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UNION EUROPEENNE

NOTE DE CADRAGE
POUR LA CAPITALISATION DE « BONNES
PRATIQUES » ET LA MISE EN RESEAU D’ACTEURS
EN MATIERE DE CONSERVATION ET
VALORISATION DES ECOSYSTEMES OASIENS

PROJET POUR LE RENFORCEMENT DES CAPACITES


D’INTERVENTION DES ORGANISATIONS DE BASE POUR LA
PRESERVATION DES ECOSYSTEMES OASIENS AU MAROC

JUILLET 2009
Projet pour le renforcement des capacités d’intervention des organisations de base pour la préservation des écosystèmes oasiens au Maroc

SOMMAIRE

Sommaire ........................................................................................................................................ 2

Liminaire ......................................................................................................................................... 3

1. Contexte et objectif de l’initiative ....................................................................................... 4

2. Cadre conceptuel .................................................................................................................. 6

3. Démarche méthodologique ................................................................................................. 7

3.1. Principes généraux ........................................................................................................ 7

3.2. Les étapes de la démarche méthodologique .............................................................. 8

3.3. Produits ........................................................................................................................ 11

4. Proposition d’indicateurs de « bonnes pratiques » et d’un canevas d’analyse............. 13

4.1. Proposition de critères généraux de « bonnes pratiques » ..................................... 13

4.2. Propositions d’indicateurs spécifiques par thématique d’actions ......................... 16

4.2.1. Gestion des ressources naturelles ..................................................................... 17

4.2.2. Utilisation des écosystèmes naturels et agro-systèmes................................... 20

4.2.3. Valorisation du territoire.................................................................................... 25

4.3. Canevas d’analyse de l’activité ................................................................................... 27

Bibliographie................................................................................................................................. 30

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Projet pour le renforcement des capacités d’intervention des organisations de base pour la préservation des écosystèmes oasiens au Maroc

LIMINAIRE

Ce travail est effectué dans le cadre du projet « Renforcement des capacités d’intervention
des organisations de base pour la préservation des écosystèmes oasiens au Maroc »
financé par l’Union Européenne et mené CISS, Cooperazione Internazionale Sud Sud.

CISS, ONG italienne siégeant à Palerme depuis 1985, est une structure qui a pour mandat
d’apporter son expertise et son soutien aux acteurs intervenant dans le développement.
Elle est présente sur le territoire marocain depuis 2004. Elle propose aux acteurs locaux
un éclairage extérieur et distancié face à leur action afin de les aider à appréhender leur
objet d’intervention, à utiliser les outils et les méthodes les plus adaptées, mais aussi à
saisir l’impact de leur travail et à le mettre en valeur. Son intervention est menée selon une
approche interdisciplinaire et participative mobilisant diverses compétences.

Cette présente note de cadrage vise à poser les fondements et objectifs de l’élaboration
d’un recueil de « bonnes pratiques » en matière de développement des zones oasiennes au
Maroc. Plus spécifiquement, elle a été élaborée pour servir de base de réflexion et
d’échange dans le cadre d’un processus participatif pour l’élaboration d’indicateurs de
« bonne pratique » en matière de préservation et valorisation des écosystèmes oasiens au
Maroc.

Le contenu de ce document, notamment la partie se rapportant aux indicateurs généraux


et spécifiques de « bonnes pratiques », a été amendé et validé à l’occasion d’un atelier de
travail organisé en juillet 2009 à Rabat, Maroc. Cet événement intitulé « Les écosystèmes
fragiles et la gouvernance territoriale : rencontre maghrébine sur les oasis et les zones de
montagne » a regroupé un panel large d’acteurs (associations, institutionnels, privés,
chercheurs, politique et décideurs) invités à se prononcer sur la pertinence des indicateurs
proposés et à les enrichir.

Suite à une présentation du contexte et des objectifs de cette initiative, cette note de
cadrage présente la démarche méthodologique dans laquelle s’inscrit ce travail et propose
une batterie non exhaustive d’indicateurs généraux et d’indicateurs spécifiques sur des
thématiques relatives aux problématiques oasiennes, formulée sur la base :
 de conventions et chartes internationales
 des ateliers de travail organisés lors du séminaire « Les écosystèmes fragiles et la
gouvernance territoriale : rencontre maghrébine sur les oasis et les zones de
montagne »

Outre ces indicateurs de « bonnes pratiques », une grille de lecture a également été
proposée et validée afin d’analyser des expériences menées par des acteurs locaux ou
régionaux selon une grille de lecture clairement définie.

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1. CONTEXTE ET OBJECTIF DE L’INITIATIVE


Ce travail de capitalisation de « bonnes pratiques » et de mise en réseau d’acteurs en
matière de conservation et valorisation des écosystèmes oasiens s’inscrit dans le cadre du
projet « Pour le renforcement des capacités d’intervention des organisations de base pour
la préservation des écosystèmes oasiens au Maroc » mené par CISS.

Les objectifs globaux du projet sont les suivants :


 Contribuer à la lutte contre la désertification et à la conservation de la
biodiversité au Maroc à travers la préservation, la valorisation et la gestion
durable de ses écosystèmes oasiens ;
 Contribuer à l’émergence d’une dynamique nationale de capitalisation,
d’échanges d’expériences et de bonnes pratiques, de travail en réseau, de
renforcement des capacités et de plaidoyer en faveur de la préservation des
écosystèmes oasiens.

Plus spécifiquement, cette note de cadrage est élaborée pour la réalisation de la


composante nationale B du projet qui vise les résultats B.1 « identification et la
capitalisation des expériences, techniques et bonnes pratiques en matière de conservation
et valorisation des écosystèmes oasiens au Maroc » et B.2 « initiation d’une dynamique
d’échanges et de travail en réseau parmi les associations marocaines intervenant sur les
oasis ».

Ce travail de capitalisation de « bonnes pratiques » est réalisé sur les zones oasiennes du
Maroc soit les zones agro-écologiques suivantes (cf. carte ci-après) :

 Pré Sahara à système oasien concentré


 Pré Sahara et Sahara à système oasien dispersé

Situées dans la partie aride du Maroc, les oasis constituent l’un de ses quatre principaux
écosystèmes, formant un vaste cordon s’étirant des frontières orientales du Maroc jusqu’à
ses confins atlantiques, qui représente le 16,2 % du territoire (115 563 km²) et abrite 5%
de la population marocaine (1,8 millions d’habitants). Cet écosystème se caractérise par un
important patrimoine naturel et par la présence d’un savoir-faire millénaire en matière de
gestion de l’eau (système de khettaras) et de systèmes de production originaux (cultures en
strates), qui ont permis aux populations de se maintenir dans un milieu naturel fragile et
difficile. Les oasis sont menacées aujourd’hui par trois crises:

 Une crise environnementale : pénurie progressive de la ressource hydrique


du fait de sa rareté et de sa surexploitation; diminution de la biodiversité; la
dégradation des sols (salinisation affectant plus de 30% des sols, crues
dévastatrices, ensablement de 20 à 30 % des surfaces).
 Une crise agricole : l’agriculture oasienne (90% de l’économie des oasis, 60%
de la population active) concerne le maraîchage, la céréaliculture,
l’arboriculture, l’apiculture, l’élevage bovin, ovin et caprin extensif hors
palmeraie. Cette agriculture est affectée par la dégradation du palmier-dattier
(perte des deux tiers du capital productif phoenicicole, abandon des palmeraies

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face à la crise de l’eau, maladie du bayoudh, perte des variétés, production en


chute), du fait de leur forte complémentarité. Elle se caractérise en outre par
des Surfaces Agricoles Utiles (SAU) réduites (moins d’un hectare) et un
phénomène important de morcellement.
 Une crise socio-économique : paupérisation progressive des exploitants
agricoles et de leurs familles; émigration masculine, qui constitue le premier
facteur de maintien des populations (environ 60% de la masse monétaire
locale). Cette crise se traduit par une fragilisation des systèmes traditionnels de
solidarité et de gestion collective des ressources.

Carte 1 : Ensemble agro-écologiques au Maroc : système oasien concentré / système oasien dispersé

Source : Système de Circulation de l'Information sur la Désertification au Maroc (SCID)/ Systèmes d'Information et
de Suivi de l'Environnement sur Internet (SISEI)

L’objectif final de ce travail est de procéder à une capitalisation des « bonnes pratiques »
existantes afin de les mettre à disposition des organisations locales et des associations afin
d’alimenter leurs actions et contribuer à renforcer leurs capacités d’intervention.

L’analyse va se concentrer sur l’identification de « bonnes pratiques » individualisées dans


le sens où l’on s’intéresse davantage à une activité, développée dans un système à écologie
fragile, qu’à un projet dans sa globalité.

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2. CADRE CONCEPTUEL
La capitalisation des connaissances/expériences est un processus dont l’objet est de
constituer un capital à partir des informations ou connaissances disponibles dans une
organisation afin de les valoriser par leur mise à disposition auprès d’autres institutions ou
acteurs. Elle est conçue pour que l’expérience de chacun ne reste pas confinée au niveau
individuel, mais serve le collectif dans un mouvement de partage des connaissances, ce qui
lui confère un aspect participatif dans son déroulement. La préservation et la transmission
de l’expérience et des savoirs acquis facilitent la mise en œuvre de nouveaux projets ou la
conduite de nouvelles actions [Coumba Fall, Abdoulaye Ndiaye, 2005].

Une « bonne pratique » peut être définie comme une « approche innovatrice qui a été
expérimentée et positivement évaluée » [Brodhag et al., 2004]. Autrement dit, il s’agit
d’une action exemplaire qui peut servir de modèle ou de source d’inspiration pour
d’autres actions semblables, en particulier dans le domaine du développement durable. En
effet, « l’accélération de la mise en œuvre des engagements internationaux passe par la
généralisation des meilleures pratiques mises en œuvre. Le concept implique des systèmes
d’évaluation permettant la comparaison et des mécanismes de transfert. ». A noter que la
« bonne pratique » ne prétend pas donner la solution unique et idéale à un type de
problème. Elle est une réponse apportée à une situation particulière qui s’est révélée
satisfaisante dans des conditions données.

Ce recueil doit représenter un outil mis à la disposition des ONG locales et régionales
intervenant en zones oasiennes en vue, notamment, de :
 Faire que de « bonnes » expériences relativement isolées soient vulgarisées et
transposées dans des contextes similaires ou semblables sur certaines
caractéristiques socio-économique ou/et environnementales ;
 Démontrer la possibilité de réaliser des expériences intéressantes sans
nécessairement beaucoup de moyens (ressources financières ou techniques) ;
 Encourager les personnes à prendre des initiatives et à dégager des alternatives
aux pratiques prédatrices de l’environnement, envers des groupes sociaux,
jugées performantes, etc. ;
 Favoriser des échanges d’expériences entre acteurs pour améliorer la qualité des
activités qu’ils mènent.

Il est cependant essentiel de se questionner préalablement sur le contexte global de mise


en œuvre des pratiques, à titre d’exemple :
 Quelle est la part de la culture, de l’économie et du social dans les réussites ou
échecs des pratiques ?
 Quels référents dans l’appréciation des pratiques étudiées : ces pratiques sont
les meilleures pour qui ? Et par rapport à quels critères ?
 Sur quelles bases sont déterminés ces critères/indicateurs de « bonnes
pratiques » ?
 Etc.

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Autant de questions qui permettent, une fois explicitées, de prendre conscience des biais
possibles, liés à des jugements de valeur, qui peuvent fausser les résultats attendus, mais
aussi, éventuellement, de les éviter.

La démarche méthodologique présentée ci-après propose en ce sens de fixer les


fondements de l’élaboration du recueil de « bonnes pratiques » pour la préservation et la
valorisation des zones oasiennes en vue de répondre à ces questionnements relatifs à
l’environnement et au choix des expériences qui seront présentées.

3. DEMARCHE METHODOLOGIQUE
3.1. Principes généraux

Les grandes lignes de l’élaboration de la démarche méthodologique pour la constitution


d’un recueil de « bonnes pratiques » et le renforcement d’un réseau d’acteurs intervenant
en zone oasienne au Maroc peuvent être définies comme suit :

 Constitution d’une base de données sur les principales associations intervenant


dans les oasis au Maroc ;
 Elaboration d’un document de base présentant les objectifs et intérêts de la
l’initiative ainsi qu’une proposition de batterie d’indicateurs, dans un premier
temps généraux, formulés sur les bases des conventions
internationales/régionales relatives aux oasis ;
 Elaboration des premières fiches pratiques à partir des indicateurs identifiés ;
 Organisation d’un atelier de travail afin d’amender/valider les indicateurs de
« bonnes pratiques » et les premières études de cas établies sur cette base ;
 Elaboration d’un recueil de « bonnes pratiques » qui sera enrichi par la suite par
les membres de l’atelier.

L’idée essentielle est de renforcer un réseau d’acteurs, de petite taille dans un premier
temps, proches en termes de principes d’actions/réflexions, identifiés à partir des
indicateurs de « bonnes pratiques » préalablement définis. Cependant, notamment dans un
souci de durabilité de la capitalisation, ce « petit réseau » serait fortement lié à un réseau
déjà existant au Maroc, le RADDO, Réseau Associatif de Développement Durable des
Oasis ou encore le Réseau International des ONG sur la Désertification (RIOD).

Ce travail vise à présenter des expériences émanant de la société civile qui seront analysées
par thématiques (tourisme rural, préservation des ressources naturelles, etc.). Cette
approche se justifie d’une part par la nature des bénéficiaires potentiels des fruits de ce
travail, acteurs de la société civile, et d’autre part, comme il l’a été mentionné ci-avant,
dans un souci de réplicabilité des pratiques exposées.

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3.2. Les étapes de la démarche méthodologique

Première étape : Réalisation d’un diagnostic des principaux acteurs intervenant en zone
oasienne au Maroc Base de données des principales ONG intervenant dans ces zones

La première étape de capitalisation des expériences en matière de


préservation/valorisation des oasis au Maroc consiste à réaliser un diagnostic de l’existant
au niveau national, afin d’identifier, en terme quantitatif plus que qualitatif, la nature des
interventions des principaux opérateurs de la société civile au Maroc. Les fiches
signalétiques renseignées (selon le format ci-après), doivent permettre de renforcer la
visibilité de ces intervenants, de faciliter l’échange inter-acteurs.

Les indicateurs de « bonnes pratiques », établies dans un second temps, permettent


d’associer à cette base de données des fiches simples et didactiques présentant une
expérience/technique/bonne pratique de conservation et valorisation des zones
oasiennes.

La fiche signalétique suivante a tout d’abord été élaborée pour chaque organisme selon le
format suivant :

Nom de l'association
Adresse
Nom du contact et son statut
Numéro de téléphone (fixe et GSM)
E mail
Site Internet
Type d’organisation
(ONG nationale, internationale,
organisation communautaire de base…)
Objectifs de l'association
Domaines d’activité de l’association
(développement rural, lutte contre la
désertification, environnement, gestion des
ressources naturelles, sécurité alimentaire,
production agricole, gestion des pratiques
d'élevages, conservation des sols, gestion de
l'eau, agroécologie, conservation de la
biodiversité, bio énergies, valorisation des
productions ...)
Rôle de l'association
(plaidoyer, appui technique, renforcement
des capacités, prestataire de services,
fonction sociale…)
Nombre de salariés
Nombre de bénévoles
Activités en cours

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Projets nationaux et internationaux dans


lesquels s'inscrit l'association

Partenaires nationaux et internationaux

Nom de l’oasis où l’association


intervient

Localisation géographique et
administrative de l'oasis

Caractéristiques générales. Il est


important de relever les signes qui vous
semblent caractéristiques de l’oasis
(Oasis de piémont, de montagne, grande,
moyenne, petite oasis, signe particulier de
l’oasis, est-elle réputée, pourquoi…)

Les structures sont identifiées en mobilisant la connaissance du CISS et de ses partenaires,


des associations intervenants au Maroc dans le domaine de la préservation/valorisation
des oasis. Enfin, les différents répertoires et bases de données des associations au Maroc
seront interrogés à cet effet.

Les structures identifiées par ce biais sont informées de l’initiative directement par
courriels.

Deuxième étape : Elaboration participative d’indicateur de « bonnes pratiques » et


élaboration du recueil de « bonnes pratiques » Fondements des principes d’action du
réseau

Cette deuxième étape consiste à définir les fondements d’un réseau d’associations
adhérant à des indicateurs de « bonnes pratiques ». Dans cette logique, un noyau dur
d’acteurs a été être identifié (cf. 3.1. Principes généraux) afin de construire/valider ces
principes d’action de manière commune. Cette approche d’élaboration d’indicateur
« participative » a été choisie afin d’élargir la visibilité du travail engagé et d’assurer une
appropriation de ces indicateurs de « bonnes pratiques » par des acteurs de la société civile
influents dans les oasis au Maroc.

Sur la base d’un document présentant les objectifs du travail et proposant une batterie
d’indicateurs de « bonnes pratiques », un atelier de travail a été organisé afin d’amender/
valider des indicateurs de « bonnes pratiques ». Les acteurs en présence, dit noyau dur du
réseau, ont fait l’exercice, au cours de l’atelier, de préciser et enrichir les indicateurs
proposés sur la base de leur expérience. Sur la base de ces réflexions et d’une grille de
lecture adoptée, des études de cas vont être réalisée en partenariat avec ce « noyau dur »
d’acteurs.

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Un plan d’action de plaidoyer pour la conservation et la préservation des zones oasienne


au Maroc sera élaborée selon des orientations stratégiques définies lors d’un prochain
atelier de travail.

La proposition des indicateurs de « bonnes pratiques » s’est faite sur la base des
indicateurs définis au niveau des conventions internationales relatives aux zones de
montagnes et selon les critères généraux suivants de caractérisation d’une activité :
 Potentiellement réplicable (techniquement, financièrement, etc.) ;
 Innovante dans le contexte régional mais également dans le contexte global ;
 Contribue au succès du projet ;
 A un impact positif sur le renforcement des capacités et la
préservation/valorisation des oasis.

Suite à cette étape, la structure du recueil de « bonnes pratiques » sera arrêtée et une
dizaine de fiches de référence vont être établies sur la base des expériences des acteurs
investis dans l’atelier ainsi que des techniques et bonnes pratiques développées dans le
cadre du projet de la composante locale du projet « pour le renforcement des capacités
d’intervention des organisations de base pour la préservation des écosystèmes oasiens au
Maroc » dans trois oasis de Tata.

Le recueil de « bonnes pratiques » sera structuré de la façon suivante :


 Contexte de l’initiative (projet « Tata »)
 Typologie des oasis au Maroc / identification de problématiques récurrentes
dans ces zones
 Présentation de la démarche méthodologique et des outils d’identification des
« bonnes pratiques » (dont présentation du noyau dur des personnes
ressources/entités investis dans ce processus)
 Fiches « étude de cas » définies à partir des indicateurs de « bonnes pratiques ».

Troisième étape : Diffusion des différents produits de l’étude Dynamisation du réseau


sur la base de principes d’action communs référencés
dans un recueil voué à être enrichi

Les produits de ce travail de capitalisation seront diffusés via le site Internet du projet en
cours de développement.

Les études de cas par thématique ainsi que les fiches signalétiques de porteurs de la
« bonne pratique » seront intégrées dans une base de données accessible sur ce site.

Dans le courant du second semestre 2009, un premier recueil de « bonnes pratiques » sera
élaboré afin de proposer un cadre d’analyse et des études de cas. Ce recueil sera ensuite
alimenté par les expériences du projet et tous acteurs intervenant en zones dans les oasis
marocaines, sensibles aux indicateurs définis.

La 3ème année et dernière année du projet, un CD-ROM sera produit à partir de cette base
de données, formalisée au sein d’un recueil de « bonnes pratiques » afin d’en assurer une
large diffusion, notamment auprès des associations locales, régionales et nationales.

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3.3. Produits

Les produits escomptés de la capitalisation sont :

 Une base de données permettant une recherche thématique (qui sera mise en
ligne sur le site Web du projet
 Un CD-ROM sera produit sur ces expériences regroupées au sein d’un recueil
de « bonnes pratiques » et ce afin d’en assurer une large diffusion, notamment
auprès des associations locales, régionales et nationales
 Des orientations stratégiques pour la définition d’un plan d’action de plaidoyer
pour la conservation et la préservation des oasis au Maroc

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Schéma synthétique de la démarche méthodologique

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4. PROPOSITION D’INDICATEURS DE « BONNES PRATIQUES » ET


D’UN CANEVAS D’ANALYSE

Chaque fiche « bonne pratique » s’intéressera à une activité individualisée afin d’en
faciliter sa lecture, sa compréhension et sa réplicabilité. L’aspect essentiel d’une approche
intégrée pour la réalisation de toute action n’en est pas pour autant nié. Ce recueil de
« bonnes pratiques » sera construit comme un ensemble complémentaire de fiches, sans
hiérarchie aucune entre les thématiques proposées. Ainsi, si les fiches de présentation de
« bonnes pratiques » sont établies sur la base d’une abstraction relative du contexte, pour
les raisons évoquées ci-avant, l’approche systémique et transversale pour la réalisation de
toute action reste essentielle. Cet aspect d’intégration fait l’objet d’un critère de définition
de « bonne pratique » même s’il n’apparaît pas évident dans les études de cas qui seront
présentés.

4.1. Proposition de critères généraux de « bonnes pratiques »

Les critères généraux de « bonnes pratiques » proposés ont été caractérisés et précisés
comme suit lors d’un atelier de travail (cf. « Les écosystèmes fragiles et la gouvernance
territoriale : rencontre maghrébine sur les oasis et les zones de montagne »).

La « bonne pratique » a un caractère innovant (socialement, techniquement ou/et


pédagogiquement)

Dans sa modalité, dans sa gestion, dans son analyse de la situation, dans la manière d’y
répondre et de communiquer (théâtre, photographie, radio scolaire, etc.), l’action présente
un caractère innovant.

L’innovation ne se situe pas obligatoirement dans les technologies utilisées ou dans le


produit de l’activité. Elle peut apparaître à différente phase de l’activité et peut concerner
notamment la méthodologie, l’identification ou la mise en œuvre de l’activité, la
mobilisation des parties prenantes ou de la population cible, etc.

Enfin, l’innovation ne repose pas obligatoirement sur l’utilisation d’une nouvelle


technologie mais peut également concerner une activité qui s’attache à raviver, revisiter et
valoriser des savoir-faire traditionnels oubliés. Elle se comprend comme :
 une amélioration de l’existant en respectant les traditions ;
 une adaptation des produits locaux à de nouveaux marchés et consommateurs ;
 une optimisation des connaissances anciennes ;
 la reprise et la diffusion de petites expériences à une grande échelle.

La « bonne pratique » est efficiente

L’activité permet d’atteindre des résultats avec les ressources les moins coûteuses qui
soient (efficience). Elle doit avoir des bénéfices socio-économiques qui justifient le coût
d'investissement et de fonctionnement. Une activité productive doit être rentable
(exemple d’indicateur : coût unitaire n’excédant pas un certain seuil).

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La « bonne pratique » prend en compte la population dont l’accessibilité aux services de


base, aux moyens de production est limitée

L’activité profite à la couche la plus vulnérable de la population dans le sens de l’accès aux
services de base (santé, éducation, eau potable, etc.) et aux moyens de production. Bien
que cette population change selon les contextes, cette population est plus généralement
composée par des enfants, des personnes âgées, des femmes ou encore des handicapés
moteurs ou mentaux.

Il est entendu qu’une activité visant une frange de la population moins vulnérable ne sera
pas considérée comme « mauvaise pratique » puisqu’elle est susceptible de participer
indirectement à créer une dynamique locale bénéfique aux personnes dont l’accessibilité
aux services de bases et aux moyens de production est limitée.

La « bonne pratique » intègre le critère « genre »

L’action fait ressortir que l’égalité des hommes et des femmes constitue une partie
importante de l’activité (indicateurs : nombres de femmes ou de filles susceptibles d’en
tirer un bénéfice mesurable, nombre de femmes et d’hommes dans les comités de gestion,
nombre d’hommes favorable à la formation et à la l’implication de leurs femmes,
participation aux prises de décision, etc.).

Cette prise en considération du critère genre devra se manifester à toutes les phases
d’élaboration et de mise en œuvre de l’activité.

La « bonne pratique » a un caractère réplicable

L’action ne nécessite pas de conditions extraordinaires ou de mesures disproportionnées


(humaines ou/et financières) pour pouvoir être mise en œuvre. Au contraire, elle est
applicable ou réalisable de manière relativement aisée.

La « bonne pratique » s’appuie sur une démarche participative garante d’une réponse
adéquate aux besoins de la population et de son appropriation »

L’activité émane des réflexions et des aspirations des communautés de base et résulte d'un
processus de dialogue continu avec le groupe cible (hommes/femmes, jeunes et enfants)
se basant sur une approche de communication et d’identification participative lors de
réunions organisées avec les représentants de la société civile. Un engagement ferme de la
part de la communauté intéressée est indispensable. Elle a en ce sens un caractère
intergénérationnel / effet sur le long terme.

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La « bonne pratique » jouit d’une bonne gouvernance

L’activité met en place une coordination partenariale basée sur l’engagement, la


coopération et le partage des responsabilités entre les différents partenaires impliqués.
Elle envisage un travail en réseau et mobilise directement ou indirectement les acteurs
locaux voire régionaux, publics et/ou privés (démarche transversale).

La « bonne pratique » a un caractère pérenne

Ce critère est aussi synonyme de durabilité et de viabilité. Si l’engagement du porteur de


l’activité est essentiel pour assurer la pérennité de l’activité, ce n’est pas une condition
suffisante. Il faut en outre que la viabilité socio-économique de l’activité, le transfert de
connaissance et de technologie ainsi que l’accès au marché soit assurer. Il s’agit là de gages
objectifs de pérennité.

La « bonne pratique » a une forte dimension locale

L’activité fait appel pour sa réalisation aux ressources locales, tant humaines que
matérielles (indicateur : coût des ressources locales par rapport au coût total de
l'investissement, intensité de main-d’œuvre, nombre d'emplois temporaires créés), ou qui
engendrent des emplois durables (indicateur : nombre d'emplois permanents créés).

La « bonne pratique » est intégrée

Elle répond aux critères de développement durable soit la prise en compte de la


dimension sociale, de la dimension environnementale, de la dimension économique,
l’adaptation aux spécificités locales insérée dans une vision globale. En outre, l’activité fait
partie d'un ensemble d'interventions articulées autour de projets intégrés dans la zone où
elle est localisée en vue d'accroître l'impact des différentes actions (indicateur : rapports,
études, diagnostics/évaluations ou autres documents sur les autres activités parallèles en
cours ou programmées). La réalisation de diagnostic territorial ciblé suivant la thématique
de l’activité est en ce sens essentiel pour mener une action idoine et intégrée aux
problématiques locales.

La « bonne pratique » a un impact sur les politiques publiques

Si l’action est diffusée, elle peut influencer le sens des politiques publiques si l’expérience
s’avère réussie et suffisamment capitalisée pour être répliquée au sein de programme
étatique. Elle produit par la même une connaissance des modes d’actions alternatifs sur
un territoire.

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4.2. Propositions d’indicateurs spécifiques par thématique d’actions

Comme spécifié dans la méthodologie définie précédemment, les indicateurs ou encore


critères de « bonne pratique » sont proposés par thématique et sous-thématique d’action.
Il est entendu que nous ne proposerons pas ici une liste exhaustive des thématiques
relatives à l’environnement global des zones oasiennes. Sur la base d’un document de
référence de la FAO [0 2003] et de conventions internationales, quelques thématiques et
sous-thématiques centrées sur la gestion des ressources naturelles, l’agriculture ou encore
l’écotourisme et le patrimoine culturel immatériel ont été présentées, enrichies et validées
lors de l’atelier de travail.

Avant de développer ces thématiques, nous rappelons au préalable les objectifs assignés
au Plan National de la Restructuration et du Développement de la Palmeraie au Maroc1
afin de dresser le cadre institutionnel existant au Maroc concernant la préservation et la
valorisation de l’écosystème oasien. Les objectifs du Plan National de la Restructuration et
du Développement de la Palmeraie sont donc les suivants [Narjisse et Tozy, 2001] :
 Renouvellement des palmeraies par l'utilisation de variétés nobles ;
 Reconstitution à long terme des palmeraies par la multiplication et la
distribution de variétés tolérantes au Bayoud ;
 Renforcement des travaux de recherche et de conseil ;
 Mobilisation des potentialités et amélioration du contexte de production ;
 Valorisation de la production et amélioration des circuits de commercialisation.

Ce Plan fixe les priorités aux thématiques suivantes :


 Connaissance des ressources naturelles et la typologie de la désertification ;
 Mobilisation et gestion intégrée des ressources en eau notamment dans les
zones du sud et de l’oriental ;
 Conservation des ressources naturelles en mettant l’accent sur la lutte contre
l’érosion hydrique et éolienne, la réhabilitation des écosystèmes naturels et
oasiens ;
 Le développement local à travers l’intégration des actions devant favoriser la
diversification des revenus dans un cadre participatif et partenarial ;
 Le développement des capacités des différents acteurs à travers la formation et
la vulgarisation au profit des communes, des ONG et des populations de
manière générale ;

1Ce Plan National de la Restructuration et du Développement de la Palmeraie a été lancé en 1987 puis
actualisé et reconduit en 1998.

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Projet pour le renforcement des capacités d’intervention des organisations de base pour la préservation des écosystèmes oasiens au Maroc

 La conservation et la valorisation de la biodiversité faunistique et floristique


afin de mieux en exploiter les capacités d’adaptation aux conditions de
désertification et de sécheresse.

4.2.1. Gestion des ressources naturelles

Eau (systèmes d’irrigation, rétention d’eau, etc.)

L’agriculture a un rôle capital dans la gestion quantitative et qualitative des ressources


hydriques. La bonne gestion des ressources hydriques et l'utilisation efficace de l'eau pour
les cultures pluviales et les pâturages, pour l'irrigation, le cas échéant, et pour l'élevage
sont des critères pour l’élaboration des bonnes pratiques agricoles. Les techniques et les
pratiques d’irrigation efficaces permettront de limiter au maximum les pertes et d’éviter
un lessivage et une salinisation excessifs. Des mesures doivent être prises pour éviter une
montée ou une chute excessive des nappes phréatiques.

Les « bonnes pratiques » concernant l’eau visent notamment à :


 Maximiser les infiltrations d’eau et limiter les écoulements improductifs d’eaux
de surface des bassins versants ;
 Gérer les eaux souterraines et de surface par une utilisation appropriée, ou en
évitant le drainage si nécessaire ;
 Utiliser des facteurs de production agricole, y compris des déchets ou des
produits recyclés de nature organique, minérale ou synthétique par des
pratiques qui évitent la contamination des ressources hydriques ;
 Adopter les techniques adéquates pour promouvoir la rétention/ la collecte
d’eau pluviale et ce par la mise en place de retenues, de digues ;
 Sensibiliser et former les populations sur le cycle d’eau et l’importance de sa
préservation ;
 Lutter contre les formes de pollution et de privatisation de l’eau potable ;
 Adopter des techniques évitant des pertes en eau ;
 Adopter des techniques permettant de surveiller la teneur en eau des cultures et
du sol, de programmer soigneusement l'irrigation et d'éviter la salinisation du
sol en adoptant des mesures d'économie d'eau et de recyclage si nécessaire ;
 Améliorer le cycle de l'eau en établissant un couvert permanent, ou en
conservant ou restaurant les terres humides si nécessaire ;
 Gérer les nappes phréatiques pour éviter l’extraction ou l’accumulation
excessives ;
 Fournir au bétail des points d’eau adéquats, sûrs et propres.

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Sols/érosion (éolienne, hydrique, salinisation)

Le surpâturage, la surexploitation des terres et le labour sont considérés comme des


pratiques inappropriées qui favorisent la dégradation des terres et la désertification.
L’intensification de l’agriculture a été ressentie plus particulièrement dans les régions
semi-arides et montagneuses. La perte des qualités du sol observée dans plusieurs cas a
conduit à la hausse notable de l’érosion. La salinité des sols, qui préoccupe la majorité des
agriculteurs, est l’une des conséquences d’une gestion inadaptée des systèmes d’irrigation.
Les mesures les plus populaires auprès des agriculteurs pour assurer la conservation du sol
sont la jachère, le compost, et l’agriculture sur courbes de niveau et terrasses.

Les propriétés et les fonctions physiques et chimiques, la matière organique et l’activité


biologique des sols sont les éléments fondamentaux de la production agricole et
déterminent, dans leur complexité, la fertilité et la productivité des sols.

La bonne gestion des sols vise à maintenir et améliorer la productivité en accroissant la


disponibilité et l’utilisation par les végétaux de l’eau et des éléments nutritifs, par le
renforcement de l’activité biologique du sol, la reconstitution de la matière organique et
de l'humidité et la limitation des pertes de sol, d'éléments nutritifs et de produits
agrochimiques, par l'érosion, le ruissellement et le lessivage des eaux de surface ou des
eaux souterraines.

La gestion du sol est généralement entreprise sur l'exploitation ou sur le terrain, mais elle a
des répercussions sur la zone environnante ou sur le bassin versant par suite des effets du
ruissellement, des sédiments, des mouvements d'éléments nutritifs et de la mobilité du
bétail et des espèces associées : prédateurs, organismes nuisibles et agents de lutte
biologique.

Les « bonnes pratiques » concernant les sols incluent le maintien ou l’amélioration de la


matière organique du sol par :
 Augmenter le carbone du sol au moyen de rotations appropriées des cultures,
d'épandage d'engrais organique, de gestion des pâturages et d’autres modes
d’utilisation des terres, de pratiques culturales rationnelles, mécaniques et/ou
de conservation ;
 Maintenir le couvert du sol pour assurer un habitat propice à la faune et à la
flore ;
 Limiter les pertes provoquées par l'érosion éolienne et hydrique (lutte contre
l’ensablement notamment) ;
 Améliorer la fertilité des sols, notamment par l'épandage d'engrais organiques
et minéraux et d'autres produits agrochimiques en quantité et en temps
opportuns et selon des méthodes adaptées aux besoins agronomiques et
environnementaux et aux nécessités de la santé publique.
 Lutter contre toutes les formes de dégradation et de pollution des sols par les
métaux lourds (Polluants Organiques Persistants).

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La faune et la flore

Les terres agricoles abritent toute une variété d’animaux, d’oiseaux, d’insectes et de
plantes. Le problème actuel est de gérer et d'améliorer l'habitat de la faune sauvage tout en
pratiquant une économie agricole viable.

Les « bonnes pratiques » concernant la faune et la flore visent notamment à :


 Identifier et conserver l'habitat de la faune sauvage et les caractéristiques du
milieu naturel, comme les arbres isolés, sur l'exploitation ;
 Créer, dans la mesure du possible, des modes d’exploitation variés ;
 Limiter l’incidence sur la faune et la flore des opérations telles que le labour et
rationnaliser l’emploi de produits agrochimiques ;
 Aménager le pourtour des champs pour limiter les plantes adventices et
favoriser une faune et une flore variées avec des espèces bénéfiques ;
 Gérer les cours d’eau et les terres humides pour favoriser la faune et la flore et
éviter la pollution ;
 Surveiller les espèces végétales et animales dont la présence sur l’exploitation
est la preuve même de l'emploi de pratiques respectueuses de l'environnement ;
 Promouvoir les subventions pour encourager les populations à sauvegarder les
espèces végétales et animales existantes sur les terrains ;
 Conserver les ressources phyto et zoo génétiques locales.

Energie

La gestion de l’énergie et des déchets est également une des composantes des systèmes de
production durable. Les exploitations doivent avoir du combustible pour alimenter les
machines utilisées pour les cultures, la transformation et le transport. Il importe
d’effectuer les opérations en temps voulu, de réduire la charge de travail pour l’homme,
d’améliorer l'efficacité, de diversifier les sources d'énergie et de réduire l'utilisation
énergétique.

Les « bonnes pratiques » en matière de gestion de l'énergie et des déchets visent


notamment à :
 Etablir des plans intrants-produits pour l'énergie, les éléments nutritifs et les
produits agrochimiques dans le but d’assurer une utilisation optimale et une
élimination sans danger ;
 Adopter des méthodes permettant une économie d’énergie pour la conception
des installations, la taille, l’entretien et l’utilisation des machines ;
 Utiliser, chercher et développer d’autres sources d’énergie que les combustibles
(éolienne, solaire, combustibles biologiques) et les adopter si possible ;
 Recycler les déchets organiques et les matières inorganiques, si possible ;

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 Etablir des procédures d'urgence pour limiter le risque de pollution due à des
accidents ;
 Tenir le compte rendu détaillé de l'utilisation de l'énergie, du stockage et de
l'élimination des déchets ;
 Développer un plaidoyer pour une Agriculture saine (agro-
écologie/compostage ; agriculture biologique ; agriculture de
conservation/agroforesterie ; gestion intégré des ravageurs/integrated pest
management).

4.2.2. Utilisation des écosystèmes naturels et agro-systèmes

Production vivrière et fourragère

La production vivrière et fourragère nécessite la sélection de cultures annuelles et


pérennes, de leurs cultivars et variétés, pour satisfaire les besoins de consommateurs et
des marchés locaux selon leur adaptabilité au site et leur rôle dans la rotation des cultures
pour la gestion de la fertilité du sol, la lutte contre les ravageurs et les maladies et leur
réponse aux intrants disponibles. Les cultures pérennes sont utilisées pour des options de
production à long terme et des cultures intercalaires. Les cultures annuelles sont plantées
de manière successive, y compris avec des pâturages, pour maximiser les avantages
biologiques des interactions entre les espèces et maintenir la productivité. L’exploitation
agricole et l’élevage éliminent les éléments nutritifs du site et doivent être remplacés par
d’autres activités pour maintenir la productivité à long terme.

Les « bonnes pratiques » en matière de production vivrière et fourragère visent


notamment à :
 Sélectionner des cultivars et des variétés en fonction de leurs caractéristiques,
notamment leur réponse aux calendriers d’ensemencement ou de plantation,
leur productivité, leur qualité, leur acceptabilité sur le marché et leur valeur
nutritionnelle, leur résistance à la maladie et au stress, leur adaptabilité
climatique et édaphique et leur réponse aux engrais et aux produits
agrochimiques (maintien des semences paysannes et production de nouvelles
semences) ;
 Conserver et valoriser les variétés et les cultivars locaux ;
 Concevoir des successions et des associations de cultures permettant
d'optimiser l’utilisation de la main-d’œuvre et du matériel et de maximiser les
avantages biologiques de la lutte contre les mauvaises herbes par des options
mécaniques, biologiques, des herbicides et des espèces concurrentes, par
l’introduction de cultures non hôtes pour limiter les maladies et, le cas échéant,
par l'inclusion de légumineuses comme source biologique d'azote ;
 Épandre des engrais organiques et minéraux, de manière équilibrée, avec des
méthodes et du matériel adéquats et à intervalles appropriés pour remplacer les
éléments nutritifs extraits durant les récoltes ou perdus durant la production ;
 Lutter contre les engrais chimiques sauf dans les cas d’extrême urgence ;

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 Maximiser la stabilité du sol et des éléments nutritifs en recyclant des cultures


et d'autres résidus organiques ;
 Veiller à la préservation de la ressource en eau ;
 Intégrer l’élevage dans la rotation des cultures et utiliser le cycle des éléments
nutritifs fournis par le bétail au pâturage ou en stabulation pour améliorer la
fertilité de toute l'exploitation ;
 Assurer une rotation du bétail sur les pâturages pour permettre une repousse
saine ;
 Respecter les règles et les normes de sécurité pour le fonctionnement du
matériel et des machines utilisés pour la production vivrière et fourragère.

Prévention et protection des cultures contre les maladies et ravageurs

La protection phytosanitaire est essentielle pour assurer le rendement et la qualité de la


production. Elle nécessite des stratégies à long terme pour gérer les risques par l’utilisation
de cultures résistant aux ravageurs et aux maladies, la rotation des cultures et des
pâturages, le traitement des cultures vulnérables, l’utilisation judicieuse des produits
agrochimiques contre les mauvaises herbes, les ravageurs et les maladies selon les
principes de la Protection intégrée2 [Blanc, 2006]. Toute mesure phytosanitaire, mais en
particulier celles qui impliquent des substances potentiellement dangereuses pour
l'homme ou pour l'environnement, doit tenir compte des effets négatifs potentiels et doit
être appliquée en pleine connaissance de cause et avec un matériel approprié.

Les « bonnes pratiques » en matière de prévention et de protection des cultures visent


notamment à :
 Assurer un environnement sain et équilibré au niveau du sol, de la gestion de
l’eau et de la biodiversité ;
 Utiliser des cultivars et des variétés résistants, des successions et associations de
cultures et des pratiques culturales qui optimisent la prévention biologique des
organismes nuisibles et des maladies ;
 Évaluer quantitativement, à intervalles réguliers, l'équilibre entre les organismes
nuisibles et maladies et les organismes bénéfiques pour toutes les cultures
 Adopter des pratiques de lutte biologique lorsque cela est possible ;
 Appliquer les techniques disponibles de prévision des organismes nuisibles et
des maladies ;
 Déterminer les interventions après examen de toutes les méthodes possibles et
de leurs effets à court et long termes sur la productivité agricole et
l’environnement afin de limiter au maximum l’utilisation de produits
agrochimiques, en particulier pour promouvoir la protection intégrée ;

2 Système de lutte contre les organismes nuisibles qui utilise un ensemble de méthodes satisfaisant à la fois les
exigences économiques, écologique et toxicologiques, en réservant la priorité à la mise en œuvre délibérée des
éléments naturels de limitation

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 Stocker et utiliser les produits agrochimiques conformément à la législation en


vigueur sur l'homologation de ces produits en fonction des cultures, des taux et
des calendriers d'épandage et des intervalles à respecter avant les récoltes ;
 Veiller à ce que les produits agrochimiques soient utilisés uniquement par des
personnes formées et compétentes ;
 Veiller à ce que le matériel utilisé pour la manutention et l'épandage des
produits agrochimiques soit conforme aux normes de sécurité sanitaire et
d’entretien établies ;
 Tenir le compte rendu détaillé de l'utilisation des produits agrochimiques.

Récolte, abattage et stockage sur l’exploitation

La qualité des produits dépend aussi de l’application de protocoles acceptables pour


l’exploitation, le stockage et, le cas échéant, la transformation des produits agricoles. La
production agricole doit respecter la réglementation fixant des intervalles pour l'utilisation
des produits agrochimiques avant la récolte et des périodes d'interdiction pour les
médicaments vétérinaires. Les produits alimentaires doivent être stockés dans des
conditions de température et d’humidité satisfaisantes, dans des endroits choisis et
réservés à cet effet. Les opérations concernant les animaux, comme la tonte et l’abattage,
doivent respecter les normes de santé et de bien-être des animaux.

Les « bonnes pratiques » concernant la récolte et le traitement et le stockage sur


l’exploitation visent notamment à :
 Respecter les intervalles de traitements vétérinaires ;
 Permettre de traiter les produits sur l’exploitation en toute sécurité et propreté.
Pour le lavage, utiliser les détergents recommandés et de l'eau propre ;
 Stocker les produits alimentaires dans des conditions d'hygiène et dans un
environnement appropriés ;
 Empaqueter les produits alimentaires pour le transport au départ de
l’exploitation dans des conteneurs propres et adéquats ;
 Assurer un étiquetage qui permet une traçabilité des produits ;
 Employer des méthodes humaines et adaptées à chaque espèce avant l’abattage
et pendant l’abattage, en veillant à surveiller et former le personnel et à bien
entretenir le matériel.

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Production animale

Le bétail a besoin de suffisamment d'espace, de fourrage et d'eau pour son bien-être et sa


productivité. Les taux de charge doivent être contrôlés et des compléments alimentaires
doivent être fournis au bétail sur les pâturages ou les terres de parcours. Il faut éviter les
contaminants chimiques et biologiques dans les fourrages pour garder les animaux en
bonne santé et éviter que ces produits ne rentrent dans la chaîne alimentaire. La gestion
du fumier doit limiter les pertes d'éléments nutritifs et favoriser les effets positifs sur
l'environnement.

Les « bonnes pratiques » en matière de production animale visent notamment à :


 Placer les unités de bétail de manière appropriée pour éviter les effets négatifs
sur la flore, l'environnement et le bien-être des animaux ;
 Éviter la contamination biologique, chimique et physique des pâturages, du
fourrage, de l'eau et de l'atmosphère ;
 Vérifier fréquemment l’état du bétail et adapter la capacité de charge,
l'alimentation et l'apport en eau en conséquence ;
 Concevoir, construire, choisir, utiliser et entretenir le matériel, les locaux et les
installations de manutention afin d’éviter les accidents et les pertes ;
 Éviter que les résidus de médicaments vétérinaires et de tout autre produit
chimique contenu dans le fourrage n’entrent dans la chaîne alimentaire ;
 Interdire l’utilisation non thérapeutique des antibiotiques ;
 Associer l’élevage et les cultures pour mieux valoriser les déchets et limiter les
pertes d'éléments nutritifs et les émissions de gaz à effet de serre en recyclant
de manière efficace les éléments nutritifs ;
 Respecter les réglementations en matière de sécurité sanitaire et les normes
établies pour le fonctionnement des installations, du matériel et des machines
utilisées pour la production animale ;
 Tenir le compte rendu des acquisitions, sélections, pertes et ventes de bétail et
des programmes d'alimentation et d’acquisition et de vente de fourrage.

Santé et bien-être des animaux

Les « bonnes pratiques » d’élevage nécessitent une attention à la santé des animaux dont
les conditions d’élevage et de stabulation doivent être bonnes, qui doivent bénéficier de
traitements préventifs comme les vaccinations et d’inspections régulières au cours
desquelles les problèmes de santé sont décelés et traités avec l’aide de vétérinaires si
nécessaire.

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Les « bonnes pratiques » en matière de santé et de bien-être des animaux visent


notamment à :
 Limiter les risques d’infection et de maladies par une bonne gestion des
pâturages, une alimentation saine, des taux de charge appropriés et de bonnes
conditions de stabulation ;
 Garder propres le bétail, les bâtiments et les installations utilisées pour le
fourrage et assurer aux animaux une litière propre et adéquate ;
 Veiller à ce que le personnel soit correctement formé pour savoir s'occuper des
animaux et leur donner les traitements nécessaires; assurer les services
vétérinaires nécessaires pour éviter les maladies et autres problèmes de santé ;
 Garantir des normes d'hygiène satisfaisantes à l'étable en nettoyant et en
désinfectant ;
 Soigner les animaux malades ou blessés rapidement avec l'aide d'un vétérinaire ;
 Acheter, stocker et utiliser uniquement des produits vétérinaires agréés,
conformément aux réglementations et aux instructions, y compris en ce qui
concerne les délais d’interdiction ;
 Fournir du fourrage approprié en quantité suffisante et de l’eau propre en
permanence ;
 Éviter les mutilations non thérapeutiques et les méthodes chirurgicales ou
invasives, telles que l'amputation de la queue et des cornes ;
 Limiter le transport d'animaux vivants (à pied, par le rail ou par la route) ;
 Élever les animaux en groupements sociaux appropriés si possible ;
 Eviter d'isoler les animaux (loges pour les veaux et stalles pour les truies), sauf
les animaux blessés ou malades ;
 Respecter les dispositions en matière d’espace minimum et de densité de
stabulation.

Bien-être, santé et sécurité de l’homme

Le bien-être, la santé et la sécurité de l’homme sont des composantes de l’exploitation


agricole durable. Les systèmes d’exploitation doivent être viables du point de vue
économique pour pouvoir être durables. Le bien-être social et économique des
agriculteurs, des travailleurs agricoles et des communautés rurales en dépend. Les
considérations de santé et de sécurité sont importantes aussi pour tous ceux qui travaillent
sur l’exploitation. Il faut être attentif et diligent à tout moment. En ce qui concerne les
travailleurs agricoles, l’Office Internationale du Travail, en collaboration avec les
gouvernements, les employeurs et les syndicats, a mis au point des conventions fixant des
codes d’usages pour l'agriculture qui n’ont pas été inclus spécifiquement dans les
indicateurs et les pratiques.

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Les « bonnes pratiques » en matière de bien-être, santé et sécurité de l’homme visent


notamment à :
 Orienter toutes les pratiques agricoles vers la réalisation d'un équilibre optimal
entre objectifs économiques, environnementaux et sociaux ;
 Fournir un revenu adéquat aux ménages et assurer leur sécurité alimentaire ;
 Respecter les procédures de travail fixant des heures de travail acceptables et
prévoyant des périodes de repos ;
 Former les travailleurs à l’utilisation sûre et efficace des outils et des machines ;
 Offrir des salaires raisonnables et ne pas exploiter les travailleurs, en particulier
les femmes et les enfants ;
 Acquérir les intrants et les autres services auprès de commerçants locaux si
possible ;
 Développer la permaculture pour diminuer la pénibilité, en adoptant des
techniques et des outillages plus adaptés.

4.2.3. Valorisation du territoire

La mise en valeur du patrimoine culturel immatériel

Selon la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel [UNESCO,


2003], on entend par "patrimoine culturel immatériel" les pratiques, représentations,
expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que les instruments, objets, artefacts et
espaces culturels qui leur sont associés - que les communautés, les groupes et, le cas
échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce
patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en
permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur
interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d'identité et de
continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la
créativité humaine.

Toujours selon cette même convention, le patrimoine culturel immatériel se manifeste,


entre autres, dans les domaines suivants :
 Les traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du
patrimoine culturel immatériel ;
 Les arts du spectacle (comme la musique, la danse et le théâtre traditionnels) ;
 Les pratiques sociales, rituels et événements festifs ;
 Les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ;
 Les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel.

Les « bonnes pratiques » en termes de patrimoine culturel immatériel doivent répondre


aux caractéristiques suivantes [UNESCO, 2003] :
 Etre transmises de génération en génération ;

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 Etre recréés en permanence par les communautés et les groupes, en fonction


de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire ;
 Procurer aux communautés et aux groupes un sentiment d’identité et de
continuité ;
 Contribuer à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité
humaine ;
 Etre conformes aux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme ;
 Etre conforme aux exigences de respect mutuel entre les communautés et de
développement durable.
L’écotourisme

Selon la définition de 1991 de la Société Internationale de l’Écotourisme la plus


communément usitée, l’écotourisme « est une visite responsable dans des environnements
naturels où les ressources et le bien-être des populations sont préservés ». Afin d’aborder
le principal défi de l'intégration de la durabilité dans le développement du tourisme, une
série de recommandations a été mis au point par le PNUE en partenariat avec
l'Organisation mondiale du tourisme. Les recommandations ou encore « bonnes
pratiques » sont basées sur une liste de 12 principes pour un développement durable du
tourisme qui sont résumées ci-dessous [UNESCO, 2003] :
 L’activité doit être en mesure de se développer tout en offrant des avantages
dans le long terme ;
 Une partie des dépenses des visiteurs doit être conservée localement afin de
maximiser la contribution du tourisme au développement économique de l'hôte
de destination ;
 Le nombre et la qualité des emplois créés et soutenus par le tourisme
augmentent, y compris le niveau de rémunération et les conditions de service
sans discrimination de sexe, de race, d’handicap ou autres ;
 L’activité doit permettre de tendre vers la généralisation et la distribution
équitable des avantages économiques et sociaux du tourisme dans l'ensemble
de la communauté bénéficiaire, y compris l'amélioration des chances, des
revenus et des services à la disposition des plus vulnérables ;
 La sécurité et la pleine satisfaction du visiteur doit être assurée sans
discrimination de sexe, de race, d’handicap ou autres ;
 L’activité doit être autonome et maîtrisée au niveau locale, les collectivités
locales doivent être engagée et responsabilisée dans la planification et la
décision au sujet de la gestion et le développement plus large du tourisme dans
leur région, en consultation avec les autres parties prenantes ;
 L’activité doit permettre de maintenir et de renforcer la qualité de vie de la
communauté d’accueil, y compris les structures sociales et l'accès aux
ressources, équipements et systèmes de soutien de la vie, en évitant toute forme
de dégradation sociale ou d'exploitation ;

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 L’activité doit permettre de préserver et de renforcer le patrimoine historique,


la culture, les traditions et le caractère distinctif de la communauté d'accueil ;
 Le maintien et l’amélioration de la qualité des paysages doit être assurer en
évitant toute dégradation/pollution physique et visuelle de l'environnement. La
diversité biologique doit être préservée pour soutenir la conservation des zones
naturelles, les habitats et les espèces sauvages, et réduire les dommages causés à
ceux-ci ;
 Tout usage de ressources rares et non renouvelables dans le développement et
l'exploitation d'installations touristiques et de services doit être minimisé ;
 Un système de gestion des déchets doit être envisagé afin de réduire toutes
formes de pollution sur l’environnement (air, eau et sol).
Valorisation des produits et savoir-faire du territoire / marketing territorial
En matière de valorisation des produits et savoir-faire du territoire ou encore de
marketing territorial, la « bonne pratique » s’attache à ce que :
 Une image distinctive (label, brevet, logo, slogan) soit définie et utilisée pour
l’ensemble des produits spécifiques au territoire concerné ;
 Des filières (matières premières, production, transformation, commercialisation
et marketing à différentes échelles) soient structurées pour chacun des produits
valorisés par l’action.
Dynamique territoriale et gouvernance
La « bonne pratique » en matière de dynamique et de gouvernance se caractérise par :
 La mise en œuvre de l’action qui s’appuie sur une connaissance fine du
territoire (diagnostic territorial participatif et intégré) ;
 Des instances pluri-acteurs créées pour le suivi technique et décisionnel de
l’action (dialogue et recherche consensus entre les différents acteurs et
partenaires de l’action sur le territoire) ;
 Une vision stratégique de développement territoriale définie de manière
partagée (prévisionnel d’actions et des besoins humains et économiques pour
sa mise en œuvre).
Communication
L’action est systématisée, capitalisée et présentée clairement afin de pouvoir être diffusée à
travers différents média de communication.

4.3. Canevas d’analyse de l’activité

Suite à ce cadrage des concepts et indicateurs généraux de « bonnes pratiques », nous


proposons ci-après deux grilles d’analyse d’étude de cas selon une échelle de notation de 1
à 5, l’une suivant l’analyse par critères généraux de « bonnes pratiques », l’autre portant sur
les critères spécifiques.

L’on se référera aux caractéristiques proposées pour chacun des critères dans la Partie 4
de ce même document. La part de subjectivité dans l’élaboration de cette notation n’est

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certes non négligeable mais l’on considère que l’exercice d’autodiagnostic que ce travail va
nécessiter pour le porteur de l’activité/ou l’association d’appui au porteur représente en
soit un exercice d’analyse intéressant. Ce travail permet en outre de prendre en compte la
perception de l’acteur sur la « bonne pratique » présentée.

On estimera, par activité, la prise en compte des indicateurs de « bonne pratique »


prédéfinis comme suit :
0. Non pris en compte
1. Peu pris en compte
2. Non envisagé dans l’idée initiale mais pris en compte dans la mise en œuvre
3. Prévu mais problèmes rencontrés dans la mise en pratique
4. Pris en compte dès la formulation de l’activité

L’idée est donc d’effectuer cette notation pour la grille d’analyse à partir des critères
généraux d’un part, et à partir de la grille d’analyse à partir des critères spécifiques d’autre
part. Compte tenu du fait que certains indicateurs généraux sont plus ou moins
mesurables au temps t de l’étude de cas, des coefficients de pondération ont été attribués
à chacun des indicateurs généraux comme indiqué dans le tableau suivant.

Tableau 1 : Critères généraux de « bonne pratique » et coefficient de pondération


Coefficient de
Critère général
pondération
La « bonne pratique » a un caractère innovant (socialement,
Coefficient 2
techniquement ou/et pédagogiquement)
La « bonne pratique » est efficiente Coefficient 2
La « bonne pratique » prend en compte la population dont
l’accessibilité aux services de base, aux moyens de production est Coefficient 3
limitée
La « bonne pratique » intègre le critère « genre » Coefficient 2
La « bonne pratique » a un caractère réplicable Coefficient 1
La « bonne pratique » s’appuie sur une démarche participative garante
d’une réponse adéquate aux besoins de la population et de son Coefficient 3
appropriation »
La « bonne pratique » jouit d’une bonne gouvernance Coefficient 2
La « bonne pratique » a un caractère pérenne Coefficient 1
La « bonne pratique » a une forte dimension locale Coefficient 2
La « bonne pratique » est intégrée Coefficient 3
La « bonne pratique » a un impact sur les politiques publiques Coefficient 1

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Exemple : Nom de l’activité « bonne pratique » analysée, thématique « Sols/érosion (éolienne, hydrique, salinisation) »

Critères Population
généraux à Impact
Intègre
accessibilité Démarche Bonne Dimension sur les
Innovante Efficiente limitée le critère Réplicable Pérenne Intégrée Total
Activité participative gouvernance locale politiques
« genre »
publiques

Critère spécifique
Total
Activité

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BIBLIOGRAPHIE

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pratique » en éducation coordonnée par Cecilia Braslavsky, Abdoulaye Anne et María
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