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Thème : L’objet et la cause

10 ème séance de méthodologie


Droit des contrats
Collège Universitaire Français de
Moscou
Par Matthieu Escande

1) COMMENTAIRE D’ARRET : Cass. 1ère civ., 12 juillet 19891


(Analyser en tenant compte du projet de réforme de droit des obligations
substituant l’intérêt à la cause p10 et 11)
2) FICHE DES ARRETS SUIVANTS
3) CAS PRATIQUE

1
Bull. I, n° 293; Def. 1990, p. 358, note J.-L. Aubert; RTD.Civ. 1990, p. 468, note J. Mestre; JCP éd. G. 1990, II,
21546, note Y. Dagorne-Labbe

1
OBJET Sur le moyen unique, pris en sa première branche :
Vu les articles 1709 et 1710 ensemble les articles
INDETERMINATION DU PRIX 1134 et 1135 du Code civil ;
Attendu que lorsqu’une convention prévoit la
Cour de Cassation, Assemblée conclusion de contrats ultérieurs, l’indétermination
du prix de ces contrats dans la convention initiale
Plénière du 1 décembre 19952
n’affecte pas, sauf dispositions légales particulières,
la validité de celle-ci, l’abus dans la fixation du prix
ARRÊT N° 1 ne donnant lieu qu’à résiliation ou indemnisation ;
Attendu, selon l’arrêt déféré, que, le 15 novembre
Sur le premier moyen, pris en sa première branche : 1982, la société Bechtel France (société Bechtel) a
Vu les articles 1709 et 1710, ensemble les articles souscrit avec la société Compagnie française de
1134 et 1135 du Code civil ; téléphone (société Cofratel), pour une durée de 15
Attendu que lorsqu’une convention prévoit la années, une convention dite de “ location-entretien
conclusion de contrats ultérieurs, l’indétermination “, relative à l’installation téléphonique de ses
du prix de ces contrats dans la convention initiale bureaux ; que, le 28 juin 1984, la société Bechtel a
n’affecte pas, sauf dispositions légales particulières, informé la société Cofratel de la fermeture de partie
la validité de celle-ci, l’abus dans la fixation du prix de ses locaux et, par suite, de la fin du contrat ; que
ne donnant lieu qu’à résiliation ou indemnisation ; la société Cofratel a assigné la société Bechtel en
Attendu selon l’arrêt attaqué (Rennes, 13 février paiement du montant de la clause pénale prévue en
1991) que le 5 juillet 1981, la société Sumaco a cas de rupture anticipée de la convention et que la
conclu avec la société Compagnie atlantique de société Bechtel a résisté en invoquant la nullité du
téléphone (CAT) un contrat de location-entretien contrat pour indétermination du prix ;
d’une installation téléphonique moyennant une Attendu que, pour prononcer cette nullité, l’arrêt
redevance indexée, la convention stipulant que retient que si “ l’obligation de recourir à la société
toutes modifications demandées par Cofratel ne concerne que les modifications
l’Administration ou l’abonné seraient exécutées aux intrinsèques de l’installation et n’empêche pas la
frais de celui-ci selon le tarif en vigueur ; que la société Bechtel de s’adresser à d’autres fournisseurs
compagnie ayant déclaré résilier le contrat en 1986 pour l’achat et l’utilisation d’appareil semblable ou
en raison de l’absence de paiement de la redevance, complémentaire, il n’en demeure pas moins que
et réclamé l’indemnité contractuellement prévue, la toutes modifications de l’installation ne peuvent
Sumaco a demandé l’annulation de la convention être exécutées que par la société Cofratel qui
pour indétermination de prix ; bénéficie à cet égard d’une clause d’exclusivité “ ;
Attendu que pour annuler le contrat, l’arrêt retient Qu’en statuant ainsi, la cour d’appel a violé les
que l’abonné était contractuellement tenu de textes susvisés ;
s’adresser exclusivement à la compagnie pour
toutes les modifications de l’installation et que le PAR CES MOTIFS :
prix des remaniements inéluctables de cette CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions,
installation et pour lesquels la Sumaco était obligée l’arrêt rendu le 26 mars 1991, entre les parties, par
de s’adresser à la CAT, n’était pas déterminé et la cour d’appel de Paris ; […]
dépendait de la seule volonté de celle-ci, de même
que le prix des éventuels suppléments ; ARRÊT N°3
Qu’en statuant ainsi, la cour d’appel a violé les
textes susvisés ; Sur le moyen unique pris en sa première branche :
Vu les articles 1134 et 1135 du Code civil ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de Attendu que la clause d’un contrat de franchisage
statuer sur les autres moyens : faisant référence au tarif en vigueur au jour des
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, commandes d’approvisionnement à intervenir
l’arrêt rendu le 13 février 1991, entre les parties, n’affecte pas la validité du contrat, l’abus dans la
par la cour d’appel de Rennes ; […] fixation du prix ne donnant lieu qu’à résiliation ou
indemnisation ;
ARRÊT N° 2 Attendu, selon l’arrêt attaqué, que M. Gagnaire a
conclu un contrat par lequel il devenait, pendant
2
une durée de 5 années, le franchisé de M. Vassali et
Bull. 1995 A. P. N° 7 p. 13 ; s’engageait à utiliser exclusivement les produits
JCP N 1996, n° 13, p. 493, note D. Boulanger ; D. vendus par celui-ci ;
affaires, 1996, n° 1, p. 3, note A. Laude ; JCP G Attendu que pour annuler ce contrat, l’arrêt retient
1996, n° 37, p. 333, note L. Finel. que l’article 5 de la convention prévoit “ que les
produits seront vendus au tarif en vigueur au jour

2
de l’enregistrement de la commande, ce tarif étant initiale liée aux extensions de l’installation était
celui du prix catalogue appliqué à l’ensemble des parfaitement déterminable, sans rechercher si, par
franchisés “, qu’il s’agit en fait d’un barème et qu’il son obscurité et sa complexité, la formule de calcul
en résulte que la détermination des prix est à la prévue au contrat ne mettait pas le locataire, tenu
discrétion du franchiseur ; par une clause d’exclusivité, dans l’impossibilité de
Qu’en statuant ainsi, la cour d’appel a violé les connaître le taux de la majoration, la cour d’appel a
textes susvisés ; privé sa décision de toute base légale au regard du
texte susvisé ; et alors, d’autre part, qu’il faut, pour
PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de la validité du contrat, que la quotité de l’objet de
statuer sur la seconde branche du moyen : l’obligation qui en est issue puisse être déterminée ;
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, qu’il est constant, en l’espèce, que le locataire était
l’arrêt rendu le 10 juillet 1991, entre les parties, par tenu de faire appel au bailleur pour toute extension
la cour d’appel de Chambéry ; […] dont la mise en service était subordonnée, en
application de l’article 3, in fine, du contrat du 27
ARRÊT N°4 août 1987, au paiement de la redevance réclamée
par l’installateur ; que dès lors, en s’abstenant de
Sur le moyen unique, pris en ses deux branches : rechercher si, lors de la conclusion des avenants
Attendu, selon l’arrêt confirmatif déféré (Rennes, prévus en cas de modification ou d’extension de
11 février 1993), qu’en vue de l’exploitation d’un l’installation initiale, les prix pouvaient être
hôtel, la société Le Montparnasse a, le 27 août librement débattus et acceptés par les parties, la
1987, pris à bail à la société Compagnie cour d’appel a privé sa décision de toute base légale
armoricaine de télécommunications, aux droits de au regard de l’article 1129 du Code civil ;
laquelle se trouve la société GST-Alcatel Bretagne Mais attendu que l’article 1129 du Code civil
(société Alcatel), une installation téléphonique pour n’étant pas applicable à la détermination du prix et
une durée de 10 années ; qu’au mois de janvier la cour d’appel n’ayant pas été saisie d’une
1990, la société Le Montparnasse a cédé son fonds demande de résiliation ou d’indemnisation pour
de commerce et que le cessionnaire n’a pas voulu abus dans la fixation du prix, sa décision est
reprendre l’installation téléphonique ; que la société légalement justifiée ;
Alcatel a assigné la société Le Montparnasse en
paiement du montant de l’indemnité de résiliation, PAR CES MOTIFS :
prévue au contrat ; REJETTE le pourvoi.
Attendu que la société Le Montparnasse reproche à
l’arrêt d’avoir écarté l’exception de nullité du
contrat et des avenants intervenus, tirée de
l’indétermination du prix d’une partie des “
prestations “ stipulées, alors, selon le moyen, d’une OBJET ILLICITE
part, que n’est ni déterminé ni déterminable, au sens
de l’article 1129 du Code civil, le prix dont la Cour de Cassation Assemblée
fixation fait appel à des paramètres insuffisamment plénière du 31 mai 19913
précisés ; qu’en l’espèce, l’article 2 de la
convention du 27 août 1987 prévoit que toute
Vu les articles 6 et 1128 du Code civil, ensemble
extension d’une installation initiale fera l’objet
l’article 353 du même Code ;
d’une plus-value de la redevance de location,
Attendu que, la convention par laquelle une femme
déterminée par référence à la hausse des prix
s’engage, fût-ce à titre gratuit, à concevoir et à
intervenue chez le fournisseur depuis la dernière porter un enfant pour l’abandonner à sa naissance
fixation “ ayant servi de base “, ainsi qu’en fonction contrevient tant au principe d’ordre public de
de l’indice des prix contractuels ou, dans le cas où
l’indisponibilité du corps humain qu’à celui de
l’application de l’indice serait provisoirement
l’indisponibilité de l’état des personnes ;
suspendue suivant la formule de substitution ou le
Attendu selon l’arrêt infirmatif attaqué que Mme
coefficient de majoration légale ou réglementaire
X..., épouse de M. Y..., étant atteinte d’une stérilité
arrêté par l’autorité publique, étant précisé que ces irréversible, son mari a donné son sperme à une
mêmes variations indiciaires pourront être à la fois autre femme qui, inséminée artificiellement, a porté
appliquées au matériel adjoint à l’installation louée
et mis au monde l’enfant ainsi conçu ; qu’à sa
ou fournie et à la main-d’oeuvre si, par suite de “
naissance, cet enfant a été déclaré comme étant né
circonstances quelconques “, la hausse intervenue
chez le fournisseur de matériel ne peut être dûment
3
établie ; que, dès lors, en se bornant à énoncer que Bull. 1991 A.P. N° 4 p. 5 ; D. 1991, n° 30, p. 417,
les paramètres ainsi définis ne pouvaient être rapport et note Y. Chartier et D. Thouvenin ; RTD
maîtrisés par les parties, pour en déduire que 1991, n° 3, p. 517, note D. Huet-weiller ; JCP G
l’importance de la majoration de la redevance 1991, n° 21.752, conclusions et note H.
Dontenwille et F. Terre.

3
de Y..., sans indication de filiation maternelle ; légalement justifié sa décision au regard du texte
Attendu que, pour prononcer l’adoption plénière de précité ;
l’enfant par Mme Y..., l’arrêt retient qu’en l’état 3 ) qu’en se fondant sur la circonstance que Mme
actuel des pratiques scientifiques et des moeurs, la X... ne s’était pas dépouillée de son vivant des
méthode de la maternité substituée doit être capitaux investis dans les contrats Cardif croissance
considérée comme licite et non contraire à l’ordre et Cardif multi croissance pour décider que ces
public, et que cette adoption est conforme à l’intérêt capitaux ne devaient pas faire partie de la masse de
de l’enfant, qui a été accueilli et élevé au foyer de calcul de la réserve, quand la réduction se
M. et Mme Y... pratiquement depuis sa naissance ; détermine en formant une masse de tous les biens
Qu’en statuant ainsi, alors que cette adoption n’était existant au décès du donateur ou testateur auxquels
que l’ultime phase d’un processus d’ensemble l’on réunit fictivement les biens donnés, la cour
destiné à permettre à un couple l’accueil à son foyer d’appel a violé l’article 922 du Code civil ;
d’un enfant, conçu en exécution d’un contrat Mais attendu que le contrat d’assurance dont les
tendant à l’abandon à sa naissance par sa mère, et effets dépendent de la durée de la vie humaine
que, portant atteinte aux principes de comporte un aléa au sens des articles 1964 du Code
l’indisponibilité du corps humain et de l’état des civil, L. 310-1,1 et R 321-1,20. du Code des
personnes, ce processus constituait un assurances et constitue un contrat d’assurance sur la
détournement de l’institution de l’adoption, la cour vie ;
d’appel a violé les textes susvisés ; Et attendu que la cour d’appel ayant relevé qu’à la
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE […] date de souscription des contrats litigieux Mme X...
ignorait qui d’elle ou des bénéficiaires recevrait le
capital puisque le créancier de l’obligation de
l’assureur différait selon que l’adhérent était vivant
CONTRAT ALEATOIRE ou non au moment où le versement du capital
devait intervenir, a caractérisé l’aléa inhérent aux
Cour de Cassation Chambre mixte du 23 contrats au sens des textes précités et ainsi
novembre 20044 légalement justifié sa décision ;[…]

Attendu, selon l’arrêt confirmatif attaqué (Paris, 24 PAR CES MOTIFS :


avril 2001), que les 2 juin et 1er septembre 1989, REJETTE le pourvoi ;
Mme X... a souscrit des contrats d’assurance-vie
auprès de la société Cardif Société Vie (la société)
et a désigné le 4 août 1995 M. Y..., Mme Y... et M.
Z... à parts égales comme bénéficiaires ; qu’à son
LA CAUSE
décès le 2 avril 1996, elle a laissé pour lui succéder
M. X..., son fils adoptif, qui a fait opposition au Cass. 1ère Civ., 5 juillet 20065
paiement des sommes dues au titre de ces contrats ;
que les époux Y... ont alors assigné M. X... et la Sur le moyen unique, pris en ses deux branches :
société pour les voir condamner au paiement de ces
sommes, outre les intérêts au taux légal ; Attendu qu'une offre de crédit de 400 000 francs,
Sur le premier moyen : émanée de la société Sygma banque et destinée à
Attendu que M. X... fait grief à l’arrêt d’avoir l'achat de matériels de bureau, a été acceptée par la
rejeté son opposition au paiement par la société du société GIM et par M. Antoine X..., respectivement
capital revenant aux époux Y... en leur qualité de désignés comme "emprunteur" et "emprunteur
bénéficiaires des deux contrats d’assurance-vie conjoint" ;
souscrits par Mme X..., alors, selon le moyen :
1 ) qu’en retenant que les contrats litigieux étaient
que suite à une procédure collective ouverte à
des contrats d’assurance sans constater qu’ils
l'encontre de la société GIM, M. Antoine X... étant
avaient pour objet la fourniture par l’assureur d’une
préalablement décédé, Madame Pierrette X... et M.
prestation en cas de réalisation d’un risque, la cour
Frédéric X..., veuve et fils du défunt, ont été
d’appel n’a pas légalement justifié sa décision au
condamnés envers la banque au paiement des
regard des articles 913, 922 et 1964 du Code civil ;
échéances demeurées impayées et aux intérêts de
2) qu’en retenant que les contrats souscrits étaient
celles-ci ;
affectés d’aléas sans caractériser en quoi les parties
au contrat étaient exposées à un risque de perte ou à
une chance de gain dépendant d’un événement de Attendu qu'il est fait grief à la cour d'appel (Aix-en-
réalisation incertaine, la cour d’appel n’a pas Provence, 20 novembre 2003) d'avoir, en statuant
ainsi, d'une part, violé les articles 1131, 1892 et
4
Bull. 2004 MIXTE n° 4 p. 9 ; JCP G 2005, n° 6, p.
253-267, étude de Jacques Ghestin. 5 Recueil Dalloz 2007 n° 1 page 50

4
1895 du code civil, l'engagement d'Antoine X... en son épouse, que ces derniers se sont solidairement
tant qu'emprunteur conjoint étant rendu sans cause obligés à rembourser ; que, soutenant que la Caisse
par les constatations selon lesquelles il n'était pas le d'épargne avait fautivement octroyé ces prêts dont
destinataire des fonds, directement versés à la elle prétendait qu'ils étaient sans cause ou fondés
société venderesse des matériels, eux-mêmes sur une fausse cause, Mme F. l'a assignée en
ultérieurement livrés à la société GIM dont il n'était annulation de ceux-ci et en paiement de dommages-
pas le dirigeant ; d'autre part, de s'être abstenue intérêts ;
d'indiquer de quelle preuve elle déduisait
Sur le premier moyen, pris en ses quatre
qu'Antoine X... était le principal animateur de cette
branches :
entreprise familiale, privant ainsi sa décision de
base légale au regard des articles 1131, 1134 et o Attendu que Mme F. reproche à l'arrêt attaqué
1892 du code civil ; rendu sur renvoi après cassation (Cass. 1re civ., 1er
mars 2005, n° 03-10.980) d'avoir rejeté sa demande
Mais attendu que le prêt consenti par un en annulation des prêts litigieux, alors, selon le
professionnel du crédit n'est pas un contrat réel ; moyen : (...)
que l'obligation de l'emprunteur trouve alors sa o Mais attendu que le prêt consenti par un
justification présumée dans la signature de celui qui professionnel du crédit n'étant pas un contrat réel,
se présente comme tel ; que s'il s'offre à établir que c'est dans l'obligation souscrite par le prêteur que
son engagement est en réalité sans justification, la l'obligation de l'emprunteur trouve sa cause, dont
constatation de l'existence effective de celle-ci l'existence, comme l'exactitude, doit être appréciée
restitue à la dette sa validité ; que la cour d'appel a au moment de la conclusion du contrat ; qu'en
relevé que, quoique son fils Frédéric fût le gérant en l'espèce, ayant constaté qu'en exécution des contrats
titre de la SARL GIM, c'était Antoine X... qui avait litigieux souscrits solidairement par les époux F.,
signé l'acceptation du prêt pour le compte de celle- les sommes prêtées avaient été remises entre les
ci ; mains de ceux-ci, la cour d'appel en a exactement
déduit que l'utilisation de ces sommes par les
Qu'elle a pu en déduire qu'il était l'animateur emprunteurs, décidée postérieurement à l'exécution
principal de cette entreprise familiale, qu'il avait tiré de son obligation par la Caisse d'épargne, était sans
profit de l'opération et qu'ainsi son obligation n'était incidence sur la cause de l'obligation souscrite par
pas sans contrepartie ; que le moyen n'est pas fondé Mme F. ; que ces motifs, qui échappent aux griefs
; du moyen, justifient légalement sa décision de ce
chef ;
PAR CES MOTIFS :
Mais sur le second moyen, pris en sa deuxième
branche : ...
REJETTE le pourvoi ;
Par ces motifs (...) :
Condamne les consorts X... aux dépens ; o Casse et annule, mais uniquement en sa
disposition rejetant la demande en paiement de
Vu l'article 700 du nouveau code de procédure dommages-intérêts formée par Mme F. contre la
civile, rejette la demande des consorts X... ; Caisse d'épargne et de prévoyance des Alpes, l'arrêt
rendu le 3 juillet 2006, entre les parties, par la cour
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, première d'appel de Lyon (...) pour être fait droit, les renvoie
chambre civile, et prononcé par le président en son devant la cour d'appel de Lyon, autrement
audience publique du cinq juillet deux mille six. composée ;

Cass. 1ère civ., 12 juillet 19897


Cass. 1re civ., 19 juin 2008, n° 06-19.753,
FS P+B+I : JurisData n° 2008-0444076 […]
Sur le moyen unique, pris en ses deux branches :

La Cour - (...) Attendu qu’en 1981, M. Pirmamod,


parapsychologue, a vendu à Mme Guichard, elle-
o Attendu que la Caisse d'épargne et de prévoyance même parapsychologue, divers ouvrages et
des Alpes (la Caisse d'épargne) a consenti deux
prêts, le premier d'un montant de 3 400 000 F, le
7
second d'un montant de 2 400 000 F, à M. F. et à Bull. I, n° 293 ; Def. 1990, p. 358, note J.-L. Aubert;
RTD.Civ. 1990, p. 468, note J. Mestre; JCP éd. G.
1990, II, 21546, note Y. Dagorne-Labbe
6
JCP G 2008, II , 10150, comm. A. Constantin.

5
matériels d’occultisme pour la somme de 52 875 Ass. plénière, 29 octobre 20048
francs ; que la facture du 29 décembre 1982 n’ayant
pas été réglée, le vendeur a obtenu une ordonnance […]
d’injonction de payer, à l’encontre de laquelle Mme Sur le moyen unique, pris en sa première branche :
Guichard a formé contredit ; que l’arrêt attaqué
(Paris, 24 novembre 1987) a débouté M. Pirmamod Vu les articles 900, 1131 et 1133 du Code civil ;
de sa demande en paiement, au motif que le contrat Attendu que n’est pas nulle comme ayant une cause
de vente avait une cause illicite ; contraire aux bonnes mœurs la libéralité consentie à
l’occasion d’une relation adultère ;
Attendu que M. Pirmamod fait grief audit arrêt
d’avoir ainsi statué, alors, selon le moyen, d’une Attendu, selon l’arrêt attaqué, rendu sur renvoi
part, que la cause du contrat ne réside pas dans après cassation (Première Chambre civile, 25
l’utilisation que compte faire l’acquéreur de la janvier 2000, pourvoi n° D 97-19.458), que Jean
chose vendue, mais dans le transfert de propriété de X... est décédé le 15 janvier 1991 après avoir
cette chose, et qu’en prenant en compte, pour institué Mme Y... légataire universelle par
déterminer cette cause, le prétendu mobile de testament authentique du 4 octobre 1990 ; que Mme
l’acquéreur, la cour d’appel aurait violé les articles Y... ayant introduit une action en délivrance du
1131, 1133 et 1589 du Code civil ; et alors, d’autre legs, la veuve du testateur et sa fille, Mme
part, qu’en déclarant nulle pour cause illicite la Micheline X..., ont sollicité reconventionnellement
vente d’objets banals au prétexte que ceux-ci l’annulation de ce legs ;
pourraient servir à escroquer des tiers, bien qu’il Attendu que, pour prononcer la nullité du legs
soit nécessaire que le mobile illicite déterminant universel, l’arrêt retient que celui-ci, qui n’avait
soit commun aux deux parties sans qu’il y ait lieu “vocation” qu’à rémunérer les faveurs de Mme Y...,
de tenir compte de l’utilisation personnelle que est ainsi contraire aux bonnes mœurs ;
l’acquéreur entend faire à l’égard des tiers de la Qu’en statuant ainsi, la cour d’appel a violé les
chose vendue, l’arrêt attaqué aurait de nouveau textes susvisés ;
violé les textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de
Mais attendu, d’abord, que si la cause de statuer sur la seconde branche du moyen :
l’obligation de l’acheteur réside bien dans le CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions,
transfert de propriété et dans la livraison de la chose l’arrêt rendu le 9 janvier 2002, entre les parties, par
vendue, en revanche la cause du contrat de vente la cour d’appel de Paris ; […]
consiste dans le mobile déterminant, c’est-à-dire
celui en l’absence duquel l’acquéreur ne se serait
pas engagé ; qu’ayant relevé qu’en l’espèce, la
cause impulsive et déterminante de ce contrat était
de permettre l’exercice du métier de deviner et de
pronostiquer, activité constituant la contravention
prévue et punie par l’article R. 34 du Code pénal, la
cour d’appel en a exactement déduit qu’une telle
cause, puisant sa source dans une infraction pénale,
revêtait un caractère illicite ;

Attendu, ensuite, que M. Pirmamod exerçait la


même profession de parapsychologue que Mme
Guichard, qu’il considérait comme sa disciple ;
qu’il ne pouvait donc ignorer que la vente de
matériel d’occultisme à celle-ci était destinée à lui
permettre d’exercer le métier de devin ; que la cour
d’appel n’avait donc pas à rechercher si M.
Pirmamod connaissait le mobile déterminant de
l’engagement de Mme Guichard, une telle
connaissance découlant des faits de la cause ;
Qu’il s’ensuit que le moyen ne peut être retenu en
aucune de ses deux branches ;

PAR CES MOTIFS :


REJETTE le pourvoi
8 Bull. A. P., n° 12 ; JCP G 2005, p. 153, obs.
François Chabas ; Def. 2005, art. 38096, obs.
Stéphane Piedelièvre

6
CAS PRATIQUE

1. M. Dune, passionné de courses automobiles, souhaite participer au Paris-Dakar. Le pétrolier,


Tout-Oil, sponsorise M. Dune pour six participations successives. La teneur du contrat est la suivante.
Tout-Oil fournira le carburant nécessaire à M. Dune pour relier Paris à la destination finale de l’épreuve.
Le prix du carburant sera modique puisque M. Dune ne devra payer au moment de chaque vente que 20
% du prix moyen des carburants pratiqué par le pétrolier dans ses stations métropolitaines.

En contrepartie, M. Dune s’engage à faire apparaître de manière lisible sur son véhicule le nom de Tout-
Oil et à remettre à ce dernier les trophées qu’il gagnera.

Peu de temps après la conclusion du contrat, le prix du carburant en France ne cesse d’augmenter. M.
Dune est exaspéré par cette flambée des prix. Il préférerait désormais faire le plein dans les pays qu’il va
traverser, qui eux n’appliquent aucune taxe, et ne pas avoir à arborer le ridicule logo de Tout-Oil sur son
véhicule.

Pensez-vous que M. Dune pourra remettre en cause ce contrat ?

2. En 2006, M. et Mme Coquelicot ont acheté une maison de deux étages avec jardin, sise à
Rouffiac-Tolosan, pour la somme de 130 000 euro. La vendeuse, Madame de Laurière, âgée de 61 ans, se
réserve sa vie durant le droit d’habiter deux pièces de la maison, de 18 et 24 m2 (alors que la superficie
habitable totale est de 280 m2).

Par la suite son fils mécontent de cette vente, l’a poussée à intenter une action en rescision pour lésion. En
effet, un rapport d’expertise établit que la maison valait, en 2006, 450 000 euro.

Mais M. et Mme Coquelicot ripostent en prétendant que cette différence de prix est compensée par le fait
qu’il s’agit d’un contrat aléatoire, puisque Madame de Laurière est logée gratuitement, sa vie durant ; du
reste, cette obligation risque d’être lourde pour eux dans la mesure où Madame de Laurière se porte
comme un charme.

L’expert, désigné par le tribunal saisi, releve que la valeur des deux pièces qu’occupe Madame de Laurière
correspond à un capital de 45 000 euro.

Pensez-vous que la venderesse aura gain de cause ?

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PROJET DE REFORME : LE CONTENU ET L’INTERET

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