Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
BURUNDI
2008
Me Matthias NIYONZIMA est avocat à Bruxelles.
Il est Doctor iuris de la K.U.Leuven (Belgique), Diplômé de l’Académie de droit international de La
Haye (Pays-Bas) et Diplômé de la Faculté internationale de droit comparé de Strasbourg (France)
Les opinions exprimées dans cette publication sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement
le point de vue de l’Organisation Internationale pour les Migrations.
1
TABLE DES MATIÈRES
I. Introduction……………………………………………………………………………….4
1. Conjoncture économique……………………………………………………..…...…….4
2
1. Au Burundi……………………………………………….………………………….....23
2. En Belgique…...………………………………………...….…………………..25
3
I. INTRODUCTION
Ce guide s’adresse aux membres de la diaspora des Grands Lacs désireux de se lancer dans une
activité économique au Burundi.
Il exposera ensuite la question des secteurs prioritaires pour investir (III) et des contraintes dont
l’entrepreneur doit tenir compte (IV). En outre, il est logique qu’un guide pour l’investisseur indique
les étapes requises pour créer son entreprise, c'est-à-dire en l’occurrence, compte tenu de la situation
financière de la plupart des membres de la diaspora burundaise, une PME (V). Parmi les questions
pratiques les plus courantes auxquelles sont confrontées les nouvelles entreprises au Burundi, il y a
lieu de faire mention spéciale des questions liées à l’engagement de travailleurs et des aspects fiscaux
(V).
Il convient également d’indiquer les règles financières les plus importantes pour l’investisseur de la
diaspora (VI) et de réserver une référence spéciale aux textes de lois applicables (VII). Enfin, tout
guide digne de ce nom doit identifier les institutions chargées de guider les entrepreneurs potentiels
dans l’accomplissement des différentes formalités exigées par la loi burundaise (IX).
Le Burundi (27.834 km² mais plus de 7 millions d’habitants) se situe au cœur de l’Afrique à plus ou
moins 1200km de l’Océan Indien et 2000km de l’Océan Atlantique. L’altitude varie entre 711m et
2.670m. La température moyenne est de 23° C. Physiquement, il ressemble beaucoup à la Suisse,
grâce à ses montagnes et nombreux lacs (Tanganyika, Cohoha, Rweru, Rwihinda, etc.).
Avant la période coloniale, le Burundi était une monarchie traditionnelle placée sous l’autorité d’un
Roi (Umwami). La tradition orale veut que la dynastie fondée par Ntare I (Le Lion I) a régné sur le
pays entre les 13ème et 20ème siècles. Au 17ème siècle, peut-être même avant, le Burundi était déjà unifié
au niveau politique, administratif et culturel. A la Conférence de Berlin, le Burundi fut attribué à
l’Allemagne et ainsi incorporé d’office à l’Empire Allemand de l’Est de l’Afrique (Deutsche Ost-
Afrika). La Belgique reprit le contrôle du Burundi lorsque l’Allemagne perdit la 1ère guerre mondiale.
Le pays retrouva son indépendance le 1er juillet 1962.
Depuis l’arrêt de la rébellion armée, le 26 mai 2008, le niveau sécuritaire s’est amélioré sur toute
l’étendue du territoire national. Cependant, cette amélioration reste fragile et insuffisante à telle
enseigne que la sécurité physique reste le souci majeur de tous les entrepreneurs actuels et potentiels
interrogés.
Parallèlement au renforcement de la sécurité, la consolidation d’un état de droit figure parmi les
premières préoccupations du gouvernement et des entrepreneurs, même si les difficultés notamment en
matière de corruption persistent.
1. Conjoncture économique
En 2007, le PIB réel a connu une progression moins rapide que prévu, passant de 5,1% en 2006 à
3,2%. Cette faible performance, s’est accompagnée d’une flambée des prix qui s’est accentuée à partir
de juin 2007, à la suite de l’augmentation des prix des produits alimentaires et surtout pétroliers.
L’inflation qui était de 14,5% à fin 2007 a atteint le niveau de 27% à fin avril 2008. Selon le service
« Etude de la Banque de la République du Burundi à la fin du mois d’octobre 2008, elle était
4
redescendue à 24,9%. Côté positif, le flux d’entrée des devises, grâce aux transferts internationaux,
s’est accentué entre 2006 et 2007, ce qui a permis d’atténuer quelque peu l’ampleur du déficit du
compte courant.
Sur le plan budgétaire, il est important de souligner les progrès réalisés au niveau des recettes, en
raison notamment de l’augmentation de certaines taxes et de l’impôt sur les revenus. Au total, les
recettes en 2007 ont dépassé de 5 milliards de Fbu le montant prévu initialement. Parmi les défis à cet
égard, on ne peut s’empêcher de mentionner les capacités limitées d’exécution des projets (déficit en
cadres qualifiés), qui limitent le flux des aides extérieures.
Il est incontestable que la diaspora pourrait utilement aider à combler ce déficit en investissant dans la
création de sociétés de consultance en matière de management, droit, économie, comptabilité, etc. En
effet, les ONG et autres institutions internationales sont en constante demande de consultants, qu’elles
doivent encore trop souvent recruter à l’extérieur faute de cadres locaux compétents.
En dépit des efforts fournis, la progression de la production vivrière enregistrée en 2007 n’a pas
véritablement permis une amélioration de la situation nutritionnelle. Elle est restée bien en deçà de
celle qui prévalait en 1993.
Concernant les cultures d’exportation, des réformes récentes tendent à libéraliser les filières du café,
du thé et du coton et à permettre aux opérateurs privés d’investir plus dans ces domaines. Il s’agit
notamment des mesures de privatisation des entreprises publiques opérant dans ces secteurs comme
l’usine étatique de déparchage et conditionnement du café (SODECO), les stations publiques de
lavage du café et l’Office du thé du Burundi (OTB). Tous ces domaines sont déjà libéralisés ; par
conséquent, tout entrepreneur peut y investir sans restriction, en concurrence avec l’Etat. Mais
maintenant, ce dernier doit se désengager (à la demande de la Banque mondiale) et donc vendre les
actions qu’il détient dans ces institutions pour privatiser les institutions qu’il contrôle encore : OTB,
SODECO, 133 stations de lavage de café, COGERCO (Compagnie de gérance du coton), etc.
Les possibilités d’investir dans les secteurs du café, thé, coton, etc. existent à différents niveaux, à
savoir la production, la transformation, achat et la commercialisation, etc.
Quant au développement des activités industrielles et commerciales, il a été marqué par certaines
avancées, notamment des discussions régionales (Afrique de l’Est) au sujet de la couverture des
risques politiques. Si ce projet aboutit (mais il n’existe pas encore de texte officiel disponible), il
devrait raffermir la confiance des investisseurs. En outre le Parlement a adopté un nouveau Code des
Investissements qui a été promulgué par la Loi n° 1/24 du 10 septembre 2008 et entrera en vigueur le
1er janvier 2009. Selon son article 1er, ce Code a pour objet « de définir les garanties générales
accordées aux investissements au Burundi, les droits et obligations qui s’y rattachent ainsi que les
divers régimes spécifiques et institutions mis en place pour en assurer la promotion ».
Comme tous les autres entrepreneurs potentiels, les membres de la diaspora qui souhaitent investir au
Burundi devraient pouvoir profiter des avantages offerts par le nouveau Code des investissements.
Le développement des infrastructures en général, sans lequel il n’y a pas de développement durable, a
continué à retenir l’attention du gouvernement. Ainsi, au niveau du transport intérieur, des travaux de
5
réhabilitation et de modernisation de la voirie urbaine et des liaisons interprovinciales ont été lancés et
se poursuivent. Mais comme dans d’autres domaines, les programmes gouvernementaux n’excluent
pas l’initiative privée. Ainsi la création d’entreprises de transport de biens et des personnes est un des
domaines dans lesquels la diaspora pourrait utilement investir.
La pénurie de l’énergie qui s’est posée avec acuité au cours de ces dernières années, a été quelque peu
atténuée en 2007 grâce à l’amélioration de la pluviométrie qui a favorisé la régularité dans la
fourniture de l’électricité. En vue de conforter cette évolution, le gouvernement entend réhabiliter et
étendre la capacité des centrales hydroélectriques, et promouvoir le recours aux énergies nouvelles et
renouvelables, en particulier au niveau de l’alimentation par système solaire des centres de santé.
Dans le domaine de l’encadrement du secteur privé, le gouvernement a accordé des subsides pour
l’encadrement des opérateurs économiques à travers le Bureau Burundais de Normalisation (BBN),
qui, avec les subventions qu’il obtient de l’Etat, organise des formations diverses en faveur des
opérateurs économiques en collaboration avec la CCIB (chambre de commerce et d’industrie du
Burundi) et l’association des employeurs (AEB).
A travers le projet Arcane, l’Union Européenne a accordé un appui institutionnel au secteur privé
notamment par la réforme envisagée de la CCIB (chambre de commerce et d’industrie du Burundi) et
l’élaboration projetée d’un guide pour les opérateurs économiques.
Le Burundi s’est engagé dans des ensembles économiques régionaux en vue de renforcer la croissance
grâce notamment à l’élargissement des débouchés et aux facilités d’approvisionnement en produits de
base. L’adhésion du Burundi à la Communauté Est Africaine (EAC) depuis le 18 juin 2007 représente
une avancée significative dans ce sens. Dorénavant, le pays participe aux efforts d’intégration globale
(politique, économique et sociale) qui devront aboutir respectivement à une union douanière, un
marché commun, une union monétaire et une fédération politique en Afrique de l’Est.
Les Burundais issus de la diaspora peuvent souvent créer des réseaux avec d’autres entrepreneurs
dans différentes parties de l’Afrique. Cela constitue un atout considérable du point de vue de la
création d’entreprises régionales ayant des branches dans différents pays. Dans un marché régionalisé
ou même globalisé, il est toujours plus avantageux de travailler en réseau (par exemple avoir un siège
central à Bujumbura avec des branches à Kigali, Kampala, Nairobi et Dar Es Salaam).
6
III SECTEURS PRIORITAIRES POUR LES INVESTISSEMENTS
Il n’existe pas de secteur fermé aux investissements étrangers, sous réserve du droit de l’Etat de faire
respecter les lois en vigueur voire de surveiller les prix pratiqués, notamment en matière de santé,
d’éducation et d’énergie.
Il existe des monopoles étatiques de fait (pas de droit) dans le sens où ces entreprises publiques
peuvent (s’il y a des investisseurs qui en sont capables) être concurrencées par des privés : la Cogerco
(Compagnie de gérance du Coton) et la Regideso (Régie de production et de distribution d’eau et
d’électricité). Mais il est permis aux personnes privées d’investir dans ces domaines comme dans tous
les autres domaines économiques.
Dans tous ces secteurs, la diaspora aura l’avantage d’avoir des liens à l’étranger car le marché intérieur
est exigu, d’où la nécessité de promouvoir l’exportation et les apports extérieurs de toutes sortes. Il y a
de la place aussi bien pour les grandes que pour les petites et moyennes entreprises. La taille et l’objet
de l’entreprise doit entre autres dépendre des moyens financiers disponibles et des partenariats que
l’on est capable de construire.
Dans le cadre des accords Union européenne/ACP de Cotonou, le Centre pour le Développement de
l’Entreprise, basé à Bruxelles peut également donner des conseils en matière de faisabilité de
l’entreprise, d’accès au crédit et de constitution de partenariat.
Les domaines traités ci-après sont considérés comme prioritaires par le Gouvernement et les bailleurs
de fonds et bénéficient de nombreux avantages fiscaux dont la diaspora peut profiter.
Les contraintes structurelles relevées (mais qui ne sont pas des obstacles insurmontables) sont liées
notamment à la faible intensification des productions, à l’atomisation des terres cultivables, à la faible
maîtrise de l’eau, aux questions de conservation et de transformation post-récolte, au faible accès au
crédit, à la problématique de la commercialisation, à la question des débouchés et de la compétitivité
des produits agricoles ainsi qu’à celle de l’encadrement. Ce sont là des difficultés que les membres de
la diaspora pourraient plus facilement surmonter grâce à leur compétence et à leurs relations à
l’extérieur.
La diversification des exportations leur ouvre diverses opportunités, notamment dans le commerce du
poisson du Lac Tanganyika (Ndagala et autres), des peaux brutes, des produits hortofruiticoles, des
crocodiles et autres animaux vivants exportables (il faut pour se faire détenir une licence du pays
importateur).
7
2. Entreprendre dans la production animale
On constate une absence presque totale de fermes modernes, en dépit des incitations diverses dont ce
secteur bénéficie : l’ensemble de l’agriculture bénéficie d’une exonération fiscale totale à la
production et peut être combinée avec n’importe quel fonction, notamment celle de juge, d’avocat, de
militaire, professeur, etc. La diaspora pourrait profiter de ces avantages et de l’augmentation générale
des produits alimentaires, en créant des entreprises agricoles modernes, par exemple en s’inspirant des
organisations agricoles des pays hôtes en Occident.
La production halieutique nationale de l’année 2007 s’élève à 11.500 tonnes contre une prévision de
14.407 tonnes. Par rapport à l’année 2006, cette production a diminué de 18%. La diaspora pourrait
investir son potentiel et son savoir faire dans ce domaine, vu la demande croissante de la
consommation du poisson et compte tenu des possibilités d’exportation. L’ouverture de deux ports de
pêche à Nyanza-Lac et à Kajaga devrait permettre une plus grande rentabilité de la pêche sur le lac
Tanganyika.
Il serait notamment innovateur (et rentable) d’investir dans les techniques de conservation et de
transformation du poisson, actions considérées par ailleurs comme prioritaires par le gouvernement.
Dans le même ordre d’idées, l’investissement dans le domaine de la pisciculture a un bon avenir vu la
nécessité, bien perçue par le gouvernement et les bailleurs de fonds, de consolider la sécurité
alimentaire, en particulier en milieu rural.
Concrètement, on peut investir dans la transformation de produits locaux, comme le fait l’UPC (voir
ci-dessus) mais également commercialiser directement des produits tels que le café, le haricot, la
banane, etc.
Entreprendre dans le domaine des mines suppose généralement que l’investisseur a des clients en
Occident car c’est là qu’a lieu la transformation en produits finis. A cet égard, la diaspora, compte tenu
8
de ses contacts, a une position privilégiée qu’elle pourrait exploiter à son avantage. Comme pour les
produits agricoles, le niveau de transformation locale avant l’exportation est très faible et on peut dire
que là également, la différence sera faite par ceux qui pourront transformer sur place avant d’exporter.
Dans le domaine du tourisme, des programmes de relance des activités ont pu être réalisées comme
ceux concernant la réhabilitation du bureau d’information et de vente, la réparation de la pyramide à la
Source du Nil et la constitution d’une banque sur les sites touristiques. Par ailleurs, de nouveaux
attraits touristiques sont encore à identifier afin de diversifier et de rentabiliser le potentiel national, en
recherchant en particulier une meilleure articulation avec les circuits régionaux est en cours.
Faute de pouvoir offrir des garanties traditionnelles telles que l’hypothèque, le gage ou le
cautionnement moderne, les habitants du monde rural burundais n’ont pas accès au crédit des banques
traditionnelles. D’où des possibilités intéressantes d’investissement dans ce domaine, notamment pour
les membres de la diaspora qui ont acquis une expérience en gestion dans des banques et autres
institutions financières en Occident.
Le contrôle actuellement exercé par la Banque Centrale et la création d’un Réseau des Institutions de
micro finance (RIM) constituent de bonnes initiatives susceptibles de remettre de l’ordre dans ce
secteur et de le rendre encore plus attractif pour les investisseurs potentiels.
Précédemment, il a été question des avantages à investir dans les domaines du transport et de
l’énergie (§ 3). Le transport des biens et des personnes vers l’intérieur du pays et dans les pays voisins
connaît quelques améliorations organisationnelles mais il reste encore beaucoup à faire dans ce
domaine pour offrir des services réguliers, sûrs et fiables. La diaspora, qui a l’expérience des services
de transport en occident, pourrait investir dans ce domaine avec succès, notamment dans la mise en
place de sociétés de bus et de taxis (transport des personnes) et de camions (transport de
marchandises).
IV CONTRAINTES DU MARCHE
De manière générale, on note la faiblesse des infrastructures logistiques qui limite la capacité d’action
des opérateurs économiques. En dépit des améliorations constantes du réseau routier et de la
téléphonie mobile, la faiblesse et l’insuffisance des infrastructures est visible dans tous les domaines :
l’état des routes, des bâtiments publics et privés, des écoles, des hôpitaux, l’accès à l’eau, à
l’électricité et au téléphone. L’accès à l’internet est limité à quelques centres urbains. Les régions
rurales les plus reculées restent coupées de toutes ces structures modernes, limitant ainsi les
possibilités d’y investir.
9
Une autre contrainte majeure du marché concerne le faible niveau d’alphabétisation de la main
d’œuvre locale.
Ces contraintes constituent des limites pour les investisseurs mais elles constituent également des
opportunités pour la diaspora car investir dans l’amélioration de ces conditions peut être rentable (par
exemple dans la création de petites entreprises de transport et d’approvisionnement en eau et
électricité).
Il n’existe pas à ce jour de guichet unique permettant de satisfaire à toutes les formalités exigées pour
entreprendre. Mais la Chambre de commerce et d’industrie du Burundi (CCIB) ainsi que l’Association
des Employeurs/Industriels du Burundi (AEB/AIB), toutes basées à Bujumbura fournissent des
informations utiles et gratuites à ceux qui s’adressent à eux. . Il y a lieu de noter que les autorités
burundaises, dans le nouveau Code des Investissements (2008) semblent vouloir confier à l’Agence
Chargée de la Promotion des Investissements le rôle de Guichet Unique (« One Stop Shop ») (voir
fonction 8 de ladite agence ; article 8). Mais il faudra attendre la création de cette agence et regarder
de près les tâches concrètes qui lui seront confiées.
Les principales étapes de la création d’entreprises, ainsi que les délais et coûts des formalités sont
régies par le Décret-loi n° 1/005 du 31 mars 1987 portant modification du décret-loi n° 1/20 du 5
février 1982 relatif aux actes notariés et portant organisation et fonctionnement du notariat, le Code
du commerce de 1993 (Décret-Loi n° 1/045 du 09 juillet 1993), le Code du Travail de 1993 (Décret-
Loi n° 1/037 du 07 juillet 1993), le Décret-loi n° 1/038 du 7 juillet 1993 portant réglementation des
banques et des établissements financiers, la Loi n° 1/002 du 06 mars 1996 portant Code des sociétés
publiques et privées et la Loi n° 1/004 du 09 juillet 1996 portant organisation et fonctionnement du
notariat ainsi que le statut des notaires, le Code de la sécurité social de 1999 (loi n° 1/010 du
16/06/1999), la réglementation des changes du 06 décembre 2006 de la Banque de la République du
Burundi et, enfin, le Code des Marchés public (Loi n°1/01 du 04 février 2008).
Il faut noter que beaucoup de ces lois sont en cours de discussion en vue d’une possible réforme pour
une libéralisation croissante voulue par la Banque Mondiale, le Fond Monétaire International et
d’autres partenaires du Burundi, qui souhaitent une législation encore plus attractive à l’égard des
investisseurs étrangers.
Selon toutes les personnes publiques et privées contactées à Bujumbura1, la plupart des lois précitées
seront l’objet de révisions, à la suite de l’entrée en vigueur du nouveau Code des investissements le 1er
janvier 20092. Mais compte tenu de la longueur du processus législatif et de la perspectives des
élections législatives de 2010, les textes actuellement en vigueur seront probablement encore en place,
dans le courant des trois prochaines années, voire même plus tard.
1
En particulier M.Nezerwe Seleus de Page et l’Honorable Manwangari Jean-Baptiste de l’Assemblée nationale
2
Le nouveau Code des investissements a été promulgué par la Loi n° 1/24 du 10 septembre 2008
3
Code du commerce, Décret-Loi du 09/07/1993, article 2
10
- le droit d’utiliser tous les moyens loyaux pour attirer la clientèle.
Les prix des biens, produits et services sont en principe librement déterminés par la concurrence4 ,
mais l’affichage des prix, l’établissement et la remise des factures sont obligatoires5. En plus des
moyens de preuve admis par le droit civil burundais, le Code du Commerce stipule que les
engagements commerciaux peuvent être prouvés par témoignage ou présomptions, c'est-à-dire que
l’on peut prouver un engagement d’une partie adverse même si l’on n’a pas d’écrit. Par ces deux
moyens et contrairement à la procédure civile, il peut être prouvé contre et outre le contenu des écrits
« liant » les parties en litige6, c'est-à-dire que même s’il y a un écrit, il reste possible de démontrer, par
exemple par le truchement de témoins, que l’écrit ne correspond pas (ou plus) à ce que les parties à la
transaction commerciale ont réellement voulu.
Est considéré commerçant celui qui, ayant la capacité juridique d’exercice, accomplit des actes de
commerce et en fait sa profession habituelle7 .
Tout commerçant doit tenir une comptabilité régulière qui fait état de ses opérations commerciales et
de sa situation de fortune conformément au plan comptable nationale. La régularité de la comptabilité
suppose la tenue de deux livres au minimum :
- un livre journal qui indique les opérations d’achat et les recettes, avec pièces
justificatives ;
- un livre des inventaires qui retrace sa situation patrimoniale.
Il convient de noter que tout contrat de mariage entre époux dont l’un est commerçant doit être déposé
au moins par extrait au greffe du Tribunal de commerce du principal établissement du commerçant.
L’extrait doit contenir les clauses qui, de quelque façon, ne rendent pas communs tout ou partie des
biens immeubles et meubles, présents ou à venir, de l’autre époux8 .
Enfin, le Code du commerce de 1993 contient des dispositions relatives à la protection des
consommateurs, que chaque entrepreneur doit respecter. Ainsi, il stipule l’obligation d’informer les
consommateurs sur les caractéristiques des produits et/ou services offerts par l’entrepreneur9 . Ce
dernier est par ailleurs tenu d’éviter la stipulation de clauses abusives (disproportionnées) dans des
conventions avec les consommateurs10 .
La législation burundaise ne prévoit pas de forme sociale spéciale pour les petites et moyennes
entreprises (PME). Cela veut dire concrètement qu’un PME peut formellement adopter la même forme
juridique qu’une grande entreprise, même si dans l’esprit du public et à l’instar de ce qui se passe
ailleurs, la forme « société anonyme » (SA) est réservée aux sociétés de grande taille. Quelle que soit
la taille de son investissement, l’entrepreneur peut donc agir en son nom personnel (entreprise
individuelle) ou adopter une des formes de sociétés prévues par le Code des sociétés.
Présenté sommairement, on note que le Code des Sociétés publiques et privées reprend d’abord les
dispositions générales applicables à toutes les sociétés puis présente ensuite les règles applicables à
4
Code du commerce, Décret-Loi du 09/07/1993, article 3
5
Code du commerce, Décret-Loi du 09/07/1993, article 4
6
Code du commerce, Décret-Loi du 09/07/1993, article 14. Normalement il faut un écrit pour prouver un engagement, sauf
en matière commerciale.
7
Code du commerce, Décret-Loi du 09/07/19933, article 10.
8
Code du commerce, Décret-Loi du 09/07/1993, article 15
9
Code du commerce, Décret-Loi du 09/07/1993, article 89
10
Code du commerce, Décret-Loi du 09/07/1993, article 90
11
chaque forme de société11. Le Code distingue à cet égard les sociétés privées et les sociétés à
participation publique. Au titre des Sociétés privées, le Code organise : la société civile, la société en
nom collectif, la société en commandite simple, la société des personnes à responsabilité limitée
(SPRL), la société unipersonnelle à responsabilité limitée (SURL), la société Coopérative (SC), et la
société anonyme12.
11
Titre 1er, article 1 et suivants de la loi du 06/03/1996 portant code des sociétés privées et publiques
12
Les différentes catégories de sociétés sont traitées aux articles 122 et suivants de cette même loi
12
associé unique d’une ou plusieurs sociétés unipersonnelles mais une société unipersonnelle ne peut
créer une autre société unipersonnelle.
Selon le Code des sociétés, toute société doit avoir un objet social, une dénomination sociale, un siège
social, un capital social et une nationalité. Une société est en principe constituée pour une durée
indéterminée. Les apports des associés peuvent être soit en nature, soit en numéraire, soit en industrie
(par exemple le savoir faire) mais ce dernier type d’apport n’entre pas dans la composition du capital
social. Les sociétés peuvent être civiles ou commerciales. Est civile toute société ayant pour objet une
activité non réputée commerciale et qui est constituée sous une forme à laquelle la loi n’attribue pas un
autre caractère. Par exemple, si deux ou trois avocats forment une société, celle-ci ne peut avoir qu’un
caractère civil. Il en est de même des médecins.
Les sociétés à participation publique quant à elles sont constituées par la société publique et la société
mixte.
Les innovations introduites par le Code des sociétés de 1996 (par rapport à la législation antérieure)
peuvent être résumées comme suit :
13
Code des sociétés de 1996, Loi du 06 /03/1996, article 126
13
- liberté d’évaluation des apports en nature : c’est l’auteur dudit apport en
nature qui fixe lui-même la valeur de ses apports ; l’intervention d’un
commissaire aux comptes n’est requise qu’en cas de contestation des autres
associés 14;
- harmonisation des règles de libération du capital social : dans toutes les
formes de sociétés où la responsabilité est limitée aux apports, la libération du
capital souscrit en numéraire s’effectue à raison de 1/3 lors de la constitution
et de 2/3 dans un délai maximum de deux ans 15;
- création de la société unipersonnelle qui permet à une personne qui ne trouve
pas (ou ne veut pas) d’associés de pouvoir tout de même fonder une société
qui lui permet de limiter sa responsabilité au capital qu’il engage dans sa
société16.
Selon le Code des sociétés, une société de droit burundais est constituée selon la procédure et les
formalités ci-après 17:
14
Code des sociétés de 1996, Loi du 06 /03/1996, article 20
15
Code des sociétés de 1996, Loi du 06 /03/1996, article 185 pour la SPRL, article 279 pour la SA, article 372 pour la
société publique
16
Code des sociétés de 1996, Loi du 06 /03/1996, articles 213 et suivants
17
Code des sociétés de 1996, Loi du 06 /03/19966, article 29
18
Par ex : des statuts de 4 pages, il faut ajouter 3 pages du notaire, ce sera 3000Fx7pages
14
moyennant paiement de dix mille FrBu (ce numéro d’identification peut être
obtenu endéans 7 jours).
Les démarches relatives à la publication au Bulletin officiel se déroulent à Bujumbura ; toutes les
autres formalités peuvent également être accomplies à Bujumbura mais également à Gitega et à Ngozi,
ces deux villes disposant également de bureaux de notaires (on ne trouve pas de notaires ailleurs en
province pour le moment) ;
Par ailleurs toutes ces formalités s’imposent de la même manière au citoyen burundais et à l’étranger
qui décide de créer une société au Burundi. L’étranger qui n’est pas physiquement présent peut se faire
représenter via une procuration écrite.
La personnalité morale des sociétés privées est acquise à compter de leur immatriculation au Registre
du commerce et des sociétés.
On distingue généralement l’impôt sur les revenus, l’impôt direct sur les salaires et la taxe de
transaction, cette dernière représentant un impôt indirecte à l’achat d’un article par un consommateur
quelconque.
Les textes relatifs aux impôts sont épars et n’ont pas été compilés depuis l’indépendance19.
Lors de la création d’une entreprise, il est donc recommandé de contacter le département des impôts
(Ministère des finances) qui fournit toutes les informations relatives aux impôts applicables au type
d’activités choisi.
Le nouveau Code des investissements permet aux entreprises de demander des avantages fiscaux selon
cinq régimes distincts :
Une agence de promotion des investissements, prévue par le nouveau Code des investissements, va
être créée ; c’est à elle qu’il faudra s’adresser en cas de question quant aux avantages fiscaux attachés
à chacun de ces régimes.
Le travail au Burundi est régi par différents textes, à savoir d’une part le décret-loi n° 1/0037 du 7
juillet 1993 portant révision du Code du Travail et d’autre part les textes d’application de ce code dans
la mesure où ils n’ont pas été abrogés par l’article 306 du Code du travail de 1993.
Parmi les textes les plus importants d’application du Code du travail on peut énumérer, l’ordonnance
n° 22/122 du 6/4/1954 portant institution des comités de sécurité et d’hygiène dans les entreprises,
l’ordonnance du Ruanda-Urundi n° 222/67 du 20/03/1958 portant des dispositions générales relatives
à la sécurité des lieux du travail (cf. article 146 et 306 du Code) ; l’Ordonnance ministérielle n°
110/365 du 16.12.1966 portant déclaration d’ouverture des entreprises ; le Décret-Loi n° 1/45 du
21/10/1971 portant institution d’un régime d’allocations familiales au profit des travailleurs et
apprentis, l’Ordonnance ministérielle n°110/172 du 18/11/1971 portant durée du congé annuel payé, l’
l’Ordonnance ministérielle n° 630/116 du 9/5/1979 portant taux de majoration des heures
19
Voir KINT, Robert, La législation fiscale du Burundi , Revue Juridique du Rwanda et du Burundi, 1964, p. 149 ; voir
également BELLON, Rémi et DELFOSSE, Pierre, Codes et Lois du Burundi, Bruxelles, Larcier, 1970, pp. 757 & ss.
15
supplémentaires, des heures effectuées de nuit, le jour de repos hebdomadaire et les jours fériés,
l’Ordonnance ministérielle n° 650/11/88 du 30/4/1988 portant fixation du salaire minimum
interprofessionnel garanti (SMIG) dans le secteur structuré, l’Ordonnance ministérielle n° 660/086/92
du 17/2/1992 portant réglementation de l’emploi des étrangers au Burundi (nécessité d’obtenir un
permis de travail et un enregistrement à l’Inspection du travail), le Décret présidentiel n° 100/182 du
17/07/2006 portant liste et régime des jours fériés (le Premier Janvier, jour de Nouvel An ,le 5 février,
journée de l’Unité Nationale , le 6 avril, commémoration de l’assassinat du Président Cyprien
NTARYAMIRA, le premier Mai, fête du travail , le Jour de l’Ascension , le premier juillet,
Anniversaire de l’Indépendance , le 15 août, l’Assomption , le 13 octobre, Commémoration de
l’Assassinat du Héros National, le Prince Louis Rwagasore , le 21 octobre, Commémoration de
l’assassinat du Président Melchior NDADAYE, le premier novembre, le Toussaint, le 25 décembre,
Noël , L’Aid-El-Fithr, fête musulmane, L’Aid-El-Hadj, fête musulmane)
A. Types de contrats
Tout contrat de travail doit en principe être établi par écrit 20. Mais l’absence d’écrit ne signifie pas que
le contrat soit nul car sa teneur peut exceptionnellement être « être établie par tous moyens » de
droit21. La loi permet le recours à des intérimaires ou à des travailleurs au jour ; pour ces deux
catégories, aucun écrit n’est exigé, sauf si les parties sont d’accord pour l’établir22. Dans la pratique
sociale au Burundi, on recourt souvent à des intérimaires et des travailleurs au jour, surtout dans les
petites et moyennes entreprises.
Les stages et l’apprentissage ne sont pas formellement réglementés dans la législation du travail.
Celle-ci les mentionne de temps en temps mais il est généralement admis que le contrat de stage ou
d’apprentissage n’est pas un contrat de travail et que ladite législation ne leur est donc pas applicable.
Les règles en matière de stage et d’apprentissage doivent donc chaque fois être fixées
contractuellement, sauf pour des professions bien spécifiques (par exemple les avocats et les
architectes) pour lesquelles le statut de stagiaire est réglementé. Un stage est le plus souvent une
période de formation, d'apprentissage ou de perfectionnement qui dure quelques jours à plusieurs mois
dans un lieu adapté : en entreprise pour formation initiale ou continue, ou au collège, au lycée ou au-
delà pour se perfectionner ou pour découvrir le monde de l’entreprise.
Tout contrat de travail doit stipuler des obligations aussi bien pour l’employeur que pour le travailleur.
Il peut être à durée déterminée ou indéterminée. Le contrat à durée déterminée ne peut en principe être
rompu avant son terme alors que celui à durée indéterminé peut être unilatéralement résilié à tout
moment moyennant le respect d’un délai de préavis légalement fixé.
Le contrat de travail à durée déterminée ne peut en principe être renouvelé plus de deux fois23 ; au
troisième renouvellement, il est présumé être prolongé pour une durée indéterminée, sauf en ce qui
concerne les travailleurs temporaires24. Dans le même ordre d’idées, la continuation des services au-
delà de l’échéance convenue constitue de plein droit l’exécution d’un contrat à durée indéterminée.
Il existe des règles de base à respecter pour embaucher un travailleur. Ainsi les enfants ne peuvent être
employés avant l’âge de 16 ans, sauf pour l’accomplissement de travaux légers et salubres ou
d’apprentissage25. L’Inspecteur du Travail peut, à la demande des intéressés, requérir l’examen des
enfants et des jeunes gens par un médecin en vue de vérifier si le travail dont ils sont chargés n’excède
20
Voir Code du travail, 1993, article 20
21
Voir Code du travail, 1993, article 20, al.2
22
Voir Code du travail, 1993, article 20, al.1
23
Voir Code du travail, 1993, article 26, dernier alinéa
24
Voir Code du travail, 1993, article 26, dernier alinéa ; le travailleur temporaire est défini par le Code du travail comme
celui « engagé pour une période de courte durée et pour l’exécution d’un travail qui n’exige pas le recours à une main-
d’œuvre permanente ».
25
Voir Code du travail, 1993, article 126
16
pas leurs forces, et le jeune travailleur ne pourra être maintenu dans un emploi ainsi reconnu au dessus
de ses forces26 .
Le contrat de travail qui est en principe conclu librement sans formalités, sans autorisation (sauf pour
les étrangers) et sans modèle particulier27doit néanmoins contenir des mentions légalement
obligatoires, à savoir : les noms ou raison sociale et adresse de l’employeur, et, éventuellement, le nom
du directeur ou du gérant de l’entreprise ou de l’établissement ; les noms et prénoms du travailleur ; la
date et le lieu de naissance du travailleur ; la nationalité du travailleur ; la composition de la famille du
travailleur ; le métier ou la profession du travailleur ; le lieu et la résidence du travailleur au moment
de la conclusion du contrat ; la date de l’engagement ; la durée de l’emploi ; la nature du travail à
exécuter ; le lieu ou les lieux d’exécution du travail ; le classement du travailleur dans la hiérarchie
professionnelle ; le montant du salaire, détaillé, éventuellement, en salaire de base, primes et
indemnités diverses, avantages familiaux, avantages en nature ; les conditions spéciales du contrat ; les
signatures des parties 28.
Une fois signé, le contrat de travail ne doit pas être enregistré, sauf en ce qui concerne l’embauche des
personnes n’ayant pas la nationalité burundaise, dont le contrat doit être communiqué au Service de
l’Inspection du Travail, relevant du Ministère ayant le travail dans ses attributions. Dans ce dernier
cas, le contrat est enregistré sans frais et sans délai. La déclaration du travailleur auprès de l’Inspection
du travail n’est pas requise pour les travailleurs burundais.
Bien que le contrat de travail ne doive pas en principe être enregistré, il est requis de chaque
employeur public ou privé, de faire parvenir au Département du Bureau d’Etudes de l’Administration
du Travail au cours du mois de janvier et au plus tard le 31 janvier de chaque année, une déclaration
de sa main d’œuvre en triple exemplaire. Cette déclaration porte sur la situation de la main d’œuvre au
mois de décembre précédent, sur les mouvements de l’effectif de l’établissement au cours de l’année
et sur la formation du personnel. Elle est faite sur le formulaire établi à cet effet par l’administration29.
Le contrat à durée indéterminée peut comporter une durée d’essai de 12 mois au maximum30 pendant
laquelle chacune des parties a le droit de mettre fin au contrat sans préavis. En dehors de la période
d’essai, la résiliation du contrat de travail à l’initiative de l’employeur doit respecter une durée de
préavis (commençant à courir au lendemain de sa notification) qui ne peut être inférieure à :
Pendant la durée du préavis, le travailleur peut s’absenter un jour ouvrable par semaine en vue de
chercher un nouvel emploi.
La résiliation du contrat de travail par l’employeur ne peut avoir lieu lorsque le travailleur est en congé
ordinaire, de circonstance (par exemple en cas d’accouchement de son épouse) ou de maladie31. Le
26
Code du Travail, 1993, article 128
27
Code du Travail, 1993, article 16
28
Code du Travail, 1993 , article 18
29
Cf. l’ordonnance ministérielle n°630 /297 du 10 décembre 1980 sur la déclaration périodique de la main-d’œuvre, articles
1 et 2.
30
Code du Travail, 1993, articles 31 à 33
31
Code du Travail, 1993, article 55
17
licenciement du travailleur lui doit être impérativement notifié par lettre recommandée ou lettre remise
en mains propres. Cette lettre doit indiquer avec précision le motif du licenciement 32.
En cas de désaccord sur le salaire, les congés, les conditions du licenciement ou toute autre condition
de travail, la partie concernée doit agir rapidement car les actions naissant du contrat de travail se
prescrivent par 2 ans33.
B. Rémunération
Le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) dans le secteur structurel a été fixé en 1988 à
160 Frbu par jour à Bujumbura et Gitega, et à 105Fbu par jour ailleurs dans le pays. Tous les
partenaires sociaux estiment aujourd’hui que ces minima sont dépassés et qu’une révision législative à
la hausse s’impose.
C. Durée du travail
Un jour de repos hebdomadaire est obligatoire. La durée légale du travail à temps plein est de 8 h par
jour et de 40h par semaine34. Il est permis à l’employeur d’exiger une durée inférieure. S’il applique
une durée supérieure, il est tenu de payer les heures supplémentaires conformément à la loi35. Selon
l’ordonnance ministérielle du 9 mai 1979, toute heure considérée comme supplémentaire donne lieu à
une majoration de salaire de : 35% pour chacune des deux premières heures effectuées au-delà de la
durée légale hebdomadaire du travail ou de la durée hebdomadaire de présence considérée comme
équivalente ; 60% pour chacune des heures suivantes36. Les heures supplémentaires effectuées pendant
le jour de repos hebdomadaire ou pendant un jour férié donne droit à une majoration de 100%37.
Hormis les cas des personnes occupées exclusivement à des opérations de gardiennage ou de
surveillance, toute heure de travail accomplie entre 22h du soir et 5h du matin (« travail de nuit »)
donne lieu à une majoration de salaire de 30%. Cette majoration se cumule éventuellement avec celles
prévues pour les heures supplémentaires et pour le travail effectué le dimanche ou les jours fériés38.
Le travail de nuit (entre 22 heures du soir et 5 heures du matin39) doit être payé avec majoration de
30% (voir plus haut). Les enfants de moins de 18 ans ne peuvent pas travailler la nuit. Il n’y a pas de
restriction particulière concernant le travail de nuit pour les femmes.
La durée du travail ne comprend pas le temps nécessaire au travailleur pour se rendre au lieu de travail
ou pour en revenir, sauf si celui-ci est inhérent au travail40.
La durée légale du travail, et donc celle des heures supplémentaires, est réglementée dans
l’ordonnance ministérielle n° 630/117 du 9 mai 1979. Ainsi, le dépassement de la durée légale de
travail ne doit, sauf dans les exceptions prévues par ladite ordonnance, excéder une heure par jour et
45 heures par semaine41. Le message est clair : l’employeur n’est pas admis à abuser de la possibilité
de requérir des heures supplémentaires de travail de la part de son employé.
Le congé annuel est de 20 jours ouvrables (sauf pour les fonctionnaires qui bénéficient de 25 jours),
plus 1 jour pour chaque tranche de 5 ans d’ancienneté.
32
Code du Travail, 1993, article 57
33
Le délai de prescription de droit commun est de 30 ans
34
Code du Travail, 1993, article 112
35
Ordonnance ministérielle n° 630/116 du 9 mai 1979 relatif au taux de majoration des heures supplémentaires, des heures
effectuées de nuit, le jour de repos hebdomadaire et les jours fériés.
36
Ordonnance ministérielle n° 630/116 du 9 mai 1979, article 2
37
Ordonnance ministérielle n° 630/116 du 9 mai 1979m, article 3
38
Ordonnance ministérielle n° 630/116 du 9 mai 1979m, article 4
39
Ordonnance n° 630/116 du 9 mai 1979, article 4.
40
Ordonnance ministérielle n° 630/117 du 9 mai 1979 sur la durée légale du travail et dérogations, article, article 5, 2°
41
Ordonnance ministérielle n° 630/117 du 9 mai 1979, article 3, 2°
18
Les congés de circonstance ont été fixés à 4 ou 2 jours selon la circonstance sociale prise en
considération et le degré de parenté existant entre le travailleur et la personne concernée :
- 4 jours ouvrables en cas de mariage du travailleur, accouchement de l’épouse
du travailleur, décès du conjoint du travailleur, mariage ou décès d’un enfant
du travailleur, de son père ou de sa mère, ou mutation du travailleur
impliquant changement de localité.
- 2 jours ouvrables en cas de décès d’un grand-parent du travailleur, d’un frère
ou d’une sœur du travailleur.
E. Allocations familiales
Allocations familiales jusqu’à 16 ans ; maintient jusqu’à 21 ans pour les enfants régulièrement inscrits
dans un établissement de plein exercice et y poursuivant effectivement des études (preuve fournie par
un certificat scolaire délivré par la direction de l’établissement et conforme au modèle figurant en
annexe de l’ordonnance ministérielle n° 110/170 du 18 novembre 1971(formulaire à obtenir auprès du
Ministère de l’emploi ou de l’Institut national de sécurité sociale/INSS).
F. Jours chômés
Le calendrier des jours chômés officiels au Burundi a été fixé par décret présidentiel n° 100/182 du 17
juillet 2006. Selon ce décret, la liste des jours fériés, chômés et payés a été arrêté comme suit:
G. Règlement d’entreprise :
19
H. Déclaration d’ouverture des entreprises :
Toute entreprise nouvelle au Burundi, de quelque nature que ce soit, est tenue d’en faire dans les 24
heures qui précèdent son ouverture, la déclaration au département de l’Inspection du Travail et au
Département de l’Emploi et de la Main-d’œuvre, conformément au modèle annexé à l’ordonnance
ministérielle n° 110/364 du 16 décembre 1966 (formulaire à obtenir auprès du Ministère de l’emploi).
I. Travailleurs étrangers :
Les formalités supplémentaires pour les étrangers consistent essentiellement en l’obtention d’un
permis de travail et en une inscription spéciale à l’Inspection du travail.
En dehors des monopoles de l’Etat (par exemple dans le domaine de la commercialisation de l’eau),
toutes les activités économiques et commerciales sont ouvertes aux privés tant nationaux qu’étrangers.
Pour les membres de la diaspora burundaise qui ont gardé leur nationalité burundaise, il n’existe pas
de formalités ou procédures spécifiques. La loi burundaise reconnaît la double nationalité (la loi belge
également depuis 2007). Pour ceux qui n’ont pas ou plus la nationalité burundaise, la loi leur impose
essentiellement deux formalités supplémentaires : l’obtention d’un permis de travail et
l’enregistrement à l’Inspection du travail. Le permis de travail est octroyé par la Commission
d’Orientation créée par l’Ordonnance Ministérielle n° 660/161 du 3 juin 1991. Il est délivré par le
directeur de l’Inspection du travail42. Ce permis est nominatif. Pour l’étranger résident, le permis est
délivré sur sa demande. Pour le non résident, la demande est formulée par son futur employeur43. Le
permis est délivré :
- pour deux ans pour les étrangers possédant une technicité particulière ;
- pour cinq ans pour les réfugiés et apatrides reconnus comme tels par les
services compétents en la matière et les étrangers résidant au Burundi depuis
au moins 20 ans ;
- pour une durée indéterminée (permis permanent) pour les étrangers nés au
Burundi et y demeurant ainsi que les conjoints de citoyens burundais résidant
au Burundi. Le permis permanent est également délivré à l’investisseur
étranger ou son représentant dont la présence au Burundi est justifiée par le
souci de suivre la gestion de ses capitaux44. Le travailleur étranger doit, le cas
échéant, faire renouveler le permis de travail un mois avant son expiration.
Toute femme enceinte dont l’état de santé a été constaté par un médecin peut suspendre le travail sans
préavis45 . A l’occasion de son accouchement, et sans que cette interruption de service puisse être
considérée comme une cause de rupture de contrat, toute femme a droit, sur production d’un certificat
médical attestant la date présumée de son accouchement, à un congé de maternité. La durée de ce
congé est de douze semaines, pouvant être prolongée jusqu’à 14 semaines, dont six doivent être prises
obligatoirement après l’accouchement. Quand l’accouchement a lieu après la date présumée, le congé
prénatal est prolongé jusqu’à la date effective de l’accouchement sans que la durée du congé à prendre
obligatoirement après l’accouchement puisse s’en trouver réduite. Pendant la période durant laquelle
la femme a droit au congé de maternité, l’employeur ne peut pas rompre son contrat de travail.
42
Cf. Ordonnance ministérielle du 17 février 1992 portant réglementation de l’Emploi des étrangers au Burundi, article 2
43
Idem, article 3.
44
Ordonnance Ministérielledu 17 février 1992 portant réglementation de l’Emploi des étrangers au Burundi, article 4.
45
Code du Travail, 1993, article 122.
20
La femme en congé de maternité ou de suspension médicale pour raison de grossesse est prise en
charge, pour moitié, par l’organisme auquel son employeur doit nécessairement l’affilier (en général
l’Institut national de sécurité sociale) 46. Elle continue de bénéficier à charge de son employeur, de
l’autre moitié du salaire, ainsi qu’au maintien des avantages en nature s’il en existe 47. Pendant la
période d’allaitement, elle a droit, pendant une durée de six mois, à un repos d’une heure par jour (en
plus du temps normal de pause). Ces périodes de repos sont rémunérées comme temps de travail48.
La Banque Centrale est chargée de contrôler le respect par les banques et les établissements financiers
des dispositions législatives et réglementaires qui leur sont applicables et de sanctionner les
manquements constatés. Elle établit la réglementation concernant notamment le montant du capital
minimum des banques et des établissements financiers, les conditions d’implantation des agences et
guichets et les normes de gestion que les banques et établissements financiers doivent respecter. Elle
définit les règles à respecter par les banques en vue de la protection des déposants. Elle définit et
administre le système du contrôle des changes.
Le contrôle des changes est appliqué à tout résident c'est-à-dire toute personne physique ou morale qui
exerce ses activités au Burundi plus de 12 mois. Cette notion de résidence est différente de celle de
nationalité.
Les opérations de change courantes (par exemple en vue de payer des marchandises importées de
l’étranger,…) sont libres. Par contre, les opérations en capital (par exemple le transfert à l’étranger de
bénéfices réalisés au Burundi) sont soumises à l’approbation de la Banque centrale. Les résidents sont
tenus de rapatrier les revenus provenant de la vente des biens et services à l’étranger. L’agrément d’un
bureau de change est donné sous forme de permis d’exploitation dont le délai de validité est de douze
mois renouvelables. Il est interdit d’exercer l’activité d’un bureau de change sans avoir obtenu au
préalable l’agrément de la Banque Centrale.
La Banque centrale octroie aux établissements hôteliers la qualité de changeur. Ces derniers ne sont
autorisés qu’à effectuer les opérations d’achat et de vente de devises en faveur de leurs clients non-
résidents. Les hôtels de classe internationale acquièrent cette qualité sur simple notification à la
Banque Centrale au début des activités. Tout autre hôtel établi au Burundi peut demander à la Banque
Centrale le statut de changeur.
Toute personne physique ou morale résidente ou non résidente peut ouvrir un compte en devises dans
une banque agréée, recevoir et effectuer des paiements sur ces comptes. Les comptes en devises ne
peuvent pas présenter un solde débiteur. Ils peuvent cependant être librement rémunérés (dans la
pratique, aucune banque burundaise n’offre de rémunération sur de tels comptes à ce jour).
La détention de comptes à l’étranger par les résidents est en principe soumis à l’autorisation de la
Banque centrale mais cette règle subit tellement de violations qu’elle semble être tombée en
désuétude.
Il existe une compilation de tous les textes de lois datant de 197049. Une actualisation est en cours au
niveau du Ministère burundais de la justice 50 et devrait être disponible en 2009.
46
Idem, article 123
47
Ibidem
48
Idem, article 124
49
BELLON, Rémi et DELFOSSE, Pierre, Codes et Lois du Burundi, Bruxelles, Larcier, 1970, pp. 757 & ss.
50
Ministère de la Justice, BP 1880, Bujumbura, tél 257 22225542 / 22 25 57 50.
21
Pour le moment, il faut consulter certains sites pour connaître des lois récentes :
- www.droit.francophone.org
- www.droit-Afrique.com
Les textes et codes légaux les plus importants datent pour la plupart de 1993 pour certains et de 1996
pour d’autres. Mais il existe encore des lois héritées de la colonisation très importantes et toujours en
vigueur (et probablement pour encore longtemps) notoirement le fameux décret du 30 juillet 1888
formant le livre des « Contrats ou des obligations contractuelles » 51
Le Code du Travail du 07/07/1993 52 fixe les principes qui régissent les relations entre les employeurs
et les travailleurs et le cadre légal dans lequel ces principes s’appliquent.
Le Code des sociétés du 06/03/199654 définit les règles générales applicables à toute société puis
indique les règles spécifiques à chaque catégorie de société. Il précise également les formalités à
accomplir en vue de créer une société.
Le Code de la sécurité sociale de 1999 55 organise les régimes d’assurance-maladie, des risques
professionnels, des pensions, des prestations familiales ainsi que de régimes complémentaires de
protection sociale.
56
La loi portant code de la procédure civile du 13/05/2004 précise la procédure (de la première
instance à la cassation) dans les litiges de droit privé.
La Loi du 17/03/2005 portant code de l’organisation et de la compétence judiciaire 57 fixe indique les
règles à suivre lorsqu’il faut choisir un tribunal à qui soumettre un litige quelconque.
La réglementation des changes du 06/12/2006 58de la Banque de la République du Burundi fixe les
règles applicables aux opérations financières au Burundi, en indiquant celles qui sont permises et
celles qui ne le sont pas..
Le Code des Marchés Publics (Loi n° 1/01 du 04/02/2008) 59 fixe des règles détaillées régissant la
passation des marchés publics et est supposé mettre fin (à terme) à la corruption en la matière.
Le Code des Investissements de 2008 (pas encore publié) contient des règles fiscales destinées à
encourager les investisseurs tant nationaux qu’étrangers.
Parmi les réformes attendues dans un avenir proche, il y a la codification des règles en matière des
impôts, notamment pour tenir compte du nouveau code des investissements dont la promulgation est
attendue incessamment. Mais même des lois relativement récentes comme le règlement des changes de
51
Voir BELLON, Rémi et DELFOSSE, Pierre, Codes et Lois du Burundi, Bruxelles, Larcier, 1970, pp. 74 & ss.
52
Décret-Loi n° 1/037 du 07/07/1993
53
BOB n° 1/94, du 1er janvier 1994
54
BOB n° 3/96 du 1er mars 1996
55
Loi n° 1/010 du 16/06/1999
56
BOB n° 5 bis du 1er mai 2004
57
BOB n° 3 quater / 2005 du 1er mars 2005
58
Pour l’obtenir, il faut s’adresser directement à la BRB
59
On peut l’obtenir en s’adressant au cabinet du Président de la République.
22
2006 et le Code des sociétés de 1996 en discussion pour une libéralisation plus poussée, demandée par
la Banque mondiale.
VIII CONCLUSION
En dépit de nombreux problèmes, un vent de liberté souffle sur le Burundi depuis les élections de
2005 ; il englobe le monde des affaires. Une législation de plus en plus libérale est entrain d’être mise
en place et la liberté d’entreprendre de plus en plus mise en exergue.
Le candidat entrepreneur au Burundi doit préalablement créer une structure adaptée à ses objectifs. Il
peut ainsi créer une entreprise individuelle en tant que personne physique. Mais il peut également, et
c’est nouveau en Afrique, créer une société unipersonnelle à responsabilité limitée qui lui permet
même lorsqu’il agit seul de créer une société ayant une personnalité juridique séparée de la sienne.
Cela lui permet de séparer son patrimoine privé de celui de sa société et ainsi de limiter les risques de
perte au capital social souscrit.
L’autre grande particularité du droit des sociétés au Burundi est l’absence d’un capital social minimum
obligatoire. Cela rend possible une grande flexibilité, qui permet à chaque entrepreneur de souscrire un
capital adapté à ses besoins et à son plan financier.
A partir du moment où la société acquiert la personnalité juridique (c’est précisément à compter de son
immatriculation au registre du commerce), elle peut louer des bureaux ou des magasins, embaucher du
personnel et ouvrir des comptes bancaires. Mais d’autres démarches s’imposent pour que l’entreprise
soit en ordre avec la loi, notamment les inscriptions au département des impôts et à l’Inspection du
Travail. Et pour certaines activités spécifiques, il faut acquérir l’autorisation de l’organe compétent,
par exemple : pour la téléphonie, il faut s’adresser à l’ARCT (Agence de Régulation et de Contrôle de
la Télécommunication ; pour créer une banque, une société d’assurance ou une firme de micro-crédit,
il faut une autorisation de la Banque de la République du Burundi (BRB) ; pour créer une université
d’enseignement, il faut s’adresser au Ministre de l’éducation et pour créer un hôpital, il faut contacter
le Ministre de la santé, etc.
Il est également recommandé, bien que cela ne soit pas obligatoire, d’adhérer au syndicat patronal
(appelé « Association des Employeurs du Burundi / A.E.B. », qui défend les intérêts des employeurs
auprès des pouvoirs publics) et à l’association professionnelle « Chambre du commerce et d’industrie
du Burundi / CCIB » (qui est une source d’informations très utiles pour l’ensemble des
entrepreneurs).
Entreprendre au Burundi est donc non seulement possible mais également recommandable. Les
contraintes ne manquent pas mais elles sont largement compensés par la libéralisation progressive et la
volonté manifeste et réelle des pouvoirs publics d’attirer les investissements et de les protéger.
1. Au Burundi
Pour tous les numéros de téléphone au Burundi, il faut visiter en cas de besoin le site ci-après :
www.burundiphonebook.com
23
- AEB/AIB (Association des employeurs/Industriels du Burundi) ; cf. M.
Gaspard Nzisabira, secrétaire général ; tél 00 257 22 22 11 19 mob. 77 79 60
08 ; email : assoaeb64@yahoo.fr
- Service chargé des entreprises publiques (SCEP) qui renseigne sur les
programmes de privatisation du gouvernement : www.scep.bi AVENUE DES
EUCALYPTUS B.P. 240 BUJUMBURA, BURUNDI E-MAIL :
scep@cbinf.com TEL : +257 22 22 48 29, +257 22 22 31 89, +257 22 29 81;
FAX : +257 22 22 65 92.
24
- PNUD, chaussée du Peuple Murundi, 4470, B.P. 1490 BUJUMBURA,
Burundi, tél +257 22 30 11 00 ; www.bi.undp.org;
2. En Belgique
- bibliothèque africaine du Ministère des affaires étrangères, rue aux laines 15,
1000 Bruxelles. www.diplomatie.be/fr/archivesdetail.asp
- Ambassade du Burundi, Square Marie Louise 46, 1040 Bruxelles, tél +32 2
230 45 35, +32 2 230 45 48 ; Fax +32 2 230 78 83 ; Adresse E-Mail :
ambassade.burundi@skynet.be
25