Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
Comité d’organisation
1
1. PROBLÉMATIQUE
LOCALISER LA SOCIÉTÉ DE L’INFORMATION
Or, en matière de « Société de l’Information », les questions de lieux, de territoires, d’échelles, comme
celles des acteurs renvoient à de nouvelles problématiques. Tandis qu’il avait pu sembler, dans un
premier temps, que les dimensions spatiales pouvaient être comme écrasées, qu’elles pouvaient
disparaître, pour se fondre dans une sorte d’indifférentiation par ailleurs assimilée à la mondialisation,
on se rend compte que les évolutions récentes mettent à jours des processus beaucoup plus
complexes.
La « Société de l’Information » s’incarne dans des lieux spécifiques, dans des territoires, des logiques
d’acteurs… de sortes que ce qui émerge ce sont sans doute des modèles spécifiques de « sociétés
de l’information ». Par ailleurs, dans de nombreux cas, les systèmes d’acteurs qui interviennent dans
les processus en jeu font la part belle à la « société civile », que ce soit dans les pays du Nord ou
dans les pays du Sud. Dans les pays de l’Afrique de l’Ouest francophone, cette « société civile » se
retrouve en grande partie dans la catégorie des ONG.
Peut on considérer que les bases existent dans tel ou tel pays d’Afrique de l’Ouest pour qu’émergent
enfin des territoires numériques ? C’est le sens de certaines expérimentations menées notamment au
Sénégal comme la Cellule régionale du Numérique (CERENUM) de la région de Saint-Louis ou la
construction du portail collaboratif de la Ville de Guédiawaye.
1. Les sociétés civiles du Sud dans la construction d’une société de l’information plurielle.
Dans un contexte d’ajustement structurel où les Etats étaient cantonnés à un rôle de formulation des
politiques et de régulation par la vague néo libérale, les ONG se sont imposées d’emblée comme un
partenaire incontournable des organisations internationales pour l’expérimentation et la diffusion des
TIC au niveau local. Elles se sont faites les hérauts d’une société de l’information plus inclusive
s’efforçant de réduire les fractures territoriales et sociales qui menacent de s’élargir faute de politiques
appropriées.
Ce rôle, tout à fait significatif des ONG a été reconnu à l’occasion du Sommet Mondial de la Société
de l’Information (SMSI) de 2003-2005 qui, contrairement aux sommets des Nations Unies
précédemment organisés, se présenta comme un sommet multi acteurs réunissant, dans une même
enceinte, les différents acteurs de la société de l’information à savoir l’Etat, les collectivités locales, le
secteur privé et la société civile.
De même, dans le cadre des Forum Sociaux Mondiaux qui, de Porto Alegre (2001) à Belém (2009),
en passant par Bamako ( 2006) et Nairobi ( 2007) ont jalonné la longue marche des sociétés civiles et
des mouvements sociaux de la planète dans leur quête d’alternatives au développement, les ONG et
la société civile ont accordée une place centrale à la construction d’une société de l’information plus
démocratique.
2
2.Les ONG dans la localisation (territorialisation) de la société de l’information en Afrique de
l’Ouest
Au delà des réflexions qu’elles mènent sur les modèles, les politiques et la gouvernance de la société
de l’information, la force des ONG réside certainement dans leur capacité à s’approprier et à
opérationaliser ce concept de manière diversifiée à l’échelle locale des territoires et des sociétés
Avant les municipalités, et parfois avant même les Etats, certaines organisations de la société civile
africaine ont perçu l’importance stratégique d’une appropriation sociale des TIC pour le
développement durable, la lutte contre la pauvreté et la construction des citoyennetés. C’est à un
premier bilan de cette localisation (territorialisation) de la société de l’information en Afrique de l’Ouest
émes
que proposent de s’attacher les 2 Rencontres de e-Atlas FAO.
Expérimentations :
En Afrique de l’Ouest, les ONG ont été et restent les principaux acteurs des expérimentations sur
l’usage des TIC pour le développement territorial, la lutte contre les inégalités et la pauvreté, ou la
démocratie locale.
De nombreuses ONG, utilisent les TIC comme un outil au service de leur mission, comme en
témoignent la multiplication des sites web d’ONG. Au-delà, nombre d’entre elles ont expérimenté des
solutions originales matière de :
-Système d’information géographique (SIG) et autres systèmes d’information de proximité
comme outils d’aide à la décision pour le développement local et la gestion urbaine et des territoires ;
-Initiatives de e.insertion de certains groupes sociaux cantonnés à la marge des processus de
développement (femmes, jeunes de la rue, handicapés, etc.)
- Développement de solutions originales d’utilisation des TIC au bénéfice d’acteurs
économiques particuliers : acteurs de l’économie populaire et de l’économie sociale, organismes de
micro crédit, maraîchers, pécheurs artisanaux, éleveurs, etc.
- Usages des réseaux de communication numérique dans le domaine de la santé, de
l’éducation ou de l’alphabétisation.
- Utilisation des TIC au service des processus de démocratisation (partage de l’information
locale, combinaisons Internet-radio communautaires, surveillance des processus électoraux,
expériences de portails collaboratifs communaux, etc.)
Ces secteurs, pour lesquels les acteurs publics et privés manquent souvent de l’ingéniérie sociale
nécessaire à la mise en place de solutions adaptées aux communautés de base, ont ouvert un large
champ d’action pour les ONG qui ont ainsi pu contribuer à la construction des sociétés locales de
l’information.
Appropriations et accessibilités :
Les pays africains se caractérisent majoritairement par un faible taux de connectivité et par de fortes
disparités socio-spatiales dans l’accès aux TIC, en général et à l’Internet en particulier, entre centre-
ville et périphérie urbaine d’une part et entre villes et campagnes d’autre part. Très souvent, la solution
pour réduire ces inégalités a consisté à développer des dispositifs d’accès collectifs à l’Internet tels les
cybercentres, les cybercafés, les centres multimédias communautaires, les télécentres
communautaires polyvalents, etc. relevant tantôt du secteur privé, tantôt du secteur communautaire et
beaucoup plus rarement du secteur public. La mise en place de ces infrastructures a souvent été
accompagnée par des actions de formation visant non seulement à la maîtrise de l’outil informatique
mais également à la recherche et à l’utilisation de l’information.
3
Production de contenus :
Aussi importante soit-elle, la bataille pour la démocratisation de l’accès ne doit cependant pas cacher
celle des contenus. En effet, à quoi sert–il de rendre accessible l’information dans la proximité, au plus
prés des quartiers et des terroirs, si cette information n’est pas appropriée à la demande locale et
porte très peu sur les questions locales ? Dans ce domaine aussi les ONG ont développé des
expériences de valorisation des savoirs locaux, de promotion du patrimoine culturel local, (parfois en
langue nationale), et de production d’une information territoriale comme fondement des processus de
gouvernance et de développement à l’échelle territoriale.
En Afrique de l’Ouest, et avant même l’arrivée de l’Internet au Sénégal via la SONATEL en 1996, c’est
une ONG internationale, ENDA TM, qui installe dès 1992 un nœud du réseau Green Net de l’Alliance
for progressive Communication (APC) au Sénégal, fournissant ainsi accès et formation aux ONG
ouest africaines en matière de communication électronique. Quinze ans après les premiers
balbutiements de la société de l’information en Afrique, il est temps de tirer un bilan de cette période.
Si peu de personnes, remettent aujourd’hui en cause l’intérêt de l’usage des TIC par et pour les ONG,
le rôle de celles-ci et des expérimentions développées pour la construction d’une véritable société de
l’information et de la connaissance au niveau local, reste encore, pour l’essentiel, à mesurer.
D’ailleurs, nombre de questionnements apparaissent de manière récurrente dans les débats internes
aux ONG et à leurs partenaires, à savoir :
Les Rencontres de Bamako s’efforceront d’engager un certain nombre de débats qui interrogeront les
modalité, les acquis, mais aussi les dérives possibles et analyseront l’impact réel de l’introduction des
TIC au niveau local afin de les mettre en perspectives et d’identifier les nouvelles voies a explorer
pour les années à venir.
.
Comme pour les premières Rencontres de e_Atlas FAO, organisées en 2006 à Dakar, les
Rencontres de Bamako devraient déboucher, in fine, sur l’ébauche d’un Plan d’action du
réseau eAtlas FAO pour les 3 années à venir.
4
2. PROGRAMME PROVISOIRE
Lundi 7 décembre : PLEINIÈRE INTRODUCTIVE : BILAN ET QUESTIONNEMENTS ACTUELS
Panel 1. : ONG TIC, lutte contre la fracture numérique et l’exclusion ONG TIC et
développement local
CONCLUSIONS :
Synthèse des Rencontres
Plan d’Action eAtlas FAO 2010 – 2012
5
3. PUBLICATION
Comme pour les premières Rencontres de Dakar 2006, les Rencontres de Bamako feront l’objet d’une
publication comprenant à la fois des communications présentés lors des rencontres et des textes
résultant de la sélection opérée suite à un appel à communications scientifiques et à témoignage
d’acteurs lancé en janvier 2009.