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SELON
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OUVHAGE POSTHUME
])'EMMANUEL SWEDENBORG
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TOME SIXIÈME.
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SELON
OUVHAGE POSTHUME
D'EMMANUEL SWEDENBORG
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TOME SIXIÈME.
CIlAPITRES XIV-XVIT.
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SAINT-AMAND (CHER) ~
PARIS,
LONDRES,
l8 5 !I,
•
L'.APOCALYP8E.
CHAPiTRE QUATORZIÈME.
EXPLICATION.
Jugement dernier que les bons fUl'ent sépal'és d'avec les méchants,
et que les bons furent élevés au Ciel et les méchants jetés en enfer',
on le voit dans l'Opuscule SUI' LE JUGE~IENT DERNIER, et aussi ci
dessùs, N°' 391, 392, 396, 397, 6U, 613, ld8, lI'19, 1126,
h89,A93, 697,668,669,670,674,675,676, 756,
850. Et voici, l'Agneau se tenant sllr la montagne de
Sion, signifie la présence du Seigneur dans le Ciel et dans
{,liglise, pour séparer les bons d'at'ee les méchants, et pour
{aire le Jugement: ou le voit pal' la signification de l'Agneau,
en ce que c'est le Seigneur quant au Divin Humain, comme ci
dessus, N°' 297, 316, 363, h60, 682; par la signification de se
tenir, en ce que c'est êtl'e pl'ésent et être conjoint, ainsi qu'il \'8
êLI'e montré; el pal' la signification de la montagne'de Sioll, en
ce que c'est le Ciel et l'Église, où le SeigneUl' règne par son..Divin
VI'ai, comme on peut le voir pal' les passages de la Parole où la
Vers. i. CHAPITRE QUATOHZIf;~Œ. 5
montagne de Sion est nommée: mais il sera d'abol'd dit quelque
chose de la pl'ésence du Seigneur dans le Ciel et dans l'Église pour
sépal'er les bons d'avec les méchants, et pOUl' fair'e le Jugement:
Il y a pl'ésence pel'pétuelle du Seigneur dans tout le Ciel et dans
toule l'Église, car le Ciel est Ciel non pal' le propre des Anges, et
l'Église est Église non par le propre des hommes, mais par le Di
"in du Seigneur chez eux; en effet, le pl'opre de ['Ange ne peut
pas faire le Ciel, ni le pl'opre de l'homme l'Église, pal'ce que le
propl'e, tant des Anges que des hommes, n'est pas le bien; c'est
poul'quoi, le Divin qui procède du Seigneu\', reçu pal' eux, fait le
Ciel et l' ~~glise dans le pal'tièulier chez chacun, et par suite' dans
le commun chez tous ceux dans lesquels il yale Ciel et ('Église;
de là il est évident que la pl'ésence du Seigneur est pel'prtuelle chez
tous ceux qui sont dans le Ciel et dans l'Église, mais c'est une
présence pacifique, tranquille, conservant et soutenant, par laquelle
toutes choses dans les Cieux et dans les ten'es sont constamment
tcnues dans lem' ordre et en connexion et y sont ramenées, pal'eil
lement dans les enfers: mais la pl'ésence, qui est entendue ici par
se tenir sur la montagne de Sion, est IH présence du Seigneur, ac
tive, extraordinaire, dans le but que son Divin influe par les Cieux
dans les lieux inférieUl's, et y sépare les bons d'avec les méchants,
et chasse les méchants de leurs lieux, où ils s'étaient fOl'll1é des
sortes de cieux; mais ci-dessus, N°s .H3, !l18, !Ii 0, lJ26, !l89,
!l93, 702, 701l, il a été traité de cette pt'ésence et de IH conjonc
tion du Seigneur avec les Cieux, et par conséquent de son influx
dans les lieux inférieurs pour faire le jugement: c'est cette pré
sence qui, 10l'squ'il s'agit du Seigneul', est signifiêe aussi ailleUl's
pal' se tenir; pal' exemple,- Ésaïe, 1II. 13 : - d'après ces con
sidérations, on peut voir que pllr « voici, l'Agneau se tenllnt sur la
montagne de Sion, Il il est signifié la pl'ésence du Seigneul' dans le
Ciel et dans l'Église pOUl' séparel' les bons d'avec les mêchants, et
pour faire le Jugement. Si pal' la montagne de Sion il est signifié
le Ciel et l'Église où le Seigneur r'ègne pal' son Di\'in Vrai, c'e.~L
parce que Sion était une ville que David a bâtie, et dans laquelle en
suite il a habité, et qui l)ar conséquent a été appelée la ville de Da
vid; et comme par David a été représenté le Seigneur (jullnt il la
royauté, qui est le Divin Vrai, c'est pour ccla que pm' Sion, dans
6 L' APOCALYPSE EXPLlQUÉg. N" 850.
Nation Juive, en ce que les Juifs avaient falsifié tout Divin Vrai,
est aussi décl'ite çà et là dans la Parole pal' la dévastation de Sion,
comme dans Ésale : (1 Les villes de ta Sainteté sont devenues
un désert; Sion un désel·t e.~t deurlU, et J érllsalem une dé
vastation. ) - LXIV. 9. - Dans les Lamentations: (1 J~es filli
de Sion, précieux, estimés semblnbles à l'QI' fin, comment
ont-ils été l'éputés comme des vases de terre, oU1Ta.qe de
mains de potier? Il - IV. 2 jusqu'à la fin; puis, Ésaïe, Ill.
16 à 26. Jérém. VI. 2. Michée, Ill. 10,12, et ailleul's. - La
vierge et la fille de Sion sont aussi nommées dans un grand nombl'e
de passages; par exemple, dans les suivants : - II Rois, XIX. 21.
Ésaïe, I. 8. Ill. 16, 1i. IV.•/J. X. 32. XVI. LXXXVII. 22.
LII. 2. LXII. H. Jél'ém. IV. 31. VI. 2, 23. Lament. l. 6. Il. 1,
4,8,10, '13, 18. IV. 22. Mich. l. 13. IV. 8,10,13. Séph. m.
U. Zach. II. 10, H. IX. 9. PS, IX. 15. Matlh. XXI. 5. Jean,
XII. 15, ct ailleurs; - et par la tille de Sion est signiliée l'affec
tion spil'ituelle du Divin V,'ai; ('affection spirituelle du Divin Vrai
est l'amOlli' du Vl'aï pOUl' le \'l'ai, et le désir du \'l'ai pOUl' les usages
de la vie éternelle. D'apl'ès ces explications, on peut voil' ce qui
est signilié en ce que" l'Agneau fut vu se tenant SUI' la montagne de
Sion, il savoir', que c'est parce Gue, dans ce qni va suivl'e, il s'agit
de la sépal'ation de:; hons d'avec les méchants pour fail'e le juge
ment.
851. Et apee Lui cent qllamnte-qHatl'e milliers, signifie
selon les 1)l'ai5 dans tout le complexe: on le roit par la significa
tion de cent quarante-quatre millier.ç, en ce que ce sont les \'l'ais
dans tout le complexe, comme ci-dessus, N° /J30; par ces paroles il
est signifié la même chose que pal' celles du Seignelll' à ses douze
disciples: (1 J élius leur dit .' En vérité, je VOliS dis que vous, qui
M'avez suivi dalls la "égénération, quand sera assis le Fils
de l'homme sur le trône de sa gloire, vous serez assis, vous
aussi, SHI' douze trônes jugeant le.ç douze tribus d'Israël.»
Mallh. XIX, 28, - par' lesquelles il est entendu, non pas que les
douze disciples seront assis SUI' douze trônes, et jugel'Ollt les douze
tribus d'Israël, mais que le Seigneur fera le jugement sur tous se
lon les vrais d'apl'ès le bien qui [lrocède de Lui; car' par les douze
disciples il est signifié tous ceux qui sont de l'Église, et dans le sens
Vers. 1.. CHAPITRE QUATORZIÈME. 17
abstr'aittoutes les choses de l'Église, lesquelles sont les vl'ais d'après
le bien; mais ces paroles ont déjà été ex pliqnées ci-dessus; voù'
No' 9, 206, 253, 270, 297, !J30. De semblables choses sont en
core signiliées par les anciells ct les pl'illces, dans,Ésaïe : {( J ého
vah s'est tenu pour plaider, et se tenant pour juger les peu
ples; Jého1Ylh en jugement tJiendra anec les anciens de son
peuple, et ses princes. 1) - Ill. 13, '1lJ; - pal' les anciens du
peuple et pal' ses pl'inces, il est signifié la même chose que pal' les
ùouze disciples, à savoir, tous ceux de l'Église qui sont dans ses
vrais et dans ses biens, et dans le sens abslrait les vrais el les biens
de l'Église dans tout le complexe; que ce soit là ce qui est signifié
par les anciens, on le voit ci-dessus, N° 270, et aussi par les pl'in
ces, N°' 29, !JOS. Si par cent quarante-quatre milliers il est en
tendu les \'l'ais dans lout le complexe, c'est parce que par ce nom
bre il est signifié la même chose que pal' douze, et pal' douze il est
signifié les vl'ais et les biens dans tout le complexe; si la même
chose est signifiée pal' cent quarante-qua Ire, c'est parce que les
nornbl'es composés ont la même signification que les nombres
simples dont ils viennent pal' multiplication, et que le nombre
cent quarante-quatre vient de la multiplication de douze pal' douze;
la signification du nomhre cent quarante-quatre mille est la même
qne celle du nombre cent qual'ante-quatl'e : mais, sur ce sujet,
• voir plusieul's détails dans l'Explication du Chapilt'e VII ci-dessus,
où il s'agit des douze mille mal'qués de chaque TI'ibu, et des cent
quarante-quatl'e mille marqués ensemble de taules les Tribus.
852. Ayant le Nom de son Père écrit sur lell1's fronts, si
gnifie ces choses selon la reconnaissance de son Divin d'ap7'ès
l'amollI' : on le voit par la signification du Nom de son Père, en
ce que c'eslle Divin du Seigneur, ainsi qu'il va être montré; el
par la signification de écrit sur leurs (ronts, en ce que c'est la
reconnaissance plénière; si le N'am du Père éCl'it sur les fl'onts est
la reconnaissance plénière du Divin du Seiglleur, c'est parce que
le Seigneur lOUl'ne vers soi tous ceux qui .reconnaissent son Divin,
et les regarde au fl'ont, el qu'eux réciproquementl'egardent le Sei
gneui' aux yeux; et cela, pal'ce que le front signi'fie "amour, et
l'œil l'entendement du vl'ai; ainsi, par cela qu'ils sOlltl'egal'dés au
front par le Seigneur, il est signitié qu'ils sontl'egardés d'apl'ès le
VI. 2.
:l~ L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 852,
cela esl évident, car il est dit Il la Par'ole Chair a été faile, et nous
avons vu sa gloire, gloil'e comme de l'Unique-Engendl'é du Père: 1)
que le Seigneur soit Dieu aussi quant à l'Humain, ou que l'Hu
main du Seigneul' aussi soit Divin, c'est encol'e é\'ident, cal' il est
dit (( la Pa l'ole était chez Dieu, et Dieu elle était, la Pal'ole i et la
Parole Chair a élé faite: Il par la Parole il esl entendu le Seigneur
quant au Divin VI'ai. Dans le Même: (( Mon Père jusqu'à pré
~ent travaille,. c'est pourquoi i"l oiJe t7·trVaille. Alais les Juifs
cherchaient il le tuer, parce qu'il disait Dieu son propre Père,
se {ai,~ant Lui-Même égal à Dieu. Mais Jésus répondit et leur
dit .. Le Fils ne peut {aire de Lui-Même rien, à moins qu'il
ne le voie (ail'e au Père; car les choses que Celui-ci fait, le
Fils aussi les fait pareillement. De même que le Père ressu
scite les morts, et vivifie, de même aussi le Fils, qui il veut_
vivifie. Qui n'honore pa:> le Fils n'honore pas le Père qui l'a
envoyé. En vérité, Je l'OUS dis qu'il vient une heure où tes
morts entendront la voix du Fils de Dieu., et ceux qui enten
dront t,ivront. Comme te Père a la vie en Lui-Même, parei/
ment il a donné au Fils d'avoir la vie en Lui-Même. ))- V.
i 7 à 28; - qu'ici par le Père il soit entendu le Divin qui dans le
Seigneur était sa vie, comme l'âme du père dans tout homme, et
que pal' le Fils il soit entendu l'Humain qui vivait d'après le Divin
Même en Lui, et qui pal' suite aussi a été fait Divin, et que par
conséquent le Pèl'e elle Fils soient un, on le voit par les paroles
du Seigneur dans ce passage, à savoir, que le Fils fait les mêmes
choses que le Pèl'e; que le Fils ressuscite les morls et viviOe comme
le Pèl'e; que le Fils a la vie en Soi-Même comme le Pèr'e; et que
ceux qui entendronl la voix du Fils vivront; d'après cela, il est
bien évident que le Pèl'e et le Fils sent un comme l'Ilme et le
corps; et que, parce qu'il disait Dieu son propl'e Père, et se faisait
égal à Dieu, les Juifs cherchaient à le tuer, Dans le Même: « Tout
ce que nt e donne le Père viendra, à 111 oi, et quiconque a en
tendu de par le Père, et a appris, vient à },Iol~ non pas que
le Pèr.e, personne t'ait vu, si ce n'est Celui qui est chez le
Pere; Celui-là a vu le Père. Moi, Je suis le Pain vivant qui
du Ciel est descendu. Comme le Père vivant M'a envoyé,
Moi aussi je ris par le Pere. ») - VI. 37 eL sui\', j - là, le
Vers. L CHAPITRE QUATORZIÈME. 21
SeigneUl' parle de son Humain, qui est descendu du Ciel, et il dit
que chacun a la vie par Lui, pal' la raison que le Pèl'e et Lui sont
un, et que la vie du Pèl'e esl en Lui, comme l'âme venant du pèl'e
est dans le fils. Dans le Même: Moi. vie éternelle je donne à
(1
par l'instl'uction; ainsi, par les achetés, ici, il est signifié ceux qui
llyant été instruits reçoivent. Que pal' acheter et vendl'e il soit si
gnifié s'acquél'ir les connaissances du \'J'ai et du bien, et les com
muniquer aux aull'es, on le voit ci-dessus, N° 8AO. Si ceux qui,
ayant été insll'uits, ont l'eçu la foi de Dieu sont dits achetés par le
Seigneur, c'est parce que ceux qui ont éLé éloignés pal' les faux
sont dits vendus; de là vienl que ceux qui des faux ont été l'amenés
aux vrais, ain!'i qui ont élé délivrés de l'enfer par le Seigneur, et
conduits au Ciel, sont dits Rachetés, el que le Seigneur est dil Ré
dempLeul' : que l'acheter, quand cela se dil du Seigneur, signifie
affranchir des maux el délivrel' des faux, ainsi de l'enfel', et pal'
conséquent réformer et régénérel', on le voil ci-dessus, N° 328 :
on y voit aussi que l'achetel' pal' son sang signifie la conjonction
avec le Diviu pal' la reconnaissance du Seigneur, eL par la l'écepLion
du Divin Vl'ai qui procède de Lui, N°' 328, 329; et que le Sei
gneur, quanl au Divin Humain, est dil HédempLeur, N° 328.
861. Vers. A, 5. Ce sont ccux qui avec des (emmes ne se
sont point souillés, car vierges ils sont; ce sont ceux qui sui
ventl' Agneau. quelque part qu'il aille: eux ont été achetés
d'entre les hommes, prémices à Dieu et à l'Agneau, - Et
dans lew' bouche il n'a point été tl'ouvé de /raude; car ils
sont sans t(lche devant le Trône de Dieu. - Ce sont ceux
qui avec des femmes ne se sont point souillés, signifie qui n'ont
poinl falsifié les .vrais de la Parole: car vierges ils sont. signifie
pal'ce qu'ils sont dans l'affection du vrai pOUl' le vl'ai : ce sont ceux
qui suivent l'Agneau. quelque part qu'il aille. sil;nifie qui ont
élé conjoints auSeigneul' pUI' la reconuaissaDc.e de son Divin Hu
main, et pal' la vie selon ses précepLes : eux: ont été achetés
d'entre les hommes. prémices à Dieu et il l'Agneau, signi
fie eux. reçus dans la Nouvelle Église pal' le Seigneul' : et dans
leur bouche il n'a point été trOl/1)é de fraude, signilie qu'ils ont
en aversion de penser el de persuadel' les faux: car ils sont sans
tache devant le Trône de Dieu. signifie qu'ils sont à la vue des
Anges sans les faux d'apl'ès Je mal.
862, Ce ~ont Ccux qui avec des femmes ne se sont point
souillés. signifie qui n'ont point falsifié les t'1'ais de la Parole:
on le \'oiL pal' la siglJification de se souiller el de se cOl'I'omjll'e
\'crs, ~, CIIAPITllE QUATORZlliME. 31
avec des femmes, en ce que c'est falsifiel' les vrais de la Parole,
cal' pal' là il est signifié la même chose que pal' commettre scorta
tion ct hanter les lieux de débauche; que par les sCOl'tations, les
débauches et les adultèl'es, qui sont si SOl1\'ent nommés dans les
Prophétiques de la Parole, il soit signifié des falsifications et des
adultél'atians du vrai et du bien de la doclrine de l'Église, pal' con
séquent (je la Parole, on le voit ci-dessus, N°'1lI1, 16!, 511,
695, 803; de là vient qu'il est dit ensuite « cal' vicl'ges ils sont, Il
ce qui signifie qu'ils sont dans l'affection ou l'amoul' du vl'ai pOUl'
le \'l'ai, Si, au sujet de, ces cent quarante-quatl'e milliers, il est dit
qu'ils ne se sont point souillés avec des femmes, parce que viel'ges
ils sont, c'est parce que pat' ces cent quarante-quatre milliers il est
entendu tous ceux qui sont dans les vrais d'apl'ès le bien; et ceux
qui sont dans les vrais d'après le bien ne peuvent pas falsifiel' les
vrais, CUI' le bien ouvre le menlal spirituel qui !'cçoit la lumière
du Ciel, et illustre le mental naturel; de là les vl'ais, quand ils ap
paraissent, sont reconnus et sont reçus, et les faux sont rejetés:
il eu est tout autrement chez ceux qui sont dans les vrais sans te
hien; quoique ceux-ci croient être dans les vl'ais, ils sont néanmoins
dans les faux, cal' les nais sans le bien n'ont .!lucune lumièl'e ni
aucune vie j c'est poul'quoi en dedans ils sont comme noirs, et ils
sont morts; lors donc qu'ils sont considérés intérieurement pal' eux,
ils sont ou falsifiés ou sé[lal'~s comme s'ils étaient nuls: tels sont
les vrais de la Parole chez ceux qui sont dans la foi sépat'ée d'avec
la charité; quand ceux-ci parlent d'après le sens de la letll'e de la
Parole, ils ne peuvent que p"ononcer des vrais, parce que toules
les choses de la Parole sont des vrais; mais celles qui se montt'ent
dans le sens de la lelll'c sont des apPul'ences du Hai, parce qu'elles
sont POUI' les simples et pOUl' les enfants, et pal' suite selon leur
compréhension; mais quand quelqu'un de ceux qui sont dans la foi
sépal'ée d'avec la chal'ité les examine intérieuremenl, et s'efforce
d'en lirCl' le sens réel ou le vrai réel, il tombe dans des faux, pal'
lesquels il détl'uitles "l'ais mêmes du Ciel, et par suite il se ferme
le Ciel: il en est aull'ement pour ceux qui sont dans les Hais d'a
près le bien; en ell'et, ceux-ci sont conlinuellement illustrés par le
Seigneur, cal' le Seigneur inllue dans le hien, et (lai' le hieu clans
les vl'ais chez l'homme, mais non dans les vrais sans bien, ni pal'
conséquent ùans la foi sans charilé,
32 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. Nft 863.
863. Car vierges ils sont, signifie parce qu'ils sont dans
l'f)ffection du vrai pour te vrai: on le voit par la signification
des vierges, en ce qu'elles sont les affections du vrai, lesquelles
affections du vrai sont appelées spil'ituelles; car il y il des affections
naturelles du vrai et presque chez tous, surtout quand on est en
fant et adolescent; mais les affections natm'elles du vl'ai ont pour'
fin la rémunération, d'abol'd la renommée, ensuite les honneurs et
les lucres; or, ces affections ne sont point entendues ici par les
vierges, mais il est entendu les all'ections spirituelles du vrai, les
quelles sont celles qui ont pour fin la vie étel'nelie et les usages de
cette vie; ceux qui sont dans ces affections aiment les vl'ais parce
qu'ils sont des vl'ais, ainsi abstraction faite cie la gloil'e du monde,
des honneurs et des lucres, et ceux qui aiment les nais, abstraction
faite de ces choses, ceux-là aiment le Seigneur, car le Seigneur
clJez l'homme est dans les ''l'ais qui procèdent du bien; en effet, ce
qui procède du Seigneur' comme Soleil est le Divin Vrai, et le Sei
gneul' est ce qui procède de Lui-Même; c'est pourquoi, celui qui
reçoit d'après l'amoul' spil'ituclle vrai parce qu'il est le vrai, celui
là reçoit le SeigneuI'; de la vient qu'il est dit d'eux ce sont ceux
(1
alol's; (1 toutes ses pOl'tes sont dévastées, signifie qu'il n'y a point ac
1)
cès vers les \'l'ais; (c ses prêtres gémissent, ses l'ierges sont tristes,)
signifie que les affections du tien et les affeclions du nai ont été pel'·
dues; (Ile Seigneur a renversé tous mes robustes au milieu de moi, li
signifie que toute puissance du vrai contre lcs.faux a péri; (( il a
proclamé contre moi le temps fixé, 1) signifie son demier état, quand
doit venil' le SeigneUl'; pour !Jl'iser mes jeunes hommes, li signi
(1
vrai et tout entendement d~ v('ai ont péri pal' les faux. Dans le Même:
(e Ils sonl GI;~is il terl'e, ils se taisent, les anciens de la fiUe de
Sion; ils ont {ait monter de la pOll~sière sur leur tête; ils St
sont ceints de SllCS; elles Ollt {ait descendre à terre leur tête, les
VI. 3.
3/1 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 863.
1.5, 1.6, Dentér. Xt'<.II. 28, 29; - ce passage a été expliqué dans
les ARCANES CÉLESTES; voir N°' 9181 à 9186. Comme l'a'ffection
du vrai et l'entendement du vrai constituent un mal'jage, comme
si une vierge était fiancée et mariée à un homme, et qu'ensuite ils
font un comme la volonté et ('entendement, ou comme ('affection et
la pensée, ou comme le bien et le vl'ai chez chaque homme, et que
des affections différentes ne peuvent pas être conjointes à une seule
et même pensée, ou des volontés différentes à un seul et même en
tenùement, ou des vrais de l'Église diffél'cnls à un seul et même
bien de "amoUl', sans qu'il existe des falsifications et des dissipa
tions du vl'ai, de là venait que l'union' charnelle avec une viel'ge
fiancée était un crime Jluni de mort, selon ces paroles dans Moïse':
(( Si llIl homme couche d(/l1,~ la ville avec uTlejeune fille vierge
fiancée il un homme, tous deux uront lapidés; mais si c'est
dans le champ, l'homme seul mourra; pour la jeune fille il
n'y II pas crime de m01't. » - Deutél', XXII. 23 à 27; - par
l'aclion charnelle dans la ville il est signifié l'adult6t'ation du bien
et du vrai de la ùoctrine d'après la Parole; en effet, la ville est la
doctl'ine, el la lapidation était la peine pour avoir lésé le vrai de la
doctrine; mais pal' l'action charnelle dans le champ il est signifié
la falsification du vrai de l'Église, avant qu'il ait été reçu comme
doctl'inal, ainsi ce n'est pas ('adultération de son bien; en effet, le
champ est l'Église où le vrai est d'abord implanté, ensuite croit, et
enfin devient chose de docll'ine; c'est pourquoi, l'homme seul devait
mourir, D'après cela, on peut encore voir quit .) )~
par la virginité il est
signifié l'affection pUl'e du vrai, comme -- Lévit. XXI. 13. Deu
tél', XXII. 13 à 21. Ézéch, XXIII. 3, 8.
SM. Ce sont ceu:r. qui Mtivenl l'Agneau, quelque part
Vers. 4. CHAPITUE QUATORZIÈME. !J:l
qu'il aille, signifie qui ont été conjoints au Seigneur par la
reconnaissance de son Divin Humain, et par la vie Selon ses
préceptes: on le voit par la signification de l'Agneau, en œ que
c'est le Seigneul' quant au Divin Humain, comme ci-dessus, N° SU;
pal' la signilication de Le suivre, quelque part qu'il aille, en ce
que c'est reconnaîll'e son Divin, et faire ses préceptes; pal' suivl'e
le SeigneUl' il est signilié la même chose que par allel' et marchel'
après Lui; qu'aller et marcher après le SeigneUl' signifie recon
nattre, obéir, faire et vivre pal' Lui et avec Lui, on le voit ci-des
sus, N° 787; si c'est cela qui est signifié pur suivre le Seigneur,
c'est parce que personne ne peut suivre le Seigneur d'apl'ès soi,
mais que c'est d'après le Seigneur Lui-Même; en effet, le Seigneur
lire après Soi l'homme qni veut librement Le suivre, mais ne peut
tire,' quelqu'un qui ne veut pas_Le suine; cal' le Seigneur effectue
cela chez cet homme, comme si l'homme Le suivait de lui-même;
ainsi il innue dans son libre, et il fail cela pour la l'éception et l'iu.
plantation du vrai et du bien chez lui, et pat'suite pOll\'la réfot'ma
tion et la régénération, car s'il ne semblait pas à l'homme qu'il
suit le Seigneur comme pal' lui-même, c'est-à-dire, qu'il reconnait
son Divin et fait ses pl'éceptes con)~le par lui-même, il n'y aurait
aucune appropl'iation ni aucune conjonction, et pal' suite aucune
réformation ni aucune régénération, cal' dans l'homme enll'e et de
vient comme lui appartenant tout ce qu'il reçoit d'apl'ès le libl'e t
c'est-à-dil'e, comme pal'lui-même, soit qu'il pense eL parle, soit
qu'il \'euille et fasse; mais cependant l'homme doittoujol\l's cl'oire,
ainsi que la chose est en elle-même, qu'il fait cela non pal' lui
même, mais d'après le Seigneur'; c'est pourquoi il n'est pas dit
qu'il doit faire pal' lui-même, mais comme pal' lui-même: s'il en
est ainsi, c'est aussi pal'ce que l'homme ne perçoit pas l'opération
du Seigneur dans sa volonté el pal' suite dans sa pensée, cal'I'homme
ne sait rien de sa conjonction avec les Anges; c'est pourquoi il s'i
magine que LouL ce qu'il veuL et pense, il le veut el le pense par
lui-même; il ne peUL donc savoir autl'ement, sinon que comme si
cela était fait par lui-Sême, 101'sque cependant tout hien intlue, Lant
le bien qu'il pense que celui qu'il veut et que par suite il fait; et
eomme il sait cela d'après la doctrine de l'Église, Il savoir, que tout
bien vient de Dieu, c'est pOUl' cela qu'il doit cl'oire qu'il ne fait pas
[12 L'APOCALYPSE EXPLlQuBE. N" 864.
à son amour, et tout mal vient de son amour, ainsi appal'tien! il sou
amour; de là il suit que \'amoUl' ou l'affection de l'homme ne peut
être l'éformé que par la fuite et l'aversion spil'ituelle des maux,
lesquelles sont la fuite et l'aversion des choses qui sont infernales.
D'après cela, on peut maintenant voir ce que c'est que suivre le
Seigneur, quelque palt qu'i! aille.
865. Eux ont été achetés d'entre les hommes, prémices à
Dieu et li l'Agneau, signifie eux reçus dans la nouvelle Église
par le Seigneur: on le voit par la signification des achetés par le
Seigneur, en ce que ce sont ceux qui reçoivent l'instruction d'après
la Parole, principalement sur le Seigneur, et qui vivent selon celle
instruction, ainsi qu'il a été montré ci-dessus, N° 860; ce sont
aussi les mêmes qui sont dits l'achetés pal' le Seigneur', et les l'ache
tés sont ceux qui ont été régénél'és par le Seigneur, et ceux-ci sont
ceux qui suivent le Seigneur, c'est-à-dil'e, qui sont conduits pa,r
Lui, comme il vient d'ëtre dit; et pal' la signification des prémices
de Dieu et ùe l'Agneau, en ce que ce sont ceux qui se sont don
nés au Seigneur' et ont été adoptés pal' Lui; que ce soit ceux qui
sont de la Nouvelle Église, on peut le voir en ce qu'il sont dits
« IH'émices Li Dieu et il l'Agneau, ) car ceux qui sont reçus dans
cette Église reconnaissent le Divin Humain du Seignelll', et vivent
selon ses pl'éceptes; les ault'es ne sont point reçus dans la nou
velle Église, qui est appelée la Nouvelle Jérusalem, par lâ raison
que ceux qui ne croient pas cela, et ne vivent pas ainsi, ne con
cOl'd~nt pas avec la vie du Ciel, ni avec la lumièl'e du Ciel, ni avec
la chaleur du Ciel, car la lumière du Ciel est le Divin Vrai, d'où
pl'ocèdent toute intelligence et toute sagesse, ct la chaleur du Ciel
est le Divin Bien, d'où procèdent tout amoul' et toute charité: toute
affection de ('homme, et toutf\ pensée qui pl'o\'ient de l'affection,
sont non-seulement au dedans de lui et font sa vie, mois sont aussi
hOl's de lui et font la sphère de sa vie; de là vient que le Ciel est
distingué en sociétés selon les \'3I'iétés des affections et des pensées
de ces affections; c'est pourquoi, si les affections et les pensées ne
sont pas des affections et des pensées spirilueHes, lesquelles sont
uniquement formées d'après la reconnaissance du SeigneUl' et la vie
selon ses préceptes, elles ne peuvent être admises dans aucune so
r,ié~é du Ciel, cal' elles sont opposées; de là vient que ceux qui ne
Vcrs, II, CHAPlTRE QUATOHZIÈME. !.J5
reconnaissent pas le Divin Humain du Seigneur, eL Ile vivent pas
selon ses préceptes dans la Pal'ole, ne peuvent pas être consociés
aux Anges du Ciel. Qu'il en soit ainsi, c'est ce qui est devenu évi;;
dent pOUl' moi par de nombreuses expériences: 11 y en avait qui
n'avaient pensé à l'égard du Seigneur que comme à l'égal'd d'un
autl'c homme, et qui avaient vécu dans la foi d'aujoUl'd'hui, qui esL
la foi cogilative, salis aucun bien de la vie; comme cellx-ci avaient
cru que la vie étel'nelle consistait seulement à être inLl'oduit dans
le Ciel, ils fm'ent d'après leur souhait admis dans une société;
mais dès que la lumièr'e du Ciel fl'appa leurs yeux, ils commen-
cèrenL quanL à la vue et en même Lemps quant à l'enLendement à
éll'e touL-à-fait dans l'obscurité, et à tomber dans la stupeuI' et dans
la stupidité; et quand la chaleur du Ciel souilla SUI' eux, ils com-
menrel'ent à être tourmentés d'une manière afi'J'cuse, et à se roulel'
quant à la LêLe et quant aux memhres comme des serpenLs; c'est
pourqnoi, ils se jetèrent en: has, en jurant qu'enll'er dans le Ciel,
sans être dans la lumièl'e et dans la chalem' du Ciel, c'éLait pour
eux l'enfer, et qll'i1s n'avaient pas su que chacun a le Ciel d'apl'ès
l'amoUl' et la foi, ou d'après la vie selon les pl'éceptes du Seigneur
dans la Parole et d'après la foi au Seigneur, et nul'Iement d'apf<ès
la foi sans la vie de la foi, qui est la chari Lé, II sera dit en peu de
mots ce que signifient les pl'émices dans la Pal'ole : Les prémices
signifient les mêmes choses que les Premiers-nés;: mais les pre-
miel's-nés se disent des animaux, et les pl'émices se disent des vé- ...
gétaux; ainsi les premiers-nés sont les choses qui naissent en pre-
miel' lieu, eL les prémices sont d'entre les premières choses quf
sont produitl'.8; et les unes et les autl'es signifient le bien spil'iluel
le premier formé, qui en lui-meme est le vl'ai d'après le bien pl'O-
cédant du Seigneur: cela til;e son origine de ce que chez l'homme
il y a deux mentais, le mental naLurel et le menLal spirituel; d'a-
près le seul mental naturel il n'est produit qUI:) le mal et pal' suite
le faux; mais dèS que I~ menlal spil'ituel a été ouvert, il est produit
le bien et par suite le vl'ai; ce qui est d'abol'd produit est entendu
pal' le premier-né et par les pl'émîces : et comme Lou tes les choses
qui naissent du mental spil'Huel eL sont pl'oduiles viennent non de
l'homme mais du 8eigneUJ', c'est pOUl' cela que ces choses étaient
sanctiliées à Jéhovah, c'est-à-dit'e, au SeignliU1', par celte raison
46 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. ri" 8,Oô,
pectés pUI' les Anges apparaissent comme des sel'pents et des vi
pèl'es, N° b533 : que même ils sont entendus dans la Parole pal'
les serpents et pal' les vipèl'es, N° 9013 : que le venin dans la Pa
l'ole signifie la fl'auùe, N° 901.3 : des peines de ceux qui ont tendu
des embùches aux autl'es et les ont trompés par des fJ'audes,
N°' 831, 957, !J58, 959, 960, 1273 : de leurs enfers, No' 830,
831, 9!J7, !a95l.
867. Car il.ç sont sans tac/le devant le Trône de Dieu, si
gnifie qu'ils sont il la vue des Allgès sans les {aux d'apr~s le
mal: on le voit pal' la signification d'être sans taclle, en ce que
c'est être sans les fa 1:1 X d'après le mal, ainsi qu'il va être expliqué;
et pal' la siguification de del:ant le trône de Dieu, en ce que c'est
il la vue des Anges; que [lai' le trône de Dieu il soit entendu le
Ciel où sont les Anges, on le voit ci-dessus, N° 253. S'ils appu
l'aissent sans tache il la vue des Anges du Ciel, c'est parce qu'ils sont
conduits pal' le Seigneur', et que le SeigneUl' pOUl'voit continuelle
ment à ce qu'aucun faux Il'entl'e dans leur volonté; il est admis, il
est \'l'ai, dans la pensée, mais non au-delà, el il en est rejeté; et
ce qui est rejeté de la pensée ne souille pas l'homme, mais ce qui
en est tiré (lat' la \'olont6 de l'homme le souille; en effet, cela ap
paltient il son amolli' et devient chose de son amoul', ainsi chose de
sa vie, et s'attache aussi à ses actes, et cela ne peut être éloigné que
pal' une sél'ieuse et actuelle pénitenl:e de la vie, car la volonté, l'a
mou 1" la vie ct les acles font un et sonl entendus dans la Parole par le
cœUl' : de là vient donc que ccux qui sont conduits pal' le Seigneur,
ou Le suivenl, sonl sans tache. Il est inévitable que l'homme pense
le faux, et aussi le mal, tant parce qu'il est né dans les maux de
tout genre, que parce que les doctrines de l'Église aujoul'd'hui ne
sent pas des doctrines ùe la vie, mais sont seulement des doctrines
de la foi, et que la doctrine de la foi séparée d'avec la vie n'enseigne
point les vrais par lesquels l'homme peut êlt'e réformé quant à la
vic: mais ceux qui sont dans le Seigneur, eeux-Ià sont tenus dans
l'affection spirituelle du \Tai, et ceux qui sont dans cette affection
peuvent, il est vrai, recevoir des faux, mais toutefois non d'un plein
consentement, mais seulement en tant qu'ils ne sont pas en désac
cOI'd avec le hien et pal' suite avec les vrais: c'est poul'quoi, quand
ceux qui SOllt dans l'affection spirituelle du vrai puisent quelques
Vers, 5. CHAPITRE QUATOHZIÈME. 53
faux, ils peuvent facilement les rejetet', quand ils entendent les
vrais, tant dans ce monde que dans l'autr'e; telle est l'affection spi
rituelle du vrai; c'est pOUl'quoi, ceux qui sont dans cette affection
sont perfectionnés ell intelligence et en sagesse étel'Oellement, ils
ont aussi la faculté de compt'endre les vrais: mais ceux qui ne sont
pas dans celle affection t'efusent et de comprcndt'e et d'entendre les
vl'ais; c'est pOUl'quoi, ils ne sont dans aucune faculte de les com
prendre: qu'il en soit ainsi, une expét'ience génét'ale m'en a donné
la preuve dans le Monde spirrtuel. Maintenant, comme les Anges
du Ciel ne pel'çoivellt chez l'homme autl'e chose que son amOUI', et
par suite ses affections, ses désil's et ses plaisirs, pal' conséquent
ses fins, pour lesquelles il pense de telle manière et non de telle
autre, quand donc chez lui ils pet'çoivent l'amoUl' du vl'ai pour les
usages de la vie, qui sont les fins, alors ils ne voient aucun faux
d'apl'ès le mal, et si par aventure ils voient des faux d'apl'ès le
non-mal, ils savent toujours que ces faux Ile nllisent pas, parce
qu'en eux il n'y a pas le mal: les faux d'après le mal sont les faux
mêmes qui viennent de l'enfer, et cela, pat'ce que ces faux SOllt des
formes du mal, et qu'ainsi en eux il y a aussi les maux, Quant à
ce qui concerne Il sans tache, Il cela signifie entie,' et sans défaut j
mais, dans le sens spil'ituel, cela signilie sans les faux d'apt'ès le
mal: c'est pourquoi, liu nombre des prohibitions était celle-ci,
I( que l'homme de la semence d'Ahat'oll, en qui il y alll'ait une
N° 3t3 : de là.il est évident que pal' l'Ange qui volait pal'Ie milieu
du Ciel il cst signifié la manifeslalion de toul cOté par le Seigneul'.
870. Ayant/' ÉVllngiie éternel~ signifie sur son al)énement
, et ,çzir la salvation de ceux qui croient en Lui: on le voit pal'
la significaLion de l' É7'angill', en cc que c'est "avénemonl dn Sei
Vers. 6. CHAPIT1Œ QUATORZIÈME. 55
gneur, et alol's la salvalion de ceux qui croient en Lui; ca,' il ya
eu et il doit aussi y avoir avénement du Seigneut' à la consomma-
tion du siècle, c'est-à-dire, il la fin d'une vieille Église el au com-
mencement d'une nouvelle Église, et alOl's aussi Jugement dernieJ',
comme il a été montl'é ci-dessus, N° 612; et par la signification d'é-
ternel, en ce que c'est le Divin quant à l'exister: Il y a deux uni-
versaux pal' lesquels est exprimé le Divin, à savoil', l'Infini et l'É-
lernel; l'Infini est le Divin quant il l'ÈII'e, et l'J~ternel est le Divin
quant à l'Exister, et l'un et l'aull'e doit être enlendu d'une manière
suréminente, à savoil', sans l'espace et sans le temps; celui qui
pen~e à l'Infini et à l'Éternel d'après l'espace et d'après le temps,
celui-là tombe dans des el'renrs; car l'espace et le lemps sonl les
propres de la nature, dans lesquels est l'homme quant il ses idées,
100'Squ'i1 vit dans le Monde naturel, mais il n'est poinl en eux lors-
qu'il laisse le Monde el vient dans le Ciel; il appal'aU, il est vrai,
dans le Ciel des espaces et des temps absolument comme dans le
Monde, mais ce sont seulement les apparences des états chez les
Anges; car les étals de leur' affection el de leur pensée se présenlent
devant leUl,/, sens exlernes comme des espaces et comme des temps,
mais néanmoins ne sont pas des espaces el des temps comme dans
le Monde naturel; or, quels ils sont, on peut le voil' pal' deux ul'li-
cles dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, où il s'agillle l'espace
et du lemps dan~ le Ciel. Comme le Divin est Infini el Éternel,
c'est pour cela que dans Ioules et dans chacune des choses qui sont
faites par le Divin il ya l'Intini el l'Éternel ; de là vient donc que l'É-
vangile, pal' lequel il est signifié l'avénement du Seigneur et la sal-
vation des fidèles, est dit éternel: que l'Infini et \' J~ternel se disent
du Seigneur Seul, on le voit ci-dessus, N°s 23, 286. Que l'Évan-
gile signifie l'avénemenl du Seigneur, et alors la salvalion des fi-
dèles, on le voit par les passages de l'un et de l'autre Testament,
où il esl dit n:vangile (bonne nouvelle), lesquels ont été l'apportés
ci-dessus, N° 612. Quant à ce qui concerne l'avénement du Sei-
gneur, quelques-uns croient que le Seigneur doit venir de nOll\'eau
en personne, et cela pour faire le .J ugement dernier, et ils ont celle
Cl'oyance, pal'ce qu'il esl dil dans Matthieu: Les disciple.~ s'ap-
(1
cela dans le sens le plus proche est signifié par la gloire du Sei
gneul'; mais comme toutes ces choses sont données pal' le Seigneur
selon la réception du Divin V,'ai pr'océdant de Lui, ces magnili
cences, qui brillent comme d'or et ùe Ilier'res pl'écieuses dans des
formes admirables, leur apparaissent absolument selon la sagesse
chez eux, car elles sont des correspondances: toutefois, comme ils
ont la sagesse selon la réception ùu Divin Vrai non-seulement par
la doctrine mais aussi par la vie, c'est pou,' cela que par Lui don
ner gloire il est signifié vivre selon le Divin Vl'ai, Dans le Monde
on croit que la sagesse, pal' conséquent le Ciel, est à ceux qui savent
les Divins Vrais et qui en parlent avec science, 10l's même qu'ils
ne vivraient pas selon ces vrais; mais je puis attestel' que cPoux-11l
n'ont aucune sagesse; ils apparaissent, il est l'l'ai, êtl'e dans la
sagesse quand ils padent, mais dès qu'ils pensent en leur esprit ou
avec eux-mêmes, ils ne sont nullement sages, et même parfois ils
délil'ent comme des insensé.~, en pensant contre les Divins Vrais
qu'ils ont prononcés: il en est tout autrement de ceux qui vivent
selon les Divins Vrais; ceux-ci pensent sagement avec eux-mêmes,
et padent sagement aussi avec les autres; il m'a été donné de le
sa\'oir par mille exemples de J'cxpél'iencc dans le Monde spir'ituel,
car Iii sont manifestées des choses qui sont absolument inconnues
aux hommes dans le Monde natul'el; j'en ai er.tendu plusieurs y
parler si sagement, que je cl'oyais qu'ils étaient d'entre les Auges
du Ciel intérieur, mais néanmoins ils devinrent des diables, par'ce
qu'ils avaient rempli de l'l'ais leur mémoil'e par amoul' de la gloir'e,
.el n'avaient pas vécu selon ces vrais; c'est pourquoi, dès qu'ils
rentl'aient en eux-mêmes el dans l'amour de leur rie, ils par
laient contre les vrais el disaient des ex tl'a\'agances, comme s'ils
n'avaient absolument rien sn cles l'l'ais: pal'Ià j'ai c1air'ement \'u que
chez presque tous il ya la facullé de comprendre, afin qu'ils puis
sent êlre réformés; mais celui qui ne vit pas la vie du \'l'ai ne veut
pas etre réformé, et (;elui qui ne \'eut pas èlre réformé rejelle suc
cessivement de Ini toutes les choses qui ont appartenu à son intelli
gence et à sa sagesse, et il vil SOli amolli' qui esl conll'e ces choses,
et enfin il va trouver ceux qui sont dans l'enfer et dans un amour
semblable au sien, D'après ces considérations, on peut voit' que
donner gloil'e il Dieu signifie vivre selon le Divin Vrai; c'est même
Yeu. 7. CHAPITRE QUATORZIÈME. 59
ce que le Seigneur a enseigné par ces pal'oles, dans Jean: «( En
ceci a été glorifié mon Père, que beaucoup de (1'uit vous por
tiez, et que l'OIIS deveniez mes disciples. Demeurez dans mon
"amour; si me,~ comrnalldemellt,ç vous gardez, vous demeu
rerez dalls mon amour. Vous, mes amis VOliS ~te,ç, si vous j'aites
toutes le,~ choses que Moi je vous commande. 1) - XV. 8, 10,
14; - de là il est évident que gloriliel' Dieu, ou donner gloire à
Dieu, c'est pOl'tel' du fmil. Voir en outl'e les choses qui ont été
précédemment dites de la gloire; pal' exemple, que la gloire signifie
le Divin Vrai procédant ùu SeigneUl', et la l'éception de ce vrai par
les Anges et pal' les hommes, No' 33, 288, 345; et que la gloire
du Seigneur consiste à illustrel' les hommes et les Anges, et à les
béatifier de sagesse et ùe félicité, ce qui est uniquemenl fait au
moyen de la réception du Divin Vrai pal' la doctrine el en même
temps pal' la vie.
8io. Pa1'ce fIu'est venue l'heure de sonjl.lgement, signifie
lu séparation de teux qui vÎ1:ent selon les Divins Vrais d'avec
ceux qui Ile "rivent pas selon ces vrais: on le voit par la signi
fication de l' heure, en ce qne c'est l'état, ici le dernier état de
l'Église, ainsi qu'il va être montré; et par la signification du ju
gement, en ce que c'est la séparation des bons d'a\'ec les mé
chants, ainsi de ceux qui vivent selon les Divins Vrais du Seigneur
d'avec ceux qui ne vivent pas selon ces vl'ais, car ceux-ci sont les
méchants, et ceux-là sont les hons; que leur séparation soit signi
fiée pal' le Jugement dernier, on peutIe voir par les choses qui ont
été dites dans l'Opuscule DU JUGEMENT DERNlER : que ce soit la
séparation de ceux qui vivent selon les Divins Vrais d'avec ceux
qui ne vivent pas selon crs vrai:>, on peut le voir par les passages
de la Pal'ole où il s'agit du Jugement der'nier; par exemple, par
le Chapitre XXIV, dans Matthieu, où est décrite la séparation
des hrebis d'avec les boucs, en ce que les brebis sont ceux qui o.nt
fait les biens, et les boucs ceux qui n'ont pas fait les biens; puis,
par les passages de la Pal'ole, où il est dit que chacun sel'a jugé
selon ses œuvres, c'est-il-dire, selon sa vie, comme - Matth.
XVI. 27, Jean, V. 29. Apoc. XIV, 13, XII. 12, 13. XXII.
12, - et ailleul's; voir ci-dessus, N° 785, S'il est dit l'heure
du jugement, c'est pal'cc que l'heUl'e signifie lion-seulement le
60 L' APOCALYPSE I~XPLlQ(JÉE. N" 875.
IOl'sque c'est d'après la Parole, tou t-à-fa itau tremen t que lorsque c'est
d'après la doctrine, on peut le confirmer pal' beaucoup d'exemples;
pal' exemple, dans l'Église Anglicane et dans l'Église Luthérienne:
On salt que l'Église Anglicane enseigne la fùi seule, et que les pl'é
dicateurs, avec art, adresse et élégance, y adjoignent les œuvres
comme renfermées dans la foi, et que d'après la foi ils pel'ç,oivent
quelque chose d'un effort, comme d'une affection pour faire le bien,
pl'incipalement ceux qui ont été justifiés au troisième ou au qua
trième degré par la foi seule, et que ceux chez qui la foi seule n'a
pas eu opération jusqu'à ce degré sont néanmoins sauv~.s, parce
que dans la foi se tient l'enfermé le bien de la vie, comme dans la
semence du frui t la faculté de production; mais que ces choses
soient les fruits d'un mental (animus) qui se glorifie et se vante
d'une érudition et d'un génie supérieul's aux autres, c'est ce qui a
été mon tré ci-dessus dans les Explications des Chapitres XII et
XIlI. Que dans l'Église Anglicane il soit enseigné tout-à-fait autre
ment, quand c'est d'après la Parole, et non en même temps d'après
la doctl'ine, pour confil'matioll je vais rappol'ter ce qui, dans celle
Église chaque jour de fete, est enseigné et est lu par ceux qui se
pl'ésentent pour la Sainte Cène; ce sont les paroles suivantes :
Cl Voici la voie et le moyen de participer dignement à la
foi, mais les œUVI'es seulement sont enseignées, pal' la raison que
cet enseignement est tiré de la Pal'ole, et non en même temps de la
doctrine. La Foi Athanasienne aussi, qui dans cette Église est sou
vent lue aux fêtes annuelles devant le peuple, et qui, parce qu'elle
est tirée du Concile, a été reçue comme la commune doctrine de la
Tl'inité dans toutes tes Églises Chrétiennes, enseigne ces choses
sur le Seigneur, et SUl' le Jugement dernier pal' Lui: « Tous les
hommes doivent rendre compte de leurs propres œuvre~, et
ceux qui ont (ait le bien iront dans la vie éternelle, et ceux
qui ont (ait le mal iront au (eu éternel: ceci est ta (oi Catholi
que, et personne, li moins de s'y conformer avec une enticre
fidélité, ne peut être sauvé. Il Maintenant, observe attentivement,
réfléchis et examine; est-ce que ceux qui d'après la doctrine prê
chent avec tant d'adresse, ou croient de semblahles choses, Ile l'en
ferment pas ces choses de la foi comme cachées en elle? et comme ils
croient que les œuvres ne justifienI pas, et que personne ne peut fail'e
par soi-même le bien qui est le bien, et que le bien fait par l'homme
a en soi le mérite, ils omettent de faire, et croient qu'ils sont sauvés
par la vie cachée dans la foi seule, c'est-à-dil'e, dans la foi séparée
d'avec les bonnes œuvres; mais je puis attester que ceux qui cl'oient
ainsi~ et qui en même temps vivent ainsi, viennent tous dans l'enfer,
tandis que ceux qui vivent selon les préceptes lie la prière prépara
toil'e pour la Sainte -Cène, et selon les dernièl'es expressions de la
Foi Athanasienne, viennent dans le Ciel; ceux-ci aussi ont la foi,
mais ceux-là ne l'ont point, quoiqu'ils s'imaginent l'avoir: il est dit
cellx qui croient et en même temps vivent d'après la doctrine, parce
que plusieurs, SUl'tout d'entre les plus simples, croient d'après la
doctrine, mais néanmoins ne vivent pas en même temps ainsi, et
ceux-ci sont sauvés. Il en est de même dans l'Église Luthérienne;
là aussi ceux qui enseignent d'après la doctrine et ceux qui ensei
gnent d'après la Parole vont en sens contl'aire; ceux qui enseignent
72 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N" 885,
suit. Mais quant à ce qui concel'ne les tentations, qui sont enten
dues aussi ici pal' la patience, ce sont des tentations spirituelles,
que subissent ceux qui l'eçoivent du Seignem' la charité réelle; car
ils doivent comballl'e contre les maux qui son t pal' naissance chez
chaque homme, et quelques-uns conll'e les faux que dès l'enfance
ils onl puisés chez les maîtl'es el chez les prédicatelll's de la foi
seule; ces faux et ces maux sonl éloignés par les combats de tenta
tions; cela est entendu pal' la cl'oix dans les passages suivants:
Il Jésus dit: Qui lie prend pas sa croix, et ne ~lIZ't pas der
rière lIf oi, n'est pas dz'glle de lUoi. Il - Mallh. X. 38. Luc,
XIV. 27.- unsus dit il ses disdples: Sz' quelqu'un veut verdr
après Moi, qu'z'l ,'enonce à soi-même, et '1u'il porte sa croi.e
et Me suive. Il - Matlll. XVI. 2h. Marc, Vlll. 3h. Luc, IX.
23; - dans ces passages, pal' .la cl'oix sont entendues les tenta
tions, el pal' suivl'e le Seigneur il esl entendu l'econnalll'e son Di
vin et fail;e ses préceptes j qne cela soil entendu par suivre le Sei
gneUl', on le voit ci-dessus, N° 8M; si pal' la cl'oix il est entendu
les tentations, c'est puce que les maux, et par suite les faux, qui
pal' naissance sont adhél'ents à l'homme, infestent et par conséquent
tOUl'mentent ceux qui sont natul'els lorsqu'ils deviennent spirituels;
et comme ces maux, et pal' suite ces faux, qui infeslent et tour
mentent, ne peuvent être dissipés que pal' des tentations, de là
vient que les tentations sont signifiées pal' la croix; c'est pOUl'
cela que le SeigneUl' dit qu'ils doivent renoncer à eux-mêmes, el
pOI'ler leur croix, c'esl-à-dil'e, l'ejetel' les pl'Opl'es; la croix de
l'homme est son propre, conll'e lequel il doit combaUt'e. El ail':"
leurs: «( Jésus dit au n'che, qui lui demnndait ce qu'z'[ devait
{az're pour ht,.iter de la vie éternelle: Tu saz$ les comman
dements : Tu ne commettras POÙlt adultère; tu ne tueras
poz'nt; tu ne voleras poz'1zt; tu ne porteras point de {aux té
moignage; tu ne feras point de fraude; hono"e ton père et ta
mère. Celui-ci, répondant, dz't : Toutes ces choses j'm' ob
servé dés ma Jèunesse, Jésus, l'ayant regar'dé, l'aima; il
luz' lUt: Cependant une chose te manque; va, vends tout ce
que tu as, el donne-(le) aux paltvr'es; ainsi tu auras url tré
sor dalls le Ciel; viens cependan.t, suis-Moi, en portan.t la
c7'oz'x. )l - Marc, X, 1i, '19, 20, 21 j - ici aussi, par suivre le
Vers. 12. CHA.PITRE QUATORZIÈME.. 85
Seigneur et porter la croix il est signifié les mêmes choses que ci-
dessus, à savoir, reconnallre le Divin du SeigneUl', et le Seigneur
pour Dieu du Ciel et de la terre, car sans cetle l'econnaissance per-
sonne ne peut s'abstenir des maux, ni fair'e le bien, à moins que ce
ne soit par soi-même, et à moins qu'il ne soit méritoire; le bien
qui est le bien en soi et non méritoil'e vient seulement du Seigneul';
c'est pourquoi, à moins qn'on ne reconnaisse le Seignelll' et que
tout bien vient de Lui, on ne peut pas être sauvé: mais avant que
quelqu'un puisse agit' d'après le Seigneur, il faut qu'il subisse des
tentations, et cela, parce que par les tentations est ouvert l'interne
de l'homme, par lequel l'homme est conjoint au Ciel; maintenant,
comme personne ne peut raire les préceptes sans le Seigneur, c'est
pour cela que le Seigneur a dit Il cependant une chose te manque;
va, vends tout ce que tu as, et suis-Moi, en portant la cl'oix, 1) c'est-
à-dire, qu'il doit reconnattre le Seigneul', et subir des tentations;
vendre tout ce qu'il avait, et le donner aux pauvres, signifie dans
le sens spirituel éloigner de soi et rejeter leS propres, ainsi signifie
les mêmes choses que ci-dessus, renoncel' à soi-même; et par don-
ner aux pauvres, dans le sens spirituel, il est signifié faÎl'e les œu-
vres de la charité; si le Seigneur lui a parlé ainsi, c'est parce qu'il
était l'iche, et que pal' les l'ichesses, dans le sens spil'ituel, sont si-
gniliées les connaissances du bien et du vl'ai, et chez lui, qui était
Juif, les connaissances du mal et du faux, qui étaien,t les traditions:
par là on peut voir que le Seigneur, ici comme aillelll's, a parlé pal'
les col'I'espondances. Les tentations sont aussi signifiées par la coupe
qu'ils devaient boire: « Jésus dit à Jacques et il Jean: Vous ne
savez pas ce que t'OUS demandez; pourez-vous boire III coupe
que Moije bois, et être baptisés du baptême dont Moije suis
baptisé? Ils dirent: Nous le pouvons. Et Jésus leur dit: La
coupe, il est vrai, que Moi je bois, vous boirez; et du bap-
tême, dont Moi je suis baptisé, t'OUS serez baptisés; mais
d'être assis li ma droite et li ma gauche, il ne m'appartient
pas de le donner, excepté (à ceux) pour qui (cela) il été pré-
paré. Il - Marc, X. 38, 39, 40; - pal' boire la coupe que le
Seigneur boit il est signifié ta même chose que ci-dessus pal' la
cl'oix, à savoir, subir les tenta~ions; et pal' le baptême, dont a été
baptisé le Seigneur', il est signifié êtt'c régénéré par les lentations;
86 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 893.
gnifié des choses qui viennent du Seigneur, ici des consolations après
,les tentations; et cela, parce que dans le Verset pl'écédent il a été
traité de la patience de ceux qui gardent les commandemcnts de
Dieu et la foi de Jésus, et que là pal' la patience il est signifié les terl..
tations. Maintenant, il sel'a dit quelque chose SUi' les consolations
apI'ès les tentations: Tous ceux qui sont l'égénél'és par le Seigneur
subissent des tentations, et apl'ès les tentations ij.g.ont des joies; mais
d'où viennen t les tentations et apl'ès elles les joies qui sont entendues
ici pal' les consolations, on l'ignore encore dans le Monde, par la
raison qu'il en est peu qlli aient des tentations spirituelles, parce.
qu'il en est peu qui soient dans les connaissances du bien et du vrai,
et qu'il yen a encol'e moins qlli soient dans le mal'iage du bien et du
90 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N' 897.
est entendu, non pas mourir, mais ressusciter pour la vie. Dans
le Même: (1 Vos pères ont mangé la manne dans le désert,
et ils sont morts; c'est ici le Pain, qui du Ciel est descendu,
afin que si quelqu'un en mange, il ne meU/'e'point. » - VI.
!a9, 50, 58; - par la manne que les fils de Jacob ont mangé
dans le désert il est entendu quant à eux une nourriture natu
relle, pal'ce qu'ils étaient naturels; et pal' le Pain qui du Ciel est
descendu il est entendu une nOUlTÎlure spirituelle, parce qu'elle
vient du Seigneur Seul, et comme elle vient de Lui Seul, dans le
sens suprême pal' le Pain il est entendu le Seigneur Lui-Méme;
c'est aussi pour cela qu'il dit Il Moi, je suis le Pain de vie; l) en
elfet, c'est du Divin Bien uni an Divin Vrai pt'océdant du Sei
gneur que les Anges, et aussi les hommes, tirent la vie spil'Îluelle;
c'est pourquoi, pal' ces paroles, dans le sens spirituel, il est en
tendu que ceux qui seu\el11ent se nourrissent naturellement de la
Parole, sont morts, c'est-à-diI'e, damnés, comme l'ont été les lIls
de .Jacob, ce qui même a été signifié pal' cela que tous dans le dé
sert sont morts; mais que ceux qui se noul'l'issent spil'iluellement
de la Parole ne seront pas ~1Jjets à la damnation, ce qui est entendu
par (1 ils ne mourI'Ont point; » de là il est évident qtfil est entendu,
non pas mauri)', mais la résul'l'ection pOUl' la vie, parce que la mort,
si elle n'est pas la mort, est la vie. Dans le Même: CI Si quelqu'un
garde ma parole, il ne verra point la mort pour l'éternité. »
- VIII. 52, 53; - pal' garder les paroles du Seigneur il est si
gnifié vivre selon les. préceptes du Seigneur; ne point voir la mort
signifie, non pas la damnation, mais la vie dans laquelle l'homme 1
soit pas entendu que SUI' la tel're les sépulcres seront ou\'erts, et
qu'on en sortirai au jour du Jugement derniel', cela e.l;t manifeste
ment évident en ce que tous les hommes, aussi lOt après la mort,
viennent dans le Monde spirituel, et y vivent en forme humaine de
même que dans le Monde naturel, qu'ainsi la l'ésurl'ection a lieu
pOUl' chacun aussitOt apl'ès la mOI't, réstll'l'ection de vie (lOUI' ceux
qui ont fait des biens, et résul'rection de jugement pOUl' ceux qui
ont fait des maux, comme on peut voir par ce qui a été rapporté
dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFHR d'après ce qui a été entendu.
et vu, Ces choses ont élé l'eprésentées pal' cela que u les sépulcre8
s'ouvrirent, et que beaucoup de corp8 de saints qui dormaient
ressuscitèrent; et qu'étant sortis des sépulcres après la résur
rection du Seigneur, ils entrèrent dans la ville sainte, et ap
parurent à plusieurs, Il - Matlh, XXVII. 02, 03; - que des
sépulcl'es aient alol's été ouverts, el que des saints, qui auparavant
étaient morls, en soient SOI'lis, et qU'étant elltl'és dans la ville
sainte ils aient appal'u à pll:Jsieurs, cela représentait la l'ésul1'ection
de ceux qui avaient été résel'Vés dans des lieux sous le Ciel par le
SeigneUl' jusqu'à son avénemelll dans le monde, et qui après sa l'é
sUrl'ection en ont élé relirés et élevés dans le Cid; ces choses aussi
ont eu lieu et ont été vues pal' ceux qui étaient dans Jél"Usalem,
mais toujoUl's est-il qu'elles ont été des l'eprésentalifs de la résur
rection de ceux dont il est pal'Ié maintenanl et ci-dessus; car de
même que toutes les choses de la Passion du Seigneur ont été des
représentatifs, comme le voile du temple qui fut déchiré en denx,
la terl'e qui trembla, et les rochel's qui se fendil'ent, - Mallh.
XXVlI. 51, - de même celles-ci, que les sépulcres s'ouvril'tmt,
et que des saints en SOI'tirent; c'est pourquoi il est dil aussi qu'ils
entrèrent dans la ville sainte et qu'ils y appal'urent; cal' pal' Sion,
qui est entendue ici par la vil1e saillte, était encol'e l'eill'ésenté le
Ciel, où le Seigneur règne par SOli Divin Vrai; SUI' la signilication
de Sion, voir ci-dessus, N° 850; celle ville, conjoinlement avec
Jél'usalem, était alol's plutOt profane que sainte; .c'est même pOUl'
cela qu;el1e est appelée Égypte et Sodome dans l'Apocalypse,
XI. 8; - mais elle est appelée sainte à cause de la repl'ésentation,
et pal' suile à cause de sa signification dans la Parole. La l'ésul'rec
tlon d'entre les morts, tant dans le sens natUl'el que dans le sens
Vers. 13. CHAPITRE QUATORZIÈME. 97
spirituel, a aussi été représentée, et par suite signiOée par les morts
que le Seigneur a ressuscités; ainsi, pal' la résw"'ection de La
zare. - Jean, X. 11 à hh; - pal' la résurrection du jeune
homme de ]\lain. - LuI:" VII. 1'1 à 18; - et par la résurrec
tion de la fille du chef de la synagogue, - Marc, V. 21 à h3.
- En elfet, tous les miracles qui ont été faits pal' le Seigneur', et
aussi tous les mil'actes qui ont été décrits dans la Parole, enve
loppaient des choses saintes du Ciel et de l'Église, et par consé
quent les signifiaient; par suite Ces mil'acles étaient Divins, et dis
tingués des miracles non Divins. Des choses semblahles sont signi
fiées en ce qu'il a été donné aux disciples de ressusciter des
morts. - Manh. X. 8, - La régénération, qui est aussi la ré
surrection d'entre les morts, a été représentée par la vivification
des os dâns ÉZéchiel, - XXXVII. 1 à 1!J; - que la régénéra
lion ait été représentée par cette vivification, on le voit clairement
pal' les Versets 11 à U, où il est dit: « Ces os sont toute la mai
son d' Israël; c'est pourquoi prophétise, el dis-leur: Voici.
lU oi, je ?:ais ouvrir vos sépulcres, mon peuple. et je vous amè
nerai sur la terre d' I.~'·aël, afin que 'l,'OUS connaissiez que Moi
j'ai mis mon esprit en vous, pour que vous viviez;)) ici aussi il
est dit que les sépulCl'es seraient ouverts, ce qui signifieaussi la ré
sUl'I'ection poul'la vie; être enseveli et la sépullure signifient la résur
rection, puis aussi la régénération, paI'ce que c'est l'éloignement des
choses immondes; voir ci-dessus, N° 659. Que la mort naturelle,
qui est l'éloignement des choses immondes du corps, et la mort spi
rituelle, qui est l'éloignement des choses immondes de l'esprit, si
gnifient la l'ésurrcctioll, on le voit aussi pal' la suite dans l'Apoca
lypse, où il s'agit de ln mort premièl'e et de la mort seconde, qui
aussi sont appelées résLll'I'ection premièl'e et rësurrection seconde,
II. 11. XXI. 8; - puis aussi dans David: «(Précieuse aux yeux
de Jéhovah. III mort de .çes saints. 1) - Ps. CXVI. 15; - que la
mort des saints signifie, non pas la damnation, mais la sépal'alion
et l'éloignement des choses immQndes de leur esprit, ainsi la régé
nérat.ion et la résurrection, cela est évident. Comme aussi dans
.Jean : Cl Jésus dit: Si le grain de fi'oment tombant dans la
terre ne meurt pas. il demeure seul; mais s'il meurt. il porte
beaucoup de fruit. 1) - XII. 2h. : - il en est aussi de même
VI. 7.
98 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 899,
Pè.re. ) - Jean, XX. i 7; - par montel' vers son Père il est en
tendu l'union de son Humain avec son Divin, l'humain de la mère
ayant été pleinement l'ejeté.
900. Oui, dit l'esprit, afin qu'ils se reposent de leurs tra
vaux, signifie que pour eux il n'y a plus de combat contre
les maux et les faux, ni d'infestation par eux: on le voit pal'
la signification de l'esprit dit, en ce que c'est l'affil'mation que
cela est vl'ai, cal' pal' l'Ange est signifié le vrai procédant du Sei
gneUl', pal'eillement pal' l'espl'it; pal' la signilication des traLYlUX,
en ce que ce sont tes combats contre les maux et les faux, et les in
festations pal' eux, ainsi les tentations, comme il va être expliqué;
de là, u repolier des travaux signilie que pour eux il n'yen aura
plus; il est donc évident que par l'esprit dit, afin qu'ils se repo
(1
sent de leurs travaux, ) il est signifié qu'il est vrai que pour eux il
n'y a plus de combat contre les maux et le:>. faux, ni d'infestation
pal' eux, Dans le Verset précédenl, il s'agit des tentations de ceux
qui vivent selon les préceptes du Seigneur, et qui reconnaissent son
Divin; c'est pourquoi, dans ce Vel'set il s'agit des consolations
qui suivent les tentations spirituelles; cal', ainsi qu'il a été ~it ci
dessus, N° 897, il ex iste des joies apl'ès toutes tentations spi ri
Vers. 13. CHAPITIŒ QUATOnZlÈME. \)Û
tuclles, Si pal' les tl'uvaux il est entendu les tentations, c'ust pal'ce
que les tentations sont des truvaux de l':lme, ou ùes tl'avaux spiri
tuels; elles sont aussi entendues par le travail dans Ésaie: (CJého
vah a voulu l'épuiser, il L'a fait (aibLe; s'il dépose pour le dé
lit son âme, il verra de La semence, iL prolongera (ses) jours,
et la volonté de Jéhovah par sa main prospèrera : par te tra
vail de son âme il verra, il sera rassasié. Il . - LIlI. 10, 11 ;
-ces choses concel'llent le Seigneur, cie Qui il est traité dans tout
ce Chapitl'e; [es tentations du Seigneur, qui furent les plus graves,
parce qu'elles étaient contl'e les enfel's, sont décrites pal' ces paroles
«( Jéhovah a voulu l'épuiset', il l'a fait faible, 1) cal' pal' les tenta
tions les propres amours sont réprimés, ainsi le corps est épuisé et
rendu faible; « s'il ùépose pout' le délit son âme l) signifie quand il
aura subi les tentations jusqu'à la mort; « il verra de la semence))
signifie que le Divin Vl'ai pt'ocèdet'a de Lui, la semence est le vl'ai,
et lot'squ'il s'agit du Seigneur le Divin Vrai; Cl il pl'olongera ses
jours l) signif1e que le Divin Bien pl'ocèdera aussi de Lui; le long,
et par suite prolongel', Sg dit du Lien; voir ci-dessus, N° 629, et
les jours signiHent les étals; «( et la volonté de Jéhovah par sa main
prospèrel'a )l signifie qu'ainsi toutes et chacune des choses dans les
Cieux et dans les terres seront tenues dans l'Ol'dl'e Divin; Cl pal' le
tl'avail de son ;1me Il signifie pal' les tentations; li il vel'I'a, il sera
"assasié Il signilie la glol'ilication : ces choses sont signiliées pal' ces
pa t'oies dans le sens suprême, où il s'agit du Seigneur; mais ùans
le sens respectif, pal' ces mêmes pal'oles est décrite la salvation du
genre humain, pour laquelle le Seigneur a comhattu d'après le Di
vin ArnOUl'. Il est L1it (( s'il dépose pOUI' le délit son âme, )l comme
si c'était douteux qu'il la L1épos:lt; mais cela envelopPtl la méllle
chose que ce que Lui-Même dit dans Jean: ( Moi, Je dépose mon
âme, pour de nouveau La prendre; personne ne me La ravit,
mais Moi, je la dépose de :l1oi-iJ1éme. Pouvoir/ai de la dé
poser, el pOllVoirj'ai de la prendre de nouveau; ce COmmfl/L
dement i' ai reçu de mon Père, » - X. 17, 18;- l'al'cane qui
est caché dans ces paroles, personne ne peut le voil" à moins de
savoir quelles sont les tentalions pal' lesquelles l'homme est l'égé
nél'éj car dans ces lentations l'homrne est leuu dans' son lihre,
J'après lequel il lui semble qu'il comhnl d'{l(ll'ès lui-ml~me, ct m~01e
tOO L'APOCALYPSE EXPLIQUF:B. N° 900.
dans les tentalions, le lihre spil'iluel chez l'homme est plus fOl't que
hors des lentalions, car il est intériel\l'; si l'homme ne combatlait
pas d'après ce lil)l'c dans les tenlalions, il ne pourrait pas devenÎl'
spirituel; p.n effel, tout libre appartient à l'amour j c'est pou l'quoi,
l'homme alors combat d'après l'amour du vrai, et par suite d'apI'ès
l'amour de la vie élemelle; ainsi, et lion autremenl, l'interne est
ouvert et l'homme est régénéré. D'après ce peu d'explicalions, on
peut en quelque sorle voir ce qui est enveloppé par ces pal'oles du
SeigneUl', à savoir, que d'après son libre il a combattu, et qu'en
fin il a déposé son ~me, dans le but de faire toutes choses d'après
la propI'e puissance, et de devenir par' conséquent Justice pal' Soi
Même, ce qni n'a pu êlre fait que d'après son Libre; de là il est dit
(1 Moi, je dépose de Moi-Même mon âme, pouvoil' j'ai de la dépo
sel', et pouvoir j'ai de la pl'endre de nouveau; ce commandement
j'ai reçu de mon Père. Il Ceux qui ne savent pas cet Mcane intel'
pl'ètent ces pal'oles, de même que les Ariens, en disant que le Sei
gnel1l' a été, non pas le Fils aClnel, mais le Fils adoptif de Dieu,
qu'ainsi il a élé adoplé, parce qu'il a voulu déposer son âme, ou
subir la mort de la croix; ils ne savent pas que ces paroles envelop
pent qu'il a comhattu d'aprè.> la propre puissance contre les enfel's
par son Divin Humain, ct les a vaincus, et que d'après la propre
puissance il a glol'ifié son Humain, c'est-à-dire, l'a uni au Divin
Meme en Lui, et ainsi l'a fait Divin, ce qni n'a pu en aucune ma
nière êlre fait sans uu Libre absolu laissé à Lui-Même quant à l'Hu
main. D'après ces considéraI ions, on voit maintenallt pourquoi dans
Ésare il est dit ,~'il met pOlir le délit son Inne. Que le Libl'e
soit ce qui appm'lient à l'amoul' et à la volonté, et pal' suite à la vie
de l'homme, et. que cela appal'aisse comme son propre, on le voit
dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JERUSALEM, No' i 41,146. Que
('homme doive avoir le Libl'e pOUl' qu'il puisse être régénél'é, on le
voit dans les ARCANES CÉLESTES, N°' 1937, 19lJ7, 2876, 2881.,
3H5, 3158, 4031, 8700. Voir anssi, qu'autrement l'amour du
hien et du vl'ai ne peut être implanté dans l'homme, ni lui être ap
proprié d'une manière apparente comme sién, No' 2877, 287û,
2880,8700: qlle rien de cc qui est fait dans le contraint n'esL con·
joint à l'homme, N°' 2875, 8700 : que sc contraindre vient du li·
bl'e, mais non êlre contraint, No' 1937, 2881 : que dans toute
Vel'S. 13. CHAPITRE QUATORZIÈME, fOl
tentation il yale Iibl'e, mais que ce Iibl'e est intérieur'ement chez
l'homme pal' le Seigneur', et que c'est pour cela que l'homme com
bat et veut vaincre, et non êll'e vaincu, ce qu'il ne fel'ait pas sans
le libre, N°' 1937, 19h7, 2881 : que le Seigneur Seul et d'après
la propl'e puissance a combattu r,ontl'e tous les enfers et les a vain
cus, No, 1692, '1813, 2816, l1295, 8273, 9337 : que de là le
Seigneur est devenu Justice pal' Lui Seul, N°'1813, 2025,2026,
2027, 9715, 9809, 10019 : que la dernière tentation du Sei
gneur a été en Geth~émané et SUI' la el'oix, et alors aussi la com
plète victoire, par laquelle il a subjugué les enfers, et en même
temps glorifié son Humain, N°' 2276,2803,2813,2814,10655,
10659, 10828 : toutes ces choses sont d'après les ARCANES CÉ
LESTES, et un plus grand nombre encore ont été réunies dans la
DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM, où il est tl'aité du Libre
de l'homme, No, US, 1fJ9; des tentations en général, N°' 196 à
200; et des tentations du Seigneur, N°s 201, 302.
901. Cnr leurl$ œuvres I$uivent avec eux, signifie que POU1'
eux il y a la vie I$pirituelle,·qui el$t la vie des Anges du Ciel:
on le voit pal' la signification des œuvres, en r,e qu'elles sont la vie
spir'ituelle, telle qu'elle cst pour les Anges du Ciel, ainsi qu'il va
être monll'é; et pal' la signification de suivre avec eux, en ce que
c'est être en eux, cal' ce qui suit avec quelqu'un, quand cela est dit
de sa vie, cst en lui, et est comme lui; c'est pourquoi, il est dit
suivre avec eux, et non pas les suivre. Si les œuvres signifient la
vie de l'homme, c'est pal'ce qu'elles constituent sa vie; en effet,
chez l'homme il y a la pensée, il y a la volonté, et d'apl'ès l'une et
l'autre il y a l'action; ce qui est dans la pensée de l'homme, et non
dans sa volonté, n'est pas encor'c en lui; ce qui est dans la pensée
et dans la volonté, et non en acle, entre dans l'homme, il est vrai,
et commence sa vie, mais SOl't cependant et est dissipé, cal' cela n'a
pas encore été terminé; mais ce.qui est dans la volonté de l'homme,
ct pal' suite en acte, cela constitue sa vie et reste, que ce soit mal
ou que ce soiL bien. Que la pensée seule ne constitue pas la vie de
l'homme, on peut le voil' en ce que l'homme peut pensea' beaucoup
de choses qu'il ne veut pas, parce qu'il ne les aime pas: si la pensée
et la volonté de l'homme sans l'acle ne constituent pas sa vie, c'est
parr.e ~u'il n'y a pas volonté détel'l11illée, et que la volonté non dé
'lO2 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 901.
terminée est comme de l'eau qui s'é\-apol'e, car eIle est facilement
changée pal' un amolli' qui s'y oppose. D'après ces considérations,
on peut voil' que pal' les œuvl'es, qui SOllt les actes de la volonté, il.
est signifié la vie de l'homme. Que [es œnVl'es, l'amoul', la volonté
el l'acte, puis la vie de l'homme, fassent un, on le voit ci-dessus,
N° 8li2,
002, Puisqu'ici, comme en heaucoup d'autres passages de l'A·
pocalypse, il est parlé des œuvres, et qu'ici il est dit (1 leurs œu
vres suivent avec eux, Il et que par là il estsignifié la vie spirituelle,
il sera dit en quelques mots comment celle vie est acquise, et com
ment elle a été détruite par la foi d'aujourd'hui. La vie spirituelle est
uniquement acquise pal' la vie selon les préceptes dans la Parole:
Les preceptes sont, en somme, ccux que contient le Décalogue, à
savoit' : Tu ne commellr'as point adultère; tu ne voleras point; tu
• ne tueras point; 1u ne porteras point de faux témoignage; tu ne
convoiteras point les hiens des autres; ces préceptes sont enlendus
pal' les préceptes qu'il faut faire, cal' lorsque l'homme les fait, ses
œuvl'es sont bonnes, et sa vie devient spirilueIle, et cela parce que,
autant l'homme fuit les maux et les hait, autant il veut les biens et
les aime. En effet, il y a deux sphères opposées qui entourent
l'homme, l'une de l'enfer, l'ault'e du Ciel, de l'enfer une sphère de
mal et par suite de faux, du Ciel une sphère de hien et par suite
de vrai; et ces sphèl'es n'affectenl point le corps, mais elles affec-·
tent les mentais des hommes, cal' eIles sont des sphèl'es spiriluelles,
et pal' suite elles sont des affections qui appartiennent à l'amour;
l'homme a été placé au milieu d'elles; autant donc l'homme s'ap
pl'Oche de l'une, autant il se ,'etire de l'autJ'e; de là vient qu'autant
l'homme fuit les maux et les hait, autant il veut et aime les biens
et par suite les vrais; (1 personne, en effet, ne peut à la {ois ser
m'r deux maîtres; car, ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou
il s'attachera il l'un et négligera l'autre, - Mallh. VI. 24.
- Mais il faut qu'on sache que l'homme doit fail'e ces préceptes
d'apl'ès la religion, parce qu'ils ont été commandés par le Seigneur;
si c'est d'après une autre cause quelconque, par exemple, si c'est
seulement d'après la loi civile ou d'après la loi morale, l'homme
l'este naturcl, et ne devient pas spirituel; car si l'homme agit d'a
près la religion, alon,: il recollnaîl dc cœur qu'il y a un Dieu, qu'il
Vers. 13. CHAPITRE QUATORZIÈME. 103
y a un Ciel et un Enfer, et qu'il y a une vie apl'ès la mort; mais s'il
agit seulement d'après la loi civile et la loi morale, alors il peut
faire des choses semblables, et cependant nier de cœur qu'jj y ait
un Dieu, qu'il y ait un Ciel et un Enfer, et qu'il y ait une vie après
la mort; si celui-ci fuit les maux et fait les biens, c'est seulement
dans la forme externe, et non dans la forme intel'ne; ainsi, exté
rieurement quant à la vie du corps, il est semblable à un Chrétien,
et intél'ieurement quant à la vie de son esprit, il est semblable à un
diable: d'apl'ès ces considérations, il est évident que l'homme ne
peut devenil' spirituel, ou recevoil' la vie spirituelle, autrement que
par la vie selon la religion d'après le Seigneur. Qu'il en soit ainsi,
j'en ai eu la confirmation par les Anges du troisième Ciel ou Ciel
intime, qui sont dans la plus grande sagesse et dans la plus grande
félicité; leur ayant demandé comment ils étaient de,'enus de tels
Anges, ils m'ont dit que c'était parce que, quand ils vivaient dans
le Monde, ils avaient considéré comme abominables les pensées
obscènes, qui pour eux étaient aussi des adultères; pareillement les
fraudes et les gains illicites,. qui pour eux étaient des vols; puis les
haines et les vengeances, qui pour eux étaient des meurtres; et
aussi les mensonges et les blasphèmes, qui pour eux étaient des
faux témoignages, et ainsi du reste: leur ayant ensuite demandé
s'ils avaient fait de bonnes œuvres, ils ont dit qu'ils avaient aimé la
chasteté, dans laquelle ils étaient, parce qu'ils avaient considéré
comme abominables les adultèl'es; qu'ils avaient aimé la sincérité
et la justice, dans lesquelles ils étaient, parce qu'ils avaient consi
déré comme abominables les fraudes et les gains illicites; qu'ils
avaient aimé le prochain, parce qu'ils avaient considél'é comme abo
minables les haines et les vengeances; qu'ils avaient aimé la vérité,
parce qu'ils avaient considéré comme abominables les mensonges
et les blasphèmes, et ainsi du reste; puis aussi, qu'ils avaient perçu
que, ces maux étant éloignés, agir d'apl'ès la chasteté, la sincérité,
la justice, la charité et la vérité, c'était agir non d'après soi, mais
d'après le Seigneur, et qu'ainsi les bonnes œuvres étaient toutes les
choses faites d'apl'ès ces principes, quoiqu'ils les eussent faites
comme d'apl'ès eux-mêmes; et que c'était pOUl' cela qu'après la
mort ils avaient été élevés par le Seigneur dans le troisième Ciel:
d'apl'ès cela, je "is avec clarté comment s'acquiert la vie spi-
10ft L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 902.
l'ituelle, qui eslla vie des Anges du Ciel. Mais maintenant il sel'a
dit comment celte vie a été détruite pal' la foi d'aujoUl'd'hui : La
foi d'aujourd'hui est, qu'il faut cl'oire que Dieu le Père a envoyé
son Fils, qui a souffert la croix pOUl' nos péchés, et a Oté la dam
nation de la loi en l'accomplissant, et que celte foi sans les bonnes
œU\'l'es sauve qui que ce soit, même à la dernièl'e heul'e de la mOI't;
pal' celte foi imprimée dès l'enfance, et ensuite confirmée d'après
les prédications, il est al'l'ivé qu'on fuit les maux, non à cause de la
religion, mais seulement à cause de la loi civile et morale, ainsi,
. non parce qu'ils sont des péchés, mais parce qu'ils sont nuisibles :
Considère: Quand l'homme pense que le Seigneur a souffel't pOUl'
nos péchés, qu'il a Oté la damnation de la loi, et que cl'oire ces
choses 0\1 que la foi seule en ces choses sauve sans les bonnes œu
VI'es, est-ce qu'il ne méprise pas tous les pl'éceptes de la Pal'ole et
toute la vie de la religion JlI'escl'ïte dans la Parole, et en outl'e tous
If.s vrais qui enseignent la chal'ité? Sépal'e-Ies donc et éloigne-les de
l'homme, y a-t-il chez lui quelque l'eligion? cal' la religion consiste,
non pas à penser seulement telle ou telle chose, mais à vouloil' et il
fail'e ce que l'on pense, et il n'y a aucuue l'eligion quand vouloir et
l'aire est séparé d'avec pense.'; il suit de là que par' la foi d'aujour
d'hui la vie spil'ituelle, qui eslla vie des Anges du Ciel et la vie Chré
tienne même, a été détl'Uite. Considèl'e enCOl'e : D'où vient que les
dix préceptes du Décalogue ont été pl'omulgués du haut ~e la mon
tagne de Sinaï avec un si gl'and mil'acle; qu'ils ont été gl'avés sur
deux Tables de piene; que ces tables ont été placées dans l'Arche,
SUI' laquelle a été posé le PI'opitiatoir'e avec les Chérubins; que le
lieu où ont été placés ces préceptes a été appelé le Saint des saints,
au dedans duquel il ne fut perm is à Aharon d'enlt'er qu'une seule
fois chaque année, et cela avec des saCl'ifices et des parfums, et que
s'il y entrait sans ces pl'écautions i1tomhel'ait mort; et qu'enlin par
cette Arche tant de miracles ont ensuite été faits? :Est-ce que tous
dans l'univers entier ne connaissent pas de semblahles préceptes 7
Est-ce que leuI's lois civiles n'QI'donnent pas les mêmes choses 7
Qui est-ce qui ne sait pas, d'après la seule lueUl' naturelle, que, .
pOUl' l'ol'dl'e dans chaque royaume" il ne faut ni commettre adul
tèl'e, ni voler. ni tuer, ni portel' de faux témoignage, ni fail'e plu
sielll's aull'es choses qui y sont défendues? Pourquoi ces mêmes
Vel'l5.13. CHAPITRE QUATORZIÈME. f05
choses auraient-elle.." alors été promulguées par de si grands mira-
cles, et devaient-elles etre considérées comme si saintes! N'était-
ce pas pOUl' celte raison que chacun les fIL d'après la religion, et
ainsi d'après Dieu, et non pas seulement d'après la loi civile et mo-
rale, ni par conséquent d'après soi et pOUl' le monde? Ce fut là la
cause de leul' promulgation du haut de la montagnë de Sinaï, et la
cause de leur sainteté, cal' faire ces préceptes d'apl'ès la religion
purifie l'homme interne, ouvre le Ciel, admet le SeigneUl', et fait
de l'homme, quant à son esprit, un Ange du Ciel. De là vient aussi
que, hors de l'Église, les Gentils qui font ces préceptes ù'après la
religion sont tous sauvés, et non quiconque les fait seulement d'a-
pl'ès la loi civile et morale. Examine maintenant: Est-ce que la foi
d'aujourù'hui, qui est que le Seigneu( a souffert pour nos péchés,
qu'i! a ôté la damnation de la loi en l'accomplissanl, et que l'homme
est justifié et sauvé par celle foi sans les bonnes œuv!'es, n'a pas
rompu tous ces préceptes? Étends ta vue, et cherclJe comhien au-
jourd'hui dans le Monde Chl'étien il y en a qui ne vivent pas celte
foi. Je sais qu'ils répondent que le.." hommes sont faihles et déhiles,
nés dans les péchés, et èlntl'es choses de ce genre; mais qui est-ce
qui ne peut pensel' d'après la religion? le Seigneur en donne la fa-
cuM à chacun, et chez celui qui pense de tels préceptes d'après la
religion le Seigneur' les opère tous, en tant qu'il pense; et sache
que celui qui les pense d'après la religion croit qu'il y a un Dieu,
et qu'il ya un Ciel, un Enfer et une vie après la mOlt; quant à
celui qui ne les pense pas d'après la religion, j'affirme qu'il ne croit
point.
903. Vers. th, 1.5, f6. Et je tlis, et voici, une nuée blan-
che, et sur la nuée Quelqu'un assis semblable au Fils de
l' homme, ayant sur sa tête une couronne cl' or, et dans sa
main une (aux tranchante. - Et un autre Ange sortit du
Temple, criant d'une voix grande cl Celui qui était assis sur
la nuée: Envoie ta (au~r:, et rnoi~som,e, car est venue pour
toi l' heure de moissonner, parce qu'est mûre la moisson de
la terre. - Et Celui qui était assis sur la nuée lança sa (au'J!
sur la terre, et moissonnée fut la terre. - Et je lJis, signifie
la 'prédiction sur la séparation des bons d'uvee les méchants: et
void, une nuée MaI/cize" signifie le Divin Vrai dans les llerniel's,
lOG L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 003.
tells qu'est la Parole dans le sens de la lettre dans lequel est le sens
spirituel: et sur la nuée Quelqu'un assis semblable au Fils de
l'homme, signifie le Seigneur dans les Cieux dans le Divin Vrai
ou dans la Parole qui procède de Lui: ayant SUI' sa tête une
couronne d'or, signifie le Divin Bien prêt pour le Jugement: et
dans sa main une faux tranchante, signifie le Divin Vrai exa
minant et sépal'ant avec justesse: et un autre Ange sortit du
Temple, signifie l'examen par le Seigneur SUl' l'élat de l'Église
dans le commun: criant d'une voix grande à Celui qui était
~sis sur la nuée, signifie l'annonciation après l'examen ou la vi
site: envoie ta faux, et moissonne, car est venue pour toi
l'heure de moissonner, parce qu'est mûre la moisson de la
terre, signifie que c'est le temps de l'assembler les bons et de les
sépal'er des méchants, parce que c'est la tin de l'Église: et Celui
qui était assis sur la nuée lança sa faux sur la te1're, et mois
sonnée fut la terre, signifie le ,'assemblement des bons et leur sé·
paration d'avec les méchants, et qu'ainsi a élé dévastée l'Église.
90li. Et je vis, signifie la prédiction sur la séparation des
bons d'avec le$ méchants: cela est évident en ce que voir envc
loppe les choses qu'il vit, lesquelles sont celles qui suivent, ct comme
celles-ci dans le sens spirituel enveloppent la p,'emière ou commune
séparation des bons d'avec les méchants, c'est pour cela qu'ici par
c( je vis il est signifié la prédiction sur ceLLe sépm'ation. II est à
J)
observer que dans ce qui suit, dans ce Chapitre, est pt'édite la sé
paration dans le commun, et dans les Cha pit l'es suivants, la sépa
ration dans le particulier' ou dans le spécial, laquelle est décrite par'
les sept Anges ayant les sept fioles de la colèl'e de Dieu. Si la sé
paration des bons d'avec les méchants est ainsi décl'ite, c'est con
formémentà l'ol'dre Divin, qui est que le commun précède, avant
qu'il soit parlé des particuliel's et ùes singulier's, qui aussi sont les
spéciaux: s'il est conforme à l'ordr'e Divin qUe'le commun précède,
c'est afin que les parliculiers puissent y être insinués, être conve
nablement mis en or'dre, devenir des homogènes et être conjoints
par affinité; SUl' ce sujet, voir ce qui a été clonné dans I~ ARCANES
CÉLESTES, à savoir', que les communs précèdent, et qu'en eux sont
insinués les particulier's, et dans les particuliers les singuliers,
No' 920, li325, 0329, li3h5, 5208,6089: que chez l'homme qui
Vers. 14. CHAPITRE QUATORZIÈME. 107
est régénéré les communs précèdent, et que les particuliers et les
singuliel's suivent en ol'dre, NOl 3057,4345, 4383, 6089: qu'en
suite· chez lui il y a subOI'dination de toutes choses sous les com
muns, ct ainsi connexion, N° 5339 : que les communs peuvent être
l'emplis de choses innombl'ables, N° 7131: que tel est l'homme dans
le commun, leI il est dans chacune de ses choses, Nol 917, 1040,
1316 : que ce qui l'ègne communément est dans toutes et dans'
chacune des choses, N°' 6159, 7648, 8067,8853 à 8858, 8865.
Ces extraits ont été ra[lpol'tés, afin ql)'On sache pourquoi ici les
communs et les génél'iques sont d'abord donnés, et ensuite les par
ticuliers elles singuliers.
905. Et voici, une nuée blanrhe. signifie le Divin Vrai
dam les dernie1·s. telle qu'elit la Parole dans le sens de la let
tre dans lequel est le sens spirituel: on le voit par la significa
tion de la nuée. en ce qu'elle est le Divin Vrai dans les derniers,
et par suite aussi la Parole dans le sens de la lettre, ainsi qu'il a
été montl'é ci-dessus, N°' 36, 504; celle nuée fut vue blanche d'a
pl'ès la transpal'ence du Divin Vl'ai dans les Cieux, telle qu'est la
Parole dans le sens spil'ituel; car toute blancheur qui apparait dans
les Cieux existe pal' la lumière du Ciel, laquelle dans son essence est
le Divin Vrai; de là vient que les Anges, pal'cc qu'ils sont dans le Di·
"in Vl'ai, ont des vêtements blancs et resplendis8ants. Que le Divin
Vl'ai procédant du Seigneur comme Soleil soit la lumière du Ciel,
on le voit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, No'126 à 140; et
que pal' suite le blanc, dans la Parole, se dise des vrais, on le voit
ci-dessus, N° 196.
gOGo Et sur la nuée Quelqu'un assis semblable au Fils de
l' homme. signifie le Seigneur dans les Cieux dans le Divin
Vrai ou dans la Parole qui procède de Lui: on le voit pal' la
signilication de la nuée blanche, en ce qu'elle est le Divin Vrai
dans le8 derniel's, telle qu'est la Pal'ole dans le sens de la lettre dans
lequel est le sens spirituel, ainsi qu'il vient d'être montré; par la
signification d'être assis sur elle, en ce que c'est dans les Cieux,
où le Divin Vl'ai est dans sa lumière, telle qu'est la Parole dans le
sens spirituel; par la signification du Fils de l'hon/me. en ce
qu'il est la doctrine du Vl'ai, ct dans le sens supl'ème le Seigneur
quant il la Paroll', I:Oll1me t'i-dessus, N°' ô3, 151. Que par la nuée
108 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 906.
il soit signifié la Parole, et par Celui qui est assis sur la nuée le
Seigneur quant à la Parole, chacun peut s'en étonner, puisque
ceux qui saisissent tout selon le sens de la leltl'e de la Parole ne
peuvent voit' autre chose, sinon que la 1ll1ée signifie une nuée, et
non un spirituel tel qu'est la Pal'ole, cal' ce spirituel ne pal'aH pas
avoir de l'affinité ou de la concol'dance avec la nuée; mais loujours
est-il que c'est le Divin Vrai dans les derniel's, tel qu'est la Parole
dans la lelll'e, qui est signifié; et cela, parce que dans le Monde spi
rituel le Divin Vrai découlant des Cieux supérieurs dans les lieux
infél'ieurs appal'atl comme une nuée, laquelle même a été vue pal'
moi, et d'après celte nuée et ses nuances, j'ai pu juger de la qualité
du vrai dont les Anges du Ciel supérienr s'entretenaient entre eux.
La même chose était signifiée par la nuée qui appal'ut SUi' la mon
tagne du Sinai, quand la Loi, qui était le Divin Vrai, a Hé promul
guée; et par la lIuée qui était vue chaque jouI' SUI' la Tente de con
vention, et qui parfois la l'emplissait; puis aussi, par (( la nuée
lumineuse qui ombragea Piel're , Jacques et Jean, 101'S
que Jésus fut transfiguré, et de laquelle {ut entendue une
voix disant: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me
suis complu, écoutez-Le, Il - Matth. XVII. 5. Luc, IX. 3lt,
35. - Puis, dans les passages suivants, dans les Évangélistes:
(( Alors apparaitra le signe du Fils de l'homme, et l'on verra
le Fils de l'homme venant sur les nuées du Ciel avec lJuis
sance et gloire. )) - Matlh. XXIV. ao. Luc, XXI. 27. - Et
(( Jésus dit : Désormais vous verrez, le Fils de t'homme assis
à la droite de la puissance, et venant sur les nuées du Ciet. II
- ~1alth. XXVI. 6ft. Marc, XIV. 6t, 62; - par venir SUI' les
nuées du Ciel il est entendu aussi dans ces passages la manifesta
tion du Seigneur dans la Parole, cal' après son avénement on a
clairement vu, dans les Prophétiques de la Par'ole, des prédictions
sur le Seigneur qu'on n'y avait pas vues auparavant; etaujourd'hlli
on les y voit encore plus clairement, depuis qu'a été OU\'el't le sens
spirituel de la Parole, où pal'tout dans le sens suprême il s'agit du
Seigneui" de la subjugation des ellfel's [laI' Lui, et lie la glorifica
tion de son Humain; c'est ce sens qui est entendu pal' la gloire dans
laquelle il devait venir; que la gloire signifie le Divin Vrai spiri
~liel, tel qu'il est dans les Cieux, on le voit ei-dessus, N°s 33,
Vers. 14. CHAPITRE QUATORZIÈME, 100
874. D'apl'ès ces considérations, on peut voil' ce qui est signifié
par cela que Jean vit une nuée blanche, et sur celle nuée Quelqu'un
assis semblahle au Fils de l'homme; car, dans ce qui suit mainte
nant, il s'agit de la séparation des bons d'a\'ec les méchants avant
le Jugement del'nier, el ensuite, de ce Jugement, de même qu'il
avait été prédit pal' le SeignellI', qn'il viendrait sm les nuées du
Ciel, dans les Évaugélistes, et aussi dans le Premiel' Chapill'e de
l'ApocalYllse, en ces termes: « Jésus-Christ, qui est le témoin
fidNe, le premier-nt d'entre les morts, et le prince des 7'ois
de la terre; voici, il vient aL'ec les nuées, el le verra tout œil. 11
- Vers, 5,7.
907. Ayant sur sa têle une couronne d'or, signifie le Di·
vin Bien prêl pour le Jugement: on le voit par la signification
de Ut COU7'Ol1ne d'or sw' la tête, en ce qu'ici c'est le Divin Vl'8i
prêt pour le ,Jugement, par'ce que dans ce qui suit maintenant il
s'agit de la séparation des hons d'avec les méchants, séparation
qui précède le Jugement derniel', aiesi le Fils de l'homme, par qui
est entendu le Seigneur quant au Divin Vrai ou Parole, prêt
pOUl' sépal'el' les bons d'a\'ec les méchants, et ensuite pour faire le
Jugement; que cela soit entendu pal' la couronne d'or SUI' la tête
du Fils de l'homme, on peut le voir chez les fils d'Isl'aël, et aussi
chez les Anciens, d'après les l'ois, qui l'eprésentaient le Seigneur,
en ce que prêts pour la guerre et dans les combats ils portaient des
couronnes d'or; SUI' ce sujet, t'OÙ' ci-dessus, N° 553; cela venait
de ce que les l'ois l'eprésentaient le Seigneur quant au Divin Vrai,
et ce vrai conjoint au Divin Bien procède du Seigneur; c'est pOUl'·
quoi, pour que cela fllt représenté, les rois portaient des coul'onnes
d'or, car 1'01' signifie le bien; 1:oir ci-dessuli, N° 262; que la cou
ronlle d'or signifie le bien, el pal' suite la sagesse, et que ce soiell~
les vrais qui sont conronnés, on le voit aussi ci-dessus, N° 272.
L'al'cane qui est caché ici, c'est que le Divin Bien ne juge personne,
mais le Divin Vl'ai juge, ct cela, parce que le Divin Bien aime tous
les hommes, et les tire vel's le Ciel, en lant que l'homme le suit,
tandis qne le Divin Vrai séparé du Divin Bien les damne tous et
les juge pour l'enfel'; afin donc que Lous ne fussent pas damnés et
jugés pour l'cnfer, mais que le Divin Bien modérat et élevl\t au
Ciel, autant que possible, c'est pOUl' cela qu'il y eut une conronne
HO L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, ~. 907.
d'or sur la tête, ce qui signifie le Divin Bien prêt pour le Jugement,
à savoir, pour modérer, Que le Divin Bien ne juge personne, mais.
que ce soit le Divin Vrai qui juge, cela est entendu pal' ces paroles
du Seigneur: Il Le Père ne juge personne, mais le jugement
tout entier il a donné au Fils. )) - Jean, V. 22; - pal' le Père
il est entendu le Divin Bien, et par le Fils le Divin Vrai; que par
le Père il soit entendu le Divin Bien, on le voit ci-dessus, Not 200,
'lM; et par le Fils le Divin VI'ai, NOt 63,151, 72b. : puis aussi
par ces paroles: (1 Le Père a donné au Fils pow:oir de (aireju
gement, parce que Fils de l'homme il est. »- Jean, V. 27;
par le Fils de l'homme est signifié le Divin VI'ai; voir aussi ci-des
sus, N° 778. Mais toujoul's est-il qu'il faut entendre que le Seigneul'
ne juge personne par le Divin VI'ai, mais que le Divin VI'ai, consi
dél'é en lui-même, juge l'homme qui ne le reçoit pas, mais qui le re
jelle, comme on peut le voir clairement pal' ces paroles du Seigneul':
Il Jésus dit: Si quelqu'un entend mes paroles, et ne croit pas,
insu: ([ mais quand l'hel'1le eut poussé, et qu'elle eut fait du fruit~
, alors pal'Ut aussi l'ivl'aie-, II signifie que pendant que le vl'ai croissait
et que le bien était pl'oduit, les faux d'apl'ès le mal y étaient entre
mêlés; l'herbe qui pousse s'ignifie le vl'ai tel qu'il est quand pre
mièrement il est reçu, le fruit signifie le bien, et l'ivraie-signifie les
faux d'après le mal, ici ces faux entremêlés: CI les serviteurs du
MaUre de maison, s'étant approché.s, lui diJ'ent: Seigneur! n'as
tu pas semé de bonne semence dans ton champ? d'où vient donc
qu'il y a de l'iVl'aie? Il signiOe ceux qui sont dans les vrais d'après
le bien pel'cevant que les faux d'après le mal élaient entremêlés, et
se plaignant; les serviteurs du Seigneur signifient ceux qui sont
dans les vrais d'après le bien; le Maltre de maison signifie le Sei
gneur quant aux vrais d'après le bien, le Mattre le Seigneur quant
au hien, ct « de maison li le SeigneUl' quant aux vrais; la bonne
semence, le champ et l'ivraie signifient les mêmes choses que ei
dessus: Il mais il leUl' dit: Un ennemi a fait cela, )1 signifie que ces
faux venaient du mal dans l'homme naturel: Il a10rs les serviteul's
lui dirent: Seiglleur! vemt-tu donc que nous allions cueillir l'i
vraie? II signifie la séparation et le rejet des faux d'après le mal,
avant que les vl'ais d'apl'ès le bien aient été l'eçUS et augmentés:
Vers. 15. -CHAPITRE QUATORZIÈME. H7
(l mais il dit: Non, de peul' que peut-être, en cueillant l'ivraie,
qui sont dans le mal: Il l'ennemi qui l'a semée est le diable, 1) si
gnifie que les faux leur viennent du mal qui provient de l'en rel' :
(1 la moisson est la consommation du siècle, Il signifie le demier
son Royaume tous les sujets de chute, signifIe que le Divin Vrai
1)
est signifié le dernier état de l'Église; cet état est encore signifié
par le malin, cal' lorsque le dernier état d'une Église est arrivé, il
y a matin pour ceux qui sel'onl de la Nouvelle Église, et il y a soir
et nuit pOUl' ceux qui sont de la vieille Église; que cela y soit en
tendu par le malin, on le voit par le derniel' Verset de ce Chapitre,
où il est dit: (1 Vers le temps du soir, voici, la terreur; avant
le matin, elle n'est plus. 1) - Vers. 1.lI; - la terreur signifie la
destruction. Dans Joel: Il Confus sont devenus les laboureurs;
ils se sont lamentés, les ",'gnerons, à cause du froment et de
l'orge, parce qu'a péri la moisson du champ. li - J. 11;
la dévastation de l'Église quanl au bien et quant au vrai est enten
due par II a péd la moisson du champ; 1) pal' les laboureUl's il est
entendu ceux qui sout dans le bien de ('Église; par les vignerons,
Vers, 15, CHAPITRE QUATORZIÈME. 1.21
ceux: qui sont dans les vrais; pal' le froment et par l'orge, le bien
lui-même et le vrai lui-même; la douleur à cause de la dévasta
tion est signifiée en ce qu'ils sont devenus confus et se sont lamen
tés. Si par la moisson il est signifié le dernier état de, l'Église t c'est
parce que par le froment, quiappal'tient à la moisson t il est signi
fié le bien, et pal' suite le vrai de l'Église, et par le champ l'Église
elle-même; que par toutes les choses qui appartiennent à la nu
tl'ilion natUl'tllle, comme froment, orge, huile, vin, et plusieurs
autres, il soit signifié des choses qui appartiennent à la nutrition
spirituelle, c'est ce qui a été montl'é ci-dessus en beaucoup d'en
droits, et les choses qui appal'tiennent à la nutrition spiriluelle se
l'érèrent en génél'al au bien et au vrai, et aux connaissances du bien
et du vrai, ainsi à la doctl'ine et à la vie selon ces :connaissances :
de là il est dit dans Jérémie: Il Une natio!,- de loin mangera ta
moisson et ton pain, mangera tes fils et tes filles, mangera
ton menu bétail et ton gros bétail. mangera ton cep et ton fi
guier, appauvrira pm' l'épée tes villes de rempart, sur les
quettes, toi. tu te confies. IJ - V. 1.7; - pal' une nation de
loin il est entendu le faux du mal qui détl'uit, de loin signifie qui
ditfèl'e beaucoup du bien et du vrai; pal' la moisson et par le pain
il est sigoilié les vrais et les biens de l'Église qui nourrissent; pal'
les fils et par les filles, ces mêmes vl'ais et ces mêmes biens qui
engendl'ent; pal' le menu bétail et le gros bétail, les biens et les
vrais spirituels et naturels; pal' le cep et par le f1guiel', l'Église in
teme spil'Huelle et l'Église externe natUl'elle; par les villes de rem·
part, SUI' lesquelles ils se confient t ~ont signifiés les doctrinaux d'a
pl'ès la propre in telligence; être appauvri pal' l'épée signifie ~tre
détl'uit pal' les faux du mal, Comme pal' la moisson sont signifiées
toutes les choses qui nou1'l'issèut spirituellement l'homme, lesquelles
se réfèl'entaux vrais de la doctrine et aux biens de la vie, c'est
pour cela que pal' la moisson il est signifié l'Église dans le commun
et dans le particulier; dans le commun, dans ces passages des
Évangélistes: (1 Jésus dit aux disciples: lA moisson est abon
dante, mais il y a peu d'ouvn'ers; priez donc le Seigneur de
ta moisson, pour qu'il envoie des ouvriers dans sa moislion. 1)
- Matth. IX. 37, 38, Luc, X. 2; - pal' la moisson, ici, sont en·
tendus tous ceux chez qui l'Église devait êtl'e instaurée par le Sei
1:22 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. ~o 911.
gneur, pal' conséquent aussi l'Église dans le commun, et par les
ouvriers sont entendus tous ceux qui enseignel'Ont d'après le Sei
gneur. Pareillement dans Jean : (1 Jésus dit aux disciples : Ne
dites-vous pas: Encore quatre mois il y a, et la moisson ar
rive? ,/-Ioid, je vous dis: Levez vos yeux.! et regardez les
champs, car ils sont déjà blancs pour moisson; et ('e/ui qui
moissonne reçoit une récompense, et il amasse du fruit pour
la vie éternelle; car, dans, ceci, cette parole est la véritable,
que, autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne;
111oi, je vous ai envoyés moissonner ce li quoi, 'Vous, vous n'a
viez point travaillé; d'autres ont travaillé, et vous dans lezll'
travail vous êtes elltrés. Il - IV. 35 à 38; - ces choses ont
-été dites par le Seigneur au sujet de la Nouvelle Église qui devait
êlre instaurée par Lui; par ulevez vos yeux, et l'egal'dez les champs,
cal' ils sont déjà blancs pour moisson, li il est entendu que l'instau
ration de celte Église est maintenant pl'oche; par moissonner il est
signifié enseigner ceux qui doivent êlre de celle Église, et comme
le Seigneur le dit ailleurs, recueillit' et amasser dans le grenier;
pal' c( autre est celui qui sème, et autre celui qui moiss'bnne; Moi,
je vous ai envoyés moissonner ce à quoi, vous, VOliS n'aviez point
travaillé; d'autres ont travaillé, et vous dans leur tl'avail vous êtes
entrés, il est entendu que ceux qui enseignent, pal' conséquent qui l'e
1)
née, en ce que c'est que l'Église a été dévastée; car pal'la moisson
est signifié le dernier état de l'Église, comme il a été montl'é ci-des
sus, N° 9H; c'est pourquoi par Il moissonnée fut la terre, Il il est si
gnUié qu'il n'y a point Église, ou que l'Église a été dévastée, parce
qu'il n'y a plus le bien, ni par conséquent le vrai, ce qui est signifié
par le blé de la moisson. Il,est dit ici que la teI'l'e a été moissonnée
par Celui qui était assis SUI' la nu.ée, mais il est entendu que c'est pal'
l'homme, de même que, dans beaucoup d'autres passages, la dé\'as~
tation est attl'ibuée au Seigneur, lorsque cependant elle est faite
par l'homme; car, d'après sa pl'emièl'e idée conforme· à ce qu'est
la Parole dans le sens de la lettre, l'homme ne voit pas autrement.
Que la séparation des bons et des méchants, IOl'sque le Jugement
demier était proche, ait été .faite ainsi, on peut le voir d'après ce
qui a été dit ci-dessus sur ce sujet, à savoÎl', que quand les bons
en eurent été séparés, ceux qui intérieurement avaient été mé
chants, mais qui extél'ieUl'ement avaient pu mener une vie morale
comme chl'étienne, et s'étaient pal' conséquent fait une sorte de
Cieux dans le monde des espl'ils, le lien avec les bons étant alors
rompu, viment dans leurs maux qu'ilS conservaient cachés intérieu
j'ement; c'est de là que l'Église, qui consistait seulement dans les
externes, avait été dévastée-chez .eux: enelfet, s'ils avaient pu
mener une vie morale comme chrétienne dans les externes, c'était
uniquement à cause de leUl' conjonction avec les bons, et parce que
les intérieurs qui appartiennent à la volonté avaient pendant ce
temps-là été fel'll!és. Mais, sur ce sujet, voir ce qui a été dit dans
l'Opuscule DU JUGEMENT DERt'U&R; puis, ce qui a été dit ci-dessus
en quelques elldl'Oils, et ce qui sera dit plus bas en paJ'ticulier dans
l'Appendice; car, à moins que ces choses n'aient été exposées dans
leU!' sél'ie, elles ne peuvent pas tombel' dans l'entendemen.t sinon
obscurément.
913. Vers. 17, 1.8, 1.9~ Et un autre Ange sortit du
Temple qui est do.ns le Ciel, ayant, lui aussi, une faux tran
chante. - Et un autre. Ange sortit de l'Autel. ayant pou
voir sur le feu; et il cria d'un cri grand à Celu.i qui avait la
faux tranchante, disant: Envoie ta faux tranchante, et
vendo.nge les grappes de la vigne de la terre. parce que mûrs
sont ses rai~ins. - Et ['Ange lança sa faux sur la terre, .et il
Vers. 17. CHAPITRE QUATORZIÈME, 125
vendangea la vigne de la terre, et il J'eta dans le grand pres-
soir .de la colère de Dieu, - Et un autre Ange sortit du
Temple qui est dans le Ciel, ayant, lui aU,çsi, une faux tran-
chante, signifie une manifestation par le Seigneur sur la dévasta-
tion de l'Église quant au Divin Vrai, tel qu'il est dans le Ciel,
après l'examen: et un autre Ange sortit de l'Autel, signifie
une manifestation par le Seigneur sur la dévastation de l'Église
quant au bien de ('amoUl' et de la charité: ayant pouvoir sur le
feu, signifie ainsi quant à l'amour céleste et spirituel: et il cria
d'un cri grand, signifie l'annonciation après l'examen ou la
visite: disant: Envoie ta faux tranchante, et vendange les
grappes de la vigIle de late.rre, parce que mûrs sont ses
raisins, signifie que le rassemblement des bons et leur séparation
d'avec les méchants vont être faits, parce qu'il n'y a plus les vl'ais
de la foi, et cela, parce qu'il n'y pas le bien spirituel, qui est la cha-
rité: et l'Ange lança sa (aux' sur la terre, et il vendangea la
vigne de la terre, signifie ·cela faiL : et il J'eta dans le grand
pressoir de la colère de Dieu, signifie la falsification de la Parole
quant à tout vl'ai spirituel, et par suite la damnation, parce qu'il
n'y a pas le bien spirituel, qui est la charité.
91fJ. Et un autl'e Ange sortit du Témple qui est dans le
Ciel, ayant, lui aussi, une faux tranchante, signifie une ma-
nifestation par le Sei'gneur sur la dévastation de l'Église
quant au Divin Vrai, tel qu'il est dans le Ciel, après l'exa-
men: on le voit pal' la signification de rAnge qui sort et dit, en
ce que c'est LIlle manifestation par le Seigneur, comme ci-dessus,
Nol 869, 878, 883; par la signification du Temple, en ce que c'est
le Ciel et l'Église quant au Divin VI'ai, comme aussi ci-dessus,
N° 220; et par la signification de la faux tranchante, en ce que
c'est le Divin Vrai examinant et séparant avec soin, comme ci-dessus,
N° 908, ici aussi dévastant après l'examen, car par les paroles qui
ont été dites de l'Ange précédent, Vers. 1.5, 1.6, il est signifié aus-
si la visite et l'examen, et l'annonciation que l'Église avait été en-
tièl'ement dévastée; mais par celles qui sont dites de ces deux An-
ges, Vers. 17, 18,19, il est signifié la dévastation de l'Église;
pal' l'un, à savoir, par celui qui sortit du Temple qui est dans le Ciel,
la dévastation de l'l~glise quant au vrai; pal' l'autre, à savoir, par
126 L'APOCALYPSE EXPLIQllI~E. :-;" 014,
qui fut instituée chez les fils d'Israel; (1 en une corne de fils d'huile, II
signifie dans laquelle étaient les vrais d'après le bien de la charité;
(cil l'enferma et l'épiel'ra;ll signifie gardéecontl'e les faux et les maux;
II il la planta d'un cep exquis, J) signifie dans laquelle étaient les vrais
réels; (t il bâtit une tour au milieu d'elle, II signifie les intérieurs dans
lesquels il y avait influx, et par lesquels il y avait communication
avec le Ciel; (1 même un pressoir il y creusa, Il signifie la production
du vrai. d'après le bien; « il s'attendait qu'elle produirait des raisins,
mais elle a produit des fl'U;ts sauvages, Jl signifie l'espoir de la fl'Uc
titication de ces choses d'après le bien de la charité, mais en vain,
parce que l'inique était à la place du bien. Dans Michée: (1 Malheur
il moi! je suis devenu comme les cueillettes d'été, comme des
gmpillages de la vendange; pas une grappe pour manger,
mon âme désire .une primeur; le saint a péri de dessus la
terre, et le droit parmi les hommes; tous de sangs tendent
des piéges. JI - VII. 1, 2; -la douleur, à cause de la vasta
tion du bien et du vrai dans l'Église, est entendue et décrite pal'
l( malheur il moi! je suis devenu comme les cueillettes d'été, comme
de celle Église est entendu par les raisins, et le bien qui en pro
vienl dans l'homme naturel, pal' une primeur dans un figuier. Que
dans ce passage par Israël dans le désert, et par les pères dans le
commencement, il soit entendu les hommes de l'Ancienne f~glise,
et non les fils dtl Jacob, on Je voit dans MQIse : Du cep de 80
(1
Vers. 1.8. CHAPITlm QUATORZIÈME. 133
dome, leur cep, et des champs de Gomorrhe; leUl'S raisins,
raisins de fiel, grappes d'amertumes pour eux. )1 - Deutér.
XXXII. 32; - ici, les fils de Jacob sont décrits tels qu'ils ont
été dans le désert; que chez eux la religion ait été infernale, parce
qu'ils ont adoré les dieux des nations et les idoles, cela est signifié
en ce que leUl' cep était du cep de Sodome et des champs de Go
morrhe; qu'au lieu des biens de la charité ils aient eu des haines,
et au lieu des vrais les faux qui s'élançaient de leurs haines, cela
est signifié en ce que leurs raisins étaient des raisins de fiel, des
grappes d'amertumes pOUl' eux. Dans MoIse: Il Il attach.e au
cep son ânon, et au cep excellent le {ils de son ânesse; il lave
dans le vin son vltement, et dans le sang des raisins son
manteau. » - Gen, XLIX. 11; - ces paroles sont dans la dei'·
nière allocution d'Isl'am le père à ses fils, ici, à Jehudah, par le
quel dans le sens suprême est entendu le Seigneur quant à l'Église
céleste et quant à la Parole; et pal' le sang des raisins il est signifié
. le Divin Vrai d'après son Divin Bien, et dans le sens respectif le
bien de la charité; mais ces paroles et les autres ont été expliquées
dans les ARCANES CÉLESTES; voir N°· 6375 à 6379. Le vrai d'a
près le bien spirituel est aussi signilié par le sang des misj,M, de
même que par le vin, - Deutér. XXXII. H. - Si les raisins si
gnifient le bien de la charité, c'est pal'ce que par la vigne il est si
gnifié l'Église spirituelle, et par le cep l'bomme de cette Église,
c'est pourquoi par les grappes et par les raisins, qui sont les fruits,
il est signifié les biens qui constituent ceUe Églis~, biens qui sont
appelés biens spirituels, et aussi biens de la charité; et comme tout
vrai vient du bien, de même que lout vin vient des raisins, c'est
pour cela que dans la Parole par le vin il est signifié le vrai d'après
le bien; sur ceHe signification du vin, voir ci-dessus, N°· 329,
376. Mais par les grappes sont pal'liculiè,'ement signifiées les va
J'iations de l'état du bien spirituel ou du bien de la charité, car en
elles plusieurs raisins sont attachés en série; quant à ce qui est en.
tendu par la variation de l'état du bien, cela sera. dit ailleurs.
Comme par la terre de Canaan il était représenté et par suite si
gnifié l'Église, et que l'Église est Église (J'apl'ès le bien spirituel,
car ce bien est le caractèl'e de l'Église, c'est pOUl' cela l( que ceux
qui avaient été em,oyh pour explorel' la tfl're de· Canaan en.
13ft L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. .\' Oi8.
l'apporUrent une Grappe de raisins d'une grosseur considé
rable, qu'ils portaieut sur un levier à deux, Il - Nomb. XIII.
23, 2ft; - cela était un signe représentatif de l'Église par la terJ'e
de Canaan. Si l'Église est Église d'après le bien de la chal'ité, c'est
'parce que ce bien, considéré en lui-même, est le bien de la vie ti
rant son origine de l'amour envel's le Seigneur, par conséquent est
l'effet de cet amour; pal' le bien de la charité il est entendu le juste,
le sincère et le droit dans toute œuvre et dans toute fonction, d'a
pl'ès l'amour du juste, du sincère et du droit, amour qui vient uni
quèment du SeigneUl'. Comme on ignore encore ce qui était repré
senté par le Naziréen, et ce qui était signifié par cela qu'il devait
s'abstenil' de raisins et de vin, et faÎl'e croUre la chevelure de sa
tête, il est pel'mis de le dévoiler ici, Sur l'abstinence de raisins et
de vin on lit ainsi: Il De vin et de cervoise il s'abstiendra,
d'acide de vin et d'acide de cen>oise il ne boira point, et
même d'aucune macération de raisin:; il ne boira: de raisins
(rais ou secs non plus il ne mangera point: pendant tous les
jours de son Naziréat, de tout ce qui est produit de la vigne
à vin, depuis les pépins jusqu'à la peau il ne mangera point.))
- Nomb. VI. S, ft; -c'était une loi pOUl'ie Naziréen, avant qu'il
eut, achevé les joul's de son Naziréat, parce qu'alors il l'eprésentait
le Seigneur quant à son premier état; le premier état pour le Sei
gneur a été comme il est pour tout homme, à savoir, a été sensuel;
cal' tout homme est d'abord sensuel, ensuite il devient naturel et
rationnel, puis spirituel, et enfin si le troisième degl'é chez lui est
ou\'ert, il devient céleste, tel qu'est l'ange du troisième Ciel; le
sensuel de l'homme est signifié par la chevelure de la tête; voir ci·
dessus, N°' 66, 555 : et comme le sensuel est l'extrême de la vie
de l'homme, et que dans l'extl'ême réside toute la puissance, c'est
pOUl' cela que les NazÎl'éens avaient tant de force; que toute la
puissance l'éside dans les extl'êmes ou dans les derniers, consé
quemment dans le dernier sens de la Parole, qui est le sens de la
leth'e, lequel.aussi correspond à la chevelure et la signifie, on le
voit ci-dessus, N°s Sl16, lt17, 567,666,726; le Seigneur, quand
il était jeune garçon, avait une tellé puissance, par laquelle il a
vaincu et subjugué les enfers les {lI us terribles, où sont tous les
sensuels, Cet état du Seigneur élait repl'ésenté pal' les joul's d'ac
Vers. t8. CHAPITRE QUATORZIÈME. i35
complissement chez les NazÏI'éens; ces jours étant accomplis le Sei-
gneUl' entra du sensuel et du naturel dans le Divin spÎl'ituel et cé-
leste: maintenant, comme cet état et le bien et le Vl'ai de cet état
sont signifiés par ~es raisins el par le vin, c'est pour cela qu'il n'é-
tait pas permis à un Naziréen de mangel' des l'aisins et de boil'e du
vin, avant d'avoir accompli ces jours; que cela ensuite lui fOt per-
mis, on le voit clairement pal' le Vers. 20 de ce Chapitre, où il est'
dit: Il Dans la suite le Naziréen boira du vin. Il Qu'à la fin des
jours d'accomplissement Il il devait tondre sa tête, et mettre les
cheveux de sa tête sur le (eu qui (était) sous le sacrz'fice des
pacifiques, Il - Vers. 1.8; - cela représentait le sensuel alol's
nouveau d'après le Divin Céleste, car de nouveaux cheveux crois-
saient sur la tête du Nazirêefl ; et aussi représentait que le Seigneur
d'après le Divin Vrai dernier, qui est le sens de la lettre, enll'a'
dans le Divin Vrai intériem' qui est la Parole dans le sens interne,
jusqu'au suprême, là; car le Seigneur, lorsqu'il était dans le
Monde, était la Parole, pal'ce qu'il était le Divin Vrai; et à mesure
qu'il gl'andissait, il était ce vrai plus intérieurement par degrés, jus-
qu'au degl'é suprême, qui est purement Divin, tout à fait au-dessus
des perceptions des Anges. Il faut qu'on sache que le Seigneur,
lorsqu'il était dans le Monde, depuis l'enfance jusqu'à son demier
jour, a progressé successivement vel's l'union avec le DiI'in Même,
qui était en Lui d'apl'ès la conception; SUI' cette progr'ession suc-
cessive, voir dans les ARCANES CÉLESTES, N°' i8M, 2033,2632,
31.lli, 11585, 70ill, 1.0076. D'après ces explications, on peut voir
ce qui était représenté en ce qu'il n'avait pas été pel'mis au Nazi-
l'éen de manger du raisin, ni de boil'e du vin, avant l'accomplisse-
ment des jours de son Naziréat.
919. Et l'Ange lança sa (aux sur la terre, et il vendangea
la vigne de la ten'e, signifie cela (ait : on Je voit d'apl'ès ce qui
vient d'être dit dans l'At'Ude précédent. Que la vigne signifie l'É-
glise spil'iLuelle, on le voit par les passages de la Parole où la Vigne
est nommée; par exemple,- É~aïe, I. 8. Ill. 14. V. 1. à 1.0. XVI.
10. XXXVI. 17. XXXVII. 30. LXV. 21. Jérém. XII. 10.
XXXII. 15. XXXV. 7,9. XXXIX. 10. Ézéch. XXVllI. 26.
Hos. II. 15. Arnos, IV, Ü. V. H, 17. IX. 1lI. Mich. I. 6. Séph.
I. 13. Ps, XVIII, 15, Ps. CVII. 37, Matth. XX. 1 à 8, XXI.
136 L'APOCALYPSE EXPLJ(lOÉ~, N' 019.
mal, car les raisins avec lesquels dans le pressoir se faisait le vin
signifient le bien de la charité, et dans le sens opposé le mal, et
d'après le bien est produit le vrai, et d'après le mal le faux; que
ces choses, puis aussi les falsifications de la Parole, soient signi
fiées par le grand pressoÎl' de la colère de Dieu, on l'a vu dans
l'Article précédent, N° 920; et par la signification de hors de la
ville, en ce que c'est de l'enfer; en effet, par la vine est signifiée
la doctrine du vrai d'après la Parole; voir ci-dessus, N° 223; mais
hors de la ville signifie la doctrine du faux d'après la Parole falsi
fiée; et comme la falsification de la Parole vient de l'enfer, de là
par hors de la ville il est signifié de l'enfer; par la ville dans la Pa
role est signifiée la doctrine, mais par la ville de David ou Sion, et
par la ville de Jérusalem, est signifiée l'Église quant à la Pal'ole et
quant à la Doctrine d'après la Pal'ole; de là par hors de la ville il est
signifié non d'après la Parole et non d'après la doctrine qui en pro
vient, et les choses qui ne viennent pas de la Parole, ni de la doc
trine qui en provient, viennent de l'enfer, Hors de la ville signifie
la même chose que hors du camp des fils d'Israël dans le désert,
car pal'Ieur camp il était signifié le Ciel et l'F~gIi5e, et par hors do
camp il était signifié l'enfer; c'est pOUl'quoi les lépl'eux et tous ceux
qui étaient impurs étaient mis hOl's du camp, - Lévit, XIII, h6.
Nomb, V. 1. à 6; - et aussi les excréments, par lesquels étaient
signifiées les choses infernales, étaient portés hors du camp,
Deuté.', XXIII, 13, U, - Que le Pl'assoir et fouler le pressoir si
gnifient la production du faux d'après le mal, et la production du
vrai d'après le bien, on peut Je voir d'après la Parole, où il est dit
le Pressoir; qu'il signifie la production du faux d'après le mal, on
le voïL pal' les passages suivants; dans les Lamentations: I( Le
Seigneur a renversé tous mes robustes au milieu de moi; il a
proclamé contre moi le temps fixé pour bl'iser mes jeunes
hommes; le Seigneur a (oulé le pres.~oir chez la 1J/'erge fille
de Jehudah, ) - I. 15; - là, il s'agit de la fin de l'Église chez la
nation Juive, et par les robustes, que le Seigneul' a renvel'sés au
milieu d'elle, il est signifié la destruction de l'amour du bien; ceux
qui sont dans l'amour du bien sont dits robustes dans la Paroles
pareo que le bien d'après son amour a de la force contre les enfers,
~t pal' SUltc estrobustc; au milieu signifie tout ct en quelque lieu
"ers. 20. CHAPITRE QUATORZIÈME. Ut
que ce soit; par briser les jeunes hommes est signifiée la destruction
de tout enlendement du vrai; le temps fixé, c'est quand toutes
choses, tant les biens que les vl'ais de l'Église, ont été dévastées chez
cetle nation; ce temps, c'était quand le Seigneul' vint dans le Monde,
ct il est entendu par la plénitude des temps; de là pal' (C le Seigneur
a foulé le pressoil' chez la vierge fille de Jehudah, Il il est signifié
la pel'version de l'Église, et l'adultél'ation de la Parole produite
pal' les maux de la vie et pal' les faux ùe la doctl'ine, la fille de
Jehudah est l'Église d'après la doctrine du vl'ai til'é de la Parole,
et [e p,'essoil' est la pr'oduction du faux d'après le mal, et par suite
l'adultération de la Pal'ole, et le renversement de ['Église: cela est
attribué au Seigneur' dans le sens de la leltl'e, mais il y a renver
sement dans [e sens spirituel, où il est entendu que cela vient de [a
nation elle-même, Dans Joël: (l Appliquez. la faucille, car mûre
est la moisson; venez, descendez., car plein est le pressoir,
le,s cuves ont débordé, parce que grande est leur malice. 11
IV. 13; - [a dévastation de ['Itglisc quant au bien et quant au
vrai est ainsi décrite, et pal' (1 plein est le pressoir, les cuves ont
débol'dé, Il il est signifié qu'il n'y avait que les faux d'après le·ma[;
le reste a été ex pliqué ci-dessus; voir N° 911.. Dans Hosée : « Ne
te réjouis pas, Israël, il la ressemblance des nations, parce
que tu as commis scol'tation de dessous ton Dieu, tll as aimé
le salaire de prostitution sur toutes les aires de blé; l'aire et
le p,'essoir ne les repaitront POÙlt, et le moût lui mentira. II
- IX. 1, 2; - [à, il s'agit de [a falsification de la Parole; (C l'aire
et le pressoit' ne [es l'epaitl'ont point, Il signifie qu'ils ne puiseront
point dans la Pal'ole [es biens et les vrais qui nounissent l'âme:
mais ce passage a aussi été expliqué pl'écédemment; voir N° 695.
Dans Jérémie: (1 Sur ta vendange le dlmastateur est tombé,
de là se sont l'etirées l'allégl'esse et la joie de Carmel et de
la terre de Moab; et le t'ill dans les pressoil'sj'ai fait cesser,
ii ne foulera plus l'hédad, l'hédad ne sel'a plus hédad. Il
XLVIII. 32, 33; - ce qui est signiOé par [a vendange sur la
quelle [e dévastateur est tombé, et pal' ['allégresse et [a joie qui se
sont retit'ées, on le voit ci-dessus, N° 911; qu'il n'y aura plus le
vrai, pal'ce qu'il n'y a point [e bien, est signifié pal' (C le vin dans [es
pressoirs j'ai faiL cesser;' Il et qu'il n'y aura plus de joie provenant
1h2 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 922;
le Divin Bien et le Divin Vrai, qui sont entendus ici, c'est la Pa-
role dans la lettre, et que cela est signifié pal' les vêtements du Sei-
gneur, voilà pourquoi il est dit l( les habits teints, li puis (1 hono-
rable dans son vêtement; li et comme la Parole dans la lellre a toute
force, il est dit « s'avançant dans la mu(tilude rie sa force; li le ju-
gement sur les bons et SUI' les méchants d'après son Divin, et la
salvation qui en l'ésulte, som entendus par li Moi qui parle dans la
jùstice, grand pour sauver; 1) la violence faite à la Parole par la na-
tion Juive est signifiée par (1 pourquoi rouge en ton vêtement, et
tes habils comme ceux d'un fouleur au pressoir? Il rouge en ton
vêtement se dit de la violence faile au Divin Bien de la Parole, qui
a été entendu ci-dessus pal' Édoql, et les hahits comme ceux d'un
fouleur au pressoir se disent de la violence faile au Divin Vrai de
la Parole, vrai qui ci-dessus a été entendu par Bosrah; les vête-
ments du Seigneur signifient la Parole dans la lettre, à laquelle il
a été fait violence pal' les adultérations ct par les falsifications; le
Ver's. 20. CHAPITRE QUATOnZIÈME. 1.lJ3
rellvel'sement des enfers et des faux par la propre puissance est si
gnifié par (1 au pressoir j'ai foulé seul, et d'entre les peuples nul
homme avec Moi; Il l'action de précipiter dans les enfers ceux qui
ont été ùans des maux affl'eux, et par suite dans les faux, est signi
fiée pal' « je les ai foulés dans ma colère, et je les ai éCt'asés dans
mon emportement; II la colèl'e se dit des maux, etl'emporlement
se dit ùes faux; ces choses sont aUl'ibuées au Seigneur, quoique
ceux qui sont dans les maux, et par suite dans les faux, soient ceux
qui se meUent en colère et qui s'emportent contl'e le Seigneur; et
comn1e le Jugement, pal' lequel les enfers ont été mis sous le joug,
a été fait pal' le Seigneur au moyen des tentalions admises dans son
Humain, jusqu'à la dernièr'e, qui fut la passion de la croix, c'est
pour cela qu'il est dit (l de là a été l'épandue leur victoire sur mes
habits, et tout mon vêtenlent j'al souillé; II car le Seigneur par
toutes les choses de sa passion, et pal' la dernière tentation SUl' la
croix, a représenté la violence faite à la Parole ou au Divin Vrai
par la nation Juive; sur ce ~ujet, voir ci-dessus, NOliS3, 195 f..
627 f., 655, 805, Que pal' le pl'essoir et par fouler le pressoir il
soit signifié la production du vrai d'après le hien, parce que pal' le
raisin il est signifié le bien spirituel, et par le vin provenant du rai
sin le vrai d'apl'ès ce bien, on le voit par les passages suivants;
dans Joël: Il Fils de Sion, réjouissez-vous; pleines sont les
aires de blé, et les pressoù's regorgent de moût et d' huile, Il
- Il. 23, 2ft; - les fils de Sion signifient ceux qui sont dans la
sagesse d'après le Divin V;'ai; (1 pleines sont les aires de hlé, II si
gnifie le bien céleste qu'ils ont en abondance; «( les pressoÎl's re
gOI'gent de moo.t et d'huile, II signilie que d'après le bien de la cha
fité ils ont le vl'ai et son plaisil'. Dans Matthieu: « Un homme,
Maftre de maison, planta une vigne, et d'une haie l'entoura,
et y creusa un pressoir, et bâtit une tour, et il la loua il des
cullivateurs, qui tuèl'ent les serviteurs qu'il leur envoya, et
enfin SOli Fils, Il - XXI. 33; - pal' la vigne, que le Maitre de
maison planta, est signifiée l'Église instituée chez les fils de Jacob;
pal' la haie, dont il l'entoura, est signifiée la garde contre les faux
du mal qui viennent de l'enfel'; Il et il y Cl'eusa un pl'essoi!', Il si
gnifie qu'elle avait le bien spil'ituel; (1 et il bâtit une tour, II signi
fie les vrais intérieurs d'après ce bien, qui concerItaient le Ciel;
:14/1 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 922.
XXXVII. 29; -ces choses ont été diles du l'oi d'Aschur, par
lequel est signifié le raisonnement d'après les faux; car par As
chur dans le sens bon est SiglliOé le ralionnel; comme ce l'oi as
siégeait alors Jél'llsalem, et blasphémait Dieu, il lui fut dit qu'un
hameçon ser'ait mis il son nez, ce qui signifie qu'il y aurait pOUl'
lui stupidité et folie, car le nez signifie la perception, et l'hame
ÇOII l'enlèvement de la pel'ception, particulièrement l'immersion
dans le sensuel corporel qui, séparé du ralionnel, esl stupide;
puis, il lui est dit qu'un fl'ein sel'ail mis à ses lè\'res, ce qui si
gnifie la folie quant il l'entendement du vrai, cal' les lèvl'es signi
fient la pensée d'apl'ès l'enlendement, et le frein l'enlèvement de
celle pensée; le ramener dans le chemin par leque. il est venu, si
gnifie dans les faux, pal' lesquels il deit périr, c'est poul'quoi son
armée, pal' laqnelle sont signifiés les faux, a péri par une grande
défaite. Dans le Meme: Cl Le.ç llmres de J éhorah ,çont pleine,ç
d'ùldignation; sa langue, comme un (eIL qui dtnore; et son
esprit, comme un torrent qui inonde, qui jusqu'au cou divi
sera. pow' crible,- les nations il un crible de t'anité. et un {rein
séduisant sW' les mâchoires des peuples. )1 - XXX. 27, 28;
- pal' les lèvres, la langue el l'esprit de Jéhovah, il est signifié le
Divin Vrai, qui est la Pal'ole, depuis les- del'niers jusqu'aux inli
mes; c'est ce vrai qui est dit êlre plein d'indignation, comme un
feu qui dévol'e, et comme un torrent qui inonde, quand il est adul
léré et falsifié; el cela, parce que son adu1tél'ation et sa falsiflcaliOJl
ferment le Ciel à l'homme, elle dévaslenl; d'après l'apparence qne
c'est le Ciel qui l'tlil r.ü13, ou, cc qui revient ail mème, que c'eslle
Vers. 20. CHAPITRE QUATORZIÈME. Hi
Divin Vrai d'où pl'ocède le Ciel, il est dit qu'il a de "indignalion,
et qu'il est un feu dévorant, et un lorl'ent inondant; «( qui jusqu'au
cou divisera, Il signifie sa dévastation par les faux jusqu'à ce qu'il
ne soit pas compl'is, car pal' le cou est sign ifiée la conjoncl ion, qui
périt quand ce qui est au-dessous est ôté; (1 pOUl' cribler les nations
à un crible de vanité, Il signifie l'adultération de la Par'ole au moyen
de fictions P?r ceux qui sont dans les maux; (( un frein séduisant
sur les mâchoires des peuples,» signifie ia falsification du V1'ai dans
la Parole par ceux qui sont dans les faux; un fl'ein séduisant est
proprement l'enlèvement de l'entendement du vrai; les mâchoit'es
sont les pensées provenant du sensuel cOI'porel, ainsi d'illusions;
les peuples se disent de ceux qui sont dans les faux, et les nalions
sc disent de ceux qui sont dans les maux. Celui qui ne connalt pas
les correspondances peut croire que le frein des chevaux signifie
Ic gouvel'Ocmcnt SUI' l'enlendement d'après la compal'aison seule,
mais c'cst d'apr~s la correspondance, ce qu'on peul manifestement
VOil', en ce que dans le Monde spiriluel il appal'aîl des chevaux di
versement hamachés et caparaçonnés, et que loutes les choses qui
sont sur les chevaux sont, en même temps qu'eux, des correspon
dances.
926. A mille ,six cents stade.s, signifie tes maux dan.s tOllt
le rompte.Te : on le voil pal' la signification des stade,s, en ce qu'ils
sont des pl'oductions en série; car les stades, comme 1('$ milles, et
CIl général comme les chemins, signifient des pl'<1gl'essions en sé
rie selon les pensées d'après l'alfr.clïon; et par la signification de
mille six rents, en ce que ce sont les hiens dans [out le complexe,
ct dans le sens opposé, comme ici, les maux dans [out le com
plexe; en effet, le nomhre seize cent signilie la même chose que
seize, et le nomhre seize la même chose que quatre et que deux, et
lous ces nomhres se disenl des hiens, et dans le sens opposé se
(lisent des maux; car les grands nomhres multiples signilienl la
même chose que les nomlwes plus pelits ou les nomhres simples,
d'où ils viennent pal' multiplication; par exemple, douze mille la
m~me chose que douze, el douze la même chose que lrois et qualre
multipliés entl'e eux; voir ci-dessus, No' h30, 851. Que trois dans
la Parole se dise des vrais, et que deux et aussi quatre se disent
des biens, qu'ainsi dans le sens opposé trois se dise des faux, et
U8 r.: APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 924.
CHAPITRE QUINZIÈME,
EXPLICATION,
la foi sans les bonnes œuvres, et qui vivent selon cette foi; ceux donc
qui ne vivent pas selon cette foi, mais qui vivent la vie de la cha
rité, ont la vicloire sur la bêle, cal' pal' leur vie ils comballent contre
celle foi, et parce qu'ils SOl'tent victol'ieux, ils reçoivent aussi apl'ès
la vie dans le monde le prix de la victoire, Puisque pal' la hêle il
est aussi signifié la confirmation de la foi séparée d'apl'ès la Pa
role, et pal' suite la falsification de la Parole, par avoir la vicloir'e
SUI' la bête il est signifié aussi qu'ils n'avaient pas falsifié la Parole.
Que par les deux hêles du dragon, dont il est Il'ailé clans le Cha
pitl'e Xlll, il soit signifié la foi séparée des hiens de la vie, et aussi
la falsification de la Pat'ole pour confirmer celle foi, on le voit ci
dessus, N°' 77h, 815. - Puisque dans les Explications SUI' les
ùeux Chapitres pl'écédents, XII et XIII, il a été traité de la foi
sépal'ée des biens de la charité, qui sont les bonnes œuvl'es, et aussi
de la foi d'après la chal;ité, dans les Explications sur ce Chapitr'c
et SUI' le Chapitl'e suivant il va êtt'e tl'aité des Biens de la chal'ité.
Dans la Cht'étienté, uujoul'd'hui, la plupal't des hommes ignorent
ce que c'est que les biens de la charité ou les bonne.s œuvres; et
cela, parce que la religion de la foi seule, c'est-à-dire, de la foi
sép31'ée des biens de la charité, a prévalu; car si ces biens ne font
rien pOUt' le salul, ct que la foi seule suffise, il vient à l'esprit qu'on
peut les omellre, Quelques-uns, qui croient au conlrail'e qu'on doit
faiI'e de bonnes œuvres, Ile savent pas non plus cc que c'est que les
bonnes œuvres; ils pensent que les honnes œuvres consistent seu
lemenl à donner aux pauvres, et à fail'e du bien aux indigenls,
aux veuves et aux orphelins, parce que rie lelles œuvres sont dé
signées et comme commandées dans la Parole, D'aull'cs cl'oient
que s'il faut les faire pour oblenir la vie étel'nelle, ils doivent donner
aux pauVl'cs tout ce qu'ils possèdent, comme on le faisait dans la
primitive i~glise, et comme le Seigneul' l'a commandé au l'ichc, en
lui disant de vendre tont ce qu'il avait, de le donnel' aux pauvl'cs,
ct de le suivre en portant sa cl'oix. Mais cc que c'est que les bonnes
œuvres qui sont entendues dans la Pal'ole, cela va êtl'e dit en ol'dl'e
dans ce qui suit.
933. Et sur son image, el sur son caractère. et .mr le
nombre de son nom. signifie et qui n'(llmient pas reconnu la
doctrine de lfl roi sépm'ée d'(wec la charité. ni aucune qualité
Vers. 2. CHAPITR~ QUINZIÈME. 159
de celle doctrine: on le voit pal' la signification de la bêle, de
laquelle il est dit ici l'image, le caractère et le nombre de son
nom, en ce que c'est la foi séparée d'avec la charité, ou la foi sans
les bonnes .œuvl'es, No, 776, 815; par la signification de son
image, en ce qne c'est la doctrine de celle foi, N° 827; par la si-
gnification du caractère, en Ge que c'est la l'econnaissance et la
confession de celle doctrine, N° 838; et par la signillcation du
nombre de son nom, en ce que c'est la même chose de celle doc-
trine quant à la vie et quant à la foi, ainsi sa qualité, et en ce que
ce sont les faux dans tout le complexe, No' 841, 8â5, 847; de là
pal' l'image, le cal'actèl'e et le nomhre de son nom, pris ensemble,
il est signifié la non-l'econnaissance et la non-confession de la foi
séparée quant à sa doctrine, ct quant à aucune qualité de celle doc-
trine; avoir la victoil'e SUl' eux signifie les l'ejeter par la vie et pal'
la doctrine, ce qui même a lieu pal' un combat contre les faux que
les sectateurs de celle foi mettent en avant, - Dans l'Ai'licle pré-
cédent, il a été dit qu'on sail à peine aujourd'hui ce qne c'est que
la charité, par conséquent cé que c'est que les bonnes œuvres, si
ce n'est seulement qu'elles consistent à donner aux pauvl'es, à sou-
lager les indigents, à fail'e du bien aux veuves et aux orphelins, et
à contribuel' par des dons à fail'e bâti.' des temples, des hôpitaux
et des_lJospices; mais toujours ignore-t-on si elles sont de l'homme,
et en vue de récompense; car si elles sont de l'homme, elles ne sont
pas bonnes, et si elles sont en vue d'une récompense, elles sont
méritoil'es, ct dans l'un ct l'aull'e cas elles n'ouvrcnt pas le Ciel, et
pal' conséquent ne sont pas non plus reconnues pOlll' bonnes dans le
Ciel: dans le Ciel, on ne considère comme bonnes quc les œllVl:es
qui sont faites par le Seignel1l' chez l'homme; et toutefois les œu-
vres qui sont failes par le Seigneur chez ('homme, se présentent dans
la forme externe semblables à celles qui sont faites par l'homme 11Ii-
même; et de plus, elles ne sont pas même distinguées des aull'es
pal' l'homme qui les fait, car les œuvres qui sont faites par le Sei-
gncU!' chez l'homme sont même faites par l'homme comme par lui-
même, et s'il ne les fait pas comme pal' lui-même, elles ne le con-
joigncnt pas au Seigueul', et pal' conséquent ne le réfol'ment pas;
que l'homme doive fail'e les biens comme pal' lui-même, on le voit
ci-dessus, No' 01<l, SM, 0'11. La Conlinuation est dans l'Article
suivant.
1GO L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 936.
leJJ~, selon qu'il est écrit dans la Loi du Seigneur, que tout
mdle ouvrant l'utérus sera appelé saint au Seigneur; et pour
donner en sacrifice, selon ce qui est dit dans la Loi du Sei
gneur, une paire de tourterelles ou deux petits de colombes.)
-- II. 22, 23, 2ft, 39. - Comme Moïse représentait la Loi, il
lui a été permis d'entrer vel'S le SeigneUl' sur la montagne du Si
naï, et non-seulement d'y recevoir les tables de la Loi, mais aussi
d'entendre les statuts et les jugements de la Loi, et de les comman
dei' au peuple; et il est dit aussi que pal' là ils croiraient en Moise
éternellement: (1 Et dit Jéhovah à Jtl oise : Voici, 1Jf oi, je
riens à toi dans l'épaisseur de la nuée, afin qu'entende le
peuple alors que je parlerai avec toi, et qu'aussi en toi ils
croient éternellement, 1) - Exod. XIX, 9; - il est dit dans
l'épaisseul' de la nuée, pal'ce que par la nuée est signifiée la Pal'ole
dans la lettre; de là aussi, quand Moïse entra vers le Seigneul' SUI'
la montagne du Sinaï, il entra dans une nuée, - Exod. XX. 18.
XXIV. 2, 18, XXXV. 2, 3, ft j - que la nuée signifie le sens de
la lellre de la Parole, on le voit, No' 36, 59ft, 905, 906. Comme
Moïse représentait le Seigneur quant à la Loi ou quant à la Parole,
c'est pour cela que, ((quand il de"cendit de la montagne du Si
naï, la peau de ses {aces rayonnaii; c'est pourquoi, quand il
parlait avec lç peuple, il mettait un voile sur ses (aces, )
Exod. XXXIV. 28, jusqu'à la fin : - le rayonnement de ses faces
signifiait ['interne de la Loi, cal' cet interne est dans la lumière du
Ciel: s'il voilait ses faces quand il parlait avec le peuple, c'est
pal'ce que l'inteme de la Parole était couvert et tellement obscur
pOUl' ce peuple, qu'ils ne supportaient aucune chose de la lumière
qui en provenait. Comme pal' Moïse était représenté le Seigneul'
quant à la Pal'ole Histol'ique, eL pal' Élie le Seigneul' quant à la
Parole Prophétique, c'est pour cela que, quand le Seigneur a été
tl'ansfigUl'é, Moïse et Élie fUl'ent vus s'cntl'etenant avec Lui,
Matth. XVII. 3; - nul autre ne ,pouvait s'entretenir avec le Sei
gneur, quand son Divin appal'ut dans le Monde, que ceux qui si
gnifiaient la Parole, car l'entretien avec le Seigneur a lieu pal' la
Parole; qu'Élie ait représenté le Seigneur quant à la Parole, on le
vo!t, N° 62ft. Et comme l'un et l'autre, tant Moïse qu'Élie, rel'ré
seutaient ensemble la Parole, c'est (10111' cela que, lorsqu'il est dit
Vers. a. CHAPITRE QUINZIÈME. 167
qu'Élie sel'ait envoye devant le Seigneur', il est fait mention de
l'un et de l'auUe dans Malachie: Il Soul'enez-vous de Ûl Loi de
Moise, mon serviteur, que je lui ai commandée en ChorefJ
pour tout Israël, des statuts et des jugements: Voiez', Moi,
je vous envoie Élie le Prophète, avant que vienne l~ jour de
Jéhovah, grand et terrible. 1) - III. 22, 23, 26 i - par Élie
le prophète il est entendu Jean-Baptiste, parce que par lui de même
que liaI' Élie a été repl'ésentée la Pal'ole i voir N°' 626, 726.
938. En disant: Grandes et merveilleuses, tes œuvres, si
gnifie que tous {es biens du Ciel et de l'Église sont de Lui:
on le voit par la signification des œuvres du Seigneul', en ce
qu'elles sont tous les biens du Ciel et de l'Église; si ces biens sont
signifiés par ses œuvres, c'est parce qu'il est dit ensuite Il justes et
vél'itables, tes chemins, Il et que pal' les chemins du Seigneu' sont
signifiés tous les vrais du Ciel et ùe l'Église: en effet, dans la Pa
role, lorsqu'il est padé du bien, il :Jst aussi parlé du vrai, à cause
du mariage céleste, qui est le mariage du hien et du vl'ai dans cha
cune des choses de la Parole; de là il est encore évident que pal' les
œuvres, ici, sont signifiés les biens, et pal' les chemins les vrais:
que les biens du Ciel et de l'Église soient les œuvres du Seigneul',
c'est pal'ce que le Ciel est Ciel et que l'Église est Église d'apl'ès le
bien de l'amour envers le Seigneul' et le hien de l'amoUl' à l'égard
du prochain; voir le Tl'aité DU CIEL ET DE L'ENFER, NOl 13 à 19.
- Continuation: Il a été tl'ailé, dans l' Al'ticle 936, du renonce
ment aux maux d'après le Libre spil'iluel dans lequel chaque homme
est tenu pal' le Seigneur: mais comme tous les maux, dans lesquels
l'homme nalt, til'ent lems racines de l'amoUl' de dominer SUI' les
autres et de l'amoUl' de posséder les biens des autres, et que tous les
plaisit's de la vie propl'e de l'homme jaillissent de ces deux amours,
el comme tous les maux en pl'oviennent, il en résulte aussi que les
amours et les plaisirs de ces maux appartiennent à la vie propl'e de
l'homme; mainlenant, puisque les maux appartiennent à la vie de
l'homme, il s'ensuit que l'homme ne peut en aucune manièl'e y re
noncer pal' lui-même, cal' ce serait l'enoncer à sa vie pal' sa vie i
uns1\i a-t-il été POUI'VU à ce qu'il puisse y l'enoncer pal' le Seignem' i
et pOUl' qu'il le puisse, il lui a été donné le libre ùe penser qu'il
veut, et aussi d'implorer le secours du Seigneul'; s'il est dans le
1G8 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 938.
libre, c'est parce qu'il est dans un milieu entl'e le Ciel ell'Enrel',
par conséquent entre le hien et le mal; et celui qui est dans le mi..
lieu est dall:> l'équilil.lI'e, et celui qui est dans l'équilibl'e peut se
tourner facilement et commespomanément d'un Côté ou d'un au
lt'e, et cela d'autant mieux, que le Seigneur s'oppose continuelle
ment aux maux, les repousse, élève "homme et l'aUire il Lui.
Mais cependant il existe un combat, parce que les maux qui appar
tiennent il la vie de "homme sont excités par les maux qui s'élèvent
continuellement de l'eorel'; et alol's l'homme doit combattre contre
eux, et pourlant comme par lui-même; s'il ne combat pas comme
par lui-même, les maux ne sont point sépal'és.
939. Seigneur Dieu Tout-Puissant, signifie parce que le
Divin Bien, c'est T,ui: on le voit pal' la signification de la Toule
Puissance, ell ce que c'est être, exislel', pouvoir et vivl'e d'après
Soi-Même, NOIlJ3, 689; et comme tous les hiens et tous les vrais
sont de Lui, pal'ce, qu'ils' sont en Lili, il est dit Seigneur Dieu,
cal' Seigneur se dit du Divin BieD, et Dieu se dit du Divin Vrai;
el comme la toute-puissance est il Lui d'apl'ès le Divin Bien par le
Divin VI'ai, il est dit Seigneur Dieu TOllt-Puissant. Que le Sei
gneur soit dit Seignem dans la Parole d'après le Divin Bien, on le
voil, N° 685; etqu'il soit dit Dieu d'apl'ès le Divin Vrai, on le voïl
NOl 2LJ, 220, 688. - Continuation: Il est notoil'e que l'Intérieur
de l'homme doit êlre pUl'illé-, avant que le bien que l'homme fait soit
le bien; cal' le Seigneul' a dit: Il Pharisien aveugle 1nettoie pre
mièrement t'intérieur de la coupe et du plat, afin qu'aussi
t'extérieur devienne net. Il - Matth. XXllI. 26. - L'Intérieur
de l'homme n'est pUJ'ifié que quand il renonce, selon les préceptes
du Décalogue, à faire les maux; tant qu'il ne renonce pas à faire ces
maux, qu'il ne les fuit pas et ne les a pas en avel'sion comme péchés,
ils constituenl son intél'ieur el sont comme un voile ou une couvel'
ture interposée, et cela apparail dans le Ciel comme une Éclipse qui
obscurcit le soleil et intercepte la lumière; c'est aussi comme une
source de bitume ou d'eau noire, d'où il ne découle ~ien que Q'im
pur; ce qui détoule d'un tel homme, et pal'aH êlre le bien devant
le Monde, n'est cependant pas le bien, parce que cela a été souillé
de maux par l'intérieur; c'est, en effet, un bien pharisaïque el hy.
pocl'ire; ce bien est le bien qui vient cie l'homme, cl c'est aussi le
Vers. 3. CHAPITRE QUINZIÈME. 169
bien mél'Hoire : il en est autrement quand les maux ont été éloi
gnés pal' une vie confol'me aux pl'éceptes du Décalogue. Mainte
nant, eomme les maux doivent d'abord éll'e éloignés, avant quo les
biens deviennent des biens, c'est pOUl' cela que les dix préceptes
ont été le commencement de la Parole; cal' ils ont été p,'omulgués
SUI' la montagne du Sinaï, llvant que la Parole eo.t été écrite par
Moïse et pal' les Prophètes; et dans ces pl'éceptes sont contenus.
non les biens qu'on doit faire, mais les maux qu'on doit Cuir: c'est
aussi pOUl' cela que ces préceptes sont avant tout enseignés dans
les tglises, car ils sont enseignés aux jeunes garçons et aux jeunes
filles, à savoir, pour que l'homme commence par eux sa vie CIlI'é
tienne, et nullement pour qu'il les oublie lorsqu'il est devenu gl'and,
comme cela al'rive cependant. Pareilles choses sont entendues par
ces paroles, dans Ésaïe: li Que m'importe la multitude de. t'OS
sacrifices? Votre Minchah, vot1'e parfum, vos nouvelles lunes
et vos feuis solennelles, mon dme les déteste: si meme vous
multipliez la prière, Moi, je n'écoute pol)1,(. Lavez-vous, pu
rifiez-vous, éloignez de devant mes yeux la malice de vos
œuvres, cessez de faire le mal: alors, quand vos péchés se
raient comme l'écarlate, comme la neige ils deviendront
blancs; quand rouges ils seraient comme la pourpre, comme
la laine ils seront. )l - I. 1.1 à 1.9; - par les sacrifices, la
minchab, les pal'fums, les noU"elles lunes et les fêtes. puis aussi
pal! la prière, sont entendues toutes les choses du culte; par (1 la
vez-vous, purifiez-vous, éloignez la malice de vos œuvres et cessez
de fail'e le mal, » il est entendu que les choses du culle sont abso
lument mauvaises, et même abominables, si l'Intérieur n'a pas
été pUl'ifié des maux; que toutes ces choses soient bonnes après
cette puriOcation, c'est ce qui est entendu par les paroles qui
suivent,
9!JO. Justes et véritables, tes chemins, signifie que (ous
les vrais du Ciel et de l' Église sont de Lui: 00 le voit par la
signification des chemins, en ce qu'ils sont les vrais, N° 97; lors
donc qu'il s'agit du Seigneur, il est signifié tous les vr.is du Ciel
et de l'Église; ces cbemins sont dits justes et véritables, parce
que les vrais appartenant au Seigneur et pl'océdant du Seigneur
sont !l'apl'ès le hien, ainsi sont des hiens, car juste dÔ\{ls la Pal'ole
1.70 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N" 940.
se dit du bien. Que les cbemins signifienl les vl'ais, c'est pal'ce que
les vrais, de même que des chemins, conduisent l'homme; c'~t
pourquoi, par les chemins sont signifiés des vl'ais qui conduisent; si
les chemins signifient ces vl'ais, c'est d'apl'ès le Monde spirituel; là,
tous marchent dans des chemins selon leul's vrais; les chemins dans
ce Monde-là ne sont pas comme les chemins dans notre Monde,
c'est-à-dire, aplanis et déterminés d'un lieu à un autre lieu, mais
ils sont ouverts à chacun selon ses vrais; et ils sont tels, que qui
conque est dans d'autres ·vrais, ne les voit pas, mais celui-là seul
les voit; les chemins conduisent les esprits aux lieux. où ils vont;
par exemple, aux sociétés avec lesquelles ils doivent être conjoints,
ou hors des sociétés dont ils doivent être sépal'és, et enfin à la so
ciété où ils doivent rester.- Continuation: Quand l'Intél'ieur de
['homme a été purifié des maux, par cela que l'homme y l'enonce et
les fuit pal'ce qu'ils sont des péchés, alors est ouvel'tl'Intel'l1e qui est
au-dessus de l'intérieur, et qui est nommé Interne spirituel; cet In
terne communique avec le Ciel; de là vient que l'homme a alors
entrée dans le Ciel et est conjoint au Seigneur. II ya chez l'homme
deux. Intel'l1es, l'un au-dessous et l'autre au-dessus; l'Interlle qui.
est au-dessous est celui dans lequel est l'homme et d'après lequel il
peuse 10I'squ'i1 vit dans le Monde, car cet Interne est naturel; pour le
distinguer, il sel'a appelé Intérieur: l'Interne qui est au-dessus est
celui dans lequel vient l'homme après la mort, lorsqu'il entre dans
le Ciel; tous les Anges du Ciel sont dans cet Inteme, car il est
spirituel: cet Interne est OUVe\'t chez l'homme qui fuit les maux
comme péchés, mais il est tenu fermé chez l'homme qui ne fuit pas
les maux comme péchés. La raison pour laquelle cet Interne est tenu
fel'mé chez "homme qui ne fuit pas les maux comme péchés, c'est
que l'Intérieur ou l'Interne naturel est l'Enfer avant que l'homme
ail été purifié des péchés, et tant que l'Enfer est là, le Ciel ne peut
pas êtl'e ouvert; mais dès que l'Enfel' a été éloigné, alol's il est ou
vert. Toutefois, il faut qu'on sache que l'Interne spirituel et le Ciel
sont ouverts chez l'homme à proportion que l'Interne naturel est
purifié de l'Enfer qui s'y trouve, ce qui se fait, non ell ulle seule
fois, mais successivement par degrés. D'après cela, on peut voir
que l'homme par lui-même est un Enfel', et que par le Seigneur il
devient un Ciel; que par conséquent le Seigneur l'arl'ache de l'Enfer
Vil)'!). 3, CHAPITR~ QULNZIf~ME. 17'l
et l'élève à Lui dans le Ciel, non immédiatement, mais médiate-
ment; les moyens sont les préceptes nommés il y. a un moment,
pal' lesquels le Seigneur conduit celui qui veut être conduit.
941. Roi des saints, signifie parce que le Divin Vrai, c'est
Lui: on le voit pal' la signification de Roi, quand il s'agit du Sei-
gneul', en ce que c'est le Divin VI'ai, No, 29, 31, 408, 625; et
pal' la signification des saints, en ce que ce sont ceux qui sont dans
les Divins VI'ais d'apl'ès le Seigneur, N° 204. Puisque le Divin
VI'ai procède du Seigneur, Lui-Même est ce Vrai, cal' ce qui pro-
cède de quelqu'un est ce quelqu'un; cela peut être illustré d'apl'ès
les Aqges; il procède d'eux une sphèl'e spirituelle qui vient de l'af-
fection de leU!' vie; celle même affection, qui est en eux, procède
ou est répandue hors d'eux à dislance; ù'après celle affection, les
autres connaissent même quels ils sont et où ils sont; et comme la
sphère pl'océdanl d'eux est la même que l'affection de leur vie en
eux, ils sont eux-mêmes leul' sphèl'e ou l'affection procédante.
Mais du Seigneul' comme Soleil pl'ocède le Divin, qui remplit tout
le Ciel et qui fait le Ciel, et ce Divin est appelé le Divin Vl'ai; de
là il est évident que le Divin Vl'ai, c'est Lui. - Continuation:
LOI'sque l'Intel'ne spiriluel a été ouvert, et que pal' là il a été donné
communication avec le Ciel et conjonction avec le Seigneur, il ya
pOUl' l'homme illustl'alion; l'homme est illustré principalement
quand il lit la Parole, pal'ce que le Seigneut' est dans la Pal'ote, et
que la Parole est le Divin VI'ai, et parce que le Divin Vrai eslla Lu-
mière pour les Anges. L'homme est illustl'é dans le Rationnel, car
le rationnel a été placé le plus près sous l'Interne spil'Huel, etl'eçoit
la lumière du Ciel, la tl'ansporte dans le natul'el pUI'ifié des maux,
remplit ce naturel des connaissances du vrai el du bien, et adapte
aussi à ces connaissances les sciences qui viennent du monde afin
qu'elles confh'ment et concordent: de là vient à l'homme le Ralion-
nel, et de là lui vient aussi l'entendement; celui qui croit que
l'homme a le l'ationneJ et l'entendement, avant que son naturel ait
été purifié des maux, se tl'ompe lJeaucoup; cal' l'entendement con-
sisle à voil' les vl'ais de l'Église pal' la Lumière du Ciel, et la Lu-
mièl'e du Ciel n'influe pas chez un autre. Les faux de la religion
et de l'ignol'ance et les illusions sont dissipés à mesme que l'ellten-
t1ell1cnl cst pCI'fccl,iollnc.
172 L'APOCALYPSE EXPLlQU.ÉK N" 042.
est dans le Seigneur, et que pal' suite il pense et "eut les biens :
maintenant, comme l'hommll agit en confol'mité de ce qu'il pense
et veut, car loute action de l'homme procède de la pensée de sa
volonté, il s'ensuit de lIouveau que lorsque l'homme fuit et a en
aversion les maux, il faiL les biens, non par lui-même, mais d'a
pl'ès le Seigneul' : de là vient donc que fuil' les maux, c'est faire
les biens: les biens que l'homme fait alors sont entendus pal' les
bonnes œUVI'es, et les honnes œunes dans tout le complexe sont
entendues pal' la chal'ité. Comme l'homme ne peut être réformé à
moins qu'il ne pense, ne veuille et n'agisse comme par lui-même,
- ce qui est fait comme par l'homme lili-même est conjoint à lui
et l'este chez lui, mais ce qui n'est pas fait comme par l'homme
lui-même, n'étant reçu par aucune vie des sens, ll'ansllue comme
l'éther, - c'est pOUl' cela que le Seigneur veut que l'homme non·
seulement fuie et aie en aversion les maux comme pal' lui-même,
mais encore qu'il pense, veuille et agisse comme par lui-même, et
que néanmoins il l'econnaisse de cœur que tout cela vient du Sei
gneul' : il le reconnatll'a, parce que cela est Vl'ai.
9la7. Vers. 5, 6. Et après ces choses, je vis, et voici, ou
l)ert fut le Temple du Tabernacle du Témoignage dans le
Ciel. - Et sortirent les sept Anges, qui m'aient les sept
plaies, hors du Temple, vetus d'un lin pur et éclatant, et
ceints autour de la poitrine de ceintures d'or.-Et après ces
c11O.~es, je ds, et voici, ouvert fut le Temple du Tabernacle du
Témoignage dans le Ciel, signifie le Divin Vrai intérieul' dans
la Parole, révélé d'après le Seigneur: et sorti/'ent les sept An
ges, qui avaient les sept plaies, hors du Temple, signifie que
[Jar là furent manifestés tous les maux et pal' suite les faux, et tous
les faux et par suite les maux, qui avaient dévasté l'Église: v2tus
d'un lin pur et éclatant, signifie pal' le Divin Vl'ai ou la Pal'ole
dans le sens spirituel: et ceints autour de la poitrine de cein
tures d'or, signifie le Divin Bien spil'Uuel contenant les vrais
en ordre et en connex ion.
9la8. Et après c~s choses, je ViII, et voici, ouvert fut le
Temple du Tabernacle du Tlmoignage dalls le Ciel, signifie
le Divin Vmi intérieur dans la Parole, rét'été d'après le Sei
gnrw.r : on le voit par la signification du Temple, en ce que c'est
Vers. 5. CHAPITRE QUINZIÈME. , ii9
le Divin Vl'ai d'après le Seigneur, N°' 220, 391, 915; par la si
gnification du Tabernacle du Témoignage. en ce que c'est aussi
le Divin Vrai mais intél'ieul\ car par le Tabel'nacle il est signifié la
même chose que par le Temple; mais quand il est dit le Temple
du Tabernacle du Témoignage, il est signifié le Divin Vrai inté
l'ieur; que ce vrai ait été révélé, cela est entendu en ce que Jean
Il vit que ce Temple avait été ouvel't dans le Ciel. Il Pal' le Divin
foi du cœUI', qui est la foi même; la foi de la bouche est la foi dans
les extel'nes, la foi du cœUJ' eslla foi dans les internes Lquand les
intel'Des ont été resserrés par les maux. de tout gem'e, alors les
ex.ternes étant enlevés, ainsi qu'il arrive à tout homme après la
mort, l'homme d'après ces maux. l'ejelle même la foi qll'i1 y a un
Dieu.
953. Vers. 7, 8. E.t l'un des quat,'e Animaux donna aux
sept Anges sept fioles d'or pleines de la colère du Dieu qui
vit aux siècles des siècles. - Et fut rempli le Temple de fu
mée par la gloire de Dieu et par sa vertu, et personne ne put
entrer dans le T emp/e, jusqu'à ce que fussent accomplies /es
sept plaies des sept Anges. - Et l'un des quatl'e Animaux
donna aux sept Anges sept fioles d'or pleines de la colère du
Dieu qui vit aux siècles des siècles, signifie que par le Seigneur t
au moyen du Divin Vrai ou de la Parole, ont été manifestés tous
les faux du mal qui ont détruit la vie spirituelle des hommes de
, -l'Église ; et fut rempli le Temple de fumée par la gloire de
Dieu et pm' sa vertu, signifie le Divin Vl'ai ou la Parole dans le
sens natm'el en lumièl'e et en puissance d'après le Divin Vl'ai dans
le sens spirituel: et pel'solme ne put entrer dans le Temple.
signifie la Pal'ole dans l'obscul' devant l'entendement: jusqu'à ce
que fussent accomplies les sept plaies des sept Anges. signilie
av'ant que les maux et les faux. aient été rejetés, et que ceux qui
étaient en eux aient été précipités dans l'enfel'.
{'l5ft. Et l'un des quatre Animaux donna auœ sept Anges
sept fioles d' 01' pleines de la colère du Dieu qui vit aux siècles
des siècles, signifie que pal' le Seigneur. au moyen du Divin
Vrai ou de la Parole, ont été manifestés tous les faux du mal
qui ont détruit la vie spirituelle des hommes de l'Église.· on
le voit pal' la signification des quatl-e Animaux, en ce qu'ils sont
le Ciel inlime, N°s 277, 322, !J62, et en ce que c'est la Parole.
N° 277, par conséquent le Seigneur quant au Ciel et quant à la
Pal'ole, car le Ciel est Ciel par le Seigneur, pareillement la Pa
role; par la signification des sept Anges, en CC 'Qu'ils sonlles ma
nifeslalions au moyen du Divin Vrai ou de la Parole, comme ci
dessus, N° 949; par la signification des sept fioles, en ce qu'elles
SGnt lous les faux et tous les maux, cal' parles sept fioles sont si
Vers. 7. CHAPITRE QUINZIÈME. 193
gnifiées les mêmes choses que par les sept plaies, Vers, 6, à
savoil', les maux et par suite les faux, et les faux et par suite les
maux; voir ci-dessus, N° 949; elles sont dites pleines de la co
lère du Dieu qui l}it aux siècles des siècles, parce qu'elles dé
vastent l'Église, et détruisent la vie spirituelle des hommes de l'É
glise; c'est là ce qui est signifié par la colère de Dieu: d'après
ces significations on peUL voir que par « l'un des quatre animaux
donna aux sept Anges sept fioles d'ol' pleines de la colère du Dieu
qui vit aux siècles des siècles, II il est signifié que pal' le Seigneur,
au moyen du Divin Vrai ou de la Parole, ont été manifestés tous
les faux du mal qui ont détruit la vie spirituelle des hommes de
l'Église. S'il est dit les fioles au lieu des plaies, c'est pal'ce que les
fioles sont les contenants, et les plaies les contenus, et que dans la
Parole, pOUl' l'ordinaire, les contenants sont employés au lieu des
contenus pal'ce que les contenants sont les demies's, afin que le
sens de la lettre de la Parole soit ùans les derniers; il en est de
même 10l'squ'i\ est dit les coupes et les caliccs au lieu du vin: mais,
SUi' ce sujet, voir dans le Chapitre suivant, où il cst Il'aité des sept
lioles et des sept plaies qu'elles contenaicnt. - Continuation sur
le Premie1' Prüepte : Autant l'homme l'ésiste aux deux amours
qui lui sont propres, savoil', à l'amOlli' de dominer par le seul plai
sir de la domination, et à l'amour de posséder les biens du monde
pal' le seul plaisir de la possession, et fuit ainsi comme péchés
Ie.~ maux nommés dans le Décalogue, autant influe du Seigneur
par le Ciel qu'il y a un Dieu, qui est Créalelll' et Conservaleur
de l'univers, et même qu'il n'y a qu'un Dieu: la raison pour la
quelle cela inOne alors, c'est que, quand les manx ont été éloignés,
le Ciel a été ouvC\'t, el que, quand le Ciel est onverl, ('homme
pense, non plus d'après lui-même, mais d'après le Seigneur pal' le
Ciel; et dans le Ciel, l'universel qui embrasse toutes r.hoses, c'est
qu'il y a un Dieu, et aussi qu'il o'y a qu'un Dieu, Que par l'influx
seul l'homme sache ct pour ainsi dire voie qu'i! n'y a qu'un Dieu,
cela esl évident pal' le commun aveu de toutes les nations, et par
la répugnance à penser qn'il yen oit plusieurs. La pensée inté·
rieure de l'homme, c'est-a-dire, la pensée de son esprit, vient ou
de l'Eofel' ou du Ciel; elle vient de ['Enfer avant que les maux aient
été éloignés, mais ellc vient du Ciel après qu'ils ont été éloignés :
VI, 13.
196 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 954,
lorsqu'elle vicnt de l'enfer, l'homme 'Ile voit autl'e chose, sinon que
la natm'e est dieo et que l'intime de la natul'e est ce qu'on nomme
le Divin; un lei homme après la mort, quand il devient espl'it, ap
pelle dieu quiconque excelle en puissance, et- il aspire aussi lui
méme à la puissance afin d'éll'e appelé dieu; il Y a chez tous les
méchants une semblable folie cachée dans leur esprit : quand
l'homme, au contl'aire, pense d'après le Ciel, ce qui arrive 100'Sque
les maux ont été éloignés, il voit d'après la lumièl'e qui est dans le
Ciel qu'il y a un Dieu, et qu'il n'y a qu'un Dieu. La vue d'après la
lumière qui procède du Ciel, c'esl elle qui est entendue pal'l'iu8ux.
955. Et {ut rempli le Temple de {umée par la gloire de
Dieu et par sa vertu, signifie le Divin Vrai ou la Parole dans
le sens naturel en lumière et en puissance d'après le Divin
Vrai dans le sens spirituel .. on le voit par la signification du
Temple. en ce que c'est le Divin Vrai ou la Parole dans le sens
naturel, illustrée d'après le Divin Vrai dans le sens spirituel,
N° 968; pal' la signification de la {umée, en ce qu'elle est l'enten
ùement de la Parole dans le sens natm'el, ainsi qu'il va êtl'e mOIl
tl'é; pal' la signification de la gloire de Dieu, en ce que c'est la Lu
mière du Ciel, qui est le Divin Vl'ai dans le sens spirituel, N°' 33,
288, M5, 87ft; el par la signification de la vertu de Dieu, en ce
que c'est la Divine Puissance; en effet, dans le sens naturel de la
Parole d'après son sens spirituel il y a gloire et vertu, ou lumière
et puissance, mais non sans ce sens; sans ce sens sont ceux qui con
sidèl'ent la Parole comme non sainte, pour lesquels pal' conséquent
le Divin Vrai y est sans lumière ni puissance; mais pour ceux qui
considèl'ent la Pal'ole comme sainte elle est lumière et puissance;
et cela, pal'ce que ceux-ci ont été conjoints au Ciel pal' le sens spi
rituel, quoiqu'ils ne le sachent pas. Maintenant, d'après ces expli
,cations, il est évident que par Cl fut rempli le Temple de fumée par
la gloire de Dieu et par sa \'erlu, )l il est signifié que la Parole dans
le sens naturel est en lumière et en puissance d'après le Divitl Vrai
dans le sens spirituel. Que la fumée signifie l'entendement de la
Parol~ dans le sens natul'el, c'est parce que par la fumée il est si
gnifié la même chose que pal' la nuée; que par la nuée il soit si
gnifié la Parole dans le sens naturel, on le voit, No, 36, 50h, 59h,
906; el parce qu'ici pal' la fumée il est signifté la même chose que
Vers, 8, CHAPITRE QUINZli~ME. 195 .
par la fumée des parfums; que par la fumée des parfums il· soit
aussi signilié la Parole dans le sens natm'el, on le voit, No' lJ9lt,
539 f. ; la raison pour laquelle cela est signifié par la fumée, c'est
que la fumée vient du feu, et que par le feu il est signifié l'amoUl'
dans l'un et dans l'autre sens, et par le feu saint l'amour cé-
leste; semblable est la Parole dans le sens de la lettl'e illustl'ée et
comme embrasée d'après le sens spirituel, à savoir, que quant à
son entendement c'est le vrai là dans l'ohscur comme d'après une
fumée, avant que les faux el les maux, qui répandent les ténèbl'es
sur la lumière et aveuglent, aienL été dissipés; c'est là aussi ce qui
est entendu par « personne ne put entrer dans le Temple jl,lsqu'à ce
que fussent accomplies les sept plaies des sept Anges, )) Le Divin
Vl'ai dans le sens naturel est aussi signilié par la fumée, dans
Ésaïe: Il Jéhovah créera sur tout habitacle de la montagne
de Sion, et sw' ses convocations, une nuée pendant le jow',
et Ilne (umée et une splendeur de (eu de flamme pendant .la
nuit; rar sw' toute gloire une couvertU/'e, ) - IV, 5. - Dans
le Même: li Ébranlés (urent les poteaux des seuils pm' la voix
des séraphins qui criaient; et la maison (ut remplie de (u-
mée. 1) - VI. lJ : - pal'eillement, par la fumée vue SUI' la mon-
tagne du Sinaï, quand fut promulguée la Loi: et çà et là dans la
Pal'ole pal' Il les montagnes en (umée quand descendait J é!lO-
vah; 1) puis aussi, par le Lin (umant, - Ésaïe, VII, h; - et
par (1 la (umée des par(ums montant aux prières des saints,))
- Apoc, VIII. h. - Continuation sur le Premier Précrpte.-
Lorsque l'homme fuit les maux et les a en aversion parce qu'ils
sont des pédlés, il voit d'après la lumière du Ciel, non-seulement
qu'il y a un Dieu et qu'il n'y a qu'un Dieu, mais encore que Dieu
est Homme, cal' il ,'euL voil' son Dieu, et il ne peut le voil' autre-
ment que comme Homme; ainsi ont vu Dieu les Anciens avant
Ahraham et après lui; ainsi voient Dieu d'après une perception
intérieure les gentils dans les contl'ées hors de l'Itglise, SUl'tout
ceux qui intérieurement ont acquis de la sagesse, quoique non pal'
les sciences; ainsi ·."oient Dieu tous les petits enfants, les enfanls et
les hommes prohes qui sont dans la simplicité; et ainsi voienl Dieu
les habitants de tous les globes, cal' ils disent que l'invisihle, parce
qu'il ne tombe pas dans l'idée, ne tombe pas dans la foi: la l'aison
lOG L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 955,
sept Anges. signifie avant que les maux et les faux aient éttJ
rejetés. et que cellx qui étaient en eux aient été précipités
dans l'enfer: on le voit par la signification d'êt7'e accompli. en
cc que c'est êtl'e tm'miné, mais ici êll'e rejeté; par la signification
des sept plaies. en ce qu'elles sont tous les maux et tous les faux
qui ont dévasté l'Église; N° 9!J9; et pal' la signification des sept
Anges. en ce qu'ils sont les manifestations, aussi N° 9!J9 : ainsi
par cc jusqu'à ce que fussent accomplies les sept plaies des sept
Anges, Il il est signifié avant qu'aient été rejetés les maux et les
faù=< qui ont été manifestés. Que par ces mêmes pamles il soit
aussi signifié avant que ceux qui sont dans les maux et dans les
faux aient été pl'écipités dans l'enfer, c'est paree qu'il est entendu
avant que le Jugement del'niel' ait été fail, et que les bons aient été
séparés des méchants, et les bous élevés au Ciel~ et les méchants
pl'éeipités dans l'enfel', ainsi avant que le nouveau Ciel et la Nou
velle Terre -aient existé: qu'avant ce temps la Parole ait été ùans
l'obscuI' devant l'entendement, cela est signifié en ce que personne
ne put enll'er dans le Temple, avant que fussent accomplies les sept
plaies des sepl Anges. Mais cet arcane va êll'e davantage expliqué:
Les Divins Vrais qui se tiennent intél'ieurement cachés dans la Pa
l'ole n'ont pu être manifestés qu'après que le Jugement dernier eut
été achevé; la l'aison de cela, c'est qu'avant ce Jugement les enfeJ's
IlI'évalaient, tandis que depuis ce Jugement les Cieux prévalent, et
que l'homme a été placé au milieu entre les enfers et les Cieux;
c'est pourquoi, quand les enfel's pl'évalent, le vrai de la Pal'ole est
alol's ou pel'vel'ti, ou méprisé, ou rejeté; le contraire afl'ive quand
les Cieux prévalent: d'après ces considérations, on peut voir d'où
vient que maintenant pour la première fois les Divins Vrais ont été
dévoilés elle sens spil'ituel de la Parole révélé. C'est donc là ce qui
esl entendu, quand il est dit que la Parole était dans l'obscul' quant
à l'entendement, avant que ceux qui étaient dans les maux et dans
les faux eussent été précipités dans l'Enfer. - Continuation sur
le Premier Précepte: L'idée qu'on a de Di~u est la principale de
toutcs, cal' telle e.'lt celte idée, telle est pour l'homme la commu
nication avec le Ciel et la conjonction avec le SeigneUl', et pal' suite
tclles sont pour l'homme ~.!!I~.!.lltion,J'aft'ec.tio.n du vl'~i_ et du
bien, la pel'ception, l'intelligence ct la sagesse; cal' ces choses
Vers. 8. CHAPITRE QUINZIÈME. 199
viennent, non de l'homme, mais du Seigneul' selon la conjonction
a~ec Lui. L'idée qu'on a de Dieu est l'idée qu'on a du Seigneur et
de son Divin, car nul autl'e n'est Dieu du Ciel ni Dieu de la Terre,
comme il l'enseigne Lui-Méme dans Matthieu: (1 Il M'a été donné
tout pouvoir dans le Ciel et sur terre, )1 - XXVIlI. 18,
Mais l'idée qu'on a du SeigneUl' est pJus ou moins pleine et plus
ou moins claire; elle est pleine dans le Ciel intime, moins pleine
dans le Ciel moyen, et encore moins pleine dans le del'nier; c'est
pourquoi ceux qui sont dans le Ciel intime sont dans la sagesse;
ceux du Ciel moyen, dans l'intelligence; et ceux du del'nier', dans
la sciel.l.ce : l'idée est claire chez les Anges qui sont au mili.eu dans
les sociétés du Ciel, et moins claire chez ceux qui sont autour d'eux
selon leur degl'é de distance du milieu. Tous, dans les Cieux, ob
tiennent des pla<;es selon la plénitude et la clarté de l'idée qu'ils
ont du Seigneur; ils sont aussi dans une sagesse cOl'l'espondante
et dans une félicité correspondante. Tous ceux qui n'ont pas tIu
Seigneur l'idée du Divin, tels que le's Sociniens et les Miens, sont
sous les Cieux et malheureux. Ceux qui ont la double idée, à sa
,'oir, d'un Dieu invisible et d'un Dieu visible sous forme humaine,
demeurent aussi sous les Cieux, et ne sont pas reçus avant qu'ils
reconnaissent un Dieu unique et visible. Quelques-uns, au lieu du
Dieu visible, voient comme quelque chose d'aérien, et cela, d'après
l'idée qu'ils se sont formée, pal'ce Dieu est nommé esprit; si chez
cux cetle idée n'est pas changée en l'idée d'un Homme, pal' con
séquent en l'idée du Seigneur, ils ne sont point acceptés. Mais ceux
qui ont de Dieu une idée comme~erait celle de l'intime de la na
ture sont rejetés, parce qu'ils ne peuvent que tombel' dans l'idée de
la nature en la place de Dieu. Toules les nations qui ont cru en un
seul Dieu, et qui ont eu de Lui l'idée d'un Homme, sont reçues par
le Seigneur. 011 peut voir d'après cela qui sont ceux qui adorent
Dieu Méme, et qui sont ceux qui adorent d'autres dieux, par con
séquent ceux qui vivent selon le premier précepte du Décalogue,
et ceux qui ne vivent pas selon ce pl'écepte.
]~'.APOCALYPSE.
CHAPITRE SEIZIÈME.
EXPLICATION.
cel' les Noms que selon que le Di"in du Seigneur esl reconnu, cal'
là LOUS parlent d'après le creuI', par conséquent d'après l'amour et
d'apl'ès la reconnaissance provenant de l'amour,
960. Allez, et versez les fioles de la colère de Dieu en la
terre, signifie "état de l'Église dévastée: on le voit par la si
gnification des fioles de la colère de Dieu. en ce que ce sont les
maux et les faux qui ont dévasté l'Église; car, par les fioles de la
colèl'e de Dieu, il est signifié les mêmes choses que pal' les plaies
dans le Cbapitl'e précédent XV, Vers. 6; en effet, il Y est dit
que les sept Anges sortirent du Temple ayant les sept plaies.
et là par les plaies sont signifiés les maux et pal' suite les faux,
et les faux et par suite les maux, qui ont dévasté l'Église; voir ci·
dessus, N°-9h9; des choses semblables sont signifiées par la colère
de Dieu, cal' la colère de Dieu se dit des maux et des faux qui dé
vastent les biens et les Vl'ais de l'Église; et pal' la signification de
la terre. en ce qu'eUe est l'Église, N°' 29, SOh, hi7, 697, 7!J1,
752, 876, Que pal' versel' ces fioles en la tel're il soit signifié l'état
de l'Église ainsi fait, c'est parce que, dans la Parole, les vastations
de l'Église sont atll'ibuées à Dieu, par conséquent comme .étant
produites pal' le Ciel, quoique rien de ces vastations ne vienne de
Dieu, mais qu'eUes ne viennent que de l'homme; néanmoins il est
dit ainsi dans le sens de la leul'e de la Parole, parce qu'il appal'all
ainsi aux hommes, et que ce sens, étant le dernier, consiste en des
apparences. S'il est dit des fioles, c'est parce que les fioles sonl des
vases, el que les vases ont la même significalion que les choses
contenues en eux; aiusi les calices, les coupes, les verres, la même
chose que le vin ou toute aU\l'e liqueur qu'ils conliennent; ainsi
enCOl'e les cassolettes el les encensoirs, la même chose que les par
fums; de même pOUl' plusieurs autres vases; la raison de cela,
c'est parce que le sens de la lettre de la Parole est le derniel' sens
du Divin Vrai, et qu'en conséquence il se comp,0se des demiers qui
sont dans la nature, car c'est sur les derniers que les intél'ieurs ou
supérieurs sonteonslruils et fondés. Que les Fioles, les calices, les
coupes, les verres, les plals, soient nommés au lieu de leul's conte
nus, et qu'en conséquence ils signifient les mêmes choses, on le voit
d'uprès la Pal'olc, Cil l' ils y significnt les faux venant de l'cnfer, et
pal' suite 1'Ï\'I'esse ou la folie, l'uis encore les tentations, et aussi les
VCI'S, 1. CHAPITRE SEIZIÈME. 205
nais {H'océdant du SeigncUI' cl pal' suite la sagesse: qu'ils signi
fient les faux venant de l'enfer et pal' suite la folie, on le voit par
les passages suivants; dans Jérémie: Cl A;nsi a dit Jéhovah:
Prends alte coupe du vin de la colère de Jéhovah, de ma
main, et fais-la boire à toutes les nations, vers lesquelles Moi
je t'envoie, afin qu'elles boivent et chancellent, et qu'elles
deviennent insensélJs Ù cause de l'épée, Quand ils l'efuseront
de prendre la coupe de ta main pour boire, tu leur diras:
Ainsi a dit Jéhovah Sébaoth: Buvant vous boirez. 11- XXV.
15,16,28; - ici aussi, par la coupe du vin il est signifié le faux
venant de l'enfel'; par boire il est signifié s'apPI'opriet'; par devenir
insensé il est signifié devenÏ\' spirituellement insensé, ce qui arl'Ïve
quaml le faux est appelé vl'ai, et que le vrai est appelé faux; par les
nations qui boiront sont signifiés les méchants, et dans le sens abs
trait les maux, car lil sont énumérées plusieurs nations qui doivent
boil'e, mais toutefois pal' elles sont signifiés les maux et non pas
elles, cal' ce sont les maux qui boivent, c'est-à-dire, qui s'appro
prient les faux: Que pal' la coupe du vin il soit signifié le faux,
cela est encore évident en ce qu'il est dit (\ afin qu'elles deviennent
insensées il cause de l'épée, Il cal' pal' l'épée est signifié le faux qui
détruit le vrai. Dans le I\'léme : Cl Coupe d'or, Babel, dans la
main de Jéhovah, enivl'ant toute la terre; de son l>in ont bu
les nations; c'est pourquoi elles sont folles, les nations. Il
LI. 7; - par coupe d'or est signifié le faux détruisant le bien;
pal' Babel est signifiée la dominaLionpar les choses sainles de l'É
glise sur le Ciel et SUI' les âmes des hommes, domination d'où·jail
lissent des faux profanes; par enivrer la te1'l'e il est signifié infa
tuer l'Église, de telle SOI' le qu'elle ne voie plus aucun vrai: le vin
signifie ce faux. Dans Ézéchiel: If Dans le chemin de ta sœur
tu as marché, c'est pourquoi je mettrai sa coupe dans ta
main; ainsi a dit le Seignew' J éhovih : La coupe de ta sœur,
tu la boiras, profonde et large; tu seras en risée et en mo
querie, ample pour prendre; d'ivresse et de tristesse tu seras
,'emplie, par la coupe de dévastation et de désolation, par la
coupe de ta sœur, Samarie; tu la boiras et exprimeras, et ses
tessons tu briseras, Il - XXIII. 3i, 32, 33, 36; - ces choses
ont été dites de Jérnsalem, pat' laquelle est signifiée l'Église céleste
206 L'APOCALYPSE EXPLlQUÊE. 1'\" 960,
quant à la docll'ine; et par Samarie, là, qui est sa sœUl', est signi
fiée l'Église spirituelle, aussi quant à la doctl'ine, cal' la nation
Juive représentait le Royaume Céleste du Seigneur, et la nation
Israélite son Royaume Spirituel; mais ici par Jérusalem et par Sa
marie est signifiée l'Église dévastée quallt à tout bien et à tout vrai;
la dévastation complète de l'Église chez la nalion Juive est décrite
par la coupe profonde etlal'ge de la sœur, et ell ce qu'ils seraient
remplis d'iHesse et de tristesse, et qu'ils boiraient la cotlpe, l'ex
pl'imeraiellt et briseraient les tessons: il est dit la coupe de dévas
tation et de désolation, pal'ce que la dévastation se dit du bien, et
que la désolation se dit du vrai. Dans Zacharie: Voici, Moi, je
(1
ment dans É:)aïe, - LI. 17, 22, - où même elle est appelée
coupe de la colère de Dieu, el coupe d'alal'me. Comme la coupe
signifie la même chose que le vin, et que dans le sens hon le vin
signifie le Divin Vrai, c'est pour cela que ce vrai est aussi signilié
pal' la coupe dans les passages suivants; dans les Évangélistes:
Il Jésus prenant la coupe, et rendant grdces, la donna aux
- il est signifié quc ccux qui sont dnns le bien de la charité veu
lent pal' les vrais d'après le bien cOl'I'iger les maux qui ont leur
source dans les faux; les voleUl's sont ceux qui ont introduit les
faux d'où pl'oviennent les maux, spécialement les Juifs; les bles
sures sont ces maux, l'huile est le bien de l'amoul', le "in est le vrai
de la Par'ole et de la doch'ine; mais ces paroles ont été expliquées
ci-dessus; voir No' 376 et hM, Pal' Il Lazare couvel'l d'ulcères,
étendu à la porle du riche, Il - Luc, XVI. 20,2:1, - sont en
tendues les nations qui étaient dans les faux par ignorance du vl'ai,
et pal' suite non dans les biens; c'est de là qu'il est dit couvert
d'ulcères; par le riche, à la pOl'te duquel il était étendu, était si
gnifiée la nation Juive, qui avait pu êtl'e dans les vrais d'après la
Parole qu'elle possédait. Que l'ulcère fiorescent ait été une des
plaies de l'Égypte, cela est évident dans Morse : lc J ého",'ah dil à
Moscheh el à Aharon : Prenez-vous plein vos poings de suie
de foul'naise, et que Moise la répande vers le ciel aux yeux
de Pharaon; cl elle ,~era en poussière ,ml' toule la terre d'É
gyple, El ils prirenl la suie de la foumaise, et Moscheh la
l'épandit ver,~ le ciel, et elle devint ulcb'e de pustules flores
cent sur l'homme et sur la bêle: el les mages ne purent se
tenir delJant Moscheh à cause de l'ulcb'e, cnr l'ulcère était
sur les mages et sur tous (es Égyptiens, Exod. IX. 8, g,
1) -
faire une I.>onue répulation; c'esl de là qu'il vient d'êll'e dil qu'il y
a une profanaLion intérieure el non en même temps exlél'ieure.
Qu'il puisse aussi exister une profanation extél'ieure el non en
même lemps inlérieul'e, c'esl parce que le style de la Pal'ole, n'é
lanlIlullemenl le slyle du monde, peuL par conséquent être en quel
que sOl'le méprisé pal' ignorance de sa sainleté intél'ieure.
963. Sur les !tommes qui avaient le camclère de la bêle,
el qui adoraient son image, signifie qui l'econnaissent la (oi
seule et sa doctrine, et vivent selon celle doclrine : on le voit
par la signification de la béie, en ce que ce sont ceux qui sonl dans
la foi seule ou dans la foi sépal'ée des I.>iens de la vie, et qui confir
ment celle foi par des J'aisonnemenls d'après l'homme nalurel, ainsi
qu'il a élé monlré dans le Chapill'e XIII depuis le commencement
jusqu'à la fin; pal' la significalion de son caraclère, en ce que
c'est la l'econnaissance, la réceplion el l'atlestation de celle foi, ci
dessus, No, 838, 886; pal'Ia significalion de son image, en ce que
c'esl la doctl'ine; el pal' l'adorer, en ce que c'esl la reconnaitre de
camI' et pal' la vie, N°' 827, 833 : que chez eux il y ait les mau
vaises œunes et les falsifications de la Parole, cela a été montré
dans le Chapilre sur le Dragon, el dans le Chapill'e sur les deux
bêles du dragon, el cela est hien évidenl en ce que, d'apl'ès la foi
sauvante ou juslifianle, ils excluent les honnes œuvl'es, en ensei
gnant que la foi sans elles justifie el sauve; et parce qu'ainsi elles
ne sont point nécessaires, elles sont omises; \1 esl de Statut éternel
ou d'O,'dl'e Divin que, là où il n'y a poinl les bonnes œuvres, il y
a de mauvaises œunes; ce sont donc celles-ci qlli sonl signifiées
pal' un ulcèl'e grand el pemicieux ell la terre ou dans l'Église che?
ceux qui sont dans la foi seule el par' la doctrine et par la vie. -
Continuation sur le Second Précepte: Celui qui s'ahslient de
profauel' le Nom de Dieu, c'est-à-dil'e, la sainLeté de la Pal'ole,
par le rnépl'is, par le rejet, ou pal' Quelque I.>lasphème, celui-là a
de la l'eligion, et il en a suivant la manière dont il s'abstient;
car personne n'a de religion, si ce n'esl d'apl'ès la l'évélation, et
chez nous la l'évélalion est la Pal'ole. C'est de cœUI', et non de
bouche seulemenl, qu'il faul s'al.>stenir de profanel' la saintelé de
la Pal'ole; ceux qui s'en abstiennent de cœul' vivent d'après la
religioll, màis eeux qui s'en ahslienllenl seulement de houche ne
Vers. 2, CHAPITRE SEIZIÈME. 215
vivent pas d'après la l'eligion; CUI' ceux-ci s'cn ahstiennent ou
pour eux-mêmes ou pOUl' le monde, pal'ce que la Parole leUl' serl
de moyen pOUl' acquérÏl' de l'honneur et du profit, ou ils s'cn abs
tiennent par quelque crainte; mais plusieUl's d'entl'e eux sont des
hypocrites qui n'ont aucune l'eligion.
966. Vers. 3. Et le Second Ange versa sa (iole dans la
Mer, et il y eut du sang comme d'un mort; et toute âme t,i
vante mourut dans la Mer, - Et le Second Ange versa sa
(iole dans la mer, signifie l'étal de l'Église manifesté quant aux
connaissances du vrai dans l'homme naturel: et il y eut du sang
comme d'un mort, signifie qu'elles ont. toutes été falsifiées: et
toute âme vivante mourut dans la mer, signifie que dans
l'homme naturel il n'y a plus rien du spirituel d'apl'ès la Parole.
965. Et le Second Ange l)erSa sa (iole duns la Mer, signi
(ie i' état de l'Église manifesté quant aux connai.çsances du
vrai dans l'homme naturel: on le voit par la signification de
l'Ange versant la (iole, en ce que c'est l'~tat de l'Église mani
festé, comme ci-dessus, Nol 960, 961 ; et par la signification de la
mer, en ce que ce sont les communs du vrai dans l'homme natu
l'el, NOl 275, 362, 511, 876, 93'1, 936, ici d'apl'ès [a Parole,
d'après laquelle les communs du vrai sont les connaissances; de là,
pal' la mer est signifié l'homme naturel quant aux connaissances
du vrai d'après la Parole, et aussi les connaissances du bien qui en
dél'ivent, cal' les connaissances du bien sont même les connaissances
du vrai; en effet, savoir qu'une chose est un bien, et qu'elle esl tel
hien, c'est un vrai; puis aussi, voir par l'entendement divers biens
et leurs diffél'ences, el aussi leUl's opposés qui sont appelés maux,
en tant que ce sont des connaissances, ce sont des vl'ais, et ils ne
sont pas essentiellement des biens, si ce n'est quand ils sont senlis
comme plaisirs ou comme non-plaisÏl's, ainsi quand ils sont per
çus par quelque sens ou d'apl'ès quelque amour. - Suit mainte
nant l'Explication du Troisième Précepte du Décalogue, qui
consiste ù sanctifier le Sabbath. Le Troisième Précepte du Dé
calogue et le Quatrième contiennent les choses qu'il faut fail'e,
à savoir, qu'il faut sanctifiel' le sabbath, et honorer' son pèl'e et
sa mèl'c; Ics autres préceptes conliennent les choses qu'il nc faut
point faire, à savoir, (IU'il ne faut ni auorcr d'autrcs dicux, ni
2lü L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. NO, !l65.
quelquefois ci-dessus; ces choses ont été dites d'eux, comme il est
évident par le second Verset de ce Chapitl'e. .,- Du Quatrième
Précepte du Décalogue. que le père et la mère doit'ent être
honorés. Ce précepte a été aussi donné, pal'ce que l'honneur, l'eudu
au père et à la mère, \'eprésentait et pal' suite signifiait j'amour en
vel's le Seigneur et l'amoUl' à l'égal'd de l'Église i en effet, le père
dans le sens céleste, ou le Père C~leste, est le Seigneur, et la Mère
dans le sens céleste, ou la Mèl'e Céleste, est l'Église ; l'honneur si
gnifie le bien de l'amour, et la prolongation des jours qui est pro
mise signilie la félicité de la vie éternelle; ce Précepte est entendu
ainsi dans le Ciel, où ('on ne connall pas d'aull'e Père que le Sei
gneur, ni d'autl'e Mère que le Royaume du Seigneur, qui est aussi
l'Église i cal' le Seigneur donne de Lui-Même la vie, et par l'Église
il donne la nOUl'riture. Que dans le sens céleste aucun Pèl'e dans
le monde ne doive être entendu, ni même êtl'e nommé, 10l'sque
l'homme est dans l'idée céleste, c'est ce que le Seigneur enseigne
dans Matthieu: I( N'appelez personne votre père sur la ten·e.
car un seul est votre Père. celui qui est dans les Cieux. Il
qui se font pal' des f1'audes ~t des ,'uses, sous ditfél'entes fOl'mes
afin qu'ils paraissent comme licites, ou clandestinement afin qu'ils
ne paraissent point du tout; de tels gains se font communément
cbez ceux qui administrent en chef ou en sous-ol'dl'e les biens
des autres, cbez les négociants, puis aussi chez les juges qui
vendent des jugements et font ainsi de la justice un tl'3fic. Ces
actes et plusieurs autres sont des vols dont il faut s'abstenir, et
qu'on doit fuil' et enfin avoir en aversion comme péchés contre
Dieu, parce qu'ils sont conll'e les Lois Divines qui sont dans la
Parole, et contre celle-ci qui est une des lois fondamentales. de
toutes les l'eligions dans l'univet's enlier; cal' ces dix préceptes sont
des préceptes universels, donnés dans le but que l'homme vive d'a
près la religion, IOI'squ'j[ vit d'après eux, cal' la vie d'apl'ès la re
ligion conjoint l'homme au Ciel, mais la vie d'après ces préceptes
par ohéissance à la loi civile et morale le conjoint au monde et non
au Ciel; or, êtl'e conjoint au monde et non au Ciel, c'est être con
joint à l'enfer.
968. Vers. h, 5, 6, 7. Et le TroisùJmeAngeversasafiole
dans les Fleuves et dans les Sources des eaux, et il y eut du
sang. - Et j'entendis l'Ange des eaux qui disait : Juste tu
es, Seigneur, Qui Est et Qui Était, et le Saint, parce que ces
choses tu as jugé. - Parce que sang de Saints et de Pro
phètes ils ont versé, du sang aussi tu leur as donné à boire,
car dignes ils (en) sont.-Etj'en entendis un autre de l'Au
tel, disant: Oui, Seigneur Dieu Tout-Puissant, vrais et
justes, tes jugements. - Et le Troisième Ange 1)erSa sa {tole
dans les Flew)cs et'dans les Sources des eaux, signifie l'état de
l'Église manifesté quant à la faculté de comprendre les vrais de la
Parole: et il y eut du sang, signifie qu'elle avait été perdue d'a
près les falsifiés: et j'entendis l'Ange des eaux qui disait, si
gnifie la pl'édication de la Justice du Seigneur d'après son Royaume
spil'ituel: Juste tu es, Seigneur, Qui Est et Qui Était, signifie
le SeigneUl' quant au Divin Bien d'étel'llité : et le Saint, signifie
quant'au Divin Vl'ai : parce que ces choses tu as jugé, signifie
pal' Qui il a été pl'évu que ces choses aniveraient, et pal' Qui il a
été pourvu à ce qu'elles ne cau"assent point de dommage aux
Cieux qui sont dans le Divin Bien el dans le Oivin Vrai: 1)(11'('1'
Ver's. I,. CHAPITRE SEiZI ÈME. 221.
que sang de Saints et de Prophètes ils ont vel'sé, signifie parce
qu'ils ont falsifié les vrais de la Parole et de la doctrine d'apl'ès la
Pal'Ole : du sang aussi tu leur as donné li boire, signifie que par
suite eux sont dans les faux du mal: cm' dignes ils (en) sont, si
gnifie qu'i1leUl' est fait comme ils font: et j'en entendis un au
tre de {'Autel, disant, signifie la prédication de la Justice du
Seigneul' d'après son Royaume céleste : oui, Seigneur Dieu
l'out-Puissant, vrais et justes, tes jugements, signifie que ces
choses sont faites, parce que d'après le Divin Bien et I~ Divin Vrai
toutes choses sont, vivent et peuvent.
969. Et le Troisième Ange versa sa fiole dallS les Fleuves
et daT/S les SoU/'ces des eaux, signifie l'état de l'Église ma
ni{esté quant à la {aculté de comprendre les vrais de la Pa
l'ole: on le voit par la signification de l'Ange versant la fiole,
en ce que c'est l:état de l'Église manifesté, comme ci-dessus,
No' 960, 961, 965; par la signification des {lewyes, en ce que
ce sont des choses qui appartiennent à l'intelligence, et par suite
li la faculté de compl'end.'e, N° 518; et pal' la signification des
,~OUI'ces des eaux, en ce que ce sont les Vl'ais de la Parole,
N° 483; de là il est évident que par (1 le Troisième Ange versa sa
fiole dans les Fleuves et dans les Sources des eaux, Il il est signifié
l'état de l'Église manifesté qnant il la faculté de comprendre les
v.'ais de la Pal'ole. - Continuation Sl/r le Cinquième Pré
cepte : L'homme a été créé pOUl' être l'image du Ciel et l'image
dulVlonde, cal' il est un microcosme (petit monde), L'homme naH
pal' ses parents image du monde, et il natl de nouveau pour être
image du Ciel; naitl'e de nouveau, c'est être régénéré, ct l'on est
régénéré par le Seigneur au moyen des vl'ais d'après la Parole, et
au moyen d'une vie selon ces vl'ais. L'homme est l'image du
Monde quant à son mental naturel, et il est l'image du Ciel quant
à son mental spil'ituel; le mental natmel qui est un monde est au
dessous, et le mental spirituel qui est un Ciel est au-dessus. Le
mental naturel est plein de maux de toute espèce, par exemple, de
vols, d'adultères, d'homicides, de faux témoignages, de convoi
tises, et même de blasphèmes et de profanations de Dieu; ces maux
et plusieurs autres résident dans ce mental, car c'est là que sont
le!l amours de ees maux, et PaI' suite Ie.c; plaisirs d'y pen!ler, de les
222 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. 1\" flG().
vouloir et de les fail'e; ces maux sont dans ce mental par naissance
d'apl'ès les pal'ents; en effet, l'homme nait et croit dans les choses
qui sont dans ce mental, seulement les liens du dl'oit civil et les
liens de la vie morale le t'etiennent de les faire, et de manifester
ainsi les efforts de sa volonté dépravée. Qui ne peut voÏl' que le Sei
gneur ne peut influer du Ciel chez l'homme, ni l'enseignel', ni le
conduire, avant que ces maux aient été éloignés, car ils empêchent.
l'epoussent. pervel'lissent et étouffent les vl'ais et les hiens du Ciel.
qui de la partie supérieure s'approchent, pressent et s'effol'cent
d'influer? En effet. les maux sont infernaux et les biens sont cé
lestes, et tout ce qui est infernal est embrasé de haine contre tout
ce qui est céleste. II est donc évident. d'après cela, qu'avant que
le Seigneur puisse influer du Ciel avec le Ciel. et fOl'met' l'homme
à l'image du Ciel. il est de toute nécessité que les maux qui l'ési
dent amoncelés dans le mental natul'el soient éloignés. Maintenant,
comme la première chose à faire est d'éloigner les maux. avant que
rhomme puisse êll'e enseigné et conduit par le Seigneul', on voit
r.\ail'ement poul'quoi dans huit préceptes du Décalogue il y a un re
censement des œuvres mauvaises qu'on ne doit pas faire. sans qu'il
soit parlé des bonnes œuvres qu'on doit fail'e; le hien n'existe pas
de compagnie avec le mal, et il n'existe pas avant que les maux
aient été éloignés; avant cela. il n'y a pas de chemin qui vienne du
Ciel dans l'homme: en effet, l'homme est comme la me.' noire,
dont les eaux doivent être écal'tées de part et d'autre, avant que le
Seigneur dans la nuée et dans le feu donne un passage aux fils d'Is
l'a!!l : la mer noil'e aussi signifie l'enfel'. Pharaon avec les Égyp
liens l'homme natm'el, et les fils d'Israël l'homme spirituel.
970. Et il Y eut du sang. signifie qu'elle avait été perdue
d'après [es falsifiés: on le voit pal' la signification du sang. en
ce que c'est le vrai falsifié, comme ci-dessus, N° 966; c'est pOUI'
quoi. de ce que les fleuves ct les SOU l'ces sont devenus du sang, il
est signifié que la faculté de comprendJ'e les vrais de la Parole a été
entièrement pel'due d'après les falsifiés. Il y a, à la vél'it~, dans
chaque homrlle la faculté de comprendre les vrais. car c'est pal'
celte facu\lé que l'homme est distingué des Mtes; elle l'este aussi
chez chaque homme. même chez le méckant, car elle est le spiri
tuel de j'homme, et le moyen même (ipsissimum) de sa régéné
VP/,s, Il, CHAPITR~ S~IZIl~ME. 223
ration; en ell'et, au moyen ùes vl'ais l'homme est l'égénéré par le
Seign~ur; s'il ne pouvait pas les comprendre, il ne pourrait pas les
recevoir, ni par conséquent être réfOI'mé, car recevoir ce qu'on ne
peut comprendre ne sert à rien. Qu'il en soit ainsi, cela a même
été confil'mé par expél'ience dans le Monde spil'ituel : On agita
parmi les esprits cette question : Si chacun a la faculté de com
prendre les vrais; et alors on pl'it un eS[lI'it infernal pour s'assurer
s'il comprendrait les vl'ais du Ciel, et l'on découvrit que 100'squ'il
les entendait pl'ononcer, il les compl'enait aussi bien qu'un espl'it
bon, mais néanmoins il ne voulait pas les comprendre, cal' il les
avait en aversion, parce qu'ils étaient opposés aux maux et par
suite aux faux qui étaient pour lui des plaisirs; et il fut dit que par
celle faculté l'homme a conjonction avec le Seigneur, puisque cette
faculté est propre à l'homme. S'il est dit que celle faculté avait été
perdue d'après les falsifiés, c'est pal'ce que ceux qui ont falsifié la
Parole ne veulent point comprendl'e les vl'ais mêmes, et ceux qui
ne veulent pas sont comme s'ils ne pouvaient pas, quoiqu'ils puis
sent pOUl'VU qu'ils veuillen t; en effet, tant que leUl' mental ['este
attaché aux opposés, il rejette les vrais; et, comme un sOUl'd, il ne
les entend pas; mais quand les opposés SQnt éloignés, il devient
comme lorsque les oreilles sont ouvertes au sourd. Ces choses
ont été dites, afin qu'on sache comment il faut entend.'e que la fa
culté de compl'endre les vrais de la Pal'ole est perdue d'après les
falsifiés, - Continuation sur le Cinquième Précepte: Il a
été dit ci-dessus qu'il n'y a pas de communication avec le Ciel
avant qu'on ait éloigné les maux et par suite les faux, par lesquels
le mental natm'el a été obstrué; en effet, les maux et les faux sont
comme des nuages noirs entre le soleil et l'œil, ou comme une mu
l'aille enLI'e la lumièl'e du ciel et la lueur d'une chandelle dans une
chambre; en effet, l'homme est comme renfermé dans une cham
bre, où il voit au moyen d'une ~lJandelle, tant qu'il est seulement
dans la lueur de l'homme naturel; mais dès que l'hommt!"naturel a
été purifié des maux et des faux qui en proviennent, il est alors
comme si, au moyen de fenêtres pratiquées dans cette muraille, il
voyait pal' la lumière du Ciel les choses qui concer'nent le Ciel;
cal' ùès que les maux ont été éloignés, il y a ouverture du mental
sUllérieur, nommé mental spirituel, qui, considél'é en soi, est le
22li L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. NO> (liO.
tant il est dans tout amour bon, sinon. en acte, du moins en effort?
Qui peut croire aujourd'hui que celui qui est dans l'amoUl' de
l'adultère ne croit rien de la Parole, ni par conséquent rien de
l'Église, et que même il nie Dieu dans son cœU!'; et que, d'un
autre côté, celui qui est dans le chaste amour du mariage est
dans la charité et dans la foi, et aussi dans l'amour envers Dieu;
que, de plus, la chasteté du mariage fait un avec la l'eligion, et que
la débauche de l'adultère fait un avec le natUl'alisme? La l'aison
pour laquelle ces choses sont aujoUl'd'hui ignorées, c'est que l'É
glise est à sa fin, et a été dévastée quant au vrai et quant au bien;
et lorsque l'Église est dans cet état, l'homme de l'Église vient, pal'
l'influx de l'enfer, dans la persuasion que les adultères ne sont ni
des choses détestables ni des abominations; et par suite il vient
aussi dans la foi que les mariages et les adultères diffèrent, non
dans leUl' essence, mais seulement quant à l'ol'dl'e, lorsque cepen
dant il y a entl'e eux une différence telle que celle qui existe entl'e
le Ciel et l'enfel' j qu'il y ait entre eux celte diffél'ence, on le velTa
dans la suite. De là vient donc que dans la Parolê le Ciel etl'É
glise sont entendus dans le sens spirituel pal' les noces et les ma
l'iages, et que 1'.Enfer et le rejet de toutes les choses de l'Église,
sont entendus dans le sens spil'ituel de la Parole pal' les adultères
et par les scortations.
982. Et il lui fut donné d'agUger de chaleur les hommes
par le feu, signifie les cupidiUs de falsifier les t'rais, cupidités
qui ont leur source dans les amours de soi et du monde: on
lè voit par la signification de la chaleur, en ce que c'est la convoi
tise du faux et pOUl' le faux, N° A81; et pal' la signification du
feu, en ce que c'est l'amow' dans l'un et dans l'autre sens, à sa
voir, l'amour envers le Seigneur et l'amour à l'égard du pl'oehain"
el dans le sens opposé l'amour de soi et l'amour du monde, et par
suite la cupidité pour les maux de tout genre; que les amours de
~oi et du monde soient les ol'igines de tous les maux, on le voit,
N~ 162 T 171, 506, 510~ 512,517, 650, 653,~50,951jM
comme ces amours sont les ol'igines de tous les maux, et que dans
leur continuité ces IrmoUl's sont appelés cupidHés. e~ aussi convoi
tises, de' là pal' affliger de chaleUl' les hommes par le feu. il est
signifié la cupidité 00 la con.voilise pOUl' les faux d'après les maux
Vers. 8. CHAPITRE SEIZIÈME, 2U
(k lout genre, et pal' suite aussi pOUl' le mal ou pOUl' causel' du
dommage aux autres; cal' c'est là le plaisir de la .vie de ceux qui
sont ÙUIIS l'amour de soi et dans l'amour du monde; c'est d'après
ce plaisir que les continuités de leuI's amoul'S sont appelées cu
pidités et convoitises. Dans le Monde, à peille sait-on que tous
ceux qui sont dans l'amoUl' de soi sont, selon le plaisil' de cet
amoul', dans le plaisil' de nuit'e aux autl'es qui ne font poinl un
avec eux; qu'il en soit ainsi, cela est bien é\'ident par ces mêmes
hommes après la mOl't; alors le plaisil' de leul' vie est de causer du
dommage et de fail'e du mal aux ault'es, de quelque manière que
r..e soil, SUl'tout aux hons; ce plaisil' qu'ils ont est le plaisit' de la
haine, cal' ils ont de la haine, et pat' haine ils poursuivent tous ceux
qui adorent le Seigneur: celte haine n'est point manifest6e chez eux
ùans le M.onde, et cela, pal'ce que les liens externes, qui sont les
crainles pour les punitions de la loi civile, pOUt' la pel'te de la ré
putation, de l'llonneUl', du profit, des fonctions, des voluptés, de la
vie, et pour les dangel's de la vie, retiennenl et empêchellL qu'elle
ne se niontre à la vue des autl'e:;, mais elle l'este cachée d'ans
leur espl'it; c'esl pourquoi, après la mOI't, quand l'homme devient
espril et que les liens externes lui sont ûtés, elle s'élance, et en taul
que les freills sont lâchés, jusqu'à devenil' meui'll'ière; de telles
choses sont aussi signifiées pal' affliget' les hommes de chaleur pal'
le feu. S'il est dit que l'Ange versa sa fiole SUI' le soleil, et qU'il lui
fut donné d'aflligel' de chaleur les hommes pal' le feu, et que pal' le
soleil il est signifié l'amoul' em'el's Dieu, et pal' la chaleut' et le feu
la cupidité pour le faux et pour faire le mal, cela vient aussi de
là, pal'ce que les amours eL pal' suite les cupidités du faux et du mal
se monlrentet sont manifestés chez les méchants PUI' l'influx de
l'amoul' ou de l'affection du ùien et du vrai provenant du Ciel; cal'
autant les affecLions et les amours célestes influenL chez les mé
chants, autant les méchants sont embrasés de chaleur et de cupi
dité pour faire le mal et proférer le faux: la raison de cela, c'est
que tout bien du Ciel chez eux e3L changé en mal, et tout vrai du
Ciel en faux; cal' leurs intérieurs, qui apparLiennent à la volonté el
pal' suite à la pensée, sont toul'llés dans Ulle direction contraire re
IMivcrnenL aux célestes, eL tout ce qui inliue dans un contl'ail'e est
changé Cil conLI'aire, et si ce qui inllue l)l'end de la fOt'ce, il est
VI. 15.
242 L'APOCAL y PSE EXPLIQUÉE. N' 98i.
/Jetre conu'e l'ordre vcrs les intél'ielll's, toujours dans les pl'ppres
ùe l'homme, qui ne sont que des maux, et il y introduit la forme
de l'enfer, forme qui est l'image du diable; c'est pourquoi l'homme
qui aime l'adJlltèrc ct a de l'aversion pour le mariage est dans la
fOI'me un diable, Comme les membres ùe la génér!ltion ùans l'un
et l'autre sexe cOl'l'espondent aux sociétés ùu Tl'oisième Ciel, et
l'amour des époux à l'amour du bien et du vrai, c'est aussi pour
cela que ces membl'es et cet amOlll' correspondent à la Parole; cela
vient de ce que la Parole est le Diviu Vrai uni au Divin Bien pro
céùant du Seigneur: c'est de là que le Seignellr est appelé la Pa
l'ole; c'est aussi de là que dans chaque chose de la Parole il yale
mar'iage du bien et du vrai, ou le mariage céleste: qu'il y ait celte
cOITespolldance, c'est un ar'cane qui est -encore inconnu daps le
Monde, et qui m'a été manifesté et confirmé pal' de nombreuses ex
pél'iences. On voit aussi par là combien en eux-mêmes les mal'iages
sont saints et célestes, et combien les adultères sont profanes et
diaboliques. C'est de là aussi que les adultères méprisent les Divins
Vrais, par conséquent la Parole, et même s'ils parlaient d'après
leur cœur, ils blasphémeraient les choses saintes qui sont dans la
Parole; c'est ce qu'ils font quand ils sont devenus esprits après la
mort, CUl' tout esprit est forcé de parler selon son cœm', afin que
ses pensées intérieures soient révélées,
986. Et ils ne vinrent point li résipiscence pour lui don
ner gloire, signifie qu'ils n'ont point 1Joulu se converlù', en
1Jivant selon le,~ préceptes du Seignew' : on le voit par la signi
fication de t'e'(/ir li résipiscence, en ce que c'est se convertir des
maux et des faux du mal, ici, avant que sur eux vienne le Juge
ment dernier, et aussi la damnation et la punition; et par la signi
fication de donner gloù'e au Seigneul', en ce que c'est vivre selon
ses préceptes, N~ 8i 4, - Continuation sur le Sixième Pré
cepte : Comme tous les plaisirs qui appartiennent à l'homme dans
le Monde naturel sont changés en choses correspondantes clans le
Monde spirituel, il el1 est d~ même des plaisirs de l'amour du ma
riage et des plaisirs de l'amoul' de l'aduLtère: l'amour du mariage
est représenté dans le Monde spirituel comme une Vierge d'une si
grande beauté, qu'elle inspire à celui qui la yoil les délices cie la
vic; l'amour de l'adullère esl au contraire représenté cians le Monde
Vcrs. \1. CHAPiTRE SEIZiÈME. 2&9
spirituel pal' une Vieille d'une telle laideur, qu'elle inspire à. celui
'lUi la voit le froid et la mort pOUl' toutes délices de la vie; de
là vient que dans les Cieux la beauté des Anges est selon la qualité
de l'amour conjugal chez eux, ct que dans les enfel's la laideur des
esprits est selon la qualité de l'amour de l'adultère chez eux: en
un mot, chez les Anges du Ciel, dans les faces, les gestes du corps
et lc langage, il y a la vie selon l'amour conjugal; et, chez les es
prits de l'enfer, dans les faces il ya la mort selon la qualité de l'a
mour de l'adultère. Les plaisirs de l'amour conjugal dans le Monde
spirituel sont l'eprésentés d'une manière sensible par les odeurs
suaves que répandent des fruits et des Oeurs de divers genres; elles
plaisirs de l'amour de l'adultère y sont représentés d'une manièl'C
sensible par les mauvaises odeurs que répandent des excréments et
des pourritures de différents genres; les plaisirs de l'amour de l'a
dultèl'e sont même réellement (actualiter) changés en de tels ob
jets, parce que loutes les choses de l'adultère sont des ordures spi
rituelles j de là vient que dans les enfers il s'exhale des lieux de
débauche des puanteurs qui excitent le vomissement,
987. Vers. 10,11. Et le Cinquième Ange versa sa {iole
sur le Trône de la bête, et devint son royaume ténébreux, et
ils mordaient leurs langues de douleur. - Et ils blasphé
mèrent le Dieu du Ciel à cause de leurs douleurs. et il cause
de leurs ulcères; et ils ne vinrent point.à résipiscence de leurs
œuvres. - Et le Cinquième Ange lJerSa sa {iole sur le Trône
de la bête. signilie l'état de l'Église, manifesté quant à la doctrine
de la foi: et devint son royaume ténébreu.x, signi.fle l'Église
par suite dans. des faux purs et denses: et ils mordaient leur,ç
langues de douleur, signifie que par dédain ils ne veulent ni per
cevoir ni savoir les biens.et les vrais réels: et ils blasphémèrent
le Dieu du Ciel. signifie la falsification de la Parole: à cause de
leurs douleurs, et à cause de leurs ulceres, signifie d'après les
dédains et les dégoo.ts pour les vrais et les biens réels, ayant leur
source dans les faux e~ les maux dans lesquels sont ceux qui sont
dans la foi seule : et iLç ne ninrent point il résipiscence de leur,ç
œw)res, signifie qu'ils ne voulurent point vivre selon les préceptes
du Seigneur.
g~S. El le Cillquibnc Ange r{'l'sa sa (iole sur le Trône dt
zao L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 988.
bonnes œuvres, tOtlS les vrais de l'ltglise aient été chass~s, et qu'à
leul' place soient entrés de purs faux, cela a été montré ci-dessus'
très-souvent: il ne peut pas en être autrement lorsque pal' la foi
la vie est séparée et ainsi exclue de la religion. - Continuation
sur le Sixième Précepte: Il a été dit ci-dessus que le Ciel vient
des Mariages, et que l'Enfer vient des Adultères; il va être dit
maintenant comment cela doit être entendu. Les maux hérédi
taires dans lesquels l'homme naU ne vieunent pas d'Adam en
raison de ce qu'il a mangé de l'Arbre de la science, mais ils
viennent des parents à cause de l'adultél'ation du bien et de la fal
silication du vrai, par conséquent à cause du mariage du mal et du
faux, mariage d'après lequel existe l'amour de l'adullère; l'amOllI'
régnant des parents est par transmission (pel' traducem) dél'ivé
ct ll'ansfél'é dans la race, et il devient la nalul'e de la l'ace; si ('a
mour des parents est l'amour de l'adultère, il est aussi l'amour du
mal pOUl' le faux et du faux pOUl' le mal; de celle origine vient
tout mal chez l'homme, et pal' le mal l'cnCel' est chez lui. De là il
est évident que l'enfer chez l'homme vieut des adultères, si l'homme
n'est pas réformé par le Seigneur au moyen ùes nais et d'une vie
selon les vl'ais; et aucun homme ne peut être réformé, s'il ne fuit
pas les adulLères comme infemaux et n'aime pas les mariages
comme célestes; c'est ainsi, et non aull'ement, que le mal hél'édi
taire est brisé, ct devient pltlS doux dans la l'ace. Mais il faut qu'on
sache que quoique l'homme naisse enfel' par ses parents adultères,
toujoUl's est-il cependant qu'il naH pOUL' le Ciel et non pOUl'I'enfer;
car il est pourvu par le SeigneUl' à ce que personne ne soit con
damné à l'enfel' pOUl' les maux héréditaires, mais qu'il y ait con
~amnation pOUL' les maux que l'homme aUl'a fait siens par la vic
actuelle: c'est ce qu'on peut voir pal' les petit:; enfants qui tous
après la mort sont adoptés par le SeigneUl', élevés sous ses aus
pices dans le Ciel, et sauvés; de là il est évident que tout homme,
quoiqu'il soit enfer par les maux nés a\'ec lui, nait cependant pOUl'
le Ciel et non pOUl' l'enfel', Il en est de même de tout homme, même
né d'un adultère, s'il ne devient pas lui-même adultère; pal' deve
nir adullère, il est entendu vine dans le mariage du mal et du
t'aux, en pensant aux maux et aux faux par plaisir pour eux, et en
les faisant par amoul' pour eux; toul homme qui agit ainsi de\'ienl
Vt~I'S. 10. CHAPITHE SEIZIÈME. 255
aussi adultère. 11 est même de la Justice Dil'ine que personne ne soit
puni pour les maux de ses parents, mais que chacun le soit pOUl'
les siens propres; aussi est-il pourvu pal' le SeigneUl' à ce que,
après la mort, les maux hél'éditaires ne l'eviennent pas; mais les
maux pl'opl'es reviennent, et alors l'homme est puni pour ceux qui
reviennent.
990, Et ils mordaient leurs langues de douleur, signifie
que par dédain ils ne veulent ni percevoir ni savoir les biens
el les vrais réels: on le vOil pal' la signification de mordre sa
langue, en ce que c'est ne vouloir ni percevoil' ni savoil' les biens
et les vrais l'éels, ainsi qu'il va être expliqué; el pal' la signification
de la doulew', en ce que c'est le dédain. Si par mOl'dl'e sa langue
il est signifié ne vouloir ni percevoir ni savoir les biens et les vrais
réels, c'est parce que par la langue il est signifié la pel'ceplion du
l'l'ai, el pal' mordre sa langue se l'etenir; cal' la langue signine di
verses choses, parce qu'elle est un ol'gane tant du langage que du
goûl, et comme organe du langage elle signifie la confession, la
pensée, la doctl'ille et la religion, et comme organe du goû.! elle si
gnifie la perceplion naturelle du bien et du l'l'ai, landis que l'odo
1'at signifie la perception Spil'ituelle du bien el du vrai; en effet, la
langue gollte el SU\'OUl'e les mets et les boissons, et pal' l~s mets et
les boissons sont signiliés les biens el les l'l'ais qui noul'I'issent le
menlal natul'el; Ile vouloil' pas avoil' celte perception, ou ne vouloil'
pas pel'cevoil' les biens et les l'l'ais réels, est signifié par mordre sa
langue: ces choses ont été dites de ceux qui sépal'ent la foi d'avec
les biens de la vie; car ceux-là renferment toutes les choses de
l'Église ou de la religion dans un seul point de la foi, par lequel ils
disent que l'homme est justifié; et puisque l'homme est juslifié et
sauvé par ce seul point, il s'ensuit que toules les alitres choses de
la foi, qui sont les vrais de l'Église, ils les dédaignent au point
qu'ils ne veulent ni les percevoÎl' ni les savoir, car chacun d'eux
dit en son cœul' : Aquoi cela sel't-il, puisqu'un seul point me saul'e,
(1
à savoir, que Dies le Père a envoyé son !,'ils qui pal' la passion de
la croix. m'a l'acheté d~ l'enfel'? Les œuvres de la loi ne me con
damnent donc pas ni ne me sauvent pas, puisque penser et croire
avec confiance ce seul point, c'est ce qni sauve; li de là vient donc
qu'en raison du dedain ils ne veulent ni percel'oÏ!' ni savoil' les biens
256 L' APOCALYPSE EXPLlQU ÉE. X" {HW.
et les vl'ais l'éels. S'ils ont du dégotH pOUl' ces biens et ces vl'ais,
c'est parce que ceux qui sont dans la foi seule sont inlél'ieu
l'ement contre les biens et les vrais du Ciel et de l'Église; puis
aussi, parce que po LU' y penser il faut pensel' intérieurement, cal'
ces choses sont au-dessus de leurs idéès matérielles; ee dégollt el
ce dédain sont ce qui est signifié ici pal' la douleur. - Continua
tion sur le Sixième Précepte: 11 a été dit ci-dessus qu'entre l'a
moul' du mariage et l'amoul' de l'adultère il ya la même différence
qu'enll'e le Ciel et l'enfer; une semblable différence existe enh'6
les plaisirs de ces amoUl's, cal' les plaisirs tirent tout ce qui les
constituent des amoUl'S dont ils pl'oviennent. Les plaisil's de l'a
dl1ltèl'e tirent ce qui les constitue des plaisirs de fail'e des u:;ages
mauvais, ainsi de malfail'e, el les plaisirs de l'amour du mariage
le lil'ent des plaisirs de fah'e des usages bons, ainsi de bienfaire;
tel donc est le plaisil' pOUl' les méchants à malfah'e, lei est le plai
sir de leur amour de l'adultère, pal'ce que l'amour de l'adlJ,.~I'e en
descend: qu'il descende de là, à peine quelqu'un peul-il le croire,
mais néanmoins de là vient son origine; il est donc évident que le
plaish' de l'adullère s'élève de l'enfel' le plus profond. Au contl'aire,
le plaisir de l'amoUl' du mariage, parce qu'il vient de l'amoul' de la
conjonction du bien et du Vl'ai et de l'amour de fail'e le hien, est un
plaisir céleste; il descend même du Ciel intime ou lrG1sième Ciel,
où règne l'umour envers le SeigneUl' d'apl'ès le Seigneul' : par là on
peut voil' qu'il existe entre ces deux plaisirs lu même différence
qu'entl'e le Ciel et l'Enfer. Ce qu'il ya d'étonnant, c'est que l'on
croie que le plaisil' du mariage et le plaisil' de l'adulLèl'e sont sem
hlables; mais tOUjOUl'S est-il qu'il y a entre eux la différence dont il
vient d'être padé: loulefois, celle différence ne peut êlre ni dis
cernée ni sentie pal' aucun autre que pal' celui qui est dans le plai
sir de l'amoul' conjugal; celui qui est dans ce plaisir sent manifes
tement que dans le plaisir du mariage il Jl'y a fien d'impUI' Jli
d'inchaste, paI' conséquent fien de lascif; et que dans le plaisit'
de l'adultère il n'y a rien qui ne soit impur, incllaste et lascif; il
sênt que ce qui est inchaste monte d'en bas, et que ce qui est
eliaste descend d'en haut; maIs celui qui est dans le plaisir de l'a
dultère ne peut pas sentil' cela, pUl'ce qu'il senll'infel'llal comme
éti\nt son célf.st.e. De là il l'esulLe que l'amour du mariage, même
Vel'S, 10. CHAPITRE SEIZl1~ME. :lui
ùans son demier acte, est la pureté même et la chasteté même, et
que l'amour de l'adultèl'e dans ses actes est l'impureté même et
l'inchasteté même. Comme les plaisil's de ces deux amours pa
raissent extél'ieut'ement semblables, quoiqu'à l'intérieur ils soient
absolument dissemblables parce qu'ils sont opposés, il est en con
séquence pou l'VU par le SeigneUl' à ce que les plaisirs de l'adultère
ne montent point dans le Ciel, et à ce que les plaisirs du mariage
ne descendent point dans t'enfel', mais à ce qu'il y ait toutefois une
('.el'taine conespondance du Ciel a\'ec la pl'olification dans les adul
lères, sans qu'il y en aH une avec le plaisir même qui est en eux,
99'1. Et ils b{aspkémèJ'ent le Dieu du Ciel, signifie la fal
sification de la Parole: on le voit p,u' la signifieation de blas
phémer, quand cela concerne Dieu, en ce que c'est falsifiel' la Pa
l'ole jusqu'à destl'uetton du Divin Vl'ai daus les Cieux, N° 778;
et pal' la signiftcati'On du Dieu du Ciel, en ce que c'est le Divin
Vrai pt'océdant do Seigneut'; ce vrai est entendu, ici et ai!leul's
dans la P",u'O{e) pat' le Dieu du Ciel, puisque tout le Ciel consiste
en ce Divin; c'est de là que les Anges sont appelés dieux, el qu'ils
signifient les Divins Vrais qui procèùent du Seigneur, et c'est aussi
de là que le Seigneul'est appelé la Parole, qui esl le Divin Vrai;
de l'à \'ieut donc que par Il ils blasphémèrent le Dieu du Ciel, ) il
esl signifié la falsification de la Parole jusqu'à destr'uclion du Di
vin Vrai dans les Cieux. - COTtlinualion SUI' le Sixième Pré
('oepte : Il a été dit que l'an10ut' conjugal, qui est natm'el, descend
de f'amout' du bien et du vrai qui esl spirituel; par' suite ce s[lil'i
IHetesl dans l'amour naturel du mariage, comme la' cause est dans
l'effet; par le m-al'iage donc du bien el du vrai existe l'amoUl' de
fl'Uctifiel', à savoir, le hien pal' le vrai ct le vrai d'apr'ès le bien,
amour d'où descenù l'amour de proliliel., dans lequel il y a tout
délice et toute volupté. D'un autre ooté, l'amour de l'adultèl'e, qui
est naturel, vient de l'amour du mal et du faux. qui esl spirituel;
pal' suite ce spil'ituel est dans l'amour naturel de l'adultère, comme
la cnuse est dans l'effet; pal' le mariage donc du mal el du faux.
existe ('amour de fr'ucLificl', à savoil', le mal pal' le faux el le faux.
d'apl'ès le mal, amouI' d'où ùcscend l'amoul' de pi'oliflel' dans les
adultères, dans lequel il y a tout délice et toule rolupté. Que dans
l'amOllI' de proliliel' il y ait 10Ht délice et toute volupté, C'esl parce
V1. '17.
25~ L'APOCALYPSE EXPLlQUÉE, W 99'1,
que tout plaisir, tout agrément, toute béatitude, toute félicité dans
le Ciel entier et dans le monde entier, ont été pal' création mis en-
semble dans l'effOl't et pal' suite dans l'action de produire des usages;
ces joies croissent en degré ascendant selon la bonté et l'excellence
des usages dm'ant l'étel'Oité; par là on voit clairement d'où provient
cette si grande volupté de prolifiel', qui sUI'passe toutes lës autres
voluptés; si elle les sUl'passe, c'est il cause de l'usage qui sUl'passe
tous les autres usages, cet usage étant la procl'éation du genre hu-
main et par cOnséquent du Ciel. De là aussi proviennent la volupté
et le délice de l'adllltèl'e, mais comme la prolification par les adul-
tères correspond à la production du mal pal' le faux, et du faux
d'apl'ès le mal, celle volupté et ce délice décroissent et s'affaiblis-
sent pal' degrés jusqu'à se changer enfin en dégoù.t et en nausée.
Puisque le plaisir de l'amour du mal'iage est un plaisil' céleste, et
que le plaisil' de l'adultèl'e est un plaisil' infel'Oal, ainsi qu'il a été
dit ci-dessus, il s'ensuit que le plaisil' de l'adultèl'e vient d'un cel'-
tain feu impul', qui simule le plaisir de l'amoul' du bien, tant qu'il
dure, mais qu'en lui-même il est le plaisir de l'amour du mal, qui
dans son essence est le plaisil' de la haine contre le bien et le vrai;
et comme son origine vient de là, il n'y a point d'amour entre un
adultère et une adultère, sinon un amoul' comme l'amour de la
haine, qui est tel, qu'ils peuvent être en conjonction dans les exter-
nes, mais non dans les internes; en effet, dans les externes c'est du
feu, dans les internes c'est de la glace; aussi le feu s'éteint-il même
après peu de temps, et la glace survient-elle ou avec l'impuissance
ou avec une avel'sion comme celle qu'on éprouve pom' ce qui est
ignoble, Il m'a aussi été donné de voit' cet amour dans son essence;
il était tel, que c'était au dedans une haille mortelle, et qu'au dehol's
il paraissait comme un feu ardent de matières stercol'ales, félides
et infectes; et Selon que ce feu avec son plaisir s'éteignait, de même
expirait par degrés la vie de com'el'sation et de commel'ce mutuels,
et se montrait la haine, d'abord sous une apparence de mépris, en-
suite d'aversion, puis de rebuts, enfin de reproches outrageants et
de voies de fait: et, ce qui était étonnant, quoiqu'il yeù.t haine en-
11'e eux, ils pouvaient cependant palofois se rapprochel', et senlil'
alors le plaisir de la haine comme le plaisil' de l'amolli'; mais cela
d'après le prurit chamel, On Ile gaurait ni L1écrire ni cl'oire quel
\'ers, 11. CHAPITRE SEIZIÈME. 25!)
conLre LouL bicn eL LouL vrai du Cicl eL de l'Église; delà l'OUI' lui
Loules les ill félici Lés ; cal' pal' les adulLèl'es l'homme devienL ulle
fonDe de l'enfer, et pal' l'amour des adultères il devient une image
du diable, comme il a été diL précédemment. Que pal' les mariages
où ,:ègne l'amour vraiment conjugal, Loutes les délices et Loutes les
félicités cl'oissent jusqu'aux délices et aux félicités du Ciel intime,
et que dans les mariages où règne l'amour de l'adultère les dis
grâces et les infortunes croissent en cl'uauté jusqu'à l'enfel' le plus
Iwofond, on le voit dans Ic Traité DU ClI!L ET DE L'ENFER, N° 386.
99ft. Vers. 12, '13, 1ft, 15, 16. Et le Sixième Ange versa
sa fiole sur le grand fleune, l'Euphrate; et (ul tarie son eau,
Il/in que (ût préparé le chemin des rois de devers le levant du
soleil. - Et je vis de la bouche du dragon, et de la bouche
de la bête, et de la bouche du (aux prophète, trois esprits
immondes semblables il des grmouilles. - Cm' ce sont deS
esprits de démons, qui (ont des signes POUf' s'en aller vers les
rois de la ten'e et de tOllt le globe, afin de les assembler pour
la gùerre de ce jOlir grand du Dieu Tout-Puissant. - Voici,
jt vims comme un voleur; heureux celui qui veille et garde
.~es vêtements, afin que 1111 il ne marche point, et qu'on Ile
?)oie point sa honte! - Et il les assembla dans le lieu appelé
en hébreu Armageddon. - Et le Sixième Ange versa sa fiole
,ml' le grand fleuve, l'Euphrate, signific l'élat de ('Église quant
aux ralionnels, et pal' suite quant il l'inLelligence : et (ut tarie
son eau. signilie que les faux furent él0ignés : afin que (ût pré
paré le chemin des rois dedelJers le levant du soleil, signifie
afin que le Divin Vl'3i procédant du Seigneut l'fiL influer' : et je vis
de la bouche du dragon, et de la bouche de la bête, signifie
d'après la pensée, le raisonnement, la religioll et la doctrine de
ceux qui sont dans la foi seule, et dans les confirmaLions de celle
foi d'après l'homme uaLul'el : et de la bouche du (aux prophète,
signifie la docll'ine de la foi sépal'ée d'avec la \'ie, et de la justifi
calion pat' celle foi confirmée d'après la Parole falsifiée: trois es
prits imll/ondés semblables ri des {J1'enouilles, signifie les rai
sonnements d'après de purs faux contl'e les Divins Vrais: car'ce
sont des esprits de démons, signifie de faux raisonnemenls d'a
près l'enfel' ; (lui (0/11 des ,~igncs, :-ignific pCI'SUadllut pal' des iliu
Vers. 12. CHAPiTRE SEiZIÈME. 263
SiOllS et par des sophismes: pour s'en aller vers les rois de la
te,'re et de tout le globe, afin de les assembler pour la guerre,
signifie pour exciter des dissensions et des comhats contre les vrais
chez tous ceux qui sont de l'Église: de ce jour g1'and du Dieu
Tout-Puissant, signifie le derniel' état de l'Église quand il y a
avénement du: SeigneUl' et Jugement demier : voici, je viem
comme un voleur, signifie l'avénement du Seigneul' et le Juge
ment dernier: heureux celui qui veille, signifie l'état de félicité
de ceux qui tOUl'Dent leurs regards vers le Seigneur: et qui garde
ses vftements, signifie qui vivent selon les Divins Vl'ais : afin que
nu il ne marche point, signifie afin qu'il ne soit point sans vrais,
et par suite sans biens: et qu'on ne voie point sa honte, signifie
et par suite dans d'impurs amours: et il les assembla dans le.
lieu appelé en hébreu Armageddon, signifie l'élat du combat
d'après les faux contre les vrais, ayant sa source dans l'amour de
soi chez les hommes de l'Égli~e.
995. Et le Sixième Ange ve1'sa sa (iole sur le grand {leune,
l'Euphrate, signifie l'état de l'Église, manifesté quant aux
rationnels, et par suite quant à l'intelligence: on le voit par
la signification de l'Ange versant sa (iole, en ce que c'est l'élat
de l'Église manifesté, comme ci-dessus plusieurs fois; et pal' la
signification de l'Euphrate, en ce que c'est le rationnel, comme
ci-dessus, N° 569, lequel est appelé gl'and fleuve à cause de l'in
telligence, qui est à l'homme d'après lel'ationnel; cal' le fleuve si
gnifie l'intelligence; voù' N° 518; en effet, toute intelligence natu
l'elle de l'homme vient de son rationnel, car le ralionnel-est un
médium entl'e le spirituel et le natul'el, et comme il est un mé
dium il lire d'abord l'influx du Monde spirituel et le transfère
dans le Monde naturel; de là vient que, avant que le mental spiri
tuel, qui est appelé homme spirituel, puisse être ouvert, et que pal'
lui l'influx puisse être donné dans le mental natm'el, le ralionnel
doit être cultivé, ce qui se fait par les scientifiques qui sont les
vrais naturels et moraux, et par les connaissances du vrai et du bien
d'après la Pal'ole; par ces choses, le mental rationnel est ouvel't
en dessous; mais dès que le mental spirituel a élé ouverl, et que
pal' suite l'influx a lieu, le mental l'aliounel est olll'eri en dessus,
et ainsi le rationnel eommr, Icnantle milic~lI fournil le pflssage, et
2ôlt L' APOCAL y PS.E l:XPLHlllEE. N" IIU5.
gal est entendue dans la Parole par la nudité dont Adam et son
épouse ne rougirent pas; et cela, parce qU'i111'Y a l'ien de lascif, ni
pal' conséquent aucune rougeur pudibonde entl'c les époux, pas
plus qu'entre les petits enfants lorsqu'entre eux ils sont nus.
997. Afin que fût préparé le chemin des rois de devers le
levant du soleil, signifie afin que le Di1.,in Vrai procédant du
Seigneur pût influer: on le voit par la signification du chemin
des rois, en ce que c'est l'influx du Divin VI'ai, cal' par le chemin
est signifié l'influx, et pal' les rois sont signifiés les vrais: que ce
soit l'influx .du Divin Vrai qui est entendu, c'est parce qu'il est dit
lc chemin des l'ois de devers le lelJant du solei~; car pal' les che
mins .sont signifiés les influx, puisque tout influx d'une société il.
une autre, ainsi procédant du Seigneur, se fait pal' des chemins
ouverts ùans le Monde spirituel; et puisque par le lever du soleil il
est signifié où est le Seigneur, ainsi de devel's le levant du so
leil, c'est pl'océdant du Seigneur. Que le Seigneul' soit le soleil
du Ciel, et que par suite dans la Parole par le soleil il soit entendu
le SeigneUl' quant il. l'amour, on le voil ci-dessus, No, 401, 412,
527; puis aussi, que pal' l'orient et par le levant du soleil il est en
tendu oil est le Seigneur, N° 422; et que par les rois sont signifiés
les Divins Vrais, N°' 29, 31, 553, 625; ce qui est entendu pal'
ces paroles dans le sens le plus proche, cela a été dit ci-dessus, il.
savoir, afin qu'il fût ouvel't un chemin de la teITe de Canaan, par
laquelle est signifié le spirituel de l' J~glise, vers l'Assyrie par la
quelle est signifié le l'atioilllei de l'Église; le fleuve de l'Euphrate sé
parait et distinguait ces terres; de là par le chemin des rois de devel's
le levant du soleil il est signifié un passage par l'Église; que ce pas
sage serait ouvert, cela estentendu dans ce sens par cela queul'eau
de l'Euphrate fut tal'ie. II Maintenant il sera dit quelque chose de
('influx du Divin Vrai pl'océdant du Seigneur chez les hommes:
Du Seignel:1r comme Soleil il sort et Chaleur et Lumière; mais la
Chaleur est le Divin Bien et la Lumière est le Divin VI'ai; la Lu
mière, qui est le Divin Vrai, influe et entl'e chez tout Ange du Ciel,
et aussi chez tout homme du Monde, et donne la vue interne, qui est
l'entendement; car chaqne homme, quant à son espl'il, quoique non
quant au corps, a la faculté de recevOir celle lumièrc, c'est-à-dire,
rlc eompl'endre le Divin Vrai; mais celle racullé est ouverte à me
Vers. 12, CHAPITHE SEIZIÈME. 267
sUl'e que l'homme gl'andit, et que pal' les sciences et par les con
naissances du bien et du vrai il cultive et forme son rationnel selon
l'ordre; mais la Chaleur, qui est le Divin Bien, n'influe pas chez
l'Ange et chez l'homme de la même manière que la Lumière qui
est le Divin Vrai; et cela, parce que l'homme naît dans les maux
de tout gent'C, et que les maux font obstacle; c'est pourquoi les
maux doivent d'abol'd être éloignés, avant que la Chaleur, qui est
le Divin Bièn, puisse influer, et les maux sont éloignés pal' cela
qu'on les regarde comme péchés conLt'e Dieu, et qu'on les fuit en
suppliant le Seigneur ()our le secoul's : autant donc l'homme reçoit
ainsi le Divin Bien; autant, il vient dans la Lumièl'e de comprendre
le Divin VI'ai, car le chemin du Divin Vrai dans l'homme qui est
réfOl'mé est pal' le Bien de la volonté, et de là par le Bien de la vie
chez lui. Quand l'homme n'est pas dans le Divin Bien, mais dans
le mal, il est néanmoins dans la faculLé de recevoi!' la lumièl'e, ou
de compl'endre le Divin Vl'ai, mais en tant qu'il est dans l'état sé
paré; s'il n'est pas dans l'état séparé, alors il ne le comprend pas
de même: il y a pOUl' l'homme état séparé quand il est tenu seule
ment dans la pensée qui appal'tient il l'entendement, et non en même
temps dans l'affection qui apparUent à sa volonté; mais dans cet
état l'homme n'est pas réformé, pal'ce que cette lumièl'e alors n'af
fecte pas sa vie, ou parce que le Divin Vl'ai n'est pas im(llanté : il
y a, au contraire, état non-séparé pOUl' l'lJomme quand il est tenu
dans la pensée d'après l'entendement et en même temps dans l'af
fection d'apl'ès la volonté; dans cet état, l'homme ne reçoit pas la
(umière, ou ne com(lrend pas le Divin Vrai, s'il n'est pas ell mê
me temps dans le Divin Bien quant il l'affection de la volonté; car
dans cet état, les maux qui appartiennent il la volonté, et par suite
les faux qui appartiennent il l'entendement, font obstacle et élei
gnent la lumièl'e. Mais SUI' ces deux étals de l'homme il en sera
dit davantage dans ce qui suit - Continuation sU" le Sixième
Précepte: Comme l'amouI' conjugal dans sa pl'emièl'e essence est
('amoul' ellvel'S le Seigneur d'après le SeigneuI', et que pal' suHo il
est aussi l'innocence, c'est aussi pOUl' cela que l'amour conjugal est
la Paix, telle qu'elle eflt dans les Cieux chez les Anges; cal' de
même que l'lnllocenc:e esl l'f~lre même de tout hien, de même aussi
la Paix est l'Être même rie fout plaisir qui procède du bien, par
268 L' APOCALYPSE EXPLIQUEE. NU 997,
conséquent elle est l'Ètre même de toute joie entl'e les époux :
maintenant, comme toute joie appartient à l'amour, et que l'amoul'
conjugal est ~'amoUI' fondamental de tous les amours du Ciel, voilà
poul'quoi la Paix el/e-même réside principalement dans l'amour con
jugal. Que la Paix soit une béatitude du cœur et de l'Arne, til'ant
son origine de la conjonction du SeigneUl' avec le Ciel et l'Église,
et pal' conséquent aussi de la conjonction du bien et du vrai, apl'ès
la cessation de tout dissentiment et de tout combat du mal et du
faux contre le bien et le vl'ai, on le voit ci-dessus, N° 365; et comme
l'amoUl' conjugal descend de ces conjonctions, voilà encol'e pour
quoi tout plaisir de cet amoul' descend et til'e son essence de la Paix
céleste. Celte Paix brille même, dans les Cieux, comme une cé
leste béatitude SUI' les faces des époux qui sont dans cet amoul', cl
qui, d'après cet amoul', se regal'dent mutuellement; et celle céleste
héatitude, qui affecte intimement les plaisil's des amours et est
nommée paix, ne peut être chez d'a1uu'es que chez ceux qui peuvent
être conjoints intimement, ainsi quant aux cœurs mêmes.
998. Et je vis de la bouche du dragon, et de la bouche de
la bête, signifie d'après la pensée, le raisonnement, la reli
gion et la doctrine de ceux qui sont dans la foi seule, et dans
les confirmations de cette foi d'après l'homme naturel: on
)e voit pal' la signification de la bouche, en ce que c'est la pensée,
)e raisonnement, la religion et la doctl'ine, N°' 580, 782, 79h;
par la signification du dragon. en ce que ce sont ceux qui sont
dans la foi seule, tant quant à la doctrine que quant à la vie,
NOl 71h, 715, 71ô, 737; et pal'Ia signification de la bête, en ce
que ce sont ceux qui pal' des raisonnements d'apl'ès l'homme natu
rel confil'ment la foi seulc, N° 773. En effet, il y a,'ait dcux bêtcs,
l'une montant de la mer et l'autre montant de la tene; pal' la bête
montant de la mer r.st entendue celte foi confirmée pal' des raison
nements d'après l'homme natUl'el, et par la bête montant de la
lel'l'e est entendue cette foi confirmée d'apl'ès le sens de la leUre de
la Parole, et par suite la falsification de la Parole; mais ici il est
~fllendu la bête montant de la mer, ainsi la foi confirmée pal' des
raisonnements, pal'ce qu'il est ajouté (1 de la bouche du faux pro
phètc, 1) ct que pal' le f~ux [lI'ophète il est signifié la m~me ehose
Ille pal' la bête montant de la tCI'I'0, il. stlvoir, la foi seule r,onlirm6c
Vers. 13. CHAPITRE SEIZIÈME. 269
par la Parole, ainsi la doclI'ine du faux d'après les vrais falsiliés.
Pal' ces pal'oles et pal' les suivantes il est maintenant décrit que la
doctrine sur la foi seule a émoussé et presque éteint la faculté de
comprendre le Divin Vrai, faculté qui cependant a été donnée à.
chaque homme par le seignem', en tant que les faux d'après le
mal ne fel'ment pas l'influx et l'enU'ée afin que rien du Ciel ne
soit perçu; en effet, ('homme est comme un jardin qui reçoit la lu-
mière également j'hiver et l'été, mais non la chaleur, et selon que
le jardin ,'eçoÎl la cbaleul', il fleurit et porte du fruit; de même
l'homme, en ce qu'il peut également l'ecevoir la lumière, c'est-à-
dil'e, compl'endre le Divin VI'ai, soit qu'il soit mauvais ou qu'il soit
bon, mais il ne peutllelll'ir et porter du fruit, c'est-à-dire, devenir
sage et fail'e les œu,vl'es qui sont des biens, si ce n'est que selon
qu'il reçoit la chaleur, c'est-à-dil'e, le bien de l'amour. Beaucoup
croient que les Érudits, parce qu'ils savent un grand nombre de
choses ue la Pal'ole et de la doctrine d'après la Parole, sont plus in-
telligents et plus sages que les autl'C.5, mais néanmoins ils n'ont pas
plus d'intelligence et de sagesse, que selon la chaleur spirituelle,
c'est-à-dire, le bien de l'amoul' chez eux; cal' selon oe bien la faculté
de comprendre les vrais est ouverte et est vivifiée, mais par les
maux de l'amoul' du propre cf'J,te même faculté est comme couvèl'te
et ohlitél'ée; que cependant la faculté intellectuelle soittoujoUl's chez
eux, quoique couvel'te et oblitérée, je l'ai souvent entendu prouver
par l'expérience; cal' des espl'its qui étaient absolument dans les faux
d'apl'ès le mal, et niaient de tout leUl' cœul' le Divin inl1ux dans
loutes les choses de ('entendement du vrai et de la volonté du bien,
pal' conséquent la Divine Providence, et pal' suite confirmaient cbez
eux que toutes choses appartiennent à la natul'e et à la pl'opre Pl'U-
lIence, ces esprits, quoiqu'ils fussent presque sans aucune faculté
de comprendl'e les vrais lorsque chez eux ils les pensaient, cepen-
dant lorsqu'ils entendaient dit'e pal' d'auU'es que le Divin est tout,
et que respectivement le naturel n'est rien, si ce n'est comme l'ins_
trument de l'ouvrier. ils le comprenaient alors aussi clairement que
ceux qui l'enseignaient, et que les autr'es qui s'étaient confirmés
dans ce Divin Vrai; mais aussitôt qu'ils avaient détoul'né l'oreille,.
ils tombaient dans l'opposé, et ne le comprenaient plus, et cela,
parce qu'ils l'avaient couvert par des faux d'apl'ès les confil'ma-
2ïO L' APOCA 1. YPSE EXPLIQU I;:E, 1'1" 998.
car tous ceux qui sont dans les enfers sont immondes d'après les
faux du mal, et cela, parce que toutes les choses immondes existent
d'après les faux qui proviennent du mal, et toutes les choses pures
d'après les vrais qui proviennent du bien; pal' la signification de
Irais, en ce que c'est toutes choses et le plein, et en ce qu'il se dit
des vl'ais ou des faux, N°' 435, b06, 532, 658; de là aussi paI'
trois il est signifié entièrement et purement, ici le pur faux; et par
la signification des grenouilles, en ce qu'elles sont les l'aisonne
ments d'apl'ès les faux; si ces raisonnements sont signifiés pal' les
grenouilles, c'est non-seulement à cause de leUl' coassement, mais
aussi à cause de leur demeure dans les étangs marécageux et in
fects, par lesquels aussi sont signifiés les faux infernaux; cal' ceux
qui raisonnent d'après les faux conU'e les Divins Vrais demeurent
dans des enfers qui appal'aissent comme des marai:; et des étangs
fétides, et ceux qui sont là, lorsqu'ils sont vns dans la lumière du
Ciel, sont semblables à des grenouilles, quelques-uns dans une
forme gl'ande, d'autl'es dans une fOl'me plus petite, selon l'orgueil
du mental (animus) pl'ovenant de la manièl'e de l'aisonner plus ou
moins subtile; ils sont aussi plus ou moins immondes, selon les
l'aisonnements contl'e des Divins Vrais plus intérieurs et d'une plus
gl'ande dignité, Que les grenouilles signifient les raisonnements d'a
l)l'ès de pUl'S faux contre les Divins Vrais, on peut le vQir d'après
le mil'ac1e des gl'enouilles en Égypte; '~n effet, par tous les mira
cles qui y ont été faits sont signifiées les plaies ou les maux dont
!\ODt affectés après la m<Jrt ceux qui combattent par les scientifiques
de l'hof!lme naturel contl'e les vl'ais et les biens spirituels, et s'ef
fOl'cent de les détruire; car par Pharaon et par les Égyptiens étaient
l'eprésentés et par suite signifiés les hommes naturels, et pa.. les
fils d'Israel, qu'ils infestaient et voulaient réduil'e en esclavage,
étaient repl'ésenlés et par suite signifiés les hommes spirituels, par
conséquent aussi pal' les Égyptiens les choses qui appartiennent à
l'homme naturel, et pal' les fils d'Israël les choses qui appartien
nent à l'homme spirituel; celles qui apP&I'tiennent à l'homme
naturel se réfèrent aux maux et aux faux, et les maux se l'éfèrent
à l'amoul" et les faux à la doctrine de l'amour; et celles qui ap
partiennent à "homme spirituel se l'éfèl'ent aux biens qui ap
partiennent à ('amour, et :lUX vrais qui appartiennent il la t1oc
Ver!. -13, ~HAPlTRE SEIZIÈME. ~n
tl'ine de l'amoul', Que là pal' les grenouilles soient signiHés les rai-
sonnements de l'homme natul'el d'après les faux contl'e les n'ais
de l'homme spil'ituel, cela est évident pal' la description de cc mi-
racle dans Moise: « Le fleuve (era pulluler de.ç grenol/iIles, ct
elles monteront et viendront dans la maison de Pharaon, el
dans l'appartement de sa couche, et SUI' son lil, et dal18 la
maison de ses urvitellrs et de son peuple, el dans les (ours el
dans les huches. El après qu'elles (U/'ent mortes, ils les amas-
sèrent par monceaux, eL la te/Te en puait. Il - - Exod. VII.
27, 28, 29. VIII. 1 à 10; - qu'ici les grenouilles signifient les
raisonnements de l'homme naturel d'après les faux contre les Di-
vins Vrais, on peutie voir pal' l'Explication de toutes ces pal'oles
dans les ARCANES CÉLESTES, du N° 7345 au N° 7356, el du
N° 7379 au N° 7h09. Puis aussi, dans David: « Il changea
leurs eaux en sang, et il tua leur poisson; il fit pulluler sur
leur terre des grenouilles, dans les appartements de leurs
rois. 1) - Ps, CV, 29, 30; - ces choses ont été dites des plaies
d'Égypte; par les eaux changées en sang sont signifiés les vl'ais
falsifiés; par les poissons tués il est signifié que les vrais scientifi-
ques et les connaissances de l'homme naturel ont péri; pal' les gre-
nouilles pullulant sur leur terre sont signifiés les raisonnements de
l'homme naturel d'apl'èsles faux; les appartements des rois signi-
fient les nais intérieurs qu'ils ont pervertis pal' les l'aisonnements
d'après les fa'ux; les appartements sont les intél'ieurs, et les l'ois
sont les vrais: des choses semblables sont signifiées pal' les gre-
nouilles qui monlèrent dans la maison de Pharaon, dans l'apparte-
ment de sa couche et dans son lit, Maintenant, d'après ces expli-
cations, on voit claÎl'emenl ce qui est signilié pal' les trois esprits
immondes, semblables à des 'grenouilles, qui sortit'ent de la bouche
du dragon, de la bête et dU faux prophète, - Continuation sur
le Sixi~me Précepte: LOI'sque, apl'ès la morl, ceux qui sont dans
l'amour vraiment conjugal deviennent Anges, ils reviennent dans
leur jeunesse et dans leur adolescence j les maris accablés de vieil-
lesse deviennent des jeunes gens, et les épouses décrépites par l'âge
deviennent des jeunes filles; les deux époux reviennent dans celle
tleur et ces joies de l'âge, où l'amour conjugal commença pal' des
plaisir's nouveaux à exalter la vie et à inspirer des jeux pour la
VI. 18,
'274 L' APOCAL YPSE EXPLIQUÉE. N" 1000,
vie, et comme cela a lieu pal' des illusions et des sophismes, par
lesquels les simples sont persuadés, c'est pour cela qu'ici pal' «( qui
l'on t des signes, » il est signifié des persuasions et des confirmations
pal' des illusions et pal' des sophismes; que les pel'snasions aient
lien pal' des illusions, cela a été montré ci-dessus. où il a été traité
de la bêle montant de la mel', Chap, XllI. 1 à 13; pal' elle aussi
ont été signifiées les confirmations par des raisonnements d'après
l'homme naturel. Si de telles choses sont signiliées pal' les signes,
c'est parce qu'il est dit ensuite (( pour s'en aller vers les rois de la
lel'('e et de tout le glohe, afin de les assemblel' pour la guel'l'e, Il
ce qui signifie pOUl' exciter des débats et des combats contre les
vl'ais dans toute I~Église. ~- Continuation sur le Sixième Pré
cepte : De ce qui a été l'apporté jusqu'ici on peut conclure quel
bien résulte de la qhasteté dans les mal'iages. par conséquent
quelles sont les bonnes œuvres de la chasteté faites pal' l'homme
qui fuit les adultères comme péchés contre Dieu; le..c; bonnes œuvres
de la chasteté sont celles qui concernent, ou les époux eux-mêmes.
ou leurs enfants et la postél'ité de leUl's enfants, ou les sociétés cé
lestes. Les bonnes œuvl'es de la chastelé, qui concernent les époux
eux-mêmes, sont les amours spirituels et célestes, l'intelligence et
la sagesse, l'innocence et la paix, la puissance et la protection
contre les enfers et contre les maux elles faux qui en provien.nent,
et plusieUl's SOltes de joies, el des félicités durant l'éternité, toutes
choses dont jouissent ceux qui vivent dans de chastes mal'jages.
suivant ce qui a été dit ci-dessus. Les bonnes œuvl'es de la chasteté,
qui concernent les enfants et leul' postérité, consistent en ce que,
dans les familles, les maux héréditaires ne sont pas si nombreux
ni si grands, car l'amour dominant des parents se transmet dans
les enfants el quelquefois dans la postérité la plus éloignée, et
devient pour eux une nature dont ils ont hérité; cette nature est
l'éprimée et adoucie chez les parents qui fuient les adultères comme
infernaux, et qui a~ment les mariages comme célestes. Les bonnes
œuvres de la chasteté, qui concement les sociétés célestes, sont
que les mariages chastes constituent les délices du Ciel, qu'ils en
sont les pépinièl'es, et qu'ils en sont les afi'errnissements; ils four
nissent au Ciel des délices par les communications; ils sont pour le
Ciel des pépinières pal' les prolificalions; et ils sont pOUl' le Ciel
Vel's. il" CHAPlTUE SEIZIÈME, 2ïï
des affermissements par la puissance contre les enfers, cal' à la pré
sence de l'amour conjugal les esprits diaboliques deviennent ful'ieux , '
forcenés, ne se possèdent plus, et se précipitent dans l'abtme.
1003. Pour s'en aller vers les rois de la terre et de tout le
globe, afin de les assemble,- pour la guerre. signifie pOlir e,1:
citer des dissensions et des combats contre les l".ais chez tous
ceux qui sont de· /'Église: on le voit pal' la signification des
rois. en ce qu'ils sont ceux qui sont dans les vrais d'après le bien,
et abstraclivementles vrais d'après le bien, No' 29, 31, 408, 625;
par la signification de la ten'e et du globe. en ce que c'est l'Église
quant au vrai et quant au bien, ainsi toute l'Église, N° 7U; par
la signification de la guerre. en ce que c'est la dissension SUI' les
vl'ais et sur les biens, et le combat spirituel, No' 573,734; d'après
ces significations, il est évident que pal' (1 s'en aile.' vers les rois de
la terre et de tout le globe, afin de les assembler pOUl' la guerre, 1)
il est signifié exciter des dissensions et des combats contre les vrais
chez tous ceux qui sont de l'Église. Que l'Église soil tombée dans
des contestalions SUI' les vrais et sur les biens, et dans des combats
contre eux, et enfin dans des dissensions pal' la foi seule, cela est
bien évident en ce que, quand cette foi eut été acceptée, il n'y eut
plus pour l'entendement aucune faculté d'examinel' à fond les vrais
et les biens, cal' la foi enveloppe qu'il faut cl'oire telle chose, de
quelque manière qu'elle apparaisse devant l'entendement; et quand
l'entendement est repoussé de la foi, l'illustration aussi estl'epous
sée, et quand elle a été repoussée, l'aveuglement et la stupidité
entrent dans tout ce qui concerne l'Église; dans cel état il existe
de pures contestations sur le sens de la Parole, qui peut être en
tralné à confirmel' toot ce qui plalt; c'est de là que l'Église a été
divisée en des Églises, et 'que dans ces Églises il ex iste tant d'hé_
résies. Que ces dissensions et ces combats SUI' les \'l'ais ct SUI' les
biens viennent de l'enfer, cela est signifié pal' li les esprils des dé
monfl qui font des signes pour s'en alier vers les rois de la tene ct
de tout le globe, afin de les assembler pOll!' la guelTe, 1) - Conti
nuation sur le Sixieme Précepte: De l'énuqlt~r~lion et de la
description des biens q\li sont la suite des l)1ariages chastes, on peuL
conclul'e quels sont les maux qui suivent les :H!nltèl'es; cc sonl, ell
effet, les mau~ opposés il ces hiens; ainsi, ,Ill lieu des amours spi
2ï8 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1003.
bauche sont tenus fermés, cal' lorsqu'ils sont ouverts, il s'en ex hale
une odeur qui excite le vomissement. Il en est autrement des ma
riages célestes; dans ces mal'iages, la vie du mari s'ajoute par la
semence à la vie ùe l'épouse, de là une conjonction intime, d'après
laqueHe ils ne sont pas deux, mais ils deviennent une seule chaiI';
et, selon la conjonc1ion, par là augmente J'amolli' conjugal, et avec
cet amour tout bien du Ciel.
100ô. li eureux celui qui veille, signifie l'état de félicité
de ceux qui tournent leurs regards lJerS le Seigneur: on le
voit pal' la signification de heureux, en ce que c'est être dans un
état de félicité; et par la signification de veiller, en ce que c'est
s'acquél'ir la vie spiI'ituelle, N° 187, et celle vie est acquise pal' cela
que l'homme tourne ses regards vel's le Seigneur, parce que le Sei
gneur est la vie même, et que pal' Lui Seul il y a la vie éternelle;
lorsque l'homme est dans la vie pal' le Seigneur, il est dans la
veille; mais lorsqu'il est dans la vie par lui-même, il est dnns le
sommeil; ou, ce qui est la même chose, lorsque l'homme est dans
la vie spil'ituelle, il est dans la veille, mais lorsqu'il est dans la vic
naturelle sépal'ée de la vie spirituelle, il est dans le sommeil, ~-les
choses qu'nlol's l'homme voit sont comme c..clles qu'il voit dans un
songe: vivre celle vie est aussi entendu clans la Parole par dormir
et sommeillCl'; (laI' exemple, - Matth. xm. 25. XXV. 5, 6.
Marc, IV. 26, 27. XlIl. 36. Ésaïe, V. 27. Jérém. LI. 39, 57.
PS, XIll. 4. Ps. LXXVI. 7, - et ailleurs; par là, on voit clai
rement ce que signifie veillel', - Continuation sur le Sixù)rne
P1'écepte : Mais il faut qu'on sache que les adultères sont plus Ot!
moins infel'llaux et abominables: les adultères qui tirent IcUl' ori
gine de maux plus graves et de faux qni proviennent de ces maux
sont aussi plus graves, et ceux qui viennent de maux plus légers
et de faux qui proviennent de ces maux sont plus légers; car les
aùultèl'es correspondent aux adultérations du bien et par suite aux
falsilications du vl'ai; les adultél'ations du bien sont en elles-mêmes
des manx, et les falsifications du vrai sont en elles-mêmes des
faux j selon les c01'l'espondances avec ces adultérations et avee ces
falsifications, les enfers ont été disposés en genres et en espèces;
les enfers cadavéreux sont POÙI' ceux qui onl. placé leurs délices
tJans la violation des épo\lses; les nxcrémelltiticls, pour ceux dont
Vers. 15. CHAPITHE SEIZIÈME. 283
les délices ont été de corrompre les vierges; les visqueux noirs,
pour ceux qui ont placé lelll's délices Jans les variétés et les chan
gements de prostituées; et les enfe['s immondes, pour les autres:
les enfers sodomitiques sont pour ceux qui ont été dans les maux
pal' t;amour de dominer SUI' les autres, pour le seul plaisir de la
domination, et sans aucun plaisir de l'usage. De ceux qui ont sé
paré la foi d'avec les honnes œtlVres, tant par la doctrine que pa l'
la vie, sortent des exhalaisons d'adultères comme ceux d'un fils
avec une mère ou avec une tante mate['nelle : de ceux qui ont étu
dié la Parole seulement pOUl' la gloire, et non pour des usages spi
rituels, sortent des exhalaisons d'adultères comme ceux d'un père
avec une I)['u : de ceux qui croient que les péchés sont remis par la
Sainte Cène, et non pal' la repentance de la vie, sortent des exha
laisons d'adultères comme ceux d'un frère avec une sœur: de ceux
llUi nient absolument le Divin, sOl'tent des exhalaisons de crimes
de bestialité; et ainsi des autres. Si tels sont les enfers pour eux,
c'est d'après la corresponllance avec les adu1té['ations et les souil
lures du bien et du vrai.
1007. Et garde ses vêtements, signifie qui vivent selolt
ses Divins Vrais: on le voit IHU' la signification des vêtements,
en cc que ce sont les vrais qui couvrent le bien, N° (il!, 65,
195,271, 395,637; de là, par garder les vêtements il est si
gnifié vivre selon les vrais, ici selon les Divins Vrais du Seigneur
dans la Parole. - Continuation sur le Sixù1me Précepte: En
somme, de toute conjonction du mal et du faux, dans le Monde
spil'ituel, émane une sphère d'adultère, mais elle ~mane seulement
de ceux qui sont dans les faux quant à la doctrine et dans les maux
quant à la vie, et non de ceux qui sont dans les faux quant à la
doctrine mais dans les biens quant à la vie; cal' la conjonction du
mal et du faux n'est pas chez ceux-ci, mais elle est chez ceux-là,
Celle sphère émane surtout de" prêtres qui ont enseigné fausse
ment et qui onl mal vécu, cal' eux aussi ont adultéré et falsifié la
Parole. De ceux-ci, encore bien qu'ils n'aient point été adultères
dans le Monde, s'exhale néanmoins l'adultère, mais "adultèl'e qui
est nommé adultère sacerdotal, lequel cependant est distingué des
autres adultères. D'après cela, il est évident que l'origine des adul
tères est "amoUl' et pal' suite la conjollr.tion du mal el du faux.
28ft L' APOCAL YPSE EXPLIQU ÉK N° 100S.
été montré d'une manière frappante (ad vivum) que cet amolli' a
dévasté l'Église et en a adultéré tous les biens et tous les vl'ais, non·
seulement dans les royaumes de la Babylonie, mais aussi dans les au
tres royaumes; presque tout homme aujoUl'd'hui, après sa mort,
quand il vient dans le Monde spiriLuel, emporte avec lui du Monde
naturelle désir d'être honoré, de commandel' et d'avoir la préémi
nence, et il n'yen a qu'un très-petit nombre qui aiment les usages
pour les usages; en effet, ils veulent que les usages servent, et que
l'honneur, qui n'est pas un usage, commande; et quand règne ce
qui, séparé de l'usage, n'est rien, il ne peut pas y avoir pour eux
un sort et un héritage dans les Cieux, où règnent les usages seuls,
car le Royaume du Seigneur est le Royaume des usages; en effet,
lorsque les usages règnent, le SeigneUl' règne, parce que les usages
sont des hiens, et que tDut bien vient du Seigneur. C'est donc là
l'état de l'Église, manifesté quant aux rationnels, état signifié par
le Sixième Ange versant sa fiole sur le grand fleuve, l'Euphrate;
c'est de cet état qu'il vient d'être traité. - Continuation sur le
Sixieme Precepte: Ce qui précède concel'lle les personnes adul
tères; maintenant il va être dit aussi ce que c'est que l'Adultère.
Les adultères sont toutes les scortations qui détruisent l'amour
conjugal; la scortation d'un mari avec l'épouse d'un autre, ou
avec une femme, qu'elle soit veuve, vierge ou prostituée, est un
adultère, lorsque cela est fait pal' dégoû.t ou par aversion pour le
mariage: il en est de même de la scortation d'une épouse avec
nn homme marié ou avec un célibataire, lorsque cela est fait par
une cause semblable. Les scortations ùe tout homme non marié
avec l'épouse d'un autre, ou de toute femme non mariée avec Je
mari d'une autl'e, appartiennent aussi à l'adultère, parce qu'elles
détruisent l'amour conjugal, en détournant du mal'iage vers l'a
dultère leurs intentions. Les plaisirs des variétés quoiqu'avec des
prostituées sont aussi des plaisirs de l'adultère, car le plaisil' de la
variété détruit le plaisir du mariage. Le plaisir de la défloration
des vierges sans but de mal'iage est encore un plaisir de l'adultère,
cnr ceux qui sont dans ce plaisir veulent plus tard le mariage seu
~ement pOUl' la défloration, et lorsqu'elle est accomplie, ils pl'en
nent le mariage en dégoût. En un mot, toute scortation qui dé
truit le conjugal et éteint l'amour du mariage, est un adultère ou
Vers. 16. CHAPITHE SEIZI~~MK 28fl
appartient il l'adultèl'C; mais celle qui ne détruit pas le conjugal et
n'éteint point l'amour du conjugal est une forniçation provenant
d'un certain instinct de la nature pour lc mal'iagc, leqnel, pour dif
férentes causes, ne peut pas encore être, contracté.
1011. Vers. 17, 18. Et le Srptieme Ange 1JerSa sa fiOle
dans l'Air, et il sortit une 1)oi.'1: grande du Temple du Ciel,
du Trône, disan.t: C'en est {ait. -- Et il Y eut de.ç voix, des
éclairs et de.ç tonnerres; ct il y eut un tremblement de terre
grand, tel qu'il n'y a point eu, depuis que les homme.ç ont
été .sur la terre, un tremblement de ltrre si grand. - Et le
Septicme Ange versa .ça fiole dans l'Air, signifie l'état de l'l~
glise, manifesté quant à toutes les choses de fa pensée: et il so/'
tit une Mix grande du Temple du Ciel, du Trô7Ie, disant:
C'en est {ait, signifie la manifestation, venant du Seigneur pal'
le Ciel, qu'il y a consommation, et qu'ainsi le Jugement dcr
niel' est proche: et il y eut des voix, de.ç éclairs et des ton
nel'res, signifie les l'aisonnements, les obscurcissements de l'en
tendement, et les, conclusions de's faux d'après les maux: et il y
eut un tremblement de terre grand, signifie l'état de l'Église
entièrement changé: lel qu'il n'y a point eu, depuis que les
hommes ont été SUI' la terre, signifie qu'il fut renver'sé complè
tement plus qu'il n'avait été jusqu'à présent dans les terr'es où exis
tait l'Église: un tremblement de terre si grand, signifié de
sorte que l'Église n'est plus.
1012. Et le Septièm'e Ange 'I-'el"S(( sa fiole dalls l'Air, signi
fie l'état de l' Église, nzani{ësté quant à tott{e,ç les choses de
la pensée: on le voit pal' la signification de l'Ange versant la
fiole, en ce que c'est l'élat de l'I~glise IDanifeslê, comme ci-dessus;
et par la signification de l'Air, en ce que c'est la peIisée, iCi le tont
de la penSée, paree que c'est le dernier élat de l'Église qui est dé:'
crit ici; c'est pourquoi, cet état étaht manifesté, il est dit « c'en est
fail', li c'est-a-dire,c'est consommé, Si l'ail' signifie la pensée, c'est
parce que la respiration, qui a lieu par'l'air, cOl'respond à la pensée
qui appartient à l'entendement, eomme le mouvement du cœur cor
respond à l'affection qui appartient à la volonté: que la respiration
des poumons corresponde à la pensée, cela est bien évident pal'
l'opération simultanée et unanime de l'ulle et de l'aulre; en effet,
VI. :19.
290 L'APOCALYPSE EXPLlQU(.:E. 1\" 1012,
ceux. qui sont de l'Église, ainsi dans les tenes où existait l'Église,
Il s'agit principalement ici de l'élat de l'(~glise chez les Réformés,
et non chez les Babyloniens, ,cal' il s'agit de ceux-ci dans les Cha
pitres suivants; que l'état de l'Église ait été renversé, cela est évi
.dent en ce qu'aujoUl'd'hui on ne sait pas ce que c'est que le bien ni
ce que c'est que le YI'ai, ni même ce que c'est que l'amoUl' et ce que
c'est que la foi, cal' ils appellent foi l'amour, ils appellent foi les
œuVl'es, ils appellent foi le bien, ils appellent foi le Vl'ai, et ils ne
voient nullement si la toi l'eçue, flans laquelle ils ('enfel'lnent le tout.
de l'Église, est la foi du vl'ai, puisqu'elle consiste cn des choses
purement incompréhensibles, - Continuation bUT te Septibne
Précepte: La haine étant le feu infel'llal, il est évident qu'elle doit
êl1'e éloignée avant que l'amour, qui est le feu céleste, puisse in
nuel', et, pal'Ia lumière qui procède de lui, vivifier l'homme; et ce
l'en iufernal ne peut être éloigné en aucune manière, si l'homme ne
sait pas d'où vient la haine, ni ce que c'est que la haine, et si dans
la suite il ne l'a pas en avel'sion et ne la fuit pas, Chaque homme
pal' hél'édité a de la Iiaine contl'C le prochain, car tout homme nalt
dans l'amour de soi et dans l'amour du monde; c'est pourquoi la
haine s'empare de lui, et le met en feu contre LOus ceux qui ne font
pas un avec lui et ne lui sont pas favorables, surtout conLt'e ceux.
qui s'opposent à ses convoitises; personne, en effet, ne peut s'ai
mer au-des.sus de toutes choses et aimer en même temps le Sei
gneur, et pcrsonne ne peut aimer le monde par-dessus toute~ choses
et aimel' en même temps le prochain, pal'ce que personne ne peut
sCI'vil' en même temps deux maUres, sans méprisel' ni haïl' l'uu,
landis qu'il honOl'lJ el aime l'autre, Il y a principalement haine
chez ceux qui sont dans l'amour de dominCl' SUi' tous; chez les au
tres il ya inimitié, Il va être dIt ce que c'est que la haine: La haine
porte en elle un feu, qui est un effort pOUl' tuCl' l'homme; ce feu
est manifesté par la colèl'e : il y a chez les bons comme de la llUine
el pal' suite comme de la colère conll'e le mal; mais ce n'est pas de
la haine, c'cst de l'aversion pOUl' le mal i ce n'est pas non plus de
la colère, c'est du zèle pour le bien; le feu céleste est Cliché inté
rieurement dans cette aversion et dans ce zèle, cal' on 1\ de l'aver
sion pour le mal, el l'on se met presqu'en colèl'e contrc le prochain,
afin d'éloigner le mal, cl ainsi alin de [Iourvoil' au bien du prochain,
Vers. 18. CHA.PITllE SEIZIÈMK 2~7
la doctl'jne d'après la Parole, c'est pal'ce qu'il est dit la ville grande;
et que ce soient toutes les choses de la doctrine du vrai, c'est pal'ce
qu'ensuite il est dit que les villes des nations tombèl'ent, et que par
ces villes sont signifiées toutes les choses de la doctrine du bien;
car la doctrine traiLe des vl'ais qui sont appelés vrais de la foi, et
des biens qui sont appelé:> biens de l'allloUl'; de là il est dit la doc
trine du vl'ai et la doctl'ine du bien; et par la signification de de
venir en trois parties, en ce que c'est être dissipé; que devenil'
en trois parties ce soit être dissipé, c'est parce que par' trois il est
signifié tout, le tout et le plein, et que quand les choses sont divi
sées, il se fait une dissipation. Que trois signifie tout, le tout et le
plein, et qu'il se dise des vrais, on le voit ci-dessus, N° 532; la
même chose est signifiée par être divisé en trois parties, dans Ézé
chiel, V. 2. - Suit maintenant l'Explication du Huitieme
Précepte du Décalogue: Tu ne seras point (aux témoin.
Par porter faux témoignage il est signifié, dans le sens le plus près,
menti l' au détriment du prochain, en jetant faussement du blâme
sur lui; mais, dans le sens interne, il est signifié dire que le juste
est l'injuste, et que l'injuste est le juste, en con{irmant cela par des
faussetés; el, dans le sens intime, il est signifie falsifiel' le vrai et
le bien de la Parole, et vice verslÎ donner comme vl'ai le faux de
la docll'ine, en le confirmant par des illusions, par des appal'ences,
par des fictions, pal' des scientifiques faussement appliqués, pal'
des sophismes, et par d'autres moyens semblables; les confirma
tions et par suite les persuasions sont elles-mêmes des faux témoi
gnages, car elles sont des atlestations fausses. De là on peul voir
qu'ici il est entendu, non-seulement le faux témoin en présence du
juge, mais encOl'e le juge même qui fait le juste il)juste et l'injuste
juste, en pel'vel'Iissant le droit, car celui-ci agit égalemenl en té
moin faux, comme le témoin lui-même: pal'eillement tout homme
qui fail que le droit paralt tortu, et que le tortu paralt droil : pa
reillement le prêtl'e qui falsifie le vl'ai de la Parole et en pervel'tit
le bien. En un mot, toute falsification du V1'ai, tant spirituel que
moral et civil, qui est faite par mauvaise intention, esl un faux
témoignage,
1020. Et les m'Iles des nations tombèrent, signifie qu'il en
lilt de mêllie de toutes tes choses tic la doctrine dll bien d'a
Vers. :Lü. CHAPITHE SEIZIÈME. 299
pres la Parole: on le voit paI' la signification de la ville, en ce
que c'est la doctrine, ainsi qu'il vient d'être montré ci-dessus; de
là les villes sont les doctrinaux ou toutes les choses de la doctrine;
pal' la signification des nations, en ce que ce sont ceux qui sont
dans le bien de l'amour, et abstractivement les biens, N°' 1i5,
331,625; et pal' la signification de tomber, en ce que c'est être
dissipé; car 1000sque les villes tombent, elles périssent, et lorsque la
doctrine tombe, ses vrais sont dissipés. - Continuation sur le
Huitieme Pi-éapte : Lorsque l'homme s'abstient des faux témoi-
gnages, entendus dans le sens moral et spit'ituel, et qu'il les fuit
et les a en aversion comme péchés, l'amoul' de la vérité et l'amour
de la justice influent du Seigneur par le Ciel; et quand par suite
l'homme aime la vérité et la justice, il aime le Seigneur, cal' le
Seigneur est la vérité même et la justice même; et quand l'homme
aime la vérité et la justice, on peut dire que la vérité et la justice
l'aiment, parce que le Seigneul' l'aime; de là les paroles de cet
homme deviennent des paroles de vérité, et ses œuvres deviennent
des œuvres de justice.
1021.. Et de Babylone la 'grande il y eut mémoire devant
Dieu, signifie que jusqu'ici il a été traité de l'Église chez les
Réformés, et dfl sa dé1'astation, et que dans la suite il sera
traité de l' jj,'glise rIiez les Catholiques-Romains, et de sa dé-
vastation : on le l'oit pal' la signification de Babylone, en ce que
c'est l'Église chez les Catholiques-Romains, puisque pal' Babylone
est signilié l'amour de commander sur le Ciel et sur la tene pal'
les choses saintes de l'Église, et que cet amour est surtout domi-
nant chez les Catholiques-Romains: que par ces pa l'oies il soil
aussi entendu que jusqu'ici il a été traité de l'Église chez les Hé-
formés, et de sa dévastation, cela est évident d'après ce qui précède
et d'après ce qui suit: Dans ce qui précède il a été tl'ailé du Dra-
gon et des deux Bêtes, pal' lesquels a été décrite l'Église chez les
Réformés, et pal' les sept Anges versanl les sept lioles a été décl'ite
la dévastation de cette Église, comme on peut aussi le voir pal' le
Verset '13 de ce Chapitl'e : Dans ce qui suit est décrite l'Église
chez les Catholiques-Romains, Chapitre XVII, par la Prostituée
assise SUl' la Bêle écarlllte, et dans le Chapitl'e XVllI est décrite
la clél'~slation de eellc Église. De!ü il est évident. que pal' (1 de Ba-
300 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1021.
Vrai uni au Divin Bien, et que pal' le Divin Vrai a été fait le Ciel
et a été faille Monde, - Jean, I. 1; 3, 10, - il s'ensuit que c'est
de là que toutes choses dans le Ciel, et toutes choses dans le Monde,
se réfèrent au Bien et au Vrai, el à lem' conjonction, afin que quel.
que chose se fasse. Dans ces dix Préceptes sont contenues toutes
les choses du Divin Bien et toutes celles du Divin Vrai, et en eux
aussi il y a leur conjonction; mais leur conjonclion yest un ar'cane,
car elle est comme la conjonction de l'amoul' envers le Seigneur' el
de l'amour à l'égarù du prochain; le Divin Bien appartient à l'a
mour envers le Seigneur el le Divin Vrai à l'amollI' à l'égard du
prochain, cal' lorsque l'homme vil selon le Divin VI'ai, c'est-a-dire,
aime le pl'ochain, le Seigneur influe avec le Divin Bien et Se COIl
joint, C'est pOUl' cela qu'il y avail deux Tables SUI' lesquelles fu
rent inscrits (',Cs préceptes, et qu'elles ont été appelées alliance, ce
qui signifie f~onjonction j et qu'ensuite elles ont été placées dans
VI, 20,
30ü L' APOCALYPSE EXPLIQUl~E. N" 1.026.
l'Arche, 11011 l'une contre l'aUlre, mais l'une SUI' l'auh'e, en témoi
gnage de la conjonction enll'e le Seignelll' et l'homme. SUI' une
'l'able ont élé écrits les Ill'éceptes ùe l'amour envel's le Seigneur, et
sur l'aulre Table ont été écrits les prtéeptes de l'amoul' à l'égard
du pl'ochain; les tl'ois pl'emiers (lrécel'tes appartiennent à l'amoul'
envers le Seignelll', les six demiel's préceptes, à l'amoul' à l'égard
ùu prochain, et le quatl'ième précepte, c'est-à-dire, IlonOl'e ton
Père et la JJl ère, est le pl'éceple qui sel't de medium; car là, par
Père, i[ est entendu [e Père dans les Cieux; et pal' Mère, il est en
tendu ['Ég[ise, qui est le prochain.
102ï. El les hommes blasphémèrent Dieu, à cause de la
plaie de la grêle, signifie la falsification de la Parole par
suite: on le voit p'al' [a significalion de blasphémer Dieu, en ce
que c'est blasphémel' [a Parole, comme ci-dessus, N°· 778, 991 ;
ct pal' [a signification de la plaie de la grêle, cn ce que c'est le
l'aux le plus infer'nal, ainsi qu'il vient d'être monll'é; de là vient la
falsification de la Parole.- Des P"éf;eptes du Décalogue en gé
nérai : Il va maintenant êlr'e dit quelque chose sur la manière dont
se fait la conjonclion par les Préceptes du Décalogue. Le Seigneul'
Seul conjoint l'homme à Lui, el l'homme ne se conjoint pas au Sei
gneur; le SeigneUl' conjoint l'homme à Lui par cela que l'homme
sait, comprend, veut et fait ces préceptes; quand l'homme les fait,
il y a conjonction, mais s'il ne les fait pas, il cesse de les vouloir, et
en cessant de les vouloir, il cesse même de les comprendre et de
les savoir. Qu'est-ce, en effet, que vouloir, quand l'homme ne fait
pas, lorsqu'il peut faire? N'est-ce pas là un être de raison? 11 s'en
suit donc que la conjonction s'opèl'e quand l'homme fait les Pré
ceptes du Décalogue. Mais il a été dit que le Seigneur Seul conjoint
l'homme il Lui, et que l'homme ne se conjoint pas au Seigneur,
et que [a conjonclion s'opère par {aire; de là résulte que le Sei
gneUl' fait ces préceptes chez l'homme. Mais chacun peut voir que
l'alliance n'est pas formée, et qu'ainsi il n'y a pas conjonction, s'il
n'y a pas chez l'homme quelque chose de réciproque t afin que
non-seulement il consente, mais aussi reçoive; pOUl' cette fin, le
Seigneur a mis dans l' homme le Libre de vouloir el de faire
comme par soi-même, et un tel Iibl'e, que l'homme ne sait autre
'lhose, quand il pp.nse le vrai el fait le bien, sinon que c'est iDI~-
Vel's. 2:1. CHAPITlŒ SEIZIÈME. 307
rieurement en lui, el ainsi par lui-même; c'est Iii le réciproque
de la part de l'homme, pour que la coujonction se fasse; mais
comme ce Libre est par le 8eigneUl' et vient continuellement du
Seigneur, l'homme doit absolument reconnaHre que c'est pal' le
Seigneur, et non par lui-même, qu'il pense et comprend Je vrai,
et qu'il veut et fait le bien, selon ce qui a déjà été dit SUI' ce sujet,
N°' 9116, 971, 973. LOI's donc que l'homme se conjoint au Sei
gneur comme par lui-même par les six derniel's préceptes, le Sei
gneur se conjoint'à l'homme pal' les trois premiel's préceptes, qui
sont que l'homm: rec~nnaisse Dieu, croie au Seigneur et sanctifie
son Nom; la foi en ces choses n'est point chez l'homme, de quelque
manière qu'il croie l'avoir, s'il ne fuit pas comme péchés les maux
qui ont été désignés dans la seconde Table, c'est-à-dire, dansJes
six derniers préceptes, Voilà les choses qui appal'tiennent il. l'al
liance de la part du Seigneur et de la part de l'homme, et c'est pal'
elles qu'il y a une conjonction réciproque, qui consiste en ce que
l'homme est dan(le SeigneUl':et le Seigneur dans l'homme,
Jean, XIV. 20.
1028. Parce que grande était ,ça plaie extrêmement, signi
fie la destruction totale du vrai réel: on le voit par la signili
cation de la plaie de la grêle, en ce que c'est la falsificalion de la
Pal'ole, ainsi qu'il vient d'être montré; de là par grande était sa
plaie extrêmement, il est signifié une très-gl'ave falsification,
qui consiste en ce que la Parole a été falsifiée jusqu'à desll'uction de
tout vrai réel; comment la Parole est falsifiée jusqu'à destruction
clu vrai réel, et comment pal' là le Ciel est fermé à l'homme, on le
voit, No, 719, 778, 888, 9:1lJ, !H6, 950. - De,ç Préccpte,ç du
Décalogue en général: Quelques personnes disent que celui qui
pèche contre un seul précepte du Décalogue pèche aussi contre tous
les autres, qu'ainsi celui qui en enfreint un les enfreint tous; mais
comment cela est-il d'accol'd avec la vérilé, c'est ce qui va être dit:
Celui qui transgresse un précepte, en confirmant en lui-même que
le mal défendu par ce pl'écepte n'est pas un péché, el qui en con56
qnence le commet sans crainte de Dieu, celui-là, parce qu'il rejelle
la crainte cie Dieu, ne cl'aint pas non plus de transgresser les autres
préceptes, quoiqu'en réalité il ne les transgresse point. Pal' exemple,
r.c1I1Î qui ne considère pas comme péehés les fraudes et les g:lins
30b L'APOCALYPSE .EXPLIQLJÉ.K ""1028,
CHAPITRE DIX-SEPTIÈME,
EXPLiCATION.
Pierre, non par des mains, et elle frappa la statue sur ses
pieds, qui étaient de fer et d'argile, et elle les brisa, et alors
ensemble furent brisés le fer, l'argile, l'airain, l'argent et
l'or, et ils devinrent comme la paille des aires en été, en sorte
qu'aussi les emporta le vent; et aucun lieu Ile fut trouvé pour
eux. Mais la Pierre, qui avait frappé la statue, devint un
Rocher grand, » - Il. 31 à 35; - d'après l'interpl'étation de
ce songe pal' Daniel, il est évidellt que l'état de l'Église, qui de
vient une Babylonie, est décrit là depuis son commencement jus
qU'à sa fin; que ce soit la Babylonie qui est décrite, c'est parce
que le Roi de Babel vit ces choses dans un songe, et parce (!U'i1 vit
la statue vis-à-vis de lui; puis il est dit ouvertement par Daniel au
Roi: cc 1'0i, tu en es la tete, qui est d'or, Il - Vers, 38:
les états successifs de cette Église, jusqu'au derniel', ont été décrits
pal' la Tête, la Poitrine, les Bras, le Ventre, les Cuisses, les Jam
bes et les Pieds de cette statue; puis, par l'Or, l'Argent, l'Airain,
le Fel' et l'Argile, dont se composait la statue depuis le sommet
jusqu'au bas; d'après cela, il est évident que cette ltglise dans son
commencement était pleine de sagesse d'apl'ès le bien de l'amour
envers le Seigneur, car la tète, qui est le sommet, signifie la sa
gesse, et l'or le bien de l'amour envel'S le Seignent' : que le demier
état de celle Église serait sans aucun bien de l'amoul' et sans au
cune sagesse, cela est signifié en ce que les doigts de ses pieds
étaient en partie de fer et en pal'tie d'argile, cal' Daniel interprète
ainsi ces choses: l( Quant Ù ce que tu as vu le fer mêlé avec
l'argile de potier, (c'est qu')ils se mêleront par semence
d'homme, mais ils n'auront point de cohérence l'un avec
l'autre, de mfl1ne que le fer ne se mMe point avec l'argile. 1)
- Vers. 1i3; - la semence d'homme signifie le Divin Vrai, ainsi
le Vrai de la Parole, et il ne se fait pas de cohérence pal' ce vrai,
parce qu'à la fin de l'Église il e~t falsifié par l'application au culte
des hommes, La destruction de celle Église est décrite en ce qu'une
Pierl'e brisa toutes les parties de la statue; pal' la Pierre est signi
fié le Divin Vrai, et pal' le Rochel' en lequel devint la Pierre est si
gnifié le Seigneur quant à ce vl'ai; la destl'Uction de l'Église est le
Jugement derniel', La Nouvelle Église qui alol's sera instaul'ée pal'
le Seigneul' est décrite pal' ces paroleloi : cc Le Dieu des Cieux (e1'Q
:-;°1029. CHAPITRE DIX-SEPTIÈME. 315
.mrgir lUt Royaume, qui pour les siècles ne périra point; et
Son Royaume il un peuple autre ne sera point livré; il bri
sera et consumera tous ces Royaumes, mais Lui subsistera
pour les siècles. » - Vers. ltlt; - par le Royaume, ici et ail
leur's dans la Parole, est signifiée l'Église; elle est pareillement si
gnifiée par l'Homme, en la forme duquel était la statue. L'Église
qui dans la snite devient Ballylonie est aussi décrite par l'Arbre que
le l'oi Nébuchadnessar vit en songe, dans Daniel: Il Voyant je
(us, et voici, un Arbre au milieu de la terre, et sa hauteur,
O"ande; l'arbre croissait et robuste il devint, de sorte que sa
!tauteur atteignait jusqu'au ciel, et il se faisait voirjusqu'au
bout de toute la terre; sa feuille, belle; et sa fleur, nom
breuse; sous lui, de l'ombre avait la b~te du champ, et dan.ç
ses branches !tabitaient les oiseaux du ciel, et de lui se nour
rissait toute chair. Mais IlJici, vigilant et saint qui du Ciel
descendit, criant avec force, et disant: Abattez l'arbre, el
coupez ses branches, et dispel'sez sa fleur; que s'enfuie la
bête de dessous lui, et le:; oiseaux d'entre ses branches; mais
la souche de ses racines, en terre laissez-la; et dans U11 lien
de fel' et (l'airain, dans l'herbe du champ et dans la rosée
des cieux qu'il soit trempé, et qu'avec la b~te soit sa part
dans le gramen de la terre; son cœur, au lieu (de cœur)
d' homme ils changeront, et un cœur de Mte lui sera donné,
tandis que sept temps passeront sur lui, jusqu'à ce que les
vivants aient connu que Seigneur est le Très-Haut sur le
Royaume de l' homme. li - IV. i à 1!J; - que le l'oi Nébu
chadnessar, pal' ~nséquent Babel, soit entendu pal' cet al'bl'e et par
t()utes les choses de l'al'bl'e, cela est déclaré ouvel'tement, Vel's.
17, 18, 19: et qu'il soit arrivé au l'oi les choses qui avaient été
entendues, à savoir, qu'il fut chassé d'enll'e les hommes, qu'il ha
bita avec la bête du champ, qu'il mangea de l'herbe comme les
bœufs, jusqu'à ce que sept temps fussent passés, on le voit par les
Vel's. 29, 30, 31, de ce Chapilt'e; que ces choses lui soient arri
vées à cause de l'amour' de soi et du faste de sa domination, on le
voit pal' ses propres paroles: (( N'est-ce pas là Babel la grande,
'Ille moi)'ai bâtie pour maison de royauté, par la fm'ce de ma
valeur, et pour la gloire de mOIt honneur. » - Ven;, 27; -:
316 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉt:. N° 1029.
royaume donné au peuple des saints, Que cela doive al'l'iver quand
l'Église' est devenue Babylonie, c'est-à-dire, est tellement dévas
tée, qu'il n'y reste plus aucun hien ni aucun vl'ai, c'est parce qu'a
lors c'est sa fin, ainsi quand il n'y a plus là aucune Église: cette
fin est entendue par la fin de la Babylonie, non pas que leul' culte
idolâtl'ique dans le Monde doive êlre d~II'uit avec eu", cal' ce culte
l'estera, cependant non comme culte d'une Église quelconque, mais
comme culte de paganisme; c'est pourquoi aussi les mêmes après
la mOl't viennent parmi les parens, et non plus parmi les Chrétiens.
Toutefois, il est fOl'mé par le Seigneur une Nomelle Église de ceux
qui ont adoré, non pas le Pape, ni les saints, ni des images taillées,
mais le Seigneur, L'idolâtl'ie Babylonienne est décl'ite dans Daniel
par le la haute statue que le Roi Nébuchadnessar dressa, et
au sujet de laquelle il rendit cet édit, que tou,~ se prosterne
l'aient et l'adOl'eraient, et que reux qui ne le (emiellt pas se
raient jetés au milieu de la fournaise embrasée, 1) - III. 1 à
7, - Cette idolâll'ie esl aussi décrite. dans le Même, pal' Cl le sta
tut que Darius le AtMe établit, que personlle n'adresserait
318 L'APOCALYPSE I~XPLIQUÉE, N" 1029.
après qu'il fut devenu rebelle, et appelé Lucifer fils de l'aurol'e d'a
près son primilif état: que Babel soit décrite ici, on le voit par le
Vel's. !J et par le Vers. 22 de ce Chapitre, où le l'oi de Babel ct Bn
hel sont nommés, car il est dit « tu prononceras cette pm'abole
:lW' le roi de Babel; )1 et ensuite, «je retrancherai ri, Babel
nom et reste; Il il faut qu'on sache que, dans la Parole, pal' le Roi
il est signifié la même chose que pal' son Royaume: si Babel est
appelée Lucifer fils de l'aurore, c'est pal'ceque, ainsi qu'il a été dit
ci-dessus, Babel dans le commencement est une Église qui est dans
un zèle pour le Seigneur, pOUl' le bien de l'amour et pOUl' les vrais
de la foi, quoique en dedans_du zèle deses.p:g;teQl'S so~tç~.-'e
feu de dominer pal' les choses sainles de l'Église sur t9!l~ ceux
qu'ils peu vellt subjugu.er; de là vient que Bahei est appelée Lucifer
fils dè l'aUl'ol'c; c'est aussi pour cela que son l'oi est appelé « le roi
des rois, en la main de qui toutes choses ont été données, » el
appelé allssi (e la tête de la statue, qui était d'or, Il-Dan. II. 37,
38; - puis aussi « Arbre au milieu de la terre, grand de hau
teur, 1) - Dan. IV. 7, 19. - Babel au commencement a aussi
élé entendue par «( le lion qui avait des ailes d'aigle, et qui en
suite apparut comme un homme, et à qui un cœur d'homme
fut donné, 1) - VII. 11; - el elle esl appelée e( ornement des
royaumes, et honneur de la magnificence des Chaldéens,»
Ésaïe, XIII. 19; - et il est fail menlion d'elle parmi ceux qui
(1
chez ceux qui sont dans le mal, el onl confirmé [es faux du mal pal'
la Pal'ole, cal' toutes les choses de la Parole sonl des vl'ais et com
muniquent avec le Ciel, et les faux du mal sont de l'enfer'; mais
par les faux qui Ile \'iennenlllas du mal il ne se fait pas d'ivresse
spirituelle, cal' ces faux ne pervel'tissenl ni ne détruisent les vl'Uis
spil'iluels, qui sonl intérieurement cachés dans les \-Tais du sens de
la lettre, cal' ils ne renferment pas pal' suile le mal, comme le
font les faux d'après le mal. Les faux qui ne viennent pas du mal
peuvent être comparées à des eaux non pUl'es qui étant bues ne
causent pas d'ivresse, mais les faux d'après le n'laI peuvenl être
compal'és au vin ou à la CC1'voise qui produisent l'ivresse; o'est
aussi pour cela que dans la Parole cette folie est dite produite par
le vin, qui esl appelé vin de scorlation, et vin de Babel dans Jéré
mie: Coupe d'or, Babel, dans la main de Jéhovah, enivrant
(1
atlllient fIé donnés, et s'en est fait des hauts lieu.x bigarl'é,'f.,
348 L APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1045.
l1potte, ayant les sept ates et les dix cornes. ....... La Bete,
que tu a,ç vue, était et /l'est pas, et elle doit monter de l'a
bime, et ù perdition s'en aller .. et s'étonneront ceux qui ha
bitent sur la terre, desquels n'ont point été écrits les Noms
dans le Lit,te de vie dès la fondation du monde, en voyant la
Bête qui était et n'est pliS, et cepmdant elle est.--Et l'Ange
me dit: Pourquoi t'étonnes-tu? Moi, je te dirai le mystère
de la Femme et de la B~te qui la porte, ayant les sept tetes
et les dix cornes, signifie la manifestaI ion de toutes choses: la
Bete, que tll as vue, était et n'est pas, signifie la Parole, qui
dans le commencement fut reçue dans l'Église et fut lue, et qui dans
la suite fut enlevée au peuple et ne fut pas lue: et elle doit mon
ter de l'abime, et à perdition s'en allel', signifie la Parole re
connue comme Divinè, mais néanmoins rejetée: et s'étonneront
ceux qui habitent sur la terre, signifie ceux de cette J'eligiosité
qui rejettent la Parole: desquels n'ont point été écrits les Noms
dans le Livte de vie dès la fondation du monde, signifie que ce
sont ceux qui ne reconnaissent point le Divin pouvoil' du 8eigneUJ'
sur le Ciel et sur la terre, mais l'ollt transféJ'é dans un. Vicaire, el
de lui dans ses vicaires: en voyant la Bete qui était et n'est
pas, signifie sachant que la Parole avait été reçue, mais néanmoins
était rejetée: et cependant elle est, signifie Que néanmoins ellc
esl, parce Qu'elle est Di,,-tne, et n'a été rejetée que par les pl'ofanes.
1063. Et l'Ange me dit .. Pourquoi t'étonnes-tu? Moi,je
te dirai le mystère de la Femme et de la BUe qui la pOl'te,
ayant les sept ates et les dix COl'nes, signifie la manifesta
tion de toutes choses .. on le voit sans explication: ce Que cha
cune de ces expressions signifie, ainsi ce Que signifie s'étonner, ce
que signifient le mystère de la femme, la bête écal'late, les sept
tétes et les dix cornes, cela a été dit dans ce qui précède, et sera
expliqué avec plus de détails dans ce Qui suit. - Du second genre
de Profanation .. Il Ya un autl'e genre de pl'ofanation des choses
sainles; il exi!\te chez ceux Qui ont pour fin la domination, et pOUl'
moyens les choses saintes de la PargIe, de l'Église et du culte:I1
est conforme à l'ol'dl'e Divin que le Ciel et l'Église, et pal' consé
quent leul's choses saintes, soient la fin, ct que la dominai ion soit
le moyen !l0ur alll'int!re la fin j car lorsque les cho!\es !\ainles sont
Vers. 7, CHAPlTl\E DIX-SEPTiÈME, 355
la fin et la domination le moyen, le Seigneul' est honoré et adoré;
mais lorsque la domination est la fin et que les choses saintes sont
les moyens, l'homme s'honore et s'adore à la place du Seigneul';
car les moyens regardent la fin comme des serviteurs regardent un
matlre, et la fin regarde les moyens comme un maUI'e regarde des
serviteurs; c'cst pourquoi, de même que le mall1'e estime et aime
les serviteurs selon leUl' obéissance à exécutel' sa volonté, de même
aussi l'homme qui a pOUl' lin la domination estime et aime les
choscs saintes de la Parole, de l'Église et du culte, selon les avan
tages qu'elles pl'ocurent à la fin, qui est la domination; et, de l'autt'e
COté, de même que le maUre mépri~e et rejette les serviteurs, et
les remplace pal' d'autres, s'ils ne servent pas à son gré, de même
aussi l'homme qui a pour fin la domination mépl'ise et rejeUe les
choses saintes de t'Église, et les l'emplace par d'autl'es qu'il ac
cepte, si elles nc servent pas à sa fin, qui est la domination. De là
il est évident que les choses saintes, chez ceux qui ont la domination
pOUl' fin, ne sont cn aucune estime, si ce n'est qu'en tant qu'clles
sel'vent à la fin; puis aussi, que si elles servent à la fin chez eux,
néanmoins elles sont, non pas saintes, mais profanes; la raison de
cela, c'est que la fin, quand elle est la domination, est l'homme
lui-même; et comme elle est l'amoul' de soi, elle est le propl'e de
l'homme; et le propl'e de l'homme, considéré en soi, n'est que
mal, bien plus il est 11l'ofaue, et la fin conjoint les moyens à elle
même pOli\' qu'ils soient comme un, Dans ce genre de pl'ofanation
sont tous ceux qui remplissent les ministères sacrés, et qui pal' les
choses saintes de l'Église cherchent pOUl' eux ('honneur et la gloire,
et la joie de leur cœur dans "honneur et dans la gloire, et uon dans
l'usage, qui est le salut des âmes.
1054, La Bête, que tu as vue, était et n'est pas, signifie
la Parole, qui dans le commencement fut reçue dans l' Ji:glise
et fut lue, et qui dans la suite fut cnlevée au peuple et Ile fut·
pas lue: on le voit pal' la signification de la Bête écarlalc, en ce
qu'elle est la Parole dans la leltre quallt il ses choses sain les,
N° 1038; pal' la signilication de. elle était, en ce que c'est que
dans le commencement elle fut l'eçue pal' l'Église et fut lue; et pal'
la signification de elle u' est pas, en ce que c'est que dans la suite
elle fut enlevée et ne fuL pas lue: que ce soit là ce qui est signifié
3.56 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. [1(·1054,
pal' ces paroles, cela est évident en ce qu'il ,en est al'I'ivéainsi pour
la Pal'ole, à savoir, en ce que dans le commencement ils la recon
nurent pOUl' Divine, enseignèrent d'apl'ès elle et la lurent devant le
peuple, et que dans la suite, à mesure qu'Ils étendirent leur domi
nation SUI' l'Église et SUI' le Ciel, ils la reconnurent, il esl vrai,
pour Divine, mais ils n'enseignèrent pas d'apl'ès elle, comme au
paravant; cal' ils interdirent sa lecture au peuple, et au lien de la
doctrine d'après la Parole, ils donnèl'ent comme Divine une doc
trine émanée du trône papal, et ils instituèrent le culle Divin dans
des Messes non comprises pal' le vulgah'e, et ils pl'êchent l'adora
tion du Pape, et des hommes morts qu'ils appellent saints, au lieu
que précédemment on prêchait l'adoration du Seigneur; par là on
peut voir que c'est la Parole qui est entendue par la Bêle écarlate,
qui élait et n'ëst pas, et qui doit monler de l'abîme, et à perdition
s'en aller, Que la Babylonie dans le commencement ail été une
Église qui a adoré le Seigneur, et pl'oohé le Divin Vrai d'après la
Parole, et qui dans la suite a retenu, il est vrai, l'adoration du
Seigneur, mais une adoration externe, qui est formelle, mais que
l'adoration interne, qui est essentielle, ait été tl'ansférée dans le
Pape comme Vicaire, et pal' suite dans l'assemblée de ses minis
tres, comme vicaires sous lui, on le voit ci-llessus, N° 1029,
Continuation sur le second genre de Profanation : Ceux qui
sont dans ce genre de profanation ne peuvent faire aull'ement que
d'adultérer les biens de la Parole et de falsifier ses vrais, et ainsi
de pervel'Iir les choses saintes de l'Église, car elles ne concordent
pas avec la fin, qui est la domination de l'homme sur elles, car ce.
sont des choses Divines qui ne peuvent pas être. en servitujle, De
là vient que, pal' nécessité, pour que les moyens concordent avec
la fin, le5 biens sont changés en maux, les vrais en faux, et ainsi
les choses sainles en choses profanes; et cela avec ac~roisse!Del1t
selon qu'augmenle le pouvoir de <!Q.mlner qui est la tin. Qu'il en
soit ainsi, on peut le voir c1ail'emenl pal' la Babylonie d'aujour
d'hui, dont les moyens sont les choses sainles de la Parole, de l'É
glise el du ~ulte, et dont la fin est la domination: à mesure que
ceux qui sont de la Balylonie ont agrandi leur domination, ils ont
affaibli la sainteté de la Parole et élevé au-dessus en actualité la sain
telé des déaels du Papfl; ils se sont arrogés le pouvoir SUI' le Ciel,
Vers. 8. CHAPITRE DIX-SEPTIÈME. 367
et qui plus est, sur le Seigneur Lui-Même ; ils ont institué le culte
idolâtre des hommes vivants, et aussi des morts, et tout cela jus
qU'à ce qu'ils n'aient rien laissé de l'este du Divin Bien et du Divin
Vrai. $i les choses saintes de la Parole, de l'Église et du culte ont
été ainsi changées, c'est d'après la Divine Providence du Seigneur;
non pas que ce soit d'après Sa Pl'ovidence que cela a été fait, mais
c'est d'après Sa Providenceqlle, puisque l'homme veut dominer et
aussi domine au moyen des saints Divins; ils ont adopté le faux
au lieu du vrai et le mal au lieu du bien; autrement, ils alll'aient
souillé les cQoses saintes, et les auraient rendues abominables aux
yeux des Anges, ce qui n'a pas lieu, quand elles n'eKislent plusl
C'est, par exemple, ce qui est arri"é pour III sainte cène instituée
par le Seigll6ur, en ce qu'ils ont séparé le Pain et le Vin, et qu'ils
donnent le Pain au peuple et boivent eux-mémes le Vin; car le
Pain signifie le bien de l'amour envers .le Seigneur, et le Vin le
Vrai de la foi en Lqi; 01" le bien sépilré du vl'ai n'est pas le bien,
et le vrai séparé du bien n'est pas le vrai; car le vrai est V1'aL
d'après le bien, ~t le bien est bien dans le vrai. 11 en a été de
mêQle. pOUf> tOl,lt ~ resle,
1p55,! Et elle doit m01J.tel1 de l'ablme. et à perdition s'en
~"er.signifie la p'arole reconnue comme Divine. mais néatî
mqins reJetée: QJlj,le voit par la signification de monter de. l'a
bErne, quand Us'agi,t de lil Parole chez ceux qui sont de.la Baby
lonie,~ en ,ce .que c'~t être reçue et reconnue pour Diyine d'après la
fQ,rme, a,insi qu'il va être montré; et par la signification de à per
dit~<ln ~'~n atler. en ce. que c'est ne pas être.recoE'llle, mais être
rejet~e. Qu'iLen soit flinsi de la Parole chez ceux qui sont de la Ba
bylopie, cela 8ft notoi.~e; en elfet, elle est r.econnue· comme,Divine
à cause des pa~ol~s dq, Seigneur ,à Pierre 'au 'lIujet des clefs, à cause
des historiques sur l.a Passion, sur M~rie, sur les, ApOtrea, à çavse
de ,quelq\ues passages qU,'i1s avaient pu pervertir en faveur de leur
domin~~ion; comme toutes ces choses soot d~ la, Parole, et que sur
elles est fpnd~ leur l~eligion, ~i la Piirole n'était pas reconnue Divine,
la religion eUe·mêm~ tomberait, et ils ne pourraient'plus domiuer sur
les ,choses saintçs, ni m~m~ être appelés Chrétiens: mais que néan
moins la Parole soit rejetée pal' eux, cela aus~i est n9toire; en effet,
elle n'est pas lue par le vulgail'e, et elle est peu lue par les moiRes
...
floUent plusieul's étoiles errantes, et ceux de ce genre qui ont été des
chefs apparaissent parfois d'un visage bl'illant; mais dès qu'ils sont
élevés dans la lumièl'e du Ciel, les étoiles et le brillant du visage
dispal'aissent et la couleur de la face se change en noir; il en est de
même de leUl'Svêtements, mais le noir de ces profanateurs tient
de l'azur, tandis que le noir des profanateurs du gem'e précédent
tient du l'ouge, parce que ceux-ci pl'ofanent les biens de la Parole
et de l'Église, tandis que ceux· là en profanent les vrais; cal' le
rouge tient du soleil de signifier le bien, et l'azur tient du Ciel
de signifier le vrai.
1064. Cinq sont tombés, signifie qu'i! est parlé id, nonpas
des autres vrais profanés, mais seulement des deux qui sont
les principaux de la religion: on le voit par la signification de
cinq sont tombés, en ce que c'est qu'il n'est pas parlé ici des au
tres vrais; car par cinq, dans la Parole, quand ce nombre vient
apl'ès dix, il est signifié quelques personnes ou quelques choses,
puis les autres pel'sonnes ou les autres choses, et aussi peu de pel'
sonnes ou peu de choses; mais quand il ne vient pas après dix, il
signifie beaucoup de pel'sonnes ou beaucoup de choses; sur la si
gnification' de ce nombre, voir N° MS. Que par Il cinq sont tom
bés Il il soit signifié qu'il n'est pas parlé des autres, on le voit clai·
rement aussi par ces paroles qui suivent, Il l'un est, l'autre n'est
pas encore venu, et quand il sera venu, peu de temps il (aut
qu'i! demeure, Il par lesquelles il est signifié qu'il va être parlé ici
des deux vrais profanés qui sont les principaux de tous les autres;
et, en outre, d'un autre vl'ai dans le Vel'set suivant en ces paroles,
Il et la Bête, qui était el n'est pas, elle-même huitième (roi)
elle est; et des sept elle est, II d'après lesquelles il est évident que
par celles-là et par celles-ci il est signifié qu'il va êtl'e parlé de
ces seuls vrais profanés, et non des autres vrais. C'est pOUl'quoi,
maintenant par IC les cinq qui sont tombés, Il il est signifié les autres
vrais de cette l'eligiosité qui ont été profanés, car Uest entendu cinq
rois d'entl'e les sept, et par les sept l'ois sont signifiés tous les nais
de la Parole falsifiés et pl'ofanés par eux; voir ci-dessus, N° 1063.
Les deux vrais profanés qui sont les principaux de tous les ault'es,
et dont il s'agit ici, sont donc qu'ils ont transféré en eux le Divin
pouvoir du Seigneur, et qu'ils ontl'ejeté la Pal'ole; qu'ils ont trans
Vers. 10. CHAPITRE DIX-SEPTIÈME. 373
féré en eux le Divin pouvoir du Seigneur est signifié en ce que
« l'un est, Il et que (1 l'autre doit venir; Il et qu'ils ont rejeté la Pa
role est signifié en ce que « la Bête est un huitième roi, et cepen
dant parmi les sept. 1) - Sur te cinquième gemoe de Profana
tion: Ce genre ne l'essemble pas à ceux dont il a été question; cal'
il consiste à plaisanter d'après la Parole et au sujet de la Parole;
cal' ceux qui plaisantent d'après la Parole ne la considèrent pas
comme sainte, et ceux qui plaisantent au sujet de la Parole la mé
prisent, lorsque cependant la Parole est le Divin Vrai même du
Seigneur chez les hommes, et que dans la Parole est pt'ésent le
Seigneur et aussi le Ciel, car chacune des choses de la Parole com
munique avec le Ciel et par le Ciel avec le Seigneur; c'est pour
quoi, plaisanter d'après la Parole et au sujet de la Parole, c'est ré
pandre de la poussière terrestl'e sur les choses saintes du Ciel.
1065. Et t'un est, signifie te vrai adultéré et profané, que
te pouvoir du Seigneur sur te Ciel et SUl' la terre, ainsi sur
tes hommes pour tes saU1Jer. a été tramféré dans leur Chef
gupr~me, et de lui dans tous tes autres qui sont sous lui: on
le voit par la série des choses considérée dans le sens intel'ne, car
101'sque par les sept l'ois sont signifiés tous les vrais de la Pal'ole
profanés, et que pal' « cinq sont tombés Il il est signifié qu'il n'est
pas parlé ici des autres vrais, ou qu'ils sont passés sous silence,
mais qu'il s'agit seulement des deux vrais qui sont les principaux
de tous les autr'es, à savoil', du pouvoir du Seigneur SIlI' le Ciel et
sur la terre, et de la Pal'ole, il s'ensuit que par un roi qui est, et
par l'autre qui doit venir, il est signifié la translation du pouvoir
du Seigneur dans leur Chef suprême, et que par la Bête, qui est le
huitième roi, il est signifié la reconnaissance de la Parole pour Di
vine, et cependant le l'ejel de celte Parole. Quant à ce qui concerne
la chose elle-même, à savoir, qu'ils ont transfél'é le ponvoil' du
Seigneur SUI' le Ciel et SUl" la terre, ainsi sur les hommes pour les
sauver, dans leur Chef suprême, et de lui dans tous les autres qui
sont sous lui, cela est notoire; d'après cela, il apparaît qu'ils dési
rent ardemment de tout creul' et de tout mental (al1imus) d'être des
dieux sur la telTe, par conséquent d'être adorés d'un culte Divin:
que leur Chef suprême soit adoré comme Dieu à la place du Sei,
gneur, cela c~t évirlent pal' la vén61'ation qu'on lui J'end à genoux,
'!.7h L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N' :1.065.
pal' les saints baisers qu'on. donne à sa cbauss,nre, puis aussi aux
empreintes de son pied ; cette vénél'atiOQ, ou pl.utôt celte adoration,
provient de ce qu'il peut ouvrir le Ciel avec les clefs de Pierre, par
conséquent donner le Ciel à qui il lui platt, et aussi avec les mêmes
clefs fermer le Ciel, par conséquent jeter dans l'enfel' qui il veut:
et cela ne suffit pas, ils désirent encore avec 'Dl'deur la domination
sur la terre; dans ce but, ils amassent sous divers prétextes de
sainteté et pOl'tent dans leurs monastères, qui sont tout autant de
tl'é50reries, les richesses des royaumes du monde; et ainsi, ùe même
qu'ils mettent sous leur pou\'oir les âmes des homJlleS, de m.ême
aussi leurs richesses, pilr conséquent non-seulement les choses qui
sont du Ciel chez les hommes, mais encore. celles qui sont du
monùe chez eux; car ils savept que celui qui possède les âme~ des
hommes, et en outre leurs richesses" possède les hommes comme
Dieu, et qu'il peut transférer en soi une sorte de cuile Divin: de
là il est évident que ceux qqi sont de la Babylopie œaujourd'hui
désil'ent ardemment de tou' cQ.lur et de tOl,lt mental (animus) d,'être
des dieux et d'êll'e adorés d'un culte Divin; mais quoiqu'ils le dési.,.
rent avec ardeur, ils nient cependant qu'ils aient transféré en eux
quelque Divin; SUl' ce sujet, voir d,l;l,ns l'Article suivilnt.-Dans Ce
qui va suivre, il sera, à propos d'appendice, traité de la Parole et
de sEi Sainteté. On a dit depuis les templi ill)ciens que la Parole est
de Dieu, qU'elle a été divinement inspirée, et que par suite elle est
sainte; mais on a toujours ign.oré jusqu'à préSent oà réside en elle
le Divin; car la Parole, d,ans la lettre, parait comme UII écrit vul
gaire, d'un style étrange, n'étant ni sublime ni brillant, comme le
sont en apparence les écrits du siècle. De là vient que l'homme, qui
aùore la nature au lieu de Dieu ou de préférence à Dieu, et qui par
suite pense d'après lui-même et d'après S.oll propre, et non d'après
le Ciel procédant du Seigneur, tombe facilement dans l'el'reur all
sujet de la Parole, et dans le mépris pour elle, en diSant de cœur
quand il la lit : Il Qu'est-ce que ceci? Qu~est-ce que cela? Est-ce
que ceci est Divin? Est-ce que Dieu, dont la. sagesse est infinie,
peut parler aiosi? Où est la sainteté de ce liVfe et d'où vient-elle,
sinon d'uQe religiosité dont les ministres tirent avantage? ete. II
Mais pour qu'on sache que la Parole est Divine, non,.seulement
quant il chaque sens, mais aussi quant à chaque mot, son sens in
1\ Vers. 10. CHAPITRE DIX-SEPTIÈME. 375
tern,e ou spidtuel, qui (lSt dans le sens externe ou naturel comme
l'âme est dans s~n ~orps,'~ é~~ ~~~élé; ce~~J:ls peut témoigner de
la DivInité e~ par cons~.~e~t de la s~,\~teté. d~ la Parole, et con
vaincre même l'IWn,lme qa.t]JreI, que la, Pl!-ro\e Elst, Divine, s'il veut
êl,l'e convaiqçu.
1066. L'qutre n'e~f, pas encor1 venu, et qu.and il sera venu,
peu de t.emps i( {aut qutil deme~re~ signifie le vrai pro{ané,
que le pouvoir d.u Seigneur ,ur le Ciel et sur la terre, pris
par eux, est dit ne pas êtr~ Divin, lorsque cependant il est
Dl;vin .. op le voit par la significatiop de l'autre roi des deux qui
él~ient de reste après q\le cinq d~~ ~ept fUl'ent tomhés, en ce que
c'e.st un vl'ai profané., ici ~n secon~, mais néanmoins un avec le
précé~ent, ~vec un~ différepce, que le pouvoir du Seigneur sur le
Ciel ~~ S~l' la terre, qu'ils oflt transféré en eux, n'est pas Divin,
lorsque cependl\M i! est Divin; et com~e il est Divin, et que néan
moi~s il est nié qu'il soit Divin, il est. dit que ce roi, c'est-à-dire,
ce vrl!-i pl'ofané, n'~t pas encore venu, et que quand il sera venu,
p~u de temps il ~aut qu'il demeyre, c~ qui ~ignifie que ce pouvoir est
Divin, quoiqu'oo dise ~u'il o'est PliS Divin: si cela est signifié par
cçt autr~ roi, c'ç~t p,arce qu'il fait un avec le roi précédent, seu
lement av~ une d\~éfence, si ce pouvoir est Divin ou non: qu'il
fasse un avec le préc~?ent a,vec c1ette différence, c'est bien évi
lient par le Verqet ~l~ivan~~ e~ ~~ qu'il est dit de la Bête, qu'elle est
un huitième roi, e~ que cepeI!dant elle est des sept; puis donc que
la Bê\e est di~e "l'oi, ~'eo~l'e les s~pt, ~I s'e~~uit que ces deux, qui sont
de l'este après q~~ cinq Iles ~ept, f~rent tombés, et de qui il est dit
l'uu et l'autre, a~p8,rtiel)nent au même suje!, ou au même vrai
profané, et que c'est un autre vrai profané qui est signiOé pal' la
Bêt~, ~!1 t~~t qy.'elle est dite êl~e un roi des sept. Quant à ce qui
concerne la chose ell~-même, ~I ~s~ notoire qu'ils disent que le pou
voir ~ur le Cie~ et sur les âmes qes hommes pour les sauver Il'est
pal! pivin, parCll que c'était 'le pouvoir de l'Humain du Seigneur
transféré de Dieu le Père en Lui, et du Seigneur à Pierre; mais ils
disent cela par craiQt~ que le vulgaire ne ~e retire d'eux; que ce
pendant c~ pouvoir ~oit Di~in, on 1~ voit m~nifestement en ce que,
ap~ès que Dieu eut créé l'univers, le principal du pouyoir Divin (1
I~té oe op.livrel' lei: hommes OC l'enfer ct rIe les ~a\l\'~I'; ~ar l'hommf',
;,76 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N' 1066,
vent appelé Fils de Dieu, et que Jéhovah est appelé son Pèl'e; 01',
Jéhovah quant à son 1);tre est le Divin Amour, et quant à SOli Exis·
ter, il est le Divin Bien uni au Divin Vrai. D'après ces explica
tions, on peut voir ce qui est entendu par (1 la Parole, qui était
chez Dieu, et qui était Dieu, et aussi qui était la Lwnièl'e
éclairant tout hommè, il dans Jean,- I. f à fO, -c'est-à-dire,
qu'elle était le Divin Vrai procédant du Seigneur, et pal' conséquent
le SeigneUl' quant à son Existel' : que le Seigneur quant à son Exis·
tel' ail été le Divin Vrai, et que ce Vrai ait été son Divin Humain,
parce que ce Vrai existe par son 1);tl'e Divin comme le corps existe
pal' l'âme, c'est ce qu'attestent ouvertement ces paroles, dans Jean:
« La Parole ChaÏ1- a été faite, et elle a habité parmi nous;
et nous allOnS vu ,ça gloire, gloire comme de l'Unique-En
gendré du Pb'e, II - Vel's. fla du même Chapitre. - La Parole
est le Divin Vrai, lequel est aussi la gloire; la chail' est le Divin
Humain; l'Unique-Engendré du Père est l'Existant ou Pl'océdant
de 1'.Btre Divin dans le Seigneur.
1.070. Qui Royauté n'ont pas encore reçu; mais pouvoir
COmme Rois une seule heure ils reçoivent avec la Bête, signi
fie chez ceux qui n'ont pas de meme reconnu que le pouvoir
du Seigneur ~'ur le Ciel el SUI' la terre a été tramféré à un
homme, et qui aW'ibuent la Divine sainteté à la Parole, et
non de même aux édit,ç du Pape: on te voit par la signification
des Rois, en ce qu'ils sont les vrais de la Parole, ici ces deux vrais
principaux dont il a été traité dans les Versets qui précèdent; pal'
la signification de Royauté, en ce que c'est l'Église, ici l'Église
qui est appelée Babylonie, où ces deux vrais ont été profanés, et ce
pendant ces vrais n'ont pas été profanés par ceux qui sont signifiés
pa('les rois qui n'ont pas encore reçu ('oyauté, mais ils ont été re
çus; par la signification d'une seule heure, en ce que c'est quel
que partie, cal' par l'heure dans la Parole, de même que par les
temps en général et en particuliel', il est signifié la cbosequant à
la qualité de son état, ici donc par une seule 'heure quelque par'lie,
par conséquent qu'ils régneraient quelque peu avec la femme pl'OS
lituéc; de ces significations résulte donc ce sens, que ces deux \Tais
}.lrincipaux de l'Église, il savoir, que le pou voir du SeigncUI:SÛrle
su.'
t:iei el ;UI' l'f:glise, 11al' conséquent lesâtne;d"ësholilïiiéS\loUl'
Vels. 12. CIHPlTIH~ DIX-SEPTIÈME. 383
les sa.uvel', et la sainteté de la Parole, n'ont pas été reconnus comme
transférés à un homme et donnant à lin mot de la bouch'e du Pape
une égale sainteté, ainsi n'ont pas iélé profanés: que ce sens soit
dans ces paroles, on peut principalemen't le voir par les paroles
suivantes, à savoh" qu'ils donneront le pouvoir à la bête, ce qui
signifie qu'ils allribueront la Divine sainleté à la Parole; pùis aussi,
que l'Agneau comballl'a avec eux, et que l'Agneau les vaincra,
ce qui signifie qu'ils reconnatlront qu'au Seigneur appartient le
pouvoil' de sauver, qu'ainsi à Lui appartient 'la donHnation sur le
Ciel, SUI' l'(~glise et SUI' les âmes des hommes, et non au Pape. Il
a été dit ci-dessus qu'il y a deux choses qui constituent l'Église, à
savoir, la reconnaissance et la foi qu'au Seigneur al~pal'tientle pou
voil' de sauvel', et que la Pal'ole est Divine, et où ces deux choses
ne sont pas reconnues et ne sont pas Cl'ues, là il n'y a pas Église i
et cela, parce que le Seigneur réforme I\homme et lui donne la foi
el l'amour, et que la Parole enseigne le chemin pal'Iequell'homme
doit allel' au SeigneUl' pour l'ecevoit' de Lui la foi et l'amour; si
ces deux choses ne sont pas connues dans l'Église, il n'y a pas
Église; mais afin ,que l'Église ne pél'U pas_e!!!i~l:eme'lL~~.!l~s_le
Monde Européen, il a été pourvu pal' le SeigneUl' à ce que non
seulement dans le l'oyaume de la Babylonie, mais aussi hors de ce
royaume, il y eül des Sociétés qui, ùans, ces deux, vrais principaux,
qui sont les colonnes et les fondements de son Église, ne feraient
pas un avec les Babyloniens; au dedans de la Babylonie il ya ceux
qui s9nt dans le l'oyaume de Fran.ce, et plusieurs en Hollande, en
Angl~terre, en Éco;Se éle~ Irland~, qui n'ont pas enlevé auJ?~i
gneur le pouvoÎl' de sauver les hommes, ni à la Parole la sainteté
Divine, pour attl'ibuer l'un et l'autre à un VicaÎl'e, comme on peut
, le voil' par la contestation de l'Église Gallic~ne avec l'Église Ro
maine, contes't'atioll qui a duré longtemps et quidul'e enéoJ'e; SÜI'
celle conlestation ont élé dites pl'incipalement les choses qui sont
contenues dans les Vers. 1.2,1.3, H. Comme hors des rovaumes de
s
la Babylonie il y a des É 'lises qui donnent au Seigneur"tout poti~
voit' de sauvel', et n'en donnent :lUcun au Pape, et qui l'econnaissent
la Parole seule pOUl' Divine, et se sont entièrement soustraites à la
domination papale, et pal' suite ont été appelées Protestantes et Ré
formées, c'est pOUl' cela qu'il s'agit d'elles aussi dans ce Chapitre,
3l:s1l L'APOCALYPSE EXPLiQUÉE. !\" !UïU,
car c'est d'elles qu'il est dit cc ils haïront la Pl'ostituée, el la l'cn
dront désolée et nue; et ses chairs ils mangeront, eL ils la brûlel'ont
au feu; et ils donneront le Royaume à la Bête, II - Vers. 16, t 7:
' - mais il sel'a traiLé de ce sujet dans ce qui suit. - Continua
tion WI' la Parole: Mais comme le Monde ignore commenL il
doit être entendu que le SeigneUl' est la Parole, -..:. Jean, I. 1, 2,
1ft, - il importe de donner de plus grandes explications. On sait
dans l'Église que Dieu est le Bien Même et le Vl'ai Même, et que
pal' suite tout bien que possède l'Ange, et que possède l'hommc,
vient de Dieu; et qu'il en est de même de tout Vl'ai : maintenant,
puisque le Seigneur est Dieu, il est aussi le Divin Bien et le Divin
Vl'ai, et c'est là ce qui est entendu pal' la Parole, qui était chel.
Dieu, et qui était Dieu, et aussi qui était la Lumière éclairanl lout
homme, et qui fut faite Chail', c'est-à-dil'e, Homme dans le Monde.
Que le Seigneur, 101'squ'i1 fut dans le Monde, ait été le Divin Vrai
qui est la Parole, c'est ce qu'il enseigne Lui-Même en plusieurs
endroits, où il se nomme la LUMIÈRE, et dans les passages où il se
nomme le Chemin, la VÉRITÉ et la Vie, et où il dit que l'ESPRIT DE
VÉRITÉ procède de Lui; l'espl'it de vérité est Ic DIVIN VRAI; quand
Je Seigneur s'est transfiguré, il a l'epl'ésenté la Pa l'ole; par sa Face,
qui brillait comme le Soleil, son Divin Bien; et par ses vêlements,
qui étaient éclatants comme la Lumière et blancs comme la neige,
son Divin Vrai; Moïse et Élie, qui alors s'entretenaient avec le
Seigneul', signifiaient aussi la Pal'ole, Moïse la Parole Historique,
et Élie la Parole Pl'ophétique : en outre, toutes les cil'constances
de la passion du Seigneul' ont représenté quelle violence la Nation
Jnive avait faile à la Parole. Le SeigneUl' aussi d'après le Divin
Vrai, qui est Lui-Même, est appelé Dieu, Hoi et Ange, ct il est
aussi entendu par la Piene en Horeb, et par la Pierre IOI'Squ'il s'a
git de Pierre (l'Apôtre). D'après ce qui vient d'être dit, on peUL
voir que le Seigneur est la Parol'C, parce qu'il est le Divin VI'ai :
dans sa lettl'e la Pal'ole, qui est chez nous, est le Divin Vl'ai dans
les derniel's.
1071. Ceux-n', même sentiment ils Ollt, et leur puissallce
et leur pouvoir à la Bête ils donneront, signifie l'unanimité
que la Parole est le Divin Vrai d'où dépend l'Église quant
il Ml doctn'ne .' on le voit pal' la signification de avoir un 11/(11111'
Vers. 13. CHAPITRE DIX-SEPTIÈME. 385
sentiment, en ce que c'esl l'nnanimil~, cl par la signification de
donner la puissance et le poul'oir li la Bête, en ce que c'est que
la Parole esl le Divin Vrai, d'où dépend l'Église quant à la doc
tt'ine, car par la Mte est signifiée la Parole; voi,. ci-dessus, .
Np 1038; el par lui donnel' la puissance elle pouvoit' il esl signifié
la l'econilatlre pOUl' le Divin VI'ai, d'où il y a pour l'Église une doc
trine. II a été dit ci-dessus'ql1e l'Églis~ G,allic~I}..~_~'econnaH la Pa- . :
l'ole comme Divin VI'ai, el allriùue l'inspil'atiOD Divine à chacune
des choses de la Parole, et non une inspiration pal'eille aux édils
du Pape quant aux choses qui sont des moyens de salut; qu~d'~u-
tl'es dans le Monde Européen agisSel}t pareillement; et que cela est
an'ivé d'après la Îlivine P,:ô'Vldenà6 du Seigneur, afin que l'Église
Chrélienne ne pél'it pas entièrement; la l'aison de cela, c'est que
l'homme par la p'al'Oie a communication et aussi conjonction avec
le Ciel, et, pal' le Cie! avec le Seigneur, et qu'il ne peut nullement
y avoit' communicalion et conjonction avec le Ciel et avec le Sei
gneur pal' les choses énoncées el édictées par le Pape, pal'ce qu'elles
out pour fin, non pas le salut des âmes, mais la domination, et
tous les édits et les statuls qui ont pOUl' fiu la domination, princi
palemenl sur les choses qui sont du Ciel el de l'Église, ont com
municalion et font conjonction avec l'Enfer. D'après ces considé
rations, on voit clairement ce qui est sigl1ifié par les di'x l'ois qui
donneront leur puissance et leul' pouvoir à la bête. - Continua
lion sur la Parole: Mais comme il est absolument au..<Jessus de
la conception humaine que le Seigneul" quant à ~on _Hum~in dans
le Monde, ait été la P\lrole, c'est-il-dire, !e Divin VI'ai, selon ces
expressions dans Jean: II Ella Pal'ole Cltair a élé (aite, el elle
a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, gloire comme
est po~ible: On peut dire de chaque homme régénéré CJu'il est son
l'homme est son Vrai et son Bien, c:est la même chose; le corps
VI, 25.
- saintes de l'Église, SUl' les âmes des hommes pOUl' les sam'el" ce
qui est appelé pouvoir d'ouvl'ir et de fermer le Ciel, et au sujet du
pouvoil' d'interpréter la Parole, et de changer les choses qui y sont
selon la faveur de leUl' domination; ce sont ces deux points capi
taux de leUl' religion, qui ont été entièrement rejetés et brillés au
feu par les Réformés. Que ce rejel soit décr'iL dans ce Ver'set et
dans le Verset suivant, on peut le voir par la sél'ie des choses dans
le sens inteme; en eltet, dans les Versets, 12, 13, 14, il a été
question de ceux qui, au dedans -de la Bahylonie, ont rejeté ces
deux dogmes profanés; et dans ces deux Ver'sets il s'agit de ceux
qui, hors de la Babylonie, les ont rejelés, et dans le Verset 15, il
est question de tous les autres dogmes profanes. Qu'il en soit ainsi,
cela est bien évident lorsque par la bête il est entendu la Parole,
par les cornes de la bête les vrais de la Parole, et par la Prostituée
les profanations babyloniennes. - Continuation sur la Pm'ole :
La Parole dans le seris de la leLLre pal'att très-simple, mais Lou
joul's est-il qu'en elle a élé renfeJ'mée la sagesse des Irois Cieux;
cal' dans chacune des choses qu'elle conlient il y a des sens de plus
en plus intérieurs; un sells intérieur tel qu'il esl dans le pl'emie,'
Ciel, un plus inLérieur Ici qu'il est dans le second Ciel, et un intime
tel qu'il est dans le LJ'oisième Ciel; ces sens sont dans le sens de la
leul'e, l'un au dedans de l'autre, et en sont développés l'un après
l'autl'e, chacun par son Ciel, quand l'homme, qui est conduit par
le Seigneur, lit la Parole. Ces sens intél'ieul's dilfèl'enl en degré de
lumièl'e et de sagesse selon les Cieux, mais cependant ils font un
par l'influx et par suite par les correspondances; mais comment
font-lIs ainsi un, c'est ce qui sera dit dans la suite. On voit par' là
comment la Parole a élé inspirée par le Divin, et qu'elle a été
écrite d'après une telle inspiration, que rien dans le Monde ne peut
en aucune manièl'e y êll'e comparé. Les arcanes de la sagesse des
lI'ois Cieux, arcanes qui sont dans la Parole, sont les choses mys
tiques dont parlent plusieUl'S personnes.
1080. Ceux-ci haïront la prostituée, signifie le rejet totaL
des dogmes par lesquels le consistoire papal a {alsifié les
vrais et adultéré les bien.s de la Parole, et a ain.si profané les
choses saintes de l'Église: on le voit pal' la signification de
haïr, cn ce que c'cst ,'ejetel' entièrement; et pal' la signification ùe
Vers. i6. CHAPlTIŒ DIX-SEPTIÈME. SOi
la prostituée, en ce que c'est la Babylonie, laquelle est appelée
Pl'ostituée à cause de la falsification et de l'adultération de la Pa
l'ole, et ainsi à cause de la profanation des choses saintes de l'É
glise; que par les pr'ostituées et pal' la Pl'ostitution il soit signifié
de telles choses dans la Pa l'ole, on le voit, N°' 141, 817, 881,
1032 : par ceux qui haïront la prostituée sont entendus les Ré
formés, lesquels ont entièl'ement l'ejetés les dogmes qui étaient
émanés du Consistoire Papal; comme ces dogmes avaient-pour lin
l'agrandissement de la domination, et non le salut des hommes, ils
n'ont pu qU'être contre les vrais et les biens de la Pal'ole, et par
conséquent les falsifiel' e~es adultér"el'.-Continuation sur la Pa
role :-11 a été dit que dans chaque Ciel il y a une Parole, et que ces
Paroles se tl'Ouvent en ordre dans notre Parole, et. qu'ainsi elles
font un pal' l'influx, et par suite pal' les cOl'fespondances : ici, par
conséquent, il sel'a dit ce que c'est que la Correspondance et ce que
{;:'est que l'lf!.!lux, autrement on ne peut comprendre quelle est la
Pal'Oie intél'ieul'ement en son sein, ainsi quant à la vie qu'elle til'e
du Seigneur, et qui est son âme. Mais ce que c'est que la corres
pondance, et ce que c'est que 1:~ltl!!X, des exemples vont l'illustrel',
Les val'iation3 de la face, qu'on nomme airs dn visage, correspon
dent aux affections du Mental (Animus); aussi la face varie-t-elle
quant aux ail's du visage selon que les affections de ce mental
val'ient quant à leUl's états; ces vadations dans la fate sont des
corl'espondances, par conséquent la face aussi est elle-même la COI'·
l'espondance, et l'action de ce menlai sur la face pour que les cor
respondances se manifestent, c'est ce qui est nommé l:l~!!.U-:'\. La
vue de la pensée de l'homme, qui est appelée entendement, corres
pond à la vue de ses yeux; c'est poul'quoi aussi pal' la lumièl'e et
la tlamme des yeux se manifeste la qualité de la pensée qui pl'ovient
de l'entendement; la vue de ['œil est la cOfl'espondance, par consé
quent aussi l'œil lui-même, et l'action de l'entendement dans l'œil
pal'laquelle la cOI'l'espondance se manifeste est l'influx. La pensée ac
tive, qui appartient à l'entendement, cOl'respondau Ïangage qui ap.
partient à la bouche; le langage est la col'respondance, pareillement
la bouche et tous ses accessoires; l'action de la pensée dans le lan
gage et dans les organes du langage est l'influx, La perception du
mental cOI'l'espond à l'odeur des nat'illes; l'odeur et les narines sont
;)\:)8 L'APOCALYPSE EXPLiQUEE. l\" iOllO.
qui sont des vl'ais falsifiés; et comme 10I'squ'i1s ont été rejetés, il
est manifesté qu'elle est sans aucun vrai, voilà pourquoi cela aussi
est signifié; pal' désolée et nue il est signifié être sans aucun vl'ai,
cal' il est signifié une dévastation et une nudité spirituelles, et la
dévasta lion spirituelle est comme la dévastation dans un désert où
il n'y a ni moisson ni al'bre fl'Uilier, el la nudité spirituelle est
comme la nudilé de l'homme q'ui est sans vêtements; or, la moisson
et l'arbre fruilie!' signifient les connaissances du vrai et du bien, et
les vêtements signifielllies vl'ais qui l'evêtent, c'est pourquoi être
sans les unes et sans les autres, c'est être san~.a.ucun \'l',1i : que la
nuùité soit la privation totale du vrai, on le voit, N°' 2hO, 1008;
et que la désolation, telle qu'elle est dans un désert, ce soit où il
n'y a point de Hai, on le voH, N° no. - Continuation SUI' la
Parole: Quelle est la Parole quanl à l'influx et quant aux COl'-
l'espondances, c'est ce qui peut êll'e maintenant illusll'6. Il est
dit dans Jean: (( Il a aveuglé leurs yeux, el il a elldw'ci leU/'
cœur, de peur qu'ils ne voient des yeux, et ne comprennent du
cœul', et qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse,)l
-XII. hO; - par les yeux, qui ont élé aveuglés, il est signifié
l'entendement et la foi du vrai; pat' le cœur, qui a été enùur'ci, la
volon lé et l'amour du bien; et pal' être guéri, êlre réformé; de peul'
qu'ils ne se conver'lissent, et qu'ils ne soient guéris, c'étail pOUl'
qu'ils ne profanassent (loint, cal' le méchant qui est guéri, et qui
retourne à son mal et à son faux, celui-là profane; ainsi aUl'ait fait
la nation Juive. Daus Mallhieu : Il Heureux vos yeux, pal'ce
qu'ils voient, et vos oreilles, parce qu'elles entendent! Il -
XIII. 16; - ici aussi par les yeux il est signifié l'entendement et
la foi du nai, ain1;i pal' voil' il est signil1é comprendre et croire;
pal' les oreilles il est signifié l'obéissance, ainsi la vie selon les vrais
ùe la foi; et pal' elltendl'e il est signifié obéil' et vivre; en elfet,
J'homme est heureux, non pal' cela qu'il voit ct entend, mais pal'
cela qu'il comprend, Cl'oit, obéit et vit. Dans le Meme: « La
lampe du C01'lJS est l'œil; si l'œil- est sain, tout le corps est
éclairé; si l'œil est mauvais, tout le corps est ténébreux;
8i donc la lumière est ténebres, combien grandes les ténè-
bres! )) - VI. 22, 23; - ici aussi pal' l'œil il est signifié l'en-
tendement el la foi du vrai; il est appelé lampe d'après la lumière
400 L' APOCAL YPSl~ EXPLIQUÉE. N" 1081
du vrai que l'homme obtient par l'entendement et la foi; et comme
l'homme devient sage pal' l'entendement et la foi du naî, il est dit
Il sî l'œil est sain, tout le corps est éc:laiJ'é; » le corps est l'homme,
et éclairé signifie sage; et, vice versâ, l'œil mauvais est ('enten
demen~ et la foi du faux; les ténèbres sont les faux; Il si la lumière
est ténèbres 1) signifie si le vrai est faux ou falsifié; et comme le
vrai falsifié est pire que tout autre faux, il est dit Il si la lumière
est ténèbres, combien grandes les ténèbres 1 Pal' ce petit nombre
1)
semble ces tl'ois choses chez l'homme qui est dans l'affection des
usages d'après la Pal'ole. Comment l'homme puise à la Parole dans
la lettre et tire le sens naturel, l'Ange spirituel le sens spirituel, et
l'Ange céleste le sens céleste, et cela dans le même instant, d'où
résultent la conjonction et la communication, cela va être illustré
pal' des comparaisons; d'abord, par une compal'aison dans le Uè
gne animal, puis pal' une autre dans le Régne végétal, et enfin par
une autre dans le Règne minéral. DANS LE RÈGNE ANIMAL: Quand
la nourriture est devenue chyle, les vaisseaux y puisent et en til'ent
leur sang, les fibres des nerfs leur suc, et les substances qui sont
les origines des fibres leul' esprit, qui est appelé espl'it animal; et
cela, par la chaleur vitale qui dans son essence est l'amour: les
vaisseaux, les fibres et les substances qui en sont les origines, sont
distincts entre eux, et toutefois ils font un dans tout le corps, et
ils agissent ensemble et dans le même instant. - DANS LE RÈGNE
VÉGÉTAL: 1'arbl'e, avec son Il'onc et ses branches, ses feqilles et
ses fruits, se tient SUI' sa racine, et de la terl'e oit est sa racine il
exll'alt et tire son suc, un suc grossier pour le tronc et les branches,
un plus pur pour les feuilles, et le plus pur, qui est aussi plus no
ble, pour les fruits et pour les semences qu'ils renferment, et cela
est fait par la chalem' provenant du soleil; là, les branches, les
feuilles et les fl'uits, bien qu'ils soient distincts, font néanmoins
sortit' de la même tene, ensemble et dans le même instant, des ali
ments d'une pureté et d'une noblesse si différentes. - DANS LE
UÈGNE MINÉRAL: Au sein de la terre existent en certains lieux
des minièl'es imprégnées d'or, d'argent, de cuivre et de fer; des
vapeul's renfel'mées daus la terre l'or til'e son élément, l'argent le
sien, le cuiVl'e et le fer le leUl'; et oela, distinctement, ensemble et
dans le même instant, pal' une sorte de chaleur non connue. Comme
il est permis d'illustrel' les spirituels par des comparaisons tirées
des natUl'els, que celles-ci servent donc à illustrer comment de la
Parole dans ses derniers, qui constituent le sens de la lettre, peu
vent être puisés, tirés, extraits et sublimés les intérieurs, qui sont
les spirituels et les célestes par lesquels l'homme de l'Église a com
munication et conjonction avec les Cieux : de telles comparaisons
peuvent être faites, puisque toutes les choses qui sont dilns les trois
Règnes de la nature, à savoir, d.ans les Règnes Animal, Végétal
Vers. 17. CHAPITRE DIX-SEPTIÈME. hO\>
et Minél'al, correspondent aux spirituels qui sont dans les tl'ois
Cieux; ainsi, la nourrilure du corps, avec laquelle la comparaison
a été faite, correspond à la noul'l'iture de l'âme, qui est la science,
l'intelligence et la sagesse; l'arbre, qui a servi aussi de comparai-
son, correspond à l'homme, l'arbre à l'homme meme, le bois à
son bien, les feuilles à ses vrais, et les fruits à ses usages: de
même 1'01', l'argent, le cuivre et le fer, correspondent aux biens et
aux vrais, l'Ul' au bien céleste, l'al'gent au \Tai spirituel, le cuivre
au bien naturel, et le fer au vrai naturel; c'est même pour cela
que de semblables choses sont signifiées pal' ces métaux dans la
Parole: et, ce qui est surprenant, les choses plus pures sont dans
ce qui est plus grossiel', et en sont extraites, comme l'esprit ani-
mal et le suc nerveux sont dans le sang, d'où les substances origi-
naires et les fibres nerveuses tirent et extJ'aient distinctement leurs
portions assignées (sp'artas); il en est de même des fruils et des
feuilles à l'égard de la vapeur gl'ossière qui est tirée de la terre par
le bois et par son écorce, et ainsi du l'este; c'est dônc, par corn pa-
raison, comme lorsque du sens de la leUre de la Parole sont puisés
et tirés des sens .plus purs, ainsi qu'il a été dit.
1085. Et d'exécuter Zlne meme sentence, signifie unani-
mement: on le voit pal' la signification d'exécuter une même sen-
tence, en ce que c'est unanimement; car IOI'sque pal' (1 il a été
mis dans leurs cœul's d'exécuter la sentence de la prostituée, Il
il est signifié qu'ils se retireraient entièrement des choses profanes
de la Babylonie, il s'ensuit que maintenant par exécuter une même
sentence il est signifié l'unanimité en cela. Que ce soit l'unanimité
en cela, on le voit par les Réformés qui ont été divisés en trois
Églises, dont l'une a embrassé la doctrine de Luther, l'autre celle
de Calvin, et la troisième celle de Mélanchton; mais néanmoins
toutes trois elles se sont entièrement retirées des choses pl'ofanes
de la Babylonie : c'est donc là ce qui est signifié ici pal' exécuter
une même sentence; ?)oir aussi ci-dessus, N° 108!J. - Conti-
nuation sur la Parole: Puisque dans la Parole il y a trois sens,
Je naturel, le spirituel et le céleste, et que son sens natùrel, qui est
Je sens de la lettre, est le contenant des deux ault'es sens, le spiri-
tuel et le céleste, il s'ensuit que le sens de la lettre de la Parole est
la base de ces sens; et puisque les Anges des tl'ois Cieux reçoivent
..:
leUl' sagesse du SeigneUl' par la Parole chez eux, et que leurs Pa
roles font un avec not/'e Parole pal' les cClfrespondances, il s'ensuit
encore que le sens de la leltl'e de notre Parole est la base, le sou
tien et l'affe/'missement de la sagesse des Anges du Ciel: en elfet,
les Cieux subsistent sur le Genre Humain comme une maison sur
son fondement; de là, la sagesse des Anges du Ciel subsiste pareil
lement SUI' la science, l'intelligence et la sagesse des hommes d'a
près le sens de la leu/'e de la Pa/'ole; car, ainsi qu'il a déjà été dit,
c'est par le sens de la lettre de la Parole que se fait la communi
cation et la conjonction avec les Cieux, C'est de là qu'il est arril'é,
d'après la Divine Providence du Seigneur, que la Parole quant au
sens de la lettre, depuis sa première l'évélation, n'a point été mu
tilée, pas même dans un mol ou une leure, dans le leXle original;
car chaque mot est un soutien, et en quelque sorte aussi cha
que leUl'e, On voit d'apl'ès cela combien il est profane de falsifier
les vrais et d'adultérer les biens de la Parole, et combien il est in
femal de nier ou d'inlh'mer sa sainteté; dès que l'homme de l'É
glise agit ainsi, le Ciel est fermé pour lui; le blasphème contre
l'Esprit Saint, qui ne peut être remis, est l'action de ceux qui
blasphèment la Parole en niant sa sainteté, Comme la Parole est
la base des Cieux, et que la Nation Juive a entièrement falsifié et
adultéré cette Pal'ole pal' des traditions, el en appliquant le sens de
sa lettre à ses propres amours, en conséquence, pOUl' que les Cieux
ne fussent pas en danger, et pour que la sagesse des Anges n'y ffit
pas changée en folie, il a plu au SeigneUl' de descendl'e clu Ciel,
de revêlh'l'Humain, et de devenir la Parole, comme on le voit dans
Jean, - I. fA, - et ainsi de restaurel' l'état du Ciel,
1086. Et de donner leur royaume à la B~te. signifie la
7'econnaissant~e de la Parole pour Divine. et la fondation de
l'Église sur elle: on le voit par la signification de donner le
royaume. en ce que c'est l'Église, car par le royaumj?d!lQj I~ Pa
role il est signillé l'Église quant au vrai, et- par la domination l'É
glise quant au bien; et par la signification de la Bête. en ce qu'elle
eslra Pal'ole, N°1038; de là donnel\ le royaume à la Bêle, signifie
donner l'Église à la Parole, ou, ce qui est la même chose, recon
naltre la Parole, et sur elle instaurel' et fonder l'Église, D'après
les choses qui sont dans ce Verset, puis d'après celles qui ont été
Vers, 17, CHAPl'fllE DIX-SEPTIÈME. !lU
rapportées ci-dessus sur la Bête, dans les Versets 11., 12, 13, 16,
et qui ont été expliquées, il est bien évident que par la Béte il est
signifié la Parole, reçue, mais néanmoins l'ejetée pal' ceux qui sont
entendus par la p'rostituée, et cependant l'evendiquée par d'autres
en dedans ct en dehors de la Babylonie. Si la Pal'ole peut être en
tendue pal' la Bête, c'est parce que et le Lion et l'Agneau sont des
Bêtes, et que néanmoins le Seignem' esl entendu çà el là dans [a
Parole pal' ces Bêtes; puis aussi, parce que les brebis, les che
l'l'eaux, les béliers, les chèvl'es, les tam'eaux sont aussi des bêtes,
et que cependant pal' elles dans la Pal'ole çà et là sont signifiées
des choses saintes du Ciel et de l'Église; et que précédemment aussi
par la Bête montant cie la terre ont été signifiées des confirmations
d'après [a Parole pour la foi séparée, l)oir N° 815 : que par celle
Bête il ne puisse pas être signifié autee chose, on le voit clairement
d'après ce qui en a été dit, Vers. 1.3, que les dix rois ont donné
leur puissance et leur pouvoir à la Bête; puis aussi, d'après ce qui
a été dit dans les Versets 1.6 et 1.7, qu'ils ont donné leur royaume
à -la Bêle, eux qui cependant avaient dévasté la prostituée, en
avaient mangé les Chairs et l'avaient brOlée au feu. Si la prostituée
fut vue assise SUI' elle, c'est par.ce que la Babylonie avait fondé sa
domination sur quelques passages pris dans la Parole; par exem
ple, sm' les choses qui ont été dites pal' le Seigneul' à Pierre; sem
blable chose est aussi signifiée en ce qu'il est dit, que cette prosti
tuée était assise sur les eaux abondantes, et ailleurs SUI' des tré
sors; puis aussi, qu'elle fut vue revêtue de pourpl'e et d'écarlate,
et puée d'ol' et de piel'l'es précieuses et de perles, ayant en sa main
une coupe d'or, - Vers. 1. el li de ce Chapill'e, puis Jél'ém. LI.
1.3. - Continuation sur la Parole: Il ya un ordl~s~if
et il ya un ordre simultané; dans l'ordre successif, les choses pures
et par'faites apparaissent en baut, el les choses moins pures et moins
pal'failes apparaissent en bas; les trois Cieux sont dans ('ordre
successif l'un au-dessus de l'autre; dans les Cieux supérieurs sont
toutes les choses pures et parfaites, et dans les Cieux inférieurs
celles qui sont moins pures et moins parfaites: l'ordre .simulta~é
existe dans les inférieurs et pleinement dans les infimes; car les
supérieurs s'abaissent et se reposent dans l'ordre qui est appelé si
llIullané, dans lequel [os choses pm'es el parfaites qui étaienl les
6'12 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 1086.
NOT'. Il /l'est queltion, dans la seconde partie de celte Table, que.le. erreur< qui ne l,em'eut
pD:; être reconnne~ à "ne premi.ère in.s('lrcLion.
Pag. Lin. Telle l'Lin. Tradnel. Pag. Lig. Pag. Lin. Telt.lalin. Traducl. rag. LiS'
2!l7 37 570. 510 G 21 389 33 937. 936 167 24
29934XVlII.17. XVIIr.7 1.0 6 390 15 XIII. XXI[[ 168 26
30p 15 XXX,VIIf. XXXVII H. 5 393 34 795. 790 174 26
303 113 271.. 270:1.7 12 394 15 XXIII•. i5. XXlll.5 175 28
304 19 648. 646 18 6 398 12 299. 300 182 23
304 24 247. 427 18 13 1400 43 XXIX. XXVIII 187 9
323 14 1433. 4533 52 2 401 1 V1.22. VI.3 187 15
324 42 213. 313 54 33 401 t9 VII1.4,5. XII.4,5 188 5
327 22 34. 33 59 H 404 5 717-. 277 192 32
327 41 614. 66460 3 405 5 34. 33 194 20
336 34 859. 589 75 25 407 35 XXVIII.16. XXVIII.18 199 5
340 32 812. 813 82 20 4'18 44 XV.3. XV. 5 216 24
341 33 XVLl.24. XVI.24 84 13 419 21 10357. 10367 217 19
341 33 IX.24. lX.23 84 14 419 21 10372. 10370 217 19
347 2 487. 551 93 21 419 23 7892. 7893 217 21
351 27 10829. 10828 101 12 419 23 10365. 10364 217 22
354 43 918. 917 107 6 420 5 5580. 5581 218 22
354 45 8857. 8858 107 8 434 30 XII.20. XIV.20 2{J4 8
355 44 34. 33 108 37 447 14 621. 625 266 21
357 24 13. 73 1H 22 452 14 708,804. 706,824 275 25
357 41 15,22. 15,21 1.12 8 479 21 215. 315 323 9
357 46 CXX.4. CXX.2,4 112 16 481 4 XXVII.L XVII. 1. 326 9
358 10 703. 700 i12 29 481. 12 XX. XIII 326 19
362:1.7 VIU.20. VIlI.20,21 120 2 484 35 Vers.H. Vel's.10 332 24
370 H 219. 329 133 29 489 26 XVLl.19. XVI.19 341. 9
372 37 219. 329 138 5 l/90 8 H.18,20. H.18,21 3112 15
374 42 33,34. 32,33 UI 33 490 10 IV.4ad7. XIV.4à7 3112 18
381 38 299. 300 153 17 490 21 r. 8. r. 18 342 36
384 25 773. 774 158 12 493 28 6!.l5. 696 3118 25
384 45 773. 774 159 4 493 42 1044. 1045 349 7
386 15 325. 323 161 Hl 52{J 17 LXXXlI. LXXXIV 402 H
388 23 XXIV.17. XXIV.27 165 17 52tl {JO IX. 9. Xl.9 403 7
389 2 904. 905 166 18
l·.~. Lill.
300 29 diebus vi.lœ lIIeœ, lirc diebusvitœ tuœ, commc au No 340.
312 <i6 l'obustos, lirc robllstos meos, comOlC dans l'Explication, et N0 922.
313 2 fi/ire Zionis, lire {iUœ Jehudœ, comOlC dans A. R. 652,
331 33 rapilitm XVI ct XVII, Iil'c capitltm XVII ct XVlII.
333 13 lib illis alltem, lire (lb aUis (/lt! cm.
II
Page Liu.
3U 2 veruntamen, lire veni tamen.
6393.
352 17 spllœrœ C1RieiulIt, lire sphœrœ /l01l afTieillllt.
35!) 38 ill regno Patris, ajouter sui, comme dans A. C. 9192.
361 oU scminanlem in Babelt, lire semillanlem è Babele, comme dans
A. C. 9295.
362 27 Arverem, lire A.roerem. .
883 7 veri u Verbo, Ure ven in VerlJo, comme dans ('Explication.
393 26 et tanquam, lire el tantum. .
4.10 23 vocem, lire vocem magnam, comme dans le Verset.
43.1 7 VerlJi, lire Verbi vehe1llenlem, comme au No 980.
451 6 ill ten'as, lire in terram, comme dans A. C. 7351.
4.7!J 28 ulrahelur, lire utrahentur, comme dans A. C.. 63.t.3.
4.80 3 et-l iim, lire ::.ii1ll, comme dans la citation. .
491 15 ad mallUllseu, lire ad malu711 et, d'après cc qui précède.
501 41 carn/pla sunt, lire coneussa sunt, comme dans A. C. 3355.
503 33 est super terram, lire el si/per terram.
505 29 obduci, lire abduci.
513 26 ilel'us est, lire ilurUB est.
520 6 Après IInam sententiam ajouter et dal'e regnll711 SIIUI1l besliœ.
524. 40 sexluplo, lire sepluplo, comme dans A. C. !J2~8.
525 15et16 E~ech. XX. 48. XXI. .l, 5, lire E:.ech. XXI. 4, 9, 10.
A. C. , Arcanes Célestes,
A. R. •. Aflor.,lypse Révtilk
ERRATA.
Pa~(l 2, Lil(ne 30, les raisills, lisez ses raisins.
ERR.\TA SUPPLÉMENTAIRE.
Vol. l'ag. Lig.
\. .t62 j Exad. XII. 33, 36, lisc~ : E:cod. XII. 35, 36.