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complexes 2008
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Introduction
Le XIXe siècle est une sorte de tournant, car on assiste à une véritable
exaltation à cette période de l’idée européenne, un certain nombre
d’écrivains et d’hommes politiques ou d’écrivains politiques vont proclamer
leur foi européenne, c’est ainsi que Victor Hugo va lancer en 1849 au
Congrès de la paix, un appel en faveur des États-Unis d’Europe. Dans ce
discours, il préconisait également la création d’une monnaie continentale à
l’échelon européen. Mais le XIXe siècle marque aussi les premières
tentatives d’organisation de la société européenne avec la mise en place du
Directoire Européen puis á partir de 1814 du système de la sainte alliance,
par lesquels les 4 grands pays du moment décident de se concerter pour
garantir la paix en Europe. A cet égard, le congrès de Vienne (1814-1815),
symbolise bien la reconstruction politique de l’Europe sous la tutelle de ces
4 grands pays. A partir de 1823, le directoire européen prendra une forme
plus pragmatique avec la formule du Concert Européen, i.e., des
conférences diplomatiques destinées à régler des questions qui intéressent
l’ensemble du continent européen. Mais ce système du Concert Européen se
révélera inefficace lorsque deux grands états européens (France et
Allemagne en 1870 et en 1914). Au niveau de la doctrine européenne
proprement dite, le XIXe siècle est dominé par deux grands noms, celui de
St. Simon et Proudhon. St. Simon préconise en 1814 la création d’une
confédération européenne fondée sur l’alliance entre la France et
l’Angleterre et ouverte à l’Allemagne. L’organisation est fondée sur le
principe du parlementarisme et la doctrine de St. Simon évoque déjà celle
des futurs pères fondateurs car la construction de l’Europe est plus confiée
aux économistes et aux techniciens qu’aux politiques et elle est placée au
service de l’économie des états. Pour lutter contre le double danger de la
centralisation jacobine et du principe des nationalités, Joseph Prudhon
(anarchiste et fédéraliste), dans son ouvrage intitulé « Du principe
fédératif », préconisait la création de petites entités politiques (provinces,
régions, communes) de façon à mieux fédérer ensuite les états. Dans son
schéma l’Europe était une sorte de fédération des confédérations. Ainsi le
XIXe siècle apparait comme celui du rêve de l’unité européenne retrouvée,
symbolisée par la formule de Victor Hugo « les États Unis dorment », ce
rêve sera privé par la première guerre mondiale qui est avant tout un sorte
de guerre civile européenne (à la différence de la seconde), car elle a lieu
exclusivement sur le territoire européen et elle oppose deux grandes
puissances européennes, i.e., la France et l’Allemagne. Paradoxalement, la
première guerre mondiale va transformer les données du problème de
l’unification européenne. En 1919 l’Europe est affaiblie économiquement,
politiquement morcelée et le Traité de Versailles de 1919 consacre la
division entre les vainqueurs et les vaincus. Pourtant, dans ce contexte à
priori défavorable, plusieurs initiatives vont relancer le mouvement en
faveur de l’unification européenne.
Après la seconde guerre mondiale, l’Europe va enfin rentrer dans l’ère des
réalisations concrètes. En effet, deux facteurs importants vont contribuer à
relancer l’union européenne : le facteur économique, i.e., la nécessité de
reconstruire l’économie européenne dévastée par la guerre avec l’aide du
Plan Marshall ; le facteur politique, car dans le contexte de la guerre froide
qui débute en 1947 avec les affaires de Pologne et de Hongrie les États-Unis
vont encourager les initiatives visant à la création d’une organisation
régionale de l’Europe occidentale pour endiguer le communisme qui se
développe en Europe de leste. C’est dans ce contexte que Churchill
prononce à Zurich le 19 septembre 1946 son célèbre discours en faveur des
États-Unis d’Europe avec pour objectif « de reconstituer la famille
européenne et de lui fournir une structure pour vivre en paix en sécurité e
en liberté ». Il estime notamment que la réconciliation franco-allemande est
le fondement de la future organisation européenne. Ce discours va être
relayé et appuié par les différents mouvements européens qui se créaient
dans l’après guerre et qui sont partagés entre deux conceptions : les
fédéralistes avec l’Union Européenne des Fédéralistes, dirigée par l’italien
Altiero Spinelli favorable à la création d’une fédération européenne fondée
sur des transferts de souveraineté et de compétences et dotée d’une
structure forte, i.e., d’une sorte de gouvernement européen ; les unionistes
avec l’Union Parlementaire Européenne, créée en 1947 par C. K., favorable
à une simple association d’états, mais avec une assemblée européenne élue
par les parlements nationaux.