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POUR UN CONSEIL METROPOLITAIN DES TRANSPORTS

En quelques mois, la Gironde a connu une succession de débats sur plusieurs grands projets
d’infrastructures de transports : le grand contournement autoroutier de Bordeaux, les lignes à
grande vitesse Bordeaux/Toulouse et Sud Europe Atlantique, la poursuite de la mise à 2x3
voies de la rocade, le projet de pont Bacalan-Bastide ou encore l’Autoroute Bordeaux/Pau.

De notre point de vue, cette avalanche de projets intervient dans un cadre qui ne saurait aller
dans le bon sens et ne prend pas en compte le développement de tous les modes comme les
TER, les tram train ou la ligne de ceinture.

Ces projets n’ont en effet pas toujours fait l’objet d’un débat réellement démocratique. Leur
seule légitimité provient souvent des quelques élus qui les ont portés à bras le corps et de
statistiques ou de rapports souvent commandités par les promoteurs de ces infrastructures
eux-mêmes.

De plus, ils témoignent d’une absence d’analyse et de vision à long terme, alors même que la
préservation de notre environnement futur dépend de nos choix présents en matière de
transports. Ce qui pouvait se justifier il y a quelques décennies encore au regard des habitudes
d’aménagement doit être revu dès maintenant sous peine d’accentuer plus encore la pression
de l’homme sur son environnement. Pourtant, on continue à privilégier le tout-routier dans la
plupart des scénari envisagés en amont de ces projets. Dans le cas du grand contournement de
Bordeaux par exemple, les prévisionnistes, partant du principe que le doublement du trafic
poids lourds est inéluctable, annoncent 16 000 camions par jour à Biriatou à l’horizon 2020 :
la construction d’une autoroute de près de 100 km est ainsi justifiée par ses promoteurs
comme une nécessaire anticipation de la croissance du trafic de marchandises. L’offre précède
la demande. Concernant la LGV, il est clair également, sans entrer dans le détail du débat, que
l’idéologie du tout TGV prime sur une réflexion en amont au sujet de l’utilisation pleine et
entière des équipements existants.

Dans ce contexte, les débats que ces grands projets d’infrastructures de transport suscitent en
Gironde révèlent un malaise profond entre d’un côté les représentants de l’Etat, les décideurs
économiques et une partie de la « classe politique locale », dite « les grand élus », et de l’autre
les populations directement concernées et une frange non négligeable de citoyens,
d’associations et de politiques. Si le « nimby » est un pourvoyeur naturel d’opposants à ce
type de projets, il est cependant frappant d’observer la réflexion citoyenne qui accompagne
ces débats salutaires. Dans toutes les communes, les réunions font salle comble, et cette
mobilisation s’observe également via l’outil Internet et les blogs qui permettent réactivité et
information quasi instantanée des citoyens : la démocratie participative s’installe d’elle-
même.

C’est pourquoi il convient aujourd’hui de ne pas laisser ces débats s’enliser dans une guerre
fratricide sur notre territoire et d’élargir la réflexion.
L’accent doit être résolument mis sur une maîtrise du trafic poids lourds et de la circulation
automobile couplée avec le développement des modes de transports les plus respectueux de
l’environnement : modes doux et transports collectifs pour les personnes, ferroutage et
autoroutes de la mer pour le trafic marchandises. Il faut agir dès maintenant sur les
infrastructures existantes en développant notamment certains aménagements comme
l’interdiction du trafic poids lourds aux heures de pointe, la création de zones refuges, la
limitation de la vitesse à 90 km/h, comme à Nantes et Toulouse afin d’optimiser le trafic et la

30/01/2007
sécurité, l’utilisation de la bande d’arrêt d’urgence et de la troisième voie pour des trafics
spéciaux (voitures à occupants multiples, transports collectifs ou convois de poids lourds).

Mais de telles mesures, pour être acceptées, doivent être accompagnées d’une réponse
institutionnelle locale à la hauteur du défi que constitue la problématique des déplacements
dans son ensemble. Il n’existe en effet aujourd’hui aucune instance de régulation et de
réflexion entre les différentes autorités organisatrices des transports en Gironde. La région
s’occupe des TER, le Conseil Général des transports interurbains, la CUB du transport
collectif urbain, la SNCF est un Etat à lui tout seul et l’Etat transfère ses compétences sur les
routes départementales mais intervient dans tous les projets.

A l’image du SYSDAU, le territoire a besoin d’être organisé en matière de transports. C’est


pourquoi il est urgent de constituer un Conseil métropolitain des transports et des
déplacements, le concept de « métropole » s’entendant sur un axe qui irait de Libourne à
Arcachon. Ce conseil métropolitain, outil d’analyse et de réflexion, pourrait jouer à terme le
rôle d’un syndicat mixte qui aurait autorité pour élaborer une politique des déplacements et
des transports collectifs, et pour élargir le versement transport des entreprises à un périmètre
plus large que celui de la CUB. On pourrait imaginer parmi ses premières initiatives possibles
la création d’une carte orange, le déploiement du réseau TER, la mise en place d’un tram-train
et d’un système de co-voiturage à grande échelle. Le succès du Tramway impose par ailleurs
de réfléchir dès aujourd’hui à des extensions au-delà de la 3ème phase.

Dans le contexte actuel et face aux enjeux écologiques à venir, il est primordial de s’interroger
sur la réalité de la problématique des déplacements et des transports dans sa globalité et
d’avoir une stratégie qui favorise le report modal vers les transports collectifs.

Les Verts appelle dans un premier temps à la mise en place d’un large débat sur les transports
et les déplacements, tous modes confondus, y compris les circulations douces. Ce débat doit
servir à engager l’ensemble des autorités organisatrices sur la voie d’un Conseil Métropolitain
des Transports.

Les Verts lancent cet appel aux Présidents du Conseil Régional, Général, de la CUB, à
l’ensemble des parlementaires de la Gironde et aux services de l’Etat concernés.

GERARD CHAUSSET

30/01/2007

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