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La construction d’un système de défense et l’intégration politique européennes furent les questions laissées en suspens au vu de l’échec de la Communauté Européenne de Défense. Concernant le premier point, il restait rattaché au Traité de Bruxelles, donnant naissance à l’ UEO, l’Union Européenne Occidentale. Tandis que le débat sur l’intégration politique, prévu dans l’article 38 de la CED, a été reporté à une conférence intergouvernementale qui a eu lieu à Messine, à l’initiative des dirigeants politiques des pays du Benelux, guidées par PAUL HENRI SPAAK, et par GAETANO MARTINO ministre des Affaires étrangères Italien, le 1er Juin 1955
Originaltitel
LA CONFERENCE POUR LA RELANCE DE L’EUROPE, MESSINE 1-3 JUIN 1955
La construction d’un système de défense et l’intégration politique européennes furent les questions laissées en suspens au vu de l’échec de la Communauté Européenne de Défense. Concernant le premier point, il restait rattaché au Traité de Bruxelles, donnant naissance à l’ UEO, l’Union Européenne Occidentale. Tandis que le débat sur l’intégration politique, prévu dans l’article 38 de la CED, a été reporté à une conférence intergouvernementale qui a eu lieu à Messine, à l’initiative des dirigeants politiques des pays du Benelux, guidées par PAUL HENRI SPAAK, et par GAETANO MARTINO ministre des Affaires étrangères Italien, le 1er Juin 1955
La construction d’un système de défense et l’intégration politique européennes furent les questions laissées en suspens au vu de l’échec de la Communauté Européenne de Défense. Concernant le premier point, il restait rattaché au Traité de Bruxelles, donnant naissance à l’ UEO, l’Union Européenne Occidentale. Tandis que le débat sur l’intégration politique, prévu dans l’article 38 de la CED, a été reporté à une conférence intergouvernementale qui a eu lieu à Messine, à l’initiative des dirigeants politiques des pays du Benelux, guidées par PAUL HENRI SPAAK, et par GAETANO MARTINO ministre des Affaires étrangères Italien, le 1er Juin 1955
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LA CONFERENCE POUR LA RELANCE DE LEUROPE, MESSINE 1-3 JUIN 1955 Nancy De Leo Assistante lenseignement lUniversit Kore de Enna
ABSTRACT: La construction dun systme de dfense et lintgration politique europennes furent les questions laisses en suspens au vu de lchec de la Communaut Europenne de Dfense. Concernant le premier point, il restait rattach au Trait de Bruxelles, donnant naissance l UEO, lUnion Europenne Occidentale. Tandis que le dbat sur lintgration politique, prvu dans larticle 38 de la CED, a t report une confrence intergouvernementale qui a eu lieu Messine, linitiative des dirigeants politiques des pays du Benelux, guides par PAUL HENRI SPAAK, et par GAETANO MARTINO ministre des Affaires trangres Italien, le 1 er Juin 1955
PAROLE CHI AVE: Europe, Confrence, Relance, Messine, 1955
Le 9 Mai 1950 le ministre des Affaires Etrangres franais, ROBERT SCHUMAN rendait publique la solution au dbat franco-allemand sur la possession et lutilisation des ressources minires de la zone rhnane, grce linstitution dune Communaut Europenne du Charbon e de lAcier 1 , qui aurait permis linternationalisation de ces deux lments, permettant aux franais den disposer comme les allemands. Il ne restait plus aux franais que de rsoudre le problme du rarmement allemand. En 1950, lintervention des Etats Unis, sous lgide des Nations Unies, en Core, les craintes pour la dfense de lEurope, le rarmement de la Rpublique Dmocratique Allemande, labsence dun systme intgr de dfense lintrieur de laccord Atlantique, furent lorigine de la ncessit denvisager le rarmement de la Rpublique Fdrale dAllemagne. Ds le dbut, les franais avaient pens que si un tel rarmement tait invitable, il aurait d tre ralis lintrieur du cadre dmocratique europen et non de celui du systme OTAN, o la France navait pas de pouvoir. Le 24 octobre 1950, le premier ministre franais RENE PLEVEN proposait lAssemble Nationale un projet pour la cration
1 Le Trait qui institue la CECA a t sign Paris le 18 avril 1951. Les Pays signataires taient la France, lItalie, la Rpublique Fdrale Allemande et les trois pays du Benelux. A ce propos Cfr. VALVO, Lineamenti di diritto dellUnione Europea. LUnione europea oltre Lisbona, Padova, 2011; OLIVI, LEuropa difficile, Bologna 1998 p. 527-528; GERBET, La Construction de lEurope, Paris, 2007; CACACE, MAMMARELLA, Storia e politica dellUnione Europea, Torino, 2009.
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dune communaut europenne de dfense. Le projet 2 , labor par JEAN MONNET, prvoyait la formation de divisions europennes avec un Etat majeur international et un ministre Europen de dfense responsable auprs du parlement CECA, dirig par le commandant chef des forces atlantiques. Le 1 er fvrier 1952, le projet du Trait fut rendu public, son objectif tait celui dtablir une communaut europenne de dfense 3 , fournir une arme intgre sous le commandement conjoint, sans aucune discrimination entre les Etats membres. En outre les pays participants se garantissaient assistance mutuelle en cas dattaques terrestres et ariennes. Le recrutement serait rest sous la responsabilit de chaque ministre de la Dfense Nationale, le Commissaire Europen la Dfense aurait eu le contrle des diffrentes oprations. De plus, il tait prvu la cration dune administration militaire centrale europenne: avec un budget commun, elle se serait occupe de rationaliser la production des armes et des quipages. A la Rpublique Fdrale Allemande tait impose linterdiction de construire une arme nationale, de produire armement et de disposer des propres soldats au commandement des oprations. Pendant la ngociation qui conduisait la signature du Trait CED, lItalie de ALCIDE DE GASPERI russissait introduire lintrieur du Trait, larticle 38 4 qui aurait permis lassemble de la CED dacqurir le pouvoir dlaboration dun projet de communaut politique. Lintgration militaire se liait celle politique. La communaut politique, se serait dote de: un parlement avec pouvoir lgislatifs, compos de deux chambres, une chambre compose de reprsentants lus par le peuple et une compose de reprsentants des parlements nationaux; un conseil excutif europen; un conseil de ministres nationaux, dont le rle serait lharmonisation de laction du conseil excutif europen avec celui des gouvernements; une cour de la communaut; un conseil conomique et social.
2 A propos du Plan Pleven Cfr. DUCCI, OLIVI, LEuropa incompiuta, Padova, 1970, CLASSE, Le projet de Ced du Plan Pleven au crime du 30 aout: histoire dun malentendu europenne, Baden, 1989. 3 Le trait de la CED a t sign Paris le 27 mai 1952. 4 Cfr. SPINELLI, LEuropa non cade dal cielo, Bologna, 1960, PASTORELLI (a cura di) La politica europeistica di De Gasperi, dans Politica estera italiana del dopoguerra, Bologna 1976, DE GASPERI, De Gasperi e lEuropa, Brescia, 1979, DE GASPERI, La nostra Patria Europa. Il pensiero europeistico di Alcide De Gasperi, Brescia, 1979.
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Il tait prvu que la communaut politique europenne aurait absorb progressivement la CECA et la CED. La ratification de la communaut politique europenne tait lie celle de la CED et donc son chec. Le 30 aot 1954, lAssemble Nationale Franaise abolissait le projet de la communaut europenne de dfense refusant de le ratifier. En France, depuis lan 1952, le nouveau gouvernement RENE MAYER, lu avec laide des gaullistes tait contraire aux principes de supranationalit mis en avant par le trait, surtout en matire dintgration politique. A cela il faut rajouter la crainte de souscrire un trait qui aurait prvu le rarmement de la Rpublique Fdrale Allemande, alors que lintervention franaise en Indochine naurait jamais consenti de maintenir un nombre considrable de contingents en Europe. La CED aurait divis en deux larme franaise, rarmant lAllemagne occidentale et dsarmant la France. En outre, le climat international ayant chang suite la mort de STALINE en 1953 et larmistice entre les deux Cores, les Etats Unis ne voyaient plus limportance davoir une force militaire europenne. Le gouvernement MENDES-FRANCE, le 18 Juin 1954, introduisait un nouveau protocole au texte du Trait, qui aurait limin le caractre supranationaliste de la CED et larticle 38. Le protocole tablissait que le trait CED aurait t annul suite une ventuelle unification allemande, dans le cas o les troupes anglo-amricaines auraient abandonn lEurope. Face la rsistance des autres pays membres de la CECA, lAssemble Nationale Franaise refusait le projet de la CED 5 . La politique de dfense restait rattache au Trait de Bruxelles, avec ladhsion de nouveaux Etats membres (Italie et Rpublique Fdrale Allemande) donnant naissance l UEO, lUnion europenne Occidentale. La politique de dfense europenne se rapproche de plus en plus au systme de dfense de l OTAN, confirm par ladhsion de la
5 Cfr FAUVET, La querelle de la CED, Paris 1956; PREDA, Storia di una speranza. La battaglia per la CED e la federazione europea, Milano, 1990; DELORS, La France par LEurope, Paris, 1988; RIOUX, la France de la Quatrieme Republique, Vol.II, Lexpansion et limpuissance 1952-1958, Paris, 1983; BEDARIDA, RIOUX, Pierre Mendes-France et le mendesisme, Paris, 1985.
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Rpublique Fdrale Allemande, en 1955, au systme atlantique. L UEO 6 devenait ainsi un systme de dfense europen de lOTAN. Avec lchec de la CED, ainsi vanouissait le projet de lintgration politique. Dans ce climat, les europistes pensaient quils devaient retourner la mthode fonctionnelle de lintgration conomique, sans oublier les objectifs sur le long terme, mais en faisant profil bas. Ils dcidrent de mettre de cot les revendications fdralistes, pratiques par le principe de supranationalit politique et de procder une intgration par secteur, suivant la mthode fonctionnelle de JEAN MONNET lors de la cration de la CECA. Dj en 1953, le ministre des Affaires Etrangres hollandais BEYEN, suscitant les craintes des propres allis 7 , au cours de la Confrence pour la Communaut Politique Europenne 8 , qui a eu lieu Rome du 22 septembre au 9 octobre, avait propos lide dinstituer un march conomique unifi, parmi labattement graduel des barrires douanires et lharmonisation des politiques conomiques des Etats membres dans le respect de clauses de sauvegarde. A la Confrence de Messine 9 , qui a eu lieu du 1 er er au 3 juin 1955 10 , les lments dcrits par BEYEN furent repris par le mmorandum Benelux, prsent par le belge SPAAK. Ce dernier croyait quavant de raliser lEurope politique il fallait raliser une Europe conomique, pour faire en sorte dassurer le bien-tre des peuples europens 11 . Pendant la
6 LUEO, dinitiative britannique, permettait la Grande Bretagne de rcuprer un rle important dans tout le conteste europen, la France de son cot gardait sa supriorit vis--vis de lAllemagne occidentale, sans devoir cder sur le plan supranational, la Rpublique Fdrale Allemande avait obtenu la reconnaissance de la souverainet de son pays. Les seuls qui en sont sortis redimensionns, furent lItalie et les pays du Benelux qui navait aucune spciale influence dans les rapports entre les pays europens. Cfr OLIVI, LEuropa difficile, op.cit.. 7 Dans le cadre de la libre circulation des biens, tant ncessaire se dfendre dune concurrence trop leve, parmi tous les pays, la France avait certainement plus que les autres, des fortes craintes sur louverture dun march commun,. 8 Rapport aux Ministres des Affaires Etrangres. Confrence pour la Communaut Politique Europenne, Rome 22 septembre-09 octobre 1953, sect.2. Attributions Economiques, MAE, f. Archive du Cabinet 1944-1958, b. 132. 9 Sur le choix de la ville sicilienne, il y a beaucoup dinterprtations. Plusieurs affirment quil est d aux proches lections rgionales siciliennes, donc un hommage lItalie et MARTINO, dautres insistent sur le fait quen cas de chec, il serait attribu au nom de MARTINO et de Messine. 10 Dans le salon de la Mairie de Messine se runirent les dlgations des six pays membres de la CECA. 11 Le Ministre des affaires trangres G.MARTINO considrait la relance comme une expression de prudence qui renonant au mthode constitutionnelle, adopte celle conomique-fonctionnelle comme lexprience positive de la CECA nous a enseigne. MARTINO, Per la libert e la pace, Firenze, 1957, p. 321.
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confrence il fallait choisir la mthode qui devait tre adopte entre la voie de lintgration verticale par secteur, dont la France tait favorable, mme sil ntait pas suffisant renforcer lunion entre les pays membres; et lintgration horizontale c'est--dire gnrale, soutenue par les pays du Benelux, la Rpublique Fdrale Allemande 12 et lItalie, celle qui aurait dot la Communaut Europenne dun pouvoir supranational travers lunion douanire. Le mmorandum Benelux dclarait avec force que le premier but de lintgration europenne devait tre lamlioration du niveau de vie gnral des peuples europens. Donc une intgration politique aurait t possible seulement compatible avec les progrs du secteur conomique 13 . Dj au sein de lOECE, entre le 1949 et le 1950, des progrs vers la pleine libralisation des marchs avaient vu le jour pour les produits agricoles, les matires premires et biens manufactures, lesquels, avant octobre 1955, avaient atteint quasiment 90% 14 de libralisation au total. Au cours de la Confrence ont t prsents deux autres memoranda, par lItalie et la Rpublique Fdrale Allemande 15 . Le premier, celui Italien, qui tait rdig selon les indications de MARTINO daccord avec les propositions du Benelux, poursuivait lopposition lintgration par secteur conomique. Quant la cration dun march commun il soulignait la ncessit quun tel objectif devait tre atteint de manire graduelle, en fonction des secteurs 16 . Le mmorandum italien prvoyait la cration dun fond dinvestissement pour les rgions dfavorises, il conseillait de considrer ncessaire la
12 LAllemagne Occidental tait favorable une libralisation gnrale des marchs parmi laquelle il serait ralis un march commun. 13 SAIJA, VILLANI, Gaetano Martino e il rilancio del progetto di integrazione europea 1950-1967, Messina, 2005 p. 58-59. Le mmorandum du Benelux sarticulait en 4 paragraphes. Le premier relatif au dveloppement conomique, prvoyait lintgration des secteurs des transports et de lnergie, lapplication pacifique de lnergie atomique, confiant les solutions et les moyens une Haute Autorit. Le deuxime paragraphe concernait lintgration conomique gnrale, activ parmi llimination des restrictions de quantit et des droits de douane, leur ralisation est confie une Autorit commune. Le troisime paragraphe concernait le secteur sociale, affirmait de lancer une progressive harmonisation des rglements nationales concernant la dure du travail et la rmunration. Le dernier paragraphe tablissait quune confrence aurait t charge de organiser des recherches et prparer des textes de trait pour la ralisation des objectifs annoncs dans le Mmorandum. 14 SAIJA, VILLANI, op. cit., p. 51 ss. 15 Les fondements de la politique de Adenauer furent europisme et atlantisme parmi lesquels a t effectu la construction du pays. Cfr. PREDA, Sulla soglia dellunione. La vicenda della Comunit politica europea 1952- 1954, Milano, 1994 p. 393 ss. 16 PANELLA, La Conferenza di Messina, in SAIJA (a cura di), Gaetano Martino, Scienziato Rettore Statista 1900- 1967, Messina, 2000, p.371 ss.
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coordination entre les Etats en fonction de la convertibilit de la monnaie. Le mmorandum Allemand soulignait limportance de la libre circulation des capitaux diffremment par rapport au mmorandum Benelux, des services et de la main duvre, la rglementation de la libre concurrence et la non discrimination conomique de la nationalit 17 . Enfin il exprimait lopportunit de crer un fond pour les investissements et les rgions en difficult. La position franaise divergeait par rapport celle des autres Etats membres de la CECA, contraire lorganisation du mmorandum Benelux, parce quil contenait le mme caractre de supranationalit politique, dj refus par la CED. Le premier point discut le 1 er juin Messine fut la nomination du successeur de JEAN MONNET lHaute Autorit de la CECA. Pour adoucir les positions franaises, les Etats participants dcidrent de nommer lex Prsident de la Rpublique RENE MAYER. Lors de la sance du 2 juin, suite lillustration des mmorandums Italien et Allemand de la part des deux dlgations, fut prsente la position de la dlgation franaise guide par PINAY. La France annonait la propre disponibilit lintgration conomique mais seulement par secteur, excluant la mthode horizontale gnrale avance par les autres dlgations. La raison pour laquelle le belge SPAAK et le franais PINAY se sont battus, fut linstitution des organismes communs pour le fonctionnement dun march commun. Les franais ne voulaient pas rorganiser le propre pouvoir dcisionnel lavantage des organismes europens, les belges retenaient que lon naurait pu procder linstitution du march commun sans une autorit politique. Malgr limpasse sur la relation finale, dans la nuit du 2 et 3 juin, lhtel San Domenico de Taormine, un compromis avait t trouv, laffirmation des principes objet du dbat: la cration dun march commun, le dveloppement de lnergie atomique pour raison pacifique et son attribution un organisme commun, linstitution dun fond commun aliment par les cotisations des six pays de la CECA. Latteinte de ces objectifs aurait prvu lorganisation dune ultrieure confrence et la cration dun comit intergouvernemental, dirig par SPAAK, dans le but dlaborer les textes des Traits relatifs lintgration des trois secteurs, transport, nergie et nergie atomique et dtudier la
17 SAIJA, VILLANI, op. cit., p. 60-63
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ralisation du march commun. Le rapport conclusif aurait t prsent par chaque ministre des Affaires Etrangres avant le 1 er octobre 1955, ces derniers auraient eu la possibilit dintervenir pour orienter et corriger le rapport 18 . Ainsi sachve la Confrence de Messine o au-del du rsultat concret, on assiste une tape fondamentale pour la relance de lEurope et du procs de construction des Traits de Rome de 1957.