc tous que rien ne pourra ter la conscience aux ouvriers. Privs du savoir, les ouvriers sont impuissants ; avec le savoir, ils sont une force !
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